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HISTORIQUE DU TEXTE MASSORÉTIQUE HÉBREU
Formation de l’Ancien
Testament
Pourquoi
parle-t-on des Massorètes, de texte massorétique
?
Qui
sont les Massorètes, quand et où
œuvraient-ils ?
La (les) Bible(s)
hébraïque(s)
Le texte protomassorétique
Le contenu du texte
protomassorétique
LES MASSORÈTES
Le système
de prononciation de l’hébreu
La famille
Ben Asher
La
transmission fidèle de chaque mot
Leur
position religieuse
LA SITUATION ACTUELLE DE
NOTRE TEXTE
LES MANUSCRITS DE LA MER
MORTE
Le rouleau d'Ésaïe en
photos
Qui sont les auteurs des
manuscrits de la mer Morte?
1.
Formation du texte lui-même
Il y eut
sans doute très tôt des textes en
partie écrits, en partie transmis
oralement, on ne peut trancher
précisément. Nous savons en effet
que l’écriture existait bien
longtemps avant Moïse, sous des
formes diverses : pictogrammes en
Mésopotamie, à Sumer (le pays d’Ur,
d’où sortit Abraham) dès 3000 BC ,
hiéroglyphes en Égypte dès les
débuts de la civilisation égyptienne.
L’écriture alphabétique quant à elle
est apparue sans doute en Phénicie
ou dans la région du Sinaï... juste
avant l’époque de Moïse (vers 1500
BC).
Peut-être déjà Abraham, par exemple,
a-t-il fourni et transmis de
premiers matériaux décrivant son
expérience et sa vie. Les textes
d’alors pouvaient être gravés sur la
pierre, ou écrits sur des tablettes
d’argile.
Mais
quoi qu’il en soit, le texte
biblique proprement dit commence
avec Moïse. Il fut inspiré par le
Seigneur pour transcrire ces
premiers matériaux éventuels, et les
nouvelles révélations qu’il recevait.
Le texte biblique, celui qui est
inspiré de Dieu et qui fait autorité
est en effet à distinguer des moyens
utilisés, de l’état d’esprit ou même
du fait que l’auteur comprend ou non
la profondeur de ce qu’il écrit.
Ainsi Balaam, qui pourtant n’aurait
sans doute pas voulu que la
bénédiction de Dieu soit sur Israël,
a-t-il lui aussi, très indirectement,
fournit des matériaux à Moïse, qui,
lui, a reçu de Dieu la pleine
inspiration pour les utiliser (Nb
23).
Moïse
donc écrit le Pentateuque, et le
peuple prend tout de suite, conduit
par Dieu, le sens de l’importance de
ces textes, paroles de Dieu. A
chaque époque, le peuple d’Israël a
de même reconnu que certains écrits
prophétiques, historiques ou
poétiques font partie en fait du
même livre : le livre de Dieu.
2. De
quoi était composé la Bible des
juifs (l’Ancien Testament) ?
Le
tableau suivant fournit une
chronologie de tous les livres de
l’Ancien Testament avec leurs
auteurs, connus ou présumés.
Chronologie de la formation de
l’Ancien Testament
groupe de livres
selon la classification |
Livre |
Auteur
(entre
parenthèse s'il s'agit
d'une supposition
historique) |
Date (environ) |
Observations |
TORAH (Pentateuque) |
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Genèse |
Moïse |
1450 à 1400 |
Les livres ultérieurs de
l’AT font allusion à ce
groupe de livres comme
existant déjà et formant
un tout cohérent (Jos
1/5-8 ; IICh 34/14 ; IR
14/16 ; IIR 23/2 ; Ne
8/1 , 3,18) attestant
ainsi sa plus grande
ancienneté. |
Exode |
Moïse |
1450 à 1400 |
Lévitique |
Moïse |
1450 à 1400 |
Nombre |
Moïse |
1450 à 1400 |
Deutéronome |
Moïse |
1450 à 1400 |
NEBIIM (Prophètes) |
Premiers prophètes |
Josué |
Josué |
1370(env.) |
Ces livres étaient
connus pendant
l’exil.
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Juges |
(Samuel ?) |
1050 (env.) |
1 et 2 Samuel (un seul
livre) |
(Samuel, Saül, David ) |
1030 à 950 (env.) |
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1 et 2 Rois (un seul
livre) |
(Jérémie ?) |
vers 600 |
Derniers prophètes |
Esaïe |
Esaïe |
740 à 680 |
Ezéchiel, Aggée,
Zacharie et Malachie ont
été ajoutés au Canon dès
le retour des juifs de
Babylone |
Jérémie |
Jérémie |
625 à 580 |
Ézechiel |
Ézechiel |
vers 590 |
Osée |
Osée |
760 à 710 |
Joël |
Joël |
entre 850 et 700 ? |
Amos |
Amos |
780 à 755 |
Abdias |
Abdias |
585 |
Jonas |
Jonas |
800 |
Michée |
Michée |
740 |
Nahum |
Nahum |
700 à 615 |
Habakuk |
Habakuk |
627 à 586 |
Sophonie |
Sophonie |
630 à 620 |
Aggée |
Aggée |
520 |
Zacharie |
Zacharie |
520 à 518 |
Malachie |
Malachie |
450 à 400 |
KETUBIM (Écritures ou
Hagiographes) |
Livres poétiques |
Psaumes |
(rassemblés par Esdras
?)
David et autres auteurs |
1050 et après |
Ces livres ont été
inclus au canon plus
tard, après le retour.
