La Bible authentique, quelle version ? - Texte Reçu et Texte d'Alexandrie - La Septante Mythique - Nos bibles modernes falsifiées - Les manuscrits du Nouveau Testament   

 

CHAPITRE II.

DE L'AUTHENTICITÉ ET DE L'AUTORITÉ DES ÉCRITURES.

SECTION Ire. - La Bible se donne comme un livre Inspiré, et comme le seul livre Inspiré.

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§ 45. Autorité divine des Ecritures. - En établissant l'antiquité et l'intégrité des livres de la Bible, nous n'avons rien dit encore de leur autorité. Nous avons établi simplement que ces livres nous étaient parvenus tels qu'ils avaient été écrits. Quant à ce qu'ils sont, quant au respect auquel ils ont droit, quant à l'autorité qu'ils réclament, écoutons d'abord ce qu'ils en disent eux-mêmes.
1° Ils établissent que la mission de notre Sauveur Jésus a été une mission divine. Lui-même se donne pour un docteur envoyé de Dieu, et annonce qu'il est venu donner sa vie pour le salut du monde (Jean, VIII, 42; VII, 16; XVII, 8; III, 14-18).
A l'appui, et comme preuve de sa mission , il fit de nombreux miracles et montra une intelligence surnaturelle du coeur humain et des événements de l'avenir (Matth. , XI, 2-6 ; XX , 17-19. Luc, XIX , 42-44. Jean, V , 36 ; XV, 24 ; VI , 64; XVI, 30).
Ceux qui le connaissaient, même ceux qui étaient le moins favorablement disposés en sa faveur , reconnaissaient qu'il était impossible d'expliquer sa puissance et sa sagesse par des causes naturelles (Marc, VI, 1-3. Luc, IV, 22. Jean, VII, 15).
Sa vie publique était une vie de renoncement et de désintéressement; sa vie privée était sans reproche et pleine de miséricorde (Matth., XXVII, 3, 4. Jean, IV, 34; VI, 15; VII, 18. Actes, X, 38. 1 Pierre, Il, 22 , 23).
Il fut mis à mort, ainsi qu'il l'avait prédit , pour « s'être fait égal à Dieu, » accusation qu'il ne songea pas un instant à repousser; et après sa mort il ressuscita du tombeau (Luc, XXII, 70. Jean, XX, 17. Actes, 1, 3).
Ses paroles doivent en conséquence être reçues comme divines (Matth., XVII, 5. Jean, XIV, 10, 11 ; XII, 44-50).
2° Les Ecritures représentent comme divine la mission donnée aux apôtres. Or, des huit écrivains du Nouveau-Testament, cinq étaient au nombre de ces apôtres à qui Jésus-Christ donna le pouvoir de faire des miracles et d'annoncer au monde son Evangile, savoir : Matthieu , Jean, Pierre , Jacques et Jude (Matth., X, l -4 , 7, 8. Luc, IX, 6).
Jésus leur promit, comme apôtres, en quatre circonstances différentes, l'assistance d'un conseiller divin qui leur remettrait en mémoire ce qu'il leur avait lui-même enseigné, et qui leur communiquerait une intelligence plus complète et plus durable de ses vérités (Matth., X, 19, 20. Luc, XII, 11, 12. Marc, XIII, 11. Luc, XXI, 14. Jean , XIV, 16, 26. Voyez aussi Matth., XXVIII, 18-20. Marc , XVI, 20. Actes, I, 4; XXI, 4. 1 Pierre, I, 12).
Les apôtres montrèrent la divinité de leur mission par les miracles qu'ils firent au nom et par la puissance de Jésus-Christ, et en communiquant à d'autres les dons surnaturels qu'ils avaient reçus de lui (Actes, III, 46; V, 12, 15; VIII, 17-19. Héb., II, 4. Marc, XVI, 17, 18).
Le plus complet renoncement à eux-mêmes, la sincérité et la sainteté de leur oeuvre , les succès rapides et , humainement parlant, inexplicables de leur action apostolique, établissent ainsi la divinité de leur mission (Actes, IV, 16; V, 29; II, 41; XII, 24).
Nous pouvons donc conclure que les paroles de Matthieu, de Jean, de Pierre, de Jacques et de Jude , sont divines (Jean, XIV, 12-14. ; XX, 21. Matth., X, 20. 1 Jean, IV, 6).
3° Quant aux trois écrivains qui n'appartenaient pas au nombre des douze apôtres , Marc et Luc furent les compagnons intimes des douze; Marc passe pour avoir vécu dans l'intimité de Pierre , et quelques-uns croient que c'est lui que Pierre appelle son fils (1 Pierre, V, 13). Luc fut l'ami et le compagnon de saint Paul. Papias , Justin , Irénée, Origène, parlent de l'évangile de Marc comme étant, généralement reçu, et comme ayant été dicté ou sanctionné, par Pierre. Luc et Paul demeurèrent ensemble à Jérusalem deux ans, voyagèrent ensemble fort longtemps, firent ensemble plusieurs missions et se trouvaient encore ensemble quand Paul rut emprisonné à Rome (Actes, XXI, 17; XXVII , 2, 4 ; XXVIII, 16. Col., IV, 14. 2 Tim., IV, 11). - Le passage Luc, X, 7, est cité 1 Tim., V, 18, comme un texte de l'Ecriture. Irénée, Tertullien, Origène, parlent de cet Evangile comme ayant été sanctionné par Paul et comme étant généralement reçu dans l'Eglise.
Quant à saint Paul , sa mission est également représentée comme divine. Il fut appelé de Dieu au ministère apostolique; il réclame lui-même tous les droits apostoliques, il revendique l'autorité des apôtres et justifie ses prétentions par ses miracles ; il communiquait à d'autres les dons surnaturels, il montra le plus grand désintéressement, supporta les épreuves les plus douloureuses, fut reconnu par les autres apôtres et obtint les plus grands succès. Quand il parle, c'est toujours au nom de Christ (1 Cor., XV , 8. Actes, XXVI , 12-17 ; IX, 13-17; XIX , 6. 2 Cor. , XI, 5. Gal. , I, 1-12; Il , 6-9. 2 Tim., 1, 6, 14).
4° Les écrits des apôtres sont représentés comme ayant été composés par le commandement de Dieu et en accomplissement d'une mission spéciale (1 Thes. , IV, 15. 1 Tim. , IV, 1. Apoc. , 1, 19. Jean, XX , 31. 1 Jean, V, 13. 1 Cor., XIV, 37).
Les apôtres avaient, en écrivant, le même objet, le même but que lorsqu'ils prêchaient la Parole (Jude , 3. Héb., XIII , 22. I Jean, II, 1, 26).
Leurs écrits ne sont autre chose que leur enseignement oral résumé et permanent , et ils doivent être reçus comme ayant la même autorité (Ephés. , III, 3-5. 1 Jean, I, 1-5; II, 12-14. 2 Pierre, 1, 15; III, 1, 2. 2 Thes., Il, 15; III, 14. 1 Cor., XV, 1; II, 13).
Ces écrits furent en effet reçus dans l'Eglise primitive comme ayant la même autorité que la prédication des apôtres, et comme agissant avec la même puissance (Actes, XV, 19-31 ; XVI, 4. 2 Cor. , VII, 8-10. 2 Thes., Il , 1, 9).
On peut donc affirmer que, dès le commencement, les écrits des apôtres furent regardés comme étant , aussi bien que les livres de l'Ancien-Testament, la sainte et vraie Parole de Dieu (2 Pierre, III, 15, 16. Jacq., IV, 5. cf. Gal., V, 17-21. Jacq., II, 8. cf. Matth. , XXII , 39).
5° La religion juive et les saints écrits des Hébreux sont considérés dans le Nouveau-Testament comme étant d'origine divine; Jésus-Christ et les apôtres n'ont à cet égard qu'un seul et même langage (Jean, IV, 22. Actes, III, 13. Rom. , IX, 4). - Ils constatent la divinité de la révélation donnée à Abraham et à Moïse (Jean, VIII, 56. Marc, XII, 26. Actes, III, 25. Jean, 1, 17. Gal. , III, 18. 2 Cor. , III, 7). - lis reconnaissent la divine autorité de la loi morale , et la divine origine du rituel juif et des prescriptions civiles de la loi mosaïque (Matth., XV, 4. Luc, XXII, 15, 16. 1 Pierre, I, 15, 16. Jean, XIX, 36. 1Cor., IX, 8, 9. Rom. , VII, 22. cf. les versets 7 et 12). Ils voient dans le christianisme le complément et l'accomplissement du judaïsme tel qu'il avait été annoncé par les prophètes. Quant aux écrivains de l'Ancien -Testament, ils déclarent que tout ce qu'ils ont dit et écrit, ils l'ont fait sur l'ordre de Dieu qui parlait par eux (Matth., V, 17; XXVI, 54 et suiv. Actes, X, 43. Ephés., Il, 20. Rom., III, 21. 2 Cor., III, 6-14. Exode, IV, 12, 15, 16. Deut., XVIII , 18. Jér., I, 6, 7. Amos , III, 7).
