Page 126 - La Guerre Sainte par John Bunyan
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l'allégresse.
- Bienvenus ! Soyez les bienvenus, criait-on. Qu'il soit béni celui qui
a épargné vos vies. Tout va bien pour vous ! Mais quel est le sort
réservé à la Ville ?
- Nous apportons d'excellentes nouvelles pour la Cité, répondirent
MM. Conscience et Intelligence; puis ils racontèrent en détail tout ce
qui leur était survenu au camp. Quant au message pour la ville, un
mot le résumait: celui de Pardon ! Mais c'est le lendemain que serait
lu le message du Prince, sur la place du Marché. Cependant la joie
et l'allégresse étaient telles que personne ne put dormir cette nuit-
là. Dans toutes les maisons, on entendait des chants, de la mu-
sique, tous débordaient de bonheur, tous exaltaient le grand amour
dont ils étaient les objets.
Ceux qui se jugeaient et se condamnaient eux-mêmes en se ren-
dant au devant de leur Juge s'étaient vu acquitter bien que cou-
pables, de par la clémence du Prince. - Était-ce là une coutume de
rois que de faire grâce aux traîtres ? - Non ! elle n'appartenait qu'à
Shaddaï et à Emmanuel son Fils... »
Lorsque le lendemain M. Conscience commença de lire la sentence
de Grâce, l'acte de Pardon, sur la place du Marché, un grand silence
plana sur la Ville. Mais quand l'Archiviste arriva à ces paroles:
« L'Éternel ! L'Éternel ! Le Dieu miséricordieux et compatissant qui
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