Ils en faisaient
clairement partie au
moment de la traduction
par les Septantes. |
Proverbes |
Salomon, Agur, Lemuel |
950 à 900 |
Job |
Inconnu |
Incertain |
MEGUILLOTH (Les
Cinq Rouleaux) |
Cantique des Cantiques |
(Salomon) |
950 |
Ruth |
(Samuel ?) |
1050 (env.) |
Lamentations de Jérémie |
Jérémie |
586 |
Écclésiaste |
Salomon |
950 |
Esther |
(Mardochée ?) |
460 |
Livres historiques |
Daniel |
Daniel |
590 à 535 |
Esdras et Néhémie (un
seul livre) |
Esdras |
538 à 480 |
1 et 2 Chroniques |
(Esdras< ?) |
vers 500 |
Ainsi,
tous les livres de l’AT sont déjà
écrits au 5éme siècle BC.
Le canon
constitué à partir de ces livres
comprend, selon la classification
juive :
-
La
loi ou TORAH,
-
Les
prophètes ou NEBIIM
-
Les
Écritures ou KETUBIM
Dans les
bibles juives, on retrouve cet ordre,
caractérisé par l’appellation
TANACH où l’on reprend les
premières lettres de chacune des
parties : T(orah)N(ebiim)K(etubim).
Remarque :
Ce fait si simple que
le livre de Dieu s’est constitué au
fil des siècles depuis des temps
très reculés a été très contesté au
19ème siècle.
Contesté parce qu’il suppose
l’action et la préservation
miraculeuse de Dieu ; contesté parce
qu’il implique que Dieu a
effectivement inspiré des prophéties
qui se sont réalisées bien longtemps
après.
Aucun
argument archéologique, historique
ou linguistique ne démontre
formellement que cela est
impossible. Chacun en convient. Mais
pour dire que cela s’est fait, il
faut admettre que Dieu est Dieu, et
qu’il a pu et voulu le faire :
difficulté insurmontable au coeur
incrédule ! Pourtant ils ont bien
essayé, savamment essayé même! Mais
leur échec même contribue à
consolider notre position. Une fois
de plus.
On
peut, par exemple, souligner que les
écrits de la Bible ne contredisent
jamais les données historiques
fournies par l’archéologie:
-
pas de fer au temps d’Abraham
qui vivait à l’âge du bronze,
-
pratiques différentes et bien
retracées des divers empires :
Égypte, Assyrie, Babylone.
-
conservation très précise des
noms, par exemple de lieu ou de
rois, comparativement aux
témoignages archéologiques
retrouvés gravés dans la pierre.
Ce fait apparaît dans toute son
importance quand on sait que
d’autres textes, grecs ou arabes
ne donnent que très
approximativement la
transcription de ces noms.
Comment ces choses auraient-elles pu
être réinventées des siècles après
sans erreurs ? Mais elles ont été
authentiquement écrites aux époques
qu’elles indiquent.
Au bout
du compte, l’Ancien Testament
complet existait dans son
intégralité au retour de l’exil, du
temps d’Esdras, vers 480 BC. Cette
division en trois grandes parties de
l’AT se retrouve par exemple dans la
citation de Jésus (Luc 24/13 ).
Les
juifs qui se réunissaient dans les
synagogues au retour de l’exil,
donnaient une grande importance à la
lecture des textes bibliques, qui
est devenu l’élément essentiel de
leur culte. Ils ont donc apporté un
grand soin à leur conservation.
Ainsi,
JH.Guitton cite ce passage de
l’historien Josèphe (fin du 1er
siècle AD) :
«
Depuis Artaxerxés jusqu’à nos jours,
plusieurs livres ont été écrits ;
mais on n’a pas estimé qu’ils
fussent dignes d’une confiance
semblable à celle qu’on accordait
aux livres qui les ont précédés,
parce que la succession des
prophètes a été interrompue. Telle
est la preuve du respect que nous
avons pour nos « Écritures ». Bien
qu’un long intervalle de temps nous
sépare du temps où elles ont été
closes, personne n’a osé y ajouter,
ou en enlever ou en transformer une
syllabe ; tous les juifs, dès le
jour de leur naissance, sont poussés
comme par instinct à considérer les
Écritures comme l’enseignement même
de Dieu, à leur rester fidèles et,
s’il le faut, à donner joyeusement
leur vie pour elles. »
source:
http://www.lirelabible.net/
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Pourquoi parle-t-on
des Massorètes, de texte
massorétique ?
Le texte hébreu de l’Ancien
Testament est souvent nommé texte
massorétique. Il est l’œuvre des
massorètes, savants juifs qui durant
plusieurs siècles (surtout du VIIième
au XIième siècle)
assurèrent la transmission (massorah)
du texte Biblique.
Assurer cette transmission au cours
des siècles n’était pas chose
facile. En effet, en hébreu, comme
dans les autres langues sémitiques,
on ne note que les consonnes. La
lecture est d’un usage assez facile,
tant que la langue est couramment
parlée. Les difficultés ont donc
commencé à poindre lorsque peu à peu
l’hébreu a été remplacé par
l’araméen dans la langue parlée. Les
scribes ont alors commencé à
employer des lettres appelées « matres
lectionis » (mères (guide) de
lecture) qui, au nombre de quatre
servaient à indiquer les voyelles
donc la prononciation. Mais des
ambiguïtés persistaient dans
l’interprétation des textes écrits.
Des savants juifs se sont donc
attelés à cette formidable tâche
consistant à rendre encore plus
lisible de tous les textes originaux
en inventant un système sophistiqué:
ils ajoutent, sans pour autant
modifier le texte initial, de petits
signes ou points voyelles (neqoudôt),
placés au-dessus ou au-dessous des
consonnes (ou parfois dedans)
indiquant par là même la
prononciation qu’ils jugent la plus
convenable.
Mais là ne s’arrête pas leur
travail, les massorètes dotent le
texte d’une ponctuation, de signes
indiquant la ligne mélodique pour la
proclamation chantée dans les
synagogues, ils divisent le texte en
sections, et enfin ajoutent des
notes au texte biblique (massores)
pour bien en faire saisir le sens.
Qui sont les Massorètes, quand et où
œuvraient-ils ?
