Chapitres 5 et 6
Ch. 5 à 6 v. 12 — Réveil de la foi des Juifs effrayés par la Parole de Dieu
Prix de la parole de Dieu pour encourager Son peuple, auquel Il s’intéresse
Dieu leur suscite, d’une autre part, un encouragement d’un bien plus grand prix. Si le peuple était asservi aux Gentils, Dieu restait toujours souverain ; sa parole est toujours d’une autorité absolue pour son peuple lorsqu’il daigne la lui adresser. Si cela est nécessaire, il saura disposer les cœurs des rois pour la maintenir. Dans tous les cas, c’est à son peuple à la suivre sans chercher un autre motif, ou un autre appui. [5:1] Aggée et Zacharie sont envoyés de Dieu et prophétisent au milieu du peuple. Ces communications directes de Dieu étaient infiniment précieuses, comme l’est toujours Sa Parole ; et quoiqu’elles ne changeassent pas la position du peuple vis-à-vis des Gentils, elles étaient une preuve touchante que Dieu s’intéressait à son peuple, et que, quelles que fussent leurs afflictions, le Dieu d’Israël était au-dessus de tout ce qui avait le pouvoir de les opprimer.

Le manque de foi était le véritable empêchement du peuple, comme le montre Aggée
J’ai dit que le peuple devait attendre ; et ce fut le cas, lorsque le décret qui lui interdisait de continuer à bâtir fut rendu [(4:24)]. Mais bien des années s’étaient écoulées avant que cette défense arrivât ; et en examinant les prophéties qui jettent tant de lumière sur l’histoire contemporaine, et en comparant les dates, il me semble évident que le manque de foi dans le Résidu était le véritable empêchement. [4:4] Il y avait des adversaires dans le pays même qui les effrayaient, et qui ainsi les empêchaient de bâtir. Il paraît que les Juifs n’osaient pas continuer. [4:5] Les ennemis gagnent des conseillers à la cour de Perse, pour mettre des entraves à l’œuvre des Juifs, [4:4] mais la première chose est qu’ils affaiblissent les mains du peuple. [4:23] La défense de bâtir ne fut obtenue que deux règnes plus tard, mais les Juifs avaient cessé de bâtir par la frayeur que leur inspiraient leurs adversaires (comp. 4:4 et 24 ; et 5:1, avec Aggée 1:1, 2, 4 ; 2:15). [5:2] Ce ne fut pas non plus parce que le décret d’Artaxerxès fut rapporté, qu’ils recommencèrent à bâtir, mais parce qu’ils craignirent l’Éternel et ne craignirent pas le commandement du roi, « comme voyant celui qui est invisible » (Aggée 1:12, 13) [(cf. Héb. 11:27)]. Dieu n’était pas plus à craindre sous le règne de Darius que sous celui de Cyrus ou d’Artaxerxès ; mais la source de leur faiblesse était qu’ils avaient oublié Dieu. Cela fait ressortir la grande grâce de Dieu qui les réveille par la bouche d’Aggée. Jusque-là, les châtiments de Dieu avaient aussi visité le peuple (Aggée 1:10, 11).

Importance de la foi qui se confie en Dieu, et faute d’avoir arrêté de bâtir
Tout cela fait voir qu’Israël était en faute en abandonnant la construction du temple. Il paraît, en Aggée (2:15), qu’aucun progrès n’avait eu lieu. La terreur que les adversaires leur inspiraient les avait arrêtés. Ils étaient en cela sans excuse, ayant même pour eux l’ordonnance du roi. Ce qui leur manquait, c’était la foi en Dieu. [5:5] Nous avons vu que lorsque la foi existait ils ont osé bâtir, quoiqu’il y eût une ordonnance contraire. L’effet de cette foi, et cela, [5:6] par l’intervention même de leurs adversaires, [6:12] est de donner lieu à un décret en leur faveur. Il est bon de se confier en Dieu : que son Nom en soit béni !

Ch. 6 v. 13-22 — Circonstances de l’achèvement de la maison
Ch. 6 v. 13-15 — Achèvement sous l’influence des prophéties
[6:14] Sous l’influence des prophéties d’Aggée et de Zacharie la maison est achevée (6:15).

Ch. 6 v. 16-22 — Joie de la dédicace, mais changement par rapport à avant
[6:16] Cette grande grâce de l’Éternel est une vraie occasion de joie. [6:18] Les sacrificateurs sont établis dans leurs rangs, et les Lévites dans leurs départements, selon la loi de Moïse, et nous trouvons plus de fidélité que dans les meilleurs jours des rois (comp. 6:20, avec 2 Chron. 29:34). Mais nous n’entendons pas parler des ordonnances de David, et une lacune encore plus grande se trouve dans la célébration de la fête de la Dédicace. [6:19] Ils mangent la Pâque, preuve que l’on pouvait se souvenir du rachat du peuple dans le pays, doux privilège du Résidu restauré. [6:21] Plusieurs aussi viennent à eux, se retirant des souillures des nations du pays. [6:22] L’Éternel leur avait donné des sujets de joie ; [6:17] mais le feu ne descend plus du ciel pour manifester l’acceptation divine du sacrifice offert pour la dédicace de la maison [(comp. 2 Chron. 7:1)]. C’était une différence négative, il est vrai, mais d’une portée immense. [6:22] Et même ce qui faisait le sujet de leur joie trahissait l’état dans lequel ils étaient : « L’Éternel… avait tourné vers eux le cœur du roi d’Assyrie, pour fortifier leurs mains dans l’œuvre de la maison de Dieu, du Dieu d’Israël ». C’était une grande bonté et une touchante grâce de sa part ; mais quel changement !