Page 1227 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost

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qu'un attribut de Dieu, que c'est à Dieu seul que la vengeance appartient, que l'homme ne saurait se faire
justice à lui-même. Le chrétien reconnaît cette vérité sans restriction, le Juif l'admettait comme règle
générale, à deux exceptions près: le talion légal qui reconnaît le droit de vengeance, mais pour le
modérer, et le droit du goël, ou vengeur, q.v.
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VENGEUR du sang.
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C'est ainsi que l'on désignait (en hébreu, goël) le plus proche parent d'un homme assassiné, parce que la
loi lui accordait le droit de venger la mort du défunt dans le sang du meurtrier partout où il le
rencontrerait, sauf dans les lieux consacrés sous le nom de villes de refuge, q.v., 2 Samuel 14:7,11. La
justice restait inerte dans ces cas; elle se taisait, et laissait faire; le vengeur tâchait de venger, le coupable
tâchait de fuir; l'un et l'autre étaient protégés, ou, pour mieux dire, abandonnés à eux-mêmes. Cette
coutume, déjà fort ancienne parmi les Hébreux, Genèse 27:45; cf. 4:14, et maintenant encore en usage chez
un grand nombre de peuples de l'Orient, les Arabes, les Perses, les Abyssins, les Druses, les Circassiens,
présente de trop graves inconvénients, et donne trop de facilités aux vengeances particulières pour que
Moïse ne sentît pas le besoin de restreindre considérablement l'exercice d'un pareil droit. C'est ce qu'il fit
par l'établissement des villes de refuge. Le meurtrier qui pouvait en atteindre une avant d'avoir été
frappé, retombait sous le pouvoir de la justice ordinaire; coupable d'un meurtre commis avec intention, il
était puni par les lois; coupable d'inadvertance ou d'imprudence, il échappait encore au vengeur aussi
longtemps qu'il restait dans la ville, Exode 21:13; Nombres 35:9; Deutéronome 19:1. Mais le vengeur
conservait ses droits jusqu'au moment où le meurtrier entrait dans la ville, et il les recouvrait si le
coupable quittait la ville avant la mort du souverain sacrificateur.
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VENIN,
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— Voir: Poison.
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VENT.
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Dans un pays situé comme la Palestine, entre la mer et le désert, garni de montagnes et de vallées, les
vents jouent un rôle assez considérable, soit par leurs rapports avec la température en général, soit par
leur influence sur l'agriculture, pour qu'on ait examiné de bonne heure leurs caractères, et recherché leur
périodicité. Bien qu'on puisse compter en Palestine des vents venant de plusieurs directions différentes,
les Israélites, s'en tenant à une division facile et grossière, n'ont jamais compté que quatre espèces de
vents différents, correspondant aux quatre points cardinaux, Jérémie 49:36; Daniel 7:2; 8:8; Zacharie 2:6;
Matthieu 24:31; Apocalypse 7:1, d'où l'on aurait tort cependant de conclure, comme l'ont fait assez
légèrement quelques théologiens, qu'ils aient regardé la terre comme carrée, puisque nous-mêmes qui
admettons sa rotondité, nous tenons un langage semblable au leur. Les vents sont assez réguliers en
Palestine quant à leur direction, leur durée et leur influence, quoique l'on ne possède pas encore
d'observations météorologiques suffisantes qui permettent d'indiquer, mois par mois, l'ordre de leur
succession. Lèvent d'ouest, ou sud-ouest, qui souffle de la Méditerranée, est humide et amène
ordinairement la pluie, 1 Rois 18:44; Luc 12:54; il règne de novembre en mars, et préside à l'hiver. Lèvent
du sud, ou sud-est (théman), apporte les chaleurs du désert d'Arabie qu'il vient de traverser, et donne à
l'équinoxe du printemps une chaleur de 16°-36°; il souffle d'ordinaire en mars pendant trois jours, et
s'affaiblit à mesure qu'il s'avance vers le nord ou qu'il s'élève sur les montagnes. Le vent d'est (kadim) sort
des steppes de l'Arabie déserte et des sables de la Syrie, Jérémie 13:24; il est particulièrement violent, Job
1:19; 27:21; Ésaïe 27:8; cf. Psaumes 48:7; Ézéchiel 27:26, et, par sa sécheresse, exerce une action délétère sur
la végétation, Ézéchiel 17:10; 19:12; Osée 13:15; Jacques 1:11; cf. Jonas 4:8. Il n'est pas sans quelques
rapports avec le terrible simoun de l'Arabie, et quoique celui-ci ne souffle pas d'ordinaire en Palestine,
quelques auteurs croient qu'il est indiqué Psaumes 11:6; 91:6; Nombres 11:1. Le vent d'orient règne
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