POPULAIRE

LAUSANNE. — IMPRIMERIE GEORGES BRIDEL.

DICTIONNAIRE

BIBLIQUE

POPULAIRE

comprenant l'histoire, la biographie, l'archéologie, la géographie et l'histoire naturelle dans leurs relations avec l'étude de la Bible; des introductions spéciales aux livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, ainsi que l'exposition abrégée des principales doctrines du christianisme,

PAR

AUGUSTE MEYLAN

Pasteur dans ('Rplise libre du canlon de Vmid.

 

PRÉFACE

Or a souvent exprimé le regret que notre littérature religieuse ne possédât pas un dictionnaire biblique accessible au grand nombre des lecteurs et propre à devenir vraiment populaire. Des essais ont été faits, mais n'ont pas abouti jusqu'à ce jour. Poussé par quelques amis, nous avons cru devoir tenter de combler cette lacune. Et depuis que nous avons mis la main à l'œuvre, nous avons été encouragé par le fait qu'une réunion d'hommes pieux, ignorant notre entreprise, avaient résolu de provoquer la composition d'un ouvrage de celte nature. Le Dictionnaire biblique populaire que nous offrons au public répondra donc en quelque mesure, nous en avons l'espoir, à un besoin bien senti et qui doit grandir avec les efforts destinés à populariser les études bibliques.

Partant du principe que tous les livres de la Bible sont inspirés et font légitimement partie du canon sacré, l'auteur n'a point abordé les questions d'authenticité et de canonicité, qui seraient d'ailleurs déplacées dans un ouvrage tel que celui-ci. Il s'est appliqué à fournir des renseignements variés, puisés à de bonnes sources et propres à faciliter l'intelligence de l'Écriture. Son travail comprend l'histoire, la biographie, l'archéologie, la géographie et l'histoire naturelle dans leurs relations avec l'étude de la Bible. II renferme en outre des introductions spéciales aux livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, ainsi que l'exposition abrégée des principales doctrines du christianisme. L'auteur a jugé nécessaire, dans un temps de doute et d'ébranlement général, d'orienter les lecteurs à l'égard des points essentiels de la foi, on se plaçant avec docilité sous l'autorité de la Parole de Dieu. Il s'est efforcé de réunir la clarté, la simplicité et la concision.

Depuis quelques années nos églises de langue française ont vu paraître plusieurs nouvelles traductions des Saintes Ecritures;mais, malgré tant et de si consciencieux efforts, les anciennes versions de Martin et d'Ostervald sont seules d'un usage un peu général. Cesl pourquoi l'auteur les a prises pour base de son travail, et c'est toujours d'elles qu'il parle quand il dit : Nos versions ou traductions ordinaires, ou simplement nos versions. Il n'a cependant pas fermé les yeux sur leurs imperfections, puisqu'il a cru devoir rectifier, d'après les originaux, la traduction d'un assez grand nombre de passages.

Désireux de rendre son Dictionnaire le moins imparfait possible, l'auteur en a communiqué un bon nombre d'articles à différentes personnes, surtout à des professeurs en théologie et à des pasteurs, dont les avis lui ont été utiles. Il doit une reconnaissance particulière à ceux d'entre eux qui ont bien voulu lire l'ouvrage entier et lui présenter diverses remarques, dont il a été heureux de profiter. 11 espère que ce livre, auquel il a travaillé avec assiduité pendant plus de six ans, facilitera l'étude de la Bible aux personnes étrangères à la théologie, et spécialement aux chefs de famille, aux instituteurs et aux moniteurs des écoles du dimanche. Les encouragements qu'il a reçus lui permettent môme d'espérer que ce Dictionnaire biblique populaire ne sera pas sans utilité pour les étudiauts et pour les pasteurs.

Après avoir journellement demandé l'assistance divine pour sou travail, il ne reste plus à l'auteur qu'à prier le Seigneur d'en bénir la lecture pour la gloire de son nom et pour l'édification de l'Eglise.

A. Meylàn, pasteur.

Bottcus, décembre 1808.

 

PRINCIPAUX OUVRAGES CONSULTÉS PAR L'AUTEUR

Real-Encvclopâdie fur die protestantische Theologie und Kirche, herausgegeben von Dp Herzog.

Biblisch Realworlerbuch, ausgearbeilet von Dr G. B. Winer.

Biblisch Wôrterbuch fiir das christliche Volk, herausgegeben von II. Zeller. Cet ouvrage, très apprécié en Allemagne, a élé publié avec la collaboration d'une ving laine de théologiens wurlembergeois.

Lebrbucb der hislorisch-kritischen Einleilung in die kanonischen Schriften des Allen Testaments, von K. F. Keil.

Das Allé Testament nach Dr Martin Lulhers Uebersclzung, mil Einleitungen und erklârenden Aninerkungen, lierausgegeben dnrcb Olto von Gerlach.

The union Bible Diclionary for the use of Schools, Bible Classes, and Families, prepared for the american sunday-school union, by the aulhor of « The teacher taughl. »

Histoire des Juifs par Flavius Josèphe.

Histoire de la guerre des Juifs contre les Romains, par le môme.

Voyage en Terre-Sainte par Félix Bovcl.

La Palestine, description géographique, historique et archéologique, par S. Munit.

La Palestine ancienne et moderne, on géographie hislorique el physique de la Terre-Sainte, par E. Arnaud.

Dictionnaire raisonné universel d'histoire naturelle, par Valmonl de Bornare.

Botanique biblique avec 18 planches.

Leçons d'astronomie par Arago.

Manuel élémentaire de chimie par J. G., professeur.

Dictionnaire universel d'histoire et de géographie par M. N. Rouillet.

Voyage du jeune Anacharsis en Grèce, par J. J. Barthélémy.

Les ruines de Ninive par H. L. Feer.

Le Nouveau Testament, avec des notes explicatives et des introductions, d'après M 0. de Gerlach, par L. Bonnet el Ch. Banp. — Le titre de eel ouvrage laisse

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ignorer que la seconde partie, beaucoup plus étendue que la première, est exclusivement l'œuvre de M. le pasteur Bonnet. Commentaire sur l'Evangile de St. Jean, par F. Godel, pasteur. Commentaire de Jean Calvin sur le Nouveau Testament. Institution de la religion chrétienne par Jean Calvin. Vie du Seigneur Jésus par C. J. Riggenbacli. Jésus-Clirist, son temps, sa vie, son œuvre, par E. de Pressensé. Histoire des trois premiers siècles de l'Eglise, par le même. Dictionnaire de la Bible par J. A. Bosl.

Commentaire sur le livre des Psaumes, par Armand de Mestral, ministre du saint Evangile. Commentaire sur la Genèse, par le même. Commentaire sur l'Exode, par le même. Commentaire sur le Lévilique, par le même.

Etudes élémentaires et progressives de la Parole de Dieu, par L. Bnrnier. Le Nouveau Testament, avec des notes littérales, par MM. d<» Beansobro et Lenfant.

 

AVIS. Dans les Psaumes, le numérotage des versets est indiqué d'après la version d'Ostervald, celle de Martin ayant supprimé les titres.

Dans les autres livres de la Bible, ce numérotage présente parfois de légères différences dans les diverses éditions de nos versions ordinaires, comme dans Eccl. 12 : 14. Il faudra donc, dans certains cas, lire le passage qui précède ou celui qui suit le verset indiqué.

 

AARON (Ex. 6:20), le premier souverain sacrificateur des Israélites, fils de Hamram, de la tribu de Lévi, naquit environ 1574 ans av. J.-C., selon la chronologie vulgaire. Né 3 ans avant son frère Moïse, il lui fut adjoint par le Seigneur à l'âge de 83 ans, afin de parler à sa place à Pharaon, et de l'assister dans l'œuvre de la délivrance et du gouvernement du peuple d'Israël. « Je t'ai établi, dit l'Eternel à Moïse, comme Dieu à Pharaon, et Aaron ton frère sera Uut prophète. » (Ex. 7:1.)

Aaron épousa Elisébah, dont il eut quatre fils, Nadab, Abihu, Eléazar et Ithamar. Peu après la sortie d'Égypte, Aaron et ses fils furent solennellement mis à part, sur l'ordre de Dieu, pour exercer la sacrificature, à l'exclusion de toute autre famille. — Avant sa consécration, et tandis que Moïse était sur la montagne de Sinaï, Aaron eut la faiblesse de céder à la demande du peuple, qui, lassé de l'absence de son chef, lui dit: « Fais-nous des dieux qui marchent devant nous. » (Ex. 32:1.) Avec les ornements d'or des Israélites, Aaron fondit un veau qu'il façonna au burin, à l'imitation d'une des pî-incipales idoles des Egyptiens. En présence de ce veau d'or, le peuple joyeux s'écria: « Ce sont ici tes dieux, ô Israël, qui t'ont fait monter du pays d'Egypte. » Ce fut sans doute pour atténuer le mal qu'Aaron convoqua, pour le lendemain, devant l'idole, « une fête solennelle à l'Eternel. »

Peu de jours après sa consécration, Aaron perdit ses deux fils aînés, Nadab et Abihu. L'Eternel les fit mourir subitement, pour avoir, contre son ordre, mis dans leurs encensoirs du feu pris ailleurs que sur l'autel. Leur père se montra plein de résignation dans sa douleur. (Lév. 6:12,13; 8:12; 10: 1,19.) Plus tard Aaron, avec sa sœur Marie, fit à Moïse d'injustes reproches, qui irritèrent l'Eternel ; mais il confessa son péché et en obtint le pardon. (Nomb. 12.)

 

Coré et d'autres ambitionnant le pouvoir et la sacriiicature, s'élevèrent contre Moïse et Aaron, mais ils furent soudainement consumés ou engloutis. Le lendemain, le peuple renouvela ses murmures contre les deux serviteurs de Dieu, disant: «Vous avez fait mourir le peuple de l'Eternel. » Les Israélites furent à l'instant frappés d'un terrible fléau, dont la nature ne nous est pas indiquée. Déjà 14700 rebelles étaient tombés morts, lorsqu'à la demande de Moïse, Aaron arrêta la plaie, en se plaçant avec son encensoir, entre les morts et les vivants, afin de faire propitiation pour le peuple. (Nomb. 16.)

Pour manifester la divine autorité du ministère d'Aaron et faire cesser les murmures contre lui, Dieu ordonna de porter dans le tabernacle douze verges d'amandier, sur chacune desquelles était écrit le nom d'une tribu. La verge d*Aaron, placée parmi les autres et portant le nom de Lévi, avait fleuri dès le lendemain, et produit des amandes mûres. Cette verge, montrée au peuple, fut ensuite conservée dans le tabernacle « comme un signe aux enfants de rébellion. » (Nomb. 17.)

Dans le désert de Tsin, à Kadès, Dieu apaisa les murmures des Israélites en faisant jaillir l'eau du rocher frappé par Moïse. Mais dans cette circonstance, Aaron, comme son frère, ne glorifia pas l'Eternel, et fut, pour ce péché, privé du privilège d'entrer dans la terre promise. Les détails nous manquent sur cette faute des deux serviteurs de Dieu ; nous savons seulement qu'ils furent punis pour n'avoir « pas cru» en l'Eternel, et pour avoir « été rebelles à son commandement. » Peu après cet événement, dans la 40me année depuis la sortie d'Egypte, Dieu fit monter Aaron, avec son fils Eléazar et Moïse, sur la montagne de Hor, à la vue de tout le peuple. Sur l'ordre de son frère, Aaron se dépouilla de ses vêtements sacerdotaux et en revêtit son fils Eléazar, puis il mourut au sommet de la montagne, à l'âge de 123 ans. Les Israélites le «pleurèrent trente jours. » (Nomb. 20.) — Dans Deut. 10:6, le lieu de la mort d'Aaron est appelé Moséra. D'après Burckardt, la montagne de Hor est à l'ouest d'une vallée autrefois appelée Moséra. Un voyageur moderne qui a visité ce lieu, y a trouvé un petit monument de trois pieds de haut, nommé le tombeau d'Aaron, et soigneusement gardé par un Arabe. Ce monument est protégé par une petite construction blanche. Le sépulcre d'Aaron est en grande vénératiou parmi les Arabes.

Aaron est appelé « le saint de l'Eternel. » (Ps. 106 : 16.) Ses descendants eurent en partage 13 villes, sur les 48 assignées à la tribu de Lévi. (1 Chron. 6:57-60.)

 

ABADDON (Apoc. 9:11), mot hébreu signifiant destruction, et rendu en grec par Apollyon, ou destructeur. Ce nom paraît désigner Satan, ou l*un de ses auges.

 

ABANA (2 Rois 5:12), rivière de Syrie, près de Damas, connue aujourd'hui, paraît-il, sous le nom de Barrady ou de Chrysorrhoas. Cette rivière et celle de Parpar, prennent leur source au pied du Liban, coulent à l'est, arrosent et fertilisent les environs de Damas, puis se jettent dans deux lacs marécageux situés cinq ou six lieues à l'est de cette ville.

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ABARIM ou HABARIM (passage, Deut. 32:49), chaîne de montagnes qui s'étendent du nord au sud, à Test du Jourdain et de la mer Morte, et occupent une partie da pays de Moab. Nébo, Pisga et Péhor en étaient les principales sommités, dont il est difficile de déterminer la position relative. (Nomb. 23:14-28; Deut. 34:1.)

 

ABBA (Rom. 8:15), mot chaldaïque, tiré de l'hébreu ab3 et signifiant père.

 

ABDIAS (serviteur de l'Eternel, 1 Rois 18: 3) vivait vers l'an 906 av. J.-C., à la cour d'Achab, dont il était le maître d'hôtel. Il montra sa courageuse piété en cachant dans deux cavernes cent prophètes de l'Eternel ; il les y nourrit et les arracha ainsi à la fureur de Jézabel. Il annonça à Achab la prochaine rencontre d'Elie.

 

ABDIAS, le quatrième des petits prophètes, est l'auteur du livre le plus court de l'Ancien Testament. On ne sait rien de certain sur l'époque oà il vécut, et l'on ne possède aucun détail sur sa vie. Sa prophétie, que plusieurs placent vers l'an 587 av. J.-C., peu après la ruine de Jérusalem, dénonce aux Edomites les châtiments du Seigneur, et les censure spécialement de s'être réjouis des malheurs arrivés à leurs frères, les enfants de Jacob.

 

ABEILLES. (Deut. 1:44.) L'abeille est un insecte bien connu, pourvu de six pieds, quatre ailes, cinq yeux, dont deux à réseau, et trois lisses placés sur la tête, et enfin d'une trompe pour aspirer le suc des fleurs. Elle est armée d'un aiguillon percé, à la racine duquel se trouve une vessie de venin, dont une goutte coule dans la blessure quand elle pique. Elle a deux estomacs ; dans l'un elle élabore le miel, et dans l'autre la cire; ces deux substances lui servent à la fois de nourriture. Il y a dans une ruche trois sortes d'abeilles : la reine, beaucoup plus grosse que les autres, les mâles qui n'ont point d'aiguillon, et les abeilles ouvrières, dépourvues de sexe. La reine fécondée pond de dix à douze mille œufs en quelques semaines. L'industrie des abeilles a toujours excité l'admiration des naturalistes. Par la forme et la disposition de leurs cellules, elles ont résolu un des plus beaux et des plus difficiles problèmes de la géométrie : Faire tenir dans le plus petit espace possible, le plus grand nombre de cellules et les plus grandes possibles, avec le moins de matière possible.

Le miel était très abondant au pays de Canaan ; on l'employait comme aliment,et il formait un article important de commerce. (Ps. 19:11; Cant. 5:1 ; Esa. 7:15 ; Ezéch. 27 :17. ) Les méchants et les persécuteurs sont parfois représentés sous l'image d'un essaim d'abeilles irritées, comme dans Ps. 118:12. Ailleurs les auteurs sacrés font allusion à l'usage d'appeler les abeilles en sifflant. (Esa. 7:18; Zach. 10: 8.) Elles étaient si nombreuses dans la Terre-Sainte, qu'elles s'établissaient librement soit dans des arbres creux, soit dans des fentes de rocher. Cela explique l'abondance du miel sauvage, mentionné dans plusieurs passages. a Sam. 14:25 ; Math .3:4.) Dans Jug. 14:8, le mot hébreu rendu par charogne, désigne probablement la carcasse du lion ; car les abeilles fuient l'odeur des cadavres en putréfaction.

 

ABEL (souffle, vanité, Geo. 4:2), second fils d'Adam et d'Eve, fat berger, il offrit à l'Eternel des «premiers-nés de son troupeau et de leur graisse » et Caïn des fruits de la terre ; mais l'offrande d'Abel fut seule agréée, parce qu'elle était offerte avec foi. «Par la foi Abel offrit à Dien un plus excellent sacrifice que Caïn. » (Héb. 11:4.) De pieux théologiens, entre autres Adolphe Monod, ont pensé que ce fut sa foi qui poussa Abel à immoler des victimes, montrant par là qu'il se sentait pécheur et qu'il avait besoin du sacrifice expiatoire du Sauveur promis en Eden. Gain, jaloux de la préférence témoignée à son frère, s'éleva contre lui et le tua. Jésus-Christ nomme Abel, le juste, et Jean nous dit que «set œuvres étaient justes. » (Math. 23 : 36 ; 1 Jean 3:12.) « Le sang de l'as-persion prononce de meilleures choses que celui d'Abel, » le premier des martyrs. Car tandis que la mort do celui-ci crie vengeance contre son meurtrier, le sang de Christ demande grâce en faveur des pécheurs. (Héb. 12:24.)

 

ABEL, homonyme du mot précédent en français, mais non en hébreu, entre dans la composition de plusieurs noms et signifie champ, plaine, deuil.

 

ABEL, Abel et Beth-Mahaca, Âbel-Beth-Mahaca (2 Sam. 20:14, 18; 1 Rois 15: 20), noms divers d'une ville importante de Nephthali, oî Sé-bah, révolté contre David, s'était réfugié. Joab se disposait à la prendre d'assaut, lorsqu'une femme prudente persuada aux habitants de couper la tête à ce rebelle et de la jeter par-dessus la muraille. Plus tard cette ville fut prise successivement par Ben-Hadad, roi de Syrie, et par Ti-glath-Piléser, roi des Assyriens. (2 Bois 15:29.)

 

ABELMAJIM (2 Chron. 16:4), autre nom, paraît-il, de la ville mentionnée à l'article précédent.

 

ABEL - MÉHOLA (Jug. 7:22; 1 Rois 19:16), ville d'Issacar, située dans la plaine du Jourdain, et célèbre par la naissance d'Elisée. Les Meddianites poursuivis par Gédéon, s'y étaient réfugiés.

 

ABEL-MITSRAIM (deuil des Egyptiens, Gen. 50:11), nom donné à Y Aire d'Atad, parce que Joseph et ceux qui l'accompagnaient, y pleurèrent Jacob pendant sept jours. Ce lieu qui était situé, suivant l'opinion générale, entre Jérico et le Jourdain, se trouvait au delà de ce fleuve par rapport à Moïse, l'auteur de ce récit.

ABEL-SITTIM ou SITTIM (Nom. &3:49; 25:1), ville située deux ou trois lieues à l'est du Jourdain, vis-à-vis de Jérico, et dernier campement des Israélites avant le passage de ce fleuve. Il est probable que Sittim était un village, et Abel-Sittim la plaine où il était situé. C'est là que séjournaient les enfants d'Israël, lorsque Balac appela Balaam pour les maudire, et que les premiers se laissèrent entraîner à la fornication et à l'idolâtrie par les filles de Moab. Us furent punis de ce double crime par la mort de 24 000 d'entre eux. C'est de Sittim que Josué envoya deux espions pour reconnaître le pays de Canaan. (Jos. 2:1»)

ABIA ou ABIJA (Luc 1:5; 1 Chron. 24:10). David divisa pour le ser-

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vice, tons les descendants «FAaron en 24 classes on rings. Abia fnt le chef du rang; c'est de lni qne descendait Zachàrie, père de Jean-Baptiste.

ABIATHAR (1 Sam. 22: 20), grand sacrificateur, descendant d'Itha-mar et d'Héli, et fils d'Ahimélec. Il échappa an massacre de sa famille, ordonné par Saûl, et se réfugia vers David, alors fugitif; celui-ci consulta plusieurs fois l'Eternel par son moyen, et l'établit plus tard principal sacrificateur. Abiathar partagea ainsi cette charge avec Tsadok pendant tout le règne de David. (2 Sam. 8:17.) S'étant joint au parti d'Adonija, qui aspirait à la royauté, Abiathar fut déposé par Salomon et relégué à Hanathoth. Ainsi s'accomplit la menace de PEternel contre la maison d'Héli, dont Abiathar fut le dernier souverain sacrificateur. (1 Rois 1:7; 2:26, 27; 1 Sam. 2:30.

D'après Marc 2:26, Abiathar aurait été le principal sacrificateur, „ quand David mangea des pains de proposition. On peut lever cette difficulté en admettant que son père Ahimélec s'appelait aussi Abiathar comme lui ; ou que le père et le fils ont exercé ensemble les mêmes fonctions ; ou enfin que l'un et l'autre ayant officié en même temps, le même titre était donné à chacun d'eux, et que le nom du père ou celui du fils servait également à désigner la même période. — Il paraît d'après 1 Chron. 24:3, qu'Abiathar s'appelait aussi Ahimélec.

ABIGAÏL (1 Sam. 25: 3,), la belle et prudente femme du riche mais grossier Nabal. Celui-ci ayant provoqué la colère de David, Abigaïl alla au-devant de lui avec d'abondantes provisions, implora et obtint le pardon de son imprudent et avare mari. Après avoir reçu la bénédiction de David, elle retourna dans sa maison, où elle trouva Nabal dans l'ivresse. Elle attendit sagement au lendemain de lui faire connaître le danger qu'il avait couru. Lorsque, dix jours après, elle fut devenue veuve, David la prit pour femme, et en eut un fils nommé Kiléab, qui s'appelait aussi Daniel. (2 Sam. 3: 3; 1 Chron. 3: 1.)

ABIGAIL (1 Chron. 2: 15-17; 2 Sam. 17: 25), fille de Nabas et de la mère de David, puisqu'elle était la sœur de ce dernier. Elle eut un fils appelé Hamasa, d'un nommé Jéther ou Jittra, dont elle ne parait pas avoir été la femme légitime.

ABIHÉZER (Jug.8: 2), personnage dont on ne connaît qne le nom et dont les descendants s'appelaient Abihézérites. Gédéon était de cette famille. « Les grappillages d'Ephraïm ne sontrils pas meilleurs que la vendange d'Abihézer?»Ces paroles de Gédéon signifient: Vous, hommes d'Ephralm, n'avez-vous pas plus contribué à la destruction de nos ennemis, en tuant les deux chefs madianites, après leur défaite, que nous, les enfants d'Abihézer, en mettant toute leur armée en fuite ?

ABIHU (Ex. 28:1), fils d'Aaron, mis à part, avec ses frères, pour la sacrificature. Aussitôt après leur consécration, Nadab et Abihu furent consumés par l'Eternel pour avoir offert de l'encens avec un feu pris ailleurs que sur l'autel; ils ne laissèrent pas de postérité. Il fut défendu à Aaron et à ses deux autres fils, de manifester leur douleur par les signes

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ordinaires de l'affliction. On a supposé que Nadab et Abihu avaient pris trop de vin quand ils commirent la faute qui provoqua leur mort. La défense faite aux sacrificateurs immédiatement après cet événement, de boire du vin ou de la cervoise avant d'entrer au tabernacle, semblerait favoriser cette supposition. (Lév. 10: 1-11; Nomb. 3: 4.)

ABIJA (1 Sam. 8:2), fils cadet de Samuel, jugea Israël avec son frère Joël ; mais ils ne suivirent pas les traces de leur père: leurs injustices et leurs exactions aigrirent le peuple et le poussèrent à demander un roi.

ABIJA (1 Rois 14:1,17,18), fils de Jéroboam, premier roi d'Israël, qui fut puni de son idolâtrie par la mort de cet enfant. Ce châtiment fut annoncé à la femme du roi par le prophète Ahija, qu'elle alla consulter sur l'issue de la maladie de son fils. La mort de ce jeune garçon causa un deuil général en Israël.

ABIJA ou ABIJAM (2 Chron. 13: 1-22; 1 Rois 15: 1-8), fils et successeur de Roboam, roi de Juda, régna environ deux ans, et fut constamment en guerre avec Jéroboam. Quoiqu'il ne fût pas droit devant l'Eternel , il prononça cependant par un mouvement pieux, un beau discours avant une bataille, dans laquelle, avec 400000 hommes, il défit l'armée d'Israël, forte de 800000 hommes, et en tua 500000.

ABILÈNE (Luc 3: 1), province de Syrie, à l'ouest de Damas, au nord de la Galilée, et dont Lysanias était tétrarque du temps de Jean-Baptiste.

ABIMÉLEC (Gen. 20: 2-18; 21:22-32). Ce nom, qui signifie père roi, paraît avoir été commun aux rois philistins de Guérar. L'un d'eux prenant Sara pour la sœur d'Abraham, la fit enlever pour en faire sa femme, et en fut puni par la stérilité dont sa maison fut frappée. Averti en songe, par le Seigneur, qu'elle avait un mari, Abimélec la rendit à Abraham, et fit à celui-ci de riches présents, mais non sans lui reprocher de l'avoir trompé en disant que Sara était sa sœur. Abraham s'excusa par la crainte où il était que la beauté de sa femme ne poussât quelqu'un à le tuer afin de pouvoir l'épouser. A ta prière d'Abraham, Dieu guérit Abimélec et les siens. Ce roi traita ensuite une alliance avec Abraham à Béer-Sébah.

ABIMÉLEC (Gen. 26:1-31), roi de Guérar, et probablement successeur du précédent. Isaac s'étant retiré dans cette ville, craignit d'y être victime de la beauté de Rébecca et la fit passer pour sa sœur. Mais Abimélec remarqua certaines familiarités entre eux et en conclut qu'ils étaient mariés. Il reprocha à Isaac d'avoir exposé la chasteté de sa femme en la donnant pour sa sœur, et les protégea l'un et l'autre. La prospérité d'Isaac excita bientôt la jalousie d'Abimélec, qui l'engagea à se retirer. Isaac s'établit à Béer-Sébah, où ce roi le vint trouver et traita alliance avec lui, parce qu'il avait reconnu que l'Eternel le bénissait.

ABIMÉLEC (Jug. 8: 31 ; 9:1-67), fils de Gédéon et d'une concubine de Sichem, obtint des Sichémites une somme d'argent II leva par ce moyen une troupe de vagabonds et massacra ses 70 frères, fils légitimes

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de Gédéon, à l'exception de Jotham, qui s'échappa. Proclamé roi par les Sichémites, il régna trois ans; puis s'étant brouillé avec ses sujets, il parvint à dompter une insurrection conduite par Gahal, qui s'était emparé de Sichem. Après avoir détruit cette ville et en avoir brûlé la tour, qui était lo temple de Bahal-Bérith, où mille personnes s'étaient réfugiées, Abimélec attaqua et prit la ville de Tébets, dont les habitants se retirèrent dans la forteresse. Comme il était occupé à y mettre le feu, une femme lui lança une pierre sur la tête. Blessé mortellement, Abimélec se fit transpercer par son écuyer, de peur qu'on ne dît qu'une femme l'avait tué.

ABINADAB (1 Sam. 7:1), lévite de Kirjath-Jéharim chez qui l'arche fut déposée quand on la ramena du pays des Philistins. — Un frère de David, un fils de Sattl et le père d'un officier de Salomon, s'appelaient aussi Abinadab. (1 Sam. 16:8; 31: 2; 1 Rois 4: 11.)

ABIRAM (Nomb. 16:1), descendant de Ruben qui prit part à la révolte de Coré et fut englouti avec ses complices.

ABIRAM (l Rois 16:34), fils aîné de Hiel, de Béthel. Celui-ci rebâtit Jérico, et attira sur ses deux fils, Abiram et Ségub, la malédiction prononcée contre celui qui reconstruirait cette ville. (Jos. 6:26.)

ABISAG (1 Rois 1:1-4; 2:17), jeune fille de Sunem qui fut amenée à David, dans sa vieillesse, pour le réchauffer et le soigner, et qui vécut avec lui comme sa fille, et non comme sa femme. Après la mort de David, Adonija désirait épouser Abisag; mais Salomon, qui pénétrait sa politique, la lui refusa.

ABISAI (2 Sam. 2:18), fils de Tséruja, sœur de David, accompagna ce dernier fuyant devant Sattl, fut l'un de ses plus vaillants capitaines et lui demeura fidèle jusqu'à la fin.Yoici les principaux faits d'armes d'Abisaï. Il surprit, avec David, le camp de Satil, et voulut tuer ce dernier. Il prit part au meurtre d'Abner. Il défit, avec son frère Joab, les Syriens et les Hammonites.il tailla en pièces 18000 Iduméens et soumit leur pays. Il combattit à la tête du tiers de l'armée de David dans la bataille de la forêt d'Ephraïm, contre Absalom. Dans un combat avec les Philistins, il secourut David en tuant le géant Jisbi-Bénob. Il poursuivit enfin Sébah dans sa révolte. (1 Sam. 26: 7-11 ; 2 Sam. 3 : 30; 10 :10-19 ; 1 Chron. 18 : 12-13; 2 Sam. 18: 2; 21:16-17.)

ABNER (1 Sam. 14: 50; 17:55-58), cousin de Satil et chef de son armée, présenta David tenant la tête de Goliath à ce prince, qu'il servit fidèlement. Il y eut néanmoins négligence de sa part quand David surprit le camp de Satil, et enleva à ce dernier sa hallebarde et son pot à eau. Après la mort de Sattl, Abner proclama roi d'Israël, Is-Boseth,fils de ce prince, tandis que David fut reconnu roi, à Hébron, par Juda. La guerre éclata bientôt entre ces deux monarques et leurs armées se rencontrèrent vers l'étang de Gabaon. Sur la proposition d'Abner, on préluda à la bataille en mettant aux prises 12 hommes de chaque parti; chacun frappa son adversaire, et tous tombèrent à la fois. Ce singulier oombat fut suivi d'une bataille générale perdue par Abner. Celui-ci, poursuivi par Hasaêl, frère de Joab, le tua, malgré son désir de l'épargner. Après une guerre de sept ans, Abner irrité d'un jnste reproche d'Is-Boseth, fit sa soumission à David, qui l'accueillit favorablement 9 mais exigea qu'il lui ramenât sa femme Mical. Abner revint bientôt avec elle vers David, et l'assura que toat le peuple était disposé & le reconnaître pour roi. Il avait à peine quitté David lorsqu'il fut rappelé par Joab, qui l'assassina lâchement, pour venger la mort de son frère Hasaftl.

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ABOMINATION. (Math. 24 :15; Dan. 9:27; 12 :11.) « L'abomination de la désolation » désignait les armées romaines qui devaient environner la ville sainte ou Jérusalem, et causer une affreuse désolation en détruisant cette cité, et en ravageant la Terre-Sainte. Les étendards des Romains ornés des images de leurs empereurs et de leurs dieux, étaient une abomination pour les adorateurs du Dieu vivant et vrai. La mention des « ailes abominables, » était probablement une allusion aux aigles figurant sur ces étendards.

ABRAM, ABRAHAM (Gen. 11: 27), fils de Taré et frère de Nacor et deHaram, naquit environ 1995 ans av. J.-C., à Ur, ville de Caldée, où il reçut de Dieu l'ordre de quitter son pays et ses parents, parmi lesquels l'idolâtrie commençait à se répandre. (Act. 7:2; Jos. 24: 2.) Sans savoir où il allait, mais plein de confiance en la promesse qu'il reçut du Seigneur de « devenir une grande nation, » d'être béni, et de servir d'instrument de bénédiction pour tous les peuples, Abraham quitta sa patrie, avec Sara sa femme, son père Taré, Lot son neveu, et tous ses biens. Il s'arrêta à Caran, où mourut son père, et en repartit, âgé de soixante-quinze ans, pour le pays de Canaan, où il habita comme étranger. Arrivé à Sichem, Dieu lui promit dans une vision de donner ce pays à sa postérité. Le patriarche bâtit là un autel à l'Eternel.

Contraint par une famine de descendre en Egypte, il craignit d'être victime de la beauté de Sara, et la fit passer pour sa sœur, ce qu'elle était en effet, puisqu'ils avaient le même père. Le patriarche agit néanmoins avec une prudence charnelle. (Gen. 20: 12.) Les Egyptiens louèrent la beauté de Sara à Pharaon, qui la fit enlever et mettre au nombre de ses femmes. Ce prince donna en retour de riches présents à Abraham. Mais l'Eternel ayant frappé de grandes plaies Pharaon et sa maison, celui-ci reprocha à Abraham sa dissimulation, lui rendit sa femme et le congédia. Abraham, qui possédait alors de grandes richesses, et Lot, qui l'avait accompagné en Egypte et partageait sa prospérité, remontèrent au pays de Canaan et se fixèrent dans le voisinage de Bé-thel. L'abondance de leur bétail et l'insuffisance des pâturages provoqué-* rent one querelle entre leurs bergers. Pour conserver la paix avec Lot, Abraham lui dit : « Sépare-toi, je te prie, d'avec moi. 8i tu choisis la gauche, je prendrai la droite; et si tu prends la droite, je m'en Irai à la gauche. » Lot voyant la magnifique vallée du Jourdain, s'y rendit et s'établit à Sodome, tandis qu'Abraham demeura dans le pays de Canaan. Son désintéressement fat récompensé par une nouvelle apparition du Seigneur, qui lui réitéra sa promesse concernant la possession do pays

ABR

par sa postérité: « Celle-ci sera, lui dit-il, comme la poussière de la terre. » Puis Abraham alla s'établir à Hébron, dans la plaine (ou plutôt aux chênes) de Mamré. (Gen. 18.)

Kédor-Lahomer et ses alliés ayant envahi les villes de la plaine, pillèrent 3odome et en emmenèrent la population, ainsi que Lot. Aussitôt qu'Abraham en fut informé, il se mit à la tête de 318 de ses serviteurs armés, et de quelques-uns de ses voisins, poursuivit et battit les ravisseurs, près de Damas, et ramena les captifs, y compris Lot, avec un butin considérable. Comme il s'en retournait de cette expédition, Abraham rencontra Melchisédec, qui lui offrit du pain et du vin, puis le bénit. De son côté le patriarche donna à Melchisédec la dîme de tout le butin. Abraham montra de nouveau son désintéressement en refusant les biens que le roi de Sodome lui offrait.

Dans une nouvelle vision, l'Eternel ratifia ses promesses à Abraham et lui assura qu'il aurait un fils pour héritier, au lieu de Damésec-Elihé-ser, son serviteur, et que sa postérité serait aussi nombreuse que les étoiles. «Abraham crut à l'Eternel, qui lui imputa cela à justice. (G-en. 15:6.) » Le patriarche demanda un signe au Seigneur, qui lui prescrivit de sacrifier cinq espèces de bêtes. Il les partagea par le milieu, sauf les oiseaux, plaça chaque moitié vis-à-vis l'une de l'autre, et un brandon passa entre ces victimes. Abraham s'endormit et Dieu lui révéla que sa postérité serait esclave en Egypte pendant 400 ans ; que les Egyptiens seraient châtiés; que loi-même s'en irait en paix vers ses pères, et que ses descendants reviendraient au pays de Canaan.

Abraham était depuis dix ans dans ce pays, lorsque poussé par Sara, il prit pour concubine Agar, qui lui donna Ismaël. Cette union illégitime troubla la paix domestique du patriarche ; il avait cru peut-être que le Seigneur réaliserait par ce moyen sa promesse, qui ne devait s'accomplir que 14 ans plus tard.

Une année avant la naissance du fils promis, Abraham âgé de 99 ans, reçut une confirmation des promesses précédentes, et de nouveaux gages de leur accomplissement. Dans une vision, le Seigneur lui changea son nom d'Abram (père illustre) en celui d'Abraham (père d'une multitude). Puis il conclut avec lui et sa postérité une alliance de grâce et lui donna oomme signe de cette alliance, la circoncision, avec l'ordre de la pratiquer, à l'âge de huit jours, sur tous ses descendants mâles. L'Eternel fit aussi connaître à Abraham que le fils promis naîtrait de Sara. Dieu exauça une requête du patriarche en faveur d'Ismaël, mais il lui déclara que ce serait avec Isaac qu'il établirait son alliance. Aussitôt après cette vision, Abraham pratiqua la circoncision sur lui-même, sur son fils Ismaël et sur tous ses serviteurs.

Peu de jours après, Abraham reçut la visite de trois messagers céles-t«B qu'il prit pour des voyageurs, et auxquels il offrit la plus cordiale hospitalité. L'un d'eux appelé l'Eternel, annonça que dans un an Sara aurait un fils. Il communiqua aussi la prochaine destruction de Sodome à Abraham, qui intercéda en faveur de cette cité corrompue. Le lendemain matin, le patriarche contempla l'embrasement des villes de la plaine* Il se rendit ensuite à Guérar,où il usa de la même dissimulation que précédemment, en faisant passer Sara pour sa sœur auprès d'Abimélec, qui la mit au nombre de ses femmes, mais la rendit sur Tordre de Dieu. Ce fut probablement là que Sara donna le jour à Isaac, cet enfant promis depuis vingt-cinq ans à Abraham, qui le circoncit le huitième jour.

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Ismaël se moqua d'Isaac, et Abraham dut le congédier avec sa mère Agar, le fils de la promesse devant être le seul héritier. — Abimélec désira traiter alliance avec Abraham, que Dieu bénissait visiblement. Ils se jurèrent fidélité près d'un puits, qui fut appelé Béer-Sèbah (puits du serment), et Abraham demeura longtemps dans ce lieu.

La foi de ce patriarche fut soumise à une redoutable épreuve : « Prends maintenant ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac, » lui dit l'Eternel, «et t'en va au pays de Morijah, et l'offre là en holocauste. » Sans demander aucune explication, ni faire aucune objection, Abraham obéit sur-le-champ. Pourvu du bois nécessaire et d'un âne pour le porter, il se met en route avec son fils et deux de ses serviteurs. Arrivé le troisième jour en vue du lieu désigné, il s'avance seul avec Isaac, qui lui demande où est la bête pour l'holocauste. Le père, dominant par la foi son émotion, lui répond: «L'Eternel y pourvoira, » et cette sublime réponse est devenue le nom de ce lieu célèbre. Après avoir dressé le bûcher, Abraham saisit son fils, le lie et l'étend sur le bois. Déjà armé du couteau, il lève le bras pour l'égorger, lorsque l'Eternel, satisfait de son obéissance, l'arrête et lui montre une autre victime: un bélier retenu à un buisson par les cornes, est immolé à la place d'Isaac : « Ayant estimé que Dieu pouvait même le ressusciter d'entre les morts, Abraham le recouvra par une espèce de résurrection. > (Héb. 11:19. ) Cet acte de fidélité lui valut une nouvelle confirmation des promesses de l'Eternel. Abraham s'en retourna, avec son fils et ses serviteurs, à Béer-Sébah.

L'auteur sacré se tait presque entièrement sur la dernière période de la vie d'Abraham ; nous n'en connaissons que ce qui suit : Le patriarche retourna à Hébron, où il eut la douleur de perdre Sara. Après l'avoir pleurée,il l'enterra dans la caverne de Macpéla, qu'il acheta desHéthiens pour en faire un sépulcre de famille. Trois ans après la mort de Sara, il envoya son serviteur Elihéser en Mésopotamie, chercher dans sa parenté une femme pour Isaac, âgé de quaraute ans ; car il ne voulait pas que son fils épousât une Cananéenne. Quoiqu'il eût au moins cent quarante ans, Abraham se remaria avec Kétura, qui lui donna six fils, dont l'un s'appelait Madian. Il fit des présents aux enfants d'Agar et de Kétura (nommées ses concubines) et les envoya loin d'Isaac, qui fut son seul héritier. Il eut la joie de voir naître Esaû et Jacob, avec lesquels il vécut encore quinze ans. Il mourut dans une heureuse vieillesse, à l'âge de 175 ans, environ 1821 ans av. J.-C., et fut enseveli, par ses fils Isaac et Ismaël, dans la caverne de Macpéla. Il avait demeuré 100 ans au pays de Canaan. Abraham a été appelé, à cause de sa grande foi, « le père de tous ceux qui croient.» (Rom. 4:11.)

Le caractère de ce patriarche est un des plus beaux dont l'histoire fasse mention. Son nom est également vénéré par les chrétiens, les Juifs et les Mahométans.

ABS

ABSALOM (2 Sam. 3: 3; 13:1), troisième fils de David par sa femme Mahaca, fille de Talmaï, roi de Guésur. C'était le pins bel homme du royaume, remarquable surtout par sa chevelure, qu'il faisait couper chaque année, et qui pesait 200 sicles, soit environ un kilogramme (deux livres). Sa sœur Tamar ayant été déshonorée par Amnon, son frère de père, Absalom la reçut chez lui, résolut de la venger et nourrit ce dessein pendant deux ans. Un jour qu'il avait les tondeurs à Bahal-Hatsor, près d'Ephraïm, il invita à un festin tous ses frères. Comme ceux-ci étaient à table, les domestiques d'Absalom, sur un signe de leur maître, tuèrent Amnon, an moment où sa gaieté était excitée par le vin. Absalom s'enfuit aussitôt et se réfugia chez son grand-père Talmaï, où il demeura trois ans, au bout desquels David désira son retour. A l'instigation de Joab, le roi le fit revenir à Jérusalem, mais refusa pendant deux ans de le voir. Fatigué de son isolement, Absalom fit appeler Joab deux fois en vain, et vainquit sa résistance en faisant brûler un champ d'orge qui lui appartenait. Joab alla se plaindre à Absalom, qui, trop heureux de le voir, l'envoya intercéder pour lui auprès de David. Le roi consentit à recevoir son fils et lui rendit sa faveur. (13 ; 14.)

Absalom ne répondit à la bonté de son père que par la plus noire ingratitude. Dévoré d'ambition, il travailla à lui enlever la couronne. Après avoir gagné la confiance du peuple en affectant une grande popularité, il leva ouvertement l'étendard de la révolte. Sous prétexte de s'acquitter d'un vœu qu'il prétendait avoir fait à Guésur, il obtint du roi la permission de se rendre à Hébron, où il se fit accompagner de 200 hommes de Jérusalem, qui ignoraient son criminel dessein. Il envoya aussi dans tout le pays, des messagers chargés de le proclamer roi, à un signal donné. Après avoir gagné à sa cause Ahithophel, le plus habile conseiller de David, Absalom se vit bientôt à la tête d'une formidable conspiration, qui grandissait chaque jour. Cependant le roi informé de la révolte de son fils, quitta Jérusalem avec ceux qui lui étaient restés fidèles. Absalom y entra bientôt après, accompagné d'un immense concours de peuple. Sur le conseil d'Ahithophel, il alla publiquement auprès des femmes de son père, ce qui était, selon les idées du temps, se déclarer son successeur. Mais son audace demeura sans succès. Ses desseins furent déjonés par Cusaï, homme habile et intime ami de David, qui feignit d'embrasser le parti de l'usurpateur. Après avoir entendu l'avis d'Ahithophel, de poursuivre le roi immédiatement, Absalom demanda aussi celui de Cnsaï, qui lui conseilla d'attendre d'avoir réuni une grande armée pour écraser toute résistance. Dieu se servit de ce conseil, jugé le meilleur par Absalom, pour sauver David, qui, averti par des messagers secrets, se hâta de fuir au delà du Jourdain, et s'arrêta à Mahana-jim. Absalom le poursuivit et établit son camp en Galaad. Les deux armées se livrèrent un sanglant combat, dans un bois appelé la Forêt d'Ephraïm, où 20000 hommes mordirent la poussière. L'armée d'Absalom fut défaite, et lui-même perdit la vie, malgré l'ordre formel du roi de l'épargner. Dans sa fuite, il resta suspendu aux branches d'un chêne dans lesquelles sa longue chevelure s'était embarrassée. Joab l'ayant

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appris, transperça Absalom d'an javelot, puis 10 jeunes écuyer s de ce ehef se h&tèrent de l'achever. Son corps fat jeté dans nne fosse et couvert d'un monceau de pierres. (15:1-18:17.)

Absalom était marié et avait eu trois fils et nne fille d'ane grande beauté, nommée Tamar. Mais ayant perdu ses fils de bonne heure, il s'était érigé une statue qu'il avait appelée de son nom, afin de le transmettre à la postérité. Ce monument, longtemps désigné sous le nom de La Place d'Ab.ialom, était dans la vallée du roi, c'est-à-dire, d'après Josèphe, dans le voisinage de Jérusalem. (14:27; 18:18.) — L'histoire d'Absalom nous montre à quels excès peuvent conduire la vanité et l'ambition.

ABSINTHE (Dent. 29 : 18), plante vivace à petits fleurons jaunes, à petites feuilles découpées, d'un vert blanchâtre, d'une odeur forte et désagréable, d'une saveur très amère, et dont la tige est d'environ 60 centimètres de haut (2 pieds). L'absinthe désigne souvent dans l'Ecriture, les conséquences amères du péché, comme aussi la misère de ceux qui sont réduits à se nourrir de cette plante (Prov. 5 : 4 ; Jér. 9 : 15.).

ACHAB (1 Rois 16: 29), fils de Homri et 7* roi d'Israël, régna 22 ans à Samarie, de 918-897 av. J.-C. Il surpassa en impiété tous ses prédécesseurs. Au culte des veaux d'or, il ajouta celoi de Baba), auquel il b*-tit un temple à Samarie, où il fit aussi un bocage, à l'instigation de sa femme Jésabel, fille d'Eth-Babal, roi de Sidon; celle-ci exerça sur son faible époux, la plus déplorable influence. Elie je reprit et lui annonça une sécheresse qui dura 3ans (Luc 4: 25), et amena une affreuse famine. Mais loin de s'humilier, Achab s'enfonça toujours plus dans le mal. 11 permit à sa femme de massacrer les prophètes de l'Eternel, et fit chercher Elie jusques dans les pays voisins. Dans la troisième année de la famine, Achab rencontra Elie et lui dit: «N'es-tapas celui qui trouble Israël?» Après lui avoir adressé une sévère réprimande, le prophète invita le roi à rassembler tout le peuple, avec les 850 prophètes de Bahai, et d'Hastaroth, sur la montagne de Carmel, afin que le Dieu qui répondrait aux prières de ses adorateurs, fût reconnu pour le vrai Dieu. Achab consentit à cette proposition, fut témoin de l'impuissance de Bahai, de l'exaucement merveilleux de la prière d'Elie, et du retour du peuple au culte de l'Eternel. Il permit même l'extermination des prophètes idolâtres. Aussitôt après, Dieu envoya une pluie abondante, et Achab revenu dans son chariot à Jizréhel, raconta tout ce qai s'était passé à Jésabel, qui en fut profondément irritée.

Quelque temps après, Ben-Hadad, roi de Syrie, avec 32 rois ses alliés* provoqua Achab en ces termes: «Ton argent, ton or, tes femmes aussi et tes beaux enfants sont à moi. » Le roi d'Israël trop faible pour résister à de pareilles prétentions, refusa néanmoins de laisser piller sa maison par les serviteurs du roi de Syrie, qui proféra alors d'horribles menaces contre Samarie. Mais un prophète qui n'est pas nommé, annonça à Achab que ses ennemis seraient défaits par de simples valets. En effet, tandis que Ben-Hadad s'enivrait dans son camp, avee ses alliés, 232 va» lets, suivis d'une armée de 7000 hommes, fondirent sur les Syriens, qui prirent la fuite ; leur roi lui-même se sauva à cheval. Le prophète ayer-

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tH Achab que Ben-Hadad reviendrait dans un an. Cette prophétie s'accomplit. Le roi de Syrie persuadé par ses ministres que sa défaite provenait de ce que les dieux d'Israël étaient des dieux de montagnes, revint avec une armée innombrable pour combattre dans la plaine. Le prophète rassura le roi d'Israël, en lui disant : « Ainsi a dit l'Eternel : Parce que les Syriens ont dit: l'Eternel est un Dieu des montagnes et non pas un Dieu des vallées, je livrerai entre tes mains cette grande multitude, et vous saurez que je suis l'Eternel. » Les deux armées restèrent 7 jours en présence, puis en vinrent aux mains. Les Israélites victorieux tuèrent 100000 Syriens; 27000 autres furent écrasés par la chute d'un mur, à Aphek (Aser), où ils s'étaient réfugiés. Achab ayant épargné Ben-Hadad, Dieu l'en reprit par un prophète. Celui-ci se fit blesser, et se présenta déguisé au roi comme accusé d'avoir laissé échapper, dans la bataille, un prisonnier dont il avait répondu sous peine de la vie ou d'une amende. Le roi approuva un tel châtiment, et le prophète se faisant connaître, lui déclara que sa vie répondrait pour celle de Ben-Hadad.

Cette menace irrita Achab, mais ne l'humilia pas. Il se rendit complice d'nn nouveau crime de Jésabel. Le roi possédait un palais à Jizréhel et désirait acheter une vigne qui y était attenante, pour en faire un jardin de verdure. Naboth, le propriétaire de cette vigne, refusa à tout prix de la vendre, ce qui causa un profond chagrin à Achab. Jésabel le voyant couché sur son lit, triste et abattu, fit mourir injustement Naboth, puis invita son mari à se mettre en possession de la vigne qu'il convoitait, ce qu'il fit sur-le-champ. Mais à peine était-il de retour à Samarie, qu'Elie lui dit de la part de l'Eternel: « N'as-tu pas tué, et ne t'es-tu pas mis en possession? Comme les chiens ont léché le sang de Naboth, les chiens lécheront aussi ton propre sang.» Le prophète lui annonça aussi l'extermination prochaine de sa race. Achab s'humilia à cette menace, et Dieu lui fit savoir, par Elie, que le châtiment annoncé serait différé jusqu'au règne de son fils.

Cependant la repentance d7Achab ne fut que passagère. Désireux de recouvrer Ramoth-de-Galaad encore au pouvoir des Syriens, il préféra consulter sur ce dessein 400 prophètes infidèles plutôt que Michée, vrai serviteur de l'Eternel. Josapbat, roi de Juda, lui fit visite et se montra disposé à l'accompagner à la guerre; mais se défiant de ces nombreux prophètes, ce roi pieux désira connaître l'avis de Michée, qu'Achab haïssait à cause de sa franchise. Le prophète de l'Eternel est appelé et introduit en présence des deux rois, qui sont assis sur des trônes devant la porte de Samarie, et qui écoutent les flatteries des 400 prophètes d'A-chab. Consulté par ce dernier, sur le parti à prendre, Michée lui dit ironiquement de monter contre Ramoth-de-Galaad, que l'Eternel la livrerait entre ses mains. Sommé par le roi d'Israël de lui dire la vérité, le prophète l'invite alors à renoncer à sou entreprise, et lui déclare que l'Eternel l'a tenté par un esprit menteur envoyé à ses prophètes, afin de le perdre. Achab irrité ordonne que Michée soit emprisonné et mis au pain et à l'eau, jusqu'à ce qu'il revienne victorieux de la guerre. Le serviteur de Dieu lui répond : « Si jamais tu reviens en paix, l'Eternel n'aura point parlé par moi. *

ACH

Sans tenir compte d'an tel avertissement, les rois d'Israël et de Jnda allèrent attaquer les Syriens, qui avaient reçu de leur roi l'ordre de ne diriger leurs traits que sur Achab. Celui-ci s'étan t déguisé, évita un moment l'effort du combat, qui se portait sur Josaphat. Mais bientôt une flèche lancée en apparence à l'aventure, mais dirigée par l'Eternel, atteignit Achab à la jointure de la cuisse, et le blessa mortellement. Il s'éloigna du combat, passa le reste de la journée dans son chariot inondé de sang, et mourut vers le soir. On le transporta à Samarie, où il fut enseveli. Quand on lava son chariot et ses armes, les chiens léchèrent son sang, selon la parole de l'Ëternel. Achab avait bâti plusieurs villes, ainsi qu'un palais d'ivoire mentionné dans Amos 3: 15. Ce roi, d'un caractère plutôt faible que méchant, fut entraîné dans l'impiété et dans le crime par l'influence pernicieuse de sa femme Jésabel. (1 Rois 16:28-22:39).

ACHAB (Jér. 29: 21-23), fils de Kolaja, faux prophète qui, avec son compagnon Sédécias, égaraitles Juifs captifs à Babylone, et dont les mensonges étaient accompagnés d'une conduite immorale. Dans une lettre .. aux captifs, Jérémie leur annonça que ces deux hommes pervers seraient brûlés par les ordres de Nébucadnétsar, supplice fréquent parmi les Cal-déens; et que leur triste fin fournirait cette formule de malédiction: « L'Eternel te mette en tel état que Sédécias et Achab, que le roi de Babylone a grillés au feu.»

ÀCHAIE. (Act. 18:12; Rom. 16:5; 2 Cor. U : 10.) Dans l'origine, ce nom ne désignait qu'un petit état au nord du Péloponèse. Mais du temps de St. Paul, l'Achale était une province romaine, comprenant au moins toute la Grèce actuelle, et dont Corinthe était la capitale.

ACHAS (2 Rois 16:1; 2 Chron. 28:1; Esa. 7:1), fils de Jotham et douzième roi de Juda, monta sur le trône à 20 ans, et régna 16 ans, de 742-726 av. J.-C. Il surpassa Achab en impiété, éleva des autels et des statues aux faux dieux, et fit même brûler en leur honneur plusieurs de ses propres enfants. Pour le châtier, Dieu envoya contre lui Retsin, roi de Syrie, et Pékach, roi d'Israël, qui assiégèrent Jérusalem sans pouvoir la prendre. Néanmoins Achas et son peuple furent très effrayés, et l'Eternel fit annoncer à ce roi, par Esaïe, que les royaumes de Syrie et d'Israël seraient prochainement détruits. Il lui donna aussi, pour signe de sa délivrance, la promesse qu'Emmanuel, Dieu avec nous, naîtrait d'une vierge. Achas persévérant dans son idolâtrie, attira sur lui et sur son peuple les plus affreux châtiments. Les Syriens, les Iduméens et les Philistins, envahirent son royaume et battirent ses armées ; mais la guerre contre Pekach fut surtout désastreuse pour Achas. Dans une seule bataille, les Israélites lui tuèrent 120 000 hommes, entre autres son fils Mahaséja, et firent 200 000 prisonniers. Au moment où cette multitude arrivait à Samarie, un prophète nommé Hoded, exhorta les Israélites à reconduire leurs frères chez eux, ce qu'ils firent, après les avoir vêtus et rassasiés. Réduit à la dernière extrémité, Achas, au lieu d'invoquer l'Eternel, demanda du secours au roi d'Assyrie, Tiglath-Pilnéser, auquel il donna les trésors du temple et de la maison royale. Mais ce prince «l'opprima, bien loin de le fortifier.» Tiglath-Pilnéser ayant pris Damas,

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ACT

Achas alla l'y visiter, et envoya de cette ville an sacrificateur Urie, le modèle de l'autel qui y était, avec l'ordre d'en construire un pareil. A son retour à Jérusalem, il déplaça l'autel de l'Eternel, et offrit des sacrifices, sur le nouvel autel, aux dieux de Damas. Puis poussant l'impiété jusqu'à la démence, ce malheureux roi brisa les vases sacrés, ferma la maison de l'Eternel, et dressa des autels aux faux dieux dans tous les coins de Jérusalem. Enfin il mourut dans son endurcissement, à l'âge de 36 ans, mais on ne l'ensevelit point dans le sépulcre des rois. Achas réalisa cette parole : « Que celui qui est souillé se souille encore. (Apoc. 22:11.)»

ACH AZIA (1 Rois 22:40 ; 2 Rois 1:2; 2 Chron. 20: 35), fils et successeur d'Achab, régna deux ans sur Israël, et imita l'impiété de son père et de sa mère Jésabel. Telle était la méchanceté de ce roi, que Josapbatfut repris par un prophète pour avoir équipé, de concert avec lui, une flotte à Hetsjon-Guéber, et châtié par la perte de ses vaisseaux. Achazia malade des suites d'une chute, envoya consulter Bahal-Zébub, dieu de Hékron, sur l'issue de sa maladie. Ses messagers rencontrant Elie, apprirent de lui que leur maître mourrait, parce qu'il s'était adressé à une idole et non à l'Eternel. Ils retournèrent sur leurs pas et rapportèrent le discours d'Elie au roi, qui envoya un capitaine avec 50 hommes pour le saisir. A la parole du prophète, les 50 soldats et leur chef furent consumés par le feu du ciel, ainsi qu'une seconde compagnie. Le capitaine d'une troisième s'étant humilié, Elie l'épargna, et sur l'ordre de Dieu descendit vers Achazia,auquel il déclara que sa maladie serait mortelle, pour avoir préféré Bahal-Zébub à l'Eternel. Peu après, ce digne fils de Jésabel mourut sans laisser de successeur.

ACHAZIA (2 Rois 8:25), aussi nommé Jéhoachaz etHazaria (2 Chron. 21:17; 22: 6), fils et successeur de Joram,roi de Juda, commença à régner à 22 ans, quoiqu'il soit dit dans 2 Chron. 22:2, qu'il en avait 42, ce qui est sans doute une faute de copiste, puisque son père n'avait alors que 40 ans. Il imita l'impiétédesamère Hathalie, fille d'Achab, quilepoussa au mal et l'engagea à s'allier avec son oncle Joram, fils d'Achab, roi d'Israël, pour faire la guerre à Hazaël, roi de Syrie Joram ayant été blessé, se fit transporter à Jizréhel, où Achazia alla le visiter. Ces deux princes étant sortis au-devant de Jéliu, chargé d'exterminer la maison d'Achab, cherchèrent en vain à l'apaiser. Après avoir tué Joram, Jéhu poursuivit Achazia, qui s'était sauvé et caché dans le voisinage de Samarie. Il atteignit et frappa le roi fugitif à la montée de Gur, près de Méguiddo, où Achazia alla mourir, après un règne d'un an. Son corps fut transporté à Jérusalem et enseveli, par égard pour son grand-père Josa-phat, dans le sépulcre des rois.

ACSAPH (Jos. 12: 20; 19: 25), ville cananéenne conquise par Josué, et assignée à la tribu d'Aser.

ACTES DES APOTRES, le cinquième livre du Nouveau Testament, rédigé par St. Luc, l'auteur du troisième évangile, dont il est la continuation. Les Actes furent écrits en grec, d'un style élégant, probablement vers l'an 64 de J.-C., et adressés à on homme de haut rang, à nous inconnu, nommé Théophile. Ils renferment l'histoire du christianisme depuis l'ascension de Jésus-Christ jusqu'à l'emprisonnement de St Paul à Rome. Les paroles de Jésus (1: 8), semblent avoir fourni le plan de ce livre. Les douze premiers chapitres nous racontent l'effusion du Saint-Esprit le jour de la Pentecôte; l'établissement de l'église à Jérusalem et les premières persécutions; la prédication de l'Evangile, d'abord en Palestine, puis parmi les Gentils, par les fidèles dispersés et par les apd» très. C'est surtout l'activité de Pierre qui est mise en saillie dans cette première période. Le reste du livre décrit principalement les travaux de Paul, ses voyages et ses souffrances pour la propagation de l'Evangile chez les païens. La période comprise dans cette histoire est d'environ 33 ans; elle correspond aux règnes des empereurs romains Tibère, Ca-ligula et Néron.

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ACZIB (Jos. 19 :29), ville cananéenne assignée à la tribu d'Aser. D'après des voyageurs modernes, elle existe encore sous le nom de Zib. Il y avait aussi dans la tribu de Juda une ville appelée Aczib. (Jos. 15: 44.)

ADAM (homme, Gen. 1: 26 ; 2: 7), nom donné par l'Eternel au père du genre humain, qui fut. créé à la fin du sixième jour. Pour appeler les animaux à l'existence, Dieu avait dit : « Que les eaux et la terre produisent des animaux. » Mais quand il voulut créer l'homme, il y eut comme un conseil dans le sein de la Divinité : « Faisons l'homme à notre image et selon notre ressemblance. » La création de l'homine eut lieu en deux actes distincts: Dieu forma d'abord un corps tiré de la terre; puis il souffla dans ses narines une respiration de vie, et l'homme fut doué d'une âme intelligente, pure, capable d'entretenir des relations avec son Créateur. Adam fut placé dans le jardin d'Eden « pour le cultiver et pour le garder.» Outre la permission de manger de toute espèce de fruits,et entre autres de celui de l'arbre de vie, il reçut en partage la domination sur la terre entière et 6ur tous les animaux. Mais pour lui rappeler la sou-mission qu'il devait à son Créateur, Dieu lui défendit, sous peine de mort, de toucher à l'arbre de science du bien et du mal. Une obéissance volontaire à Dieu, telle était pour Adam la condition du bonheur.

Cependant il n'était pas bon que l'homme'fût seul; mais avant de lin donner une compagne, Dieu la lui fit en quelque sorte désirer, en rassemblant devant lui, par couples, « tous les animaux des champs et tous les oiseaux des cieux, afin qu'il leur donnât des noms. Après qu'Adam eut constaté qu'il n'y avait parmi eux aucun être semblable à lui, Dieu le fit tomber dans un profond sommeil, lui arracha une côte dont il forma une femme, qu'il mit auprès de lui. A son réveil, Adam la reçut avee joie, comme son aide et sa compagne. « A cette fois, dit-il, celle-ci est os de mes os et chair de ma chair; » puis il la nomma de son nom, Hom-mitti.Dieu ayant ainsi institué le mariage, bénit ces premiers époux, en leur disant: « Croissez et multipliez, et remplissez la terre, et vous l'assujettissez.» Purs et innocents, ils n'éprouvaient aucune honte, malgré leur nudité, mais vivaient heureux dans la plus douce union, et surtout dans l'amour de leur Créateur. (2:18-25.)

v.

GooqL

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Cet heureux état ne dura pas longtemps. La femme, séduite par Satan déguisé en serpent, présenta du fruit défendu à son mari, qui, oubliant la défense du Seigneur, en prit et en mangea. Il attira par là, sur lui et sur toute sa postérité, la malédiction et la mort Les coupables furent avertis de leur péché, d'abord par la honte de se voir nus, ce qui les poussa à se faire des ceintures ; puis par l'effroi que leur causa la voix de Dieu, qui les appela à rendre compte de leur conduite. Au lieu de s'humilier, Adam s'excusa en rejetant la faute sur la femme « que Dieu lui avait donnée. » L'Eternel prononça contre l'homme une triple sentence, savoir, la malédiction de la terre, l'obligation d'un travail pénible, et la nécessité de mourir. « Le salaire du péché c'est la mort > (Rom. 6: 23), c'est-à-dire, la mort corporelle et la mort éternelle. « Par un seul homme le péché est entré dans le monde, la mort y est aussi entrée par le péché.... Par un seul péché les hommes sont assujettis à la condamnation. » (Rom. 5: 12,18.)

Cependant, avant d'exécuter ces châtiments, Dieu fit à nos premiers parents la promesse d'un Sauveur renfermée dans la malédiction qu'il prononça contre le diable et contre le serpent son instrument: « Je mettrai inimitié entre toi et la femme, et entre ta semence et la semence de la femme. Cette semence te brisera la tête, et tu lui briseras le talon. Adam appela sa femme Eve, c'est-à-dire vie, ou vivante, nom que l'on considère assez généralement comme l'expression de sa foi en la promesse du Seigneur. Dieu les revêtit ensuite de vêtements de peau, symboles vivants de la justice de Christ imputée au croyant. Enfin, il les chassa d'Eden et leur en ferma l'entrée en y plaçant des chérubins armés d'une épée flamboyante.

Adam, devenu père, eut la douleur de voir les terribles conséquences du péché dans ses enfants, quand il contempla, baigné dans son sang, Abel immolé par la jalousie de son frère Caïn. Il avait 130 ans quand il lui naquit un fils nommé Seth, pour remplacer Abel. Il eut encore des fils et des filles qui ne sont pas nommés. Nous ne savons rien de l'histoire d'Adam pendant les 800 ans qu'il vécut encore depuis la naissance de Seth. Il vit ses descendants jusqu'à la neuvième génération, passa sur la terre 56 ans avec Lémec, père de Noé, et mourut à l'âge de 930 ans. La longévité d'Adam et des anciens patriarches facilita la conservation des révélations divines et du souvenir des événements survenus dans les premiers âges.

ADAMA (Jos. 19 : 36), ville cananéenne assignée à la tribu de Neph-thali.

ADAR (Esdr. 6: 15), douzième mois de l'année religieuse des Juifs, répondant à février et mars.

ADMA (Deut. 29: 23), l'une des villes de la plaine détruites par le feu du ciel, à cause de leur corruption.

ADONI-BÉZEK (Jug. 1: 5), roi cananéen de Bézek (Juda) qui fit couper les pouces et les gros orteils à 70 rois qu'il avait vaincus et qu'il nourrissait sous sa table comme des chiens. Les tribus de Juda et de

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Siméon l'ayant battu et saisi, après la mort de Josué, le mutilèrent de la même manière. Adoni-Bézek reconnut dans ce traitement un juste châtiment de Dieu pour sa cruauté. 11 fut conduit à Jérusalem où il mourut.

ADONIJA (2 Sam. 3: 4; 1 Rois 1: 5; 2: 13), quatrième fils de David par sa femme Hagguith, était un très bel homme, mais plein d'ambition. Après la mort de ses frères aînés, Amnon et Absalom, et probablement aussi de Kiléab, dont on ne connatt que le nom, Adonija voulut s'emparer de la couronne, même du vivant de son père. Il se procura des chariots, de la cavalerie, et se faisait précéder d'une compagnie de 50 hommes ; il gagna même à sa cause Joab et Abiathar. David, affaibli par l'âge, ferma d'abord les yeux sur ces démarches. Mais bientôt il apprit, par Bath-Sébah et Nathan, qu'Adonija se faisait proclamer roi dans un grand festin auquel assistaient tous ses frères, sauf Salomon, les seigneurs de la cour, et même Joab et Abiathar. David fit alors immédiatement monter sur son trône, aux acclamations du peuple, son fils Salomon, depuis longtemps désigné par l'Eternel pour lui succéder. Apprenant ce qui se passait, les convives d'Adonija se dispersèrent, et lui-même effrayé se réfugia auprès de l'autel, dont il saisit les cornes. Salomon lui fit grâce, sous la condition qu'il se conduirait bien à l'avenir.

Mais après la mort de David, Adonija ne put contenir son ambition. Feignant de reconnaître que Salomon lui avait été préféré par l'Eternel, il persuada Bath-Sébah d'intercéder auprès du roi, afin qu'Abisag, qui avait soigné David, lui fût donnée pour femme. Salomon pénétrant l'intention de son frère, qui voulait se frayer le chemin du trône, le fit mourir par l'épée de Bénaja. Adonija périt ainsi, comme Absalom, victime de sa passion de régner.

ADONIRAM, ADORAM ou HADORAM (1 Rois 4: 6 ; 5:14 ; 12 : 18 ; 2 Chron. 10: 18), receveur des tributs sous Salomon, fut établi sur une levée de 30000 hommes pour couper, au Liban, le bois nécessaire à la construction du temple. Après la mort de Salomon, Roboam l'envoya auprès des Israélites révoltés, qui, loin de l'écouter, l'assommèrent à coups de pierres. David avait eu aussi un receveur de tributs du nom d'Adoram. (2 Sam. 20: 24.)

ADONI-TSÉDEK (Jos. 10: 1), roi de Jérusalem, fut effrayé des victoires de Josué, et indigné de l'alliance que les Gabaonites avaient conclue avec lui. Il attaqua Gabaon, avec Horam, roi d'Hébron, Piréam, roi de Jarmuth, Japhiah, roi de Lakis, et Débir, roi d'Héglon, qu'il avait appelés à son secours. Ces cinq rois furent défaits par les Israélites, et surtout par une grêle de pierres que Dieu fit tomber sur leurs armées, dont la poursuite fut favorisée par la prolongation miraculeuse du jour. Adoni-Tsédek et ses quatre alliés se réfugièrent dans une caverne, à Makkéda, dont Josué fit fermer l'entrée, jusqu'à ce qu'il eût consommé sa victoire, après quoi il les fit sortir et coucher devant lui. Il ordonna à ses capitaines de mettre le pied sur le cou de ces rois pour les faire périr et pendre à cinq potences. Leurs corps furent jetés dans la caverne, qu'on ferma de grosses pierres.

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ADOPTION (Gai. 4:5), acte par lequel un étranger est admis dans une famille et y jooit de tous les privilèges d'un enfant. C'est ainsi que le pécheur est reçu, par la foi, dans la famille du Père céleste et devient l'héritier de Dieu et le cohéritier de Christ.

ADORER (Math. 4: 10), c'est rendre à Dieu les hommages qui lui sont dus, conformément à la première table de la Loi, résumée dans ces mots : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. » Dieu seul doit être l'objet de notre adoration. Dans l'Ancien Testament, le mot hébreu désignant l'acte d'adorer Dieu (Gen. 22: 5) est fréquemment employé pour exprimer le respect qne, conformément aux mœurs orientales, on témoignait à des supérienrs en se prosternant devant eux. (23: 7.) Mais, dans le Nouveau Testament, le mot grec (proskunéô) que nos versions ont traduit par adorer, n'est usité que pour exprimer l'adoration due à Dieu et à Jésus-Christ, ou des hommages rendus à des créatures et condamnés dans la Bible. Ainsi Pierre releva Corneille, qui V adorait, et lui dit: «Je suis aussi un homme.» Act. 10: 25.) De même quand, par deux fois, Jean voulut adorer l'ange qui lui parlait, il en fut repris par ces mots: « Garde-toi de le faire.... adore Dieu. (Apoc. 19:10 ; 22: 9.)

ADRAMMÉLEC (Esa. 37: 38), fils de Sanchérib, roi d'Assyrie, qui, avec son frère Saréètser, assassina son père prosterné devant le faux Dieu Nisroc, dans un temple de Ninive. Les deux parricides se sauvèrent en Arménie, et leur frère Esarhaddon succéda à Sanchérib.

ADRAMMÉLEC et HANAMMÉLEC (2 Rois 17: 31), dieux de Sé-ph&rvajim, en Assyrie, à l'honneur desquels les habitants de cette ville, transportés en Samarie, brûlaient leurs enfants. On croit que la première de ces idoles représentait le soleil, et la dernière la lune.

ADRAMITE (Act. 27: 2), aujourd'hui Edremit, ville maritime de Mysie, dans l'Asie-Mineure, en face de l'île de Lesbos, 20 à 25 lieues au nord de Smyrne. Paul s'embarqua sur un vaisseau de cette ville pour aller de Césarée à Rome.

ADRIATIQUE (Act. 27 : 27), dénomination qui, du temps de St. Paul, s'étendait à toute cette portion de la Méditerranée comprise entre la Grèce et l'Italie, mais qui ne désigne aujourd'hui que le golfe de Venise. Le vaisseau qui portait l'apôtre fut violemment ballotté au sud de cette mer, que les auteurs latins disent très dangereuse.

ADULTÈRE (Lév. 20: 10; Math. 5: 28; Jér. 3: 9), violation de la foi conjugale, que la loi de Moïse punissait de mort. Cette violation était d'autant plus criminelle de la part de l'homme, que la polygamie était autorisée. (2 Sam. 12: 8.) Jésus-Christ déclare coupable d'adultère celui qui jette un regard de convoitise sur la femme de son prochain. Dans l'Ecriture, l'idolâtrie est souvent appelée adultère.

AGABUS (Act. 11:28; 21:10), prophète de l'église de Jérusalem qui se rendit à Antioche, où il prédit une famine dans tout le monde, c'est-à-dire, dans tout l'empire romain. Cette famine eut lieu l'an 44 ou 45 de J.-C., sous l'empereur Claude, à la tête duquel, d'après Suétone, le peuple

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irrité jeta des croûtes de pain en plein marché. Josèphe raconte que l'empire, et surtout la Palestine souffrirent beaucoup, et que l'on dut faire venir d'Egypte du blé pour les pauvres. Agabus retourna en Judée, et alla plus tard à Césarée, chez Philippe l'évangéliste, où logeait St. Paul, qui se rendait à Jérusalem. Le prophète se lia les pieds et les mains avec la ceinture de l'apôtre, lui annonça qu'il serait ainsi lié par les Juifs, à Jérusalem, et livré aux Gentils. D'après une ancienne tradition, Agabus serait mort martyr à Antioche.

AGAG (1 Sam. 15:8), roi des Hamalécites épargné par Saill, lors de l'extermination de ce peuple. Amené devant Samuel, Agag faisait « le gracieux, » et se croyait hors de danger. Mais après lui avoir reproché ses cruels massacres, le prophète le fit mourir à Guilgal.

Dans une prophétie de Balaam (Nomb. 24: 7), il est fait mention d'un roi nommé Agag, dont nous ne connaissons que le nom, mais qui était probablement roi des Hamalécites. On suppose que tous les rois de cette nation s'appelaient Agag, mais le fait n'est pas certain.

AGAR (Gen. 16:1; 21:9), servante égyptienne qu'Abraham reçut probablement de Pharaon, et que Sara lui donna pour concubine dans l'espoir d'obtenir un enfant par son moyen. Agar se voyant enceinte, méprisa sa maîtresse, qui la maltraita. Comme elle s'enfuyait et se reposait au désert, près d'un puits, l'ange de l'Eternel lui apparut, l'invita à retourner auprès de sa maîtresse et à lui §tre soumise. Il lui annonça qu'elle aurait un fils du nom d'Ismaël, dont le naturel farouche serait une cause perpétuelle d'hostilité entre lui et ses voisins, et que ses descendants formeraient une grande nation. Touchée de cette communication, Agar s'écria: « Tu es le Dieu fort.de vision. » En souvenir de cet événement, ce puits fut appelé le «puits du Vivant qui me voit» De retour chez Abraham, Agar lui donna Ismaël. Environ 17 ans après, ce dernier se moqua d'Isaac, qu'on venait de sevrer, et Sara demanda à Abraham de le chasser avec sa mère, afin que l'enfant de sa servante ne partageât pas l'héritage avec son propre fils. Cette demande peina le patriarche ; mais averti qu'elle était selon la volonté de Dieu, il fournit Agar de pain et d'eau, lui remit Ismaël et la congédia. Elle erra dans le désert de Béer-Sébah, jusqu'à ce que sa provision d'eau fût épuisée. N'attendant pour elle et son fils qu'une cruelle mort, dans ce climat brûlant, elle plaça Ismaël sous un buisson, puis s'éloigna de quelques pas pour ne pas le voir mourir. Les cris de détresse de cette mère et de son fils émurent l'Eternel, qui dit à Agar: « Ne crains point, car Dieu a ouï la voix de l'enfant. Lève-toi, lève l'enfant, et prends-le par la main, car je le ferai devenir une grande nation. » Puis il lui fit voir un puits où elle étancha la soif de son fils. Elle demeura avec lui au désert de Paran, et lui choisit une Egyptienne pour femme.

St. Paul voit dans Agar un type de la loi de Sinaï: celle-ci rend esclave et prive de l'héritage éternel ceux qui veulent être sauvés, non par la foi, mais par les œuvres de la loi ; ils ont ainsi le même sort que le fils de cette servante, qui fut chassé de la maison de son père, traité comme un esclave et privé d'héritage. (Gai. 4: 22.)

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AGATE (Ex. 28 : 19; 39: 12), pierre précieuse, vitreuse, demi-transparente , et de la même substance que le silex ou pierre à fusil. On la rencontre en morceaux ronds, isolés, dans les sables et dans les champs. Il y a des agates de diverses espèces et de couleurs très variées, dont quelques-unes offrent les figures les plus singulières, telles qne des fleurs, des rivières, des nuages, des édifices et même des êtres humains. Ces charmants dessins ne sont dus qu'à l'infiltration de matières métalliques dans la substance des agates. On a trouvé le moyen de colorer diversement ces pierres. — L'agate occupait le 8e rang dans le pectoral.

AGGÉE, le 10e des petits prophètes, sur la vie duquel nous ne possédons aucun détail. Il fut suscité à Jérusalem, la seconde année du règne de Darius, vers l'an 520 av. J.-C., pour encourager les Juifs à la reconstruction du temple, abandonnée depuis environ 15 ans. Son livre renferme 4 courtes prophéties, qui furent prononcées dans l'espace de 4 mois, et les deux dernières le même jour. Dans la première (1: 2-11), Ag-gée censure l'indifférence du peuple pour la maison de l'Eternel. Sa voix fut écoutée, car la construction du temple fut reprise 23 jours après. Dans la seconde prophétie (2: 2-9), il encourage le peuple en lui annonçant que la gloire de ce temple surpasserait celle du premier, par la venue du Messie, le désiré de toutes les nations. Dans la troisième (2:10), le prophète déclare aux Juifs que c'est à cause de leurs péchés qu'ils n'ont eu que de chétives récoltes. Enfin la quatrième (2: 20) annonce la destruction des royaumes de la terre et promet à Zorobabel, type du grand Libérateur, la faveur de l'Eternel.

AGRIPPA (Act. 25 : 13), nommé Hérode-Agrippa II, fils d'Hérode, le meurtrier de Jacques (Act. 12), n'avait que 17 ans à la mort de son père, et ne fut son successeur qu'un peu plus tard, mais obtint en revanche d'autres états. Quoique d'un caractère bienveillant, il n'était pas aimé des Juifs, dont il déposait et remplaçait selon son bon plaisir les souverains sacrificateurs. Il est aussi accusé d'avoir vécu dans l'inceste avec sa sœur Bérénice. Il alla avec elle à Césarée, vers l'an 60, pour féliciter Festus de sa nomination au gouvernement de la Judée, et le gouverneur lui parla de Paul, alors prisonnier, qui en avait appelé au tribunal de l'empereur. Agrippa désirant l'entendre, se rendit avec sa sœur Bérénice, dans la salle d'audience, où l'apôtre comparut devant Félix pour sa défense. Paul exposa les circonstances de sa conversion, et produisit une grande impression sur œ prince, qu'il chercha à gagner à la foi, en s'écriant: « 0 roi Agrippa! crois-tu aux prophètes? Je sais que tu y crois.» Celui-ci répondit: « Tu me persuades presque d'être chrétien. — Je souhaiterais, devant Dieu, reprit Paul, que non-seulement toi, mais aussi tous ceux qui m'écoutent aujourd'hui devinssiez non-seulement à peu près, mais entièrement tels que je suis, hormis ces liens. » Après •ette séance, Agrippa reconnut l'innocence de Paul.

Pendant la guerre des Juifs, Agrippa combattit contre eux dans l'armée romaine. Après la ruine de Jérusalem, il se retira à Rome, où il. mourut dans un âge avancé, l'an 90 de J.-C.

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AHAVA (Esd. 8: 15, 21,31), rivière qui arrose une ville du même nom, enCaldée, et au bord de laquelle Esdras se rendant de Babylone à Jérusalem, célébra un jeûne avec ses compagnons, pour implorer la protection du Seigneur pendant leur voyage.

AHIJA (i Sam. 14 : 3), arrière petit-fils d'Héli et souverain sacrificateur pendant la première guerre de Saiil contre les Philistins. Il était fils d'Ahitub et frère d'Ahimélec.

AHIJA (l Rois 11: 29; 14:4), prophète de Silo qui partagea sa robe en 12 morceaux et en donna 10 à Jéroboam, pour lui annoncer qu'il régnerait sur 10 tribus, par suite de l'infidélité de Salomon, et que sa maison serait affermie, s'il imitait la piété de David. Quand Jéroboam, devenu roi, eut établi le culte des veaux d'or, Ahija, alors vieux et aveugle, lui dénonça, par l'intermédiaire de sa femme, qui entra chez lui déguisée, l'extermination de sa famille, la ruine de son royaume, et la mort prochaine de son fils Abija, qui était malade. Toutes ces prophéties s'accomplirent à la lettre. (1 Rois 14: 18; 15:17 ; 2 Rois 17.)

AHIKAM (2 Rois 22: 12; Jér. 26: 24), fils de Saphan, fut l'un des envoyés de Josias auprès de la prophétesse Hulda, pour consulter l'Eternel, touchant le livre de la loi retrouvé dans le temple. Il protégea aussi Jérémie contre ses persécuteurs.

