Page 1234 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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Hébreux cultivaient la vigne, comment ils en augmentaient et multipliaient les plants, s'ils la laissaient
traîner à terre comme cela se fait dans presque tout l'Orient, s'ils la dressaient en huttins ou cordons, ou
s'ils la soutenaient par des appuis donnés à chaque cep. Il résulterait de Ézéchiel 17:7; Psaumes 80:11, que
la vigne était souvent soutenue, soit par un échalas, soit par un arbre autour duquel elle entrelaçait ses
sarments, comme cela se voit encore parfois en Palestine, et au sud de l'Europe. On émondait les ceps
avec une serpe, on retournait la terre, on l'épierrait, Jean 15:2; Luc 13:8; Ésaïe 5:2. La vendange
commençait en septembre et finissait en octobre, et donnait lieu, comme dans tous les pays de vignobles,
à de grandes réjouissances, Juges 9:27; Ésaïe 16:10; Jérémie 25:30. On cueillait les raisins, que l'on déposait
d'abord dans des corbeilles; puis on les portait au pressoir, avec des chants et des cris de jubilation,
Jérémie 6:9. On prélevait les prémices et la dîme sur le moût, Deutéronome 18:4; Néhémie 10:37; 13:5,12,
que l'on enfermait dans des outres de peaux, Job 32:19; Matthieu 9:17; Marc 2:22, ou dans de grandes
cruches de grès, dont on se sert encore en Orient; on l'y laissait fermenter, quelquefois on le cuisait en
sirop;
— Voir: Miel.
On buvait aussi le moût avant qu'il eût fermenté, Osée 4:11; Joël 1:5. Quand le vin était bien cuit, on avait
l'habitude de le transvaser pour le purifier et l'améliorer; Jérémie 48:11, renferme une allusion à cet usage.
La loi contenait, au sujet de la vigne, les prescriptions suivantes:
1.
Tout vignoble était soumis au repos de l'année sabbatique, Exode 23:11; Lévitique 25:3.
2.
Il était défendu de semer aucune espèce de grain au milieu d'un vignoble, soit qu'il s'agisse, dans
ce passage, d'un enclos de blé renfermé dans un plant de vigne, soit plutôt qu'il soit question d'épuiser la
terre en semant du blé dans les chemins de la vigne, entre les lignes des huttins, comme cela se fait en
diverses contrées, Deutéronome 22:9. La confiscation de la récolte punissait tout délit de cette nature.
Outre l'idée générale du législateur, qui voulait prévenir des mélanges hétérogènes,
— Voir: Accouplements,
le but de cette défense était de ménager le sol, de ne pas l'épuiser, de ne pas nuire non plus à l'un des
produits en détournant une partie des sucs de la terre vers un autre travail. Spencer croit, d'après un
passage de Maïmonides, que Moïse voulait prémunir les Juifs contre l'idolâtrie, les Sabéens, et les Arabes
ayant coutume de mêler ainsi dans leurs champs la vigne et le blé, pour les mettre sous le patronage réuni
de Cérès et de Bacchus; mais c'est une supposition aussi hasardée qu'inutile.
3.
Le propriétaire n'avait pas le droit de faire une vendange minutieuse, il devait abandonner les
grappillages aux pauvres et aux étrangers, Lévitique 19:10; Deutéronome 24:21.
4.
Les passants avaient le droit de cueillir pour leur usage et pour les consommer en chemin, les
fruits qui bordaient la route, Deutéronome 23:24.
5.
Celui qui avait planté une vigne, mais qui n'en avait pas encore recueilli du fruit, était dispensé
du service militaire, Deutéronome 20:6; cf. 1 Maccabées 3:56. Or, d'après Lévitique 19:23, il était défendu
de manger du fruit des trois premières années d'un plant, verger ou autre, probablement aussi de la
vigne, et il eût été trop dur d'enlever pour le service celui qui, après quatre années d'un travail inutile,
pouvait espérer enfin de recueillir quelque fruit de ses peines; la législation mosaïque tenait compte du
droit individuel comme du droit public.
La vigne fournit, non seulement des détails à bien des comparaisons, Juges 8:2; Ésaïe 1:8; 34:4; Jérémie 6:9;
Osée 14:7, mais souvent le thème même d'une parabole tout entière, d'une allégorie, d'une fable ou d'un
apologue, Matthieu 20:1; 21:28; Jean 15; Juges 9:12. C'est surtout le peuple de Dieu qui est habituellement
représenté sous l'image d'une vigne que Dieu a tirée d'Égypte, établie en Palestine, entourée d'une
barrière (la loi, et aussi l'isolement produit par les frontières naturelles); une vigne dont il espérait de
bons fruits, et qui n'a produit que des grappes sauvages, Ésaïe 5, cf. 3:14; Psaumes 80:8; Jérémie 2:21;
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