Page 1001 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost

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à Saül sa mort prochaine et la défaite d'Israël. C'est une controverse déjà bien ancienne que celle qui a été
soulevé par ce récit, et nous ne pouvons pas y entrer. Samuel est-il réellement apparu, ou n'a-ce été
qu'une tromperie de la magicienne, une illusion de Saül? Si Samuel est apparu, a-ce été en suite de
l'évocation de la femme, par la puissance du démon, ou par la puissance et la volonté de Dieu? Le démon
a-t-il de la puissance sur l'âme des morts, et notamment sur l'âme de ceux qui sont morts au Seigneur? A-
t-il eu cette puissance au moins jusqu'aux jours où notre Seigneur étant descendu aux enfers a vaincu
l'esprit malin? Et si Satan a cette puissance, peut-il la mettre au service de créatures humaines, de
conjureurs et de conjureuses? Autant de questions, autant de doutes. Il parait cependant par le récit
biblique que l'ombre de Samuel est réellement apparue, et qu'elle a fait entendre les paroles prophétiques
qui renversèrent Saül. Mais quant à la force qui a fait sortir du tombeau l'âme du prophète, nous
repoussons d'abord la pensée que ce puisse être une force infernale, puis celle que les conjurations de la
femme aient été de nature à produire cet étrange phénomène, et nous pensons que pour punir Saül de
son impie curiosité, Dieu a permis, à l'occasion des paroles de la magicienne, que l'esprit du vieux
prophète, troublé dans la paix du sépulcre, retrouvât quelque forme et quelques accents pour déclarer
encore une fois la déchéance de celui qu'il avait sacré roi quarante ans auparavant.
— Tous les peuples de l'antiquité étaient d'accord à attribuer une voix extrêmement faible à ces esprits
revenant sur la terre, et cela est naturel; la voix tient du corps: on peut citer la vocem exiguam de Virgile,
Æneid. 6, 493, cf. 3, 39. Iliad. 23, 101.
— Voir: aussi Ésaïe 8:19; 29:4.
La ventriloquie venait pour cela merveilleusement en aide aux imposteurs, qui, par un murmure à peine
sensible, savaient faire parler les morts qu'ils prétendaient faire apparaître dans l'ombre, et visibles
seulement pour une imagination déjà frappée.
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PYTHONISSE.
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Le jugement de M. Haldane sur l'évocation de l'ombre de Samuel, ne diffère de l'opinion que nous avons
exprimée que par quelque chose de plus absolu pour la forme et pour le fond. Il n'est point à supposer,
dit-il, que cette femme eût le pouvoir d'évoquer Samuel, que Saül désirait de consulter; et cela ne paraît
en aucune manière par la narration. Mais avant que la sorcière eût préparé ses enchantements dans la vue
d'adoucir et de flatter Saül, le prophète Samuel, à qui Dieu en avait donné la commission, apparut, ce qui
la frappa également de surprise et de terreur, et il dénonça son jugement de mort à Saül. Nous sommes
certains que, dans cette circonstance, Samuel fut envoyé par Dieu-même, parce que le message dont il
était chargé regardait un événement à venir. Il n'appartient qu'à Dieu seul de prévoir ce qui doit arriver.
Ésaïe 41:22-23; 45:21.
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