Diospolis, mais il n'est que peu de ces noms qui aient réussi à déposséder l'ancien; Neapolis ou Naplouse
est presque le seul que l'on connaisse généralement, mais on n'a pas oublié Sichem, et les habitants du
pays ont jusqu'à nos jours conservé en partie les noms primitifs des lieux qu'ils occupent.
On ne sait que fort peu de chose de la population des villes Israélites,
— Voir: Jérusalem,
et les chiffres épars desquels on pourrait essayer de tirer une conclusion, sont si rares qu'on ne saurait s'y
attacher. La différence entre les villes (fortifiées), et les bourgs ou villages (sans murailles), n'est pas
marquée dans l'Ancien Testament; ce n'est que vers la fin que l'on commence à l'apercevoir, Ézéchiel
38:11; Néhémie 11:25. Le Nouveau Testament distingue en revanche les villes des bourgs ou bourgades,
Matthieu 10:11; Marc 1:38; 6:56; 8:27; Luc 8:1; 13:22; Actes 8:25. Les bourgs sont par exemple Bethphagé,
Emmaüs, Bethléem. Cependant cette différence n'est pas toujours rigoureusement maintenue, ni dans le
Nouveau Testament (— Voir: Bethsaïda), ni dans Flavius Josèphe, qui donne une fois le nom de bourg à
une ville très peuplée et entourée de murailles. La plupart des endroits dont le nom commence par Caper
étaient des bourgs, quoique Caper signifie village, et l'on doit supposer qu'après n'avoir été d'abord que
des villages, ils s'étaient petit à petit agrandis, comme tant de villes en Allemagne dont le nom se termine
par dorf (village).
Nous n'avons pas de détails non plus sur les autorités locales, ou municipales, si l'on peut employer ces
mots en parlant de la nation juive. Il est parlé de juges Deutéronome 16:18; (shôterim), mais l'expression
est douteuse, et Hengstenberg y verrait plutôt une espèce de greffier ou d'écrivain public: les anciens
paraissent avoir été les conseillers de ville, comme juges et comme administrateurs, et avoir formé un
véritable conseil municipal, sans le nom. Depuis l'exil, il est parlé de magistrats présidés ou dirigés par un
archonte, ou chef (Flavius Josèphe), et de chefs, surveillants, ou commissaires de districts, dont les
attributions ne sont pas déterminées;
— Voir: aussi Sanhédrin.
Aux portes des villes se tenaient des sentinelles qui faisaient le guet, et donnaient des avertissements, soit
en criant, soit au moyen d'une trompette ou d'un cor, 2 Samuel 18:24; 2 Rois 9:17; cf. Ésaïe 21:11; Psaumes
127:1; Jérémie 6:17; Ézéchiel 33:6. Des gardes de nuit sont mentionnés Cantique 3:3.
Quant aux communications des villes entre elles,
— Voir: Routes.
Des pierres milliaires marquant la distance qui les séparait furent posées pendant la période romaine. On
n'a presque pas de données, soit sur la distance, soit sur la position respective des différentes villes; les
indications ne sont qu'approximatives, et se rapportent au cours du soleil, Genèse 12:8; Juges 21:19. Les
travaux de Flavius Josèphe, d'Eusèbe, surtout de Jérôme, les vieux itinéraires, les tables d'Abulféda, sont
particulièrement précieux à consulter. Les travaux modernes, en revanche, ne peuvent être lus qu'avec
beaucoup de précautions, la manie de l'ignorance étant de deviner, le danger des hypothèses étant de
flatter l'amour-propre, et de convaincre leur auteur plus que ne ferait souvent la certitude, et l'Orient
ancien ne pouvant plus guère être que deviné. Le Voyage de Schubert est parmi ceux qui renferment le
plus d'observations importantes, et le moins d'hypothèses affirmées. Les Français sont restés bien en
arrière des Allemands sous le rapport des recherches consciencieuses, et sauf l'Itinéraire de
Chateaubriand, leurs ouvrages sont plutôt des affaires de poésie ou d'impressions.
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