Page 220 - LES SOCIÉTÉS SECRÈTES
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L'ALLEMAGNE VEUT CAPITULER

               C'est grâce au gendre du président Roosevelt, le COLONEL CURTIS

               B.  DALL,  que  l'histoire  du  commandant  GEORGE  EARLE  a  été

               dévoilée.  Earle  fut  l'ex-gouverneur  de  Pennsylvanie,  ambassadeur

               américain en Autriche (de 1935 à 1939) et en Bulgarie (de 1940 à

               1942). Par la suite, il fut l'attaché naval personnel de Roosevelt à


               Istanbul. C'est à cette époque-là, au printemps 1943, que le chef du
               service  secret  allemand,  l'AMIRAL  WILHELM  CANARIS,  lui  rendit


               visite. Canaris lui dit que "la capitulation sans condition telle qu'elle

               était  exigée  par  l'Amérique  et  l'Angleterre  était  inacceptable  pour

               les sérieux allemands. Si, cependant, le président américain laissait

               comprendre  qu'une  démission  honorable  de  l'armée  allemande

               serait possible, il étaient prêts à accepter tout autre accord. L'armée

               allemande  recevrait  alors  l'ordre  d'être  envoyée  au  front  de  l'Est

               afin  d'y  combatte  l'  "Armée  rouge"  qui  s'approchait".  Peu  après,

               Earle  eut  un  entretien  encore  plus  long  avec  l'ambassadeur

               allemand FRITZ VON PAPEN qui lui adressa la même requête. Eade,

               qui se demanda, tout d'abord, s'il avait bien entendu, réalisa alors

               que c'était une demande sérieuse de la part de ces ambassadeurs,


               et il écrivit aussitôt une missive à Roosevelt. Rien ne se passa. Il en
               envoya  une  deuxième.  Toujours  rien.  Lorsque  Canaris  revint


               quelques  jours  plus tard  pour prendre  connaissance  de  la  réponse

               de Roosevelt, Earle ne put la lui donner. Earle envoya, peu après,

               un  message  de  la  plus  grande  urgence  à  Washington.  Toujours

               aucune réponse. Tous deux ne pouvaient savoir qu'une capitulation

               de  l'Allemagne  n'était  pas  souhaitée.  Roosevelt,  dans  une  lettre
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