Page 1249 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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— La troisième partie comprend la fin du livre (9-14). On n'y retrouve plus cette préoccupation des
besoins présents et temporels qu'on remarque dans les deux premières. Le prophète s'occupe des
destinées futures du peuple juif et des espérances messianiques (qui sont d'ailleurs le thème du livre
entier): c'est un chant prophétique; et après avoir éveillé dans le peuple la haine du mal et l'esprit de la
repentance, il lui montre le Sauveur, tantôt sous l'image d'un roi, tantôt sous celle d'un prophète, tantôt
comme l'idéal de l'homme de douleur, mis à mort pour les péchés de tous, et le livre se termine par
l'annonce du dernier jugement et de la victoire complète du royaume de Dieu.
La troisième partie de ces oracles a, depuis deux siècles, éprouvé des attaques de divers genres; on l'a
d'abord attribuée à Jérémie, surtout à cause de la citation de Matthieu 27:9; cf. Zacharie 11:12-13. (— Voir:
l'article Jérémie); puis on en a complètement nié l'authenticité; d'autres l'ont partagée en deux parties
dont on a attribué l'une (9-11) au Zacharie contemporain d'Achas, dont il est parlé Ésaïe 8:2, l'autre à un
prophète postérieur à Josias, mais antérieur à l'exil: Rosenmuller enfin rapporte toute cette dernière partie
au temps d'Hozias. La multitude de ces hypothèses si différentes est déjà une forte présomption contre
leur valeur; les doutes d'abord avancés, puis rétractés, par Eichhorn, et de nos jours par De Wette, sont
également de nature à invalider l'autorité d'une critique toujours démolissante. Les attaques ayant eu si
peu de succès, il n'est pas nécessaire de faire autre chose ici que de les constater, et en renvoyant à
l'Einleitung de Hævernick, et au travail spécial de Burger (Strasbourg, 1841), nous nous bornerons à citer
quelques mots de ce dernier (p. 126), sur les rapports frappants qui se trouvent entre la dernière partie du
livre et celles qui précèdent. «Ces ressemblances, dit-il, sont l'inégalité constante du style, flottant entre la
prose et la poésie; la similitude du contenu, qui dépeint dans les deux fragments des guerres imaginaires,
avec parité des figures, qui souvent vont jusqu'au grotesque; les images empruntées à la vie pastorale, et
qui se trouvent dans les deux fragments; quelques autres particularités, par exemple, les idoles et les
devins, les idoles et les faux prophètes, chapitre 13, etc.»
6.
Zacharie, sacrificateur de la classe d'Abia, mari d'Élisabeth et père de Jean-Baptiste, Luc 3:2; 1:5;
cf. 1 Chroniques 24:10, n'est connu que par la vision qu'il eut dans le temple, ses doutes en entendant les
paroles de l'ange Gabriel, son châtiment, sa soumission, et le sublime cantique d'actions de grâces qu'il
prononça, et probablement qu'il écrivit, après la naissance de son miraculeux enfant. Son histoire est
simple pour celui qui l'accepte avec foi; elle se complique inutilement pour celui qui veut l'expliquer
d'une manière naturelle. Une tradition porte qu'il fut tué près du temple par les ordres d'Hérode, et c'est à
ce fait que quelques Pères de l'Église pensent que Jésus fait allusion, Matthieu 23:35.
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ZACHÉE,
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chef des péagers de Jérico, désirant vivement de voir Jésus, et ne pouvant y réussir à cause de la foule,
parce qu'il était petit, monta sur un sycomore, et fut distingué par Jésus, qui savait et appréciait ce qui se
passait au dedans de lui. Jésus entra dans sa maison malgré les murmures du peuple, lui annonça le salut,
et produisit sur lui une impression si profonde, que, repentant de ses actions, le riche publicain s'engagea
non seulement selon les prescriptions de la loi, Exode 22:1, à rendre le quadruple de ce qu'il avait dérobé
en abusant de sa position, mais encore à donner la moitié de ses biens aux pauvres, Luc 19:2; etc. Zachée
était Juif, comme le prouvent son nom (le même que Ziccaï, Esdras 2:9; Néhémie 7:14, signifiant juste; on
croit aussi que le Zabbaï de Esdras 10:28, et Néhémie 3:20, où nos versions portent à tort Zaccaï, n'est
qu'une faute de copiste pour Ziccaï; ce nom aurait été fort répandu), sa connaissance de la loi dans son
offre de restitution, et le témoignage que lui rend Jésus d'être aussi un enfant d'Abraham. Les Juifs
n'étaient pas exclus des fonctions de péagers, q.v., mais ils y perdaient leur réputation, et passaient pour
des traîtres aux yeux de leurs compatriotes, qui haïssaient naturellement les vexations d'une douane
étrangère, et ne pouvaient que haïr davantage ceux des leurs qui consentaient à se faire les instruments
de cette odieuse administration. Les paroles de Zachée, quoique au présent, indiquent non pas des
habitudes d'intégrité qu'il aurait eues jusqu'alors dans sa profession, mais sa ferme résolution de renoncer
pour l'avenir au péché, et de le réparer pour le passé. La réponse de Jésus le réhabilite, et humilie ses
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