de la Médie; mais ces deux noms ne peuvent être rapprochés de celui des Tarpéliens que par une
ressemblance peu marquée, et qui ne prouve rien.
________________________________________
TARSE,
________________________________________
grande et populeuse ville de la Cilicie, capitale de cette province pendant la période romaine, située dans
une plaine fertile, sur les rives du Cydnus, et fondée, les uns disent par les Syriens, d'autres par Persée,
d'autres par Sardanapale. Elle est célèbre par un séjour de Cyrus, par la première entrevue de Marc-
Antoine et de Cléopâtre, et plus encore comme lieu de naissance et première résidence de l'apôtre Paul,
Actes 9:11; 11:25; 21:39; 22:3. Ses habitants, descendants d'une colonie grecque, n'oublièrent pas leur
origine, et, tout en s'adonnant avec succès au commerce, ils continuèrent de cultiver les lettres et les
sciences. Les écoles de Tarse pouvaient être comparées aux plus célèbres écoles d'Athènes et
d'Alexandrie. Le luxe régnait partout, et, pour l'éclipser, il fallut que Cléopâtre avalât, dissoute dans du
vinaigre, une perle estimée un million. Tarse était une ville libre en ce sens que, tout en appartenant à
l'empire romain, elle s'administrait par ses propres lois, et élisait elle-même ses magistrats, faveur qui lui
avait été octroyée par Antoine, mais qui n'emportait pas plus le droit de cité qu'il n'imposait les charges
de colons; ce n'est donc pas comme natif de Tarse que Paul pouvait se dire Romain de naissance. Tarse
compte encore aujourd'hui 7 à 8,000 habitants, pendant l'hiver environ 30,000, mais renferme beaucoup
de ruines.
________________________________________
TARSIS
________________________________________
(pierre précieuse, ou selon d'autres, et plus probablement, soumission, vasselage, pays conquis). Les
notices bibliques sur cette ville, ou contrée, sont de deux sortes: les unes sont générales, telles que Genèse
10:4; Psaumes 72:10; Ésaïe 66:19, et dirigent les recherches vers les côtes et les îles éloignées du nord et de
l'ouest de la Palestine; les autres sont spéciales, précises, telles que Ézéchiel 27:12,25, où l'on voit Tyr
s'approvisionner à Tarsis d'argent, de fer, d'étain, de plomb, etc. (cf. 38:13; Jérémie 10:9); Ésaïe 23:10, où
Tarsis paraît placée sous la domination tyrienne, et Jonas 1:3; 4:2, où l'on voit un vaisseau partir de Joppe
pour Tarsis. Il ressort enfin de 1 Rois 10:22; cf. 22:49, que Tarsis était une place de commerce très
fréquentée par les Phéniciens; car les vaisseaux qui, sous Salomon et Josaphat, faisaient le service
d'Hetsjon-Guéber à Ophir, portent le nom de vaisseaux de Tarsis, comme une espèce de litre d'honneur
désignant de grands bâtiments de commerce. Cependant, les Phéniciens ayant eu de tous côtés des
établissements maritimes, les notices qui précèdent ne suffisent pas pour déterminer l'emplacement de
Tarsis, et les opinions les plus divergentes se sont fait jour. Les uns, sur les traces de Flavius Josèphe, ont
confondu cette ville avec Tarse de Cilicie, ou avec la Cilicie elle-même; mais Tarse n'a pas été une place de
commerce assez importante pour justifier une aussi grande célébrité, et Jonas, fuyant Ninive, n'aurait pas
pris le chemin de la Cilicie pour s'en éloigner. D'autres, surtout à cause de 2 Chroniques 9:21; 20:36, ont
placé Tarsis en Éthiopie. Le besoin de trouver un pays produisant les divers objets énumérés, a fait
oublier le moyen de s'y rendre; car, à moins de supposer que la flotte tyrienne fît le tour de l'Afrique en
doublant le Cap, il faut renoncer à cette hypothèse: la seule force de cette opinion se trouve dans les deux
passages indiqués des Chroniques; mais les passages parallèles, 1 Rois 10:22; 22:49, peuvent expliquer
une méprise de l'auteur des Chroniques, qui aura pris pour vaisseaux partant de Tarsis des vaisseaux qui
n'en avaient que le nom, et se rendaient en Ophir (cf; 9:28; 10:11). D'autres auteurs mettent Tarsis sur la
côte septentrionale de l'Afrique, baignée par la Méditerranée, à Carthage, par exemple, toujours par
rapport aux produits présumés du pays. Cette hypothèse, plus vraisemblable que la précédente, est
cependant, comme elle, combattue par la table des peuples de Genèse 10, qui se distingue par une grande
précision et un grand ordre géographique, et qui, après avoir compté Tarsis parmi les peuples de
l'Europe descendants de Japhet, ne passe aux Africains descendants de Cam qu'au verset 6.
1158