ISRAËL EST L'ÉGLISE

 

par Jean leDuc

 

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L'ISRAËL DE LA PROMESSE

 

L’ÉGLISE ET L'ISRAËL SPIRITUEL

 

LE VÉRITABLE ISRAËL AUJOURD'HUI

 

L'ARRIVÉE DU FILS DE LA PROMESSE

 

LE SIONISME PRÉTENDUMENT CHRÉTIEN

 

LA SUPRÉMATIE D'UNE VISION RELIGIEUSE

 

LA LÉGITIMITÉ HISTORIQUE ET BIBLIQUE D'ISRAËL

 

L'ALLIANCE CONDITIONNELLE ET INCONDITIONNELLE

 

JÉSUS REFUSE LE ROYAUME JUIF DES SIONISTES

 

LA RÉALITÉ ACTUELLE DE LA JÉRUSALEM CÉLESTE

 


 

L'ISRAËL DE LA PROMESSE

On constate dans les Saintes-Écritures que Dieu fit un certain nombre de promesses à Abraham, et l'on croit généralement que ces promesses ont déjà été tenues ou sont périmées. Il est un fait que Dieu bénit Abraham, et que toutes les nations ont été bénies grâce au Christ (Genèse 12:1-3, Galates 3:16). Conscients du fait que Dieu agit à présent par l'intermédiaire de Son Église, beaucoup de croyants pensent que l'Église remplace à présent Israël, tandis que pour d'autres Israël demeure le peuple de Dieu et la loi serait ainsi encore active pour la sanctification du chrétien. Toutefois, comme nous allons voir dans ce document, aucune de ces deux notions n'est véritablement scripturaire, les deux sont dans l'erreur d'une duplicité tellement bien élaborée qu'elle en a séduit un très grand nombre. Selon la «théologie de substitution» qui supporte le premier principe – les prophéties bibliques relatives à Israël s'appliqueraient dorénavant à l'Église. De ce fait, on part du principe que l'identité des descendants physiques de l'ancien Israël n'a guère plus d'importance, ce qui est une réalité incontestable. Mais l'Église de Dieu a-t-elle réellement remplacée l'ancienne nation d'Israël ? Non, absolument pas ! La descendance physique de l'ancien Israël détient-elle encore dans nos temps modernes de l'importance au niveau des prophéties ? Non, les prophéties ont tous été accomplies en Christ et cela sans exception ! La nation d'Israël, ancienne comme moderne, est-elle le peuple de Dieu ? Non, et cela va en surprendre beaucoup ! Les prophéties s'appliquent-elles maintenant à l'Église ? Oui, en fait elles se sont toujours appliquées à elle du fait que l'Église trouve sa source dans l'Ancienne Alliance. Évidemment que cela demande des explications, suffit de dire pour le moment que l'Église elle-même était déjà dans Israël depuis la promesse faite à Abraham, elle est retrouvée sous la désignation hébraïque du terme «QaHaL» (Kahal) qui en Grec devient «Ekklésia» (un appel, une convocation, mais strictement dans un but de rassemblement du peuple pour recevoir des ordres ou instructions: Exode 32.1 Exode 35.1 Lévitique 8.3 Lévitique 8.4 Nombres 1.18 Nombres 8.9 Nombres 10.7 Nombres 16.3 Nombres 16.19 Nombres 16.42 Nombres 20.2 Nombres 20.8 Nombres 20.10 Deutéronome 4.10 Deutéronome 31.12 Deutéronome 31.28 Josué 18.1 Josué 22.12 Juges 20.1 2 Samuel 20.14 1 Rois 8.1 1 Rois 8.2 1 Rois 12.21 1 Chroniques 13.5 1 Chroniques 15.3 1 Chroniques 28.1 2 Chroniques 5.2 2 Chroniques 5.3 2 Chroniques 11.1 2 Chroniques 20.26 Esther 8.11 Esther 9.2 Esther 9.15 Esther 9.16 Esther 9.18 Job 11.10 Jérémie 26.9 Ezéchiel 38.7 Ezéchiel 38.13). Toutefois sous la grâce de la Nouvelle Alliance dans le sang de Christ, la signification de «ekklésia» dans le Grec est beaucoup plus précise, elle se rapporte dans son sens primaire de «appelé hors de», non à une convocation pour un rassemblement qui était un principe de la loi, mais d'une convocation à sortir d'un état d'être vers un autre. Il s'agit proprement d'une convocation à la délivrance de l'état de péché à une disposition meilleure, celle de l'état d'une nouvelle vie, c'est à dire d'une «convocation à renaître» qui est le sens réel du mot «église». Ce que nous avançons va s'éclaircir davantage à mesure que nous progressons dans notre sujet.

 

Lorsque l'Église du Nouveau Testament fut fondée, le jour de la Pentecôte, en l'an 31 de notre ère, la plupart des personnes présentes étaient des juifs ou des prosélytes souhaitant devenir des juifs (Actes 2:5-10). Le moment venu, Dieu fit comprendre à l'apôtre Pierre et à l'Église du Nouveau Testament qu'Il appelait aussi dans Son Église des païens – des personnes de souche non israélite (Actes 10 et 11). L'Éternel révéla à l'Église que la circoncision – signe de la relation entre Israël et Dieu sous l'Ancienne Alliance – n'était plus exigée des païens, ou «gentils» convertis (Actes 15). La circoncision qui comptait dorénavant, sous la Nouvelle Alliance, étant celle du cœur; autrement dit, le retranchement de l'ancienne vie pour une vie nouvelle obtenue dans le sacrifice de la croix. Expliquant ce changement, Paul écrivit: «Le juif, ce n’est pas celui qui en a les apparences; et la circoncision, ce n’est pas celle qui est visible dans la chair. Mais le juif, c’est celui qui l’est intérieurement; et la circoncision, c’est celle du cœur, selon l’Esprit et non selon la lettre. La louange de ce juif ne vient pas des hommes, mais de Dieu» (Romains 2:28-29). Clairement, selon l'apôtre Paul, celui qui est donné la foi en Christ devient «un juif spirituel», indiquant qu'au niveau de la grâce du salut la nationalité charnelle est sans importance, elle n'est d'aucune valeur aux yeux de Dieu, elle est sans puissance et sans suffisance pour le salut de l'âme. En d'autres mots être juif au niveau national ne fait pas un élu pour autant, ce n'est que le juif spirituel qui est élu et qui obtient le salut. Ainsi la notion populaire que la nation d'Israël soit le peuple élu de Dieu est un faux concept, ce n'est pas l'Israël selon la chair qui est le peuple élu mais l'Israël spirituel, c'est à dire l'Église qui est le Corps de Christ, la communauté ou corporation du Messie, «la Jérusalem céleste, l'assemblée des convoqués à renaître, des premiers-nés inscrits dans les cieux» (Hébreux 12:22,23). Les obstacles spirituels qui avaient séparé les juifs des païens étaient dorénavant éliminés dans l'Église par le sacrifice de la croix. Paul précise en effet: «Il n’y a plus ni juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ» (Galates 3:28). Les païens et les juifs étant dorénavant unis pour former un nouveau peuple, une nouvelle nation, l'Église, et Paul appelle cette fraternité des croyants «l’Israël de Dieu» (Galates 6:16). Il ne s'agit donc pas de l'Israël national qui est selon la chair et non selon l'Esprit. Des millions et des millions de gens qui se disent chrétiens se trompent dans leur reconnaissance d'Israël comme étant le peuple de Dieu. Si l'Israël selon la chair n'est pas le peuple de Dieu il est donc conséquemment le peuple de Satan, et tous ces supposés chrétiens supportent le Diable, le père du mensonge (Jean 8:44), le fondateur de la duplicité et producteur de la contrefaçon qui a séduit de grandes multitudes depuis de nombreuses générations.

 

L’Église est venue d'Israël, de l’Israël véritable, c'est à dire des enfants de la promesse qui étaient au sein du peuple hébraïque et pour qui la promesse du Messie était encore à venir dans la manifestation dans la chair du Seigneur Jésus. Ceux-ci et seulement eux avaient été donné la foi dans l'accomplissement de la promesse, tandis que le reste du peuple demeurait dans la rébellion et l'aveuglement (Romains 11:7,8). Ce n'était pas tout le peuple qui était élu, mais seulement le peuple des enfants de la promesse qui l'était ou comme l'apôtre Paul le dit dans Romains 9:6-8 (Bible de Machaira):

6 Ce n'est pas que la Parole de L’ESPRIT DES VIVANTS a été sans effet; car tous ceux qui descendent d'Israël*, ne sont pas Israël; No. 23. 19; Jn. 8. 39; Ro. 2. 28; Ro. 3. 3; 2 Ti. 2. 13; *Israel signifie littéralement «persévérer avec L’ESPRIT DES VIVANTS» et il est évident que tous ne persévèrent pas, ce qui indique qu’il y a un vrai Israël et un faux Israël.

7 Et pour être la semence d'Abraham, ils ne sont pas tous ses enfants; mais il est dit: En Isaac ta semence sera appelée; Ge. 21. 12; Ga. 3. 29; Ga. 4. 23; Hé. 11. 18;

8 C'est-à-dire, que ce ne sont pas les enfants de la chair d'Israël qui sont enfants de L’ESPRIT DES VIVANTS; mais que ce sont les enfants de la promesse faite à Abraham qui sont réputés être la semence authentique.

 

Les enfants de la promesse sont les élus de l'Ancienne et Nouvelle Alliance qui forment le Corps de Christ, c'est à dire «l'Église» ou convocation à renaître qui est adressée seulement à ceux qui ont été prédestinés à y participer depuis avant la fondation du monde. L'Église est donc l'Israël spirituel, la nation de Dieu composée d'un peuple spécifique appelé d'entre tous genres d'hommes, d'une nouvelle race céleste et éternelle créée à l'image de Christ, ce qui est l'accomplissement du dessein original de Dieu lorsqu'il dit: «Créons l'homme à notre image...» (Genèse 1:26,27). L'Église existait donc au sein du peuple d'Israël avant la venue de Christ, tout comme elle existe après la venue de Christ dans les nations de la terre dans lesquelles se trouvent les différents élus qui la composent. En fait l'Église existe depuis avant la fondation du monde et existera éternellement puisque la renaissance qui en est l'essence est le renoncement de Dieu en action qui s'est résigné pour elle dans un mouvement perpétuel d'épanouissement de sa gloire. En d'autres mots, l'Église est purement spirituelle et n'est pas de ce monde quoiqu'elle se trouve en ce monde dans le cœur de tous les élus en qui la Sainte Présence de Christ habite. Les élus de l'Ancienne Alliance vivaient par la foi dans l'espérance de la promesse à venir, tandis que les élus de la Nouvelle Alliance vivent par la foi dans l'accomplissement de la promesse, et les deux forment un seul peuple par la puissance du sacrifice de la croix, comme nous voyons dans Éphésiens 2:8-22 (Bible de Machaira):

8 Car par grâce vous êtes sauvés à cause de la certitude de Christ; et cela est l'offrande de L’ESPRIT DES VIVANTS et donc pas de vous même; Mt. 16. 17; Ép. 1. 19;

9 Ce n'est point par vos actions, afin que personne ne s'en vante. Ro. 3. 27; Col. 1. 29;

10 Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour les tâches convenables, que L’ESPRIT DES VIVANTS a préparées d'avance, afin que nous y marchions. 2 Co. 5. 17; Ép. 1. 4; Ép. 4. 24; Tit. 2. 14;

11 C'est pourquoi, souvenez-vous que vous, qui étiez autrefois Gentils en la chair, et qui étiez appelés incirconcis par ceux qu'on appelle circoncis dans la chair par la main de l'homme,

12 Vous étiez en ce temps-là sans Christ, séparés de la république d'Israël, étrangers par rapport aux alliances de la promesse, n'ayant point d'espérance, et sans L’ESPRIT DES VIVANTS dans cette disposition. Ro. 9. 4;

13 Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez autrefois éloignés, vous êtes rapprochés par le sang de Christ.

14 Car c'est lui qui est notre paix, lui qui des deux peuples n'en a fait qu'un, en abattant le mur central de la séparation entre nous; És. 9. 6; Mi. 5. 5; Jn. 16. 33; Ac. 10. 36; Ro. 5. 1; Col. 1. 20;

15 Ayant détruit en sa chair l'hostilité, la loi des préceptes, laquelle consistait en ordonnances obligatoires; afin qu'il formât en lui-même des deux un seul homme nouveau, après avoir fait la paix;

16 Et qu'en détruisant lui-même l'hostilité, il réconciliât avec L’ESPRIT DES VIVANTS, par la croix, les uns et les autres en un seul Corps.

17 Et il est venu annoncer la paix, à vous qui étiez loin, et à ceux qui étaient près; És. 57. 19; Ép. 3. 12;

18 Car par lui nous avons, les uns et les autres, accès auprès du Père, dans un même Esprit. Jn. 10. 9; Jn. 14. 6; Ro. 5. 2; Ép. 3. 12; Hé. 10. 19;

19 Ainsi, vous n'êtes plus ni des inconnus, ni des étrangers, mais concitoyens des Saints, et de la famille de L’ESPRIT DES VIVANTS; Ga. 6. 10;

20 Étant édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, dont Jésus-Christ est la pierre angulaire, És. 28. 16; Mt. 16. 18; 1 Co. 3. 9-10; 1 Co. 3. 10; 1 Pi. 2. 4; Ap. 21. 14;

21 En qui tout l'édifice, bien coordonné, s'élève pour être un temple saint au Souverain, 1 Co. 6. 19; 2 Co. 6. 16; Ép. 4. 16;

22 En qui aussi vous êtes édifiés ensemble, pour être l'habitation de L’ESPRIT DES VIVANTS par sa Sainte Présence.

 

Jésus, au début de son ministère, a choisi douze disciples. Les commentateurs s’accordent pour y voir un acte symbolique dont le sens est évident: le Messie rassemble autour de lui les représentants du peuple de Dieu renouvelé dans son décret d'élection. Le choix de douze hommes, correspondant aux élus dans les douze tribus, et ces douze envoyés symbolisent la communauté du salut qui suivra par après, tous étant unis dans le sacrifice de la croix et dans la gloire à venir du Nouvel Homme. Ce rapport entre Israël et les apôtres est confirmé par Matthieu 19.28 où Jésus, approuvant les sacrifices auxquels consentent ses disciples, dit ceci: «Je vous dis en vérité, à vous qui m'avez suivi, dans la régénération, lorsque le Fils, l'expression humaine, sera assis sur le trône de sa gloire, vous aussi serez assis sur douze trônes, jugeant les douze tribus d'Israël.» La référence est à Daniel 7:13,14 (Bible de Machaira) où le prophète reçoit cette vision:

13 Je regardais, dans ces visions de la nuit, et je vis comme LE CRÉATEUR DE L'HOMME qui venait sur les nuées des cieux, ainsi l’Ancien des jours s’exalta lui-même dans son approche. *de l’Araméen bar et de l’Hébreu ben, un fils, un constructeur, un créateur.

14 Et on lui donna la domination, la gloire et le règne, et tous les peuples, nations et langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle qui ne passera point, et son règne ne sera point détruit. Da. 2. 44; Lu. 1. 33;

 

Au terme de cette vision, Dieu rend justice aux «saints du Très-Haut» et leur accorde le royaume (v.22 et 27). Or, par «un transfert remarquable des images», ce n’est plus Israël, mais les disciples, enfants de la promesse, qui jugeront les nations. Associés au Fils de l’homme, les douze accèdent au statut réservé au peuple de Dieu (cf. Matthieu 19:29-30) avec tous ceux qui sont appelés ou convoqués à renaître par cette même promesse à la gloire d'une vie éternelle en Jésus-Christ. La Parole de Dieu nous indique que cette perspective s’élargit ailleurs jusqu’à inclure tous ceux qui sont donnés par la puissance du Saint-Esprit de reconnaître l’autorité messianique de Jésus comme étant la souveraineté absolue du Dieu Tout-Puissant. En effet, si les membres du peuple d’Israël constitue «les fils du royaume de David et Salomon», comme héritiers «de droit», ils se trouveront exclus du Royaume de Dieu qui consiste en l'habitation de la Sainte Présence dans le cœur des élus, tandis que «plusieurs viendront de l’Orient et de l’Occident, et se mettront à table avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le royaume des cieux» (Matthieu 8.11-12). A cause de l’incrédulité, de sa défiance à la promesse, l’héritage d’Israël accordé aux enfants de la promesse au sein de son peuple, passera à d’autres d'entre les diverses nations de la terre qui ne sont pas de l'Israël charnel mais de l'Israël spirituel afin de former un seul peuple.

 

La parabole des vignerons ne laisse planer aucune ambiguïté à ce sujet: ceux à qui «le maître de maison» a confié «sa vigne» (Matthieu 21:33) ont rejeté le «fils du maître», l’«héritier» (v.37-39); le statut et les privilèges des «vignerons» seront donc transférés à un autre peuple: «C'est pourquoi je vous dis que le Royaume de L’ESPRIT DES VIVANTS vous sera enlevée, et qu'il sera donné à une nation qui en rendra les fruits.» (v.43). Cet «autre peuple» désigne les enfants de la promesse qui se trouvent hors de l'Israël charnel et national, c'est à dire les Gentils ou non-juifs, les païens des différentes ethnicités de la terre qui sont appelés à faire partie de la Nation Suprême de l'Israël spirituel qui existe depuis le début des temps et même avant, l'Église de Jésus-Christ. Tout cela se confirme au regard des titres par lesquels Jésus désigne les siens. Ceux-ci constituent le troupeau à qui est confié le royaume (Luc 12:32), comme l'affirme le Seigneur Jésus: «Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite: Venez, vous qui êtes bénis de mon Père, possédez en héritage le royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde» (Matthieu 25:34). L’image vient, une fois de plus, de l’Ancien Testament, où Israël – et plus précisément de l’Israël spirituel du temps de la fin – est comparé à un troupeau dont Dieu lui-même, dans la personne du Messie, sera le Berger: «J’établirai sur eux un seul berger, qui les fera paître, mon serviteur David; il les fera paître, il sera leur berger (…). Je conclurai avec eux une alliance de paix (…).» (Ézéchiel 34.22-31). Or, dit Jésus, ce statut de troupeau et, par conséquent, cette alliance aussi échoiront désormais en partage à ceux qui se rassemblent autour de lui, car appelé du Père qui est en lui et dont il est l'image visible et corporel. Ce sont eux «les pauvres» (Luc 4:18; Matthieu 5:3-6, 11.5), ceux qui se distinguent par leur résignation à la vérité comme les vrais membres du peuple de Dieu, bénéficiaires des promesses du salut.

 

Cette profonde continuité avec le peuple de l’Ancien Testament, mais qui passe désormais par Jésus de Nazareth, trouve son expression la plus claire dans la chambre haute. En effet, c’est en Christ – en son corps livré et son sang versé – que l’alliance sera enfin renouvelée. L’évangile de Luc précise qu’il s’agit bien de la «nouvelle alliance», annoncée par le prophète Jérémie, et la description qu’en fait Jésus le confirme: cette alliance procurera, de façon définitive, «le pardon des péchés» (Matthieu 26:28), elle s’associe intimement avec l’établissement du royaume. Or, cette alliance «en faveur des nombreux», alliance qui était destinée à «la maison d’Israël et la maison de Juda» (Jérémie 31:31), sera pour tous ceux qui s’approprient – comme l’on s’approprie le pain et le vin offerts dans le repas – les bienfaits de la croix. Elle est pour ceux à qui Jésus dit: «Prenez, mangez, ceci est mon corps, prenez, buvez, ceci est mon sang.». Il s'agit en effet de l'alliance mentionnée aussi par le prophète Daniel dans la conclusion de sa vision des 70 semaines: «Le Christ confirmera l'alliance en son sang avec plusieurs pendant une semaine; et à la moitié de la soixante-dixième semaine, il fera cesser le sacrifice et l'offrande par le sien; et pour le comble de l'étendue de leurs abominations, il causera la désolation, même jusqu'à l'anéantissement; et ceci déterminé, sera répandu sur les destitués.» (Daniel 9:27; Bible de Machaira). Mentionnons que ce passage de Daniel 9:27 est déformé par la grande majorité des évangéliques pour l'attribué à une alliance faite par l'Antichrist (Satan), avec la nation de l'Israël moderne vers la fin des temps, hérésie engendrée par le prémillénarisme dispensationnaliste de Darby et Scofield qui ont inventé une parenthèse du temps de l'Église afin de laisser place à un Israël charnel devenu l'idole d'un christianisme contrefait. Ceux qui soutiennent cette abomination monstrueuse attribuent l'alliance du sacrifice de la croix à Satan plutôt qu'à Christ, et cela est la triste réalité d'un peuple nombreux exclu de la grâce et destiné à la perdition éternelle.

 

Pour Jésus, ses disciples, enfants de la promesse, héritent donc des privilèges réservés au peuple de Dieu. Ils constituent l’Israël spirituel, «l’Israël selon la promesse», pourrait-on dire. Si lui-même est le véritable partenaire de l’alliance, ses disciples, dans leur attachement à lui, jouissent désormais de ce statut et de la tâche qui en découle.

 

L’ÉGLISE ET L'ISRAËL SPIRITUEL

Qu’en est-il de cette perspective ailleurs dans le Nouveau Testament? En fait, les textes et allusions abondent où la communauté du Christ ressuscité est considérée comme le seul peuple de Dieu. Arrêtons-nous sur quelques-uns parmi les plus explicites, dans les écrits de Paul. Concernant Abraham et sa descendance nous voyons dans le chapitre 3 de l'épître aux Galates que l’apôtre Paul se trouve aux prises avec un enseignement prétendant que seuls les croyants qui se font circoncire et suivent les règles les plus typiques de la Loi peuvent se considérer comme «descendants d’Abraham» ou «fils de Dieu». Face à cet enseignement, Paul retrace l’histoire de la promesse. Les versets 15-29 sont particulièrement pertinents: la promesse et l’alliance étant antérieures à la Loi, celle-ci ne peut être le moyen d’y accéder (v.14-19). Or, si ce n’est pas par la Loi que l’on parvient à l’héritage promis au patriarche, comment le fait-on? Paul précise que la promesse de l’alliance (le testament) vise l’héritier, le descendant d’Abraham, que l’on doit comprendre comme étant le Messie promit dans Genèse 3:15 pour la délivrance de l'esclavage du péché, promesse qui fut réitéré à Abraham: «Les promesses ont été faites à Abraham et à sa descendance. Il n’est pas dit: et aux descendances, comme s’il s’agissait de plusieurs; mais comme à un seul: et à ta descendance, c’est-à-dire, à Christ.» (v.16) Ce verset a fait couler beaucoup d’encre, mais l’essentiel est clair: dans la perspective de Paul, c’est le Messie qui est le vrai descendant d’Abraham. Il est l’héritier à qui est destiné le testament… ou l’alliance dans laquelle nous entrons par la foi qu'il nous donne d'avoir en son sacrifice sur la croix. Remarquons que le mot «foi» signifie «confiance, assurance, certitude» et que sans assurance il n'y a pas de salut possible. Comprenons aussi qu'il ne s'agit pas de notre foi, car il n'y a aucune assurance ni certitude en l'homme pécheur, mais de la foi de Christ, c'est à dire de la confiance certaine qu'il avait pour accomplir son sacrifice en notre faveur, et cette assurance il nous la transmet et nous l'attribue comme si elle était la nôtre afin que par la foi nous devenions héritiers de la promesse avec tous ceux qui y participent depuis le début des temps jusqu'à la fin des temps.

 

La Loi, par conséquent, a joué un rôle secondaire et provisoire dans l’histoire de la promesse, «jusqu’à ce que vienne la descendance à qui la promesse avait été faite» (v.19). Une fois ce descendant venu, la Loi, que Paul qualifie de «précepteur», n’a plus sa raison d’être (v.25) puisque Christ l'a accomplie à la lettre en notre faveur pour nous délivré de son fardeau et de sa condamnation, car la loi est la puissance du péché qui nous pousse dans des déviations de toutes sortes. En accomplissant la Loi Christ l'a ainsi abolie pour les enfants de la promesse qui se retrouvent sous l'alliance de la grâce en son sang versé qui nous purifie de toutes iniquités, et efface toutes nos transgressions commises en manquant le but d'accomplir la Loi par nous même, puisque nous en sommes impuissant à cause de notre nature humaine déchue depuis la chute en Éden. Nous ne sommes donc plus sous la Loi, plutôt nous accomplissons la loi par la foi en Christ qui l'a observé dans tous les moindres détails en notre faveur, dorénavant nous sommes sous cette grâce merveilleuse qui nous délivre des obligations des ordonnances imposées par la Loi (Colossiens 2:14). Ainsi la Loi n'a plus d'utilité sous la dispensation de la grâce puisque nous sommes justifiés maintenant par la foi en Christ dans son accomplissement de la promesse. Ceux qui se disent chrétiens et qui observent la Loi dans un but de sanctification, comme ils le disent, se remettent sous sa condamnation et leurs péchés demeurent, ils sont «déchus de la grâce» tout comme l'apôtre Paul l'affirme (Galates 5:4) et récolteront pour salaire la perdition éternelle.

