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Daniel, nous y trouvons de nombreuses leçons morales et spirituelles. Il fut
écrit au milieu des ténèbres de la plus terrible épreuve que le peuple de
Dieu ait jamais eu à supporter, et cependant il contient les révélations les
plus étonnantes sur les gloires futures de l'Eglise. Partout on reconnaît la
providence de Dieu faisant concourir toutes choses pour le bien de ceux qui
l'aiment. Les prophéties de Daniel comprennent toute l'histoire du monde,
depuis la monarchie médo-perse jusqu'au grand jour de la résurrection des
morts; la foi des fidèles et leur confiance en la vérité de ces révélations
lointaines est entretenue, activée, justifiée par des prophéties concernant
des faits plus rapprochés, la mort soudaine de deux rois orgueilleux et
impies,
et
la
reconstruction
de
Jérusalem.
L'histoire des épreuves de Daniel et de ses compagnons, de leur constance,
de leur fermeté, de leur délivrance, est bien instructive; elle nous montre
une fois de plus le mystère des dispensations divines, et le secret de la
fidélité et de la patience des serviteurs de Dieu, qui savent qu'ils peuvent
compter sur une heureuse issue, quelles que soient d'ailleurs les
apparences contraires. La promesse de la restauration de Jérusalem fut
accordée à la prière et à la confession du prophète; la promesse accordait
plus encore que la prière ne demandait. Daniel priait pour Jérusalem, Dieu
lui accorda sa demande, et y ajouta la promesse du Messie comme roi. Les
détails précis sur l'époque de la venue du Sauveur, les déclarations
concernant son sacrifice expiatoire (IX, 24-26), l'annonce de sa gloire future
et de son second avènement sur les nuées du ciel (Cf. Actes, I, 11) font de ce
livre une étude du plus vif intérêt pour l'Eglise.
.
§ 93. Ezéchiel (595-571 avant Christ).
- Ce prophète, dont le nom signifie
la force de Dieu ou l'Eternel fortifiera, était, comme Jérémie, prêtre en même
temps que prophète. Il fut emmené captif par Nébucadnetsar en même
temps que Jéhojakim, en 599, onze ans avant la destruction de Jérusalem.
Son ministère prophétique commença quatre ans après sa déportation, et
toutes ses prophéties furent prononcées en Caldée, sur les rives du
Chaboras, fleuve qui se jette dans l'Euphrate à Carkémis, à 100 lieues au
nord de Babylone. C'est là qu'il demeurait (I, 1; VIII, 1) et qu'il perdit sa
femme (XXIV, 18). La tradition raconte qu'il fut mis à mort par un de ses
compatriotes, irrité comme tant d'autres de ses reproches et de ses
prédications contre l'idolâtrie; au moyen-âge, on montrait encore son
tombeau à quelque distance de Bagdad.