Le Nouveau-Testament maintient ainsi la divine autorité des écrits de l'Ancien-Testament, les attribuant tous à l'Esprit de Dieu, loi, prophètes, psaumes, ou quelque division semblable que l'on puisse établir entre eux quant à leur contenu (Matth. , XXII, 31, 43. Héb. , XIII, 5. Actes, XXVIII, 25. Rom., III, 10. Jean , X, 35. Gal., III, 8).
D'après les témoignages du Chef de l'Eglise et de ses apôtres , la Bible est donc le livre de Dieu; elle nous donne la vérité sans mélange, et son objet, son but, c'est le salut. L'ébranler c'est douter du Christ, et par conséquent lui enlever son absolue divinité; c'est supprimer le christianisme.
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§ 46. La Bible est la seule autorité divine. - Si l'Ecriture sainte revendique une autorité divine, elle le fait d'une manière absolue et pour elle seule. Elle n'est pas une règle, elle est la règle de la foi et des oeuvres. Nous pouvons, pour la mieux comprendre , faire appel à la raison, à l'opinion des savants et des hommes pieux, à l'expérience des chrétiens, à la conscience d'un coeur dévoué ; mais ni l'une ni l'autre de toutes ces sources de lumières, ni toutes ensemble, ne peuvent prétendre à la moindre autorité. Elles ne font pas partie de la loi, elles ne peuvent en être tout au plus que le commentaire. Suivre en matière de foi une opinion humaine, quand elle est en contradiction avec la Bible, c'est nier la Bible; suivre des doctrines humaines quand elles ajoutent à la Bible, c'est admettre une autre révélation; s'appuyer enfin sur des doctrines humaines , même quand elles sont d'accord avec la Bible, si c'est à cause de la raison et non à cause de la Bible, c'est s'élever au-dessus de la Parole (le Dieu , quand notre devoir est de nous soumettre entièrement à elle, et à elle seule.
Les écrivains sacrés s'adressent à des hommes de toute classe et de toute nation (Prov., VIII, 1-4. Ps. XLIX, 1-3. Rom., X, 12, 13. - Voyez Deut., XXIX, 29. Ps. LXXVIII, 5-7).
Les portions les plus considérables des saints livres étaient lues , pour l'Ancien-Testament, aux Juifs dans leurs assemblées; pour le Nouveau-Testament, à tous en général, et d'une manière spéciale dans les Eglises (Deut., V , 22; XXXI , 24, 26. Ezéch. , XXXIII , 30 , 31. Josué , XXIII, 6. Jér., XXXVI , 2-6. Hab. , Il , 2. Matth. , VII, 28. Actes , V , 20. Rom., I, 7. 2 Cor., I, 1. Gal., I, 2. Col., I, 2. Philip., I, 1. Apoc., II, 29).
La lecture publique de ces livres, dans une langue comprise de tous, avait été ordonnée de Dieu, soit pour les Juifs, soit pour les chrétiens (Deut. , XXXI , 11-13. Josué , VIII, 33-35. Esdras, VII, 6-10. Néh., VIII, 1-8. 1 Thes., V, 27. Col., IV, 16).
La lecture particulière des Ecritures, fortement recommandée dans l'Ancien-Testament, est ordonnée dans le Nouveau (Deut., XI, 18-20. Ps. I, 2. Ps. XIX. Josué, 1, 8. Actes, VIII, 30-35 ; XVII, 11. Rom., XV, 4. 2 Tim., III, 15. 2 Pierre, I, 19).
Les hommes sont responsables envers Dieu de leurs opinions religieuses et de leurs oeuvres (Ecclés. , XI, 9. Rom. , XIV, 4-12. Jacq., IV, 12).
La Bible, partant du principe de la responsabilité de l'homme, fait expressément appel à sa raison et à son intelligence (1 Sam., XII, 7, Jér., II, 9-11. Marc, VII , 14 , 16. 1 Cor., X, 15).
Dans le Nouveau-Testament en particulier, l'exercice intellectuel, le travail de l'esprit , l'étude faite dans un esprit de foi et de recherche est représentée comme essentielle à l'existence et aux progrès de la vraie religion (Matth., VI, 22, 23. 1 Cor., XIV, 20. Col., I, 9. Philip. , I, 9, 10. Actes , XVII , 23. Voyez 1 Pierre, III, 15. Rom., XII, 12).
Les fidèles sont exhortés dans l'Ecriture à soumettre toutes les doctrines qui leur sont présentées, et leur caractère propre au témoignage de la vérité scripturaire apostolique (Esaïe, VIII , 20. 1 Jean. IV, 1. 1 Thes., V, 20, 21. Ephés., V, 6, 8 , 10, 17. Col., II, 18. Gal., VI, 4 , 5. 2 Cor., XIII , 5. 1 Cor., XI, 28-31).
Notre Seigneur et ses apôtres, en s'adressant à ceux qui possédaient l'Ancien-Testament , en appelait toujours à son autorité. repoussant toute usurpation spirituelle des traditions humaines, et ne reconnaissant d'autre étendard de la vérité que ce qui était écrit dans la loi et les prophètes (Matth., XXIII, 1 , 8-10. 2 Cor. , I, 24.
La complète insuffisance de la raison humaine , laissée à ses propres forces, pour découvrir ou pour apprécier sainement la vérité divine, suffit à montrer qu'elle est incompétente pour faire plus qu'interpréter la révélation (Ps. XIX. Gal, I, 11, 12. 1 Cor., Il, 9, 14 ; I, 18-25).
Dès les temps les plus anciens, Dieu ordonna que tout ce qui devait servir de règle pour la foi ou pour les pratiques religieuses fût conservé par écrit (Exode, XVII, 14. Deut. , XXXI, 19. Osée, VIII, 12. Esaïe, VIII, 19, 20).
Les auteurs sacrés étaient dirigés d'en haut pour employer le langage et la manière en laquelle Dieu voulait qu'ils parlassent (Dan. , XII, 7-9. Matth., X, 19 , 20. 1 Pierre , I, 10-12. 2 Pierre, I, 21. 2 Tim., III, 16. Héb., I, 1. 1 Cor., II, 12, 13).
Certains raisonnements reposent quelquefois sur de simples mots (1 Cor., XV , 45. Héb., III, 7- 10).
Défense absolue est faite de rien ajouter aux paroles de Dieu et d'en rien retrancher (Deut., IV, 2 ; XII, 32. Héb., XIII, 1. Prov., XXX, 5, 6. Apoc., XXII, 18, 19. Gal. , III, 15).
Les traditions orales des Juifs, après avoir été signalées et censurées par la loi et par les prophètes, sont positivement condamnées par Jésus-Christ (Esaïe, XXIX , 13, 14. Matth., XV, 2-9).
Si les révélations comparativement imparfaites de l'ancienne alliance étaient suffisantes pour instruire et sauver ceux qui croyaient , à plus forte raison les révélations accomplies du Nouveau-Testament (Ps. XIX, 7-11. Prov., XXII, 19-21. Jean, XX, 30, 31. 1 Jean, I, 3, 4. 1 Cor., XV, 1-4).
Ces considérations sommaires, et surtout l'étude des passages qui les appuient , prouvent surabondamment que les Ecritures sont la seule source à laquelle nous puissions puiser la vérité, que nous sommes obligés de les sonder, et que, suivant l'usage que nous ferons de ce glorieux privilège , elles deviendront pour nous « une odeur de vie qui vivifie, ou une odeur de mort qui tue. »
C'est aussi là un des premiers principes du protestantisme , un droit (lui crée un devoir, celui d'examiner par nous-mêmes la Parole. Souvenons-nous seulement qu'il ne suffit pas de connaître ; il faut encore mettre en pratique. Si vous savez ces choses , vous êtes bien heureux. pourvu que vous les fassiez, a dit Jésus-Christ (Jean, XIII, 17).
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§ 47. De l'inspiration. - Le fait de la divine origine et de l'autorité des saintes Ecritures est désigné sous une autre forme encore, sous un autre nom , par la science et par la Bible elle-même, quand on dit que les livres qui la composent sont inspirés, c'est-à-dire que les saints hommes de Dieu n'ont écrit et parlé que poussés par le Saint-Esprit. La théorie , à cet égard, est de peu «importance, et l'examen des moyens par lesquels cette inspiration a pu avoir lieu est une affaire plus curieuse qu'utile ; mais quant au fait lui-même, il nous est pleinement révélé.
