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croissante des orthodoxes, de plus en plus
nombreux, se devine l'influence russe.»(40)
Le tsar invoque la protection des orthodoxes
qu'il lui appartient d'assurer, et pour la rendre
effective, demande le libre passage des
Dardanelles pour sa flotte. Refus de l'Angleterre,
soutenue par la France, et la guerre éclate.
«France et Angleterre ne peuvent atteindre le
tsar que par la mer Noire et l'alliance turque...
Dès lors, la guerre de Russie devient la guerre de
Crimée et se résume tout entière dans le siège de
Sébastopol, épisode coûteux, sans issue.
Poursuivi à travers de sanglantes batailles, des
épidémies meurtrières et des souffrances
surhumaines, il coûta cent mille morts à la
France.»(41) Il est vrai que ces cent mille morts
n'étaient rien de moins que des soldats du
Christ, de glorieux «martyrs de la foi», s'il faut en
croire Mgr Sibour, archevêque de Paris, qui
déclarait à cette époque: «La guerre de Crimée,
faite par la France à la Russie, n'est point une
guerre politique, mais une guerre sainte; ce n'est