Page 880 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost

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l'agneau pascal, de même que ceux que les auteurs sacrés font ressortir entre le sacrifice de Christ et la
pâque:
— Voir: Moïse sans voile, par Des Bergeries, p. 112; sq., 219; sq..
Il ressort aussi de l'institution de la Cène, soit qu'elle ait eu Heu le 14 nisan, ou le 13, qu'elle était destinée
à rappeler le souvenir de la mort de Christ, et qu'elle avait sous ce rapport une signification pascale,
réelle, mais plus étendue et moins cérémonielle que la fête proprement dite. La Cène est une pâque
réitérée et fréquente; elle est la commémoration de la mort de celui qui est notre pâque, et ce souvenir
doit accompagner la pensée du chrétien, non seulement dans la grande solennité que l'Église a consacrée,
mais dans toutes les occasions où il s'approche de la table du Seigneur. Il se rappelle alors qu'il a été
délivré comme le Juif, mais d'une servitude plus terrible, mais par un sang plus précieux, mais pour un
avenir de joies plus grandes, plus sûres, plus durables, pour la sainteté et pour la vie éternelle.
Rappelons encore, en terminant, les querelles qui éclatèrent dans les premiers siècles de l'établissement
du christianisme, entre les évêques orientaux et les occidentaux, sur le jour auquel il fallait célébrer la
pâque. Les orientaux voulaient s'en tenir à l'usage que leur avaient légué saint Jean et les apôtres, de la
célébrer le quatorzième jour de la lune de mars; les occidentaux la célébraient le dimanche qui suivait.
Polycarpe et Anicet eurent sur ce point des conférences qui n'aboutirent à aucun résultat, l'évêque de
Rome ne voulant pas se plier à l'usage apostolique, et Polycarpe ne voulant pas y renoncer. Plus tard,
Victor 1er (196) envenima la discussion, et rompit la communion avec les évêques d'Orient; Irénée,
évêque de Lyon, réussit à faire entendre raison au pape, qui rétracta ses mesures anti-chrétiennes. Les
deux Églises ont dès lors continué d'observer leurs jours particuliers.
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PARA,
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ville de Benjamin, Josué 18:23.
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PARADIS,
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nom grec du jardin placé en Éden, et dont Dieu avait fait l'habitation bénie du premier homme, Genèse
2:8; 3:8,23; 4:16. L'Écriture nous dit qu'un fleuve sortait du pays d'Éden, pour arroser le paradis, et que de
là il se divisait en quatre têtes, le Pison, le Guihon, le Hiddekel et l'Euphrate: quelques détails généraux
sur chacun de ces fleuves, et la circonstance qu'Éden était en Orient, sont tout ce que nous savons sur ce
jardin, tout ce qui peut diriger les recherches des commentateurs, des théologiens, et des historiens.
Malgré ce peu de données, malgré leur peu de précision, des travaux immenses et presque inutiles ou
sans résultat, ont été entrepris pour essayer de déterminer avec autant de certitude que possible quel était
le pays d'Éden, ou quel était l'emplacement du paradis, car Ces deux questions se confondent, et la
première est presque toujours absorbée par la seconde, qui seule a de l'intérêt. Calvin, Huet, Bochart,
Morin, Grotius, Hottinger, Rosenmuller et Gesenius, doivent être comptés au nombre de ceux qui ont fait
sur ce sujet les travaux les plus consciencieux; mais la fréquente divergence de leurs vues de détail, et les
résultats différents auxquels ils sont arrivés, disent suffisamment qu'une base sûre nous manque, et si l'on
continue de s'occuper de cette recherche, c'est à cause de l'intérêt qui se rattache à l'examen même de la
question, plutôt que dans l'espérance de la résoudre; le déluge qui nous sépare de l'ancien monde, et qui
a doublement bouleversé la face du globe, est la plus sûre garantie de la complète inutilité de toutes les
recherches.
La recherche d'un Jardin d'Éden littéral a même préoccupé l'imagination des théologiens aussi bien que celle des
explorateurs et des chercheurs de trésors. F.X. Burque, professeur en Philosophie (Pluralité des Mondes Habités),
mentionne une nouvelle étonnante sur la découverte du paradis terrestre: "En écrivant ces lignes, nous lisons avec
un suprême étonnement, dans les gazettes du jour (1898), l'étonnante nouvelle que le vrai site du paradis terrestre
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