165
Mais il y avait encore une question à résoudre. Quel nom fallait-il donner à cette
fête païenne, en la baptisant et en l'admettant dans le rituel de la Rome
chrétienne ? L'appeler de son nom ancien Bel ou Tammuz à l'époque reculée où
on semble l'avoir adoptée, c'aurait été trop audacieux. Lui donner le nom de
Christ était difficile, d'autant plus qu'à cette époque il n'y avait rien de particulier
à conserver dans son histoire. Mais la subtilité des agents du mystère d'iniquité
ne se déconcerta pas pour si peu. Si le nom du Christ ne pouvait décidément pas
lui être donné, pourquoi ne pas lui donner celui de son précurseur Jean-Baptiste ?
Jean-Baptiste était né six mois avant le Sauveur. Si donc la fête païenne du
solstice d'hiver avait été déjà consacrée comme étant le jour de la naissance de
Jésus, il s'en suivait naturellement que pour donner une fête à son précurseur, il
fallait mettre cette fête à cette saison ; car entre le 24 juin et le 25 décembre,
c'est-à-dire entre le solstice d'été et le solstice d'hiver, il y a exactement six mois.
Or, rien ne pouvait mieux servir les desseins de la papauté.
L'un des noms sacrés désignant Tammuz ou Nemrod, lorsqu'il apparut de
nouveau dans ses mystères après avoir été mis à mort, était Cannes
D'un
autre côté, le nom de Jean-Baptiste, dans le langage sacré adopté par l'Église
Romaine, était Jean. Pour que la fête du 24 juin satisfît également les chrétiens et
les païens, il n'y avait qu'à lui donner le nom de fête de Jean ; et c'est ainsi que les
chrétiens étaient censés fêter Jean-Baptiste, tandis que les païens adoraient
encore leur ancien dieu Oannes ou Tammuz. Ainsi la même époque où on
célébrait, dans l'ancienne Babylone, la grande fête d'été de Tammuz, est
aujourd'hui même célébrée dans l'Église papale comme la fête de la nativité de
Saint-Jean. Et la fête de Saint-Jean commence exactement le même jour que la
fête Chaldéenne. On sait qu'en Orient, la fête commençait le soir. Ainsi, quoique
le 24 soit désigné pour la nativité cependant c'est la veille de Saint-Jean, c'est-à-
dire le 23 au soir, que commencent les fêtes et les solennités.
Maintenant si nous examinons ces fêtes en elles-mêmes, nous verrons à quel
point elles sont simplement païennes, et combien elles témoignent
catégoriquement de leur véritable origine. Les solennités caractéristiques de la