Chapitre 28
Les vêtements sacerdotaux, caractères de Christ sacrificateur
Les vêtements sacerdotaux comprennent tout ce qui se rattache à la personne de Christ dans ses caractères de sacrificateur : le pectoral, l’éphod, la tunique, la ceinture et la tiare.

Le peuple porté devant Dieu, en gouvernement, en jugement et en amour
[28:6] L’éphod était le vêtement sacerdotal par excellence. Il était fait des mêmes substances que le voile [(26:31)], représentant aussi la pureté essentielle et les grâces de Christ. [28:8] La ceinture était le signe du service. [28:2] Vêtu de ses vêtements de gloire et de beauté, [28:9-11] le souverain sacrificateur portait les noms des douze tribus du peuple de Dieu, présentés ainsi à Dieu dans leur nombre et dans leur ordre complets. [28:12] Ces noms étaient placés sur les épaules du souverain sacrificateur, pour indiquer qu’il portait le poids de leur gouvernement, [28:21] et sur le pectoral, [28:29] pour marquer qu’il les avait sur son cœur, [28:28] ce pectoral étant inséparable de l’éphod, c’est-à-dire de la sacrificature et de la comparution devant Dieu. [28:30] Le souverain sacrificateur portait aussi le jugement du peuple de Dieu devant Lui, selon sa lumière et ses perfections, et, par ce moyen, il maintenait le peuple en jugement dans Sa présence, selon les exigences de cette lumière et de ces perfections. Aussi cherchait-on des réponses par ces Urim et Thummim, qui étaient sur le pectoral [(Nomb. 27:21 ; Esd. 2:63)] ; car la sagesse de la conduite doit être en rapport avec la position dans laquelle on est devant Dieu.

Christ se faisant entendre — Sanctification du service devant Dieu
[28:33] Sur le bord de l’éphod, il y avait les fruits désirables et le témoignage du Saint Esprit qui dépendaient de la sacrificature. Je pense que Christ, en entrant dans le ciel, s’est fait entendre dans ce monde par le Saint Esprit agissant dans son peuple, — typifié par ces bords des vêtements du souverain sacrificateur (comp. Ps. 133:2), — et se fera aussi entendre par ses dons quand il sortira du ciel. [28:38] En attendant, il porte aussi, là où il est entré, l’iniquité des saintes offrandes, en sainteté devant l’Éternel ; (cette sainteté, nécessaire pour rendre les offrandes agréables, se trouve sur son front même) ; de sorte que non seulement eux-mêmes, mais leurs imparfaits services sont présentés selon la divine sainteté qui lui est propre.

Vêtements des fils d’Aaron
[28:40] Les fils d’Aaron étaient également revêtus ; [28:42] leur nudité naturelle ne devait pas paraître, [28:40] mais ils devaient montrer la gloire et l’honneur dont Dieu les revêtait. Ils étaient en outre distingués par une ceinture de service.

Ch. 28 v. 5-30 — L’éphod
Image des caractères de Christ dans Son service : pureté, grâce et justice divine
Les vêtements du souverain sacrificateur méritent une explication un peu plus détaillée. Ce qui le caractérisait dans le service, c’était l’éphod, auquel était inséparablement attaché le pectoral, dans lequel étaient placés les Urim et les Thummim. [28:6] La description des vêtements sacerdotaux commence donc naturellement avec l’éphod. [28:4] C’était revêtu de l’éphod que le souverain sacrificateur devait, [28:2] portant ses vêtements de gloire et de beauté, apparaître devant Dieu. [28:6] Le tissu de l’éphod était le même que celui du voile [(26:31)], seulement on y ajoutait de l’or, car le voile était la chair de Christ [(Héb. 10:20)], chair qui cachait Dieu présent sur la terre ; mais dans l’exercice de la sacrificature, Christ comparaît devant Dieu au dedans du voile, c’est-à-dire, pour parler sans figure, dans le ciel même [(Héb. 9:24)]. Or là, ce qui satisfait la justice divine, ce qui en a la nature et l’essence, — en même temps que la grâce céleste et la pureté, — a sa place et sa part accomplies en Christ, ainsi qu’il est écrit : « nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ, le Juste » [(1 Jean 2:1)], quoique ce passage, en réalité, envisage le Seigneur d’une manière un peu différente. La base fondamentale de la sacrificature est donc une pureté personnelle absolue, que nous pouvons appeler la justice humaine, dans son sens le plus élevé, une nature venant intelligemment de Dieu, et, dans la sacrificature glorifiée, entremêlée de toutes les formes de grâce et de justice divine1. [28:8] La sacrificature était un service, et le souverain sacrificateur était ceint pour l’accomplir, mais un service rendu dans la présence de Dieu. Les reins étaient donc ceints, mais les vêtements descendaient jusqu’aux pieds. [28:31] Ceci avait lieu spécialement à l’égard de la robe bleue. Mais poursuivons premièrement la description de l’éphod.

