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L’EXPIATION DE JÉSUS-CHRIST

 

par Jean leDuc

 

 

 

 

CHAPITRE 1

 

LA PASSION DE CHRIST

 

- Jésus a souffert

 

- La situation humaine

 

- Dieu est mort comme un homme

 

- La communion de ses souffrances

 

 

CHAPITRE 2

 

LA CAUSE ET LA NÉCESSITÉ DE L’EXPIATION

 

- La réconciliation objective et subjective

 

- La pensée de Jésus sur sa mort

 

1- Un Baptême

 

2- Une rançon

 

3- Un sacrifice d’Alliance

 

a) L’Alliance de la rédemption

 

b) L’Alliance de la grâce

 

 

CHAPITRE 3

 

LA JUSTIFICATION DANS L’EXPIATION

 

1) Le pardon des péchés

 

2) L’adoption comme enfant de Dieu

 

- Justification négative et positive

 


 

  

CHAPITRE 1

 

LA PASSION DE CHRIST

La réparation ou expiation de nos péchés par le Seigneur Jésus-Christ est la conséquence logique de ses souffrances, l’accomplissement de sa passion dans son sacrifice parfait sur la croix. Éloignons immédiatement de nous l’idée moderne que la passion est un désir ou une émotion amoureuse puissante. Le mot «passion» provient du latin «passio» et signifie «souffrir», et implique une douleur physique, morale ou spirituelle. Dans un contexte biblique, la souffrance est toujours reliée à la culpabilité du péché, elle en est la conséquence directe. Elle nous indique l’atrocité et l’horreur du péché, le dégoût de son caractère répugnant. Récemment, une œuvre cinématographique intitulée «La Passion du Christ» souleva l’indignation des peuples et fut contestée avec virulence par les Juifs et même par plusieurs qui se disent chrétien. Le film fut caractérisé de violence extrême par les indulgents à la modération, particulièrement par la mollesse des humanistes, et par ceux pour qui Dieu est un Dieu bonasse qui ne ferait mal à une mouche. Quoique ce film soit teinté des aspirations doctrinales de son réalisateur, il en advient qu’il est celui à date qui représente le plus fidèlement les évènements tragiques de la passion du Seigneur Jésus-Christ, et même si aucun film ne peut représenter fidèlement tous les aspects de la Bible et du ministère de Christ, ce film mérite notre respect. Cela-dit, on ne peut qualifier ce film de violence, mais d’horreur, une horreur qui ne représente même pas la moitié de la réalité qui s’est produite lors de cette période tragique de l’histoire. On comprend donc pourquoi les gens en général s’opposent à ce film et que plusieurs ont de la difficulté à le regarder, car ils refusent de faire face à leur responsabilité d’avoir péché. Ils ne veulent même pas reconnaître la légitimité du terme, car ils ne peuvent se faire à l’idée que le péché implique les souffrances les plus atroces, et qu’ils en récolteront la condamnation éternelle dans des peines si horribles qu’aucun film ne peut représenter. Les souffrances de Christ qu’ils ont rejeté seront leur lot éternellement. Le péché est une réalité qu’aucun de nous ne peut échapper, et il est préférable de le réaliser en ce monde plutôt que dans l’autre.

 

- Jésus a souffert

Dans les années de son adolescence, Jésus s’est senti isolé parmi ses contemporains. Entré dans son ministère de Souverain Sacrificateur à l’âge de trente ans, à peu près à la même époque où Ponce Pilate était nommé procurateur, il a souffert non seulement la solitude spirituelle et le rejet de ses proches, mais aussi il a souffert par ses adversaires; il a souffert par l’inconstances des foules, par l’ingratitude de son peuple, par la lâcheté du gouverneur romain, par le sarcasme d’Hérode; il a souffert dans son patriotisme, car il prévoyait pour son peuple les pires catastrophes; il a souffert par l’ignorance et l’incrédulité de ses disciples, par Pierre qui l’a renié, par Judas qui l’a trahi; il a souffert des injures, des coups et le fouet des soldats; il a souffert les supplices de la croix; il a souffert la moquerie des dirigeants spirituels du peuple; il a souffert pour tous nos péchés; et toute cette souffrance endurée par amour aboutit à la croix où il versa son sang précieux pour nous. Mais Jésus était saint et innocent, il ne méritait point cette mort affreuse. Néanmoins il avait été désigné pour cela de toute éternité. Il était l’Agneau de Dieu sans défaut et sans tache (1 Pierre 1 :19), il n’avait point commis de péché et il n’avait aucune fraude dans sa bouche, il n’insulta personne et n’usait point de menaces envers ceux qui l’outrageaient. Mais il a porté nos péchés en son corps sur la croix sur la croix pour que nous vivions par la justice qu’il nous a acquise et que nous soyons guéris (1 Pierre 2 :22-24) par son sacrifice parfait dans lequel nous sommes délivrés de nos péchés.

 

- La situation humaine

Il se pourrait que nous ayons complètement oublié le châtiment que mérite le péché, ou encore que nous y soyons restés indifférents. Mais avons-nous conservé l’indispensable lucidité morale pour mener notre existence en ce monde ? Que d’injustice, que de meurtres et d’avortements, que de guerres et de conflits politiques, que d’effusion de sang. Combien d’oppression sous toutes ses formes frappe constamment des innombrables victimes sans défense ! Que de manipulation et de prétentions de nos dirigeants spirituels ! Que d’extorsions et d’intimidations de nos gouvernements ! Que d’exploitations et d’abus des entreprises et des multinationales ! Que d’écoeuranteries des enculeurs et des vagineuses ! Nous sommes même rendus au point de reconnaître légitimement le mariage entre couple de même sex. Et tout cela demeure apparemment impuni. L’histoire de la race humaine est la chronique d’une corruption et d’un carnage incessant, et le mince vernis de civilisation que les hommes se donnent n’a pas réussi à transformer l’homme, devenu loup pour l’homme, le prochain paisible et affectueux de son prochain. Si le mal devait rester impuni, n’aurions-nous pas raison, mille raisons, de nous lamenter avec désespoir, de nous interroger sur l’utilité de la vie, si tout devait se résumer dans l’escalade de l’injustice et de la violence comme nous en avons l’impression de nos jours ? C’est au cœur de cette situation humaine qu’intervient la crucifixion du Seigneur Jésus-Christ. Dieu n’atténue pas le crime et l’horreur des horreurs qu’est le péché. Il règle cette situation néfaste du cœur humain corrompu par la passion de Christ et sa mort sur la croix. C’est alors que le message de celle-ci devient une Bonne Nouvelle de salut éternel pour ses élus, et une Méchante Nouvelle de condamnation éternelle pour les réprouvés, car l’Évangile est une épée à deux tranchants. Pour les élus, il a ouvert la voie de la restauration; pour les réprouvés, il a ouvert les portes de l’enfer (Apoc. 1 :18). Celui qui est donné de croire en Christ vit désormais dans l’espérance et la paix; tandis que les autres demeurent dans le désespoir et l’inquiétude (Jean 3 :36).

