représentait l'Église sous tutelle et encore mineure, presque dans l'enfance, et par conséquent ignorante
de bien des choses: la mort ne pouvait pas lui paraître désirable, et le Saint-Esprit envoyé par Jésus a seul
pu illuminer la dissolution du corps et l'émancipation de l'âme comme le seul moyen de réunir la créature
à son Créateur, le pécheur à son Sauveur, et de préparer en même temps la restauration complète de
l'homme tombé, mais régénéré. Pour les Israélites, l'âme seule continuait de vivre après la mort, et cet
état, nécessairement incomplet, ne pouvait leur apparaître que comme une immortalité tronquée, et nous-
mêmes ne saurions davantage comprendre cette existence incorporelle que comme un état de transition,
relativement heureux peut-être, mais qui ne saurait être définitif.
Les sadducéens niaient la résurrection et l'immortalité. Les esséens croyaient à l'immortalité sans
résurrection. Les pharisiens admettaient l'une et l'autre. On peut voir, à ce sujet, l'ouvrage posthume de
Hævernick sur la théologie de l'Ancien Testament; Olshausen, Antiquiss, eccl, patrum de immortalitate
animæ sententiæ; en français, un travail spécial de feu M. Combe d'Ounous, de Montauban, et le traité de
Calvin (la condition et la vie des âmes après la vie présente). Calvin, après avoir combattu avec plus de
rudesse que de force l'opinion de «messieurs les dormeurs», qui estiment que les âmes dorment en
attendant le jour de la résurrection, conclut ainsi sur cette question spéciale: «L'esprit est l'image de Dieu,
à la similitude duquel il a vigueur et intelligence, et est éternel; et, tandis qu'il est en ce corps, il montre
ses vertus, et, quand il sort de cette prison, il s'en va à Dieu, du sentiment duquel il jouit, cependant qu'il
repose en l'espérance de la résurrection bienheureuse, et ce repos lui est un paradis. Mais, quant à l'esprit
de l'homme réprouvé, cependant qu'il attend le terrible jugement sur soi, il est tourmenté de cette attente,
laquelle l'apôtre, pour cette cause, appelle redoutable. S'enquérir plus outre, c'est se plonger dedans
l'abîme des secrets de Dieu, vu que c'est assez d'apprendre ce que le Saint-Esprit, qui est un très bon
maître, s'est contenté d'enseigner, lequel dit ainsi: «Écoutez-moi, et votre âme vivra!»
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IMPÔTS.
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On a vu ailleurs que les impositions de tous genres qui pesaient sur les Hébreux faisaient annuellement
un total assez considérable, qui dépassait de beaucoup le tiers des revenus; cependant les Hébreux ne
pensaient pas à s'en plaindre, et n'hésitaient pas à payer; ils le faisaient même de bon cœur, soit à cause
de la répartition habile, naturelle, et fractionnée, de ces diverses obligations, soit parce qu'elles leur
étaient demandées sous la forme d'offrandes volontaires, soit enfin parce qu'une partie de ces dons
étaient destinée à des festins ou à des réjouissances auxquelles tous avaient part. Les impôts étaient de
deux sortes, religieux, et civils. Impôts religieux. Le principal était le demi-sicle du sanctuaire, que chaque
Israélite, âgé de vingt ans et au-dessus, devait apporter en tribut pour le tabernacle du témoignage. Exode
30:13; 2 Chroniques 24:6;
— Voir: Cens.
Cette obligation continua de subsister après le retour de l'exil, Matthieu 17:24 (selon d'autres elle ne
commença qu'alors), et pesait sur tous les Juifs de la Palestine et de la dispersion. Après la destruction de
Jérusalem, Vespasien ordonna que la même somme serait perçue annuellement pour le temple de Jupiter
Capitolin. On ignore si, dans le passage Néhémie 10:32-33, le tiers de sicle qui fut imposé aux Israélites fut
une contribution supplémentaire, motivée par la pauvreté du tabernacle, ou une réduction de l'impôt
ordinaire d'un demi-sicle, fondée sur la pauvreté des fidèles: Winer pense successivement l'un et l'autre
dans ses deux articles Abgaben et Tempel, et chaque fois il motive son opinion, ce qui prouve tout au
moins que le texte n'est pas positif.
— Voir: Aumône, Culte, et Offrandes.
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