Les païens et les Juifs, par exemple , estimaient que, pendant que les hommes inspirés étaient sous l'influence de l'impulsion divine, leur volonté et leur individualité propre étaient en quelque sorte suspendues. Les chrétiens de la primitive Eglise, au contraire, considéraient la question au point de vue pratique plutôt que d'une manière spéculative, mais en maintenant généralement l'idée que les écrivains sacrés avaient, même pendant l'inspiration , le libre exercice de leurs facultés intellectuelles. Sur le mode même de l'inspiration , ils ne disent que peu de chose. Mais quand, dans les temps modernes, l'autorité et les prétentions du pape eurent été mises en question, la doctrine de l'inspiration dut être examinée de plus près : le fait fut reconnu comme vrai de toutes parts; mais des opinions différentes furent mises en avant quant à la manière d'en rendre compte, et le champ fut ouvert à la discussion.
Quelques-uns estiment que les livres saints ont été dictés mot à mot par le Saint-Esprit , tels qu'ils se trouvent dans la langue originale; c'est l'opinion de Haldane, en Angleterre, celle que M. Gaussen a fait connaître en France par son livre la Théopneustie.
D'autres, considérant la diversité du style , la liberté des citations sacrées, les diverses professions des écrivains inspirés , leur position et leur caractère, trouvent dans ces faits une objection positive contre la théorie de l'inspiration verbale.
D'autres encore, en petit nombre (Priestley, Burnet , etc.), tout en reconnaissant que les vérités fondamentales ont été révélées par l'Esprit de Dieu, pensent que les arguments et les développements sont d'origine humaine. A quoi l'on répond que c'est compromettre l'ensemble des Ecritures aussi longtemps qu'une règle sûre n'aura pas établi quels sont les points fondamentaux, et que cette manière de voir est en désaccord avec les textes qui établissent que la Bible est une autorité absolue en matières religieuses.
D'autres encore tiennent pour divines toutes les portions des Ecritures dont les tendances morales sont notoirement bonnes, mais celles-là seulement; ce système enlève à la Bible toute autorité et suppose que l'homme peut avoir, en dehors de l'usage de la Bible, des notions exactes sur ce qui est moralement bon (Kant).
Une théorie plus moderne et plus rationnelle aussi, celle de Doddridge, de Wilson et de quelques autres théologiens, consiste à reconnaître divers degrés d'inspiration : le premier et le plus élevé révélant aux auteurs sacrés des choses que, sans elle, ils n'auraient jamais pu connaître ; le second se bornant à préserver d'erreur les écrivains sacrés dans l'exposé des doctrines et des faits qu'ils connaissaient déjà pour les avoir vus de leurs yeux ou entendus de la bouche de Jésus; le troisième conférant l'autorité divine, en les approuvant, à des écrits ou portions d'écrits composés d'abord en dehors de l'inspiration.
Ce système ne diffère pas matériellement et dans ses conséquences d'un autre système que quelques-uns ont préféré. Selon eux , les saints hommes ont écrit d'après le commandement de Dieu, et, en écrivant, ils ont été préservés de toute erreur, nous ignorons comment, soit qu'ils enseignassent des choses entièrement nouvelles, soit qu'ils annonçassent des vérités et des faits déjà connus. Dans cette théorie, qui est, du reste, plus une affirmation qu'une explication, l'inspiration porte sur l'Ecriture toute entière, tandis que l'idée de révélation ne s'applique, qu'à l'acte par lequel l'Esprit de Dieu communiquait aux hommes des vérités nouvelles et jusqu'alors inconnues. En d'autres termes, et selon l'expression de Thomas Scott, l'inspiration découvre d'abord des vérités nouvelles, et , dans ce cas, on l'appelle révélation; en second lieu, elle surveille et contrôle la communication des vérités anciennes. Cette distinction peut être bonne à retenir.
Mais, quoi qu'il en soit des systèmes, le fait qu'ils proclament sans l'expliquer, c'est que la Bible est partout - la Parole - de la sagesse divine, et qu'elle exprime partout les pensées qu'a voulu exprimer le Saint-Esprit. C'est ce don que les auteurs sacrés professent avoir reçu. Leurs écrits sont inspirés de Dieu, et, pour nous servir des expressions d'un théologien peu suspect de partialité en cette matière , ils sont « animés et traversés de part en part par l'Esprit. » (De Wette).
Les auteurs de l'Ancien-Testament réclament pour eux-mêmes cette inspiration (Exode, IV, 15, 16; XIX, 9. Lév., passim. Nomb., XXIII, 12. Deut., IV, 2. 2 Sam., XXIII, 2. Jér., 1, 7-9. Ezéch., III, 4-10. Michée, III, 8).
Le Nouveau-Testament la réclame pour lui-même et pour l'Ancien (2 Pierre, I, 20 , 21. Luc, I, 20. 1 Pierre, I, 11. Actes, I, 16; XXVIII, 25. Héb., III, 7. Jean, XIV, 26; XVI, 13, 14. 1Cor., II, 13; XIV, 37. 1 Thes., II, 13; IV, 8. 2 Pierre, III, 1 , 2, etc.).
L'inspiration n'excluait pas certains faits qui peuvent paraître en contradiction avec elle; ainsi les recherches historiques des écrivains sacrés et leurs travaux pour arriver à la connaissance de la vérité (Luc, I, 1 -4) ; - ainsi encore :
L'expression d'une même vérité en des termes différents ; comparez Matth., XXVI, 26, 27. Luc, XXII, 19, 20 , et 1 Cor., XI, 24 , 25. - Matth., III, 17. Marc, I , 11 , et Luc , III, 22. Il faut noter aussi les citations de l'Ancien-Testament; elles sont faites quelquefois textuellement d'après les Septante, quelquefois d'après l'hébreu , quelquefois encore d'une manière indépendante de l'un et de l'autre. En général, ces citations sont plutôt conformes au sens général qu'à la lettre ;
Quelques diversités dans les récits (nous ne disons pas des contradictions) résultant naturellement des points de vue différents des auteurs ( voyez l'introduction aux Evangiles) ;
Des citations d'autres écrivains inspirés ; des emprunts quelquefois même assez considérables (Ps. CVIII et Ps. LVII, 8-12; LX, 9-14. - Gen., X et XI, et 1 Chron. I, 17. - 2 Rois, XVII, 37, et Esaïe, XXXVI , 1-22. Michée, IV. Esaïe, II, etc. Voyez encore les nombreux rapports des Chroniques avec les Rois et Samuel). Eichhorn a donné une liste de citations de ce genre;
L'emploi de documents non inspirés (Josué, X, 13. Nomb., XXI, 14. Jude, 9, 14-15) ;
Enfin, certaines particularités de style, certaines manières de raisonner, résultant de la diversité des directions intellectuelles et de l'influence de l'éducation ou de la position sociale des auteurs; nous ne citerons comme exemple que la comparaison à faire entre Ezéchiel et Esaïe pour le style, et celle de Paul et de Jean pour le raisonnement.
Notons encore que les écrivains inspirés ne comprenaient pas toujours eux-mêmes le sens exact et l'application immédiate de leurs paroles; les messages prophétiques dont ils étaient chargés leur étaient adressés dans un langage qu'approuvait l'Esprit de Dieu, mais dont la signification ne devait se développer que successivement à J'esprit de l'homme ( 1 Pierre, I, 10, 11. Dan., XII, 8. 2 Tim., III, 16. Héb., I, 1. 1 Cor., II, 12, 13). Ajoutons enfin que différents faits mentionnés dans le Nouveau-Testament ne sont pas indiqués dans l'Ancien; ainsi, la sépulture des patriarches à Sichem (Actes, VII, 15), les paroles de Moïse (Héb., XII, 21), différents faits (Héb., XI, 37), l'urne d'or (Héb., IX, 4), etc. : cf. encore Actes, VII, 22. 2 Tim., III, 8.
Le lecteur a sous les yeux tout ce que l'Ecriture nous fait connaître de cette doctrine; c'est à la théorie de les réunir et d'en expliquer les difficultés.