1 Comparez 1 Jean 2:29, et 3:1-3. Remarquez comment, dans une seule personne, l’Esprit passe de la divinité à l’humanité, d’après la relation dont nous avons parlé. Ceci est très beau et nous enseigne ce qu’est la nouvelle nature en nous.

Le peuple constamment présenté devant Dieu par le souverain sacrificateur
Le souverain sacrificateur représentait tout le peuple devant Dieu ; il le présentait à Dieu, et de deux manières, selon la figure que fournissent ses vêtements. [28:12] Premièrement, il portait le peuple sur ses épaules ; il en supportait tout le fardeau et le poids lui-même. [28:9] Leurs noms étaient gravés sur les deux pierres d’onyx, [28:7] par lesquelles les deux parties de l’éphod tenaient l’une à l’autre. Le souverain sacrificateur ne pouvait donc porter l’éphod, c’est-à-dire exercer sa sacrificature, sans porter sur ses épaules les noms des tribus d’Israël. Ainsi, Christ porte toujours son peuple. [28:28] En second lieu, le pectoral était attaché à l’éphod, de manière à ne pas pouvoir en être séparé. [28:29] Là aussi, le souverain sacrificateur portait les noms de son peuple devant l’Éternel, et ne pouvait, en tant que revêtu de ses vêtements sacerdotaux, se trouver en sa présence, sans que le peuple fût présenté aux yeux de Celui devant lequel il comparaissait. Il les portait, comme le Saint Esprit l’exprime, sur son coeur devant l’Éternel comme mémorial continuellement. [28:30] Ils seront, est-il dit, sur le cœur d’Aaron, lorsqu’il entrera pour se présenter devant l’Éternel. Ainsi nous sommes toujours portés devant Dieu par Christ. Il nous présente à Lui comme ce qu’il a sur son cœur. Il ne peut pas être devant Lui sans le faire ; et, quel que soit le droit des vœux et des demandes de Christ à attirer la faveur de Dieu, ce droit agit en attirant cette faveur sur nous. La lumière et la faveur du sanctuaire, — Dieu, en tant qu’y demeurant, — ne peut luire sur Christ sans luire aussi sur nous, et cela comme sur un objet présenté à Dieu pour avoir part à ce privilège.

Ch. 28 v. 30 — Christ porte notre jugement devant Dieu, en lumière et perfection
[28:30] Ce n’était pas tout cependant : les Urim et les Thummim, la lumière et la perfection, se trouvaient placés dans le pectoral. Le souverain sacrificateur portait le jugement des enfants d’Israël sur son cœur devant l’Éternel, et cela selon la lumière et la perfection de Dieu. Nous avons besoin qu’il le fasse pour que nous soyons bénis. Si nous étions devant Dieu tels que nous sommes, nous attirerions sur nous-mêmes le jugement, ou bien nous devrions nous éloigner de la lumière et de la perfection de Dieu, et nous tenir dehors. Mais, puisque Christ porte notre jugement selon cette lumière et cette perfection, notre présentation à Dieu est selon la perfection de Dieu lui-même, — notre jugement est porté ; mais aussi notre position, notre lumière, la direction que nous avons à suivre dans nos voies, notre intelligence spirituelle, sont selon cette même lumière divine, selon cette même perfection, car le souverain sacrificateur demandait à Dieu et recevait des réponses de lui par les Urim et des Thummim.

