Chapitres 7 à 10
Ch. 7-8 — Intervention de Dieu pour Son peuple en envoyant Esdras
Hélas ! ce n’était pas la fin de cette histoire. La bonté de Dieu doit encore
veiller sur l’infidélité et sur les chutes de son peuple, lors même que c’est un
petit Résidu qui, par sa grâce, a échappé à la ruine. [7:6] Il met dans le cœur
d’Esdras, scribe versé dans la loi de Moïse, de penser au résidu à Jérusalem,
[7:10] de rechercher la loi de l’Éternel, de la suivre et de l’enseigner.
[7:12-14] Ici c’est encore le roi Gentil qui l’envoie dans ce but à Jérusalem.
Toute bénédiction est de Dieu, mais rien (sauf la prophétie, dans laquelle Dieu
était souverain, ainsi que nous l’avons déjà vu en Samuel lors de la chute du
peuple), rien en fait d’autorité ne vient immédiatement de Dieu. Il ne pouvait
pas méconnaître le trône qu’il avait lui-même établi parmi les Gentils sur la
terre, et Israël était un peuple terrestre.
Ch. 9-10 — Jugement du
péché et séparation du peuple
Esdras s’humilie de la loi violée, et Dieu agit dans le peuple pour tout régler
Le caractère de cette intervention de Dieu dans la mission d’Esdras me semble
être une touchante preuve de sa bonté. Elle convenait parfaitement aux besoins
du peuple. Ce n’était pas la puissance ; elle avait été transportée ailleurs.
C’était la connaissance de la volonté et des ordonnances de Dieu — de ses
pensées dans la Parole. Le roi lui-même reconnaît cela (7:25). [8:31] Gardé par
la bonne main de son Dieu, cet homme pieux et dévoué monte avec plusieurs autres
à Jérusalem. [9:1] Aussitôt qu’il peut s’en occuper, il trouve, hélas ! la loi
déjà violée, le mal déjà entré ! Israël ne s’était pas tenu séparé des peuples
du pays, [9:2] et les principaux même avaient été les premiers à commettre ce
péché. [9:3] Esdras en est confondu ; [9:4] il reste désolé toute la journée. Se
peut-il que ce Résidu que Dieu avait comme arraché du feu, ait si tôt oublié la
main de Celui qui l’avait délivré, et épousé les filles d’un dieu étranger !
Ceux qui tremblaient à la parole de l’Éternel s’étant assemblés avec lui, Esdras
s’humilie de ce péché. [9:5] Au temps de l’oblation du soir, [9:6] il exprime
avec effusion la profonde affliction de son cœur devant Dieu. [10:1] Les cœurs
d’une grande multitude sont touchés par la grâce. Il n’y a pas de réponse d’un
prophète, comme en pareil cas cela était arrivé si souvent ; mais il y a réponse
de Dieu dans le cœur des coupables. [10:2] Nous avons péché, dit l’un d’entre
eux ; « mais maintenant, il y a espérance pour Israël à cet égard » (10:2). Ils
se mettent à l’œuvre de bon cœur. [10:7-8] Israël est sommé, chacun sous peine
d’exclusion, de monter à Jérusalem, et ils s’assemblent au temps des pluies, car
la chose était urgente ; [10:12] et l’assemblée reconnaît qu’il est de son
devoir de se conformer à la loi. [10:16-17] Sous la main d’Esdras, et par les
soins de ceux qui étaient établis pour cela, la chose fut faite en deux mois.
[10:19] Quant à ceux qui avaient pris des femmes étrangères, ils s’accordèrent à
renvoyer leurs femmes, reconnurent leur péché et offrirent un bélier pour le
délit.
Dieu intervient pour
séparer Son peuple, caractère de la fidélité du résidu
Encore une fois, nous trouvons que ce qui caractérise l’œuvre de l’Esprit de
Dieu, et l’intervention de Dieu au milieu de son peuple, quant à sa marche et à
son état moral, c’est la séparation de tout ce qui n’était pas comme eux le
peuple de Dieu. [2:62] Ceux de la race sacerdotale qui n’avaient pu produire
leur généalogie avaient été exclus de la sacrificature comme souillés, [2:59] et
ceux du peuple qui étaient dans le même cas n’avaient pas été reconnus. [4:3]
Ils refusent absolument d’admettre à participer à l’œuvre ceux du pays qui
voulaient bâtir le temple avec eux ; [10:44] et enfin, lorsqu’il s’agit de leurs
propres femmes, dont plusieurs avaient eu des enfants, [10:19] ils ont à les
renvoyer, et à se séparer, coûte que coûte, de ce qui n’était pas Israël. C’est
cela qui caractérise la fidélité dans une position comme la leur, c’est-à-dire
comme un Résidu sorti de Babylone, et occupé à relever le temple et le service
de Dieu selon les moyens qui leur restaient.
