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C'est en effet une véritable sclérose, pour ne pas
dire une nécrose, qui gagne le corps de l'Église
sous cette emprise loyolesque. Gardiens vigilants
du dogme, dont ils accentuent encore le
caractère suranné par leur «mariologie» et leur
«cordicolisme» aberrants, les Jésuites, maîtres de
l'Université Pontificale grégorienne, fondée
d'ailleurs par Ignace de Loyola, contrôlent
l'enseignement des séminaires, supervisent les
Missions, règnent au Saint-Office, animent
l'Action catholique, dirigent la presse pieuse en
tous pays, patronnent avec dilection les grands
centres de pèlerinages: Lourdes, Lisieux, Fatima,
etc. En bref, ils sont partout, et l'on peut
regarder comme significatif que le pape, pour
servir sa messe, soit nécessairement assisté d'un
Jésuite, de même qu'il a toujours un Jésuite
pour confesseur.
En assurant une concentration toujours plus
parfaite du pouvoir entre les mains du
Souverain Pontife, la Compagnie travaille donc
en fait pour elle-même, et le pape, bénéficiaire