 

Les conséquences de cela envers les enfants de la promesse deviennent manifestes à la fin du chapitre; puisque nous sommes «en Christ», ce qui est vrai pour lui le devient pour nous aussi: «Car vous êtes tous enfants de L’ESPRIT DES VIVANTS par la foi dans Jésus-Christ.» (v.26; Bible de Machaira). En vertu de notre union avec le vrai descendant, nous devenons, à notre tour, enfants d’Abraham: «Et si vous êtes de Christ, vous êtes donc la postérité d'Abraham, et les héritiers selon la promesse.» (v.29). Comme dans les évangiles, c’est le statut du Christ, le véritable descendant d’Abraham, qui nous permet d’accéder au statut de fils et d’héritiers. En lui, «le Fils premier-né de Dieu», nous recevons l’adoption promise (4:5-6). Le plein héritage réservé à Abraham et à sa descendance – à l'Israël spirituel et non à l'Israël charnel et national – revient, par conséquent, à nous qui appartenons au Messie: l’adoption, la justification et le don de l’Esprit (Galates 3:6-9,14) c'est à dire la grâce de la Sainte Présence de Christ en nous. Ceux qui sont en Christ sont le peuple de Dieu authentique qui descend d’Abraham, le seul et vrai Israël justifié par la foi en le Messie promit. C’est pourquoi Paul peut prononcer, à la fin de cette épître: «Et pour tous ceux qui suivront cette règle, que la paix et la miséricorde soient sur eux, et sur l'Israël de l'ESPRIT DES VIVANTS !» c’est-à-dire «sur l’Israël de Dieu.» (Galates 6:16).

 

Cette identification entre Israël et Jésus-Christ et, en lui, l’Église, explique un certain nombre d’allusions dans d’autres épîtres tel qu'en Philippiens 3:3 où l’apôtre affirme: «Car c'est nous qui sommes la vraie circoncision, nous qui adorons L’ESPRIT DES VIVANTS en la Sainte Présence, que nous glorifions en Jésus-Christ, et qui n'avons aucune confiance en la chair». Ce passage est clairement en relation avec Romains 2:29 qui nous parle de la circoncision spirituelle du cœur des enfants de la promesse, c'est à dire des juifs spirituels de l'Israël de Dieu qui sont délivrés de la puissance de la Loi. De même, si le peuple de Dieu dans l’Ancien Testament était «saint», se distinguant ainsi des nations – ou des «païens» -, la désignation des membres de l’Église comme «saints» est, sous la plume de Paul, absolument habituelle. Ce statut de saints s’oppose à celui de païens qu’avaient auparavant les chrétiens non juifs, mais qui ne les caractérise plus en raison de leur appartenance au Christ. Il est évident que la promesse est faite seulement aux enfants de la promesse au sein du peuple de l'Israël charnel, mais il est aussi évident que le peuple commun en récolta aussi plusieurs bénédictions puisque les vrais élus habitaient parmi eux. Comme il est dit dans l'Évangile de Matthieu: «car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes.» (Matthieu 5:45).

 

C’est l’épître aux Romains qui contient l’enseignement le plus explicite sur le rapport entre juifs, païens et peuple de Dieu. Bornons-nous à un passage de cette épître, riche et dense; en 2.28-29, l’apôtre souligne que l’appartenance au véritable peuple de Dieu ne tient pas à des questions d’ethnicité ou de conformité extérieure à la Loi. Au contraire, «Mais celui-là est Judéen qui l'est au-dedans, et la circoncision est celle du cœur, selon l'esprit, et non selon la lettre; et dont la louange ne vient pas des hommes, mais de L’ESPRIT DES VIVANTS» (v.29; Bible de Machaira). Plusieurs commentateurs ont discerné dans cette mention de la circoncision et de l’Esprit une référence à la promesse de l’alliance renouvelée. L’espérance de l’Ancien Testament s’attachait, en effet, au jour où Dieu changerait le cœur du peuple, afin que le signe extérieur de l’alliance devienne une réalité vécue, comme nous voyons dans Ézéchiel 36:25-27:

25 Je verserai sur vous des eaux pures, et vous serez purifiés; je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. Mt. 3. 6; Jn. 3. 25;

26 Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau; j'ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. Jé. 32. 39; Éz. 11. 19; Jn. 3. 3;

27 Je mettrai en vous mon Esprit, et je ferai que vous marchiez dans mes statuts, et que vous gardiez mes ordonnances pour les pratiquer.

 

Ces passages nous donnent aussi l'avantage de voir la forme originale du baptême d'eau pratiqué sous l'ancienne alliance qui était de «verser de l'eau» et dans d'autres cas «d'asperger d'eau» dans le but de consacrer une personne (Nombres 8:6,7), principe qui s'oppose catégoriquement à l'hérésie du baptême par immersion pratiqué parmi les sectes évangéliques modernes (voir: Le seul vrai baptême). Nous voyons en effet dans Jean 1:25 que «les sacrificateurs et les lévites de Jérusalem» étaient pleinement conscient de cela puisqu'ils ne s'opposèrent pas à la forme du baptême pratiqué par Jean le Baptiste, ce qui nous indique clairement que Jean baptisait par effusion selon la directive du prophète Ézéchiel, et tout cela dans le contexte que l'ancienne alliance de la loi devienne une réalité vécue plutôt qu'une lettre morte.

 

Or, suggère Paul ici dans son Épître aux Romains, le vrai Israël, c’est celui envers qui les promesses de l’alliance sont devenues une réalité: celle de l’intériorisation de la Loi dans ses aspects les plus fondamentaux, grâce à l’œuvre de l’Esprit, ce qui néanmoins n'était pas suffisant pour le salut de l'âme à cause de la nature humaine déchue et corrompue, car le cœur tortueux de l'homme est un abîme sans fond. Comme l'apôtre Paul le montrera dans la suite de Romains, ceux qui peuvent prétendre à ce statut, ce sont celles et ceux en qui, grâce au Christ, les justes exigences de la Loi sont accomplies par l’Esprit du Christ. Le contraire de l'Israël charnel et national, la vraie circoncision, c’est l’Église qui est le prolongement et l’accomplissement du peuple historique de Dieu, que celui-ci, en Abraham, s’est choisi parmi tous les peuples et auquel il s’est lié par son alliance et ses promesses.

 

LE VÉRITABLE ISRAËL AUJOURD'HUI

Les données du Nouveau Testament paraissent incontournables: Jésus de Nazareth voyait en lui-même – et non en l’Israël ethnique de l’époque – l’accomplissement du peuple de Dieu. C’est lui qui allait refaire l’expérience d’Israël et assumer le jugement qui lui était destiné. Ses disciples, de même, devaient hériter de son statut de peuple de Dieu authentique, les douze comme prémices, mais aussi tous ceux qui se rassembleraient autour de lui. Cela entraîne, bien sûr, des conséquences importantes pour l’interprétation des Écritures. Dire que le Christ accomplit en sa propre personne la vocation et le destin du peuple de Dieu, c’est dire que tout ce qui, dans l’Ancien Testament, est dit au sujet d’Israël – et, plus particulièrement, de l’Israël spirituel qui suivrait sous la désignation du terme «Église» – trouve son accomplissement en lui; les promesses concernant le peuple de Dieu s’adressent donc, en tout premier lieu, au Christ et, à partir de là, à ceux qui lui appartiennent depuis le début des temps jusqu'à la fin des temps. Comme le dit Paul: «Car L’ESPRIT DES VIVANTS unique, à savoir le Fils, Jésus-Christ, qui vous a été prêché par nous, par moi, et Silvain, et Timothée, n'a point été ouï et non; car en lui est la certitude. Car autant il y a de promesses en L’ESPRIT DES VIVANTS, toutes sont certaines en lui, et qu'il en soit ainsi en lui, à la gloire de L’ESPRIT DES VIVANTS par nous.» (2 Corinthiens 1:19,20; Bible de Machaira). Pour autant que nous soyons en Christ, les promesses faites à l’égard d’Israël nous sont adressées, à nous qui formons l’Église, Son Corps, Sa Nation, Son Peuple, Son Royaume, et c'est ce que nous sommes tous, nous qui avons été choisis en Christ depuis avant la fondation du monde pour former une nouvelle race céleste et éternelle à Son image.

 

Jésus et ses disciples étaient profondément conscients d’inscrire leur proclamation en profonde continuité avec l’Ancien Testament, dont un des leitmotive est bien l’annonce du jugement d’un peuple incrédule et rebelle. Les propos de Jésus ou de Paul, disons-le franchement, ne sont pas plus virulent que ceux d’un Jérémie ou d’un Ézéchiel ! De plus, Jésus et sa communauté, pour ce qui est de l’annonce du jugement et de la notion de former l’Israël véritable, ne se distinguaient pas radicalement d’autres communautés de l’époque, comme les esséniens ou les pharisiens, convaincus les uns et les autres de la déchéance de la plus grande partie d’Israël et soucieux d’assister à une purification nationale. Mais à la différence que l'Israël véritable est purement spirituel et non de ce monde quoique dans le monde. Sur ce plan-là, les recherches renouvelées depuis quelques années au sujet du «Jésus de l’histoire» nous ont rendu d’inestimables services, car elles nous ont permis de voir à quel point Jésus de Nazareth et ses disciples étaient d’abord des juifs. Mais cela pose une question plus profonde: qu’est-ce qui fait d’un homme un juif ? Est-ce simplement l’origine ethnique ou la circoncision? L’Ancien Testament, pas moins que le Nouveau, s’élève contre une telle idée. Pour les deux parties de l’Écriture, Israël est une réalité avant tout spirituelle… ou il n’est pas. Ce qui fait d'un élu un juif se trouve dans l'étymologie même du terme «Israël» dont la signification primaire est «celui qui persévère avec Dieu», persévérance engendré par l'Esprit de Dieu dans les enfants de la promesse qui forment le Corps de Christ sous l'ancienne alliance comme sous la nouvelle alliance.

 

Pour savoir ce qui, du point de vue de la Bible, fait l’essentiel du peuple de Dieu, revenons à l’élection d’Abraham. Dans le contexte de la Genèse, l’annonce de cette élection retentit pour que la communion entre Dieu et l’homme, rompue par le péché, soit rétablie, et que les élus d'entre les hommes puissent vivre à nouveau comme étant des partisans tenaces et fidèles à l’alliance, telle que Dieu l’avait établie au commencement. Abraham et ses descendants au niveau des enfants de la promesse, font, en réalité, office de «nouvel Adam», d’une humanité renouvelée, appelés à vivre en conformité avec le Dieu Saint par la puissance de Sa Sainte Présence. Et sur ce plan, le Nouveau Testament se fonde entièrement sur l’Ancien lorsqu’il dit que c’est seulement grâce à l’intervention de Dieu, au temps messianique, que le peuple de Dieu de l'Israël spirituel pourra vivre sa vocation d’humanité authentique dans une nouvelle relation en vue de leur transformation finale à l'image de Christ. La fidélité et l’obéissance du Fils de David, Jésus le Bien Aimé, Serviteur de L'ADMIRABLE ou YHWH manifesté dans la chair comme Fils unique, seront nécessaires pour qu’Israël soit et devienne réellement l'Israël de Dieu tel que stipulé dans le décret éternel, le partisan et persévérant véridique de l’alliance. Comme le dit K. Barth: «Jésus-Christ est (…) la défense, le triomphe et l’accomplissement assuré par Dieu lui-même de l’alliance avec l’homme, la réalisation, à la fin des temps, de la volonté divine à l’égard d’Israël et donc de toute l’humanité. Et, comme tel, il est aussi la révélation de cette volonté, et, par conséquent, de l’alliance.».

 

Si nous pouvons dire aujourd’hui qu'Israël est vraiment l'Église, c’est donc uniquement parce que le Christ l’a été avant elle comme incarnation d'Israël, le Persévérant, et parce qu’elle l’est en Lui et que Lui est en chacun de ses élus. Parler ainsi, c’est d’abord parler du Christ, et après seulement, comme par effet de ricochet, de nous-mêmes! Il n’y a là, par conséquent, aucun sujet de fierté, mais seulement d’humilité et de reconnaissance, car – quelle que soit notre origine ethnique – nous ne pouvons tirer de notre propre fonds ce qu’il faut pour vivre de manière fidèle à l’alliance, cela nous est impossible à cause de notre nature humaine complètement déchue. L’échec d’Israël, que l’on voit à toutes les pages de l’Écriture, ne nous permet aucune attitude de supériorité, car il n’est, en réalité, que le miroir de notre échec à tous, en tant qu’hommes et femmes pécheurs. Aussi le titre de «véritable Israël» ne saurait se dire ou s’approprier autrement que comme une action de grâce, envers Dieu qui nous l’a accordé en premier, dans son Fils dont Il est l'incarnation, et comme une invitation à être en Lui, comme partisan fidèle qui est accordé cette grâce salutaire, cette «lumière des nations», pour que son salut «parvienne jusqu’aux extrémités de la terre» (Ésaïe 49:6) à tous les élus «destinés à la vie éternelle» (Actes 13:48).

 

Alors que Dieu avait promis une descendance plus nombreuse que les étoiles du ciel à Abraham le premier enfant de cette lignée se faisait attendre ! Et Abraham et sa femme avançaient en âge. Pour contourner le problème charnellement et pour «aider» Dieu à réaliser sa promesse inouïe, ce qui était contraire au plan de Dieu puisque personne ne peut contribuer rien à son dessein d'élection, Sara, l’épouse du premier des croyants, poussa son mari dans les bras de la servante Agar. Dans son exaspération Abraham succomba au désir de sa femme. Agar donna ainsi un fils à Abraham: le petit Ismaël dont le nom signifie «Dieu a entendu». Cette naissance, pourtant orchestrée par Sara, provoqua en elle une jalousie tenace qui menaça la vie de la servante et celle de son fils. Ismaël fut contraint de fuir une première fois avec sa mère au désert. Mais, l’ange du Seigneur ordonna à Agar et à son fils de revenir auprès d’Abraham. Quelques temps plus tard Sara et Abraham eurent un enfant: Isaac dont le nom signifie «Dieu a ri» ou encore «Dieu se moque», il met en dérision le plan de Sara qui s'imaginait pouvoir l'aider à réaliser son dessein éternel. Pour faire d’Isaac, le seul et unique héritier d’Abraham, Sara fini par chasser définitivement Ismaël et sa mère au désert car il ne peut se faire qu'Ismaël devienne héritier avec Isaac, comme nous dit l'apôtre Paul dans Galates 4:22-31 (Bible de Machaira):

21 Dites-moi, vous qui voulez être sous la loi, ne comprenez-vous point la loi?

22 Car il est écrit, qu'Abraham eut deux fils; l'un de la femme esclave, et l'autre de la femme libre. Ge. 16. 2; Ge. 16. 15; Ge. 21. 2; Ac. 7. 8; Hé. 11. 11;

23 Mais celui de la femme esclave naquit selon la chair; et celui de la femme libre naquit en vertu de la promesse. Jn. 8. 39; Ro. 9. 7;

24 Ces choses sont figuratives; car ces deux femmes sont deux alliances, l'une du mont Sinaï, qui enfante des esclaves, et c'est Agar.

25 Car Agar signifie le mont Sinaï, en Arabie, et elle correspond à Jérusalem, la prostituée d'à présent, qui est, en effet, esclave avec ses enfants;

26 Mais la Jérusalem d'en haut est libre, et c'est elle qui est la mère fidèle de nous tous. Ap. 21. 2;

27 Car il est écrit: Réjouis-toi, stérile, toi qui n'enfantais point, éclate et lève la voix, toi qui n'as pas été en travail d'enfant; car les enfants de la délaissée seront plus nombreux que ceux de celle qui avait un mari. És. 54. 1;

28 Pour nous, frères, nous sommes les enfants de la promesse, de même qu'Isaac. Ro. 9. 7-8;

29 Mais, comme alors, celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l'Esprit, il en est de même maintenant. Ge. 21. 9;

30 Mais que dit l'Écriture? Chasse l'esclave et son fils; car le fils de l'esclave ne sera point héritier avec le fils de la femme libre. Ge. 21. 10;

31 Or, frères, nous sommes les enfants, non de l'esclave, mais de la femme libre.

 

L’unique fils légitime de la promesse de l’Alliance selon la Bible est donc incontestablement Isaac, signifiant par là que Dieu se moque de ceux qui se moquent de Lui et qu'il accomplira ses desseins d'un Israël spirituel malgré toutes les entraves que les hommes peuvent inventer pour nuire à la réalisation d'une nouvelle race céleste et éternelle.

 

L'ARRIVÉE DU FILS DE LA PROMESSE

L'accomplissement des temps pour la manifestation de la promesse parvient finalement au moment que la nation d'Israël était à son plus bas moralement et spirituellement. La patience de Dieu avait atteint sa limite (Romains 3:23-25), les péchés d'Israël et des nations de la terre n'étaient plus supportables, l'extinction de la race humaine était inévitable. Mais Dieu avait prévue cette dissolution de toutes choses et avait déterminé de toute éternité une solution pour résoudre cette turpitude odieuse et infâme. Cette perspective nécessitait son intervention directe dans l'histoire de la race humaine, autrement nous aurions tous péris dans le déferlement de sa colère. Ainsi Dieu se manifesta dans la chair comme Fils unique afin de prévenir la destruction certaine qu'il avait lui-même décrété à cause de notre rébellion et de nos péchés. La résolution était le rachat de ses élus pour former une nouvelle race, ce qui demandait le sacrifice ultime pour payer la dette de tous les enfants de la promesse, et de laisser les exclus périrent dans leurs péchés comme il l'avait déterminé d'avance dans son décret de réprobation. Depuis le sacrifice de la croix nous sommes ainsi dans un temps de grâce dans lequel tous les élus sont appelés, mais ne vous y trompez pas, la fureur de Dieu est réservée pour éclater sur notre monde impie à un temps déterminé connu de lui seul lorsque le dernier des élus entrera par la porte du salut. A la fin du temps de la grâce, seuls les élus échapperont aux temps de vengeances et de jugements qui s'abattrons sur le monde entier, et ce temps est à la porte. Serez-vous des nôtres ???

 

Si vous aviez été dans le temple de Jérusalem environ six semaines après la naissance de Jésus, vous auriez vu un homme très âgé examinant avec attention les nouveau-nés que les pères et les mères présentaient aux sacrificateurs pour être consacrés. Ce vieillard s'appelait Siméon. Les mamans aimaient la façon dont il s'inquiétait de leurs enfants. La sollicitude qu'il manifestait envers eux prouvait sa bonté et le montrait sous les traits d'un grand-père consciencieux. II était savant et connaissait les saintes Écritures de la Genèse jusqu'à Malachie, Pendant de longues années il avait cherché «la consolation d'Israël» et étudié toutes les prophéties concernant le Messie. II était sûr, dans son cœur, que le moment de son apparition était arrivé. De plus, le Seigneur lui révéla qu'il ne mourrait pas avant d'avoir vu l'enfant de la promesse. C'est pourquoi il regardait si ardemment chaque nouveau-né apporté au temple. Naturellement, les parents ne savaient pas ce qui se passait dans son esprit. Siméon se demandait constamment: Est-ce cet enfant ? Ou celui-ci ? Ou celui-là ? En présentant leurs nouveau-nés à l'Eternel, les parents apportaient des offrandes d'actions de grâces. Siméon ne se lassait jamais de parler avec eux. Heure après heure, il cherchait celui qu'il était impatient de connaître. Un jour, tandis qu'il entrait dans le temple, il remarqua un homme et une jeune femme modestement vêtus. Ils venaient pour faire consacrer leur fils. II reconnut qu'ils étaient Galiléens. Ils apportaient l'offrande des moins fortunés; deux oiseaux dans une cage. «Deux tourterelles ou deux jeunes pigeons» était le sacrifice des plus pauvres. Siméon n'avait jamais vu ces gens, mais il y avait en eux quelque chose qui retint son attention, particulièrement en la jeune femme au visage frais et lumineux. Voilà quelqu'un, il en était certain, qui aimait le Seigneur. Cela ne faisait aucun doute. Il regarda l'enfant, et tout à coup, il tressaillit. Une grande joie l'envahit soudain. C'était comme si la voix de Dieu lui parlait: «Voici le Messie, celui que tu attendais depuis si longtemps» ! Des larmes de bonheur roulèrent le long des joues du saint vieillard; il prit le précieux nouveau-né, et le serrant contre son cœur, il déclara: «Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s'en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, salut que tu as préparé devant tous les peuples, lumière pour éclairer les nations, et gloire d'Israël, ton peuple» (Luc 2:29-32).

 

Joseph et Marie regardaient, étonnés. La Bible raconte qu'ils étaient dans l'admiration des choses qu'on disait de leur fils. Et Marie se demandait probablement: «Comment sait-il tout cela ? L'ange Gabriel lui aurait-il aussi parlé ?» Puis Siméon se tourna vers Joseph et Marie et les bénit. Regardant le doux visage de Marie levé vers lui, il lui parla directement: «Voici, cet enfant est mis pour la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et pour être en butte à la contradiction; en sorte que les pensées du cœur de plusieurs seront découvertes; et pour toi Israël une épée te transpercera l'âme.» (Luc 2:34,35 - cf. Apocalypse 13:3: Bible de Machaira). Plusieurs pensent que la blessure de l'épée se rapporte à Marie lors de la mort de son fils sur la croix, mais le contexte immédiat suggère autrement, ces paroles prophétiques de Siméon se rapporte plutôt à la mort ou destruction de la nation d'Israël par les armées romaines en l'an 70, notion reprise dans Apocalypse 13:3 qui nous dit qu'une des sept têtes de la bête avait été blessé à mort, mais que sa plaie mortelle fut guérie, nous indiquant par cela que la nation d'Israël était pour renaître comme peuple de Satan, ce qui se produisit au mois de mai 1948. Même que le passage de l'Apocalypse 17:8 nous éclaire davantage en nous disant que cette nation «était, et elle n'est plus, bien qu'elle reparaîtra». Il n'y a aucun doute qu'il s'agit ici de la nation d'Israël moderne décrite comme étant la bête qui sort de l'abîme sur laquelle est assise la grande prostituée, Jérusalem (Apocalypse 11:8; 16:19; 17:18; 18:10). On comprend ainsi la stupéfaction de l'apôtre Jean qui en reçoit la révélation (Apocalypse 17:6,7) et l'étonnement ahurissant de ceux qui la rejettent pour leur perdition en nos temps moderne, s'imaginant que la nation d'Israël est le peuple de Dieu.

 

Marie se demanda ce que voulait dire Siméon. Quel mystérieux destin serait celui de son cher petit enfant ? Comment pourrait-il être la cause de la chute et du relèvement de plusieurs ? Et qu'est-ce que c'était que cette épée qui transpercerait son âme de mère ? Son enfant n'était-il pas destiné à devenir le roi d'Israël ? Comment alors pourrait-il y avoir de la souffrance ? Un jour, elle comprendrait... Elle eut à peine le temps de penser aux étranges paroles prononcées par Siméon, qu'une femme âgée se précipita vers eux. Elle s'appelait Anne, et elle était prophétesse. Elle avait quatre-vingt quatre ans. «Elle ne quittait pas le temple, et elle servait Dieu nuit et jour dans le jeûne et la prière.» (Luc 2:36,37). Très émue, elle regarda Marie et son nouveau-né. Par la puissance de l'Esprit de Dieu elle reconnut le Messie. Avec enthousiasme, Anne «louait Dieu et elle parlait de Jésus à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem» (Luc 2:38). Or les enfants de la promesse attendaient la délivrance de leurs péchés, mais les enfants de l'Israël charnel attendaient la délivrance de la nation d'entre les mains des armées de Rome. On s'imagine que les personnes présentes dans le temple entendirent ce que dit Anne et s'approchèrent pour voir ce qui se passait. Certaines la crurent, d'autres doutèrent; la plupart dirent simplement: «Quel beau petit enfant !» et passèrent leur chemin sans y penser davantage. Mais pour Marie, les paroles de Siméon et d'Anne signifiaient beaucoup. Elle était de plus en plus persuadée que son enfant était vraiment le Messie, l'Enfant de la promesse et de la prophétie, quoiqu'elle en avait reçu la révélation de l'ange Gabriel (Luc 1:26-38).

