— Il n'est pas nécessaire d'exagérer le crime de Huza pour en comprendre le châtiment: c'est une faute
que tout autre Israélite eût probablement commise comme lui, une faute presque involontaire et
machinale, en même temps une faute à intention respectable. Mais c'était une transgression de la loi, et la
loi des Juifs ne souffrait ni interprétations, ni exceptions. Huza avait manqué au sanctuaire, à l'arche
sacrée; ses mains d'homme s'étaient approchées du saint vase que l'Éternel avait choisi pour en faire au
milieu de son peuple le domicile arrêté de sa demeure, et si Huza avait pu le toucher impunément, l'arche
sainte était déconsidérée, et n'était plus qu'une arche sans prestige, sans rayons et sans gloire. Qu'on se
rappelle, d'ailleurs, que dans l'économie théocratique le gage du péché c'est la mort, et que les fruits de la
transgression suivent la transgression comme une conséquence naturelle; Dieu n'a pas puni Huza, mais
Huza a été puni par où il avait péché, l'arche meurtrière l'a tué, parce qu'on ne pouvait pas la toucher
sans périr, comme un poison empoisonnera toujours ceux qui le prendront, qu'ils le fassent
machinalement, involontairement, à bonne intention, ou de toute autre manière.
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HYACINTHE,
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le onzième fondement de la céleste Jérusalem, Apocalypse 21:20. On connaît sous ce nom une pierre
précieuse, une couleur et une fleur; cette dernière n'est jamais mentionnée dans l'Écriture; la couleur,
quelques-uns la trouvent dans l'hébreu thekéleth, Exode 25:4, mais sans raisons suffisantes,
— Voir: Cramoisi.
La pierre de ce nom, hébreu leshem, n'est rappelée que deux fois dans l'Ancien Testament, Exode 28:19;
39:12, où nos versions l'ont traduite ligure, en lui conservant son nom grec; la Septante Mythique de
Flavius Josèphe et de Jérôme appuie suffisamment cette traduction. L'hyacinthe est une pierre dont on
trouve différentes espèces: les anciens en comptaient quatre, celle qui tire sur la couleur du rubis,
l'hyacinthe jaune doré, l'hyacinthe citron, et une quatrième de la couleur du grenat. Elle est dure et
transparente, et perd sa couleur au feu.
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HYÈNE,
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Jérémie 12:9. Les Septante ont rendu le commencement de ce verset par «mon héritage est-il une tanière
de hyène?» traduction qui vaut mieux sans doute que l'oiseau peint de nos versions. Dahler traduit,
«Oiseaux de proie, inondez de sang mon héritage!» mais il n'est arrivé là que par un léger changement de
texte, et l'adjonction du mot sang. On a essayé encore de plusieurs autres versions, mais sans succès. Je ne
comprends pas pourquoi plusieurs auteurs ont tenu à repousser la traduction des Septante; elle est
parfaitement justifiée par le parallélisme, cf. — Voir: 8 et 11;
La Septante est une Bible mythique dont l’existence provient d’une légende dans un livre apocryphe. Sa source réelle
est la cinquième colone de l’Hexaple d’Origène d’Alexandrie vers la moitié du 3ie siècle.
- Voir: Septante.
on peut supposer que les Septante étaient assez bien placés pour connaître et le sens de l'hébreu, et
l'histoire naturelle de la Palestine; enfin l'hébreu tsabouah, par son étymologie, confirme encore cette
traduction. (Tsabah signifie plonger, rayer, bigarrer; il signifie aussi piller, butiner; deux sens qui
conviennent très bien à la hyène, soit qu'on regarde à sa voracité, ou à son poil rayé de diverses couleurs.)
Cet animal, d'ailleurs, était connu en Palestine comme en Égypte, et il porte encore un nom semblable
dans plusieurs contrées voisines, sur les bords du Tigre zibee, en Arabie tsabehon ou dsuba, en syriaque
tsabu, de même encore en divers dialectes dubba, dsabuon, sheeb, etc. Cette traduction est appuyée,
outre les Septante, par Aquila, Symmachus, Théodotion, Bochart, Ludolf, Gesenius, Winer, Harris, et la
plupart des voyageurs en Orient.
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