Page 33 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
P. 33
sager à l'Est. En 1964 il est l'artisan du premier accord signé en-
tre le Vatican et un pays socialiste, le Traité de Budapest qui,
vingt ans plus tard, sera reconduit par les deux parties. Il s'active
ensuite en Tchécoslovaquie puis en Yougoslavie. En 1967, il de-
vient secrétaire aux Affaires Publiques. il sera fait cardinal en
1979. En 1981, il est à Moscou, porteur du Traité pour la non-
prolifération des armes atomiques. Sous sa houlette, plus de cent
États ont entrepris ou poursuivi des relations diplomatiques avec
le Saint-Siège. Et il régit maintenant, dans les coulisses, tous les
rapports du Saint-Siège avec, notamment, la Pologne.
En avril 1984, le pape Jean-Paul II modifiait sensiblement les at-
tributions de ce Secrétaire d'État. Il lui déléguait 'en ses nom et
lieu' le pouvoir administratif et politique sur l'État de la Cité du
Vatican jusqu'alors du ressort de l'autorité pontificale. Casaroli
devenait ainsi une sorte de vice pape résident chargé de l'entière-
té du pouvoir temporel sur le gouvernement de l'Église ce qui
laissait la charge spirituelle de ce gouvernement à Karol Wojtyla.
Le pape est donc libre de résider en -dehors de Rome - élément
important pour un pontife voyageur comme Wojtyla - et de deve-
nir une sorte de représentant itinérant de l'Église universelle tan-
dis que la Cité du Vatican, en son absence, continue à remplir ses
fonctions. Cette interprétation de la décision de Wojtyla trouve sa
substance dans le fait que le pape, par le même document où il
déléguait ses pouvoirs à Casaroli nommait Bernardin Gantin, ori-
31