Page 554 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost

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Sous quelques rois, ce furent Dan et Béer-Sébah. Les idoles principales qui furent reçues en Israël sont
Bahal, Astarté, Moloc, Kémos, Thammuz, etc., q.v. L'idolâtrie qui pénétra dans le pays à l'époque de
Salomon, et par le moyen de son sérail, ne fut jamais complètement déracinée; on y avait pris goût, et les
rois qui suivirent, trop faibles peut-être, ou sans volonté, la laissèrent prévaloir. Asa la réprima d'une
manière énergique, mais déjà sous Joram elle reparut à la suite d'une alliance entre la dynastie de Juda et
la maison d'Israël: ce fut l'idolâtrie cananéenne, 2 Rois 8:18,27; ailleurs, c'est celle des Ammonites, 16:3,
ailleurs encore, c'est celle de la Phénicie et la Syrie, 21:3. La réforme de Josias même, quoique large et
vigoureuse, ne dura pas; le roi réformateur avait entrepris plus qu'il ne pouvait faire, et l'on voit par
quelques passages des prophètes, qu'à la fin de son règne, le culte païen avait repris la place du vrai culte,
Sophonie 1:4. Jérémie 2:20; 3:6; 5:7, etc.; Ézéchiel 7:20; 16:15. Avec l'idolâtrie marchaient les sciences
occultes, la magie, les enchantements, 2 Rois 23:24; et les faux prophètes, luttant contre les messagers de
l'Éternel, soutenaient avec quelque succès les impostures et les superstitions du paganisme, Jérémie 29:8;
Osée 9:7; Michée 5:12. Le culte de Bahal, amené en Israël par une princesse sidonienne, s'y organisa
pareillement et dura plusieurs générations, 1 Rois 16:31, etc., 2 Rois 10:25.
Le culte rendu à ces divinités étrangères consistait en des vœux, des encensements, des offrandes
sanglantes et non sanglantes, peut-être même des sacrifices humains, 1 Rois 11:8; 2 Rois 22:17; Jérémie
1:16; 7:9. Les hauts lieux et les bocages étaient plus particulièrement affectés à ce culte; cependant on
l'exerçait aussi sur les toits, sous des arbres touffus, dans les jardins et dans les vallées, Jérémie 19:13; 1
Rois 14:23; Jérémie 2:23; Ésaïe 65:3; 1:29. L'impureté et des débauches effrénées présidaient à la plupart de
ces impies cérémonies, et ne contribuaient pas peu à concilier à ces cultes étrangers les voluptueux et
charnels Hébreux, cf. encore. Ésaïe 65:4; 66:17. Les prêtres étaient en général nombreux, et se soignaient
bien, 1 Rois 18:22; 2 Rois 10:21; Osée 10:5.
2.
À côté du culte des faux dieux, les Hébreux pouvaient être exposés à la tentation d'adorer
Jéhovah, le vrai Dieu, sous une forme matérielle, celle d'images peintes ou sculptées. Dieu, qui avait tant
accordé à la faiblesse humaine, ne voulut cependant pas accorder les images à son peuple, précisément
parce qu'elles sont tout à fait humaines, et que bien loin d'élever la piété, et de faciliter l'intelligence des
choses saintes, elles dénaturent le culte, l'abaissent, matérialisent la Divinité et arrêtent les regards au lieu
de les diriger. Et cette défense, non seulement d'adorer, mais même de se faire des images était si sévère,
si expresse, qu'elle est répétée à plusieurs reprises dans la loi, et qu'elle a même sa place dans le
décalogue, Exode 20:4; Deutéronome 4:16; 5:8; 27:15. Les Hébreux ne s'en laissèrent pas moins entraîner à
suivre le penchant naturel de leurs cœurs et l'exemple des autres nations. Ils avaient vu les Égyptiens
adorer des dieux visibles, animaux ou végétaux, ou tout au moins des représentations de la Divinité, et ce
culte extérieur leur paraissait plus séduisant et plus commode que le saint et solennel Jéhovisme, si l'on
peut s'exprimer ainsi; ce n'est qu'avec peine qu'ils supportaient un Dieu-esprit, même avec toutes les
manifestations extérieures et les cérémonies qui accompagnaient la célébration de son culte. Ce Dieu
s'étant manifesté d'une manière visible en Sinaï, les Hébreux en furent épouvantés, mais cela dura peu: on
cesse bien vite de craindre celui qu'on ne voit plus, et quelques semaines s'étaient à peine écoulées qu'ils
dansaient autour d'une image. Aaron lui-même donna les mains à cet acte incroyable d'idolâtrie, Exode
32. Le serpent d'airain dont l'élévation fut ordonnée de Dieu pour un temps, ne peut être rangé au
nombre des actes de l'idolâtrie des Hébreux, Nombres 21, cf. Jean 3:14, mais il prouve combien l'usage de
ces signes matériels était dangereux, puisque pendant des siècles ce morceau d'airain fut conservé pour
être en scandale et en pierre d'achoppement aux faibles qui s'en firent une relique, 2 Rois 18:4. Sous les
juges, on voit de même plusieurs fois ce besoin d'images. Juges 17:4; 18:17, besoin d'autant plus facile à
comprendre que dans ce temps il ne paraît pas qu'il y ait eu aucun service public organisé. David et
Salomon, rois théocratiques, ne permirent pas cette infraction à la loi divine; mais aussitôt après le
schisme, le premier roi d'Israël qui sent le besoin d'affermir par de nombreuses concessions sa nouvelle
dynastie et son nouveau royaume, établit le culte des images; des veaux d'or sont placés aux frontières du
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