Page 129 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost

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— Son nom devint un titre pour les empereurs suivants, et nous voyons, Actes 25:21, Néron désigné sous
le nom d'Auguste.
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AULX,
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un des fruits de l'Égypte que les Israélites regrettaient au milieu des privations du désert, Nombres 11:5.
L'ail est trop connu chez nous pour qu'il soit nécessaire de le décrire en détail: c'est l'allium sativnm de
Linné; sa tige plate et creuse se termine en ombrelle et s'élève à un mètre environ. Il se trouvait en
abondance en Égypte et en Palestine; les Juifs le recherchaient à cause de sa douceur et de son goût
agréable; on s'en sert encore en Orient comme d'un plat favori. Les Grecs, au contraire, et les Romains,
l'avaient en horreur, soit à cause de son influence pernicieuse sur la santé (Pline 20, 23), soit à cause de
son odeur: ces derniers avaient même appelé les Juifs fœtentes, à cause de leur haleine habituellement
forte et corrompue par l'ail.
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AUMÔNE.
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C'est ce que la charité donne aux pauvres, Matthieu 6:1,4. En hébreu, l'on exprimait cette idée par le mot
de justice, parce que l'aumône est une dette que l'on acquitte non pas envers le pauvre, mais envers le
Seigneur, cf. Psaumes 112:9; 2 Corinthiens 9:9-10. En grec, les mots qu'on a rendus par aumône, signifient
miséricorde et grâce, parce que c'est le véritable amour, la véritable compassion qui doit en être le
principe; c'est un acte de bon vouloir et de fraternité religieuse envers le nécessiteux. Actes 10:2,4; 24:17; 2
Corinthiens 8:7.
La loi de Moïse prescrivait l'aumône proprement dite, et semblait sanctionner ainsi cette fameuse charité
légale, si redoutée de nos économistes. Mais si l'on doit reconnaître qu'en effet chez nous les lois en
faveur des pauvres font les pauvres; si ce fait a atteint, en Angleterre surtout, un degré effrayant de
vérité, l'on peut croire aussi que la défectuosité dans les résultats tient à un vice dans l'exécution, vice
inhérent à l'état actuel de la société, dont on ne saurait faire un reproche à cette société, mais qui ne se
trouvait pas le même dans l'organisation fraternelle, théocratique et agricole de la société mosaïque. Aussi
ne voyons-nous nulle part jusqu'à l'avènement des rois et au luxe de la monarchie, mentionner des
mendiants dans l'histoire juive. La charité légale, au lieu de propager la misère, l'adoucissait; et ce
résultat, que partout l'on voudrait obtenir maintenant, on doit lui assigner pour causes, directes ou
indirectes: d'abord l'esprit patriarcal et l'honneur de famille, plus forts alors que l'intérêt des temps
modernes; puis la fixité des héritages, les lois sur l'esclavage, le nombre restreint et la qualité bien
déterminée de ceux qui avaient le droit d'être assistés; enfin la nature même des richesses et des
occupations des Hébreux. L'aumône ne consistait pas dans de petites pièces d'argent, négligente,
commode et dédaigneuse offrande jetée par le riche dans l'humble chapeau du pauvre: c'étaient des prêts
sans intérêt pour celui qui voulait travailler, des denrées au moment de la récolte, un coin de champ à
moissonner, quelques raisins à grappiller; puis, au bout de sept ans, les fruits spontanés de l'année
sabbatique; autant d'aumônes qui obligeaient au travail, à l'ordre et à l'économie, ceux qui voulaient y
avoir part. Cette charité légale ne dispensait donc pas du travail, elle n'encourageait pas l'oisiveté: elle
faisait vivre les vrais pauvres, sans offrir à d'autres la tentation de négliger leurs devoirs pour venir se
classer au nombre des assistés. Chacun, d'ailleurs, ne pouvait pas indifféremment recourir à l'aumône
publique, mais seulement la veuve, l'étranger, le lévite et l'orphelin, qui n'ayant ni les uns ni les autres
aucun fonds de terre, aucun antécédent qu'ils eussent pu économiser, aucunes avances faites, étaient
véritablement, par leur infortune, dignes de la compassion des Hébreux. Le vieillard même n'avait aucun
droit à la charité, car il devait avoir des fils travaillant pour lui, et, s'il avait vécu avec économie, il pouvait
avoir amassé de quoi se faire aider par des serviteurs (voir là dessus Cellérier, Espr. de la législ. mos. II,
108, sq.).
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