AHIMAHATS (2 Sam. 15: 36; 17: 17; 18:19 ; 1 Chron. 6 : 8), fils et successeur du grand sacrificateur Tsadok, fut employé, avec Jonathan, fils d'Abiathar, à transmettre les nouvelles, pendant là révolte d'Absa-lom, de Jérusalem au camp de David. Ces deux jeunes hommes n'osant se montrer en ville, une servante leur communiqua le succès du conseil de Cusaï, puis ils partirent. Mais se voyant poursuivis par des envoyés d'Absalom, Ahimahats et son compagnon se cachèrent, à Bahurim, dans un puits, dont une femme boucha l'entrée avec une couverture sur laquelle elle mit sécher du grain pilé. Quand le danger fut passé, cette femme fit remonter les deux messagers, qui arrivèrent sains et saufs vers David, l'iustruisirent de ce qui était arrivé à Jérusalem, et l'engagèrent à franchir le Jourdain pour échapper à Absalom. Après la défaite de ce dernier, Ahimahats courut le premier l'annoncer à David, mais il évita de lui répondre catégoriquement touchant le sort d'Absalom.

AHIMÉLEC <1 Sam. 21: 1 ; 22 : 9 ; 14 : 3), souverain sacrificateur, fils d'Ahitub et frère d'Ahija, auquel il succéda, à moins que les noms d'Ahimélec et d'Ahija ne désignent la même personne, comme plusieurs l'ont pensé. Lorsque David, poursuivi par Sattl, se présenta au sacrificateur, à Nob, et lui demanda du pain et des armes, Ahimélec lui donna des pains de proposition, l'épée de Goliath, et consulta pour lui l'Eternel. Mais Doëg, témoin de ces faits, les rapporta à Saiil, qui fit venir devant lui tous les sacrificateurs de Nob et accusa Ahimélec d'avoir conspiré avec David contre lui. Le sacrificateur protesta de son innocence, déclara qu'il ne connaissait personne qui fût plus attaché au roi que son gendre, et qu'il ignorait absolument de quoi il s'agissait. Aveuglé par la vengeance, Sattl ordonna à ses archers de faire mourir Ahimélec

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et sa famille, mais ils refusèrent de verser le sang des serviteurs de l'Eternel. Alors sur un mot du roi, le méchant Doëg, qui était étranger, tua tous les sacrificateurs, au nombre de 85. Abiathar, fils d'Ahimélec, échappa seul et s'enfuit avec un éphod vers David. Dans sa fureur, Sattl fit massacrer toute la population et tout le bétail de la ville de Nob.

AHINOHAM (1 Sam. 25:43 ; 30:5,18; 1 Chron. 3:1), deuxième femme de David et mère d'Amnon, tomba entre les mains des Hamalécités qui brûlèrent Tsiklag, et fut délivrée, avec les autres captifs, par David. La femme de Saûl s'appelait aussi Ahinoham. (1 Sam. 14: 50.)

AHITHOPHEL (2 Sam. 23: 34; 11: 3; 15: 12; 16: 20; 17: 1, 23), natif de Gnilo, en Juda, grand-père de Bath-Sébah, était le plus habile conseiller de David, qu'il trahit pour suivre Absalom dans sa révolte. A la demande de ce dernier, il se rendit de Guilo à Hébron, d'où il accompagna l'usurpateur à Jérusalem. Il conseilla à Absalom d'aller vers les femmes de son père, puis de le poursuivre sans délai et de le tuer seul, afin de s'attacher le peuple. Ce dernier conseil, très favorable à Absalom, fut néanmoins rejeté, sur l'avis de Cusaï, ami secret de David. Ahithophel habitué à être écouté comme un oracle, et prévoyant la ruine d'Absalom et la sienne propre, se retira, le cœur plein d'amertume, à Guilo, mit ordre à ses affaires et se pendit. On a pensé que ce vieillard avait trahi David pour venger l'honneur de sa famille flétri par l'adultère du roi avec sa petite fille. Quoiqu'il en soit, Ahitophel fut, par sa trahison et son suicide, le précurseur de Judas.

AHITUB (1 Sam. 14: 3), fils de Phinées et petit-fils du sacrificateur Héli, auquel il succéda, son père étant mort dans la bataille contre les Philistins où l'arche fut prise. (4: 11.)— Deux autres personnages de la race sacerdotale ont porté le nom d'Ahitub. (1 Chron. 6: 8,12.)

AHJO (2 Sam. 6: 3), fils d'Abinadab, fut choisi, avec son frère Huza, pour conduire l'Arche, devant laquelle il marchait, de Kirjath-Jéharim à Jérusalem.

AHOLA et AHOLIBA (Ezéch.23),noms symboliques désignant Samarje et Jérusalem, adonnées à l'idolâtrie sous l'image de deux femmes adultères. On a pensé que ces noms, qui sont des modifications de celui d'A-holibama, l'une des femmes d'Esati, avaient été choisis pour marquer une parenté spirituelle avec Esaû plutôt qu'avec Jacob ; mais ils caractérisent aussi sans doute la situation d'Israël et de Juda. Ahola signifie sa tente ou son propre tabernacle; et Aholiba, ma tente en elle, c'est-à-dire, le tabernacle ou le sanctuaire que Dieu avait lui-même établi à Jérusalem.

AHOLIAB (Ex. 35: 34), de la tribu de Dan fut rempli de l'Esprit de Dieu, ainsi que Bétsaléel, de la tribu de Juda, pour construire le tabernacle et faire tous ses ustensiles.

AIGLE (Deut. 32:11), oiseau de proie bien connu, souvent mentionné dans l'Ecriture, et qui se trouve en Europe, en Afrique, et surtout en Asie. Il y a plusieurs espèces d'aigles, mais celui qui répond le mieux à la description de la Bible, est le grand aigle, ou aigle royal. Il a jusqu'à

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un mètre (31/, pieds) du bout du bec à l'extrémité des pieds, mesure de 2-3 mètres d'envergure (10-15 pieds) et pèse de 7-9 kilogrammes (15 à 18 livres). Son bec fort et recourbé, ses ongles longs et crochus sont des armes redoutables. Il a l'œil jaune, la vue perçante, le corps robuste, les jambes et les ailes très fortes, l'attitude fière et le vol hardi, majestueux et rapide. Il construit son aire ou son nid de branches entrelacées, et plat comme un plancher, dans des rochers presque inaccessibles, d'où il contemple sa proie avant de fondre sur elle. Il enlève des lièvres, des agneaux et des chevreaux et en nourrit ses petits, mais ne s'abat jamais sur des corps morts. H vit jusqu'à 100 ans et au delà. Il a une grande tendresse pour ses petits, qu'il porte sur ses ailes lorsqu'ils sont fatigués. Pour leur apprendre à voler, il défait son nid, les force ainsi à s'abandonner, puis s'élance comme un trait au-dessous d'eux et les reçoit sur ses ailes. C'est ainsi qtfU émeut sa nichée. (Dent. 32: 11.)

Le mot hébreu rendu dans nos versions par aigle, désigne aussi le laemmergayer ou vautour des agneaux, qui emporte des chevreuils, des moutons et même des enfants, ainsi qu'une autre espèce de vautour qui se nourrit surtout de corps morts et contribue ainsi à la salubrité de l'air.

Plusieurs pensent que ces mots : « Ta jeunesse est renouvelée comme celle de l'aigle» (Ps. 103: 5), font allusion à une opinion populaire, plutôt qu'à un fait réel; tandis que d'autres expliquent ce passage ainsi qu'Esa. 40: 31, par la mue annuelle, ou par un renouvellement de plumage, qui aurait lieu de temps en temps, et rendrait à cet oiseau un air de jeunesse. C'est un point indécis. «Où sera le corps mort, là s'assembleront les aigles!» (Math. 24:28; Luc 17:37.) Ces paroles font allusion aux armées romaines qui portaient un aigle à leurs étendards et qui devaient fondre sur le peuple juif, comme les aigles sur des cadavres. (Job 39: 33.) L'aigle est l'un des quatre êtres vivants, ou animaux, comme disent nos versions, qui se tiennent devant le trône de Dieu et semblent symboliser soit les forces de la nature, soit les créatures intelligentes prosternées devant le Seigneur. (Ezéch.l : 10; Apoc. 4:7.)DansEzéch.l7:3, Nébucadnétsar transportant le roi de Juda à Babylone, est désigné sous l'image d'un grand aigle qui enlève la cime d'un cèdre du Liban pour le transplanter ailleurs. D'après la loi, l'aigle était impur. (Lév. 11:13.)

AIRAIN (Gen. 4: 22). L'airain proprement dit est un alliage de cuivre et d'étain. Il est admis aujourd'hui que l'airain de l'Ecriture était le cuivre mélangé de quelque autre minéral. Le mot airain peut donc être conservé, pourvu qu'on ne l'entende pas dans le sens précis qu'il a dans la science moderne. Le cuivre, connu de toute antiquité, est un métal très dur, sonore, ductile, malléable, et très difficile à fondre ; il pèse presque neuf fois autant que l'eau. La rouille de ce métal ou le vert-de-gris, est un poison dangereux. Tubal-Caïn fut l'inventeur des instruments de cuivre, dont on fabriqua plus tard des vases de toute espèce, des armes, des chaînes, des instruments de musique, des miroirs, des idoles, etc. Outre l'or et l'argent, le cuivre, ou l'airain, fut le seul métal employé pour le tabernacle et pour le temple. (Ex. 38:24-31; 1 Rois 7:23; 2 Sam. 22: 35; 1 Sam. 17: 5, 38; Jug. 16: 21; Dan. 5: 4, 23; 1 Cor. 13: 1,12.)

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AJALON (Jos. 10:12; 21: 24), ville cananéenne assignée aux lévites, dans la tribu de Dan. C'était probablement près de cette ville que se trouvait la vallée d'Ajalon, où Josué commanda au soleil de s'arrêter. Il y avait d'autres villes de ce nom en Juda (2 Chron. 28:18), en Zabulon (Jug. 12: 12), et peut-être en Benjamin. (2 Chron. 11: 10.)

AJÉLETH-HASÇA CHAR (Ps.22: 1), mot hébreu signifiant la biche de l'aurore. Plusieurs théologiens pensent que ce titre du Ps. 22 désigne le psalmiste lui-même, qui se comparerait à une biche poursuivie par des chasseurs. 4

AKIS (1 Sam. 21:10; 27 : 2; 28:1 ; 2» : 2), roi de Gath, nommé Abi-mélec dans Ps. 34:1, chassa David qui contrefaisait l'insensé devant lui, mais le reçut plus tard et lui donna la ville de Tsiklag. Il voulait l'admettre à combattre avec lui contre Saûl ; mais il fut contraint par ses principaux officiers de le renvoyer. Akis battit les Israélites à Guilboah, où Satil et ses fils furent tués. Il y eut un autre roi de Gatb, nommé Akis, auprès duquel Simhi alla rechercher ses deux serviteurs fugitifs, sous Salomon. (1 Rois 2:39.)

ALBATRE (Marc 14:3), pierre un peu moins dure que le marbre, néanmoins susceptible d'un beau poli, et transparente, surtout quand elle est blanche ; car il y en a de plusieurs couleurs. Ce mot est dérivé d'Alabastrom, nom d'un lieu en Egypte où se trouvait cette pierre. Les Egyptiens en fabriquaient des vases de toute espèce, et les droguistes les préféraient à ceux de toute autre matière pour y conserver les médicaments et les parfums. L'expression elle rompit le vase, ne doit pas s'entendre comme si la pieuse femme eût brisé le vase même; elle dut seulement rompre la cire pour en ôter le bouchon. C'est ainsi que les Anglais disent, briser une bouteille, pour exprimer l'action de la déboucher.

ALEXANDRE. Le Nouveau Testament mentionne quatre personnages de ce nom, sur lesquels nous n'avons presque aucun détail. 1° Le fils de Simon, de Cyrène. (Marc 15:21.) 2° L'un des membres du conseil devant lequel Pierre et Jean furent cités. (Act. 4 ; 6.) 3° Un Juif d'Ephèse qui, poussé par ses compatriotes, voulut les justifier devant les ouvriers qui criaient au théâtre. (Act. 19:33.) 4° Un ouvrier en cuivre qui embrassa l'Evangile, mais fit naufrage quant à la foi, et que Paul livra à Satan. Loin de profiter de ce châtiment, il se montra un ardent persécuteur de l'apôtre prisonnier à Rome. (1 Tim. 1:20; 2 Tim. 4 :14.) Il est en effet probable, sinon certain, que ces deux passages désignent le même homme.

ALEXANDRIE (Act. 18:24; 27:6), ville d'Egypte, située sur une langue de terre, entre la Méditerranée et le lac Maréotis. Fondée par Alexandre le Grand, en 332 av. Jésus-Christ, sur un plan régulier, cette cité, qui avait six lieues de circuit, devint bientôt la première villçjlu monde après Rome. Elle était partagée en deux quartiers, celui des palais et celui du peuple, et traversée par une rue large de 35 mètres (115 pieds). On y voyait de magnifiques édifices, entre autres le temple du dieu Sérapis tout en marbre, et le Musée, sorte d'académie où les savants étaient entretenus aux frais de l'état. Elle avait un phare situé

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dans nne petite île unie à la ville par un môle long de 1200 mètres (4000 pieds). Elle possédait une bibliothèque de 700000 volumes, où se trouvait l'Ancien Testament, qui avait été traduit en grec, à la demande de Pto-lémée-Philadelphe, par des prêtres juifs, de 280-222 avant Jésus-Christ. Dans sa plus grande prospérité, cette ville avait une population de près d'un million d'âmes, dont au moins 100000 Juifs. Elle fut la capitale de l'Egypte sous les Ptolémées, de 306-31 avant notre ère, année où ce royaume devint province romaine. Du temps de Jésus-Christ, Alexandrie était le centre du commerce, et le'foyer d'un grand mouvement scientifique et philosophique. Le christianisme y fut introduit dès le premier siècle, et d'après la tradition, Pierre et Marc y annoncèrent l'Evangile. L'Ecriture y fut exposée dans une école savante où enseignèrent Clément ( f 220) et Origène ( f 254). Arius, qui niait la divinité de Jésus-Christ, et Athanase qui la soutint vigoureusement, étaient de cette ville. Elle fut conquise en 641, par les Arabes, qui brûlèrent sa bibliothèque. La ville actuelle n'offre plus que les ruines de son ancienne splendeur, avec une population d'environ 40000 âmes selon les uns, et de 15000 seulement selon d'autres.

ALEXANDRINS (Act. 6:9), Juifs d'Alexandrie dont quelques-uns s'opposèrent à Etienne, et qui avaient, soit pour eux seuls, soit en commun avec les affranchis, les Cyréniens et d'autres, une synagogue à Jérusalem.

ALGUMMIM ou ALMUGGHIM (2 Chron. 2: 8; 9: 10,11 ; 1 Rois 10 : 11,12), espèce de bois apporté d'Ophir à Jérusalem, et dont Salomon fit des chemins ou des escaliers conduisant au temple et à la maison royale, ainsi que des instruments de musique. Nos versions ont conservé le mot hébreu, vu l'incertitude qui règne sur la nature de ce bois, que Luther a pris pour de l'ébène. « Ce bois, dit au contraire Josèphe, était plus grand et plus fin qu'aucun autre bois connu jusqu'alors; il avait l'apparence de bois de figuier, mais il était encore plus blanc et plus éclatant.» On n'en avait jamais vu au pays d'Israël avant l'arrivée de la flotte de Hi-ram et de Salomon. Et si ce dernier demanda au roi de Tyr de lui en procurer pour le temple, c'était sans doute parce qu'il croyait à tort que ce bois croissait au Libau. En effet, le cèdre et le sapin ou plutôt le cyprès, furent seuls fournis par Hiram à Salomon. (1 Rois 9:11.)

ALLIANCE (Gen. 9: 9), convention ou traité par lequel deux personnes ou deux peuples s'unissent solennellement pour un but déterminé et sous certaines conditions. C'est ainsi qu'Abraham fit successivement alliance avec Mamré et Abimélec (Gen. 14:13), Jacob avec Laban (31:44), David avec Jonathan. (1 Sam. 18: 3.) Les Israélites traitèrent alliance avec les Gabaonites (Jos. 9: 15), ce qu'ils ne devaient faire avec aucun peuple cananéen. (Ex. 23:32.) Pour conclure une alliance, diverses cérémonies étaient en usage chez les Hébreux : ainsi le serment, un échange de présents, l'érection d'un monument, un repas en commun. (Gen. 21 : 27; 26 : 28, 30 ; 31: 44, 45; 1 Sam. 18: 4.) Mais la cérémonie la plus solennelle était l'immolation de victimes que l'on partageait, et entre les deux moitiés desquelles passaieut les personnes qui s'alliaient. Celles-ci

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s'engageaient sans doute, par cet acte symbolique, à observer l'alliance contractée, sous peine d'un traitement pareil à celui des animaux ainsi partagés. (Gen, 15: 10; Jér. 34: 18,19.)

L'alliance de Dieu avec les hommes est un acte de condescendance, une promesse, un engagement du Créateur en faveur de ses créatures pécheresses, qui sont appelées à y répondre par l'obéissance à sa volonté. (Gen. 17: 1, 2,14; Ex. 34:10.) Dieu a fait des alliances particulières avec divers personnages, tels que Noé, Abraham, Aaron, David (Gen. 6:18 ; 17: 2 ; Nomb. 18:19 ; Ps. 89: 4) ; tandis qu'Ezéchias, Josias et d'autres, ont traité alliance avec l'Eternel, c'est-à-dire, se sont solennellement engagés à observer sa loi. (2 Chron. 29: 10 ; 34: 31.) Le mot alliance présente une grande variété de sens : il désigne parfois la loi de Dieu, un précepte particulier, la stabilité de l'ordre de la nature. (Deut. 9:9; Jér. 34: 13, 14; 33 : 20.)

Il importe surtout de remarquer les points suivants :

1* Dieu a établi une alliance éternelle de grâce en faveur de l'humanité ; cette alliance, dont la fin est le salut éternel des pécheurs, et dont la réalisation n'a lieu que par Christ, fut confiée à Abraham et à sa postérité. (Gen. 17: 1,8; 22:17,18; Gai. 3: 7, 17; 4:21-30; Rom.4: 9-26.)

2° Pour préparer la réalisation de cette alliance, Dieu a constitué les descendants d'Abraham en un peuple à part, en traitant avec lui une alliance particulière au pied du Sinaï. Cette alliance survenue 430 ans après Ja première, renfermait d'abord la loi morale, qui condamnait le pêcheur et guidait le véritable Israélite ; puis les ordonnances lévitiques, qui montraient comme à travers un voile, le moyen d'obtenir le pardon. La loi et les sacrifices servaient de pédagogue pour diriger les Israélites vers la promesse de l'alliance de grâce, au bénéfice de laquelle étaient déjà tous les vrais croyants. Cette économie établie par le ministère de Moïse, est appelée l'ancienne alliance.(Ex. 24: 7; Deut. 9:9; Jér. 31: 32 ; Héb. 8; 9: 1-10; Gai. 3 : 17.)

3° L'économie préparatoire ayant atteint son but, Dieu a envoyé son fils Jésus-Christ pour accomplir les figures de l'ancienne alliance et réaliser la promesse de l'alliance de grâce traitée avec Abraham. La réalité remplaçant les figures, celles-ci sont abandonnées, et le peuple de Dieu devenu majeur, arrive à la liberté! Le nouveau régime fondé sur ces principes et introduit par Jésus-Christ et ses apôtres, est appelé la nouvelle alliance. (Jean 1:17; Gai.4:1-5; 1 Cor. 11:25; Hébr.9:1-12; Col. 2:16, 17.)

4° Les fidèles de l'ancienne économie soupiraient après la venue du Sauveur promis dans l'alliance de grâce, et ils ont été sauvés par la foi à cette promesse. Mais les âmes qui, depuis l'accomplissement de la promesse par Jésus-Christ, cherchent leur salut dans l'observation de la loi morale ou de la loi cérémonielle, encourent cette sentence: «Maudit est quiconque ne persévère pas dans toutes les œuvres qui sont écrites au livre de la loi pour les faire ; » elles essaient une œuvre impossible ou s'assujettissent à des cérémonies vaines et charnelles, et sont déchues de la grâce. (Luc 10: 24; Jean 8: 56; 1 Pier. 1: 10, 11; Héb. 8: 10; 2 Cor. 3: 7; Gai. 3:10; 5: 4.)

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ALLON-BACUTH (Gen. 35:8), ou chêne des pleurs, sous lequel fut enterrée Débora, nourrice de Rébecca.

ALMUGGHIM, voyez ALGUMMIM.

ALOÈS (Nomb. 24:6), végétal dont on connaît un grand nombre d'espèces. L'aloès mentionné dans l'Ecriture paraît être un arbre des Indes, haut d'environ 3 mètres (8 à 10 pieds), couronné d'une touffe de feuilles épaisses et longues de 31/* mètres (14 pieds), et dont les fleurs répandent un parfum délicieux. La couche intérieure de son bois a une forte odeur aromatique et sert à parfumer les chambres et les vêtements. Ba-laam compare le peuple d'Israël à des aloès. Les vêtements du roi, type de Jésus-Christ (Ps. 45: 9), sont parfumés d'aloès. L'épouse, dans Cant. 4:14, est comparée à un jardin où croît l'aloès. Enfin Nicodèmeapporta une mixtion de 100 livres romaines (33 kilogrammes ou 66 livres) de myrrhe et d'aloès pour embaumer le corps de Jésus. (Jean 19: 39.)

ALPHA (Apoc. 1: 8; 21: 6; 22: 13), nom de la première lettre de l'alphabet grec, dont oméga est la dernière. «Je suis l'Alpha et l'Oméga,» est une expression énergique pour désigner l'éternité et la perfection de Jésus-Christ.

ALPHÉE (Math. 10: 3; Act. 1: 13 ; Marc2:14; Math. 9:9). Lesévan-gélistes mentionnent deux personnes de ce nom, dont la vie nous est inconnue, savoir le père des apôtres Jacques et Jude, et celui de Lévi ou Matthieu.

ALTASCHETH, mot hébreu placé en tête des psaumes 57,58, 59, 75, et signifiant ne détruis pas. On n'est pas d'accord sur la portée de cette expression.

AMANA (Cant. 4:8), nom d'une sommité d'une montagne, probablement du Liban.

AMANDIER (Gen. 43: 11), arbre à fleurs blanches tirant sur le rose, dont les feuilles sont longues, étroites et dentelées. L'amande, enfermée dans une double enveloppe dure, est un des meilleurs fruits de la Terre-Sainte. L'amandier y fleurit en janvier, et donne son truit en avril. Le bois de cet arbre est très dur. Dans Gen. 30 : 37, le mot hébreu rendu dans nos versions par coudrier, doit l'être par amandier. L'Ecclésiaste (12: 7) compare la tête blanche d'un vieillard à un amandier fleuri. Dans Jérémie 1: 11, le mot hébreu traduit par amandier signifie vigilant, prompt, et forme un jeu de mot qu'on ne peut rendre que par une périphrase. A la question: «Que vois-tu?» Jérémie répond : « Je vois une branche d'amandier, ou, je vois quelque chose de prompt,» qui se hâte, ce qui explique la réponse de l'Eternel: «Tu as bien vu; car je me hâte d'exécuter ma parole. » (1:12.)

AMATSIA ou AMASIAS (2 Rois, 14: 1 ; 2 Chron. 25: 1), fils et successeur de Joas, roi de Juda, monta sur le trône à 25 ans, 838 av. J.-C., et régna 29 ans. A l'exemple de Joas, il craignit l'Eternel au commencement de son règne, et finit par l'abandonner. Il fit d'abord mourir les meurtriers de son père, mais épargna leurs enfants. 11 organisa ensuite une armée de 300000 hommes, et en prit en outre à sa solde 100000 d'Israël,

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pour faire la guerre aux Iduméens, autrefois tributaires de Juda. Mais sur l'invitation d'un prophète, dont le nom est inconnu, Amatsia licencia l'armée israélite, qui s'en vengea par des déprédations et des massacres dans son royaume. Il n'en fut pas moins victorieux des Iduméens : il en tua lOOOOdans la vallée du Sel et en fit 10000 prisonniers, qui furent cruellement précipités, par ses troupes, du sommet d'un rocher. Après avoir pris la ville de Sélah, il la nomma Jokthéel, mot dont le sens est incertain; quelques-uns pensent qu'il signifie: «soumise par Dieu. (2Rois 14: 7.)

Loin d'exciter la reconnaissance d'Amatsia envers l'Eternel, cette victoire l'enorgueillit. Comme il avait apporté à Jérusalem les dieux des vaincus, il se mit à les adorer. Repris par un prophète, le roi le menace de la mort. « Je sais très bien, lui répond l'envoyé de l'Eternel, que Dieu a délibéré de te détruire, parce que tu as fait cela et que tu n'as pas obéi à mon conseil. » (2 Chron. 25:16.) Cette prophétie ne tarda pas à s'accomplir. Amatsia ayant, par vanité, provoqué Joas, roi d'Israël, à la guerre, fut battu à Beth-Sémès (Juda), fait prisonnier et conduit à Jérusalem, où son vainqueur entra après avoir pratiqué une brèche de 400 coudées à la muraille de cette ville. Joas emmena des otages à Sa-marie et y emporta tout l'or et l'argent qu'il trouva dans le palais royal et dans le temple, ainsi que les vases sacrés.

Ces paroles d'Amatsia à Joas: « Viens, et que nous nous voyons l'un l'autre, » n'avaient peut-être pour but que de provoquer des relations pacifiques entre eux; c'est du moins ce que semble indiquer la réponse du roi d'Israël: «L'épine qui est au Liban a envoyé dire au cèdre: Donne ta fille pour f$mme à mon fils.» (25: 17,18.) Puis Amatsia blessé du mépris de Joas, lui aurait adressé un défi qui amena une rencontre différente de celle qu'il avait d'abord désirée. Pour échapper à une conspiration, ce roi plein d'orgueil dut s'enfuir à Lakis, mais il y fut poursuivi et assassiné à l'âge de 54 ans. On l'apporta de là à Jérusalem, où il fut enseveli avec ses pères.

AMATSIA ou AMAS1AS (Amos 7:10-17), sacrificateur du veau d'or, àBéthel, vers l'an 784 av. J.-C., dénonça Amos comme un conspirateur, à Jéroboam II, parce que ce prophète avait prédit la ruine du royaume d'Israël et de son roi. Il invita Amos à cesser de prophétiser à Béthel, et à se retirer en Juda, d'où il était venu. « Ta femme, lui répondit le prophète, se prostituera par la ville, et tes fils et tes tilles tomberont par l'épée. »

AMBASSADEUR (2 Chron. 32:31 ; 2 Cor. 5:18-20), aujourd'hui représentant d'un gouvernement auprès d'un autre. Autrefois les ambassadeurs étaient des messagers de princes ou de magistrats, chargés d'une mission spéciale. Les ministres de l'Evangile sont ambassadeurs de Christ ; leur message est de presser les hommes de se réconcilier avec Dieu par lui.

AMEN (Deut. 27 :15), mot hébreu qui signifie vrai, fidèle, ferme. Les Israélites le prononçaient pour exprimer leur adhésion ou leur vœu après l'énoncé des malédictions ou des promesses de l'Eternel. (Nomb.

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5:22; Jér. 28:6.) Jésus-Christ remploie pour affirmer solennellement la vérité de ce qu'il va dire. Dans ce cas nos versions l'ont rendu avec raison par « en vérité. » (Jean 5:24.) Dans l'église primitive, l'assemblée entière répétait « l'amen » qui terminait la prière. (1 Cor. 14:16.) « Les promesses de Dieu sont amen en lui,» c'est-à-dire, fermes et certaines en Christ. (2 Cor. 1: 20.) Enfin le Sauveur est appelé « l'Amen » ou le véritable. (Apoc. 3:14.)

AMÉTHYSTE (Ex. 28:19; Apoc. 21:20), pierre précieuse d'une grande beauté, de couleur violette ou violette pourprée. Elle occupait le neuvième rang dans le pectoral, et forme le douzième fondement de la nouvelle Jérusalem.

AMNON (1 Chron. 3:1 ; 2 Sam. 13 : l),fils aîné de David et d'Ahinoham, conçut pour Tamar, sa sœur de père, une coupable passion qui le rendit malade. Sur le conseil perfide de son cousin Jonadab, il se mit au lit, se fit préparer et apporter un mets par sa sœur, qu'il saisit et déshonora. Mais éprouvant tout à coup une violente aversion pour sa victime, il la chassa brutalement d'auprès de lui. Au bout de deux ans, Amnon reçut le châtiment de son crime: il fut assassiné au milieu d'un banquet, par son frère Absalom, qui n'avait attendu qu'une occasion favorable de venger sa sœur outragée.

AMON (2 Rois 21:18; 2 Chron. 33 :20), fils et successeur de Manassé, roi de Juda, imita l'impiété et l'idolâtrie de son père, mais non sa re-pentance. Il fut assassiné par ses serviteurs, après un règne de deux ans, et enseveli dans son jardin, auprès de Manassé. — Le capitaine chargé par Achab d'emprisonner Michée, s'appelait aussi Amon.

AMORRHÉENS (Gen.10:16) descendants de Canaan, fils deCam, l'une des peuplades les plus nombreuses et les plus puissantes du pays de Canaan, et de taille gigantesque. (Amos 2:9.) Leur nom désigne quelquefois toute la population cananéenne. (Gen. 15:16.) Il paraît qu'ils se subdivisaient en plusieurs peuplades particulières, telles que les Héviens, les Réphaïms, etc. (Jos. 9: 7; 2 Sam. 21: 2; Dent. 3 : 8-11.) Du temps d'Abraham, qui s'allia avec plusieurs d'entre eux, les Amorrhéens étaient établis au sud du pays de Canaan. (Gen. 14:13.) Plus tard ils s'étendirent à l'est du Jourdain, d'où ils chassèrent les Moabites. (Nomb. 21 : 26.) Ils battirent à Horma les Israélites, qui les avaient attaqués contre l'ordre de Moïse. (Nomb. 14:45; Deut. 1:44.) Les deux rois amorrhéens Sihon et Hog, ayant refusé à Moïse le passage à travers leurs états, furent exterminés avec leurs peuples, et leur pays fut partagé entre les tribus de Ruben, de Gad et de Manassé. Les cinq rois du sud de Canaan ligués contre les Israélites, furent défaits dans la vallée d'Ajalon, puis mis à mort à Makkéda par Josué. (Jos. 10.) Sattl viola le serment fait par les enfants d'Israël aux Gabaonites, qui étaient amorrhéens, et provoqua ainsi la colère de Dieu : sept de ses fils et petits-fils furent crucifiés en expiation de ce crime. (2 Sam. 21:1-9.) Dans Ezéchiel 16:3, Jérusalem est symboliquement désignée comme fille d'un Amorrhéen, pour lui rappeler que la grâce de Dieu seule l'avait distinguée de ce peuple idolâtre.

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AMOS (Amos 1:1; 7:10), d'abord berger à Tékoah,en Juda, fat appelé par l'Eternel à prophétiser, comme il cueillait des figues sauvages en gardant son troupeau. Dieu l'envoya à Béthel, où était un veau d'or, sous . le règne prospère de Jéroboam II, roi d'Israël, vers l'an 790 av. J.-C. Amos fut dénoncé à ce prince comme conspirateur, à cause de ses prophéties menaçantes, par Amatsia, sacrificateur de Béthel, qui l'invita à quitter cette ville. Mais loin de céder, il confirma ses prophéties contre Israël, et annonça à ce prêtre idolâtre de terribles épreuves domestiques.

Le livre d'Amos renferme d'abord une série de courtes prophéties contre Damas, Tyr, les Philistins, les Edomites, les Hammonites, les Moabites et le royaume de Juda. Le prophète censure ensuite, avec détail, les péchés des Israélites, et spécialement leur dureté envers les pauvres, leur luxe, leur oubli de l'Eternel, auquel il les invite à retourner. 11 prédit enfin la ruine du royaume d'Israël, la captivité de ses habitants et leur retour dans leur patrie après le relèvement du tabernacle de David. (Act. 15:15; Amos 9:11.)

AMPHIPOLIS (Act. 17:1, aujourd'hui Emboli), ville de la Macédoine, fondée par Oimon, célèbre général athénien (f 449 av. J.-C.) et entourée par deux bras du fleuve Strymon. Paul et Silas y passèrent en se rendant de Philippes à Thessalonique.

AMRAPHEL (Gen. 14:1), roi de Sinhar, et allié de Kédor-Lahomer, dans la guerre contre les villes de la plaine.

ANANIAS (Act. 5:1), membre de l'église de Jérusalem qui, avec Saphira, sa femme, vendit une propriété, en apporta une partie du prix aux apôtres, et feignit de le donner tout entier pour l'entretien des fidèles dans le besoin. Repris sévèrement par Pierre, de sa tromperie et de son mensonge, il tomba mort sur-le-champ, et tut emporté et enterré par de jeunes disciples. Trois heures après, Saphira survenant sans connaître cet événement, renouvela le mensonge de son mari. « Pourquoi vous êtes-vous accordés ensemble, lui dit Pierre, pour tenter l'Esprit du Seigneur? Voilà ceux qui ont enseveli ton mari sont à la porte, et ils t'emporteront. » A ces mots, elle tomba morte et fut enterrée auprès d'Ananias. Ce châtiment produisit une salutaire crainte sur toute l'Eglise.

ANANIAS (Act. 9: 10; 22 : 12), chrétien de Damas, honoré des Juifs de cette ville. Il fut chargé par le Seigneur de visiter Paul, de lui imposer les mains, afin qu'il recouvrât la vue et reçût le Saint-Esprit comme aussi de lui annoncer sa vocation à l'apostolat et de le baptiser. Sachant que Saul s'était mis en route pour persécuter les fidèles, Ana-nias fut fort surpris de l'ordre du Seigneur, qu'il exécuta néanmoins fidèlement.

ANANIAS (Act. 23: 1 ; 24: 1), fut nommé souverain sacrificateur vers l'an 48 de J.-C., puis conduit lié à Rome, à cause de sa conduite pendant des troubles survenus dans la Judée; relâché par l'empereur Claude, il revint à Jérusalem. Il y remplissait les fonctions de souverain sacrificateur quand Paul comparut, vers l'an 58, devant le sanhédrin et se justifia, après avoir été arraché des mains des Juifs qui voulaient le tuer.

ANC

Sur la déclaration de l'apôtre de « s'être conduit en toute bonne conscience, » Ananias le fit souffleter. « Dieu te frappera, paroi blanchie, » lui dit Paul, « puisque étant assis pour me juger selon la loi, tu commandes , en violant la loi, qu'on me frappe. » Accusé d'avoir injurié le souverain sacrificateur, l'apôtre répondit : « Je ne savais pas qu'il fût souverain sacrificateur, » paroles qui ont fort embarrassé les commentateurs. Selon les uns, il voulut reprendre ironiquement Ananias, dont la conduite violente n'était pas celle d'un ministre de Dieu. Selon les autres , il ignorait réellement qu'Ananias fût souverain sacrificateur, à cause des interruptions ou des changements fréquents survenus dans cette charge à cette époque. Cet ennemi acharné de Paul se rendit, avec Tertulle, à Césarée pour l'accuser. Il fut plus tard assassiné.

ANATHÈME (1 Cor. 16: 22), mot grec désignant une chose consacrée aux dieux, mais qui, dans le Nouveau Testament, signifie « une chose vouée à la destruction. C'était une formule d'excommunication chez les Juifs.

Anathème maranatha. Selon les uns, c'est une exclamation syriaque signifiant : « Qu'il soit maudit celui que le Seigneur maudit, » et usitée chez les Juifs dans la grande excommunication. Selon d'autres, maranatha signifie « le Seigneur vient. »

ANATHOTH ( Jos. 21 : 18), ville de Benjamin assignée aux lévites. Voyez Hanathoth.

ANCIENS (Ex. 3 : 16), mot d'une signification très étendue et désignant tantôt les vieillards (Ps. 119:100), tantôt les hommes des anciens temps (Héb. 11:2), tantôt des fonctionnaires civils ou religieux. Avant la sortie d'Egypte, les Israélites étaient représentés par un corps d'an* ciens probablement composé des chefs de famille ou d'un certain nombre d'entre eux. (Ex. 3 :16 ; 4 : 29.) Cette institution existait aussi chez les Egyptiens, les Madianites, les Moabites et les Gabaonites. (Gen. 50 : 7; Nomb. 22 : 4,7 ; Jos. 9 : 11.) Soixante-dix anciens furent choisis pour monter avec Moïse, Aaron, Nadab et Abihu, sur le Sinaï, et y voir le « Dieu d'Israël. » (Ex. 24:9,10.) Moïse s'étant plaint, au désert, d'être seul chargé de la conduite du peuple, l'Eternel lui ordonna de choisir, d'entre les anciens, pour le soulager, 70 hommes, qui reçurent l'Esprit de Dieu, et prophétisèrent momentanément. (Nomb. 11:16, 25.) L'organisation des anciens, qui nous est imparfaitement connue, dut subir diverses modifications dans le pays de Canaan. Chaque ville avait ses anciens, qui en étaient les magistrats. (Deut. 19: 12; 21: 2-6; Jos. 20 : 4 ; Ruth 4:2.) Du temps d'Héli et de Samuel, « les anciens d'Israël » étaient, paraît-il, l'autorité suprême de la nation et se réunissaient dans les occasions importantes. (1 Sam. 4: 3; 8: 4 ; 2 Sam. 3: 17; 5: 3.) Plus tard, ils donnaient au besoin leur avis au roi. (1 Rois 20: 7, 8.) Les anciens de « Juda et de Jérusalem » concoururent avec Josias au rétablissement du culte de l'Etemel. (2 Chron. 34 : 29.) Les prophètes Elisée, Jérémie, Ezéchiel, cherchèrent à s'associer les anciens dans leur ministère. (2 Rois 6: 32 ; Jér. 19: 1; 26: 17; Ezéch. 8:1; 14: 1.) Nous trouvons les anciens au nombre des ennemis acharnés de Jésus-Christ et de ses disciples. (Math. 27: 1 ; Act. 4: 5; 24: 1.)

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ANE

Les apôtres établirent à la tête de chaque église un corps d'anciens, qui sont aussi appelés pasteurs et évéques, ou surveillants. (Act. 14 : 23 ; TUe 1: 5; 1 Tim. 4 :14; Eph. 4 :11; Act. 20 : 28.) Dans Philip. 1 : 1, Paul ne s'adresse qu'aux évéques et aux diacres ; dans Eph. 4: 11, il mentionne les diverses charges établies dans l'Eglise, sans nommer les anciens ; dans 1 Tim. 3, où il indique les qualités requises des évéques et des diacres, les anciens ne sont pas non plus mentionnés. Ces remarques montrent clairement que les mots « anciens, évéques, pasteurs, » désignent tes mêmes personnes. C'est à tort qu'on a conclu de 1 Tim. 5. 17, qu'il y avait deux catégories d'anciens. Les mots : « surtout ceux qui se donnent de la peine dans la parole et dans l'enseignement, » se rapportent non à la nature des fonctions, mais à la manière de les. remplir. L'ancien ou évêque doit être capable d'enseigner, d'exhorter, de convaincre les contredisants, de paître le troupeau, de gouveraer l'Eglise de Dieu. (1 Tim. 3 : 2,5 ; Tite 1 : 9 ; 1 Pier. 5 : 2.)

Les 24 anciens entourant le trône de Dieu avec des vêtements blancs et des couronnes d'or, sont les représentants de tous les rachetés. (Apoc. 4:4.) Le nombre 24 peut être emprunté à l'ancienne sacrificature divisée ep 24 classes, ou faire allusion aux chefs des 12 tribus d'Israël et aux douze apôtres. (Apoc. 21:12-14; Math. 19:28.) — L'Ancien des jours est l'Eternel. (Dan. 7:9.)

ANCRÉ (Act. 27: 29), instrument de fer à crocs, que l'on jette au fond de la mer pour empêcher le navire d'être emporté au gré du vent. L'espérance chrétienne est l'ancre de notre âme. (Hébr. 6: 19.)

ANDRÉ (Jean 1: 35-40, 44), de Bethsaïda, fils de Jonas et frère de Pierre, fut d'abord disciple de Jean-Baptiste, qui lui montra Jésus comme VAgneau de Dieu. André, avec un autre disciple de Jean, demanda au Sauveur où il demeurait, et l'accompagna chez lui, puis lui amena Pierre. Après une pêche miraculeuse, il quitta ses filets pour suivre Jésus. (Luc 5: 2 ; Math. 4:. 18.) Plus tard il lui communiqua le désir de quelques Grecs de le voir. (Jean 12: 20-22.) Il l'interrogea, avec d'autres, sur le mont des Oliviers, touchant la destruction du temple. (Marc 13:3.) Il est nommé «une seule fois dans le Nouveau Testament depuis la résurrection de Jésus-Christ. (Act. 1: 13.) D'après la tradition, l'apôtre André prêcha l'Evangile en Scythie et en Grèce, où il souffrit le martyre.

ANE (Gen. 22: 3), animal domestique moins grand, moins élégant et moins docile que le cheval, mais néanmoins très utile à l'homme par sa force, sa patience au travail et son extrême sobriété. Il est ferme sur ses jambes, descend d'étroits sentiers, aux bords mêmes des précipices. La finesse de son ouïe est favorisée par ses longues oreilles. Le lait d'ânesse est léger, facile à digérer, et convient dans plusieurs maladies. L'âne vit de vingt-cinq à trente ans. On fait de sa peau des tambours, des souliers, du parchemin et une espèce de cuir appelé chagrin. Il est originaire des pays chauds, où il est plus grand, plus beau et plus vif que dans nos contrées, et rivalise presque avec le cheval. On en trouve d'entièrement blancs, et ce sont les plus recherchés.

Les ânes formaient une partie de la richesse des patriarches, qui en

DICTION. BIBLIQUE. 3

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ANG

possédaient des troupeaux. (Gen. 12: 16 ; 24: 35; 30 : 43; 36 : 24; Job 1 : 3.) Les Israélites s'en servaient pour porter les fardeaux, labourer et tourner la meule à broyer le grain. (Gen. 42 : 26; Ësaïe 30: 24; Math. 18: 6.) La loi défendait, sans doute par humanité, d'atteler un âne avec un bœuf pour labourer. (Deut. 22:10.) Avant Salomon, qui introduisit les chevaux au pays d'Israël, l'âne était la monture ordinaire. On préférait les ânesses pour la selle. (2 Rois 4: 24; Nomb. 22:21.) Dieu se servit de l'ânesse de Balaam pour réprimer la folie de ce prophète. (Nomb. 22 : 28 ; 2 Pier. 2:16.) Il fallait que la famine fût affreuse à Samarie, pour que la tête d'un âne, animal impur, s'y vendît 80 pièces ou sicles d'argent, soit environ 232 fr. (2 Rois 6: 25.)

L'âne sauvage (Job 39:8-11), plus fort, plusélégant et plus léger que l'âne domestique, erre dans les déserts et ne se laisse pas approcher, tant il aime la liberté. Sa course est aussi rapide que celle du cheval. Jérémie compare à cet animal le peuple d'Israël indocile. (Jér.2: 24.)

ANET (Math. 23: 23), plante annuelle cultivée dans les jardins, dont la tige, de 45 centimètres (1 */« pied) est ferme. Ses feuilles, d'une odeur forte, ressemblent à celle du fenouil, et ses fleurs naissent en parasol à l'extrémité de la tige. Les pharisiens, qui négligeaient Injustice et la miséricorde, payaient soigneusement la dîme de l'anet.

ANGE. (Gen. 24: 7.) Le mot hébreu et le mot grec traduits par ange signifient l'un et l'autre messager, envoyé, et sont fréquemment appliqués à des hommes. (Gen. 32: 3 ; Mal. 2:7; Marc 1:2; Apoc. 1: 20.) Mais dans ce cas, nos traductions ont généralement rendu l'original par un autre terme. Dans plusieurs passages de l'Ancien Testament, le Fils éternel est manifestement désigné sous le nom d'un ange qui est appelé « l'Eternel, l'Ange de sa face, l'Ange de l'alliance. » (Gen. 16: 7-13; 22; 1,12; Ex. 3: 2, 4 ; Esaïe 63: 9; Mal. 3: 1; 1 Cor. 10:4,9.)

Les anges sont des êtres spirituels, très supérieurs à l'homme et créés avant lui (Job 38: 7), qui entourent par millions le trône de l'Eternel et l'adorent sans cesse. (Dan. 7: 10; Apoc. 5:11-13.) Il existe une subordination parmi eux, et ils forment plusieurs classes, sous les noms de séraphins, chérubins, trônes, puissances, etc. (1 Thes. 4: 16 ; Jude 9 ; Apoc. 12: 7 ; Esaïe 6: 2 ; 2 Sam. 6:2; Eph. 3,10 ; Col. 1: 16.) Une partie des anges se sont révoltés contre Dieu, et leur chef est >ppelé le diable. (Jean 8: 44.) Les anges fidèles volent où Dieu les envoie, pour porter ses ordres, protéger ses enfants et châtier les méchants. (Apoc. 14: 6 ; Hébr. 1:14 ; Act. 12: 7, 23 ; Dan. 6: 22 ; 2 Rois 19: 35.) Il est difficile de décider s'ils ont des corps permanents, ou s'ils prennent une forme passagère pour se montrer aux hommes. Ils apparaissent pour l'ordinaire, éclatants de lumière, et le visage radieux d'Etienne est comparé à celui d'un ange. Cependant les anges qui visitèrent Abraham et Lot furent pris par ceux-ci pour des hommes. (Jean 20: 12 ; Act. 12: 7î 6: 15 ; Gen. 18: 2: 19 : 2 ; Hébr. 13: 2.)

Tout ce qui concerne le règne de Dieu intéresse les anges. Ils ont concouru à l'établissement de la loi, et encouragé Elie, le prophète réformateur. Ils ont secouru Jésus-Christ dans ses combats, assisté à sa ré-

u

ANN

snrrection, confirmé anx apôtres son entrée dans le ciel et prédit son retour. Ils environnent les fidèles et se réjouissent de la conversion des péchenrs. Quoique la rédemption ne les concerne pas, puisqu'ils n'ont jamais péché, ils essaient cependant de sonder le mystère de l'amour de Dieu révélé dans la croix de Christ. (Gai. 3: 19; 1 Rois 19: 5; Math. 4: 11; Luc 22 : 43 ; 24 : 4; Act. 1:10; Ps. 34:8; Math. 18: 10; Luc 15: 10; lPier. 1: 12.) Ils accompagneront le Seigneur à sa seconde venue, sonneront de la trompette, assisteront au jugement dernier, sépareront l'ivraie du bon grain, et précipiteront les méchants dans les tourments éternels. Ils formeront enfin, avec les rachetés, les heureux habitants de la Jérusalem céleste, où ils loueront Dieu et régneront aux siècles des siècles. (Math. 25: 31; 24: 31; 13: 41, 42; Hébr. 12 : 22, 23; Apoc. 5: 13: 22:5.)

Les anges des églises (Apoc. 1: 20; 2: 1) sont les évêques ou pasteurs. Ce titre, donné aux serviteurs de Dieu, appartient au langage prophétique. Dans Mal. 2: 7; 3:1,il est appliqué an sacrificateur et au précurseur: « Les lèvres du sacrificateur gardaient la science, et on recherchait la loi de sa bouche, parce qu'il était l'ange de l'Eternel des armées.... Voici, je vais envoyer mon ange, et il préparera la voie devant toi. » L'ange d'une église était sans doute le président du presbytère ou corps des pasteurs de cette église,

ANNE (1 Sam. 1:2; 2: 1), l'une des deux femmes d'Elkana. Sans cesse mortifiée par sa rivale, à cause de sa stérilité, elle demanda avec larmes à l'Eternel, de lui accorder un fils, en faisant vœu de le lui consacrer. Lorsqu'elle eut obtenu cette grâce, et que le jeune Samuel fut sevré, Anne le conduisit auprès d'Héli, à Silo, et elle lui portait chaque année une robe, nommée roquet dans nos versions. La reconnaissance de cette pieuse mère s'exprima dans le beau cantique qu'elle composa à cette occasion. Elle eut ensuite trois fils et deux filles.

ANNE (Luc 2: 36-38), prophétesse, de la tribu d'Aser, devenue veuve après sept ans de mariage, était très assidue au temple, où elle survint à l'âge de 84 ans, au moment où Siméon bénissait l'enfant Jésus et sa mère. Elle parlait du Sauveur à tous ceux qui l'attendaient comme elle.

ANNE (Luc 3 : 2 ; Jean 18: 13-24 ; Act. 4: 6), souverain sacrificateur, fat déposé par Cyrénius, gouverneur de Syrie (Luc 2: 2), et successivement remplacé par plusieurs de ses fils et par son gendre Caïphe, nommé à cette charge par le gouverneur Gratus, prédécesseur de Pilate. S'il est appelé souverain sacrificateur longtemps après sa déposition, et lorsque Caïphe lui avait succédé, c'est sans doute parce que cette dignité et son caractère personnel lui avaient acquis une grande autorité. Ce fut à lui qu'on amena d'abord Jésus garrotté. Il semble avoir présidé le conseil devant lequel comparurent Pierre et Jean après la guérison de l'impotent. Peut-être remplissait-il de nouveau les fonctions de sacrificateur.

ANNEAU, voy. Boucle.

ANNÉE (Gen. 17: 21), durée d'une révolution de la terre autour du soleil, en 365 jours, 5 heures, 49 minutes. Chez les Israélites, l'année

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ÀNT

était divisée en 12 mois lnnaires de 29 '/> jours, qui ne faisaient que 354 jours ; mais on ajoutait tous les trois ans un treizième mois à Tannée. On distinguait entre l'année civile et l'année sacrée : celle-ci commençait en mars ou avril ; celle-là en septembre ou octobre.

L'année sabbatique (Ex. 23: 10; Lév. 25: 4; Deut. 31: 10-13) pendant laquelle la terre se reposait, revenait tous les sept ans. Ce que les champs produisaient d'eux-mêmes était mangé par les propriétaires, par les pauvres et les voyageurs, et par les bêtes sauvages. Pendant ce repos, d'ailleurs favorable à la terre, on lisait au peuple la loi de jl'E-ternel, à la fête des tabernacles. Dans cette année de relâche, le créancier devait renoncer à ses droits envers son débiteur israélite, mais pouvait s'en prévaloir envers l'étranger. (Deut. 15:1-4.)

L'année du Jubilé (Lév. 25: 8-55) était la cinquantième année et commençait en automne, et au son de la trompette, le jour des propi-tiations. Le pays jouissait d'un repos universel; les semailles, la moisson et la vendange étaient interdites; les maisons situées hors des villes murées, et les châmps vendus retournaient à lenrs anciens propriétaires, et les esclaves israélites recouvraient leur liberté. C'était l'image du repos réservé au peuple de Dieu. (Héb. 4: 9.)

ANTECHRIST. (1 Jean 2:18, 22; 4: 3 ; 2 Jean 7.) Ce mot, qui ne se trouve que dans les épîtres de Jean, désigne d'une façon générale un adversaire de Christ. Les antechrists étaient de faux docteurs qui enseignaient déjà leurs dangereuses doctrines du temps des apôtres, mais qui ne les développèrent complètement qu'après leur mort. Dans un sens spécial, le mot antechrist paraît désigner une formidable puissance siégeant dans l'Eglise et faisant la guerre à Jésus-Christ et à ses saints. Paul dépeint cet adversaire dans 2 Thes. 2: 3-10, l'appelle « l'homme de péché, le fils de perdition, » et annonce que le Seigneur le détruira à son avènement. On est très divisé sur la question de savoir qui est l'an-techrist. Tandis que les uns le voient dans la papauté, les autres l'attendent dans la personne d'un homme qui résumera en lui toute la perversité du monde et sera comme une incarnation du mal.

ANTIOCHE (Act. Il: 19-30; 13: 1; Gai. 2:11),capitale de la Syrie et troisième ville de l'empire romain, située sur l'Oronte, un peu à l'est de la Méditerranée, fut fondée en 301 av. J.-C., par Séleucus, célèbre général d'Alexandre. Elle avait 3 */» lieues de tour, renfermait de magnifiques édifices, et une population de 500000 âmes. L'Evangile y fut annoncé aux Juifs d'abord, puis aux Gentils, par les fidèles chassés de Jérusalem après la mort d'Etienne, et ensuite par Paul et Pierre. C'est là que les disciples de Christ reçurent le nom de chrétiens ; et ce fut de cette ville que partirent les premiers missionnaires parmi les païens. L'église d'Antioche acquit bientôt une grande importance, fut considérée comme la mère des églises orientales, et fonda une ôcole de théologiens versés dans l'interprétation de l'Ecriture. Le célèbre et pieux orateur Chrysostôme (f 407) naquit à Antioche et y fut prédicateur avant de l'être à Constantinople.

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APO

Les calamités qui ont fonda sar cette ville sont innombrables. Ëlle a été assiégée et pillée an moins quinze fols, ravagée trois fois par la famine, deux fois par l'incendie, nne fois par la peste, et qnatre fois par des tremblements de terre, dont nn seul fit périr 25000 personnes. Prise et brûlée, en 548, par les Perses, pais rebâtie par Justinien, elle tomba, en 637, au pouvoir des Sarrasins, qai y abolirent presque le christianisme. La ville actuelle, nommée Antalieh, ne se compose que de cabanes habitées par 10000 personnes très misérables.

ANTIOCHE (Act. 13:14), capitale de la Pisidie, dans l'Asie-Mineure, où Paul et Barnabas prêchèrent l'Evangile avec un grand succès. Mais les Juifs, irrités de l'empressement des Gentils à écouter la Parole de Dieu, excitèrent quelques dames et quelques principaux de la ville contre les apôtres; ceux-ci s'enfuirent en secouant la poussière de leurs pieds contre leurs persécuteurs.

ANTIPAS (Apoc. 2: 13), martyr de l'église de Pergame, dont la vie nous est inconnue. On ne peut ajouter foi à une légende du Ve siècle, d'après laquelle il aurait été évêque de Pergame et brûlé dans un taureau d'airain.

ANTIPATRIS (Act. 23:31), ville sur le chemin de Jérusalem à Cé-sarée, distante d'environ 4 lieues de Joppe, et jusqu'où Paul fut escorté par 400 soldats et 70 cavaliers; ces derniers seuls l'accompagnèrent jusqu'à Césarée.

APHEK (1 Sam. 4: 1), ville de Juda, où les Israélites furent battus par les Philistins, qui leur prirent l'arche. C'est probablement la même qu'Aphéka. (Jos. 15: 53.)

APHEK (1 Sam. 29:1), ville d'Issacar, près de laquelle Sattl et ses fils forent tués, à la bataille de Guilboah.

APHEK (Jos. 12: 18; 1 Rois 20 : 30), ou APHIK (Jug. 1: 31), ville d'Aser, dont la muraille écrasa, dans sa chute, 27000 Syriens qui s'étaient échappés du champ de bataille, lors d'une défaite de Ben-Hadad par Achab. Plusieurs pensent qu'il existait, en Syrie, une quatrième ville de ce nom, où aurait eu lieu cet événement.

APOCALYPSE ou RÉVÉLATION, dernier livre du Nouveau Testament, écrit vers l'an 95, par l'apôtre Jean, exilé à Patmos; sous Domi-tien. Cet empereur régna de 81-96, et fut l'auteur de la première persécution générale dans l'empire romain. Ce livre, adressé aux sept églises d'Asie (1: 4, 9), se divise en deux parties : la première comprend les chapitres 1-3, et la seconde, les chapitres 4-22. Après une courte introduction (1:1-9), Jean raconte qu'il fut ravi un dimanche, et vit au milieu de sept chandeliers d'or, Jésus-Christ, vêtu d'une robe blanche, avec une ceinture d'or. Le Sauveur avait les pieds et le visage resplendissants, les cheveux blancs, les yeux flamboyants, une épée dans la bouche, et sept étoiles dans la main droite. A cette vue, l'apôtre tombe évanoui; mais le Seigneur le relève, lui ordonne d'écrire cette vision et celles qui suivront, puis lui dicte sept lettres pour les sept églises d'Ephèse, de Smyrne, de Pergame, de Thyatire,de Sarde,de Philadelphie et de Laodicée.

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APO

La seconde partie (4-22), qni renferme une série de visions, s'ouvre par une description de la gloire céleste "(4). Un livre ou rouleau fermé de sept sceaux, est remis à l'Agneau, qui les rompt l'un après l'antre. (5-8:5.) L'Eglise, figurée par une femme enceinte que Satan poursuit, se réfugie dans le désert, où elle est nourrie 1260 jours. (12.) Une bête à sept têtes et dix cornes sort de la mer, et une autre à deux cornes, monte de la terre. (13.) Visions de la félicité des rachetés, de la chnte de Babylone et de la vendange, ou des jugements de Dieu sur les méchants. (14.) Sept fioles sont successivement versées et produisent sept fléaux sur la terre. (16.) Nouvelle vision de la chute de Babylone. Cette cité est figurée par une prostituée assise sur une bête rouge à sept têtes et dix cornes, et sa ruine attriste les uns et réjouit les autres. (17-19:10.) Triomphe de Jésus-Christ, nommé La Parole de Dieu. Satan est lié pour 1000 ans, puis délié. Il pousse Grog et Magog, ou les nations infidèles, à un dernier combat contre les saints, puis viennent la résurrection et le jugement dernier, (19: 10-20:15.) Magnifique description de la nouvelle Jérusalem. (21-22: 5.) Cette révélation est confirmée par Jean, par un ange, et enfin par Jésus-Christ. (22: 6-21.)

L'Apocalypse est le seul livre prophétique du Nouveau Testament. Les commentateurs ont fait de grands efforts pour l'expliquer, plusieurs ont cru y avoir réussi. Non-seulement on a appliqué les faits historiques aux prophéties de ce livre, mais on a annoncé, avec leur date précise, les événements futurs. Cependant l'expérience a prouvé maintes fois l'erreur de ces calculs, et invite à une grande réserve quiconque entreprend l'explication de ce mystérieux écrit. Mais malgré ses obscurités, il est très propre à affermir la foi des fidèles, à les consoler dans leurs souffrances, à les détacher du monde et à les exciter à la vigilance et à l'attente des biens éternels. Tous les chrétiens s'accordent à reconnaître dans ce livre, la peinture des combats de l'Eglise et des fidèles; les efforts de Satan pour les vaiucre, ses succès partiels et momentanés; la présence du Seigneur au milieu des siens, son triomphe final, la condamnation de ses ennemis, et la gloire éternelle de ses rachetés.

APOLLONIE (Act. 17:1), ville de Macédoine où Paul passa en allant à Thessalonique, et où César-Auguste étudia le grec.

APOLLOS (Act. 18:24-28), Juif d'Alexandrie, éloquent et versé dans l'étude de l'Ancien Testament, fut d'abord instruit, et probablement baptisé, par Jean-Baptiste ou par l'un de ses disciples. Plein de zèle pour la vérité, il se rendit à Ephèse, vers l'an 55, pour l'enseigner, quoique ses connaissances fussent bien imparfaites, puisqu'il ne connaissait encore que le baptême de Jean. Il se laissa instruire plus exactement dans la doctrine chrétienne, par deux de ses auditeurs, Aquilas etPriscille. Pressé par les fidèles d'Ephèse d'aller en Achaïe, et recommandé par eux, il se rendit à Corinthe où son ministère fut béni. Il y devint l'objet d'une préférence coupable de la part d'une portion de l'église. (1 Cor. 1:12; 3:4.) Ce fut peut-être le motif qui l'empêcha plus tard de visiter les Corinthiens, comme Paul l'y engageait. (16: 12.) Il était en Crête, avec Tite, vers l'an 64, et dès lors nous ne savons plus rien de lui. (Tite 3:13.)

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ARA

APOLLION (Apoc. 9:11), nom grec de l'ange de l'abîme signifiant «destructeur.»

APOTRE (envoyé, messager, Math. 10:2), mot tiré du grec, et appliqué, dans le Nouveau Testament, à 4 classes de personnes: 1° Dans Héb. 3:1, il désigne Jésus-Christ, l'envoyé de Dieu par excellence. 2° Il est donné dans un sens spécial aux 12 disciples choisis par le Sauveur, au commencement de son ministère, pour être les témoins de sa vie, de sa mort, de sa résurrection et de son ascension, et pour prêcher son Evangile. L'ordre dans lequel ils sont nommés n'est pas toujours le même. Ce sont Pierre, André, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemi, Thomas, Matthieu ou Lévi, Jacques, Jude, nommé aussi Lebbée ou Thaddée, Simon et Judas, auxquels il faut ajouter Matthias, choisi par le sort pour remplacer Judas, et Paul, directement appelé par le Seigneur. (Math. 10; Luc 6: 12-16; Act. 1:15-26; 9:1-21.) Témoins oculaires de Jésus-Christ, ils furent rendus capables, par le Saint-Esprit, de confirmer leur prédication par des miracles, et d'enseigner d'une manière infaillible. (Marc 16:19, 20; Act. 2:43; Jean 14: 26; 16:13.) Le jour de la Pentecôte, ils commencèrent à annoncer le salut au nom de Jésus mort et ressuscité. Ils restèrent à Jérusalem lors de la première dispersion des fidèles. (Act. 8:1.) Le Nouveau Testament se tait sur les travaux et la fin de la plupart des apôtres. 3° Le nom d'apôtre fut donné à quelques ministres distingués de l'âge apostolique, tels que Barnabas, Androniqne et Junias. (Act. 14 : 14 ; Rom. 16:7.) 4° Enfin, dans 2 Cor. 8: 23, les délégués des églises sont nommés apôtres, dans l'original, mais nos versions ont rendu ce mot par « envoyés. »

AQUILAS (Act. 18: 2,3, 26), Juif originaire du Pont, fabricant de tentes, établi avec sa femme Priscille, à Rome, d'où ils furent chassés vers l'an 52, par un décret de Claude expulsant tous les Juifs. Ce décret fut provoqué, d'après Suétone, par un certain « Chrestus,» probablement un faux Christ, qui excita des mouvements tumultueux parmi les Juifs. Aquilas et Priscille se fixèrent à Corinthe et reçurent Paul dans leur maison. On ignore s'ils étaient déjà chrétiens, ou s'ils le devinrent par le ministère de l'apôtre, avec qui ils se lièrent étroitement. Après deux ans de séjour à Corinthe, ils l'accompagnèrent jusqu'à Ephèse. Là ils instruisirent Apollos plus à fond dans la doctrine chrétienne. Leur demeure devint bientôt un lieu de réunion pour l'église de cette ville. (1 Cor. 16 : 19.) Au bout de 3 ans environ, ils retournèrent à Borne, où ils recevaient aussi les assemblées dans leur maison. En les faisant saluer, Paul les nomme « ses compagnons d'oeuvre, qui ont exposé leur vie pour la sienne.» (Rom. 16: 3-5.) Nous les retrouvons enfin à Ephèse, vers l'an 66, et dès ce moment leurs noms ne sont plus mentionnés dans le Nouveau Testament. (2 Tim. 4: 19.)

ARABIE (1 Rois 10:15), vaste presqu'île d'Asie, d'environ 500 jieues du nord au sud, et de 400 de l'est à l'ouest, ou d'une surface quatre fois plus grande que la France. Elle est bornée à l'est par la Caldée et le golfe Persi-que, au sud par l'océan Indien, à l'ouest par la mer Rouge, au nord par la Terre-Sainte et la Syrie. On la divise ordinairement en trois parties, savoir :

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L'Arabie Pétrée ou rocheuse, au nord-ouest, comprenant entre autres, le désert traversé par les Israélites, le pays d'Edom et celui des Hama-lécites.

L'Arabie Déserte, vaste étendue de sable brûlant au sud-est de la précédente, parsemée de quelques rares palmiers et de sources d'eau saumâtre.

VArabie Heureuse, contrée très fertile, au sud des deux premières, dont les habitants ont des demeures fixes et s'adonnent à l'agriculture et au commerce.

Cette division, remontant à Ptolémée, astronome et géographe du IIe siècle, est inconnue aux Arabes, qui partagent leur pays en cinq régions, savoir: YBedjaz, au nord-ouest, avec la Mecque et Médine; VYémen, au sud-ouest, avec Aden; l'Oman, au sud-est, avec Mascate ; le Lahsa ou Hessey à Test ; et le Barria ou Bahr-Abad, comprenant le Nedjed, au centre.

Les Arabes forment un grand nombre de tribus indépendantes descendant de Sem, par Abraham, Nacor et Haran, et de Cam, par Cus. Le soin des troupeaux, la vie nomade et les habitudes d'hospitalité de la plupart de ces tribus, rappellent les mœurs patriarcales. Cependant plusieurs d'entre elles s'adonnent au pillage. Une grossière idolâtrie s'introduisit de bonne heure parmi ces peuplades. David les rendit tributaires, car «tous les rois d'Arabie apportaient de l'or et de l'argent à Salomon. (2 Chron. 9 : 14.) Us payaient encore le tribut,mais en moutons et en boucs, sous Josaphat (17: 11.) Ils se révoltèrent contre son fils Joram, envahirent avec les Philistins, le royaume de Juda et Jérusalem, pillèrent la maison dn roi, emmenèrent captifs ses femmes et tous ses enfants, sauf Jéhoachas ou Achazia, son plus jeune fils. (21:16.) Jérémie dénonça les jugements de Dieu contre les Arabes. (Jér. 25:15-20.) Us se liguèrent, avec d'autres peuples, contre les Juifs, pour arrêter la reconstruction des murs de Jérusa-lem.(Néh. 4:7,8.)Plusieurs Arabes entendirent l'Evangile dans cette ville, le jour de la Pentecôte (Act. 2:11), et Paul le prêcha sans doute en Arabie. (Gai. 1:17.) Dix tribus arabes paraissent avoir embrassé le christianisme dans le siècle apostolique. Mais la foi chrétienne fut anéantie dans ce pays, dès le VIIm* siècle, par le mahométisme.

La vallée des Arabes (Esa. 15: 7), ou mieux « le torrent des Saules, » est, pense-t-on, un cours d'eau qui coule du sud-est au nord-ouest, sur la frontière méridionale de Moab, et se jette dans la mer Morte.

ARAIGNÉE (Job 8 :14; Esa. 59 : 5). Cet insecte, dont il existe plu-sieurs espèces, a huit yeux et huit jambes; il est pourvu à chaque pied de deux ongles et d'une espèce d'éponge humectée d'une liqueur gluante, qui lui permet de s'attacher aux corps les plus lisses. L'araignée possède deux bras ou serres munies chacune de deux pointes pour saisir sa proie. Elle est pourvue, à l'extrémité du ventre, de six mamelons percés chacun de mille trous, par lesquels elle forme, d'une liqueur gluante, le fil dont elle tisse sa toile. La soie de l'araignée, composée de 6000 fils, est cinq fois pins fine que celle des vers à soie ! L'araignée change de peau chaque année, n'est pas venimeuse dans nos climats, et vit environ quatre ans.

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Bildad et Esaïe comparent les espérances des impies à des toiles d'araignée. Dans Prov. 30:28, le mot hébreu rendu par araignée, signifie lézard. Voici la traduction littérale de ce passage obscur: « Le lézard se sert de ses mains, et il est dans les palais du roi. »

ARAM (Gen. 10:22; Nom. 23:7), nom hébreu de la Syrie, qui fut peuplée par Aram fils de Sem.

ARARAT (Gen. 8:4; Esa. 37:38; Jér. 51:27), pays de l'Arménie formant autrefois un royaume, où se trouve une haute montagne sur laquelle l'arche s'arrêta. Cette Montagne, appelée par les Perses montagne de Noé, a deux sommités couvertes de neiges éternelles, dont la plus élevée est à environ 5000 mètres (16600 pieds) au-dessus de la mer. On a supposé que ce fut entre ces deux sommets que l'arche toucha la terre, que Noé reçut le signe de l'arc-en-ciel, et offrit un sacrifice de reconnaissance à l'Eternel. Le pays d'Ararat est habité par les Kourdes, tribu mahométane et sauvage. Les frontières de la Russie, de la Turquie et de la Perse, se rencontrent dans cette région.

ARAUNA ou Oman (2 Sam. 24:16-25; 1 Chron. 21: 10-30), Jébusien de Jérusalem épargné dans la prise de cette ville. Quand David eut provoqué par le dénombrement de son peuple, la colère de Dieu, un ange se tint au-dessus de l'aire d'Arauna, avec une épée nue, et frappa le peuple d'un terrible fléau. Le roi humilié reçut de l'Eternel l'ordre de lui dresser un autel dans l'aire de ce Jébusien. Celui-ci ayant vu l'ange, s'était caché avec ses quatre fils. II foulait du blé avec ses bœufs, quand il aperçut David. Arauna se prosterna devant le roi, lui offrit gratuitement l'usage de son aire, les bœufs pour l'holocauste, les instruments à fouler le blé pour faire le feu, et du blé pour le gâteau, puis il lui dit: « L'Eternel ton Dieu veuille t'avoir pour agréable ! » Mais ne voulant pas offrir à Dieu des sacrifices qui ne lui coûtassent rien, David paya les bœufs 50 sicles d'argent (145 francs), et l'aire, 600 sicles d'or (27000 francs), puis il y fit des sacrifices qui furent consumés par le feu du ciel.

ARC, voyez ARMES.

ARC-EN-CIEL (Gen. 9:13,17), phénomène produit par la décomposition des rayons solaires à travers les gouttes de pluie qui tombent, quand le soleil luit. Il présente les sept couleurs dont se compose la lumière, savoir : le rouge, l'orange, le jaune, le vert, le bleu, l'indigo et le violet. Dieu choisit l'arc-en-ciel pour signe de l'alliance qu'il traita avec Noé et toute créature vivante, et promit de ne plus envoyer le déluge sur la terre. Ce signe fut donné à la fois pour Dieu (vers. 16) et pour les hommes. Il n'est pas possible de résoudre avec certitude la question de savoir si l'arc-en-ciel parut pour la première fois depuis le déluge, ce qui pourtant semble le plus probable. Ce symbole de la miséricorde de Dieu se voyait dans la vision d'Ezéchiel. (1:28.) Il entourait aussi le trône que Jean contempla dans le ciel (Apoc. 4:3), et reposait sur la tête de l'auge qui avait un pied sur la terre et l'autre sur la mer. (10:1, 2.)

ARCHANGE (1 Thes. 4:16 ; Jude 9), titre donné à Michel et signifiant « chef d'anges. » On est partagé, sur la question de savoir s'il y a plusieurs archanges ou s'il n'y en a qu'un seul placé à la tête de tous les anges.

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ARCHE (Gen. 6:14-16), vaisseau construit par Noé sur l'ordre de l'Eternel, pour servir, pendant le déluge, d'abri à ce patriarche, à sa famille, et aux divers couples d'animaux destinés à repeupler la terre. Elle était longue d'environ 135 mètres (450 pieds) large de 22 */i (75 p.) haute de 131/, (45 p.). Elle avait trois étages divisés en compartiments, une porte à son côté, et une ou plusieurs fenêtres, ce que le texte original ne décide pas. Le comble, dont la forme n'est pas indiquée, était haut de 45 centimètres (l1/» pied). Enfin elle était faite de bois de gopher, et enduite de bitume dedans et dehors. On ignore si le fond était plat ou convexe ; si le bâtiment était oblong ou rectangulaire ; si le toit était en pente, ainsi qu'une foule d'antres détails sur lesquels on a beaucoup disserté.

On ne sait ni le lieu où l'arche fut construite, ni le temps que dura sa construction. Il est certain que Noé n'y travailla pas 120 ans, comme on l'a cru, puisque ses trois fils, nés environ 100 ans avant le déluge, étaient déjà mariés quand Dieu lui ordonna de la bâtir. (Gen. 5:32 ; 6:14, 18 ; 7:11.) Des calculs répétés ont prouvé que la capacité de l'arche était suffisante pour contenir tous les animaux qui durent y entrer, avec leur nourriture. Il est enfin digne de remarque que les proportions de ce bâtiment correspondent aux principes admis pour la construction des vaisseaux.

D'après une tradition très répandue dans l'antiquité et mentionnée par Josèphe, les débris de l'arche furent longtemps visibles sur les montagnes d'Arménie.

ARCHE DE L'ALLIANCE ou DU TÉMOIGNAGE (Ex. 25 : 10; 30 : 26), coffre en bois de sittim ou acacia, long d'environ lm12 (3S/* pieds), large de 67 centimètres (2'/a p.) et de même hauteur, plaqué d'or dedans et dehors, et orné d'un couronnement d'or tout autour. Chaque côté de l'arche était pourvu de deux anneaux d'or placés près des angles ; deux barres de bois de sittim, couvertes d'or y étaient passées pour la porter. Elle avait pour couvercle une plaque d'or nommée propitiatoire, surmontée de deux chérubins d'or placés à ses extrémités et tirés de ce couvercle. Ces chérubins étaient vis-à-vis l'un de l'autre, et s'inclinaient vers le propitiatoire, qu'ils ombrageaient de leurs ailes étendues.

D'après 1 Rois 8:9, l'arche ne renfermait que les deux tables de la loi; mais d'après Héb. 9:4, elle contenait en outre une cruche d'or pleine de manne, et la verge d'Aaron qui avait fleuri. Voici la solution la plus probable de cette difficulté. La cruche et la verge furent placées, d'après Ex. 16: 34 ; Nom. 17:10, devant le témoignage, ou les tables de la loi, c'est-à-dire, dans l'arche, et non à côté, pour y être conservées. Dès lors l'arche, livrée aux ennemis d'Israël, fut dépouillée de la cruche d'or et de la verge, circonstance à laquelle le passage de 1 Rois 8: 9, fait sans doute allusion.

L'arche fut placée au tabernacle, dans le lieu très saint, où Moïse entendait la voix de Dieu « qui lui parlait de dessus le propitiatoire. (Nomb.

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7: 89.) Elle était le symbole de la présence de l'Eternel au milieu de son peuple. Quand les sacrificateurs qui la portaient entrèrent au Jourdain, les eaux refluèrent et les Israélites passèrent à pieds secs. (Jos. 3: 15.) Elle fut portée en procession autour de Jérico, dont les murs tombèrent au son des cors et aux cris de joie du peuple. (6:4, 20.) Le tabernacle ayant été déposé par Josué, à Silo, l'arche y resta environ 430 ans. (18: 1.) Les Israélites, battus par les Philistins, l'amenèrent dans leur camp ; mais ils furent de nouveau défaits, et l'arche, prise par leurs ennemis, fut placée dans le temple de Dagon, qui tomba et se brisa devant elle. Promenée de lieu en lieu par les Philistins, elle causa partout d'horribles fléaux, qui les forcèrent, au bout de sept mois, à lui payer un tribut et à la renvoyer au pays d'Israël. (1 Sam. 4 ; 5; 6.) A son arrivée à Beth-Sémès, les habitants de cette ville regardèrent curieusement dans l'intérieur, et l'Eternel en fit mourir soixante-dix. Elle fut amenée à Kir-jath-Jéharim et déposée chez Abinadab, dont un fils, Eléazar, fut consacré pour la garder. Environ 70 ans après, David la fit transporter à Jérusalem; mais Husa l'ayant retenue avec sa main, fut foudroyé, et le roi effrayé la confia à Obed-Edom, qui la garda chez lui trois mois. David la retira enfin sous un tabernacle qu'il lui avait préparé dans sa maison. (2 Sam. 6.) Au bout de 40 ans, Salomon la fit transporter dans le lieu très saint du temple, sous les ailes de deux grands chérubins. Les barres de l'arche furent tirées en avant, au point d'être visibles depuis le lieu saint. (1 Rois 8: 3-9.) Elles étaient encore à la même place quand fut composé le premier livre des Rois (8: 8), attribué à Jérémie ou à quelque autre prophète de l'époque de la captivité.

L'arche ne se trouvait pas dans le second temple. Qu'est-elle donc devenue ? L'or qui la recouvrait fut probablement emporté par les Cal-déens, et le coffre de bois brûlé avec le temple. (2 Chron. 36: 18, 19.) D'après 2 Maccab. 2: 4, Jérémie l'aurait fait transporter, sur l'ordre de Dieu, dans une caverne du mont Pisga. Selon une autre tradition, elle aurait été cachée sous le temple du temps de Josias. Les Juifs sont persuadés qu'elle se retrouvera à la venue du Messie qu'ils attendent. — L'arche-de l'alliance fut vue dans le temple symbolique contemplé par Jean dans le ciel. (Apoc. 11:19.)

ARCHÉLAÙS (Math. 2: 22), fils d'Hérode-le-Grand, auquel il succéda l'année même de la naissance de Jésus-Christ. Il se montra aussi cruel que son père, ce qui détourna Joseph et Marie de s'établir dans ses Etats. Dans un mouvement tumultueux du peuple, il fit massacrer 3000 hommes près du temple. Quoique désigné par Hérode pour lui succéder, il dut attendre, de l'empereur, sa confirmation, contre laquelle les Juifs réclamèrent. Auguste l'établit sur la Judée et la Samarie, avec le titre tfethnarque, ou chef du peuple, et lui promit celui de roi, s'il administrait sagement. Après sept ou dix ans de tyrannie, Archélalis fut accusé, par les Juifs et les Samaritains, auprès de l'empereur, qui le déposa et l'exila à Vienne en Dauphiné.

ARCHERS (Act. 23: 23), soldats ou chasseurs tirant de l'arc.

ARÉOPAGE (Act. 17: 19, 22), tribunal suprême des Athéniens, insti-

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tué par Solon, environ 600 av. J.-C., et jugeant les causes de meurtre, d'incendie et d'impiété. Ce tribunal, composé dans l'origine des citoyens les plus vénérables, ne délibérait que de nuit, pour n'être pas distrait de sa grave mission, et s'acquit une grande réputation d'impartialité. Mais il subit plus tard l'influence de la corruption des mœurs. Le mot aréopage, qui signifie colline de Mars, désignait aussi une place élevée et abritée d'un toit rustique, au milieu de la ville, où ce tribunal se réunissait. C'est là que Paul fut conduit par quelques philosophes épicuriens et stoïciens, et qu'il exposa sa doctrine devant le peuple. Plusieurs ont pensé, mais à tort, que l'apôtre fut appelé devant le tribunal pour y rendre compte de ses discours contre les idoles.

ARÉTAS (2 Cor. 11: 32), roi de l'Arabie-Pétrée, donnh sa fille à Hé-rode-Antipas. Celui-ci l'ayant répudiée pour épouser Hérodias, fut attaqué et battu par son beau-père, et porta plainte à Rome. Tibère envoya contre Arétas Vitellius, qui, apprenant la mort de l'empereur, l'an 37, retira ses troupes et se rendit à Rome. Cette circonstance permit au prince arabe de prendre Damas et d'y placer un gouverneur. Ce dernier voulant plaire aux Juifs, fit garder les portes de la ville pour se saisir de Paul, qui fut dévalé de nuit par ses amis, dans une corbeille, par-dessus la muraille. (Act. 9 : 24, 25.) Mais Arétas fut bientôt contraint par l'empereur d'abandonner ses conquêtes.

ARGENT (Gen. 13: 2), métal bien connu, pesant 10 V» fois autant que l'eau. On le trouve parfois à l'état de pureté ; mais il est ordinairement mêlé à d'autres substances, dont on le dégage par la fusion. Il ne paraît pas avoir été connu avant le déluge. Mais il formait déjà une partie de la richesse d'Abraham. Les Israélites l'employaient comme monnaie, mais le pesaient au lieu de le compter. (Gen. 23: 16; Ex. 38: 25.) On en fabriquait des vases (Ex. 3: 22), des idoles (Jug. 17: 4), des instruments de musique. (Nomb. 10: 2.) Les soubassements du tabernacle étaient aussi d'argent. (Ex. 26: 19, 32.) La flotte de Salomon en apportait de Tarsis, en sorte que, par manière de parler, il devint aussi commun que les pierres. (1 Rois 10 : 21,22, 27.) L'art de l'affiner était déjà connu du temps de David. (Ps. 12: 7.)

ARGOB (Deut. 3: 13, 14; 1 Rois 4:13), contrée de Basan, au nord-est de la mer de Galilée; elle fut assignée à la demi-tribu de Manassé et renfermait soixante villes murées.

ARIEL (Esaïe 29 :1-8; Ezéch. 43:13-16), mot hébreu signifiant lion de Dieu, et foyer de Dieu ; il est appliqué à Jérusalem par Esaïe, et à l'autel des holocaustes par Ezéchiel.

ARIMATHÉE (Math. 27 : 57; Luc 23: 51), ville du conseiller Joseph qui ensevelit Jésus. On croit que c'est la même que Rama. Voyez ce mot.

ARISTARQUE (Act. 19: 29), natif de Thessalonique, qui accompagna Paul dans plusieurs de ses voyages, et seconda ses travaux. Il était avec lui à Ephèse lors du tumulte excité par Démétrius, et fut même saisi par les ouvriers furieux. Il alla avec d'autres, depuis la Macédoine, at-

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tendre l'apôtre à Troas, et l'accompagna à Milet et dans son dernier voyage à Jérusalem (20: 4), pais à Rome (27: 2), où il partagea sa captivité. fCol. 4: 10.) D'après la tradition, il mourut martyr dans cette ville en même temps que Paul.

