Chapitre 34
Ch. 34 v. 1-9 — Révélation de l’Éternel et médiation
Révélation des principes du gouvernement de Dieu envers Son peuple
[34:8] Caché pendant que Dieu passe, Moïse se prosterne à la voix de Dieu,
[34:5] qui déclare son nom [34:6-7] et révèle ce qu’il est comme l’Éternel. Ces
paroles donnent les principes contenus dans le caractère de Dieu lui-même, en
relation avec le peuple juif, principes qui forment la base de son gouvernement.
Ce nom n’est pas l’expression de ses relations avec le pécheur pour sa
justification, mais celle de ses relations avec Israël pour son gouvernement.
Miséricorde, sainteté et patience caractérisent ses voies envers lui, mais il ne
tient pas le coupable pour innocent. [34:9] Moïse, toujours préoccupé du peuple
de Dieu, demande, en s’appuyant sur la faveur qui repose sur lui comme médiateur,
que l’Éternel, ainsi révélé, monte au milieu d’eux, et cela parce qu’ils sont un
peuple de cou roide. Comment pourrait-il diriger sûrement un pareil peuple sans
l’Éternel ?
Médiation de Moïse
basée sur la grâce divine révélée
[34:9] Les relations personnelles de Moïse avec Dieu étaient pleinement établies,
en sorte qu’il pouvait se faire fort de sa propre position pour présenter le
peuple tel qu’il était, et faire à la fois, des difficultés qu’il rencontrait
dans sa marche, du péché d’Israël, de son esprit de rébellion, autant de motifs
pour réclamer la présence de Dieu selon le caractère révélé par lui : c’est là
l’effet propre de la médiation. Mais il est très beau de voir que cela même que
Dieu avait allégué pour motiver la destruction du peuple [(32:9-10)], ou du
moins le projet de s’en tenir éloigné [(33:3)], devient, par l’intervention de
la grâce, un argument pour réclamer Sa présence. Celle-ci supposait le pardon ;
c’est aussi ce que Moïse demande ; et dans le sentiment de la bénédiction
attachée au nom et à l’Être de Dieu, il ajoute : « Possède-nous ». [34:10] Dieu,
en réponse à cette prière, établit une nouvelle alliance avec le peuple.
Ch. 34 v. 10-26 —
Alliance entre Dieu et le peuple
Séparation du peuple, en relation avec Dieu par la médiation de Moïse
[34:12] Le fond de cette alliance est la séparation complète du peuple d’avec
les nations [34:11] que Dieu allait chasser devant lui. Elle suppose l’entrée
d’Israël en Canaan, en vertu de la médiation de Moïse, et la présence de Dieu au
milieu d’eux, en vertu de son intercession. [34:23] Il est ordonné au peuple de
maintenir ses relations avec Dieu dans les fêtes solennelles, [34:24] sous la
bénédiction et la sauvegarde de l’Éternel.
Le peuple mis sous la
loi mêlée de patience et de grâce
Je me suis un peu étendu sur les entretiens de Moïse avec Dieu, parce qu’Israël
(et c’est très important à remarquer) n’est jamais entré dans la terre promise
sous l’alliance de Sinaï, autrement dit (puisque tout ceci se passait au pied du
mont Sinaï), sous la loi seule : elle avait été violée dès l’instant qu’elle lui
avait été donnée. C’est la médiation de Moïse qui le mit en état d’y entrer.
Toutefois le peuple est replacé sous la loi, mais à la loi est ajouté un
gouvernement de patience et de grâce. Au chapitre 10 du Deutéronome, vers. 1,
nous voyons qu’il n’est plus question d’introduire ouvertement la loi dans le
camp où Dieu avait été déshonoré. Elle doit être mise dans l’arche, selon le
plan prédéterminé de Dieu1, afin de permettre au peuple, malgré son état de
misère, de s’approcher de Lui.
1 Ainsi Christ, bien qu’il fût ordonné de toute éternité, a été tenu en réserve. Il ne fut manifesté comme vrai propitiatoire, qu’après que la loi eut été présentée et que l’homme l’eut méconnue. Elle n’existe maintenant que comme expression des grands principes de la justice exigée de l’homme, mais, pour le croyant, cachés et ensevelis en Christ, qui donne au trône de Dieu son caractère. Mais il a fallu premièrement casser [(32:19)], et ensuite cacher ces tables [(Deut. 10:5)] (si redoutables pour l’homme) de la parfaite, mais inflexible loi de Dieu. [Jér. 31:33] Dieu écrira cette loi, au dernier jour, dans le cœur d’Israël qui Lui fut jadis si infidèle.
Ch. 34 v. 27-35 — Moïse
dans la présence de Dieu, et la gloire qui s’y rapporte
[34:28] Moïse demeure sur la montagne avec l’Éternel, tout entier à la
contemplation de Dieu tel qu’il se révèle à ses yeux. Il n’avait pas maintenant
à s’occuper de ses instructions sur les diverses parties du tabernacle, mais de
Dieu, selon la révélation qu’Il avait donnée de Lui-même : il ne mangeait ni ne
buvait1 ; il était dans un état hors de nature où la chair n’entrait pour rien,
séparé en quelque sorte de l’humanité. L’Éternel écrit de nouveau sa loi sur les
tables que Moïse avait préparées. [34:29] Cependant, l’effet de cette communion
de Moïse avec Dieu se manifeste : lorsqu’il descend, son visage est
resplendissant. Mais ici, c’était une gloire en quelque sorte extérieure et
légale, différente de la gloire du Seigneur Jésus lui-même. [34:35] Aussi Israël
ne pouvait-il arrêter ses regards sur le visage de Moïse [(2 Cor. 3:13)]. [2
Cor. 3:18] Notre position est tout autre, car pour nous il n’y a plus de voile,
et nous contemplons la gloire du Seigneur à face découverte, c’est-à-dire sans
voile. La gloire maintenant n’est pas appliquée pour appuyer la loi dans la
conscience, mais elle est la démonstration à la fois de l’abolition de nos
péchés et de la justice divine, car nous la contemplons en Celui qui porta nos
péchés et qui est cette justice pour nous. Sous ce rapport, nous sommes plutôt
dans la position de Moïse, lorsqu’il entrait dans le lieu très saint.
1 Ici, toutefois, on voit l’excellence du Seigneur Jésus, qui doit avoir la prééminence en toutes choses. Moïse, par nature éloigné de Dieu, sort de l’état naturel pour s’approcher de Lui. [Luc 4:2] Christ, qui était naturellement près de Dieu, et bien plus que près, passe quarante jours dans un état hors de nature pour avoir affaire à l’adversaire, dans l’intérêt de l’homme.