Chapitre 3
Moïse au désert, temps de la formation du serviteur de Dieu
Manifestation divine pour confier à Moïse son service
[3:2] Dieu qui, en apparence, avait abandonné Moïse à la puissance de ses
ennemis, sans reconnaître sa foi, se manifeste maintenant à lui en particulier,
[3:10] pour l’envoyer délivrer Israël et juger le monde.
Annulation de toute
espérance charnelle, pour que tout soit de Dieu
Considérée au point de vue pratique, l’histoire de Moïse nous montre Dieu qui
détruit l’espérance de la chair et mate sa force, [3:1] en faisant du fils
adoptif de la maison du roi un berger placé sous la dépendance étrangère, et
cela pendant une durée de quarante ans, afin que l’œuvre qui devait lui être
confiée fût une œuvre d’obéissance et que sa force fût la force de Dieu.
L’espérance de Moïse et l’affection de son cœur furent laissées dans l’attente
durant tout ce temps. Aucune issue humaine n’apparaissait.
Révélation de Dieu par
Ses noms et soins envers Son peuple
Ch. 3 v. 14-18 — Dieu prend le nom d’Éternel pour Son peuple
[3:15] Mais Dieu se manifeste maintenant à Moïse sous le nom de l’Éternel. [6:3]
Il s’était mis en relation avec les pères sous celui de Tout-Puissant. Ce nom
était celui qu’il leur fallait : Dieu trouvait sa gloire à ce qu’ils se
plaçassent sous sa protection dans leurs pèlerinages. [3:18] Le nom qu’il prend
maintenant implique que son peuple est appelé à soutenir des relations
constantes avec Celui qui est le même hier, aujourd’hui et pour toujours [(Héb.
13:8)], qui accomplit en fidélité ce qu’il a commencé en grâce, tout en montrant
par son gouvernement au milieu de son peuple, la perfection de sa justice et de
sa patience. Pour nous, il s’appelle Père, et il agit à notre égard selon le
caractère de ce nom béni pour nos âmes (comp. Matth. 5 [v. 45, 48] et Jean 17).
Ch. 3 v. 6-10 — Dieu
s’occupe du peuple comme étant le Dieu de ses pères
[3:6] Mais ce nom d’Éternel n’est pas le premier nom qu’il se donne dans ses
communications avec son peuple, par l’intermédiaire de Moïse ; il se présente
d’abord comme s’intéressant à eux pour l’amour de leurs pères dont il était le
Dieu ; [3:7] il dit qu’il a vu leur affliction [3:8] et qu’il est descendu pour
les délivrer, touchante expression de la grâce de Dieu. [3:10] Là-dessus, il
renvoie Moïse vers le Pharaon, afin de les faire monter hors d’Égypte.
Ch. 3 v. 11-12 —
Faiblesse de la chair pour obéir à Dieu
Mais, hélas ! l’homme est devenu tel par le péché, que le principe d’obéissance
est pour lui un faible mobile, quand il n’est point associé à l’énergie de la
chair : [2:12] Moïse, qui avait été plein d’ardeur quarante ans auparavant pour
tuer l’Égyptien, [3:11] a perdu cette énergie et fait maintenant des difficultés.
[3:12] Dieu lui donne un signe pour lui prouver qu’Il ira avec lui ; mais ce
signe, dont l’accomplissement devait être postérieur à la sortie d’Égypte,
n’était destiné à affermir et à réjouir Moïse, qu’autant qu’il aurait déjà obéi.