ARMAGEDDON (Apoc. 16:16), nom composé de deux mots hébreux qui peuvent signifier montagne ou ville de Méguiddo. Ce terme fait probablement allusion à la défaite de Jabin, par Barac, près des eaux de Méguiddo (Jug. 5:19), ou à celle de Josias, par Pharaon-Néco, dans la ville de ce nom. (2 Rois 23: 29, 30.)

ARMÉE. Ce mot, employé dans cinq acceptions principales, désigne: 1° Toutes les créatures de l'univers (Gen. 2: 1); 2* les astres (Deut. 4:19) ; 3° les anges (1 Rois 22: 19); 4° une grande multitude d'hommes ou de bêtes (Ex. 7:4; Joël 2: 25) ; 5° une masse d'hommes disciplinés et réunis sous un chef pour la guerre. L'armée des Israélites se composait de tous les hommes au-dessus de 20 ans. (Nomb. 1 ; 2, 3.) Ils étaient appelés sous les armes quand le besoin l'exigeait et renvoyés dans leurs foyers aussitôt après la guerre. (1 Sam. 11.) L'armée de Josaphat s'élevait à plus de 1160000 hommes (2 Chron. 17: 14-19), y compris, sans doute, les troupes fournies par les pays tributaires de Juda. (17: 11.)

ARMES (Ex. 13:18), instruments de guerre. Les principales armes défensives des Israélites étaient : 1° le bouclier, espèce de grande plaque ronde ou oblongue, en or, en airain, ou en bois recouvert de cuir. (1 Rois 10:16 ; 14: 27; Esaïe 21: 5.) Il était muni de deux courroies placées en croix pour le tenir et repousser les flèches de l'ennemi. Il paraît qu'on l'oignait d'huile, ou que l'on colorait les boucliers en cuir. (Esaïe 21: 5; Nah. 2:3.)

La cuirasse, espèce d'habit de fer ou d'airain couvrant tout le corps, depuis le cou jusqu'aux cuisses. Elle était composée de deux pièces qui se joignaient aux côtés. La cuirasse de Goliath, qui pesait 5000 sicles (70 kilogrammes ou 150 livres), était à écailles, ou faite de plaques d'airain disposées comme les écailles d'un poisson. (1 Sam. 17: 5 ; Apoc. 9: 9.)

Les jambières, espèces de bottes d'airain, mentionnées seulement dans l'armure de Goliath, mais très usitées chez les Grecs et les Romains. (1 Sam. 17: 6.)

Le casque, coiffure de cuir épais, parfois recouverte d'airain et ornée d'un cimier. (Ezéch. 27:10; 1 Sam. 17:38.)

Les armes offensives étaient :

L'épée, sorte de poignard à deux tranchants, porté dans un fourreau et fixé au côté par un ceinturon. (Ex. 32:27; Jug. 3: 16; 2 Sam. 20: 8.)

La lance, long bâton terminé par une pointe en fer. La hallebarde était aussi une lance. La javeline et le dard étaient des armes de la même nature, mais plus courtes. (2 Sam. 21: 16; 18:14 ; 1 Sam. 17: 7.)

L'arc, instrument pour lancer des flèches. Les arcs étaient de bois, de corne, et surtout d'airain; et les cordes, de cuir, de crin de cheval ou de tendons d'animaux. Les flèches, faites de bois léger, étaient pourvues d'une pointe de fer, parfois empoisonnée. Enduites de résine

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ou d'étoupe qu'on allumait, elles portaient l'incendie au milieu de l'ennemi. Chaque archer avait sa provision de flèches dans un carquois, espèce de gros étui fixé au dos. (2 Sam. 22 : 35 ; Ps. 11: 2 ; Job 6:4; Eph. 6:16; Hab. 3: 11; Ps. 127:4,5.)

La fronde, morceau de cuir tenu avec la main par deux cordelettes pour lancer des pierres. Les Benjamites étaient si habiles dans l'emploi de cette arme que 700 d'entre eux atteignaient le but avec une grande précision. Ce fut avec une fronde que David tua Goliath. (Jug. 20:15, 16; 1 Sam. 17:40.)

Le chrétien doit se revêtir de toutes les armes de Dieu, dont les armes matérielles sont le symbole. (Eph. 6:11.)

ARMONI (2 Sam. 21:8), fils de Satil et de Ritspa, fut livré, avec 6 autres descendants de ce roi, par David, aux Gabaonites, qui les crucifièrent pour venger l'extermination de leur race par Sattl.

ARNON (Dent. 2:24), principale rivière à l'est du Jourdain, prenant sa source au nord de la tribu de Ruben, qu'elle sépare du pays de Moab. Elle décrit une courbe en coulant du nord au sud-ouest, et se jette dans la mer Morte.

ARPAD (2 Rois 18:34), ville de Syrie du nombre de celles que San-chérib se glorifie d'avoir conquises, mais dont nous ne connaissons que le nom.

ARTAXERXËS. Il règne une certaine confusion au sujet des rois désignés sous ce nom dans les livres d'Esdras et de Néhémie. Il n'est pas possible de dire avec certitude quels princes connus dans l'histoire de Perse sont mentionnés dans l'Ecriture sous le nom d'Artaxerxès. Es-dras et Néhémie appellent de ce nom au moins deux rois différents :

1° Celui auquel s'adressèrent Réhum et Simsaï pour faire cesser la reconstruction du temple de Jérusalem, ce qu'ils obtinrent de lui. (Esd. 4: 7-24.) On croit généralement qu'il s'agit de Smerdis-le-Mage, qui usurpa la couronne en se faisant passer pour le frère de Cambyse, régna 7 mois, l'an 522 av. J.-C., et mourut assassiné par 7 seigneurs persans.

2° Un autre roi nommé Artaxerxès, autorisa, la 7e année de son règne, Esdras et tous les Israélites de son royaume, à retourner à Jérusalem, fit des dons pour le temple, et ordonna aux gouverneurs de la Judée et des environs, de fournir à Esdras tout ce qu'il leur demanderait pour le service de l'Eternel. (Esd. 7:1-26.) La 20® année de son règne, il donna un congé de 12 ans, avec des lettres de recommandation à son échanson Néhémie, pour aller relever les murs de Jérusalem. Le roi était dans la 32® année de son règne quand Néhémie retourna auprès de lui. (Néh. 2 : 8; 5:14; 13:6.) Ce roi paraît avoir été Artaxerxès Longue-Main, ainsi nommé parce qu'il avait la main droite plus longue que l'autre; prince vertueux qui régna 49 ans selon les uns, de 474-425, et seulement 41 selon d'autres, de 466—425 av. J.-C. — Quelques auteurs pensent que le roi qui envoya Néhémie en Judée n'est pas le même que le protecteur d'Esdras. L'Ecriture mentionnerait, dans ce cas, 3 princes du nom d'Artaxerxès.

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ARUMA (Jug. 9:41), ville voisine de Sichem, où Abimélec s'arrêta dans la poursuite de Gahal et des seigneurs révoltés.

ARVADIENS (Gen. 10: 18; Ez. 27: 8, 11), descendants de Canaan qui bâtirent la ville d'Arvard, dans une petite île au snd de Tyr, et devinrent d'habiles marins. Cette ville fut plus tard l'alliée de Rome.

AS A (1 Rois 15 :-8; 2 Chron. 14; 15 ; 16), fils et successeur de l'impie Abija, roi de Juda, régna 41 ans, de 955-914 av. J.-C., et marcha sur les traces de David. Il travailla avec ardeur à la destruction de l'idolâtrie, et déposa la régente Mahaca, sa grand'mère, adonnée au culte des faux dieux. Il extermina aussi les prostitués (1 Rois 15:12), et s'efforça de ramener son peuple à la piété et aux bonnes mœurs. Il profita de 10 années de paix au commencement de son règne, pour bâtir des villes fortes. Attaqué par Zéraph, qui était à la tête d'un million d'Ethiopiens, le pieux Asa cria à Dieu : « Eternel, dit-il, il ne t'est pas plus difficile d'aider celui qui n'a point de force, que celui qui a des gens en grand nombre. Aide-nous, ô Eternel notre Dieu, car nous nous sommes appuyés sur toi, et nous sommes venus en ton nom contre cette multitude. » Avec 580 000 hommes, le roi battit Zéraph près de Marésa, au sud de Juda, et poursuivit son armée. Encouragé par le prophète Hazaria, il continua la destruction des idoles, non-seulement dans son royaume, mais encore dans les villes d'Ephraïm qu'il avait conquises. Il renouvela, dans une assemblée solennelle du peuple de Juda et d'une partie d'Israël, l'alliance avec l'Eternel, la 15e année de son règne. ,

Vingt-un ans plus tard, Bahasa, roi d'Israël, attaqua le royaume de Juda et se mit à bâtir, sur la frontière, une ville appelée Rama, afin d'empêcher les Israélites d'aller à Jérusalem. Asa offrit tout l'argent du temple à Ben-Hadad, roi de Syrie, qui consentit à envahir le nord du pays de Bahasa. Celui-ci dut interrompre la construction de Rama, dont les matériaux furent employés, par Asa, à bâtir deux villes. Repris par Hanani de s'être confié en l'homme plutôt qu'en l'Eternel, Asa s'irrita et fit emprisonner ce prophète. Dans une maladie des pieds, il rechercha plus les médecins que l'Eternel. Toutefois le jugement favorable de l'Ecriture sur Asa, fait supposer qu'il se repentit avant de mourir. Il fut enseveli dans le sépulcre qu'il s'était lui-même préparé dans la cité de David.

ASAPH ( 1 Chron. 6: 31, 39, 43; 15 : 27-29; 16 : 5-7, 37; 25: 2), descendant de Lévi, par Guerson, fut prophète et chantre célèbre du temps de David. Il assista revêtu d'un éphod, ou plutôt d'une robe, avec les autres chantres, au transport de l'arche à Jérusalem. David l'établit alors chef des chantres et des musiciens chargés de louer l'Etemel dans le service du tabernacle. Il jouait de la cymbale en chantant des cantiques. Le psaume 50 et les 73-83 ont pour titre: Psaume ou Maskil d'Asaph; mais plusieurs paraissent postérieurs à son époque, entre autres le 79, qui fait allusion à la ruine de Jérusalem. Toutefois il est certain qu'il a composé des cantiques ; car on chantait encore des paroles de sa composition du temps d'Ezéchias. (2 Chron. 29:30.)

ASDOD (Jos. 13: 3; 15: 47), ville importante, nommée Azote par les

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Grecs, chef-lieu de l'un des cinq gouvernements des Philistins, située 1 '/« lieue à l'est de la Méditerranée, fut assignée à la tribu de Juda, qui ne put se l'assujettir. Ëlle renfermait le temple de Dagon, où fut amenée l'arche, qui fit tomber cette idole. (1 Sam. 5: 1.) Hozias s'empara de cette ville. (2 Chron. 26:6.) Environ 100 aus plus tard (714 av. J.-C.), Asdod tomba au pouvoir de Tartan, général assyrien. (Esa. 20:1.) Jérémie, Amos, Sophonie etZacharie, prophétisèrent contre elle. (Jér. 25 : 20; Amos 1: 8 ; Soph. 2:4; Zach. 9: 6.) Brûlée par Jonathan (1 Marc 10 : 77-84), Asdod fut rebâtie par les Romains. Philippe l'évangéliste y fut transporté par l'Esprit. (Act. 8:40.) Elle n'est plus aujourd'hui qu'un misérable village.

ASDOTH-DE-PISGA (Deut. 3: 17; 4:49), ville de Ruben, au nord-est de la mer Morte.

ASENATH (Gen. 41: 45 ; 46:20), fille d'un seigneur égyptien, ou,comme porte l'hébreu, d'un sacrificateur, devint la femme de Joseph et lui donna Manassé et Ephraïm.

ASER (Gen. 30: 13), nom du huitième fils de Jacob, par Zilpa, servante de Léa, signifie heureux. En le bénissant, Jacob, lui annonça la possession d'un pays dont les produits feraient les délices des rois. (49 : 20.) Moïse prédit à la tribu d'Aserde nombreux enfants, la bienveillance des autres tribus, et une grande abondance. (Deut. 33 : 24.) Elle fut une de celles qui prononcèrent les malédictions sur le montHébal. (27:13.) Le territoire assigné à Aser, au nord-ouest de Canaan, était borné à l'ouest par la Méditerranée, au*nord par le Liban, à l'est par Nephthali, et au sud par Manassé et Zabulon. (Jos. 19: 24-31.) Mais les Asérites ne dépossédèrent pas Sidon, ni plusieurs autres villes du nord-ouest de leur territoire, dont les habitants païens vécurent parmi eux. (Jug. 1: 31, 32.) Cette tribu envoya 40 000 hommes à Hébron quand David fut établi roi sur tout Israël. (1 Chron. 12: 36.)

ASIARQUES (Act. 19:31), nom grec signifiant magistrats d'Asie, donné à dix personnages chargés de présider à la célébration des jeux en l'honneur des dieux et des empereurs romains, dans la province d'Asie. Chaque ville nommait annuellement un de ses plus riches citoyens, et rassemblée de tous les élus, présidée par le proconsul romain, en choisissait 10 pour asiarques. Ces magistrats, qui faisaient célébrer les jeux à leurs propres frais, jouissaient d'une grande considération. Dans Té-meute excitée par Démétrius, à Ephèse, « quelques-uns des asiarques, qui étaient amis de Paul, le firent prier de ne point se présenter au théâtre.»

ASIE (Act. 19: 27). Dans un sens général, ce mot désigne le plus grand des cinq continents. Mais dans l'antiquité, on l'appliquait à l'Asie-Mineure, ou à une portion de cette presqu'île, et spécialement au royaume de Pergame, qui comprenait la Mysie, la Lydie, la Carie, et une partie de| la Phrygie. Ce royaume transformé en province romaine, l'an 133 av. J.-C., fut dès lors gouverné par un proconsul, et forma l'Asie proconsulaire, dont Ephèse était la capitale. C'est dans ce sens restreint que le mot Asie est généralement employé dans le Nouveau Testament.

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ASKÉLON (Jos. 13: 3 ; Jug. 1:18), chef-lieu de l'un des cinq gouvernements des Philistins, sur la Méditerranée. Cette ville fut assignée à la tribu de Juda, qui la prit, mais ne put la conserver longtemps. (Jug. 3:3.) Samson y tua 30 hommes, dont il donna les dépouilles à ceux qui avaient expliqué son énigme. Elle fut plus tard détruite et rebâtie, puis ruinée une seconde fois. Il existe aujourd'hui dans le voisinage de ses ruines, un village nommé Scalona.

ASKÉNAS (Gen. 10:3; Jér. 51: 27), fils de Gomer et petit-fils de Ja-pheth. On croit généralement qu'il s'établit au sud de la mer Noire, qui fut appelée mer d'Askénas. Jérémie convoque contre Babylone, les nations, et spécialement les royaumes d'Ararat et d'Askénas.

ASPENAZ (Dan. 1: 3-10), chef des eunuques de Nébucadnetsar, pré senta à ce monarque Daniel, Sadrac, Mésac et Habed-Négo, et leur donna des noms caldéens. Dieu inclina son cœur à accepter la proposition de Daniel de ne manger, lui et ses amis, que des légumes et de ne boire que de l'eau, de peur de se souiller.

ASPERSION (Héb. 9: 13), effusion de liqueurs dans un but religieux. L'usage d'honorer la divinité par des aspersions est très ancien. Jacob fit une aspersion d'huile sur la pierre qu'il dressa comme un monument de l'apparition de l'Eternel. (Gen. 35:14.) Samuel et les Israélites assemblés pour s'humilier devant Dieu, répandirent de Teau en sa présence. (1 Sam. 7 : 6.) David ne voulut point boire l'eau que trois de ses capitaines lui apportèrent au péril de leur vie, «mais il la répandit à l'honneur de l'Eternel. »(1 Chron. 11: 18.) La loi de Moïse prescrivait de nombreuses aspersions, tant sur les vases sacrés et le tabernacle, que sur les hommes, et spécialement sur les sacrificateurs, et sur les lépreux guéris. (Ex. 24: 8; 40: 9-16; Lév. 4: 6, 7, 17, 18; 14: 6, 7.) Outre celle d'eau pure, l'Ecriture mentionne six espèces d'aspersions, savoir: 1° de sang; 2° d'huile ; 3° d'eau et de sang; 4® d'eau de purification préparée avec la cendre de la vache rousse (Nom. 19:1-13); 5° de vin (15: 5); 6° enfin de cervoise.(28: 7.) A l'exception des deux dernières, qui se faisaient sur les sacrifices, ces aspersions symbolisaient la purification du péché par le sang de Christ, et l'effusion du Saint-Esprit. Les Israélites sont souvent repris de faire des aspersions aux faux dieux. (Jér. 32:29.)

ASPIC (Dent. 32: 33), serpent venimeux, dont la morsure est mortelle. On est incertain quant à l'espèce désignée par ce mot. Plusieurs pensent qu'il s'agit d'un serpent long de 30 centimètres (1 pied), très venimeux et bien connu des Arabes. Il paraît avéré que certaines personnes possédaient autrefois, en Orient, l'art de charmer les serpents pour les empêcher de mordre. Cet art était néanmoins impuissant sur l'aspic, qui, d'après Ps. 58:5, se bouchait l'oreille, pour ne pas entendre la voix du charmeur. Les Arabes parlent aussi d'une espèce de serpent insensible aux charmes, et dont la morsure cause la mort au bout de trois heures.

ASPIC (Cant. 4: 13,14), plante odoriférante qui paraît être la même que le nard.

ASSOS (Act. 20 ; 13,14), port de mer sur les côtes de Mysie, neuf lieues

DICTION. BIBLIQUE. *

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au sud de Troas, en face de l'île de Lesbos. Après avoir franchi, à pied, la distance de ces deux villes, Paul monta sur le vaisseau qui portait ses amis et l'attendait à Assos, dans son voyage à Jérusalem.

ASSUÉRUS (Dan. 9:1), roi des Mèdes et père de Darius le Mède ; il est nommé Astyage dans l'histoire profane et fut le grand-père de Cyrus.

ASSUÉRUS (Esd. 4: 6), roi de Perse auquel les Samaritains écrivirent, contre les Juifs, une accusation calomnieuse qui n'eut pas un plein succès. On croit généralement que ce prince était Cambyse, fils de Cyrus, connu par sa tyrannie. Il régna de 530-522 av. J.-C., envahit l'Egypte, mais perdit son armée dans les sables de la Libye et en Ethiopie, où ses soldats périrent par la famine. Il avait fait mettre à mort sa femme, sa sœur et son frère Smerdis. Il mourut d'une blessure qu'il se fit en descendant de cheval.

ASSUÉRUS (Ester 1: 1), roi de Perse, qui régnait à Susan, et dont les Etats, partagés en cent vingt-sept provinces, s'étendaient depuis les Indes à l'Ethiopie. Voulant montrer la pompe de son règne, ce prince fastueux fit venir à sa cour et entretint, pendant six mois, tous les grands seigneurs de son empire, puis donna à tout le peuple de sa capitale un festin qui dura sept jours, et auquel, malgré ses ordres, la reine Vasti refusa de se présenter. Irrité de ce refus, et sur le conseil de ses sages, Assué-rus répudia la reine et épousa à sa place, quatre ans plus tard, Ester, cousine et fille adoptive de Mardochée, l'un de ses serviteurs. (2:20.) Grâce à ce dernier, il échappa à une conspiration de deux de ses eunuques. Dans une nuit d'insomnie, il se fit apporter un mémoire où ce fait était consigné. Pour récompenser Mardochée, il ordonna à Haman, son premier ministre, de le promener par la ville avec un vêtement royal et sur le cheval du roi. Ne pouvant révoquer un édit d'extermination contre les Juifs, que lui avait arraché le cruel Haman, Assuérus fit pendre ce dernier et éleva à sa place Mardochée. Il publia, à la demande d'Ester, un second décret qui autorisait les Juifs à se défendre contre leurs ennemis, et à les exterminer dans tout le royaume pendant un jour.

On ne sait trop quel roi de Perse est ici désigné ; on pense généralement que c'est Xerxès, qui régna de 485-464 av. J.-C. Il marcha contre la Grèce avec une armée de plusieurs millions d'hommes, et fit fouetter la mer qui avait détruit le pont jeté par lui sur l'Hellespont. Presque arrêté par Léonidas aux Termopyles, il perdit sa flotte à Salamine. De retour en Asie, il périt assassiné.

ASSUR (Gen. 10: 22, 11), fils de Sem, se retira du pays de Sinhar, alla bâtir Ninive, Calah, Résen, et donna son nom à l'Assyrie. . ASSYRIE ou ASSUR (2 Rois 15:19; Esa. 10: 5), pays compris entre l'Arménie au nord, la Médie à l'est, la Babylonie au sud, et la Mésopotamie à l'ouest. L'Assyrie devint un grand empire, dont l'histoire est imparfaitement connue. Nimrod, petit-fils de Cam, en fut, paraît-il, le fondateur, et Assur, fils de Sem, lui donna son nom. (Gen. 10: 8-12, 22.) La mention d'Assur par Balaam, semble indiquer que cet empire était puissant à l'époque de ce prophète. (Nomb. 24: 22.) Il s'était successivement agrandi sous les règnes de Bélus, Ninus et Sémiramis, qui régna

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depuis la Méditerranée à l'Indus, et mourut vers 1874 av. J.-C. Dès lors cet empire déclina graduellement et tomba, sous le règne de Sardana-pale, environ Tan 800 av. J.-C. De ses débris se formèrent les royaumes de Babylone, de Médie et de Ninive. Ce dernier, fondé par Phul ou Pul, est connu sous le nom de second empire d'Assyrie. Pul ayant attaqué Mé-nabem, roi d'Israël, qui devint son vassal, se retira, moyennant un don de 100 talents d'argent (870000 francs), l'an 782 av. J.-C. (2 Rois 15: 19, 20.) Tiglath-Piléser, fils de Pul, transporta, en 739, les Israélites du nord en Assyrie, sous le règne de Pékach. (15: 29.) Gagné par l'argent d'Achaz, roi de Juda, il attaqua Retsin, roi de Syrie, qu'il fit mourir après avoir conquis Damas. (2 Rois 16:6-9.) Il asservit aussi Achaz. (2 Chron. 28:20.) Son successeur, Salmanéser, mit fin au royaume d'Israël, dont il transporta les habitants en Assyrie, l'an 721 av. J.-C. (2 Rois 17: 3-6.) Après lui, Sanchérib attaqua Ezéchias, roi de Juda, qui avait secoué le joug de l'Assyrie; mais un ange extermina, pendant la nuit, 185000 hommes dans son camp., et deux de ses fils l'assassinèrent dans le temple de son Dieu Nisroc, à Ninive, où il s'était enfui. (2 Rois 19: 35-37.) Esarhad-don, son fils, lui succéda et s'empara de Babylone, 680 ans av. J.-C. Sous les règnes suivants, l'empire assyrien déclina rapidement, et fut enfin renversé, en 625, par Nabopolassar, roi de Babylone. Après la prise de cette ville par Cyrus, l'Assyrie passa sous le joug des Perses. Elle porte aujourd'hui le nom de Kourdistan, et fait partie de l'empire turc.

ASTROLOGUES (Dan. 2 : 27; Esa. 47: 13), personnages qui prétendent prédire l'avenir par l'observation des astres. Il ne faut pas les confondre avec les astronomes, qui se vouent à l'étude des corps célestes. Tandis que l'astronomie est une belle science, l'astrologie n'est qu'une superstition ou un charlatanisme.

ATHÈNES (Act. 17:15), autrefois capitale de l'Attique, et aujourd'hui de toute la Grèce. Cette ville fut fondée, dit-on, vers 1600 av. J.-C., par l'Egyptien Cécrops, et reçut le nom de la déesse Minerve, nommée en grec Athèna. Elle fut d'abord gouvernée par des rois, puis par des archontes, après quoi elle adopta le gouvernement démocratique, jusqu'à ce qu'elle subit le joug des Romains, 146 ans av. J.-C. Elle renfermait trois classes d'habitants: les citoyens, les hommes libres non citoyens, et les esclaves, seuls chargés des travaux manuels. Elle avait sept quartiers, treize portes, trois ports, dont le Pirée était le principal, et environ 80000 habitants. Mais elle était moins remarquable par son étendue que par ses philosophes, ses orateurs, ses poëtes, ses sculpteurs, ses peintres, ses statues, ses autels, ses monuments de toute espèce. On y admirait entre autres, l'aréopage, l'académie, le temple de Jupiter, et surtout la statue de Minerve, dont le casque brillant dominait toute la ville et servait, dix lieues à la ronde, de phare aux navigateurs. Les Athéniens étaient à la fois oisifs et fort dévots. Dans un temps de peste, ils avaient élevé un autel à un Dieu qu'ils ne connaissaient pas, et qui était peut-être, pen-saient-ils, l'auteur de ce fléau. (Act. 17 : 23.)

Paul arriva à Athènes vers l'an 53 de J.-C., et fut vivement peiné de la voir plongée dans l'idolâtrie. Il annonça l'Evangile dans la synagogue,

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sur la place publique, et dans l'aréopage, où le conduisirent des philosophes épicuriens et stoïciens, avec lesquels il avait disputé. Il prêcha aux Athéniens ce Dieu qu'ils adoraient sans le connaître; mais la plupart de ses auditeurs furent scandalisés quand ils l'ouïrent parler de la résurrection. Cependant Denis, membre de l'aréopage, une femme nommée Damaris et quelques autres personnes, embrassèreut la foi, et formèrent le noyau d'une église importante, d'où sortirent les premiers apologistes du christianisme. La ville actuelle ne présente plus que les ruines de son an cienne splendeur, avec une population d'environ 15000 habitants.

ATSAL (Zach. 14:5), lieu inconnu à l'orient de Jérusalem, peut-être le même que Beth-Etsel, rendu dans nos verrions par la maison £Etsely où il y avait eu un grand deuil (Mich. 1: 11) ; car Atsal et Etsel ne sont qu'un même mot hébreu. Il est néanmoins possible qu'Etsel ou Esel soit le nom d'un homme inconnu.

ATTALIE (Act. 14: 25), ville maritime de Pamphylie, bâtie par At-tale-Philadelphe, roi de Pergame, et où Paul s'embarqua en revenant de son premier voyage missionnaire.

AUGUSTE (Luc 2:1), premier empereur romain, naquit 59 ou 63 ans av. J.-C. Il s'appelait d'abord Octave, et était neveu de Jules-César, qui l'adopta pour son fils. A 18 ans, il perdit son père adoptif, chercha à s'emparer du pouvoir, parvint à se débarrasser de ses ennemis, puis de ses alliés; il se fit décerner, par le sénat, les titres d'empereur et d'Auguste, environ 28 ans av. J.-C., et se nomma dès lors César-Auguste. Cruel et vindicatif pendant la guerre civile, il se montra doux et clément quand la paix fut rétablie, favorisa les lettres et fit de bonnes lois. L'empire jouissait, sous son règne, d'une paix universelle, quand Jésus-Christ, le prince de la paix, naquit à Bethléhem. Auguste mourut 14 ans après cet événement.

AULX (Nomb. 11: 5) espèce d'oignon que les Israélites mangeaient en Egypte et qu'ils regrettaient dans le désert. La fleur de l'ail est à six pétales, sans calice. Cette plante, de 60 à 90 centimètres de haut (2-3 pieds), produit à sa racine de petits tubercules d'une odeur et d'une saveur très fortes, qui excitent l'appétit et calment les douleurs d'entrailles. Les Juifs étaient très friants de ce mets.

AUMONE. (Luc 11: 41). Le mot grec du Nouveau Testament rendu par cette expression, signifie pitié, compassion, miséricorde. L'aumône est recommandée sous différentes formes dans l'Ancien Testament (Ps. 112: 5-9), et Jésus-Christ en fait un devoir à ses disciples. Les chrétiens de Jérusalem, d'Antioche, de Macédoine, ainsi que Dorcas et Corneille, sont spécialement mentionnés pour leur libéralité. (Act. 4: 34, 35; 9: 36; 10: 2; 11: 29,30; 2 Cor. 8:1-5.) Les secours donnés aux pauvres ne sont de véritables aumônes que s'ils sont inspirés par l'amour du prochain. « Quand je distribuerais tout mon bien pour la nourriture des pauvres, si je n'ai pas la charité, cela ne me sert de rien. » (1 Cor. 13: 3.)

AUTEL (Gen. 8: 20), espèce de table sur laquelle on offrait à Dieu des sacrifices. Le premier autel mentionné dans l'Ecriture fut bâti par

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Noé, au sortir de l'arche, quoique l'institution des sacrifices remonte à la première famille humaine. Abraham. Isaac et Jacob, dressèrent des autels à l'Eternel. (Gen. 22: 9; 26: 25; 33: 20.) Quand Moïse fit celui des holocaustes et celui des parfums, pour le service du tabernacle, il en avait déjà bâti deux. Le premier, élevé après la défaite des Hamalécites, fut appelé: L'Eternel mon étendard. Le second, érigé au pied du Sinaï, fut entouré de douze pierres, représentant les douze tribus. Les tribus orientales firent, au bord du Jourdain, un autel pareil à celui des holocaustes, non pour y offrir des sacrifices, mais pour témoigner qu'elles appartenaient au peuple d'Israël. (Ex. 17 : 15 ; 24 : 4; Jos.22: 26.) Jo-sué, Gédéon, Samuel, Saùl, David, élevèrent aussi des autels à l'Eternel. (Jos. 8: 30; Jug. 6: 24; 1 Sam. 7: 17; 14: 35; 2 Sam. 24: 25.) Il paraît que les Israélites des dix tribus demeurés fidèles à l'Eternel, lui bâtirent, sur le mont Carmel, un autel qu'Elie répara pour y offrir un holocauste, qui fut consumé par le feu du ciel. (1 Rois 18: 30-38.) Le peuple d'Israël est souvent accusé par les prophètes, de faire de nombreux autels aux faux dieux. (Jér. 11: 13.) Celui que Jéroboam dressa à Béthel, pour le service du veau d'or, se fendit à la parole d'un prophète et fut plus tard démoli par Josias. (1 Rois 13: 3-5; 2 Rois 23: 15.)

AUTEL DES HOLOCAUSTES. (Ex. 27:1-8; 38: 1-7.) Cet autel, placé dans ie parvis, en face de l'entrée du tabernacle, était de bois de sittim (acacia), carré, creux, tout recouvert d'airain, et avait une corne à chaque angle. Haut de lm 33 (4 l/« pieds), long et large de 2» 25 (7 J/t pieds), il était entouré d'une grille d'airain depuis la base au milieu de sa hauteur. Aux quatre coins de cette grille, étaient fixés quatre anneaux d'airain pour y passer deux barres de bois de sittim couvertes d'airain. L'intérieur de l'autel était rempli de terre, ou de pierres non taillées. On y montait, non par des degrés, mais par un plan incliné, pour des motifs de décence. (Ex. 20 : 24-26.) Les divers ustensiles employés dans les sacrifices, tels que chaudrons, racloirs, bassins, fourchettes, encensoirs, étaient tous d'airain.

L'autel du temple de Salomon avait 9 mètres de long (30 pieds), 9 de large et 4 ■/« de haut(15 pieds.) (2 Chron. 4:1.) Renouvelé, ou du moins purifié par Asa, il fut poussé vers le nord par Achaz, qui y substitua un autel fait sur le modèle de celui de Damas. (2 Chron. 15: 8; 2 Rois 16: 10-15.) L'autel du second temple ayant été profané par Antiochus, fut démoli et reconstruit avec des pierres non taillées, par Judas Maccabée. (IMacab. 4 : 38-47.) Celui du temple d'Hérode (voy. Temple) était plus grand que les précédents: il avait, d'après Josèphe, 22 mètres de long (75 pieds), autant de large, et 6m 6 de haut (22 pieds). Des anneaux de fer étaient fixés au sol, du côté du nord,*pour y attacher les bêtes destinées aux sacrifices; et du côté du sud, un canal conduisait le sang des victimes dans le torrent de Cédron.

Le feu fut allnmé sur l'autel par Dieu lui-même, quand Aaron y offrit son premier sacrifice, et les sacrificateurs ne devaient jamais le laisser s'éteindre. Ce miracle se renouvela sur l'autel du temple de Salomon. (Lév. 9: 24; 6: 12 ; 2 Chron. 7: 1.) L'autel des holocaustes était le symbole de la croix, sur laquelle s'est accomplie l'expiation de nos péchés. (Hébr.

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13: 10-12). Cet autel se trouvait aussi dans la vision du temple symbolique d'Ezéchiel et dans celle de St. Jean. (Ezéch. 41: 22 ; Apoc. 6: 9.)

AUTEL DES PARFUMS. (Ex. 30:1-10.) Il était de bois de sittim, entièrement recouvert d'or, long et large de 45 centimètres (1 */» pied), haut de 90 (3 pieds), et orné d'un couronnement d'or tout autour. Il avait quatre cornes à ses angles, et quatre anneaux d'or à ses côtés, afin d'y passer deux barres de bois de sittim, couvertes d'or, pour le porter. Sa place était dans le lieu saint, entre la table et le chandelier, en face de l'arche, dont il n'était séparé que par le voile. On y offrait chaque matin et chaque soir le parfum, à l'exclusion de toute autre offrande. Seulement, dans certaines occasions, et spécialement le jour des expiations, on aspergeait de sang les cornes de cet autel. (Ex. 26: 35; 40: 22-26; Lév.4: 7; 16:18,19.)

L'autel des parfums du temple de Salomon était de cèdre et recouvert d'or, comme le premier. (1 Rois 6: 20.) Celui du second temple fut enlevé par Antiochus, et remplacé par Judas Maccabée. (1 Maccab. 1: 23 ; 4: 49.) L'autel d'or est aussi mentionné dans la vision de St. Jean. (Apoc. 8: 3.) C'était un symbole de notre intercesseur Jésus-Christ.

AUTRUCHE (Job 39: 16-21), oiseau d'un genre particulier et d'une grandeur extraordinaire, qui vit en troupeaux dans les déserts d'Asie et d'Afrique. Il est haut de 2 mètres (6-7 pieds), a un long cou, une petite tête chauve, un beau plumage blanc mélangé de noir sur le dos, de longues jambes, et les pieds terminés par deux doigts. Ses ailes, armées d'un espèce d'éperon, sont trop courtes pour voler, mais facilitent sa course, qui est plus rapide que celle du cheval. On a vu une autruche, montée de deux nègres, courir avec une grande vitesse. Cet oiseau creuse son nid dans le sable et y pond des œufs de 15 centimètres de diamètre (5 pouces). Plusieurs femelles réunissent parfois leurs œufs dans le même nid, qui en renferme ainsi de 30 à 50. Elles en abandonnent quelques-uns placés près de ceux qu'elles couvent, pour servir de nourriture à leurs petits. Il paraît que dans les climats brûlants, elles se dispensent du soin de couver leurs œufs, qui éclosent sous la simple action des rayons du soleil.

Cependant, des voyageurs prétendent qu'elles les couvent en tous cas au moins la nuit. Elles sont si timides qu'elles s'effraient du moindre bruit et abandonnent leurs nids. Les Arabes trouvent fréquemment des œufs frais, d'autres pourris, d'autres à demi couvés, ou des petits déjà éclos, affamés et paraissant appeler leur mère. C'est ainsi que l'autruche se montre, par lâcheté, cruelle envers ses petits. (Job 39: 19.) Elle a un cri aigu et plaintif, et aime les lieux solitaires et désolés. Dans Lam. 4:3, et dans plusieurs autres passages, le mot hébreu rendu par autruche dans quelques traductions* l'a été, dans d'autres, par hibou ou chouette.

AYEN (Osée 10: 8), mot qui signifie iniquité, et qui paraît désigner Béthel, où se célébrait le culte du veau d'or.

AVEN (Ezéch. 30: 17), ville d'Egypte qui paraît être la même que celle d'On.

AVOCAT (1 Jean 2: 1), celui qui plaide une cause, défend un accusé.

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BAB

Jésus-Christ est appelé notre avocat, parce qu'il plaide en faveur des pécheurs devant la justice de Dieu. Quiconque lui confie sa cause sera sûrement absous.

AZOTE (Act. 8: 40), ville des Philistins, la même qu'Asdod.

B

BABEL ou BABYLONE (confusion. Gen. 10: 10; 11:1-9; 2 Rois 20: 12), noms de la plus grande ville de l'antiquité, située sur l'Euphrate, au pays de Sinhar, environ 130 lieues à l'est de Jérusalem. Son premier roi, Nemrod, petit-fils de Cam, paraît en avoir été le fondateur. Environ 100 ans après le déluge, du temps de Péleg, descendant de Sem, à la 4me génération, lorsque les hommes parlaient encore tous la même langue, ils s'établirent en grand nombre dans la plaine de Sinhar, et se mirent à y bâtir une ville et une haute tour. Ils voulaient élever celle-ci, disaient-ils, jusqu'aux cieux, afin de demeurer réunis et d'immortaliser leur nom. Les briques cuites au feu et le bitume remplaçaient les pierres et le mortier. Mais Dieu arrêta leur orgueilleuse entreprise, en confondant leur langage, en sorte qu'ils ne s'entendaient plus et furent obligés de se séparer. De là le nom de Babel donné à cette ville. Elle fut plus tard achevée, puis agrandie et embellie par Bélus, Ninus, Sémiramis, de 1993-1874 av. J. C., et surtout par Nébucadnétsar.

Babylone formait un carré parfait, de 10 lieues de circuit, divisé en 625 carrés plus petits par l'intersection de 50 rues, dont 25, se dirigeaient du nord au sud, et 25 de Test à l'ouest. Elle était entourée d'une muraille de 90 mètres de haut (300 pieds), et de 22'/, de large (75 p.). Cette muraille était, surmontée de 250 tours, et avait 100 portes d'airain. Sur les deux bords du fleuve, s'élevaient des murs de la même hauteur, reliés par des terrasses couvertes de magnifiques jardins, qui étaient ainsi suspendus. D'immenses escaliers, fermés par des portes d'airain, conduisaient à l'Euphrate. L'édifice le plus remarquable était le temple de Bélus, vaste tour carrée, haute de 190 mètres (660 pieds), et composée de 8 étages, qui se rétrécissaient en s'élevant. On y montait extérieurement par un chemin en spirale, assez large pour que des voitures pussent s'y rencontrer. La base de cette tour avait 720 mètres de circuit (2400 pieds), et l'intérieur renfermait de riches appartements. Il y avait au sommet une chambre meublée seulement d'un lit et d'une table, où une prêtresse passait la nuit. Les ruines du temple de Bélus ont encore 3 étages et une hauteur de 48 mètres (160 pieds) ; on les appelle Birs-Nemrod, Plusieurs voyageurs ont pensé que ce temple était le même édifice que la tour de Babel ; mais on ne peut rien affirmer à cet égard.

Les inondations périodiques de l'Euphrate et les travaux exécutés sur ses bords, dans la ville, avaient nécessité le creusage de canaux pour

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l'écoulement des eaux, et celui d'un immense bassin ou lac artificiel, de 10V, mètres de profondeur (35 pieds) pour les recevoir.

Babylone fut d'abord la capitale de l'ancien royaume babylonien fondé par Nemrod, de 2240-2050 av. J.-C., et rivalisa avec Ninive, sous la domination assyrienne, de 2050-625. Elle devint alors sous Nabopolassar, la capitale du puissant empire babylonien, dont l'Assyrie vaincue forma une province, et qui atteignit l'apogée de sa gloire sous Nébucadnetsar, la tête d'or de la statue prophétique. (607-561, Dan. 2:38.) Les prophètes Esaïe (14), Jérémie (50), Daniel (2 ; 5) décrivent la grandeur, la magnificence et la corruption de cette reine du monde, et annoncent son entière destruction. Cette prédiction commença à s'accomplir sous Bel satsar, par Cyrus, qui prit Babylone, en 538 av. J.-C. Cette ville déchut rapidement sous les Perses. Xerxès la pilla et détruisit le temple de Bélus. Alexandre le Grand travaillait à la relever quand il mourut au milieu de ses débauches, en 323 av. J.-C. Lorsque Séleucus, l'un de ses généraux, eut bâti Séleucie, près du Tigre, il y transporta une partie de la population de Babylone, qui fut bientôt abandonnée. Au Ier siècle de notre ère, cette fière cité n'était déjà pins qu'un monceau de ruines, au milieu desquelles se trouvait une petite ville, d'où Pierre écrivit sa première épître. (1 Pier. 5:13.) Les ruines de Babylone attestent encore sou ancienne splendeur, et forment une colline de 18 mètres de haut (60 pieds).

Dans l'Apocalypse, Babylone désigne la ville de Rome, et, selon toute apparence, la papauté, dont la corruption est représentée sous l'image d'une prostituée portant sur son front cette inscription.: « Mystère, la grande Babylone, la mère des impudicités et des abominations de la terre. » (Apoc. 17:5 ; 18:2, 4, 10, 21.)

BACA (Ps. 84:7), mot qui signifie pleurs, et paraît désigner une vallée sur le chemin de Jérusalem. Plusieurs pensent que ce terme symbolise les épreuves des fidèles, plutôt qu'il ne désigne un lieu particulier. Luther a traduit : « La vallée des larmes,» au lieu de « la vallée deBaca.»

BAGUE, voyez Joyau.

BAHAL (1 Rois 18: 21), mot qui signifie seigneur et mari\ c'est le nom d'un dieu des Phéniciens et de plusieurs autres nations. Bahal était adoré, sous différentes formes, comme le dieu du soleil et le mari d'Has-taroth, déesse de la lune. On lui dressait des statues d'or et d'argent (Osée 2 :8), et son culte se célébrait dans des bocages et sur des lieux élevés, tels que les collines et les toits. (Jug. 6:25 ; Jér. 19: 5; 32:29.) On lui offrait des parfums et des holocaustes ; on lui sacrifiait même des enfants (Jér. 19: 5), et la fornication accompagnait ces cruelles pratiques. (Nom. 25:3; 2 Rois 23:7.) — Du temps de Moïse, les Moabites adoraient déjà Bahal ; et les Israélites, séduits par les filles de Moab, se joignirent à leur culte. (Nom. 22:41 ; 25:1-3.) Après la mort de Josué, Israël préféra bientôt cette idole à l'Eternel. (Jug. 2:13.) Gédéon démolit l'autel et coupa le bocage de Bahal. Mais le culte des Bahalins, c'est-à-dire, des différentes idoles de Bahal, l'emporta souvent sur celui du vrai Dieu, jusqu'à la ruine de Jérusalem. (8:33 ; 1 Sam. 7:4 ; Jér. 2:8.) Il fut spécialement protégé par Achab, Jésabel, Hathalie, Achaz et Ma-

BAH

nassé, tandis que Josaphat, Elie, Jéhu, Jéhojadah, Ezéchias et Josias, travaillèrent vigoureusement à le détruire. (1 Rois 18: 18-40; 2 Rois 10 • 20-28; 11 ; 18: 4; 21:3 ; 2 Chron. 34 : 4.)

BAHAL (1 Chron. 4:33), ville de la tribu de Siméon.

BAHALAou BAHALÉ (Jos. 15:9; 2 Sam. 6:2), la même ville que Kirjath-Jéharim. Voyez ce mot.

BAHALATH (Jos. 19:44; 2 Chron. 8:6), ville de la tribu de Dan, fortifiée par Salomon.

BAHAL-BÉRITH (Jug. 8:33 ; 9 :4), nom d'une idole à laquelle les Israélites élevèrent un temple, à Sichem, après la mort de Gédéon.

BAHAL-GAD (Jos. 11:17; 12 : 7 ; 13: 5; Jug. 3 : 3; 1 Chron. 5 :23), ville située au pied de PHermon, dans la demi-tribu de Manassé, à l'est du Jourdain, la même, paraît-il, que Bahal-Hermon.

BAHAL-HAMON (Cant. 8:11), lieu inconnu où Salomon avait une vigne.

BAHAL -H ATSOR (2 Sam. 13: 23), lieu près d'Ephraïm,en Benjamin, où Absalom assassina son frère Amnon.

B AH AL-MÉHON (Nom. 32:38; Ezéch.25:9), ville de la tribu de Ruben.

BAHAL-PÉHOR (Nom. 25:3, 5 ; Ps. 106: 28 ; Jos. 22 :17), ville de Ruben, probablement la même que Péhor, où les Israélites se laissèrent entraîner, par les filles de Moab, à l'idolâtrie et à l'impureté. L'idole qu'ils adorèrent s'appelait aussi Bahal-Péhor, c'est-à-dire, Bahal de Péhor.

BAHAL-PÉRATSIM (2 Sam. 5:20), lieu situé dans la vallée des Rephaïms, près de Jérusalem, où David battit les Philistins. Ce nom, choisi pour rappeler cette victoire, signifie grande défaite.

BAHAL-TAMAR (Jug. 20:33), lieu près de Guibha, de Benjamin, où cette tribu fut presque détruite par les Israélites, à cause de la conduite infâme des habitants de Guibha envers la femme d'un lévite d'Ephraïm.

BAHAL-TSÉPHON (Ex. 14:2,9 ; Nom. 33:7), probablement une ville au nord-est de la mer Ronge, près de laquelle stationnèrent les Israélites après leur passage à travers cette mer.

BAHAL-ZÉBUB (seigneur des mouches, 2 Rois 1: 2), nom du dieu de flékron qu'Achazia, fils d'Achab, envoya consulter, touchant l'issue de sa maladie. Voyez Béelzébul.

BAHANA (2 Sam. 4:2), fils de Rimmon, et capitaine d'Is-Boseth, assassina, avec son frère Récab, ce prince, qui se reposait, à midi, sur son lit. Les deux meurtriers lui coupèrent la tête, coururent la porter à Hé-bron, et tout glorieux la présentèrent à David, qui, pour récompense, les fit mettre à mort. Après leur avoir coupé les mains et les pieds, on pendit leurs cadavres au-dessus d'un étang. (4:1-12.)

BAHASA (1 Rois 15 :16; 16 :1), fils d'Ahijah, d'Issacar, et 3°" roi d'Israël, assassina son prédécesseur Nadab, fils de Jéroboam, et usurpa la

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couronne, qu'il porta 23 ans. Il s'adonna au culte du veau d'or, extermina toute la race de Jéroboam, s'allia avec Ben-Hadad, roi de Syrie, et fit la guerre à Asa, roi de Juda. Il entreprit de bâtir une ville nommée Rama, sur les frontières des deux royaumes, pour empêcher ses sujets d'aller en Juda. Mais l'alliance d'Asa et de Ben-Hadad l'obligea d'abandonner la construction de cette ville et de se retirer dans Tirtsa, sa capitale. Il persévéra jusqu'à la fin dans son impiété, malgré les terribles menaces du prophète Jéhu, qui lui annonça l'extermination prochaine de toute sa race. Ce châtiment s'accomplit sous son fils et successeur Ela, qui, après 2 ans de règne, fut massacré avec toute sa famille.

BAHURIM (2 Sam. 3 :16 ; 1« : 5 ; 17 :18), ville de Benjamin située entre Jérusalem et le Jourdain, d'où sortit Simhi pour insulter David fugitif, et où Jonathan et Ahimahatz, chargés de lui porter des nouvelles, furent cachés dans un puits.

BAISER. (Gen. 27 : 26.) L'usage des baisers nous est présenté, dans l'Ecriture, comme signes: 1° des différentes sortes d'affections naturelles (Gen. 29 : 11 ; 31 : 28; 33 :4; Cant. 1 : 2) ; 2° de l'amour fraternel des chrétiens (Rom. 16: 16; 1 Thes. 5: 26;) 3° de l'adoration des faux dieux, auxquels on jetait des baisers, ou dont on baisait les images (Job 31:27; 1 Rois 19: 18; Osée 13 : 2); 4° de soumission envers les rois. C'est ainsi que Samuel baisa Saul, après l'avoir oint (1 Sam. 10 : 1), et que les ennemis du fils de Dieu sont invités à lui rendre hommage en le baisant. (Ps. 2:12.)

BALAAM (Nom. 22 : 5), fils de Béhor ou Bosor, devin et momentanément prophète, mais dominé par l'avarice, demeurait à Péthor, ville de Mésopotamie (Deut. 23:4), sur l'Euphrate. Appelé par Balac, roi de Moab, pour maudire les Israélites, il en fut empêché par l'Eternel, qui lui déclara que ce peuple était béni. Sollicité de nouveau par Balac, qui lui fit promettre une grande récompense, il consulta une seconde ibis le Seigneur, au lieu de refuser formellement de maudire son peuple. Dieu répondit au désir de son cœur cupide, en lui ordonnant d'aller avec les messagers de Balac ; mais il le reprit en chemin par le moyen de son ânesse, qu'il fit parler. Un ange armé d'une épée nue se plaça par trois fois devant l'animal ; celui-ci se détourna d'abord de la route, puis serra le pied de son maître contre un mur, et se coucha enfin sous lui. L'ânesse maltraitée par Balaam, qui ne voyait pas l'ange, lui dit: «Que t'ai-je fait que tu m'aies déjà battue trois fois? » L'ange se faisant voir au prophète aveuglé, le blâma de suivre une voie détournée, et lui ordonna toutefois de continuer son chemin. Arrivé auprès de Balac, Balaam lui déclara qu'il ne pourrait dire que ce que Dieu lui mettrait dans la bouche; puis ils montèrent ensemble sur une éminence consacrée au culte de Bahal, d'où l'on voyait une partie du camp d'Israël. Après un sacrifice de quatorze victimes offertes sur sept autels, savoir, un bouc et un bélier sur chaque autel, Balaam, contraint par l'Esprit de Dieu, bénit les Israélites, et s'écria plein d'émotion: «Que je meure de la mort des justes, et que ma fin soit semblable à la leur!» (Nomb. 23:10.) Balac mécontent conduisit le prophète au sommet du mont Pisga, d'où l'on contemplait tout le peuple d'Israël.

BAL

Après un second sacrifice semblable au premier, Balaara prononce une nouvelle bénédiction sur ce peuple, et déclare nuls tous les enchantements essayés contre lui. Balac toujours plus mécontent, fit une nouvelle tentative sur le mont Péhor,où Balaam offrit encore,sur sept autels,sept veaux et sept béliers, puis célébra, sous l'inspiration de l'Esprit, la gloire et la prospérité futures du peuple de Dieu. Il s'associa de cœur, cette fois, aux bénédictions qu'il prononça, tandis qu'il avait recherché jusqu'à ce moment les enchantements, et espéré de pouvoir maudire les Israélites, pour obtenir de l'argent. (24: 1.) En vain Balac irrité lerenvoie sans récompense : le prophète annonce en termes magnifiques la venue du Messie, de « l'étoile de Jacob, > et le triomphe d'Israël sur les nations voisines (24:15-24.)

Cependant l'amour de l'argent reprit bientôt le dessus dans le cœur de Balaam: avant de quitter Balac, il voulut mériter une récompense en lui indiquant un moyen d'attirer la colère de Dieu sur les Israélites. Il lui conseilla de les inviter au culte de Bahal, par des femmes, qui les feraient tomber à la fois dans la fornication et dans l'idolâtrie. Son conseil fut suivi, Israël succomba à la tentation et fut châtié. Mais après s'être humilié (25 : 6), le peuple extermina, sur l'ordre de Dieu, les Moabites, nommés aussi Madianites, et Balaam périt avec eux. (31: 16, 8; 25 :18.) Pierre et Jude rappellent la cupidité de ce prophète iufidèle, et le Seigneur signale à l'église de Pergame, ceux de ses membres qui suivent les perfides conseils qu'il donna à Balac. (2 Pier. 2 :15; Jude 11 ; Apoc. 2:14.) Cette mystérieuse histoire nous montre comment, sous l'empire d'une passion non réprimée, l'on en vient à étouffer la voix du Saint-Esprit.

BALAC (Nom. 22-25; 31; Deut. 2: 9), fils de Tsippor et roi de Moab, adorateur de Bahal, fut, comme son peuple, effrayé à l'approche des Israélites, dont il n'avait cependant rien à craindre. Redoutant leur supériorité, il fit venir Balaam pour les maudire, afin de les vaincre plus facilement, mais Dieu le força de les bénir. Après les avoir séduits, d'après le conseil de Balaam, Balac et son peuple, sous le nom de Madianites, furent exterminés par une armée de 12000 Israélites. Voyez Balaam.

BALATH-BÉER (Jos. 19: 8; 1 Sam. 30: 27), ville de Siméon, appelée aussi Rama, ou Ramoth du midi, et à laquelle David envoya une partie du butin pris aux Hamalécites.

BALEINE (Gen. 1: 21.) Le mot hébreu (tanin) traduit par ce terme, désigne les grands monstres marins, dont la baleine est au premier rang par sa grandeur. Il est probable que le mot employé par Moïse dans un sens général, indique dans d'autres passages une espèce particulière d'animaux marins. (Job 7: 12; Ps. 74: 13; Ezéch. 29 : 3.) Le grand poisson qui engloutit Jonas. ( Jon. 1:17 ; 2: 1), est appelé baleine par Jésus-Christ. (Math. 12: 40.) Quoique vivant dans la mer, la baleine, dont il y a plusieurs espèces, n'est pas un véritable poisson, mais un animal à sang chaud, vivipare, allaitant ses petits, et pourvu des organes de la respiration. Elle est obligée de venir souvent à la surface de l'eau pour respirer et peut rester tout au plus 30 minutes sous l'eau. Les grandes baleines ont plus de 30 mètres (100 pieds) de long; mais elles ne vivent guère que dans les mers du Nord. L'espèce appelée cachalot se trouve dans la Méditerranée. L'un de ces monstres a été jeté récemment sur les côtes méridionales de la France. Il avait 12 mètres de long (40 pieds), 8 de circonférence (27 pieds) et un homme aurait pu entrer debout dans sa gueule ouverte. On raconte que l'on a trouvé, il y a quelques années, dans le corps d'un cachalot, amené à Valence (Espagne) par une inondation, deux soldats morts ayant encore bottes et éperons1. Un tel poisson put facilement avaler Jonas sans le blesser, et, au commandement de l'Eternel, le vomir sur le rivage, après lui avoir servi de tombeau trois jours et trois nuits. (Jon. 1: 17 ; 2: 1.)

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BAPTÊME. (Math. 3 : 7.) Ce mot, tiré du grec, (baptisma ou baptis-mos) signifie immersion, lavage. L'original est appliqué, mais nne seule fois, à l'action de laver divers objets (Marc 7 : 4). On a aussi rendu par baptême, un autre terme (loutron) qui désigne l'eau où l'on se baigne, ou celle que l'on verse sur le baigneur. En abolissant l'économie typique et préparatoire de l'Ancien Testament, Jésus-Christ a inauguré le culte en esprit et en vérité. ( Jean 4 : 23.) Il a voulu néanmoins que les doctrines capitales de l'Evangile fussent exprimées sous des formes sensibles, et correspondissent ainsi à la nature corporelle et spirituelle de l'homme. Dans ce but, il a institué le baptême, par lequel il constitue les pécheurs ses disciples, se les incorpore, ou les admet dans son Eglise (Math. 28 :19; Act. 2 : 41); et la sainte cène, par laquelle il les nourrit de sa chair et de son sang, pour la vie éternelle. Le baptême renferme trois éléments : l'eau, la Parole et le Saint-Esprit. (Jean 3:5 ; Eph. 5 :26 ; Act. 19:2,3 ; l : 5; 1 Cor. 12:13; Tite 3 : 5.)

Jean-Baptiste, l'intermédiaire entre l'ancienne économie et la nouvelle, reçut de Dieu l'ordre de baptiser d'eau, pour pousser les âmes à la repentance, et réveiller en elles le besoin du pardon et de la purification par le Saint-Esprit, que Jésus seul pouvait leur donner. (Jean 1 : 33; Math. 3 :1-11.) Ce baptême préparatoire ne doit pas être confondu avec le baptême chrétien, puisque Paul rebaptisa au nom de Jésus, à Ephèse, environ douze personnes qui avaient reçu celui de Jean. (Act. 19:1-7.) Ce dernier baptisait encore ceux qui allaient-à lui, lorsque Jésus se mit à baptiser ses disciples, par IVrgane des apôtres. (Jean 4 : 1, 2.) Toutefois ce ne fut qu'au moment de monter au ciel qu'il institua positivement le baptême chrétien , et ordonna à ses apôtres de transformer toutes les nations en disciples, en les baptisant et en les enseignant. Voici la traduction exacte des paroles du Seigneur : « Allez donc, faites disciples toutes les nations, en les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et en leur apprenant à garder toutes les choses que je vous ai commandées. » Toutefois la proclamation du salut précédera le baptême, qui ne sera administré qu'à ceux qui croiront; et ceux qui refuseront de croire resteront hors du royaume de Dieu. C'est ce qu'indique ce passage de Marc 16:15, 16 : « Prêchez l'Evangile à toute créature. Celui qui aura cru et qui aura été baptisé sera sauvé, mais celui qui n'aura pas cru, sera condamné. »

Le baptême exprime symboliquement toute l'œuvre de la miséricorde

BAP

de Dieu pour le salut du pécheur, et proclame spécialement les points suivants :

1° Le salut est l'œuvre d'un seul Dieu en trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit. (Math.38 :19.)

2° Ce Dieu sauve le pécheur par pure grâce et sans aucun mérite de ce dernier, c'est-à dire qu'il le justifie gratuitement par la foi eu Jésus-Christ. (Tite 3 : 4, 7; Gai. 3 : 26, 27; Act. 22 : 16.)

3° En justifiant le pécheur, Dieu le régénère, le sanctifie et le fait vivre d'une vie toute nouvelle. (Rom. 6 : 3-6; Eph. 5 : 26, 27; Col. 2 : 11-13.) Le baptême figurant la justification gratuite et la sanctification, est pour tout baptisé un témoignage de l'amour de Dieu en Jésus-Christ, et un appel incessant à vivre dans la sainteté. (Rom. 6: 3-7.)

4° Tous les fidèles forment un seul corps, qui est l'Eglise, dont Jésus-Christ est le chef, et dont le principal signe d'unité est le baptême. (1 Cor. 12 : 13 ; Eph. 4 : 4-6; Gai. 3 : 26-28.)

Cette œuvre de grâce ne nous est pas seulement présentée comme figurée, mais aussi comme accomplie dans le baptême. « Sois baptisé et lavé de tes péchés. * (Act. 22 :16.) « Nous sommes donc ensevelis avec Jésus-Christ en sa mort, par le baptême.» (Rom. 6 : 4.) Toutefois « le baptême qui nous sauve n'est pas celui qui nettoie les ordures de la chair » (1 Pier. 3 : 21), c'est-à-dire, l'application extérieure du baptême; mais l'œuvre figurée par cet acte se réalise intérieurement par le Saint-Esprit. « Il nous a sauvés par le baptême de la régénération et par le renouvellement du Saint-Esprit. » (Tite 3: 4, 5.) Ensuite, la signification du baptême ne se réalise pas tout entière sur-le-champ, mais pendant toute la vie du fidèle, puisque les apôtres exhortent sans cesse ceux qui sont morts et ressuscités avec Jésus-Christ « dans le baptême, » à mourir au péché et à marcher dans une vie nouvelle (Rom. 6: 4,12 ; Col. 3 : 1-5; Philip. 2 : 12.) Il y avâit aussi dans l'Eglise apostolique, parmi les baptisés, des ennemis de la croix de Christ, de faux frères^e faux docteurs, des pécheurs scandaleux et des hypocrites, chez qui l'œuvre de la grâce, exprimée dans le baptême, ne s'était pas réalisée, parce qu'ils avaient résisté, au Saint-Esprit. (Philip. 3 : 18, 19; Gai. 2 : 4; 2 Cor. 11: 13, 26; Jacq. 4 : 1-4; 2 Pier. 2 : 1-22; Jude 10-16.) Dieu nous sauve par le baptême : 1° Parce qu'il nous introduit, par ce moyen, dans son Eglise, qui est un hôpital dont Jésus-Christ est le médecin, et où s'accomplit, sous l'action de son Esprit, l'entière guérison des malades qui se soumettent à son traitement. (Marc 2: 17.) 2* Parce qu'il accompagne le baptême extérieur, chez ceux qui n'y résistent pas, d'une action intérieure du Saint-Esprit, dont il est impossible de déterminer la mesure. (Act. 2 : 38.)

Pour accomplir leur mission, les apôtres prêchaient d'abord l'Evangile, puis pressaient ceux qui le recevaient de se faire baptiser sans délai pour être sauvés. (Act. 2 :14-38.) Les nombreux exemples de baptêmes administrés après une première prédication, tant aux Juifs qu'aux Gentils, prouvent manifestement que les apôtres exigeaient que ceux qui avaient la foi, même la plus élémentaire, se tissent baptiser. (Act. 2: 38, 41; 8 : 12, 13, 38; 9: 1>*; 10 : 47; 16 : 15, 33; 18 : 8; 19 : 5; 22 : 16.)

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En instituant le baptême, Jésus parle des nations sans rien préciser quant aux personnes aptes à le recevoir, d'où nous pouvons déjà inférer que ni la condition sociale, ni le sexe, ni l'âge, ne sont des motifs d'exclusion, et c'est ce que confirme la pratique des apôtres. (Act. 8 : 9-13 ; Gai. 3 :27, 28; 1 Jean 2:14.) A leur exemple, les serviteurs de Christ doivent recevoir dans son Eglise, par le baptême, toute personne qui ayant entendu l'Evangile, veut être disciple du Crucifié, sans distinction d'âge ni de sexe. On ne peut donc, sans se mettre en opposition avec l'enseignement apostolique, négliger d'administrer le baptême à de jeunes enfants qui invoquent le nom du Seigneur. (Act. 22 : 16; Math. 11 : 25; Rom. 10 : 13.)

Mais convient-il de baptiser des enfants nouveaux-nés, incapables de foi et de connaissance? Sans discuter ici cette question controversée, nous indiquerons les principales raisons bibliques qui justifient le baptême des petits enfants des fidèles. Remarquons d'abord que refuser le baptême à un enfant né dans le péché, parce qu'il est incapable de connaissance, c'est le déclarer comme tel, exclu du royaume de Dieu. Car « ce qui est né de la chair est chair, et si quelqu'un n'est né d'eau et d'esprit, il ne peut entrer dans le royaume dés cieux. » (Jean 3 : 5.)

1° En prenant la nature humaine pour la sauver, Jésus-Christ s'est fait petit enfant, et a passé par tous les degrés, jusqu'à l'état d'homme fait, afin de sauver tous les âges, les petits enfants comme les jeunes gens et les adultes.

2° L'un des traits essentiels de l'Evangile, c'est l'entière gratuité du salut, que Dieu offre à celui qui ne le cherchait point: « Nous l'aimons parce qu'il nous a aimés le premier. (1 Jean 4: 19; Ezéch. 16: 3-14; Esa. 65:1; Jean 15: 16.) Ce caractère de l'amour de Dieu est mis en évidence dans le baptême des petits enfants. Car si la foi est présentée comme le seul moyen d'être justifié, ce n'est pas pour exclure ces petits êtres incapables de croire, mais pour établir l'absolue gratuité du salut. (Rom. 4': 16.)

3° Dieu ayant établi avec Abraham une alliance de grâce, lui donna la circoncision, comme signe de cette alliance et comme sceau de sa justification par la foi. Il lui ordonna aussi d'imprimer sur ses enfants, avant qu'ils pussent croire, ce signe de son alliance et de la justification gratuite. (Gen. 17: 4-14 ; Rom. 4: 11.) Mais St. Paul nous montre que cette alliance ne concernait pas seulement les enfants d'Abraham selon la chair, mais les croyants de toutes les nations. Sous l'Evangile, les fidèles sont donc, eux et leurs enfants, au bénéfice de l'alliance de grâce traitée avec Abraham et sa postérité, et réalisée par Jésus-Christ. (Rom. 4: 13, 16, 17 ; Gai. 3: 8, 14,16,17.) Le changement du signe de l'alliance n'a exclu personne de l'alliance elle-même. Or le même apôtre présente le baptême comme « la circoncision de Christ. » (Col. 2: 11,12.) Donc les petits enfants des fidèles ont droit au nouveau signe de l'alliance, qui est le baptême.

4° Loin d'exclure les petits enfants de son royaume, Jésus les y appelle formellement. Il ne les considère point comme incapables de recevoir des grâces spirituelles, puisqu'il leur impose les mains et les bénit.

BAR

Il veut qu'on les lui amène, il s'indigne contre les apôtres qui les éloignent de lui ; et pour détruire leurs fausses idées au sujet des petits enfants, il leur déclare « que le royaume des cieux est à de tels. » Au lieu d'attendre qu'ils soient adultes pour les admettre dans son royaume, il veut que les adultes deviennent comme de petits enfants. (Marc 10: 13-16.) Enfin, il leur manifeste en toute occasion une grande sympathie, et rappelle que Dieu tire sa louange « de la bouche des petits enfants et de ceux qui tettent. (Math. 11: 25 ; 21: 16; 18: 1-6.)

5° En prêchant l'Evangile, tant aux Juifs qu'aux gentils, les apôtres rappellent en faveur des enfants, l'alliance traitée avec Abraham et sa postérité : « A vous et à vos enfants est faite la promesse, et à tous ceux qui sont loin, autant que le Seigneur notre Dieu en appellera à soi. (Act 2 : 39.) Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé, toi et ta famille. » (16 : 31.) Paul déclare que les enfants des chrétiens « sont saints, » et non impurs, comme ceux des païens nés hors de l'alliance. (Marc 7: 27 ; 1 Cor. 7: 14.) Jean distinguant les fidèles de divers âges, mentionne spécialement « les jeunes enfants. » (1 Jean 2: 14.)

6° Les apôtres baptisaient des familles entières; et quoiqu'il ne soit pas fait mention de petits enfants, on voit clairement qu'ils agissaient en vertu de la promesse faite à Abraham et à sa postérité, ainsi qu'à tous les croyants, promesse dans laquelle les petits enfants étaient compris. (Gai. 3 : 14 ; Rom. 4: 12,13; Act. 16: 15, 33 ; 1 Cor. 1: 16.)

Nous pouvons ajouter à ces arguments scripturaires le témoignage d'Origène, le plus savant docteur de son époque. (185-252.) Il déclare que le baptême des enfants est d'origine apostolique, et cette tradition n'a été contestée par personne dans l'Eglise des premiers siècles. L'opinion de Tertullien, qui voulait qu'on différât le baptême des petits enfants et des célibataires, n'est pas contraire à cette déclaration.

L'Ecriture ne prescrit rien quant à la manière d'administrer le baptême. L'immersion était généralement pratiquée dans l'origine, mais pas toujours. Du moins il n'est pas probable que le baptême des 3000, à Jérusalem, ni celui de la population de Samarie, ni celui de la famille du geôlier de Philippes, administré de nuit, aient eu lieu par immersion. (Act. 2:41; 8:10, 12; 16: 33.)

Quant au baptême pour ou sur les morts mentionnés dans 1 Cor. 15 : 29, voici l'explication la plus probable de ce passage difficile, qu'on peut traduire ainsi: « Car que feront les baptisés sur les morts, si absolument les morts ne ressuscitent point? Pourquoi sont-ils baptisés sur les morts ? » D'après Origène, Paul fait allusion à l'usage de quelques personnes qui, au Ier siècle, se faisaient baptiser sur la tombe des fidèles, afin d'exprimer par là leur foi à la résurrection des morts.

BARAC (Jug. 4: 6j, fils d'Abinoam, de Kédès,en Nephthali, fut invité par Débora à rassembler, sur le mont Tabor, 10000 hommes de cette tribu et de Zabulon, pour combattre l'armée de Jabin, roi cananéen, commandée par Sisera. Il hésita, et exigea que Débora se présentât elle-même avant d'exécuter cet ordre. Descendant de la montagne avec son armée, il défit celle de Jabin, malgré les neuf cents chariots de fer

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de ce dernier, et poursuivit, vers le nord, les ennemis fugitifs. Il les extermina jusqu'au dernier, à l'exception de Sisera, qu'il trouva mort dans la tente d'une femme nommée Jahel; celle-ci lui avait enfoncé un clou dans la tête pendant qu'il dormait. Barac s'associa au chant de reconnaissance de Débora. (5: 1.) Il est nommé, dans Héb. 11: 32, parmi les héros de la foi.

BARACHIE (Math. 23: 35), nom hébreu qui signifie « béni de l'Eternel.» Calvin croit qu'on donna ce nom, comme titre d'honneur, au sacrificateur Jéhojadah, père de Zacharie, qui fut tué dans le parvis par l'ordre du roi Joas. (2 Chron. 24:21.) D'autres pensent que Barachie, nommé par Jésus comme le père de Zacharie, était fils de Jéhojadah, qui aurait été ainsi, non le père, mais le grand-père du prophète martyr, cette façon de parler étant très commune dans l'Ancien Testament. — Le père du prophète Zacharie postérieur à la captivité, s'appelait aussi Barachie. (Zach. 1:1.) »

BARBARE (Ps. 114: 1;81: 5; Ezéch. 3: 5; Act. 28: 2; 1 Cor. 14:11, Col. 3:11.) Ce mot est appliqué, dans la Bible, aux Egyptiens autrefois très civilisés et aux habitants de l'île de Malte, qui se montrèrent pleins d'humanité envers Paul et ses compagnons, ce qui montre que les auteurs sacrés l'emploient dans un antre sens que nous. Il désigne, dans l'Ecriture, des nations parlant une langue étrangère, ou des hommes qui n'étaient ni Juifs, ni Grecs, ni Romains.

BARBE. (Lév. 19: 27.) Elle était chez les Israélites, comme en géné-néral dans tout l'Orient, le plus bel ornement de l'homme et l'objet du plus grand respect. La défense « de raser les coins de leur barbe » se rapportait sans doute à une coutume païenne que les Hébreux ne devaient pas imiter. On a pensé qu'il s'agissait de la barbe des tempes, que les Arabes avaient l'habitude de porter courte, mais on ne sait rien de certain sur le sens de cette prescription. Les esclaves n'avaient pas le droit de se laisser croître la barbe. Aussi, raser un homme ou seulement toucher sa barbe, sauf pour la baiser en signe d'amitié (2 Sam. 20: 9), comme cela a lieu encore chez les Arabes, c'était lui faire la plus grande injure. (10: 4.) On se rasait, on s'arrachait la barbe, on la négligeait en signe de grande affliction. (Jér. 41: 5; 48:37 ; Ezéch, 5:1; 2 Sam. 19: 24.) Les lépreux devaient aussi se raser avant et après leur guérison. (Lév. 13: 29, 33 ; 14: 9.) Joseph fut rasé pour être présenté à Pharaon, parce que les Egyptiens, contrairement à l'usage des autres Orientaux, ne portaient pas la barbe. (Gen. 41: 14.)

Cette vénération pour la barbe existe encore aujourd'hui en Orient. Les Arabes jurent par leur barbe ou par celle de Mahomet, et s'expriment des vœux, en disant : « Dieu bénisse ta barbe.»

BAR-JÉSUS ou ELYMAS (Act. 13: 6-11), magicien juif établi à Pa-phos, dans l'île de Chypre, où il chercha à détourner de la toi le proconsul Serge-Paul, qui avait fait appeler Paul et Barnabas, pour enten-tendre la parole de Dieu. Mais après une sévère réprimande, l'apôtre lui annonça iju'il serait momentanément privé de la vue, ce qui arriva sur-le-champ, en sorte qu'il dut chercher quelqu'un pour le conduire par

BAR

la main. Nons ignorons quand il recouvra la vue, et si ce châtiment l'amena à la repentance.

BARNABAS (Act. 4: 36, 37), nom syriaque signifiant fils de consolation ou d'exhortation, donné à Joses, lévite et originaire de Chypre. Il embrassa l'Evangile de bonne heure, à Jérusalem, où il vendit son bien et en remit le prix aux apôtres, pour les besoins des fidèles. « Il était homme de bien, plein du Saint-Esprit et de foi » (11: 24), travaillait avec un grand zèle à la propagation de la vérité, et jouissait d'une grande considération dans l'Eglise. Il est même plusieurs fois nommé apôtre. (14: 5,14.) C'est lui qui, le premier, accueillit Paul arrivant de Damas à Jérusalem et le fit connaître aux apôtres comme un nouveau frère. (9 : 27.) Quand l'Evangile eut pénétré à Antioche, Barnabas y fut envoyé, par l'église de Jérusalem, pour affermir l'œuvre naissante. Il alla à Tarse chercher Paul. Et lorsque ces deux serviteurs de Dieu eurent évangélisé ensemble un an à Antioche, l'église de cette ville les envoya porter un secours aux frères de Jérusalem ( 11: 26-30), d'où ils ramenèrent avec eux Jean surnommé Marc, cousin de Barnabas. (12: 25; Col. 4: 10.) Ce dernier, désigné avec Paul, par le Saint-Esprit, pour porter l'Evangile aux païens, accompagna cet apôtre dans son premier voyage missionnaire en Chypre, à Antioche de Pissidie, à Iconie, à Lystre, où il fut pris pour Jupiter, et à Derbe. Marc, qui était parti avec eux, les quitta bientôt. De retour à Antioche, les deux missionnaires furent de nouveau envoyés, par l'église agitée, à Jérusalem, pour consulter les apôtres au sujet de la circoncision des gentils. Ils racontèrent dans l'assemblée qui examina cette question, le succès de leur mission parmi les païens. (Act. 15:2,12.) Dans un second voyage missionnaire, Barnabas voulut, peut-être par une affection un peu charnelle, et contre l'avis de Paul, prendre avec eux son cousin ; il eut à ce sujet une contestation avec l'apôtre, se sépara de lui et se rendit avec Marc en Chypre; nous ignorons ce qu'il y fit. ( 15:36-39.) Nous le retrouvons à Antioche, où il dissimula, comme Pierre, ses sentiments sur la circoncision. (Gai. 2:13.) Il est mentionné dans 1 Cor. 9: 6, comme gagnant sa vie par son travail, en prêchant l'Evangile. Ce témoignage que lui rend Paul montre que leur séparation n-'altéra pas leur affection mutuelle. D'après la tradition, Barnabas subit le martyre à Sa-lamine, en Chypre, sa patrie.

BARRABAS (Math. 27:16; Marc 15:7 ; Luc 23:18; Act. 3: 14), prisonnier fameux qui, avec ses complices, avait commis un meurtre dans une sédition. Pour se concilier la faveur des Juifs, le gouverneur romain leur relachait, à la fête de Pâque, le prisonnier qu'ils désignaient. Pilateles invita à choisir entre ce brigand et Jésus, qu'il désirait délivrer; mais poussé par ses chefs, le peuple demanda Barrabas. Luther remarque que Pilate proposa le plus grand criminel, persuadé qu'on ne réclamerait pas sa délivrance; mais que les Juifs auraient plutôt demandé la libération dn diable que relâché le Fils de Dieu.

BARSABAS (Act. 1: 23), surnom de Josèphe, appelé aussi Juste, qui fut proposé, avec Matthias, comme témoin de Jésus-Christ, pour remplacer Judas dans l'apostolat; mais le sort tomba sur Matthias.

DICTION. BIBLIQUE. &

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BARSABAS (Act. 15: 22), surnom de Judas, chrétien éminent qui fnt chargé avec d'autres de porter à l'église d'Antioche, la décision de l'assemblée de Jérusalem concernant l'observation de la loi cérémonielle.

BARTHÉLEMI (Math. 10:3), l'un des douze apôtres, sur lequel nous ne possédons aucun détail, à moins qu'il ne soit le même personnage que Nathanaël, ce qui est assez probable. En effet, Barthélemi est mentionné par Matthieu, Marc et Luc, mais non par Jean, qui, en revanche, parle deux fois de Nathanaël. (Jean 1: 45-51 ; 21: 2.) En outre, Barthélemi est nommé après Philippe dans les trois premiers évangiles, et dans Jean 1 : 45, Nathanaël est en relation avec cet apôtre.

BARTIMÉE (Marc 10: 46-53), aveugle qui mendiait sur le chemin et que Jésus, sortant de Jérico, guérit en réponse à ce cri répété : « Jésus, fils de David, aie pitié de moi. » Matthieu, qui raconte ce fait (20:29-34), mentionne deux aveugles, sans nommer Bartimée; mais on comprend que quelque circonstance, à nous inconnue, ait attiré spécialement l'attention sur ce dernier, seul mentionné par Marc. Luc raconte aussi la gué-rison d'un seul aveugle, mais il la place à l'entrée de Jérico (Luc 18:35-42), ce qui embarrasse beaucoup les commentateurs. On a pensé que l'un des aveugles fut guéri à l'entrée et l'autre à la sortie de la ville, et que Matthieu réunit ces deux guérisons dans un récit succinct. On a aussi supposé que Jésus fut abordé par l'un d'eux avant d'entrer à Jérico, mais qu'il voulut éprouver sa foi et ne le guérit, avec l'autre, qu'en partant de ce lieu. Mais il suffit d'admettre que la guérison de ces malheureux eut lieu entre l'ancienne ville (2 Sam. 10: 5) et la nouvelle (1 Rois 16: 34), pour lever toute contradiction, puisque la sortie de l'une était Pen-* trée de l'autre.

BARUC (Jér. 32:12; 51:59), fils de Nérija et frère de Séraja, chambellan de Jéhojakim, fut secrétaire de Jérémie pendant les divers sièges de Jérusalem. La4me année de ce roi, 607 av. J-C., Baruc écrivit sous la dictée du prophète, des menaces contre cette ville; et, troublé à la pensée du danger qui le menaçait, il s'écria: Malheur à moiI Mais Jérémie l'assura qu'au milieu des calamités publiques, sa vie serait épargnée. (45 : 1-5; 36:4.) L'année suivante, après la première prise de Jérusalem, il reçut de ce prophète l'ordre de lire dans le temple, en un jour de jeûne devant le peuple, le rouleau qu'il avait écrit. Les principaux de la cour effrayés, se firent répéter cette lecture, ordonnèrent à Baruc de se cacher avec Jérémie, puis communiquèrent au roi la terrible prophétie. Jéhojakim irrité, coupa en morceaux le rouleau, le jeta au feu, et ordonna de saisir le prophète et son secrétaire, mais l'Eternel les cacha, et leur fit écrire.un second rouleau. (36:8-32.) Environ 16 ans après, pendant le siège de Jérusalem par les Caldéens, en 589, Jérémie emprisonné par Sédécias, fit l'acquisition d'un champ, et remit deux copies du contrat à Baruc, afin que celui-ci les conservât dans un vase de terre. (32 : 6-15.) Après la ruine de Jérusalem, les habitants de la Judée, irrités de ce que Jérémie les détournait de la quitter, accusèrent Baruc de l'exciter contre eux, et les emmenèrent l'un et l'autre en Egypte, où ces deux serviteurs de Dieu terminèrent probablement leur vie. Baruc n'est pas l'auteur du livre apocryphe qui porte son nom.

BAU

BARZILLAÏ (2 Sam. 17 : 27-29; 19:31-39), descendant d'Aaron, était de Roguélim, en Galaad, où il épousa une des filles d'un nommé Barzillaï, dont il prit le nom qu'il porte. (Néh. 7 : 63.) Il était très riche et se montra plein d'humanité envers David fugitif, lui amena, quoique âgé de 80 ans, d'abondantes provisions, et l'entretint tout le temps qu'il fut à Ma-hanajim. Le roi victorieux le pressa de l'accompagner à Jérusalem, pour y finir ses jours auprès de lui. Le vieillard, vu son grand âge, n'accepta pas cette offre pour lui-même, mais pour Kimam, probablement son fils, qui fut dès lors admis à la table du roi. Désireux d'être enseveli auprès de ses parents, Barzillaï prit congé de David, et retourna dans sa demeure. Le roi reconnaissant recommanda à Salomon les enfants de son bienfaiteur. (1 Rois 2: 7.)

BASAN (Nomb. 21:33-35; Deut. 3:1-8; Jos. 13 : 29-31), pays situé à l'est du Jourdain, et compris entre la montagne de Hermon et les monts de Galaad; la limite du sud n'est pas facile à déterminer. Il formait un des royaumes amorrhéens dont le roi, Hog, fut exterminé avec son peuple, par Moïse, qui le donna, avec ses 60 villes murées, à la demi-tribu de Manassé. Cette contrée montagneuse, bien arrosée et abondante en gras pâturages, nourrissait de nombreux troupeaux. Les taureaux, les vaches, les brebis et les boucs de Basan étaient fort renommés (Ps.22:13 ; Ezéch. 39: 18; Amos 4:1; Mich. 7:14.) Ses montagnes étaient couvertes de magnifiques forêts de chênes, d'où les Tyriens tiraient les rames de leurs navires (Ezéch. 27:6.) — Les voyageurs modernes mentionnent encore les beaux points de vue de ce pays, ses montagnes boisées et ses vertes prairies, arrosées par de nombreux ruisseaux. Le nom de Basan fut remplacé plus tard par celui de Batânée, qui n'est pas dans la Bible.