Le travail des massorètes va
s’étendre du VIIième au
XIième siècle en
Palestine et en Babylonie. |
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-
l’école de Tibériade. Avec
la famille Ben Asher, ce
sont les inventeurs du genre
si l’on peut dire, leur
système de signes placés au-dessous
des consonnes sera
généralisé.
-
l’école de Babylonie. Ces
massorètes orientaux
inventent leur propre
système de vocalisation avec
des signes placés au-dessus
des consonnes. Ils
disparaissent au XIième
siècle.
Préliminaire : massore et
vocalisation massorétique
1. La
massore
Le terme
vient de la racine du verbe
massar = transmettre un contenu
texte transmis et reçu.
commentaires entourant le texte :
ensemble de notes écrites en araméen
qui renseignent non seulement sur
l’orthographe et la grammaire mais
aussi sur le nombre de mots et de
versets.
- la
petite massore inscrite dans les
marges latérales, donne les
indications sur les voyelles, la
ponctuation consonantique.
- la
grande massore inscrite en haut et
en bas de la page, insistera
davantage sur le sens du texte.
- la
massore finale, alphabétique, à la
fin de la Bible.
Rabbi
Akiba disait: " La Massore s’enroule
autour du texte comme une haie
protectrice. "
Elle fait écran entre le lecteur et
le texte sacré qui est au centre
pour bien le respecter.
2. Les
signes massorétiques
Hébreu
langue sémitique, dans laquelle le
sens lexical est porté par des
racines, généralement de 3 lettres,
constituées à partir des 22
consonnes de l’alphabet. Voyelles
audibles, mais non notées sur les
manuscrits les plus anciens. |
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D’où la
recherche de solutions facilitant la
compréhension et la transmission
fidèle:
-
une
première aide, les matres
lectionis (guides de
lecture), des consonnes
utilisées comme des voyelles
pour aider la lecture
-
à
partir du 7e ou du 8e siècle de
notre ère, introduction par des
savants juifs, les massorètes,
d’une vocalisation dite « massorétique »,
pour fixer le sens du texte :
petits points et signes au-dessus
et en dessous des consonnes dans
les manuscrits.
On
peut comparer TM avec des manuscrits
non vocalisés, car on en a retrouvé
à Qumrân : cf. exemple du début
d’Isaïe, 1Qb a. |
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Les
témoins en hébreu : plusieurs
milliers de manuscrits médiévaux,
complets ou incomplets, de la Bible
hébraïque: retenons les essentiels.
Papyrus
de Nash
a. Avant 1947 et les découvertes de
Qumrân
1.
papyrus Nash, conservé à Cambridge,
découvert en 1902, considéré comme
le plus ancien témoin (vers 150 av
notre ère): Décalogue (Dt 5) et
Shema Israël (Dt 6, 4-9)
2. codex
du Caire (C), copié et vocalisé par
Moïse ben Asher en 896, ou Codex des
Prophètes
3. codex
des prophètes de Saint-Pétersbourg
(P), de 916, contient d'Isaïe à
Malachie
4.
Codex d'Alep (A), de 910-930,
avec tout le texte de l'AT, mais
endommagé par incendie de 1947 à
Alep : 294 folios restant sur 380
5.
Codex de Saint-Pétersbourg
(L) ex-Léningrad, bonne
copie du codex d’Alep, reste depuis
1947 le seul manuscrit complet de
l'A. Daté de 1008/1009, copié au
Caire sur des exemplaire de Aaron
ben Moïse ben Asher. Est la base de
l'édition de la BHK depuis 1937 et
de la BHS (1977), et de la BHQ
(Quinta) en préparation à Fribourg,
sous la direction d’Adrian Schenker
2e
moitié du XVIIIe s, 2 entreprises de
collationnement de ces manuscrits
médiévaux, celle de B. Kennicott
(602 manuscrits, 1776-1780) et celle
de J.B. de Rossi (1793 témoins,
manuscrits ou imprimés, 1784-1788)
à 2
conclusions :
* très
peu de variantes (se rappeler que
les rouleaux des synagogues devaient
être sans ratures)
*
l’essentiel des variantes
s’expliquent par des fautes de
copistes
* tous
ces textes représentent une seule
recension et dérivent d’un unique
archétype, le Textus receptus,
texte (proto)massorétique.
B. les
manuscrits de Qumrân
1947 :
choc d’une découverte
extraordinaire. Alors que les
manuscrits connus remontaient au
mieux, si l’on excepte le payrus
Nash, au IXe siècle, découverte de
manuscrits datés d’environ 100 avant
notre ère.
variété
des textes retrouvés là :
1. des
manuscrits de textes non bibliques
2. des
manuscrits propres à la communauté
essénienne de Qumrân
3. des
manuscrits bibliques, en hébreu (dont
écriture paléohébraïque), en araméen,
en grec, fragments de 180 mss
distincts, dont 2 rouleaux d'Isaïe.
Tous les livres bibliques, sauf
celui d'Esther et Qohelet, sont
représentés. Aussi quelques
fragments des LXX.
1.
confirmation du texte
protomassorétique
grotte
1: 1Qba vers -100 : (le
premier des 2 rouleaux d’Isaïe est
complet : 7, 34 m de long)
On voit
des écarts : texte fluide
FIABILITE du texte de l'AT des codex
d'Alep et de Saint-Petersbourg,
malgré remontée de plus de 1000 ans
dans la traduction manuscrite : 40%
des textes.
2.
attestation de l’existence d’autres
sources par les manuscrits de Qûmran
ex.
versions longues de certains textes :
le texte dont dérivent nos
manuscrits médiévaux n’était pas le
seul en circulation aux premiers
siècles avant JC.