 

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L'inspiration divine des Saintes Écritures, même dans ses plus petites parties, est confirmée par tous chrétiens réels qui ont expérimenté sa puissance vivifiante, premièrement dans leur conversion, puis ensuite dans les conflits qui suivirent. Lorsque la Sainte Écriture maîtrisa leur conscience, les abaissa au pied de la croix, et leur donna la révélation de l'amour de Dieu; ce qui les saisit ne fut pas la Bible dans son entier, ni même un chapitre, ce fut un verset ou même un seul mot qui fut comme la pointe de l'épée dirigée par la main de Dieu. Cette influence divine, concentrée en un seul mot, saisit leur conscience par une force irrésistible qui les envahit. Ce fut qu'une seule parole mais cette "Parole était de Dieu", (Jean 1:1), et ils la reconnurent instantanément comme "l'appel du Seigneur Jésus", le Bon Berger (Jean 10:2-4,14). Seulement les élus peuvent comprendre l’appel du message de la grâce qui leur est adressé par l’apôtre Jean: «Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, et que nos mains ont touché, concernant la Parole de vie; Car la vie a été manifestée, et nous l'avons vu, et nous en rendons témoignage, et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était l'expression du Père même, manifestée à nous. Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, afin que vous ayez communion avec nous. Or, notre communion est envers le Père, comme étant lui-même le Fils, JÉSUS LE MESSIE. Et nous vous écrivons ces choses, afin que votre joie soit complète.» (1 Jean 1:1-4; Bible de Machaira)

