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ORNAN,
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le même que Arauna, q.v.
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OSÉE.
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1.
— Voir: Josué.
2.
Dernier roi d'Israël,
— Voir: Hosée.
3.
Le premier en rang des douze petits prophètes, et aussi l'un des trois plus anciens dans l'ordre
chronologique. Quant à sa personne, tout ce que l'on en sait, c'est qu'il était fils d'un certain Bééri qui, du
reste, est complètement inconnu. L'ingénieux rapprochement de ce nom avec celui de Bééra, Rubénite, 1
Chroniques 5:6, ne peut rien démontrer. On ignore même si Osée appartenait au royaume de Juda ou à
celui des Dix tribus; les arguments pour ou contre ces deux hypothèses se contrebalancent à peu près,
comme le font remarquer Winer et De Wette; cependant, l'opinion qui fait d'Osée un sujet du roi d'Israël,
se justifierait plutôt par les considérations suivantes, développées par Hævernick (Einl. II, § 234). D'abord
il est rare qu'un prophète de Juda ait été envoyé auprès des Dix tribus; les seuls exemples connus sont
ceux de 1 Rois 13, Amos 7, et, dans ces deux cas, il y a, en quelque sorte, une justification, une explication
de ce fait, ce qui n'a pas lieu pour Osée. Puis le langage de ses oracles, un peu rude et semé d'araméismes,
semble indiquer que l'auteur appartenait aux districts septentrionaux de la Palestine. Enfin, la
connaissance détaillée que le prophète possède des diverses localités du royaume schismatique, 5:1; 6:8-9;
12:12; 14:6., etc., et surtout certaines expressions, comme le pays, 1:2, notre roi, 7:5, ne s'expliquent guère
que dans la bouche d'un natif du pays, d'un sujet de Jéroboam II.
Le temps auquel vécut Osée est indiqué dans le premier verset de son livre, qui sert de titre à tout le
recueil. Il a prophétisé sous le règne des rois de Juda, Hozias, Jotham, Achaz et Ézéchias, et du roi d'Israël
Jéroboam II. Les époques extrêmes de son ministère ont donc été Jéroboam qui mourut 784 avant J.-C., et
Ézéchias qui monta sur le trône en 725, ce qui constitue une activité prophétique d'au moins soixante
années; si l'on prend, au contraire, pour extrêmes l'avènement de Jéroboam et la mort d'Ézéchias, on
atteint le chiffre de cent vingt-deux ans; mais il est clair que le premier est plus près de la vérité que le
second. Sous ce rapport, Osée rappelle Jérémie et Daniel, qui commencèrent dès leur jeune âge, et
poursuivirent, pendant leur longue carrière, leur laborieuse mission. Osée et Jérémie apparaissent comme
les anges gardiens de leur patrie, se voilant la face parce que leurs paroles ne peuvent réveiller leurs
compatriotes, ni les sauver de la destruction qui les menace.
Osée vivait pendant l'époque la plus sombre de la politique d'Israël. Avec Jéroboam, la maison de Jéhu se
précipitait vers sa ruine. Des troubles intérieurs, des attaques du dehors sous Phul et Tiglath-Piléser,
menaçaient l'indépendance et l'existence même du pays. Après la chute de la maison de Jéhu, sous
Zacharie, quelques aventuriers heureux, Sallum, Manahem, Pékach, réussirent à s'emparer, les uns après
les autres, du trône, mais sans pouvoir tenir les rênes de l'État, qui était réellement livré à l'anarchie sous
l'apparence de la royauté. Au point de vue religieux, les Éphraïmites faisaient au prophète la position la
plus difficile; s'ils eussent été complètement idolâtres, Osée eût pu directement s'élever en témoignage
contre leur abandon du vrai Dieu; si, tout en se livrant aux désordres de la vie, de la chair et du péché, ils
eussent conservé, pur et sans mélange, le culte de l'Éternel, le prophète eût pu en appeler de leurs œuvres
à leur foi, et les convaincre de péché par leur propre profession; mais ils avaient adopté un mélange
philosophique de judaïsme et de paganisme, un amalgame du culte de Bahal avec la religion de leurs
pères, qui les relevait à leurs propres yeux, les endurcissait dans leur demi-erreur, et semblait leur
permettre de croire que, pourvu qu'ils restassent attachés à l'Éternel, il n'était point nécessaire qu'ils
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