BASILIC (Esa. 11: 8.) Le mot hébreu (tsiphehoni) désigne un serpent dangereux, dont il est impossible de déterminer l'espèce. BATH. Voyez Mesures.

BATH-SÉBAH ou BATHSUAH (2 Sam. 11:3 ; 1 Chron. 3:5), fille d'Eliham, nommé aussi Hammiel, et femme d'Urie, accomplissait une purification légale lorsque David, séduit par sa beauté, la fit enlever, et commit adultère avec elle. Il est difficile de dire jusqu'à quel point elle fut coupable. Après la mort de son mari, elle devint la femme de David. Dieu ayant fait mourir l'enfant né de leur adultère, elle s'en affligea, mais le roi s'efforça de la consoler. (2 Sam. 12:24.) Elle lui donna ensuite quatre fils, dont le plus jeune, Salomon, fut choisi de Dieu pour succéder à David. (1 Chron. 3 : 5; 22: 9.) Elle déjoua le dessein d'Adonija de s'emparer du trône, en le communiquant au roi. (1 Rois 1: 15-35.) Après la mort de David, elle demanda à Salomon de donner Abisag, pour femme, à Adonija, dont elle ignorait la ruse, mais sa demande lui tut refusée. (2: 13-24.) — Si Lémuël est le même que Salomon, comme on le pense généralement, son discours montre avec quel soin sa mère Bath-Sébah l'avait élevé. (Prov. 31:1-31.)

BAUDRIER ou CEINTURE. (Ex. 28:39.) Cette ceinture des simples sacrificateurs était brodée et ornée de plusieurs couleurs. (39:29.) D'après les rabbins, elle avait trois ou quatre doigts de largeur, 32 coudées de

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BÉE

longueur, et entourait le corps deux ou trois fois. Les bouts formaient un nœud sur le devant, et descendaient jusqu'aux pieds. Le sacrificateur rejetait ces bouts sur l'épaule gauche pour officier.

BAUME (Gen. 37:25; 43: 11), résine liquide, d'un blanc jaunâtre, d'une saveur amère et astringente, d'une odeur pénétrante et assez semblable à celle du citron ou du romarin. On l'extrait, par incision, d'un arbrisseau rabougri et ressemblant à la vigne, mais toujours vert, à fleurs blanches, purpurines et odorantes. La vraie patrie de ce baumier est l'Arabie, d'où il a été transplanté ailleurs. On le cultivait autrefois aux environs de Jérico, et surtout en Galaad. (Jér. 8:22.) Le baume a toujours été très apprécié en Orient, où il est employé dans les cas de blessures, de morsures ou piqûres de bêtes venimeuses, comme aussi contre la fièvre putride, la peste et d'autres maladies. Les marchands qui achetèrent Joseph venaient de Galaad, d'où ils portaient du baume en Egypte; et ses frères lui en offrirent en allant chercher du blé.

BDELLION (Gen. 2:12; Nom. 11:7), substance précieuse qui se trouvait au pays de Havila, et à laquelle ressemblait la manne, pour la couleur. On croit généralement que c'était une résine transparente, odoriférante, mais amère et douée de propriétés médicinales ; il paraît qu'elle découlait en larmes d'un arbre sur la nature duquel les opinions sont partagées.

BEAUX-PORTS (Act. 27:8,13), port voisin de Lasée au sud de l'île de Crète (Candie), où aborda le vaisseau qui portait Paul; malgré son nom, il n'offrait pas un abri suffisant pour l'hiver.

BÉDAN (1 Sam. 12: 11), personnage nommé par Samuel parmi les libérateurs d'Israël, du temps des Juges, mais dont la vie nous est inconnue, à moins que ce nom ne désigne Barac ou Samson, comme plusieurs l'ont pensé.

BÉELZÉBUL (Math. 10 : 25; 12:24), nom donné au diable, ou prince des démons, par les Juifs, qui accusaient Jésus de chasser les démons par lui. Ce mot est une altération de Bahal-Zébub, ou seigneur des mouches, dieu de Hékron. (2 Rois 1: 2.) Cette idole des Philistins était censée chasser les mouches, et les Juifs, pour la vouer au mépris, l'appelèrent Béelzébul, ou seigneur du fumier, et donnèrent ce nom à Satan.

BÉER (Jug. 9:21), ville située entre Sichem et Jérusalem, où s'enfuit Jotham, fils de Gédéon, après avoir prononcé son apologue.

BÉER (Nomb. 21 :16), station des Israélites, aux frontières de Moab, où Dieu leur donna de l'eau. C'est probablement le même lieu que Béer-Elim. (Esa. 15:8.)

BÉÉROTH (Jos. 9:17 ; 18:25 ; 2 Sam. 4:2), ville gabaonite assignée à la tribu de Benjamin.

BÉER-SÉBAH (Gen. 21 :30, 31), ville assignée à Juda, puis cédée à Siméon, fut reprise par la première de ces tribus. (Jos. 15:21, 28; 19 : 2; 1 Rois 19: 3.) Elle formait la limite méridionale du pays de Canaan, et du royaumede Juda. (2 Sam. 17:11; 2 Chron. 19:4.) Ce nom, qui signifie puits du serment, fut d'abord donné à un puits creusé par Abraham, qui

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BEL

planta des chênes dans cet endroit et y fixa son séjour, ainsi qu'Isaac. (Gen. 21: 31, 33 ; 22 :19 ; 28:10.) Il s'y éleva bientôt une ville du même nom, où s'établit plus tard l'idolâtrie (Amos 5:5; 8:14.)

BÉHÉMOTH. (Job 40:10-19.) Ce nom est le pluriel d'un mot hébreu qui signifie gros bétail, mais qui désigne, dans le passage indiqué, un animal extraordinaire, dont la description ne correspond exactement à aucune bête connue. On pensait autrefois qu'il s'agissait de l'éléphant; mais on croit généralement aujourd'hui que l'auteur sacré décrit poétiquement l'hippopotame ou cheval de rivière. C'est un grand quadrupède, long de 4 mètres (13 pieds) et haut de 2 mètres (6-7 pieds) ; il vit plus dans l'eau que sur la terre, et habite les fleuves d'Afrique et de l'Inde. Sa peau, dépourvue de poil, est si dure et si épaisse que les balles ne peuvent la percer. Sa queue, longue de 30 centimètres (1 pied), et grosse à l'origine, se termine tout à coup en pointe. Sa tête a 90 centimètres de long (3 pieds) et 75 de large (21ji pieds) ; l'ouverture de sa bouche, garnie de dents incisives, canines et molaires, est de 30 centimètres (1 pied). Ses énormes jambes sont terminées par des pieds divisés en quatre doigts ongulés. Cet animal marche au fond des rivières, mais il est obligé de venir souvent respirer à la surface. Il dort au bord de l'eau, dans les roseaux, d'où il sort la nuit pour aller paître dans les campagnes, comme le bœuf. Son cri est une espèce de hennissement. Il est ordinairement pacifique, mais il devient terrible quand on l'irrite. Il est si fort qu'il peut renverser des embarcations. La femelle fait ses petits à terre et les allaite. La chair de l'hippopotame est grasse et tendre, mais d'un goût un peu sauvage.

BEL ( Esa. 46 : 1 ; Jér. 50 : 2 ; 51 : 44), dieu du soleil adoré à Baby-Jone, dans le célèbre temple de Bélus. C'était, paraît-il, le même que Bahal.

BÉLAH. Voyez Tsohar.

BÉLAH (1 Chron. 5 : 8-10), descendant de Ruben. Sa famille devint puissante, s'étendit à l'est de Galaad jusqu'à l'Euphrate, du temps de Satil, et extermina les Hagaréniens.

BELETTE. (Lév. 11: 29.) On est généralement d'accord aujourd'hui que le mot hébreu traduit par belette, désigne la taupe. Voyez Taupe.

BÉLIAL (2 Cor. 6: 15), mot hébreu qui signifie inutile, libertin, scélérat , et que les Juifs ont appliqué à Satan. C'est dans ce dernier sens que Paul l'emploie.

BÉLIER. Voyez Brebis.

BÉLIER (Ezéch. 21 : 22), machine de guerre composée d'une grosse poutre, dont l'un des bouts, en forme de tête de bélier, était recouvert de fer, et servait à battre en brèche les fortifications.

Le bélier, suspendu par une chaîne, était quelquefois fixé à un échafaudage mené sur des roues.

BELSATSAR (Dan. 5 : i-31), dernier roi de Babylone, était fils de Né-bucadnétsar, ou plutôt, d'après Josèphe, son descendant à la quatrième

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génération. Dans nn banquet donné de nuit à 1000 de ses courtisans, il but avec eux et avec ses femmes, dans des vases tirés du temple de Jérusalem, et glorifia ses faux dieux, pour se moquer de l'Eternel. Tout à coup il aperçoit une main traçant des caractères mystérieux sur la muraille. Effrayé, ainsi que tous ses convives, il en fait demander en vain l'explication aux astrologues. Sur le conseil de la reine, sa mère ou sou aïeule, il appela Daniel, que Nébucadnétsar avait mis à la tête de ses sages. Belsatsar lui promit un vêtement d'écarlate, un collier d'or et la troisième place dans son royaume, s'il lui expliquait la mystérieuse écriture. Après lui avoir rappelé l'orgueil, l'humiliation et la conversion de Nébucadnétsar, le prophète le reprit de son impiété, et lui annonça, conformément à cette écriture, sa mort prochaine et la ruine de son royaume. Cette même nuit, pendant que la population de Babylone célébrait, dans l'orgie, une fête païenne, la ville fut prise par l'armée de Cyrus, et Belsatsar fut massacré avec toute sa famille, l'an 538 av. J.-C.

BELTÉSATSAR (prince de Bel? Dan. 1:7), nom caldéen donné à Daniel, par Aspenaz, officier de Nébucadnétsar.

BÉNAJA (2 Sam. 23 : 20-23; 1 Chron. 15: 18), fils de Jéhojadah, lévite, et vaillant officier dans l'armée de David. Doué d'une grande force, il tua un lion, vainquit deux puissants Moabites, ainsi qu'un Egyptien bien armé, qu'il attaqua avec un bâton. Il obtint bientôt le commandement d'un corps de troupes (2 Sam. 8:18), puis celui d'une armée de 24000 hommes. (1 Chron. 27 : 5.) Il demeura toujours fidèle à David, réprima la révolte d'Adonija, fit mourir ce dernier, ainsi que Joab et Simhi, par l'ordre de Salomon, qui l'établit enfin chef de son armée. (1 Rois 1 : 10,36, 38; 2:25-46 ; 4:4.)

BEN-HADAD (1 Rois 15: 18-20; 2Chron. 16 : 2-4), roi de Syrie,vers l'an 940 av. J.-C., s'allia avec Bahasa, roi d'Israël, mais le trahit et envahit le nord de son pays, à la demande d'Asa, roi de Juda, qui l'avait gagné à prix d'argent.

BEN-HADAD (1 Rois 20:1-31 ), roi de Syrie, du temps d'Achab, d'A-chazia et de Joram, rois d'Israâl, était vain et dissolu. U envahit deux fois ce pays sous Achab et une fois sous Joram, mais fut toujours repoussé. Dans la première guerre, il attaqua Israël avec 32 rois alliés, et demanda à Achab ses trésors, ses femmes, ses enfants, et la liberté de piller sa maison. Ce langage insolent fut suivi d'une terrible défaite de son armée. S'imaginant que le Dieh d'Israël ne protégeait que les montagnes, il revint l'année suivante, pour combattre dans la plaine; mais son armée fut presque détruite. Outre 100000 hommes laissés sur le champ de bataille, 27000 autres furent tués par la chute de la muraille d'Aphek. Ben-Hadad ne dut la vie qu'à la coupable courtoisie d'Achab. Sous Joram, il recommença la guerre, mais ses plans furent déjoués par Elisée, qui avait guéri son général Nahaman. Il assiégea longtemps Samarie, qui souffrit d'une affreuse famine; mais, effrayé par un bruit qu'il prit pour celui d'une armée, il leva le siège de cette ville et s'enfuit précipitamment, laissant son camp et ses provisions aux Israélites. Il

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tomba malade à Damas, consulta Elisée sur l'issue de sa maladie, et fut étouffé avec un drap mouillé, par Hazaël, vers l'an 885 av. J.-C.

BEN-HADAD (2 Rois 13 : 3 , 24,25), fils et successeur d'Hazaël, roi de Syrie, fut en guerre avec Joas, roi d'Israël, qui le battit trois fois, et lui reprit les villes qu'il possédait dans son royaume, vers l'an 830 avant Jésus-Christ.

BENJAMIN (Gen. 35: 18), le cadet des fils de Jacob, par Rachel, qui mourut en lui donnant le jour. Elle l'avait nommé Bénoni, ou fils de ma douleur; mais son père l'appela Benjamin, ou fils de ma droite. Après la disparition de Joseph, Benjamin, dont le caractère nous est peu connu, devint le préféré de Jacob, qui le gardait toujours auprès de lui (42 : 4, 38; 44 : 30), mais consentit par nécessité, à ce qu'il accompagnât ses frères dans leur second voyage en Egypte. (43: 14,15.) Benjamin se maria jeune puisqu'il avait déjà dix enfants quand il s'établit dans ce pays, à l'âge d'environ 35 ans, ce qui a fait supposer qu'il avait deux femmes. <30 : 25 ; 35: 18; 41 : 46; 45 : 6; 46 : 21.) Comparé par Jacob à un loup qui revient chargé de proie, Benjamin est appelé par Moïse le bien-aimé de VEternel. (49 : 27; Deut. 33 : 12.) Ses descendants eurent en partage un petit territoire très fertile, comprenant Jérusalem, et borné à l'est par le Jourdain, au nord par la tribu d'Ephraïm, à l'ouest par celle de Dan, et au sud par celle de Juda. (Jos. 18: 11-28.) La tribu de Benjamin , déjà peu nombreuse, fut presque anéantie dans une guerre occasionnée par un crime honteux des habitants de Guibha. (Nomb. 1: 37; Jng. 19 : 25; 20: 35.) Lors de la séparation des dix tribus, elle demeura fidèle à Roboam, et partagea le sort de celle de Juda, soit avant, soit après la captivité. (2 Chron. 11 : 12; 15 : 2, 8; 25 : 5; Esd. 1 : 5; 4 : 1; Néb. 11 : 4.) Ehud, Saûl, Ester, Mardochée et Paul descendaient de Benjamin. (Jug. 3 :15; 1 Sam. 9 :1, 2; Est. 2: 5, 7; Rom. 11: 1.)

BÉRÉE (Act. 17: 10), ville de Macédoine, huit lieues au sud-ouest de Thessalonique, où Paul prêcha dans la synagogue. Les Juifs de Bérée comparèrent soigneusement ses enseignements à l'Écriture, et quelques-uns d'entre eux, ainsi qu'un certain nombre de Grecs, et surtout de dames, embrassèrent l'Evangile. Mais un soulèvement du peuple força l'apôtre à quitter cette ville. Sopater est le seul Béréen chrétien nommé dans le Nouveau Testament. (20: 4.) Bérée s'appelle aujourd'hui Veria, et renferme environ 20 000 habitants.

BÉRÉNICE (Act. 25: 13, 23), fille d'Hérode-Agrippa, d'une beauté remarquable, mais très licencieuse. Elle épousa d'abord son oncle Hé-rode, roi de Chalcidique, en Syrie, après la mort duquel elle entretint des relations criminelles avec son propre frère Agrippa. S'étant remariée avec Polémon, roi de Cilicie, elle le quitta bientôt pour retourner auprès de son frère. Elle accompagnait celui-ci quand il visita Festus et entendit Paul. Dès lors elle devint la maîtresse de Vespasien, puis de Titus, qu'elle snivit à Rome, après la prise de Jérusalem.

BERGER. (Gen. 4 : 2, 20.) Le soin des troupeaux remonte à la première famille humaine, et le bétail faisait la principale richesse des patriarches, qui étaient tous bergers. (12:16; 13:5, 6; 26:14.) Mais Jacob

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et ses fils le furent dans un sens plus spécial, soit en Canaan , soit en Egypte. (30:31-35; 37:12; 47:3-6.) Cette profession était méprisée dans ce dernier pays (46: 34), tandis qu'elle fut toujours très honorée chez les Israélites. Ahel, Jacob, Moïse, David, Amos furent bergers, « et Mésah, roi de Moab, se mêlait de bétail.» (Ex. 3 : 1; 1 Sam. 16 : 11; 2 Rois 3:4; Amos 1:1.) Doëg avait la surveillance de tous les bergers de Satil; mais du temps de David, un intendant particulier fut établi sur chaque espèce de troupeaux du roi. (1 Sam. 21: 7 ; 1 Chron. 27 :29.) Quoique l'Ecriture appelle tyergers ceux qui faisaient paître le bétail, elle désigne surtout par ce mot ceux qui conduisaient les brebis et les chèvres. Ils étaient munis d'une houlettte, sorte de bâton recourbé, pour saisir, pense-t-on, les brebis par la jambe; d'une mallette, ou espèce de gibecière, et d'armes diverses pour défendre le troupeau contre les lions, les ours et les loups. (Ps. 23: 4; Mich. 7: 14; 1 Sam. 17:34-40; Gen. 31 : 39; 34 : 25; 48 : 22; 49: 27.) Ils étaient jour et nuit avec leurs brebis, les comptaient, les rassemblaient, les conduisaient dans des pâturages bien arrosés, marchaient devant elles et les appelaient chacune par son nom. (Gen. 31: 40; Luc 2: 8; Ps. 23 : 2; Jean 10 : 1-16.) Ils prenaient un soin particulier de celles qui allaitaient, et portaient les jeunes agneaux dans leurs bras. (Esa. 40:11.) Pour s'aider à protéger et à contenir les brebis, promptes à s'écarter, ils étaient accompagnés de chiens. (Ezéch. 34 : 6 ; Job 30 :1.) A la voix du berger, les béliers accouraient et marchaient à la tête du troupeau. ( Jér. 25 : 34-36.) Les brebis et les boucs (ou les chèvres) étaient confiés au même berger, qui en répondait, mais il les séparait soigneusement. (Math. 25 : 32; Gen. 31 : 39 ; Ex. 22 : 10-13.) La tonte des brebis était une véritable fête. (1 Sam. 25:8 ; 2 Sam. 13:23.) Elle avait lieu dans un enclos découvert, appelé tente, parc, bergerie. (Nomb. 32 : 16; 2 Sam. 7 : 8; Ps. 78 : 70; Soph. 2 : 6; Gen. 29 : 7; Jean 10 : 16.) Le mot hébreu de 2 Rois : 10: 12 (Beth-héked), traduit par cabane on maison, signifie maison de lien, sans doute nommé ainsi parce qu'on y liait les brebis pour les tondre. Quand elles étaient dans la bergerie, un berger, enveloppé dans son manteau, passait la nuit en sentinelle devant la porte, en sorte que les voleurs ne pouvaient y pénétrer qu'en escaladant la cloison. (Jér. 43 : 12; Jean 10: 1, 2.) On construisait de distance en distance des espèces de tours, d'où l'on pouvait surveiller les troupeaux, ou découvrir les dangers qui les menaçaient. Migdal-Héder signifie la tour du troupeau. (Gen. 35:21 ; Mich. 4:8.)

Les habitudes des bergers orientaux confirment les détails renfermés dans l'Ecriture. Ainsi un missionnaire établi en Grèce, passant auprès d'un troupeau, voulut s'assurer si les brebis répondaient à la voix du berger. Celui-ci, à sa demande, en appela une qni accourut immédiatement. Notre missionnaire se convainquit aussi qu'elles ne connaissaient pas la voix des étrangers. ( Jean 10: 1-5.) Des missionnaires américains ont rencontré plusieurs fois, en traversant l'Arménie, des bergers qni portaient dans leur sein des agneaux trop faibles pour suivre le troupeau. M. Bovet a observé, dans son voyage en Palestine, que les bergers séparent soigneusement, en les faisant paître, les brebis d'avec les chèvres ou les boucs.

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BÉBIL (Ex. 28: 20 ; Apoc. 21: 20), la moins dure des pierres précieuses, appelée aussi aigue-marine, est d'un vert bleuâtre et transparente. Elle occupait la douzième place dans le pectoral, et forme le huitième fondement de la nouvelle Jérusalem.

BÉRODAC. Voyez Mérodac.

BÉROTHAÏ ou Cm (2 Sam. 8:8 ; 1 Chron. 18:8), ville de Syrie conquise par David.

BÉSOR. (1 Sam. 30: 9, 10.) Ce torrent, situé au sud-ouest de Cwiaan, se jette dans la Méditerranée, au-dessous de Gaza. David le traversa ea poursuivant les Amalécites qui avaient brûlé Tsiklag.

BETAH ou Tibbath (2 Sam. 8 : 8; 1 Chron. 18 : 8), ville de Syrie prise par David en même temps que Bérothaï.

BÉTHABARA (maison de passage, Jean 1: 28), ville située au bord oriental du Jourdain, où Jean-Baptiste baptisait quand des sacrificateurs et des lévites vinrent lui demander compte de ce qu'il faisait. Elle existait encore, vis-à-vis de Jérico, du temps d'Origène.

BÊTHANIE (Marc 11:1), village de Benjamin, à l'est du mont des Oliviers, distant d'environ trois kilomètres (trois quarts de lieue) de Jérusalem, et où demeuraient Lazare, Marthe et Marie. (Jean 11:1.) Ce fut près de là qu'eut lieu l'ascension de Jésus-Christ. (Luc 24: 50.) Bé-thanie n'est plus qu'un misérable village arabe.

BETH-ARBEL. (Osée 10 : 14.) On croit que c'était le nom d'une ville et d'un district situés dans la vallée de Jizréhel, et qu'un chef inconnu saccagea cruellement.

BETH-AVEN (Josué 7 : 2 ; 18: 12), ville au nord de Benjamin, à l'est de Béthel, où Sattl battit les Philistins. (1 Sara. 14:23.) Cette ville, dont Je nom signifie maison de vanité, est mentionnée par Osée (4:15; 10:5), comme le principal siège de l'idolâtrie en Israël, à moins que le prophète ne désigne, comme on l'a pensé, Béthel, sous l'épithète de Bet-Aven.

BETH-BARA (Jug. 7 :24), passage du Jourdain que Gédéon fit occuper pour arrêter les Madianites, et que plusieurs pensent être le même lieu que Béthabara.

BETHCAR (1 Sam. 7:11), lieu inconnu où les Israélites cessèrent, sous Samuel, de poursuivre les Philistins.

BÉTHEL (Gen. 28: 19.), ville cananéenne près de laquelle Abraham bâtit un autel, et Jacob coucha à la belle étoile. Il y dressa pour monument la pierre qui lui avait servi de chevet et nomma ce lieu, jusqu'alors appelé Luz, Béthel ou maison du Dieu fort. Quand Josué en fit la conquête, c'était une ville royale qui, quoiqu'assignée à Benjamin ( Jos-12 :16 ; 18 : 22 ), fut néanmoins conquise par les Ephraïmites, grâce à l'indication que leur donna l'un de ses habitants. (Jug. 1:22-25.) Plusieurs théologiens pensent que dans Jug. 20: 18-26; 1 Sam. 10 : 3, le mot Béthel , rendu dans nos versions par maison du Dieu fort, désigne la ville de ce nom, qui aurait ainsi alterné avec Silo comme siège du tabernacle, puisque ce dernier était à Silo du temps d'Héli. (1 Sam. 1: 3.) Jéroboam établit à Béthel le culte du veau d'or, dont l'autel fut détruit par Josias, conformément à une ancienne prophétie. (1 Rois 12: 29 ; 13: 2 ; 2 Rois 23:15.) Cette ville était encore debout après la captivité, et appartenait à Benjamin. (Esd. 2 : 28.) Elle n'existe plus aujourd'hui.

BÊTHESDA (maison de miséricorde ; Jean 5:2), nom hébreu donné à nn réservoir de Jérusalem, entouré de cinq portiques, et où les malades venaient chercher la guérison. Un ange descendait de temps en temps pour agiter l'eau, et celui qui s'y plongeait le premier depuis qu'elle avait été troublée, était infailliblement guéri. Jésus visitant ce rendez-vous de malheureux, y guérit un paralytique, malade depuis 38 ans, en lui disant : « Lève-toi, emporte ton lit et marche. » On pense généralement que ce réservoir était à l'est de Jérusalem, où les voyageurs croient en avoir retrouvé les traces dans un enfoncement long de 36 mètres (120 pieds), large de 12 (40 pieds), et profond de 2œ4 (8 pieds). L'intervention d'un ange pour agiter l'eau est aujourd'hui fortement contestée, parce qu'elle n'est pas mentionnée dans les plus anciens manuscrits connus du Nouveau Testament. Cependant cette circonstance n'est pas absolument décisive contre l'authenticité de Jean 5 : 4. Quoi qu'il en soit, il est probable que l'eau de Béthesda avait des propriétés naturelles curatives.

BETH-HORON ( Jos. 10 : 10; 16: 3-5; 18: 13, 14), ville d'Ephraïm, sur les frontières de Benjamin, environ quatre lieues au nord-ouest de Jérusalem. Elle se partageait en deux parties distinctes, dont l'une, située sur une éminence, s'appelait Beth-Horon la haute, et l'autre, Betb-Horon la basse. Cette ville, bâtie ou agrandie par une femme nommée Sééra. appartenait aux lévites et fut plus tard fortifiée par Salomon. (1 Cliron. 7:24 ; 2 Chron. 8:5 ; Jos. 21:22. ) Lorque Josué défit les Cananéens du midi, l'Eternel fit tomber sur eux une grêle de pierres à la descente de Beth-Horon.

BETHJÉSIMOTH (Nomb. 33:49; Jos. 12:3 ; 13:20), ville de Ruben, au nord-est de la mer Morte. A l'époque de l'exil, elle appartenait à Moab. ( Ezéch. 25 : 9.)

BETH-KÉREM (Jér. 6:1 ; Néh. 3 :14), ville de Juda, au sud de Jérusalem , dans le voisinage de Tékoah.

BETHLÉHEM ou EPHRAT (Gen. 35 :19; Mich. 5:2), petite ville de Juda, environ 2 lieues au sud de Jérusalem, et près de laquelle mourut Rachel, fut le lieu natal de plusieurs personnages célèbres, entre autres du juge Ibtsan, de Boos, de David et de Joab. (Jug. 12 : 8; Ruth 2:3; 1 Sam. 16 :1-13; 1 Chron. 2 : 13-16.) C'est là que David fut oint par Samuel. Ce roi répandit plus tard, devant l'Eternel, l'eau que trois de ses guerriers lui apportèrent du puits de la ville, alors occupée par les Philistins. (2 Sam. 23: 15-17.) Roboam la fortifia. (2 Chron. 11 : 6.) Après la captivité, 123 de ses ressortissants revinrent l'habiter. (Esdr. 2 : 21.) Bethléhem est surtout devenue célèbre par la naissance de Jésns-Christ, suivie du massacre de tous les petits enfants. (Luc 2 :1-16; Math. 2: 16.)

La ville actuelle, composée de 200 maisons, est bâtie sur nn monticule

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couvert de vignes et d'oliviers, et habitée par environ 2000 mahométans et chrétiens. Plusieurs de ces derniers s'occupent à faire des rosaires et des crucifix pour les pèlerins. On voit à Bethléhem le couvent des Franciscains, dont l'église, bâtie au IVe siècle, par l'impératrice Hélène, renferme 40colonnes de marbre, et se trouve sur la grotte où, suivant la tradition, Jésus est né. Cette grotte, transformée en chapelle, est ornée de tableaux et éclairée par 32 lampes d'argent. Au nord de Bethléhem, l'on montre le tombeau de Rachel. — Il y avait une ville du même nom dans la tribu de Zabulon. (Jos. 19 : 15.)

BETH-PÉHOR (Deut. 4 : 44-46), ville assignée à Ruben, près de laquelle Moïse répéta la loi au peuple d'Israël.

BETHPHAGÉ (Math. 21 : 1 ; Marc 11:1 ; Luc 19 : 29), bourg à l'est de Jérusalem, d'où Jésus envoya deux de ses disciples chercher un ânon, dans un village voisin. Cent pas à l'est du mont des Oliviers, les moines de Jérusalem montrent la place où était Bethphagé, dont on ne voit pas même les raines.

BÉTHSAXDA (Jean 1: 44; Math. Il : 21), ville de Galilée, au bord occidental du lac de Génézareth, et lieu natal des apôtres Pierre, André et Philippe. Jésus y fit de nombreux miracles, et dénonça contre cette ville, qui avait refusé de se convertir, de terribles châtiments. Elle n'existe plus aujourd'hui.

BÉTHSAIDA (Math. 14:13; Marc 6 : 31 ; Luc 9: 10 ; Jean 6 :1,17), ville située au nord-est du lac de Génézareth, dans un lieu désert, où Jésus se retira avec ses disciples, après la mort de Jean-Baptiste, et où il rassasia 5000 hommes avec cinq pains et deux poissons. Ce fut là aussi que le peuple voulut l'enlever pour le faire roi. (Jean 6:15.) Philippe le tétrarque agrandit cette ville et l'appela Juliade, en l'honneur de Julia, fille d'Auguste.

BETH-SÉAN, ou BÉTHSAN (Jos. 17:11 ; Jug. 1:27; 1 Sam. 31:10), ville de Manassé, à l'ouest du Jourdain, dans le voisinage de la montagne de Guilboah. Les Philistins pendirent à sa muraille le corps de Sattl. Cette ville importante (1 Rois 4 : 12) s'appelait Scythopolis du temps des Mac-cabées; plus tard elle fit partie de la Décapole. Au IV® siècle, un évê-que chrétien y résidait. Il ne reste plus de ses ruines qu'environ 80 maisons avec 200 habitants.

BETH-SÉMÈS (Jos. 15 : 10; 21 :16: 2 Rois 14: 11 ), ville de Juda sur les frontières de Dan et de Benjamin, fut assignée aux Lévites. (1 Chron. 6 : 57, 59.) Lorsque les Philistins y renvoyèrent l'arche, Dieu y fit mourir, d'après nos versions, 50 070 hommes pour avoir indiscrètement regardé dans l'intérieur. ( 1 Sam. 6: 6-21 ; Ex. 19: 21 ; Nomb. 4 : 15, 20.) Mais ce chiffre n'est pas certain. Le texte hébreu porte : « Il frappa du peuple 70 hommes de 50000 hommes, » ce qui pourrait signi-fier : 70 hommes de 50 000 qu'ils étaient. » Peut-être y a-t-il là une faute de copiste; du moins cette manière de s'exprimer ne se trouve pas ailleurs dans l'Ecriture. Les Bethsémites effrayés firent conduire l'arche à Kirjath-Jéharim. Joas, roi d'Israël, battit Amatsia, roi de Juda, à

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BIT

Beth-Sémès, qui fut prise, sous l'impie Achaz, par les Philistins. (2 Rois 14 : 11 ; 2 Chron. 28 :18.) — Il y avait deux autres villes de ce nom, l'une en Issacar, et l'autre en Nephthali. (Jos. 19:22, 38.)

BÉTHUEL (Gen. 22 : 22 ; 24 : 29 ; 25 : 20), fils de Nacor et neveu d'Abraham, fut père de Laban et de Rébecca; il était de Paddan-Aram, en Mésopotamie. Quand le serviteur d'Abraham vint lui demander sa fille pour Isaac, il y vit une direction de l'Etemel et l'accorda sans hésitation.

BÉTSALÉEL (Ex. 31 : 1-5), fils d'Uri, de Juda; fut rempli de l'Esprit de Dieu pour exécuter, avec Aholiab, tous les ouvrages relatifs au tabernacle.

BEURRE. (Gen. 18: 8.) Le mot hébreu (chémeah) signifie ce qui est coagulé; il désigne évidemment du beurre dans Prov. 30 : 33: « Comme celui qui bat le lait en fait sortir le beurre... » Dans d'autres passages, tels que Job 20: 17 ; 29: 6, ce mot semble plutôt désigner du lait caillé ou de la crème, et nos versions l'ont traduit par crème dans Jug. 5: 25. Le beurre est présenté, dans l'Ecriture, comme le symbole de l'abondance et de la douceur. (Dent. 32 : 14 ; Esa. 7 : 22; Job 29 : 6; Ps. 55 : 22.)

BÉZEK Jug. (1 : 4-7; 1 Sam. 11:8), ville de Juda, où les habitants de cette tribu battirent 10000 Cananéens et mutilèrent Adoni-Bézek. Saûl y passa en revue une armée de 330 000 hommes avant d'aller délivrer Jabès de Galaad.

BICHE, femelle du cerf. Voyez Cerf.

BIÈRE ou cercueil (Gen. 50:46; 2 Sam. 3 ; 31; Luc 7 :14), coffre dans lequel le corps d'un mort était porté au sépulcre, circonstance qui n'est mentionnée dans la Bible qu'à l'égard de Joseph, d'Abner et du fils de la veuve de Naïn. Voyez Sépulture.

BILDAD (Job 2: 11), surnommé Suhite, pense-t-on, parce qu'il descendait de Suah, fils d'Abraham et de Kétura (Gen. 25:2), était le second des trois amis de Job. Il prit trois fois la parole pour justifier la conduite de Dieu, qui bénit les justes et punit les méchants. Il insinue que les épreuves de Job ont pour cause les crimes de ses enfants et les siens pro pres. Son dernier discours, qui est très court, rappelle que l'homme mortel ne saurait se justifier devant Dieu, puisque « les étoiles ne sont point pures devant ses yeux. » (Job 8 ; 18 ; 25.)

BILHA (Gen. 29 : 29 ; 30:3), d'abord servante de Laban, puis de Ra-chel, devint la concubine de Jacob, lui donna Dan et Nephthali, et fut sa femme après la mort de Rachel et de Léa. (37: 2.) Elle commit adultère avec Ruben. (35: 22.)

BITHRON (2 Sam. 2: 29), territoire à l'est du Jourdain. Abner le traversa en se retirant à Mahanajim, après avoir été défait par l'armée de David.

BITHYNIE (Act. 16:7), province située au nord-ouest de l'Asie-Mineure, sur les bords de la mer Noire et de la mer de Marmara. Le

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Saint-Esprit ne permit pas à Paul d'y pénétrer dans son second voyage missionnaire. Néanmoins l'Evangile s'y introduisit de bonne heure, puisque les chrétiens de Bithynie sont nommés dans 1 Pier. 1:1.

BITUME (Gen. 6:14; 11: 3; 14:10; Ex.2: 3), ou asphalte, substance huileuse, brune et légère qu'on trouve dans la terre, soit à l'état liquide soit à l'état solide, et qui provient de végétaux minéralisés. Le bitume liquide ou liquéfié par la chaleur, forme un ciment solide. La vallée de Siddim était pleine de puits ou sources de bitume, ce qui explique l'abondance de cette substance sur les eaux de la mer Morte, qui recouvre cette vallée depuis des siècles. On se servit de bitume pour enduire l'arche de Noé et le coffret où fut placé Moïse, ainsi que pour faire les murs de la tour de Babel.

BLASPHÈME (Lév. 24: 11-16; Tite 2: 5; 2 Pier. 2: 2), propos outrageant contre Dieu ou la religion. Le blasphème contre l'Eternel était puni de mort par la loi de Moïse. Le fils d'un Egyptien et d'une Israélite ayant commis ce crime, dans une querelle, au désert, fut lapidé. Naboth fut aussi lapidé sous la fausse accusation de blasphème contre l'Eternel et le roi. (1 Kois 21:13.) Jésus fut condamné à mort, par le sanhédrin, comme blasphémateur, parce qu'il se donnait pour le fils de Dieu. (Jean 10: 33 ; Math. 26: 65.) Paul livra à Satan les blasphémateurs Hyménée et Alexandre, qui avaient fait naufrage quant à la foi. (1 Tim. 1:20.) Le mot hébreu de Lév. 24: 16, (nakab,) rendu par blasphémer, signifie aussi prononcer ; les Juifs en ont conclu qu'ils ne devaient pas prononcer le mot Eternel; aussi quand ils le rencontrent dans l'Ancien Testament, ils lisent Seigneur.

Le blasphème contre le Saint-Esprit est un péché irrémissible, parce que celui qui le commet, pèche contre ses propres lumières, et attribue au diable ce qu'il sait ne pouvoir provenir que du Saint-Esprit (Math. 12:25-33.) Ce n'est pas un péché que l'on puisse commettre accidentellement ou par surprise, mais c'est plutôt le résultat d'un endurcissement invincible, qui rend impossible la repentance (Héb. 6: 4-6.) La crainte d'être tombé dans ce péché est plutôt un indice qu'on ne l'a pas commis. (Esa. 1: 18 ; 1 Jean 1: 9 ; Jean 6: 37.) Mais chaque résistance à la grâce est un pas vers le blasphème contre le Saint-Esprit. Il y a néanmoins toujours espérance de pardon pour quiconque se repent véritablement (1 Jean 1: 7.)

BLÉ. Yoyez Froment.

BOANERGES. (Marc 3: 17.) Ce surnom donné par Jésus-Christ à Jacques et à Jean, son frère, est un mot dérivé de l'hébreu ; il signifie fils du tonnerre, et indique sans doute la puissance de ces deux apôtres dans la prédication de l'Evangile.

BOAZ. Voyez Temple.

BOCAGE (Deut. 12: 3; 16: 21), lieu planté d'arbres où les païens aimaient à célébrer leur culte. Dieu défendit aux Israélites de planter des arbres dans le voisinage de son autel, sans doute pour les éloigner de l'idolâtrie. Néanmoins l'Ecriture les blâme fréquemment de servir les

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idoles dans des jardins, sons des arbres touffus, au milieu des bocages. (Esa. 65: 3; 66: 17; Jér. 2: 20; 3: 13; 2 Rois 16: 4; Jug. 6: 25, 26; Mich. 5:14.) Plusieurs théologiens modernes pensent que le mot hébreu (achéra) rendu par bocage, dans nos versions, désigne Hastaroth, épouse de Bahal, ou sa statue. Il est en effet difficile de comprendre comment on aurait fait des bocages sous tout arbre verdoyant (1 Rois 14 : 23 ; 2 Rois 17:10), ou dans la maison de l'Eternel, ou enfin des pavillons pour le bocage ( 2 Rois 23: 6,7); tandis que dans ces passages, ainsi que dans

I Rois 16: 33 ; Jér. 17: 2, le mot statue substitué à bocage, donne un sens satisfaisant. D'un autre côté, les Septante, qui ont traduit le mot hébreu par bocage, et plusieurs passages, entre autres les deux suivants, sem-lent justifier nos versions : Tu ne planteras point de bocage, de quelque arbre que ce soit, auprès de F autel de l'Eternel ton Dieu. (Deut. 16: 21.) Tu offriras ce taureau en holocauste avec les arbres du bocage que tu couperas. (Jug. 6: 26. Voyez encore 2 Rois 18: 4 ; 23: 14 ; 2 Chron. 31:1.)

II paraît résulter de ce qui précède, que le mot hébreu désigne tantôt les statues d'Uastaroth, déesse de la lune, tantôt les bocages où son culte se célébrait. D'après cela nous traduirons ainsi 1 Rois 18: 19 : Fais assembler les 450 prophètes de Bahal, et les 400 prophètes S Hastaroth qui mangent à la table de Jésabel.

BŒUF. (Ex. 22:1.) Comme la loi de Moïse défendait de mutiler les animaux (Lév. 22:24, 25), les Israélites n'avaient pas de bœufs proprement dits. Les mots hébreux traduits par cette expression, désignent le gros bétail, ou la race bovine, sans distinction d'âge ni de sexe. Dans ce sens les bœufs formaient une partie importante de la richesse des patriarches et des Israélites (Gen. 12:16 ; 13:5.) Job eut d'abord 1000, et ensuite 2000 bœufs. (Job 1:3 ; 42:12.) Salomon en sacrifia 22 000 à l'Eternel lors de la dédicace du temple (1 Rois 8: 63.) Les propriétaires des bêtes à cornes se nourrissaient de leur chair et de leur lait, s'en servaient pour labourer, pour battre ou fouler le grain, pour porter des fardeaux ou mener des voitures. (Prov. 7: 22 ; 15: 17; Esa. 7: 21,22 ; 1 Rois 19:19; Deut. 22:1 ; 1 Chron. 12:40; Nomb. 7:3 ,7 ; 1 Sam. 6:7.) Enfin les taureaux, les vaches et les veaux étaient offerts à l'Eternel dans les sacrifices. (Lév. 1:2.) Voyez Sacrifices.

BOKIM. (Jug. 2:1-5.) Ce nom, qui signifie pleurs, fut donné à un lieu voisin de Guilgal, en Benjamin, parce que les Israélites repris par un ange, y pleurèrent et y offrirent des sacrifices à l'Eternel.

BOOZ (Ruth 2:4), iîche et pieux habitant de Bethléhem, était fils ou descendant de Salmon et de Rahab, et parent du premier mari de Ruth. Il accueillit avec bienveillance cette jeune veuve, qui alla glaner dans son champ. 11 l'épousa en vertu du droit de retrait lignager, et eut d'elle un fils, Obed, qui fut le grand-père de David. Booz se trouve ainsi parmi les ancêtres de Jésus-Christ. (Math. 1:5.)

BOTSKATH (Jos. 15:39), ville de Juda, d'où était Jédida, mère de Josias. (2 Rois 22:1.)

BOTSRA (Gen. 36:33), ancienne et importante ville d'Edom, fut l'objet

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de redoutables menaces des prophètes Esaïe (34:6 ; 63:1), Jérémie (48 : 24 ; 49:13, 22) et Amos (1:12). Située près des frontières de Moab, elle paraît avoir appartenu momentanément aux Moabites. (Jér. 48:24.) Lè christianisme pénétra d'assez bonne heure à Botsra, qui devint l'un des foyers du nestorianisme.

BOUC (Gen. 37:31), mâle de la chèvre, animal ruminant, pétulant et hardi. Il est armé de cornes, pourvu d'un long poil, et aime à grimper sur les rochers. La chèvre donne un lait excellent. On fait de sa peau de beaux maroquins. Les chèvres de l'Orient ont un poil fin et soyeux dont on confectionne de très belles étoffes. Xes Israélites en élevaient de grands troupeaux à la tête desquels marchaient les boucs.(Jér. 50:8.)Na-bal possédait 1000 chèvres, et Josaphat recevait des Arabes, un tribut de 7000 boucs. (1 Sam. 25:2 ; 2 Chron. 17:11.) On se nourrissait de la chair et du lait des chèvres, et l'on se vêtait de leurs peaux. L'une des tentures du tabernacle était de poil de chèvre. (Prov. 27:27; Jug. 6:19; Ex. 36:14; Hébr. 11:37.) La défense de faire cuire le chevreau dans le lait de sa mère, fût sans doute dictée par un motif d'humanité (Ex. 23 : 19.) Ces animaux occupaient une place importante dans les sacrifices. Les principaux du peuple devaient, en cas de péché d'ignorance, offrir un bouc, et les simples particuliers, une chèvre. (Lév. 4:22-28). Coupable d'un tel péché, toute l'assemblée sacrifiait aussi un bouc. (Nom. 15 : 24.) Au jour des expiations, deux boucs, dont J'un était envoyé au désert et l'autre immolé, figuraient Jésus-Christ délivrant son peuple de ses péchés. (Lév. 16:7.) Dans la vision prophétique de Daniel 8:3-25, Alexandre-le-Grand est désigné sous l'image d'un bouc à une corne. Les boucs sont aussi le symbole des mauvais pasteurs et des méchants. (Zach. 10:3 ; Ezéch. 34:17 ; Math. 25 :33.)

BOUCLES. Voyez Joyaux.

BOUCLIER. Voyez Armes.

BOUTEILLE. (Gen. 21:14.) Le vase rempli d'eau qu'Abraham donna à Agar, n'était pas de verre mais de peau. Les anciens Israélites mettaient l'eau, le vin et le lait, comme le font encore les Arabes, dans des outres de différentes grandeurs, et assez semblables à nos bouteilles pour la forme. On les fermait comme une bourse, en liant le goulot. La bouteille de terre mentionnée dans Esa. 30:14, était sans doute une espèce de cruche.

BRACELETS. Voyez Joyaux.

BRIJBIS (Gen. 12: 16), animal doux, timide et docile, dont le lait, la chair et la laine fournissent à l'homme une bonne nourriture et de chauds vêtements. On fait de ses intestins des cordes d'instruments. Chaque année, les cornes du bélier augmentent d'un anneau. Malgré sa douceur, cet animal peut devenir redoutable quand il est irrité, ce à quoi font allusion ces mots : « Cachez-nous de devant la colère de l'Agneau. (Apoc. 6: 16.) A un an, il perd les deux dents incisives de sa mâchoire inférieure; la supérieure en est dépourvue. La brebis passe pour très stupide; néanmoins le jeune agneau reconnaît sa mère au milieu d'un troupeau. Il y

BUT

a en Orient des montons dont l'énorme queue, qui n'est qu'une masse de graisse, pèse jusqu'à 15 kilogrammes (30 livres. Lév. 3:9 ; 7: 3-5.) De tous les animaux, cette espèce a été la première utilisée par l'homme. Ce fut sans doute de peaux d'agneaux que Dieu revêtit Adam et Eve, en Eden. (Gen. 3:21.) D'après l'original, Abel était berger de brebis. (4 : 2,4). Du temps des patriarches, les brebis, nommées au premier rang, formaient la partie principale des troupeaux (Gen. 12:16 ; 13 :5 ; 24:35; 30:43.) Plus tard, quand l'agriculture se fut développée, le gros bétail prit une place tout aussi importante. (Deut. 7:13; Jug. 6: 4; 1 Sam. 22 : 19; Jér. 3:24.) La langue hébraïque a sept mots différents pour désigner les béliers, les brebis ou les agneaux, ce qui prouve l'importance de ces animaux chez les Israélites. (Gen. 22:13; 31:10, 38; Ex. 22:1 ; 1 Sam. 7:9; 15 ; 9 ; Deut. 32:14; Nomb. 7:15.) Nabal avait 3000 brebis, et Job 14000. (Job 42:12; 1 Sam. 25:2.) Lors de la défaite des Madianites, les Israélites leur en prirent 675000. (Nomb. 31:32.) Salomon en sacrifia 120 000 à la dédicace du temple. (1 Rois 8:63.) Mésah, roi de Moab, payait à Achab un tribut de 100 000 agneaux et de 100 000 moulons portant laine. (2 Rois 3:4). Le sang des agneaux ruisselait sans cesse sur l'autel, et figurait « le sang de l'Agneau sans défaut et sans tache. » (Ex. 29 : 38 ; 1 Pier. 1:19.) Dans la vision de Daniel (8:3, 20), le royaume des Mèdes et des Perses est symbolisé par un bélier furieux.

BUFFLE (Deut. 14. 5.) On pense généralement que le mot hébreu traduit par buffle, désigne une espèce de chevreuil, ou de chèvre sauvage rousse; mais on ne saurait déterminer, avec certitude, la nature de cet animal.

BUIS (Esa. 41:19; 60:13), arbrisseau toujours vert qui atteint, en Asie, une hauteur de 4-5 mètres (15 pieds), et dont le bois compacte, dur, pesant et sans moelle, sert à faire divers petits ouvrages. Le buis nain de nos jardins n'en est qu'une variété.

BUL (1 Rois 6:38), nom du 8m« mois de l'année religieuse chez les Hébreux ; il correspond à octobre et novembre.

BUTIN (Gen. 49:27), tout ce qui est pris à l'ennemi pendant la guerre. Après la victoire sur les Madianites, Dieu ordonna à Moïse de partager le butin par moitié, entre les combattants et le reste du peuple ; puis de prélever sur la part de ce dernier, la SO"08 partie pour les lévites, et sur «elle des premiers, la 500me partie pour une offrande à l'Eternel. (Nomb. 31:27-30). Dans la prise de Jérico, tout fut brûlé, sauf l'or, l'argent, l'airain et le fer, consacrés à l'Eternel (Jos. 6:19, 24.) Mais dans la suite le butin pris par les Israélites leur appartenait. (Deut. 20:14; Jos. 11 : 14 ; 22:8: 2 Chron. 20:25.) Il paraît toutefois qu'on en offrait une partie au Seigneur. (2 Sam. 8:11 ; 1 Chron. 26:27.) Sans une loi formelle, l'usage s'établit de le distribuer entre les guerriers et le reste du peuple. (Jos. 22:8.) Depuis le partage du butin pris par David aux Hamalécites, entre ceux qui avaient combattu et les autres, cet usage fut rendu obligatoire (1 Sam. 30: 20-25.) La joie de partager le butin était devenue proverbiale. (Ps. 119:162 ; Esa. 9: 3.)

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CAD

BUTOR (Esa. 14:23), oiseau aquatique, tacheté de rouge ou de noir, d'environ 90 centimètres de long (3 pieds), du bec à l'extrémité des ongles. Il vit dans les marais, et son cri ressemble au mugissement du taureau. Les savants allemands traduisent par hérisson le mot hébreu rendu par butor dans nos versions.

Le hérisson est un quadrupède de la grosseur d'un lapin, vivant dans les bois, couvert de piquants et se pelotonnant au point de cacher tous ses membres.

BUZ (Jér. 25:23), ville d'Arabie d'où était Elihu (Job 32:2), fut probablement fondée par Buz, fils de Nacor. (Gen. 22:21.)

CABOUL (déplaisant, 1 Rois 9 :13), nom donné par Hiram aux vingt villes de Galilée qu'il reçut de Salomon. — Nom d'une ville d'Aser. (Jos. 19: 27.)

CACHET ou SCEAU. (Gen. 38:18; 1 Rois 21:8.) Ces mots désignent tantôt l'empreinte faite à un objet, tantôt l'instrument pour la faire. On se servait chez les Israélites, comme aujourd'hui encore en Orient, de cachets sur lesquels étaient gravés le nom du possesseur et une sentence. (Ban. 6:17; 2 Tim. 2:19; Ex. 28:11.) Ces sceaux, imprimés dans une espèce d'argile, ou dans la cire (Job 38:14), servaient à fermer des jardins, des enclos (Cantiq. 4 :12), et surtout des lettres, des livres ou rouleaux, et d'autres objets (1 Rois 21:8; Dan. 12:4; Job 14:17); à prouver l'authenticité des documents émanant des rois ou des magistrats, et à confirmer leurs déclarations ou leurs sentences. (Dan. 6:17; Math. 27 : 66; Ester 8:8.) Ces cachets, artistement travaillés, étaient passés à un cordon et placés sur la poitrine, ou portés comme un anneau à la main droite, et formaient de précieux joyaux. (Cantiq. 8:6; Jér. 22:24; Agg. 2:23.) Jésus-Christ, et surtout les fidèles, sont représentés comme marqués du cachet de Dieu et scellés du Saint-Esprit. (Jean 6: 27; Eph. 4 : 30; Apoc. 9 : 4.)

CADAYRE ou CHAROGNE (Lév.5:2; 26:30; Nomb. 14: 29; 2 Rois 9:37), corps mort, soit d'un homme, soit d'un animal ; dans le langage ordinaire le second terme ne s'applique pas aux restes de l'homme. Le contact du cadavre de toute bête impure rendait souillé. Quiconque touchait le corps, ou seulement un os, d'une personne morte, ou entrait dans une tente où il y avait un mort, était souillé pendant sept jours, et devait être aspergé, le troisième et le septième jour, d'eau de purification. (Nomb. 19:11-20.) Il était interdit aux sacrificateurs de se souiller pour des morts, sauf pour un père, une mère, un fils, une fille et une soeur non mariée. (Lév. 21:1-4.) Le but moral de ces lois était sans doute de rappeler à l'homme que la mort est le résultat du péché.

CADRAN (2 Rois 20:11; Esa. 38 :1-9), instrument pour mesurer le

DICTION. BIBLIQUE. 6

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C AI

temps par l'ombre que projette une aiguille sur une surface graduée et exposée au soleil. Le roi Achaz en construisit un pareil à Jérusalem. Ezécbias ayant demandé un signe qu'il guérirait de sa maladie, Dieu iit rétrograder l'ombre de 10 degrés sur le cadran d'Achaz. On ne saurait décider si le cours du soleil fut modifié, ou si le prodige ne s'accomplit que sur le cadran. Mérodac-Baladan, roi de Babylone, envoya des messagers à Ezéchias, pour s'informer de ce miracle. (Esa. 39:1 ; 2 Chron. 32:31.)

CAILLE (Ex. 16:13; Nomb. 11:31), oiseau de passage dont le vol est peu élevé, le chant assez agréable, quoique monotone, et la chair excellente. La femelle pond jusqu'à seize œufs à la fois. Les cailles sont très abondantes en Egypte et en Arabie. Dieu en fit venir deux fois par mil-ions autour du camp des Israélites, dans le désert. Ce fut d'abord avant leur arrivée au pied du Sinaï, au moment où la manne commença à tomber ; puis après leur départ de ce lieu, quand dégoûtés de la manne et regrettant la viande d'Egypte, ils murmurèrent contre Moïse. Dieu leur envoya, cette seconde fois, des cailles en si grand nombre, qu'elles formaient une couche de 3 pieds, une journée à la ronde autour du camp, et que le peuple en mangea pendant un mois. Mais l'Eternel irrité « fit mourir les gras d'entre eux et abattit les gens d'élite. » (Ps. 78:27-31.)

CAIN (acquisition, Gen. 4 :1-17), nom donné par Eve à son premier fils, qui fut laboureur. Il se maria évidemment avec une de ses sœurs, que la Bible ne nomme pas. (4:17; 5:4.) Tout en rendant à Dieu un culte extérieur, Caïn ne possédait pas la véritable foi, et « ses œuvres étaient mauvaises. » (Hébr. 11:4; 1 Jean 3:12.) Il n'avait pas encore 130 ans (Gen. 5:3) quand une circonstance vint manifester l'endurcissement de son cœur haineux et jaloux. Il offrit à Dieu dans de tels sentiments « une oblation des fruits de la terre » qui fut rejetée, tandis que le sacrifice de son pieux frère Abel fut accepté. Irrité et abattu de cette différence, Caïn ferma son cœur à un miséricordieux avertissement du Seigneur. (4:7.) On peut traduire ainsi ce passage difficile: « Si tu fais bien ne seras-tu pas glorieux ! Mais si tu fais mal, le péché qui se tient, comme un ennemi, derrière la porte, assouvira son désir sur toi, mais tu le surmonteras, » si tu lui résistes. Les deux frères allèrent aux champs, après un entretien dont on ignore la nature, et Caïn s'éleva contre Abel et le tua. Loin de s'humilier, il essaya de cacher son crime à l'Eternel, qui l'interrogeait touchant sa victime. « Suis-je, lui dit-il, le gardien de mon frère, moi? » Dieu, le témoin de ce meurtre, lui déclare que la terre sera désormais stérile pour lui, et qu'il sera errant et fugitif; puis il le marque d'un signe pour le désigner à ses semblables, anxquels il défend de le tuer. Caïn se retira, avec sa femme, au pays de Nod, à l'orient d'Eden, où il eut un fils qu'il nomma Hénoc, et où il bâtit une ville du même nom. Nous ignorons à quel âge il mourut, et s'il profita de la patience de Dieu pour se repentir. Quoi qu'il en soit, Caïn fut le premier meurtrier, le père de tous les persécuteurs, et le type des formalistes et des chrétiens de nom. (Jude 11.)

CAINAN (Luc 3:36), descendant de Sem, nommé dans la généalogie de Luc, d'après les Septante, comme père de Sélah, mais omis dans le texte hébreu. (Gen. 10:24; 11:12.) On ignore la cause de cette diffé-

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CAL

rence entre l'original et la traduction grecque. Le petit fils de Seth s'appelait aussi Oaïnan ou Kénan. (Luc 3 :37; Gen. 5 : d.)

CAIPHE (Luc 3:2), souverain sacrificateur pendant le ministère de Jésus, fut élevé à cette dignité vers l'an 25, par le gouverneur romain Yalérius Gratus, qui avait déposé Anne et ses trois successeurs. L'intervention arbitraire du pouvoir romain dans l'établissement des souverains sacrificateurs, apporta une grande confusion dans l'exercice de cette fonction. Caïphe et Anne, son beau-père, sembleraient l'avoir remplie en alternant chaque année, mais on ne peut rien affirmer à cet égard. (Luc 3:2; Jean 11: 49; 18:13-14; Act. 4:6.) Caïphe était, paraît-il, sadducéen (Act. 5:17), et montra une grande passion contre Jésus. Après la résurrection de Lazare, il présida une réunion du sanhédrin, où il dit: « Vous n'y entendez rien, et vous ne considérez pas qu'il est de notre intérêt qu'un homme meure pour le peuple, et que toute la nation ne périsse point. » Dieu se servit de ce pontife infidèle, comme autrefois de Balaam, pour prononcer une prophétie, car « il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation.» (Jean 11:49-52.) Deux jours avant la Pâque, il réunit de nouveau chez lui le conseil, qui décida de se saisir de Jésus par ruse, mais non pendant la fête. (Math. 26:2-5.) Caïphe et Anne reçurent avec joie l'offre de Judas, de leur livrer son Maître, et lui remirent 30 pièces d'argent. (Math. 26:14,15 ; Marc 14:11.) Conduit auprès du beau-père de Caïphe, Jésus fut ensuite mené chez ce dernier, oii se réunit le conseil, résolu d'avance à condamner le Sauveur. L'intervention de faux témoins ne suffisant pas ponr colorer cette inique procédure, le souverain sacrificateur somme l'accusé de déclarer, oui ou non, s'il est le fils de Dieu. Sur la réponse affirmative de Jésus, l'hypocrite Caïphe déchire ses vêtements, en disant: « Il a blasphémé! qu'avons-nous pins affaire de témoins? Vous avez entendu son blasphème; que vous ensemble?» (Math. 26:63-65.) L'aveu de Judas, qui est au désespoir d'avoif trahi le sang innocent, n'arrache à Caïphe et à ses pareils que ces mots cruels: * Que nous importe? Tu y pourvoiras ! » Puis ils vont demander à Pilate l'exécution de leur criminelle sentence. (Math. 27 : 3-7; Luc 23 :1-10.) Nous retrouvons Caïphe parmi les persécuteurs des apôtres, d'abord à l'occasion de la guérison d'un impotent (Act. 4:6), puis des merveilles opérées sur de nombreux malades, par l'ombre de Pierre (5 :15-41). 11 fut enfin déposé, après un pontificat d'environ 10 ans, par le gouverneur Vitellius.

CALCOL, voyez ETHAN.

CALDÉE (Jér. 50:10), contrée d'Asie appelée aussi Babylonie, située entre l'Euphrate et le Tigre, au nord du golfe Persique.

CALDÉENS (2 Rois 24:2), habitants de la Caldée, pendant longtemps soumis aux Assyriens, et dont l'histoire est assez obscure jusqu'au moment où ce peuple, devenu indépendant, soumit à son tour ses anciens maîtres, et forma un puissant empire sous Nabopolassar et ses successeurs. Cet empire, qui détruisit Jérusalem et opprima tant de nations (Esa. 14: 4-6), dura environ 87 ans, de 625-588 av. J.-C., et eut pour princes Nabopolassar, Nébucadnétsar, Evilmérodac, Nériglissar, Labo-

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rossus et Nabonnidus ou Belsatsar. Ce dernier fut tué par les Mèdes et les Perses, qui prirent Babylone et mirent fin à l'empire des Caldéens, comme les prophètes l'avaient annoncé. (Dan. 5:30-31 ; Esa. 47.) Après avoir subi le joug de nombreux conquérants, la Caldée tomba, en 640 de J.-C., entre les mains des Mahométans. Elle est depuis 1639 sous la domination des Turcs. Voyez Babylone. — Dans Dan. 2:2-4; 4:7-11, le mot Caldéens désigne une classe des nombreux sages qui vivaient à la cour des rois de Babylone. Voyez Mages.

CALEB (Nom. 13: 7), fils de Jéphuné, de la tribu de Juda, fut l'un des 12 espions envoyés par Moïse, sur l'ordre de l'Eternel, de Kadès-Barné, pour examiner le pays de Canaan. Il avait alors 40 ans. ( Jos. 14:7.) Après un voyage de 40 jours, les espions revinrent au camp, apportant comme preuve de la fertilité du pays, un sarment et une grappe, sur un levier, ainsi que des grenades et des figues. Mais ils représentèrent les Cananéens comme un peuple vigoureux et enfermé dans des forteresses, ce qui excita, parmi les Israélites, des plaintes que Caleb fit taire, en disant : « Montons hardiment, et possédons ce pays, car certainement nous y serons les plus forts.» (Nomb. 13:31.) Dix de ses compagnons ayant répondu que ce pays était habité par des géants invincibles et consumait ses habitants, tout le peuple se mit à pleurer et à murmurer contre Moïse et Aaron, et parla de se nommer un chef, pour retourner en Egypte. Alors le pieux Caleb, avec Josué, déchira ses vêtements, encouragea l'assemblée, et l'exhorta à se confier en l'Eternel et à lui obéir. Il eût été lapidé sans l'intervention dafDieu, qui condamna à périr au désert, dans l'espace de 40 ans, tous les Israélites sortis d'Egypte à K'âge de 20 ans et plus, excepté Josué et Caleb. (Nomb. 14:1-30.) Ce dernier fut choisi,avec d'autres, par l'Eternel, pour partager le pays de Canaan. ( 34: 19. ) Après la conquête, Caleb âgé de 85 ans, mais encore aussi vigoureux que lorsqu'il explora la terre promise, demanda à Josué Kirjath-Arbah, ou Hé-bron, dont il déposséda les 3 fils du fameux Hanak. (Jos. 14: 6-15; 15: 13,14. ) Il promit sa fille Hacsa à celui qui prendrait Kirjath-Scpher, ou Débir, et ce fut son neveu Hothniel qui l'obtint. (15:16-18.) — Deux autres personnages ont porté le nom de Caleb. (1 Chron. 2: 18, 50.)

CALNÉ (Gen. 10: 10), ville du pays de Sinhar, bâtie par Nemrod, mentionnée par Amos (6: 2), et peut-être par Esaïe, sous le nom de Calno. (10: 9.) Elle est du reste peu connue, à moins qu'il ne s'agisse de de Ctésiphon, sur la rive orientale du Tigre, comme plusieurs l'ont pensé.

CALVAIRE. (Jean 19: 17.) Ce mot tiré du latin, signifie, comme le mot hébreu Golgotha, la place du crâne, et désigne le lieu où l'on exécutait les criminels, et où Jésus fut crucifié. La situation de ce lieu, qui était près de Jérusalem, n'est pas indiquée. (19: 20.) Ou croit généralement que c'était une petite colline au nord-ouest de la ville. Les diverses suppositions que l'on a faites sur l'origine du nom de cette place, sont incertaines. On ne saurait affirmer non plus si le Calvaire se trouve en dedans ou en dehors des murs de la ville actuelle.

CAM (Gen. 5: 32), le plus jeune des fils de Noé (9: 24), naquit environ 100 ans avant le déluge. Quand il entra dans l'arche il était marié,

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C A N 85

mais n'avait pas encore d'enfants. (7: 13.) Ce ne fut qne plus tard qu'il lni naquit quatre fils, Cus, Mitsraïm, Put et Canaan. Celui-ci s'associa sans doute à son père pour se moquer de Noé, puisqu'il fut seul maudit. La prétendue malédiction qui repose sur les nègres, et dont on s'autorise pour les tenir dans l'esclavage, est une pure imagination, car rien ne prouve qu'ils descendent de Canaan. Cam a peuplé le sud de l'Asie et l'Afrique, mais spécialement l'Egypte (Ps. 78: 51 ; 105: 27), et compte parmi ses descendants les Assyriens, les Cananéens, les Tyriens, les Sidoniens et les Carthaginois. (Gen. 10: 6-20.)

CAMARS (2 Rois 23:5), mot hébreu conservé par Ostervald, et formé d'un verbe qui signifie brûler (camar). On le traduit généralement, avec Martin, par prêtres des idoles.

CAMP (Ex. 16: 13), lieu où se loge une armée en campagne. L'armée des Israélites, forte d'environ 600 000 hommes, campait, au désert, dans un ordre prescrit par l'Eternel. Le camp formait un carré au centre duquel se trouvait le tabernacle, symbole de la présence de l'Eternel, avec les lévites. A l'orient, du côté de l'entrée, étaient Moïse, Aaron et les sacrificateurs, dont le nombre n'est pas indiqué. Les autres descendants des trois fils de Lévi, âgés de 30 à 50 ans, au nombre d'environ 8000, occupaient les trois autres côtés, savoir, les Guersonites à l'ouest, les Kéhathites au midi et les Mérarites au nord. (Nomb. 3: 1-38.) Puis venait l'armée formant quatre divisions qui avaient à leur tête les tribus de Juda, Ruben, Ephraïm et Dan. La première division composée de Juda, Issacar et de Zabulon, était à l'orient. La seconde, comprenant Ruben, Siméon et Gad, occupait le midi. La troisième division, formée d'Ephraïm, de Manassé et de Benjamin, se trouvait à l'ouest, tandis que la quatrième, savoir Dan, Aser et Nephthali, fermait le camp au nord. (Nomb. 2:1-31.) Quand l'armée se mettait en marche, la division de Juda partait la première, puis celle de Ruben, qui était suivie des sacrificateurs et des lévites portant le tabernacle pièce par pièce. Les divisions d'Ephraïm et Dan marchaient après le tabernacle, qui se trouvait ainsi au milieu des 12 tribus. (2: 9,16,17, 24, 31.) Le camp comprenait aussi les femmes et les enfants.

CANA DE GALILÉE (Jean 2:1-11), ville de Zabulon, trois lieues au nord-est de Nazareth et Heu natal de Nathanaël. Jésus y fit son premier miracle en changeant l'eau en vin, et y guérit, d'un mot et à distance, le fils d'un seigneur de Capernatim. (21:2 ; 4:46-50.) C'est aujourd'hui un village d'environ 300 habitants, la plupart catholiques, appelé Kand el-Jelîl. L'on y voit de grands vases de pierre dans une maison que les gens de ce lieu croient être celle où Jésus changea l'eau en vin.

CANAAN (Gen. 9:22-27), le plus jeune, paraît-il (10:6), des fils de Cam, qui s'était moqué de Noé, fut maudit parce dernier en ces termes: « Maudit soit Canaan ! il sera le serviteur des serviteurs de ses frères, » ce qui signifiait que ses descendants seraient asservis à la postérité de Sem et de Japheth. Cette malédiction s'est accomplie, non par l'esclavage des nègres, qui ne paraissent pas descendre de Canaan, mais par l'extermination des Cananéens (10:15-19), ou leur assujettissement aux Israélites, descendants de Sem (Jos. 9 : 22-27), ainsi que par la domination des Grecs et des Romains, issus de Japheth, sur les colonies cananéennes, et spécialement sur les Carthaginois. Il est probable que Canaan participa au péché de son père, ce qui expliquerait pourquoi il fut maudit plutôt que ses frères.

CANAAN (Gen. 12:5), pays de l'occident de l'Asie, d'abord habité par les descendants de Canaan, puis donné par l'Eternel aux Israélites. Il était compris entre le Jourdain à l'est, la Méditerranée à l'ouest, le Liban au nord, et l'Idumée au sud ; il renfermait la Philistie et la Pbé-nicie, territoires qu'Israël ne posséda jamais, tandis que la contrée située à l'orient du Jourdain n'en faisait pas partie. (Nomb. 33: 51 ; Ex. 16: 35 ; Jos. 5:10-12 ; Gen. 10:19; Soph. 2: 5.) Mais on désigne généralement sous le nom de Canaan, tout le pays possédé par les anciens Hébreux. Il est situé entre le 31 et le 33me */« degré de latitude nord, et s'étend du 32 au 34m* degré de longitude orientale, occupant une surface d'environ 70 lieues de long et 40 de large. Sa position au centre de l'ancien monde, et son isolement des autres nations, correspondaient admirablement au dessein de Dieu, d'y conserver la vraie religion, et de la répandre de là parmi tous les peuples. On y jouissait d'un délicieux climat et des productions les plus variées. C'était « un pays de torrents, de fontaines et d'abîmes, de blé, d'orge, de vignes, de figuiers, de grenadiers, d'oliviers et de miel » (Deut. 8:7-9), très abondant en blé et propre à l'élève du bétail. Il nourrissait au moins, du temps de David, 5000000 d'habitants. (2 Sam. 24:9.) La désolation qui y règne actuellement n'est que l'accomplissement des menaces prononcées par Moïse. (Deut. 28: 16; 29: 22.)

Ce pays comprend trois zones parallèles qui s'étendent du nord au sud, savoir : 1° La vallée du Jourdain, avec les lacs Mérom et de Géné-zareth au nord, et la mer Morte au sud, où se jette ce fleuve. 2° Le pays montagneux de Galaad, à l'est (Nomb. 32:25, 26), plateau élevé de 360-600 mètres (1200-2000 pieds) au-dessus de la mer, et dont les principales rivières sont le Hiéromax, non mentionné dans l'Ecriture, le Jabbok et l'Arnon. (Gen. 32:22; Nomb. 21:13.) 3° Le pays de Canaan proprement dit, à l'ouest, plateau s'abaissant du sud au nord, haut d'environ 600 m. (2000 pieds), et d'une largeur moyenne de 17 lieues, y compris la plaine qui le termine à l'ouest, vers les côtes de la Méditerranée. Les sommets des montagnes ne s'élèvent que d'environ 120 m. (400 pieds) au-dessus du plateau. Celui-ci est arrosé par un assez grand nombre de rivières, qui se jettent dans le Jourdain ou dans la Méditerranée.

Après la conquête, la terre de Canaan fut partagée par une réunion de quatorze personnes, sous la présidence d'Eléazar et de Josué, entre les douze tribus, par portions inégales, avec Silo pour chef-lieu religieux. (Nomb. 34:17, 18; Jos. 14:1; 18:1.) Jérusalem fut conquise sur les Jébusiens par David, et devint alors la capitale du royaume. (Jos. 15: 63 ; 2 Sam. 5: 6-9.) Sous Roboam, le pays fut partagé en deux royaumes, celui de Juda, avec Benjamin, et celui des dix tribus, qui eut d'abord Tirtsa pour capitale, puis Samarie. (1 Rois 14:17 ; 15:21 ; 16:24.) Ce dernier royaume dura 253 ans, et fut détruit en 720 av. J.-C., par Salmanasar, roi d'Assyrie, qui emmena la plupart des habitants, et les

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remplaça par des étrangers. (2 Rois 17:23, 24.) Après 386 ans d'existence, le royaume de Juda, ainsi que Jérusalem, fut anéanti, en 588, par les Oaldéens, et ses habitants furent transportés à Babylone. (2 Chron. 36:17-20.) Depuis le retour de la captivité, le pays de Canaan fut soumis aux Mèdes et aux Perses, puis au roi de Syrie, dès 323, et tomba sous la domination romaine, vers l'an 64 av. J.-C. Du temps de Jésus, il était divisé en quatre parties, dont trois à l'ouest du Jourdain, savoir, la Judée au sud, la Samarie au milieu, la Galilée au nord. La Pérée se trouvait à l'est du Jourdain. Jérusalem fut de nouveau détruite, l'an 71 de J.-C., par les Romains, qui y érigèrent des temples à Jupiter et à Vénus. L'usage de faire des pèlerinages en Terre-Sainte s'établit au lVm® siècle, par l'exemple de l'impératrice Hélène. Ce pays tomba au pouvoir des Sarrasins en 636. Les Croisés y fondèrent le royaume de Jérusalem l'an 1099. Depuis 1517, cette contrée fait partie de l'empire turc, sous la tyrannie duquel elle est tombée dans une affreuse désolation.

Canaan est aussi appelé le pays d'Israël (1 Sam. 13:19), la Terre-Sainte (Zach. 2:12), la Terre de la promesse (Hébr. 11:9), le pays des Hébreux, (Gen. 40:15.) Le nom de Palestine appliqué aujourd'hui au pays de Canaan, se trouve plusieurs fois dans nos versions (Ex. 15:14 ; Ps. 60:10; 87:4; 108:10; Joël 3:4); c'est la traduction d'un mot hébreu qui signifie le pays des Philistins; il serait mieux rendu par Philistie, mot qui préviendrait une confusion.

CANANÉENS. (Gen. 10:15-19.) Dans le sens le plus général, ce mot désigne les descendants de Canaan, qui eut, paraît-il, onze fils, dont sortirent onze peuplades, d'abord fixées au pays de Canaan. C'étaient les Sidoniens, les Héthiens, les Jébusiens, les Amorrhéens, les Guirga-siens, les Héviens, les Arkiens, les Siniens, les Arvadiens, les Tséma-riens et les Hamathiens. Plusieurs de ces tribus ne sont plus mentionnées parmi les habitants de Canaan, sans doute parce qu'elles s'établirent ailleurs. Dans un sens plus restreint, le nom de Cananéens est appliqué aux anciens habitants de ce pays, par opposition aux Israélites. (Jos. 17:13; Jug. 1:28; Math. 15:22.) Il désigne enfin l'une des sept principales nations de Canaan vouées à la destruction. (Gen. 15:21; Ex. 3:8; Deut. 7:1,2.) La corruption des Cananéens, qui n'était pas encore à son comble du temps d'Abraham (Gen. 15: 16), avait atteint ses dernières limites quand Josué envahit leur pays. Ils l'avaient souillé par les plus infâmes turpitudes, telles que les sacrifices humains, la sodomie et la bestialité. (Lév. 18:21-25.) Aussi leur extermination, par les Israélites, ne fut qu'un juste châtiment du Seigneur. La conquête de Canaan fut facilitée par la division de son territoire en une multitude de petits royaumes indépendante (Jos. 12: 9-24; Jug. 1: 7), où les arts et l'agriculture avaient acquis un certain développement. (Deut. 6:10; Jos. 24: 13.) Toutefois Dieu ne voulut pas mettre immédiatement Israël en possession de tout le pays: ce peuple devait s'en emparer peu à peu par la guerre (Ex. 23:28-33), et ne jamais s'allier par mariage ou autrement, avec les anciens habitants de Canaan. (Ex. 34:11-16; Deut. 7:3-4.) Mais ces derniers se maintinrent assez nombreux, par l'infidélité des Israélites, qui se mêlèrent avec eux et subirent fréquemment leur joug. (Jug. 1:27-36; 3:1-8; 4:1-3.) Du temps de Satil, quand les Israélites furent plus forts, ils vivaient en paix avec les Amorrhéens. (1 Sam. 7: 14.) Même depuis la conquête de Jérusalem par David, les Jébusiens y demeurèrent encore. (2 Sam. 5:6-9; 24 :%16.) Quand il fit faire le dénombrement de son peuple, les Cananéens et les Héviens possédaient un certain nombre de villes. (2 Sam. 24:7.) Salomon ayant fait le dénombrement des étrangers de son royaume en trouva 153 000, qu'il employa à couper et à porter le bois pour la constructiun du temple. (2 Chron. 2:17,18.) Ces 153000 manœuvres représentaient une population d'au moins 600 000 âmes. C'étaient sans doute « les restes des Héthiens, des Amorrhéens, des Phérésiens, des Héviens et des Jébusiens que Salomon rendit tributaires. > (8:7, 8.) A cette époque, et même du temps d'Elisée, les Héthiens avaient encore leurs rois particuliers. (1 Rois 10:29; 2 Rois 7:6.) Nous retrouvons, après le retour de la captivité, les débris de ces Cananéens, avec lesquels les Israélites s'allièrent de nouveau par mariages, ce qui provoqua la douleur et l'indignation d'Esdras. (Esd. 9: 1-3.) — Jésus guérit la fille d'une Cananéenne, dans les quartiers de Tyr et de Sidon. (Math. 15: 21-28.)

CAND ACE (Act. 8: 27), reine d'Ethiopie du temps des apôtres. Ce nom était commun, parait-il, à toutes les reines de ce pays à cette époque.

CANNE. Voyez Mesures.

CANNE (Ezéch. 27:23), ville inconnue que quelques-uns prennent pour Calné.

CANNE ODORIFÉRANTE ou roseau aromatique (Cantiq. 4: 14; Ex. 30 : 23 ; Esa. 43: 24 ; Ezéch. 27:19), plante orientale de la nature du roseau, haute d'environ 1 mètre (3-4 pieds), et dont la racine, très odorante, entrait dans la composition de l'huile de l'onction et du parfum. (Jér. 6: 20.)

CANTIQUE (Ex. 15:1), composition poétique et religieuse destinée à être chantée à la gloire de l'Eternel. Le plus ancien cantique connu est celui que les Israélites chantèrent après le passage de la mer Rouge. L'Ecriture renferme un grand nombre de cantiques, dont la plupart, avec des titres divers, ont David pour auteur. Salomon en a composé 1005 qui ne nous sont pas parvenus. (1 Rois 4:32.) Celui qui porte son nom n'était sans doute pas destiné à être chanté, de même que celui d'Esa. 5. Comme sur la terre, les rachetés louent aussi le Seigneur dans le ciel, par leurs cantiques. (Eph. 5: 19; Jacq. 5:13; Apoc. 5:9; 14:3.)

CANTIQUE DES CANTIQUES (1:1), poëme allégorique de Salomon, dont le cadre est une suite de dialogues entre un époux et son épouse qui s'expriment mutuellement leur ardente affection. Le titre de cet écrit, et sa présence dans le canon sacré, nous invitent déjà à ne pas nous arrêter au sens littéral. Aussi a-t-il toujours été considéré, tant par les anciens Juifs que par l'ensemble de l'Eglise chrétienne, comme l'expression symbolique de l'amour de Jéhovah pour Israël, et de l'amour des croyants pour leur Dieu; ou comme une prophétie de l'amour mutuel

CAP

de Christ et de son Eglise. L'absence du nom de Dieu ne doit pas nous étonner, puisque le Seigneur est lui-même, sous l'image de l'époux, le principal objet du livre. Cette image, déjà* en germe dans le mot jaloux appliqué à Dieu (Ex. 20:5), est fréquente dans les prophètes. Le Ps. 45, et Ezéch. 16, présentent même une grande analogie avec le Cantique. Jean-Baptiste et Jésus-Christ semblent faire allusion à cet écrit. (Jean 3:29; Cantiq. 4:9-12; 5:1.— Jean 7:38; Cantiq. 4:15.) Le symbolisme de Salomon est conservé et expliqué par Paul, pour qui Christ et l'Eglise sont l'époux et l'épouse. (Eph. 5: 27; Cantiq. 4:7.) Mais si les chrétiens évangéliques sont d'accord sur le sens général de ce poëme, ils diffèrent beaucoup dans l'explication des détails ; aussi convient-il d'y apporter une sage réserve. Pour lire ce cantique avec fruit, il faut avoir le cœur purifié par le Saint-Esprit. (Tite 1: 15.)

CAPERNAUM (Math. 4:13), ville importante delà Galilée, sur le bord occidental de la mer de Tibériade, à une lieue de l'embouchure du Jourdain. Elle était sur la grande route de Tyr à Damas ; aussi les Romains y avaient-ils établi un péage et une garnison. Jésus s'y fixa; il demeurait, paraît-il, dans la maison d'André et de Pierre. (Marc 1: 29 ; 2: 1.) C'est là qu'il appela Matthieu (Math. 9: 9), prêcha fréquemment dans la synagogue (Marc 1: 21-27; Jean 6: 59), et fit de nombreux miracles. (Luc 4: 23.) Il y guérit entre autres le serviteur du centenier, la belle-mère de Simon (Math. 8: 5-14), le paralytique dévalé devant lui (Marc 2 : 1-12), et fit trouver à Pierre un statère dans la bouche du poisson. (Math. 17: 24.) La masse de la population de Capernaûm fut insensible aux appels et aux merveilles du fils de Dieu, qui lui dénonça les plus terribles châtiments. (11: 23.) Cette ville est détruite depuis longtemps, et les voyageurs ne sont pas d'accord sur le lieu qu'elle occupait.

CAPHTOR (Deut. 2: 23; Jér. 47: 4; Amos 9:7), lie que l'on croit être celle de Crète ou de Candie, parce que les Philistins, originaires de Caphtor, sont appelés Kéréthiens, ou Crétois, ce dernier nom étant aussi conforme à l'original que le premier. (Ezéch. 25: 16; Soph. 2: 5; 1 Sam. 30:14.)