C’est un précieux privilège1. Introduits en la présence de Dieu, selon la justice divine dans la perfection de Christ, nous jouissons d’une lumière spirituelle, nous possédons des privilèges, nous sommes appelés à une marche, selon cette perfection. Notre présentation à Dieu en justice divine nous donne une lumière qui est selon la perfection de Celui dans la présence duquel nous sommes introduits. Christ, en portant notre jugement, détruit l’imputation du péché et transforme la lumière qui aurait condamné et le péché et nous, en purification et clarté spirituelles, selon la perfection qui, comme lumière, jette ses regards sur nous.

1 Il faut nous souvenir qu’il n’est pas question ici de la relation d’enfants avec un père, mais de l’homme s’approchant de Dieu. — Christ étant là pour nous. Nous sommes vus sur la terre (non dans les lieux célestes), et Christ paraît dans la présence de Dieu pour nous [(Héb. 9:24)], assurant notre place selon Dieu (seulement, pour nous, le voile est déchiré, ce qui fait une très grande différence) ; cependant nous sommes encore ici-bas, sur la terre, avec une vocation céleste (comparez l’épître aux Hébreux).

Le pectoral, divinement lié à l’éphod
[28:22-25] Le pectoral tenait en haut aux pierres d’onyx placées sur les épaules, [28:26-28] et en bas à l’éphod au-dessus de la ceinture. [28:21] Les noms des douze tribus y étaient inscrits, le peuple entier se trouvait lié nécessairement et à toujours à l’exercice de la sacrificature souveraine dans la présence de l’Éternel. Le lien était divin et céleste, [28:22] figuré par des chaînes d’or en haut, [28:26-28] et des anneaux d’or avec un cordon de bleu en bas. La sacrificature, quoique exercée dans la nature humaine, repose, ainsi que la relation du peuple avec elle, sur une base immuable, divine et céleste.

Ch. 28 v. 31-35 — La robe de bleu, image du caractère céleste de Christ
Telle était la forme des vêtements typiques dans lesquels le souverain sacrificateur se présentait devant Dieu ; [28:31] mais au-dessous de sa robe officielle, il en portait une personnelle toute de bleu. Le caractère de Christ aussi était parfaitement et entièrement céleste. C’était dans le sanctuaire que le souverain sacrificateur accomplissait ses fonctions. Ainsi le Sacrificateur céleste doit être lui-même un homme céleste ; [28:33] et c’est à ce caractère céleste de Christ que se rattachent les fruits et le témoignage du Saint Esprit, comme ici en figure, les clochettes et les grenades à la robe bleue du souverain sacrificateur. C’est de Christ, envisagé dans son caractère céleste, que ceux-ci descendent ; ils sont attachés aux bords de sa robe ici-bas. [28:35] On entendait le son des clochettes, lorsqu’Aaron entrait et lorsqu’il sortait : il en a été de même à l’égard du Christ, et il en sera encore de même. Lorsqu’il est entré dans le sanctuaire céleste, les dons de l’Esprit ont été manifestés dans le bruit du témoignage, et ils le seront encore lorsqu’il reviendra. Les fruits de l’Esprit, nous le savons, se trouvaient aussi dans les saints.