 

- Dieu est mort comme un homme

La passion de Christ révèle deux ennemis en présence : Dieu et l’homme. Elle est le plus haut degré de la haine de l’homme contre Dieu manifesté en la chair comme Fils. Elle est aussi le lieu où Dieu manifeste sa colère contre l’homme pécheur et où sa justice se déploie. Tout en gardant un aspect de condamnation et de délivrance, la croix est l’acte de réconciliation entre les deux ennemis. Elle est la houlette du divin Berger qui sépare les boucs des agneaux, les réprouvés des élus. Dieu accomplit Lui-même cette réconciliation. La croix est le châtiment que Dieu s’inflige à Lui-même lorsqu’il supporta à la place des pécheurs élus les exigences de sa justice souveraine. Le Dieu Tout-Puissant et Éternel a souffert et est mort comme un homme en Jésus-Christ. Cette œuvre de réconciliation que Dieu accomplit en Christ a mit fin à l’accusation que Dieu portait contre les pécheurs élus. Le jugement a été cloué sur la croix (Col. 2 :14). Soulignons que la croix ne fut pas simplement un épisode tragique, mais l’instrument de l’amour divin. Dieu s’est sacrifié en son propre Fils parce que nous ne pouvions pas accomplir nous-même notre rédemption, et que nous ne pouvons même pas choisir de nous-même d’être sauvé. Nous ne saurions dicter à Dieu ce que devrait être son amour, ni ne pouvons-nous y contribuer quoique ce soit. Cet amour divin exigeait la propitiation, c’est à dire que la croix de Jésus portait la pleine colère de Dieu contre tout mal. Elle rend la justice là où l’iniquité a accompli ses ravages, et nous révèle la plénitude de son amour inconditionnel envers ses élus.

 

Le prix de nos péchés a été le sang de Christ répandu sur le Calvaire (1 Jean 1 :7; Héb. 10 :29; 13 :20). Le sang de Dieu (Actes 20 :28) qui a coulé des blessures du Seigneur Jésus-Christ est le trésor de notre rédemption, la rançon et l’expiation de nos péchés. En effet, par ses souffrances, sa mort, et par son sang saint et précieux répandu sur la croix, le Seigneur Jésus-Christ a payé toute la dette de la mort éternelle et de la damnation dans lesquelles nous sommes tous à cause de nos péchés. Le sang de Christ intercède pour nous sans cesse devant Dieu, et nous procure la grâce de Dieu, son pardon, sa justice et son salut. L’obéissance vicariale ou substitutive de Christ à notre place, indique qu’il s’est soumis volontairement aux obligations de la loi divine qu’il a accomplie à notre place par sa vie parfaite, et qu’il s’est placé sous la malédiction de la loi, souffrant et mourant pour nos péchés. Christ a souffert et est mort à notre place en se substituant à nous. Il a souffert la malédiction et la damnation de notre châtiment éternel, comme s’il avait Lui-même transgressé la loi tout entière, et mérité toutes les sentences prononcées par la loi sur les criminels du monde entier de tous les temps. Non qu’il a payé pour les péchés du monde entier, car tous seraient sauvés, mais que la valeur de son sacrifice est suffisante pour tous. Qu’il soit clair une fois pour toutes que les mérites du sacrifice de Christ s’appliquent uniquement aux élus d’entre tous genres d’hommes et non à tous les hommes ! Puisque le Seigneur Jésus-Christ a payé à notre place la rançon de notre péché et expié notre culpabilité, il nous libérera donc des conséquences du péché : la mort, la condamnation, la puissance du péché, et sa domination.

 

- La communion de ses souffrances

Le sang efface nos péchés et la croix frappe à la racine même de notre nature de péché. Avec cela nous entrons dans l’aspect pratique de notre communion aux souffrances de Christ. Que celui qui entend l’appel irrésistible du Bon Berger (Jean 10 :3-5) ne s’imagine point que tous ses problèmes et ses souffrances sont terminés, ils viennent de commencer. La conversion est le début de la crise par laquelle la foi est épurée par toutes sortes d’épreuves. Que celui qui veut suivre Christ vienne, et le Seigneur lui montrera combien il devra souffrir pour son nom (Actes 9 :16), «parce qu’il vous a été gratuitement donné dans ce qui a rapport à Christ, non seulement de croire en lui, mais aussi de souffrir pour lui» (Phil. 1 :20). Le chemin étroit est remplit d’embûches, d’obstacles, d’embarras, d’empêchements, d’oppositions, de résistances, de découragements et de difficultés de toutes sortes qui attendent à tous les tournants. La vie dans la foi est un développement continuel qui ne se déroule point de manière normale ou automatique sans interruption. Le fidèle se rend compte chaque jour des difficultés qui surgissent sur son chemin pour l’empêcher de mener normalement sa vie dans la foi. Quoique Christ ait accompli parfaitement à notre place la loi de Dieu pour nous en délivrer, nous voyons encore en nous-mêmes des traces du péché. En fait, notre nature humaine corrompue demeure avec nous jusqu’à notre mort, et nous devons combattre contre ses influences toute notre vie. Mais plus notre vie nouvelle atteint la maturité, plus elle porte des fruits pour la gloire de Dieu, et plus nous sommes sanctifiés. Même si la sanctification affecte toutes les parties du fidèle, le développement spirituel des croyants demeure imparfait dans la vie présente. Ils doivent lutter contre le péché aussi longtemps qu’ils sont en vie (1 Rois 8 :46; Prov. 20 :9; Jac. 3 :2; 1 Jean 1 :8). Leurs vies sont caractérisées par une lutte constante entre la chair et l’Esprit, et même les meilleurs d’entre eux confessent leurs péchés (Job 9 :3, 20; Psm. 32 :5; 130 :3; Prov. 20 :9; Ésaïe 64 :6; Dan. 9 :7; Rom. 7 :14; 1 Jean 1 :9), prient pour le pardon des offenses (Psm. 51 :1, 2; Matt. 6 :12; Jac. 5 :15), luttent pour obtenir une plus grande perfection (Rom. 7 :7-26; Gal. 5 :17; Phil. 3 :12-14). Il importe de souligner fortement que le fidèle ne peut atteindre la perfection dans la vie présente. Malgré que plusieurs passages dans la Bible demandent aux croyants d’être parfait (Matt. 5 :48; 1 Pierre 1 :16; Jac. 1 :4), le mot «parfait» ne veut pas toujours dire exempt de péché. Noé, Job, Asa, David sont appelés parfaits, mais l’histoire montre clairement qu’ils n’étaient pas sans péché. Le mot «parfait» se rapporte à un accomplissement de caractère et signifie «être accompli, être mature, être responsable». La perfection consiste donc dans la maturité de la foi en Christ et dans son sang versé pour nous qui nous appelle à la communion de ses souffrances.