Ex. Pour
le Ier Livre de Samuel,
on dispose de :
-
manuscrits du Caire (896), d'Alep
(910-930), de Léningrad (1008-1009)
- grotte
IV de Qumran (1952): fragments de
4Q Samb (fin du III e s.
av. J.C.), 4Q Samc (début
du I er s. av. J.C.), 4Q Sama
(1 ère moitié du I er s. av. J.C.),
dans des manuscrits non vocalisés
qui présentent de nombreux écarts
avec le texte des grands codices
du TM.
Processus de fixation du texte en
liaison avec processus qui a conduit
à la fermeture du canon juif des
Ecritures et devait être achevé au
milieu du IIe s après JC. |
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TaNaK,
acronyme pour:
1. Torah
(5)
de la
racine yârâh, enseigner,
instruire, trad. par νόμος: Gn,
Ex, Lev, Nb, Deut
textes
attribués à Moïse, en fait la
rédaction a sans doute commencé 250
ans plus tard, à l'époque
monarchique ; avec division en
Royaume du Nord et Royaume du Sud
après Salomon, documents yahvistes (Sud)
et élohistes (Nord). Unification des
écrits par le peuple en exil, après
586. Vers 450, les documents
fusionnent grâce aux scribes comme
Esdras, la Torah est constituée:
récit et 613 préceptes.
2.
Neviim, "Prophètes"
Avec la
monarchie apparaissent les prophètes,
porte-parole de Dieu, contre-pouvoir.
D'abord ils n'écrivent pas
directement, mais ont des disciples
qui écrivent.
- les 4
prophètes antérieurs: Josué, Juges,
les deux livres de Samuel et les
deux livres des Rois: histoire du
peuple hébreu de l'installation en
Terre Promise jusqu'à la chute de
Jérusalem en 587 et l'exil à
Babylone.
- les
prophètes postérieurs: pas livres
historiques, mais recueil des
prophéties de ceux qui dénoncent
l'injustice, la corruption en Israël:
Isaïe, Jérémie, Ezéchiel, et les 12
petits prophètes (ordre hébraïque
repris par Vg)
Vers
-300, fin de la prophétie, la crise
macchabéenne ne suscite aucun
prophète.
3.
Ketouvim, "Ecrits" : (11 ou 9)
Se
développent jusque vers -100, pt-être
même plus tard
genres
variés:
-
psaumes, attribués à David mais liés
à la liturgie du Temple
- œuvres
de sagesse attribuées à Salomon:
Proverbes, sans doute avant -400; Ct
et Qohêlet plus tard
- Job,
et les 5 Rouleaux (Ct, Qo, Est, Lam,
Ruth)
- une
apocalypse, le livre de Daniel
Autour
de la crise macchabéenne de 167,
litt de combat, récits codés,
naissance de l'apocalyptique:
visions complexes et obscures,
naissance tardive du messianisme: Dn,
rédigé en araméen vers 160.
L’apocalyptique prend le relais de
la prophétie. |
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Codex de
Leningrad
Les
documents disponibles pour établir
le texte de l’Ancien Testament ne
sont ni aussi nombreux ni aussi
impressionnants que ceux du Nouveau
Testament grec. Ceux-ci remontent au
4ème siècle (et plusieurs papyri
encore plus loin). A l’exception de
quelques découvertes récentes, les
documents de l’Ancien Testament ne
sont pas si anciens. Les plus
anciens manuscrits hébreux connus
sont le Codex du Caire et le Codex
des Prophètes de Leningrad. Le
premier de ces deux documents, qui
date de 895 après J.-C., comprend
les prophètes antérieurs et
postérieurs. Le deuxième date de 916
après J.-C. Le Codex Pentateuch du
British Museum est un autre
manuscrit très ancien. Ce manuscrit,
qui date du10ème ou du 11ème siècle,
s’est tout de même avéré un témoin
très important du texte de l’Ancien
Testament. Le texte le plus ancien
de l’Ancien Testament dans sa
totalité est le Codex de
Leningrad,complété en 1008. Ce sont
là les principaux témoins de
l’Ancien Testament, bien qu’il en
existe d’autres. La dernière édition
de la Bible actuelle en hébreu (la
Biblia Hebraica de Kittel) se base
sur ces quatre manuscrits, et
principalement sur le Codex de
Leningrad. A ces manuscrits ajoutons
le célèbre Codex Alep, copié dans la
première moitié du 10ème siècle. On
pensait que ce manuscrit, au départ
une copie complète de l’Ancien
Testament, avait été détruit dans
une émeute antisémite à Alep en
Syrie. Heureusement, la plus grande
partie a survécu ; le manuscrit se
trouve actuellement à Jérusalem. On
se demande pourquoi les copies de la
Bible hébraïque sont si tardives,
par rapport aux témoins du Nouveau
Testament, surtout en vue du fait
que l’Ancien Testament fut complété
plusieurs siècles avant la rédaction
du premier texte du Nouveau
Testament. La réponse n’est pas
difficile à trouver. Les scribes
juifs traitaient leurs copies des
Ecritures avec un respect proche de
la superstition, ce qui les
amenaient à enterrer — avec une
grande solennité — toute copie
vieillie ou en mauvaise état. |
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LES MASSORÈTES
En hébreu, "tradition" se dit
masorah ou masorèth. Vers le VIème
siècle de notre ère, les
dépositaires de la tradition
consistant à copier fidèlement
les Écritures hébraïques ont
fini par être connus sous le nom
de massorètes (en hébreu, Baalei
Hamasorah, "Seigneurs de la
tradition"). On appelle textes
massorétiques les copies qu’ils
ont réalisées.
Ils
étaient extrêmement appliqués.
Ils élaborèrent divers systèmes
de vérification. Dans leur souci
de ne rien oublier du texte
biblique, ils comptèrent non
seulement les mots, mais aussi
les lettres. Pour avoir une idée
du travail que cela représentait,
sachez qu’ils recensèrent 815
140 caractères dans les
Écritures hébraïques.
