LA RÉVÉLATION DE L'APÔTRE PAUL

 

par Jean leDuc

 

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PERSPECTIVE SUR L'APÔTRE PAUL

 

LA FORMATION DE L'APÔTRE PAUL

 

LA PUISSANCE DE LA RÉVÉLATION

 

LA MISSION DE L'APÔTRE PAUL

 

PAUL LE PARRÈSIASTE

 

LA SÉVÉRITÉ DE L'APÔTRE PAUL

 

L'ÉCHARDE DANS LA CHAIR

 


 

 

PERSPECTIVE SUR L'APÔTRE PAUL

Il ne s'agit pas ici de rédiger une biographie de l'apôtre Paul et de ses voyages, de telles œuvres existent déjà en abondance. Nous allons seulement effleuré le sujet afin de nous placer dans le contexte historique, ce qui va nous aider davantage dans la compréhension des enseignements de ce grand apôtre.

 

Aucun homme n'a plus influencé la direction et l'histoire du christianisme comme l'apôtre Paul. Presque la moitié des écrits du Nouveau Testament lui sont attribués. Paul était un homme extrêmement intelligent, il était maître de la loi, un pharisien, et aussi un expert dans les arts du combat. Le fait qu'il était à la charge d'une troupe de soldats en est l'évidence. Il savait manier les armes et était un homme à respecter sur le champs de bataille où il fit ses preuves à maintes reprises. Il était dur et cruel, tout comme la loi de Moïse qu'il défendait contre les infidèles et les hérétiques l'était. Dans sa vie sociale de tous les jours, il n'avait pas froid aux yeux, pour ainsi dire, il ne se laissait pas piler sur les pieds. Tout ce qui lui importait était la gloire d'Israël. On le représente souvent comme étant de petite taille, mais on ne mentionne jamais par rapport à qui. David était de petite taille par rapport à Goliath, mais il l'a descendu à son niveau et lui a tranché la tête. La désignation de «petit» qui provient du nom «Paulus» signifiera plutôt «celui qui est peu» (le moindre des apôtres). Toutes questions par rapport à la taille de l'apôtre Paul sont insignifiantes, sauf si on les considères dans un aspect figuratif. La réplique désobligeante de Paul envers le souverain sacrificateur (Ac. 23:3), indique qu'il était d'un caractère très violent, et cela même après sa conversion, il ne craignait aucun homme. Plusieurs des caractéristiques de son ancienne vie demeurait encore dans son esprit, mais le Seigneur Jésus su les utiliser à son avantage. Paul n'était pas un toutou en peluche, un homme d'un caractère doux, aimable, et complaisant, comme plusieurs se l'imaginent faussement. La vie à cette époque était très dure, la violence était courante et même nécessaire pour survivre, l'animosité entre juifs et romains était à son haut point et les emportements étaient fréquents. Ces aspects naturels se retrouvaient aussi au niveau spirituel, particulièrement au niveau de l'espérance d'Israël et de la foi chrétienne naissante. Paul était un homme de fortes convictions et d'opinions que l'on ne peut qualifier autrement que d'agressives, reflétant sa vie de combattant, et cela autant avant qu'après qu'il soit devenu chrétien. S'il n'en aurait été ainsi, le christianisme tel que nous le connaissons n'aurait jamais vu jour, même si sa forme moderne en est qu'une contrefaçon grossière.

 

Les termes de la loi mosaïque prescrivaient que tout enfant juif devait être circoncis le huitième jour qui suivait sa naissance. En étant de la race d'Israël, Paul manifeste qu'il est membre, à part entière du peuple élu, auquel il participe par sa circoncision, quoiqu'il dira lui-même plus tard: «Ce n'est pas que la Parole de Dieu a été sans effet; car tous ceux qui descendent d'Israël, ne sont pas Israël» (Rom. 9:6). Il indique par cela que ce sont seulement les enfants de la promesse dans le peuple d'Israël qui sont les vrais élus (Rom. 9:7,8; Gal. 4:22-31). Il est un descendant de la tribu de Benjamin, qui jouissait d'un prestige particulier parmi les douze tribus issues du patriarche Jacob, appelé Israël; Benjamin était le second fils de Rachel, l'épouse préférée de Jacob, le seul à être né sur le sol de la Terre Promise. C'est de la tribu issue de Benjamin qu'était né le premier roi, Saül (1 Sam. 9:1,2) ; et cette même tribu avait conservé, avec la tribu de Juda, le patrimoine religieux et national, après le schisme et l'exil. Paul se présente aussi comme Hébreu; par là, il souligne ce que l'on peut considérer comme un aspect archaïque de la société religieuse juive, remontant au-delà de Moïse, faisant partie de cette race sémitique qui émigra en la personne du patriarche Abraham, considéré comme le premier Hébreu quoiqu'il n'était pas pour autant père de cette race sémitique qui provenait de Héber (Gen. 11:14-17). Saul de Tarse n'était pas seulement bien né, il faisait partie des pharisiens, connus pour leur intransigeance vis-à-vis de la loi mosaïque. Son zèle à défendre la cause de la religion et de la loi le conduisit même à persécuter l'Église, c'est à dire «les convoqués à renaître». II ne considère pas la persécution qu'il menait contre la première communauté chrétienne comme un aspect secondaire de son existence. Au contraire, c'était pour lui, à l'époque, l'occasion de manifester aux yeux de tous qu'il s'attachait à la seule gloire et au seul honneur du Dieu unique. En soulignant ce zèle, Paul signale le danger auquel peut conduire la reconnaissance des prédicateurs chrétiens venus du judaïsme; l'hérésie chrétienne peut facilement se faire jour sous le zèle à rappeler les exigences de la loi juive, comme l'on voit dans certaines sectes évangéliques, surtout chez les Adventistes et quelques groupes Pentecôtistes et Charismatiques. Le fanatisme religieux conduit toujours à la persécution et à l'oppression: la justice et l'irréprochabilité, considérées à une échelle purement humaine, peuvent finir par porter atteinte au Corps de Christ, désignée dans son unité et non pas dans la diversité des différentes communautés chrétiennes répandues à travers le monde romain. Néanmoins elles se font aussi ressentir au niveau individuel sous forme de domination, d'intimidation, de manipulation, et d'harcèlement de tous genres.