CAPHTORIM (Gen. 10fl4), fils de Mitsraïm et petit-fils de Cam. Ses descendants, aussi appelés Caphtorim, se rendirent probablement de l'Egypte à Caphtor (Crète), et de là au sud-ouest de Canaan, dont ils exterminèrent les anciens habitants, nommés Hauviens, et les remplacèrent. Ils prirent plus tard le nom de Philistins. (Deut. 2:23; Jér. 47:4.) Une autre branche des Philistins était sortie de Casluhim, aussi fils de Mitsraïm. (Gen. 10:14.)

CAPPADOCE (Act. 2:9), province de l'Asie-Mineure comprise entre le Pont au nord, et la Cilicie au sud. Quoique bien arrosée, elle était peu fertile. La lâcheté et la perfidie des Cappadociens étaient proverbiales. Cette contrée fut soumise aux Romains sous Tibère. Le christianisme y pénétra de bonne heure, puisque la première épître de St. Pierre mentionne déjà les chrétiens de Cappadoce. (1:1.)

CAPTIF (Deut. 30:3; Gen. 14: 14), prisonnier de guerre. Les captifs étaient souvent traités avec une grande cruauté. Les Romains les liaient parfois, face à face, avec un corps mort, que ces malheureux devaient porter jusqu'à ce qu'ils périssent par l'infection de ce cadavre. Paul semble faire allusion à cet usage dans Rom. 7:24 : Qui me délivrera de ce corps de mort !

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CAPTIVITÉ. (Deut. 28:41.) Les anciens conquérants avaient l'habitude d'emmener en captivité des populations entières, afin d'empêcher les révoltes dans les pays conquis. Un tel châtiment fut déjà annoncé, par Moïse, à Israël, qui forma plus tard deux royaumes, dont les habitants furent menés en captivité, les uns en Assyrie, les autres à Babylone.

Captivité assyrienne. En 772 av. J.-C., Pul, roi d'Assyrie, envahit les états de Ménahem, roi d'Israël, qui lui paya un tribut de 1000 talents d'argent. (2 Rois 15:19.) Sous Pékack, un autre roi d'Assyrie, Tiglat-Piléser, attaqua le royaume d'Israël et transporta dans son pays, en 739, la population de la Galilée et des deux et demi tribus de l'est. (2 Rois 15:29; 1 Chron. 5:26.) Salmanéser, roi assyrien, envahit aussi le pays d'Israël, sous Hosée, qui lui fut assujetti. Mais celui-ci s'étant révolté, Salmanéser vint assiéger Samarie, qu'il prit au bout de trois ans ; puis il mit Hosée en prison, transporta en Assyrie et en Médie, l'an 721, le reste des Israélites, et les remplaça par des étrangers. (2 Rois 17:1-6, 24; 18:9-11.)

Captivité babylonienne. Sous le règne de l'impie Jéhojakim, roi de Juda, Jérémie annonça aux habitants de ce royaume qu'ils seraient captifs à Babylone pendant 70 ans, au bout desquels l'Eternel les ramènerait dans leur pays. (Jér. 25: 11; 25: 9-12; 29: 10; Dan. 9:2.) Cette prophétie s'accomplit, paraît-il, de 607 à 537 ou 536 av. J.-C. On admet généralement que le transport des captifs eut lieu en trois ou quatre fois ; mais une étude attentive de l'Ecriture montre qu'il y a eu six déportations successives.

1° La première année de son règne, en 607. Nébucadnétsar assiégea Jérusalem, rendit tributaire Jéhojakim, emmena plusieurs seigneurs de Juda, entre autres Daniel et ses amis, avec une partie des vases sacrés. (2 Rois 24:1 ; Jér. 25:1 ; Dan. 1:1-6.)

2® Jéhojakim se révolta au bout de trois ans, et fut de nouveau attaqué par les Caldéens, qui après plusieurs années d'efforts, prirent Jérusalem, l'an 600, et emmenèrent 3023 Juifs, la septième année de Nébucadnétsar. (2 Rois 24:1, 2 ; Jér. 52:28.)

3° Jéojachin, fils et successeur de Jéhojakiiû, régnait depuis trois mois, lorsque Jérusalem fut prise pour la troisième fois, en 599, par Nébucadnétsar, la huitième année de son règne. Celui-ci transporta à Babylone, le roi et sa famille, les guerriers et les gens de métier, en tout 10000 hommes, parmi lesquels était Ezéchiel. Tous les ustensiles d'or du temple furent emmenés, avec ses trésors et ceux de la maison royale. Le vainqueur remplaça Jéhojachin par Sédécias. (2 Rois 24:10-17 ; Ezéch. 1:1.)

4° En 589, la dix-huitième année de Nébucadnétsar, dont l'armée

CAR

assiégeait Jérusalem, 832 personnes, qui avaient probablement voulu s'enfuir, furent transportées à Babylone. (2 Rois 25:1; Jér. 52:29.)

5° Sédécias se révolta contre Nébucadnétsar, et celui-ci, après deux ans de siège, prit Jérusalem et la brûla avec le temple, en 588, la dix-neuvième année de son règne. Il fit égorger les fils de Sédécias en sa présence, puis lui creva les yeux et l'emprisonna à Babylone, où il emmena le reste du peuple, sauf les pauvres, qu'il laissa pour cultiver le pays. Tous les objets d'or, d'argent ou d'airain du temple furent aussi emportés. (2 Rois 25:1-21 ; 2 Chron. 36: 13-20 ; Jér. 52: 4-27.)

6° Enfin quatre ans après la ruine de Jérusalem, lorsque le gouverneur Guédalja eut été assassiné, et que Jérémie et le reste du peuple furent descendus en Egypte, Nébucadnétsar fit transporter, la vingt-troisième année de son règne, les derniers débris des Juifs, au nombre de 745 personnes. (Jér. 41:2 ; 43:6, 7; 52: 30.)

La douleur des exilés à Babylone est vivement exprimée dans le Ps. 137. Trompés par de faux prophètes, ils espérèrent jusqu'à la destruction de Jérusalem, rentrer bientôt dans leur patrie. Une lettre de Jérémie les désabusa et les exhorta à s'établir sérieusement dans la terre étrangère. (Jér. 29.) Leur condition y fut très supportable. La haute position de Daniel et ses amis, à la cour de Babylone, profita à tous les Juifs. Ezéchiel prophétisait au milieu d'eux. Ils avaient leurs anciens, et jouissaient ainsi d'une certaine liberté. (Ezéch. 14:1; 20:1: Dan. 2:48; 3:29.) Evilmérodac tira de prison Jéhojachin et l'admit à sa table. (Jér. 52:31-33.) L'heure de la délivrance sonna enfin. Deux ans après la prise de Babylone, Cyrus, héritier de trois royaumes, publia, vers 536, un édit qui permettait à tous les Juifs de retourner dans leur pays. Environ 50 000 d'entre eux, y compris leurs serviteurs, partirent de Babylone sous la conduite de Zorobabel, avec 5400 ustensiles du temple, et arrivèrent heureusement à Jérusalem. (Esdr. 1:1-7; 2:64,65.) La captivité porta ses fruits: elle guérit les Juifs de leur penchant à l'idolâtrie.

CARAN, Carran (Gen. 11:31; Act. 7:4), ville de Mésopotamie où Abraham s'arrêta et perdit son père Taré, en allant au pays de Canaan. Jacob y passa vingt ans chez son oncle Laban. (Gen. 27 : 43 ; 28:10.) Cette ville, conquise par les Assyriens (2 Rois 19:12), commerçait avec Tyr. Dans Ezéch. 27:23, c'est à tort que nos versions ont Haran, au lieu de Car an.

CARKÉMIS (2 Rois 23:29 ; 2 Chron. 35:20; Jér. 46:1-12), ville forte de Mésopotamie, sur le bord oriental de l'Euphrate. Elle fut prise aux Assyriens par Néco, roi d'Egypte, qui en fut chassé, quelques années après, par Nébucadnétsar.

CARMEL (2 Rois 2:25), mont situé au sud d'Aser et formant un cap dans la Méditerranée. (Jér. 46:18; Jos. 19:26.) Ce lieu était délicieux, tant par la beauté de ses points de vue, que par sa fertilité, et répondait bien à son nom, qui signifie champ fertile, vignoble. (Esa. 35:2 ; 32:15.) Hozias y possédait des vignes. (2 Chron. 26:10.) C'est sur cette montagne, haute d'environ 450 mètres (1500 pieds), que les lsraé-

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CÈD

lites avaient élevé un autel à l'Eternel ; qu'Elie confondit les prêtres de Bahal, les fit égorger, et obtint, par sa prière, une pluie abondante (Jacq. 5:18; 1 Rois 18:20-46); qu'Elisée fut appelé par la Sunamite, pour ressusciter son fils. (2 Rois 4:25.) La pente occidentale, qui est très rapide, renferme une multitude de cavernes, où furent probablement cachés les cent prophètes sauvés par Abdias. ( 1 Rois 18:13.) Ces cavernes servaient aussi de retraite aux malfaiteurs. (Amos 9:3.) Elles furent plus tard habitées par des moines franciscains. Sur le penchant nord-ouest du Carmel, il existe un magnifique couvent consacré à Elie. Cette montagne est encore aujourd'hui couverte de champs cultivés, de verts pâturages, d'arbres et de fleurs. On y trouve entre autres la jacinthe, la jonquille, l'anémone, le laurier, l'olivier, le myrte, ainsi que des forêts de chênes et de pins.

CARMEL (Jos. 15: 55), ville de Juda, près d'une montagne do même nom, au sud-est d'Hébron , d'où était Nabal, et où il tondit 3000 brebis quand David séjournait dans le voisinage. (1 Sam. 25: 2-4; 30: 5.) Salil y avait dressé un monument de sa victoire sur les Amalécites. (1 Sam. 15: 12.)

CARPUS (2 Tim. 4:13), chrétien inconnu de Troas, chez qui Paul avait laissé des livres , des parchemins et son manteau, qu'il se fit apporter à Rome, par Timothée.

CARQUOIS (Ps. 127: 4, 5), étui où les archers mettaient leur provision de flèches.

CASIPHIA (Esdr. 8:17), ville ou district situé, pense-t-on, en Médie, d'où Esdras fit venir, vers la rivière d'Ahava, des lévites et des Néthi-niens pour les conduire à Jérusalem.

CASSE (Ex. 30: 24), espèce particulière de cannelle qui entrait dans la composition de l'huile de l'onction, et qu'on employait aussi pour parfumer les vêtements. (Ps. 45: 9.) La cannelle est l'écorce intérieure d'un arbre originaire de Ceylan, appelé cannellier.

CASTOR ET POLLUX. (Act. 28: ll.)D'après la mythologie grecque, c'étaient deux frères jumeaux, nés de Jupiter et de Léda, femme deTyn-dare, roi de Sparte. Elevés au rang des dieux, ils passaient pour les protecteurs de la navigation. Leurs images étaient peintes à la proue du vaisseau d'Alexandrie sur lequel Paul partit de Malte pour Rome.

CATHOLIQUE. Ce mot, qui signifie universel, se trouve en tête des deux épîtres de Pierre, de la première de Jean et de celle de Jude, parce que ces quatre lettres ne furent pas adressées à telles personnes ou congrégations, mais à un grand nombre d'églises.

CAVERNES (Gen. 19: 30), cavités souterraines très nombreuses en Palestine, et dont quelques-unes peuvent contenir des milliers d'hommes. Elles servaient parfois d'habitations (Gen. 19: 30), de sépulcres (23: 9; 50: 13), de retraites aux brigands (Jér. 7 : 11),comme aussi de refuges aux Israélites opprimés ou aux fidèles persécutés. (Jug. 6:2; 1 Sam. 13: 6; 22:1; 1 Rois 18: 4 ; Hébr. 11: 38.)

CÈDRE (l Rois 4: 33), arbre magnifique du Liban, de la famille des

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CÈN

conifères, ressemblant au sapin, mais surtout au mélèze. Ses branches, très espacées, sont horizontales, ses feuilles toujours vertes et ses cônes dressés la pointe en haut. Cet arbre colossal atteint une hauteur de 39 à 40 mètres (130 pieds), une circonférence de 9 m. (30 pieds) et une longueur de 30 m. (100 pieds), d'une extrémité de ses branches à l'autre. Son bois est rougeàtre, léger, odoriférant, inattaquable aux insectes et presqu'incorruptible. Les Israélites le connaissaient déjà du temps de Moïse, qui en prescrit l'usage dans la purification des lépreux. (Lév. 14: 4.) On l'employait pour les plus riches constructions. Les maisons de David et de Salomon, ainsi que le premier et le second temple, étaient principalement de cèdre. (2 Sam. 7: 2 ; 1 Rois 5 : 8 ; 6: 15 ; 7: 11 ; Esdr. 3: 7.) On a cru à tort (voyez Liban) qu'il ne restait plus au Liban que quelques centaines de ces arbres, dont une dizaine paraissent, par leur grosseur, remonter à l'époque de Salomon. (Esdr. 10: 19.) Le cèdre croît aussi au Taurus et au Caucase.

CÉDRON (2 Sam. 15:23), torrent qui prend sa source au nord de Jérusalem, parcourt la vallée de Josaphat, située entre la ville et le mont des Oliviers à l'orient,coule au sud-est et se jette dans la mer Morte, après un cours de 6 à 7 lieues. Sa largeur moyenne est de 2m70 (9 pieds), mais il est à sec pendant l'été. Quand il est enfié par les pluies , il forme un courant rapide et profond. Il servait autrefois de voirie à Jérusalem. (1 Rois 15: 13 ; 2 Rois 23: 6, 12 ; 2 Chron. 29:16.) C'est plus tard qu'on a appelé la vallée du Cédron, vallée de Josaphat, d'après Joël 3: 2.

CEINTURE, voyez Baudrier.

CENCHRÉE (Act. 18 : 18; Rom. 16: 1), petite ville à l'est de l'isthme de Corinthe ; elle était à trois lieues de cette dernière et y servait de port. Il y avait à Cenchrée une église dont Phœbé était diaconesse. Paul se fit couper les cheveux dans cette ville, à l'occasion d'un vœu, et s'y embarqua pour la Syrie.

CENDRE. (Gen. 18: 27.) Les Israélites se couchaient sur la cendre et 6'en mettaient sur la tête, pour exprimer une grande humiliation devant Dieu, ou une profonde affliction. (1 Sam. 4: 12 ; 2 Sam. 13:19; Ester 4: 3: Job 2:8; Jon. 3: 6.) La cendre d'une génisse brûlée servâit à faire l'eau de purification. (Nomb. 19: 9.)

CÈNE (1 Cor. 11: 20). Le mot grec (déipnon) traduit par cène signifie souper. Jésus-Christ a voulu que le fond de l'évangile fût exprimé et comme concentré dans des signes visibles, à la portée des plus simples. Si par le baptême, il reçoit au nombre de ses disciples, les pécheurs qui viennent à lui, il les nourrit de sa chair et de son sang dans la sainte cène, que Paul appelle le souper du Seigneur. L'institution de la cène rapportée dans les trois premiers évangiles, a été communiquée et expliquée à cet apôtre par le Seigneur lui-même. (1 Cor. 11: 23.) Nous résumons en quelques points l'enseignement apostolique sur cet important sujet:

1° Le pain et le vin de la cène ne sont que des symboles et ne subissent aucune altération. En effet Jésus appelle la coupe, «le fruit de la vigne (Math. 26: 29,)» et Paul désigne la participation à la cène parles expressions « manger de ce pain et boire de cette coupe.» (1 Cor. Il : 28.)

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CER

Ces paroles du Sauveur: «Ceci est mon corps, ceci est mon sang,» signifient donc pour Papôtre, non que le pain et le vin soient le corps et le sang de Christ, mais qu'ils sont « la communion de son corps et de son sang. » (1 Cor. 10:16.)

2° Comme dans la cène, le pain est rompu, ainsi Jésus-Christ «a été navré pour nos forfaits et froissé pour nos iniquités ; » par son sanglant sacrifice, par sa mort cruelle, il a expié nos péchés et nous a procuré le salut. (Esa. 53: 5 ; Math. 26:28.)

3° De même que le pain et le vin doivent être reçus et digérés par nos organes pour entretenir notre vie corporelle, ainsi il faut que nous recevions, par la foi, Christ crucifié pour communiquer à nos âmes la vie éternelle. (Marc 14: 22; Jean 6 : 51-56, 63.)

4° La sainte cène est un monument, pour l'église et pour le monde, de la mort expiatoire de Jésus-Christ, jusqu'à son retour. (Luc 22:19; 1 Cor. 11:24-26.)

5° La sainte cène manifeste l'unité essentielle du corps de Christ;c'est le drapeau de l'église universelle, s'élevant au-dessus des formes particulières des diverses églises. Tous les vrais communiants confessent le même Sauveur qui les a rachetés: «Parce qu'il n'y a qu'un seul pain, nous qui sommes plusieurs, sommes un seul corps, car nous participons tous au même pain. » (1 Cor. 10: 16,17 ; 12: 13.)

6° Sous les symboles du pain et du vin, le fidèle reçoit véritablement Jésus-Christ, par la foi; il entre dans une communion plus intime avec lui. Car le « pain est la communion de son corps, et 2a coupe, la communion de son sang. (1 Cor. 10:16.) Ainsi dans la cène, nous nous nourrissons réellement de Jésus-Christ. Cette doctrine ressort d'abord de la comparaison du pain et du vin de la cène avec la manne et l'eau du rocher, que l'apôtre appelle « une viande spirituelle et un breuvage spirituel (10: 3, 4); » puis de l'opposition qu'il établit entre la coupe du Seigneur et celle des démons, par laquelle les païens entraient en communion avec ces derniers, dans leurs sacrifices. (10:18-21.)

7° La sainte cène, qui fortifie les croyants, scelle la condamnation de ceux qui j, participent indignement, « ne discernant point le corps du Seigneur.» ( 11:27-29.)

CÉPHAS (rocher, Jean 1:42), nom syriaque donné à Pierre par Jésus.

CERCUEIL. Voyez Bière.

CERF (Deut. 14:5), quadrupède ruminant qui a le pied fourchu et des bois, ou cornes branchues qui se renouvellent chaque année. Cet animal a la forme élégante et gracieuse, la taille svelte, les membres flexibles et nerveux. Il court avec une grande vitesse, escalade les lieux les plus élevés, et franchit d'un bond un mur de lm80 de haut (6 pieds.) (Hab. 3:19; Esa. 35:6; Ps. 18:34.) La femelle, qui s'appelle biche, est plus petite que le mâle et n'a pas de bois. Elle porte pendant 8 mois, et n'a qu'un faon, qu'elle nourrit avec une grande tendresse. Pour le protéger, elle se présente aux chasseurs, se fait poursuivre, puis le rejoint. Jérémie peint la grandeur d'une sécheresse en disant que la biche, faute d'herbe, a abandonné son faon. ( 14:5.)

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GHA

CERVOISE (Lév. 10:9; 1 Sam. 1:15), boisson enivrante dont la nature n'est pas indiquée. C'était probablement une liqueur fermentée faite avec du miel ou différents fruits, tels que figues, dattes, grenades; ou enfin une espèce de bière. Ces boissons étaient en usage parmi les Orientaux. La cervoise s'employait aussi dans les sacrifices. (Nomb. 28:7.)

CÉSAR. (Math. 22:17.) Ce nom donné à Auguste, premier empereur romain, devint un titre honorifique pour ses successeurs. Il équivaut donc, dans le Nouveau Testament, au titre d'empereur.

CÉSARÉE (Act. 8: 40), port de mer sur la Méditerranée, dans Manassé, vingt lieues au nord-ouest de Jérusalem. Cette ville d'abord connue sous le nom de Tour-de-Straton, fut agrandie et embellie par Hérode le Grand, qui y établit un port sûr, et la nomma Césarée, en l'honneur de César Auguste. Elle devint bientôt la capitale de la Judée et la résidence des gouverneurs romains. (12: 19; 23 : 23, 24.) L'évangéliste Philippe s'y fixa (8:40); le centenier Corneille y résidait ( 10:1); Pierre y fonda une église. ( 10:44-48.) Hérode, le persécuteur de Jaques et de Pierre, y fut frappé par un ange « et mourut rongé des vers. » ( 12:2,3.) Après avoir passé plusieurs fois dans cette ville, Paul y fut conduit, avec une escorte, au gouverneur Félix, qui le retint deux ans en prison. (18: 22; 23: 23; 24 : 28.) Il y comparut aussi devant Festus et Agrippa. (25:6-11 ; 25:23; 26: 1.) Depuis la ruine de Jérusalem, Césarée fut, pendant 400 ans, le siège de l'évêché de Palestine. Conquise en 1101, par les croisés sur les Mahométans, elle fut reprise et détruite par ces derniers, en 1265. Ses ruines forment une élévation de 9 mètres de haut (30 pieds.)

CÉSARÉE DE PHILIPPE (Math. 16: 13; Marc 8:27), ville située an nord de la Terre-Sainte, au pied de l'Hermon. Consacrée à Pan, dieu des troupeaux, elle s'appelait d'abord Panéade. Philippe le tétrarque l'embellit et la nomma Césarée, en l'honneur de Tibère-César. (Luc 3 :1.) Ce fut dans son voisinage que Pierre confessa la divinité de Jésus-Christ, qui prédit alors sa mort ignomineuse. Cette ville n'est plus qu'un village turc de 150 à 200 maisons.

CHABOR. (2 Rois 18: 11; 1 Chron. 5: 26.) On ne saurait décider si ce nom désigne un district, une ville ou un fleuve d'Assyrie, où furent transportés une partie des Israélites des dix tribus. Plusieurs pensent qu'il s'agit du fleuve Kébar, qui se jette dans l'Euphrate.

CHAIR. ( Gen. 2:21.) Ce mot est pris, par les auteurs sacrés, dans des acceptions très diverses et sert entre autres à désigner: 1° Une partie du corps, ou le corps tout entier, tant de l'homme que des animaux (Job 10: 11; Ex. 16: 3; Gen. 2: 21-24; 17: 13); 2° Tous les êtres animés qui vivent sur la terre (Gen. 7: 21; Ps. 136 : 25); 3° L'ensemble des hommes (Jér. 25:31; Luc 3:6); 4® Un lien de parenté (Gen. 29: 14); 5° L'âme de l'homme (Ps. 63:2; 84: 3; 119: 120); 6° Un cœur renouvelé (Ezéch. 11:19 ; 36:26 ) ; 7° La nature humaine ( Jean 1: 14 ) ; 8° La fragilité et la faiblesse de l'homme (2 Chron. 32:8; Ps. 78:39) ; 9° l/horame dans son état de corruption (Math. 16: 17; Jean 1:13; 3:6; Rom. 7: 5); 10e Enfin les mauvaises passions ou le péché lui-même ( Rom. 8:6,7 ; Gai. 5:19-21; Jude 23.)

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CHALACH (2 Rois 17: 6), pays inconnu d'Assyrie où Ton transporta une partie des dix tribus.

CHALCÉDOINE ou CALCÉDOINE (Apoc. 21: 19), pierre précieuse blanche, légèrement teinte de gris, de bleu et de jaune, et demi transparente. Elle forme le troisième fondement de la nouvelle Jérusalem.

CHAMEAU (Gen. 12: 16), grand animal ruminant, fauve ou cendré, haut d'environ deux mètres (6-7 pieds). Il a deux bosses sur le dos, le cou long et pourvu d'une belle crinière, la queue et les oreilles courtes, l'ongle ou le sabot imparfaitement divisé, ce qui le rendait impur. (Lév. 11:4.) Le dromadaire, qui n'a qu'une bosse, forme une espèce particulière de chameau. (Jér. 2: 23.) Cet animal est docile, patient, sobre; il peut vivre plusieurs semaines sans boire, grâce à une poche particulière de son estomac, remplie de cavités, où il conserve sa provision d'eau, qu'il emploie chaque jour à délayer sa nourriture. Doué d'une grande force et presque infatigable, il traverse le désert faisant 10 à 15 lieues par jour, * avec une charge de 500 kilogrammes (10 quintaux). Il y a même une espèce de chameau qui frauchit d'un jour une distance de 30 lieues. On emploie ce quadrupède à transporter toute sorte d'objets; on l'attelle et on le monte comme le cheval. (Gen. 24: 64; Esa. 21:7.) Aussi les Orientaux l'appellent-ils navire de terre. Ils se nourrissent de sa chair et de son lait, qui est très sain. Son poil qui tombe chaque année à l'époque du rut, est soigneusement recueilli ; on en fait des étoffes et des feutres. (Math. 3:4.) Le chameau a des callosités aux jointures des jambes et à la poitrine, parce qu'il s'accroupit au lieu de se coucher (Gen. 24: 11.) On l'habitue à s'agenouiller pour recevoir sa charge. Originaire d'Arabie, il se rencontre dans diverses contrées d'Asie et d'Afrique. Il constituait une partie de la richesse des patriarches (Gen. 12 : 16; 32: 15.) Job possédait d'abord 3000, puis 6000 chameaux. (Job 1: 3; 42:12.) Les Madianites et les Hamalécites en avaient des multitudes, et David établit un intendant sur les siens. (Jug. 7: 12; 1 Sam. 30: 17; 1 Chron. 27: 30.) L'énorme taille du chameau avait donné lieu, parmi les Orientaux, à un proverbe dont Jésus s'est servi contre l'hypocrisie des pharisiens. (Math. 23:24.)

Dans les maisons orientales, il y a souvent, pour les chameaux, une grande porte à côté d'une autre très petite ; celle-ci, par opposition à la première, s'appelle le trou de Vaiguille. Dans Marc 10:25, l'original porte « qu'il est plus aisé qu'un chameau passe par le trou de Vaiguille, qu'il ne l'est qu'un riche entre dans le royaume de Dieu. »

CHAMOIS (Deut. 14:5), quadrupède ruminant et pur, du genre des chèvres, mais plus grand que celles-ci, et pourvu de cornes recourbées en arrière. Il ressemble beaucoup au cerf pour la forme du corps. Il a le ventre et le front blancs, mais le reste du corps est noirâtre. Ses ongles sout longs et divisés. Timides et sauvages, les chamois vivent en troupeaux sur les montagnes, et grimpent sur les rochers les plus escarpés. (1 Sam. 24: 3; Ps. 104: 18.) Ils redoutent la chaleur et recherchent l'ombre des bois en été.

CHANDELIER. (Ex. 25: 31-40.) Moïse fit faire, sur le modèle que

CHA

Dieu loi avait montré (Nomb. 8:4), un magnifique chandelier d'or pur, à sept branches, et d'une seule pièce. De trois points de la tige principale sortaient, deux à deux, les six atitres branches, dont trois d'un côté et trois de l'autre. Chaque branche était ornée de pommeaux, de fleurs et de petits plats en forme d'amande. D'après la tradition, ce chandelier avait l1/» mètre de haut (5 pieds), et 90 centimètres de large ( 3 pieds). Une lampe d'or était fixée au sommet de chaque branche. Les mouchet-tes, les petits plats pour recevoir les mouchures, et les vases pour l'huile étaient aussi d'or. (Ex. 25:38.) Ce chandelier fut placé, sans doute sur un pied, dans le lieu saint du tabernacle, au midi, vis-à-vis de la table d'or. (Ex. 40:24.) On allumait les lampes le soir et on les éteignait le matin. (30:8.) D'après Josèphe, on en laissait brûler trois tout le jour. Salomon plaça 10 chandeliers d'or dans le temple,5 au nord et 5 au midi. Il paraît qu'il n'y en avait qu'un seul dans le second temple. Il fut enlevé par Antiochus et remplacé par Judas Maccabée. Après la ruine de Jérusalem, Titus l'emporta à Rome, où il se voit encore représenté sur l'arc de triomphe de cet empereur. Le chandelier à 7 lampes semble avoir été un triple symbole du Saint-Esprit (Apoc. 4:5), de l'Eglise (1:12,20), et des vrais fidèles. (11: 4.)

CHANGEURS. (Math. 21:12; Jean 2:15.) Lorsque les Juifs étrangers voulaient, comme les autres, payer le tribut, ou faire des dons, pour l'entretien du temple, ils se procuraient de la monnaie juive auprès des changeurs établis, à l'occasion des grandes fêtes, dans le parvis des gentils. Jésus chassa par deux fois ces changeurs et renversa leurs tables chargées de monnaie.

CHANTRES. (1 Chron. 9:33; 25:1.) David établit vingt-quatre classes de chantres, dont chacune était composée de douze lévites, pour le service du tabernacle. Ces 288 chanires formaient trois divisions, sous trois chefs, savoir, Héman au centre, Asaph à droite, et Jéduthun ou Ethan à gauche. (25 ; 6:33, 39, 44.) Les chantres remplissaient les mêmes fonctions dans le temple, où ils avaient leurs logements (1 Chron. 9:33 ; Ezéch. 40:44), et où ils jouaient de divers instruments. (2 Chron. 5:12.)

CHARIOT (Gen. 41:43), véhicule à deux roues, rarement à quatre, déjà usité en Egypte, du temps de Joseph. L'Ecriture mentionne diverses espèces de chariots. Les uns servaient d'équipages aux grands (1 Rois 20:33 ; Act. 8:29); les autres de moyen de transport (Nomb. 7:3; 1 Sam. 6:11; Amos 2:13) ; d'autres enfin s'employaient à la guerre. (Ex. 14:7 ; 1 Sam. 13:5.) Les Cananéens étaient munis de chariots de fer, et Jabin en avait 900 quand il fut battu par Barac (Jos. 17:18; Jug. 1:19; 4:3.) Les anciens chariots de guerre étaient ordinairement garnis de tous côtés d'armes meurtrières. Ceux qu'Antiochus employa contre les Juifs, avaient des espèces de faux. Vingt guerriers pouvaient trouver place dans les chariots de l'armée de Cyrus. — Elie fut enlevé au ciel dans un chariot de feu. Ce cri d'Elisée : « Chariot d'Israël et sa cavalerie, » est une allusion aux chariots de guerre destinés à la défense du pays. (2 Rois 2: 11-13.) — Le chariot des chérubins était sans doute une petite construction ressemblant à un chariot, sur laquelle les chérubins du temple forent placés. (1 Chron. 28:18.) — Josias « brù\a les chariots

D1GTIOK. biblique. 7 du soleil, » c'est-à-dire, des chariots consacrés an soleil par les rois de Juda. (2 Rois 23:11.)

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CHARIOT. Voyez Ourse.

CHATAIGNIER. (Gen. 30:37 ; Ezéch. 31:8.) On est d'accord aujourd'hui que l'arbre mentionné dans les passages cités, n'est pas le châtaignier, mais le platane oriental, qui tenait, parmi les anciens, le premier rang après le cèdre. Il atteint une grosseur extraordinaire, et ses longues branches fournies de larges feuilles découpées en cinq parties, donnent un précieux ombrage. Son écorce fine et blanchâtre tombe par grandes plaques chaque année; sou bois dur et jaunâtre a la solidité du chêne. Pline mentionne un platane dans la cavité duquel soupèrent vingt-une personnes.

CHAT - HUANT (Lév. 11:16), oiseau nocturne de la grosseur d'un pigeon ; il se nourrit de souris, et pousse des cris lugubres pendant la nuit. Selon quelques auteurs, le mot hébreu désignerait le mâle de l'autruche.

CHAUVE-SOURIS (Lév. 11:19; Esa. 2:20), animal impur, d'une structure particulière, et formant une classe intermédiaire entre les quadrupèdes et les oiseaux. Elle est couverte de poil comme la souris, a de longues oreilles, des dents tranchantes et les yeux très petits. La femelle, pourvue de deux mamelles, fait ses petits vivants et les allaite. Cet animal vole au moyen de membranes fixées à ses quatre pattes ; celles de devant ont un ongle long pour s'accrocher à divers objets. La chauve-souris se cache le jour et voltige le soir pour attraper les moucherons et les papillons. Elle passe l'hiver engourdie dans des trous, ou suspendue à des voûtes souterraines.

CHEMISE. Voyez Vêtements.

CHÊNE (Gen. 35:8), arbre remarquable par son magnifique branchage et ses énormes dimensions. Il atteint jusqu'à 39 mètres de haut (130 pieds), et 9 de diamètre à sa base (30 pieds). Ses fruits, appelés glands, servent de nourriture à plusieurs espèces d'animaux. Le chêne est très solide et donne un excellent bois de construction. On croit généralement que dans plusieurs passages, entre autres dans Esa. 6:13, le mot hébreu désigne non le chêne, mais le térébinthe. Cet arbre de moyenne grandeur et d'un beau feuillage, produit une résine aromatique, et vit fort longtemps. Josèphe rapporte que l'on voyait de son temps, près d'Hébron, un térébinthe existant depuis la création, ce qui est plus que douteux. L'on pense aussi que dans 1 Sam. 22: 6, le mot hébreu doit se rendre par tamarin, arbre touffu de la grandeur d'un noyer, dont le fruit possède diverses propriétés médicinales.

CHÉRUBINS. (Gen. 3: 24.) Ce mot, dont la signification est incertaine, désigne des êtres célestes qui entourent le trône de l'Eternel. (Ps. 80:2 ; 99:1.) Dieu en plaça à l'entrée du jardin d'Eden pour empêcher l'homme d'y rentrer. Deux chérubins d'or ayant deux ailes, dont ils couvraient l'arche, surmontaient le propitiatoire et le contemplaient. (Ex. 25:18; 1 Pier. 1:12.) Le voile et les tentures du taber-

CHE

nacle étaient anssi ornés de chérubins. (Ex. 26:1.) Salomon plaça dans le temple deux grands chérubins d'olivier, recouverts d'or, hauts et larges de 4 lj% mètres (15 pieds), et occupant entre les deux, avec leurs ailes étendues, toute la largeur du lieu très saint. ( 1 Rois 6 : 23-28.) Les parois et les portes du temple et de l'oracle, étaient aussi couvertes de chérubins sculptés. (6: 29-35.) Il est difficile de déterminer la forme de ces créatures. Dans les visions d'Ezéchiel, les chérubins, munis de quatre ailes et ressemblant à des hommes, apparaissent tantôt avec quatre faces, savoir : celles de l'homme, du taureau, du lion et de l'aigle (Ezéch. 1:4-11; 9:3; 10:20), et tantôt avec deux f§ces, ou même avec une seule. (41:18; 10:14.) Peut-être ces quatre faoés figurent-elles la sagesse, la force, la noblesse et la perspicacité des intelligences célestes. Les diverses explications qu'on a données de ces symboles, y compris celle-là, ne doivent être admises qu'avec réserve.

CHEVAL (Gen. 49:17), animal qui croît jusqu'à 4 ou 5 ans, et vit de 25 à 30. On l'employait surtout chez les Israélites et les autres Orientaux, à la guerre ou dans les voyages, comme monture, ou au chariot. L'Ecriture fait souvent allusion à son intrépidité dans la bataille. (Job 39:22-28; Ps. 147:10; Jér. 8:6.) L'Egypte nourrissait, déjét du temps de Joseph, de nombreux chevaux. (Gen. 47:17.) Moïse défendit aux futurs rois d'Israël d'en faire des amas. (Deut. 17:16.) Ce fut sans doute en vertu de cette défense, dont le motif est peut-être indiqué dans Esa. 31:1, que Josué et David coupèrent les jarrets à des milliers de chevaux pris aux Cananéens et aux Syriens. (Jos. 11:6-9; 2 Sam. 8:4.) Salomon oubliant ce précepte, remplit son pays de chevaux, qu'il tira d'Egypte et qu'il tenait dans 4000 écuries. (2 Chron. 9:25-28.) Le chiffre de 40000 de 1 Rois 4: 26, est évidemment une erreur de copiste. Des chevaux consacrés au soleil et placés à l'entrée du temple, en furent ôtés par Josias. (2 Rois 23:11.) Dans les visions de Zacharie et de St. Jean, on voit apparaître des chevaux blancs, roux, noirs, fauves et pommelés. (Zach. 6: 1-6; Apoc. 6:1-8; 19:11-14.) Les chevaux blancs étaient l'emblème de la victoire.

CHEVEUX. (Gen. 42:38.) Les femmes israélites portaient de longs cheveux rangés en tresses ou en boucles, et souvent ornés de rnbans, d'or, de perles et de pierres précieuses. (Esa. 47:2; 1 Cor. 11: 6-15; Cantiq. 4:1; 7:5; 2 Rois 9:30; 1 Tim. 2:9; 1 Pier. 3:3.) Les hommes se les coupaient, sauf dans le vœu du nazaréat. (1 Cor. 11: 14; Nomb. 6:5 ; Jug. 13:5.) Absalom fut victime de sa vanité à nourrir sa chevelure. (2 Sam. 18:9.) On s'arrachait ou se rasait les cheveux en signe de grande affliction. (Esdr.9:3; Esa.22:12; 15:2; Jér. 7:29; Job 1: 20.) Toutefois cet usage était interdit aux sacrificateurs. (Lév. 21:5 ; Ezéch. 44:20.) Il était aussi défendu aux Israélites d'imiter certains peuples païens qui se coupaient les cheveux en rond. (Lév. 19:27; Jér. 25:23 v) Cette expression, obscure pour nous, désigne, pense-t-on, l'usage de se couper les cheveux sur les tempes. On punissait quelquefois les coupables en leur arrachant les cheveux; c'est du moins ce que fit Néhémie à des Juifs qui avaient pris des femmes étrangères. (Néh. 13:25.) L'usage de s'oindre la tête était commun aux deux sexes. (Ps. 23:5 ; 92 : 11 ; Eccl. 9: 8 ; Math. 6:17 ; 26:7.)

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CHEVREUIL (Deut. 14: 5), animal sauvage, plus petit que le cerf, très agile et très gracieux. U passe l'hiver sur les montagnes et dans les forêts, et paît en été dans les champs cultivés. Sa chair est excellente, et ses bois se renouvellent tous les ans. Le mâle et la femelle, nommée chevrette, ont une grande tendresse l'un pour l'autre et pour leurs petits. Salomon présente le chevreuil comme l'image de l'agilité, de la beauté et de l'amour. (Cant. 2:7,9,17; 3: 5;8:14.) Quelques auteurs pensent que le mot hébreu désigne plutôt la gazelle, charmant animal qui ressemble au cerf par la grâce de ses formes, à la chèvre par ses cornes, et dont les yeux sont d'une grande beauté.

CHIEN (Ex. 11:7), quadrupède aimé dans nos contrées à cause de son attachement, de sa fidélité et de son dévouement à son maître, qui peut lui confier la garde de sa personne et de sa maison. Mais abandonné à lui-même, cet animal est moins intéressant : il devient sauvage, hargneux, se nourrit de cadavres et attaque même l'homme. Quoique les Orientaux employassent les chiens pour la garde des troupeaux, néanmoins ils les méprisaient fort (Job 30:1 ) ; et les Israélites, qui en avaient déjà en Egypte, partageaient ce mépris. ( Ex. 11:7.) Ces animaux étaient impurs d'après la loi. Celle-ci ordonnait qu'on leur jetât la chair des bêtes déchirées. (22:31.) On admet généralement que la défense d'offrir à l'Eternel le prix d'un chien, est une allusion à la prostitution des hommes, qui, chez les païens, consacraient à leurs dieux une partie du salaire, de leur conduite infâme. (Deut.23:17,18 ; Lév. 18:22-24; Rom. 1 : 27.) Les expressions un chien, un chien mort, une tête de chien, sont employées par Goliath, David, Abner, Méphiboseth, Abisaï et Hazaël, pour désigner des hommes de la plus basse condition. ( 1 Sam. 17:43 ; 24:15; 2 Sam.3:8; 9: 8; 16: 9 ; 2 Rois 8:13.) Salomon oppose le chien au lion, comme l'être le plus abject au plus noble. (Ecc.9:4.) En Canaan, les chiens erraient en troupe dans les campagnes ou dans les rues, et dévoraient les cadavres et les débris qu'on leur jetait. (1 Rois 14:11 ; 21:19, 23; Ps.59:15; Jér. 15: 3.) Ils sont tour à tour, dans l'Ecriture, l'image des profanes ( Prov. 26:11 ; Math. 7:6), des méchants et des persécuteurs ( Ps. 22:17,21 ; Philip. 3:2), des mauvais pasteurs (Esa. 56:10, 11), des gentils étrangers à l'alliance de Dieu (Math. 15:26, 27), des pécheurs endurcis et réprouvés. ( Apoc. 22:15.) Esaïe déclare qu'immoler sans repen-tance une brebis, n'est pas plus agréable à Dieu que de couper le cou à un chien. (66: 3.) Ce que Jésus dit des chiens qui léchaient les ulcères de Lazare, permet de penser que les Juifs en avaient déjà dans leurs maisons. (Luc 16:21.)

CHIJUN. Voyez Kijun.

CHIOS (Act. 20:15), île de l'Archipel, environ 20 lieues à l'ouest de Smyrne, longue de 10 lieues et large de 5, vis-à-vis de laquelle le vaisseau qui portait Paul aborda sur la côte de l'Asie-Mineure.

CHLOÉ (1 Cor. 1:11), femme inconnue dont la famille informa Paul des dissensions de l'église de Corinthe.

CHY

CHONJA ou CONJA (Jér. 22:24), fils et successeur de Jéhojakim; il est aussi appelé Jébojachinet Jéchonias. Voyez Jéchonias.

CHORAZIN (Math. IX : 21), ville inconnue de Galilée, dans le voisinage de Béthsaïda, où Jésus fit en vain divers miracles.

CHOUETTE (Lév. 11: 17), oiseau nocturne, de la grosseur d'un pigeon. Elle a une grosse tête, degrandsyeux jaunes, le bec un peu courbé et les ongles crochus. Son cri ressemble à la voix humaine. La chouette fait son nid dans les masures, au milieu des ruines, dans des arbres creux. (Ps. 102: 7.) Elle fond sur les petits oiseaux, sur les jeunes lapins et levrauts endormis, et se nourrit aussi de grenouilles, de lézards et de souris. L'original de Lam. 4: ,3, désigne l'autruche, et non la chouette, ni le chat-huant.

CHRONIQUES. ( 1 Rois 14:19.) Ce mot signifie histoires écrites dans l'ordre des temps. L'Ecriture mentionne sous ce nom divers écrits qui se sont perdus, et qu'il ne faut pas confondre avec les deux livres de la Bible appelés Chroniques. Tels sont les Chroniques du roi David (1 Chron. 27:24), les Chroniques des rois de Juda (1 Rois 15: 7), les Chroniques des rois d'Israël ( 14:19 ), le livre des Chroniques des rois de Perse et de Médie. (Ester 2: 23; 6:1.) L'auteur des Chroniques placées après les Rois dans nos traductions, n'est pas connu ; on croit que c'est Esdras. Elles ont été écrites depuis la captivité, puisque l'édit de Cyrus y est mentionné. (2 Chron. 36:22.) Le premier livre des Chroniques renferme d'abord des tables généalogiques, accompagnées de diverses remarques (chap. 1-9); puis la mort de Salil et le règne de David. (10-29.) Le deuxième livre raconte la division d'Israël en deux royaumes, l'histoire des rois de Juda, la ruine de Jérusalem, le transport du peuple à Babylone, et la permission du retour. Les Chroniques comprennent donc, outre les généalogies, la même période que le second livre de Samuel et les deux livres des Rois; mais elles s'étendent davantage sur l'organisation du culte, et surtout du chant, par David, et sur les préparatifs de ce prince pour le temple. ( 1 Chron. 23-29.) Les Chroniques ont été rédigées d'après les mémoires de divers prophètes, tels que Samuel, Nathan, Gad, Sémahja, Jéhu, Esaïe et Jérémie. (1 Chron. 29: 29 ; 2 Chron. 12:15 ; 20 : 34 ; 26: 22; 35 : 25.) Ces livres sont, dans le texte hébreu, les derniers de l'Ancien Testament. Dans la Vulgate et dans les versions catholiques, ils portent le titre de Paralipoménes ou omissions, c'est-à-dire, de Suppléments.

CHRYSOLITHE (Ex.28 : 20), pierre précieuse, transparente, éclatante, d'un jaune verdâtre. Le personnage qui apparut à Daniel, avait le corps comme de chrysolithe. ( Dan. 10:6.)

CHRYSOPRASE ( Apoc. 21: 20), pierre précieuse, d'un vert pâle.

CHUZAS ( Luc8:3), intendant d'Hérode-Antipas,et mari de la pieuse Jeanne qui assistait Jésus. On ne sait rien de plus sur cet homme.

CHYPRE (Act. 4:36), île de la Méditerranée, au sud de l'Asie-Mineure, longue de 50 lieues, large de 20, et nommée Kittim, paraît-il, dans l'Ancien Testament. (Esa.23: 1.) Elle produit du blé, du coton, de l'huile, du

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CIR

vin, des figues, etc. On y exploitait autrefois des mines d'or, d'argent, et surtout de cuivre. Les habitants, voués au culte de Vénus, étaient célèbres par la corruption de leurs mœurs. Cette île fut successivement soumise aux Phéniciens, aux Egyptiens, aux Perses, aux successeurs d'Alexandre, et tomba au pouvoir des Romains, l'an 65 av. J.-C. Les chrétiens de Jérusalem dispersés après la mort d'Etienne, et ensuite Paul et Bar-nabas, puis Barnabas et Marc, y annoncèrent l'Evangile. (11:19; 13:4; 15:39.) Conquise par les Musulmans, elle leur fut reprise par les croisés en 1191, et tomba, en 1571, sous la domination des Turcs. Sa population, qui dépassait autrefois un million, n'est plus que d'environ 70 000 âmes.

CIGOGNE (Lév. 11:19 ), gros oiseau de passage, dont le nom hébr eu (chasidah) signifie pieuse, aimante, et correspond à son caractère. Elle a de longues jambes, le bec long et pointu, le plumage blanc et noir. Elle se nourrit d'insectes, de serpents, de crapauds, de grenouilles, et cherche sa proie dans les marais et les flaques d'eau. Elle construit son nid au haut des tours et des cheminées, ou sur de grands arbres. (Ps. 104:17.) La femelle pond deux ou quatre œufs, gros comme ceux des oies, et les couve pendant un mois. Le père et la mère s'aiment tendrement, se gardent fidélité, et partagent les soins du ménage ; ils vont à tour chercher la nourriture de leurs petits, qu'ils ne laissent jamais seuls au nid. Les enfants sont aussi pleins d'attention pour leurs vieux parents, les entretiennent, et les portent même sur leur dos, quand ils sont fatigués, dans leurs migrations. Les cigognes reviennent au printemps dans leurs anciens nids, et repartent en automne pour les pays chauds. « La cigogne a connu dans les cieux ses saisons, mais mon peuple n'a point connu le droit de l'Eternel.» (Jér. 8:7.) Zacharie a vu, en vision, deux femmes qui avaient des ailes de cigogne. (Zach. 5: 9.)

CILICIE (Act. 6: 9), province du sud-est de l'Asie-Mineure, bornée au nord par la Pamphylie, la Phrygie, la Cappadoce, et au sud par la Méditerranée. Sa capitale était Tarse, patrie de Paul. (21:39.) Cette province, où se trouvaient des Juifs, fut soumise aux Romains par Pompée. Des Ciliciens juifs avaient une synagogue à Jérusalem. (6:9.) Plusieurs d'entre eux disputèrent contre Etienne et le firent accuser de blasphème. (6:11.) Paul porta l'Evangile en Cilicie, où des églises furent fondées de bonne heure. (9: 30; 15: 23,41.)

CINNAMOME (Ex. 30: 23), espèce de cannelle ou écorce intérieure d'un arbre originaire de Ceylan, d'environ 71/, mètres de haut (25 pieds), delà famille du laurier. Cette substance odoriférante entrait dans la composition de l'huile de l'onction, servait à parfumer les lits, et formait un article de commerce. (Prov. 7:17; Apoc. 18:13.)

CIRCONCISION (Act. 7:8), cérémonie religieuse instituée par l'Eternel, pratiquée sur Abraham et ses descendants mâles, et consistant dans le retranchement du prépuce. Dieu ordonna, sous peine de mort, à ce patriarche, de circoncire tous les petits garçons, dans sa famille, à l'âge de 8 jours, et cet ordre fut répété à Moïse. (Gen. 17:12-14; Lév. 12: 3.) La circoncision était le signe de l'alliance de grâce traitée avec Abraham et garantie par Christ. (Gen. 17: 11; Gai. 3:17; Héb.7: 22.) Elle exprimait donc symboliquement toutes les promesses de cette alliance.

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CIT

Voici les divers sens de cette pratique :

1* La circoncision est la marque extérieure du peuple de Dieu ; les incirconcis sont en dehors de son alliance (Gen. 17:14; Ex. 12:43, 44; 1 Sam. 17:26.)

2° La circoncision est un sceau de la miséricorde de Dieu, qui justifie gratuitement le pécheur et le traite comme son enfant. (Rom. 4:11 ; Gen. 17:7; Lév. 26:12; Jér. 31: 33, 34.)

3° La circoncision est le symbole du renouvellement du cœur, et le retranchement du prépuce figure la destruction du vieil homme. (Deut. 10:16; 30:6; Jér. 4: 4; Rom. 2: 29; Col. 2: 11.)

Quoique la circoncision fût le signe de l'alliance éternelle de grâce, elle n'était néanmoins qu'une institution temporaire, pendant la minorité du peuple de Dieu. (Gai. 4: 1-7.) Confirmée par la loi mosaïque, elle faisait partie intégrante de l'économie préparatoire, et participait au caractère légal et rigoureux des ordonnances cérémonielles; c'est pourquoi elle a été abolie, avec ces dernières, par Jésus-Christ, et remplacée par le baptême, que Paul présente comme la circoncision de Christ. (Act. 15: 1-29; Col. 2:11, 12.) Il déclare que se faire circoncire pour être sauvé, au lieu de saisir la grâce figurée dans la circoncision, c'est se priver de Christ, et se replacer sous le joug de la loi. (Gai. 5: 1-4.)

Abraham fut circoncis à 99 ans, Ismaël à 13 ans, et Isaac à 8 jours. Dès lors les descendants d'Isaac, héritiers des promesses de l'alliance, furent régulièrement circoncis le huitième jour. (Gen. 17:23-25; 21:4.) Si-méon et Lévi engagèrent les Sichémites à se circoncire, afin de les surprendre dans les douleurs causées par cette opération. (Gen. 34:14-26.) Pour complaire à sa femme, Moïse négligea de circoncire son fils ; puis elle le circoncit elle-même, afin de sauver son mari menacé de mort par l'Eternel. (Ex. 4:24-26.) Après le passage du Jourdain, Josué fit circoncire tous les Israélites nés dans le désert, parce que leurs pères rejetés de Dieu, avaient négligé ce signe de son alliance. (Jos. 5:1-5.) Saûl demanda à David 100 prépuces de Philistins, pour avoir la preuve qu'il avait tué 100 ennemis d'Israël. (1 Sam. 18: 25.) C'était à la circoncision d'un enfant qu'on lui donnait son nom (Luc 1: 59; 2: 21.) Cette cérémonie occasionna une grande agitation dans l'Eglise primitive. Le synode de Jérusalem assemblé pour examiner cette question, décida que les gentils n'avaient nul besoin de se faire circoncire pour être sauvés. (Act. 15: 1-29.) Mais on tolérait, par concession, cette pratique chez les chrétiens juifs, comme une cérémonie indifférente, pourvu qu'ils n'en fissent pas une condition du salut. (Gai. 5:6; 1 Cor. 7: 19.) C'est en partant de ce point de vue que Paul circoncit Timothée et refusa de circoncire Tite. (Act. 16: 3; Gai. 2: 3-5.) Pendant les persécutions d'Antiochus, des Juifs apostats cherchaient à effacer la marque de leur circoncision. Paul semble faire allusion à cette pratique dans 1 Cor. 7: 18: « Quelqu'un est-il appelé étant circoncis, qu'il ne devienne point incirconcis. »

CITERNE ou PUITS. (Jér. 2: 13; Deut. 6: 11.) Ces termes sont la traduction de deux mots hébreux désignant l'un et l'autre un réservoir d'eau creusé dans la terre. Ces réservoirs étaient de deux sortes :

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CLA

les uns se remplissaient d'eau de pluie et les autres d'eau de source ou d'eau vive. (Jean 4: 10-12; Gen. 26: 19; Cant. 4: 15.) On les creusait tantôt ronds, tantôt rectangulaires, et plus larges au fonîl qu'à l'ouverture, qu'on fermait avec une pierre. (Gen. 29: 2.) Parfois on les entourait d'une barrière. S'ils n'étaient pas creusés dans le roc, l'intérieur était cimenté, ou boisé, pour empêcher l'eau de se perdre. (Jér. 2 : 13.) Dans un pays abondant en bétail, les citernes ou les puits étaient particulièrement appréciés, et donnaient lieu à de fréquentes querelles entre les bergers. (Gen. 21: 25-30; 26: 20.) Les Israélites trouvèrent à leur arrivée en Canaan « des puits qu'ils n'avaient point creusés. » (Deut. 6: 11.) Les particuliers aisés en avaient presque tous dans leur cour. (2 Sam. 17:18; Prov. 5:15; Esa. 36:16.)

Les citernes étaient souvent vides en été, et servaient parfois de refuge et même de prisons. (2 Sam. 17: 18.) Les fosses vides où furent jetés Joseph et Jérémie, qui enfonça dans la boue, n'étaient que des citernes sans eau. (Gen. 37: 24; Jér. 38: 6; Ps. 40: 3.) « La roue qui se brise sur la citerne,» symbole de la catastrophe de la mort, est sans doute une roue ou poulie pour aider à puiser l'eau. (Eccl. 12 : 6.) Le puits de Vabîme désigne le séjour des démons ou l'enfer. ( Apoc. 9: 2.)

CLAIRON. (Dan. 3:5.) Voyez Musique.

CLAUDA(Act. 27:16), petite île au sud-ouest de Crète, appelée aujourd'hui Gozzo.

CLAUDE (Act. 11:28), quatrième empereur romain, successeur de Caligula, régna de 41-54 de J.-C. Faible de corps et d'esprit, il se montra d'abord doux et humain; mais il devint bientôt l'instrument docile des crimes de ses favoris, de Messaline, son indigne femme, qu'il fit mourir, et d'Agrippine qu'il épousa ensuite. Il fut empoisonné par cette dernière à l'âge de 63 ans. Les historiens profanes mentionnent quatre famines sous son règne, dont l'une, prédite par Agabus, se' fit sentir, l'an 44, dans tout l'empire. Vers l'an 50, Claude chassa tous les Juifs de Rome (18:2), « parce que, dit Suétone, ils y causaient de l'agitation à l'instigation de Chrestus. » On ne sait s'il s'agissait d'un Juif de ce nom, ou des effets de la doctrine de Christ dans cette ville.

CLAUDE LYSIAS (Act. 23: 26), tribun romain, commandant d'une cohorte qui logeait dans la forteresse Antonia, à Jérusalem; il avait acquis, à prix d'argent, la bourgeoisie de Rome. (22 : 28.) Il retira Paul des mains des Juifs qui cherchaient à le tuer, le prit d'abord pour un Egyptien, chef de 4000 brigands, puis lui permit de parler au peuple depuis les degrés de la forteresse. (21: 31-40; 22 : 27.) Il renonça à le faire fouetter quand il sut que l'apôtre était citoyen romain. (22:24-30.) Il le fit paraître devant le sanhédrin; puis apprenant que 40 Juifs avaient juré d'assassiner son prisonnier, il le fit partir de nuit, escorté de 470 hommes, et l'envoya à Césarée, au gouverneur Félix, auquel il exposa, dans une lettre favorable à Paul, ce qui s'était passé. (22:30 ; 23:12-35.)

CLAUDIA (2 Tim. 4:21), chrétienne de Rome en relation avec Paul, mais du reste inconnue.

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COL

CLÉMENT (Philip. 4: 3), ministre de l'Evangile et compagnon de Paul, fut, d'après la tradition, évêque de Rome, d'où il écrivit aux Corinthiens, vers l'an 96, deux lettres relatives à leurs divisions, et où il subit le martyre sous Trajan. On possède encore ces deux lettres.

CLÉOPAS (Jean 19:25), mari de Marie, sœur de la mère de Jésus, et que plusieurs croient être le même qu'Alphée. (Math. 10: 3; 27: 56.) Il était l'un des deux disciples qui s'entretenaient, sur le chemin dTEmmatis, de la mort de Jésus, quand le Sauveur les joignit, leur expliqua les Ecritures, entra avec eux dans une maison où il se fit reconnaître à table, puis disparut subitement. (Luc24:18.)

CLOCHETTE. (Ex. 28:32-35.) Le rochet, ou la robe de pourpre du souverain sacrificateur, était orné de clochettes d'or, destinées, paraît-il, à annoncer le moment où il remplissait ses fonctions, afin que le peuple pût s'y associer de cœur. Les princes arabes portent encore aujourd'hui des clochettes, tant comme ornements que pour avertir de leur approche. On en mettait aussi à la bride ou au cou des chevaux. (Zach. 14:20.) Les dames arabes, en grande toilette, portent des clochettes d'or au cou, aux coudes et aux jambes. Cet usage existait déjà chez les dames israéli-tes du temps d'Esaïe. (3:18.)

CLOU. (Jean 20: 25.) Outre l'usage ordinaire des clous (Esa. 41:7), l'Ecriture mentionne de grands clous que les Israélites avaient à leurs murailles, pour y suspendre des vêtements ou d'autres objets. Mais au lieu de les planter, on les plaçait en construisant les murs, dont on ne pouvait les arracher sans dégrader les appartements. (Esdr. 9:8; Esa. 22:23 ; Zach. 10:4.) Le clou que Jahel enfonça dans la tempe de Sisera, était une des chevilles de fer destinées à fixer au sol les cordages d'une tente. (Jug. 4: 21; Esa. 33: 20.)

COHORTE (Math. 27: 27), l'une des divisions de l'armée romaine. La cohorte se composait de 500 ou de 600 hommes de pied, et formait la dixième partie des fantassins d'une légion. Le mot grec (spéira) est parfois rendu par compagnie dans Martin (Jean 18:3; Act. 21:31), et toujours dans Ostervald. Le Nouveau Testament fait mention de la cohorte qui fut remise à Judas pour prendre Jésus, et qui le couronna d'épines (Jean 18: 3-12; Math. 27: 27; Marc 15: 16); de celle qui était commandée par Lysias, et qui occupait, comme la première, la forteresse Anto-nia (Act. 23:31; 22:26-28; 23:22-26); d'une autre dans laquelle Corneille était centenier (10:1); et d'une quatrième à laquelle le capitaine Jule était attaché. (27:1.)

COLLIEK. Voyez Joyaux.

COLOMBE ou PIGEON (Gen. 8:8), oiseau de passage, mais facile à apprivoiser, et d'un charmant plumage; il a les quatre doigts séparés, le bec droit, les ailes longues, le vol rapide (Ps. 55:7), la vue et l'ouïe excellentes, et vit de 15-20 ans. Les colombes habitent par couples; le mâle et sa compagne se gardent une fidélité inviolable et ne se quittent jamais. La femelle pond, plusieurs fois par an, deux œufs qu'elle couve en alternant avec le mâle, tendant quinze jours. La douceur et l'innocence de ces oiseaux sont proverbiales. (Math. 10:16.) Leur cri est une

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espèce de gémissement (Esa. 88:14), et la fuite leur unique défense. Leur chair offre un mets délicat. Les pigeons vivent dans tous les climats et font leurs nids dans de vieilles tours, ou aux creux des rochers. (Cant. 2:14.) Ils sont souvent mentionnés dans la Bible. Noé lâcha trois fois, de l'arche, une colombe, pour s'assurer si la terre était sèche. (Gen. 8: 8-12.) C'était le seul oiseau, avec la tourterelle, que l'on offrît dans les sacrifices. Le sacrificateur le saignait avec son ongle et en répandait le sang au pied de l'autel. (Lév. 1:14-17.) Dans le sacrifice pour le péché, ou pour la purification des nouvelles accouchées, les pauvres pouvaient remplacer les brebis ou les agneaux, par des pigeonneaux, comme le fit Marie. (Lév. 5: 7; 12: 83; Luc 2:24.) Le cab de fiente de pigeon (2 Bois 6: 25), désigne, paraît-il, une mesure inconnue d'un légume commun en Orient, assez semblable aux lentilles, et ainsi nommé, pense-t-on, à cause de sa ressemblance avec la fiente du pigeon. Le passage un peu obscur de Ps. 68:14, indique la gloire des Israélites succédant à leur abaissement. Après avoir été humiliés, et comme couverts de cendres et de suie, ils brilleront comme les ailes argentées et dorées d'un pigeon. L'épouse du Cantique des cantiques est fréquemment comparée à une colombe. (1:15; 2:14; 4:1 ; 5:2,12; 6:9.) Cet oiseau est, dans Osée 7:11, le symbole de la stupidité d'Ephraïm qui appelle l'Egypte et l'Assyrie à son secours. « Le Saint-Esprit descendit sur Jésus sous une forme corporelle comme une colombe. » (Luc 3:22.) Enfin le Sauveur chassa deux fois du temple, ceux qui le profanaient en vendant des pigeons pour les sacrifices. (Jean 2:14; Math. 21:12.)

COLONNE. (Ex. 13: 21.) L'Eternel se manifestait aux Israélites,depuis leur départ d'Egypte, dans une colonne de nuée le jour, et de feu la nuit, qui marchait devant le camp. Cette colonne, un moment lumineuse d'un côté et obscure de l'autre, se plaça entre les Egyptiens et les Israélites pour les séparer. (14: 19, 20.) Elle descendit sur un petit pavillon que Moïse dressa pour lui, hors du camp, au pied du Sinaï. (19: 9; 33:9.) Une nuée également lumineuse la nuit, vint plus tard se poser sur le tabernacle. On partait quand elle s'élevait, on s'arrêtait si elle s'abaissait. (40:36-38.) L'Eternel se manifestait spécialement à Aaron, dans une nuée, sur le propitiatoire. (Lév. 16: 2.) Il remplit aussi le temple, après la prière de Salomon, d'une nuée épaisse. (1 Rois 8: 10,11.) Ces mots: «les colonnes des cieux et de la terre » (Job 9: 6; 26: 11), sont une expression métaphorique où la création est comparée à un édifice soutenu par des colonnes, comme le tabernacle et le temple. (Ex. 26:32; 1 Rois 7: 2,15.) L'Eglise est appelée «la colonne de la vérité,» parce qu'elle en est dépositaire. (1 Tim. 3: 15.) Pierre, Jacques et Jean étaient considérés comme les colonnes de l'Eglise. (Gai. 2: 9.) Celui qui vaincra sera une colonne dans le temple spirituel de Dieu. ( Apoc. 3:12.)

COLOQUINTE (2 Rois4:38-41), plante de l'Orient, à tiges multiples et rampantes, à fleurs jaunes, et dont le fruit, d'un vert jaunâtre, de la grosseur d'une orange, est vénéneux, très amer et excite des nausées. Dans un temps de famine, quelqu'un fit cuire, à Guilgal, des coloquintes pour les fils des prophètes, et ceux-ci s'écrièrent en les goûtant : « La ihort

CON

est dans la chaudière ! » Mais Elisée, qui était présent, adoucit miraculeusement ce potage avec de la farine.

COLOSSES (Col. 1: 2), ville importante de Phrygie, sur le Lycus, petite rivière qui se jette dans le Méandre. Il paraît qu'Epaphras y fonda une église à laquelle Paul adressa une lettre, de Rome où il était prisonnier, vers Tan 62. (Col. 1: 7; Philém. 23.) A cette époque, Colosses fut détruite par un tremblement de terre, mais peu après rebâtie. Elle n'est plus qu'un village nommé Chonos.

Lorsque Paul apprit que les vues des chrétiens judaïsants, unies à des spéculations philosophiques, se répandaient parmi les Colossiens, il leur écrivit pour s'opposer à ces erreurs. Il se réjouit d'abord, dans sa lettre, des bénédictions spirituelles que ces fidèles ont reçues par Jésus-Christ, l'auteur de la création et de la rédemption. (1: 1-29.) Il combat ensuite les raisonnements d'une vaine philosophie, en présentant le Fils de Dieu comme un sauveur parfait. (2: 1-23.) Il exhorte eDfin les Colossiens à mourir au péché, à vivre dans la sainteté, et leur rappelle spécialement les devoirs mutuels des époux, d^s parents et des enfants, des maîtres et des serviteurs. (3; 4.)

CONCOMBRE (Nomb. 11:5), plante qui pousse des tiges sarmenteu-ses, longues et rampantes. Ses fleurs sont jaunes, et son fruit charnu, gros comme le bras, est long de 15 centimètres (5 pouces); il se mange cru ou cuit, mais est un peu indigeste dans nos climats. Les Israélites cultivaient le concombre dans des champs, où ils bâtissaient une hutte pour abriter un gardien, qui l'abandonnait après la récolte. ( Esa. 1:8.) Le concombre sauvage a des propriétés médicinales.

CONCUBINE ( 1 Rois 11:3.) L'institution du mariage s'altéra de bonne heure, et la polygamie paraît remonter à Lémec, descendant de Caïn. (Gen. 4: 19.) Abraham se conforma sans doute à un usage existant, lorsqu'il s'unit à Agar. ( Gen. 16: 3.) Son frère Nacor avait deux femmes, dont l'une est nommée sa concubine. ( 22: 24.) Jacob eut deux femmes et deux concubines. (30 : 4, 9:35: 22.) Il est fait mention des concubines d'Eliphaz, fils d'Esaû (36: 12), de Gédéon, du lévite d'Ephraïm (Jug. 8: 31), de Saul, de David. (2 Sam. 3: 7; 5:13.) Salomon avait 700 femmes princesses et 300 concubines (1 Rois 11:3), et Roboam 18 femmes et 60 concubines. ( 2 Chron. 11: 21.) Il est difficile de déterminer la position des concubines chez les Israélites ; car ce mot n'est pas toujours pris dans le même sens par les auteurs sacrés. Il est également appliqué à Agar et à Kétura. (Gen. 25:6; 1 Chron. 1: 32.) Les mêmes personnes sont appelées tantôt les femmes, tantôt les concubines de David. (2 Sam. 12:11; 16:22.) Les concubines de Jacob sont aussi nommées ses femmes, mais seulement après la mort de Rachel et de Léa. ( Gen. 37:2.) Cependant la mention que fait Salomon (Cant. 6: 8) de 60 reines et de 80 concubines, indique clairement que ces dernières occupaient un rang inférieur à, celui des épouses proprement dites. Peut-être l'infériorité des concubines était-elle marquée, comme le disent quelques rabbins, par la suppression des cérémonies ordinaires du mariage. La loi de Moïse tolérait et régularisait, paraît-il, le concubinage, ainsi que la polygamie

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(Ex. 21:7-11; Lév. 19: 20; De ut. 21: 15), eu attendant que le peuple fût en état de se soumettre à la loi primitive du mariage. (Math. 19: 3-9 ; 1 Cor. 7: 2.) La monogamie était générale parmi les Juifs du temps de Jésus-Christ.

CONJURER (1 Tim. 5: 21.) Ce mot, qui signifie jurer ensemble, a trois sens dans l'Ecriture, savoir : 1° Faire un complot ou une conjuration (2 Chron. 24: 25 ) ; 2° supplier avec véhémence ( 1 Rois 22:16) ; 3° sommer les démons de sortir des possédés, comme le faisaient, à Ephèse, les sept fils du sacrificateur Scéva. (Act. 19:13-16.)

CONSEIL ou sanhédrin (Math. 5: 22), tribunal suprême des Juifs qui tenait ses séances à Jérusalem du temps de Jésus et des apôtres, mais dont on ignore l'origine. Il se composait de 70-72 membres, principalement choisis parmi les sacrificateurs, les pharisiens et les sadducéens. (Act. 22 : 30 ; 23: 6.) A la droite du président, qui était ordinairement le souverain sacrificateur, siégeait le vice-président, et à sa gauche, l'un des juges nommé le sage. Tous les tribunaux inférieurs ressortissaient au sanhédrin ; celui-ci jugeait sans appel toutes les causes politiques, religieuses et criminelles qui lui étaient soumises. Les gouverneurs romains lui ôtèrent le droit d'appliquer la peine de mort sans leur permission. (Jean 18: 31.) C'est ce conseil qui condamna Jésus, fit fouetter les apôtres, mit à mort Etienne sans observer les formes juridiques, et devant lequel Paul comparut et fut souffleté, par ordre du président. (Luc 22:66; Act 5: 40; 7: 58; 23: 2.) Le même mot grec, mais au pluriel (sunédria), se trouve dans Math. 10: 17; Marc 13: 9, où nos versions l'ont rendu par consistoires ou tribunaux. On croit qu'il s'agit des tribunaux de sept membres existant dans les villes de province; ils ne pouvaient prononcer au delà de 40 coups de fouet. Il est probable que sous le nom de jugement, Jésus-Christ fait allusion à ce tribunal de sept membres. (Math. 5:22.)

CONVERSION (Act. 15: 3.) Le mot hébreu (schoub) ordinairement rendu dans nos versions par se retourner ou se convertir, signifie se détourner, se retourner, revenir. Il désigne souvent le travail intérieur et extérieur des Israélites idolâtres ou des païens qui abandonnaient les faux dieux pour le culte de l'Eternel ( Deut. 29: 26 ; 30: 2-10 ; 2 Rois 17: 9-13; Ps. 22 : 28.) Mais il exprime aussi fréquemment l'acte de se détourner du péché, pour obéir à Dieu, sans rapport immédiat à un changement de culte. (Esa. 6:10; 59: 20; Jér. 31:18, 19; Ezéch. 18: 30-32.) Cette conversion du pécheur implique la repentance. ( Joël 2:12; Jon. 3:7-10.) Il y a dans 1 Rois 18: 37, un autre mot hébreu (sabab), mais synonyme du premier.

Dans le Nouveau Testament, on a traduit par convertir, deux termes grecs qui n'ont pas le même sens. L'un signifiant se retourner, changer de direction (épistréphô), correspond exactement au mot hébreu (Math. 13: 15; Esa. 6:10; Luc 1:17; Mal. 4: 6; 1 Thes. 1:9), et désigne: 1° Le retour à Dieu des Israélites endurcis (Luc 1: 16) ; 2° Le relèvement futur de Pierre (22:32) ; 3° La conversion des Juifs et des gentils à l'Evangile. (Act 9:35; 15: 3; 11:21 ; 14:15.) Mais les apôtres ne l'emploient jamais pour exhorter à la repentance les membres des églises, même les plus endurcis. Ils se servent alors d'un second terme (métanoéô) qui signifie changer d'avis ou de sentiments, se repentir. (Luc 17: 4; Act. 8: 22; 2 Cor-12: 21; Apoc. 2: 5,16; 3: 3,19.) Ils s'adressent aussi par ce dernier mot, aux Juifs et aux païens, comme Jean et Jésus l'avaient fait à toutes les classes de la société (Act.2:38; 3:19; 17:30; 26:20; Math. 3: 1-11 î 9:13 ; 12 : 41 ; Marc 1: 15 ; 6:12.) Les deux mots grecs rendus par se convertir, s'amender, se repentir ; et leurs dérivés, par conversion, amendement, repentance, sont toujours employés, par les auteurs sacréfe, dans le sens actif. Aussi ne doit-on pas confondre, comme on le fait souvent, la conversion et la régénération. Dans le langage du réveil religieux de notre époque, la conversion est une crise plus ou moins subite, mais unique, qui fait d'un païen, d'un incrédule, ou d'un chrétien de profession, etc., un vrai membre du royaume de Dieu. La conversion au sens apostolique est un acte plus ou moins prolongé ou répété, qui consiste à se détourner du péché pour embrasser Jésus-Christ et faire la volonté de Dieu. Les pécheurs étrangers à l'Evangile, les chrétiens de nom, les enfants de Dieu en état de chute, ou gagnés par le sommeil spirituel, sont tous appelés à se convertir, c'est-à-dire, à se repentir, à recourir à Christ et à se dépouiller du péché. ( Act. 11: 21 ; 14: 15 ; 17 : 30; 26:20; 8: 22; 2 Cor. 12: 21; Luc 22: 32; Apoc. 2: 5,16; 3: 3, 19.) Ces remarques font ressortir l'abus de ces mots si souvent employés: Il est converti, ou il n'est pas converti. — Dans Rom. 11:12, Ostervald a rendu la vraie pensée de l'original (mot à mot, leur plénitude) par la conversion de ce peuple entier. Le mot grec de 1 Tim. 3: 6, traduit par nouvellement converti, signifie nouvellement planté.

COQ. Voyez Poule.

COR. Voyez Musique.

CORAIL (Ezéch. 27; 16), production marine, blanche, noire, jaune ou rouge. Le corail ressemble à un petit arbre sans feuilles, et sert de demeure à des espèces de vers appelés polypes. Ces animaux forment, de lenr propre substance, les coraux ou polypiers. Ceux-ci abandonnés de leurs habitants, se durcissent comme du marbre et peuvent en recevoir le poli. On fait, depuis des siècles, toutes sortes d'ornements avec les coraux, que la médecine utilise aussi. (Job 28:18.)

CORBAN (Marc 7: 11 ), mot hébreu qui désigne tous les sacrifices, sanglants ou non sanglants, offerts à l'Eternel. Les docteurs juifs autorisaient les enfants à refuser d'assister leurs parents, pourvu que la portion de leurs biens nécessaire à l'entretien de ces derniers fût corban, c'est-à-dire, consacrée à Dieu en leur faveur. (Math. 15:5.)

CORBEAU (Cant. 5: 11),oiseau impur (Lév. 11: 15), de moyenne grandeur, qui habite tous les climats. Il a le bec gros, pointu, un peu voûté ; la langue large et fendue ; tout le corps noir, tirant sur le bleu ; la queue et les ailes longues; les ongles grands et crochus. Il ne craint ni le froid ni le chaud, vit longtemps, se nourrit de grains, de cadavres et d'animaux vivants. Il attaque les petits agneaux et leur crève d'abord les yeux, ce qui explique la menace de Prov.30:17, contre celui qui se moque de ses parents. Il fait son nid, au printemps, sur les grands arbres ou dans de vieilles tours. Les mâles sont pleins de tendresse pour leurs femelles, qui pondent de 4à6 œufs d'un vert pâle. La chair de ces oiseaux a un goût désagréable. On trouve des corbeaux blancs dans le nord. Environ 31/, mois avant de sortir de l'arche, Noé lâcha un corbeau, qui pouvant se nourrir de cadavres n'y rentra pas, mais allait et venait. (Gen. 8: 7.) Pendant la famine, sous Achab, Elie fut nourri par des corbeaux qui lui portaient, deux fois par jour, du pain et de la chair, au torrent de Kérith, jusqu'au moment où il tarit. (1 Rois 17: 3-7.) Pour montrer le soin que Dieu prend de ses moindres créatures, l'Ecriture nous dit plusieurs fois qu'il répond aux cris des corbeaux et les nourrit. (Job 39: 3; Ps. 147:9; Luc 12:24.)

CORE. Voyez Mesures.

CORÉ (Ex. 6:16-21), arrière-petit-fils de Lévi et cousin germain de Moïse et d'Aaron. Comme il était jaloux de l'autorité de ces derniers et aspirait à la sacrificature, il conspira contre eux, avec Dathan, Abiram et On, descendants de Ruben. Il s'adjoignit 250 des principaux chefs, membres du conseil de l'assemblée d'Israël, et sans doute aussi lévites. (Nomb. 16:1-11.) Tous accusèrent Moïse et Aaron d'usurper l'autorité sur le peuple de l'Etemel. Après avoir rappelé à Coré et aux 250 conjurés, leurs privilèges comme employés au service du tabernacle, Moïse les invite à s'y présenter, avec Aaron, chacun muni d'un encensoir, afin d'offrir du parfum à l'Eternel, qui manifestera celui qu'il a revêtu de la sacrificature. Loin de s'humilier, les rebelles s'assemblent audacieuse-ment à la porte du tabernacle, avec le peuple, que Coré a réussi à soulever contre Moïse et Aaron. L'Eternel ordonne à l'assemblée de s'éloigner des tentes de Coré, Dathan et Abiram. Ces deux derniers refusent de se présenter devant le tabernacle, et sont engloutis vivants avec leurs familles. Coré et ses compagnons, qui offrent le parfum avec Aaron, sont foudroyés par l'Eternel (26:10); et leurs encensoirs réduits en plaques, sont appliqués sur l'autel des holocaustes, pour rappeler cet événement. (16:1-40.) Les hommes qui étaient à Coré, c'est-à-dire, ses serviteurs, furent aussi engloutis (16:32), mais ses enfants furent épargnés, sans doute parce qu'ils ne s'associèrent pas à la révolte de leur père. (Ex. 6:24; Nomb. 26:11.) Les Corites ou descendants de Coré, furent employés au service du tabernacle ou du temple, comme gardiens des vaisseaux sacrés, comme portiers et comme chantres. (1 Chron. 9:19 ; 26:1 ; 2 Chron. 20:19.) La composition des psaumes 42 et 44-49 leur est attribuée. Samuel descendait de Coré. (1 Chron. 6:22-28.)

COR-HASAN. Voyez Hasan.

CORIANDRE (Ex. 16:31 : Nomb. 11: 7), plante rameuse, haute de 45 centimètres (11/> pied), dont les feuilles inférieures sont gracieusement découpées, et les supérieures divisées en lanières étroites. Les fleurs, disposées en parasol au sommet des rameaux, sont couleur de chair. Chaque fleur se change en deux graines rondes et jaunâtres, qu'on emploie comme assaisonnement. Toute la plante a une odeur forte et

étourdissante. La manne, qui était blanche, est comparée pour la forme et la grosseur, à la semence de coriandre.

CORINTHE (Act 18:1), Tune des villes les plus célèbres de l'antiquité, était située dans une plaine, au sud-ouest de l'isthme qui unit la Morée au reste de la Grèce. Elle avait presque deux lieues de tour, était protégée par l'Acrocorinthe, forteresse bâtie sur un rocher haut de 600 mètres (2000 pieds) et renfermait environ 650000 habitants, dont 450000 esclaves. Soc commerce était favorisé par ses deux ports, celui de Cen-chrée, à l'est, sur la mer Egée, et celui de Léchée, à l'ouest, sur la mer Ionienne. Elle était renommée par son luxe et ses richesses, par ses savants et ses artistes, mais aussi par sa corruption. Au sommet de l'Acrocorinthe apparaissait le temple de Vénus, où 1000 prétresses se livraient à la prostitution, pour honorer cette divinité. On y montrait le tombeau de la fameuse courtisane LaSs, célébrée par les poètes. Corinthiser signifiait vivre dans la débauche. — Corinthe, fondée plus de 1400 ans av. J.-C., formait avec son territoire, un état séparé, tantôt monarchique, tantôt républicain. Prise et brûlée en 146 av. J.-C., par les Romains, elle se releva sous Jules César et Auguste. Capitale de l'Achaïe, elle était florissante quand Paul y arriva, vers l'an 52. Il s'adressa d'abord à Aquilas et Priscille, et travailla avec eux à faire des tentes. Il prêcha dans la synagogue, qu'il abandonna bientôt à cause des blasphèmes de ses contradicteurs, et continua son œuvre dans la maison d'un prosélyte nommé Juste. Cependant Crispe, chef de la synagogue, et Stéphanas crurent et furent baptisés, avec leurs familles, ainsi que d'autres, tant Juifs que Gentils. (1 Cor. 1:14-16.) Encouragé par une vision, Paul évangélisa dix-huit mois dans cette ville et y fonda une église. Le proconsul Gallion refusa d'écouter les accusateurs de l'apôtre, et laissa même battre Sosthènes, leur chef, qui se convertit plus tard. (1 Cor. 1:1.). Après le départ de Paul, Apollos édifia aussi les Corinthiens. (Act. 18:27; 19:1.) Des divisions et de nombreuses misères s'étant manifestées au milieu d'eux, Paul leur écrivit deux lettres, puis les visita peu après, vers l'an 58. (Act. 20:1, 2.) L'esprit de parti persista dans l'église de Corinthe, après la mort des apôtres. Du IIIme au VIIIme siècle, cette ville fut souvent ravagée par lès Wisigoths et d'autres barbares. Elle passa successivement sous la domination des Français, dès Vénitiens et des Turcs, et fut délivrée en 1821 de l'oppression de ces derniers. Elle renferme aujourd'hui environ 4000 habitants.