 

CHAPITRE 2

 

LA CAUSE ET LA NÉCESSITÉ DE L’EXPIATION

La doctrine scripturaire de la rédemption de tous les élus réconciliés par Christ est connue sous le nom de «satisfaction ou expiation vicariale». Les termes synonymes employés par l’Écriture sont : propitiation (1 Jean 2 :2; Rom. 3 :25; Ex. 25 :17; Lév. 16 :15; Héb. 4 :16); réconciliation (Rom. 5 :10; 2 Cor. 5 :18); rédemption (Éph. 1 :7; Col. 1 :14); rançon (Matt. 20 :28), tous ces termes indiquant que la rédemption a été effectuée par le payement d’un prix adéquat. Il est important de souligner dans ce contexte, un des termes qui porte souvent à la confusion en donnant l’impression que tous les hommes du monde entier sont inclus dans l’expiation de Christ, dont le résultat serait un salut universel. Ce mot clé est celui de «monde» utilisé dans plusieurs passages comme dans Jean 3 :16; 2 Cor. 5 :18-21 et 1 Jean 2 :2. Dans ces passages le mot «monde» ne signifie pas le globe terrestre avec tous ceux qui vivent à sa surface. Dans le Grec, le mot utilisé pour indiquer un sens global de tous les hommes est «OIKOUMÊNÊ». Mais dans les passages que nous avons mentionnés, le mot est «KOSMOS», et quoique ce mot soit souvent traduit par «monde», il signifie plus proprement selon l’original «l’arrangement, la disposition ou les disposés, l’ordonnance ou ceux qui furent ordonnés, le rajustement ou ceux qui furent rajustés, la réparation ou ceux qui furent réparés, la conciliation ou ceux qui furent conciliés», tous des termes reliés à l’expiation qui n’impliquent aucunement que Christ prit sur Lui tous les péchés du monde entier, autrement tous seraient sauvés. Ainsi, dans tous les passages qui enseignent que Christ est mort pour les péchés du monde (Jean 1 :29; 3 :16; 6 :33, 51; Rom. 11 :12, 15; 2 Cor. 5 :19; 1 Jean 2 :2), le mot monde signifie «les disposés», c’est à dire «le monde des élus» qui furent réconciliés avec Christ, indiquant «la conciliation» entre ceux sous l’Ancienne Alliance et ceux sous la Nouvelle Alliance pour former un seul peuple (Éph. 2 :11-16). Qu’il soit clair que l’Écriture n’enseigne nul part un salut universel ou un salut national d’un peuple quelconque ! Seuls sont sauvés les élus d’entre les Juifs et les Gentils (les non Juifs) qui ont été prédestinés avant la fondation du monde (Éph. 1 :4-11).

 

L’expression «satisfaction vicariale» ou «expiation substitutive» est utilisée pour désigner les vérités suivantes : a) Dieu, en vertu de sa justice parfaite, exige que tous les hommes, sans exception, obéissent parfaitement à sa loi, et sa colère se manifeste contre ceux qui ne l’observent pas (Gal. 3 :10); b) Christ, par son obéissance parfaite a satisfait pleinement aux exigences de la justice divine à la place de ceux qu’il a choisit avant la fondation du monde (Gal. 4 :4, 5; 3 :13; 1 Pierre 3 :18), et il a, de cette manière, transformé la colère de Dieu qui s’abattit sur Lui en grâce pour ses élus (Rom. 5 :10); c) par la satisfaction offerte par Christ, tous les disposés (monde) sont réconciliés avec Dieu (2 Cor. 5 :18-21), c’est à dire que Dieu n’est plus irrité contre les pécheurs élus et ne leur impute plus leurs transgressions, mais leur a pardonné gratuitement tous leurs péchés (Rom. 5 :10, 15, 19). Soulignons que la loi est la puissance du péché, c’est à dire qu’elle en est la source et qu’aucun homme ne peut lui obéir parfaitement, et que tous sont coupables de l’avoir transgressé. Elle a été donné aux hommes pour conduire les élus à Christ afin qu’ils soient justifiés par la foi (Rom. 3 :9-12, 20; Gal. 3 :24). Mais l’obéissance substitutive de Christ est la satisfaction parfaite offerte pour les élus, c’est à dire qu’elle est l’expiation vicariale qui satisfait à l’éternelle et immuable justice révélée dans la loi. Cette obéissance de Christ est notre justice, celle qui détient un grand prix devant Dieu, celle qui nous est révélée dans l’Évangile de sa Souveraineté et sur laquelle se fonde notre foi devant Dieu. Cette justice ou droiture des élus, Dieu l’impute à la foi que nous avons reçue de Lui (Rom. 5 :19; Éph. 2 :8, 9; Phil. 2 :29; 1 Jean 1 :7; Hab. 2 :4; Rom. 1 :17). La loi condamne tous les hommes, mais Christ, étant sans péché, a porté la punition du péché et est devenu une victime pour nous; c’est ainsi qu’il a enlevé à la loi le droit d’accuser et de condamner ceux qui ont été destinés de croire en Lui (Actes 13 :48). Il est la propitiation des élus, et c’est grâce à Lui que nous sommes maintenant reconnus comme parfaitement justes. La loi ne peut plus nous accuser ou nous condamner, même si, en réalité, nous n’avons aucunement satisfait à la loi et que notre corps mortel est encore sur sa puissance (Rom. 8 :1, 10, 11).