 

Plusieurs passages des Saintes-Écritures nous parlent de l'accomplissement de la promesse en Jésus-Christ pour le salut de tous les élus. En voici quelques-uns:

Actes 2:39 Car à vous et à vos enfants est faite la promesse, et à tous ceux qui sont loin, autant que le Seigneur notre Dieu en appellera à soi.

Romains 9:7-9 …et, pour être la postérité d'Abraham, ils ne sont pas tous ses enfants; mais il est dit: En Isaac sera nommée pour toi une postérité, c'est-à-dire que ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu, mais que ce sont les enfants de la promesse qui sont regardés comme la postérité. Voici, en effet, la parole de la promesse: Je reviendrai à cette même époque, et Sara aura un fils.…

Romains 4:13 En effet, ce n'est pas par la loi que l'héritage du monde a été promis à Abraham ou à sa postérité, c'est par la justice de la foi.

Romains 4:16 C'est pourquoi les héritiers le sont par la foi, pour que ce soit par grâce, afin que la promesse soit assurée à toute la postérité, non seulement à celle qui est sous la loi, mais aussi à celle qui a la foi d'Abraham, notre père à tous,

Romains 8:14 car tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu.

Romains 8:16 L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.

Romains 8:19 Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu.

Galates 3:29 Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d'Abraham, héritiers selon la promesse.

Galates 4:28 Pour vous, frères, comme Isaac, vous êtes enfants de la promesse;

Hébreux 11:11 C'est par la foi que Sara elle-même, malgré son âge avancé, fut rendue capable d'avoir une postérité, parce qu'elle crut à la fidélité de celui qui avait fait la promesse.

 

Dans l’Écriture, les perdus ne sont jamais considérés comme des enfants de Dieu. Le passage d'Éphésiens 2:3 déclare qu’avant d’être sauvés nous étions «par nature des enfants de colère». Celui de Romains 9:8 précise: «ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu, mais ce sont les enfants de la promesse qui sont regardés comme la postérité d’Abraham». Au lieu d’être nés comme des enfants de Dieu, nous sommes nés dans le péché, ce qui nous sépare de Dieu et nous aligne sur Satan comme ennemis de Dieu (Jacques 4:4; 1 Jean 3:8). Jésus dit: «Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez, car c’est de Dieu que je suis sorti et que je viens; je ne suis pas venu de moi-même, mais c’est Lui qui m’a envoyé» (Jean 8:42). Puis quelques versets plus tard dans Jean 8: 44, Jésus s’adresse ainsi aux Pharisiens: «vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père». Le fait que ceux qui ne sont pas sauvés ne sont pas des enfants de Dieu peut être également vu dans 1 Jean 3:10: «C’est par là que se font reconnaître les enfants de Dieu et les enfants du diable. Quiconque ne pratique pas la justice n’est pas de Dieu, ni celui qui n’aime pas son frère». Pratiquer la justice signifie produire ou rende évident la justice de Christ dans nos vies par la foi ou confiance constante en Celui qui nous a racheté par son sang dans le sacrifice de la croix où tout à été accomplit en notre faveur. Une telle réalisation ouvre la porte à la révélation que Dieu est entièrement Souverain dans tous les aspects de notre vie et que nous pouvons lui faire confiance en toutes choses. Les regards des enfants de la promesse sous la nouvelle alliance se portent toujours derrière eux vers la croix dans une assurance certaine et absolue que tout est accomplit pour leur salut et leur sanctification; tandis que les regards de ceux sous l'ancienne alliance se portait devant eux dans une assurance inébranlable de l'accomplissement à venir de la promesse dans le sacrifice du Messie promit pour leur délivrance.

 

Nous devenons enfants de Dieu, non à cause que nous le voulons ni à cause que nous le pouvons, mais à cause du bon plaisir de la volonté souveraine de notre Dieu, le Seigneur Jésus, qui l'a décidé ainsi. (Jean 1:12,13; Romains 9:15,16). Au moment même de notre salut, nous sommes adoptés dans la famille de Dieu par notre engagement en Jésus-Christ en lequel nous avons été intégrés en sa mort et sa résurrection (Romains 6:3-5; Galates 4:5-6; Éphésiens 1:5). On peut voir cela clairement exprimé dans des versets comme Romains 8:14-17: «… car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Et vous n’avez point reçu un esprit de servitude pour être encore dans la crainte; mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions: ‘Abba ! Père !’. L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers; héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec Lui, afin d’être glorifiés avec lui». Ceux qui sont sauvés sont «enfants de Dieu par la foi en Jésus-Christ» (Galates 3:26), c'est à dire par l'assurance que nous avons reçu de Lui qu'il a tout accomplit sur la croix en notre faveur pour le salut de nôtre âme et que nous avons rien à y contribuer. Car Dieu «nous a prédestinés à être ses enfants d’adoption par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté» (Éphésiens 1:5). Il ne s'agit donc pas de la volonté de l'homme, ni de son choix, ni d'une décision personnelle, mais de la volonté souveraine du Dieu Tout-Puissant dans l'accomplissement de la promesse envers ses élus.

 

Une adaptation des passages de Galates 4:22-31 éclaircit davantage notre compréhension du sujet: «Il y est écrit en effet qu'Abraham avait deux fils, l'un né d'une esclave, et l'autre d'une femme libre (Galates 4:22,23). Le fils d'Agar, esclave orgueilleux et prétentieux, eut une origine purement humaine; celui de Sara, la femme libre, naquit dans l'humilité et la dépendance à cause de la promesse de Dieu, et Abraham fut donné la foi ou assurance dans sa réalisation. Ces événements ont un sens symbolique: les deux femmes sont les deux Alliances. La première Alliance, celle de la Loi qui provient du mont Sinaï, met au monde des enfants esclaves qui recherchent constamment à s'en justifier par l'observance de ses principes: cela est représenté par Agar. Or Agar, c'est le mont Sinaï en Arabie, qui correspond à la Jérusalem actuelle, la prostituée qui est esclave de la chair et du péché avec ses enfants; tandis que la Jérusalem d'en haut est libre à cause du sacrifice de Christ qui a payé la dette des enfants de la promesse afin de les délivrer de la servitude de la Loi, et c'est elle notre mère qui nous a engendrée dans la liberté de la grâce souveraine. L'Écriture dit en effet: «Réjouis-toi, femme stérile, toi qui n'avais pas d'enfants; éclate en cris de joie, toi qui n'avais pas éprouvé les douleurs de l'enfantement, car la femme abandonnée a maintenant plus d'enfants que celle qui avait le monde comme son mari». Et vous tous qui êtes appelés à cette grâce merveilleuse, comme Isaac, c'est par suite de la promesse de Dieu que vous êtes nés et que vous avez reçu la vie éternelle comme héritage. Mais autrefois l'enfant dont l'origine était purement humaine persécutait celui qui était né selon l'Esprit, il en est de même aujourd'hui avec les réformés et les évangéliques qui persécutent ceux qui proclament la vérité. Or, que dit l'Écriture ? Renvoie cette esclave et son fils pernicieux qui déforme la vérité, car le fils de l'esclave ne doit pas partager l'héritage avec le fils de la femme libre lavé dans le sang de Christ. Par conséquent, nous ne sommes pas les enfants d'une esclave, nous sommes ceux de la femme libre, de l'Israël de Dieu qui est l'Église de Jésus-Christ.».

 

Nous arrivons donc inévitablement à une définition biblique de la foi qui se trouve dans Hébreux 11:1. Nous désirons vous signaler avant l'évident à savoir que cette épître de l'apôtre Paul fut écrite pour ceux du peuple hébreu et non pour les peuples romain ou grec. Nous mentionnons cette banalité à cause que plusieurs interprètent son contenu comme un danger pour ceux qui jouissent déjà de l'assurance de la grâce de leur salut, ce qui les pousse malheureusement à des conclusions défavorables à leur croissance spirituelle, ce qu'il faut éviter dans la mesure du possible.

 

La description propre du mot «foi» est «confiance» et plus précisément «certitude» et «assurance», tous des termes qui signifies une seule et même chose. Or d'après l'épître aux Hébreux, «la foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles que l’on ne voit pas.». Clairement «la foi» est une confiance certaine, c'est à dire «une assurance» totale et sans réserve dans l'accomplissement de la promesse de Dieu en Jésus-Christ. Même qu'il est impossible de plaire à Dieu sans cette assurance (v.6). En d'autres mots, sans assurance de l'accomplissement de la promesse il n'y a pas de salut possible. Une personne qui se dit née de nouveau et donc sauvée qui n'aurait pas l'assurance de son salut ni l'assurance d'être élue ne serait vraiment pas chrétienne, elle ne ferait que s'illusionner l'être et c'est le cas pour un très grand nombre qui ont été séduit par l'évangile du libre-choix. Dans ce domaine plusieurs s'imaginent que la foi est une faculté intellectuelle commune à tous les hommes, ou encore une grande émotion qui agite leurs pensées et leur donne l'impression qu'ils sont dans la bonne voie. De telles notions sont entièrement fausses, elles ne sont que des contrefaçons qui mènent inévitablement à la perdition. La foi réelle est une grâce (Actes 13:48; Éphésiens 2:8; Philippiens 1:29; 1 Pierre 1:21), c'est à dire «un don» de Dieu et cette grâce est inconditionnelle, elle ne dépend d'aucun mérite de l'homme, d'aucun effort ni contribution de sa part. Mais soyons plus précis, la foi ou assurance dans l'accomplissement de la promesse n'est pas la nôtre, elle est celle de Christ qui était assuré d'accomplir son ministère en faveur de ses élus en mourant sur la croix. Cette foi ou assurance nous est donnée gratuitement par l'Esprit de Dieu dans les mérites du sacrifice de la croix qui nous sont attribués comme s'ils seraient les nôtres. En d'autres mots, le germe de la foi de Christ est planté dans le cœur de ses élus par l'Esprit de sa Sainte Présence qui vient habiter en nous. Nous obtenons ainsi la pleine assurance de notre délivrance en la mort de Christ comme notre substitut qui nous a racheté de la condamnation de la loi qui est la puissance du péché (1 Corinthiens 15:56), et nous sommes véritablement libre en Christ (Jean 8:32; Romains 6:18-23), non libre de faire ce que nous voulons mais libre de la condamnation du péché. Nous ne sommes donc plus sous la loi mais sous la grâce «car Christ est la fin de la loi, pour la justification de tous ceux qui croient.» (Romains 10:4), c'est à dire «pour ceux qui, sous la puissance et la direction de l'Esprit de Dieu, ont placé leur confiance en Christ pour l'accomplissement de la promesse en leur faveur». Ceux-là et seulement ceux-là obtiennent le salut et la vie éternelle, le reste demeure dans la défiance de l'incrédulité pour la perdition éternelle, tel qu'il fut stipulé dans le décret éternel de la double prédestination dans lequel se trouve les élus et les exclus de la grâce (voir: PréDestination ou PostDestination et La Prédestination à la Perdition).

 

Cette définition de la foi nous apprend les différentes caractéristiques qui y sont impliquées. Avant tout, une personne qui a la foi possède une assurance ou une confiance inébranlable en Jésus-Christ puisque la foi elle-même vient du Seigneur. Or la foi est «une assurance de choses que l’on espère». L’espoir ou espérance que nous avons de Christ n'est pas celui de l'être humain qui va toujours de pair avec le doute. Au contraire, dans le sens biblique espérer est d'attendre avec confiance la réalisation dans l'avenir de quelque chose de favorable, généralement précis ou déterminé, que l'on souhaite, que l'on désire, et ici il s'agit d'attendre la phase finale de notre salut lors de la dernière apparition de Christ en ce monde pour prendre les siens avec lui dans son Royaume éternel. Sans confiance il n'y a pas d'espérance, seulement le doute de l'incertitude qui ronge l'âme des réprouvés. La certitude implique par nécessité la reconsidération, comme fils de la promesse, élu de Dieu en Jésus-Christ, nous sommes constamment dans une révision de notre personne en réexaminant nos façons de raisonner, de penser, de parler, et d'agir afin d'apporter des corrections nécessaires face à la révélation de Jésus-Christ que nous avons dans les Saintes-Écritures. La reconsidération est simplement un autre nom pour «repentance», il s'agit d'un terme plus précis pour indiquer une transformation constante de notre compréhension à propos de cette révélation glorieuse, comme nous voyons dans Romains 12:1,2 (Bible de Machaira), passages qui décrivent avec exactitude la phase d'attente de notre espérance:

1 Je vous encourage donc, frères, par les compassions de L’ESPRIT DES VIVANTS, à céder vos corps à une résignation active, grandement estimé et agréable à L’ESPRIT DES VIVANTS, ce qui est la fonction rationnelle convenable qui vous revient. Ro. 6. 13; Ro. 6. 16; Ro. 8. 13; 1 Pi. 2. 5;

2 Et ne vous accommodez point au présent siècle, mais soyez transformés par la reconsidération de votre compréhension, afin que vous discerniez que la volonté de L’ESPRIT DES VIVANTS est gracieuse, recevable et pondérée. Ép. 5. 17; 1 Th. 4. 3; 1 Jn. 2. 15;

 

Comme nous avons vu, ce que les gens ont l’habitude d’appeler foi n’est pas toujours la foi biblique. Quelqu’un peut voir quelques nuages sombres dans les cieux et dire «Je crois qu’il va bientôt pleuvoir». Ils pensent seulement qu’il va pleuvoir, il n’y a aucune certitude là-dessus. Telle n’est pas la foi biblique. La foi biblique ne comprend aucun doute. Il n’admet aucun autre résultat que celui qui a été promis par Dieu.

 

Dans le Nouveau Testament, particulièrement dans les écrits de Paul aux Romains, nous apprenons que «Tous ceux qui descendent d'Israël ne sont pas Israël, et, pour être la postérité d'Abraham, ils ne sont pas tous ses enfants; mais il est dit: En Isaac sera nommée pour toi une postérité, c'est-à-dire que ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu, mais que ce sont les enfants de la promesse qui sont regardés comme la postérité.» (Romains 9:7,8). Ceux qui sont donnés de croire en Jésus-Christ sont ceux que Paul appelle «Israël». C'est un peu comme dire «Ce n'est pas tous ceux qui se disent chrétiens qui sont pas nécessairement chrétien, mais seulement ceux qui ont été élus en Christ depuis avant la fondation du monde qui le sont.» Clairement l'Israël mentionné par Paul est l'Israël spirituel des élus, c'est à dire «l'Église», non pas l'Église comme institution ou organisation ecclésiastique de ce monde, mais les convoqués à renaître du Corps spirituel de Christ. Nous sommes les enfants de la promesse de Dieu. Cela ne veut pas dire que les juifs ont été oubliés par Dieu. Loin de là. Mais nous sommes maintenant héritiers avec ceux des enfants de la promesse au sein du peuple d'Israël qui sont donnés de reconnaître Jésus comme leur Seigneur et Sauveur. Aujourd'hui c'est par ce nouveau peuple que Dieu va bénir «toutes les familles de la terre». Nous sommes instruits avec la vérité, formés dans la justice, Dieu s'occupe de nous avec compassion, nous sommes bénis de bonté, et nous sommes aussi, parfois, sujets de sa discipline sévère. Il est fidèle par sa grâce, et il travail en nous jusqu'à ce que son œuvre soit accompli pour nous transformer en son image lors de la dernière apparition de Christ en ce monde. Si nous lisons plus loin dans Romains 9 nous trouvons que Paul parle de Jacob et Ésaü: «selon qu'il est écrit: J'ai aimé Jacob Et j'ai haï Ésaü. Que dirons-nous donc? Y a-t-il en Dieu de l'injustice? Loin de là! Car il dit à Moïse: Je ferai miséricorde à qui je fais miséricorde, et j'aurai compassion de qui j'ai compassion. Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde.» Dieu a choisi certains pour connaitre le salut, non pas tous. D'autres sont rejetés et afferme cette rejection par leur propre façon de vivre chaque jour. C'est un mystère, un mystère profond qui repose dans la souveraineté absolue de Dieu, sauf de dire que nous sommes sauvés selon son bon plaisir et que cela ne dépend aucunement de nous qui sommes l'Israël spirituel de Dieu.

 

LE SIONISME PRÉTENDUMENT CHRÉTIEN

La restauration d’Israël en 1948 a grandement influencé les sectes évangéliques à travers le monde par les écrits de faux prophètes et profiteurs comme J.N. Darby, C.I. Scofield, Hal Lindsey, et plusieurs autres hérétiques et charlatans qui exploitent le sujet à leurs avantages à cause de l'ignorance d'une grande multitude qui a été séduite par des aspirations messianiques et sionistes extravagantes et fantaisistes. Pour la majorité des gens qui se disent chrétiens, les juifs d'aujourd'hui sont toujours LA NATION SAINTE DE DIEU, son PEUPLE ÉLU. Ils ignorent ou refusent de reconnaître que la nation moderne d'Israël n'est pas le peuple de Dieu mais le peuple de Satan, et que sa fondation en Palestine en l'an 1948 n'est pas un miracle mais un plan politique bien définie par le mouvement Sioniste pour relocaliser l'ancien empire des Khazars à prétentions judaïque. En d'autres mots, l'ancienne nation d'Israël n'existe plus, toutefois l'Israël spirituel des enfants de la promesse a été absorbé avec les gentils (non-juifs) dans le christianisme pour former un seul peuple (Éphésiens 2:13-16). Même que la Parole de Dieu dit clairement qu'il n'y a plus ni juifs ni grecs en Jésus-Christ (Galates 3:28; Colossiens 3:11). Mais les évangéliques persistent à dire le contraire et leurs théoriciens ont élaborés toutes sortes d'insanités sur ce sujet dont les hypothèses sont plus absurdes l'une que l'autre. Qui allons nous croire, la Parole de Dieu ou une meute de loups voraces qui prétend détenir la vérité (Actes 20:29,30) ?

 

Une fois la fausse notion intégrée selon laquelle le peuple juif serait toujours le peuple élu, les chrétiens sionistes procèdent à lire la Bible en interprétant littéralement les mentions qui y sont faites du peuple juif, de Jérusalem, et d'Israël. À la lumière de cette interprétation, de nombreux versets bibliques indiquent que Dieu a donné la Terre sainte aux juifs. Pour les chrétiens sionistes, aimer et apporter son soutien à Israël ne relève pas du choix, car il s'agit pour eux d'un ordre divin. Les fondamentalistes n'admettent pas la critique historique des textes qu'ils lisent, textes qu'ils interprètent dans une perspective messianique et apocalyptique. Pour eux, les événements historiques sont à lire suivant un scénario qui mène à la fin des temps et à la rédemption, sur lesquelles le courant protestant majoritaire n'insiste pas et avec raison puisque cette interprétation est complètement fallacieuse et hors contexte. C'est dans les textes bibliques prophétiques et eschatologiques que les chrétiens sionistes fondent également leurs conceptions favorables au peuple juif et à l'État d'Israël: livres d'Ézéchiel, de Daniel et de l'Apocalypse de Jean. Le livre d'Ézéchiel annonce la restauration des juifs sur leur terre et la délivrance de la main des ennemis, prophéties qui furent réalisées au temps de Christ par son sacrifice sur la croix et sa résurrection d'entre les morts. D'après eux, la promesse abrahamique sera tenue, les juifs dispersés parmi les nations seront ramenés sur leur terre et le Temple sera reconstruit. Ils ne réalisent pas que la promesse est spirituelle de même que l'Israël de Dieu dont le temple est le cœur des élus (1 Corinthiens 3:16,17; 2 Corinthiens 6:16; Éphésiens 2:21). Selon leurs interprétations forcées des Saintes-Écritures, le livre de Daniel prédit la montée en puissance de divers royaumes, ennemis d'Israël, qui seront finalement vaincus par Dieu à la fin des temps. L'apocalypse de Jean, qui est le texte eschatologique chrétien le plus développé, fait référence à la Bête et à son signe (666) et à la confrontation finale du Bien et du Mal. Mais nous savons, comme nous avons vu plus haut dans notre document, que la bête qui sort de l'abîme est nul autre que la nation moderne d'Israël, une contrefaçon diabolique de l'Israël spirituel du Dieu Vivant qui est l'Église de Christ.

 

Pour les chrétiens évangéliques, ces prophéties sur la fin des temps font explicitement référence au peuple juif. Les chrétiens évangéliques sont en désaccord sur l'interprétation des versets 20:1-6 de l'Apocalypse de Jean: la question est de savoir si Jésus viendra au début ou à la fin du «millénium» mythique proposé par les théoriciens évangéliques, période conclusive de l'histoire humaine se terminant par mille ans de paix, prospérité et justice. Ils se refusent de voir que le livre de l'Apocalypse est un texte figuratif qui ne peut être interprété littéralement, autrement il faudrait croire qu'il existe réellement des dragons à sept têtes et dix cornes qui volent dans nos cieux. Il ne s'agit donc pas d'un millénium littéral mais d'une représentation figurative du temps de la grâce entre les deux avènements de Christ (2 Pierre 3:8,9). Mais leur opinion fantaisiste s'est répandue chez les évangéliques car elle affirme que seul le retour de Jésus peut apporter la justice aux hommes incapables de la créer eux-mêmes. Il faut donc hâter le retour du Christ pour qu'advienne le règne millénaire du Christ, mais pour hâter ce retour, il faut organiser celui des juifs dans la terre qui leur a été donnée par Dieu. Voila donc la base du christianisme contrefait sioniste qui tord le sens des Écritures pour justifier leurs fausses interprétations millénarismes. D'après ces prétendus chrétiens, Christ apportera sa justice sur la terre seulement qu'à la fin des temps, ce qui veut dire que personne ne peut être justifié par le sacrifice de la croix dans le présent même, doctrine extrêmement dangereuse qui s'attaque à l'importance de la mort de Christ en faveur de ses élus. De plus, «hâter le retour de Christ» implique la notion que Christ a quitter ce monde et ne serait plus présent, lorsque la Parole de Dieu affirme le contraire: «Et Jésus, s'approchant, leur parla et leur dit : Toute puissance m'a été donnée dans le ciel et sur la terre; Allez donc et instruisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, Et leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé; et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde. Amen !» (Matthieu 28:18-20). Le Seigneur Jésus déclare lui-même qu'il demeure avec ses élus «jusqu'à la fin du monde», il ne nous a donc pas quitter et nous n'avons pas à attendre son retour car il habite en nous par sa Sainte Présence jusqu'au moment déterminé lorsque nous serons tous transformés en son image, ce qui sera l'apparition finale du Seigneur Jésus dans l'union du Corps des enfants de la promesse pour former le Nouvel Homme. Dans un instant, en un clin d'œil, l'Israël de Dieu deviendra évidente à tous les hommes, la lumière qui surgira de nous sera tellement grande que les cieux et la terre passeront avec fracas pour faire place à un nouveau monde d'une perfection inexprimable (2 Pierre 3:10-13). Les ténèbres seront chassé pour toujours, et au même moment viendra le jugement dernier suivi du festin des noces de l'Agneau.

 

Les chrétiens sionistes s'appuient sur les œuvres du prêtre anglican John Nelson Darby qui a théorisé la division de l'histoire de l'humanité en «dispensations», une succession d'âges divins pendant lesquels les rapports entre Dieu et les hommes varient. Cette thèse loufoque a été propagée par C.I. Scofield dans sa Bible annotée et décrite par le théologien Thimothy Weber dans son ouvrage «On the Road of Armageddon». Pour les sionistes chrétiens, les juifs, peuple terrestre de Dieu, connaîtront la période des tribulations, précédant le millénium. L'Antichrist, qui pourrait être un juif selon le pasteur sioniste chrétien Jerry Falwell, après avoir promu la paix dans le monde et unifié celui-ci et protégé Israël, se retournera contre le peuple juif et en particulier contre ceux qui se convertiront au christianisme. À l'issue de cette période, Dieu ayant vaincu son ennemi lors de la bataille d'Armageddon, les juifs se convertiront et reconnaîtront en Jésus leur Messie et alors le jugement dernier pourra avoir lieu et le millénium s'accomplir. Or la Parole de Dieu ne supporte aucunement cette interprétation fantaisiste issue d'une théologie de science-fiction qui stimule l'imagination des réprouvés.