 

De plus, Paul est citoyen romain de naissance, privilège qui est assez remarquable, pour qu'il le revendique à plusieurs reprises, notamment lorsqu'il est présenté à un tribunal romain: «Mais quand ils l'eurent lié avec des courroies, Paul dit au centenier qui était présent: Vous est-il permis de fouetter un citoyen romain, sans qu'il soit condamné? Le centenier ayant entendu cela, alla le rapporter au tribun, en disant: Prends garde à ce que tu feras; car cet homme est Romain. Le tribun venant donc vers Paul, lui dit: Dis-moi, es-tu Romain? Et il répondit: Oui. Le tribun reprit: J'ai payé une forte somme pour ce droit de citoyen. Et moi, dit Paul, je le tiens de ma naissance. Ceux donc qui devaient lui donner la question se retirèrent aussitôt de lui; et le tribun lui-même eut peur, quand il sut positivement qu'il est Romain, et qu'il l'avait fait lier.» (Ac. 22:25-29).

 

Les Juifs de Tarse, ville d'origine de Paul, vivaient mêlés aux païens, et le jeune Saul connaissait bien le grec qui était la langue commune. Dès son plus jeune âge, il fut envoyé à l'école juive où toute l'instruction se faisait à partir de l'Écriture Sainte; il fut ainsi familiarisé avec la Bible hébraïque. Ce qui explique sa grande connaissance de l'Ancien Testament, ainsi qu'en témoignent toutes ses lettres. Vers l'âge de treize ans, sans doute après sa Bar-Mitzva, sa profession de foi juive, il est envoyé à Jérusalem, afin d'y poursuivre sa formation: «Je suis Judéen, né à Tarse en Cilicie, mais j'ai été élevé dans cette ville aux pieds de Gamaliel, et instruit avec rigueur dans la loi de nos pères, étant zélé pour Dieu, comme vous l'êtes tous aujourd'hui.» (Ac. 22:3). Par son maître, il fut initié aux traditions les plus complètes que les rabbins avaient ajoutées à la Bible. Et les docteurs qui enseignaient ces traditions, compilées dans le Talmud, revendiquaient pour elles une autorité égale à celle de la loi, ce que Jésus déjà leur reprochait vivement. Gamaliel semble pourtant avoir été droit et honnête dans son enseignement, et avoir fait preuve d'une modération relative. C'est lui, en effet, qui invitait les juifs excités à prendre partie après l'arrestation des premiers disciples de Jésus: «Je vous dis donc maintenant: Ne poursuivez point ces gens-là, et laissez-les aller; car si cette entreprise ou cette œuvre vient des hommes, elle sera détruite; mais si elle vient de Dieu, vous ne pouvez la détruire; et prenez garde qu'il ne se trouve que vous ayez fait la guerre contre Dieu même.» (Ac. 5:38,39).

 

LA FORMATION DE L'APÔTRE PAUL

La formation que Paul avait reçue ne le prédisposait donc pour accueillir les enseignements d'un petit prophète galiléen, Jésus de Nazareth, qui semait le trouble dans les esprits et les cœurs de ceux qui voulaient suivre strictement les enseignements de la Loi mosaïque. Il ne semble même pas que Saul de Tarse ait connu Jésus au cours de sa vie, et même s'il l'avait rencontré, Saul (Paul) n'aurait pas été ébranlé dans ses convictions religieuses les plus profondes, dans sa fidélité à la tradition de ses pères. D'ailleurs son temps n'était pas encore arrivé, le Seigneur Jésus lui avait réservé un moment spécifique pour briser le mur de son opposition. Saul regagna son pays d'origine, vers sa vingtième année, pour y commencer vraisemblablement ses fonctions de rabbin, enseignant la Bible et le Talmud, et en se perfectionnant également dans le métier qu'il avait appris de son père, fabricant de tentes en poil de chèvre, la spécialité de la ville de Tarse. En effet, le rabbin doit toujours gagner sa vie, en travaillant de ses mains. Pour des raisons que nous ne pouvons pas connaître mais que Dieu avait préparé d'avance, Paul est de retour à Jérusalem peu de temps après la passion de Jésus, sans doute vers les années 31-32; c'est un pharisien convaincu et rigoureux qui n'admet pas de transiger avec la tradition qu'il défendait avec véhémence.

 

Bien des choses s'étaient passées dans cette ville depuis le jour où Saul l'avait quittée. La mort de Jésus n'avait pas mis fin aux grandes discussions qu'avait pu susciter son enseignement. Son supplice infamant n'avait pas découragé l'ardeur de ses partisans, au contraire. Ses disciples assuraient qu'il était ressuscité et qu'il était le Messie promis depuis des générations. Beaucoup de juifs, et particulièrement ceux de langue grecque, s'étaient laissé séduire par cette nouvelle doctrine du Nazaréen. La secte gagnait de nombreux adeptes, même parmi les prêtres juifs. Gamaliel, lui-même, semblait impressionné par les événements, il conseillait la tolérance; sur son intervention personnelle, les apôtres avaient été libérés et continuaient l'enseignement qu'ils avaient reçu de leur Maître. Pour Saul de Tarse, ce nouvel enseignement constituait un péril très sérieux pour la religion juive. Un disciple était particulièrement gênant; il portait la discussion jusque dans les synagogues, troublant même les docteurs de la loi. Traduit devant le Sanhédrin, le grand tribunal religieux, Étienne esquissa à grands traits l'œuvre de Dieu sur son peuple depuis l'époque d'Abraham. Les membres du tribunal ne purent supporter ses paroles, alors qu'il leur décrivait une vision apocalyptique des cieux ouverts: «Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils, l'expression humaine de Dieu et de David debout prendre l'autorité comme Dieu unique.» (Ac. 7:56). Étienne fut lapidé. Saul fut témoin de l'événement auquel il ne prit aucune part active, mais qu'il approuvait.

