Chapitre 33
Ch. 33 v. 1-6 — Grâce de Dieu face au péché du peuple
Ch. 3 v. 1-3 — Nouvelle médiation de Moïse en rapport avec ce qu’est Dieu
Voyons maintenant ce qui s’est passé du côté du peuple et de celui de Moïse,
témoin fidèle et zélé, comme serviteur de Dieu dans sa maison. Ici, nous
trouverons une médiation nouvelle que Moïse opère en tranquillité, pour ainsi
dire, en pesant saintement et par la foi les relations entre la miséricorde et
la justice de Dieu. Ce n’est plus chez Moïse l’indignation et la sainte colère
qui étaient bien à leur place, à la vue du péché, tout en ne sachant que faire,
car comment placer la loi de Dieu à côté du veau d’or ? [33:2] L’Éternel déclare
qu’il enverra un ange [33:3] et que Lui-même n’ira pas au milieu du peuple, de
peur de le détruire en chemin, vu qu’il est un peuple de cou roide. La suite des
faits qui ont donné lieu à cette nouvelle intercession, est d’un touchant
intérêt.
Ch. 33 v. 4-6 —
Manifestation de la grâce de Dieu devant l’humiliation du peuple
[33:5] Dieu, après avoir annoncé son intention de se rendre au milieu des
enfants d’Israël pour les détruire, leur prescrit d’ôter leurs ornements,
ajoutant qu’il saurait ensuite ce qu’il aurait à faire : grâce sainte de Dieu,
qui doit frapper s’il a devant les yeux l’insolence du péché, mais qui veut que
le peuple s’en dépouille, et (pour parler le langage des hommes) lui laisse le
temps de réfléchir au traitement qui convient au péché d’un peuple humilié de
l’avoir abandonné !
Ch. 33 v. 7-11 — La
tente d’assignation, lieu de rencontre avec Dieu
Toutefois, Dieu n’abandonne pas le peuple. Moïse entre par l’Esprit, saintement
et consciencieusement, dans la pensée de Dieu ; [33:7] et, avant que le
tabernacle fût dressé, il quitte le camp et établit en dehors une place pour
Dieu ; il prend une tente et la dresse, l’éloignant de ce lieu où le peuple
avait mis un faux dieu à la place de l’Éternel, et avait changé sa gloire en la
ressemblance d’un veau qui mange le foin [(Ps. 106:20)]. Il donne à cette tente
le nom de « tente d’assignation », pour indiquer que c’est le lieu de rencontre
entre Dieu et ceux qui le rechercheront1. Ce nom en lui-même est déjà important,
parce que l’idée qu’il présente n’est plus simplement celle de Dieu au milieu
d’une assemblée reconnue ; cette idée était une de celles qui se liaient au
tabernacle, ainsi que nous l’avons fait remarquer. Moïse étant hors du camp,
[33:3] Dieu déclare maintenant qu’il ne montera pas au milieu des enfants
d’Israël, de peur de les détruire en chemin comme il les en avait menacés.
1 Jaloux pour la gloire de Dieu, Moïse anticipa le tabernacle qui devait être dressé selon les pensées et les ordonnances de Dieu, et qu’il avait vu, étant en communication avec lui sur la montagne. C’était bien au fond la même chose ; mais ce tabernacle était hors du camp, et, aux yeux des hommes, il présentait une espèce de désordre, n’ayant ni la forme ni l’arrangement ordonné de Dieu. Dieu n’avait pas même prononcé une parole pour dire à Moïse de le faire. [33:9] Toutefois, Dieu manifestait là sa présence, et la foi y trouvait ce qu’elle venait y chercher : une tente où Dieu se faisait voir et où il voulait qu’on vînt le rencontrer. On peut même dire que la construction de cette tente fut, pour la foi, une occasion de se montrer avec plus d’évidence que lorsque le tabernacle fut dressé régulièrement. Alors la colonne de nuée descendit comme un témoignage à la foi de Moïse.
Moïse, médiateur entre
le peuple et Dieu
Attachement au peuple dans la séparation et la proximité de Dieu
[33:12] Moïse commence son intercession, maintenant qu’il a pris une position
individuelle, la seule compatible avec la fidélité à Dieu ; mais, par cela même
qu’elle le place plus près de lui, en le mettant plus exclusivement à part en sa
présence, cette position a pour effet de l’attacher plus fortement au peuple.
C’est là ce que produit la séparation, quand elle est dictée par la fidélité,
qu’elle a pour objet la gloire de Dieu, et qu’elle nous rapproche de Lui.