 

- La réconciliation objective et subjective

La cessation du désaccord qui existait entre Dieu et le pécheur élu à cause de la transgression de la loi, se nomme la doctrine de la réconciliation. La réconciliation que Christ a effectuée par ses souffrances et sa mort vicariale sur la croix est appelée réconciliation objective. Celle-ci a été accomplie parfaitement par le sacrifice de Christ à notre place (2 Cor. 5 :18, 19; Rom. 5 :10). C’est alors que les exigences de la justice divine ont été pleinement satisfaites, que la colère de Dieu a été transformée en grâce et que le pardon limité aux élus ou rédemption particulière a été proclamé en leur faveur (Jean 19 :30; Rom. 5 :16, 18, 19). Cette justification a été acquise sans aucune œuvre et sans aucun mérite ou contribution de la part du pécheur élu, tout comme la création avait été accomplie sans aucune coopération humaine. La réconciliation objective n’est donc pas réalisée par le moyen de la foi, mais par l’objet de la foi, et c’est précisément parce qu’elle existe que nous pouvons maintenant être justifiés par la foi. Cette réconciliation de Christ a été publiquement proclamée au monde dans un sens général et offerte et offerte uniquement à ses élus par la glorieuse résurrection de Christ. Celle-ci est, en effet, l’absolution réelle ou la justification de ceux qui ont été disposés à la recevoir par la foi. La réconciliation objective ou justification particulière est, par surcroît, annoncée à tous les pécheurs dans l’Évangile qui, pour cette raison, est appelé la Parole de la réconciliation (2 Cor. 5 :19).

 

Le croyant individuel, l’élu, prend possession ou s’approprie, par la foi qu’il a reçu, les promesses du pardon et de la délivrance dans la réconciliation objective accomplie par Christ, savoir l’absolution ou justification de tous les pécheurs qui furent disposés à la conciliation par l’appel efficace de la grâce. Elle devient ainsi par ce fait «la réconciliation subjective» (2 Cor. 5 :20). Ceci revient à dire que, par la foi, le pécheur élu obtient pour lui-même (et non par lui-même) le pardon et la délivrance que Christ a acquis pour tous les élus par ses souffrances et par sa mort. La foi à salut ou foi justifiante peut donc être définie comme la confiance personnelle et constante que le pécheur élu repentant reçoit, par la Parole et par l’Esprit, dans la réconciliation effectuée uniquement pour ceux qui ont été prédestinés et appelés irrésistiblement à la grâce du salut inconditionnel. La foi, par elle-même, n’est pas cette justification, mais le moyen par lequel il nous est donné de l’atteindre. L’objet de la foi est Celui qui justifie et donne la foi, et non le procédé qui nous y introduit. La foi saisit et obtient la réconciliation qui existe déjà et qui est librement et gratuitement offerte dans l’Évangile de la Souveraineté de Dieu à tous les élus d’entre les Juifs et les Gentils (non-Juifs). La foi n’est pas une bonne œuvre comme si elle était une vertu éclatante, mais elle est le moyen donné qui appréhende et saisit l’œuvre parfaite dans la confiance constante en Christ pour toutes choses, car l’œuvre de la foi est Christ Lui-même (Jean 6 :28, 29) qui agit en nous et è travers nous pour la gloire de son nom. Mais si la foi provenait du choix de l’homme, elle deviendrait une œuvre, et personne ne peut être sauvé par les œuvres (Gal. 2 :16; Éph. 2 :8, 9). Ainsi ceux qui veulent être justifiés par leur choix font de la foi une faculté intellectuelle et sont déchus de la grâce (Gal. 5 :4), car ils font de la foi une loi par elle-même.

 

- La pensée de Jésus sur sa mort

Le Seigneur Jésus-Christ instruisit ses disciples de sa mort à partir du «jour de Césarée de Philippes» (Marc 8 :31; 10 :32; Luc 9 :44). Mais dès le début de son ministère, il savait que la croix en serait le dénouement tragique. Dans Marc 2 :29, Jésus parle du temps où «l’époux sera ôté»; Marc 3 :6 mentionne un premier complot pour le faire périr; Jean 1 :29 le désigne dès le début comme «l’Agneau de Dieu». Jésus attribue à sa mort un caractère de nécessité souligné par ces expressions «il faut» (Jean 3 :14; Marc 8 :31), «je dois» (Matt. 20 :22), «Je suis venu pour» (Marc 10 :45). Il sait que le seul moyen de sauver ceux qu’il a choisit avant la fondation du monde c’est de mourir à leur place. La nécessité de sa mort s’explique que par l’expiation ou le rachat particulier de ses élus. Le Seigneur Jésus utilise trois termes en parlant de sa mort : un Baptême, une Rançon, un sacrifice d’Alliance.

 