Le
mot hébreu rendu par " copiste
", sophér, évoque l’idée de
compter ou de recenser. Les
Massorètes repérèrent la lettre
médiane du Pentateuque [les cinq
premiers livres de la Bible], la
section centrale de chaque livre,
et ils signalèrent le nombre
d’occurrences de chaque lettre
de l’alphabet dans l’ensemble
des Écritures hébraïques. Il se
peut d’ailleurs que cette
méthode efficace ait été
employée longtemps avant eux par
d’autres copistes qui désiraient
également se garder de toute
faute. Jésus faisait peut-être
allusion à cette pratique quand
il a dit dans son Sermon sur la
montagne: "Le ciel et la terre
passeraient plutôt que ne vienne
à passer de la Loi une seule
toute petite lettre ou une seule
parcelle de lettre sans que
toutes les choses aient eu lieu"
(Matthieu 5:18).
Quelques exemples : Lévitique
11:42. Dans ce verset, on a
agrandi la lettre hébraïque wâw
pour montrer qu’elle marque le
milieu du Pentateuque.Une
portion du codex d’Alep (Psaume
80:14). La lettre hébraïque `ayin
est suspendue, ce qui indique
qu’elle tient le milieu du
psautier.Pour être en mesure de
signaler la lettre médiane des
Psaumes et des cinq livres
écrits par Moïse, les massorètes
avaient dû compter tous les
caractères du texte.
Le système de prononciation de
l’hébreu
L’hébreu avait cessé d’être une
langue nationale et vivante.
Beaucoup de Juifs ne le
parlaient plus. Des groupes de
massorètes à Babylone et en
Israël ajoutèrent des signes
diacritiques aux consonnes pour
indiquer l’accentuation correcte
et la bonne vocalisation. Ils
ont également mis en place un
système complexe de signes
servant à la fois de ponctuation
et de guide phonétique. Au moins
trois systèmes furent élaborés,
mais la primauté revint à celui
des massorètes de Tibériade,
près de la mer de Galilée,
patrie des Ben Asher.
La famille Ben Asher
On a
pu établir que cette seule
famille a produit cinq
générations de massorètes, à
compter d’Asher l’Ancien au VIIIème
siècle de notre ère. Les autres
sont Néhémie Ben Asher, Asher
Ben Néhémie, Moïse Ben Asher et
enfin, au Xème
siècle, Aaron ben Moïse Ben
Asher. Ces hommes étaient à la
tête d’une entreprise visant à
arrêter un système d’indices
graphiques qui rendrait au plus
près ce qu’ils pensaient être la
bonne prononciation du texte
biblique hébreu. Pour mettre au
point ces indices, il leur
fallait définir les bases du
système grammatical de l’hébreu,
travail qui, jusqu’alors,
n’avait jamais été entrepris.
Aussi pourrait-on ranger les
massorètes parmi les premiers
grammairiens de l’hébreu.
Aaron, dernier héritier de la
dynastie massorétique Ben Asher,
innova en regroupant le résultat
des travaux et en les publiant
dans le "Dikdouké hateamim", le
premier livre fixant les règles
grammaticales de l’hébreu. Cet
ouvrage devint la référence des
grammairiens hébreux pendant des
siècles. Mais cette œuvre n’est
que le corollaire d’un travail
plus important réalisé par les
massorètes. De quoi voulons-nous
parler?
La
transmission fidèle de chaque mot
La
préoccupation première des
massorètes était la transmission
fidèle de chaque mot, et même de
chaque lettre, du texte de la
Bible. Par souci d’exactitude,
ils marginèrent chaque page pour
signaler les éventuels
changements effectués,
volontairement ou non, par les
copistes prémassorétiques. Dans
ces notes marginales, ils
indiquèrent également les
variantes orthographiques et les
tournures peu usitées, précisant
le nombre de leurs occurrences à
l’intérieur d’un même livre ou
dans l’intégralité des Écritures
hébraïques. Vu le peu de place
disponible, ils recoururent à un
code extrêmement abrégé pour
porter ces commentaires. Ils
signalèrent en outre le mot ou
la lettre médiane de certains
livres, fournissant ainsi un
instrument supplémentaire de
vérification. Ils allèrent
jusqu’à dénombrer toutes les
lettres de la Bible pour
s’assurer de la fidélité de
leurs copies.
Dans
les marges supérieures et
inférieures, les massorètes
portèrent des commentaires plus
étendus concernant les notes
abrégées des marges latérales,
commentaires très précieux pour
effectuer des vérifications.
Puisqu’il n’existait ni
numérotation de versets ni
concordance biblique, comment
ces notes comparatives
renvoyaient-elles à d’autres
parties de la Bible? Les
massorètes inscrivaient dans les
marges supérieures et
inférieures un extrait des
versets parallèles pour se
souvenir des autres occurrences
du ou des mots indiqués. Le
manque de place les amenait
souvent à ne porter qu’un seul
mot-clé du verset parallèle.
Pour que ces notes marginales
présentent un intérêt, ces
copistes devaient pratiquement
connaître par cœur l’intégralité
des Écritures hébraïques.
Les
listes trop longues pour figurer
en marges étaient reportées à un
autre endroit du manuscrit. Par
exemple, la note massorétique en
regard de Genèse 18:3 indique
les trois lettres
, qui correspondent en hébreu au
chiffre 134. Ailleurs dans le
manuscrit sont recensés les 134
emplacements du texte hébreu où
les copistes prémassorétiques
ont délibérément remplacé le nom
divin
YeHoWaH
(Jéhovah sous la forme francisée)
par "Seigneur". Les massorètes
connaissaient pertinemment ces
changements, mais ils ne se
sentaient pas autorisés à
modifier le texte dont ils
étaient les dépositaires, aussi
préférèrent-ils signaler les
altérations par des notes
marginales. Pourquoi
mettaient-ils un tel point
d’honneur à préserver un texte
pourtant déformé par leurs
prédécesseurs? Le judaïsme
qu’ils professaient était-il
différent de celui de leurs
devanciers?