Consolations de Dieu
pour le résidu, même sous les conséquences de l’infidélité
L’autorité reste aux Gentils, mais la grâce de Dieu agit en faveur de Son peuple
Au reste, nous voyons que Dieu n’a pas manqué de les consoler par son témoignage
— douce et précieuse consolation ! Mais la puissance des Gentils était là. Ce
qui tenait à l’autorité et au trône à Jérusalem, et à la capacité d’ordonner qui
s’y rattachait, n’était pas rétabli. La sanction publique de Dieu n’était pas
accordée. Dieu, toutefois, bénit le Résidu de son peuple quand il est fidèle.
Mais la chose qui ressort le plus de tout cela et qui devrait encourager nos
cœurs, c’est la grâce qui, au milieu d’une telle ruine et en présence du trône
des Gentils, établi à cause du péché d’Israël, pouvait encore bénir le peuple,
tout en reconnaissant ce trône érigé sur eux en jugement. Leur position est
décrite d’une manière claire et touchante au chap. 9:8, 9 : « Nous sommes
serviteurs ».
Dieu reconnaît et
soutient le résidu de Son peuple, même dans la ruine
C’est un temps solennel que celui où, dans ses compassions, Dieu encourage et
soutient le petit Résidu de son peuple à travers leurs difficultés, et les
reconnaît, autant que possible, après la ruine que leur infidélité avait amenée
sur eux, à un tel point que Dieu avait été forcé de dire : Lo-Ammi [(Os. 1:9)].
Malgré la grâce, le
peuple redevient infidèle
Il est affligeant de voir le peuple, après une telle grâce, se plonger de
nouveau dans l’infidélité et s’éloigner de Dieu. Mais tel est Dieu, et tel est
l’homme.
Instructions du livre
d’Esdras pour un résidu au milieu des difficultés, Dieu y intervenant pour lui
Souvenons-nous toujours qu’Israël était un peuple terrestre et que leur vraie
place en bénédiction maintenant1 est celle du siège de la puissance de Dieu en
justice sur la terre, en sorte que leurs relations avec une autre puissance,
établie maintenant au milieu des Gentils, avait un caractère particulier. Mais
si l’on se souvient de cela, dans l’application du contenu de ce livre à
d’autres circonstances, les instructions qu’il nous offre sont extrêmement
intéressantes, parce qu’elles nous présentent : 1° les principes de conduite
dans lesquels la foi est manifestée, au milieu de difficultés qui se rattachent
à une restauration partielle d’un état de ruine ; 2° la dépendance de Dieu par
laquelle l’homme est soutenu au milieu de ces difficultés ; 3° les voies de Dieu
à l’égard de ses serviteurs ; et 4° l’absence de toute prétention à rétablir ce
qui ne pouvait être rétabli en puissance. À côté de cela nous pouvons envisager
le livre d’Esdras comme la manifestation de la miséricorde et des voies de Dieu
qui laissait subsister le sceptre de Juda jusqu’à ce que « Shilo » vînt. Il n’y
avait ni Shéchina dans le temple, ni Urim et Thummim avec le sacrificateur
[(2:63)], mais il y avait une intervention souveraine de Dieu dans cette bonté
qui demeure à jamais, en sorte que la porte était ouverte pour la venue du
Messie selon les promesses faites aux pères. Le jugement de la puissance Gentile
de Babylone apportait avec lui le témoignage d’une meilleure délivrance, mais
pour cela il fallait attendre le temps que Dieu avait fixé pour le plein
accomplissement de ses desseins.
1 Je dis maintenant, parce que jusqu’au temps de Samuel Israël était appelé à être béni dans l’obéissance sous la sacrificature, Dieu étant son roi [(1 Sam. 12:12)]. Mais après les jours de David, Christ étant devant les yeux, la nation devint le siège de la puissance de Dieu en justice, pour autant qu’elle jouissait de la bénédiction.