 

Cette exécution sommaire fut le signal d'une première persécution à Jérusalem; les disciples durent quitter la ville pour gagner les campagnes de Judée et de Samarie. Saul fut remarqué pour son ardeur à combattre les disciples, et il se mit rapidement à la tête des persécuteurs. Même que plusieurs des premiers chrétiens périrent sous sa main meurtrière. Mais c'est en toute bonne foi qu'il agissait ainsi, comme il l'affirme lui-même devant le roi Agrippa: «Il est vrai que, pour moi, j'avais cru devoir m'opposer fortement au nom de Jésus de Nazareth. C'est aussi ce que je fis à Jérusalem. Je mis en prison plusieurs saints, ayant reçu ce pouvoir des principaux sacrificateurs, et lorsqu'on les faisait mourir, j'y donnais mon accord. Puis les châtiant fréquemment dans toutes les synagogues, je les contraignais à blasphémer; et transporté d'une extrême rage contre eux, je les persécutais jusque dans les villes étrangères.» (Ac. 26:9-11). La violence de Paul était à l'extrême, il était reconnu comme un meurtrier, une personne cruelle, monstrueuse et terrifiante, ses mains étaient entachées du sang des saints, son âme était infecte et répugnante. Sa réputation odieuse était connue de tous et il s'en réjouissait, elle était une gloire pour lui.

 

LA PUISSANCE DE LA RÉVÉLATION

Alors qu'il poursuivait sa campagne de persécution contre les disciples de Jésus, Saul subit une véritable conversion, à la suite d'un événement qui l'atteint personnellement alors qu'il se rendait à Damas afin de ramener à Jérusalem les disciples qui avaient fuis jusque dans cette ville. Il raconte lui-même sa vocation, dans une lettre qu'il adressa par la suite aux Galates, en des termes qui doivent être soigneusement analysés pour comprendre comment il put intérioriser cet événement de la route de Damas: «Mais quand il plut à Dieu, qui m'avait différencié dès le sein de ma mère, et qui m'a appelé par sa grâce, de révéler son Fils en moi, afin que je l'annonce parmi les Gentils; aussitôt, je ne consultai ni la chair ni le sang, et je ne montai point à Jérusalem vers ceux qui étaient apôtres avant moi; mais je m'en allai en Arabie, et je revins encore à Damas.» (Gal. 1:15-17) Paul avait été révélé le principe de la prédestination, le fait qu'il affirme avoir avoir été «différencié» ou en Grec «aphorizo», terme qui signifie «être favorisé, être désigné ou mis à part pour un but», indique clairement que Dieu a choisi ses élus d'avance avant la fondation du monde, ce qui nous révèle que le Seigneur Jésus est Souverain sur toutes choses, même sur les cœurs les plus endurcis qui refusent de reconnaître sa suprématie. Au «quand» correspond un «aussitôt», il n'y a donc aucun moment de répit entre l'appel et sa réalisation; dès que Dieu appelle un homme, c'est pour le salut de son âme et souvent pour une fonction spécifique. Ce n'est pas l'homme qui décide, mais Dieu lui-même, c'est lui qui a prit le choix et non l'homme (Rom. 9:15,16). Les termes que Paul utilise sont choisis avec beaucoup de soin; il ne revendique pas un titre humain, mais seulement l'action de Dieu en lui, action avec laquelle il doit entrer en accord, en harmonie avec la Volonté divine en laquelle il est assimilé car il n'a aucun choix, l'Esprit l'attire irrésistiblement. Cette action divine est une révélation: il a jugé bon «de révéler son Fils en moi», l'action de Dieu s'impose, autrement l'homme ne pourrait être sauvé car sa volonté est esclave de la chair et du péché. Elle est une révélation instantanée, la lumière éblouissante d'une Sainte Présence qui remplie l'âme d'une joie indescriptible, mais elle est aussi une découverte progressive dans la connaissance de toutes les merveilles de la grâce, et de la réalisation de Christ en nous, l'espérance de la gloire éternelle, comme le dit si bien Paul: «j'ai été fait ministre, selon la charge que Dieu m'a donnée auprès de vous, pour accomplir la Parole de Dieu, le mystère qui était caché dans tous les siècles et dans tous les âges, mais qui est maintenant manifesté à ses saints élus; à qui Dieu a voulu faire connaître quelle est la richesse de la gloire de ce mystère parmi les Gentils; savoir: Christ en nous, l'espérance de la gloire.» (Col. 1:25-27)

 

Sur le chemin de Damas, lorsqu'il était en voie pour persécuter les chrétiens qui s'y trouvaient, rageant dans son esprit dans un silence hargneux, Paul reçu une prise de conscience que sa grande intelligence ne pouvait expliquer. Il réexaminait dans ses pensées les évènements qui le poussaient à se conduire avec une violence extrême envers des gens dont la seule culpabilité était de croire en Christ, mort et ressuscité. Il se mit à questionner les principes de la loi et la source d'où elle provenait, et surtout le fait que Dieu se révéla à Moïse comme YHWH sous le nom de JE SUIS: «Alors Dieu dit à Moïse: JE SUIS CELUI QUI SUIS. Puis il dit: Tu diras ainsi aux enfants d'Israël: Celui qui s'appelle JE SUIS, m'a envoyé vers vous.» (Ex. 3:14). Sans qu'il puisse l'expliquer une question surgit dans ses pensées concernant ce que Dieu avait dit à Moïse: «Je leur susciterai un PROPHÈTE comme toi, d'entre leurs frères, et je mettrai mes paroles en sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai. Et il arrivera que quiconque n'écoutera pas mes paroles, qu'il dira en mon nom, je lui en demanderai compte.» (Deut. 18:18,19). Il connaissait très bien ces passages de la loi, ils étaient souvent cités au sein du Sanhédrin, particulièrement la suite qui dit: «Mais le prophète qui aura l'orgueil de dire en mon nom quelque chose que je ne lui aurai point commandé de dire, ou qui parlera au nom d'autres dieux, ce prophète-là mourra.» (Deut. 18:20), Paul s'en servait même pour justifier sa persécution des chrétiens. Mais il se fit un déclic dans ses pensées sur qui était le prophète annoncé par Moïse, et à l'instant même la lumière se fit comme un coup de foudre, la révélation fut tellement puissante qu'il fut projeté par terre dans des lamentations inexprimables. Le voile de sa conscience avait été déchiré, complètement déchiqueté, la lumière de la vérité y pénétra avec une telle puissance qu'elle réduisit en poussière toutes ses convictions et ses opinions, et il ne pu y résister. Le rayonnement de la présence de Dieu se faisait entendre à l'intérieur de son âme, la Sainte Présence était tellement éblouissante qu'elle traversa son existence physique pour se faire voir et entendre par les soldats épeurés qui accompagnaient Paul, quoiqu'ils ne purent en discerner les paroles, tellement que Paul en devint aveugle physiquement.