Ch. 3 v. 13-16 — Dieu
révèle Son nom essentiel à Moïse mais reste le Dieu des pères
[3:13] Moïse toutefois fait encore des difficultés, auxquelles, dans sa bonté,
Dieu répond [4:13] jusqu’à ce qu’elles cessent d’être faiblesse pour devenir
incrédulité ; car l’indulgence pour soi-même aboutit à l’incrédulité. [3:14]
Dans la mission que Dieu confie à Moïse, il déclare son nom : « Je suis ! » mais
tout en disant être Celui qui est, [3:15] il prend à toujours pour nom sur la
terre, celui du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, principe important pour ce
qui regarde les voies de Dieu. [3:14] « Je suis », est son nom essentiel
lorsqu’il se révèle ; [3:15] mais quant à son gouvernement de la terre et ses
relations avec elle, son mémorial dans tous les âges est : le Dieu d’Abraham,
d’Isaac et de Jacob. [3:16] Cela a donné à Israël, visité maintenant par Dieu et
reçu sous l’abri de ce nom, une place toute particulière.
Relation particulière
de Dieu avec Abraham, par rapport aux autres fidèles d’autrefois
[Gen. 12:1] Abraham est le premier que Dieu ait appelé à sortir du monde, [Gen.
12:2-3] le premier auquel il ait donné des promesses. [Héb. 11:16] Dieu l’a mis
à part en dehors du monde, de sorte qu’Il s’est appelé son Dieu. Dieu ne
s’appelle jamais le Dieu d’Abel ni de Noé, quoiqu’il soit le Dieu de tous les
saints d’une manière générale. [Gen. 15:6] C’est dans le cas d’Abraham qu’il est
déclaré que la foi est imputée à justice. [Gen. 3:15] En Éden, Dieu, en jugeant
le serpent, avait annoncé la victoire finale de la semence de la femme ; [Gen.
4:4] en Abel, il avait montré quel est le sacrifice qui lui est agréable de la
part du pécheur : non pas les fruits de ses travaux, placé qu’il est sous le
jugement [(Gen. 4:3, 5], mais le sang que la grâce de Dieu lui a fourni et qui
répond à ses besoins ; [Héb. 11:4] et ceci établissait pour l’homme une justice
qui était mesurée d’après son offrande. [Gen. 5:24] En Énoch, Dieu avait
proclamé la victoire pleine et absolue sur la mort et l’enlèvement du juste,
Dieu le prenant à lui ; [Gen. 7:23] en Noé, la délivrance au travers des
jugements lorsque le monde est jugé. [Gen. 8:21-22] Ensuite un nouveau monde
commence, avec la cessation de la malédiction de la terre en vertu de la bonne
odeur du sacrifice [Gen. 9:11] et de l’alliance qui garantit à l’avenir le monde
de toute destruction par l’eau. Voilà ce que Dieu avait déjà mis en évidence
devant les hommes. [Gen. 12:1] Mais en Abraham (après le jugement de Babel) nous
trouvons un homme appelé à sortir du monde qui adorait maintenant d’autres dieux
[(Jos. 24:2)], [Gen. 12:2-3] un homme introduit, comme mis à part dans une
relation immédiate avec Dieu, un personnage à qui des promesses sont faites,
appelé à être l’objet et le dépositaire des promesses de Dieu. Abraham avait
ainsi une position toute spéciale. Dieu était son Dieu. Il avait une place avec
Dieu en dehors du monde, comme héritier de la promesse. Il est la souche et la
racine de tous les héritiers de la promesse. [Matt. 1:2-16] Le Christ lui-même
vint dans le monde comme semence d’Abraham, qui est aussi le père de tous les
fidèles pour ce qui regarde la terre [(Rom. 4:16)]. Israël est la nation promise
selon ce titre ; eu égard à l’élection, bien-aimée à cause des pères [(Rom.
11:28)]. [3:15] Dans ce nom donc, comme son mémorial à toujours, Dieu
délivrerait maintenant Israël.
Ch. 3 v. 18-22 —
Autorité et jugement de Dieu sur le Pharaon
[3:19] En même temps, Dieu prédit que le Pharaon ne laissera pas aller le peuple,
[3:18] mais il se place sur le terrain de son autorité et de son droit sur ce
dernier, et demande avec autorité que le Pharaon reconnaisse ses droits. [3:20]
S’il refuse de le faire, il sera jugé par la puissance de Dieu.