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Le neutraliste Ferrata étant mort bien à propos,
le cardinal Gasparri devint secrétaire d'État, et,
en parfaite entente avec Benoît XV, manœuvra
pour servir au mieux les intérêts des empires
centraux. «Comment s'étonner dans ces
conditions que, dans les mois qui suivirent, le
pape Benoit XV ait fait tout son possible pour
retenir l'Italie sur le chemin de l'intervention ?
C'était dans le jeu des Jésuites, amis des
Habsbourg...».(12) En même temps, on travaillait
sournoisement à saper le moral chez les Alliés.
«Le 10 janvier 1915, un décret signé du cardinal
Gasparri, secrétaire d'État de Benoît XV,
prescrivait une journée de prières pour hâter la
paix L'un des exercices de piété obligatoire était
la récitation d'une prière que Benoît XV avait
pris soin de rédiger lui même... Le gouvernement
français fit saisir le document pontifical. On
voulut voir, en effet, dans la prière pour la paix,
une manifestation amollissante et délétère
susceptible de relâcher l'effort de nos armées, au
moment où les hordes allemandes sentaient
l'irrésistible pression qui devait les rejeter hors