 

Quelle était cette révélation glorieuse qui bouleversa complètement la vie de Paul pour faire d'un meurtrier un bienfaiteur de la vie éternelle et un gardien de la vérité ? Simplement que Jésus est lui-même YHWH dont le nom est JE SUIS qui parla avec Moïse, et qu'il s'est manifesté dans la chair comme le Prophète qui devait venir: «Et comme il était en chemin, et qu'il approchait de Damas, tout d'un coup, une lumière venant du ciel resplendit comme un éclair autour de lui. Et étant tombé à terre, il entendit une voix qui lui dit: Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? Et il répondit: Qui es-tu? Seigneur? Et YEHOVAH lui dit: JE SUIS JÉSUS que tu persécutes; il te serait dur de résister contre mes provocations.» (Ac. 9:3-5) Signalons que le mot «Seigneur» ou «Kurios» en Grec est une traduction du terme Hébreu «YHWH» traduit souvent par «l'Éternel» et «YEHOVAH», et Paul en comprenait pleinement la signification. En d'autres mots, il est pleinement légitime, dans certains contextes, de traduire le mot «Seigneur» par un de ces deux termes, surtout lorsqu'il s'agit de mettre de l'emphase sur la divinité de Christ. Que Jésus est pleinement Dieu et le Père Éternel manifesté dans la chair comme Fils, l'enveloppe visible du Dieu invisible, est assez pour chambarder toutes les notions du christianisme et pour affoler tous ses ennemis qui se débattent comme des démons dans l'eau bénite de sa Parole inspirée. On le voit encore de nos jours parmi ceux qui se disent chrétiens et qui rejettent cette révélation glorieuse, opprimant ceux qui l'ont reçu de diverses façons car ils ne peuvent tolérer la lumière de cette vérité. Mais le Seigneur Jésus dit: «C'est pourquoi je vous ai dit, que vous mourrez dans vos péchés; car si vous ne croyez pas que JE SUIS (YEHOVAH), vous mourrez dans vos péchés.» (Jn. 8:24) Telle est la glorieuse révélation de l'apôtre Paul qu'il nous transmet en disant: «Christ en nous, l'espérance de la gloire». Il est fort probable que ce fut dans cette période d'aveuglement entre sa réception de la révélation et le recouvrement de sa vue par l'imposition des mains d'Ananias (Ac. 9:17,18), qu'il fut «ravi jusqu'au troisième ciel» dans une vision des révélations du Seigneur dans lesquelles il fut instruit dans des choses «qu'il n'est pas permis à l'homme de prononcer» (2 Cor. 12:1-4). L'excellence de ses révélations, il nous les donne peu à peu, car il est pleinement conscient que notre esprit ne peut en saisir toute la profondeur en un seul coup. La lumière est une bonne chose, mais il y a un danger réel dans trop en recevoir en un même temps, elle doit être diffusée graduellement pour avoir un effet bienfaisant. Nous sommes témoin de telles révélations dans lesquelles il faut demander au Seigneur d'en amoindrir l'intensité afin de pouvoir dormir, car on ne peut cesser de le glorifier et de se réjouir en sa Présence.

 

Cette révélation concerna le Fils qui est l'enveloppe visible du Dieu invisible, Dieu manifesté dans la chair (Jn. 1:14; Phil. 2:5-11; 1 Tim. 3:16). La révélation qui est faite ne peut être conservée par le seul intéressé; elle vise une annonce, la proclamation d'un message: «C'est lui que nous annonçons, exhortant tous genres d'hommes et enseignant tous genres d'hommes en toute sagesse, afin de rendre tous genres d'homme parfait en Jésus-Christ.» (Col. 1:28) Cette action ne sera pas simplement un enseignement, mais surtout un changement complet de vie, elle ne sera pas un nouveau Talmud, mais une conversion de l'existence personnelle qui porte le pécheur à ne plus regarder à lui-même, à renoncer à sa propre suffisance et importance, à s'abaisser dans la poussière de l'humilité et à regarder à Christ comme Seigneur et Sauveur, afin d'être relevé dans une nouvelle vie qui est complètement dépendante de la Sainte Présence qui vient habiter en lui. Elle est une invitation pour tout homme, mais seul les élus y répondent car ils ont été désignés à cela depuis avant la fondation du monde. Cet appel efficace porte le pécheur élu à renaître en reconsidérant l'identité de Christ pour le salut de son âme, car tel est le sens du mot «repentance» qui dans le Grec signifie «reconsidérer, réexaminer, réviser, revenir sur une opinion ou une croyance», puissance régénératrice en laquelle il est attribué tous les mérites du sacrifice de la croix.

 

LA MISSION DE L'APÔTRE PAUL

Après son baptême, rituel de purification anticipatoire selon la loi et les prophètes qui annonçait la venue du Messie puis qui fut aboli avec toutes les ordonnances de la loi par le sacrifice de Christ (Col. 2:14), ce fut l'occasion pour Saul de Tarse de convertir son nom en celui de Paul, et pour quelques jours de prédication à Damas. Puis Paul se retire de la scène pendant un certain temps. Dans sa lettre aux Galates, il signale qu'il n'y a été poussé par personne, de même qu'il n'a pas pris le soin de faire confirmer l'authenticité de sa mission par le collège des apôtres, nous indiquant que Christ agit seul dans la vie de ses élus, il n'a pas besoin de la permission de personne pour accomplir son œuvre.