Chaque fois que Jésus parle de baptême, c’est en relation avec sa mort (Marc 10 :38; Luc 12 :50). Il est évident ici qu’il ne s’agit pas d’un baptême d’eau, car Jésus Lui-même n’utilisa point ce rituel de purification issu de la loi (Jean 4 :2; 3 :25; Nom. 8 :5-7) et des prophètes (Ézch. 36 :25). Il est aussi évident par ce fait que le mot «baptême» ne signifie pas toujours «un baptême d’eau», et que ce terme détient une autre signification que celle qui lui est généralement attribuée. En fait, le mot «baptême» est un terme Grec qui ne fut pas traduit mais translittéré ou adopté dans notre langage. Dans sons sens primaire, la racine de ce mot qui vient du Grec «BAPTO» un mot composé de «BA APTO» signifie «engager et introduire», et dans son sens primaire composé il signifie «consacrer, expier, innocenter, disculper, justifier». Il porte aussi dans son sens secondaire composé les notions de «mouiller, laver, tremper, plonger, immerger, etc.» Il est malheureux que plusieurs s’obstinent à maintenir le sens secondaire du mot qui les égare de la profondeur qu’il détient dans son sens primaire par rapport au sacrifice de Christ. Les secte Immersionnistes (2 Pierre 2 :1-3) sont surtout responsables de pervertir la vérité sur cela. Leurs arguments que le mot «baptême» signifie toujours «immersion» n’est pas soutenu par l’Écriture d’où nous le voyons traduit dans Marc 7 :1-4 par «lavé», et dans Héb. 9 :10 par «ablutions», ce dernier étant au pluriel pour nous indiquer les divers baptêmes qui se pratiquaient sous la loi. Il est à remarquer aussi que les sectes Immersionnistes sont généralement celles qui enseignent la justification par le choix, et qui supportent des versions dénaturées de la Bible dans lesquelles nous voyons qu’il manque des sections considérables par rapport au baptême dans Matt. 20 :22, 23. Ainsi, le baptême d’eau de Jésus, qui fut par aspersion ou effusion, les deux formes étant légitimes sous l’Ancienne Alliance, fut une consécration qui anticipait sa mort expiatoire. Par ce rituel de la loi, Il fut introduit dans son ministère de Souverain Sacrificateur, ministère qui envisageait la souffrance et le sacrifice pour nos péchés. Ainsi, dire que Jésus a été baptisé par immersion fait de Lui un pécheur qui aurait brisé la loi des rituels d’aspersion exigés pour entrer dans la sacrificature (Nom. 4 :3; 8 :5-7, 11;). En d’autres mots, les sectes Immersionnistes font de Jésus un faux Messie, et s’attaquent directement à l’expiation du sacrifice de Christ sur la croix dans lequel nous participons à «l’aspersion de son sang» (1 Pierre 1 :2). L’enseignement de l’apôtre Paul dans Rom. 6 :3-8 touche exactement le même sujet. Le fait que «nous avons été baptisés en la mort de Christ», signifie que nous avons été engagés ou introduits dans l’expiation de Christ sur la croix. Encore ici nous voyons que les sectes Immersionnistes renversent l’Évangile en disant qu’être «ensevelis avec lui» signifie littéralement être avec lui en sa mort «dans le tombeau». C’est la raison principale pour laquelle ils baptisent par immersion, disent que le baptême est un symbole qui nous plonge dans la mort de Christ sous les eaux, comme dans le tombeau, et que notre émergence est un symbole qui nous identifie à sa résurrection. Non seulement que cela attribue une puissance à ce symbole qu’il ne détient point, mais que leur enseignement est contraire à celui de Paul qui dit que nous sommes identifiés avec Christ dans sa mort sur la croix (Rom. 6 :6) et non dans le tombeau. D’aucune manière la mort sur la croix ne peut être représentée par l’immersion dans l’eau, en fait, tout le contexte de l’enseignement de Paul n’a aucun rapport avec un baptême d’eau, symbolique ou non. Nous y voyons plutôt «l’engagement de la foi» dans l’expiation de Christ pour nos péchés, ce qui veut dire que ceux qui pratiquent l’immersion demeurent dans leurs péchés et ajoutent celui de tordre l’Écriture et de s’attaquer au sacrifice de la croix, qu’ils en soient conscients ou non. Il nous faut mentionner aussi l’enseignement sur le baptême contenu dans Marc 16 :16. Il est évident que le baptême d’eau n’a aucune puissance de sauver quiconque. En demeurant dans le contexte du salut, ce verset enseigne que celui «qui aura été expié, sera sauvé». Cela se voit davantage en ce que l’expiation est le message même de l’Évangile (Marc 16 :15).

Une rançon est le montant ou la somme exigé pour la délivrance de quelqu’un qui est retenu prisonnier, le prix à payer pour libérer les esclaves. Dans le contexte du salut, une rançon est le prix que Dieu exige des hommes pécheurs pour le rachat de leur âme. Mais le Psm. 49 :7-9 déclare qu’un homme ne pourra jamais payer une telle rançon, le prix est trop considérable et hors de sa portée. Toutefois, ce que les hommes ne sauraient faire, le Seigneur Jésus, qui est Dieu manifesté dans la chair, peut le faire. Ce qui est impossible à l’homme est possible à Dieu (Matt. 19 :26; Marc 10 :27; Luc 18 :27). Que la rançon soit impossible à l’homme est du au fait que sa nature humaine est teintée par le péché depuis la chute en Éden. La nature de l’homme étant complètement dépravée, son sang est pollué et ne peut satisfaire aux exigences de la justice de Dieu qui demande un sacrifice parfait. La victime du sacrifice doit être pure et sans taches, c’est à dire sans péchés, et Christ fut sans péché (1 Pierre 1 :18).

 

La rançon ou le rachat détient un caractère essentiel en ce qu’il est un rachat particulier limité uniquement aux élus et non à tous les hommes. En ceci il faut dire que si l’intention du Seigneur Jésus était de sauver tous les hommes, qu’il serait impossible que son but soit frustré par l’incrédulité, car tous auraient reçu la foi au salut. L’évidence étant le contraire, il est admis que seulement un certain nombre est sauvé. Les expressions «mes brebis» (Jean 10 :11, 15), «son Église» (Actes 20 :28; Éph. 5 :25-27), «son peuple» (Matt. 1 :21), et «les élus» (Rom. 8 :32-35), sont tous des expressions sélectives qui décrivent une limitation définitive. Christ Lui-même désigne cette limite en disant : «Je prie pour eux; je ne prie point pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donné…» (Jean 17 :9). La restriction du rachat dans l’expiation est clairement établit. Or, puisque certains furent destinés à la vie éternelle, il en advient que les autres furent destinés à la perdition éternelle (Rom. 9 :21-24). Cela veut dire que le plan de Dieu n’est pas conditionnel, qu’il ne dépend pas de la foi ou de l’obéissance de l’homme. Christ a acquit tout ce qui est nécessaire au salut des siens par les mérites de son sacrifice, incluant la foi, la repentance, et la sanctification. Conséquemment, il n’existe absolument aucune condition qui dépendrait de la volonté de l’homme, ou de la capacité d’exercer son choix qui est esclave de la chair et du péché (Jean 1 :13; Rom. 7 :18; 9 :15, 16). L’expiation assure l’accomplissement des conditions qui devaient être rencontrées pour obtenir le salut des élus (Rom. 2 :4; Gal. 3 :13, 14; Éph. 1 :3, 4; 2 :8; Phil. 1 :29; Tite 1 :1, 2). Nous avons déjà vu que certains passages semblent indiquer que Christ est mort pour tout le monde, et que le mot «monde» ou «KOSMOS» signifie plus proprement «les disposés, les conciliés». Nous voyons ainsi que selon ces désignations, que le mot «monde» détient aussi un sens sélectif et restreint qui se rapporte aux élus, c’est à dire à «ceux qui ont été disposés ou conciliés». Mais d’autres passages semblent aussi donner l’impression que Christ est mort pour «tous les hommes» (Rom. 5 :18; 1 Cor. 15 :22; 2 Cor. 5 :14; 1 Tim. 2 :1, 4, 6; Tite 2 :11; Héb. 2 :9; 2 Pierre 3 :9). Or, la difficulté s’évanouit lorsque nous considérons que le mot «hommes» dans ces passages est «ANTHRÔPÔS», un mot composé qui signifie littéralement «toutes sortes d’hommes ou tous genres d’hommes». Encore ici nous retrouvons une expression sélective qui signifie que Dieu a des élus dans tous genres d’hommes : pauvres, riches, Juifs, Grecs, rois, serviteurs, enfants, adultes, etc (1 Cor. 12 :13; Gal. 3 :27, 28; Col. 3 :11). Ainsi, selon l’Écriture, le rachat particulier ou limité est une doctrine essentielle de la grâce.

