Marie se demanda ce que voulait dire Siméon. Quel
mystérieux destin serait celui de son cher petit enfant ?
Comment pourrait-il être la cause de la chute et du
relèvement de plusieurs ? Et qu'est-ce que c'était que cette
épée qui transpercerait son âme de mère ? Son enfant
n'était-il pas destiné à devenir le roi d'Israël ? Comment
alors pourrait-il y avoir de la souffrance ? Un jour, elle
comprendrait... Elle eut à peine le temps de penser aux
étranges paroles prononcées par Siméon, qu'une femme
âgée se précipita vers eux. Elle s'appelait Anne, et elle était
prophétesse. Elle avait quatre-vingt quatre ans.
«Elle ne
quittait pas le temple, et elle servait Dieu nuit et jour dans
le jeûne et la prière.» (Luc 2:36,37)
. Très émue, elle
regarda Marie et son nouveau-né. Par la puissance de
l'Esprit de Dieu elle reconnut le Messie. Avec
enthousiasme, Anne
«louait Dieu et elle parlait de Jésus à
tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem» (Luc
2:38)
. Or les enfants de la promesse attendaient la
délivrance de leurs péchés, mais les enfants de l'Israël
charnel attendaient la délivrance de la nation d'entre les
mains des armées de Rome. On s'imagine que les
personnes présentes dans le temple entendirent ce que dit
Anne et s'approchèrent pour voir ce qui se passait.
Certaines la crurent, d'autres doutèrent; la plupart dirent
simplement: «Quel beau petit enfant !» et passèrent leur
chemin sans y penser davantage. Mais pour Marie, les
paroles de Siméon et d'Anne signifiaient beaucoup. Elle
était de plus en plus persuadée que son enfant était
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