 

Il est évident que la naissance d'Israël a ému de nombreux chrétiens évangéliques dans le monde entier. De nombreux militants chrétiens sionistes présentent les événements de 1948 comme fondateurs de leur activité, notamment David Allen Lewis, qui, à quinze ans, était déjà sensibilisé à la question par une série de prêches donnés dans son église des Assemblées de Dieu, à Britton, dans le Dakota du Sud. Les évangéliques dressèrent un parallèle entre la proclamation officielle de la création d'Israël et les versets d'Ésaïe 66:7-8 affirmant qu'un pays ne peut naître en un jour, si ce n'est celui du peuple élu. Cependant, bien que diffus dans la société américaine, le sionisme chrétien moderne est resté confiné aux débats théologiques de la communauté évangélique jusque dans les années 1970. L'an 1948 était la condition pour qu'émerge le sionisme chrétien avec toutes ses thèses ridicules. La guerre des Six Jours a été le déclencheur qui a permis à nombre de pseudo-chrétiens évangéliques de passer d'un soutien spirituel fondé sur la prière à des actions pratiques en faveur de la restauration juive en Palestine. L'unification de Jérusalem et la prise par Israël de terres faisant partie de l'Israël biblique a réjoui des chrétiens sionistes comme Jerry Falwell ou Cheryl Morrison. À partir de 1967, plusieurs pseudo-chrétiens sionistes créèrent des organisations d'aide humanitaire ambitieuses pour fournir une assistance financière aux Israéliens et aux juifs du monde entier. Ému par l'aventure israélienne, sioniste passionné, le pasteur, théologien et docteur en linguistique sémitique G. Douglas Young a beaucoup contribué au rapprochement entre évangéliques et Israéliens. Il fonda en 1957 un institut rebaptisé «Jerusalem University College» qui, en 1971, organisa une conférence à laquelle participèrent plus de 1 500 délégués venus de 30 pays qui célébra l'unité de Jérusalem sous contrôle juif. G. Douglas Young a également créé en 1976 l'organisation «Bridges for Peace» (BFP), conçue dans l'objectif de bénir le peuple juif.

 

Le Premier ministre israélien de 1977 à 1983, Menahem Begin, encouragea les croyances des sionistes chrétiens. Il cultiva ses liens avec un certain nombre de dirigeants évangéliques fondamentalistes comme Jerry Falwell, David Allen Lewis, Hal Lindsey, Pat Robertson ou encore Billy Graham. Menahem Begin entretint d'ailleurs une véritable amitié avec Jerry Falwell, qui reçut le prix Jabotinsky, témoignage d'une grande reconnaissance des milieux nationalistes israéliens. En 1978, le pasteur pentecôtiste américain (on devait s'en attendre puisque rien n'est surprenant de cette secte de fanatiques extatiques) David Allen Lewis, fonda avec d'autres dirigeants protestants apostats, dont le professeur méthodiste Franklin Litell, la «National Christian Leadership Conference for Israel» (NCLCI), qui avait vocation à fédérer les chrétiens sionistes au-delà de leurs dénominations. En 1980, un groupe d'évangéliques résidant à Jérusalem mené par le théologien néerlandais Jan Willem van der Hoever a fondé «l'International Christian Embassy Jerusalem» (ICEJ), un acte de solidarité à la suite du vote de la Knesset établissant Jérusalem comme la capitale «une et indivisible» d'Israël. L'ICEJ s'est beaucoup développé, multipliant ses activités de la publication de bulletins d'information à des programmes d'aide aux entreprises et aux immigrants juifs, notamment originaires d'Union soviétique. Depuis 1981, le pasteur John Hagee, à la tête d'une église de 18 000 membres, l'église évangélique Cornerstone de San Antonio au Texas, organise chaque année dans son église une «Nuit pour honorer Israël», sorte de soirée de gala au cours de laquelle il célèbre la nation israélienne et les liens unissant juifs et chrétiens. Passionné d'interprétation biblique et prophétique, le pasteur a publié de nombreux ouvrages apocalyptiques dans la ligne de la pensée chrétienne sioniste qui s'est largement diffusée depuis le début des années 1980. Dans les années 1990, les chrétiens sionistes ont renforcé leurs relations avec le mouvement néoconservateur américain et avec la droite israélienne, bien que le développement du processus de paix, devant aboutir contre leur souhait à une division de la terre donnée par Dieu aux juifs de l'ancienne nation d'Israel, leur ait fait perdre de l'importance. L'élection d'un président républicain dont la diplomatie était orientée par les néoconservateurs très favorables à Israël et hostiles aux États arabes antisionistes et le traumatisme provoqué par les attentats du 11 septembre 2001, a donné aux chrétiens sionistes l'occasion de peser davantage politiquement. Les références à un combat commun aux États-Unis et à Israël se sont multipliées dans le discours politique américain. En 2006, John Hagee fonda la «Christians United for Israel» (CUFI), un groupe de pression qui est rapidement devenu le plus gros réseau de chrétiens favorables à Israël.

 

Les chrétiens sionistes ont relayé les options néoconservatrices en faveur d'Israël et hostiles à toutes décisions allant dans le sens d'un abandon de la terre promise par Dieu à l'ancien peuple juif. Ainsi, la décision du gouvernement d'Ariel Sharon de se retirer de la Bande de Gaza en 2005 a été très mal perçue par ces milieux, qui y voient la destruction d'un projet devant permettre le retour de Jésus-Christ. Un des pasteurs connu de la droite religieuse américaine (Pat Robertson) a ainsi sous-entendu dans sa folie millénariste le 6 janvier 2006 dans son émission «The 700 Club» sur le «Christian Broadcasting Network» (CBN), que l'accident vasculaire cérébral d'Ariel Sharon était une vengeance divine contre le retrait de Gaza: «Dieu éprouve de l'hostilité à l'égard de ceux qui divisent Sa terre [...] Et à chaque Premier ministre d'Israël qui décide de la découper et d'y renoncer, Dieu dit: “Non, ceci est Mien”. Ariel Sharon divisait la terre de Dieu», déclaration insensée d'un réprouvé qui semble aussi interpréter l'assassinat de Yitzhak Rabin comme une punition divine. Cette attitude néfaste explique que les sionistes chrétiens soient aux États-Unis hostiles à toute intervention américaine en faveur de négociations israélo-palestiniennes. Ils influencent dans ce sens certains députés ou sénateurs républicains. Depuis les années 2000, le sionisme chrétien est un des marqueurs de la droite chrétienne américaine, au même titre que la lutte contre l'avortement, la défense des valeurs morales et familiales, l'hostilité au mariage homosexuel abject qui récemment fut légalisée dans toute la nation, démontrant la bassesse répugnante dans laquelle elle a sombrée, et elle n'est pas la seule qui ne peut plus différencier si le mariage doit être entre un homme et une femme, un couple de même sexe, ou entre un fermier et sa vache. Dire que les américains étaient déjà un peuple si fier de ses valeurs qu'il aurait pris les armes contre son propre gouvernement pour les défendre. Qu'est-il arrivé à leur fierté et leur courage pour lesquels ils étaient si renommés ? Il s'est dilapidé dans les plaisirs de la chair et dans l'orgueil de leur puissance, et l'adversaire pénétra subtilement et graduellement leurs défenses pour amoindrir leur résistance. Les interprétations forcées de leur Constitution, leur tolérance religieuse et raciale exagérée, les abus de tout genre, le multiculturalisme et l'immigration en masse de musulmans Islamistes ennemis de notre culture et de notre société, jouent un grand rôle dans tout cela. La nécessité d'une purge se fait ressentir de plus en plus, non seulement dans cette nation mais partout ailleurs dans les nations démocratiques. Mais nous avons atteint le point de non-retour, les valeurs d'antan ne seront jamais restaurées, le cancer est généralisé, nous avons surpassé de loin la corruption du monde d'avant le déluge que Dieu détruisit dans sa colère. Même que les villes de Sodome et Gomorrhe étaient des anges comparé à notre civilisation moderne. On n'a donc pas à être surpris des conséquences qui vont se produire bientôt lorsque Dieu fermera la porte de la grâce pour de bon.

 

Bien que l'objectif des sionistes chrétiens ne soit pas le même que celui des juifs sionistes puisqu'il implique à terme la conversion de ces derniers, ce courant de pensée représente un soutien fervent aux sionistes religieux les plus radicaux pour la fondation du «Grand Israël», c'est-à-dire d'un Israël dans ses frontières bibliques, incluant les territoires palestiniens et même le monde entier puisque son idéologie favorise une telle domination. De fait, les juifs ne sont pas tous favorables aux sionistes chrétiens. La communauté juive américaine, majoritairement démocrate, n'est pas unanime dans son appréciation du phénomène. Les juifs de gauche se méfient des sionistes chrétiens, le plus souvent très conservateurs. Cependant, les soupçons de judéophobie ou d'antisémitisme à l'égard des évangéliques ont été progressivement écartés comme en témoigne l'évolution de l'appréciation d'Abraham Foxman, dirigeant de la «Anti-Defamation League», qui, après avoir été hostile au sionisme chrétien, est devenu un pragmatique convaincu de la sincérité et de l'utilité du sionisme évangélique qui peut être adapté à leur stratégie globale d'un règne mondial en ligne avec les aspirations du Vatican. Une fois le but atteint ils pourront facilement être éradiqué de l'équation. L'auteur et polémiste américano-isréalien, Ze'ev Chafets témoigne également de cette évolution, de la méfiance au soutien pragmatique: «J'ai longtemps cherché des preuves que les évangéliques ne sont pas sincères, sont cyniques ou déviants dans leur attitude envers Israël et les juifs, et je n'en ai pas trouvé. Peut-être qu'ils aiment trop les juifs. Peut-être qu'ils aiment les juifs pour de mauvaises raisons. Mais pour le moment, les chrétiens évangéliques ne sont pas nos ennemis. Ce sont les ennemis de nos ennemis, et ils veulent être acceptés et appréciés. En échange, ils offrent une alliance de temps de guerre et un partenariat total avec l'Amérique judéo-chrétienne. C'est une offre que les juifs américains devraient envisager tant qu'elle est encore sur la table.» La droite israélienne apprécie ce soutien perçu comme utile bien qu'elle se méfie du fait du souhait exprimé par les sionistes chrétiens que les juifs reconnaissent finalement en Jésus le Messie. Pour le pasteur Jerry Falwell, aimer le peuple juif est un commandement divin et cet amour justifie le souhait de sa conversion. De toute façon, pour Jerry Falwell, les juifs doivent accepter que les chrétiens pratiquent l'évangélisation à leur égard comme à l'égard de toute l'humanité, car selon eux c'est une vocation irrévocable de l'Église définissant ce qu'être chrétien signifie réellement. À cet égard, l'existence du groupe des juifs messianiques, qui se définissent comme ethniquement juifs mais qui disent reconnaître en Jésus le Sauveur, entretient chez les sionistes chrétiens l'espoir d'une conversion de masse du peuple juif. Le mouvement néoconservateur, qui regroupe notamment un certain nombre de penseurs juifs ayant quitté la gauche démocrate trop timorée à leurs yeux à l'égard des régimes autoritaires, en particulier des dictatures arabes anti-israélienne, a contribué au rapprochement entre Israël, le sionisme juif et le sionisme chrétien. Ainsi, dès 1984, Irving Kristol, plaidait dans la revue «Commentary»: «Pourquoi est-ce que les juifs devraient se préoccuper de la théologie d'un prêcheur fondamentaliste ? [...] En quoi ces abstractions théologiques ont-elles de l'importance en comparaison du fait plus prosaïque que ce même prêcheur est vigoureusement pro-Israël ?» En 1995, Elliott Abrams, autre figure de proue du mouvement néoconservateur, souligna le déclin du pouvoir politique des juifs américains et la nécessité pour eux de s'allier avec les évangéliques, ce qui a contribué à répandre l'idée d'une droitisation de la communauté juive américaine. Ainsi, bien qu'ayant des fondements théologiques ou idéologiques différents, le sionisme chrétien et les différents courants du sionisme juif travaillent ensemble en faveur d'Israël, la bête de l'Apocalypse qui a surgie de la terre des nations en 1948.

 

Le conflit israélo-palestinien dépend de multiples facteurs d’ordre historique et géopolitique. En marge des puissants lobbies liés aux intérêts pétroliers et militaro-industriels des États-Unis, d’autres groupes de pression socioéconomiques et idéologiques exercent une influence déterminante sur les stratégies au Moyen-Orient. Parmi ces derniers, le sionisme chrétien assure à l’État hébreu un soutien quasi inconditionnel et des plus efficaces, et ce au nom d’une théologie à fortes implications politiques relevant du néoconservatisme. La vague du mouvement évangélique de type pentecôtiste ou charismatique, souvent fondamentaliste, revêt des formes si variées et si fluctuantes qu’il existe, à en croire la spécialiste Célia Belin, «presque autant de sionismes chrétiens qu’il y a de chrétiens sionistes» – ce qui rend malaisé d’en rendre compte.

 

LA SUPRÉMATIE D'UNE VISION RELIGIEUSE

Adeptes d’une lecture littérale de la Bible et fascinés par les prédictions apocalyptiques, les évangéliques ont tendance à se considérer comme le dernier bastion des témoins de Dieu dans une humanité en perdition. Ils croient la fin du monde imminente et attendent avec impatience que le Christ revienne en gloire pour juger les vivants et les morts. Parmi les signes précurseurs de cet événement, ils citent non seulement les catastrophes naturelles et sociales de notre temps, mais aussi et surtout le regroupement du «peuple élu» sur la «Terre promise» et l’amorce d’un courant de conversion à Jésus parmi les juifs. La création de l’État hébreu en 1948 et l’apparition d’un christianisme messianique juif prouvent, à leurs yeux, que les ultimes desseins de Dieu sont en train de s’accomplir selon les Écritures. D’où, pour les sionistes chrétiens, l’impératif devoir de collaborer activement à un prétendu programme divin visant à restaurer Israël en Palestine. Le sionisme chrétien a pris forme avant le sionisme politique moderne lancé par Theodor Herzel en 1897. La culpabilité causée par les persécutions antisémites survenues en Russie et en Allemagne l’a renforcé, mais il ne se réclame en définitive que d'une supposée volonté divine ambigüe. Les plus radicaux de ses adeptes professent l’instauration prochaine sur terre, pour mille ans conformément aux prophéties déformées du royaume fantaisiste eschatologique de Jésus-Christ qui est présenté comme l’unique sauveur de l’humanité, contrairement à la révélation des Saintes-Écritures que le Seigneur Jésus est le Sauveur de ses élus seulement. Il en découle un fervent prosélytisme en direction du peuple de la première Alliance: Dieu lui offre une ultime possibilité de se convertir au Messie qu’il a fait crucifier par le procurateur Ponce Pilate. Les fils d’Israël qui accepteront cette offre seront supposément sauvés, les autres seront damnés avec le reste de l’humanité infidèle à leurs prétentions. Chargée d’un fort relent d’antisémitisme, cette croyance a très tôt été dénoncée par les juifs et continue à leur déplaire, mais les avantages tangibles véhiculés au bénéfice d’Israël par la collaboration avec le sionisme chrétien l’emportent.

 

Trois grandes familles spirituelles se sont affirmées au sein du Sionisme, nous dit Claude Franck, dans son livre «Le Sionisme» qui nous révèle la profondeur des trames de cette organisation diabolique:

«1) les religieux qui mettent l'accent sur l'aspect traditionnel du Judaïsme;

2) les socialistes qui donnent la priorité au travail;

3) et les révisionnistes pour lesquels l'affirmation de l'indépendance étatique est l'impératif essentiel.

a) le Sionisme religieux est le renouveau spirituel du Judaïsme qui voit dans le retour physique à la terre promise le début du processus de rédemption nationale, la première phase annonciatrice de la venue des temps messianiques. Le nationalisme juif lui apparaît comme un principe religieux, une force mystique qui représente, non une idéologie, mais un aspect permanent de l'âme juive qui par essence est nationale, et qui ne peut subsister que par un retour à sa racine qui n'est pas pour eux l'Éternel, mais la Terre d'Israël; car seul Israël pour eux est pleinement une Nation, car il symbolise à la fois un principe divin et un principe humain. L'exil aurait séparé la nationalité de la divinité, et le retour à la Terre d'Israël les réunifierai.

b) le Sionisme socialiste est une tendance qui a été longtemps prédominante au sein du mouvement Sioniste. Toute les nuances de la pensée socialiste y ont été représentées et plusieurs formations politiques se sont réclamés de cette idéologie. Moske Hess (1812-1875) fut le précurseur le plus important du Sionisme Socialiste. Trente cinq ans avant la réunion du premier Congrès Sioniste, ce marxiste avait rompu avec Karl Marx. Le Socialisme Sioniste camoufla l'incarnation de la subversion dans la classe possédante, et transforma la situation du Juif dans la Diaspora pour construire une société Juive régénérée en terre d'Israël. Les analyses de Hess influencèrent tous les sionistes socialistes des deux générations postérieures et, en particulier, les trois illustres représentants de ce courant de pensée: Aharon David Gordon, Nachman Syrkin, et Dov Ber Borochov.

- 1) Aharon David Gordon (1856-1922), agriculteur le jour et philosophe la nuit, a élaboré une mystique de l'homme et du travail. Il concevait l'univers comme un organisme dont les éléments aspirent à unifier le tout, et l'homme comme une partie relié à l'univers. Quant à la Nation, elle lui apparaît comme le trait d'union entre la vie cosmique et la vie spirituelle de chaque individu. Il insistait sur la nécessité de créer la Nation d'Israël à l'image de Dieu. Il définit la vie cosmique de la Nation comme "la synthèse du paysage naturel de la patrie et de l'esprit du peuple qui l'habite". Cette synthèse est nommée "peuple-homme", mais les aspirations messianiques du Sionisme altérèrent cette synthèse comme "le peuple Dieu" par laquelle ils justifient leurs droits d'une domination mondiale.

- 2) Nackman Syrkin (1868-1924) fut membre à la fois des "Amants de Sion" et des organisations révolutionnaires Russes; il se fit jusqu'en 1909 le champion du "territorialisme". Il défendit un socialisme utopique, mettant l'accent sur la nécessité d'édifier une société sans classe en Palestine. Le socialisme mystique de Syrkin est une synthèse des enseignements prophétiques et des doctrines du socialisme utopique moderne.

- 3) Dov Ber Borochov (1881-1917) fut d'abord membre du Parti social démocrate Russe, avant de rejoindre le mouvement Sioniste. Toute son œuvre tendit à concilier la revendication étatique du mouvement national Juif avec les théories de Karl Marx. Il considérait que ceux qui, dans la Diaspora, se trouvaient au sommet de la pyramide sociale, en formeraient la base en Israël, et tirait sa célèbre métaphore de la pyramide renversée.

Ces trois idéologie de Gordon, Syrkin, et Borochov; s'unissent dans la forme symbolique représentée sur le drapeau d'Israël: l'étoile de David, formée de deux triangles ou pyramides dont un pointe vers le Haut et l'autre vers le bas.

c) le révisionnisme Sioniste national se définit comme un monisme fondé sur l'idée qu'il est impossible de servir deux causes à la fois. La situation unique dans laquelle se débattait le peuple juif requérait, que tout fut subordonné à la poursuite d'un seul but: le transfert de millions de Juifs en Terre d'Israël qui entraînerait automatiquement la création d'un État Hébreu dans les frontières bibliques. Pour mener à bien cette entreprise infernale, certaines libertés dans une conjoncture normale, devraient être sacrifiées, pour inscrire dans le programme révisionniste le principe de l'arbitrage obligatoire en matière de conflits sociaux, la stricte limitation du droit de grève, et le lancement d'un financement international destiné à la colonisation pionnière.»

 

Seulement l'Esprit de Christ peut nous éclairer sur l'émergence du Sionisme, qui nous est révélé dans sa Parole comme étant "la Bête qui sort de l'abîme" (Apocalypse 17:8). L'esprit mystique et subversif du Sionisme a laissé ses traces à travers l'histoire. Nous le voyons à l'œuvre parmi le complot du roi Hérode et des Pharisiens pour faire mourir Jésus, et parmi les intrigues qui se déroulent au courant de l'histoire de la Diaspora. Nous le retrouvons vers 1860 dans un mouvement qui porte le nom de «l'Alliance Israélite» dont l'influence se fait sentir universellement. La source des implications apocalyptiques de l'apparition de «la Bête» et de «la Grande Prostituée», se trouve dans ces paroles prophétiques de M. Crémieux, «Le Juif Talmudiste», président de l'Alliance Israélite: «Un nouveau règne messianique, un nouveau Jérusalem doit prendre la place des empereurs et des papes». Peu après, une organisation prit en charge le rapatriement collectif proposé par l'Alliance Israélite. En 1880, «les Amants de Sion», société fondée en Russie et en Pologne, se donnèrent pour but de préparer l'implantation de colonies agricoles juives en Palestine, les Kibboutz. Le principal idéologue de ce groupement fut Léo Pinsker, auteur d'un pamphlet intitulé «Auto-émancipation» (1882); et dix sept ans plus tard, le premier Congrès Sioniste se réunissait.

 

Théodore Herzl (1860-1904), né à Budapest, fut le fondateur du Mouvement Sioniste le 4 Juin 1897, précisément 70 ans avant la reprise de Jérusalem au début de Juillet 1967. Ce 70 ans est relié d'une manière énigmatique à la déportation à Babylone quand les Juifs y revinrent sous Néhémie pour rebâtir Jérusalem. Ces choses nous indiquent que tout ce qui concerne l'émergence du nouvel État d'Israël en 1948, la reprise de Jérusalem et son statut international, ainsi que l'apparition de l'Antichrist, furent préfigurées d'avance dans les trames des machinations secrètes conçues par le mouvement Sioniste, ainsi que leurs procédures, les dates et les jours. Herzl fut le premier à considérer le retour à Sion comme un problème essentiellement politique, et seule une organisation politique lui paraissait à même de mener à bien cette entreprise diabolique. Ceci n'est pas étonnant, puisque la politique est le domaine par excellence de Satan, le père du mensonge et du meurtre (Jean 8:44). Ainsi Herzl a créé des institutions qui représentent et légitiment la volonté national du peuple Juif exprimé par un pouvoir infernal organisé. Ce pouvoir procède du Congrès Sioniste, qui désigne les dirigeants des principales instances du mouvement: l'Organisation Sioniste Mondiale et, depuis 1929, l'Agence Juive.

 

Le Sionisme, soutenu financièrement par le Baron de Rothschild, comprenait plusieurs agents du Bolchevisme, dont un certain nombre de ces militaires avaient appartenu pendant la guerre, à la mission de liaison ayant servi dans le Caucase auprès de l'état-major Russe du grand Duc Nicolas. Ils apportaient avec eux un curieux fascicule, «Les Protocoles des Sages de Sion», qui révélait le projet apocryphe d'un vaste complot international de domination Juive mondiale. Le Juif Talmudiste, Nachamkes, métamorphosé en Stekloff, fut le premier organisateur de la Presse Bolchevique et y resta le dictateur omnipotent. Il fut le promoteur du «Mouvement sans Dieu». Il a publié à plusieurs reprise, dans le «Pravda», que le Communisme et le Christianisme ne peuvent fusionner sous aucun prétexte et que pour assurer le succès du premier, il faut détruire et faire disparaître toute trace du Christianisme dans les cœurs des populations; ce qui est le but primordial des «Protocoles des Sages de Sion». Le fait que le Communisme et le Sionisme ont un même but, soit la destruction du Christianisme, est certainement une matière de réflexion, considérant que le Capitalisme de nos nations démoncratiques maintient les mêmes aspirations d'une manière plus subtile, nous indiquant que nos gouvernements sont infiltrés par des agents Sionistes, membres des Illuminatis et de la Maçonnerie, pour préparer le chemin de leur Messie qui serait l'Antichrist. Or comme nous dit Alfred Edersheim, «The Life and Times of Jesus The Messiah»: «Le Messie du Judaïsme est l'Antichrist des Évangiles», c'est à dire du règne mondial du Sionisme. J. Bowyer, dans son livre «Terreur de Sion», nous décrit comment les membres de l'Irgum et de la Stern Gang fondèrent le nouvel État d'Israël sur le meurtre et le feu. Le Dr. Alfred M. Lilienthal, dans son ouvrage «La Connection Sioniste: la paix à quelle prix?», nous décrit comment le Sionisme contrôle les médias d'informations et les gouvernements.