Leur position
religieuse
L’essor massorétique s’effectua
alors que le judaïsme était
empêtré dans une lutte
idéologique. Depuis le Ier
siècle de l’ère chrétienne, le
rabbinisme avait étendu son
emprise. La rédaction du Talmud
et les interprétations
rabbiniques de la loi orale
avaient commencé à reléguer le
texte biblique au second plan.
Dès lors, la conservation
minutieuse du texte de la Bible
risquait de perdre de son
importance.
Au
VIIIème siècle, un
groupe connu sous le nom de
Karaïtes s’insurgea contre cette
tendance. Apôtres de l’étude
individuelle des Écritures, ces
hommes rejetaient l’autorité et
les interprétations rabbiniques,
ainsi que le Talmud. Pour eux,
seul le texte biblique faisait
autorité. Cette position accrut
le besoin d’une transmission
fidèle du texte, et l’étude
massorétique y trouva un nouveau
souffle.
Dans
quelle mesure les croyances du
rabbinisme et du karaïsme
influencèrent-elles le travail
des massorètes? Moshe
Goshen-Gottstein, spécialiste en
manuscrits bibliques hébreux,
déclare: "Les massorètes étaient
convaincus (...) de perpétuer
une longue tradition, et
renoncer à cette mission eût
représenté pour eux l’offense
suprême."
Les
massorètes considéraient comme
sacrée la reproduction fidèle du
texte de la Bible. Quelque
élevée que pût être leur
motivation religieuse
individuelle, il semble qu’à
leurs yeux l’œuvre massorétique
à elle seule transcendait toute
considération idéologique. La
nécessaire concision des notes
marginales laissait bien peu de
place au débat théologique. Le
texte biblique était la
préoccupation de toute leur vie;
toute falsification de celui-ci
leur était insupportable.
[Notes]
En
hébreu, "ben" veut dire "fils". Ben
Asher signifie donc "fils d’Asher".
On
appelle petite massore les notes
latérales, et grande massore celles
portées en haut et en bas de chaque
folio. Les autres listes du
manuscrit constituent la massore
finale. |
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Avant de
considérer la situation actuelle du
texte de l’Ancien Testament, nous
nous devons d’examiner plus loin son
histoire. Jusqu’à l’invention de
l’imprimerie, les Ecritures étaient
transmises par le moyen de copies
faites à la main. Ainsi, il était
inévitable que des variantes dues
aux scribes se manifestent. Ceci est
surtout vrai pour les manuscrits
hébreux, à cause de la grande
difficulté de cette langue.
Plusieurs lettres de l’alphabet
hébreux se ressemblent entre
elles,ce qui créait parfois une
confusion dans les détails du texte.
Pour illustrer, citons le cas de
Neboukadretsar, une forme
techniquement plus correcte du nom
Neboukadnetsar, bien mieux connu.
Les deux se réfèrent évidemment à la
même personne; cette différence est
due à une confusion entre les
lettres “r” et “n” de l’alphabet
hébreu. Très tôt dans l’histoire
juive, des cercles d’érudits juifs
se formèrent dans le but de
préserver le texte de l’Ancien
Testament. Obsédés par la lettre de
la loi, ils redoutaient d’autant
plus le danger omniprésent des
erreurs dans la copie. Le plus
important de ces cercles pour notre
texte de l’Ancien Testament (mais
pas le premier de se genre,
puisqu’il date de 500 après J.-C.)
était l’école de Tibériade, dont les
membres étaient connus sous le nom
de “Massorètes”. Les Massorètes (de
l’hébreu masôrah : tradition) sont
ainsi nommés en raison de leur
obédience aux traditions textuelles.
Leurs travaux s’étendent sur quatre
ou cinq siècles, et leurs
contributions sont multiples. On les
connaît surtout pour leur système de
voyelles et d’accents, inventé pour
le texte hébreu. Souvenons-nous que
toutes les lettres de l’alphabet
étant des consonnes, l’Ancien
Testament fut écrit sans voyelles.
Bien que ce phénomène puisse nous
sembler étrange et même primitif, il
ne présentait aucun problème pendant
les siècles où la langue hébraïque
était parlée. Quand elle ne le fut
plus, la prononciation correcte des
mots risquait de disparaître. Pour
contrer ce danger, les Massorètes,
en accord avec leurs traditions bien
gardées, insérèrent des signes
vocaliques destinés à indiquer une
prononciation spéciale. Ces signes
furent ajoutés au-dessus et en
dessous des lignes du texte, sans
toucher au texte lui-même, un détail
que nous nous devons de souligner.
Les Massorètes ne se bornaient pas
aux détails de la vocalisation du
texte. Ils cherchaient en plus des
méthodes pouvant éliminer les
erreurs des scribes. Cet objectif
fut atteint par le développement de
procédés rigoureux pour établir le
nombre des versets, des mots et même
des lettres de chaque livre. On
comptait le nombre de fois que
chaque lettre était utilisée dans un
livre donné. On notait chaque verset
qui contenait toutes les lettres de
l’alphabet, ou un nombre de lettres
donné, etc. On calculait le verset
central d’un livre, le mot central,
et la lettre centrale. Par exemple,
le verset central du Pentateuch est
Lévitique 8.7, et le verset central
de la Bible hébraïque est Jérémie
6.7. Certaines de ces annotations se
trouvent toujours dans les Bibles
hébraïques. A la fin de la copie
d’un livre, un scribe pouvait, avec
ce système, vérifier l’exactitude de
son travail avant la mise en
circulation de sa copie. Voici donc
une brève explication de
l’importance du travail des
Massorètes, critiques textuels de
premier rang. Ils examinaient et
étudiaient soigneusement tous les
documents disponibles et, sur la
base de ces témoins abondants,
mettaient par écrit la forme du
texte reçue plusieurs siècles avant
leur époque. Leur labeur était en
effet si productif et leur
contribution si significative que le
texte hébreu est souvent appelé, de
nos jours, le “texte massorète”. Les
manuscrits hébreux dont nous avons
parlé plus haut constituent
d’excellents exemples de ce texte.