 

Ainsi fut le témoignage du peuple de Dieu dans tous les âges. Chacun de nous a expérimenté pour lui-même l'inspiration que la Bible se réclame, sans laquelle nous ne pouvons être considérés comme Chrétien. Nous y croyons, non seulement à cause que l'Écriture l'atteste, mais parce que nous l'avons vu et que nous pouvons nous même rendre témoignage de cette expérience bénie (1 Jean 1:1-3). Or, le message que nous vous annonçons par "l'inspiration", est que le texte entier de la Sainte Écriture, le Texte Massorétique Hébreu pour l'Ancien Testament et le Texte Reçu Grec pour le Nouveau Testament, est "un Texte Vivant" dont "chaque mot respire de Dieu" dans l'original comme dans ses traductions, ayant été décrété ainsi dans le Souverain Conseil de Dieu avant même la fondation du monde, pour le salut des élus et le châtiment éternel des réprouvés qui rejettent sa Bible Authentique pour les fabulations d'une approximation moderne. Que «toute l'Écriture est insipérée» signifie littéralement que «toute l'Écriture exalte Dieu» dans son contenu et dans sa vivification des élus.

 

L'Inspiration Verbale:

Nous avons désigné l'Écriture comme étant "la Révélation Spéciale" de Dieu, une révélation où les faits et les discours vont ensemble, les mots interprétant les faits, les faits accordant aux mots toute leur substance et leur signification, la substance des mots étant imprégnée du Saint Esprit et leur signification étant prédéterminée dans un contexte prédisposé de toute éternité. Ainsi, dans le contexte scripturaire de 2 Tim. 3:16, nous signifions par "Inspiration Verbale", l'inspiration ou vivification des mots qui composent l'Écriture, et non une inspiration de pensées ou de personnes. En d’autres mots, selon le sens original que nous retrouvons dans le Grec «toute l'Écriture exalte Dieu», elle respire de la présence de Dieu et lui rend témoignage en manifestant sa gloire. Chose importante que plusieurs n'ont pas réalisés, est que le contexte immédiat de ce passage divinement pré-ordonné, ne mentionne aucunement l'inspiration des auteurs (prophètes et apôtres) qui ont rédigé les Autographes, comme prétendent plusieurs. Pour éviter tout malentendu, nous classerons le rôle des auteurs dans "la doctrine de la Rédaction" plutôt que dans celle de "l'Inspiration". C'est pourquoi avec J.T. Mueller (La Doctrine Chrétienne), nous rejetons l'affirmation de Hastings: "L'inspiration s'applique aux hommes, non aux paroles écrites", et professons avec R.W. Hiley: "Cette miraculeuse opération du Saint Esprit (l'inspiration) n'avait pas pour objet les écrivains eux-mêmes - ils n'étaient que ses instruments et devaient vite disparaître, - mais les saints livres eux-mêmes". Le Dr. David Otis Fuller est encore plus précis dans sa citation du Dr. George Sayles Bishop: "Rien n'est dit dans la Bible à propos de l'inspiration des écrivains".

 

Nous devons maintenir cette vérité essentielle face au malentendu d'appliquer l'inspiration aux "écrivains de l'Ancien et du Nouveau Testament afin qu'ils proclament et écrivent d'une manière exacte et authentique le message tel que reçu de Dieu"; ce qui aurait pour effet de nier l'inspiration directe des mots écrits pour lui substituer la fiction d'une inspiration de la personne ou d'une inspiration des pensées, contredisant la Parole de Dieu qui nous dit: "Toute l'Écriture est divinement inspirée", et non: "Tous les auteurs sont divinement inspirés".

 

Nous devons rejeter aussi comme fausse l'affirmation des apostats qui supportent les théories de Westcott et Hort pour justifier le Texte Néologique, (Doctrine Essentielles de la Bible, Tome 1, Cours de SEMBEQ), à savoir: "L'inspiration ne s'étend qu'aux documents originaux et non pas aux traductions ou aux copies. Ces manuscrits n'existent plus mais des savants ont beaucoup étudié pour déterminer l'exactitude du texte qui existe. Quoique des variations mineures surgissent, elles affectent rarement un enseignement de l'Écriture". Cet enseignement aberrant et subversif de SEMBEQ, nid de la secte Baptiste au Québec, est repris par André Lamorte, un des partisans de la critique textuelle néologique, (Problèmes des versions françaises de la Bible): "Quand nous déclarons que la Bible est la Parole de Dieu pleinement inspirée, il s'agit des originaux Hébreu et Grec, et non point des traductions... Nos versions, en effet, ne sont pas inspirées. C'est là un fait (?) dont les croyants ne peuvent sous-estimer l'importance".

 

Voici donc le point crucial de ces déclarations fallacieuses. Si seulement les "documents originaux" (les Autographes) sont inspirés, il en advient que nos versions ne le sont pas. Conséquemment, cela voudrait dire que la Bible n'a aucune valeur aujourd'hui, pire, qu'elle n'existerait même plus puisque les "documents originaux" n'existent plus, et ceux-ci sont les seuls considérés comme étant "inspirés" par le grand savoir des réprouvés. Ils ont manqué de réaliser que l'inspiration mentionnée dans 2 Tim. 3:16,17, se réfère directement au texte de l'Ancien Testament. Ce n'est que vers la moitié du premier siècle que les écrits du Nouveau Testament furent considérés au même niveau que ceux de l'Ancien. Ce qui veut dire, qu'en cette période où l'apôtre Paul écrivit ce passage, seulement des copies des Originaux de l'Ancien Testament existèrent, les Autographes ayant été détruit depuis longtemps. Ce fait indéniable n'empêcha pas l'apôtre Paul à déclarer que "Toute l'Écriture est divinement inspirée". Il est évident que Paul lui-même reconnaissait "l'inspiration" des copies des Originaux. Jésus lui-même reconnaissait l'autorité et l'inspiration des copies des Originaux qu'il citait à mainte reprise: "Vous sondez les Écritures, parce qu'en elles vous croyez avoir la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage de moi" (Jean 5:39).

 

Sûrement nos savants de la critique textuelle néologique et leurs pantins connaissent mieux que le Seigneur Jésus et l'apôtre Paul, après tout n'ont-ils pas "beaucoup étudié pour déterminer l'exactitude du texte qui existe" comme prétend Jacques Alexanian, directeur du "Séminaire Baptiste Évangélique du Québec" (SEMBEQ), nommé aussi le pape Baptiste.