 

Ce qui attriste, est que le Sionisme révolutionnaire avec ses fameux moyens de fraude, de vol, de meurtre, et d'intrigues politiques et religieux, est salué par une certaine classe de chrétiens comme le sauveur divin d'un peuple réprouvé qu'ils considèrent être le peuple élu de Dieu, lorsqu'en réalité il n'est que le peuple de Satan. Ces chrétiens apostats sont rempli d'admiration pour cette nation diabolique, au point de l'adoration même, et prouvent par ce fait qu'ils sont marqué du «sceau de la Bête» qui va les détruire (voir: La marque de la bête). En jetant un coup d'œil rétrospectif, on est effrayé de voir quelles guerres, quelles révolutions, et quels monstrueux ravages le Sionisme a commis dans tous les domaines, à l'humanité en général, et au Christianisme en particulier. Presque toute la grande fortune mondiale est passée dans les mains d'une poignée de banquiers juifs talmudiques, maîtres suprêmes de la Franc-maçonnerie mondiale, qui sous leurs directives mène toute la politique des États vers la réalisation des préceptes du Talmud. Nous savons en plus que le Vatican entretiens des relations financières avec la Banque Internationale Juive de la maison de Rothschilds en Angleterre, en France et en Amérique (The Vatican Billions, par: Avro Manhattan). Paul Claudel, que nous avons cité auparavant, nous dit qu'en 1936, les organisations Maçonniques furent envahie par les Juifs, et que ceux-ci créèrent une grande loge palestinienne à Jérusalem qui comprenait des Catholiques et des Musulmans. Maintenant, nous dit Auguste Rohling, «la presse juive jette un défi à la face du monde en se glorifiant de ses plus effroyables crimes. Entre mille autres, l'article du Juif, Marcus Elie Ravage, paru en 1928 dans le «Century Magazine» de Janvier, est un révoltant chef-d'œuvre juif, de cynisme, de bravade et de défi, dont voici quelques lignes: "Nous sommes des intrus, des destructeurs, des révolutionnaires. Nous nous sommes emparés de vos biens propres, de vos idéaux, de votre destin. Nous les avons foulés aux pieds. C'est nous qui avons été la cause première, non seulement de la dernière guerre, mais de presque toutes vos guerres. Nous n'avons pas seulement été les auteurs de la révolution Russe, mais aussi les instigateurs de toutes les grandes révolutions de votre histoire. Nous avons apporté la désunion et le désordre dans vos vie privée et dans votre vie publique. Nous le faisons encore aujourd'hui. Personne ne peut dire combien de temps nous pourrions encore agir de la sorte. Nous ne vous avons pas laissés en paix. Nous avons eu entre les mains et nous avons renversé le bel et majestueux édifice que vous avez construit. Nous avons renversé votre Dieu, nous avons rejeté de côté l'héritage de votre race et nous avons mis à leur place notre Dieu et nos traditions".»

 

Trevor Ravenscroft, dans son livre "La Lance du Destin", nous dit que "Les Protocoles des Sages de Sion" étaient une sorte d'appendice à un ouvrage du professeur Nilus nommé "L"Antichrist" dans lequel était dressé un plan de domination mondiale. Les projets envisagés, inclus parmi tant d'autres: la révolution par le sang, le contrôle de l'économie et de l'information, la destruction du Vatican, la décimation du Christianisme sous toutes ses formes, et l'implantation d'un gouvernement et d'une religion mondiale. Nilus, élève du grand philosophe Soloviev, aurait formulé son ouvrage avec l'aide de Juifs Catholiques qui étaient sous la direction des Jésuites. Ces «Robes Noire», agents du Vatican, y firent inculquer les principes occultes de la Jérusalem cryptique et leurs procédures pour s'emparer de la Jérusalem terrestre et y implanter le siège du pouvoir du Catholicisme. Dès le début, le mouvement Sioniste fut infiltré et influencé par l'organisation Jésuite des Illuminatis, avant que les Juifs Talmudistes et Kabbalistes en prennent la direction à travers les loges Maçonniques, puisque les deux avaient un but commun. Nilus écrivait: «Le nouveau mouvement Sioniste a été créé pour des motifs beaucoup plus sinistres que d'établir en Palestine une patrie permanente pour les Juifs. Son but secret est la domination incontesté du monde entier. A la conférence de Bâle (1897), les rabbins les plus influents d'Europe et d'Amérique s'étaient rassemblés pour dresser des plans en vue d'asservir l'humanité. Ils s'étaient préparés à l'avènement de l'Antichrist. Sous la conduite de l'Antichrist, les Juifs réaliseront leurs buts ultimes.». L'Antichrist de Soloviev n'est pas une figure mythique, nous dit Ravenscroft. Il habite l'âme d'un homme de chair et de sang. Il souligne que le plus grand danger était justement celui-là: La Bête ne ressemble pas à ce qu'elle est. Nous savons en plus que le pape Jean XXIII, qui ouvrit le Concile de Vatican II, ouvrit aussi la voie à une grande réconciliation entre Juifs et Catholiques, entre le Vatican et Israël, comme il fut publié dans la Presse du Vatican: «Deux mille ans d'antagonisme sont en train de prendre fin. "Nous sommes tous les fils du même Père céleste", dit-il à 130 dirigeants du "United Jewish Appeal". En étendant ses bras, il termina en disant: "Je suis Joseph votre frère". Il signifiait par ces paroles que le Vatican était l'égal d'Israël». Le 9 Mars 1963, l'Osservatore Romano, écrivait: «Un amour plus conscient d'Israël aujourd'hui fait parti intégrante du nouvel esprit œcuménique... Nous sommes éclairés par l'espoir qui nous fut révélé, qu'à une date connue de Dieu seul, Israël parviendra à l'unité avec nous». De telles informations sont assez pour nous faire dresser les cheveux sur la tête, surtout lorsque nous considérons que nous avons seulement effleuré la surface des résidus du puits de l'abîme. Dans un tel domaine il est souvent préférable de demeurer ignorant car nous ne pourrions supporter toute la corruption qui s'y trouve.

 

Les juifs américains, dont près des deux tiers déclarent s’intéresser de près au devenir d’Israël, n’ont pas les pouvoirs exorbitants qu’on leur prête souvent. Leur poids démographique est faible – moins de 2% de la population, soit environ 5 millions de personnes -, ce qui limite d’emblée leurs capacités d’intervention sociale. Mais surtout, ce milieu est loin d’être homogène au plan de ses convictions et de ses aspirations. De tradition plutôt libérale et progressiste, les juifs installés aux États-Unis n’ont accueilli qu’avec réticence les perspectives politiques du sionisme juif au départ, ont eu tendance à s’intéresser davantage aux luttes sociales qu’aux questions ethno-religieuses, et beaucoup d’entre eux restent réservés sur les positions inflexibles de l’État hébreu face aux Palestiniens et aux autres protagonistes des conflits du Moyen-Orient. Pour réelle qu’elle soit, leur solidarité avec Israël n’est pas inconditionnelle comme celle de la plupart des sionistes chrétiens, et leur influence politique est nettement moindre. Les évangéliques ont, par contre, un poids démographique et politique prépondérant aux États-Unis. Ils représentent près du tiers de la population – soit autour de 90 millions de personnes, pro-israéliennes par motivation religieuse à 50%, et sionistes entre 20 et 25%. Partageant assez largement les idées conservatrices communes dans la Bilble Belt du Sud et du Moyen-Ouest, ils forment une proportion significative du parti républicain et disposent d’une force électorale conséquente. Leurs télévangélistes sont à la tête d’un empire audiovisuel d’une incomparable puissance médiatique et financière. Des mécanismes de collecte performants permettent aux Églises et autres organisations évangéliques de drainer des fonds considérables pour les causes qu’elles défendent, et notamment pour Israël. Aussi n’est-il pas surprenant que le ralliement d’une partie croissante de la mouvance évangélique à la cause d’Israël soit considéré comme particulièrement précieux par les leaders de l’État hébreu: face aux adversaires arabes, l’alliance judéo-chrétienne s’impose en dépit de ses ambiguïtés.

 

Bien que les sionistes chrétiens proclament que Dieu a irrévocablement attribué à Israël un droit prééminent sur l’ancien pays de Canaan, ils n’ont pas toujours été indifférents ou hostiles aux Palestiniens dont la composante chrétienne a été très influente. Quand les juifs foulaient trop brutalement aux pieds les droits des Palestiniens, jusqu’à recourir à des actes qualifiables de terroristes, certains de ces sionistes rappelaient que les Arabes sont eux aussi issus d’Abraham en qui Dieu a promis de bénir toutes les nations, et que l’épreuve de la Shoah n’a pas aboli la justice. Évidemment ils ne donnent aucune considération à l'Israël spirituel du Dieu Vivant composé de tous les enfants de la promesse. Mais à mesure que l’antagonisme entre les deux peuples a progressé et que l’islam a dynamisé la résistance palestinienne, ces bons sentiments se sont érodés. Le délitement des régimes arabes laïcs et marxisants a contribué à durcir les clivages religieux. Puis le développement du terrorisme islamique a fini par éloigner le sionisme chrétien de la cause palestinienne accusée de collusion avec le Hezbollah libanais et l’islamisme iranien. Les Intifada de 1987 et 2000 ont scellé la rupture. Les victoires d’Israël qui ont conclu la guerre des Six Jours puis celle du Kippour, en 1967 et en 1973, sont apparues pour eux comme des miracles directement opérés par Dieu en faveur de son peuple, ce que nous savons être complètement faux. Nombre de sionistes chrétiens en ont déduit qu’il ne faut rien céder aux Palestiniens dans le cadre des négociations de paix. Par une prétendue fidélité à la volonté divine, les plus radicaux d’entre eux appuient les extrémistes juifs partisans du Grand Israël, incluant la Judée et la Samarie qui forment la Cisjordanie, et soutiennent financièrement les colonies implantées illégalement en territoire palestinien. Proclamée «capitale éternelle» d’Israël, Jérusalem la prostituée doit rester sous le contrôle exclusif de l’État hébreu, et il est même question d’y reconstruire le Temple de Salomon à la place de la mosquée Al-Aqsa. L’histoire est refaçonnée pour rejeter comme indues et sacrilèges les revendications des Palestiniens. Les violences qui ponctuent leur résistance font l’objet d’une intense propagande anti-arabe tandis que les exactions d’Israël, comme celles intervenues lors de la sanglante opération menée à Gaza en 2008-2009, ne sont pas condamnées.

 

Le sionisme chrétien prône un moralisme très éloigné de la «Bonne Nouvelle» annoncée par Jésus. À la merci de Satan selon la doctrine évangélique prédominante, le monde court à sa perte: hors de «La Vérité» révélée par les Écritures, il n’y a que mensonge et péché. De la Création à la Parousie, l’histoire du salut est dominée par la faute originelle et appelle la répression. Dans le sillage du conservatisme patriarcal et esclavagiste du Sud des États-Unis, c’est la soumission à l’ordre social traditionnel qui constitue la pierre de touche de la vraie foi: acceptation des doctrines fondamentalistes telles que le créationnisme, restauration de la famille et exaltation du travail, défense des prérogatives individuelles comme le port des armes à feu, refus des revendications féministes et du mariage homosexuel, lutte contre l’avortement, interdiction de l’euthanasie et de la recherche sur les cellules souches, rejet des dérives actuelles de la sexualité, etc. Ces positions correspondent globalement à celles du parti républicain qui, sous couvert de défense des valeurs de l’Occident, privilégie les intérêts d’une Amérique vouée à l’ultralibéralisme et qui se méfie des régulations internationales. Pour servir ces visées au Moyen-Orient, Israël s’avère un allié quasi indispensable.

 

Au plan religieux, le sionisme chrétien partage avec les évangéliques la volonté de conquérir le monde à Jésus-Christ avec leur faux évangile du libre-choix. Mais ce projet, autrefois en butte au communisme, est maintenant concurrencé par l’islam indûment identifié à l’islamisme. La «guerre mondiale contre la terreur islamiste» déclarée par Georges Bush après l’attentat contre le World Trade Center en 2001 traduit un antagonisme frontal irréductible. Avec le judaïsme et le christianisme, c’est tout l’Occident qui risque d’être submergé par la barbarie islamiste qu’un complot mondial est censé vouloir instaurer. L’Antichrist a changé de visage: ce ne sont plus les armées soviétiques à la solde de l’athéisme qui sont les suppôts du diable, mais Al-Qaïda, le Hezbollah, le Hamas, et l’Iran. La guerre s’est déplacée d’Irak en Afghanistan et de là en Syrie, et elle menace désormais du côté de l’Iran. Les sionistes chrétiens sont parmi les plus zélés des dizaines de milliers de missionnaires évangéliques qui, à travers le monde, prêchent la «croisade» en mêlant gloire de Dieu et hégémonie américaine.

 

Les dignitaires locaux des quatre principales Églises implantées au Moyen- Orient ont solennellement condamné le sionisme chrétien dans la Déclaration de Jérusalem du 22 août 20063. Ce texte dénonce la lecture apocalyptique de la Bible qui pervertit la compréhension du message évangélique et induit des comportements sectaires: au lieu d’aider les hommes et les peuples à reconnaître l’égale dignité de tous et leur imprescriptible droit à la justice, la religion est dévoyée et génère la haine et la violence. Opposer les humains entre eux au nom du Bien et du Mal comme le fait l’idéologie du sionisme chrétien est, selon eux, contraire à l’amour du Christ qui est regardé au même niveau que l'amour sentimental de l'être humain puisqu'ils n'ont aucune notion de sa signification réelle. Plutôt que de vouer le monde à sa perte en invoquant l’affrontement final entre Dieu et Satan à Armageddon, le faux évangile des évangéliques promeut une fraternité qui rejette les exclusions et les hiérarchies entre les peuples, et qui permet de surmonter les conflits dans la réconciliation. Concrètement, cette Déclaration affirme que la sécurité et la paix ne sont accessibles qu’au prix de la justice, et que le refus de cette incontournable exigence condamne le peuple israélien à être lui-même victime de la violence qu’il inflige aux Palestiniens. Ne se contentant pas d’énoncer des principes, elle appelle à la reconnaissance de l’identité et de l’unité du peuple palestinien par l’État hébreu, à la fin de la politique de colonisation qui se traduit par la confiscation des terres et de l’eau, et par l’enfermement des Palestiniens dans des ghettos. Les murs qui inscrivent dans le paysage l’implacable dureté de la politique d’apartheid pratiquée par Israël ne peuvent produire que le malheur de part et d’autre, mettant en péril la sécurité de ceux qui les érigent en même temps que la stabilité de la région, voire celle du monde entier. En invitant les chrétiens à combattre la politique trompeuse qui mène à l’iniquité actuelle et à ses dangers, les prétendues églises du christianisme contrefait moderne préconisent le recours à la non-violence prêchée par Jésus en estimant qu’elle représente la seule voie vraiment humaine et efficace.

 

LA LÉGITIMITÉ HISTORIQUE ET BIBLIQUE D'ISRAËL

Quand on parle de la légitimité d'un État, on se réfère à un droit historique sur un territoire donné. Dans le seul cas d'Israël, on évoque un droit biblique. Nous parlerons donc de la légitimité historique et biblique d'Israël.

I. - La légitimité historique

Il ne se trouve aucun argument historique suffisamment valable pour justifier, au XXe siècle, un État israélien en Palestine, celle-ci appartenant à ses citoyens palestiniens au même titre que tout autre pays est la propriété des siens. Mentionnons que nous ne supportons point l'Islamisme des Palestiniens ni l'Islamisme en général, nous faisons que rapporter les faits. Nous reconnaissons que l'Islamisme est un fléau mondial et qu'il ne peut coexister dans une culture démocratique sans désirer sa ruine. Pour ce simple fait les portes de l'immigration devraient leur être fermé et ceux qui y sont déjà entré devraient être expatrié pour la sécurité de notre société et la protection de notre mode de vie qui ne s'accommode pas à leurs principes. La situation est drastique, on ne peut se permettre de plier le genou devant des gens qui veulent notre destruction à cause que leur religion, qui n'est pas une religion de paix malgré toutes les prétentions, leur permet de «tuer les infidèles». Celui qu'ils nomment Mahomet, leur prophète, est le faux prophète mentionné dans l'Apocalypse (Apocalypse 16:13; 19:20; 20:10), donc méfiez-vous car ces gens ne veulent pas votre bien et ne s'adapterons jamais à notre style de vie, à nos traditions, à nos nos lois et à nos principes qu'ils ont en abomination, ce qui n'est pas le cas avec les autres ethnicités qui habitent parmi nous.

 

Or des millions de Palestiniens réclament leur droit historique légitime sur la Palestine. Ces droits sont pré-bibliques et la Bible mentionne la Palestine et les Palestiniens. Les guerres des Palestiniens contre les envahisseurs juifs sont notoires (1 Samuel 28). Avant la venue de Christ, les juifs essayèrent souvent de former un État en Palestine. Celui-ci prit la forme d'un royaume vers l'an 1000 av.J.C.. Mais ce royaume se divisa en deux, moins d'un siècle après: un royaume du Nord en Samarie, et un autre au Sud en Judée, qui disparurent l'un et l'autre. Le premier fut détruit en 722 av.J.C., soit 200 ans après sa formation par l'invasion assyrienne, et le second en 586 av.J.C., soit 400 ans environ après sa formation, détruit par les Babyloniens qui exilèrent les juifs à Babylone. Ce n'est qu'au Ier siècle av.J.C., que le royaume juif se reconstitua sous l'Empire Romain, avec le roi Hérode le Grand en l'an 37 av.J.C.. Mais ce royaume fut de nouveau détruit par les troupes romaines de Titus en l'an 70 ap.J.C.. Les juifs fuirent alors la Palestine vers les quatre coins du monde. Mais les Palestiniens demeurèrent en Palestine. Deux milles ans plus tard, en 1948, un État d'Israël réapparaît en Palestine, réclamant des droits sur le pays au détriment des Palestiniens qui y avaient toujours vécu. Les juifs qui affluèrent en Terre Sainte des quatre coins du monde, en chassèrent les Palestiniens par la violence. Ceux-ci durent quitter leurs foyers dans des conditions tragiques pour vivre en exil dans les pays arabes sous des tentes et dans des bidonvilles. Les grandes puissances aidèrent les juifs à s'installer en Palestine, et reconnurent l'État hébreu un quart d'heure après sa proclamation le 14 mai 1948, comme si la Palestine et les Palestiniens n'existaient pas. Or les preuves historiques de leur existence abondent. (Bibliques: Nombres 13:21-23, preuves sociales, culturelles, folkloriques, archéologiques: monnaie palestinienne ancienne et contemporaine etc...)

 

Il faut constater que ceux qui soutiennent Israël se sentent, en général, coupables vis-à-vis des juifs; ils optèrent donc pour les loger en Palestine. Mais est-ce faire justice que donner aux uns ce qui est arraché aux autres ? Peut-on disposer du bien d'autrui. Un Américain, un Anglais ou un Français par exemple ont-ils le droit de disposer d'une terre palestinienne qui ne leur appartient pas. Pourquoi ceux qui veulent satisfaire leur conscience en plaçant les juifs dans une patrie, ne leur ont-ils pas donné une partie de leur propre terre d'Europe ou d'Amérique puisqu'ils peuvent en disposer ? A quoi l'on répond en général en évoquant une légitimité biblique: les Israéliens auraient un droit biblique sur la Palestine. Nous voici ainsi transférés du plan historique, au plan biblique, et le plus souvent par des personnes qui ignorent tout de la Bible. C'est donc en tant que chrétiens que les juifs nous demandent de leur reconnaître un droit biblique sur la Palestine. Aujourd'hui, le peuple de Christ Jésus est sollicité pour rendre un témoignage favorable à ceux qui renient Jésus. Et ce au nom de la Bible. Telle est l'épreuve de fidélité prédite par le Christ pour la fin des Temps. Le Vatican lui-même y échoua. Car le judaïsme n'est ni une race ni une terre géographique mais une religion qui a trouvé son achèvement parfait dans le Christ Jésus. Pour un Chrétien, il est aussi absurde de reconnaître un État juif pour les juifs qu'un État chrétien pour les Chrétiens.

 

II. - La légitimité biblique

Beaucoup de chrétiens soutiennent l'État d'Israël croyant de bonne foi aider le «peuple élu» sur sa «terre promise». Il nous est donc paru important de rappeler ce que signifient, à la lumière de l'Évangile, les notions de Terre Promise et de Peuple Élu.

A) La Terre Promise

La Palestine n'est pas une terre promise par la Bible aux Israéliens d'aujourd'hui, pour les deux raisons suivantes: 1) la Terre Promise est le symbole d'une réalité spirituelle, et 2) elle fut promise sous condition.

1) - La Terre Promise est spirituelle.

Dieu promit à Abraham et à ses descendants une Terre. La notion de cette Terre Promise, telle que voulue par Dieu, fut expliquée au long des siècles par la Bible, pour apparaître enfin comme une réalité spirituelle, non géographique. C'est pourquoi l'apôtre Paul dit: «Par la foi, il demeura dans la terre qui lui avait été promise, comme dans une terre étrangère, habitant sous des tentes, avec Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse. Car il attendait la Cité Céleste qui a des fondements assurés, dont L’ESPRIT DES VIVANTS est l'architecte et le fondateur.» (Hébreux 11:9,10). La spiritualité de la Terre a déjà ses racines dans l'Ancien Testament. Ainsi la tribu de Lévi ne possédait pas de terre, Dieu étant Lui-même son partage. La Bible dit en effet: «Seulement Moïse ne donna point d'héritage à la tribu de Lévi; les sacrifices faits par le feu à L’ADMIRABLE, L’ESPRIT DES VIVANTS d'Israël, voilà son héritage, comme il le lui avait dit... Mais Moïse ne donna point d'héritage à la tribu de Lévi; c'est L’ADMIRABLE ESPRIT DES VIVANTS d'Israël, qui est leur héritage, comme il le leur avait dit.» (Josué 13:14 et 33). Par ailleurs dans Psaumes 37:9,11 il est dit: «Car ceux qui font le mal seront retranchés, mais ceux qui s'attendent à L’ADMIRABLE posséderont la terre... Mais les débonnaires posséderont la terre, et jouiront d'une paix abondante.» Ce sont les débonnaires (les doux) et les justes qui posséderont la terre, et il n'est pas dit que tous les Israéliens en Palestine sont doux et justes. Enfin, Jésus expliqua ce fait en disant que le «Royaume de Dieu» n'est pas une entité visible, mais qu'il se trouve dans le cœur. Or il n'est pas dit qu'il se trouve dans le cœur de tous les hommes, ce qui veut dire que le Royaume de Dieu est sélectif et réservé seulement à ceux qui ont été choisi pour y entrer. Aux Pharisiens qui lui demandèrent quand devait apparaître le Royaume de Dieu qui, pour eux, signifiait «l'empire sioniste universel», Jésus répondit: «La venue du Royaume de Dieu ne se laisse pas observer, et l'on ne saurait dire: le voici ! le voilà ! Car, sachez-le, le Royaume de Dieu est en vous» (Luc 17:20), et qui dit «Royaume» dit aussi «Royauté» ou «Souveraineté» ce qui nous indique que le «Royaume de Dieu» est la Souveraineté absolue de Dieu dans tous les aspects de la vie de ses élus. En d'autres mots, il s'agit de la «Royauté de Christ» qui habite le cœur de ses élus par sa l'Esprit de sa Sainte Présence. Les enfants de la promesse, les élus, se trouvent donc présentement, en ce monde, dans la Terre Promise du Royaume de Dieu, c'est à dire «de Christ» et y seront éternellement, car le Royaume de Dieu c'est la présence de «Christ en nous, l'espérance de la gloire» (Colossiens 1:27).