LA SITUATION
ACTUELLE DE NOTRE TEXTE
De
manière générale (mais voir plus
loin), les plus anciens manuscrits
hébreux dont nous disposons ne
datent pas d’avant le 9ème siècle,
ce qui laisse un vide de plusieurs
siècles entre les autographes et nos
documents actuels. Ceci serait une
cause d’inquiétude, sans l’extrême
soin dont firent preuve les scribes
juifs qui copiaient les Ecritures.
Pendant les siècles avant les
Massorètes, les scribes cherchaient
consciencieusement la perfection
dans la trans-mission du texte. On
trouve la preuve de ceci dans le
Talmud (loi civile et religieuse
juive), où on peut lire les
règlements très rigides concernant
les copies du Pentateuch destinées à
être lues dans les synagogues: Un
rouleau utilisé dans la synagogue
doit être écrit sur des peaux
d’animaux purs et préparées
spécialement par un Juif pour cet
usage. Ces peaux doivent être
attachées avec des fils pris
d’animaux purs. Chaque peau doit
porter un certain nombre de colonnes,
constant dans tout le codex. La
longueur de chaque colonne ne doit
pas être de moins de 48 lignes ni
plus de 60 lignes. La largeur doit
être de 30 lettres. Il faut dans un
premier temps tracer des lignes sur
toute la copie; si trois mots sont
écrits sans une ligne, la copie est
nulle. L’encre doit être noire et
non rouge, ni verte, ni aucune autre
couleur; et elle doit être préparée
selon la manière spécifiée. Le
scribe doit copier à partir d’une
autre copie authentique, sans dévier.
Aucun mot, aucune lettre, même pas
un yod, ne doit être écrit de
mémoire, sans regarder le texte
devant soi. (...) Entre les
consonnes, le scribe doit mettre un
espace de la largeur d’un cheveu ou
d’un fil ; entre les mots, de la
largeur d’une consonne étroite;
entre les parashah, ou sections, de
la largeur de neuf consonnes; entre
les livres, trois lignes. Le
cinquième livre de Moïse doit
s’achever exactement à la fin d’une
ligne, mais ceci n’est pas
obligatoire pour les autres. En
plus, pour écrire le scribe doit
être assis dans son habillement juif
formel, il doit se laver tout le
corps, il ne lui est pas permis de
commencer d’écrire le nom de Dieu
avec une plume nouvellement trempée
dans l’encre, et même si un roi lui
adresse la parole pendant qu’il
écrit ce nom, il ne doit lui prêter
aucune attention. (...) Les rouleaux
où ces règlements ne sont pas
respectés doivent être soit enterrés
soit brûlés; ils peuvent néanmoins
être relégués aux écoles pour y être
utilisés comme livres de lecture. |
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Talmud
de Babylone
Cliquez
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1.Ces
règles constituaient pour les
premiers scribes juifs le principal
facteur de garantie de la
transmission précise du texte de
l’Ancien Testament. On peut citer
également toutes les précautions
méticuleuses prises par les
Massorètes dans leurs vigoureux
efforts pour détecter les erreurs
commises par les scribes. Si des
variantes existaient dans les
manuscrits utilisés par les
Massorètes, elles ne pouvaient pas
être majeures. Toute les indications
disponibles sur le sujet tendent à
prouver que le type de texte rendu
permanent par les Massorètes
existait pendant les siècles qui ont
précédé la venue du Christ. D’autres
éléments jettent une lumière sur le
texte hébreu. On peut parler des
sources telles que les citations
bibliques trouvées dans le Talmud
(200–500 ap. J.-C.) et dans d’autres
écrits juifs; des Targums araméens
(à partir du 1ersiècle); des
paraphrases des Ecritures hébraïques
traduites en araméen; des fragments
récemment découverts de l’Ancien
Testament d’Origène (Hexapla),
utilisé au 3ème siècle; des
traductions inestimables grecques et
latines. La traduction Vulgate de
l’Ancien Testament fut faite par
Jérôme directement de l’hébreu,
environ 400après J.-C., au moins
cinq siècles avant la fin du travail
des Massorètes. D’autres témoins
anciens sont la LXX (Septante),
traduction grecque mythique
supposément commencée en 250 avant
J.-C. et le Pentateuch Samaritain (env.
200 avant J.-C.). Des deux, la
Septante, dont la source se trouve
plutôt au 3ie siècle avec Origène,
est le témoin le plus important,
puisqu’il contient tout l’Ancien
Testament. La Septante et le texte
hébreux se différencient par
beaucoup de variantes; des études
approfondies ont révélé à maintes
reprises que le langage du texte
hébreu est bien plus fiable que
celui de sa traduction en grecque.
LES MANUSCRITS
DE LA MER MORTE |
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Voir: Grottes
de Qumran
En mars
1948, on annonça la découverte de
quelques manuscrits anciens dans les
environs de la Mer Morte. On raconte
qu’un garçon arabe cherchait sa
brebis perdue lorsqu’il tomba par
hasard sur une grotte. Il y trouva
quelques jarres avec de vieux
rouleaux à l’intérieur. Ces rouleaux
furent vendus et devinrent les
trésors de l’état d’Israël. Depuis
la première découverte, d’autres ont
été faites dans la même région. En
tout, plusieurs centaines de
rouleaux et des milliers de
fragments ont été mis à jour. Ces
rouleaux sont le résultat du travail
d’une communauté très religieuse de
Juifs installés dans le désert “afin
de préparer la voie du Seigneur”. Le
contenu de bon nombre des rouleaux
ne concerne que les croyances
particulières de la secte; d’autres,
en revanche, contiennent des
portions, petites ou grandes, des
livres de l’Ancien Testament. En
fait, on y a trouvé des portions de
chaque livre de (Cité par Sir
Frederic Kenyon, Our Bible and the
Ancient Manuscripts, révised by A.W.