 

Considérons ces paroles de Bruce Pringle, (The Word of God in English): "Il est à remarquer que les érudits bibliques professent leur foi dans l'inspiration et l'infaillibilité des Écritures uniquement dans les Autographes Originaux. Puisque les manuscrits originaux n'existent plus aujourd'hui, je laisse le lecteur déterminer par lui-même la valeur de leur confession de Foi... Celui qui croit que l'inspiration et l'infaillibilité s'appliquent uniquement aux manuscrits originaux a très peu de respect pour la Parole de Dieu comme nous l'avons aujourd'hui, car il est évident qu'il ne croit nullement qu'elle est la Parole de Dieu... Le cœur de l'affaire est simplement que l'inspiration sans la préservation n'a aucune valeur". Cette vérité fut même réalisée avant la formation du Comité de Révision en 1881 par Richard Chenevix Trench, Doyen de Westminster en 1856, (Trench on Bible Revision): «Il ne faut jamais oublier que pour la grande multitude des lecteurs, la Bible Authentique n'est pas une traduction d'un livre inspiré mais est elle-même le livre inspiré, puisque l'inspiration n'est pas limitée par les mots Hébreu et Grec du message divin qui fut communiqué premièrement aux hommes, mais se perpétue dans la traduction des mots qui représentent fidèlement et pleinement les termes originaux, et ceci, dans la mesure de leur exactitude. Conséquemment, dans la mesure où des divergences existent entre l'original et la copie, la copie est moins inspirée que l'original; en effet, selon la gravité de l'étendue des divergences, la copie n'est pas inspirée du tout.»

 

Le Dr. Trench touche le point crucial de la controverse entre la Texte Majoritaire contenu dans la grande masse (95%) des manuscrits Grecs Byzantins, les citations des Pères, et les anciennes versions, compilé et consolidé dans le Texte Reçu des Réformateurs Protestants; et le Texte Minoritaire contenu dans le petit nombre (5%) des manuscrits Grec Alexandriens, particulièrement le Vaticanus et le Sinaiticus, restauré dans la Texte Néologique des Critiques Textuels d'où nous avons les versions modernes. Or, les manuscrits Byzantins contiennent tous quelques divergences mineures, dont la majorité est de nature grammaticale. Évidemment une faute de grammaire est loin d'être une altération, une omission, au une falsification. Ces différences légères dans la famille des manuscrits Byzantins ne fournissent aucun argument contre l'inspiration perpétuelle, puisqu'elles ne doivent leur existence qu'à des fautes de grammaire. En dépit de ces divergences mineures, le texte que nous possédons aujourd'hui dans le Texte Reçu, compilé et consolidé sous la providence divine, est la Parole de Dieu dans sa pureté originale et dans son intégralité première, complètement inspiré dans le Grec comme dans ses traductions exactes et fidèles que nous trouvons dans les bibles françaises de Martin et Ostervald, ainsi que dans leurs révisions modernes dans la Bible de l’Épée et la Bible de Machaira, de même que dans la Bible anglaise de la King-James.

 

Mais tel n'est pas le cas pour la Texte Minoritaire. Il existe amplement d'évidences que les manuscrits de la famille Alexandrienne, particulièrement le Codex Vaticanus et le Codex Sinaïticus, contiennent des altérations, des omissions, et des falsifications en grand nombre. En dépit des affirmations du contraire par les réprouvés, le texte de ces manuscrits pervertis restauré dans le Texte Néologique de la Critique Textuelle, jette le doute et l'incertitude sur des doctrines essentielles de la Parole de Dieu et met en question l'authenticité de passages entiers comme Marc 16:9-20, Jean 7:53 à 8:11, 1 Jean 5:7, et plusieurs autres. Il est évident que ce texte traduit dans les versions modernes comme Segond, TOB, Darby Jérusalem, etc, n'est point la Parole de Dieu mais seulement qu'une approximation. La gravité du grand nombre de ses divergences avec le Texte Reçu nous indique que ce texte moderne n'est aucunement inspiré de Dieu, sauf dans ses lectures qui s'accordent avec le Texte Majoritaire. En ceci les apostats ont raison quand ils disent que leurs versions ne sont pas inspirées, car leurs bibles dénaturées sont une fausse représentation de la Parole de Dieu.

 

L'Inspiration Plénière:

Nous utilisons l'expression "inspiration plénière" pour nous opposer à ceux qui croient en "l'inspiration partielle" des Saintes Écritures, sélectionnant à leur gré ce qu'ils considèrent être inspiré ou non, ou quelle parole serait authentique ou non, comme nous voyons souvent chez certains pentecôtistes et charismatiques. Selon J.T. Mueller: "L'inspiration ne s'étend pas simplement à une partie de l'Écriture, par exemple à ses doctrines importantes ou à tel sujet qui, auparavant aurait été ignoré des saints auteurs, mais à la Bible tout entière (inspiration plénière). Ceci est prouvé par le verset "Toute Écriture est inspirée de Dieu", 2 Tim. 3:16. De cette affirmation, nous déduisons l'axiome: "Tout ce qui fait partie de l'Écriture Sainte est inspiré de Dieu". Ainsi, l'inspiration inclut toutes les parties de l'Écriture, qu'il s'agisse de choses qui ont été révélées spécialement aux auteurs sacrés, ou de celles qu'ils connaissaient déjà auparavant, ou encore de faits qu'ils avaient appris par l'étude et la recherche; c'est pourquoi les renseignements historiques, géographiques, archéologiques et scientifiques contenus dans l'Écriture sont aussi véritablement inspirés que le sont ses plus importantes affirmations doctrinales. Ceux qui nient cela et qui établissent des distinctions dans l'inspiration détruisent la notion même de l'inspiration scripturaire".

 