 

L’Alliance, c’est à dire la réconciliation entre Dieu et le pécheur élu, ne peut se faire que sur le terrain du pardon des péchés rendu possible parce que le Seigneur Jésus-Christ donne son sang pour expier les péchés. Étant la Nouvelle Alliance dans le sang de Christ, elle diffère de l’Ancienne en ce qu’elle n’est plus une Alliance des œuvres, mais une Alliance de grâce (Héb. 8 :6-13). L’Ancienne Alliance demandait des sacrifices sanglants, car selon la loi toutes choses sont purifiées par le sang, et sans effusion de sang il n’y a point de rémission pour les péchés (Héb. 9 :22). Ces sacrifices d’animaux se faisaient continuellement chaque année pour sanctifier ceux qui s’y attachaient. Mais il était impossible que le sang des bœufs et des boucs enlève le péché (Héb. 10 :1, 4). Or, Christ est venu comme l’Agneau de Dieu et s’est offert comme sacrifice permanent pour nos péchés en versant son sang par l’Esprit éternel (Héb. 9 :13, 14). En d’autres mots, le sacrifice de Christ fit cesser les sacrifices perpétuels de la loi, confirmant ainsi une Nouvelle Alliance en son sang. C’est exactement de cela que parle le prophète Daniel dans Dan. 9 :27. Cette prophétie de «soixante-dix semaines», l’équivalent de quatre cent quatre-vingt dix années, a été donnée pour «sceller les péchés, pour expier l’iniquité» (Dan. 9 :24). En d’autres mots, la prophétie a été donnée pour annoncer la venue de Christ qui serait retranché ou sacrifié pour les péchés (Dan. 9 :26) dans la dernière semaine de la prophétie (Dan. 9 :27). Le v. 27 décrit clairement que le sacrifice de Christ «ferait cesser le sacrifice et l’oblation» qui se faisaient continuellement dans le temple à Jérusalem. Il est à remarquer que plusieurs, particulièrement les Prémillénaristes que l’on retrouve surtout dans les sectes Immersionnistes, attribuent le v. 27 à la venue de l’Antichrist. En déclarant une telle chose, ils renversent la prophétie et attribuent la Nouvelle Alliance dans le sang de Christ à Satan. Pour cette abomination, la ruine ne manquera pas de les atteindre, et ils subiront le plein impact de la colère de Dieu éternellement, car «ils profanent le sang de l’alliance et outragent l’Esprit de la grâce» (Héb. 10 :29).

 

Dans le contexte de la Nouvelle Alliance, il faut distinguer entre deux alliances, celle de la rédemption et celle de la grâce, quoique les deux sont étroitement liées et que la première est le fondement de la seconde.

 

Appelée aussi «Conseil de Paix» (Zach. 6 :13), le plan de la rédemption était inclus dans le Décret Éternel de Dieu (Éph. 1 :4; 3 :11; 2 Tim. 1 :9). Christ parle des promesses faites avant son incarnation et se réfère fréquemment à sa mission qu’il s’est donné comme Père dans l’éternité (Jean 5 :30, 48; 6 :38, 40; 17 :4-12; És. 9 :5). Il apparaît comme le Chef de l’Alliance (Rom. 5 :12-21; 1 Cor. 15 :22). Dans le Psm. 2 :7-9, les partenaires de l’Alliance sont mentionnés et une promesse y est indiqué; dans le Psm. 40 :7, 8, le Messie exprime sa disposition d’accomplir la volonté de Dieu en devenant le sacrifice à cause du péché. Bref, l’Alliance de la rédemption consiste dans l’association entre la nature divine (le Père) et la nature humaine (le Fils) en Christ. De ce fait, la base de l’Alliance repose sur l’incarnation du Père comme Fils, le Fils devenant l’enveloppe visible du Père invisible. L’expression «Fils de Dieu» peut se traduire aussi «Dieu comme Fils». Non point que le Fils n’existait point avant son incarnation comme Fils, mais dans l’éternité les caractéristiques qualificatifs de Père et de Fils sont assimilés en une seule Personne qui est le Dieu unique et éternel. Dans l’incarnation ces caractéristiques sont disjoints tout en demeurant associés dans la communication des attributs entre les deux natures, divine et humaine. Sans cette communication entre les deux natures, la rédemption serait impossible, «car Dieu était en Christ, réconciliant les disposés avec soi, en ne leur imputant point leurs péchés…» (2 Cor. 5 :19). L’incarnation ou la naissance miraculeuse de Dieu dans la chair était ainsi nécessaire pour la rédemption des élus.

 

Non seulement Christ est le Chef de l’Alliance, mais encore il est son assurance et sa garantie (Héb. 7 :22). Il a pris sur Lui les obligations des autres. Il a remplacé le pécheur élu afin de supporter le châtiment du péché et de remplir les exigences de la loi de Dieu comme son substitut. Par ce fait, il est devenu le dernier Adam, un Esprit vivifiant (1 Cor. 15 :45). C’est à dire que Christ est devenu le dernier homme de la race humaine comme telle, et le premier Homme d’une nouvelle race céleste et éternelle. Pour Christ, cette Alliance est l’Alliance des œuvres dans laquelle il a tenu et accompli les engagements de la loi. En ce qui nous concerne, il s’agit du fondement éternel de l’Alliance de grâce du Nouvel Homme. N’en sont bénéficiaires que les élus seuls. Eux seuls obtiennent la rédemption et héritent la gloire que Christ a acquise pour les pécheurs disposés à la recevoir par l’Esprit de vérité.