 

Il se trouve aujourd'hui, au sein même du Judaïsme, des rabbins qui soulignent la dimension spirituelle de la Terre Promise. Ainsi ce commentaire pertinent du grand rabbin Jonathan Eybeschutz: «Il est écrit: «Et vous habiterez dans le pays que j'ai donné à vos pères...» (Ézéchiel 36:28). L'Eternel avait promis à Abraham de lui donner la terre de Canaan, mais quand Sarah est morte, il ne possédait même pas un terrain pour l'enterrer. Comment donc la promesse a-t-elle été accomplie ? C'est qu'il y a deux terres qui portent le nom d'Israël: Il y a la terre d'Israël d'En Haut, et il y a la terre d'Israël d'en bas. La terre Sainte est la Terre Céleste où il y a le Palais divin, d'où se déversent les sources de la Sagesse. C'est cette terre spirituelle qui a été promise et donnée à nos ancêtres, et non la terre matérielle.» (Le Royaume de Dieu et le royaume de César par le rabbin Emmanuel Lévyne. Éditions "Le Réveil", Beyrouth). Ce rabbin avait été donné de comprendre la vérité, ce qui n'est pas le cas des sectes évangéliques du christianisme contrefait moderne qui attendent encore la manifestation d'un royaume terrestre de mille ans, se retranchant ainsi du Royaume spirituel et éternel de Christ. Pourtant les paroles du Seigneur Jésus sont assez clair: «Mon royaume n'est pas de ce monde...» (Jean 18:36), mais cela n'est pas suffisant pour les évangéliques et les chrétiens sionistes qui tordent le sens de la vérité pour accommoder leurs fausses doctrines. Quant aux descendants d'Abraham, les héritiers de la Terre Promise, il s'agit aussi d'une notion spirituelle qui est l'héritage des saints, la promesse de la présence de Dieu qui habite le cœur de ses élus. Un chrétien authentique ne doit pas chercher cet héritage glorieux dans une généalogie historique et ethnique qui la passerait de père en fils, mais dans la foi ou assurance du Messie promit, le Seigneur de Jésus qui nous accorde la grâce de sa Sainte Présence pour le salut de notre âme. L'apôtre Paul dit en effet: «Si vous êtes de Christ, vous êtes donc la postérité d'Abraham, héritiers selon la promesse.» (Galates 3:29). Ainsi pour un chrétien réel, tout juif qui refuse de reconnaître Jésus comme le Messie et en attend un autre, ne doit pas être considéré comme descendant d'Abraham, ni héritier de la Terre promise, qu'elle soit spirituelle ou matérielle.

 

L'ALLIANCE CONDITIONNELLE ET INCONDITIONNELLE

Les Saintes-Écritures enseignent clairement que l'ancienne alliance de la loi fut conditionnelle à l'obéissance de ses principes, et que la nouvelle alliance de la grâce est inconditionnelle par la foi en Christ, notre substitut, qui a rempli toutes les exigences ou conditions de la loi en faveur pour ses élus. Dieu déshérita les juifs avant même la venue de Jésus-Christ. La terre fut promise à condition de fidélité à l'Alliance; cette condition n'as pas été respectée; l'Alliance fut ainsi rompue par les juifs; Dieu annonça alors une Nouvelle Alliance inconditionnelle, celle établie par le Seigneur Jésus, que les juifs et les chrétiens sionistes refusent toujours.

a) La condition:

A supposer que la Terre Promise soit un lieu géographique, il ne faut pas oublier alors que la promesse fut faite sous condition. En effet, Moïse avait dit aux juifs: «Si tu ne prends pas garde de faire toutes les paroles de cette loi, écrites dans ce livre, en craignant ce nom glorieux et terrible, L’ADMIRABLE TON ESPRIT DES VIVANTS... Et il arrivera que comme L’ADMIRABLE prenait plaisir à vous faire du bien et à vous multiplier, ainsi L’ADMIRABLE prendra plaisir à vous faire périr et à vous exterminer. Et vous serez arrachés du pays où tu vas entrer pour le posséder» (Deutéronome 28:58,63). Il est donc clair qu'en cas de trahison, non seulement il n'est plus question de terre, mais de châtiments pénibles et d'expulsion de cette terre, pour les juifs et leurs descendants. Telles sont les termes de l'Alliance qui n'ont pas été respectés par le peuple hébreu.

b) L'Alliance rompue:

Les juifs ne respectèrent pas les conditions de l'Alliance. La Bible dit franchement qu'ils ont trahi Dieu en adorant les idoles des pays voisins, et en leur offrant même leurs enfants en sacrifices, imitant ainsi les coutumes païennes. (1 Rois 16:30-34; Jérémie 7:30-32). De même le Psaume 106 dresse le bilan des infidélités du peuple juif. «Ils méprisèrent la terre désirable; ils ne crurent point à sa Parole.» (Psaumes 106:24). - Ils se sont révoltés contre le Très Haut... Ils fabriquèrent aussi un veau (d'or) en Horeb... Ils s'attachèrent à Baal... Ils imitèrent les païens et se firent les serviteurs de leurs idoles... Ils sacrifièrent leurs fils et leurs filles, qu'ils immolaient aux idoles de Canaan. C'est pourquoi Dieu, parlant par les prophètes, a déversé sa colère contre Israël, comme nous voyons dans Michée 3:9-12:

9 Écoutez ceci, chefs de la maison de Jacob, et vous, conducteurs de la maison d'Israël, qui avez la justice en abomination, et qui pervertissez tout ce qui est droit: Am. 5. 7; Am. 6. 12;

10 On bâtit Sion avec le sang, et Jérusalem avec l'iniquité! Éz. 22. 27; So. 3. 3;

11 Ses chefs jugent pour des présents, ses sacrificateurs enseignent pour un salaire, et ses prophètes prédisent pour de l'argent; et ils s'appuient sur L’ADMIRABLE, disant: "L’ADMIRABLE n'est-il pas parmi nous? Le mal ne viendra pas sur nous!"

12 C'est pourquoi, à cause de vous, Sion sera labourée comme un champ, Jérusalem sera changée en un monceau de ruines, et la montagne du temple en une haute forêt.

 

Dieu dit encore dans Ésaïe 1:2-4:

2 Cieux, écoutez; terre, prête l'oreille; car L’ADMIRABLE parle: J'ai nourri des enfants et je les ai élevés; mais ils se sont rebellés contre moi. De. 32. 1;

3 Le bœuf connaît son possesseur, et l'âne la crèche de son maître: Israël n'a point de connaissance, mon peuple n'a point d'intelligence. Lu. 2. 7;

4 Ah! nation pécheresse, peuple chargé d'iniquités, race de méchants, enfants corrompus! Ils ont abandonné L’ADMIRABLE, ils ont méprisé le Saint d'Israël, ils se sont détournés en arrière. Ps. 78. 8; És. 57. 3;

 

c) Rupture et Nouvelle Alliance:

Après avoir dénoncé l'infidélité d'Israël, Dieu déclara à travers Jérémie la rupture de l'Alliance par les juifs. Il annonça la venue d'une Nouvelle Alliance, qui ne sera pas comme la première, c'est à dire qu'elle sera inconditionnelle puisque la part du croyant n'est pas une terre, mais Dieu Lui-même. Ainsi il est écrit dans Jérémie 31:31-34:

31 Voici les jours viennent, dit L’ADMIRABLE, que je traiterai une nouvelle alliance avec la maison d'Israël et avec la maison de Juda; Hé. 8. 8;

32 Non comme l'alliance que je traitai avec leurs pères, au jour où je les pris par la main pour les faire sortir du pays d'Égypte, - alliance qu'ils ont violée, et toutefois j'avais été pour eux un époux, dit L’ADMIRABLE;

33 Mais c'est ici l'alliance que je traiterai avec la maison d'Israël, après ces jours-là, dit L’ADMIRABLE: Je mettrai ma loi au-dedans d'eux, et je l'écrirai dans leur cœur; et je serai leur ESPRIT DES VIVANTS, et ils seront mon peuple. Jé. 24. 7; Jé. 30. 22; Jé. 31. 1;

34 Chacun d'eux n'enseignera plus son prochain, ni chacun son frère, en disant: Connaissez L’ADMIRABLE! car ils me connaîtront tous, depuis le plus petit d'entre eux jusqu'au plus grand, dit L’ADMIRABLE; car je pardonnerai leur iniquité, et je ne me souviendrai plus de leur péché. És. 54. 13; Jé. 33. 8; Mi. 7. 18; Jn. 6. 45; Ac. 10. 43;

 

Il est évident que cette Nouvelle Alliance diffère de la première, puisqu'elle "ne sera pas comme elle". Une des différences réside dans le fait qu'elle ne promet aucune terre géographique, mais qu'en revanche c'est Dieu qui se donne comme possession spirituelle à tous ceux qui sont donnés de croire en Jésus, fondateur de la Nouvelle Alliance qui est l'accomplissement de la promesse. Ainsi sous la Nouvelle Alliance la Terre Promise est le Royaume de Dieu, sa présence en nous, héritage spirituel de l'Israël de Dieu, c'est à dire de l'Église. Les juifs refusent encore l'Alliance de Christ parce qu'elle ne leur promet aucune terre géographique, ni ne leur accorde le "privilège" d'établir l'empire sioniste mondial qu'ils souhaitent, comme le désir aussi les chrétiens sionistes et la majorité des évangéliques, preuve évidente qu'ils ne sont pas dans l'Église de Christ et qu'ils n'ont pas la grâce du salut qu'ils prétendent avoir.

 

d) Le peuple élu:

L'élection divine n'a jamais eu pour objet un peuple hébreu tout fait comme certains le pensent encore, l'élection c'est le choix de Dieu de sélectionner en Christ avant la fondation du monde, ceux qu'il désigna pour hériter le salut et la vie éternelle (Actes 13:48) en leur accordant la grâce de l'assurance en son sacrifice sur la croix dans lequel nous sommes attribués tous ses mérites. Or le choix de Dieu s'était arrêté sur un homme, Abraham le Syrien, et non sur une nation juive qui n'existait pas avant Abraham. Il est donc faux de croire que le judaïsme est une race, c'est pourquoi la Bible rappelle aux juifs que leur ancêtre Abraham est araméen, c'est-à-dire un Syrien, et c'est pourquoi aussi que l'Israël moderne est dans un conflit incessant avec la Syrie. Moïse insiste sur ce point quand il dit aux juifs: «Puis tu prendras la parole, et diras, devant L’ADMIRABLE ton ESPRIT DES VIVANTS: Mon père était un Araméen prêt à périr...» (Deutéronome 26:5). Le but du choix d'Abraham était de former un milieu social pour accueillir le Messie afin d'accomplir la promesse du rachat de ses élus par son sacrifice sur la croix. Le but n'était donc pas le peuple, mais le Christ qui est «venu chez les siens, mais que les siens ne l'ont pas reçu» (Jean 1:11). Mais à tous ceux qui ont reçu Jésus comme Messie par la puissance du Saint-Esprit sans aucun mérite, ni efforts, ni obéissance, ni choix ou décision personnelle de la part de l'homme, indépendamment de leur race, de leur sexe, de leur âge, ou de leur statut social, il leur «a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu» (Jean 1:12), et de former ainsi le peuple universel de Dieu en convoquant ses élus à entrer dans la promesse de la renaissance en Christ pour participer à sa gloire éternelle. Même qu'un enfant nouveau-né peut entrer dans le Royaume sur la base de l'élection car le choix du salut appartient à Dieu et non à l'homme, ce qui ne veut pas dire toutefois que tous les nourrissons et les enfants sont sauvés à cause de leur innocence, mais que seul ceux qui ont été choisis en Christ depuis avant la fondation du monde le sont. Dieu est celui qui choisi l'homme, et non l'homme qui choisi Dieu. L'élection est la base du salut, la foi est simplement un moyen d'y entrer. Ce n'est pas la foi qui sauve, mais Christ qui accorde sa grâce à qui il veut, particulièrement à ceux qu'il a désigné d'avance en son décret éternel. D'après le vrai Évangile, message de la grâce souveraine, le peuple élu de Dieu est celui de Jésus, et non celui d'un endroit géographique quelconque. Le Corps de Christ, l'Église, c'est le Corps des élus, de tous les enfants de la promesse qui ont été appelé à renaître à une nouvelle vie en Christ et qui sont régénérés d'en haut par la puissance de Dieu depuis l'origine de leur élection en vue de leur transformation en son image. Si vous n'êtes pas de notre peuple, vous êtes des réprouvés exclus de la grâce pour la perdition éternelle, et là encore ce n'est pas votre choix, vous n'êtes pas le maître de votre destin quoique vous allez récolter les conséquences de vos actions comme stipulé dans la Loi de Dieu qui sera votre juge d'après le décret éternel. Vos rétorsions, vos mécontentements, vos objections, vos prétentions, vos lamentations, vos décisions, vos irritations, ne sont que les évidences de votre réprobation.

 

Autrefois Jésus dit aux juifs: «C'est pourquoi je vous ai dit, que vous mourrez dans vos péchés; car si vous ne croyez pas que JE SUIS, vous mourrez dans vos péchés» (Jean 8:24). Ce passage est un des plus frappants dans tout le Nouveau Testament. En utilisant l'expression «JE SUIS» qui est utilisé par Jésus à plusieurs endroits dans l'Évangile de Jean, Jésus prend le Nom de Dieu comme le sien, Nom qui fut révélé à Moïse dans Exode 3:13,14: «Et Moïse dit à L’ESPRIT DES VIVANTS: Voici, j'irai vers les enfants d'Israël, et je leur dirai: L’ESPRIT DES VIVANTS de vos pères m'a envoyé vers vous; mais s'ils me disent: Quel est son nom? que leur dirais-je? Alors L’ESPRIT DES VIVANTS dit à Moïse: JE SUIS CELUI QUI SUIS. Puis il dit: Tu diras ainsi aux enfants d'Israël: Celui qui s'appelle JE SUIS, m'a envoyé vers vous.». Clairement Jésus s'identifie comme étant Dieu lui-même, Celui qui se révéla à Moïse. Il confirme ainsi sa divinité aux yeux des juifs et particulièrement des pharisiens qui le questionnent. Ce passage dit clairement que Jésus est Dieu, il n'y a aucun doute sur cela. L'enseignement est clair, si une personne ne croit pas que Jésus est Dieu elle va périr dans se péchés, c'est à dire qu'elle est perdue pour l'éternité. En d'autres mots, la reconnaissance de la divinité de Christ est essentielle au salut, son rejet entraîne la perdition éternelle. Mais il y a plus ici, le contexte de ce passage nous dit que cette discussion de Jésus avec les juifs se porte strictement sur l'identité du Père Éternel, mais «qu'ils ne comprirent point qu'il leur parlait du Père» (Jean 8:27). En fait, presque tout le chapitre 8 se rapporte à ce sujet. Banalité dirons plusieurs car c'est évident, mais la réalité est que depuis de nombreuses générations la très grande majorité ne comprenne aucunement le sens réel de ce passage extrêmement important. Lorsque Jésus dit qu'il est «JE SUIS», il dit par ce fait qu'il est lui-même le Père Éternel manifesté dans la chair, révélation qui foute toute une claque à la théologie dite orthodoxe de la Trinité de trois personnes en Dieu. Soudainement on apprend de Jésus lui-même que cette doctrine est complètement fausse, et le plus important est que si une personne ne croit pas que Jésus est le Père manifesté dans la chair comme Fils, elle demeure dans ses péchés et est perdue pour l'éternité. L'enjeu est donc très grave, le salut de millions et de millions d'âmes en dépend, on ne peut en minimiser l'impact. Jamais Jésus n'a été aussi clair, il est lui-même l'enveloppe visible du Père invisible qui demeure en lui et dont il est la forme corporelle en ce monde. En d'autres mots, Jésus dit qu'il est l'ADMIRABLE, l'ESPRIT DES VIVANTS, le Père éternel manifesté dans la chair comme Messie, l'accomplissement de la promesse pour le rachat de ses élus, et que la défiance à cette révélation entraîne la perdition éternelle de ceux qui la rejette. Comme les juifs de l'ancien Israël adoraient des idoles qui étaient des dieux étrangers, les chrétiens modernes adorent l'idole d'un dieu à trois faces (voir: Aberrations trinitaires).

 

Dans cette même discussion avec les juifs, Jésus dit encore: «Vous avez pour père le diable, et ce sont les désirs de votre père que vous voulez accomplir» (Jean 8:44). Aujourd'hui que leur disent les supposés chrétiens ? «Vous êtes nos frères aînés», leur avait dit le Pape Jean-Paul II à la synagogue de Rome. Par ce fait il déclara qu'ils ont tous un même père, à savoir le Diable, et c'est le cas aussi de tous ceux qui croient en la Trinité de trois personnes en Dieu car Jésus dit clairement qu'il est lui-même JE SUIS, le Père Éternel (Ésaïe 9:6 (5); Jean 14:8,9). Comment un disciple de Jésus et son négateur peuvent-ils être des frères ? Impossible: «Si quelqu'un vient à vous sans apporter cette doctrine, ne le recevez pas chez vous et abstenez-vous de le saluer. Celui qui le salue participe à ses œuvres mauvaises» (2 Jean 10,11). Pour Jésus, dont nous sommes les témoins véritables, le vrai juif c'est le disciple de Jésus. Dans l'Apocalypse, Jésus ne dénonce-t-il pas les juifs comme «usurpateurs du titre de juifs, une synagogue de Satan plutôt» ?? (Apoc 2:9; 3:9). C'est pourquoi l'apôtre Paul dit: «Si vous appartenez à Christ, vous êtes donc la descendance d'Abraham» (Galates 3:29). Il invite donc les juifs à croire en Jésus pour être "greffés" sur le peuple de Dieu (Romains 11:23) car le salut est le même pour tous, par la grâce au moyen de la foi (Éphésiens 2:8,9). Il n'est donc pas question de repousser les juifs en tant que personnes, mais Israël en tant qu'État et en tant que peuple élu. Les juifs, au contraire, sont invités à suivre Jésus pour faire partie du peuple de Dieu afin d'être intégré à la promesse. La Vérité nous incitent à ne pas les enfoncer dans leur erreur, en les laissant croire avec les chrétiens sionistes qu'ils sont le Peuple Élu de retour sur sa Terre Promise. Ce n'est pas le cas comme nous savons, c'est plutôt le contraire. Nous devons comprendre que les juifs, qui continuent de nier que Jésus est le Christ, le Messie de la promesse, portent la caractéristique spécifique de l'Antichrist annoncé par Jean: «Qui est le Menteur, sinon celui qui nie que Jésus soit le Christ ? Le voilà l'Antichrist» (l Jean 2:22). Clairement la doctrine sioniste est la doctrine de l'Antichrist qui porte les réprouvés à se justifier par les œuvres d'un choix personnel à propos d'Israël et du salut.

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La prophétie de Jean sur l'Antichrist ne peut pas être appliquée sur ceux qui reconnaissent que Jésus est le PÈRE Éternel manifesté dans la chair comme le Messie de la promesse longtemps attendue, mais sur ceux qui refusent de le reconnaître comme tel. Cette caractéristique ne s'applique qu'aux juifs qui, explicitement, renient Jésus et attendent un autre messie; et à tous ceux qui refusent de le reconnaître comme Père. C'est l'Antichrist. Il ne faut pas s'étonner du fait que les juifs qui ne croient pas en Jésus, ne soient pas le peuple élu. Jésus avait dit à propos d'un officier romain qui manifestait sa foi en Lui: «En vérité, je vous le dis, chez personne en Israël je n'ai trouvé une telle foi. Eh bien ! je vous dis que beaucoup viendront du levant et du couchant prendre place au festin avec Abraham, Isaac et Jacob dans le Royaume des Cieux, tandis que les sujets du royaume (d'Israël) seront jetés dehors dans les ténèbres: là seront les pleurs et les grincements de dents» (Matthieu 8:11).

L'opposition entre le Royaume de Dieu et celui d'Israël est le centre du litige entre Jésus et les juifs; cette opposition est manifeste dans les paroles du Christ, lorsqu'il dénonça les sujets du royaume d'Israël, et les vouant aux ténèbres extérieures (Matthieu 8:11). Ainsi, avec la venue de Jésus, le concept de peuple élu s'est transformé d'une notion tribale et chauvine, en une notion universelle et spirituelle. C'est pourquoi Jésus condamne les "sujets du royaume" d'Israël qui ont voulu comprendre le Judaïsme d'une manière nationaliste: «Vous avez pour père le diable et ce sont les désirs de votre père que vous voulez accomplir» (Jean 8,44). Ceux qui ont pour père le diable, ne peuvent pas être les "frères aînés" de ceux qui ont Jésus pour Père (1 Pierre 1:17). C'est aussi pourquoi Jésus a toujours refusé d'être le roi d'un Empire sioniste: «Mon Royaume n'est pas de ce monde», avait-il dit ( Jean 18:36 ).

 

JÉSUS REFUSE LE ROYAUME JUIF DES SIONISTES

Peu de personnes comprennent le drame de Jésus et la raison pour laquelle les juifs refusèrent de reconnaître en Lui le Messie attendu. Il refusa de restaurer un Royaume juif car le Royaume de Dieu «n'est pas de ce monde» (Jean 18:36). Ainsi, un État juif est aussi condamnable par Dieu qu'un État chrétien ou musulman. Le drame de Jésus c'est le sionisme, la politisation du judaïsme. Tout le problème est là ! L'essence du judaïsme est spirituelle, comme dit l'apôtre Paul: «Ainsi la loi est sainte, et le commandement est saint, juste et honorable... En effet, nous savons que la loi est spirituelle... (Romains 7:12,14). Que la loi soit spirituelle ne signifie pas pour autant qu'une personne puisse être sauvé par la loi, au contraire, la loi a été donnée pour manifester le péché et le condamner dans la chair. En fait dit l'apôtre Paul: «je n'ai connu le péché que par la loi...» (Romains 7:7), car «... la puissance du péché c'est la loi.» (1 Corinthiens 15:56). Il est donc impossible d'être sauvé ou sanctifié par la loi, autrement nous serions encore sous la puissance du péché et perdu pour l'éternité. Or la certitude de la loi qui provient de Dieu, débuta avec Abraham, il y a 4.000 ans, à qui le Créateur se révéla en vue de se faire connaître par Lui à tous les hommes pour le salut de ses élus et la perdition des réprouvés. L'intention divine n'était pas de créer un courant politique juif mais de répandre la connaissance du Dieu unique, afin que les enfants de la promesse soient dirigé par la loi au pied de la croix. Durant les siècles, le sionisme a étouffé le judaïsme au point de le réduire à un nationalisme juif. Les Hébreux crurent qu'ils devaient traduire leur foi en créant un État national. Le judaïsme, est-il une foi ou un État ? Dans l'optique de Dieu, les deux ne sont pas compatibles. Tout le drame est là ! De crainte que le sujet soit mal interprété, disons-le maintenant: le royaume juif des sionistes et le royaume millénariste des évangéliques sont identique, il s'agit d'un seul et même royaume terrestre avec quelques variantes fantaisistes de la part des derniers dues à leur imagination fertile stimulée par une théologie-fiction moderne.

 

Le Judaïsme prit une tournure politique au XIe siècle av.J.-C., après l'entrée des Israélites en Palestine. Dès cette époque, la communauté juive voulut se transformer en royaume: «Les gens d'Israël dirent à Gédéon: Règne sur nous, toi, ton fils et ton petit-fils... et Gédéon leur répondit: Ce n'est pas moi qui régnerai sur vous, ni mon fils non plus, car c'est Dieu qui doit être votre Roi.» (Juges 8:22-23). Gédéon, avait compris le danger d'une telle dynastie politique et rejeta le projet, comme Jésus après lui, en déclarant que Dieu est l'unique Roi, sauf que dans le second cas Jésus lui-même était le Roi des rois. Un second essai fut tenté un siècle plus tard sous Samuel. Cette fois, un royaume juif fut établi avec Saül comme premier roi, mais contrairement à la volonté explicite de Dieu et du Prophète Samuel. En effet, Dieu se considéra détrôné par les juifs et déclara à Samuel: «C'est Moi qu'ils ont rejeté ne voulant plus que je règne sur eux.» (1 Samuel 8:7). Après l'intronisation de Saül, Samuel invita la communauté israélite au repentir et à reconnaître son tort d'avoir choisi un homme comme roi: «Reconnaissez clairement combien grave est le mal que vous avez commis au regard de Dieu en demandant pour vous un roi.» (1 Samuel 12:17). Et les juifs d'avouer: «Nous avons mis le comble à tous nos péchés en demandant pour nous un roi.» (1 Samuel 12:19). La politisation du judaïsme est ainsi condamnée, dès l'origine, par ceux-là mêmes qui l'ont instituée. Des siècles plus tard, les prophètes rappelèrent aux juifs leur déviation vers la politique. Dieu dit par le prophète Osée: «Ils (les Israéliens) ont fait des rois, mais sans mon aveu; ils ont établi des chefs mais à mon insu.» (Osée 8:4)... Tu t'es détruit, Israël ! En Moi seul est ton secours ! Où donc est-il ton roi ? Qu'il te sauve ! Tes chefs, qu'ils te protègent ! Ceux-là dont tu disais: 'Donne-moi un roi et des chefs'. Un roi, Je te l'ai donné dans ma colère et dans ma fureur je te l'enlève.» (Osée 13:9-11). Effectivement, le royaume fut enlevé d'Israël après l'invasion babylonienne sous Nabuchodonosor, en 586 av.J.-C.. Le Temple de Salomon fut détruit, les juifs furent déportés en Babylonie et la royauté, la dynastie de David, cessa en Israël depuis (2 Rois 25:8-12; 2 Chroniques 36:17-21). Dès lors, les Israéliens eurent la nostalgie de ce royaume davidique, oubliant totalement que le seul Roi est Dieu. Durant les siècles qui suivirent l'invasion babylonienne, ils tentèrent souvent de rétablir leur royaume en Israël. Ils voyaient dans le Messie la seule personne capable de rétablir ce royaume davidique. Ce royaume terrestre devint leur obsession, tout comme il l'est pour les chrétiens sionistes et les évangéliques. Comme les vieux Siméon et Anne, ils attendaient de toutes leurs forces cette «consolation d'Israël», cette «délivrance de Jérusalem.» (Luc 2:25-38).

