Chapitre 27
Ch. 27 v. 9-19 — Le parvis, lieu où Dieu rencontre ceux qui sortent du monde
Le parvis est le lieu où Dieu rencontre le monde (je ne parle pas du monde qui
est le désert que nous traversons). C’est là que ceux qui sortent du monde
s’approchent de Dieu ; c’est là que les membres de son peuple (non comme
sacrificateurs, ou comme saints, mais comme hommes pécheurs), en sortant du
monde, viennent auprès de Lui, car il ne se fait connaître qu’à ceux qui entrent
dans cette enceinte. [27:1] Là, se trouvait tout premièrement l’autel des
holocaustes, manifestation de Dieu en justice à l’égard du péché, mais en grâce
envers le pécheur, lorsque, dans ses relations avec les hommes, Il se place au
milieu d’eux tels qu’ils sont. Ceci impliquait, il est vrai, le jugement du
péché, car sans cela Dieu n’aurait pu se mettre en relation avec l’homme ; mais
c’était Christ, dans la parfaite énergie de l’Esprit de Dieu, s’offrant pour
l’homme en sacrifice, pour mettre le pécheur en relation avec Dieu.
Ch. 27 v. 1-8 — L’autel
d’airain, image de Christ comme sacrifice
Le sacrifice de Christ approche l’homme de Dieu, et glorifie Dieu
Sur la terre, il s’agissait de savoir si les hommes pouvaient être en relation
avec lui, le Saint, vivant, mais ces relations n’étaient pas possibles. Il a dû
être élevé de la terre, rejeté des hommes ; toutefois, il n’entre pas dans le
ciel. Sur la croix, Christ a été élevé de ce monde [(Jean 3:14)], — il l’a
quitté ; mais il continue à être offert aux regards des hommes comme la pleine
satisfaction donnée à la justice de Dieu, ainsi que comme le témoignage de
l’amour de Dieu, et de l’amour de celui qui a glorifié la justice de Dieu dans
l’acte de sa mort. Il est, dis-je, offert aux regards du monde, afin que, par la
grâce, les hommes viennent à lui et se séparent du monde, tandis que Dieu en
justice (où donc sa justice a-t-elle été autant glorifiée que sur la croix de
Jésus ?) peut recevoir, selon sa gloire, les plus misérables des pécheurs, et en
être même glorifié. Quant à ce qui concerne le pécheur s’approchant de Dieu, le
sacrifice était pour sa faute et ses péchés positifs, mais en soi-même le
sacrifice allait beaucoup plus loin : il était pour Dieu un parfum agréable, qui
le glorifiait.
Satisfaction de la
justice de Dieu quant au péché, et bonne odeur du sacrifice
C’est donc ici que se trouve l’autel des holocaustes, l’autel d’airain, où Dieu
se manifeste en justice, tout en rencontrant le pécheur en amour, par le
sacrifice de Christ. À l’autel d’airain, Dieu s’offre à la foi du fidèle, non
dans son Être (spirituel et comme souverain objet de l’adoration des saints),
mais dans ses relations avec les pécheurs, selon sa justice. C’est là que
ceux-ci se présentent à Lui en participant au bénéfice de cette œuvre, dans
laquelle Christ, par la puissante opération du Saint Esprit, s’est offert à Dieu
sans tache. Ayant satisfait à toutes les exigences de sa justice, et de plus,
l’ayant glorifié dans tout ce qu’il est, Christ est devenu cette bonne odeur du
sacrifice dans laquelle, en sortant du monde, on peut s’approcher de Dieu.
Celui-ci entre en relation avec les pécheurs qui se tournent vers Lui1. Comme
tels, ils trouvent leur péché effacé par la croix, et sont au bénéfice de la
bonne odeur du sacrifice de Celui qui s’est présenté comme un parfait holocauste.
Le sacrifice pour le péché, brûlé hors du camp, était autre chose : là, personne
ne s’approchait. Christ fut fait péché par Dieu, et tout se passa entre Dieu et
Lui ; mais, ici, nous nous approchons de Dieu.
1 Il est intéressant de savoir que le mot « brûler » n’est pas le même, en hébreu, quand il s’agit du sacrifice pour le péché, et lorsqu’il est question de l’holocauste. Dans ce dernier cas, le mot est le même que pour brûler de l’encens [(Lév. 1:9)].
J’ajouterai ici un mot sur les sacrifices.