 

En même temps qu'il est devenu adepte de Jésus-Christ, Paul est devenu lui aussi apôtre, le moindre des apôtres, comme il le dit lui-même: «Car je suis le moindre des apôtres, moi qui ne suis pas digne d'être appelé apôtre, parce que j'ai persécuté les convoqués à renaître de Dieu.» (1 Cor. 15:9) Sa mission lui a été confiée sans le secours, sans l'intervention d'aucun homme, mais par la seule révélation qui lui a été faite sur la route de Damas. Après avoir quitté cette ville pour se soustraire à la haine des milieux profondément enracinés dans le judaïsme, mais avant de se rendre à Jérusalem pour confronter l'Évangile qu'il peut annoncer à celui qui est prêché par les autres apôtres, il se retire dans le désert d'Arabie, à l'exemple de Moïse, d'Elie et de Jésus lui-même.

 

Cette retraite au désert dans laquelle il peut contempler les révélations de la grâce sans distractions, il manifeste déjà qu'il est prêt à annoncer l'Évangile aux païens. Mais cette retraite lui a certainement permis d'effectuer le tournant radical de son existence; lui, le défenseur acharné de la religion de ses pères, est devenu le fidèle héraut de la nouvelle religion, d'une nouvelle relation avec Dieu que ceux sous la loi ne peuvent saisir; lui, qui combattait les païens avec une ardeur farouche, va devenir leur plus grand défenseur et va leur permettre d'entrer de plain-pied dans l'Église naissante.

 

Après cette période, Paul se rend à Jérusalem pour faire la connaissance de Pierre, non pas pour dissiper ses doutes sur son Évangile, mais simplement pour constater son harmonie avec l'enseignement des autres apôtres. Mais il n'est pas sûr qu'il fut bien admis par tous les disciples; l'ancien persécuteur inspirait encore la crainte, et avec raison. Les juifs tentèrent de le mettre à mort, c'est alors qu'il regagna sa ville natale. Paul demeurait encore peu connu dans le monde des judéo-chrétiens, même si ceux-ci savaient que l'ancien persécuteur des disciples était devenu l'ardent défenseur du Christ. Il faut comprendre aussi qu'il dû combattre contre les traits de sa nature humaine déchue, dont les aspects sont tenaces et ne sont pas anéantis si aisément, il demeure toujours des racines en nous du temps que nous sommes dans la chair. Dieu se sert souvent des résidus de ces caractéristiques pour accomplir ses dessins.

 

Paul était un homme très violent de nature, cet aspect ne lui a pas été enlevé mais amoindri et redirigé au bon endroit, car elle était nécessaire pour maintenir son courage dans le combat pour la vérité, et nous savons qu'il était un guerrier d'expérience. Ces caractéristiques furent simplement transférées au niveau spirituel pour former un solide soldat de Christ, un pionnier de la vérité qui ne crains point de trancher la tête de ses ennemis avec l'Épée de la Parole afin d'exposer leurs duplicités. Les écrits de Paul nous témoignent amplement de son attitude combattive envers les ennemis de la vérité qu'il n'hésite pas à trancher en pièces et à exposer pour ce qu'ils sont. Il ne faut pas se berner avec le fait que Paul parle souvent d'amour et de douceur, ces caractéristiques ne sont pas ce que nous pensons qu'ils sont de nos jours. L'amour dont parle Paul n'est pas un sentiment bonasse, mais une attitude de renoncement, et la douceur dont il parle est celle d'une main de fer dans un gant de velours et non pas la piètre gentillesse moelleuse qui fait lever le cœur.

 

 

PAUL LE PARRÈSIASTE

La vie de Paul est définitivement contraire à tout ce que les chrétiens modernes peuvent s'imaginer. Paul était «un diseur de la vérité», c'est à dire «un parrèsiaste», terme grec qui s'écrit proprement «parrhesia» (Code Strong 3954) et qui signifie: «liberté dans les paroles, discours sans réserve, ouvertement, franchement, c'est à dire sans dissimulation, sans ambiguïté ou circonlocution, sans l'usage de figures ou de comparaisons, confiance libre et intrépide, courage joyeux, hardiesse, assurance; le maintien par lequel on se met en évidence et que l'on assure sa publicité». La parrhesia consiste à dire, sans dissimulation ni réserve ni clause de style, ni ornement rhétorique qui pourrait la chiffrer et la masquer, la vérité, en d'autres mots il signifie «le courage de dire la vérité sans aucune dissimulation», c'est à dire «le franc-parler». La parrêsia détient également un sens apostolique et spirituel, trait fondamental de la parole du prophète. La notion apparaît assez souvent dans le Nouveau Testament où elle est plutôt traduite dans le vocabulaire de la confiance, de l’assurance et de la parole ouverte. Les passages de Luc 16:16,17 nous donnent un aperçu très intéressant à propos d'un tel courage qui porte le même sens que le mot «violence»: «La loi et les prophètes vont jusqu'à Jean; depuis ce temps-là le royaume de Dieu est annoncé, et chacun y entre par la violence.» (Bible Ostervald) Dans ce contexte, le terme grec pour le mot «violence» est «biazo» et il nous indique que chacun qui entre dans le royaume de Dieu, y entre par «la force» ou plus précisément par «courage». En d'autres mots, le courage de la vérité est une forme de violence qui ouvre la porte du ciel afin que ceux d'entre les pécheurs qui sont appelés à la grâce du salut puissent entrer dans sa gloire en Jésus-Christ. Les lâches qui veulent y entrer avec la mollesse de la douceur seront jetés dehors avec tous les fraudeurs ou imposteurs, là où sont les pleurs et les grincements de dents: «Alors vous direz: Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné dans nos places publiques. Et il répondra: Je vous dis que je ne sais d'où vous êtes; retirez-vous de moi, vous tous qui faites métier de fraudeur (iniquité). Là seront les pleurs et les grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac, et Jacob et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, et que vous serez jetés dehors.» (Luc 13:26-28) Ainsi nous voyons que courage et violence sont associés dans un même but pour la gloire de Dieu, en fait ils sont même identiques. Nous devons donc être courageux dans notre proclamation de la vérité pour le salut des âmes et pour la destruction des forces de l'ennemi, qui dans notre cas sont les évangéliques modernes avec toutes leurs prétentions, surtout au niveau des pentecôtistes et des charismatiques qui empoisonnent la foi chrétienne avec toutes sortes d'extravagances et de fausses doctrines diaboliques qu'ils s'imaginent être la vérité dans leurs démences psychotiques.

