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surtout, déjeunant en famille chez Pavelitch, le
catholique «pratiquant» qui organisait les
massacres !
Devant un pareil document, on ne s'étonne plus
du black-out fait sur la présence de ce
représentant du pape: pour parler comme les
mystiques, c'est une «ténèbre éclairante». Mais
plus éclairantes encore sont ces quelques lignes
du «dossier»: «Le procureur lui-même, dans son
acte d'accusation, cite le Secrétaire d'État du
Saint-Siège, le cardinal Maglione, qui avait
encore en 1942 recommandé à l'archevêque
Stepinac d'établir avec les autorités oustachistes
des rapports plus cordiaux et plus sincères»(92
ter). Que lui fallait-il donc ? Du moins, on ne
peut plus ergoter désormais.
La collusion entre
le Vatican et les Oustachis massacreurs
apparaît ici noir sur blanc
. C'était le Saint-
Siège lui-même qui poussait Mgr Stepinac à
collaborer avec eux, et le représentant personnel
de Pie XII, en s'attablant familièrement chez
Paveliteh, ne faisait qu'appliquer à la lettre la