rendrait vraisemblable, mais ils ne sont pas d'accord sur la nature de cet animal. La traduction du rabbin
Salomon, adoptée par Luther, et appuyée par une ressemblance de nom (allemand, Dachs), doit être
abandonnée: quelques-uns pensent à une espèce de syrène, le trichechus manatus de Linnée, d'autres à
une espèce de chien marin, le phoca vitulina, très abondant dans la mer Rouge, et dont la peau, qui
passait pour écarter la foudre, servait souvent à faire des tentes; mais cette peau est trop rude pour qu'on
puisse en offrir des souliers de luxe à une femme; d'autres pensent à une espèce de rat (Iltis, — Voir:
Bochart); d'autres enfin, sur les traces de Rüppel, à un animal nommé dugong, qu'il a trouvé en Afrique,
et auquel, dans la persuasion où était ce savant que c'est là le vrai thachash, il a donné le nom de
halicorus tabernaculi: mais il faut attendre de nouveaux renseignements avant de se prononcer sur
l'identité de cet animal qui doit appartenir à l'espèce syrène.
________________________________________
TALION.
________________________________________
Les lois égyptiennes, comme les lois de tous les anciens peuples, jusqu'aux Grecs et aux Romains,
jusqu'aux lois ecclésiastiques et canoniques, admettaient la loi du talion, au moins en principe, et très
souvent dans l'application. Moïse l'a également conservée dans sa législation, mais en l'adoucissant, en la
restreignant au meurtre, aux lésions corporelles des hommes libres, et au cas de faux témoignage, et en
plaçant l'exercice entre les mains, non de l'offensé, mais des juges. Cette loi, dit saint Augustin, est la
justice d'hommes injustes. Notre Seigneur l'a solennellement condamnée, Matthieu 5:38, et le
christianisme seul pouvait venir à bout de remplacer la vengeance par le pardon; car si le talion, quant à
l'offenseur, n'est que la justice sous sa forme la plus simple, quant à l'offensé, ce n'est autre chose que la
vengeance sous sa forme la plus hideuse; ce n'est pas une peine moralisante, ce n'est pas une garantie
pour la sécurité publique, ce n'est pas une satisfaction donnée à la morale ou à l'opinion publique, c'est la
jouissance de se venger octroyée à l'offensé, le droit de faire du mal à celui qui a fait du mal. Le maintien
de cette peine dans la législation mosaïque, Exode 21:23-25; Lévitique 24:19-20; Deutéronome 19:19, n'est
donc, malgré toutes ses restrictions, qu'une concession faite à des mœurs et à des opinions à demi-
barbares, qui ne pouvaient s'élever d'un seul bond à la perfection chrétienne; le mosaïsme tout entier
n'était qu'un premier pas vers Christ, le pédagogue qui devait lentement conduire les Juifs à l'Évangile,
Galates 3:24, d'un côté en les convainquant de péché, de l'autre en leur apprenant à mieux faire,
— Voir: Cellérier, Espr. de la Lég, mos. II, 89.
________________________________________
TALMAÏ.
________________________________________
1.
— Voir: Hanak.
2.
Roi de Guésur, fils d'Dammihud. Sa fille Mahaca devint l'épouse de David, soit que le roi d'Israël
ait, par politique, recherché cette alliance, soit que la fille de Talmaï, faite prisonnière à la guerre, et
devenue prosélyte pendant son séjour à Jérusalem, ait réussi à captiver le cœur du monarque, 2 Samuel
3:3; 1 Chroniques 3:2. Elle devint mère de Tamar et d'Absalon, et, lorsque ce jeune homme, après le
meurtre d'Amnon, son frère, dut fuir la colère paternelle, ce fut à la cour de son aïeul Talmaï qu'il se retira
pendant trois années.
________________________________________
TAMAR.
________________________________________
1.
Cananéenne; selon les Juifs, fille de Melchisédec; deux fois belle-fille de Juda, et deux fois veuve
sans enfants; frustrée injustement de l'espoir d'épouser celui que la loi lui donnait pour époux, elle se fit
justice elle-même par un stratagème où il y avait plus d'impudeur que d'impureté, et eut de Juda, son
beau-père, deux jumeaux, Pharez et Zara, dont le premier compte parmi les ancêtres de Jésus, Genèse 38,
1 Chroniques 2:4; Ruth 4:12; Matthieu 1:3. Son nom signifie palmier, et Schrœder pense qu'il lui fut donné
à cause de la grandeur et de l'élégance de sa taille. Quant aux réflexions que suggère ce honteux épisode,
1156