 

Au premier siècle av.J.-C., sous l'Empire Romain, les juifs parvinrent à rétablir un royaume avec l'aide des Romains. Le premier roi fut Hérode le grand. Celui-ci n'obtint pas le consentement du peuple, n'étant pas de la lignée de David, mais un descendant des Maccabées (de la tribu de Lévi). De surcroît, Hérode n'était qu'un agent à la solde des Romains, intronisé par eux pour calmer les juifs en quête d'un royaume. Hérode devint ainsi le premier Souverain Pontife d'Israël sous la tutelle romaine qui lui attribua le pouvoir après qu'il eut offert des sacrifices au dieu Jupiter devant le sénat romain. La dynastie des rois hérodes est décrite dans l'Apocalypse comme étant figurativement «les sept têtes du grand dragon rouge» qui chercha à détruire Jésus et ses disciples (Apocalypse 12:3-9). Or les juifs voulaient un royaume autonome dirigé par une dynastie issue de David. Ils cherchaient donc à se soulever, à la fois, contre Hérode et contre les Romains pour rétablir ce royaume. Mais ils croyaient qu'il fallait qu'apparaisse d'abord le Messie pour rassembler le peuple au combat contre les Romains. Cette nostalgie croissante d'un royaume israélien éclipsa totalement la dimension spirituelle du judaïsme. Le Messie n'était attendu que pour «sauver» Israël politiquement et militairement, en vue de restaurer un vaste empire juif, un «Grand Israël» semblable à celui de Salomon.

 

Voyant Jean-Baptiste attaquer Hérode, les nationalistes le prirent pour le Messie et le suivirent en foules nombreuses. Mais lui disait aux foules qu'un autre, plus puissant et plus important que lui, devait apparaître (Matthieu 3:11; Jean 1:26-37). Mais pour Jean-Baptiste, ce Messie qui devait le suivre ne pouvait être qu'un guerrier libérateur. Lui-même ne comprenait pas le comportement de Jésus et, «ayant entendu, dans sa prison, parler des œuvres du Christ, il lui envoya certains de ses disciples pour lui dire: Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre. ?» (Matthieu 11:2-3). Il s'attendait à ce que Jésus rassemble le peuple au combat. Or "ces œuvres" du Christ dont il entendait parler, étaient celles d'un miséricordieux qui pardonne et d'un guérisseur, non d'un révolutionnaire juif. Ces œuvres spirituelles ne pouvaient satisfaire les nationalistes, dont Jean faisait partie. C'est pourquoi, sans douter de Jésus comme envoyé divin, Jean envoya des disciples Lui demander s'il était le Messie attendu, ou bien "fallait-il en attendre un autre" comme Messie pour mener la révolte ? Il n'avait pas encore saisi la dimension spirituelle de la Libération. C'est la raison pour laquelle Jésus avait dit que Jean-Baptiste est, à cause de sa conception matérialiste du royaume, plus petit que le plus petit dans le Royaume des Cieux, ce dernier ayant compris que ce Royaume est intérieur, dans l'âme. Jean-Baptiste lui-même ne l'avait pas compris (Matthieu 11:2-11). Aujourd'hui encore, tous ceux qui ne saisissent pas cette dimension, attendent de même cet "autre Messie" pour restaurer le royaume politique en Israël.

 

A l'époque de Jésus, les juifs avaient déjà perdu la notion spirituelle du salut. Les meilleurs parmi eux comprenaient ce fait politiquement. Pour eux, le Messie devait naître d'une famille cléricale de haut rang ou riche et puissante de Jérusalem, capable de mobiliser le peuple au combat. Paradoxalement, Jésus sortit d'une modeste famille du village lointain de Nazareth: «De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ?» (Jean 1:46). Un pauvre charpentier n'a pas convaincu l'orgueilleuse attente des Israéliens. Sa mission principale était de rétablir le judaïsme dans sa pureté originelle, spirituelle, le libérant de la politique en établissant le Royaume de la grâce des enfants de la promesse: «Mon royaume n'est pas de ce monde» avait dit Jésus. (Jean 18:36). Par Jésus, Dieu devait reconquérir son Trône dans le cœur des élus qui furent donnés de croire en lui pour la vie éternelle (Actes 13:48). Ce Royaume ne devait pas se limiter aux seuls juifs, mais à tous les hommes de bonne volonté du monde entier qui avaient été choisis dans son décret d'élection.

 

Jésus apparut parlant du Royaume de Dieu. Les juifs crurent en Lui en le voyant opérer des miracles, mais ils voyaient en lui le libérateur politique et militant. Au lieu de répondre à son invitation au repentir, c'est à dire de reconsidérer leur position face à la réalité spirituelle du Royaume, leur réaction devant ses miracles était nationaliste. Ils voulurent même le forcer à être le roi politique d'Israël, à rétablir le royaume de David, Lui qui était issu de la lignée de David. En effet, Jean, dans son Évangile, nous dit que les juifs, après le miracle de la multiplication des pains, crurent en Jésus, puisqu'ils dirent: «C'est vraiment Lui le Prophète qui doit venir dans le monde.» Mais leur réaction devant ce miracle ne fut pas spirituelle, vu que Jean ajoute: «Jésus se rendit compte qu'ils allaient venir l'enlever pour le faire roi; alors Il s'enfuit de nouveau dans la montagne tout seul.» (Jean 6:14-15). Il faut souligner ce fait qui passe ici inaperçu: «Ils allaient venir l'enlever pour le faire roi... et Jésus s'enfuit.». Les juifs ne venaient pas "solliciter" Jésus, ni Lui "offrir" le royaume israélien, mais le Lui imposer. Il n'avait d'autre choix que la fuite devant ce qui faisait la trahison de sa mission. N'avait-Il pas déjà repoussé l'offre de l'empire israélien de la main du diable ? (Matthieu 4:8-10), exactement et on peut même dire que cette tentation était une préfiguration de cet évènement avant qu'il se produise. Dans ces versets paraît le drame de Jésus car, devant sa persistance à renier le royaume d'Israël, les juifs finirent par le renier, à leur tour, comme Messie. Les nationalistes en voulurent à Jésus et le jugèrent non patriotique parce qu'Il n'avait pas mis sa puissance miraculeuse au service de la nation et du trône. Ils l'accusèrent de «tromper le peuple» (Jean 7:12). C'est que les juifs nourrissaient, en Le voyant agir et parler, de faux espoirs de restauration nationale: «Nous espérions, nous, que c'était Lui qui délivrerait Israël» dirent deux de ses disciples après sa mort (Luc 24:21). Voyant que Jésus ne satisfaisait pas leurs espoirs politiques, les chefs juifs conclurent que ses miracles étaient faits par la puissance du diable (Jean 10:20; Matthieu 12:24-28). Ils obtinrent enfin que Jésus soit crucifié car, par son messianisme spirituel qui galvanisait les foules, Il était devenu un obstacle à la réalisation de leurs buts politiques et nationalistes (Jean 7:37-52; 12:10-11). Pourtant, Jésus n'est pas le premier juif à avoir refusé d'établir un royaume israélien, sachant que cela était contraire à la volonté de Dieu. Gédéon, Samuel et plusieurs autres ne s'étaient-ils pas prononcés contre la réalisation d'un tel royaume, "Dieu étant l'unique Roi" ?

 

Jésus eut beaucoup de mal à expliquer à ses amis les plus intimes son Royaume spirituel. A plusieurs reprises Il préparait ses Apôtres à sa mise en croix, non au combat contre Hérode et les Romains. Le Royaume dont Il leur parlait n'avait rien de politique et son langage n'a jamais été celui d'un nationaliste. Il ne parlait jamais du royaume de David mais du Royaume des Cieux. Eux s'attendaient à l'entendre dire par exemple: «Enfants d'Israël, vous les fiers descendants de Jacob et les héritiers de la Terre, suivez-moi, n'hésitez pas à prendre les armes et à libérer la terre de vos ancêtres etc.». Mais ses discours étaient du genre: «Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des Cieux est à eux... heureux les doux... et heureux les miséricordieux.» (Matthieu 5:1-12)... «Il en va du Royaume des Cieux comme d'un homme qui a semé du bon grain dans son champ (Matthieu 13)... Aimez vos ennemis, priez pour vos persécuteurs...» (Matthieu 5:43-45). Aux Pharisiens qui lui demandaient «quand devait arriver le Royaume de Dieu» (d'après eux, le royaume davidique), Jésus répondit: «La venue du Royaume de Dieu ne se laisse pas observer et l'on ne saurait dire: 'Le voici ! Le voilà !'. Car sachez-le, le Royaume de Dieu est en vous.» (Luc 17:20-21). Ce Royaume étant intérieur, il ne fallait donc plus en attendre un autre à l'extérieur, car un royaume terrestre est contre la volonté de Dieu. Nul en Israël ne s'attendait à ce genre de Royaume ni à ce messianisme. Le courant nationaliste avait séduit tous les juifs, les apôtres inclusivement, et une grande multitude innombrable en nos temps moderne, et cela depuis de nombreuses générations.

 

Afin d'instituer ce Royaume divin, il fallait briser l'idole qu'était le Messie politique. Jésus savait qu'il n'y parviendrait qu'au prix de son sang. Il prépara ses apôtres à ce dénouement dramatique: «Le fils de l'homme doit être livré aux mains des hommes et ils le tueront.» A ces mots, «ils furent tout consternés» (Matthieu 17:22-23), car, ne voyant encore en Lui qu'un Messie nationaliste, ils n'imaginaient pas que Jésus soit vaincu, mis à mort, sans rétablir le trône et la dynastie de David. Les apôtres eurent beaucoup de mal à saisir la dimension spirituelle du Royaume quoique Jésus demeurât avec eux durant trois années. Après sa Résurrection, il s'était encore montré vivant aux siens et «pendant quarante jours Il leur était apparu et les avait entretenus du Royaume de Dieu» (Actes 1:3). Malgré cela, ils continuaient de croire que ce Royaume était politique et lui demandèrent, juste avant l'Ascension: «Seigneur est-ce en ce temps-ci que tu vas restaurer le royaume royauté en Israël ?» (Actes 1:6). Aussi ils ne purent comprendre la portée de sa réponse: «Ce n'est pas à vous de savoir les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité» (Actes 1:7), car elle s'adressait au royaume à venir de «la bête sortie de l'abîme» comme peuple de Satan (Apocalypse 17:8). Ce n'est qu'après avoir reçu l'Esprit Saint, qu'ils commencèrent à comprendre l'intention du Maître (Actes 1:7-8; 11:15-18; 15:7-11). Jésus devait remplacer, dans la mentalité de ses apôtres, la notion du messie sioniste par celle du Messie spirituel et universel des enfants de la promesse. C'est un subtil exorcisme qu'il fallait opérer. Il attendit trois ans et demi avant d'entamer cette délicate opération. D'abord, Il devait s'assurer que ses apôtres croyaient indéfectiblement en Lui comme Messie. Il fallait qu'Il manifestât sa puissance par les miracles pour donner aux disciples confiance en Lui. C'est ainsi, en effet, qu'ils crurent en Lui (Jean 2:11; Jean 6:14). C'est alors seulement qu'Il leur demanda: «Pour vous qui suis-Je ?» Et Pierre, lui seul, eut le courage de répondre: «Tu es le Christ...». Jésus le loua, lui disant que cette révélation lui venait de Dieu (Matthieu 16:15-17). Le premier pas, à savoir garantir leur foi en lui comme Messie, était ainsi franchi. Néanmoins, pour Pierre et les apôtres, le messianisme de Jésus ne pouvait être que nationaliste; il est le Messie, oui, mais le messie guerrier ! Pierre portait encore son épée lors de l'arrestation de Jésus ! (Jean 18:10-11).

 

Le deuxième pas à franchir, le plus délicat, était la révélation de son messianisme spirituel; les apôtres ne pouvaient même pas l'imaginer. Jésus, après avoir obtenu de ses disciples, pour la première fois, la reconnaissance de sa qualité de Messie, pouvait franchir ce deuxième pas qui consistait à leur présenter son vrai visage de Messie spirituel, non nationaliste. C'est ce qu'il fit en leur annonçant, pour la première fois, sa prochaine mise à mort. Il leur déclara cela "à dater de ce jour" où ils Le reconnurent comme Messie, non pas avant, précise l'Évangile de Matthieu (Matthieu 16:21). C'était leur dire: Je suis le Messie, oui ! Mais je ne restaurerai pas de royaume politique. Pour que vous le compreniez, je serai livré à la mort. La réaction spontanée de Pierre était de rejeter cette annonce inattendue: «Dieu t'en préserve Seigneur ! Non, cela ne t'arrivera point !». Cela lui a valu une sévère réprimande du Christ: «Éloigne-toi de moi, Satan. Tu m'es un scandale, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu mais celles des hommes» (Matthieu 16:21-23). La réaction de Pierre est due, justement, au fait que les disciples ne pouvaient pas, à ce moment, concevoir que le Messie, le futur roi d'Israël et le sauveur de la nation, finisse sur une croix, comme un vulgaire criminel, eux qui l'imaginaient déjà sur le trône d'Israël, inaugurant la nouvelle dynastie davidique. Le Messie, le roi d'Israël, mourir sur une croix ? Jamais ! Lui qui doit détrôner Hérode et chasser les Romains ! Les apôtres «ne comprenaient pas cette parole: elle leur demeurait voilée» (Luc 9:44-45). Il fallait que les apôtres subissent de la part du Maître un réel lavage de cerveau, un "baptême de l'Esprit", un bain de régénération par la Sainte Présence de Christ en eux pour transformer leur entendement. Il ne pouvait changer leur mentalité que sur la croix. Il fallait que meure ce Messie auquel ils croyaient, et cela sans restaurer de royaume israélien. Alors, leur foi en Lui comme Messie - non plus nationaliste, mais spirituel et universel selon l'accomplissement de la promesse - devait continuer à vivre en eux; ce qu'ils ne comprirent que plus tard, après la crucifixion de Jésus. Ainsi, par la mort de Jésus, s'écroule, dans l'esprit de ses disciples, l'idole sioniste. Par sa mort, Jésus triompha de la mort qu'est ce nationalisme: «J'ai vaincu le monde» dit Jésus la veille de sa crucifixion (Jean 16:33). Cette victoire glorieuse impliqua par nécessité l'accomplissement de la loi en faveur des enfants de la promesse pour les délivrer de son fardeau et de sa condamnation, ce qui est l'instauration du Royaume spirituel de l'Israël de Dieu, l'Église de Jésus-Christ, c'est à dire de «la convocation à renaître» des élus pour entrer dans une nouvelle vie par la Sainte Présence de Christ en eux. Tel est le Royaume de Dieu proclamé par Jésus et par les apôtres qui, par après, furent réveillé à sa réalité comme nous voyons dans les enseignements de l'apôtre Paul qui en reçu la révélation pour nous la transmettre dans ses écrits.

 

Après la mort de Jésus, en effet, les apôtres continuèrent à croire en Lui comme Messie. Ils découvrirent ainsi la dimension spirituelle et universelle de la grâce du salut envers les élus seulement qui se trouvent parmi les peuples de toutes les nations de la Terre. Dieu n'est plus le monopole des juifs, Il appartient désormais au monde entier, ce qui ne veut pas dire «à tous les hommes», mais «à tous les élus parmi les hommes»: «Dieu est-il le Dieu des juifs seulement, et non point des Païens. Certes, également des Païens» (Romains 3:29). Par contre, les nationalistes endurcis, ceux pour qui Jésus était «une occasion de chute» (Matthieu 11:6), et une «pierre d'achoppement» (Romains 9:30-33), furent choqués par son manque de "patriotisme" et le renièrent. Il y a lieu de distinguer entre un nationalisme religieux coupable, créé au nom d'une croyance particulière -- celui-ci est condamné par Dieu -- et un patriotisme légal indépendant de la foi qui est rejeté de la grâce. A noter que le messie sioniste représente tout esprit matérialiste et dominateur, que ce soit de la part des rois, des présidents, des premier-ministres, ou des pasteurs. Cet esprit a séduit d'innombrables chrétiens le long des siècles. Ceux-ci n'ont rien compris à la Croix du Christ, en effet la majorité en sont des ennemis. Tous les matérialistes suivent l'esprit du messie sioniste et meurent dans leurs péchés comme les juifs qui refusèrent, par le passé, de croire en Jésus comme étant le Père Éternel manifesté dans la chair (Jean 8:21-24), le Messie promit depuis le début des temps (Genèse 3:15).

 

Quant à Judas Iscariote, le prétendu apôtre qui trahit le Christ, il n'a jamais suivi Jésus par conviction spirituelle, mais par intérêt matériel. Cela ressort des paroles de Jean à son propos: «C'était un voleur et que, tenant la bourse, il dérobait ce qu'on y mettait» (Jean 12:6). Judas, décrit comme étant un vrai démon par le Seigneur Jésus (Jean 6:70,71), croyait que Jésus était le Messie nationaliste. Son unique ambition était de voir restaurer le royaume davidique par Jésus, afin d'y avoir une position de prestige (ministre des finances par exemple). Les miracles de Jésus et ses discours spirituels le laissaient spirituellement indifférent. Il n'y voyait qu'un moyen pour rétablir le royaume politique et réaliser ses propres ambitions matérielles. Son indifférence masquée vis-à-vis des œuvres et des paroles du Christ apparaît dans le jugement de Jésus sur Judas après le miracle de la multiplication des pains et son discours sur le Pain de Vie: «Il en est parmi vous qui ne croient pas. Jésus savait en effet qui étaient ceux qui ne croient pas et qui était celui qui le livrerait... Dès lors, nombre de ses disciples se retirèrent et cessèrent de l'accompagner. Jésus dit alors aux Douze: Voulez-vous partir vous aussi ? Simon-Pierre Lui répondit: Seigneur à qui irions-nous. Tu as les Paroles de la Vie Éternelle. Jésus reprit: Ne vous ai-je pas choisis, vous les Douze ? Pourtant l'un de vous est un démon. Il parlait de Judas, fils de Simon Iscariote; c'est lui, en effet, qui devait le livrer, lui, l'un des Douze» (Jean 6:64-70). Judas aurait mieux fait de se retirer dès ce moment avec les incroyants comme lui. S'il est demeuré avec le groupe, c'est encore, et uniquement, dans l'espoir de réaliser ses ambitions matérielles. Quand Judas eut la certitude que Jésus ne comptait pas établir un règne politique, et qu'il ne pouvait plus rien tirer de Lui, il décida de le livrer (Jean 13:2). Il est important de réaliser que le rôle de Judas fut déterminé d'avance de toute éternité et que Judas fut prédestiné dans le décret de réprobation à trahir Christ pour l'accomplissement de la promesse. Rien, absolument rien échappe à la souveraineté absolue du Dieu Tout-Puissant, tout à été préfiguré d'avance pour la gloire de son nom et de sa justice.

 

L'intérêt matériel de Judas primait sur toute autre considération, cela se voit dans son désir de livrer Jésus pour au moins obtenir un certain profit pécuniaire. En effet, «Il alla trouver les grands prêtres (qui cherchaient l'occasion d'arrêter Jésus par ruse) et leur dit: Que voulez-vous me donner, et moi je vous le livrerai' ? Ceux-ci lui versèrent trente pièces d'argent» (Matthieu 26:14-15). Judas est la concrétisation du drame de Jésus. Après le drame de la croix, les pèlerins d'Emmaüs étaient consternés à propos de la crucifixion de Jésus, déçus de sa mort car, dirent-ils: «Nous espérions, nous, que c'était lui qui délivrerait Israël» (Luc 24:21). C'est qu'ils s'attendaient à une délivrance politique et non spirituelle. Lors de l'Ascension du Seigneur Jésus lorsqu'il fut exalté dans sa gloire première devant les apôtres qui en étaient témoins, certains toutefois doutèrent (Matthieu 28:17). Quelle était la nature de ce doute ? Ils doutèrent de Lui comme Messie vu qu'Il n'avait pas restauré le Royaume en Israël et ce doute persiste jusqu'à nos jours. Aujourd'hui, le drame de Jésus se renouvelle par la résurgence du nationalisme juif, incarné dans l'État d'Israël moderne. Cet État a séduit des foules de chrétiens menées à le soutenir aveuglément. Et ceci, malgré la mise en garde de Jésus: «Prenez garde qu'on ne vous abuse lorsque vous verrez l'Abomination de la Désolation installée dans le Saint Lieu (Terre Sainte, Jérusalem). Ne le croyez point.» (Matthieu 24:4-15; Luc 21:7-8). Et pourtant, ils y crurent et y croient encore ! Le christianisme contrefait moderne a été séduit et attend encore la réalisation d'un royaume sioniste qui, selon eux, sera instauré dans le faux Israël qui surgit de la terre des nations en 1948 (Apocalypse 13:11; 17:8).

 

LA RÉALITÉ ACTUELLE DE LA JÉRUSALEM CÉLESTE

«Mais vous vous êtes approchés de la montagne de Sion, de la cité de L’ESPRIT DES VIVANTS agissant, de la Jérusalem céleste, et de la compagnie d'anges innombrables, de l'assemblée des convoqués à renaître, des premiers-nés inscrits dans les cieux, d'un juge qui est L’ESPRIT DES VIVANTS de tous, des esprits des justes parvenus à la perfection. Et de Jésus, Médiateur de la nouvelle alliance, et du sang de l'aspersion, qui prononce de meilleures choses que celui d'Abel.» (Hébreux 12:22-24; Bible de Machaira).

Dès l'origine, l'Alliance de Dieu avec les hommes concerne tous les enfants de la promesse, les élus, qui sont séparés du monde par la convocation à renaître en Christ au moyen des mérites de son sacrifice sur la croix, envers nous qui avons obtenus l'assurance de la vie éternelle dans la gloire du Royaume spirituel de l'Israël de Dieu. Cette grâce merveilleuse n'est pas seulement pour les élus d'entre les juifs mais aussi pour les élus d'entre les païens afin que nous formions un seul peuple, un Temple nouveau au Seigneur qui n'est pas construit de mains d'hommes, mais «édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, dont Jésus-Christ est la pierre angulaire, pour être l'habitation de L’ESPRIT DES VIVANTS» (Éphésiens 2:20,22).

 

Jésus est mort à Jérusalem. Il est ressuscité à Jérusalem. Cette ville est donc pour les chrétiens un lieu unique au monde. Pourtant, sa place est relative. Dès les premières générations, les communautés l'ont quitté de loin, désormais tendues vers une autre cité, “descendue du ciel”: la Jérusalem Céleste. Le fait que la mort de Jésus ait lieu à Jérusalem permet déjà de supposer que la ville a été pour quelque chose dans ce dénouement tragique. Sans revenir sur le projet de Luc pour qui la montée à Jérusalem est le but de la vie de Jésus, remarquons que, pour les trois autres évangélistes, Jérusalem est sans équivoque la ville qui refuse d’accueillir Jésus. Ainsi dit l'apôtre Jean: «Il est venu chez les siens; et les siens ne l'ont point reçu.» (Jean 1:11).