Dans le sacrifice pour le péché, brûlé hors du camp [(Lév. 4:12)], Dieu sortait de son lieu pour punir, pour tirer vengeance du péché. Christ s’est mis à notre place, a porté nos péchés, et est mort pour ôter le péché par son sacrifice. Dans le sacrifice pour le péché, son sang a été répandu ; mais ce sang, infiniment précieux, a été porté par le souverain sacrificateur dans le lieu très saint et mis sur le propitiatoire [(Lév. 16:15)]. Ainsi a été posé le solide fondement de toutes nos relations avec Dieu ; car pour celui qui s’approche, le péché n’existe plus aux yeux de Dieu. Mais ce n’est pas tout que Dieu ait pleinement atteint le péché en jugement, par l’effusion du sang de Christ : l’œuvre que Christ a accomplie a été parfaitement agréable à Dieu. « Je t’ai glorifié sur la terre » [(Jean 17:4)]. « Dieu est glorifié en Lui » [(Jean 13:31)] ; Dieu devait à Christ en justice de le glorifier auprès de Lui-même. Tout l’Être de Dieu, en justice et en amour, avait été glorifié pleinement (et publiquement dans l’univers), et ainsi Sa justice devait à Christ de le placer dans une position qui fût pleinement en rapport avec son œuvre. Certes, son amour ne s’y refusait pas.
Toute la vérité ne consiste donc pas à comprendre que la sainteté de Dieu, après avoir tiré vengeance, avait été pleinement satisfaite dans la mort de Jésus et n’avait plus rien à faire. Pour celui qui sait que, dans sa nature, comme enfant d’Adam (et encore moins dans la loi), il n’y a point de ressource pour le péché, il importe aussi de comprendre qu’il y a, par la foi en Jésus, la justice de Dieu lui-même, — une justice justifiante. Nous sommes rendus agréables dans le Bien-Aimé [(Éph. 1:6)]. Dieu a dû ressusciter Jésus (en considération de ce qu’il avait fait), et le placer à sa droite ; et, puisqu’il est là maintenant et y a porté son sang, nous aussi, objets de cette œuvre, nous devons, en vertu d’elle, être acceptés de la même manière que Lui. Ainsi le croyant, en s’approchant comme pécheur de l’autel d’airain où le sacrifice est offert (le chemin lui en étant frayé par le sang), le voile étant maintenant déchiré, s’approche de Dieu manifesté en sainteté [(Héb. 10:19-22)] : mais il le fait selon la bonne odeur du sacrifice de Christ (expression qui ne peut pas être appliquée au sacrifice pour le péché, qui était brûlé hors du camp car c’est là que Christ a été fait péché), selon toute la bonne odeur de son dévouement et de son obéissance jusqu’à la mort de la croix.
En outre, c’est comme sacrificateurs que les sacrificateurs s’approchaient du lieu saint, et y entraient même. C’est ce dont nous parlerons plus tard.
Ch. 27 v. 20-21 — Le
service rendu à Dieu
Après avoir vu les parties du tabernacle qui servaient aux diverses
manifestations de Dieu, nous en venons au service qui lui était rendu dans le
parvis, et dans les lieux où il se manifestait (chap. 27:20).
La lumière du
chandelier, image de la puissance de l’Esprit
[27:21] Les sacrificateurs devaient veiller à ce que la lumière brillât toujours
sur le chandelier, placé en dehors du voile qui cachait le témoignage intérieur,
et pendant la nuit. Cette lumière était celle de la grâce et de la puissance de
Dieu par l’Esprit qui manifeste Dieu spirituellement. Ce n’était point Dieu
lui-même sur le trône où son Être souverain garde le trésor de sa justice :
cela, Christ seul, dans sa personne et dans sa nature, pouvait l’être. Ce
n’était pas non plus la justice dans ses relations avec l’homme pécheur, en
dehors du lieu saint ; c’était une lumière à l’aide de laquelle il se manifeste
par la puissance de sa grâce, mais qui se rattache à ses relations avec l’homme,
envisagé comme saint ou consacré à son service, en même temps qu’elle était la
manifestation de Dieu. Essentiellement, cette lumière préfigurait l’Esprit ;
c’est ce que nous voyons dans l’Apocalypse [(Apoc. 1:20 ; 3:1)]. Mais le Saint
Esprit pouvait rester sur Christ homme, et cela sans mesure ; ou bien il pouvait
agir sur d’autres de la part de Christ et par sa grâce, comme esprit de
prophétie, ou d’une autre manière plus abondante et plus complète, comme cela
eut lieu après la résurrection de Christ, lorsque le Saint Esprit lui-même
descendit [(Act. 2:4)]1. Mais quelles qu’aient été ces manifestations et le mode
d’action de l’Esprit dans les hommes, sa puissance s’exerçait devant Dieu, et
pour le manifester selon l’énergie du Saint Esprit lui-même. |27:21] Mais la
sacrificature était essentielle ici pour maintenir cette relation entre
l’énergie du Saint Esprit et le service des hommes dans lesquels il se
manifestait, afin de faire briller la lumière (chap. 27:20-21). C’est pourquoi
nous rencontrons immédiatement l’ordonnance pour l’établissement de la
sacrificature (chap. 28).
1 Comparez aussi Zach. 4, pour l’état millénaire, sous ce rapport