David, 1 Rois 3:2-3; on sacrifiait ailleurs, particulièrement sur des collines, des hauts lieux; Samuel même
l'a fait, et David l'a souffert, Juges 2:5; 6:26; 13:19; 1 Samuel 7:17. Les sacrifices sur les hauts lieux
continuèrent même après Salomon, et sous les rois les plus pieux, qui ne purent souvent que pallier le
mal sans réussir à le détruire. Il va sans dire qu'en Israël cet article de la loi cérémonielle fut traité comme
les autres; les rois se séparèrent, et séparèrent leur peuple du sanctuaire de Jéhovah, et ceux qui voulurent
rester fidèles à la religion de leurs pères durent quitter le royaume pour adorer à Jérusalem.
— On s'explique difficilement comment la loi étant là, positive, des infractions aussi flagrantes ont pu
avoir lieu, et être, pour ainsi dire, autorisées par l'exemple même de quelques hommes de Dieu:
l'éloignement géographique des tribus, leurs querelles intestines, les luttes à l'extérieur, les difficultés de
communication, l'absence de fixité dans la résidence de l'arche, peuvent avoir contribué à amener la
transgression de la loi; mais toutes ces causes réunies ne suffisent pas pour l'excuser, bien moins encore
pour expliquer la conduite illégale du légal Samuel. Il faut croire qu'en général les prescriptions
cérémonielles de la loi n'étaient considérées que comme des détails dont on se croyait obligé de tenir
compte autant que possible, sans cependant les regarder comme indispensables; peut-être que les Juifs
pieux étaient plus spiritualistes qu'on ne se plaît généralement à le croire; les impies et les indifférents
auront mis, dans un même vaisseau, le fond et la forme, comme ils le font encore de nos jours, et,
négligeant l'amour de Dieu et du prochain, ils auront su trouver de bonnes raisons pour se dispenser des
cérémonies extérieures de leur loi. Samuel et les hommes fidèles de ces temps, pénétrés de douleur à la
vue de l'incrédulité qui avait envahi le pays, guidés par l'Esprit de Dieu, forts de l'inspiration qui était en
eux, et sachant bien que ce n'était pas l'unité de Dieu, mais Dieu lui-même qu'on oubliait, auront songé à
relever ses autels, à ramener la religion, à reconstituer l'unité au moyen de ses fractions, et, sans analyser
peut-être les motifs de leur conduite, ils auront sacrifié au vrai Dieu là où ils se trouvaient, sachant qu'il y
était avec eux. Il est peu probable que les prescriptions cérémonielles de la loi mosaïque aient toutes été
observées, ou même connues de tous les Israélites; elles tendaient à rendre le péché excessivement
péchant; mais les hommes pieux savaient que Dieu regarde au cœur, les autres ne s'inquiétaient pas de la
loi.
3.
Quant au but du sacrifice, à l'intention dans laquelle il était offert, ce pouvait être le désir, la
reconnaissance ou la repentance; un sacrifice pouvait être une prière, une action de grâces, ou une
expiation; il portait alors des noms différents, ainsi qu'on le verra plus loin. Les holocaustes avaient un
caractère plus général. Ensuite des divers sentiments qui se manifestaient de cette manière, les sacrifices
étaient nombreux, à peu près comme les messes papistes; les uns étaient publics, les autres particuliers;
les uns généraux, les autres spéciaux; les uns obligatoires, les autres volontaires; ces derniers étaient
souvent des sacrifices de famille, et se répétaient, soit annuellement, soit à des époques plus rapprochées
et déterminées, 1 Samuel 1:3,21; 20:6. Les païens étaient admis, comme les Juifs, à présenter des sacrifices,
Nombres 15:14; 2 Maccabées 3:35; 13:23, et l'on voit même des Juifs offrir des sacrifices pour des princes
païens, 1 Maccabées 7:33.
4.
Celui qui offrait un sacrifice sanglant pouvait, après s'être purifié et sanctifié, conduire lui-même
l'animal à l'autel; il lui posait solennellement la main sur la tête, comme pour s'identifier avec lui, ou pour
le consacrer à Jéhovah, puis il regorgeait, mais il ne touchait pas le sang. Plus tard, cependant, on voit que
les prêtres et les lévites eux-mêmes furent assez ordinairement chargés d'égorger la victime, 2 Chroniques
29:24. Le sang de l'animal était reçu par les prêtres, et, suivant la nature du sacrifice, répandu ou employé
en aspersions. Celui qui offrait la bête du sacrifice l'écorchait ensuite, lui était la peau (cependant — Voir:
2 Chroniques 29:34), et dépeçait l'animal en morceaux qui, suivant la nature des cas, étaient tous, ou en
partie, brûlés sur l'autel; le reste des viandes, lorsqu'il en restait, appartenait, soit aux prêtres, soit à celui
qui avait présenté le sacrifice; d'autres fois encore ce reste devait être consumé hors de la ville sainte. Les
morceaux brûlés sur l'autel devaient toujours être de ceux qui étaient réputés les meilleurs et les plus
succulents, cf. Ésaïe 1:11.
— Voir: sur cet article, Lévitique 1, 3, 4, 8, et 17; 1 Samuel 16:5, et les articles spéciaux Festins,
Holocaustes, etc.
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