2.
Quelques auteurs ont entendu du nazaréat temporaire le vœu que fit saint Paul en deux
circonstances de sa vie, Actes 18:18; 21:24, mais ce n'est qu'une hypothèse, et nous en reparlerons aux
articles Paul et Vœu.
3.
Dans plusieurs passages du Nouveau Testament, Actes 2:22; 22:8; 24:5, on lit nazoréen au lieu de
nazaréen, et ce simple changement de voyelle donne au mot une signification comme une étymologie
différente, remplaçant la couronne par le mépris;
— Voir: plus loin.
4.
Nazaréen désigne souvent un homme natif de Nazareth, quel qu'il soit, et sans qu'aucune idée,
autre que celle du fait, s'y rattache, Marc 10:47; Actes 4:10.
5.
Matthieu 2:23, cite une prophétie d'après laquelle Jésus devait être appelé Nazaréen. Il est évident
que, selon cet apôtre, il y a un rapport intime entre le séjour de Jésus à Nazareth et le surnom de
Nazaréen qui lui avait été donné; il faut donc dès l'abord rejeter l'explication de ce nom tirée du nazaréat,
Nombres 6:2, quelque respectables et nombreux que soient les soutiens de cette opinion (Wettstein,
Spanheim, Érasme, Calvin, Bèze, Luther, Zwingle, Grotius, etc.): ce serait un jeu de mot assez mauvais, et
d'autant plus que les prophètes n'ont jamais annonce Jésus-Christ comme devant être Nazaréen. Il faut
donc supposer que le nom de Nazareth, ou d'habitant de Nazareth, renferme une idée qui, d'après les
prophéties, devait être un attribut de Christ: cette idée peut, ou bien se trouver dans l'étymologie de ce
nom, ou bien se rattacher à l'opinion publique. On sait qu'une assez mauvaise renommée pesait sur
Nazareth, et qu'il suffisait d'en être Originaire pour être méprisé, Jean 1:46; 7:52. Or ce que les prophètes
annoncent, c'est que le Christ sera méprisé de ses contemporains, Psaumes 22:7-8; Ésaïe 53:3. Peu importe
ce que l'on a dit: que les Nazaréens n'étaient pas plus méprisés que les autres Galiléens; l'un et l'autre
reviennent au même, les deux noms servent également de termes d'injure; cependant en examinant Jean
1:47, on trouvera que Nazareth était plus particulièrement méprisé, puisque le reproche en est fait, dans
un entretien amical, par Nathanaël à Philippe, ces deux hommes étant l'un et l'autre Galiléens. Il faut
ajouter que le nom de Nazaréen prêtait bien plus que celui de toute autre ville de la Galilée, aux
mauvaises plaisanteries auxquelles les Juifs étaient assez enclins: en changeant nazor en nazor (méprisé),
les Juifs pouvaient exprimer d'une manière très directe et fort simple le mépris qu'ils avaient pour ces
gens-là (— Voir: #3.), et il est bien vraisemblable qu'en appellent notre Sauveur et ses disciples de ce nom,
avec ou sans le jeu de mots, ils avaient l'intention de jeter sur eux du ridicule; dans ce cas (et surtout si
saint Matthieu a écrit en hébreu ou en syriaque), ces paroles devaient avoir une très grande force: «on lui
a donné le surnom de Nazareth, ainsi que les prophètes ont annoncé qu'il serait en butte à toutes les
moqueries de Ses ennemis.» On comprend alors aussi la parole de Jésus à Saül: «Je suis ce Nazaréen que
tu persécutes.»
— Quant à l'interprétation tirée de l'étymologie, et mise en avant par Jérôme, elle se fonde sur le sens de
nezer, rejeton, buisson: saint Matthieu ferait ressortir alors que, de même que les prophètes ont appelé
Jésus un rejeton, Ésaïe 11:1, un germe, Ésaïe 4:2; Zacharie 6:12, de même les impies, prophétisant sans le
savoir, lui ont donné le nom de rejeton, habitant issu de la ville des rejetons. Cette explication, à notre
sens bien moins satisfaisante que celle qui précède, a été soutenue par Surenhusius, Vitringa, et
dernièrement encore par Hengstenberg, dans une dissertation sur ce sujet, qui se trouve en tête du 2e
volume de sa Christologie.
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NÉAPOLIS,
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Actes 16:11, maintenant la Cavala; ville maritime à 3 lieues sud-est de Philippes: elle a sur les côtes de la
mer Égée un port avec une position avantageuse pour le commerce. Après avoir appartenu à la Thrace,
elle passa, au temps de Vespasien, sous la domination romaine. On raconte que c'est aux habitants de
cette ville qu'on est redevable de l'art de tailler la vigne, et qu'eux-mêmes l'avaient appris d'un âne: ils
remarquèrent que les vignes mordues par cet animal croissaient mieux et rapportaient plus que les
autres.
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