46:4; Ézéchiel 17:15. Le pays était riche en pierres de construction, granit, grès et calcaire; on y trouvait
même des mines d'or dans la partie supérieure.
L'Égypte, dit Hérodote, est un don du Nil; c'est à lui qu'elle doit son existence. Et Napoléon, dans ses
Mémoires, présente sur ces inondations les observations suivantes: «Elles sont régulières et productives;
régulières, parce que ce sont les pluies du tropique qui les causent; productives, parce que ces pluies,
tombant par torrents sur les montagnes de l'Abyssinie, couvertes de bois, entraînent avec elles un limon
fécondant que le Nil dépose sur les terres. Les vents du nord règnent pendant la crue de ce fleuve, et par
une circonstance favorable à la fertilité, en retiennent les eaux... Le Nil commence à s'élever au solstice
d'été; l'inondation croit jusqu'à l'équinoxe, après quoi elle diminue progressivement. C'est donc entre
septembre et mars que se font tous les travaux de la campagne. Le paysage est alors ravissant: c'est le
temps de la floraison et celui de la moisson. Après le mois de mars, la terre se gerce si profondément, qu'il
est dangereux de traverser les plaines à cheval, et qu'on ne peut le faire à pied qu'avec une extrême
fatigue. Un soleil ardent, qui n'est jamais tempéré ni par des nuages, ni par de la pluie, brûle toutes les
herbes et les plantes, hormis celles qu'on peut arroser. C'est à cela qu'on attribue la salubrité des eaux
stagnantes qui se conservent en ce pays dans les bas-fonds. En Europe, de pareils marais donneraient la
mort par leurs exhalaisons; en Égypte, ils ne causent pas même des fièvres.»
— Le même auteur ajoute plus loin: «L'Égypte a, de tout temps, excité la jalousie des peuples qui ont
dominé l'univers.»
À ce jugement d'un grand juge, nous ajouterons quelques paroles d'un de ses contemporains, roi comme
lui, dans un autre domaine, M. de Chateaubriand. «C'est dans ce pays dont tout amant des lettres ne doit
prononcer le nom qu'avec respect, que nous trouvons les premières bibliothèques. Comme si la nature
avait destiné cette contrée à devenir la source des lumières, elle y avait fait croître exprès le papyrus pour
y fixer les découvertes fugitives du génie. C'est de ce coin du monde que l'aurore des sciences commença
à poindre sur notre horizon, et l'on vit bientôt les lumières s'avancer de l'Égypte vers l'Occident, comme
l'astre radieux qui nous vient des mêmes rivages.»
Une forte rosée remplace le bienfait des pluies du ciel.
— Le chamsin, vent brûlant qui souffle du sud à l'équinoxe du printemps; les moustiques, Ex: 8:21; cf.
Ésaïe 7:18; les sauterelles, Exode 10, les grenouilles, Exode 8:6; Psaumes 78:45; enfin la peste, la lèpre, des
pustules et l'éléphantiasis, sont les plaies principales qui affligent l'Égypte, et qui tempèrent les autres
avantages que Dieu lui a accordés.
Les Égyptiens, qui atteignent en général un âge avancé, n'ont jamais passé pour beaux: leurs pieds, en
particulier, sont quelquefois difformes; leur peau est brune, leur front plat, leurs pommettes saillantes,
leur bouche large, leurs lèvres épaisses; les hommes avaient la réputation d'être grands, Ézéchiel 16:26, et
leur crâne était extrêmement dur. Les femmes étaient et sont encore d'une fécondité remarquable.
Nous trouvons l'Égypte déjà peuplée dans les temps les plus reculés auxquels nous ramènent les
documents des nations. Diodore de Sicile nous y montre des enfants de l'Éthiopie (3:3), Heeren une
colonie de prêtres, partout des cultivateurs. Dans l'Ancien Testament (cf. surtout Jérémie 44:1; Ézéchiel
30:13), plusieurs grandes villes égyptiennes sont mentionnées, On ou Héliopolis, Rahmésès, Pithom,
Tsoan ou Tanis, Noph (Memphis), Bubaste, Sin (Pelusium), Daphné, Noammon (Thèbes), et quelques
autres,
— Voir: ces articles.
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