Première épître aux Corinthiens. Elle fut écrite d'Ephèse, vers l'an 56 (1 Cor. 16:8-19; Act. 18:11-19; 19:1), et portée, sans doute, par Stéphanas, Fortunat, Achaïque et Timothée. (1 Cor. 16:10, 17, 18.) L'apôtre y combat les divisions qui troublaient l'Eglise, et le goût de la sagesse humaine; il mentionne quatre partis qui se réclamaient de Paul, d'Apollos, de Pierre et de Christ, et revendique l'autorité de son ministère contestée par plusieurs. (1-4.) Il censure les Corinthiens de leur conduite à l'occasion du scandale de l'incestueux, de leurs procès devant les juges païens, et les prémunit contre la fornication. (5; 6.) En réponse à une ou plusieurs lettres d'eux, Paul traite diverses questions relatives au mariage, au célibat et à l'usage des viandes sacrifiées aux idoles ; au

devoir des fidèles d'entretenir leurs pasteurs ; au danger d'assister à des repas dans les temples païens, aux égards dus aux faibles, et à la coiffure des hommes et des femmes ; à la sainte cène ; aux dons spirituels, surtout à celui de la charité; et à l'exercice de ces dons dans les saintes assemblées. (7-14.) Il établit enfin la doctrine de la résurrection des corps, et conclut par diverses recommandations. (15 ; 16.)

Seconde épilre aux Corinthiens. Paul s'étant rendu d'Ephèse en Macé? doine, y écrivit cette lettre vers 57, après avoir appris de Tite, venu de Corinthe, que la première avait produit une grande humiliation dans l'église (2 Cor. 7:5-7), mais que plusieurs dénigraient sa personne et son ministère. (4: 2, 3; 1:17-23; 10:10; 12: 16, 17.) Il l'envoya par Tite et deux autres frères. (8:16-24.) Les exhortations les plus sérieuses, la justification de sa conduite et de son ministère, l'expression de sa tendre affection pour les Corinthiens, s'entre-croisent partout dans cette épître. Paul insiste entre autres, mais avec de grands ménagements, sur la collecte commencée, sur son désintéressement et ses souffrances, sur son ravissement au troisième ciel, et mêle parfois la menace à la supplication. (8-13.)

CORMORAN (Lév. 11:18), oiseau aquatique, de la grosseur d'une oie, et très habile à la pêche. Il a le bec long, tranchant et courbé à l'extrémité, les quatre doigts réunis par des membranes, et les pattes tournées en dedans. Il fait son nid sur des rochers ou sur des arbres élevés, près de la mer, des lacs et des étangs. Le mot de l'original paraît plutôt désigner le pélican. Voyez Pélican.

CORNE. (1 Sam. 2:1.) Les cornes étant l'ornement et la défense de divers animaux, sont devenues le symbole de la gloire et de la force. De là les expressions élever sa corne, abattre sa corne, pour indiquer la prospérité ou l'humiliation. (1 Sam. 2:1; Jér. 48:25; Ezéch. 29: 21.) Les personnes de haut rang portent, en Orient, une coiffure ornée d'une corne pour marquer leur dignité, ce qui explique aussi l'usage fréquent, dans l'Ecriture, du mot corne au sens figuré. Il désigne des rois et des royaumes, Christ et l'antechrist, dans les prophètes et l'Apocalypse.

_ (Dan. 8:3, 20, 22; Ps. 132:17; Luc 1: 69; Apoc. 13:1 ; 17:12; 13:11; Dan. 7: 8.) Jésus est représenté sous l'image d'un agneau à sept cornes. (Apoc. 5:6.) l'autel des parfums et celui des holocaustes avaient à leurs angles quatre cornes, dont la forme est incertaine. (Ex. 27:2; 30: 3.) Les cors de béliers mentionnés dans Jos. 6: 4, étaient probablement en argent. (Nomb. 10:2-8.) Les cornes servaient de vases pour l'huile. (1 Sam. 16:1.)

CORNEILLE (Act. 10:1-48), centenier romain, de la légion italique, en garnison à Césarée, abandonna, avec sa famille, le paganisme, pour le culte du vrai Dieu. Néanmoins il ne se fit pas circoncire, mais il jeûnait, priait et faisait d'abondantes aumônes. Sur l'ordre d'un ange, qui lui apparut, à trois heures après-midi, il fit appeler Pierre, qui était à Joppe, et qui averti par une vision, ne craignit pas d'aller chez un incirconcis. Aussitôt qu'il le vit, Corneille voulut l'adorer, mais Pierre l'en empêcha, puis entra dans sa maison, où étaient réunis sa famille et ses

cou

amis. Corneille lni raconta sa vision, et l'apôtre déclara que les gentils étaient admis au salut par Christ, aussi bien que les Juifs. Puis résumant l'histoire du ministère, de la mort et de la résurrection de Jésus, il annonça la rémission des péchés à quiconque croirait en lui. Comme Pierre parlait encore, tous les gentils présents reçurent le Saint-Esprit et furent baptisés. Depuis ce moment, l'Ecriture se tait sur Corneille, qui aurait été, d'après la tradition, évêque de Césarée, puis martyr.

CORROYEUR (Act. 9:43), ouvrier qui succède au tanneur pour donner au cuir une dernière préparation. Le mot grec signifie aussi tanneur. C'était un métier fort méprisé chez les Juifs, ce qui n'empêcha pas Pierre de loger « chez un certain Simon » qui le pratiquait.

COS ( Act. 21:1 ), petite île au sud-ouest de l'Asie-Mineure, près de la quelle passa Paul allant à Jérusalem.

COUDÉE. Voyez Mesures.

COUDRIER (Gen. 30: 37), ou noisetier, arbrisseau dont les fleurs mâles sont des chatons oblongs, et les fleurs femelles, des houppes de filets rouges, qui se transforment en noisettes. On admet généralement que le mot hébreu doit se traduire par amandier. Voyez Amandier.

COULEUVRE (Gen. 49:17), espèce de serpent à tête plate et à queue pointue, mais dépourvu des dents venimeuses de la vipère, et dont la taille varie beaucoup. Le mot hébreu désigne plutôt le céraste, espèce de vipère jaunâtre, longue de 60-90 centimètres (2-3 pieds), connue en Egypte et en Palestine. Il a deux minces cornes ou antennes à la tête, se cache dans les ornières des chemins sablonneux, et s'élance aux pieds des chevaux ou sur les cavaliers. Dan est comparé à « un céraste dans le sentier, mordant les paturons du cheval. »

COUPE (Gen. 40:11), vase usité en Orient déjà du temps de Joseph. Les rois et les princes buvaient dans des coupes d'or ou d'argent très élégantes. (Gen. 44:2; Jér. 51: 7; 1 Rois 7: 26.) Elles servaient également pour les boissons douces et amères, bienfaisantes et malfaisantes, telles que le vin, la cervoise, l'eau de fiel et la lie. (Ps. 75:9 ; 69:22; Jér. 8:14.) La même coupe fortifiait le cœur des affligés (Prov. 31:6,7; Jér. 16: 7), ou rendait les ivrognes furieux au point de tout briser et de se déchirer eux-mêmes. (Ezéch. 23:32-34.) Cela explique l'emploi de ce mot pour exprimer ia consolation ou la délivrance (Ps. 116:13); des souffrances amères (Math. 20*: 22 ; 26:39), ou de redoutables châtiments du Seigneur. (Jér. 25:15-18; Apoc. 14:10; 16 ! 19.) Ces mots : « La coupe de bénédiction que nous bénissons » (1 Cor. 10:16), paraissent faire allusion à un usage juif. Dans les repas de fête, le chef de famille prenait une coupe remplie de vin, bénissait Dieu pour cette boisson et pour tous ses bienfaits, puis la faisait passer à tous les convives. Les paroles de Joseph à son maître d'hôtel concernant sa coupe « par laquelle il devinera » (Gen. 44:5), ont trait à la divination des anciens Egyptiens. Ils jetaient de petites pièces d'or ou d'argent, ou des pierres précieuses, en prononçant certaines formules, dans une coupe pleine d'eau, et croyaient découvrir l'avenir par les figures qui paraissaient à la surface. On ignore

DICTION. BIBLIQUE. 8

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CRA

ce que Joseph pensait de cet art magique; mais il feignit de le pratiquer, afin d'effrayer ses frères et de les éprouver.

COURONNE. (2 Rois 11:12.) Les rois et les reines d'Orient portaient généralement des couronnes d'or. (2 Sam. 12:30; Ps. 21:4; Ester 1 : Il ; 2:17.) La couronne du souverain sacrificateur était une lame d'or portant ces mots : « La sainteté à l'Etemel. » (Ex. 28:36 ; 29:6.) Les époux des deux sexes avaient des couronnes le jour de leur mariage. (Cantiq. 3:11; Ezéch. 16:12.) Parfois les guerriers s'en ornaient pour le combat. (2 Sam. 1:10; Apoc. 6: 2; 9:7.) On en jetait sur le chemin des chefs vainqueurs. (Judith 3:8.) D'après le livre de la Saptence (2:8), les buveurs se paraient de couronnes dans leurs réunions, ce qui explique Esa. 28:1-3. Dans l'original, ce dernier verset porte: « La couronne de fierté des ivrognes d'Ephraïm sera foulée aux pieds. » Les vainqueurs, dans les jeux olympiques, recevaient ordinairement des couronnes d'olivier. (1 Cor. 9:25.) Les prêtres païens, les statues et les autels des faux dieux, étaient ornés de couronnes. On couronnait également les victimes pour les immoler. (Act. 14: 13.) Jésus fut aussi couronné d'épines. (Math. 27:29.) Le mot couronne est souvent une expression symbolique signifiant la gloire. Ainsi « la femme vertueuse est la couronne de son mari, et les cheveux blancs, celle des vieillards. » (Prov. 12:4; 16:31 ; 4:9 ; 17:6 ; Ps. 89 : 40.) La gloire des rachetés, dans le ciel, est représentée sous l'image d'une couronne incorruptible, appelée aussi « couronne de justice ou de vie. » (1 Cor. 9:25 ; 2 Tim. 4:8; Jacq. 1:12; 1 Pier. 5:4.) Les élus, figurés par les 24 anciens, jettent leurs couronnes d'or devant le trône de Dieu et de l'Agneau. (Apoc. 4:4-10.)

COURRIER. (Job 9: 25.) Des messagers exercés à la course, transmettaient autrefois les nouvelles. Job compare la rapidité de ses jours h celle d'un courrier. Cusi et Ahimahats, messagers de David, lui apportèrent la nouvelle de la défaite et de la mort d'Absalom. (2 Sam. 18:19, 32.) Les courriers d'Ezéchias portèrent ses lettres dans les royaumes de Juda et d'Israël pour inviter le peuple à la célébration de la Pâque, à Jérusalem. (2 Chron. 30:6.) Les historiens profanes parlent de coureurs qui allaient en 24 heures de Tyr à Jérusalem, villes distantes l'une de l'autre d'environ 33 lieues. Les rois de Perse transmettaient les nouvelles dans leur empire au moyen de crieurs établis de distance en distance. Cyrus les remplaça par des courriers à cheval qui chevauchaient nuit et jour. C'est probablement par de tels courriers que furent portés l'ordre d'As-suérus d'exterminer tous les Juifs, puis la permission accordée à ceux-ci de se défendre et de massacrer leurs ennemis. (Ester 3:13; 8:10-14.)

COZBI (Nomb. 25: 6-15), fille d'un chef madianite, fut transpercée par Phinées, à Bahal-Péhor, au moment où elle se prostituait avec un Israélite.

CRAMOISI (Ex. 39:3), couleur rouge foncé obtenue d'un insecte desséché, appelé cochenille, et employée dans la confection des voiles du tabernacle et du temple. (2 Chron. 3:14.) Il est difficile de déterminer la nuance exprimée par les mots hébreux traduits par cramoisi. Cette substance s'employait aussi dans la purification des lépreux. (Lév. 14:4.),

1 u

CRÈ

CRÉATION (Rom. 1: 20), acte de la libre volonté et de la puissance de Dieu par lequel il a tiré du néant l'univers et l'a organisé. (Ps. 33: 6; Apoc. 4: 11.) La Révélation s'ouvre par le récit de la création, qui a principalement pour but: 1° De poser le fondement de la religion, savoir, l'existence d'un Dieu personnel, tout-puissant, éternel, auteur de tous les autres êtres, tant visibles qu'invisibles (Act. 14:15; Col. 1: 16-17); 2° De nous apprendre que la terre et tous les êtres qu'elle renferme, ou qui sont en rapports avec elle, ont été créés successivement en vue de l'homme, le sommet de l'édifice, dans l'espace de six jours, qui servent de base à l'établissement d'un jour de repos sur six de travail (Gen. 1:26,31; Ex. 20: 8-11); 3° De démontrer la pureté de l'homme en sortant des mains de son Créateur, et l'unité de la race humaine. (Gen. 1: 27-31; Act. 17:26.)

Voici comment on peut résumer ce récit, qui a été diversement interprété. Dans un temps où Dieu seul existait, il créa les cieux et la terre. Peut-être la terre a-t-elle subsisté pendant des milliers de siècles sous une forme et avec des habitants qui nous sont inconnus. Puis elle aura été le théâtre d'une catastrophe qui la rendit « sans forme et nue, » ténébreuse et cachée sous les eaux. (Gen. 1: 2; 2 Pier. 3: 5.) Alors commence l'œuvre des six jours, qui peuvent avoir été des périodes plus ou moins longues. Le premier jour, Dieu créa, avant l'apparition du soleil, une lumière dont nous ignorons la nature, mais qui alternait avec les ténèbres ou la nuit. Le second jour, Dieu fit l'étendue, ou l'air, qui se chargea bientôt de vapeurs, ce qui opéra une séparation dans la masse des eaux. Le troisième jour, les eaux furent rassemblées dans des enfoncements produits, sans doute, par la formation des montagnes, et devinrent les mers. Au milieu de celles-ci apparurent les continents, ou la terre, qui se couvrit de verdure et de plantes diverses avec leurs semences, d'arbres chargés de fleurs et de fruits. Le quatrième jour Dieu remplaça la lumière primitive par le soleil, qui produit le jour, règle les saisons et les années ; et par ia lune, qui éclaire la nuit et détermine les semaines et les mois. Les étoiles devinrent aussi visibles depuis la terre. Le cinquième jour furent créés les poissons et tous les animaux marins, ainsi que les oiseaux ou les habitants de l'air, avec la faculté et l'ordre de se reproduire abondamment. Le sixième jour, Dieu fit d'abord tous les animaux terrestres, grands et petits. Puis il façonna de la terre l'homme, qu'il anima de son souffle et fit à son image. Vers la fin de ce jour, il forma d'une des côtes de l'homme, une femme, la mit auprès de lui, et leur dit: « Croissez, multipliez, et remplissez la terre, et vous l'assujettissez. » Dieu déclara enfin que « tout ce qu'il avait fait était très bon. » (1:31.)

CRÈTE (Act. 27:7), île de la Méditerranée, au sud de la mer Egée, et nommée aujourd'hui Candie; on croit que c'est l'île de Caphtor de l'Ancien Testament. (Jér. 47:4.) Elle a environ 60 lieues de long sur 15 de large. Elle est traversée, de l'est à l'ouest, par une chaîne de montagnes, dont le mont Ida, haut de 2160 mètres (7200 pieds), forme le sommet. On y jouit d'un climat délicieux, où croissent le blé, la vigne, l'oranger, le citronnier, l'olivier, le cotonnier, etc. Sa population était autrefois très nombreuse, ce qui lui valut le titre d'île aux cent villes. Minos, qui y régnait vers 1400 av. J.-C., la rendit célèbre par les sages lois

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CRO

qu'il établit, et par le labyrinthe qu'il fit construire, d'après la fable, pour enfermer leMinotaure, monstre moitié homme, moitié taureau. Elle fut soumise aux Romains l'an 66 ou 68 av. J.-C. Paul y prêcha l'évangile avec Tite, auquel il confia l'organisation des églises naissantes. (Tite 1: 5.) Plusieurs des nouveaux convertis se montrèrent indociles, raisonneurs, habiles à séduire les âmes et dominés par l'amour du gain. (1: 10,11.) Les Crétois passaient pour menteurs, rusés, voluptueux, et Paul confirme ce jugement par une citation d'Epiménide, l'un de leurs poètes. Celui-ci possédait, croyait-on , une haute sagesse et le don de prédire l'avenir; il fut appelé à Athènes, par Solon, qui le consulta; il mourut très âgé, vers l'an 600 av. J.-C. « Les Crétois, dit-il quelque part sont toujours menteurs, de mauvaises bêtes, des ventres paresseux. » ( 1 : 12.) Crétiser signifiait mentir et tromper. Le vaisseau qui transportait Paul à Rome, côtoya l'île de Crète, qu'il toucha à Beaux-Ports. (Act. 27: 8.) Cette île fit partie de l'empire d'Orient de 395 à 823, année où les Arabes s'en emparèrent. Soumise de nouveau à l'empire d'Orient, puis aux Vénitiens, elle passa, en 1669, sous le joug des Turcs, par la chute de Candie, sa capitale; celle-ci succomba après un siège de 13 ans, dans lequel périrent 150 000 personnes. Cette île renferme aujourd'hui 250000 habitants, dont environ la moitié sont grecs.

CRISPE (Act. 18:8; 1 Cor. 1:14), chef de la synagogue de Corinthe, fut gagné à la foi, avec sa famille, par Paul, qui le baptisa. La tradition le fait évêque de l'île d'Egine, près d'Athènes.

CRISTAL. (Apoc.22: 1.) Les naturalistes donnent ce nom à tout minéral qui prend de lui-même des formes régulières et constantes, ou qui cristallise. Mais ce mot désigne généralement le cristal de roche ou cristal par excellence, c'est-à-dire, une pierre transparente, sans couleur, à six faces, que l'on tire des montagnes. On en a extrait parfois d'énormes blocs, dont l'un était long de lm 80 (6 pieds), haut et large de lm 20 (4 pieds). La cristallisation de ces minéraux a dû s'opérer en passant de l'état liquide à l'état solide. La mer de verre, la lumière et le fleuve de la nouvelle Jérusalem, sont comparés à la limpidité du cristal. (Apoc. 4:6;21: 11; 22: 1.)

CROCODILE (Lév. 11:30), animal ovipare, à 4 pieds, vivant sur la terre et dans les fleuves. Il a les mâchoires garnies de dents pointues, le corps couvert d'écaillés, la tête et la queue longues, et la gueule fendue jusqu'aux oreilles. Cet animal, du genre des lézards, est doué d'une force prodigieuse, mais se retourne difficilement sur terre. La plus grande espèce a de 6 à 9 mètres de long (20 à 30 pieds). Les femelles pondent, sur le sable, jusqu'à50 œufs, gros comme ceux des oies; ils éclosent sans incubation, par la chaleur du soleil. — On n'est pas d'accord sur le sens du mot hébreu (cocha) rendu par crocodile. On l'a aussi traduit par salamandre, espèce de lézard, et par caméléon. Ce dernier est un petit quadrupède dont la queue, de même que la langue, est aussi longue que le corps. Mort ou endormi, il est d'un jaune luisant; mais éveillé, il est gris, ou vert tacheté de jaune, et change plusieurs fois de couleur dans une demi-heure.

m

CRO

CROIX. (Math. 27:32.) Le supplice de la croix, très commun dans l'antiquité, était si infamant chez les Romains, que Cicéron déclare que les citoyens romains ne devaient pas même en entendre le nom. Aussi était-il réservé aux esclaves, aux brigands, aux émeutiers, aux plus grands criminels. Voici la description que les anciens auteurs donnent de la crucifixion Aussitôt qu'on avait rendu la sentence, le coudamné était dépouillé de ses vêtements, attaché à un poteau et fouetté avec des verges ou des lanières de cuir garnies de petits morceaux d'os ou de plomb. Puis on le conduisait, chargé de son gibet, à quelque distance de la ville, près d'une grande route. Là on lui donnait une boisson enivrante; ensuite quatre soldats l'attachaient à une croix, plantée en terre, et lui clouaient les mains et les pieds avec de fortes chevilles de fer. On a soutenu, mais sans motifs suffisants, que les pieds étaient simplement liés à la croix. Celle-ci était parfois oblique ( X ), mais le plus souvent rectangulaire (t +). Pour l'ordinaire les pieds du crucifié n'étaient qu'à environ un mètre du sol (3 à 4 pieds) ; quelquefois même ils en étaient plus rapprochés. Il est vrai qu'on plaçait plus hauts que les autres, les criminels particulièrement célèbres. La hauteur des croix pouvait ainsi varier de 2 '/* à 4 % mètres (8 à 15 pieds). Au milieu de sa hauteur, la croix était pourvue d'une grosse cheville sur laquelle le malheureux reposait comme à cheval. Un écriteau indiquant son crime, était fixé au-dessus de sa tête. Quelquefois le crucifié n'expirait qu'au bout de plusieurs jours, et son cadavre restait exposé jusqu'à ce qu'il tombât de lui-même, ou fût dévoré par les oiseaux de proie.

Ce supplice n'est mentionné qu'une seule fois dans l'Ancien Testament. Pour expier les cruautés de Satil envers les Gabaonites, et apaiser l'Eternel, David leur livra, pour les crucifier, deux fils et cinq petits-fils de ce prince rejeté. (2 Sam. 21: 9.) Le crucifiement ne devint commun chez les Juifs que sous les Romains. Jésus fnt crucifié avec deux brigands, après avoir été fouetté et chargé de sa croix, qui dut néanmoins être portée par un homme plus robuste. (Jean 19:17; Math. 27: 32.) Il refusa le breuvage destiné à émousser ses douleurs. (Math. 27:34.) Les pieds de Jésus furent percés comme ses mains ; car St. Luc remarque que le Sauveur montra ses mains et ses pieds b ses disciples après sa résurrection. (Luc 24: 40.) Dans l'hypothèse que l'on ne clouait ordinairement que les mains, on a supposé que les ennemis de Christ obtinrent par exception, qu'on lui clouât aussi les pieds. Si cette circonstance était vraie, elle pourrait expliquer, du moins en partie, la mort si prompte de Jésus, dont Pilate s'étonna. (Marc 15: 44.) On permettait aux Juifs d'ensevelir le même jour les crucifiés, conformément à Deut. 21: 22, 23. Pour hâter leur mort, tantôt ou mettait le feu au pied des croix; tantôt on leur cassait les os ; tantôt enfin on leur perçait le corps d'une lance, comme on le fit à Jésus. (Jean 19: 31-34.) — La crucifixion de Jésus-Christ est l'abrégé de l'Evangile (1 Cor. 2: 2) ; et la croix, le symbole des

1 Quoique le mot crucifixion manque dans plusieurs dictionnaires français, il est néanmoins généralement employé parles écrivains protestants, entre autres par Vinet. U se trouve d'ailleurs dans le dictionnaire de F. Raymond, auteur du supplément au dictionnaire de l'Académie.

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eus

souffrances et du renoncement auxquels ses disciples sont appelés. (Math. 10 :38; Gai. 2: 20.)

CUB (Ezéch. 30: 5), peuple ou pays inconnu.

CUISSE. (Gen. 24: 2.) Du tpmps des patriarches, on faisait serment en mettant la main sous la cuisse de celui envers qui Ton prenait un engagement (47:29); mais la signification de cette cérémonie est incertaine. (Voyez Serment.) Les eaux de jalousie qu'on donnait à boire aux femmes soupçonnées d'adultère, faisaient tomber la cuisse de celles qui étaient coupables. (Nomb. 5:27.) Les Israélites se frappaient la cuisse en signe de douleur. (Jér. 31:19; Ezéch. 21:17.) Jésus-Christ est représenté à la tête des armées célestes avec ces mots écrits sur sa cuisse : « Le Roi des rois, et le Seigneur des seigneurs. » (Apoc. 19:16.) C'est une allusion à une coutume des rois de l'antiquité, de porter sur la cuisse l'inscription de leurs noms, titres et qualités.

CUIVRE. (Esdr. 8:27.) Le mot hébreu est rendu ailleurs, dans la même traduction, par airain. Dans 2 Tim. 4:14, le terme grec que nos versions traduisent par ouvrier en cuivre ou par forgeron, s'applique également à celui qui travaille l'airain, le cuivre et même le fer. Voyez Airain.

CUMIN (Esa.28:25), plante annuelle haute de 30 centimètres (1 pied), divisée en plusieurs branches, et dont les fleurs, au sommet des rameaux, sont disposées en parasol. Ses graines oblongues, pointues aux deux bouts, d'un gris brun, ont une saveur amère, une odeur forte et désagréable. Les Juifs cultivaient le cumin et l'employaient comme assaisonnement. Les pharisiens en payaient soigneusement la dîme, tout en négligeant la justice, la miséricorde et la fidélité. (Math. 23: 23.)

CUN. Voye2 Bérothaï.

CUS (Gen. 10:6-8), fils de Cam, eut six fils, entre autres Nimrod. Ce nom désigne aussi fréquemment les pays habités par les descendants de Cus, qui se sont répandus en Assyrie, en Arabie, à l'ouest de la mer Rouge, et ailleurs, sans qu'il soit possible, dans bien des cas, de déterminer la situation de ces pays. (Gen. 2:13; 10:7; Ps. 87:4; Esa. 11: 11; 43:3; Soph. 2:12.) Cependant on admet que Cus désigne le plus souvent l'ancienne Ethiopie, qui comprenait la Nubie et l'Abyssinie. (Ps. 68: 32; Esa. 18:1 ; 20:3; Dan. 11: 43.) Nos versions ont même plusieurs fois traduit ce mot hébreu par Ethiopie. (2 Rois 19 : 9 ; Ester 1:1; Job 28: 19.) Elles portent que la femme de Moïse était Ethiopienne (Nomb. 12:1), quoiqu'elle fût de Madian, en Arabie. (Ex. 2: 16-21.) Le texte hébreu dit qu'elle était Cusite, sans doute parce que son père appartenait à une tribu descendante de Cus établie au pays de Madian. (Nomb. 12:1.)

CUS (Ps. 7:1), Benjamite inconnu mentionné dans le titre du psaume 7.

CUSAI (2 Sam. 15:32-37), homme habile d'Arki, ville d'Ephraïm ( Jos. 16: 2), et intime ami de David. Il demeura fidèle à ce prince pendant la révolte d'Absalom, et le joignit sur la montagne des Oliviers. A la demande du roi, Cusaï retourna à Jérusalem et feignit d'embrasser le

CYP

parti d'Absalom. Il fit rejeter le conseil d'Ahithophel de poursuivre immédiatement David, avec 12000 hommes, et accepter l'avis de rassembler une puissante armée avant de l'attaquer; puis il transmitpromptement ces détails au roi, et l'engagea à s'éloigner davantage. Dieu se servit, pour perdre Absalom, de l'habileté et de la ruse de Cusaï, dont la fin nous est inconnue. (2 Sam. 16:16-23; 17: 1-16.)

CUSAN (Hab. 3: 7), même pays que Cus.

CUSAN-RISCHATHAJIM (Jug. 3: 8-10), roi de Mésopotamie et premier oppresseur des Israélites depuis la mort de Josué. Après une domination de huit ans, il fut battu et chassé du pays par Hothniel.

CUSI (2 Sam. 18: 21-32), messager dans l'armée de David, fut envoyé à ce dernier par Joab, pour lui annoncer la défaite et la mort d'Absa-lom : « Que les ennemis du roi, lui dit-il, deviennent comme ce jeune homme. »

CUTH (2 Rois 17: 24), district inconnu de l'empire d'Assyrie, d'où Salmanéser transporta, dans la Samarie, des colons pour remplacer les Israélites.

CUVE D'AIRAIN (Ex. 30: 18-21), vase que Moïse fit faire avec les miroirs d'airain donnés par les femmes israélites, et qui fut placé sur un pied, ou soubassement, dans le parvis, entre le tabernacle et l'autel des holocaustes. Cette cuve, dont la forme et les dimensions ne sont pas indiquées, contenait de l'eau, et les sacrificateurs devaient s'y laver avant d'offrir les sacrifices, ou d'entrer dans le tabernacle. (38:8.)

CYGNE (Lév. 11:18), gros oiseau aquatique d'une éclatante blancheur, dont la longueur est de lm 20 (4 pieds ) et l'envergure de 2m 10 (7 pieds) ; il pèse jusqu'à -10 kilogrammes (20 livres). Il a le cou long, le bec large et percé dessus pour rejeter l'eau, et nage avec grâce et facilité. La femelle pond 5 ou 6 œufs qu'elle couve près de deux mois. La chair du cygne est indigeste, à moins qu'il ne soit très jeune. Cet oiseau était impur d'après la loi, si toutefois nos versions ont bien rendu le mot hébreu, ce qui n'est pas certain. L'opinion des anciens sur le chant harmonieux du cygne mourant, est sans fondement.

CYMBALES (1 Chron. 16: 5 ; 25: 6), instrument de musique employé dans le service du temple, et dans les fêtes des Israélites. (2 Chron. 29 : 25 ; Esdr. 3:10 ; Néh. 12: 27.) Elles se composaient de deux plaques métalliques creuses que l'on frappait l'une contre l'autre. Les Grecs et les Romains s'en servaient aussi. Paul compare les plus beaux discours sans la charité, au bruit de la cymbale. (1 Cor. 13:1.) Les Orientaux ont aussi de petites cymbales, fixées l'une au pouce et l'autre au grand doigt, qu'ils font claquer à peu près comme des castagnettes ; mais elles paraissent être d'une invention plus moderne.

CYPRÈS (Esa. 44:14), grand arbre toujours vert, dont le bois est pâle, dur, léger, odorant et presque incorruptible. Les caisses des momies d'Egypte sont de ce bois ; il peut durer plus de mille ans sans se gâter. Il est vrai que dans le passage cité, plusieurs pensent que l'original (tirezah) désigne une espèce de chêne ou le hêtre. Mais on reconnaît généralement aujourd'hui que le mot hébreu (berosch) rendu par

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sapin dans nos versions, doit se traduire par cyprès. Ce fut donc du cyprès* et non du sapin que Salomon employa avec le cèdre, pour la construction du temple. (1 Rois 5: 8,10.)

CYRÈNE ( Math. 27:32), ville importante d'Afrique et capitale de la Cyrénaïque, province de Libye, à l'ouest de l'Egypte. Elle fut fondée par Battus, en 630 av. J.-C., dans une charmante situation, 3-4 lieues au sud de la côte, vis-à-vis du Péloponèse. Les arts, les sciences et la philosophie y fleurirent. Aristippe, élève de Socrate, y fonda une école qui assignait le plaisir pour but à l'existence de l'homme. Le quart de la population se composait de Juifs. Beaucoup d'entre eux établis à Jérusalem, y avaient une synagogue. ( Act. 6: 9.) Simon qu'on chargea de la croix de Jésus, était Cyrénien. Si plusieurs (Je ces Juifs s'élevèrent contre Etienne, d'autres portèrent l'Evangile à Antioche, où l'un d'eux, Lucius, devint docteur. (Act. 6: 9; 11: 20; 13: 1.) Le christianisme pénétra à Cyrène déjà du temps des apôtres. On ne trouve plus sur l'emplacement de cette ville qu'un misérable village, nommé Curin.

CYRÉNIUS ou QUIRINUS (Luc 2:2), « sénateur romain, homme de très grand mérite, dit Josèplie, qui ayant passé par tous les degrés d'honneur, fut élevé à la dignité de consul, puis établi, par Auguste, gouverneur de Syrie, avec ordre d'y faire le dénombrement de tous les biens des particuliers. Coponius, qui commandait un corps de cavalerie, fut envoyé avec lui pour gouverner la Judée. Mais comme cette province venait d'être unie à la Syrie, ce fut Cyrénius, et non pas lui qui y fit le dénombrement. > « Et ce premier dénombrement, dit St. Luc, fut fait lorsque Cyrénius avait le gouvernement de Syrie. > Or Cyrénius ayant reçu cette charge depuis la destitution d'Archélaûs, six ou dix ans après la naissance de Jésus-Christ, il semble qu'il y ait contradiction entre l'E-vangéliste et l'historien juif. Mais il paraît résulter de récentes études sur un passage de Tacite, que Cyrénius remplissait déjà les fonctions de gouverneur de Syrie, mais en qualité d'adjoint d'un jeune prince, à l'époque de la naissance de Jésus-Christ. Ce fut alors que se fit le premier dénombrement. Un second eut lieu quelques années plus tard, quand Cyrénius fut nommé gouverneur de cette province. Ce dénombrement, dit Josèphe, provoqua dans la Judée un soulèvement dirigé par un certain Judas. Gamaliel mentionne cet événement. (Act. 5: 37.) On pourrait aussi admettre avec Calvin, que le premier dénombrement depuis la soumission de la Judée aux Romains, avait été ordonné avant la naissance du Sauveur, mais qu'il fut interrompu à cause de la résistance des Juifs, puis accompli quand ils furent un peu matés, sous le gouvernement de £)yrénius.

Il n'est donc pas nécessaire de remplacer le mot premier, par avant que, dans Luc 2:2, quoique la phrase grecque puisse, d'après l'analogie de Jean'l : 15, recevoir cette signification ; ni de recourir à un changement de ponctuation, comme on l'a récemment proposé.

CYRUS (2 Chron. 36: 22), fils de Cambyse, roi de Perse, et de Man-dane, fille d'Astyage, roi des Mèdes, nâquit l'an 599 av. J.-C. A l'âge de douze ans, il fut conduit par sa mère à la cour de son grand-père As-

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DAI

tyage, où il excita l'admiration par son intelligence, son courage, sa bienveillance et sa générosité. A seize ans, il montra une indomptable intrépidité dans un combat contre les Assyriens, puis retourna en Perse chez son père, auquel il succéda vers 560. Son oncle Cyaxare, devenu roi de Médie à la mort d'Astyage, l'appela à son secours contre une ligue formée par le roi de Babylone, et le chargea de commander son armée. A la tête des Mèdes et des Perses, Cyrus battit Crésus, roi de Lydie, s'empara de ses immenses trésors, menaça de le brûler, puis s'en fjt un ami. Il assiégea pendant deux ans Babylone, et ne put la prendre qu'en détournant l'Euphrate de son lit. Ce fut par ce moyen qu'il pénétra dans la ville, au moment où le roi Belsatsar et toute la population, célébraient dans l'orgie une fête à leurs dieux, vers l'an 538. ( Dan. 5:4.) Cyaxare,* nommé Darius le Mède par Daniel (5:31), devint ainsi roi d'un vaste empire, donna sa fille à son neveu et mourut en 536, laissant tous ses états à Cyrus. Dieu toucha le cœur de ce prince, dont il se servit pour châtier les nations et pour délivrer son peuple, comme Esale l'avait annoncé près de deux cents ans auparavant, nommant Cyrus par son nom. (Esa. 44 : 28 ; 45:1-8.) Josèphe rapporte que lorsque ce roi lut cette prophétie, il en fut saisi d'admiration et publia son édit en faveur des Juifs. « Ainsi a dit Cyrus, roi de Perse: L'Eternel, le Dieu des cieux, m'a donné tous les royaumes de la terre, et lui-même m'a ordonné de lui bâtir une maison à Jérusalem, en Judée. Qui est- ce d'entre vous de tout son peuple, qui s'y veuille employer ? L'Eternel son Dieu soit avec lui, et qu'il monte à Jérusalem.» (Esdr. 1:1-4.) Cyrus ordonna que les vases du temple fussent remis aux Juifs, et que la reconstruction de cet édifice se fît à ses frais. ( 1:5-11; 6:3-5.) On croit qn'il mourut vers l'an 530, dans une guerre contre les Massagètes, au nord-est de la mer Caspienne.

DABRATH (Jos. 19 : 12; 1 Chron. 6: 72), ville d'Issacar, près de Za-bulon, fut assignée aux Lévites.

DAGON (Jug. 16:23), dieu des Philistins, surtout adoré à Gaza, où Samson renversa son temple. (Jug. 16: 21-30.) Il l'était aussi à Asdod, où sa statue, moitié homme et moitié poisson, tomba sur son visage, deux jours de suite, devant l'arche de l'Eternel, et eut la tête et les mains détachées dutronc.(lSam.5:1-4.) Les Philistins firent hommage à cette idole des armes et de la tête de Saûl. (1 Chron. 10:10.) Dag, mot hébreu, signifie poisson.

DAIM (Deut. 12:15), animal pur, ressemblant beaucoup au cerf, mais plus petit, moins robuste et moins sauvage. Ses bois sont larges et plats aux extrémités, et tombent chaque année; la femelle en est dépourvue. Les daims sont très agiles, vivent dans les bois, se nourrissent de graines et de pousses tendres, et s'apprivoisent facilement. Ils vivent environ 20 ans. (1 Chron. 12:8; Prov. 6:5.)

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DALMANUTHA ( Marc 8:10), bourgade inconnue, près de Magdala, à l'oufest du lac de Génézareth. (Math. 15: 39.)

DALMATIE (2 Tim. 4:10), province située sur la côte orientale de la mer Adriatique. Elle formait jadis un état puissant, fut soumise au roi d'Illyrie environ 200 ans av. J.-C., puis subit peu après le joug des Romains. Elle fait partie de l'Autriche depuis 1797. Tite paraît y avoir prêché l'Evangile.

DAMAS (Gen. 14:15), capitale de la Syrie, la plus ancienne ville qui existe; elle est sur la rivière Barady, 40 lieues au nord-est de Jérusalem. Située dans une plaine bien arrosée, entourée de jardins, de vergers et de maisons de plaisance, elle apparaît au milieu d'une forêt de châtaigniers, d'oliviers, de figuiers et d'abricotiers. L'uniformité de la ville, vue à distance, n'est coupée que par 70-80 minarets, ou espèces de tours, et par quelques grands cyprès. Elle a près de deux lieues de tour et un mur d'enceinte. Les rues sont étroites, mais bien pavées. Damas est depuis des siècles le siège d'un grand commerce qui y amène les richesses de l'Orient et de l'Occident. Ses manufactures d'armes et d'étoffes ont acquis une réputation proverbiale. La rue Droite (Act. 9:11) qui traverse la ville de l'est à l'ouest, est ornée des deux côtés de riches magasins. Les maisons sont très simples à l'extérieur, mais elles offrent un grand luxe intérieurement : le marbre, l'albâtre et les dorures y abondent. Les graudes maisons ont plusieurs fontaines avec de magnifiques bassins. Les moindres habitations sont pourvues de trois conduits d'eau, dont l'un pour la cuisine, l'autre pour le jardin, et le troisième pour laver. Cette ville passe pour un vrai paradis. Mahomet la voyant de loin, refusa d'y entrer; car il ne voulait pas, disait-il, avoir le sien sur la terre. A cause de sa situation, Damas a été nommée Yœil de VOrienl.

Cette ville existait déjà du temps d'Abraham. (Gen. 14:15.) Elle fut souvent en guerre avec Israël. David battit 22000 Syriens de Damas qui avaient porté secours contre lui à Hadad-Hézer, et la rendit tributaire (2 Sam.8:5-6); mais elle redevint indépendante sous Salomon, qu'elle inquiéta par ses rois Hadad-Hézer et Rézon. (1 Rois 11: 23-25.) Esaïe, Jérémie et Amos prophétisèrent contre elle. (Esa. 17:1; Jér. 49 : 23-27; Amos 1: 3.) Ezéchiel (27:18) mentionne son commerce en toute sorte de richesses. Après de nombreux combats, tantôt gagnés tantôt perdus, epntre les rois d'Israël ou de Juda, par ceux de Damas (1 Rois 15:18 ; 20:1-30; 2 Rois 8:28; 10:32; 13 :25; 14: 28), cette ville fut prise par Tiglath-Piléser, roi d'Assyrie. Celui-ci en transporta la population à Kir, et en fit mourir le roi Rétsin. (2 Rois 16:5-9.) Damas passa successivement sous la domination des Babyloniens, des Perses, des Séleucides, et fut soumise aux Romains par Pompée, l'an 64 av. J.-C. Le christianisme y pénétra de bonne heure, puisque Paul allait pour saisir les Juifs convertis qui s'y trouvaient, quand il fut terrassé par le Seigneur. (Act. 9 : ^ 1-27.) On montre encore aujourd'hui l'endroit où eut lieu cet événement, à 500 pas de la ville; la maison de la rue Droite où l'apôtre, dit-on, fut baptisé par Ananias, et ravi au troisième ciel ; la muraille d'où on le descendit dans une corbeille, ainsi que la maison de Nahaman transformée en hôpital pour les lépreux. (2 Cor. 11: 32; 12:2 ; 2 Rois 5:1.)

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Conquise par les Arabes au VIIe siècle, Damas tomba entre les mains des Turcs en 1516. Elle renferme environ 150000 habitants, dont 10000 chrétiens, non protestants, et 3000 Juifs. Il est interdit à tout chrétien d'aller à cheval dans la ville. Des missionnaires anglais y répandent la Bible avec snccès.

DAN (Gen. 30:6), 5m6 fils de Jacob, par Bilha. Il n'avait qu'un fils, Husim, quand il s'établit en Egypte. ( 46:23. ) Le patriarche mourant annonce à Dan (juge) qu'il jugera son peuple; cette prédiction s'est accomplie par le moyen de Sarason, qui descendait de Dan. (Gen. 49:16; Jug. 13:2.) Le caractère des Danites a dû réunir la ruse du serpent et la force du lion. (Gen. 49:17 ; Deut. 33:22.)

La tribu de Dan était, dans le désert, la plus nombreuse après celle de Juda. (Nomb. 2:25,26.) Sa portion lui échut entre Siméon, Juda, Benjamin, Ephraïm et la Méditerranée. (Jos. 19:40.) C'était un sol fertile, coupé de collines et de vallées sinueuses. Pressés par les Philistins et les Amorrhéens, les Danites ne furent jamais en possession de tout leur territoire. Il paraît même qu'ils ne parvinrent que difficilement à en occuper une partie. (Jos. 19:42, 43; Jug. 1:34-35; 18: 1 ; 1 Sam. 5:10.) Comme ils s'y trouvaient trop resserrés, ils envoyèrent à la recherche d'un coin de terre 5 hommes, qui découvrirent, au nord de Canaan, le territoire et la ville de Lésem ou Laïs. A leur retour, ils décidèrent 600 de leurs frères à les y accompagner avec leurs familles. Après avoir brûlé cette ville et en avoir massacré les habitants, les émigrés la rebâtirent et la nommèrent Van. (Jos. 19:47; Jug. 18:1-31.) Les autres Danites, voisins de la mer, s'occupèrent de navigation et commercèrent avec Tyr. (Jug. 5: 17; Ezéch. 27: 19.) Dans l'énumération des 144000 marqués 1 d'entre les 12 tribus, celle de Lévi est substituée à celle de Dan. (Apoc. 7:7.)

DAN ( Jug. 18:1-31 ), ville située au nord de Canaan ; elle fut bâtie, peu après la mort de Josué, par une colonie de Danites, sur l'emplacement de Laïs, qu'ils avaient brûlée. (18:27.) Ils y établirent le culte des images. Plus tard, Jéroboam y plaça un veau d'or (1 Rois 12:29), auquel Amos fait allusion. (Amos 8:14.) Cette ville fut ravagée par Ben-Hadad, roi de Syrie, vers 911 av. J.-C. (1 Rois 15: 20.) Abraham poursuivit les ravisseurs de Lot jusqu'à Dan. (Gen. 14: 14.) On pense qu'il s'agit d'une autre ville, nommée ailleurs Dan-Jahan. (2 Sam. 24 :6.)

DANIEL (Ezéch. 14:14), prophète à Babylone et en Perse, pendant et depuis la captivité. Il paraît qu'il était de la famille royale de Juda. 11 fut emmené, encore enfant, à Babylone, avec les premiers déportés, sous Jéhojakim, vers 606 av. J.-C. (Dan. 1:1-10,17.) Instruit, intelligent, beau et bien fait, il fut choisi, avec d'autres captifs, par l'ordre de Nébucadnétsar, pour être formé à son service par l'étude de la langue et des sciences caldéennes. On lui donna le nom caldéen de Beltésatsar. (prince de Bel ? 1: 7.) Il refusa, de peur de se souiller, ainsi que ses amis Sadrac, Mésac et Habed-Négo, les viandes et le vin qu'on lui apportait de la table du roi ; il se contenta de légumes et d'eau, et prit néanmoins beaucoup d'embonpoint. Ses progrès furent si rapides, qu'au bout de trois ans d'études, le roi trouva en lui dix fois plus de science que dans tous les savants de son royaume. (1:17-20.) Admis au nombre des sages de

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Babylone (2:13), il donna, peu après, l'explication d'une statue d'or, d'argent, d'airain et de fer, que Nébucadnétsar avait vue en songe quelque temps auparavant. (2:1.) Par ordre du roi, on tuait déjà les sages, parce qu'ils n'avaient pu lui rappeler ce songe, qui lui était échappé. Daniel, menacé comme les autres, obtient du roi qu'on suspende cette sanglante exécution. Il invite ensuite ses trois amis à prier avec lui, et reçoit bientôt de Dieu la révélation qu'il demande. Puis le cœur plein de reconnaissance, il se présente devant le roi ; et, donnant gloire à Dieu seul, il décrit la statue vue en songe par ce monarque et la lui explique. Elle représente quatre grandes monarchies, auxquelles succédera l'établissement du royaume de Dieu, figuré par une pierre; celle-ci brise la statue et devient une montagne qui remplit toute la terre. Ces quatre monarchies étaient celles des Babyloniens, des Médo-Perses, des Grecs et des Romains. Nébucadnétsar se jeta aux pieds de Daniel, l'établit gouverneur de la province de Babylone, et chef des sages de son royaume. (2:1-49; 4:9; 5; 11.)

Cependant Nébucadnétsar toujours attaché à ses dieux et enflé d'orgueil, fut averti dans un nouveau songe du châtiment qui l'attendait. Il vit un grand arbre qui fournissait un abri et de la nourriture aux oiseaux et aux bêtes de la terre; puis un personnage céleste commanda de le couper, mais d'en laisser le tronc en terre, exposé à la rosée, parmi les bêtes des champs, pendant 7 temps. A l'ouïe de ce songe, qu'aucun sage n'avait pu expliquer, Daniel fut très ému et garda le silence pendant une heure. Mais, encouragé par le roi, il lui déclare que Nabucadnétsar est lui-même désigné par cet arbre ; qu'il sera privé de son royaume et de sa raison, confondu avec les animaux, et qu'il mangera l'herbe comme le bœuf; mais qu'après s'être converti au vrai Dieu, il recouvrera son premier état. « C'est pourquoi, ô roi, » ajoute-t-il, « que mon conseil te soit agréable : Romps le cours de tes péchés par la justice, et de tes iniquités par la miséricorde envers les pauvres ; voici, ce sera une prolongation à ta prospérité. » (4: 27.) Ce conseil ne fut pas suivi, et, au bout d'un an, la parole de Daniel s'accomplit. —Nébucadnétsar mourut vers 664, après 43 ans de règne, et eut pour successeurs d'abord son fils Evilmérodac (Jér. 52:31 ), puis Nériglissor, Laborosus, et enfin Belsatsar, qui régna 17 ans. On ne possède aucun détail sur le rôle de Daniel à la cour de ces rois ( Dan. 1:21 ; 8: 27), où il fut moins en évidence que sous Nébucadnétsar (5: 11-13).

La première année de Belsatsar, Daniel contempla en vision un ouragan terrible sur la Méditerranée, d'où sortirent 4 bêtes féroces, savoir: un lion avec deux ailes d'aigle; un ours couché sur le côté et ayant trois crocs entre les dents ; un léopard avec quatre ailes et quatre têtes ; enfin une bête affreuse, sans nom, armée de dents de fer, de dix cornes, et d'une onzième plus petite, mais pourvue d'yeux et d'une bouche d'homme. Dieu, où VAncien des jours, apparut en vêtements blancs et entouré de flammes; il était servi par dix mille millions d'anges et précédé d'un fleuve de feu. Il venait pour le jugement de ces bêtes, qui furent détruites et remplacées par le royaume du Fils de l'homme. Le prophète apprit que ces bêtes désignaient quatre royaumes et que la petite corne de la qua-

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trième bête représentait un audacieux adversaire du Seigneur et de ses saints. (7 :1-28.)

La troisième année de Belsatsar, Daniel contempla, dans une nouvelle vision, un puissant bélier à deux cornes; celui-ci se tenait vers le fleuve Ulaï, près de Susan, et renversait toutes les autres bêtes. Mais un bouc, armé d'une grande corne placée entre les yeux, accourt de l'Occident sans toucher la terre, s'élance contre le bélier et lui casse ses deux cornes. Le bouc à son tour perd sa corne, mais il lui en vient quatre autres; de l'une d'elles sort une petite corne qui fait cesser le sacrifice continuel pendant 2300 jours. L'ange Gabriel explique cette vision à Daniel. Le bélier représente le royaume des Mèdes et des Perses ; et le bouc, celui de Javan ou des Grecs, qui, après la chute de son premier roi (Alexandre), se partagera en quatre royaumes. De l'un d'eux s'élèvera un roi fourbe qui fera la guerre à Dieu. ( Dan. 8: 1-27.) Il s'agit d'Antiochus-Epiphane, qui régna dix ans sur la Syrie, persécuta les Juifs, profana le temple, et mourut d'une chute de cheval, vers 175 avant Jésus-Christ.

Dans un festin donné de nuit à 1000 de ses courtisans, Belsatsar se moque du vrai Dieu pour honorer ses idoles. Tout à coup il aperçoit une main qui écrit sur la muraille des caractères si mystérieux, qu'aucun de ses sages ne peut les lire. Sur le conseil de la reine, il fait venir Daniel, âgé de plus de 80 ans, lui promet des vêtements d'écarlate, un collier d'or et le 3® rang dans son royaume, s'il peut lire et expliquer cette mystérieuse écriture : « Que tes dons te demeurent, » dit le vieillard à ce monarque. Et après avoir rappelé l'orgueil et le châtiment de Nébucadnétsar, Daniel reproche au roi effrayé sa criminelle conduite contre le Dieu des cieux. Enfin il lit et explique ces mots, à la fois hébreux et caldéens : Mene, mene, thekel, upharsin. Mene signifie compté; thekel, pesé. Upharsin se compose de deux mots dont l'un répond à la conjonction et, tandis que l'autre n'est qu'une forme légèrement modifiée du mot peres, qui signifie à la fois partagé et Perses. Ces paroles exprimaient les jugements de Dieu contre Belsatsar et son royaume, qui tombèrent cette même nuit entre les mains des Mèdes efc des Perses commandés par Cy-rus. Daniel fut néanmoins revêtu de la charge et des ornements que le roi lui avait promis. (Dan. 5:1-31.)

Darius ( Cyaxare ), oncle et beau-père de Cyrus, était devenu roi des Caîàôens vers 538, et Daniel se rappelant que les 70 ans de captivité étaient bientôt accomplis, confessa, dans une humble et ardente requête, ses péchés et ceux de son peuple (9:1-20). Gabriel l'interrompit et lui annonça qu'une triple période de 7 4- 62 1 ou 70 semaines, à partir de l'ordre de rebâtir Jérusalem, était déterminée pour la manifestation du Christ qui mourrait dans la dernière semaine, afin d'expier le péché (9: 26). On admet qu'il s'agit de semaines d'années, ce qui donne 7 fois 70 ou 490 ans. Mais on n'est pas d'accord sur le point de départ de cette période.

Darius partagea son vaste empire en 120 provinces qu'il lit administrer par autant de satrapes qui rendaient compte à 3 gouverneurs, dont l'un était Daniel. Celui-ci remplissait sa charge avec tant d'intelligence et de fidélité que le roi pensait à l'établir sur tout le royaume. Mais dans

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le dessein de perdre Daniel, ses concurrents jaloux arrachèrent au monarque la défense faite à tous ses sujets d'adorer aucun autre Dieu que lui pendant 30 jours, sous peine d'être jetés dans la fosse des lions. Le prophète fut surpris faisant sa prière trois fois le jour, comme auparavant, et dénoncé au roi, qui essaya en vain de le délivrer. Daniel fut jeté à ces féroces animaux. Mais un ange leur ferma la gueule et le prophète sortit sain et sauf de la fosse; tandis que ses accusateurs, que Darius y fit précipiter, furent déchirés sur-le-champ. (6 : 1-28.) D'après Josèphe, ces derniers avaient dit au roi que si Daniel n'avait pas été dévoré, c'était parce qu'on avait eu soin de rassasier les lions; il ordonna qu'on fit de même avant de les leur jeter, ce qui néanmoins ne les sauva pas.

Darius étant mort, Çyrus lui succéda vers 536. La troisième année de ce prince, Daniel jeûna trois semaines, puis il eut une dernière vision, près du fleuve Hiddekel, qui est le Tigre. Un personnage dont la gloire semble annoncer le Fils de Dieu (Dan. 10:1-6) lui apparaît et lui révèle des événements futurs ; ceux-ci s'accompliront par le moyen des Perses, d'Alexandre-le-Grand, des rois d'Egypte et de Syrie, et spécialement d'Antiochus-Epiphane (10: 19-21; 11: 1-45); ce personnage lui prédit aussi la résurrection et le jugement. (12: 2-3.) La fin de Daniel ne nous est pas racontée, mais ce prophète devait avoir près de 90 ans quand il mourut. Sa vie est l'une des plus saintes dont la Bible fasse mention. (Ezéch. 14: 14; 28: 3.)

Le livre de Daniel est écrit partie en hébreu, partie en caldéen ; ces langues ont entre elles une grande analogie. Les six premiers chapitres sont historiques, tandis que les six derniers renferment des visions et des prophéties dont plusieurs portions n'offrent pas de difficultés. D'autres au contraire présentent de grandes obscurités. Il existe une relation intime entre ce livre et l'Apocalypse; l'explication de l'un et de l'autre demande beaucoup de réserve et de sobriété.

DANSE (Ex. 32:6-19). La danse apparaît dans l'Ecriture comme l'expression de la joie, soit dans les fêtes populaires et nationales (1 Sam. 18: 6; 21 : 11; 30:16; Job 21: 12), soit dans les fêtes de famille (Math. 14: 6; Luc 15: 25), comme aussi dans les fêtes religieuses (Ex. 32: 6-19; 2 Sam. 6: 14). Dans Ps. 149: 3, l'hébreu porte: « Qu'ils louent son nom dans la danse.» Ces danses, qui n'avaient jamais lieu entre les deux sexes, et s'exécutaient surtout par les femmes et les jeunes filles, et au son des instruments (Ex. 15: 20; Jug. 21 ; 21 ; Math. 11: 17 ), sont mentionnées par Jérémie (31: 4-13) comme un signe des bénédictions du Seigneur; leur suppression est considérée comme l'effet de ses châtiments (Lament. 5:15.) Les danses faisaient aussi bien partie des fêtes religieuses que des réjouissances mondaines. Dans Ex. 15: 20, il faut lire danses au lieu de flûtes. Il n'y a pas trace, dans le Nouveau Testament, de cet exercice parmi les premiers chrétiens. Les danses de notre époque rappellent plus souvent celle qui occasionna la mort de Jean-Baptiste ( Math. 14 : 6-11 ), que celles où l'on célébrait l'Etemel (2 Sam. 6:14; Ps. 149: 3. )

DARAH (1 Rois 4 : 31 ; l Chron. 2: 6; Gen. 38 : 30), fils de Zara ou Mahol et petit-fils de Juda, eut, comme ses frères Ethan, Héman et Cal-col, une grande réputation de sagesse. Du reste l'histoire de ces quatre hommes est inconnue.

DARIUS (Dan. 9:1) ou Cyaxare, fils et successeur d'Assuérus ( As-tyage ), roi des Mèdes, était un prince faible, sensuel et vain. A l'âge de 62 ans (5:31), il conquit le royaume de Babylone, vers 538, par le moyen de Cyrus, son neveu et son gendre ; puis il divisa son vaste empire en 120 provinces, qu'il administra par 3 gouverneurs, dont l'un était Daniel. Il pensait à établir celui-ci sur tout le royaume, quand séduit par la flatterie de ses courtisans, il défendit à son peuple d'adorer, pendant 30 jours, aucun autre Dieu que lui. Les lois du royaume ne lui permettant pas de révoquer cette défense, il se vit contraint de faire jeter son fidèle serviteur dans la fosse des lions, mais il en eut un vif chagrin, car il ne put ni souper, ni écouter sa musique ordinaire, ni dormir. La délivrance de Daniel lui causa une vive joie. Après avoir fait précipiter dans cette fosse les accusateurs du prophète, avec leurs femmes et leurs enfants, il invita, par un décret, tout son peuple à craindre le Dieu vivant qui avait délivré Daniel ( 6:1-27 ).* Il mourut vers 536, laissant son royaume à Cyrus.

DARIUS (Esdr. 4: 5), fils d'Hystaspe, monta sur le trône de Perse, vers 521 av. J.-C. Pour empêcher la reconstruction du temple de Jérusalem, les ennemis des Juifs s'adressèrent à ce monarque, qui lit des perquisitions et retrouva l'édit de Cyrus ordonnant cette reconstruction. Darius les obligea d'y contribuer, en sorte que la maison de Dieu fut achevée vers 515, la sixième année de son règne. (5:6 ; 6:1-15.) Ce prince reprit Babylone, qui s'était révoltée, fit de grandes expéditions en Scy-thie et aux Indes, ainsi qu'en Grèce, où son armée fut battue à Marathon, l'an 490. Il mourut en 486, après un règne de 36 ans.

DARIUS DE PERSE. (Néh. 12:22.) On pense généralement qu'il s'agit de Darius Nothus, qui régna de 423-404, et dont le règne fut agité par le soulèvement de l'Egypte, de la Médie et de la Lydie, mais qu'il réussit à réprimer.

DATHAN (Nomb. 16:1), frère d'Abiram. Voyez Abiram.

DATTES (Gen. 43:11), fruit d'une espèce de palmier. Les dattes sont oblongues et de la longueur du pouce; leur chair, qui est jaunâtre, grasse, vineuse et sucrée, entoure un noyau dur, allongé et cylindrique. On traduit aujourd'hui le mot hébreu par pistaches. Ce sont de petites noix de la grosseur et de la figudb des olives, dont l'écorce extérieure est membraneuse, et l'intérieure duAe et blanche. L'amande, d'un vert pâle, est huileuse et très nourrissant». Le pistachier, qui ressemble au téré-binthe, a le tronc épais, les branches étendues, et les fleurs en chaton ou en grappe.

DAVID (1 Sam. 16:13), 8me fils d'Isaï, de Bethléem, de Juda, né vers 1085 av. J.-C., possédait la beauté du corps et de l'âme, était blond et parlait facilement. Berger dès sa jeunesse, il gardait son troupeau quand l'Eternel le fit appeler et oindre, par Samuel, pour succéder à Sattl. Dès ce moment, l'esprit de Dieu s'empara de lui, le remplit d'une force et d'un courage extraordinaires, qu'il montra déjà en tuant un lion et un ours qui emportaient une brebis. (17:35.) Son talent musical le fit choisir par Saûl, qui en fit son musicien, puis son écuyer, sans l'enlever tout à fait à ses troupeaux. (16:16-23 ; 17:15.) Visitant un jour ses frères à la guerre, il apprend qu'un géant philistin, Goliath, défie l'armée d'Israël, et que le roi promet sa fille à celui qui le tuera. Il s'avance contre lui, au nom de l'Eternel, avec sa fronde, et l'assomme d'un coup de pierre. Il entra ensuite définitivement au service de Salil. (18:2.) Mais il excita bientôt, quoique involontairement, la jalousie de ce prince, qui chercha dès lors à le tuer. D'un autre côté, Jonathan, fils de Saiil, s'attacha à David, l'aima comme son âme, et lui donna ses armes et ses vêtements. Dans l'espoir de le faire périr, Saûl confia 1000 hommes à David, et lui promit sa fille Mical, à la condition que ce jeune héros tuât 100 Philistins. Devenu gendre du roi, David n'échappa à la vengeance de ce dernier que par l'affection de sa femme Mical et de son ami Jonathan. Après s'être réfugié quelque temps auprès de Samuel, à Rama, il se vit contraint de fuir, pour échapper aux embûches de Saûl. Mais avant de s'éloigner, il fit alliance avec Jonathan, et lui jura une constante amitié. (18 ; 19; 20.) S'étant rendu à Nob, avec une escorte, David se présenta, comme de la part de Saûl, au sacrificateur Ahimélec, qui lui remit des pains de proposition et l'épée de Goliath. Puis il se réfugia à Gath, chez le roi philistin Akis, où il fut reconnu, mais échappa au danger en feignant d'être aliéné. (21:1-15.) Il partit de là et se cacha dans la caverne d'Hadullam, où ses parents le joignirent, ainsi qu'environ 400 aventuriers, qui le prirent pour leur chef. Il les conduisit à Mitspé de Moab, et confia son père et sa mère au roi de ce pays, pendant qu'il y séjourna. Sur l'avis de Gad, le prophète, David rentra en Juda, où il erra longtemps d'un lieu à l'autre, dans les déserts et les forêts, fuyant devant son persécuteur Saûl, et demandant à l'Eternel de le guider et de le protéger. (22: 1-8.) Il délivre Kéhila menacée par les Philistins, et s'empare de leur bétail. Il reçoit dans cette ville, le sacrificateur Abia-thar, qui avait échappé au massacre de toute sa famille. (22: 9-23 ; 23 : 1-6.) Il quitte Kéhila, se retire avec sa troupe, grossie de 200 hommes, dans le désert de Ziph, où Jonathan vient lui faire visite. Il échappe, près de Mahon, à l'armée de Saûl, averti par les Ziphiens. David épargne la vie de ce prince, dans la caverne de Hen-Guédi, et lui coupe seulement le pan de son manteau. (23 ; 24.) Le riche et grossier Nabal ayant repoussé avec mépris les messagers de David, celui-ci allait en tirer vengeance quand la prudente Abigaïl l'apaisa par un présent et des excuses. Il épousa cette femme après la mort de Nabal, son mari, survenu au bout de dix jours. (25.) Décelé de nouveau par les Ziphiens, David est poursuivi par Saûl, mais il le surprend de nuit, l'épargne une seconde fois, et se contente de lui enlever sa hallebarde et son pot à eau, ce qui touche son ennemi. Toutefois, craignant de périr par les mains de Saûl, il retourne à Gath, vers Akis, qui l'établit à Tsiklag. De cette ville David fait, pendant seize mois, de sanglantes expéditions contre diverses tribus ennemies d'Israël. (27:1-12.) Il se montrait prêt à combattre contre son peuple, dans l'armée des Philistins, quand il fut forcé, par la défiance de ces derniers, de retourner à Tsiklag, qu'il trouva brûlée et déserte.

Menacé par sa troupe, il emmène celle-ci à la poursuite des ennemis, qu'il surprend, massacre ou disperse, puis il s'empare de leur camp, et ramène sa famille et celles de ses soldats. Il partage le butin, par égales portions, entre ces derniers, dont 200, trop fatigués, n'avaient pas combattu; il envoie aussi des présents aux villes de Juda dans lesquelles il avait passé. (29 ; 30.) Trois jours après cette expédition, il lit mourir un jeune Bamalécite qui lui annonça la défaite des Israélites à Guilboah, ainsi que la mort de leur roi et de trois de ses fils. Cet étranger excita l'indignation de David en lui apportant la couronne et le bracelet de Saûl, et surtout en se glorifiant d'avoir achevé ce prince. David composa une touchante complainte sur Saiil et Jonathan. (2 Sam. 1:1-27.)

Par l'ordre du Seigneur, David, âgé de 30 ans, monta à Hébron, où la tribu de Juda l'oignit et le reconnut pour son roi (2 Sam. 5:4). Mais il eut une longue guerre à soutenir contre Is-Boseth, fils et successeur de Saûl. Malgré la valeur d'Abner, son premier capitaine, ce nouveau roi d'Israël fut peu à peu vaincu. (2 ; 3:1.) Blessé d'un juste reproche de son maître, et sans doute aussi lassé d'une lutte de sept ans, Abner embrassa la cause de David, mais il fut lâchement assassiné à Hébron, par Joab et Abisaï, neveux et capitaines de David, qui blâma hautement ce crime, mais n'osa pas le punir. (2 Sam. 3: 2-39; 1 Chron. 2: 16.) Ce roi fit pendre, peu après, Récab et Bahana, qui crurent le réjouir en lui apportant la tête d'Is-Boseth, qu'ils venaient de tuer. (2 Sam. 4.) Son concuirent étant mort, David fut oint une troisième fois et proclamé roi sur tout Israël ; toutes les tribus envoyèrent environ 340000 hommes équipés, à Hébron, pour cette cérémonie. (2 Sam.5 :1-4; 1 Chron. 12 :23-40.) Après un règne de 7 '/a ans dans cette ville, où il eut six enfants, de six femmes, David conquit Jérusalem, malgré l'assurance et les moqueries des Jébusiens, puis la rebâtit. Il se construisit, avec le secours d'Hiram, roi de Tyr, une maison de cèdre, sur le mont de Sion. A peine était-il roi sur tout le pays, que les Philistins l'attaquèrent, et subirent deux grandes défaites. (2 Sam. 5; 2 Chron. 11:4-8.) Toujours préoccupé du service du Seigneur, David prépara, dans sa maison, un tabernacle à l'arche, qu'il y fit transporter de Kirjath-Jéharim. au son des instruments et au chant des cantiques. Dans son allégresse, il sautait, vêtu d'un éphod, devant l'Eternel, ce qui lui attira les reproches de sa femme Mical. (2 Sam. 6; 1 Chron. 13 ; 15.) Il établit des chantres auprès de l'arche et régularisa le service du tabernacle, qui était alors à Gabaon. ( 1 Chron. 16:4-39.) Mais peiné d'être mieux logé que l'arche, ce pieux roi désirait bâtir un temple, et communiqua son dessein à Nathan. Celui-ci répondit, de la part de l'Eternel,à David, qu'il avait trop versé de sang pour élever lui-même une maison au Seigneur; que cette tâche était réservée à son fils Salomon, qui serait un prince pacifique, et que la race de David régnerait à jamais. Cette promesse concernait évidemment Jésus-Christ. (2 Sam. 7 ; 2 Chron. 17 ; 22 : 7-10 ; Apoc. 22 :1(5.) David eut de nouvelles guerres contre les Philistins, les Syriens, les Moabites et les lduméens, qu'il rendit tributaires. (2 Sain. 8.) Il se souvint de son alliance avec Jonathan, dont il admit le fils, Méphiboseth, à sa table. ( y : 1 -13.)

Pendant une guerre contre les Hammonites, dont le roi, Hanuu, avait

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outragé les ambassadeurs de David, ce dernier resta à Jérusalem, et commit adultère avec Bath-Sébah, femme d'Urie. Ses artifices pour cacher son crime ayant échoué, il fit tuer Urie afin d'épouser sa veuve, qui lui donna un enfant. Tourmenté intérieurement (Ps.32), il ne s'humilia qu'à la parole de Nathan, qui lui dit : « Tu es cet homme-là. » Mais sa repen-tance ne fut pas moins profonde que sa chute. (Ps. 51.) Néanmoins, en lui accordant son pardon, l'Eternel lui retira l'enfant né de son adultère, et lui annonça d'autres châtiments domestiques ; puis il lui donna Salomon, comme gage de sa bienveillance. (2 Sam. 10; 11 ; 12:1-25.) David soumit les Hammonites et les traita avec une extrême rigueur, dont la cause nous est inconnue. (12:26-31.)

De terribles épreuves fondirent bientôt sur David. L'outrage fait à sa fille Tamar par son fils Amnon, provoqua le meurtre de ce dernier par Absalom. Celui-ci se révolta plus tard contre son père, le chassa de Jérusalem, déshonora ses femmes, le poursuivit et lui livra bataille, près de Mahanajim, où il fut défait et tué. David n'apprit la mort de ce fils dénaturé, qu'il avait ordonné d'épargner, que pour la pleurer : « Mon fils, mon fils Absalom ! disait-il, plût à Dieu que je fusse mort moi-même pour toi. » (2 Sam. 13-18.) Ramené à Jérusalem par les gens de Juda, il eut à étouffer une nouvelle révolte provoquée par une rivalité de zèle pour lui, entre cette tribu et les dix autres. Cette révolte fut conduite par Sébah, fils de Bicri, dont la décapitation ramena la paix. ( 19 ; 20. ) Après une famine de trois ans, en puuition du faux zèle de Saiil contre les Gabaonites, David leur livra sept fils et petits-fils de ce prince, pour apaiser l'Eternel. (21:1-11.) Il attira sur son peuple la mort de 70000 personnes, par un dénombrement que l'orgueil lui avait fait entreprendre, mais il s'humilia profondément de sa faute. (24.) David réorganisa le culte de l'Eternel, régla les diverses fonctions des lévites, et distribua les sacrificateurs en vingt-quatre classes chargées de faire le service à tour. Il remit à Salomon le bois de cèdre, les métaux et les pierreries qu'il avait amassés pour la construction du temple, avec le modèle de cet édifice, que Dieu même lui avait communiqué. (1 Chron. 22-28.) Quoique dans ses derniers jours, son sang fût glacé par l'âge, il conserva jusqu'à la fin toute sa présence d'esprit. En effet, peu de temps avant sa mort, il fit proclamer Salomon son successeur, à l'exclusion d'Adonija, qui voulut s'emparer de la couronne; il pria pour le jeune roi, et l'exhorta à marcher selon les voies du Seigneur; il le chargea de punir Joab et d'autres coupables ; enfin il bénit Dieu pour tous ses bienfaits. David mourut âgé de 70 ans, « rassasié de jours, de richesses et de gloire, » environ 1015 av. J.-C. (1 Chron. 29; 1 Rois 1 ; 2:1-11.) Outre les enfants de ses concubines, il eut de ses femmes dix-neuf fils et une fille. (1 Chron. 3 :1-9.) Malgré ses fautes, David fut un homme selon le cœur de Dieu, un grand prophète, le dernier des patriarches, et un type de Jésus-Christ. ( Act. 2 :29-30; 13 :22 ; Ps. 22 :1; Jér. 30:9. ) Depuis bientôt 3000 ans, les fidèles s'édifient journellement des psaumes et cantiques qu'il a composés. Voyez Psaumes.

DÉBIR ( Jos. 10: 3), l'un des 5 rois cananéens qui se liguèrent contre Gabaon,et que Josué fit pendre et jeter dans la caverne de Makkéda.

ISO

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DÉBIR ( Jos. 10 : 38-39; 15: 15,49; 26: 15), ville conquise par Josué, reprise par les Cananéens, assignée à la tribu de Juda et donnée à Caleb, qui promit sa fille Hacsa à celui qui s'en emparerait. Ce fut Hoth-niel, son neveu, qui eut ce double honneur. Elle s'appelait auparavant Kirjath-Séplier ou Kirjath-Sanna. Elle devint ville lévite. Il y avait une deuxième ville de ce nom dans la tribu de Gad, et une troisième sur les frontières de Juda et de Benjamin. (Jos. 13:26; 15 : 7.)

DÉBORA(Gen. 35: 8; 24 : 59), nourrice de Rébecca ; elle accompagna celle-ci de Caran en Canaan , et lui tint lieu de mère. Elle vécut plus tard dans la famille de Jacob, y mourut à l'âge d'au moins 150 ans et fut enterrée sous un chêne, qu'on nomma Allon-Bacuth, ou chêne des pleurs.

DÉBORA (Jug. 4; 5), prophétesse et juge d'Israël, vers 1300 avant J.-C., siégeait sous un palmier, entre Rama et Béthel. Lorsque les Israélites, opprimés depuis 20 ans par Jabin, crièrent à l'Eternel, elle fut l'instrument de leur délivrance. Elle accompagna Barac à Kédès, en Nephthali, pour lever 10000 hommes et monta avec lui sur le montTa-bor, d'où ce capitaine fondit à la tête de cefkt armée sur les Cananéens. Ceux-ci rassemblés dans la plaine périrent tous, y compris leur chef Si-sera, qui fut tué dans une tente, par une femme. La prophétesse célébra, avec Barac, cette victoire dans un cantique où elle bénit l'Eternel, loue les Israélites qui ont combattu, et censure ceux qui sont restés à leurs affaires.

DÉCAPOLE ou DÉCAPOLIS (dix villes, Math. 4: 25), province située au nord-est de la Palestine, mais dont les limites sont incertaines. Elle renfermait 10 villes principales, entre autres Gadaraprès de laquelle Jésus guérit deux démoniaques, qui publièrent cette délivrance en Décapole. (Math. 8 : 28-34; Marc 5 : 20.) Le Sauveur traversa cette province en revenant des frontières de Tyr et de Sidon. ( Marc 7:31.)

DÉDAN (Gen. 10: 7), arrière-petit-fils de Cam par Cus. Sa postérité paraît s'être établie au sud-est de l'Arabie et livrée au commerce. (Ezéch. 27: 15, 20; 38: 13.) Le pluriel Dédanim désigne le même peuple. (Esa. 21:13.)

DÉDAN (Gen. 25: 3), petit-fils d'Abraham par Kétura. Ses descendants s'établirent dans l'Idumée, et Jérémie et Ezéchiel ont prophétise contre eux. ( Jér. 25 : 23 ; 49: 8 ; Ezéch. 25: 13.)

DÉDICACE (Jean 10: 22), fête instituée par Judas Maccabée, 164 ans avant J.-C., en mémoire de la purification du temple et du rétablissement du culte. Celui-ci avait été interrompu 3 ans pendant la persécution d'Antiochus-Epiphane. Cette fête commençait le 25 du mois de kisleu, qui correspond en partie à décembre, et se célébrait pendant 8 jours, par des illuminations et de grandes réjouissances.

DÉHAVIENS (Esdr. 4: 9), l'une des peuplades qui, transportées en Samarie, s'opposèrent à la reconstruction du temple. On croit qu'elle était originaire des contrées situées à l'est de la mer Caspienne.

DÉLILA (Jug. 16: 4-20), femme philistine qui captiva Samson et

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feignit de l'aimer. Pour gagner une forte somme d'argent, elle lui arracha, après trois tentatives inutiles, le secret de sa force, lui coupa les cheveux et le livra aux Philistins.

DÉLUGE ( Gen. 6: 17), inondation universelle de notre globe, qui eut lieu, d'après la chronologie vulgaire l'an 1656 de la création, et environ 2350 ans avant J.-C. Les mariages entre les descendants de Seth et de Caïn amenèrent une corruption générale et profonde du genre humain, et Dieu résolut de le détruire, à l'exception du juste Noé. (6:1-8.) C'est sans doute aux hommes qu'il annonça son dessein 120 ans à l'avance (6:3); mais ce ne fut que plus tard qu'il communiqua à Noé la prochaine submersion de la terre et l'ordre de bâtir une arche. Celle-ci devait servir de refuge à ce patriarche et à sa famille, ainsi qu'aux animaux destinés à la conservation de chaque espèce. (6: 9-22). Quand tout fut prêt, Dieu lui ordonna d'entrer dans l'arche avec sa femme, ses trois fils Sem, Cam, Japhet et leurs femmes, et d'y conduire les animaux. Le Seigneur fit arriver ces derniers paisiblement et en ordre, chaque mâle avec sa femelle. Cette opération dura 7 jours, puis l'Eternel lui-même ferma l'arche. (7: 1-9; 7: 13-16.) Noé était entré dans sa 600e année depuis un mois et 17 jours quand le déluge commença. (7:11). « Toutes les fontaines du grand abîme furent rompues et les bondes, » ou plutôt « les treillis des cieux furent ouverts. »(7: 11.) Ces expressions paraissent signifier que des masses d'eau contenues dans des réservoirs souterrains , jaillirent sur la terre, et que la pluie tombait du ciel comme si l'on eût versé de l'eau à travers un treillis. La terre est bientôt submergée; l'arche flotte sur les eaux, qui montent rapidement; elles envahissent les plateaux, les montagnes, et atteignent enfin les dernières retraites des hommes et des animaux, qui expirent dans les flots. Malgré la cessation de la pluie au bout de 40 jours, les eaux crurent pendant 5 mois et s'élevèrent à 15 coudées (6m75 = 22 '/, pieds) au-dessus des plus hautes montagnes. ( 7: 19-24.) Elles commencèrent alors à diminuer sous l'action d'un vent favorable à l'évaporation. (8 : 1.) A la fin du cinquième mois, l'arche s'arrêta sur les montagnes d'Ararat, dont le plus haut sommet est d'environ 5000 mètres. ( 16 600 pieds, 8:4.) Les sommités des montagnes apparurent 73 jours plus tard, c'est-dire au bout de 7 mois et 14 jours. (8:5.) Quarante jours après, Noé ouvrit la fenêtre de l'arche et lâcha un corbeau, qui pouvant se nourrir de chair morte n'y rentra pas ; puis un pigeon qui s'y réfugia aussitôt, parce qu'il ne trouva pas où poser le pied. Un deuxième pigeon lâché sept jours après apporta une feuille d'olivier; et un troisième, qui ne revint pas, servit à indiquer la disparition des eaux. (8: 6-12.) Au bout de 10 mois, 13 jours, Noé ôta le couvercle de l'arche et revit la terre, qui ne fut sèche que 57 jours plus tard. Le patriarche était dans cette retraite depuis un an et 10 jours, lorsque, sur l'ordre du Seigneur, il en sortit sain et sauf, avec sa famille et tous les animaux. (8: 13-19.)

1 Les découvertes de la géologie tendent à établir que la création de l'homme est plus ancienne que ne l'indique la chronologie vulgaire. 11 suffit de remarquer que l'Ecriture ne détermine l'âge du inonde, et que cette chronologie est fondée sur des déductions incertaines.

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On s'est souvent demandé comment les eaux de notre globe ont pu le couvrir tout entier, et Ton a proposé diverses solutions de cette difficulté. Lors même que la science ou l'ignorance des savants, ne pourrait expliquer par quels moyens Dieu a submergé la terre, ce ne serait point un motif de mettre en doute la réalité de ce fait miraculeux. Mais en considérant que les eaux occupent les trois quarts de la surface du globe; que la profondeur des mers est plus considérable que la hauteur des montagnes; que les plus hauts sommets forment sur la terre des protubérances proportionnellement moins grandes que celle d'une orange : on comprend facilement qu'une légère secousse imprimée à notre globe suffirait pour le submerger de nouveau. Il semble que par « les plus hantes montagnes qui sont sous tous les cieux » (7: 19), il faille entendre non l'Himalaya mais l'Ararat, puisque l'arche s'arrêta sur ce dernier au bout de 5 mois ou 150 jours, c'est-à-dire, au moment de la plus grande élévation des eaux. Le vaisseau pouvait bien enfoncer 15 coudées dans l'eau et toucher ainsi le sommet de la montagne. ( 7: 20; 8: 3-4.) Une inondation de la terre jusqu'à 16 600 pieds aurait d'ailleurs pleinement suffi pour exterminer le genre humain. Quant aux mots « les plus hautes montagnes, » Luc (2:1) s'exprime d'une manière analogue au sujet du dénombrement, lorsqu'il parle de toute la terre pour désigner l'empire romain. Cette observation n'a pas pour but de diminuer la grandeur du miracle, mais d'attirer l'attention sur un détail digne d'intérêt. La catastrophe du déluge est du reste attestée par les traditions de tous les peuples.

DÉMAS ( Col. 4: 14 ; Philém. 24 ), compagnon de Paul à Rome. Gagné plus tard par l'amour du monde, il abandonna l'apôtre, puis s'en alla à Thessalonique. Dès lors on ne sait plus rien de lui.

DÉMÉTRIUS (Act. 19: 24), orfèvre d'Ephèse qui fabriquait de petits temples d'argent semblables à celui de Diane, et occupait beaucoup d'ouvriers à ce métier lucratif. Comme la prédication de St. Paul avait ébranlé le culte de cette déesse et ralenti la vente de ses temples, Démétrius réunit ses ouvriers, leur représenta le danger de perdre leur gain et de voir cette divinité méprisée. 11 provoqua ainsi une émeute, que le secrétaire de la ville parvint à apaiser.— Jean mentionne un fidèle disciple de ce nom, mais du reste inconnu. ( 3 Jean 12.)

DÉMON. Voyez Diable.

DÉMONIAQUE. (Math. 4: 24.) Outre l'influence que le démon ou le diable et ses anges exercent sur le cœur des hommes, pour les pousser au mal (Eph. 6: 12; 2 Tim. 2:26), ces esprits malins entraient parfois personnellement dans les hommes et y faisaient leur demeure. D'après le Nouveau Testament, ils se rendaient complètement maîtres de l'âme et du corps de leurs victimes. L'état ou les actes des possédés, nommés démoniaques, sont souvent attribués aux esprits qui s'étaient emparés d'eux. (Marc 3: 11 ; 9:25, 26; Luc 8: 28.) Il y avait aussi des femmes et des enfants parmi les démoniaques. Parfois la même personne était possédée de plusieurs démons ( Math. 17: 18 ; Luc 8 : 2,30; 13:11.)

