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couronne
La première couronne royale paraît avoir été simplement une
bande dans laquelle on plaçait les cornes. Par suite de l'idée du pouvoir indiqué
par la corne, des chefs secondaires paraissent avoir porté un cercle orné d'une
simple corne, comme emblème de leur pouvoir emprunté. Bruce, le voyageur
Abyssinien, parle de chefs qui étaient ainsi décorés
; il dit à ce propos
que la corne attira son attention, lorsqu'il aperçut que les gouverneurs des
provinces se distinguaient par cette coiffure. Quant aux souverains, la bande de
la tête royale était parfois ornée d'une corne double, quelquefois triple.
La corne avait été évidemment à l'origine le
symbole du pouvoir et de la force chez les
souverains : car sur les monuments Égyptiens,
les têtes des personnes royales divinisées n'ont
en général pas plus de deux cornes pour
témoigner de leur pouvoir. Comme la
souveraineté de Nemrod était fondée sur la
force physique, les deux cornes du taureau
étaient le symbole de cette force corporelle – Et
comme confirmation de ce fait, nous lisons
Sanchoniathon qu'Astarté se mit sur la tête une
tête taureau, comme emblème de la royauté
Bientôt cependant apparut
une idée nouvelle et plus haute, dont l'expression se montra
dans le symbole des trois cornes. Avec le temps, il semble
qu'une coiffure ait été associée aux cornes royales. Dans
l'Assyrie la coiffure à trois cornes était l'un des emblèmes
sacrés
comme gage de l'origine divine du pouvoir
qu'elles représentaient : les trois cornes désignaient
évidemment le pouvoir de la Trinité. Nous avons de plus
des preuves que le bandeau à cornes sans aucune coiffure
était autrefois la corona ou couronne royale. La couronne
que portait le dieu Hindou Vichnou dans son avatar du
poisson est précisément un cercle ouvert ou bandeau
surmonté de trois cornes droites terminées par une boule).
– Les deux hommes
sont des chefs Abyssiniens.
Les deux femmes viennent,
elles, du Liban. Les coiffures
à cornes, sont, d'après
Walpole (Ansayri), des restes
de l'ancien culte d'Astarté.