 

Dans ce même contexte nous trouvons une affirmation étonnante de l’Apôtre Paul dans 2 Corinthiens 11:21. «J'ai honte de le dire, nous avons été faibles; cependant si quelqu'un est audacieux, je parle en imprudent, moi je suis audacieux aussi.» Quelle est donc cette «faiblesse» qui le rend honteux ? L’Apôtre Paul a-t-il honte de ne pas avoir prêché suffisamment l’Évangile, d’avoir manqué d’affection envers son prochain, d’avoir mal parlé à ses frères, de ne pas avoir aidé suffisamment les pauvres,… ? Absolument pas ! Ce n’est pas cela qui le perturbe et le rend honteux. La faiblesse dont il fait mention se rapporte à quelque chose de bien différent, le contexte de ce chapitre nous indique clairement qu'il s'agit d'un relâchement, ou tout du moins une passivité, face aux dérives qui mettent en péril la vérité de l’Évangile et qui causent de nombreux dégâts au sein des disciples. En lisant l’ensemble du chapitre 11, vous comprendrez quelles sont les raisons de sa honte et de sa colère. Vous y lirez notamment ceci: «Mais je crains que, comme le serpent séduisit Ève par sa ruse, vos pensées ne se corrompent aussi de la simplicité qui est en Christ. Car, s'il venait quelqu'un qui vous annoncerait un autre Jésus que celui que nous vous avons annoncé, ou un autre esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre message de la grâce que celui que vous avez embrassé, vous le supporteriez fort bien... Car de tels hommes sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs qui se déguisent en apôtres de Christ. Et cela n'est pas étonnant, car la concurrence elle-même se transforme en messager de lumière. Il n'est donc pas surprenant que ses ministres de la loi se déguisent aussi en ministres de justice; mais leur fin sera selon leurs œuvres.» (2 Cor. 11:3,4,13,14,15) Spécifions que «la concurrence» mentionnée dans le texte est une traduction du mot «Satan», terme qui signifie «l'adversaire, le concurrent» et qui dans ce contexte se rapporte aux ministres de la loi, généralement des pharisiens, qui faisaient tout en leur pouvoir pour entraver le ministère de Paul en déformant le message de la grâce, c'est à dire l'Évangile. La même chose se produit de nos jours avec les sectes évangéliques qui déforment subtilement la grâce inconditionnelle du salut en une grâce conditionnelle qui dépend d'une décision personnelle du choix de la foi provenant de la volonté de l'homme, et non plus de la souveraineté de Dieu. Dans un tel cas le salut est déformé subtilement, il n'est plus par la grâce mais par les œuvres méritoires de l'homme selon le choix de sa volonté qui est esclave de la chair et du péché. La nature humaine déchue et totalement corrompue s'attribue ainsi un salut qui n'est plus par la grâce mais par une disgrâce qui voue les crédules à leur perdition éternelle. Cette doctrine est celle de l'AntiChrist qui forme un christianisme contrefait désigné pour séduire le monde à la fin des temps.

 

Par attachement à Christ et pour la vérité de l’Évangile, l’apôtre Paul n’hésite pas à user des expressions violentes ou paroles de condamnations à l’encontre de prétendus chrétiens et même de soi-disant ministères, dévoilés comme des sacerdoces de duplicités, qu’il juge comme étant des séducteurs qui prêchent «un autre Jésus», de «faux apôtres et d'ouvriers trompeurs» qui se «déguisent en apôtres de Christ». De nos jours les gens qui se disent chrétiens se pensent mieux que Paul, leurs paroles doucereuses ou mielleuses de leur tolérance anodine et complaisante, témoignent de la superficialité de leur foi dans leurs refus de juger et condamner les imposteurs, car ils se jugeraient et se condamneraient eux-mêmes. L’apôtre Paul, qui est l’auteur de l’hymne à l’amour si apprécié des vipères évangéliques (1 Corinthiens 13), va mettre en garde les Corinthiens et dénoncer sans détour ces «ministères» auprès des disciples de Corinthe, afin de les protéger de la mauvaise influence de ces «faux frères» (V.26). Paul ne considérait pas que l’amour de Dieu nous empêche de dire la vérité, de dénoncer et de condamner ceux qui font du tort aux frères et à la saine doctrine. Bien au contraire, il reconnaît même sa honte d’avoir «montré de la faiblesse» face aux doctrines de démons qui s’infiltrent parmi les chrétiens et qui séduisent tant de gens. Ne dit-on pas couramment que lorsque les justes se taisent, on n’entend que les injustes ? On ne cesse de le répéter dans tous nos écrits, tellement il est important que les gens comprennent, que l'amour de Dieu dont parle Paul ou «agape, agapao» en Grec, n'est pas un sentiment moelleux d'une tendresse tépide qui pourrait faire lever le cœur, mais une attitude ou disposition de renoncement de la part de Dieu qui est l'essence même de son existence. On pourrait traduire par «amour sacrificiel» si cela aiderait les gens à comprendre, cet amour de Dieu ou renoncement qui est le thème central du chapitre 13 de 1 Corinthiens est le même dont l'apôtre Jean mentionne dans le passage célèbre de Jean 3:16, comme nous voyons dans une traduction classique: «Car Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle.» (Jn. 3:16; Bible Ostervald). En d'autres mots, l'amour de Dieu comme renoncement est un sacrifice, le sacrifice de Christ sur la croix pour le rachat de nos péchés, et c'est de cet amour que Paul parle partout dans ses Épîtres. Faire de cet amour un sentiment humain est un blasphème hautain, une perversion de la vérité, une offense sérieuse contre le sacrifice du Seigneur Jésus sur la croix, et des nombres incalculables de prétendus chrétiens en sont coupables et seront vomis de la bouche du Seigneur (Apoc. 3:16).

 

LA SÉVÉRITÉ DE L'APÔTRE PAUL

Quand on lit les Épîtres de Paul et quand on étudie l’attitude de Jésus face aux «religieux», on se rend compte qu’ils n’ont jamais hésité à user de sévérité quand cela s’avérait nécessaire. Une sévérité qui semble mettre mal à l’aise un grand nombre de personnes qui s'imaginent êtres chrétiennes, particulièrement au niveau des évangéliques et surtout parmi les pentecôtistes et les charismatiques, qui substituent à l’amour du Christ, un «amour humaniste» qui tolère tout et n’importe quoi. Ce sujet ne manque pas de révéler plusieurs commentaires troublants au sein du christianisme contrefait moderne.