 

De l’Alliance de la rédemption vient l’Alliance de la grâce, les deux étant désignées sous le nom de Nouvelle Alliance. Elle est une Alliance contractuelle entre deux partenaires. Dieu est le premier, Celui qui établit l’Alliance et en détermine la relation avec le second partenaire qui sont les pécheurs élus par et en Christ. On peut la considérer comme une fin en soi, en ce qu’elle est une Alliance ou une amitié réciproque réalisée au cours de l’histoire, grâce à l’opération du Saint-Esprit. Elle représente la condition dans laquelle les privilèges sont accordés pour des fins spirituelles. Les promesses de Dieu sont accueillies par une foi vivante donnée aux élus par la Parole et l’Esprit, et les promesses de bénédictions pleinement accomplies. Ainsi conçue, cette Alliance est comme l’accord gracieux entre Dieu et le pécheur élu en Christ, dans lequel Dieu s’offre avec tous ses dons gracieux qui sont les fruits de son Saint-Esprit (Gal. 5 :22). Elle est considérée aussi comme un moyen pour parvenir à une fin bien précise, un accord purement légal en vue de la réalisation d’une fin spirituelle de la gloire de Dieu dans le Nouvel Homme. Aussi, elle est un accord purement légal dans lequel Dieu assure les bénédictions du salut à tous les élus qui ont reçu la foi.

 

Tout comme l’indique le sens du mot «Alliance», l’Alliance de la grâce est un mariage entre l’Époux et l’Épouse. Dans cette relation conjugale, l’Épouse ou l’élu reçoit le germe de la régénération de l’Époux qui est Christ, afin de naître de nouveau dans le Nouvel Homme. En ce sens, la régénération d’en haut (Jean 3 :3, 5) est le début ici-bas d’une nouvelle naissance qui sera réalisée pleinement lorsque les élus seront revêtus de leur nouveau corps (1 Cor. 15 :35-49). Le but final de l’Alliance comme mariage est dans le festin des Noces de l’Agneau, lorsque l’Époux et l’Épouse entreront dans la chambre nuptiale pour former l’unité de la gloire qui engendrera une nouvelle race céleste et éternelle dans la lumière de la majesté divine. Contrairement au mariage sous la loi, il n’y a pas de divorce possible sous le Mariage de Grâce, l’Époux surmonte toutes les faiblesses et les difficultés de l’Épouse ici-bas en a sanctifiant par sa Parole (Éph. 5 :25-27). Ceci est l’assurance inébranlable du salut sous l’Alliance de la grâce, car le corps de Christ n’est pas manchot. Tous ceux qui sont membres de son corps parviendront inévitablement à la gloire éternelle. Fruit et manifestation de la grâce de Dieu envers les pécheurs élus, l’Alliance de la grâce est éternelle et inviolable. Dieu lui sera toujours fidèle, même si nous en nous égarons. Dieu ne permettra jamais qu’un élu s’égare au point qu’il ne puisse revenir. Même il est tout à fait normal qu’un élu se trompe et qu’il tombe dans le dérèglement. Cela fait partie de la guerre entre la chair et l’Esprit dans laquelle nous recevons plusieurs blessures et perdons plusieurs combats. Mais la lumière de Dieu pénètre le plus profond de nos ténèbres pour nous relever et nous restaurer, car «là où le péché aabondé, la grâce a surabondée» (Rom. 5 :20). Un des caractéristiques qu’on remarque le plus chez la femme, est qu’elle n’est jamais satisfaite. Quoique son mari fasse pour lui plaire, elle trouve toujours quelque chose à lui reprocher. Son attitude révèle son égoïsme et son orgueil qui engendrent toutes sortes de conflits dans le mariage. Ainsi en est-il des élus dans leur relation de grâce avec Christ. Nous avons à apprendre d’être satisfait en toutes choses dans la réalisation que toutes choses, bonnes ou mauvaises, «concourent au bien de ceux qui aiment Dieu», car Christ est Souverain sur notre vie et il dirige tous les évènements et circonstances pour le bien de ses élus et pour la gloire de son nom (Rom. 8 :27; 1 Cor. 15 :19; Phil. 3 :7-14; 4 :6-14; Col. 3 :12-17, 23, 24).

 

L’Alliance de la grâce ne comprend qu’une partie des hommes. Aussi est-elle particulière et non universelle. La dispensation du Nouveau Testament est appelée «universelle» uniquement dans le sens que la Nouvelle Alliance n’inclut pas exclusivement les élus d’entre les Juifs. Elle est caractérisée encore par l’unité avec l’Ancienne, quoique sa forme d’administration ait changé. La promesse essentielle reste pourtant la même. L’Évangile de la Souveraineté de Dieu est le même, l’application de la foi la même, le Médiateur le même. Cette Alliance est à la fois conditionnelle et inconditionnelle. Conditionnelle parce qu’elle dépend des mérites de Christ et qu’en bénéficier c’est vivre par la foi seule. Inconditionnelle, dans le sens qu’elle ne dépend nullement des mérites de l’homme ni de son choix. Elle est aussi testamentaire comme la disposition souveraine et libre de la part de Dieu. Elle est appelée «Testament» dans Héb. 9 :16, 17 en le sens que c’est Dieu qui pourvoie, et que la dispensation du Nouveau Testament a été inaugurée par la mort de Christ, et qu’en elle Dieu donne ce qu’il ordonne. Elle est différente de l’Alliance des œuvres, en ce sens qu’elle possède un seul Médiateur (1 Tim. 2 :5). Non seulement dans le sens qu’il intervient entre Dieu et le pécheur élu et cherche à les réconcilier, mais aussi du fait que ce Médiateur est armé avec toute la puissance pour faire tout ce qui est nécessaire pour l’établissement actuel et réel de cette réconciliation. En tant que notre assurance spirituelle (Héb. 7 :22), il assume notre culpabilité, paie le châtiment éternel réservé pour nos péchés, accomplit la loi et nous dégage de ses obligations, ses ordonnances et ses rituels, et restaure la paix par sa Brillante Présence en nous.

 

CHAPITRE 3

 

LA JUSTIFICATION DANS L’EXPIATION

On ne peut parler d’Expiation sans parler de Justification. Dès qu’un pécheur élu repentant croit dans les promesses de la grâce qui lui sont faites dans l’Évangile de la Souveraineté de Dieu à cause de Christ, ou encore dès qu’il fait confiance à la satisfaction vicariale ou substitutive opérée par Christ pour les péchés des disposés par sa parfaite obéissance, il est justifié ou déclaré juste devant Dieu (Rom. 3 :23, 24). Il est déclaré juste, non à cause de sa foi mais à cause de l’objet de sa foi qui est la source de cette justification. En d’autres mots, la justification précède la foi et fait partie de l’Alliance de la grâce. C’est ce que l’on appelle la doctrine de «la Justification par la foi» (Rom. 3 :23, 24), c’est à dire l’application personnelle par la foi, qui est engendrée par la Parole et l’Esprit, ou la confiance certaine dans les mérites acquis par Christ pour ses élus dans sa mort expiatoire. Cette confiance personnelle en Christ doit s’étendre dans toutes les voies du chrétien pour diriger ses pas (Prov. 3 :5, 6). Elle est ce qu’on appelle «l’œuvre de la foi» (Jean 6 :28, 29; Jacq. 2 :14, 17, 18, 20, 24, 26), et elle implique de laisser Christ agir en nous à notre place, ce qui est la réalisation de la Souveraineté de Dieu dans notre vie de tous les jours. Elle confirme ainsi la Royauté de Christ qui règne présentement dans le cœur de ses élus, car il nous a rachetés et notre vie lui appartient.

