Page 1044 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost

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de l'autel des holocaustes, et le reste était répandu au pied de cet autel, Lévitique 4:25,30,34; cf. 2
Chroniques 29:22. D'après Exode 29:12, il semblerait que cette dernière manipulation du sang fût
également en usage pour les sacrifices ordinaires et réguliers, ce qui ne s'accorderait pas avec Lévitique
6:30; mais au milieu de tous ces détails, et presque à cause de ces détails mêmes, il est difficile de se
représenter d'une manière exacte l'ensemble de ces cérémonies, qui variaient si souvent et à propos des
plus petites nuances. D'autres détails, le bouc Hazazel, etc., sont encore mentionnés,
— Voir: Lévitique 5:8; 14:49,53; Exode 29:19.
D'après ce qui précède on voit que les offrandes pour le délit et celles pour le péché (asham et hhatath, en
allemand Schuldopfer et Sundopfer), analogues par leur nature et leur objet sous bien des rapports,
constituaient cependant deux espèces de sacrifices, distinctes l'une de l'autre aux yeux des Hébreux et
dans l'esprit de la législation de Moïse, comme cela ressort non seulement du fait qu'il est parlé de
chacune séparément, Lévitique 4:6,25; cf. 5:15; 7:1-10, mais encore des passages où elles sont nommées
l'une à la suite de l'autre, et des cas de souillure ou de culpabilité où elles sont prescrites comme devant
être offertes l'une et l'autre. Le rituel en était différent, notamment en ce qui concerne la manipulation du
sang: la destruction des viandes hors de la ville, prescrite dans certains cas de sacrifices pour le péché, ne
l'est pas dans les offrandes pour le délit, et quant à ces dernières, le choix des victimes était bien plus
facile, bien moins embarrassé de restrictions et d'ordonnances que pour les sacrifices pour le péché.
Mais si l'on doit tenir ces deux ordres de sacrifices pour distincts, il n'est pas facile de dire en quoi
consistait la différence morale qui les séparait, le principe spécial qui les caractérisait l'un et l'autre.
À première vue on peut dire que les délits paraissent avoir été d'une moins grande importance que les
péchés, les asham que les hhatath; les offrandes sont en général moins considérables, le rituel moins
sévère dans le premier cas que dans le second; et sauf le passage Lévitique 5:1-13, qui présente quelques
obscurités, on peut dire que les offrandes pour le délit étaient réclamées pour des fautes commises par
erreur, par négligence, dont la commission était en quelque sorte regardée comme involontaire, ou
comme inévitable, pour l'ensemble des péchés, pour la souillure publique ou sacerdotale qui trouvait son
expiation dans les sacrifices annuels, dans les sacrifices de consécration, enfin pour la purification de la
lèpre qui dans la symbolique juive représentait la souillure du péché. Le point de vue de cette sorte de
sacrifice était pour ainsi dire objectif, et celui qui le présentait semblait s'accuser d'une faute positive, mais
involontaire et dont il n'était pas coupable: il semblait dire: Je suis innocent, mais la loi a été violée. Dans
l'autre cas, au contraire, dans celui des sacrifices pour le péché, la faute était non seulement positive, mais
précise, et volontaire: le point de vue du sacrifice était plutôt subjectif; celui qui apportait son offrande le
faisait dans le sentiment d'une transgression volontaire d'un commandement spécial de Dieu: il s'accusait
d'une faute qu'il aurait pu éviter, il était coupable parce qu'il l'avait bien voulu, cf. aussi Lévitique 19:20.
Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques 3, 9, 3, a reconnu et établi cette distinction. Cependant elle n'est pas
toujours maintenue dans la loi, et le principe du législateur n'apparaît pas toujours d'une manière claire:
quelques répétitions du livre des Nombres semblent destinées à interpréter ou à compléter, peut-être
même à modifier les règles posées dans le Lévitique, et à les modifier dans un sens qui ne s'explique que
par le but téléologique de la législation mosaïque. Ainsi nous voyons, Nombres 6:12, que la mort d'un
homme dans le voisinage du nazarien, souillait celui-ci, alors même qu'il en était innocent, de telle sorte
qu'il était obligé d'offrir pour sa purification un sacrifice pour le péché, hhatath: l'intention du législateur
était évidemment de faire ressortir ce fait que le nazarien était un homme à part, et que ce qui n'était pas
péché pour les autres, le devenait pour lui. Quant aux prescriptions relatives aux maladies des femmes,
Lévitique 15:25, elles se concilient fort bien avec ce que nous avons dit plus haut, et avec les idées que la
loi devait donner aux Juifs sur le pur et l'impur.
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