 

A entendre les propos d'une multitude d'évangéliques, il ne serait pas notre devoir de critiquer les «pratiques religieuses» de ceux qu'ils considèrent comme des frères – catholiques ou autres – et même s’ils pratiquent l’idolâtrie ouvertement sans aucune subtilité. On nous rétorque ainsi que notre comportement est scandaleux, que nous manquons d'amour, que nous sommes des malfaiteurs, des disciples de Satan, que nous ne devons pas juger ou dénoncer ce que font «nos frères», car nous sommes tous pécheurs et nous devons tous rester humbles face à la vérité, lorsque leur vérité n'est que de la présomption. Même que certains se justifient en nous rappelant qu’il y a «de nombreuses demeures dans la maison du Père» (Jean 14:2), comme si cela signifiait qu’il y aurait une demeure pour les vrais disciples de Jésus, une autre pour les idolâtres, une autre pour les pervers, et pourquoi pas aussi, une autre pour les athées, les bouddhistes, les musulmans, etc… rendant ainsi totalement inutile la proclamation de l'Évangile, ce qui fait que le message de la grâce est complètement déformé. Seulement ceux qui ne pensent pas comme eux, qui s'opposent à leurs fabulations, seraient exclus. On ne peut que qualifier ces faux chrétiens d’insensés, tout comme l’apôtre Paul a traité d’insensés les Galates (3:1). Certains nous vouent aux flammes de l’enfer, en raison de cette parole du Seigneur Jésus dans Matthieu 5:22, laissant sous entendre que l’apôtre Paul cramera lui aussi en enfer pour cette insulte abominable envers les Galatiens: «Ô Galatiens dépourvus de sens! qui vous a ensorcelés pour que vous n'obéissiez plus à la vérité? vous, aux yeux de qui Jésus-Christ a été vivement décrit comme crucifié parmi vous?» Selon cette logique maladive des réprouvés, le Seigneur Jésus même serait condamné à l'enfer où il subirait les peines les plus atroces pour avoir offenser rudement et grossièrement les pauvres pharisiens, victimes de sa hargne, avec des paroles dures et déplaisantes, en leur disant: «Serpents, race de vipères, comment éviterez-vous le châtiment de la géhenne?» (Mat. 23:33); tout comme si on dirait que les évangéliques sont de la vermine, des vauriens, des porcs infestes et répugnants, des vaches folles, des chiens sales, des fils de pute, de la fripouille maudite, des salauds les plus abjectes, des hypocrites de la pire espèce, ce qu'ils sont en réalité. Il faut reconnaître que les expressions changent avec les temps et les coutumes dans différentes nations. Alors attendons des répercussions de la E.E.R. ou «escouade des expressions raffinées» qui exige pour les chrétiens des échanges respectueux et bienséants qui flattent leur ego, afin de nous maudire à l'enfer éternellement, nous y serons en bonne compagnie avec l'apôtre Paul et le Seigneur Jésus.

 

Quoi qu’il en soit, l’apôtre Paul, qui devait être très orgueilleux selon la compréhension de ces étranges chrétiens, n’hésitait pas pour sa part à déclarer ouvertement: «Fuyez l’idolâtrie !» (1 Cor. 10:14), allant jusqu'à dire que les réprouvés sont «remplis de toute injustice, d'impureté, de méchanceté, d'avarice, de malice; bourrés d'envie, de meurtres, de querelles, de subtilités, de dépravations et de diffamations; détracteurs, haïssant Dieu, insolents, orgueilleux, vantards, inventeurs de méchancetés, insatisfait de l'existence; sans compréhension, violeurs de l'alliance, sans affection naturelle, implacables, sans compassion.» (Rom. 1:29-31) Alors au diable avec l'apôtre Paul qui ne cesse d'insulter les pécheurs et de leur dire les quatre vérités en pleine face, car il manque surement d'amour envers eux. Quant à Jésus, il n’a eu cesse de mettre en exergue l’hypocrisie des «autorités religieuses», employant parfois même des expressions violentes à leur encontre, ce qu'ils n'ont pas appréciés et pour lesquelles ils cherchaient à se venger. Il dit même que les hypocrites sont des chiens et des pourceaux (Mat. 7:5,6), et considère les cananéens comme des étant des petits chiens (Mat. 15:26), la pire insulte à cette époque et encore à la nôtre en certains endroits. Ce que les gens prennent pour des insultes sont en réalité les qualificatifs de leurs cœurs tortueux rempli de péchés et de perversions de toutes sortes. Ils ne peuvent tolérer de se voir dans un miroir et ils répliquent avec véhémence afin de dénier ce qu'ils sont, des pécheurs qui ont besoin de délivrance. Dire la vérité sans détours est une des caractéristiques essentielles de l'Évangile, sans laquelle aucun ne pourrait être sauvé.

 

Quel Évangile souhaitons-nous donc vivre ? Un Évangile édulcoré et inspiré de la philosophie humaniste qui aime tolérer ce que Dieu condamne avec fermeté ? Ou un Évangile qui aime la vérité, quand bien même celle-ci serait religieusement incorrecte ? A l’instar de l’apôtre Paul, on pourrait aujourd’hui se poser sérieusement la question: «Suis-je devenu votre ennemi en vous disant la vérité ?» (Gal. 4:16), et la réponse serait un OUI retentissant. La vérité semble être devenue un gros mot de nos jours au sein d'un christianisme qui fait preuve de bâtardise et d'adultère spirituel. Et en dépit de l’idolâtrie et des fausses doctrines, on risque de chanter prochainement dans les églises, une vieille chanson remixée en cantique: «tout va très bien madame la marquise», expression proverbiale pour désigner une attitude d'aveuglement face à une situation désespérée.