Une illustration qui semble, au premier abord, bien banale, suffira comme preuve de ce qui vient d'être dit. Plutôt que de croire dans l'inhérentie (fixe, sans erreur) et l'infaillibilité (efficacité, ne peut se tromper) des Écritures, ce qui est la conséquence de l'inspiration verbale et plénière, la grande majorité des chrétiens vont supporter les déclarations scientifiques au détriment des vérités bibliques sur la position de la Terre dans l'Univers. La théorie de l'astronome polonais, Nicolas Copernic, qui place le soleil au centre de notre système solaire, contrairement à ce que dit l'Écriture qui place la Terre au centre de l'Univers (Gen. l:10, 14-18; Es. 66:1; Mat. 5:35), est plus véridique pour le chrétien moderne illuminé par les raisonnements scientifiques, que la Révélation biblique qui demande notre foi absolue. Sur ce point, le Dr. Hills, (The King James Version Defended), nous fait remarquer: "En 1917, il fut découvert que la cosmologie héliocentrique est inexacte. Le soleil ne détient plus une position centrale... Son rôle primaire est de nourrir la Terre et les hommes que Dieu a créé de ses rayons. Et ceci est ce que la Bible a toujours enseigné (Gen. l:14-18) et ce que Jésus enseigne (Mat. 5:45)... La théorie de relativité d'Einstein est contraire aux faits... Le point de vue réel de l'Univers est celui qui fut proposé par Tycho Brahe (1546-1601). Il enseigna que la Terre tourne sur son axe, et que le soleil, la lune et les planètes tournent autour de la Terre. Cette hypothèse s'accorde remarquablement avec l'information biblique; et selon les mathématiciens Chrétiens, J.N. Hanson et W. van der Kemp, elle est mathématiquement seine... Nous voyons ainsi que, malgré les merveilles de la science moderne, son histoire fait preuve d'apostasie et de rébellion contre Dieu". Néanmoins, sans rejeter la notion de Tycho Brahe que «la Terre tourne sur son axe», la définition du mot «terre» en Hébreu ou «erets», signifie littéralement «stable», c'est-à-dire «sans motion», ce qui veut dire exactement ce que le terme signifie, à savoir que la Terre est stable, elle ne tourne pas sur son axe; elle est suspendue dans le vide par la puissance de Dieu. La Terre n’est pas une planète, un astre errant, elle est fixe et le centre de l’Univers. En fait, la N.A.S.A. qui envoie des engins dans l’espace fait ses calculs sur la base d’une Terre stable (sans motion), autrement ils ne pourraient arriver à leurs buts. Mais de telles choses sont gardées secrètes du peuple commun (Voir: Civilisations sur Mars).

 

"Une guerre affreuse rage présentement dans le milieu évangélique sur l'infaillibilité de la Bible", nous dit Harold Lindsell, (The Battle for the Bible), «et il serait périlleux pour nous de l'ignorer. Il est nécessaire d'y faire face. Refusé de parler serait pire que de la lâcheté, se serait péché contre Dieu, [de la trahison]. Il vient un temps où le Chrétien ne peut plus garder le silence... Depuis un certain temps, le Christianisme Évangélique fut infiltré par des gens qui ne croient pas que la Bible est sans erreur".

 

Ne nous faisons pas d'illusions, nous sommes présentement, en 2013, dans l'un des chapitres les plus tristes de l'histoire du Christianisme Biblique. "Celui qui repousse l'inspiration de la Bible", nous dit J.T. Mueller, "sape le fondement de la foi chrétienne et encourt la condamnation de Dieu (Mat. 11:25). En dernière analyse, toutes les objections à la doctrine de l'inspiration de la Bible trouvent leur origine dans le cœur incrédule de l'homme charnel (Rom. 8:7; 1 Cor. 2:14)".

 

L'Inspiration Perpétuelle ou Permanente:

Nous avons déjà démontré que "l'inspiration perpétuelle ou permanente" est en conjonction avec la transmission du Texte Authentique, ses copies, et ses traductions fidèles. Cette doctrine, trop longtemps négligée, suggère une activité continuelle de la part du Saint Esprit dans la préservation providentielle du texte intégral de la Parole de Dieu. Sans cette activité salutaire du Saint-Esprit qui imprègne chaque mot dans la Bible, son texte serait "une lettre morte" plutôt qu'une "Parole Vivante". En Grec, le mot "inspiré" est "Théopneustos" et signifie "souffle de Dieu" ou "respire de Dieu". Le Dictionnaire Grec-Frangais de J. Planche, 1836, nous indique que ce mot signifie par extension "Vivre de Dieu" au "exhaler l'odeur de Dieu", ou encore «l’exhalter», lui rendre témoignage. Nous obtenons ainsi l'axiome que "Toute l'Écriture respire de Dieu", qu'elle dégage une odeur de mort pour les réprouvés et une odeur de vie pour les élus. A strictement parler, l'assurance de la préservation du texte de la Parole de Dieu, réside dans le fait que l'inspiration est perpétuelle dans la famille du Texte Byzantin, nommé aussi Texte Traditionnel et Texte Reçu; mais qu'elle est rétrograde dans la famille des textes Alexandriens du Codex Vaticanus et Sinaiticus d'où nous avons le Texte Néologique de la Critique Textuelle et les versions modernes dénaturées. Cette doctrine ne trouve guère de faveur chez les apostats, mais elle est grandement respectée par tous les vrais Chrétiens, si peu qu'ils sont.

 

Le résultat pratique de l'acceptation de cette doctrine scripturaire qui unit indissolublement le Saint Esprit à l'Écriture Sainte, est la soumission de toute pensée à la Parole de Dieu écrite (2 Cor.10:5). Comme nous dit J.T. Mueller: "Quiconque n'accepte pas sans réserve la doctrine scripturaire qui unit indissolublement le Saint Esprit à l'Écriture Sainte, ne peut considérer ce précieux livre de Dieu comme la seule source et la seule règle de la foi... or, la foi est engendré par le Saint Esprit au moyen de la Parole de Dieu, tandis que la foi ou assurance humaine est fondée sur des arguments ou des déductions de la raison... Les conséquences du rejet de l'inspiration de la Bible (Authentique) s'étendent très loin; on peut même dire que le Christianisme est fondé sur cette doctrine et qu'il s'écroule avec elle; car dès qu'il n'y a plus d'Écriture Sainte inspirée, il n'y a plus non plus de doctrine divine. Tous ceux qui nient l'inspiration de la Bible (Authentique)... n'ont aucune possibilité de jamais connaître la vérité de Dieu".

 

La Rédaction des Originaux:

Puisque le terme "inspiration" s'applique uniquement à la Révélation écrite, on ne peut parler d'une inspiration des auteurs sacrés mais plutôt d'une "impulsion divine", d'un appel efficace et irrésistible de Dieu qui les conduisit et les poussa à écrire sous la tutelle du Saint Esprit (Jer. 36:27,28; Jean 16:12,13; 2 Pi. 1:20,21).

 

"Sachez tout d'abord ceci, que nulle prophétie de l'Écriture ne vient d'une interprétation particulière. Car la prophétie n’à point été apportée autrefois par la volonté humaine; mais les saints hommes de Dieu, étant poussés par le Saint Esprit, ont parlé" (2 Pi. 1:20,21).