Lien du peuple avec son
médiateur
Il faut remarquer ici que Dieu a pris le peuple sur parole. [32:1] Le peuple,
agissant selon sa foi, ou plutôt son manque de foi, avait dit « Ce Moïse qui
nous a fait monter d’Égypte » ; [32:7] Dieu dit : « Le peuple que tu as fait
monter d’Égypte s’est corrompu ». C’est pourquoi, Dieu dit à Moïse : « tu »,
s’adressant au médiateur. Moïse dit : « Ton peuple » (chap. 32:1, 7, 12-34).
Cependant ensuite, quand le peuple s’est dépouillé de ses ornements et que Moïse
a pris la position de médiateur, Dieu dit au chapitre 33 v. 1 : « Toi et le
peuple que tu as fait monter1 ». Tout se lie maintenant au médiateur.
1 Ici Moïse représente réellement Christ, mais non pas Christ hors du camp.
Révélation particulière
de Dieu à Moïse
[33:7] Moïse ayant pris place hors du camp, [33:11] Dieu se révèle à lui comme
il ne l’avait jamais fait auparavant. [33:10] Les enfants d’Israël voient que
Dieu s’arrête à l’entrée du pavillon que Moïse avait dressé, et ils se
prosternent chacun devant sa tente.
Ch. 33 v. 12-23 —
Médiation de Moïse pour le peuple devant l’Éternel
[33:11] L’Éternel parle à Moïse face à face, comme un homme parle à son ami. On
verra que c’est à cet entretien que Dieu fait allusion, lorsqu’il parle de la
gloire de Moïse1 (Nomb. 12:8), et non à ses entretiens sur la montagne de Sinaï.
Moïse, comme médiateur de témoignage, va dans le camp ; mais Josué, chef
spirituel du peuple (Christ en Esprit), ne bouge pas de la tente. [33:12] Moïse
reconnaît maintenant l’ordre que Dieu lui avait donné de faire monter ce peuple.
Il est auprès de lui le médiateur de qui tout dépend. Mais il n’ose aborder la
pensée de monter seul, sans savoir qui serait avec lui. Dieu l’a pleinement
reconnu en grâce, et il désire connaître qui ira devant lui. [33:13] Il demande
donc, puisque Dieu lui fait grâce (car Dieu le lui avait dit), de connaître son
chemin, le chemin de Dieu, et non pas seulement d’avoir un chemin qui le
conduise lui, Moïse, en Canaan, mais « ton chemin » ; ainsi il connaîtra Dieu,
et dans Son sentier et Sa marche il trouvera grâce devant ses yeux. [33:14] Dieu
répond que Sa face ira, et qu’il donnera du repos à Moïse : les deux choses dont
le médiateur avait besoin pendant sa traversée du désert. [33:15] Moïse alors
introduit la pensée du peuple et dit : « Ne nous fais pas monter », [33:16] et :
« que nous ayons trouvé grâce, moi et ton peuple ! » [33:17] C’est ce que
l’Éternel accorde aussi. [33:18] Et maintenant Moïse désire pour lui-même de
voir la gloire de l’Éternel. [33:14] Mais cette face qui doit aller pour
conduire Moïse et le peuple, [33:20] Dieu ne peut pas la faire voir à Moïse.
[33:22] Dieu prendra soin de se cacher pendant son passage, [33:23] et Moïse le
verra par derrière (après).
1 Il est de tout intérêt de voir que, quelle que fût la gloire dans laquelle Dieu s’est manifesté à Moïse sur la montagne, avant la chute du peuple, ou quelle que fût celle qui lui a été révélée plus tard, comme bases du gouvernement de Dieu, c’est à la suite de sa séparation du camp corrompu (séparation accomplie par la foi, parce que la conscience l’exigeait), que l’intelligence des voies de Dieu, l’intimité que lui a value cette intelligence, et par conséquent la gloire, lui ont été accordées. C’est dans cet état de séparation qu’elles se réalisent ; séparation, souvenons-nous-en, qui découle du sentiment de la gloire de Dieu.
Dieu ne se connaît que
par Ses révélations
On ne peut pas rencontrer Dieu dans Son chemin, comme si l’on était indépendant
de lui, et qu’on fût capable de se faire, à son sujet, des idées qui ne seraient
pas fournies par la révélation de sa gloire et de ses perfections, révélation
qui se trouve dans ses voies : une fois qu’il est passé, on voit toute la beauté
de celles-ci. Qui aurait pu prendre l’initiative pour proposer une chose telle
que la croix ? Quand Dieu a fait cette chose à lui seul, sa perfection tout
entière y éclate et rejaillit sur le cœur.
Souveraineté et
gouvernement de Dieu
Dieu pose donc deux principes, savoir : sa souveraineté, qui lui permet d’agir
en bonté envers le méchant (car en justice il aurait retranché tout le peuple),
et les conditions de son propre gouvernement, sous lesquelles il place le
peuple, son caractère se donnant à connaître dans ses voies à son égard.