 

Lorsque l’apôtre Paul va utiliser une nouvelle fois l’expression de «faux frères», ce sont justement les légalistes qu’il a en ligne de mire, c'est à dire ceux qui se justifient par leurs choix, leur conduite, et leurs œuvres, et Dieu sait qu'ils sont en grand nombre: «Et même Tite, qui était avec moi, quoiqu'il fût Grec, fut obligé de se faire circoncire. Et cela à cause des faux frères qui, par négligence, s'étaient infiltrés subtilement, et qui vinrent secrètement pour épier la liberté que nous avons en Jésus-Christ, afin de nous enlacer dans l'esclavage de la loi. Nous n'avons consentis, pas même un seul moment, de nous soumettre à eux, afin que la vérité du message de la grâce fût maintenue parmi vous.» (Gal. 2:3-5). Cette parole de l’apôtre Paul rejoint celle qu’il a donné aux Colossiens: «Si donc vous êtes morts avec Christ, quant aux rudiments de cette disposition, pourquoi vous charge-t-on de ces préceptes, comme si vous viviez encore à cette disposition? En vous disant: Ne mange pas, ne goûte pas, ne touche pas; préceptes qui sont tous pernicieux par leurs abus, suivant les ordonnances et les doctrines des hommes, lesquelles ont, à la vérité, quelque apparence de sagesse dans un culte volontaire, et dans une certaine humilité, et dans une austérité du corps, qui n'a aucune vraie valeur et qui satisfait seulement la chair.» (Col. 2:20-23). Prenons garde à ne pas confondre «la Vérité de l’Évangile» avec un faux Évangile qui se traduirait par une liste interminable d’interdits et de commandements humains en guise de sanctification et au mépris de «la liberté que nous avons en Jésus Christ».

 

L'ÉCHARDE DANS LA CHAIR

De nombreuses explications ont été données concernant la nature de l'écharde dans la chair de Paul. Elles vont des tentations continuelles, aux adversaires tenaces, en passant par des maladies chroniques (telles que des problèmes d'yeux, la malaria, des migraines et des crises d'épilepsie), et un problème d'élocution. On nous dit souvent que personne ne sait avec certitude ce qu'était l'écharde dans la chair de Paul, mais que c'était probablement un mal physique. Néanmoins la réponse se trouve dans le texte même pour ceux qui ont des yeux pour voir et un peu de discernement.

 

Premièrement, ce que nous savons de cette «écharde dans la chair» nous vient de Paul lui-même: «Et pour que je ne sois pas enflé d'orgueil, à cause de l'excellence de ces révélations, il m'a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter et m'empêcher de m'enorgueillir.» (2 Cor. 12:7; Bible Segond) Remarquez bien que le texte dit clairement que l'écharde dans la chair est «un ange de Satan», et non pas une maladie quelconque. Or le but de l'écharde dans la chair était de garder Paul dans l'humilité. Paul avait reçu des révélations excellentes qu'aucun homme en général ne reçoit. A cause de ce fait même il aurait été facile pour lui de se «gonfler d'orgueil», ajoutez à cela le fait d'être touché par le Saint-Esprit pour écrire la plus grande partie du Nouveau Testament, et nous comprenons pourquoi Paul aurait pu devenir hautain et se serait exalté outre mesure, ou serait devenu trop fier, selon différentes versions bibliques.

 

Deuxièmement, nous savons que son affliction venait d'un des messagers de Satan. Tout comme Dieu a autorisé Satan à tourmenter Job (Job 1:1-12), Dieu a autorisé Satan à tourmenter Paul pour satisfaire aux desseins parfaits de son décret éternel, tout se produisait dans le cadre de la volonté parfaite et souveraine du Dieu Tout-puissant. Il est compréhensible que Paul ait considéré cette écharde comme un obstacle à un ministère plus important ou plus efficace et qu'il ait demandé à Dieu par trois fois de lui retirer (2 Cor. 12:8). Mais Paul a appris à travers cette expérience, la leçon qui prédomine dans ses lettres: le pouvoir divin n'est jamais aussi bien exposé que sur un fond de faiblesse humaine (2 Cor. 4:7), afin que la gloire revienne à Dieu seul (2 Cor. 10:17). Plutôt que de retirer l'écharde, Dieu donna à Paul sa grâce et sa force à travers elle, et il a aussi déclaré cette grâce comme étant «suffisante»: «Ma grâce te suffit; car ma force s'accomplit dans la faiblesse...» (2 Cor. 12:9)

 

En quoi consiste l'écharde exactement est la première question que nous devrions nous poser. Dans le Grec le mot pour «écharde» est «scolops», terme utilisé pour décrire «une épine», mais dans le contexte de ce passage il prend une désignation figurative car évidemment Paul ne parle pas d'une épine littérale. Figurativement le mot «scolops» désigne «une contrariété, un tracas» et cela entre plus dans le contexte pour nous indiquer en quoi consiste le problème de Paul. En tant que contrariété, nous voyons que l'apôtre avait une opposition radicale à son ministère qui le tracassait fortement. Son apostolat était questionné et mis en cause par des faux apôtres qu'il avait exposé (2 Cor. 11:13,15). La concurrence était farouche, l'adversaire ne voulait lâchée prise dans sa séduction. Or comme nous avons vu plus haut, les termes «concurrent» et «adversaire» sont des traductions du mot «Satan», et dans ce contexte les «messagers de Satan» sont les ministres de la loi qui s'opposent à la proclamation du message de la grâce de l'apôtre Paul. Mais le mot «ange» du Grec «aggelos» qui se traduit par «messager», se rapporte aussi au message proclamé par ces faux apôtres. Il s'agit en effet de la proclamation de la justification et du salut par les œuvres qui s'opposait radicalement à celle de Paul, et puisque l'apôtre Paul était un ancien pharisiens il en connaissait très bien le danger et cela le tracassait énormément, tellement que le Seigneur dû intervenir pour calmer son esprit en lui disant que sa grâce était suffisante dans sa faiblesse charnelle pour déstabiliser les forces de l'ennemi et amener toutes pensées captives à Christ.

 

Pour terminer nous désirons vous rappelez ces paroles prodigieuses qui viennent à notre aide en temps de détresses, afin qu'elles soient écrites sur les tables de votre cœur et enracinées dans votre esprit: Ma grâce te suffit.

 

La grâce du Seigneur Jésus-Christ soit avec vous. (1 Cor. 16:23)

 

A Christ seul soit la Gloire