Page 116 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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I.O.R.
Marcinkus d'origine lituanienne, s'est formé à la diplomatie vati-
cane après une rapide ascension dans l'Eglise américaine. L'ami-
tié qu'il lia avec l'abbé Pasquale Macchi secrétaire particulier du
pape, lui permit d'entrer dans la finance du Saint-Siège et de
prendre le relais, dès 1971, du cardinal De Jorrio grand compta-
ble à l'ancienne manière (avec un penchant marqué pour les
mauvais investissements). L'entregent de Marcinkus lui vaut aus-
si, un temps, de s'occuper de l'organisation des voyages du pape
(tâche maintenant confiée à Robert Tucci le directeur de la radio
vaticane).
Au départ Marcinkus qui n'y connaissait pas grand-chose en éco-
nomie, se montre avide des conseils dispensés par le 'génie' Sin-
dona. Avec celui-ci, il comprit vite que le pape avait besoin d'un
instrument financier exclusif et efficace, capable de fournir au
Saint-Siège la liquidité dont l'Église universelle avait un urgent
besoin. Cet instrument sera le IOR à la direction duquel Marcin-
kus parvint sans encombre.
L'institut des Œuvres de Religion, fondé en 1942 pour englober
les finances secrètes héritées de Léon XIII est une société de
droit canon (et à ce titre, elle échappe à la législation italienne)
qui gère les dépôts 'destinés aux œuvres de religion et de piété
chrétienne et, en fait, visant à fuir tout contrôle indiscret. Une
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