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DEN

Les possédés enduraient ordinairement d'affreux tourments. (Math. 15:22; 17:15; Marc 9:17-29.) Les uns étaient courbés, sourds, muets, aveugles ou épileptiques. (Luc 13: 11; Math. 9: 32; 12:22; Marc. 9: 18.) Les autres, emportés dans les lieux solitaires, faisaient leur demeure snr les montagnes ou dans les sépulcres. Souvent ces malheureux, sans vêtements, poussaient des cris et se meurtrissaient avec des pierres. ( Marc 5:5; Luc 8: 27-29.) Quelques-uns, doués d'une force surhumaine, brisaient les chaînes dont on les avait liés et répandaient la terreur dans le pays. (Marc 5:1-16.) A Ephèse, l'un d'eux se précipita sur sept exorcistes, et les couvrit de blessures. (Act. 19: 13-16.) Les démoniaques possédaient une connaissance très supérieure à celle des autres hommes. En effet ils confessaient que Jésus était le fils de Dieu, tremblaient devant lui et se prosternaient à ses pieds. Ils le suppliaient de ne pas les envoyer dans le lieu de tourments qu'ils savaient être réservé au diable et à ses anges. (Math. 8:29 ; Marc 5: 7; Luc 8:31.) Quand les démons, à la voix du Sauveur, devaient sortir des possédés, ils faisaient un suprême effort pour s'y maintenir, et les tourmentaient horriblement. ( Marc 5 : 7, 8; 9:25, 26.) Ces esprits malins sont généralement appelés immondes ou impurs. ( Math. 12: 43 ; Marc 1: 23; 5: 2; 6: 7 ; 7: 25 ; Luc 9: 42 ; Act. 5: 16; Apoc. 16: 13.)

On ne possède aucune donnée sur les circonstances qui ont pu favoriser l'entrée des mauvais esprits dans les démoniaques. On a pensé qne ceux-ci les avaient attirés par leurs vices. Mais le cas de cet enfant qu'un esprit impur rendait sourd et muet, et jetait dès son enfance, tantôt dans l'eau, tantôt dans le feu n'est pas favorable à cette supposition. Marc 9:21 ; Luc 9: 42.) Nous ne saurions expliquer comment un ou plusieurs esprits ont pu se rendre maîtres d'une personne, ni dans quelle condition se trouvait l'âme d'un démoniaque. Mais nous ne comprenons pas mieux la manière dont Satan agit sur les hommes quand il n'y a pas possession. L'obscurité de ce sujet provient de notre ignorance à l'égard des esprits et de tout ce qui touche à ce domaine. On a cru dissiper cette obscurité en considérant les possessions comme de simples maladies que les Juifs auraient attribuées aux malins esprits. On a voulu voir dans le langage de Jésus sur ce point, une accommodation aux préjugés populaires. Mais en face des récits du Nouveau Testament, une telle explication se réfute d'elle-même. Si le Sauveur avait considéré les démoniaques comme des malades ordinaires, pourquoi aurait-il confirmé ses disciples dans un pareil préjugé, en leur donnant l'ordre et le pouvoir de chasser les démons? (Math. 10:1-8; Marc 6:7; 16:17.) 11 est néanmoins très possible que le peuple attribuât diverses maladies naturelles à l'influence des malins esprits. En revanche il se pourrait fort bien que certaines maladies étranges, considérées aujourd'hui comme naturelles, fussent l'effet de véritables possessions.

DENIER. (Math. 18: 28.) Voyez Mesures.

DENIS (Act. 17:34), juge de l'Aréopage qui se convertit à la prédication de Paul. On croit qu'il fut évêque de l'église d'Athènes, et martyr vers l'an 95.

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DIA

DÉNOMBREMENT. Voyez Cyrénius.

DERBE (Act. 14: 6, 20), ville de Lycaonie, dans l'Asie-Mineure, où Paul prêcha l'Evangile, et d'où était Gaïus (20: 4).

DEUIL. (Gen. 27: 41.) Les Israélites exprimaient leur affliction, surtout à la mort de leurs proches, par de grandes démonstrations. Us pleuraient, déchiraient leurs vêtements, portaient des habits grossiers et mal faits ; ils gesticulaient et s'asseyaient par terre, s'arrachaient ou se coupaient les cheveux et la barbe, et négligeaient entièrement le soin de leur personne. (Gen.23:2; 50:3-10; Ester 4:3; Esa. 22:12; Ps. 35:14; Dan. 10:2, 3 ; 2 Sam. 3:31 ; Jér. 16: 6.) Malgré la défense de la loi, ils pratiquaient l'usage païen de se faire des incisions, ou de s'égratigner. (Lév. 19: 28; Deut. 14 : 1 ; Jér. 16:6.) Us allaient nu-pieds, la tête couverte, mais non de leur coiffure ordinaire; ils se couvraient la lèvre supérieure, et ne mangeaient que les aliments qui leur étaient apportés par leurs parents ou amis. (2 Sam. 15: 30; Ezéch. 24:17-23; Jér. 16:7.) Le deuil durait ordinairement sept jours; mais on le prolongeait ou l'abrégeait selon les circonstances. (Gen. 50: 10; 1 Sam. 31:13; 1 Chron. 10: 12.) Aaron et Moïse furent pleurés trente jours, et Jacob le fut soixante et dix, par les Egyptiens. (Nomb. 20: 29; Deut. 34: 8; Gen. 50: 3.) Il y avait des pleureuses de profession et des joueurs d'instruments, qu'on louait quand la mort survenait dans une famille. Jér. 9: 17 ; Math. 9: 23.) Le deuil, permis aux sacrificateurs pour de proches parents, était absolument interdit au souverain sacrificateur. (Lév. 21:1-12.)

DEUTÉRONOME (répétition de la loi), nom du cinquième livre de la Bible. Il fut écrit par Moïse (31: 9), sauf le dernier chapitre, probablement ajouté par Josué. Il se compose de plusieurs discours que Moïse adressa aux Israélites, à l'est du Jourdain, à la fin de la quarantième année depuis leur sortie d'Egypte. ( 1: 3.) On y trouve un résumé des événements du désert; des exhortations à servir l'Eternel ; la répétition du décalogue et de plusieurs autres lois, et l'établissement de lois nouvelles ; des prophéties, des promesses et des menaces ; un cantique de Moïse, et la bénédiction qu'il prononça sur les douze tribus ; enfin le récit de sa mort et de son remplacement par Josué. Ce livre est rempli d'une sublime poésie, et le souffle de l'Esprit s'y fait puissamment sentir.

DEVIN. Voyez Magie.

DIABLE (calomniateur, Math. 4: 1), le chef des anges rebelles. Il est aussi appelé Satan (mot hébreu signifiant adversaire), démon, grand dragon, ancien serpent, Béelzébul. ( Apoc. 12:9 ; 20: 2 ; Luc 8:29 ; Math. 12:24.) A une époque inconnue, Dieu créa des millions d'anges doués de la liberté de le servir ou de se révolter contre lui. L'un deux, élevé en dignité et très puissant, prit ce dernier parti. U entraîna dans sa révolte d'autres anges, qui devinrent ainsi ses ministres, et qui sont nommés démons, ma-lins esprits, esprits immondes, princes des ténèbres, etc. (Jean 8: 44 ; Jude 6; Math. 9:34 ; Luc 8:2; Marc 6:7 ; Eph. 6:12.) Le diable voulant usurper la place de Dieu, fonda un royaume qu'il chercha à agrandir par la ruse et le mensonge. Il y réussit en faisant pécher l'homme, qui dès lors subit

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son funeste empire. Il se fait adorer sous le voile des idoles et excite les mauvaises passions dans les âmes ; il est même parvenn à s'emparer corporellement de certaines personnes et à les tourmenter. (Math. 12 : 24 ; Gen. 3; 2 Cor. 11:3 ; Act. 26:18 ; Lév. 17: 7 ; Ps. 106: 37; 1 Cor. 10: 20 ; Apoc. 9: 20 ; Luc 13: 16 ; 22: 3, 31 ; Job 2: 7 ; Marc 16: 9.) Après avoir échoué dans ses efforts contre Jésus-Christ, venu pour lui briser la tête, il attaque sans cesse les fidèles, rôde autour d'eux comme un lion rugissant, et fait même des prodiges pour les séduire. (Math. 4:1; Gen. 3: 15 ; 1 Pier. 5: 8; 2 Thes. 2: 9.) Il conserve encore des relations avec les anges demeurés fidèles et lutte aussi contre eux. (Job 1:6; 1 Rois 22:19-22; Zach. 3:1: Jude 9 ; Apoc. 12: 7.) Cependant les démons tremblent devant Dieu, redoutent le pouvoir de Jésus-Christ et le sort qui les attend ( Jacq. 2 : 19 ; Marc 1: 24 ; 5: 7 ; Luc 8: 31.) Le diable sera lié et enfermé dans l'abîme pendant mille ans, après quoi il sera délié et séduira de nouveau les hommes. ( Apoc. 20:1-9.) Il sera enfin condamné, avec tous les démons, à des tourments éternels dans l'enfer. ( Math. 25 : 41 ; Jude 6 ; Apoc. 20 : 10.) L'enseignement de l'Ecriture touchant les anges rebelles, renferme de grands mystères et bien des obscurités pour l'esprit borné de l'homme. Mais il serait d'autant plus insensé d'en contester la vérité, que nous sommes dans une pcofonde ignorance sur tout ce qui concerne le monde des esprits, et que la Révélation est notre seul flambeau dans ce domaine.

DIACONESSE. Voyez Diacres.

DIACRES (ou serviteurs, Philip. 1:1), fonctionnaires de l'Eglise qui doivent être choisis parmi les membres d'une piété vivante et d'une conduite irréprochable. (1 Tim. 3: 8-13.) L'établissement de cette charge eut lieu à la suite de plaintes relatives à la distribution des secours dans l'église de Jérusalem. Pour n'être pas détournés de la prédication, les apôtres imposèrent les mains à sept fidèles qui, présentés par l'assemblée, furent chargés de l'administration des aumônes. (Act. 6:1-6.) Cette institution, qui n'est mentionnée que dans trois autres passages du Nouveau Testament (Act. 21: 8; Philip. 1:1; 1 Tim. 3: 8-12), devint bientôt générale. Outre le soin des pauvres, des voyageurs et des malades, les diacres, à l'exemple d'Etienne et de Philippe (Act. 6: 10; 8: 5) aidaient assez fréquemment les pasteurs dans le ministère de la Parole, en sorte que le diaconat fut de bonne heure une préparation au pasto-rat. — L'Eglise primitive établit aussi des diaconnesses, qui furent sans doute chargées auprès des personnes de leur sexe, de fonctions analogues à celles des diacres. Le Nouveau Testament mentionne une seule fois cette institution, et sans aucun détail. (Rom. 16: 1.)

DIAMANT. ( Job 28: 17.) C'est la pierre précieuse la plus pure, la plus dure, la plus pesante et la plus diaphane. Taillée et polie, elle brille du plus vif éclat et forme le joyau le plus recherché. Le diamant est ordinairement incolore, mais il y en a de toutes couleurs. On le trouve dans la terre et dans certaines rivières, surtout dans les Indes et au Brésil. L'Ecriture le mentionne trois ou quatre fois, et fait principalement allusion à sa dureté. (Jér. 17: 1 ; Ezéch. 3: 9 ; Zach. 7 : 12.)

DIANE ( Artémis, Act. 19:24 ), adorée dans divers pays, surtout en Grèce, était la divinité de la chasse et de la chasteté sur la terre ; celle de la lune dans le ciel sous le nom de Phébé ; et celle des enfers, où elle s'appelait Hécate. Conformément à ce triple rôle, on la représentait sous l'image d'une femme à trois visage^. Elle avait à Ephèse un temple compté au nombre des merveilles du monde. Incendié par Erostrate, l'an 356 av. J.-C., il fut rebâti avec une magnificence sans égale: il était orné de cent colonnes de marbre sculptées ou polies. Outre une grande statue de Diane, on y en montrait une petite en bois qui passait pour être descendue du ciel. ( 19: 35.) La prédication de Paul à Ephèse ébranla le culte de cette déesse, et fournit prétexte à une sédition qui mit en danger la vie de l'apôtre. Voyez Ephèse, Démétrius.

DIBLA (Ezéch. 6:14), lieu inconnu que l'on croit être une ville de Moab, nommée ailleurs Diblatajim et Beth-Diblathajim. (Nomb. 33 : 46 ; Jér. 48: 22.)

DIBON ( Nomb. 21: 30), ville de Moab conquise par les Amorrhéens, puis par les Israélites, fut d'abord donnée aux Gadites, qui la rebâtirent (32: 34), puis aux Bubénites. (Jos. 13: 15-17.) Elle retomba plus tard entre les mains des Moabites. (Esa. 15: 2; Jér. 48: 18.) On croit que Dimon est la même ville. (Esa. 15 : 9.)

DIBON ou DIMONA (Jos. 15: 22; Néh. 11: 25), ville située au sud de la tribu de Juda.

DIDRACHME. (Math. 17: 24.) Voyez Mesures.

DIDYME. Voyez Thomas.

DIEU. (Gen. 1:1.) Ce nom correspond à deux mots hébreux, dont le plus usité (Eloa) dérive d'un verbe qui signifie adorer. Quoique attribué à Dieu, il prend ordinairement la forme plurielle (Eloïm) : c'est le pluriel de majesté. Dans ce cas, les verbes dont il est le sujet sont presque toujours au singulier, mais les adjectifs qui le qualifient prennent le plus souvent le pluriel. (Gen. 1:1 ; Jos. 24: 19.) Le second terme (El) rendu par Dieu, ou par Dieu fort, signifie puissant. (Gen. 17:1; Job 36:5.)

Quoique l'esprit humain ne puisse sonder l'Esprit infini (Rom. 11: 33), il est néanmoins capable de le comprendre en quelque mesure, et d'entrer en relation avec lui. Dieu s'est révélé à l'homme d'une triple manière, savoir : par les facultés dont il l'a doué ; par les merveilles de l'univers, et par la Révélation proprement dite. Notre intelligence qui ne peut admettre des effets sans cause; notre conscience qui est soumise à la loi du devoir, et notre cœur qui éprouve de la reconnaissance pour l'auteur d'un bienfait, proclament ensemble l'existence d'un Dieu puissant, juste et bon. Telle est la raison de l'accord du genre humain à croire en Dieu, et à lui rendre un culte. Par suite de la chute, l'homme s'est prosterné devant le bois et la pierre; mais il n'a pu arracher de son âme le sentiment immédiat de la divinité. Pour détruire ce sentiment, l'impie est obligé de mutiler ses plus nobles facultés, et de se plonger dans un doute universel. Et malgré ses efforts, il ne parvient jamais complètement à étouffer la voix de sa conscience, qui lui rappelle sans cesse la

présence du Dieu dont il voudrait nier l'existence. C'est parce que l'homme est un être religieux, que les merveilles de la nature le touchent, et que « les perfections invisibles de Dieu, savoir sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l'œil, depuis la création du monde. » (Rom. 1:20.)

Ce n'est toutefois qu'au moyen de l'Ecriture que nous pouvons parvenir à une véritable connaissance de Dieu. Cette connaissance ne consiste nullement à pouvoir résoudre toutes les questions subtiles ou téméraires que la raison égarée de l'homme s'est posées. Dieu s'est manifesté à nous en tenant compte des limites de nos facultés, des vrais besoins de notre esprit et de notre cœur. Pour condescendre à notre faiblesse, il a dû voiler l'éclat de sa gloire, emprunter notre langage et bégayer avec nous, selon l'expression de Calvin, comme une nourrice avec son nourrisson. C'est ainsi que l'Ecriture nous dit que Dieu s'est repenti, s'est irrité, s'est levé matin (Gen. 6:6; 2 Rois 17:18; Jér. 7:13); ou qu'elle nous parle de ses yeux, de ses oreilles, de sa bouche, de son souffle, de ses ailes, etc. (Nomb. 12:8; Ps. 33: 6; 34:16; 91:4.) A ces expressions figurées correspondent des traits réels du caractère de Dieu ou de son activité. Les yeux indiquent qu'il voit ; les oreilles, qu'il entend; le repentir et la colère, qu'il n'est pas indifférent au péché, etc.

Contrairement au paganisme et au panthéisme, la Bible nous enseigne que Dieu est un, qu'il est vivant, spirituel, éternel, invisible, immortel, immuable et souverainement heureux. (Deut. 5: 26; Jos. 3: 10; Jean 1:18; 4:24; Ex. 3 : 13-15; Jacq. 1:17; 1 Tim. 1 :11,17.) Doué d'une intelligence infinie, il connaît toute chose; le présent, le passé et l'avenir ne sont qu'un pour lui : tout est présent à ses yeux. Il remplit tout l'univers de sa présence, sans se confondre avec lui. (Ps. 147: 5; Esa. 40 : 28; Ps. 139:1-16; 47:10.) Sa volonté, toujours sainte et parfaite, est la règle même du bien et de la sainteté. (Lév. 11:44; Esa. 6:3; Rom. 12:2 ; 1 Thes. 4:3.) Dieu est tout-puissant, c'est-à-dire qu'il peut tout ce qu'il veut. (Gen. 17:1 ; Luc 1:37.) Il possède une sagesse parfaite et sait employer les meilleurs moyens pour réaliser ses desseins. (Prov. 3 :19; Rom. 11:33; 1 Cor. 1:21-25.) Après avoir créé l'univers par un acte de sa volonté, il le conserve, le gouverne et pourvoit aux besoins de tout être vivant. (Gen. 1:1 ; Apoc. 4:11 ; Ps. 36:7; Math. 6: 25-34.) Il dirige tous les événements et intervient dans tous les actes des créatures, sans supprimer la liberté et la responsabilité des êtres moraux, et sans être jamais l'auteur du mal. ( Prov. 16:33 ; 21:1 ; Lam. 3:37 ; Act. 17:26; Rom. 9: 14-18 ; Jacq. 1:13,14.) Toutefois, ce n'est que par sa justice et par sa bonté que Dieu nous révèle pleinement sa nature. Ces deux perfections ne se résolvent pas dans l'amour, comme on l'a prétendu. Chacune d'elles constitue au contraire un trait essentiel du caractère de l'Etre parfait.

La bonté, la miséricorde infinie de Dieu est proclamée dans toute la Bible, et St. Jean semble résumer toutes ses perfections dans ce seul mot : « Dieu est amour. » ( 1 Jean 4:8.) Cette miséricorde se manifeste même par des châtiments destinés à convertir et à sanctifier les pécheurs. (Ps. 119:67, 71; Hébr. 12:6-11.) Mais l'Ecriture déclare avec non moins de force que Dieu est saint et juste; qu'il hait le mal, qu'il punit l'iniquité, qu'il rendra à chacun selon ses œuvres ; que sa colère se déclare contre toute impiété, qu'il est un feu consumant, que la vengeance lui appartient, et qu'il l'exercera avec des flammes de feu ; qu'il jugera le monde avec justice, et enverra les méchants aux peines éternelles. (Esa. 6:3; Gen. 18:25; Ps. 11:7; 45:8; 96:13; Jean 3:36; Act. 17:31; Rom. 1:18 ; 2: 5-9 ; 2 Thes. 1:8; 2 Tim. 4:14; Hébr. 10:29,30 ; 12:29 ; 1 Pier. 1:17 ; Math. 25 : 46 ; Apoc. 20:12-15 ; 22:12-15.) La doctrine de la rédemption, par la mort de Jésus-Christ, confirme tous les enseignements de l'Ecriture touchant la justice et la miséricorde divines. L'une réclamait la punition du péché, l'autre la grâce du pécheur, et leur conciliation s'est trouvée dans le sacrifice de la victime parfaite. (Rom. 3 : 25 ; 4:25 ; 5 :8.)

L'Ecriture nous enseigne qu'il n'y a qu'un seul Dieu en trois personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. (Deut. 32 : 39 ; Ps. 86:10 ; Esa. 44:6-8; 45:5; Math. 3:16, 17; 28:19; 2 Cor. 13:13; Luc 12: 10.) Quoique le mot de personne ne corresponde pas exactement à la notion biblique, on l'emploie néanmoins, parce que notre langue n'en renferme point de plus convenable pour exprimer la distinction qui existe dans le sein de la divinité. 11 s'agit en effet d'une distinction réelle et profonde, puisque chacune des personnes divines se distingue des deux autres par des caractères propres. Ainsi le Père a engendré le fils de toute éternité; mais il n'a pas été engendré et ne procède que de lui-même. (Ps. 2: 7 ; Héb. 1:5 ; 5:5; Jean 5:26.) Le Fils a été engendré et non créé ; mais il n'a engendré personne. (Jean 1:1; 5:26; Héb. 1:5; 5: 5.) Le Saint-Esprit n'a pas été engendré; mais il procède du Père. (Jean 15 :26; Math. 10:20.) On peut admettre qu'il procède aussi du Fils, puisqu'il est appelé VEsprit de Christ, l'Esprit de Jésus-Christ, et qu'il a été envoyé par le Fils comme par le Père. (Rom. 8:9 ; Philip. 1:19 ; 1 Pier. 1:11 ; Jean 14:26; 15:26.) Le Père, le Fils et le Saint-Esprit ne forment qu'une seule et même essence et sont parfaitement égaux à cet égard. Mais quant à leur personne, il existe entre eux une hiérarchie. Le Fils est subordonnéau Père, et le Saint-Esprit l'est au Père et au Fils. Cette subordination ressort d'abord de la relation indiquée entre les trois personnes ; puis du fait que le Fils a été envoyé par le Père, et le Saint-Esprit, par le Père et par le Fils. (Jean 5 : 26; 15: 26; 17:3.) On désigne sous le nom de Trinité, la doctrine scrip-turaire d'un seul Dieu en trois personnes. Cette doctrine renferme un profond mystère que tout fidèle doit recevoir avec humilité et adoration.

Tonte créature intelligente doit à Dieu l'amour, l'adoration et une obéissance absolue. Cette vérité, qui remplit l'Ecriture, s'impose à toute conscience humaine. En conséquence, toute recherche, toute étude concernant l'Etre des êtres, doit se faire avec un saint respect et avec humilité. Procéder autrement, s'occuper de Dieu comme de tout autre objet d'étude, c'est partir de prémisses qui nient son existence et doivent conduire à l'incrédulité. Pour apprendre à connaître le Saint des saints, il faut prêter l'oreille, avec Moïse, à cet avertissement divin « « Déchausse tes souliers de tes pieds, car le lieu où tu es arrêté est une terre sainte. > (Ex. 3:5.)

Le mot Dieu ( Eloïm ), dans l'Ecriture, est parfois appliqué à des hommes agissant au nom de l'Eternel, comme Moïse, qui fut « établi pour Dieu à Pharaon. » (Ex. 7:1.) Dans plusieurs passages de l'Exode, où il est question d'un jugement, nos versions ont rendu par juges le mot Eloïm, qui paraît désigner ceux qui rendent la justice. ( 21: 6 ; 22:8, 9. ) Cette parole du Ps. 82:6, concernant les juges : « J'ai dit : Vous êtes des dieux » (Jean 10: 34), semble faire allusion à ces passages. D'après l'hébreu, le premier verset de ce psaume, qui est tout entier relatif aux juges, doit se lire ainsi : « Dieu assiste dans l'assemblée de Dieu ; il juge au milieu des dieux. » ( Eloïm, Ps. 82 :1.) Dans le passage suivant : « Vous tous les dieux, prosternez-vous devant lui (Ps. 97:7), » les Septante ont rendu par anges le mot dieux, qui paraît, d'après le contexte, désigner les idoles. Calvin et d'autres commentateurs pensent que ces mots de Héb. 1:6, appliqués à Jésus-Christ : « Que tous les anges de Dieu l'adorent, » sont une citation de ce passage.

DIMANCHE ( Apoc. 1: 10 ), mot dérivé du latin et signifiant, comme l'original grec, jour du Seigneur. C'est le jour mis à part, dès l'origine de l'Eglise, pour le culte chrétien. Quoique le Nouveau Testament ne renferme aucun ordre de le sanctifier, la célébration de ce jour a néanmoins son fondement dans l'Ecriture, comme le montrent les considérations suivantes :

1° Dieu institua un jour de repos sur sept dès la création, d'abord par son exemple, puis en bénissant le septième jour et en le sanctifiant. Cela signifie que le Seigneur mit ce jour à part en vue des besoins de l'humanité, et voulut que l'homme pût restaurer ses forces et s'approcher plus particulièrement de son Créateur. (Gen. 2 :2,3; Ex. 20: 8-11 ; Marc 2: 27.)

2° Ce repos du septième jour nous est présenté comme un type du repos éternel réservé au peuple de Dieu, d'où il faut conclure qu'il ne sera aboli que dans l'éternité. ( Héb. 4: 1-10.)

3° L'institution générale et primitive d'un jour de repos sur sept, a revêtu, dans la loi de Moïse, le caractère particulier et rigoureux de toute sa législation. Celle-ci était appropriée à un peuple spécial, grossier et sensuel, qui avait besoin d'une forte discipline avant d'arriver à la liberté. Le sabbat juif participait ainsi au caractère des institutions cérémonielles et préparatoires. (Ex. 20: 8-11; 31:14; 35:2,3; Nomb. 15: 32-36 ; 28: 9, 10.)

4° En combattant le rigorisme légal des pharisiens, Jésus-Christ distingue entre l'institution primitive du repos ou sabbat, qui a été fait pour Vhomme, et la forme rigoureuse que cette institution avait revêtue sous la loi. Il fait pressentir la prochaine abolition du sabbat juif, en déclarant qu'il en est le maître, et en justifiant ses disciples accusés de l'avoir violé. ( Math. 12 : 1-8 ; Marc 2 : 23-28.)

5° Quoiqu'ils déclarent les cérémonies de la loi, y compris les divers sabbats, accomplies en Christ, les apôtres n'ont point supprimé l'institution primitive d'un jour de repos sur sept ; mais ils ont dégagé le christianisme du judaïsme, en mettant à part le premier jour de la semaine

DIM

pour la célébration du culte chrétien. ( Act. 15: 7-29 ; Rom. 14: 5 ; Gai. 3 : 23-25 ; Col. 2:14-17 ; Act. 20: 7 ; 1 Cor. 16: 2.)

6° Ce jour a été désigné aux apôtres par un événement qui a créé l'Eglise, savoir, la résurrection de Jésus-Christ.^Le Sauveur choisit aussi le premier jour de la semaine pour leur apparaître de nouveau et convaincre l'incrédule Thomas. (Math. 28: 1-6; Jean 20: 1, 26.)

7° A la fin du siècle apostolique, le premier jour delà semaine, que Jésus choisit aussi pour apparaître à Jean dans l'île de Pathmos, était appelé le jour du Seigneur ou le dimmnche. ( Apoc. 1: 10.)

En résumé, la célébration du dimanche n'est pas d'origine humaine, mais divine ; et ce jour doit occuper dans l'Eglise une place correspondante à celle du sabbat dans le judaïsme. C'est donc un privilège et un devoir pour le fidèle, de le célébrer dans l'esprit de la liberté chrétienne, et conformément au dessein de Dieu, quand il bénit et sanctifia le septième jour. Voyez Sabbat.

DIME. (Gen. 14: 20; 28 : 22.) Abraham offrit déjà à Melchisédec la dîme ou la dixième partie du butin pris sur l'armée de Kédor-Lahomer; et Jacob, après la vision de Béthel, promit à l'Eternel la dîme de tous les biens qu'il recevrait de lui. Les Israélites devaient payer à Dieu, comme au vrai propriétaire de leur pays, la dîme de leurs revenus, tant de la terre que du bétail. Les dîmes provenant du sol pouvaient se payer en argent, moyennant un cinquième de surplus. Pour dîmer le bétail, on le faisait sortir d'un enclos, d'après les rabbins, et chaque dixième bête était touchée avec une verge ( Lév. 27: 32.) Elle ne devait pas être échangée avec une autre, car autrement les deux appartenaient à l'Eternel. (Lév. 27: 33; Deut. 14: 22; Néh. 13: 5.) Ces dîmes étaient données aux lévites pour leur entretien, parce qu'ils n'avaient point de territoire, et qu'ils étaient employés au service de leurs frères dans le sanctuaire. (Nomb. 18: 21-24.) Les lévites devaient à leur tour prélever la dîme de leurs dîmes, pour la donner à l'Eternel dans la personne des sacrificateurs. (Nomb. 18: 26-32; Néh. 10: 37, 38.)

La loi mentionne, mais d'une manière assez obscure, d'autres dîmes qui se prenaient, selon les rabbins, sur les revenus déjà dîmés. Les Israélites devaient ainsi lever sur les 9/l0 restants une 2° dîme pour faire une fête de famille dans le sanctuaire de l'Eternel, et se réjouir devant lui. Ceux qui se trouvaient trop éloignés pouvaient convertir cette dîme en argent, puis acheter au lieu désigné les choses nécessaires pour ce festin. (Deut. 14: 23-26). Tous les trois ans on levait une 3e dîme eu faveur des lévites, des étrangers, des veuves et des orphelins qui demeuraient dans la localité du propriétaire dîmé. (Deut. 14: 28-29; 26: 12.) D'après les rabbins, la 2e dîme était abandonnée cette 3e année, qu ou appelait Vannée des dîmes. (Deut. 26: 12.) Samuel annonça aux Israélites que le roi qu'ils demandaient, lèverait sur eux des dîmes; dès lovs il n'est plus fait mention de cette mesure oppressive. (1 Sam. 8: 15-17.) La loi ne prononce pas de peine contre le refus de payer les dîmes ; mais l'Etemel promet l'abondance à ceux qui accompliront fidèlement ce, devoir. (Mal. 3: 10.)

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DOR

DINA (jugement, Gen. 30: 21), fille unique de Jacob par Léa, et son onzième enfant, naquit en Paddan-Aram et vint avec, son père en Ca -naan. Désireuse de voir des jeunes filles, elle alla imprudemment à Si-chem, où elle fut enlevée et déshonorée par Sichem, fils du seigneur de la ville, qui parvint ensuite à gagner son cœur et voulut l'épouser. Mais Siméon et Lévi le massacrèrent traîtreusement, avec tous lesSichémites, pour venger l'honneur de leur sœur, qu'ils ramenèrent chez leur père. Dina descendit en Egypte, et dès lors?il n'est plus fait mention d'elle. (Gen. 34: 1-26; 46:6, 15.) %

DIOTRÈPHE (3 Jean 9: 10), membre influent d'une église apostolique inconnue. C'était un ambitieux qui dénigrait et repoussait l'apôtre Jean et ses collaborateurs, et chassait de l'église ceux qui recevaient ces derniers.

DIVINATION. Voyez Magie.

DIVORCE. (Deut. 24:1-4.) La loi de Moïse permettait aux maris, par concession ( Math. 19: 8), de répudier leurs femmes « si elles ne trouvaient pas grâce à leurs yeux » et qu'ils les crussent entachées « de quelque chose de malhonnête. » Mais ils devaient alors leur remettre une lettre de divorce, qui leur permettait de se remarier. Si elles usaient de cette liberté,les divorcées ne pouvaient s'unir de nouveau à leur premier mari, même depuis la mort du second : c'eût été « une abominations (Jér. 3: 1.) Un homme qui abusait d'une jeune fille devait l'épouser et ne pouvait pas la répudier. ( Deut. 22: 28-29.) Le mari qui accusait injustement sa femme de s'être mal conduite avant le mariage, perdait aussi le droit de la renvoyer. ( Deut. 22:13-19.) Jésus-Christ déclare le mariage indissoluble et ne permet le divorce que pour cause d'adultère. (Math. 19: 3-9; 5: 32.) Les époux divorcés ou séparés pour d'autres motifs ne peuvent contracter un nouveau mariage sans adultère. (Math. 5:32 ; 19: 9 ; 1 Cor. 7 : 10-15.)

DIZAHAB (Deut. 1:1), ville située, pense-t-on, dans l'Arabie Pétrée, sur un golfe de la mer Rouge, à l'est du Sinaï, et nommée aujourd'hui Dahab.

DOEG (1 Sam. 21: 7; 22: 9-19), Iduméen établi sur tous les troupeaux de Saiil, était retenu par une circonstance inconnue au tabernacle, quand David alla demander des vivres et une épée au sacrificateur Ahimélec. Pour plaire à Saiil, il lui raconta ce qu'il venait de voir et lui insinua que les sacrificateurs avaient conspiré contre lui. ( 22: 7-10.) Sur l'ordre du roi irrité, Doëg les massacra au nombre de 85, ainsi que toute la population de Nob. Dans le psaume 52, David lui dénonce les jugements de Dieu.

DOR ( Jos. 12: 23; 17:11), ville cananéenne assignée à Manassé, et située sur la Méditerranée, deux lieues au nord de Césarée. Elle s'appelle aujourd'hui Tortura.

DORCAS ouTABITHA (chevreuil, Act. 9 : 36-42), chrétienne de Joppe distinguée par ses bonnes œuvres. Après une courte maladie elle

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DUR

mourut, fut pleurée des veuves, puis ressuscitée par Pierre, qui la présenta vivante « aux saints et aux veuves. » Ce miracle amena plusieurs personnes à la foi.

DOTHAIN ou DOTHAN (Gen. 37: 17; 2 Rois 6: 13), ville de Ma-nassé, quelques lieues au nord de Samarie. C'est là que Joseph fut vendu par ses frères, et qu'Elisée frappa d'éblouissement des troupes syriennes qui voulaient s'emparer de lui.

DRACHME. Voyez Mesures.

DRAGON (Esa. 51: 9), monstre fabuleux. On donne aussi ce nom à une sorte de lézard ailé comme une chauve-souris, ainsi qu'à la vive, poisson de 30 centimètres de long (1 pied), à nageoires épineuses. Le mot hébreu (thanin) paraît s'appliquer à diverses classes d'animaux, plutôt qu'à une espèce particulière. Dans Gen. 1: 21, où on l'a traduit par baleine, il désigne des monstres marins. La verge d'Aaron fut changée en dragon, c'est-à-dire, en serpent. (Ex. 7: 10; 4: 3.) Ailleurs l'Ecriture entend sous ce nom des bêtes sauvages habitant les lieux désolés, les ruines, les déserts; des animaux qui hurlent, qui gémissent et causent de l'effroi. (Job 30: 29; Jér. 9: 11; 10: 22; 51: 34; Esa. 13: 22; Mich. 1:8; Mal. 1: 3.) La-cruauté des ennemis de Jérusalem, d'après Lament. 4:3, surpassait «telle des dragons ou monstres marins, comme portent nos traductions. Dans l'Apocalypse, Satan est désigné sous l'image d'un dragon ou serpent à 7 têtes et 10 cornes. (12 : 3, 9, 15; 13: 2; 16: 13; 20:2.)

DROITURIER ou JUSTE (Jos. 10: 13), nom d'un recueil historique et poétique perdu, où était déjà consignée la suspension du cours du so-seil par Josué, quand celui-ci écrivit son livre. On y ajouta plus tard la complainte de David sur Sattl et Jonathan. (2 Sam. 1: 18.) Car le mot hébreu rendu par Jasar, dans ce dernier passage, est le même que celui de Jos. 10: 13, traduit par Droiturier. Il est probable que le Livre des batailles de l'Eternel était le même que celui du Droiturier. (Nomb. 21:14.) Dans Deut. 32: 15, ce mot (Jeschouroun) désigne le peuple d'Israël.

DROMADAIRE. Voyez Chameau.

DRUSILLE (Act. 24:25), fille cadette d'Hérode-Agrippa; elle était âgée de six ans à la mort de son père, et déjà fiancée à Antiochus, fils du roi de Comagène, en Syrie. Mais ce prince n'ayant pas tenu sa promesse d'embrasser le judaïsme, elle épousa Azizus, roi d'Emèse, dans le Liban ; puis elle l'abandonna pour s'unir au gouverneur Félix, qui était déjà marié, et dont elle eut un fils, nommé Agrippa. Ces deux époux adultères entendirent Paul parlant « de la justice, de la tempérance et du jugement à venir. » Drusille périt avec sou fils dans une éruption du Vésuve.

DUMA (Esa. 21: 11), province d'Arabie, probablement habitée par les descendants de Duma, sixième fils d'Ismaël. (Gen. 25 : 14.) Il y avait une ville de ce nom en Juda. (Jos. 15 : 52.)

DURA (Dan. 3: 1), plaine de la province de Babylone, où Nébucadnétsar fit dresser une statue d'or de 27 mètres (90 pieds).

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ÉCO

E

ÉBÈNE (Ezéch. 27:15), bois noir, très dur, très pesant, et susceptible d'un beau poli. C'est le cœur d'un arbre des Indes, dont les couches extérieures sont blanches. On en faisait autrefois, comme aujourd'hui, des ouvrages d'art. Il y a aussi de l'ébène rouge et de la verte.

EBEN-HÉZER (pierre du secours, 1 Sam. 4: 1), lieu inconnu, près de Mitspa, où Israël fut battu deux fois par les Philistins, et où l'arche tomba entre leurs mains. (4: 1-11 ; 5 : 1.) Mais ce ne fut que plus tard que Samuel y dressa une pierre, en souvenir d'une victoire miraculeuse des Israélites sur les Philistins, et qu'il nomma ce lieu Eben-Hézer

(7:12,)

ÉCARLATE (Dan. 5: 29), teinture d'un beau rouge tiré de la cochenille ou du kermès, insectes hémisphériques qu'on recueille sur des arbres. On appelle aussi écarlate l'étoffe de cette couleur. Elle était le symbole de la richesse. (2 Sam. 1: 24; Lam. 4: 5.) L'Ecriture confond quelquefois la pourpre et l'écarlate. (Math. 27: 28; Marc 15: 17.)

ECCLÉSIASTE, titre d'un livre de l'Ecriture composé par Salomon, (1:1 ), selon toute apparence, après sa chute. (7: 28.) Ce nom signifie prédicateur ou celui qui enseigne l'assemblée. La clef de ce livre, qui renferme d'assez grandes obscurités, se trouve dans le second et les deux derniers versets. Il se résume dans une seule pensée : « Tout est vanité dans cette vie, sauf l'obéissance à la volonté de Dieu. » Dans une suite de tableaux saisissants, de peintures de la vie humaine, de raisonnements et de maximes, l'auteur semble se placer à divers points de vue ; il exprime sans doute les différentes réflexions que suggère aux hommes la contemplation des scènes delà vie et des injustices des hommes. On dirait qu'il fait parler tour à tour les représentants des divers systèmes de la sagesse humaine, pour les réfuter ensuite, et arriver par un chemin sinueux, à cette magnifique conclusion : « Crains Dieu et garde ses commandements, car c'est là le tout de l'homme; parce que Dieu amènera tout homme en jugement, touchant ce qui est caché, soit bien soit mal. » ( 12 :13-15.)

ÉCOLE. (Act. 19:9.) Les Israélites devaient instruire leurs enfants dans la loi de Dieu (Deut.6:7; 11:19); et la Bible renferme divers indices que la lecture et l'Ecriture n'étaient pas inconnues au peuple. (Jug. 8 : 14 ; Deut. 11: 20; Hab. 2: 2.) Cependant des écoles proprement dites ne furent établies parmi les Hébreux, qu'après la captivité et seulement pour les jeunes garçons. Ces écoles se rattachaient fréquemment aux synagogues. On tenait, du temps de Jésus, dans les chambres du temple, des écoles supérieures pour les plus avancés , et surtout pour ceux qui désiraient devenir docteurs. Celle de Gamaliel où Paul fut

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instruit, était fort célèbre. (Act. 5: 34; 22: 3.) Les maîtres et les élèves s'adressaient mutuellement des questions. A l'époque de la ruine de Jérusalem, l'enseignement du grec fut interdit dans les écoles juives. Les diverses écoles grecques ou romaines étaient tenues par des particuliers sans le concours de l'état.

ÉCRITURE. (Ex. 32:16.) La première mention positive de l'écriture se trouve dans Ex. 17:14, où l'Eternel ordonne à Moïse d'écrire une malédiction contre Hamalec. Il est néanmoins probable que les Hébreux connaissaient déjà cet art avant leur établissement en Egypte, dont la langue différait entièrement delà leur. (Gen. 42:23; Ps. 81:6.) La mention du cachet de Juda suppose aussi l'écriture. (Gen. 38: 18.) Tandis que Moïse écrivit la loi de Dieu dans un livre, ou rouleau ( Deut. 31:9.), Josué la copia sur des pierres enduites de chaux, et dressées sur le mont Hébal. ( Deut. 27: 3; Jos. 8: 32.) Une liste de noms écrite pour Gédéon, par un jeune garçon (Jug. 8:14); les lettres de David à Joab; celles de J ésabel aux anciens de Jizréel, et d'Ezéchias aux tribus d'Ephraïm et de Manassé (2 Sam. 11: 14 ; 1 Rois 21: 8,11 ; 2 Chron. 30: 1 ) ; le nom de Jean écrit par Zacharie et compris de toute sa parenté ; enfin l'écriture supposée connue des débiteurs du maître de l'économe infidèle fLuc 1: 63 ; 16: 6, 7) : tous ces faits semblent indiquer que l'art d'écrire était assez général chez les Israélites. On écrivait sur des tables de pierre, sur des métaux, sur des tablettes enduites de cire, sur le bois, et surtout sur le parchemin et le papier. (Ex. 31: 18; 34:1 ; Deut. 27: 3 ; Job 19: 24 ; Nomb. 17:2; 5: 23; Ezéch. 37:16; Hab. 2:2; 2 Tim. 4:13; 2 Jean 12.) Des touches ou burins, des plumes de roseau, avec de l'encre noire, servaient à former les caractères. (Jér. 17: 1 ; Esa. 8:1 ; 3 Jean 13; 2 Cor. 3 :3; 2 Jean 12.)

ÉCRITURE, saintes Ecritures ou Ecritures ( Jean 10:35 ; Rom. 1:2; 15:4), noms sous lesquels on désigne la Bible, qui comprend l'Ancien et le Nouveau Testament, quoique Jésus et les apôtres n'aient pu nommer que le premier de ces recueils. La Bible a été écrite par un grand nombre d'auteurs de conditions très diverses, et dans l'espace de plus de 1500 ans. L'Ancien Testament se compose de trente-neuf livres rédigés en hébreu, qui n'ont été recueillis en un corps que depuis la captivité. D'après la tradition juive, il se forma, sous la direction d'Esdras, une réunion d'hommes pieux et instruits, qui examinèrent soigneusement et admirent dans le canon sacré, les livres écrits sous l'inspiration du Saint-Esprit. Ce recueil fut nommé canon, mot grec signifiant règle, parce qu'il formait la règle de la foi et des mœurs. On le divisa en trois parties. La classification des livres de l'Ancien Testament, qui a souvent varié, paraît avoir été la suivante à l'époque de Jésus-Christ :

La loi, ou les cinq livres de Moïse.

Les prophètes, comprenant Josué, les Juges, Ruth, les deux livres de Samuel, ceux des Rois et des Chroniques ; Esaïe, Jérémie, les Lamentations, Ezéchiel, Daniel et les douze petits prophètes *, Job, Esdras, Néhémie et Ester.

Les hagiographes, ou écrits sacrés, savoir : les Psaumes, les Proverbes, l'Ecclésiaste et le Cantique des cantiques.

DICTION. BIBLIQUE. 10

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ÉCR

En mentionnant cette division, Jésus-Christ a sanctionné le caiion de l'Ancien Testament. ( Luc 24: 44.) L'ordre des livres a été modifié plus tard, soit par les Juifs, soit par les chrétiens. Ce recueil fut traduit en grec, vers l'an 280 av. J.-C., par les soins de soixante-dix ou soixante-douze prêtres juifs. Cette traduction, nommée les Septante, à cause de son origine, était entre les mains des apôtres, qui la citent souvent dans leurs écrits.

Le Nouveau Testament renferme vingt-sept livres, écrits en grec par huit différents auteurs, et dans l'espace d'environ soixante ans, de 38-98 après J.-C. Il comprend cinq traités historiques, vingt-une épîtres et un livre prophétique. Ces divers écrits n'ont été définitivement admis dans le canon du Nouveau Testament qu'au IVe siècle. Cependant il se forma dès le Ier siècle un recueiïldes écrits apostoliques, que les églises s'empressaient de copier aussitôt qu'elles en connaissaient l'existence. Ce recueil se compléta peu à peu, et renferma de bonne heure presque tous les livres du Nouveau Testament. Il n'y eut des doutes que sur quelques-uns, qui furent enfin reconnus d'origine apostolique, après un examen approfondi de la part des représentants des églises. En 1546, le concile de Trente sanctionna une ancienne erreur répandue dans l'Eglise : il déclara canoniques onze livres apocryphes, que les Juifs gardiens des oracles sacrés (Rom. 3: 2), n'avaient jamais admis dans le canon de l'Ancien Testament.

On a appelé Vulgate, c'est-à-dire, vulgaire, la première traduction latine de la Bible. Comme elle était très fautive, St. Jérôme en fit une nouvelle, qui excita de l'agitation dans l'Eglise et devint néanmoins, après avoir subi diverses modifications et altérations, la version officielle de l'église romaine, sous l'ancien nom de vulgate. L'Ecriture est traduite aujourd'hui en deux cents langues différentes et parlées par cinq à six cent millions d'âmes.

On ne possède plus les manuscrits des auteurs du Nouveau Testament. Les plus anciennes copies de leurs écrits ne remontent qu'au IVe siècle. On écrivait alors en lettres majuscules, sans ponctuation; on ne séparait ni les mots, ni les phrases, ni les sujets d'un livre. Mais on éprouva de bonne heure le besoin de diviser le texte pour l'étudier plus facilement, et l'on imita les divisions de l'Ancien Testament faites par les Juifs. On tenta, dès le IIIe siècle, de diviser les divers livres du Nouveau Testament en sections plus ou moins longues. Euthalius, diacre d'Alexandrie, vers 450, facilita beaucoup par ses travaux la lecture et l'intelligence du Nouveau Testament. Les Evangiles ayant été partagés en cinquante-cinq péricopes, une pour chaque dimanche et jour de fête, il divisa de la même manière les Actes et les Epîtres, afin que tout le Nouveau Testament pût se lire, chaque année, en deux lectures, dans le culte public. Il partagea aussi ces péricopes en chapitres plus courts, et sépara les phrases. Isidore de Séville (f 636) inventa la ponctuation, qui prévalut dans le VIIIe siècle. La séparation des mots s'établit au siècle suivant., La division actuelle de la Bible en chapitres est due au cardinal Hugo, (f 1262.) Celle du Nouveau Testament en versets fut faite en 1551, par Robert-Etienne, célèbre imprimeur français qui em-

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brassa la Réforme, et mourut à Genève en 1659. Mais ce fut Théodore de Bèze qui fit de chaque verset un alinéa. Enfin la division de l'Ancien Testament en versets, est l'œuvre d'un Juif d'Amsterdam, nommé Athias, et date de 1661. Cette division de l'Ecriture par chapitres et versets, en facilite singulièrement l'étude. Toutefois il est bon de remarquer que ces coupures ne correspondent pas toujours au sens, et que pour bien comprendre un passage, il faut en examiner la liaison avec ceux qui le précèdent ou le suivent.

La Bible se distingue de tous les autres livres, en ce qu'elle a été écrite sous l'inspiration du Saint-Esprit. Cela résulte, pour l'Ancien Testament, des déclarations de Jésus-Christ et des apôtres. En citant un passage du psaume 110, le Sauveur l'attribue au Saint-Esprit. (Marc 12:36.) Pierre déclare que « la prophétie n'a point été apportée par la volonté humaine, mais que les saints hommes de Dieu, poussés par le Saint-Esprit ont parlé. » (2 Pier. 1: 21.) Paul enseigne que « toute l'Ecriture est divinement inspirée, » et il la nomme les saintes lettres. ( 2 Tim. 3:15,16.) L'inspiration du Nouveau Testament n'est pas moins certaine que celle de l'Ancien : elle ressort de son contenu, et en particulier des promesses de Jésus-Christ à ses apôtres, et du langage de ceux-ci concernant leur enseignement. Le Sauveur les a choisis pour en faire ses ambassadeurs, ses témoins, les prédicateurs de son Evangile, qui doivent être écoutés comme lui-même, et dont la parole de pardon ou de condamnation, est ratifiée dans les cieux. Il les charge spécialement de fonder son Eglise. ( Luc 10: 16; Jean 13: 20; 20 : 21-23; Math. 16: 18,19 ; 18: 18 ; 28: 19 ; Marc 16:15 ; Act. 1:8,21, 22.) Pour les rendre capables d'accomplir une telle mission, il leur promet le Saint-Es-prit, qui parlera en eux, leur rappellera tous les discours de leur Maître, les conduira dans toute la vérité et leur enseignera toutes choses. (Math. 10: 19, 20; Jean 14: 26; 16: 13.) Cette promesse s'accomplit: les apôtres remplis du Saint-Esprit, annoncent au monde la rémission des péchés au nom de Jésus, mort et ressuscité, et leurs enseignements oraux ou écrits, ne sont que le développement et l'application de ce grand fait. Us se présentent comme les envoyés et les organes du Seigneur, communiquant ce qu'ils ont reçu de lui avec des paroles qui proviennent du Saint-Esprit. Us déclarent que leur prédication n'est pas une parole d'homme, mais qu'elle est la parole de Dieu. (Gai. 1:1 ; 1 Cor. 2:12,13 ; 11: 23 ; 15: 3 ; 2 Cor. 5 : 20; 1 Thes. 2: 13.)

Mais en quoi consiste cette inspiration de l'Ecriture ? Ne pouvant traiter ici cette question, contentons-nous des indications suivantes :

1° L'inspiration des auteurs sacrés consistait dans une action spéciale du Saint-Esprit, qu'il ne faut pas confondre avec celle qu'il exerce sur tous les fidèles. Ce caractère particulier de leur inspiration se montre entre autres dans l'impartialité avec laquelle ils racontent la vie des serviteurs de Dieu, ou celle des autres hommes. U faut remarquer en outre que les fidèles les plus spirituels et les plus saints, soutiennent parfois de fausses doctrines sur des points importants. Enfin si l'inspiration des prophètes et des apôtres ne différait de celle de tout croyant, que dans le degré, et non dans le mode, plusieurs livres de l'Ecriture, tels

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que ceux où le uom de Dieu ne se trouve pas, seraient évidemment inférieurs à nombre d'écrits d'hommes pieux de notre époque.

2° Les écrits sacrés sont le produit de deux éléments, l'un divin et l'autre humain. Par l'élément humain, nous entendons les écrivains eux-mêmes, avec leurs aptitudes, leurs dispositions, leur caractère et leurs expériences spirituelles, ainsi que le milieu où ils ont vécu. L'élément divin est l'esprit de Dieu, qui, par une action mystérieuse sur l'esprit de ces hommes, les a rendus capables d'être ses organes, et d'exprimer ses révélations sous la forme qu'il a jugée la plus propre à atteindre le but qu'il se proposait.

3° Le but de Dieu, dans la révélation, a été de communiquer aux hommes, d'une manière certaine, les faits et les enseignements destinés à les délivrer de la condamnation, à les sanctifier, et à leur procurer la vie éternelle. H a en conséquence doué les auteurs sacrés, de tous les dons nécessaires à la réalisation de ce dessein. Mais il n'a pas supprimé en eux, ni fait disparaître de leurs écrits, les traces de l'infirmité humaine compatibles avec l'accomplissement de leur mission. Ainsi en prenant pour règle de notre foi et de notre conduite, les enseignements apostoliques, nous sommes sûrs de ne pas nous tromper. Mais nous ne serons pas surpris de rencontrer dans les Saintes-Ecritures, des incorrections de style, des répétitions, des allusions à des idées populaires inexactes servant d'enveloppe à un enseignement divin, ou telle autre trace de l'élément humain de la révélation. (2 Cor.4:7; 1 Cor. 13:9-13; 2 Cor. 12:1-3; Math. 24:29; Apoc. 6:13.)

ÉDEN (délices, Gen. 2:8), pays où Dieu planta un jardin magnifique, rempli d'arbres remarquables parleur beauté et par l'excellence de leurs fruits. L'arbre de vie, placé au milieu du jardin, l'arbre de science et le figuier,sont seuls mentionnés. (3:7.) Un fleuve qui prenait sa source en Eden, arrosait le jardin, puis se divisait en quatre bras, sous les noms de Pison, Guihon, Hiddekel et Euphrate. C'est dans ce lieu délicieux qu'Adam fut placé; qu'il nomma les animaux ; qu'Eve reçut le jour, et qu'ils mangèrent l'un et l'autre le fruit défendu. (2:8-25 ; 3:1-24.) On a fait de vains efforts pour déterminer la situation de ce jardin; car aucun des lieux proposés ne répond à la description de l'Ecriture. Les uns pensent qu'il a disparu au fond des mers, ainsi que tous les anciens continents, dans la catastrophe du déluge. D'autres supposent qu'il a été englouti, après l'expulsion de nos premiers parents, comme le fut plus tard le territoire des villes de la plaine. (13:10; 14:3.) On admet plus généralement qu'il était situé en Arménie dans la région où l'Euphrate et le Tigre (Hiddekel) prennent leur source, et que les'bouleversements produits par le déluge, expliquent suffisamment l'impossibilité d'en retrouver la trace.

ÉDEN ou HÉDEN (Amos. 1:5), lieu que l'on croit être une charmante vallée, près de Damas. — Ce nom paraît aussi désigner une ville de Mésopotamie, en relation de commerce avec Tyr. (2 Rois 19: 12; Ezéch. 27:23.)

ÉDOM ou IDUMÉE (roux, Gen. 25:30, 34). Ce nom, d'abord donné à

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Esatt à cause de ia couleur du potage qu'il convoita, désigne le pays où habitèrent ses descendants, ou la montagne de Séhir. C'est un territoire montueux et fertile, compris entre la mer Morte et la mer Rouge, an sud-est de Canaan. Il était précédemment occupé par les Horiens. (36:21.) Les Edomites furent gouvernés par des rois longtemps avant les Israélites (36 : 31), et leurs principales villes étaient Botsra, Sélah et Téman. (36 : 33 ; 2 Rois 14: 7; Jér. 49: 7.) Ils sont mentionnés dans le cantique qu'Israël chanta après le passage delà mer Rouge. (Ex. 15:15.) Ils repoussèrent durement la demande de Moïse, de traverser avec son peuple leur territoire, et coururent aux armes. (Nomb. 20: 14-21.) Ba-laam prédit leur assujettissement aux Israélites, et Moïse recommande à ces .derniers de ne pas avoir en abomination leurs frères les Iduméens. (Nomb. 24:18; Deut. 23:7.) Satil leur fit la guerre. David les rendit tributaires, leur tua 18 000 hommes, et Joab, chef de son armée, extermina toute la population mâle d'Edom. Ce fut alors qu'Hadad, de la famille royale de ce pays, s'enfuit en Egypte. L'Eternel l'incita contre Salomon. ( 1 Sam. 14: 47; 2 Sam. 8: 13 ; 1 Rois 11: 14-17.) Néanmoins les Edomî»-tes étaient encore tributaires du temps de Josaphat, qu'ils accompagnèrent contre Moab; mais ils se révoltèrent sous son fils Joram. (1 Rois 22:48 ; 2 Rois 3: 9-27; 8: 16-22.) Dès lors ils furent souvent en guerre avec les rois de Juda. Amatsia les battit, et en fit précipiter 10 000 du sommet d'un rocher; il leur prit Sélah, et emmena leurs idoles pour les adorer. Ce fait prouve que les Iduméens étaient tombés dans l'idolâtrie. (2 Rois 14:7; 2 Chron. 25: 11-15.) Sous Achaz, ils envahirent Juda, d'où ils emmenèrent des prisonniers. (2 Chron. 28:17.) Ils excitèrent les Caldéens contre Jérusalem, mais ils ne tardèrent pas à subir leur joug. (Ps. 137: 7; Jér. 27: 3-6.) Les prophètes prononcèrent de redoutables menaces contre l'Idumée: « Elle sera en désolation, comme dans la subversion de Sodome et de Gomorrhe.» (Esa. 34 :5,6 ; 63:1 ; Jér. 25:21 ; 27:3-6 ; 49:17-22 ; Ezéch. 25:12-14 ; 35:15 ; Joël 3:19.) Après la captivité, les Edomites se montrèrent encore ennemis des Juifs, qui finirent, sous Jean Hyrcan, vers 120 av. Jésus-Christ, par les subjuger, leur imposer le judaïsme et les incorporer à leur nation. Antipater, Iduméen de haute naissance, profita des divisions de la cour juive pour s'élever : il devint gouverneur delà Judée, et sou fils Hérode obtint après lui le titre de roi. On suivait aussi Jésus depuis l'Idumée. (Marc 3:7.) La désolation de ce pays, attestée par les voyageurs modernes, témoigne de l'accomplissement des prophéties.

ÉDRÉHI (Nomb. 21:33), capitale du royaume de Basan, où Moïse défit le roi Hog. Elle fut assignée à la demi-tribu de Manassé. (Deut. 1: 4 ; 3:10 ; Jos. 13:31.) Il y avait une autre ville de ce nom en Nephthali. (Jos. 19:37.)

ÉGLAJIM (Esa. 15: 8), ville de Moab, à l'est de la mer Morte.

ÉGLISE. (Math. 16:18.) Le terme grec de l'original (ecclésia) rendu par ce mot, signifie assemblée, et le verbe d'où il est tiré, flppeter, convoquer. Les Grecs l'appliquaient à diverses assemblées, mais surtout à celle du peuple. Dans le Nouveau Testament, ce terme paraît être pris

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dans six acceptions différentes , et désigne : 1° L'assemblée tumultueuse provoquée par Démétrius, à Ephèse. (Act. 19: 39.) 2° Le peuple d'Israël au désert. ( 7: 38.) Mais dans ces deux cas nos versions n'ont pas traduit le mot grec par église, comme elles l'ont fait partout ailleurs. 3° Les assemblées du culte chrétien. (1 Cor. 11: 18; 14: 19, 28, 34.) 4° Les communautés chrétiennes ou les églises locales. (Act. 11:26; 12: 5 ; 1 Cor. 1:2; Philip. 4: 15.; 5° L'ensemble des églises locales considérées comme un seul corps. (Math. 16:18 ; 1 Cor. 10:32; 12:28; 15:9; Eph. 3: 10, 21 ; 5 : 23, 24 ; Col. 1: 24 ; 1 Tim. 3:15.) 6° Le corps de tous les rachetés dans son état de perfection. ( Eph. 5: 27 ; Hébr. 12: 23.)

L'Ecriture nous représente l'Eglise tantôt dans sa perfection, tantôt dans sa condition terrestre. L'Eglise parfaite se compose de tous les rachetés de Jésus-Christ, de tout âge et de tout sexe, qui ont vécu, vivent ou vivront sur la terre. (Apoc. 7:9-17; Hébr. 12: 23; Luc 13: 28; 1 Thes. 4:15-17.) Elle forme un corps vivant et organisé, dont chaque fidèle est un membre, et dont Christ est la tête ; un édifice ou une ville magnifique composée de pierres précieuses parfaitement taillées et polies. (Col. 1:18; Eph. 1 :23; 4:16; 2:20-22; 1 Pier.2: 5; Apoc. 21:2; 21:9-21.) Elle est l'épouse de Jésus-Christ, d'une beauté et d'une pureté parfaites, et entièrement soumise à son époux. (Eph. 5 :23-27; Apoc. 21:27.) Mais cette église, cette maison de Dieu (1 Tim. 3 : 15), n'existe dans sa perfection que dans la pensée du céleste architecte qui en a formé le plan (Rom. 8: 27-29), en sorte qu'elle est invisible et le sera jusqu'à la fin des temps. C'est pour réaliser ce plan que Dieu a établi une Eglise visible %ur la terre. Cette Eglise, fondée en Eden, par la promesse d'un Sauveur, a existé sous des formes diverses et temporaires, pendant les périodes patriarchale et mosaïque. Elle a subi sous la nouvelle alliance une transformation profonde, et revêtu un caractère nouveau de spiritualité et d'universalité. ( Jean 4: 20-24; Act. 10: 10-15.) Elle est une création nouvelle, et c'est à elle que le nom d'Eglise est spécialement appliqué. (Eph. 2: 10; Math. 16:18.)

Comme l'Eglise invisible existait dans le conseil de Dieu avant la création du monde, ainsi l'Eglise chrétienne préexistait dans la personne de son chef Jésus-Christ. (Eph. 1: 3-11.) Elle naquit de sa mort sanglante et sortit de son côté percé. Comme un être vivant et organisé s'assimile la matière inerte, la transforme en sa propre substance, ainsi Jé-sus-Christ s'est approprié un corps tiré de l'humanité déchue, qu'il transforme à son image en s'unissant à elle, en lui communiquant sa propre vie. (1 Cor. 12: 13, 27; Eph. 2: 11-16.) Pour opérer cette œuvre merveilleuse, il emploie des agents corporels et spirituels correspondants à la double nature de la tête et des membres de ce corps. Il a ordonné à ses apôtres de prêcher l'Evangile à toute créature, c'est-à-dire, d'annoncer au monde qu'il était venu chercher et sauver les pécheurs perdus ; de constituer disciples, par le baptême, ou de recevoir dans le corps de l'Eglise, tous ceux qui croiraient en lui. (Marc 16:15; Luc 19: 10; Math. 28:19.) Il a donué le Saint-Esprit pour réaliser dans ses disciples la vie nouvelle symbolisée par le baptême. (Rom. 6:3-5; Act. 2: 4, 38;

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8: 15-17 ; 19:1-6.) Il a institué la sainte cène pour les nourrir de sa chair et de son sang. ( Jean 6: 55; 1 Cor. 11: 23-29 ; 10: 3, 4, 16.) Enfin il a établi le ministère de la parole pour le gouvernement, l'extension et le perfectionnement de son Eglise. (Jean 20: 21 ; Act. 1:8; 6:2 ; 14: 23; 20:28; Eph. 4 :11-13; 1 Tim. 3:1-5; Tite 1:5-10.) Tels sont les moyens permanents qu'il a établis pour se faire un corps et l'amener à la perfection. Malgré les diversités de ce corps, son unité spirituelle, basée sur la foi en un même Dieu et en un même Sauveur, se manifeste essentiellement par le baptême et la sainte cène : « Il y a un seul corps et un seul Esprit, un seul Seigneur, ifhe seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous... Nous sommes un seul corps, car nous participons tous au même pain. » (Eph. 4:4-6; 1 Cor. 10:17.) De même que l'Eglise visible renferme à chaque période de l'histoire, un fragment, imparfait il est vrai, de l'Eglise invisible, ainsi chaque église particulière forme une partie de l'Eglise visible. Les caractères généraux et la mission de chaque église particulière, sont les mêmes que ceux de l'Eglise visible envisagée comme un seul corps. (Act. 20:17, 28 ; Rom. 1: 7 ; Eph. 1: 2 ; 4: 1147.)

L'Eglise est une société qui ne ressemble à aucune autre. Elle ne s'est pas formée par la volonté de ses membres qui se seraient associés par un besoin d'union, mais par la volonté de son chef, qui est le principe et le centre de cette société. L'Eglise est une convocation de Dieu. (Gen. 49: 10 ; Act. 2: 39; Rom. 9:11; Gai. 5: 8; 2 Tim. 1: 9 ; 1 Pier. 1: 15.) On y entre, non par le consentement de ses membres, mais par la volonté du Seigneur, et à la seule condition de la foi, même la plus élémentaire, pour ceux qui sont en âge de croire. ( Math. 28: 19, 20 ; Marc 16:15,16 ; 1 Cor. 7: 14.) C'est ainsi que les personnes qui reçurent de bon cœur la parole de Pierre, à Jérusalem, furent ajoutées à l'Eglise, par le baptême, « pour obtenir la rémission des péchés et le don du Saint-Esprit » (Act. 2: 37-41); que les Samaritains ensorcelés par Simon, crurent à la prédication de Philippe et furent immédiatement baptisés, ainsi que le magicien lui-même ( 8: 5-13); que Lydie, le geôlier de Phi-lippes et leurs familles, reçurent aussi le baptême a près un enseignement de quelques instants (16: 14, 15 ; 16: 31-34); que Paul baptisa à Ephèse des personnes qui n'avaient « pas même ouï dire s'il y a un Saint-Esprit.» (Act. 19: 2-5.)

Les membres de l'Eglise visible sont les objets de l'amour de Dieu. Ils sont appelés au salut, à la sainteté, et ne peuvent, sans révolte contre Christ, se soustraire à' leur vocation. Us sont nommés saints, sanctifiés, justifiés, enfants de Dieu, héritiers de la vie éternelle. (2Pier. 3: 9, 15; 1 Jean 3: l;Rom. 1: 7; 6:1-11; 1 Cor.5:ll; Tite 3:7.) Quoiqu'ils ne les réalisent qu'imparfaitement, ces divers titres leur sont donnés, parce qu'ils expriment le but de Dieu à l'égard des appelés, et l'œuvre qu'il accomplit en ceux qui ne lui résistent pas. L'Eglise est un champ que Dieu cultive, et chaque membre est un sarment greffé sur le cep, Jésus-Christ. ( 1 Cor. 3:9 ; Jean 15: 1-6.) Le mystère de l'amour de Dieu pour tous les hommes, et de l'élection d'une partie d'entre eux, partout enseigné dans l'Ecriture, se rencontre aussi dans la doctrine de

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l'Eglise. Il nous explique pourquoi les apôtres nous parlent de celle-ci, tantôt comme d'une assemblée d'élus, tantôt comme d'nne réunion d'appelés, dont plusieurs se privent eux-mêmes de leur droit au salut. (Eph. 1 : 4, 5; Philip. 3: 18, 19.)

En effet malgré la sublimité des titres donnés aux églises apostoliques, le Nouveau Testament nous en dévoile les nombreuses misères. Elles étaient travaillées par de graves hérésies (Act. 15:1 ; Gai. 1:6; 2 Tim. 2:18 ; 1 Jean 4:5); troublées par des divisions ( 1 Cor. 1:11 ; Jacq. 4:1); ternies par l'idolâtrie, l'impureté, l'oppression des pauvres par les riches, la profanation de la sainte cène, l'espfit de révolte contre les autorités civiles. (1 Cor. 10:14-21; 5:1; 2Cor. 12:21; Jacq. 4:4; 5:1-6; Jude 8-13.) Paul parle de membres des églises qui vivaient dans la paresse (2 Thes. 3: 11); qui étaient ennemis de la croix de Christ (Philip. 3: 18); qui avaient fait naufrage quant à la foi. (1 Tim. 1: 19.) Il compare l'Eglise à une grande maison munie de vases à honneur et de vases à déshonneur. ( 2 Tim. 2:20, 21.) Telle église a abandonné sa première charité (Apoc. 2:4); telle autre souffre la doctrine de Balaam (2:14); l'une tolère l'enseignement de Jésabel (2:20), tandis que l'autre est morte tout en ayant le bruit de vivre (3:1.) Les apôtres prévoient pour l'Eglise des jours plus sombres encore, un plus grand déchaînement des mauvaises passions, un nouveau déploiement de la puissance de Satan dans le champ du Seigneur, déjà si mélangé d'ivraie. (Math. 13: 24-30 ; 2 Thes. 2: 1-12; 1 Tim. 4:1; 2 Tim. 3:1-9; 2 Pier. 2: 1-22.) Et cependant ils ne perdent pas courage. L'Eglise n'en est pas moins pour eux « la maison du Dieu vivant, la colonne et l'appui de la vérité » dans ce monde. (1 Tim. 3: 15.) Les é&lises d'Asie les plus déchues sont encore des chandeliers d'or. ( Apoc. 1:20.) Ils savent que les portes de l'enfer ne prévaudront point contre l'Eglise, et que son chef sera avec elle jusqu'à la fin du monde. ( Math. 16: 18; 28: 20.)

L'Eglise est dans le monde sans être de ce monde, où elle est étrangère. (Jean 18:36; 17:14-16; 1 Pier. 2:11.) Elle est la propriété de Dieu, qui l'a créée en vue de l'éternité, et lui a donné pour unique chef Jésus-Christ, à qui seul ellç doit une absolue soumission. (Act. 20: 28;

1 Cor. 1: 2 ; Eph. 1:22 ; 5: 24.) Elle ne peut donc accepter aucune autre autorité sans danger d'être détournée de sa mission, ou gênée dans son développement. Elle doit exercer sur ses membres une discipline spirituelle, soit pour ramener les errants, soit pour empêcher la contagion du mal. (Gai. 6: 1 ;2 Thes. 3: 6, 14; 1 Cor. 5; 2 Tim. 4: 2; Tite 1: 9-13.) Si les Israélites devaient fournir à l'entretien du culte par des dons volontaires, tels que dîmes et offrandes diverses, à plus forte raison l'Eglise, peuple de franche volonté, doit-elle pourvoir à ses dépenses par la libéralité de ses membres. (Ps. 110: 3 ; Ex. 35: 29 ; Deut. 12: 6;

2 Chron. 31: 5; Act. 4: 34-37; 1 Cor. 9:1-14; 16: 1-3 ; 2 Cor. 8: 9-15; 9; Gai. 6:6; 1 Tim. 5:16-18.)

Pour exécuter le plan d'un édifice, l'architecte ouvre une carrière, emploie des instruments, ainsi que divers ouvriers, qui extraient ou taillent des pierres de différentes qualités. Les unes sont impropres au but ; les autres se brisent à demi-taillées ; d'autres enfin reçoivent la forme

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voulue, et entrent dans la construction qui s'élève à quelque distance. Celle-ci terminée, la carrière, les outils et les ouvriers deviennent inutiles. De même quand tous les rachetés seront arrivés à la perfection, l'église visible prendra fin ; le baptême, la sainte cène, la prédication, les divers ministères cesseront, l'édifice'spirituel sera achevé. L'église invisible, devenue visible et glorieuse, régnera aux siècles des siècles avec Jésus-Christ. (Apoc. 21: 9-11 ; 22 : 5.)

ÉGYPTE (Gen. 12:10), contrée située au nord-est de l'Afrique ; elle est nommée Mitsraïm en hébreu, parce qu'elle fut peuplée par Mitsraïm, fils de Cam. (10:6.) Elle est aussi appelée pays de Cam. (Ps. 105: 23.) Bornée au sud par la Nubie, à l'est par la mer Rouge, au nord par la Méditerranée, à l'ouest par le désert de Libye, l'Egypte a une longueur, du nord au sud, d'environ 220 lieues, sur 125 de large. Elle n'est arrosée que par un seul fleuve, le Nil, qui coule du sud au nord, et se jette dans la Méditerrannée par sept embouchures. La vallée du Nil, formée par deux chaînes de montagnes parallèles et peu élevées, partage le reste du pays en deux plateaux stériles et sablonneux ; cette vallée devient au nord la plaine du Delta. Le plateau oriental n'est habité que par quelques groupes de nomades : celui de l'ouest renferme six oasis assez peuplées. La vallée du Nil, large de 1 à 4]lieues, jouit d'une extrême fertilité, causée par les inondations périodiques de ce fleuve, qui dépose sur le sol un limon fécondant. Pendant trois mois, de la fin de juin à la fin de septembre, cette vallée est entièrement submergée, et chaque ville forme une île au milieu des eaux. L'Egypte n'a que deux saisons. L'été, de mai en octobre, est brûlant, avec un ciel toujours serein. Le vent du sud, qui règne du 29 avril au 18 juin, est très nuisible aux hommes et aux animaux. Le printemps, d'octobre en mai, est la saison des travaux agricoles. Contrairement à une opinion répandue, la végétation est favorisée, du moins dans le Delta, par des pluies qui, à la vérité, ne sont pas fréquentes. L'Egypte produit en abondance le riz, le blé, le millet, le maïs, la vigne, et toute espèce de légumes. On y trouve aussi le palmier et le papyrus, arbrisseau des marais, haut de 3 à 41/, mètres (10 à 15 pieds). Les chevaux, les ânes, les mulets, les chameaux et les brebis sont communs. Le Nil abonde en poissons ; les crocodiles et les hippopotames y sont moins nombreux qu'autrefois.

Les arts et les sciences ont été cultivés dès les temps les plus reculés, par les Egyptiens. Les mathématiques, l'astronomie, la sculpture, la médecine, et l'art d'embaumer les morts, florissaient surtout parmi eux. Us avaient le goût des constructions gigantesques et massives, comme l'attestent les nombreuses pyramides encore debout. Trois de ces pyramides s'élèvent de 120 à 150 mètres (400 à 500 pieds), et sont plus larges que hautes. Les Egyptiens creusèrent de bonne heure de nombreux canaux d'irrigation, et établirent des machines mues par des animaux ou par l'homme, pour arroser les terrains élevés. (Deut. 11: 10.) Ils se servaient de l'écorce du papyrus pour faire du papier. Outre l'écriture or-t dinaire, ils en avaient une symbolique et sacrée ou hiéroglyphique. Le peuple était divisé en quatre castes : celle des prêtres, qui possédaient

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le monopole de la science, pratiquaient des arts magiques, et jouissaient d'un grand crédit; puis celles des guerriers, des artisans et enfin des paysans. Leur religion était une sorte de panthéisme ou de divinisation des forces de la nature. Ils adoraient diverses catégories de dieux ; l'un d'eux, sans nom, éternel, infini, était le Dieu suprême, d'où émanaient toutes choses. Venaient ensuite sept dieux supérieurs ou créateurs, puis douze dieux célestes, dont six mâles et six femelles, auxquels se rattachaient 365 dieux inférieurs, pour chacun des jours de l'année. Il y avait enfin des dieux terrestres, et dans ce nombre le bœuf, le crocodile, l'hippopotame, le chat, et plusieurs légumes. Le culte de l'Egypte était ainsi une grossière idolâtrie. Ce pays, qui ne comprenait que la vallée du Nil, fut divisé en trois parties: la Thébaîde, ou Haute-Egypte, chef-lieu Thè-bes; la Moyenne-Egypte, chef-lieu Meinphis; la Basse-Egypte, ou le Delta, chef-lieu Héliopolis, en hébreu On.

L'histoire ancienne de l'Egypte est pleine d'obscurité et d'incertitude. Cette contrée paraît s'être peuplée aussitôt après le déluge, et avoir fait de rapides progrès dans les arts et les sciences. Elle formait déjà du temps d'Abraham, environ 1920 ans av. J.-C., un royaume régulier, dont le chef s'appelait Pharaon, titre commun aux rois de ce pays. (Gen. 12: 15-20.) Les relations de Pharaon avec ce patriarche semblent indiquer une époque antérieure à la formation des castes. (12:14-16.) Celles-ci existaient, paraît-il, 200 ans plus tard, du temps de Joseph, qui fut sans doute admis dans la caste supérieure, et ainsi ne pouvait manger avec des personnes d'une autre caste. (43:32.) On a supposé que ce fut peu avant cette époque qu'eut lieu l'invasion des Hycsos, peuple qui s'empara de l'Egypte, y exerça d'horribles cruautés, détruisit les monuments religieux, ainsi que les canaux, et régna pluiseurs siècles. Dans cette hypothèse, ce fut sous un roi de cette dynastie étrangère, que Joseph sauva l'Egypte de la famine, et acquit toutes les terres à la couronne, qui les affermait en exigeant '/5 du revenu. (41:33-36 ; 47: 20-26.) Plus tard, l'ancienne dynastie ressaisit le pouvoir, chassa les Hycsos, et travailla au rétablissement des anciennes coutumes et des monuments de l'Egypte, qui acquit alors un haut degré de splendeur. Mais les Israélites devinrent suspects à ces nouveaux rois qui n'avaient pas connu Joseph. (Ex. 1:8-22.) L'un d'eux voulant les détruire, les opprima; il leur fit bâtir deux villes, Pithom et Ramésès, puis ordonna que leurs petits garçons fussent tués ou noyés en naissant. On pense que ce roi, sous lequel naquit Moïse (2:2), était Sésostris, qui régna environ 60 ans. Il subjugua plusieurs nations, et fut le père de ses sujets; mais il se montra dur envers les étrangers qui habitaient l'Egypte. Il fit placer à de grands édifices qu'il avait bâtis, l'inscription suivante: « Aucun enfant du pays n'y a travaillé. » On a aussi trouvé son nom sur une statue retirée des ruines de Ramésès ; cette circonstance semble confirmer la supposition que Sésostris a été l'oppresseur des Israélites. Les sciences, comme la magie et l'idolâtrie, régnaient à cette époque. (Act.7 : 22 ; Ex. 7: 11; 5:2.) Après avoir été frappée de dix grandes plaies , par suite de l'endurcissement d'un de ces rois, l'Egypte dut laisser partir les Israélites, et ce prince • aveugle périt avec toute son armée dans la mer Rouge. (Ex. 7-14) Pen-

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dant quatre siècles, l'histoire ne mentionne qu'un seul roi célèbre, Séthos, qui paraît avoir repoussé une nouvelle invasion des Hycsos, et vaincu plusieurs peuples en Asie et en Europe. Vers l'an 1000 av. J.-C., le roi d'Egypte donna sa fille à Salomon, et la dota d'une ville, Gnézer, qu'il avait prise aux Cananéens. (1 Rois 3:1 ; 9:16.) Son successeur Sisak, qui détrôna 30 rois, battit Roboam, prit Jérusalem, et rendit Juda tributaire. (2 Chron. 12:1-14.) Vers 725, l'alliance de So, roi puissant, fut recherchée par Hosée, contre Salmanéser. (2 Rois 17: 4.)

Les prophètes ont souvent annoncé l'abaissement de l'Egypte. (Esa. 19; Jér. 44: 30; Ezéch. 30:32; Dan. 11: 42.) Leurs menaces commencèrent à s'accomplir sous Néco, qui après avoir battu Josias, fut vaincu à Carkémis, en 607, par Nébucadnétsar. (2 Chron. 35:20; 36: 1-4; Jér. 46:2.) Ce monarque envahit deux fois l'Egypte, qui lui fut enfin assujettie sous Pharaon-Hophra, l'an 573. Les habitants de ce pays, transportés à Babylone, demeurèrent captifs 40 ans, jusqu'à l'époque de Cyrus. (Ezéch. 29:1-15; Jér. 44: 30; 46: 1-26.) Dès lors l'Egypte fut, selon la prophétie d'Ezéchiel (29: 15), le plus bas des royaumes, gouverné par des étrangers et souvent opprimé. Elle subit en 525 le joug des Perses, et fut conquise, en 332, par Alexandre le Grand, qui fit bâtir Alexandrie. Elle devint, 10 ans plus tard, le partage d'un général de ce prince, Ptolémée-Soter, dont la dynastie s'est maintenue pendant trois siècles. Vers lvan 300 av. J.-C., l'Egypte comptait environ 30000 villes ou villages, et 8 000 000 d'habitants. Les Juifs y étaient si nombreux et si respectés, qu'ils purent bâtir à Léontopolis, vers 160 av. J.-C., un petit temple sur le modèle de celui de Jérusalem. C'était, pense-t-on, le commencement de la conversion de l'Egypte annoncée par Esaïe. (19:18-25.) Elle passa aux Romains 30 ans av. J.-C* Elle servit de refuge à Jésus (Math. 2: 13), reçut le christianisme dès le premier siècle, et fut le berceau de la science chrétienne, ainsi que du monachisme. Les Mahomé-tans l'envahirent en 638. Elle tomba en 1717 sous la tyrannie des Turcs, qui la gouvernent encore par un pacha presque indépendant.

L'Egypte ne renferme aujourd'hui qu'environ 2500 villes et villages, et 3 000 000 d'habitants de diverses races, la plupart Arabes. Il s'y trouve 150 000 Coptes, ou descendants des anciens Egyptiens, dont la langue s'est conservée jusqu'au XVIIe siècle. Ils ont le teint olivâtre et professent le christianisme. Le Caire, capitale actuelle, compte environ 300 000 âmes. L'arabe est la principale langue de l'Egypte.

ÉHUD (Jug. 3:15), Benjamite qui était gaucher. Dieu le suscita comme libérateur à Israël, après 18 ans de servitude sous Région, roi de Moab, qui s'était établi à Jérico. (Jug. 3:13 ; Deut. 34: 3.) C'est là, parait-il, qu'après avoir offert un présent à ce prince, Ehud demanda à lui parler en secret, le poignarda, sortit de la chambre et ferma la porte à clef. Il s'enfuit dans la montagne d'Ephraïm, rassembla au son de la trompette un corps d'Israélites, et s'empara des passages du Jourdain; il attaqua les Moabites, en tua 10000, et affranchit Israël. Josèphe pense qu'Ehud, qui fut le deuxième juge, gouverna le peuple 80 ans.

ÉLA (1 Rois 16:8), fils et successeur de Bahasa, roi d'Israël, régna deux ans, à Tirtsa. Comme il s'enivrait chez son maître d'hôtel, il fat assassiné, par Zimri, l'un de ses capitaines.

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ÉLAM. Voyez Hélam.