Adams (New York : Harperand
Brothers, 1958), 78–79) l’Ancien
Testament. Une grande partie des
textes découverts attend toujours
d’être évaluée et éventuellement
d’être publiée. (Le texte complet
des manuscrits de la Mer Morte est
actuellement disponible en anglais -
N. d. T.).Parmi les rouleaux ainsi
découverts, prenons comme exemples
deux d’entre eux qui contiennent le
texte du prophète Esaïe. L’un des
deux, connu comme Esaïe A, contient
le texte complet, à l’exception de
quelques mots. L’autre, Esaïe B,
sans être complet, contient tout de
même une portion considérable de la
prophétie (chapitres 41–59).
L’histoire étonnante de ces
manuscrits est liée à leur
ancienneté. Le rouleau Esaïe A date
de l’an100 avant J.-C., voire même
plus tôt, et le rouleau Esaïe B est
pratiquement aussi ancien. Voici
donc deux rouleaux écrits plus de
mille ans plus tôt que les plus
anciens manuscrits hébreux
disponibles jusqu’alors! Quelles
révélations ces rouleaux font-ils
sur notre texte? Ils nous en disent
beaucoup, mais ce qu’ils disent
surtout est que le texte hébreu n’a
subi aucun changement majeur. Tous
les spécialistes reconnaissent que
ces rouleaux anciens ressemblent de
façon remarquable à notre texte
moderne. Prenons par exemple le
chapitre 6 d’Esaïe. Si nous
comparons Esaïe A à notre texte
moderne, nous comptons 37 variantes
dans ce chapitre. Pratiquement
toutes ces variantes concernent des
différences d’orthographe. Seulement
trois d’entre elles méritent d’être
retenues dans une traduction, et de
ces trois, aucune n’est
significative. Les voici : “Ils
criaient” au lieu de “Ils criaient
l’un à l’autre” (v. 3) ; “Saint,
saint” au lieu de “Saint, saint,
saint” (v. 3) ; “tes péchés” au lieu
de “ton péché” (v. 7). Dans chacun
de ces cas, notre texte moderne est
sans aucun doute meilleur que celui
d’Esaïe A. Cela dit, dans leur
ensemble les manuscrits de la Mer
Morte confirment l’authenticité de
notre texte hébreu moderne. |
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Qui sont les
auteurs des manuscrits de la mer
Morte?
Des spécialistes de la Bible
estiment que les scribes qui ont
rassemblé ou écrit les manuscrits
appartenaient à une secte rigoriste
formée de juifs ayant abandonné le
Temple de Jérusalem, qu'ils
considéraient trop tolérant, pour
aller établir une communauté à
Qumrân, non loin de la mer Morte.
Bien que le Temple de Jérusalem fût
le centre de la vie religieuse et
politique de la société juive de
l'époque, il existait dans
l'ancienne Israël de nombreux cultes
et sectes dissidents se distinguant
les uns des autres par leur façon
d'interpréter la loi biblique. La
communauté de Qumrân était
probablement l'une de ces sectes.
Les premiers chrétiens en étaient
une autre.
Avec la
destruction du Second Temple en l'an
70 de notre ère, la structure de la
vie religieuse allait changer à
jamais. Une des doctrines en vigueur,
propagée par les maîtres rabbiniques,
donna sa voix au judaïsme. La prière
et l'observance d'une interprétation
écrite de la loi biblique
remplacèrent les rites que ces juifs
pratiquaient autrefois au Temple
pour manifester leur foi. Les
adeptes du christianisme suivirent
une autre voie, se démarquant par
des textes, des chefs spirituels et
des symboles qui leur étaient
propres. Les manuscrits de la mer
Morte, qui ont été écrits avant la
destruction du Second Temple et à
l'époque de Jésus de Nazareth,
lèvent donc un voile sur un monde
religieux en transition.
Trésors anciens et
manuscrits de la mer Morte
montre des sections des trois
premiers rouleaux découverts dans
les grottes de Qumrân.
Le
manuscrit Isaïe B
Isaïe était un prophète qui vécut au
8e siècle avant notre ère,
à l'époque du Premier Temple. Le
Livre d'Isaïe renferme les
exhortations prophétiques faites aux
juifs pour les inciter à vivre
conformément au Bien. D'autres
chapitres parlent de l'exil des
juifs à Babylone et de leur retour
en terre d'Israël. Le texte trouvé
dans la grotte de Qumrân est presque
identique à celui des versions
modernes; il est pratiquement resté
inchangé depuis 2000 ans. |
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(Règle de la communauté)
Qumrân, vers le Ier siècle avant
notre ère au Ier siècle de notre ère
© Musée d'Israël, Jérusalem
La
Règle de la communauté
Les habitants de Qumrân, à qui l'on
attribue la rédaction des manuscrits,
vivaient en communauté et se
consacraient à l'étude des textes de
la Bible. La Règle de la
communauté prescrit les règles
entourant la vie de la communauté,
les repas, la pureté et le culte
ainsi que les punitions données à
ceux qui enfreignaient les règles.
Règle de la Guerre
encre sur parchemin
11Q14, 14,5 x 16,0 cm
copié autour de 20-50 de notre ère
Le
manuscrit de la Guerre
Le manuscrit de la Guerre, également
appelé La Guerre des fils de la
Lumière contre les fils des Ténèbres,
décrit une bataille ultime au cours
de laquelle s'affronteront les
forces du bien et du mal. Les fils
de la Lumière sont les membres de la
secte qui ont produit le manuscrit.
Les fils des Ténèbres sont leurs
ennemis. |
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