 

Ainsi, nous appelons Justification cet acte légal de Dieu par lequel il déclare juste le pécheur élu sur la base de la justice du Seigneur Jésus-Christ. Elle n’est pas un acte ou un processus de renouvellement comme la régénération, la conversion ou la sanctification, et elle n’affecte pas la condition du pécheur élu mais son état. Elle est différente de la sanctification sur un certain nombre de points. Elle a lieu en dehors du pécheur, dans le Tribunal de Dieu, et enlève la faute et la culpabilité du péché. C’est un acte de justice complet qui a lieu une fois pour toutes, alors que la sanctification est une œuvre en développement qui ôte la pollution du péché comme un processus qui dure tout au long de la vie. La justification comporte deux éléments :

 

Sur la base de la justice de Jésus-Christ, le pardon offert s’applique au pécheur élu pour tous les péchés, passés, présents et futurs. Aussi, le pardon ne requiert pas de répétition (Psm. 103 :12; Ésaïe 44 :22; Rom. 5 :21; 8 :1, 32-34; Héb. 10 :14). Ceci ne signifie pas que nous n’avons plus besoin de demander le pardon de nos offenses, car la conscience de la culpabilité demeure même si son principe est enlevé, créant un sentiment de séparation qui rend nécessaire la recherche répétée de l’assurance du pardon qui nous console (Psm. 27 :7; 32 :5; 51 :1; Matt. 6 :12; Jac. 5 :15; 1 Jean 1 :9).

 

Par cet acte de justification, Dieu adopte les croyants élus en tant que ses enfants, les place dans une position qui leur donne tous les droits à l’héritage éternel (Rom. 8 :17; 1 Pierre 1 :4). Ainsi, la filiation légale des élus doit être distinguée de leur filiation morale au moyen de la régénération et de la sanctification. Les deux sont indiqués dans les textes suivant : Jean 1 :1, 12, 13; Gal. 4 :5, 6.

 

Le mot justification n’est pas toujours employé dans le même sens. Pour expliquer cela, il convient de dire qu’en un sens idéal, la justification de Christ est déjà mise sur le compte des élus dans le Conseil de la rédemption et, par conséquent, depuis l’éternité, car le Décret de Dieu est éternel. Mais nous devons distinguer entre ce qui a été décrété dans le Conseil éternel qui est le Corps de Christ, de ce qui a été réalisé au cours de l’histoire. Nous avons de même, une raison de parler d’une justification par la résurrection de Christ. En un sens, on peut affirmer que la résurrection fut la justification du Seigneur Jésus et qu’en Lui, l’ensemble du Corps de Christ a été justifié. Mais ceci fut une transaction générale et objective qu’il convient de ne pas confondre avec la justification personnelle du pécheur, elle se réfère habituellement à l’application et à l’appropriation de la grâce justifiante de Dieu. La représentation habituelle est que nous sommes justifiés par la foi, ce qui implique que nous le sommes au moment même où nous recevons Christ par la foi qui nous est donnée par la Parole et par l’Esprit. La foi est alors appelée l’instrument ou l’organe d’appropriation de la justification. Par la foi, l’élu seul reçoit pour lui-même la justice de Christ sur des bases qui lui donnent l’assurance d’être justifié ou rendu droit devant Dieu. La foi justifie dans la mesure où elle prend possession de Christ (Rom. 4 :5; Gal. 2 :16). La justification pose les fondements d’une vie de relation intime avec le Seigneur Jésus-Christ, et cela est la plus grande assurance que nous pouvons avoir pour une vie de dévouement.

 

- Justification négative et positive

L’Écriture décrit l’acte de justification, négativement comme «le pardon des péchés» ou «la non-imputation des péchés» (Rom. 4 :6-8), et positivement comme «l’imputation de la foi à justice» (Rom. 4 :5; Gal. 3 :6; Rom. 4 :3). La justification subjective est ainsi l’acte par lequel Dieu abroge le décret de condamnation qui pèse sur le pécheur élu à cause de son péché, libère le réconcilié de sa culpabilité et lui attribue les mérites de Christ. Le pécheur élu, responsable de ses péchés et exposé au châtiment, est déclaré juste devant Dieu en se confiant en Christ. Par justification subjective, nous ne désignons pas un état moral de l’élu ou un changement moral dont il ferait l’expérience, mais un jugement de Dieu sur le disposé qui modifie leurs relations réciproques. Lorsque nous définissons la Justification par la Foi, sans les œuvres, mérites ou choix individuel, nous devons nous souvenir qu’elle n’est pas fondée sur la justification du monde entier, mais seulement sur la justification personnelle des élus opérée par la satisfaction vicariale de Christ, et offerte uniquement à ceux qui furent prédestinés en Christ avant la fondation du monde selon le bon plaisir de Dieu (Éph. 1 :4-7). L’Écriture enseigne expressément que le croyant élu est justifié par la foi seule, sans le secours des œuvres de la loi (Rom. 3 :28; 4 :5; Phil. 3 :9). Positivement, l’Écriture affirme cette vérité en attribuant directement la justification à la foi (Rom. 3 :21-25), et négativement en excluant de la justification toutes œuvres humaines, telle que l’obéissance aux principes de la loi ou l’hérésie de la justification par le choix personnel de croire. L’Écriture déclare, en effet, avec force que tous ceux qui cherchent à être justifiés par leurs œuvres ou par leur choix sont sous la malédiction (Gal. 3 :10). La doctrine de la Justification par la Foi, sans les œuvres de la loi, présuppose nécessairement ces trois points essentiels : 1) que Christ, par son sacrifice vicarial, a opéré la réconciliation des élus d’entre les Juifs et les Gentils seulement; 2) la grâce particulière ou limitée qui enseigne que Dieu a des élus dans tous genres d’hommes; 3) le salut par la grâce seule qui assure que le pécheur élu est sauvé sans œuvres antérieures, présentes ou ultérieures.

 

A Christ seul soit la Gloire

 

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