 

Jérusalem est donc la ville du refus et d'opposition, la contrepartie de sa réalité spirituelle comme ville de la paix et de réconciliation. Pour Marc, cela se voit à plusieurs indices, de plus en plus marqués depuis l’entrée de Jésus à Jérusalem jusqu’à sa mort. Jésus se heurte d’abord aux autorités juives (Marc 11:27–12:40). Il dénonce alors un culte et des pratiques religieuses perverties (Marc 13:24-27), puis prédit la chute de la ville et la profanation de son Temple (Marc 13:14-20). Mais le voile déchiré du Temple montre que la fonction sacrée du sanctuaire est désormais révolue (Marc 15:33-38). Pour Marc, Jérusalem est sortie de l’histoire. Matthieu amplifie le thème en l’intégrant à l’enfance de Jésus: on se souvient qu’Hérode s’allie aux grands-prêtres et aux scribes de la ville (Matthieu 2:3) et qu’à leur retour, les mages évitent Jérusalem. Chez Jean, l’hostilité de la ville est suggérée par Jésus lui-même qui se retire de la ville quand on complote contre lui (Jean 10:40-42) et ressuscite Lazare, son dernier miracle, hors de la ville (Jean 11:1-43). C’est aussi Jean qui porte le coup le plus dur de tout l’Évangile à l'encontre de Jérusalem: il délocalise le Temple, ce temple qui fonde depuis Salomon la prépondérance religieuse de la ville. Le vrai Temple, dit Jean, c'est Jésus (Jean 2:21). Ainsi, non seulement les trois évangélistes pointent du doigt la responsabilité de Jérusalem, ville de la souffrance et de la mort du Juste, mais ils mettent fin à son rôle religieux. La mission peut donc se déployer partout. La Parole de Dieu n'a plus de frontières.

 

Ce que les évangélistes ont fait à travers des récits, l'apôtre Paul, de son côté, va s’employer à le démontrer avec des concepts. Le problème, pour lui, est de montrer que ce Christ est bien le Dieu des promesses et de l’Alliance, le Dieu des Écritures, le Père Éternel manifesté dans la chair comme Messie promit depuis le début des temps. Paul a donc recours aux piliers de la foi juive pour en montrer l’accomplissement en Jésus. Parmi ceux-ci, nous retrouvons le Temple et Jérusalem. Paul va donc s'efforcer de montrer que l'un et l’autre ne sont pas des réalités matérielles, mais des figures. Il réfléchit d’abord sur le Temple véritable. Il explique aux Corinthiens que chaque fidèle est le Temple de Dieu parce que l'Esprit habite en lui; la communauté chrétienne devient ainsi le Temple nouveau (1 Corinthiens 3:16-17). Plus besoin donc de se rendre à Jérusalem pour le culte; le vrai culte, c'est de construire le Corps du Christ. Paul a défini une première étape; Jérusalem n’est plus nécessaire. Mais Jérusalem est si souvent citée dans les Écritures que Paul doit en rendre compte, d’une façon ou d'une autre. C’est ce qu’il fait, presque dans le même temps, vers l’année 58, dans sa Lettre aux Galates. En Galates 4:21-31, il introduit cette notion nouvelle qu’il y aurait une Jérusalem actuelle et une Jérusalem d'en haut «libre, qui est notre mère». Une fois cette figure posée, le champ est libre pour décrire cette cité d'en haut. Premier niveau: Paul, dans l’épître aux Philippiens, s'appuie sur cette figure qu’il a définie pour affirmer que les chrétiens ne sont pas totalement investis dans les réalités d’en bas, mais qu’ils sont tendus vers les réalités d’en haut, précisément contenues dans cette cité des cieux, comme nous voyons dans Philippiens 3:18-20; Bible de Machaira:

18 Car plusieurs réglementent leur destin, je vous l'ai dit souvent, et maintenant je vous le redis en pleurant, qu'ils sont des ennemis de la croix de Christ; Ro. 16. 17;

19 Leur fin sera la perdition; leur être divin est leur propre sein, leur gloire est dans leur imposture, et leurs affections sont aux choses de la terre.

20 Pour nous, nous sommes citoyens des cieux; d'où nous attendons aussi le Sauveur, L’ADMIRABLE Jésus-Christ, 1 Co. 1. 7; 1 Th. 1. 10; Tit. 2. 13; Hé. 13. 14;

 

Quand on sait comme il était vital pour un homme de l’Antiquité d’appartenir à une cité, on mesure le talent de Paul et la force de sa proposition. Pendant que s’établissait le travail théologique que nous venons d’exposer, les premières communautés se déployaient sur le pourtour du bassin méditerranéen. Il est Intéressant de voir comment le livre des Actes des Apôtres, non sans intentions théologiques, décrit cette expansion. En effet, ce livre est comme tendu entre Jérusalem, ville du début du livre, et Rome, cœur de l’empire, horizon de la marche des Apôtres, terme du livre.

 

Les Actes commencent à Jérusalem, là où Jésus ressuscité demande aux Apôtres de rester (Actes 1:4). En effet, plusieurs actes fondateurs doivent encore y avoir lieu. C'est le lieu de l’Ascension de Jésus, retour à sa gloire première et début de son ministère d'exaltation. Il y prononce ses dernières paroles, annonçant la venue de l’Esprit et l’envoi des disciples «jusqu'aux extrémités de la terre» (Actes 1:8). Le récit de la Pentecôte, à son tour, montre la place centrale de Jérusalem comme lieu où s’ancre le témoignage à venir. Mais bientôt, sous l’effet des premières persécutions, les disciples quittent la ville pour la Samarie (Actes 8:4). Jérusalem reste néanmoins fortement présente, sous une double fonction. Elle est d’abord le lieu où vit la première communauté chrétienne, l'Église mère des convoqués à renaître en Christ qui exerce un droit de regard sur les jeunes fondations lointaines. C'est de là qu’on envoie les disciples en mission (Actes 8:14; 9:26-30; 11:22), on revient y rendre compte d’une mission (Actes 11:1-18; 15:12), les apôtres s’y réunissent (Actes 15; 21:17-19). Enfin, c’est à elle qu’est destinée la collecte des autres communautés (Actes 11:29-30). Jérusalem est aussi la ville de toute référence religieuse. Les premiers chrétiens, pour la plupart d’origine juive, recevaient le message du Christ comme un prolongement de la révélation faite au peuple juif. Quand Paul revient à Jérusalem après son séjour à Éphèse, il monte au Temple pour prier (Actes 21). Le récit de son arrestation en cet endroit, au motif de subversion, montre l’importance du lieu. Paul raconte aux Juifs les moments de sa conversion, il s’explique et se laisse mettre les chaînes. La nuit suivante, le Seigneur lui dit: «De même que tu as rendu témoignage de moi à Jérusalem, aussi faut-il encore que tu témoignes à Rome.» (Actes 23:11). Jérusalem est donc pour les chrétiens des premières générations le lieu du témoignage, comme il l’a été pour Jésus.

 

L'auteur de l’Épître aux Hébreux prolonge le travail accompli dans l'Épître aux Galates, en fondant le thème de la Jérusalem nouvelle sur le fait que Jésus est mort «hors de la porte»: «C'est pourquoi aussi Jésus, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. Sortons donc hors du camp, pour aller à lui, en portant son déshonneur. Car nous n'avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui vient.» (Hébreux 13:12-14; Bible de Machaira). Au moment de la guerre juive (66-70) par les armées romaine qui détruisirent la ville et le Temple, les chrétiens avaient quitté Jérusalem, aucun d'eux ne périt dans le massacre qui s'en suivit. Il nous est rapporté par le grand historien juif, Joseph Flavius, que les romains attaquèrent la ville un jour de Sabbat, pleine à son comble de voyageurs qui y venaient de toutes parts pour y célébrer la fête. Dans l'assaut les soldats romains manquèrent de bois tellement ils avaient crucifiés de juifs, qu'ils crucifièrent le reste directement sur les murs de la ville. Les chrétiens qui avaient échappés en suivant l'avertissement que leur avait donné le Seigneur Jésus (Luc 21:20-24), pensaient donc effectivement ne plus rien avoir à faire avec cette ville de malheur, ils recherchaient plutôt la Jérusalem d'en haut: «Car nous n’avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir.« (Hébreux 13:14). Enfin, prolongeant l’argumentaire théologique par des visions de poète, l’Apocalypse de Jean décrit la Jérusalem céleste, «la sainte cité, la nouvelle Jérusalem, qui descendait du ciel d'auprès de L’ESPRIT DES VIVANTS, préparée comme une nouvelle mariée qui s'est ornée pour son Époux» (Apocalypse 21:2; Bible de Machaira). La nouveauté de la ville est le signe d’une nouveauté absolue: «le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n'était plus.» (Apocalypse 21:1). Temps, peines, tout l’ancien monde s’en est allé. Ainsi, les auteurs chrétiens, en transposant dans une figure la réalité historique de la ville, ont continué à définir Jérusalem comme la Cité de Dieu. Aussi, dans leurs réunions de partages, c’est toujours l’image de la Cité de Dieu qui vient à l’esprit du chrétien authentique, et non celle de la Jérusalem terrestre des sionistes.

 

On pourrait rapprocher cette phrase de Jésus «Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père» (Jean 14:2) de cette fantastique histoire de Jérusalem Céleste du livre de l’Apocalypse, mais il faut se garder d'y voir des demeures ou maisons littérales comme plusieurs le font. Il est plutôt question ici de posséder les assurances de la réconciliation en Christ par son sacrifice sur la croix, comme nous l'indique le texte grec original dans la traduction suivante: «Il y a plusieurs assurances dans la résidence de mon Père; si cela n'était pas, je vous l'aurais dit. Je vais vous préparer une réconciliation.». Nous apprenons donc que la Jérusalem Céleste est une réalité spirituelle pour aujourd’hui et maintenant. En effet, selon Jésus, l’heure est à venir mais elle est aussi déjà là (Jean 4:23,24): «Mais l'heure vient, et elle est déjà venue, que les vrais adorateurs adoreront le Père en raisonnant la vérité, car le Père demande de tels adorateurs. L'Esprit qui est L’ESPRIT DES VIVANTS nécessite alors que ceux qui l'adorent, l'adorent en raisonnant la vérité» (Bible de Machaira). L'enseignement du Seigneur Jésus dans ces passages est en relation directe avec ce que l'apôtre Paul dit dans Romains 12:1,2: «Je vous encourage donc, frères, par les compassions de L’ESPRIT DES VIVANTS, à céder vos corps à une résignation active, grandement estimé et agréable à L’ESPRIT DES VIVANTS, ce qui est la fonction rationnelle convenable qui vous revient. Et ne vous accommodez point au présent siècle, mais soyez transformés par la reconsidération de votre compréhension, afin que vous discerniez que la volonté de L’ESPRIT DES VIVANTS est gracieuse, recevable et pondérée.» (Bible de Machaira). Ce temps de la Jérusalem Céleste est actuel, il est le temps de la communion avec Dieu en sa Sainte Présence qui nous habite, c’est la réalisation d'une foi active dans la vie de tous les jours, même si nous devons encore cheminer et parfois trébucher pour approfondir cette communion.

 

Si l’on comprend cette histoire de Jérusalem céleste comme un événement qui n’est pas encore réalisé, on passe complètement à côté du message de la grâce de l’Évangile (qui consiste à l’annonce du Royaume s’étant déjà accompli par la présence même de Christ parmi les juifs de l'époque): «Dès lors Jésus commença à prêcher et à dire: Reconsidérez; car le Royaume des cieux est proche.» (Matthieu 4:17). Que le Royaume de Dieu est «proche» ne signifie pas qu'il serait pour bientôt et qu'il faut encore l'attendre, car le mot «proche» ou «eggizo» en Grec signifie «arrivé, accompli», c'est à dire que le Royaume est déjà réalisé, qu'il est actuel dans le moment même. Inutile donc d'en attendre un autre comme les sionistes et les évangéliques qui s'attendent qu'un royaume terrestre soit établit sur la Terre. Un royaume terrestre est clairement la négation d'un Royaume spirituel et de ce fait il est une fausse doctrine. Ceux qui recherchent un royaume terrestre se retranchent eux-mêmes du Royaume spirituel de la Jérusalem céleste, et indiquent par cela qu'ils sont des faux chrétiens.

 

La Jérusalem Céleste est donc là ouverte pour que nous y entrions, mais pas tous y entrerons: «Il n'y entrera rien de souillé, ni personne qui s'adonne à l'abomination et au mensonge, mais ceux-là seuls qui sont écrits dans le livre de vie de l'Agneau.» (Apocalypse 21:27). Seulement les enfants de la promesse, ceux qui ont été élu en Christ depuis avant la fondation du monde y entrerons. Le reste en sont exclus, ils sont rejeté et périrons misérablement «dans l'étang de feu et de soufre» (Apocalypse 20:10). Il reste des gens qui ont le nez au ciel en se demandant quand est-ce que la Jérusalem céleste va enfin venir, et ils restent là le nez au ciel, alors que la porte est ouverte juste à côté d’eux ! C’est triste pour les gens qui se trompent ainsi et dont la majorité ont été trompé par la fausse doctrine sioniste et évangélique abominable d'un royaume terrestre.

 

Plusieurs demandent souvent, dans leur ignorance, si dans la Jérusalem céleste il y aura-t-il des arbres et de l’eau ? Or Jésus a dit que son «Royaume n’est pas de ce monde» (Jean 18:36), c'est à dire qu'il n'est pas de l'agencement naturel des choses. L’eau y est spirituelle (c'est la puissance de l'Esprit qui coule en nous - Jean 7:38), le pain y est la Parole de Dieu, l’arbre est l’arbre de vie mentionné dans la Genèse (la présence spirituelle de Christ qui nous donne les fruits de la vie éternelle). Et les animaux, oui, il y a au moins nous qui sommes là, des animaux eux aussi spirituels, avec un lion en nous qui est réconcilié avec la brebis qui est en nous (Ésaïe 11:6-9). Les animaux représentent toutes les caractéristiques de l'Esprit, par exemple: le lion représente «la puissance», le bœuf représente la force, l'agneau représente la docilité, la colombe représente «l'humilité, le chat représente l'agilité, le cheval représente la rapidité, etc. Le premier homme, Adam, a su toutes les reconnaître (Genèse 2:19,20), et dans le nouveau Adam nous les reconnaîtrons tous pour l'édification entière du Corps de Christ.

 

Aujourd'hui dans le monde entier, des millions de croyants intéressés par les prophéties bibliques ont les yeux fixés sur Jérusalem. Pour être juste, il n’est vraiment pas très difficile de s’y intéresser avec l’avalanche de nouvelles générée par l’interminable bourbier de conflits et d'effusion de sang entre Palestiniens et Israël. Les prétendus chrétiens, et nous n'utilisons pas le mot à la légère, ne cessent de spéculer sur l'État moderne d'Israël, la reconstruction d’un temple juif ainsi que la bataille d’Armageddon au Moyen-Orient. Ces sujets sont font même l’objet de discussions dans les journaux et magazines, livres, radio, télévision, Internet, en chaire ainsi que dans les conférences sur les prophéties bibliques. Il est étonnant de constater la multitude de ceux qui se disent chrétiens qui embarquent pleinement dans l’interprétation des prophéties bibliques concernant la nation d'Israël dans le contexte de la fin des temps. Par exemple, Dave Hunt , auteur du best-seller «A Cup of Trembling» sur les prophéties bibliques de la fin des temps, donne son point de vue sur la couverture arrière de son célèbre livre. Il écrit: «l’évolution rapide des événements au Moyen-Orient, pointe presque tous les jours vers la grande finale, le moment de la plus grande souffrance du peuple juif dans le monde entier, qui culminera dans la terrible bataille d'Armageddon et le retour glorieux du Messie venant sauver Israël afin de régner sur le monde, assis sur le trône rétabli de David à Jérusalem.» En réalité ce n'est qu'une approche et interprétation biblique fondée sur le sable. Cette approche prophétique du Moyen-Orient est devenue populaire parmi les grandes églises dans les années 1980 avec une série de livres écrits par le faux prophète Hal Lindsey. Dans ses best-sellers, y compris «The Late Great Planet Earth» qui fut même développé en film que nous pouvions voir au Cinéma, et «Countdown to Armageddon», le profiteur des ignorants, Hal Lindsey, a utilisé cette approche très littérale de la prophétie basée sur les interprétations de J.N. Darby et de C.I. Scofield, faisant plusieurs prédictions erratiques très spécifiques. Il a d’abord prédit qu’un enlèvement secret de l'église auraient lieu en 1981, qui serait suivi par la construction d'un nouveau temple juif, de l'avènement de l'Antichrist, de la grande tribulation, de l'invasion d'Israël, de la bataille d'Armageddon et du début du millénium, tous arrivant avant 1988. Sans compter la prédication du pasteur pentecôtiste, Jimmy Swaggart qui déclara devant une foule de témoins que les soucoupes volantes venaient de Dieu pour protéger la nation d'Israël. Évidemment que les prédictions de Hal Lindsey étaient complètement fausse, autrement nous ne serions pas ici pour en parler. Nous avons même demandé à un pasteur/évangéliste Baptiste de Hull Québec, du nom de Guy Lavoie, disciple du faux pasteur et réprouvé, Jacques Alexanian, ce qu'il ferait si une soucoupe volante atterrissait à Jérusalem sur le mont des Oliviers et qu'une personne en sortirait en se disant: Je suis Jésus le Messie. Sa réponse fut: Je ferai mes bagages et je partirai pour Jérusalem. Telle est la profondeur de la séduction d'un royaume sioniste millénarisme parmi le christianisme contrefait moderne.

 

En dépit du fait que chacune des prévisions de Hal Lindsey tombèrent à plat, ses livres continuent de se vendre comme des pains chaud parmi les sectes évangéliques, particulièrement parmi les pentecôtistes, ce qui devint pour la plupart, la norme que toutes les prophéties de fin des temps deviennent compréhensibles uniquement lorsqu’elles sont filtrées par «les lunettes de la nation d'Israël moderne», idole du christianisme sioniste que nous savons être la bête qui sort de l'abîme. Pire encore, les semences erronées de ces fausses interprétations contiennent le germe qui a poussé au sein de la mouvance évangélique et sont devenues solidement enracinées dans de nombreuses prétendues églises. Maintenant, des millions de chrétiens sont attentifs et protègent un monument sans véracité prophétique, fait de mousse de polystyrène, et en bâtissent leur foi sur le sable de cette tendance évangélique satanique populaire. Quels sont les principaux piliers qui tiennent cette doctrine de diversion ? Bien qu'il reste des divergences d'opinion entre les groupes évangéliques en ce qui concerne le rôle de la nation moderne d'Israël, à la fin des temps, la majorité s'accorde sur les événements imaginaires suivant que nous avons pu relevé de leur liste interminable d'aberrations, considérés comme étant des prophéties-clés de l'hérésie du millénarisme sionisme de la majorité des sectes évangéliques (attention, le ridicule ne tue plus, vous ne mourrai pas de rire):

1- La renaissance de l'État d'Israël en 1948 par la puissance de zigotos politiques.

2- Sept années de Grande Tribulation pour bientôt. Les chrétiens seront attachés sur des lits et on utilisera des plumes d'oiseaux pour les chatouiller à mort - de rire. Ce sport infernal deviendra tellement populaire que les oiseaux, de crainte de perdre leurs plumes, se sauveront tous sur les îles de la troisième vague des Nono-cocos.

3- L'enlèvement secret de l'Église se produira dans un vacarme époustouflant et dans lequel les chrétiens voltigeront dans les airs comme des oiseaux à la rencontre du Seigneur. Les avions tomberont du ciel, les trains déraillerons, les voitures s'écraseront. Bombardier et General Motor, feront banqueroute. Harley Davidson fera fortune comme seul moyen de transport. McDonald sera remplacé par McIntosh, Tim Horton fermera les portes et les policiers prendront tous leur retraite faute de beignes pour les soutenir.

4- La reconstruction du temple juif sur le mont du temple de Jérusalem par les maîtres de la rénovation, le tout dans une série télévisée en directe sur le FOX Network.

5- L’avènement de l'Antichrist durant la tribulation. Il entrera dans le temple habillé en bouffon et se proclamera Dieu.

6- Une guerre contre Israël par les nations de la Terre qui entraînera la bataille d’Armageddon. Les armées de la terre combattrons avec des armes conventionnelles contre Christ, autant efficace qu'un pousse pois, et contre la grande multitude des saints qui reviendront avec lui dans les airs sur des chevaux célestes en provenance d'une planète mystérieuse située dans le Nord de l'univers.

7- La renaissance de Mickey Mouse et de Donald Duck qui prendront la charge des évangéliques.

8- Le grand exorcisme général de toutes les nations de la terre par Michelle d'Astier.

9- La transformation du nègre-blanc, Christian Becquet, en babouin littéral.

10- Le retour final et physique de Jésus-Christ sur le mont des Oliviers. Sa descente sera tellement rapide que le mont des Oliviers sera fracassé en trois sections lorsque ses pieds toucheront le sol. Le marché des hautes-finances sera rehaussé par la vente d'huile d'Olive sainte.

11- L'instauration d'un règne de mille ans sur la Terre où Christ règnera avec une verge de fer pour soumettre les nations. Les présidents et leurs ministres seront battus de 40 coups moins un.

12- Une dernière guerre contre Satan qui sera relâché de sa prison à la fin du millénium. Lui et ses sbires seront rôtis comme des porcs dans le lac de feu.

13- Une dernière résurrection des morts et le jugement dernier. Ali Baba reviendra à la vie avec ses 40 voleurs pour dérober les rois de la terre, et offrira des vierges et des prostituées à ses champions qui le suivront dans son royaume décadent où coulera des rivières de miel et de vin.

14- La création d'un monde nouveau pour les 144,000 fidèles qui hériteront tous les luxes de l'ancien monde.

15- L'instauration du règne éternel dans une galaxie très très lointaine.

 

Rappelez-vous lorsque Jésus est venu pour la première fois. Son peuple n’a pas compris et mal interprété les prophéties concernant son Royaume. Ils s’attendaient vraiment à ce qu’il établisse littéralement un royaume terrestre qui est contraire à celui de la Jérusalem Céleste. Jésus a toujours expliqué que sa première venue avait pour but d'établir un royaume spirituel. Il a déclaré: «Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à frapper les regards. On ne dira point: Il est ici, ou: Il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous.» (Luc 17:20,21). Mais parce qu’à cette époque, l'enseignement populaire à la mode portait plutôt sur la venue d’un messie énergique qui renverserait le joug des Romains et qui s’assoirait sur le trône de David, les disciples ont écarté ou tout simplement ignoré les commentaires de Jésus concernant son royaume spirituel. Ils ont essayé d’interpréter littéralement les prophéties spirituelles, et la crucifixion a complètement anéanti leurs attentes d’un royaume d'Israël dominant toute la terre. Remplis de nostalgie d’être libérés de l'oppression politique, ils se sont lamentés: «Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël; mais avec tout cela, voici le troisième jour que ces choses se sont passées.» (Luc 24:21).

 

Même après sa résurrection, les disciples sont resté accrochés à ces opinions populaires qui s’étaient elles-mêmes ancrées dans les esprits, en espérant qu’il y aurait encore un royaume imminent et littéral «Alors les apôtres réunis lui demandèrent: Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d`Israël?» (Actes 1:6). Ils voulaient tellement croire que leur propre théorie des prophéties que le diable a été capable de les rendre aveugles à la pleine vérité. Aujourd'hui l'église supposément chrétienne dans son ensemble, fait exactement la même erreur. La mauvaise interprétation des prophéties concernant l’Israël spirituel et le temple en les plaçant dans un contexte littéral et sans fondement, abondent dans le christianisme moderne contrefait. La grande majorité a été séduite par cette ruse diabolique, sans parler de l'expérience dévastatrice d’une terrible déception qui les porte tous à leur ruine. Nombre d'églises enseignent que le retour de Christ est littéralement lié au développement de la nation physique d'Israël, à la reprise administrative complète de la ville de Jérusalem, de la destruction de la mosquée d'Omar et de la reconstruction physique du Temple. Cette doctrine mensongère encourage un relâchement spirituel parce qu'actuellement rien ne bouge vraiment. Nous espérons que cette étude de la fin des temps corrigera la compréhension confuse des prophéties, actuellement si répandue dans la foi chrétienne.

 

Ne vivons pas dans la chair, et n’acceptons pas les enseignements populaires et alambiqués, qui mettent l'accent sur un interprétation terrestre. Comme le vieux Jacob, débattons-nous dans la prière et accrochons-nous à Jésus par la foi, jusqu'à ce que nous Lui entendons dire: «..ton nom ne sera plus Jacob, mais tu seras appelé Israël; car tu as lutté (persévéré) avec Dieu et avec des hommes, et tu as été vainqueur» (Genèse 32:28).

 

 

Ô profondeur de la richesse, et de la sagesse, et de la connaissance de L’ESPRIT DES VIVANTS! Que ses jugements sont impénétrables, et que ses voies sont incompréhensibles! (Romains 11:33)

 

A Christ seul soit la Gloire