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Le président Jacques Chirac a-t-il nommé des
membres de l’Opus Dei au gouvernement de M.
Alain Juppé ? La question peut paraître
saugrenue, sachant le peu d’attrait du fondateur
du RPR pour la «chose cléricale», mais la
composition du gouvernement devait satisfaire
les nombreuses composantes de la droite
française qui avaient soutenu la candidature du
maire de Paris, dont le puissant lobby catholique
conservateur. Si on a souligné la proportion
relativement élevée de femmes dans ce cabinet -
douze ministres ou secrétaires d’État sur
quarante-deux membres -, on a moins relevé la
coloration bien-pensante de ces ministres.
Mme Colette Codaccioni, ministre de la solidarité
entre les générations, mère de cinq enfants et
ancienne sage-femme, se définit comme
«chrétienne et pour l’éducation à la vie»; Mme
Elisabeth Dufourcq, secrétaire d’État à la
recherche, est l’auteur d’une thèse sur les
congrégations religieuses féminines, dont elle a
tiré un livre intitulé Les Aventurières de Dieu;
Mme Anne-Marie Idrac, secrétaire d’État aux