John Nelson Darby

 

Introduction
Manquement complet du peuple d’Israël, rejeté par Dieu
Les événements que nous avons considérés à la fin des Rois et des Chroniques avaient une portée immense. Le trône de Dieu n’était plus à Jérusalem. Dieu avait accompli sa menace de rejeter la ville qu’il avait choisie. Il avait conféré aux Gentils le trône du monde (Dan. 2:37). Non seulement Israël avait manqué sous l’ancienne alliance et rejeté Dieu (1 Sam. 8:7), de sorte que Dieu n’était plus son roi, mais, même après que la grâce eut élevé la famille de David, comme soutien des relations du peuple avec Dieu, sous la domination de cette maison, tout avait été entièrement corrompu par le péché ; de sorte qu’il n’y avait plus de remède, et que Lo-Ammi (pas mon peuple) avait été écrit sur le front d’un peuple qui avait abandonné Dieu [(Os. 1:9)]. Les conseils de Dieu ne peuvent manquer ; mais tel était le triste état des relations de ce peuple avec Dieu, si l’on peut dire qu’un tel jugement laissait encore subsister des relations. En tant que cela tenait à Israël, à l’homme, tout était perdu. Les conséquences de cela, quant aux voies de Dieu, étaient d’une haute importance ; elles n’étaient rien moins qu’ôter son trône de la terre, que rejeter actuellement Son peuple, quant à Son gouvernement terrestre et transférer la puissance aux Gentils. Mis à l’épreuve sous la loi, l’homme avait manqué, et il était condamné. Il avait reçu l’appui de la grâce par des moyens que Dieu lui avait accordés dans la famille de David, pour le mettre à même de continuer à jouir des bénédictions qui lui étaient accordées, et il avait encore manqué. La royauté était entre les mains des Gentils, et le peuple était sous la condamnation selon l’ancienne alliance.

Résidu ramené dans le pays, pour que le Messie lui soit présenté
Mais, maintenant, Dieu ramène un petit Résidu, afin que le vrai Roi pût lui être présenté, et fait rebâtir le temple dans son lieu, selon les promesses faites par la bouche de Jérémie [(Jér. 29:10)], et à la requête de son serviteur Daniel [(Dan. 9)]. Celui-ci, encore à Babylone, était plus pénétré du véritable état du peuple que ceux qui relevaient le temple, et reçoit des communications d’une bien plus grande étendue, à l’égard de la destinée future d’Israël et des intentions de Dieu à son sujet. Une juste appréciation du retour de la captivité ne manque donc pas d’importance, parce qu’il est évident que l’intelligence des voies de Dieu à l’égard du rétablissement d’Israël, et l’arrivée au milieu d’eux sur la terre du Messie lui-même, se rattachent à cet événement. Dieu a voulu qu’il y eût quelque relâche ; mais le courant de Ses conseils, concernant les temps des Gentils et la position de son peuple, n’a pas été changé. Ils étaient toujours assujettis aux Gentils1.

1 La venue de Christ n’a pas changé cela. Le rétablissement du Résidu a fourni l’occasion de cette présentation de Christ au peuple suivant les promesses ; mais sa réjection laissait leur maison désolée, et ils ne devaient plus le revoir jusqu’à ce qu’ils se repentissent aux derniers jours [(Matt. 23:38-39)]. En attendant, pendant sa vie sur la terre, nous avons non seulement en Luc l’époque indiquée d’une manière divine par les règnes des gouverneurs gentils [[Luc 1:5 ; 3:1)], mais, lorsqu’on le presse sur ce point, le Seigneur fait allusion à leur position et confond leur hypocrisie (qui aurait voulu profiter de ce qui était le fruit et les gages de leur propre péché pour Le placer dans une difficulté inextricable) en leur disant de donner à César ce qui était à César et à Dieu ce qui était à Dieu [(Luc 20:25)]. Pendant ce temps, des conseils plus profonds et plus précieux s’accomplissaient.