Ch. 28 v. 36-38 — La lame d’or, sanctification de nos offrandes à Dieu
Or, non seulement il y avait des fruits et des dons ; le culte et le service de Dieu, la présentation des offrandes à Dieu, formaient une partie de la vie et des devoirs du peuple de Dieu. Hélas ! ce culte et ce service étaient souillés comme ceux qui les offraient. [28:38] Le souverain sacrificateur portait donc aussi l’iniquité des saintes offrandes. Ainsi, par Christ, nos louanges et notre culte montent vers Dieu, et sont agréés de lui, en dépit de leur infirmité, et la sainteté est toujours devant les yeux de Dieu dans les offrandes de sa maison. [28:37] Elle était portée sur le front du souverain sacrificateur. En même temps le peuple de Jéhovah, d’un côté, lui était présenté, et, d’un autre, était dirigé par lui, selon ses propres perfections, par l’intervention du souverain sacrificateur.

Ch. 28 v. 39 — La tunique brodée, pureté et grâce personnelles de Christ
[28:39] La chemise de fin lin représentait mieux encore ce qui lui était entièrement personnel, ce qui était intérieur, — sa pureté personnelle ; mais brodée, c’est-à-dire ornée de toute grâce parfaite. Tel était, tel est Christ.

Application à Christ, en comparaison avec Héb. 7-10
L’application de tout ceci à Christ est évidente ; seulement, il faut nous souvenir de la remarque de l’apôtre, c’est-à-dire de l’Esprit de Dieu : [Héb. 10:1] que tout cela était l’ombre des choses à venir, non l’image même des choses. [Héb. 7:25] Notre souverain sacrificateur, quoiqu’il vive toujours pour faire intercession pour nous, [Héb. 10:12] est assis à la droite de la majesté dans les cieux. Mais, dans l’esprit de la chose, tout est à nous. Christ nous présente à Dieu ; il obtient grâce et direction pour nous par le Saint Esprit ; il porte l’iniquité de nos saintes offrandes. Notre service, comme nos personnes, est accepté en lui. De fait, historiquement, le souverain sacrificateur ne s’est jamais servi des vêtements de gloire et de beauté pour entrer au dedans du voile [(Lév. 16:4)]. [28:4] Il devait les porter lorsqu’il entrait dans le sanctuaire1 ; mais cette entrée lui a été défendue [(Lév. 16:2)], sauf au grand jour des propitiations, et alors, il entrait revêtu d’autres vêtements, savoir, des vêtements de lin [(Lév. 16:4)]. Ainsi, pour nous, la mort était nécessaire, et l’entrée dans le sanctuaire à la suite de la mort : [Héb. 9:11-12] c’est ce qui a eu lieu en Christ. Pour les Juifs aussi, Christ est entré de la même manière, tout le temps actuel étant le temps où il reste caché dans le sanctuaire ; et les Juifs doivent attendre jusqu’à ce qu’il en sorte, pour connaître l’acceptation de l’œuvre qu’il a présentée à Dieu dans le ciel [(Lév. 16:17)]. Nous la connaissons d’avance par le Saint Esprit envoyé du ciel. Si le souverain sacrificateur était entré dans ses vêtements de gloire et de beauté, cette entrée aurait été le maintien, par son moyen, des relations non interrompues avec Dieu, d’un peuple qui lui était agréable.

1 Il est parlé de leur emploi pour entrer dans le sanctuaire devant l’Éternel, lorsque cela est expressément recommandé. La lame de pur or sur la tiare ou turban, est exceptée (chap. 28:9-30, 35. Voyez à ce sujet vers. 38). Cet usage caractéristique était défendu (voyez Lévit. 16).

En somme donc, nous jouissons des précieux bienfaits préfigurés dans ces vêtements, bien que ces figures n’expriment pas tout ce dont nous jouissons (*).

1 Il ne faut jamais perdre de vue que nous n’avons ici que l’ombre des choses à venir [(Héb. 10:1)]. Les grands principes des scènes célestes nous sont présentés, mais non le changement qui, par la déchirure du voile, nous permet d’entrer nous-mêmes hardiment, par le moyen d’une rédemption éternelle, dans le saint des saints, où Christ est à la droite de Dieu, en gloire [(Héb. 10:19-22)].