humaine elle-même eût participé à ces proportions plus fortes, à cette constitution plus robuste, à cette
vie plus longue? Ce n'est pas, du reste, que nous voulions rattacher la longévité à un plus ou moins grand
développement physique de la taille de l'homme. Faisant abstraction de l'action de Dieu, qui a
certainement dû intervenir pour faciliter un rapide accroissement de la population du globe, et le
maintien des vérités traditionnelles, on peut comprendre qu'une vie dont la longueur nous surprend, fût
le partage d'hommes chez qui la sève de la création, si l'on peut s'exprimer ainsi, avait encore quelque
chose de sa force première; d'hommes qui vivaient dans un milieu plus pur et moins altéré, dans une
atmosphère peut-être moins corrompue; d'hommes dont la vie était sobre, et qui ne connaissaient ni le
vin, ni la viande, dont toutes les occupations étaient saines, et qui vivaient en plein air, au milieu de leurs
champs et de leurs troupeaux. Si chaque génération perd sur celle qui la précède quelques mois dans la
moyenne de sa durée, cette perte devait être beaucoup plus considérable dans les premiers temps du
monde, alors que l'homme passait de l'immortalité à la mort; par conséquent aussi, en remontant en
arrière, chaque génération devait avoir une durée plus longue que celle qui la suivait. Et si les désordres
des pères frappent la santé de leurs enfants, cette influence devait être moindre dans un temps où la
sensualité ne se satisfaisait qu'avec peine, dans une famille surtout dont le caractère était la recherche de
la sainteté, et dont un des membres fut enlevé avant le temps pour être avec Dieu. «Jusqu'au déluge, dit
Bossuet, toute la nature était plus forte et plus vigoureuse; par cette immense quantité d'eaux que Dieu
amena sur la terre, et par le long séjour qu'elles y firent, les sucs qu'elle enfermait furent altérés; l'air,
chargé d'une humidité excessive, fortifia les principes de la corruption, et la première constitution de
l'univers se trouvant affaiblie, la vie humaine, qui se poussait jusques à près de mille ans, se diminua peu
à peu.»
Cette tradition de longévité, d'ailleurs, n'appartient pas à la Bible seule; la mémoire en a été conservée
chez plusieurs auteurs païens, Hésiode, etc.
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PATROBAS,
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disciple de Rome, connu seulement par la salutation de saint Paul, Romains 16:14. Les Grecs l'ont fait
évêque de Pouzzoles.
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PAUL,
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1.
d'abord nommé Saul, Juif de la tribu de Benjamin, natif de Tarse, en Cilicie, témoin consentant à
la mort d'Étienne, persécuteur de l'Église, puis un des plus fidèles apôtres de ce Jésus qu'il persécutait,
Philippiens 3:5; Actes 9:11; 21:39; 22:3. Un de ses ancêtres était devenu citoyen romain, et c'est à cela peut-
être qu'il faut attribuer le nom latin qu'il prit, assez semblable à son nom hébreu pour le rappeler, assez
différent aussi pour faire reconnaître sa bourgeoisie romaine; c'est du moins l'hypothèse la plus simple
pour expliquer ce double nom. D'autres ont voulu voir dans Saul le nom du Juif, et dans Paul celui du
chrétien, apôtre des gentils, décidé à rompre radicalement avec toutes les formes du judaïsme. On ne
connaît rien de sa jeunesse: on a voulu conclure de certains passages qu'il avait acquis la connaissance des
lettres grecques, mais c'est incertain, et les preuves ne sont pas concluantes. Sa forme d'esprit, sa
dialectique, son style et son érudition sont plutôt juives que grecques. Il est vrai que les lettres florissaient
à Tarse comme les arts et les sciences, et qu'il a pu n'y pas rester étranger; mais, dans tous les cas, on s'est
fait une trop grande idée de ses connaissances profanes, et l'élève de Gamaliel, le faiseur de tentes, n'aura
étudié les lettres et le paganisme que d'une manière secondaire. Zélé pour le culte de ses pères dès sa
jeunesse, plus que tous ses compagnons d'âge, il écouta Gamaliel, et fut initié dans le système de la
théologie juive.
Sans entrer ici dans les détails d'une vie que le livre des Actes ne fait que résumer, et qui a suffi à remplir
les volumes de Witsius, de Paley, de Schrœder, de Neander, et d'autres encore, nous en tracerons
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