 

Or, le mot "poussés" dans ce passage provient du Grec "Phéromenoi" et signifie "engendrer, diriger, désigner, assurer, et entraîner''. Ceci nous indique que les auteurs sacrés furent désignés ou "élus" pour leur tâche particulière, qu'ils se soumirent volontairement et joyeusement à l'appel efficace de la grâce irrésistible qui les entraînait et les dirigeait, qu'ils furent assuré de transmettre le message précis et complet de la Révélation par écrit dans des mots imprégnés du Saint-Esprit. Cette "impulsion" était l'acte particulier par lequel, surnaturellement, Dieu communiquait à l'intelligence de ceux qui écrivaient, non seulement la signification précise de tout ce qu'ils devaient écrire, mais aussi les termes précis eux-mêmes et tous les concepts qu'ils devaient exprimer. Par ce même acte Dieu déterminait en eux la volonté d'écrire les paroles vivantes qu'il avait désignées de toute éternité dans un contexte prédéterminé. Cette impulsion implique nécessairement une révélation et une communication divine réelle de tous les mots qui constituent la Parole de Dieu écrite. Ainsi le Saint Esprit dirigeait, guidait, et gouvernait les prophètes et les apôtres; mais, comme nous dit J.T. Mueller, «il est contraire à l'Écriture d'identifier cette assistance spirituelle avec l'acte divin de l'inspiration.» En d'autres termes, les Saintes Écritures ont été rédigées non parce que des hommes en manifestaient le désir, mais parce que Dieu le voulait. L'inspiration implique donc préalablement l'instigation divine ou l'impulsion particulière de la volonté d'écrire, tout autant que l'illumination par laquelle l'esprit de l'auteur sacré était pleinement éclairé".

 

Contre cette doctrine merveilleuse de la Rédaction et de l'Inspiration, la Critique Textuelle négative et contradictoire nous propose des différentes sources mythiques de rédaction avec des auteurs et des documents fictifs. Cette science qui s'imagine la plus infaillible entre toutes, place ses fabulations théoriques avant la Parole de Dieu afin que la raison humaine puisse dominer sur la Bible Authentique. Quel est le but de cette science, si ce n'est de détruire l'authenticité de la Parole de Dieu, d'annuler son autorité, et de renverser son inspiration. On a plus à se demander pourquoi le Christianisme moderne se trouve dans un si piètre état.

 

La Préservation Providentielle:

Le miracle de la rédaction des Textes Originaux assure conséquemment leur préservation, non la préservation des manuscrits originaux écrits de la main des prophètes et des apôtres, mais de leur Texte Sacré qui fut copié et traduit à travers les âges. Il est entièrement impossible que Dieu abandonna sa Révélation écrite aux caprices des hommes et à un destin incertain après qu'elle fut rédigée. Comme le Saint Esprit avait dirigé et guidé les auteurs sacrés, il fit de même pour diriger et guider les copistes dans leurs transcriptions des Originaux, et veilla même sur leurs traductions. Ainsi nous dit A.R. Kayayan, directeur de "Perspectives Réformées", (Révélation et Connaissance du Salut): "Nous ne pouvons pas concevoir un Dieu qui, ayant achevé son œuvre, s'en désintéresserait définitivement. Dieu continu à agir dans le monde pour préserver son œuvre. Cette action divine s'appelle la Providence". Nous avons cette promesse du Dieu Tout-Puissant qui est la source même de sa Parole Vivante: "...Les paroles que je vous dis sont esprit et vie"; "Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point"; "... il n'est pas possible que la Parole de Dieu soit anéantie" (Jean 6:63; Mat. 24:35; Rom. 9:6).

 

Dieu serait-il menteur, ne serait-il pas capable de préserver l'intégralité et la pureté de sa Parole perpétuellement inspirée, comme prétendent les apostats de la Critique Textuelle Néologique de Westcott et Hort ? Loin de là ! Avons-nous réellement besoin de tels gens, qui ne sont même pas chrétiens, pour nous dire qu’elle est la Parole de Dieu que nous devons croire, surtout du fait que le salut de notre âme en dépend ? "Car quoi! si quelques-uns d'entre eux n'ont pas cru, leur incrédulité anéantira-t-elle la fidélité de Dieu? Nullement. Mais que Dieu soit reconnu véritable, et tout homme menteur" (Rom. 3:2,3; Version Ostervald, édition 1885).

 

La Préservation Providentielle est donc l'œuvre continue de Dieu par laquelle il maintient sa Parole pure et intégrale à travers les siècles. Il coopéra avec les copistes et les traducteurs de son Texte Authentique et les aida dans leurs transcriptions et leurs traductions, tout en acceptant leurs faiblesses et la flexibilité du langage humain dans ses différentes formes d'expressions. La Préservation Providentielle des Écritures implique donc qu'il existe des causes secondaires: fautes de grammaire ou indiscrétions des copistes et des traducteurs, dus à la méthode d'écriture primitive qui ne permettait pas une lecture facile des lignes ou des mots; mais ces causes secondaires n'agissent pas indépendamment de Dieu qui est Souverain sur toutes choses. Il stimula les copistes et les traducteurs à l'action, les accompagnants dans leurs tâches et rendant leur travail efficace. Toutefois, nous devons nous garder de faire de cette coopération, une occasion pour faire de Dieu le responsable du mal de certains hommes iniques qui falsifièrent sa Parole Vivante, en altérant et en retranchant des mots et des passages au complet dans certains manuscrits comme le Codex Vaticanus et le Codex Sinaiticus. Mais Dieu contrôle toute chose, et fit que les évidences des manuscrits qui portent son Texte Authentique dans la famille Byzantine, surmontent le nombre minime des manuscrits corrompus de la famille Alexandrienne.

 

Pour Dieu, rien n'est impossible, surtout en ce qui concerne la transcription, la traduction, et la transmission de sa Parole Vivante. Il est le Dieu Tout-Puissant qui veille jalousement sur elle, et malheur à ceux qui veulent la disséquer, la diluer, au la polluer. Dieu, qui nous a donné le Texte Authentique de sa Parole Vivante dans les versions de Martin et Ostervald, l'a aussi préservé jusqu'au temps présent et la préservera jusqu'à la fin des temps. Vraie que la traduction d’un mot peut porter toute une gamme de significations ou synonymes dépendamment du contexte, et que le traducteur va choisir le sens d’un terme d’après son formatage religieux, mais cela ne fait simplement qu'indiquer la nécessité d’y faire des révisions régulières par ceux que Dieu a délivré de cette intoxication. Toutefois nous ne sommes pas dans l’ignorance pour savoir que des hommes de tel calibre sont la perle rare, et nous espérons que Dieu s’en est réservé au moins un pour la fin des temps. Toutefois, sans hésitation, nous déclarons que ces versions sont la Parole de Dieu pure et intégrale, qu'elles sont préservées providentiellement, et qu'elles sont complètement inspirées; et cela au détriment de la Critiques Textuelle avec ses émendations conjecturales, ses probabilités de transcription, et ses gonflements textuels, toutes issues de l'imagination mythomane des réprouvés. A toutes les mythologies forgées par les partisans de la Critique Textuelle Néologique qui ne communiquent que le néant, et à la cacophonie de leurs discours de désinformation dans le labyrinthe du message déformé des versions modernes contaminées, la Bible Authentique proclame encore un message salutaire et vivant comme "une lumière qui brille dans les ténèbres".

 

"Lux lucet in tenebris"

«Une lumière qui brille dans les ténèbres»

 

 


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