ÉLATH ou ÉLOTH (Deut. 2:8; 2 Chron. 8:17), ville d'Edom située sur le golfe oriental de la mer Rouge, et près de laquelle passèrent les Israélites. Conquise avec l'Idumée par David, elle était, sous Salomon, un port de mer important. (1 Chron. 18:13; 2 Chron. 8:17; 1 Rois 9:26.) Les Iduméens devinrent indépendants sous Joram, mais Rozias leur reprit Elath et l'agrandit. (2 Rois 8 : 20-22; 14:22.) Peu après, Rétsin, roi de Syrie, s'en empara. (2 Rois 16:6.) Les Romains la prirent plus tard, et y mirent une forte garnison. Elle reçut le christianisme et devint le siège d'un évêché. Ses ruines sont encore visibles.

ELDAD et MÉDAD. (Nomb. 11:26-28.) Moïse trouvant la direction du peuple trop lourde pour lui seul, l'Eternel lui ordonna de choisir, pour le soulager, 70 anciens, qui reçurent l'Esprit de Dieu, et prophétisèrent un instant auprès du tabernacle. Deux d'entre eux, Eldad et Médad, restés au camp et inspirés du même Esprit, prophétisaient devant le peuple.Invité par Josué à les faire cesser, Moïse lui répondit:* Es-tu jaloux pour moi? Plût à Dieu que tout le peuple de l'Eternel fût prophète! »

ÉLÉAZAR (Ex. 6:23), troisième fils d'Aaron, fut consacré à la sacri-ficature avec son père et ses trois frères. (Ex. 28:1 ; Lév. 8.) Il devint l'aîné par la mort violente de Nadab et d'Abihu, fut établi chef des chefs des lévites, et chargé du soin du tabernacle et de tout ce qu'il renfermait. (Lév. 10 : 2; Nomb. 3:10, 32; 4: 16.) C'est lui qui lors de la conspiration de Coré, appliqua sur l'autel d'airain, le métal des 250 encensoirs des rebelles consumés. (Nomb. 16:39.) Il fit brûler la première vache rousse pour préparer l'eau de purification. (19:3.) Il accompagna sur la montagne de Hor, Moïse et Aaron, et revêtit les saints vêtements que celui-ci déposa avant de mourir. (20 : 23-29.) Il fit avec Moïse, près du Jourdain, le second dénombrement du peuple d'Israël..(26:1-3, 63.) Josué lui fut présenté, par ordre de Dieu, pour succéder à Moïse. (27:18-22.) Eléazar fit avec ce dernier, la distribution au peuple, du butin pris aux Madianites. (31:26, 41.) Après la conquête, il présida, avec Josué, à Silo, au partage de Canaan. (34:16-18 ; Jos. 14:1 ; 19:51 ; 21:1.) Il mourut après Josué, et fut enseveli dans la montagne d'Ephraïm, au coteau de Phinées, son fils, qui lui succéda. (Nomb. 25:10-13; Jos. 24:33.) On ignore comment la sacrificature passa plus tard de sa famille, dans celle d'Ithamar, son frère cadet, dont descendait Héli, pour y rentrer ensuite avecTsadoc. (1 Sam. 1:3; 2:27-36; 1 Chron. 24:3; 1 Rois 2: 27.)

ÉLÉAZAR (1 Sam. 7:1.) fils d'Abinadab, fut consacré pour garder l'arche dans la maison de son père, à Kirjath-Jéharim.

ÉLÉAZAR (1 Chron. 11:12-14), fils de Dodo, l'un des trois vaillants guerriers de David qui, à Pasdammim, arrêtèrent, au milieu d'un champ d'orge, les Philistins victorieux, et gagnèrent la bataille. Sa main roide de fatigue resta fixée à son épée. (2 Sam. 23:9,10.)

ELH

ÉLECTION. ( Rom. 11:5.) La doctrine de l'élection ou de la prédestination, a été l'occasion de grands débats entre les docteurs. Tandis que les uns l'ont niée par leurs explications, les autres l'ont exagérée, et en ont fait le dogme fondamental de leur théologie. Pour ne pas substituer un système humain aux enseignements de la Révélation sur ce difficile sujet, il faut recevoir avec une égale docilité, deux vérités qui nous semblent contradictoires, à cause de la faiblesse de notre intelligence, mais qui se concilient pleinement en Dieu, qui est infini. Voici l'exposition abrégée de ces deux vérités :

1° En vertu de sa souveraineté absolue, Dieu a élu ses enfants, avant le temps, pour leur communiquer le salut et la vie éternelle par Jésus-Christ. (Eph. 1: 3-10 ; Rom. 8: 27-29 ; 11: 7; Thes. 1:4; Math. 20: 16; 22:14; 24:22; Luc 18: 7; Act. 13: 48; 1 Pier. 1: 1, 2; 2 Tim. 2:10; Apoc. 17: 14.) La cause de l'élection est dans le bon plaisir de Dieu envers ses élus, et non dans la prévision de leur repentance et de leur foi. ( Rom. 9: 7-23 ; 1 Jean 4: 19.) Cette doctrine met dans une complète évidence l'absolue gratuité du salut, et donne toute gloire à Dieu seul. (Rom. 11: 1-7; Jean 15:16.) Elle est aussi destinée à humilier le fidèle et à fortifier sa foi en l'amour de Dieu. ( 1 Cor. 4 : 7 ; Rom. 8 : 29-38.) Toutefois les chrétiens ne sont point appelés à scruter les décrets divins, pour savoir s'ils sont du nombre des élus; mais ils doivent s'assurer de leur élection en croyant aux promesses de l'Evangile, et en vivant dans la sainteté. { 2 Pier. 1: 10 ; Col. 3: 12 ; Math. 24: 13-24.)

2° Dieu a manifesté son amour envers le genre humain tout entier, en livrant à la mort son propre fils, qui est devenu la victime de propitia-tion pour les péchés de tous les hommes. (Jean 3: 14-17; 1 Jean 2: 1,2; Rom. 5: 18; Héb. 2: 9.) Il offre le salut à tous les pécheurs sans distinction, et ne veut pas qu'aucun périsse, mais que tous se convertissent et soient sauvés. (1 Tim. 2:1-6; 4: 10; Ezéch.33:11; 2 Pier. 3:9.) Il leur adresse les invitations les plus touchantes, les appels les plus pressauts ; il les supplie de se réconcilier avec lui, et se montre contristé de leur refus. Jésus pleura même sur l'endurcissement de Jérusalem. ( Deut. 30: 19; Esa. 5: 3, 4; 30: 18 ; 48: 18; 55: 6,7; Math. 23 : 37; Luc 7: 30; 19: 41, 42 ; 2 Cor. 5: 20.) Enfin la perdition des méchants n'a pas d'autre cause que leurs péchés et leur incrédulité. (Jean 3 : 18,19, 36.)

Quoique ces deux doctrines présentent un mystère insondable à l'esprit humain, nous devons néanmoins les retenir l'une et l'autre comme deux éléments de la vérité absolue, qui ne peut être exprimée par aucune formule. En présence de cet abîme, le fidèle n'a qu'à s'incliner devant l'autorité de l'Ecriture, et à répéter avec adoration : « O profondeur des richesses, de la sagesse et de la connaissance de Dieu! Que ses jugements sont incompréhensibles, et ses voies impossibles à scruter. » ( Rom. 11: 33.)

ELHALÉ ou ELHALEH(Nomb. 32:3), ville située demi-lieue au nord-est de Hesbon. Elle passa des Moabites aux Amorrhéens, puis à la tribu de Ruben, qui la rebâtit; elle retourna enfin à Moab. (Nomb. 32: 37; Esa. 15: 4; 16:9 ; Jér. 48:34.) On a retrouvé les ruines de cette ville.

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ÉLIAB (1 Sam. 16:6), fils aîné d'Isaï, que sa grande taille et sa beauté firent prendre à Samuel pour \'oint de VEternel. Il était à la guerre contre les Philistins quand Goliath défiait Israël. Il censura fort aigrement son frère David, qui s'informait de la récompense promise à celui qui tuerait ce géant. (17:28.) Sa fille Abihaïl épousa Roboam, son arrière-neveu. (2 Chron. 11:18.)

ÊLIAKIM ou ELJAKIM (2 Rois 18:18), fils de Hilkija et maître d'hôtel d'Ezéchias. Son élévation à cet office, qui mettait dans sa main la clef de la maison du roi, fut prédite par Esaïe, dans des termes qui n'ont eu leur plein accomplissement qu'en Jésus-Christ : « Je mettrai la clef de la maison de David sur son épaule; il ouvrira, et il n'y aura personne qui ferme; il fermera il n'y aura personne qui ouvre. » (Esa. 22: 20-23; Apoc. 3:7.) Il fut envoyé avec d'autres, par Ezéchias, vers les messagers de Sanchérib, et déchira ses vêtements à l'ouïe de leurs discours insolents et blasphématoires. Il alla aussi, sur l'ordre du roi, consulter Esaïe, qui l'assura que l'Eternel délivrerait Juda des Assyriens. On ne sait rien de plus sur la vie de ce pieux personnage. (Esa. 36:3, 11 ; 37:2-7.)

ÉLIAKIM (2 Chron. 36:4), roi de Juda, que Néco appela Jehojakim. Voyez Jéhojakim.

ÉLIASIB (Néh. 3:1; 12:10; 13 :4), souverain sacrificateur du temps de Néhémie, travailla à la reconstruction des murs de Jérusalem. Mais pendant une absence de ce gouverneur, il s'allia avec l'Hammonite To-bija, ennemi acharné des Juifs (4:3), et le logea dans une chambre du temple où l'on serrait les dîmes et les ustensiles du culte. A son retour, Néhémie jeta les meubles de Tobija hors de cette chambre, la fit nettoyer et la rendit à sa première destination.

ÉLIE (1 Rois 17: 1), prophète qui exerça son ministère en Israël, sous Achab et sous ses deux fils Achazia et Joram, vers l'an 900 av. J.-C., dans un temps d'idolâtrie et de violente persécution. Il est appelé Tis-bite, probablement du nom de son lieu natal, qui est inconnu. On ne sait ni quand ni pourquoi Elie alla s'établir en Galaad. Il se rendit de là , à Samarie, sans doute avec un vêtement de poil et une ceinture de cuir (2 Rois 1:8), pour annoncer à l'impie Achab une sécheresse que le prophète avait demandée à l'Eternel, et qui dura trois ans et demi. (Luc 4 : 25; Jacq. 5:17.) Le roi irrité le fit chercher partout; mais Dieu le cacha près du torrent de Kérith, où les corbeaux lui apportaient, deux fois par jour, du pain et de la viande. Ce torrent, où il buvait, ayant tari, Elie quitta le pays d'Israël, et alla à Sarepta, près de Sidon, chez une veuve qui vivait seule avec son fils, et qui n'avait plus qu'un peu de farine et d'huile pour un gâteau. Elle l'accueille néanmoins, lui donne à manger, et le loge dans une chambre haute. (1 Rois 17 :19.) La farine et l'huile durèrent jusqu'au retour de l'abondance. L'enfant de cette femme tomba ma-' lade et mourut, mais Elie le ressuscita. Sur l'ordre de l'Eternel, il quitta sa retraite et se présenta à Achab, après s'être fait annoncer par le pieux Abdias, maître d'hôtel du roi. Il reprocha à ce dernier d'avoir troublé Israël par son idolâtrie, et lui ordonna de convoquer, sur le

ÉLI

mont Carmel, tout le peuple, avec les 850 prophètes de Bahal et des bocages, ou plutôt d'Hastaroth. Là, en présence d'Achab et d'une foule immense et indécise, Elie demande que lejDieu qui consumera par le feu le sacrifice de ses adorateurs, soit reconnu pour le vrai Dieu. Les 850 prêtres idolâtres immolent un veau, invoquent leur dieu, se font des incisions, sautent sur l'autel. La mordante ironie du prophète de l'Eternel ne suffit pas à dissiper leur aveuglement. Ils crièrent en vain du matin jusque dans l'après-midi: Bahal, exauce-nous ! Alors Elie répare un autel de l'Eternel, au moyen de douze'pierres, symbole de l'unité religieuse du peuple de Dieu; il y place un veau immolé, le fait arroser par trois fois, pour prévenir tout soupçon de fraude, puis invoque le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Aussitôt le feu du ciel tombe sur l'autel et consume 1a victime. Le peuple convaincu se prosterne en s'écriant: « C'est l'Eternel qui est Dieu ! > Conformément à un précepte formel de la loi, Elie fit égorger tous les prophètes de Bahal, et probablement aussi ceux d'Hastaroth, vers le torrent de Kison, qui coule au pied du Carmel. (Deut. 13:1-5; 18:20.) Quoique le ciel fût encore serein, Elie entendit un bruit qui annonçait la pluie, et il invita Achab à s'en réjouir. Il ordonna à son serviteur de regarder sept fois vers la mer, d'où l'on vit bientôt s'élever un petit nuage ; c'était le prélude d'une abondante pluie, qui surprit le roi descendant à Jizréhel. Dieu l'avait accordée à la prière de son prophète. (1 Rois 18:41-46; Jacq. 5:18.)

Cependant Jésabel instruite de la mort des prophètes idolâtres, fit avertir Elie qu'elle lui réservait un sort pareil. Le prophète découragé s'enfuit vers le midi, laissa son serviteur à Béer-Sébah, puis marcha seul une journée, jusqu'au désert. Là il s'assied sous un genêt, prie Dieu de le retirer de ce monde, puis se couche et s'endort. Réveillé deux fois par un ange, qui lui présente un gâteau et une fiole d'ean, il fait un double repas ; il se trouve ainsi en état d'atteindre, après une marche de 40 jours et 40 nuits, la montagne d'Horeb, où il passe la nuit dans une caverne. Dieu lui apparaît et l'interroge. Elie se plaint de l'apostasie d'Israël ; il se voit seul et persécuté au milieu d'un peuple idolâtre. L'Eternel précédé d'un vent violent, d'un tremblement et d'un feu, se manifeste dans un son doux et subtil au prophète, qui se tient, la face voilée, à l'entrée delà caverne. Il lui ordonne d'aller oindre trois hommes destinés à châtier les Israélites infidèles, savoir, Hazaël pour roi de Syrie, Jéliu pour roi d'Israël, et Elisée pour prophète ; puis il lui apprend qu'il s'est re-servé 7000 fidèles en Israël. Elie se rendit à Abel-Méhola, où il trouva Elisée qui labourait, et l'invita à le suivre en lui jetant dessus son manteau. Elisée obéit, et fut désormais le serviteur du prophète, qui le chargea, paraît-il, d'oindre Hazaël et Jéhu. (1 Rois 19; 2 Rois 8: 12,13; 9:1-10.)

Depuis ce moment, Elie semble avoir vécu dans la retraite. Il fut cependant chargé d'annoncer à Achab et à Jésabel, après le meurtre de Naboth, les châtiments de l'Eternel sur eux et leur postérité. (1 Rois 21 : 17-29.) Dieu l'envoya aussi déclarer aux messagers qui allaient consulter Bahal-Zébub, de la part d'Achazia, sur l'issue de la maladie de ce roi, qu'il en mourrait certainement. Achazia irrité envoya successivement

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trois capitaines avec 50 hommes, pour s'emparer du prophète. Celui-ci, du sommet d'une montagne, lit tomber le feu du ciel sur les deux premières compagnies. La troisième, dont le capitaine s'était humilié, fut épargnée ; et sur Tordre d'un ange, Elie descendit vers le roi et lui annonça qu'il ne sortirait pas de son lit. (2 Rois 1.) Après la mort d'Acha-zia, son frère Joram lui succéda. Ce dernier régnait encore sur Israël, quand Joram, roi de Juda, idolâtre et meurtrier de ses frères, reçut une lettre d'Elie qui lui reprochait ses crimes. En outre, cette lettre lui annonçait une maladie d'entrailles, binsi que les jugements de Dieu sur sa famille et sur son peuple. (2 Chron. 21: 1-15.) Plusieurs ont pensé que le prophète avait déjà quitté ce monde quand cette communication parvint à Joram.

Elie sachant que sa carrière allait se terminer par la glorification, partit de Guilgal et visita Béthel et Jérico, où il y avait des écoles de prophètes. Il était accompagné d'Elisée, qui refusa trois fois de le laisser seul. Ces deux serviteurs de Dieu, suivis à distance de 50 fils de prophètes, allèrent de Jérico au Jourdain. Elie frappa de son manteau le fleuve, qui se partagea, et ils le passèrent à sec. Invité par son maître à exprimer ses désirs, Elisée lui demanda une double mesure de son esprit. Comme ils s'entretenaient en marchant de leur prochaine séparation, Elie fut tout à coup enlevé au ciel, par un tourbillon, dans un char de feu et attelé de chevaux de feu. « Mon père, mon père, » s'écria Elisée, «chariot d'Israël et sa cavalerie! » Puis il releva le manteau du prophète glorifié. (2 Rois 2:1-13.) Environ neuf siècles plus tard, Elie s'entretenait, sur une montagne, avec Moïse et Jésus-Christ, de la mort prochaine du Fils de l'homme. (Luc 9: 30,31.) La prophétie de Malachie (4:5) annonçant le retour d'Elie, s'est accomplie par la venue de Jean-Baptiste. (Math. 11: 14; 17: 10-13.)

ÉLIHÉZER (secours de Dieu, Gen. 15: 2, 3),t surnommé Damésec, c'est-à-dire, de Damas, était l'intendant d'Abraham et le plus âgé de ses serviteurs. Sa piété et sa fidélité se montrèrent surtout dans le voyage qu'il fit à Caran, pour chercher une femme à Isaac. (24: 2.)

ÉLIHÉZER (Ex. 18: 4), second fils de Moïse, qui le nomma ainsi en souvenir du secours que Dieu lui avait accordé quand il était fugitif an pays de Madian.

ÉLIHÉZER (2 Chron. 20 : 37), prophète peu connu, qui prédit à Josa-phat la destruction delà flotte qu'il avait équipée, à Hetsjon-Guéber, de concert avec l'impie Achazia, roi d'Israël.

ÉLIHU (Job 32: 2), originaire de Buz, ville ou district de l'Idumée qui était probablement habité par les descendants de Buz, neveu d'Abraham. (Jér. 25:23 ; Gen. 22:21.) Il assista à l'entretien de Job et de ses trois amis, et ne prit la parole que lorsque ceux-ci furent réduits au silence. Blessé des paroles téméraires de Job et des discours de ses contradicteurs, il se contint néanmoins par respect pour ces hommes plus âgés que lui. (Job 32: 2-22.) Il exprima enfin son indignation contre eux, et répondit à Job dans trois discours ; mais ce dernier, quoique interpellé deux fois, ne lui répliqua rien. (33: 32; 34:33.) Les paroles d'Elihusont

ÉLI

empreintes d'nne vraie piété et d'une sainte jalousie pour la gloire'de Dieu ; mais il n'est pas facile de les analyser, ni d'en suivre le fil. Il blâme sévèrement Job de se justifier devant Dieu, de vouloir plaider contre lui, et de parler parfois comme les méchants. (33: 9-13; 34: 7-9.) Mais au lieu de soutenir, avec les trois amis de Job, que celui-ci s'est attiré ses maux par des crimes secrets, Elihu présente les épreuves comme des dispensai ons de Dieu pour humilier les fidèles, toujours imparfaits, et les purifier. (33: 14-30; 36: 7-14.) Il soutient la parfaite justice du Très-Haut, qui juge sans acception de personne. (34 :10-34.) Il fait enfin ressortir les perfections insondables de Dieu, par le spectacle de ses œuvres, et mentionne entre autres la pluie, le tonnerre, la neige, la glace et le vent, agents de la providence pour le bien des hommes ou pour leur châtiment. (36:24-33; 37.)

ÉLIM (Ex. 15:27), campement des Israélites, à l'est de la mer Rouge, où ils trouvèrent 12 sources d'eau et 70 palmiers. On croit qu'il s'agit d'une vallée profonde et fertile, située 2 */, lieues au sud-est de Mara. Il s'y trouve de la très bonne eau, quelques petits palmiers, et des arbrisseaux nommés tamariscs.

ÉLIMÉLEC. (Ruth 1: 2.) Bethléhémite qui poussé par la famine, émi-gra, avec sa femme Nahomi et ses deux fils, dans le pays de Moab, où il mourut.

ÉLIPHAZ ( Job 4: 1 ), le premier des trois amis de Job venus pour le consoler. Il était de Téman, ville ou district de l'Idumée, sans doute habité par les descendants de Téman, petit-fils d'Esatt. (Jér. 49:7; Gen. 36:11.) Il parla trois fois. Ses discours renferment de belles pensées sur la sainteté de Dieu et la corruption des hommes (Job 4:17-21 ; 15:15-16) ; sur le but des épreuves, qui est le bien, dit-il, de celui que Dieu châtie ( 5: 17-27 ) ; sur le bonheur passager des méchants et sur la protection dont Dieu environne les affligés. ( 5: 3-16 ; 22:12-20.) Mais Eliphaz ne sut pas se mettre à la place de Job, et s'étonna de le voir si troublé dans son affliction. ( 4:1-6.) Il en vint même à l'accuser de vol, d'injustice, de dureté envers les malheureux, et à voir dans ces prétendus crimes, la cause de ses malheurs. ( 22:1-11.) Il conclut en exhortant sou ami à renoncer à l'iniquité et à se convertir au Tout-Puissant, pour trouver la délivrance. (22 : 20-30.) Mais à la fin, Dieu irrité de la folie d'Eliphaz, lui ordonna de réclamer l'intercession de Job, qui offrit des sacrifices et pria en faveur de ses trois amis. ( 42:7-9.)

ÉLIS A. (Ezéch. 27: 7,) Ce nom désigne des îles inconnues, ou une contrée maritime, peuplée par Elisa, petit-fils de Japhet, et dont les Terriens tiraient de la pourpre et de l'écarlate. On a supposé qu'il s'agissait du Péloponèse, ou même de toute la Grèce. ( Gen. 10:4.)

ÉLISABETH (Lucl: 5), pieuse descendante d'Aaron, femme du sacrificateur Zacharie et mère de Jean-Baptiste. Elle fut d'abord stérile et n'eut ce fils que dans un âge avancé. (1: 7, 36.) Elle se cacha pendant les cinq premiers mois de sa grossesse, et reçut au sixième la visite de sa cousine, la vierge Marie. La salutation de celle-ci fit tressaillir l'enfant dans le sein d'Elisabeth, qui, remplie du Saint-Esprit, confirma à

DICTION. BIBLIQUE. H

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Marie la promesse du Seigneur. ( 1: 24, 41.) À la circoncision de son fils, Elisabeth déclara à ses parents qn'il devait s'appeler Jean. ( 1 •

57-60.)

ÉLISÉE <1 Rois 19: 16.), fils de Saphat, d'Abel-Méhola, prophète qni exerça son ministère pendant environ 60 ans, snrtont dans le royaume d'Israël, de 900-840 av. J.-C., et sous les six rois suivants : Achab, Acha-zia, Joram, Jéhu, Joachazjet Joas. Il labourait avec 12 paires de bœufs, lorsqu'Elie l'invita à le suivre, en lui jetant dessus son manteau. Elisée obéit sur-le-champ : après avoir sacrifié une paire de bœufs, fait un festin au peuple et embrassé ses parents, il accompagna Elie et le servit jusqu'à l'enlèvement de celui-ci. ( 19:19-21.) Nous ne possédons aucun détail sur son activité pendant les règnes d'Achab et d'Achazia. Ce fut sous Joram qa'Elisée vit Elie monter au ciel, après avoir refusé trois fois de s'en séparer, et lui avoir demandé une double mesure de son esprit: *Mon père, mon père ! s'écria-t-il, chariot d'Israël et sa cavalerie ! » Puis Elie disparut à ses yeux. Elisée animé de l'esprit de son maître, releva le manteau de ce dernier, et en frappa le Jourdain, qu'il passa à sec. Il fut bientôt reconnu pour le successeur d'Elie, par les fils des prophètes établis à Jérico. (2 Rois 2:1-18.) Les eaux de cette ville étant amères, il les assainit en jetant du sel à ty source. ( 2:16-22.) Ensuite il monta à Béthel, où il maudit, au nom de l'Eternel, de jeunes garçons qui se moquaient de son front chauve; aussitôt deux ours sortirent d'une forêt et en dévorèrent quarante-deux. Il alla de là au mont Carmel, puis à .Samarie, son séjour ordinaire, paraît-il, quoiqu'il fût souvent en voyage. ( 2: 23-25 ; 5: 3 ; 4:9.) Tous les miracles d'Elisée racontés dans l'Ecriture, eurent lieu sous Joram, qui ne régna que 12 ans. (2 Rois 3:1 ; 9: 24.) Voici un résumé de l'activité de ce prophète pendant cette période.

Joram, Josaphat et le roi d'Edom, privés d'eau dans une campagne contre les Moabites, consultèrent Elisée. Celui-ci leur ordonna de creuser des fossés, et les assura qu'ils se rempliraient d'eau, sans pluie, ce qui arriva le lendemain. (2 Rois 3.) Comme la veuve d'un des fils des prophètes craignait que ses deux enfants ne lui fussent enlevés, pour payer les dettes de son mari, elle s'adressa au prophète. Celui-ci lui dit d'emprunter des vases et d'y verser l'unique pot d'huile qui lui restait. L'huile ne cessa de couler que lorsque tous les vaisseaux préparés furent pleins. Après avoir vendu cette huile et payé sa dette, elle eut encore de quoi vivre avec ses enfants. (4:1-7.) Dans une de ses courses, Elisée fut retenu à Sunem, par la maîtresse d'une riche maison, où il reçut fréquemment dès lors la plus cordiale hospitalité, avec son serviteur Gué-hazi. En récompense de sa bonté, cette pieuse femme, dont le mari était vieux, eut la joie de mettre au monde un fils. Cet enfant grandit, alla vers son père pendant la moisson, prit mal et mourut le même jour. Mais le prophète absent fut informé de sa mort, et fit inutilement porter son bâton, par Guéhazi, sur le visage de l'enfant; puis il vint lui-même, se coucha plusieurs fois sur lui et le ressuscita. (4:8-37.) A Guilgal, pendant une famine, il adoucit, avec de la farine, un potage de coloquintes (plantes vénéneuses) préparé par les fils des prophètes, et rassassia 100 hommes

ÉLO

avec 20 petits pains d'orge. (4 : 3844.) Il guérit de la lèpre Nahaman, général syrien, en lui ordonnant de se laver sept fois dans le Jourdain; il refusa un riche présent de ce seigneur, et rendit lépreux Guéhazi, qui avait menti pour en obtenir de l'argent et des vêtements. (5:1-27.) Les fils des prophètes se trouvant trop à l'étroit, allèrent avec Elisée couper du bois, au bord du Jourdain, pour une nouvelle construction., L'un d'eux laissa tomber dans l'eau le fer de sa hache, et le prophète l'en retira, en le faisant surnager. (6:1-7.) Dans une guerre du roi de Syrie contre Israël, Elisée révélait à Joram les plans de son ennemi, qui se croyait trahi par les siens. Mieux informé, le Syrien fit cerner Dothan où se trouvait l'homme de Dieu. En sortant de cette ville, Elisée se montra à son serviteur craintif, escorté d'une multitude de chevaux et de chariots de feu. Il conduisit lui-même à Samarie, les Syriens miraculeusement éblouis, leur fit servir à manger et à boire et les renvoya. (6:8-23.) L'impie Joram, qui attribuait à Elisée l'affreuse famine de Samarie assiégée, essaya en vain de le faire mourir. Il entendit de la bouche du prophète la prédiction d'une extrême abondance pourle lendemain, puis celle de la mort d'un de ses favoris resté incrédule, et fut témoin de leur accomplissement. (6: 26-33; 7.) Elisée prédit à la Sunamite une famine de sept ans, et lui ordonna d'émigrer avec sa famille, ce qu'elle fit. ( 8:1.) S'étant rendu à Damas, le serviteur de Dieu fut consulté par Hazaël sur l'issue de la maladie de son maître, Ben-Hadad, roi de Syrie. Il lui annonça son élévation sur le trône de ce dernier, qui allait périr de sa main, et versa des larmes en prévision des cruautés de ce futur roi contre les Israélites. (8: 7-15.) Il fit aussi oindre Jéhu, à Ramoth de Galaad,pour roid'Israël. (9:1-12.)

On ignore ce que fit Elisée pendant les règnes de Jéhu, de Joachaz et de Joas. Il était très vieux et à son lit de mort, quand ce dernier vint pleurer sur son visage, en s'écriant : « Mon père, mon père, chariot d'Israël et sa cavalerie ! > Le prophète mourant ordonna au roi de tirer de l'arc, puis de frapper contre terre avec des flèches, en signe des victoires qu'il remporterait sur les Syriens. Un a a après l'ensevelissement d'Elisée, on jeta dans son sépulcre un mort qui toucha ses os, et ressuscita sur-le-champ. (13:14-21.) Dieu rendit ainsi témoignage à la mission divine et à la fidélité de son serviteur.

ELKANA (1 Sam. 1:1), fils de Jéroham, pieux lévite d'Ephraïm, et mari de Péninna et d'Anne; il aimait tendrement cette dernière, qui lui donna Samuel. (1 Chron. 6: 27.) Il allait chaque année, avec sa famille, à Silo, pour faire un sacrifice à l'Eternel.

ELLASAR (Gen. 14:1), contrée d'Asie nommée avec Sinhar et Hé-lam, mais dont il est impossible de déterminer la situation.

ELNATHAN (Jér. 26:22 ; 36:12, 25), l'un des courtisans de Jéhoja-kim, et peut-être son beau-père. (2 Rois 24:8.) Il fut envoyé par ce roi en Egypte, pour en ramener Urie, prophète persécuté qui s'y était réfugié. Il voulut néanmoins détourner Jéhojakim de brûler un écrit menaçant de Jérémie. Voyez Jéhojakim.

ÉLON (Jug.-12:11), juge d'Israël, dont on ne sait rien, sinon qu'il était de Zabulon, et qu'il gouverna le pays pendant dix ans.

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EMM

ÉLUL ( Néh. 6: 15), dernier mois de l'année civile des Hébreux, correspondait en partie à juillet et août.

ÉLYMAS (Act. 13:8), mot arabe signifiant le sage, ou le magicien. Voyez Bar-Jésus.

EMBAUMER. (Gen. 50:2,26.) Joseph ordonna à ses médecins d'embaumer Jacob; cette opération dura quarante jours. D'après l'historien grec Hérodote, qui vivait 450 ans av. J.-C., les Egyptiens avaient trois manières d'embaumer, dont voici la plus parfaite : On tirait d'abord par les narines, avec un fer recourbé, les cervelles du mort, puis on introduisait une liqueur aromatique dans le crâne. Ensuite l'on ouvrait le ventre pour enlever les entrailles ; on lavait l'intérieur du corps et le remplissait d'aromates. Ainsi préparé, le corps était placé dans le nitre. Au bout de soixante-dix jours, on le lavait et l'enveloppait de fine toile et de bandelettes enduites de gomme. On le mettait enfin dans un coffre de sycomore peint et orné d'hiéroglyphes. Ce coffre était dressé contre les murs de la maison, où il restait souvent plusieurs années avant d'être transporté dans une grotte. D'après les deux autres procédés, on se contentait d'injecter une liqueur dans les intestins et de placer le corps non ouvert dans le nitre, où il restait soixante-dix jours. Au temps de Joseph, les Egyptiens employaient quarante jours à embaumer (50:3), tandis qu'Hérodote parle de soixante-dix. Mais sa description paraît surtout se rapporter à la Thébaïde, dont la supériorité dans cet art a été constatée par l'expédition française en Egypte. Les corps embaumés, appelés mômies, pouvaient se conserver des milliers d'années. Les Israélites ne semblent pas avoir connu, comme les Egyptiens, l'art d'embaumer.

Les aromates employés, selon la coutume des Juifs, dans la sépulture de Jésus, étaient destinées à l'honorer et peut-être à retarder la décomposition de son corps. (Jean 19:39-40; 12: 7; Luc 23:56; 2 Chron. 16:14.)

ÉMERAUDE (Ex. 28:17), pierre précieuse, verte, diaphane et étin-celante, dont la cristallisation revêt différentes formes. Elle occupe, quant à la dureté, le cinquième rang parmi les pierres précieuses, et reçoit un très beau poli. Elle était la troisième au pectoral, et forme le quatrième fondement de la nouvelle Jérusalem. (Apoc. 21:19.)

ÉM1NS (Gen. 14: 5), peuple nombreux et de grande taille qui, du temps d'Abraham, habitait dans la plaine de Kirjathaïm, à l'est du Jourdain. Les Emins furent battus par Kédor-Lahomer, et détruits plus tard par les Moabites. (Deut. 2:10.)

EMMANUEL. (Esa. 7:14.) Ce nom, composé de trois mots hébreux, signifie Dieu avec nous. C'est un titre que St. Matthieu emprunte à une prophétie d'Esaïe pour l'appliquer à.Jésus-Christ. (Math. 1:23.) Cette prophétie est très claire en elle-même, mais sa liaison avec le contexte est assez difficile à saisir. Voici dans quelles circonstances elle fut prononcée : Retsin, roi de Syrie, et Pékach, roi d'Israël, assiégeaient Jérusalem vers l'an 740 av. J.-C. Comme l'impie Achaz, roi de Juda, était extrêmement effrayé, l'Eternel lui envoya Esaïe pour le rassurer et lui promettre qu'il serait délivré. Ce prince fut invité à demander un signe

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ÉNÉ

de sa prochaine délivrance, mais il s'y refasa. Le prophète loi dit alors : « Le Seignenr lai-même vous donnera un signe; voici, une vierge sera enceinte et elle enfantera un fils, et appellera son nom Emmanuel. » On s'est demandé comment la naissance du Sauveur a pu être un signe pour Achaz, qui vivait plus de sept siècles avant cet événement ; puis pourquoi le prophète ajoute que la délivrance promise à ce roi aura lieu avant que l'enfant « sache rejeter le mal et choisir le bien. » (Esa. 7: 14-16.) Calvin pense qu'il ne s'agit pas ici du fils qui doit naître d'une vierge, mais de tous les petits enfants du pays, que le prophète désigne par l'expression l'enfant. Voici, d'après le réformateur, le sens de l'oracle d'Esaïe adressé à Achaz et à son peuple :

Malgré votre impiété, Dieu accomplira fidèlement son alliance et il vous en donne pour signe la promesse que le Messie, par qui cette alliance subsiste, naîtra surnaturellement d'une vierge. Et, comme conséquence de cette promesse, je protégerai mon sanctuaire, qui n'existe qu'en vue du Rédempteur promis, et je vous délivrerai des ennemis qui menacent de le détruire. Vous serez bientôt témoins de cette délivrance, car avant que vos petits enfants (l'enfant) soient en âge de discerner le bien du mal, les deux rois qui vous effrayent auront disparu.

On a proposé d'autres explications de ce morceau difficile ; la suivante est soutenue par plusieurs théologiens évangéliques :

La prophétie d'Esaïe a reçu un accomplissement immédiat par la naissance naturelle d'un fils, qui était le premier-né d'une jeune femme. Cet enfant, nommé Emmanuel, a été un type de Jésus-Christ, qui est né surnaturellement de la vierge Marie. — Cet oracle aurait ainsi reçu un premier accomplissement naturel sous Achaz et un second sumaturel par l'incarnation du Fils de Dieu.

EMMAUS (Luc 24:13), bourgade située environ 2 */, lieues au nord-ouest de Jérusalem, où se rendaient Cléopas et nn autre disciple, lorsque Jésus les joignit et leur expliqua les Ecritures touchant sa résurrection.

EMMOR. (Act. 7:16.) Voyez Hémor.

ENCENSOIR (Lév. 16:12), vase d'or que le souverain sacrificateur remplissait de braises de l'autel d'airain, le jour des expiations; après y avoir mis de l'encens pulvérisé, il portait ce vase dans le lieu très saint, afin qu'un nuage couvrît le propitiatoire pendant le service. Cet encensoir, sans doute consacré à cet unique usage, est considéré dans Héb. 9 : 4, comme appartenant au lieu très saint. Le lieu saint, du moins celui du temple, renfermait d'autres encensoirs d'or, probablement destinés à transporter du feu de l'autel des holocaustes sur celui des parfums. (Lév. 10 :1; 1 Rois 7:50; Nomb. 16: 46.) Les encensoirs des deux cent cinquante complices de Coré étaient d'airain. ( 16:39. ) On ignore la forme des encensoirs, qui sont appelés fioles dans Apoc. 5:8. Voyez Parfum.

ENCHANTEMENT. Voyez Magie.

ÉNÉE (Act 9 : 32-35), paralytique qui demeurait à Lydde; il était couché sur son lit depuis huit ans, quand Pierre le guérit d'une parole.

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ÉPE

Ce miracle amena la conversion de tous les habitants de Lydde et de Saron.

ENFANT. (Gen. 21:12). Ce titre est quelquefois donné, dans l'Ancien Testament, à des adultes: Benjamin, âgé de 30-40 ans, est encore nommé enfant. (44:22.)

ENFANTS DE DIEU. Ce nom, fréquemment donné aux fidèles, désigne les anges dans Job 1: 6.

ENFER. (Math. 11: 23.) Le mot grec ainsi rendu dans nos versions, signifie lieu invisible; c'est la traduction d'un mot hébreu (schehol) qui désigne le séjour des trépassés (Act. 2:31; Esa. 14:9; Ps. 16:10), le sépulcre (Ps. 139 : 8), et aussi, semble-t-il, le lieu où sont punis les méchants après cette vie. (Ps. 9:18; Prov. 5:5; 9:18; 23:14.) Jésus-Christ appelle enfer (adês) le lieu des damnés. ( Luc 16: 23; 10:15. ) Par les portes de l'enfer, il faut entendre la puissance des démons. (Math. 16:18.) Le même terme grec désigne parfois le sépulcre; dans ce cas, nos traductions ne l'ont pas rendu par enfer. (Act. 2:31 ; Apoc. 20:14.)

ÉNOC. Voyez Hénoc.

ÉNON (Jean 3: 23), lieu situé au bord occidental du Jourdain, environ quinze lieues, pense-t-on, au sud du lac de Tibériade. Jean y baptisait parce qu'il y avait beaucoup d'eau.

ENSEIGNE, BANNIÈRE ou ÉTENDARD (Jos. 8: 17), mots désignant les drapeaux de l'armée israélite. Dans le désert, les douze tribus formaient quatre divisions, dont chacune avait son enseigne. (Nomb. 1:52; 2:2,10,18; 10:14, 18,22,25.) Des étendards ou signaux, dont on ignore la nature, étaient placés sur les montagnes, pour transmettre des nouvelles ou servir de points de ralliement. (Esa. 18:3 ; 13:2.) Jésus-Christ est présenté comme l'enseigne des peuples, sous le nom de racine d'Isaï. (11:10.) Les vaisseaux avaient aussi des enseignes : c'étaient les images des objets dont ils portaient les noms, ou celles des divinités protectrices des navigateurs. (Act. 28:11.)

ENSUBLE (1 Sam. 17: 7), rouleau autour duquel s'enroule la chaîne dans un métier de tisserand. Le manche de la hallebarde de Goliath était aussi gros qu'une ensuble.

ÉPAPHRAS (Col. 1:7), collaborateur de Paul qui prêcha l'Évangile aux Colossiens. Il partagea la captivité de l'apôtre à Rome et s'y montra plein de sollicitude pour les fidèles de Colosses, de Laodicée et d'Hiéra-polis. (Philém. 23 ; Col. 4: 12-13.)

ÉPAPHRODITE (Philip. 2:25-30), chrétien éminent, et probablement pasteur de l'église de Philippes, qui l'envoya à Rome porter un secours à Paul, prisonnier, qu'il servit avec un grand dévouement. Il tomba gravement malade et se rétablit. Son ardent désir de revoir les Philippiens engagea Paul à le leur renvoyer avec une lettre pour eux.

ÉPAULE. (Lév. 7:33; 10:14.) Dans les sacrifices de prospérités, l'épaule droite de la victime appartenait au sacrificateur.

ÉPEAUTRE (Ex. 9: 32), espèce de froment rouge d'une qualité inférieure au froment ordinaire, et dont les épis ressemblent à ceux de l'orge.

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ÉPH

L'épeautre réussit dans tous les terrains. Il est difficile de préciser l'espèce de blé désignée par le mot hébreu^insi rendu dans nos versions.

ÉPERVIER (Lév. 11:16), oiseau de proie de 30 centimètres de long (1 pied) et de 60 centimètres d'envergure (2 pieds). Il a le bec court, gros et crochu, les doigts longs et armés de griffes courbées. Il se nourrit d'oiseaux, de lapins, de rats et de grenouilles. La femelle pond cinq œufs blancs, tachetés vers la pointe. L'épervier mue au printemps et gagne pour l'hiver des climats plus chauds. (Job 39 : 29.)

ÉPHA. Voyez JMesures.

ÉPHÈSE ( Act. 18:19 ), grande ville de l'Asie-Mineure, sur la rive gauche du Caystre et près de son embouchure dans la mer Égée, avec un port important. Bâtie par les Cariens, puis conquise vers 1140 av. J.-C. par les Ioniens, elle devint la capitale de leur confédération, et le centre d'un grand commerce. Elle fut l'un des foyers des sciences, des beaux-arts et de la culture grecque, mais aussi de l'idolâtrie. Parmi ses nombreux édifices, le plus magnifique était le fameux temple de Diane, situé entre la ville et le port. Soumise aux Perses par Cyrus, elle en fut délivrée par les Grecs, dont elle devint plusieurs fois dépendante. Sous les Romains, Éphèse était la capitale de l'Asie proconsulaire. Paul y porta l'Évangile vers l'an 54. Au retour de son second voyage missionnaire, il passa à Éphèse, où demeuraient beaucoup de Juifs ; il y prêcha avec succès dans leur synagogue ët y laissa Aquilas et Priscille, qui continuèrent son œuvre. Apollos vint fortifier l'église naissante. ( 18: 18-26.) Dans son troisième voyage, Paul y séjourna de deux à trois ans et déploya une prodigieuse activité, évangélisant en public et en particulier. (20:20,31.) Il baptisa douze disciples de Jean, qui reçurent le Saint-Esprit et le don des langues. (19:1-7.) Il plaida pendant trois mois la cause de Christ dans la synagogue, puis pendant deux ans dans l'école de Tyrannus. (19: 8-10.) De nombreuses guérisons furent opérées en portant sur les malades et les possédés les linges qui avaient touché le corps de Paul. Ces prodiges, rendus plus éclatants par l'insuccès de sept exorcistes juifs, ébranlèrent l'idolâtrie et attirèrent de nombreux païens à la foi. On vit même des magiciens convertis brûler publiquement leurs livres. L'émeute excitée par Démétrius contre Paul et ses compagnons Gaïus et Aristar-que, constata les progrès de l'Évangile, sans pouvoir les arrêter. (19: 11-40.) Après une excursion en Grèce, l'apôtre vint à Milet, où il manda les pasteurs d'Éphèse, leur adressa les plus touchantes exhortations et prit congé d'eux pour toujours, au milieu de beaucoup de larmes (20:17-38) ; mais il écrivit plus tard de Rome à leur église. ( Eph. 1:1.) Timothée travailla aussi à Éphèse. ( 1 Tim. 1:3.) D'après la tradition, Jean y exerça longtemps son ministère. La lettre qu'il écrivit de la part de Jésus-Christ aux Éphésiens, vers la fin du premier siècle, nous les représente zélés pour la vérité, mais négligeant la charité. Le Seigneur les menace de leur ôter l'Évangile s'ils ne se repentent. (Apoc. 2:1-7.) Plusieurs conciles furent tenus à Éphèse, entre autres celui qui, en 431 condamna Nestorius. Cette ville, incorporée à l'empire turc en 1391, fut vraisemblablement détruite en 1402, par Tamerlan. Près de ses ruines

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ÉPH

se trouve le misérable village d'Aïa-Solouk. On croit que ce nom dérive des mots grecs agios théologo^ ou le saint théologien, comme Ton appelait St. Jean.

Epitre aux Ephésiens. Cette lettre, portée par Tycbique à l'église d'Éphèse, était destinée, semble-t-il, à être communiquée aux autres églises d'Asie ( Eph. 6:21 ) ; cela expliquerait le caractère très général de cette épître et l'absence de toute allusion au séjour de Paul parmi les Éphésiens. (1:15 ; 4: 21 ; 3: 2.) L'apôtre l'écrivit sans doute pendant son emprisonnement à Rome, vers l'an 62. ( 4: 1 ; 6: 20. ) Elle est empreinte d'un profond sentiment d'adoration et de reconnaissance. La première partie (1-3), essentiellement dogmatique, traite de la miséricorde de Dieu, manifestée dans la vocation des gentils à l'Évangile. Elle mentionne spécialement l'élection du fidèle, la profonde misère de l'homme naturel, la gratuité du salut, l'union des Juifs et des Gentils dans un seul corps en Christ. Dans la seconde partie (4- 6), qui est surtout pratique, Paul exhorte les fidèles à l'unité, au dépouillement du vieil homme, à l'abandon de toute impureté, if rappelle spécialement les devoirs mutuels des époux, des enfants et des parents, des serviteurs et des maîtres. Il recommande enfin l'emploi de toutes les armes spirituelles contre Satan.

ÉPHOD (Ex. 28: 6-14), l'un des vêtements du souverain sacrificateur, dont la forme nous est imparfaitement connue. C'était, paraît-il, une espèce de camisole sans manches, bleue, pourpre, écarlate et brodée d'or, et à laquelle était fixée, pour la serrer, une ceinture aux mêmes couleurs. L'éphod était pourvu de deux épaulettes ; celles-ci étaient ornées de deux pierres d'onyx, enchâssées dans de l'or ; sur chaque pierre on avait gravé les noms de six tribus d'Israël. (39: 2-7.) Tous les sacrificateurs, et même de simples lévites, portaient des éphods de fine toile. (1 Sam. 22:18; 2 : 18; 1 Chron. 15: 27.)

ÉPHRAIM (fertile, Gen. 41:52), second fils de Joseph. Jacob mourant lui conféra le droit d'aînesse, lui annonça un grand pouvoir et une nombreuse postérité, et le mit, avec Manassé, au rang de ses propres enfants. (48: 5-19.) Tous ses fils furent massacrés en Égypte par des Philistins originaires de Gath, probablement établis sur les frontières de ce pays. Dans sa douleur, Éphraïm fut consolé par ses frères et par la naissance inespérée d'un nouveau fils. (1 Chron. 7:20-23.)

La tribu d'Éphraïm fut illustrée par Josué. (Nomb. 13:9.) Moïse lui prédit d'abondantes bénédictions. (Deut. 33:13-17.) Sa portion lui échut dans une contrée fertile, au centre du pays. Le territoire d'Ephraïm était borné au nord par Manassé; au sud par Dan et Benjamin; à l'est par le Jourdain, et à l'ouest par la Méditerranée. (Jos. 16:5-10; 17:9-10.) Silo, où le tabernacle fut déposé, se trouvait dans cette tribu, qui se montra souvent jalouse des victoires remportées par d'autres tribus. Cette passion lui coûta la perte de 42000 hommes après la victoire de Jepbté sur les Hammonites. (Jug. 7: 24; 12: 1-6.) L'influence d'Éphraïm devint prépondérante dans le royaume d'Israël, dont cette tribu partagea le sort. Samarie, qui appartenait à celle-ci, fut la capitale du royaume

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ÉSA

des dix tribus, qui est fréquemment désigné sous le nom d'Éphraïra. (Ésa. 7:2-9; Jér. 7:15 ; Ezéch. 37 :16.) -

ÉPHRAIM*(2 Sam. 13:23), petite ville de Benjamin, située trois lieues an nord de Jérusalem. Jésus s'y retira après la résurrection de Lazare. ( Jean 11:54. ) Ephraïm est probablement la même ville qu'Héphrajim. (2 Chron. 13 :19.)

Forêt dÉphraïm (2 ,Sam. 18: 6), forêt située dans la montagne de Galaad, où Absalom fut défait et tué en poursuivant son père. On ignore l'origine de ce nom.

Montagne d'Êphraim (Jos. 17: 15), région montagneuse et fertile, qui est coupée d'étroites vallées et s'étend de la plaine de Jizréhel aux monts de Jnda, en traversant la tribu d'Éphraïm. Garizim, Hébal, Tsal-mon et Gahas en sont les principaux sommets, qui s'élèvent à environ 750 mètres .(2500 pieds) au dessus de la mer. (Deut. 11 :29 ; Jug. 9: 48 ; Jos. 24:30.)

ÉPHRAT ou ÉPHRATA (Gen. 35:19; Mich. 5:2), autre nom de Bethléhem de Juda, pour distinguer cette ville de Bethléhem de Zabu-lon. (Jos. 19: 15.) On ne sait si dans le Ps. 132:6, Ephrat désigne Bethléhem, ou la tribu d'Ephraïm. Par Ephratien, il faut entendre tantôt un Ephraïmite (Jug. 12 : 5; 1 Sam. 1:1; 1 Rois 11: 26), tantôt un Beth-léhémite. (Ruth. 1:2; 1 Sam. 17:12.)

ÉPICURIENS (Act. 17:18), secte de philosophes fondée par Epi-cure, né près d'Athènes, l'an 341 av. J.-C. 11 enseignait que l'organisation de l'univers est due à la rencontre fortuite des atomes; que les dieux ne s'occupent nullement de notre monde ; que l'âme meurt avec le corps ; que le souverain bien consiste dans le plaisir, c'est-à-dire, dans les jouissances de l'esprit, du cœur et des sens. ,Mais ses disciples plaçaient le souverain bien surtout dans les plaisirs sensuels. Qnelques-uns de ces philosophes s'entretinrent avec Paul, sur la place «d'Athènes, et trouvèrent sa doctrine fort étrange.

ÉPINETTE. (Ps. 150:4.) Yoy. Musique.

ÉRASTE (Act. 19:22), collaborateur de Paul à Ephèse, d'où l'apôtre l'envoya en Macédoine, puis le rejoignit à Corintbe. Il devint procureur ou trésorier de cette ville, où Paul le laissa, à moins qu'il ne s'agisse, comme on l'a supposé, d'une charge qu'Eraste aurait remplie avant sa conversion. (Rom. 16: 23; 2 Tim. 4:20.)

ÉREC (Gen. 10:10), ville de Caldée bâtie par Nimrod, et dont la situation est incertaine.

ÉSAIE (2 Rois 19: 2), iils d'Amots, fut prophète à Jérusalem, sous les règnes d'Hozias, Jotham, Achaz et Ezéchias, rois de Juda, pendant environ soixante ans, de 760-700 av. J.-C. (Es. 1:1.) Il était marié et père de deux fils. (7:3; 8: 3.) Il reçut vocation, on ignore à quel âge, dans une vision, l'année de la mort d'Hozias. Le Seigneur, c'est-à-dire, le Fils de Dieu (Jean 12 :41), lui apparut environné de séraphins à six ailes, criant l'un à l'autre : « Saint, saint, saint est l'Eternel des armées ! » Esaïe confus se sent indigne de parler ; mais l'un des séraphins lui touche les

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ÉSA

lèvres avec une braise prise sur l'autel, et le prépare ainsi à sa mission. (Esa. 6:1-9.) Il prophétisa à une époque de luxe et de grande corruption ( 1-5), et au moment où l'Assyrie asservissait les autres nations et menaçait Juda. Il fut spécialement chargé de rassurer l'impie Achaz qui tremblait devant les rois de Syrie et d'Israël, et le pieux Ezéchias alarmé par Sanchérib. (7:1-8; 2 Rois 19:6,20.) Outre ses prophéties,il a écrit une vie d'Hozias, qui n'est pas dans la Bible, et la seconde partie de celle d'Ezé-chias. (2 Chron. 26 : 22; 32: 32; Esa. 36-39.) Il mourut très âgé, probablement sous l'impie Manassé. D'après une tradition, ce prince l'aurait fait scier dans un arbre creux qui s'était ouvert pour offrir un refuge au prophète contre ce cruel persécuteur. Il y a dans Hébr. 11:37, une allusion à un pareil supplice.

Le livre du prophète Esaîe se divise en deux parties; on peut subdiviser la première (1-39) en quatre sections : 1° ( 1-12.) Censures contre la corruption de Juda, et prophéties messianiques se rattachant à l'invasion de ce royaume, sous Achaz, par les rois de Syrie et d'Israël. 2° ( 13-24.) Prédiction de la ruine de Babylone, de l'Egypte et d'autres nations ennemies du peuple de Dieu. 3° (25-35.) Menaces contre Israël et Juda, et promesse du Messie. 4° ( 36-39.) Récit de l'invasion de Sanchérib, de la maladie d'Ezéchias et de l'ambassade du roi de Babylone.

La seconde partie (40-66) fut écrite, paraît-il, vers la fin de la carrière du prophète. C'est une magnifique description du royaume du Messie, rattachée à la-délivrance de la captivité. Esaïe contemple, comme dans un tableau, Cyrus, le libérateur des Juifs, qu'il désigne par son nom, 150 ans avant sa naissance ( 44 : 28 ; 45:1 ) ; la ruine de Babylone (47:1 ) ; les souffrances et la mort de Christ pour le salut des pécheurs (53:1-8), et l'établissement de son règne sur toute la terre. (54; 60; 65.) — Esaïe ne s'est pas astreint à l'ordre chronologique. Son style, très varié, est approprié aux divers sujets qu'il traite; mais il se distingue surtout par l'élégance et la sublimité. L'authenticité de la seconde partie, qui a été contestée, est confirmée par Jésus-Christ et les apôtres. ( Math. 3:3;8:17; 12:17 ; Jean 1: 23; 12:38; Act. 8:28-33 ; Rom. 10:16-21.)

ESARHADDON ou EZAR-HÀDDON (2 Rois 19:37; Esdr. 4:2), fils et successeur de Sanchérib, roi d'Assyrie. Il fit transporter en Samarie des colons de divers peuples pour remplacer les Israélites emmenés par Salmanasar. (2 Rois 17:3,24; Esdr. 4:2.) Il s'empara, dit-on, de Babylone en 680 av. J.-C.; mais son histoire est très obscure.

ÉSAU ( velu, Gen. 25:25), fils aîné d'Isaac et frère jumeau de Jacob. Il avait le corps couvert de poil, aimait la chasse et la vie des champs, et apportait du gibier à son père, dont il fut le préféré. Il était irréligieux et sensuel, comme il le montra en vendant à Jacob son droit d'aînesse, contre un potage de lentilles, afin de satisfaire son appétit sur-le-champ. 11 fut alors surnommé Edom, c'est-à-dire, roux, à cause de la couleur de ce potage. (25:25-34.) A quarante ans, il épousa deux Héthiennes, qui chagrinèrent beaucoup ses parents. (26: 34,35.) Isaac voulant le bénir, lui demanda de la chasse ; mais Esatt fut prévenu par Jacob et privé par une direction divine de la bénédiction qu'il avait méprisée, et qu'il

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ESC

demanda en vain, quoiqu'avec larmes. Celle qu'il obtint ne se rapportait qu'à cette terre. Au lieu de reconnaître sa faute, il résolut de tuer Jacob, mais seulement après la mort de son père. (27:1-41.) Il épousa aussi, par égard pour ses parents, une fille de son oncle Ismaël. (28:9.) Il eut cinq fils, acquit de grandes richesses, et alla s'établir à la montagne de Séhir. (32:3 ; 36:1-8.) Cependant sa haine contre son frère s'apaisa. Après une séparation de vingt ans, il alla à la rencontre de Jacob avec quatre cents hommes, l'embrassa, lui parla avec bienveillance et accepta de lui un présent, puis retourna en Séhir. ( 33: 1-16.) Il le revit plus tard à Hébron, lors de l'ensevelissement d'Isaac ( 35:27-29.) Sa mort ne nous est pas racontée. Esaû nous est présenté comme le type des péchours qui méprisent la grâce de Dieu. (Hébr. 12:16-17.)

ESCARBOUCLE. ( Ex. 28:18.) Ce nom donné autrefois à toutes les pierres précieuses de couleur rouge, s'applique aujourd'hui à une espèce de rubis d'un ronge foncé. On est incertain sur l'espèce de pierre précieuse désignée par le mot hébreu.

ESCLAVE. ( Gen. 44: 33. ) Le mot hébreu ( hébed ) traduit par esclave, désigne en général celui qui sert ; il est aussi rendu par serviteur, et employé dans diverses acceptions. (Gen. 9: 25; 32: 20; Jos. 1: 1; 2 Sam. 16:19; 1 Rois 20:32; Esa. 42: 1; Jér. 27: 6.) Dès le temps d'Abraham, les serviteurs sont considérés comme la propriété de leurs maîtres. Ils s'achètent, se donnent en présent, ou naissent dans la maison. ( Gen. 12:5,16 ; 30: 43 ; 14:14; 17 : 12; 37 : 28.) La loi de Moïse n'a pas aboli l'esclavage, qui régnait partout depuis longtemps ; mais elle l'a adouci à l'égard des étrangers, et presque supprimé à l'égard des Israélites. Il règne quelque obscurité sur certains points relatifs à la position légale des esclaves. La loi renfermait les dispositions suivantes:

1* Celui qui achetait un esclave hébreu, devait, au bout de six ans, le renvoyer libre, comme il était venu. La femme et les enfants de l'esclave qui s'était marié chez son maître, appartenaient à celui-ci. Si l'esclave préférait rester avec sa famille, le maître lui perçait l'oreille, et le gardait pour toujours. ( Ex. 21:1-6 ; Deut. 15:12-18.)

2° Quand un Israélite pauvre s'était vendu, il devait être traité non comme un esclave, mais comme un mercenaire, et sortait libre au jubilé. S'il se vendait à un étranger établi au pays, il conservait même le droit de se racheter, ou d'être racheté par un parent. ( Lév. 25:39-55.)

3° Le voleur qui n'avait pas de quoi faire la restitution légale, était vendu pour son larcin. ( Ex. 22: 1-3.)

49 Lorsqu'un père, sans doute par pauvreté ( Néh. 5:5), vendait sa fille, le maître de celle-ci pouvait en faire sa concubine, mais perdait par-là le droit de la revendre. S'il la donnait pour femme à son fils, et que celui-ci prît une seconde compagne, la première conservait tous ses droits d'épouse, sinon elle recouvrait sa liberté. ( Ex. 21: 7-11.)

5° Les Israélites pouvaient acheter des esclaves soit des étrangers séjournant dans leur pays, soit chez les autres nations, et les transmettre en héritage à leurs enfants. (Lév. 25:44-46.) Mais ces esclaves devaient

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ESD

être circoncis et admis dans l'assemblée de l'Eternel. (Gen. 17:13 ; Ex. 12:44.)

6° Les esclaves se reposaient le jour du sabbat, participaient aux repas des sacrifices, aux fêtes de famille et à tous les privilèges religieux du peuple de Dieu. (Ex. 20:10; Deut. 5:14,15 ; 12:12,18; 16:11,14.

7° Le maître qui en frappant son esclave, le faisait mourir sous ses coups, subissait un châtiment non déterminé. Mais il n'était pas puni si l'esclave survivait un ou deux jours. (Ex. 21:20, 21.)

8° Le maître qui crevait un œil, ou cassait une dent à son esclave, lui devait la liberté. (Ex. 21:26,27.)

9® L'esclave fugitif ne devait pas être livré à son maître. Celui qui dérobait et vendait un Israélite, était puni de mort. (Deut. 23:15; 24: 7 ; Ex. 21:16.)

L'Evangile n'a pas formulé de doctrine sur l'esclavage. Il exhorte les esclaves à l'obéissance envers leurs maîtres, et ceux-ci à la justice et à la charité envers leurs esclaves. (1 Tim. 6:1 ; Eph. 6:5-9; Col. 3: 22; 4:1; Tite 2:9; Philém. 16.) Mais en proclamant l'abolition de tout privilège de race, l'égalité de tous les hommes en Christ, et la charité comme la loi fondamentale des relations des hommes entre eux, il a répandu dans le monde le principe d'une société nouvelle et de l'abolition de l'esclavage. (Gai. 2:3-8; Col. 3 : 11; 1 Cor. 12: 13; Math. 22: 39; Jean 13: 34; Rom. 13: 10; 1 Cor. 13.)

ESCOL (grappe, Nomb. 13 : 24, 25; 32: 9), torrent ou vallon, au sud de Canaan, dont la situation est incertaine, et qui fut ainsi nommé (Na-hal-Escol signifie torrent ou vallon de la grappe) parce que les espions y cueillirent une grappe de raisins que deux hommes emportèrent sur un bâton.

ESDRAS (Néh. 12: 26; Esdr. 7: 1-6), sacrificateur et docteur de la loi, vécut à Babylone sous le règne, paraît-il, d'Artaxerxès-Longuemain. Il obtint de ce prince, vers 458 av. J.-C., la permission de retourner à Jérusalem, avec environ 1800 Juifs et leurs familles; il reçut aussi de lui une lettre de créance pour les gouverneurs de la. Judée, et des dons pour le temple. (Esdr. 7: 7-25; 8: 36.) Après s'être placé, par le jeûne et la prière, sous la protection de Dieu, il partit avec ses compagnons, et arriva au bout de quatre mois, à Jérusalem. (8:21-36.) Informé que plusieurs Juifs avaient pris des femmes étrangères, il déchira ses vêtements, s'arracha les cheveux, pleura et pria devant le peuple, qui fut ému et confessa son péché. (9:1-15 ; 10:1-4.) Il convoqua une grande assemblée où l'on décida une enquête, qui dura trois mois, et d'après laquelle 109 coupables durent renvoyer leurs femmes étrangères et les enfants qu'ils en avaient eus. (10.) Il travaillait depuis treize ans au relèvement du peuple lorsque Néhémie vint l'assister. (Néh. 2:1; Esdr. 7:7.) Esdras lut la loi de Moïse et la fit expliquer, depuis le matin jusqu'à midi, à une nombreuse assemblée, le premier jour du septième mois. Le lendemain, les principaux du peuple s'enquirent auprès de lui, touchant la fête des tabernacles, qu'on célébra ensuite avec une grande solennité. (Néh. 8:1-18.) Il assista enfin à la dédicace de la muraille de Jérusalem.

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ÉTA

(12 : 36.) D'après Josèphe, Esdras mourut très âgé dans cette ville. Il est l'auteur du livre qui porte son nom. Une tradition lui attribue d'avoir présidé à la formation du canon de l'Ancien Testament.

Le livre d1 Esdras comprend une période d'environ 80 ans, et se divise en deux parties. La première (1-6) raconte le retour de la captivité, sous Zorobabel, et la reconstruction du temple, au milieu de grandes difficultés, de 536-515 av. J.-C. La seconde partie (7-10) contient le récit du voyage d'Esdras et de ses efforts pour la restauration morale et religieuse de son peuple; ce récit est complété dans Néh. 8; 12: 36. Il y a entre les deux parties du livre d'Esdras, une lacune d'environ 57 ans. Des fragments de cet écrit sont rédigés en caldéen. (4: 8à6:18 ; 7:1-26.)

ESPAGNE. (Rom. 15: 24,28.) Cette contrée, au sud-ouest de l'Europe, est devenue province romaine 225 ans av. J.-C.; elle comprenait aussi le Portugal. On ignore si Paul s'y rendit, comme il en avait l'intention.

ESTER ou HADASSA (Ester 2: 7), jeune orpheline benjamite, cousine et fille adoptive de Mardochée, vivait à Susan, résidence d'Assué-rus, roi de Perse. Sa beauté la fit choisir pour remplacer la reine Vasti. Instruite de la conspiration d'Haman contre les Juifs, elle jeûne et prie pendant trois jours, puis se présente, au péril de sa vie, devant le roi, pour conjurer la ruine de son peuple. ( 4.) Assuérus lui fait toucher son sceptre d'or, et l'assure de sa faveur. Dans un repas, elle lui révèle son origine, en présence d'Haman, et lui dénonce ce dernier comme son ennemi et celui de ses compatriotes, dont elle implore la grâce. Le roi irrité fit p#ndre Haman et donna sa maison à Ester. (7.) La reine et Mardochée furent autorisés à permettre aux Juifs de se défendre et de profiter du 13 adar (fin février), jour où ils devaient être massacrés, pour exterminer leurs ennemis. (9.)

Le livre d'Ester raconte l'histoire de cette reine et des événements qui se rattachent à son élévation. Il nous fait connaître les mœurs des rois de Perse et la pompe de la cour d'Assuérus; l'orgueil et la ruine du cruel Haman ; la piété d'Ester et de Mardochée, la délivrance accordée à leur nation, et l'établissement de la fête de Purim, pour en célébrer la mémoire. Quoique le nom de Dieu ne s'y trouve pas, l'action de sa providence y éclate partout. L'auteur de ce livre est inconnu. Assuérus paraît être le même que Darius, ou son successeur Xerxès, qui ont régné 522-472 avant J.-C.

ÉTAIN (Nomb. 31:22), métal léger déjà connu des Israélites du temps de Moïse, et considéré parfois comme l'écume de l'argent. (Esa. 1:25; Ezéch. 22:18.)

ÉTANG. (2 Sam. 2:13.) Parmi les étangs nommés dans l'Ecriture, les plus importants sont V étang supérieur (2 Rois 18 :17), et Y étang inférieur (Esa. 22:9), l'un et l'autre dans la vallée de Hinnom. Le premier, à l'ouest de Jérusalem, communique avec cette ville par un canal souterrain ; il est long de 95 mètres (316 pieds), large de 60 (200 pieds) sur 51/, de profondeur (18 pieds). Le second, au sud-ouest de la ville, a environ 180

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ÉTI

mètres de longueur (600 pieds), 7-8 de largeur (260 pieds), et 107, de profondeur (35 pieds).

ÉTHAN. Voyez DARD AH.

ÉTHAN (1 Chron. 6:44), l'un des trois chefs de la musique sacrée, ' nommé aussi Jédithum. Voyez ce mot.

ÉTHANIM (1 Rois 8:2), 7«* mois de l'année sacrée, répondait en partie à septembre et octobre ; ce fut dans ce mois que Salomon dédia le temple.

ETH-BAHAL (1 Rois 16:31), roi de Sidon, et père de Jésabel, passe pour avoir été prêtre de Bahal, puis meurtrier de son prince, dont il usurpa la couronne.

ÉTHIOPIE. (2 Rois 19:9.) Le mot hébreu Rappliquant à plusieurs pays (voyez Cus), nos versions ne l'ont rendu par Ethiopie, que lorsqu'il paraît désigner la contrée connue sous ce nom. Située au sud de l'Egypte, dans la zone torride, elle occupait, du nord au sud, une étendue d'environ 350 lieues et comprenait : 1° La Nubie, plateau qui s'élève de 270-1200 mètres (900-4000 pieds); il est stérile au nord, sauf sur les bords du Nil,, et fertile au sud. 2° L'Abyssinie, pays montagneux, haut de 2100-2400 mètres (7000-8000 pieds), au sud de la Nubie.

L'histoire de l'Ethiopie est fort obscure. Des monuments et des ruines attestent son ancienne splendeur. Des prêtres venus de l'Orient fondèrent dans la haute Nubie, entre l'Atbarah et le Nil, le célèbre royaume de Méroé, dont les villes et les temples en ruine rappellent l'antique civilisation. L'Egypte semble avoir été tour à tour maîtresse et vassale de l'Ethiopie. Sisak, roi d'Egypte, qui prit Jérusalem sous Roboam, vers 970 avant J.-C., avait des Ethiopiens dans son armée. (2 Chron. 12 :3.) Environ 25 ans plus tard, Zéraph, roi d'Ethiopie, envahit Juda avec un million d'hommes, dont une partie étaient Libyens, et fut battu par Asa (14:9-13 ; 16:8.) Quand Sanchérib attaquait le royaume d'Ezéchias, vers 713, il se retira, sur le bruit que Tirhaca, roi d'Ethiopie, venait l'attaquer. (2 Rois 19:9.) La cour de Candace, reine des Ethiopiens, était en Abyssiuie, où il y avait des Juifs, et où retourna le trésorier de cette princesse, converti par Philippe. (Act. 8:27.) Mais les Abyssins ne reçurent l'Evangile qu'au IVœe siècle, par les soins de l'évêque Frumence. Leur christianisme est aujourd'hui profondément altéré. — Quant à la femme de Moïse, qui était éthiopienne (Nomb. 12 :1), voyez Cus.

ÉTIENNE (Act. 6:5), le premier des sept diacres nommés pour la distribution des aumônes. Plein de foi et du Saint-Esprit, il faisait de nombreux miracles au nom de Jésus, quand des Juifs de diverses synagogues voulurent contester avec lui et furent confondus par sa parole ardente. Ils poussèreut alors des imposteurs à l'accuser de blasphème. Le peuple et ses chefs furieux l'entraînent devant le conseil, produisent de faux témoins, et lui imputent d'avoir prédit la ruine du temple et du mosaïsme (6:8-14.) Plein d'assurance et le visage radieux, Etienne résume devant le conseil l'histoire des Israélites, depuis la vocation d'Abraham jusqu'à Salomon. Il répond indirectement à ses accusateurs en

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ÉTR

insistant snr le ministère de Moïse et l'endurcissement dn peuple, ainsi que par la citation d'un passage d'Esaïe (66:1 ) relatif au temple. (Act. 6:15; 7:2-50.) Puis tout à coup il apostrophe ses juges, leur reproche leur résistance au Saint-Esprit, la mort de Jésus et le mépris de la loi. On admet généralement qu'ils s'attirèrent par leur contenance hostile, cette véhémente répréhension, qu'ils interrompirent par des cris de rage. Comme Etienne regardant le ciel, s'écriait: « Je vois les cieux ouverts et le Fils de l'homme à la droite de Dieu, » tous se précipitèrent sur lui, l'emmenèrent hors de la ville et le lapidèrent sans jugement. Ce premier martyr de Jésus lui recommande son âme, et expire en priant pour ses meurtriers. (7:51-60.) Il fut enseveli par quelques fidèles, qui menèrent un grand deuil sur lui. (8:2.)

ÉTOILES (Gen. 1: 16), corps célestes qui parurent au quatrième jour, et dont la création n'est indiquée, après celle du soleil et de la lune, que par une parenthèse : Aussi les étoiles. Quoiqu'elles paraissent innombrables, l'œil nu n'en aperçoit que quelques milliers; mais armé d'un puissant télescospe, il en découvre des millions. L'astronomie les range en trois classes : 1° Les étoiles fixes, innombrables soleils qui peuplent l'étendue, et que leur immense distance fait paraître comme de simples points lumineux ; on les reconnaît à leur lumière étincelante. 2° Les planètes, globes opaques tournant autour du soleil, qui les éclaire. Les unes sont plus grandes, les autres plus petites que notre terre. On en connaît aujourd'hui environ quatre-vingt-dix, dont les principales sont: Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne et Uranus. 3° Les comètes, étoiles ordinairement accompagnées de nébulosités. Ces astres se meuvent autour du soleil, dans des ellipses tellement allongées, qu'ils cessent d'être visibles pendant une partie de leur révolution. Les anciens croyaient que les comètes erraient dans l'espace sans suivre démarché régulière (Jude 13.) L'étoile qui conduisit les mages jusqu'à Bethléhem, n'était pas un astre véritable, mais un corps lumineux que Dieu fit miraculeusement apparaître pour les guider. ( Math. 2: 2-10.)

ÉTRANGER. (Ex. 12: 48.) La loi de Moïse précisait la position des étrangers qui vivaient au milieu des Israélites. Elle prescrivait à ceux-ci de les aimer et de les traiter avec bonté ( 22: 21 ; Lév. 19:33, 34 ) ; de les inviter aux festins des dîmes et aux autres fêtes ( Deut. 14: 28, 29 ; 16:10-15 ) ; de les laisser glaner et jouir des produits de l'année sabbatique. ( Lév. 19:9,10 ; 23:22 ; 25:6 ; Deut. 24:19-22.) Les étrangers pouvaient se faire circoncire et célébrer la pâque. ( Ex. 12:48; Nomb. 9:14.) Us étaient jugés par les tribunaux ordinaires et profitaient des villes de refuge. (Ex. 12: 49 ; Lév. 24: 22 ; Nomb. 35:15.) Mais ils devaient observer le repos du sabbat et des autres fêtes, s'abstenir de sang, de pain levé pendant la pâque, et des abominations interdites aux Israélites. ( Ex. 12 : 19 ; 20 : 10 ; Lév. 16: 29 ; 17: 10 ; 18: 26; 20: 2; 24: 16. Cependant ils pouvaient manger la chair des bêtes mortes interdites aux Israélites. (Deut. 14: 21.) Enfin il était permis à ces derniers, par exception, de leur prêter à intérêt, et de faire valoir leurs droits contre eux dans l'année de relâche. (Deut. 23: 20 ; 15: 3.)

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ÉVA

ETSEL on Esel (Mich. 1: 11.) Voyez Atsal.

EUNICE (2 Tim. 1: 5), Juive mariée à un gentil qui demeurait à Lystre ( Act. 16: 1,2.) Elle eut un fils, Timothée, qu'elle instruisit dès son enfance dans les Ecritures (2 Tim. 3:15.) Elle embrassa de bonne heure l'Evangile. (1: 5.)

EUNUQUE (Deut. 23:1), homme mutilé, que la loi de Moïse excluait de l'assemblée de l'Eternel. Les rois de Juda et d'Israël paraissent s'être souvent conformés à l'usage des princes orientaux, d'avoir des eunuques pour gardiens de leurs femmes. (1 Rois 22:9 ; 2 Rois 24: 12, 15; 1 Chron. 28: 1 ; Ester 1:10; 2: 15.) Toutefois ce titre est donné à des officiers de cour non mutilés, comme par exemple à Potiphar.qui était marié. (Gen. 37 : 36; Dan. 1: 9.) « Se faire eunuque pour le royaume des cieux, » c'est renoncer volontairement au mariage, pour se consacrer plus complètement. au service du Seigneur. (Math. 19: 12; 1 Cor. 7: 32.)

EUPHRATE (Gen. 2: 14), grand fleuve d'Asie qui prend sa source en Arménie, près d'Erzeroum. Il reçoit de l'est le Mourad, coule au sud-est, passe à Babylone, se mêle au Tigre, puis prend le nom de Chat-el-Arab, et se jette dans le golfe Pcrsique par plusieurs embouchures. Son cours, généralement paisible, est d'environ 450 lieues, sa largeur de 240 mètres (800 pieds), et sa profondeur de 3-41/, (10-15 pieds). U déborde au printemps et s'élève de 3x/a mètres ( 12 pieds). U communiquait autrefois, depuis Babylone, avec le Tigre, qui est à l'est, par plusieurs canaux. Un lac artificiel et des digues retenaient les eaux de l'Euphrate pour arroser le sol pendant la saison chaude. On pense que le canal qu'on voit à l'ouest de ce fleuve, en était l'ancien lit. L'Euphrate, appelé aussi le grand fleuve, ou simplement le fleuve, formait la limite orientale du pays donné à Israël. (Gen. 15 :18; Deut. 11: 24; Esa. 27: 12.)

EUROCLYDON (ou, d'après une variante,Euracylon, Act. 27:14), vent orageux du nord-est, qui empêcha le vaisseau où Paul naviguait, d'aborder à Phénice, port de Crète. Selon quelques-uns, le vent désigné sous ce nom ne soufflerait pas toujours du même côté.

EUTYCHE (Act. 20: 9-12), jeune homme qui assistait, de nuit, à un culte présidé par Paul, à Troas, dans une chambre d'un 3e étage, éclairée par un grand nombre de lampes. Assis sur une fenêtre, il s'endormit, tomba à minuit dans la rue, et fut relevé mort ; mais l'apôtre l'embrassa et le rappela à la vie. Après le départ de Paul, on le fit rentrer dans l'assemblée, où sa présence causa une grande joie. L'Ecriture ne dit pas qu'il ressuscita, ce qui a fait penser à plusieurs qu'il fut relevé pour mort, sans l'être réellement.

ÉVANGÉLISTE (Eph. 4:11 ), titre donné aux disciples des apôtres qui annonçaient de lieu en lieu l'Evangile. Le diacre Philippe est le premier désigné sous ce nom. ( Act. 21: 8.) Paul exhorte Timothée à faire l'œuvre d'un évangéliste. (2 Tim. 4: 5.) Ce nom fut donné plus tard aux auteurs des quatre évangiles.

ÉVANGILE. (Math. 4: 23.) Ce mot, tiré du grec, signifie bonne nouvelle, et désigne en général la religion de Jésus. Le centre de l'Evangile

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ÉVÊ 477

est la doctrine de la justification par la foi en Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, mort et ressuscité pour le salut des pécheurs. ( Gai. 1:11 ; 2: 14-21 ; 2 Tim. 2: 8 ; 1 Tim. 3: 16.)

ÉVANGILES, les quatre premiers livres du Nouveau Testament, qui, d'après la tradition, ont pour auteurs Matthieu, Marc, Luc et Jean. L'Evangile, contenu tout entier dans l'histoire de Jésus-Christ, fut d'abord prêché par les apôtres, qui racontaient la vie de leur Maître. Mais on sentit bientôt le besoin de posséder des documents authentiques de l'œuvre du Fils de Dieu, et les Evangiles vinrent y répondre. Les trois premiers furent probablement composés de l'an 60-70, et le quatrième, vers 90. Lebut commun de ces écrits est de nous faire connaître Jésus-Christ. Mais chacun d'eux a son caractère particulier, provenant de l'action du Saint-Esprit sur l'écrivain (1 Cor. 12: 4) ; de l'individualité de celui-ci et de son but spécial; du développement et des besoins de ses lecteurs immédiats, et d'autres circonstances que nous ignorons. L'un des évangélistes raconte tels faits, tels détails non mentionnés par les autres. Ils se complètent ainsi mutuellement et nous présentent une image fidèle du Sauveur. Mais il résulte de là, entre nos quatre Evangiles, des divergences, des contradictions apparentes, qui n'ont rien d'alarmant pour la foi, et ne sauraient nuire au but de ces récits. Les évangiles ont été écrits « afin que nous croyions que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant, nous ayons la vie par son nom. » (Jean 20: 31.)

ÈVE (vie, Gen. 3:20), la première femme, créée le sixième jour, àl'image de Dieu (1:27), fut formée d'une côte d'Adam pour être son aide et sa compagne. Elle reçut d'abord le nom d'homme, avec une terminaison féminine, qu'on a essayé de rendre par Hommesse. (2:21-25.) Elle était seule quand le diable, déguisé en serpent, l'engagea à manger du fruit défendu. Elle résista d'abord, puis céda au triple attrait de ce fruit, et entraîna Adam dans la même faute. Pour se justifier, elle accusa le serpent. Par la sentence prononcée contre ce dernier, Eve apprit que sa postérité triompherait de Satan. Mais Dieu lui dénonça qu'elle enfanterait avec douleur, et que son mari dominerait sur elle. Adam espérant revivre par elle dans ses enfants, la nomma Eve. (3:1-16, 20.) Elle eut une grande joie à la naissance de Caïn (4:1), qui trompa cruellement son espérance. Mais la naissance de Seth la consola sans doute de la mort d'Abel. (4:8, 25.) On ignore à quel âge elle mourut.

ÉVÊQUE. (Act. 20 : 28.) Le mot grec (episkopos) ainsi rendu inspecteur, surveillant, et désigne, dans le Nouveau Testament, les anciens , ou pasteurs. En effet Paul appelle évêques les anciens d'Ephèse (Act. 20:17, 28), et ceux de Philippes. (Philip. 1:1). Il emploie ces termes l'un pour l'autre dans ses instructions à Timothée et à Tite, sur /'établissement des fonctionnaires de l'Eglise (1 Tim. 3:1-13; Tite 1:5, 7), et les remplace par pasteurs dans Eph. 4:11. Les mots pasteur et évêque sont appliqués par Pierre à Jésus-Christ. (1 Pier. 2:25.) Mais dès le commencement du IIme siècle, on réserva le titre d'évêque au président du conseil des anciens. (1 Tim. 4:14.) Plus tard, l'évêque d'une ville devint le surveillant des églises du voisinage, et son autorité grandissant

DICTION. BIBLIQUE. 12

EXP

peu à peu, l'épiscopat se constitua tel qu'il existe encore dans les églises grecque, romaine et anglicane.

EVILMÉRODAC (2 Rois 25 : 27-30), roi de Babylone, fils et successeur de Nébucadnétsar, tira de prison, en montant sur le trône, Jébo-jachin, et le traita comme son ami. Après un règne de deux ans, selon les uns, et de dix-huit ans, selon les autres, il fut assassiné par son beau-frère Nériglissar.

ÉVODIE et SYNTICHE (Philip. 4:2), deux femmes de l'église de Phi-lippes qui avaient souffert pour la foi, mais que Paul dut exhorter à vivre dans la concorde.

EXODE (sortie), nom du second livre de Moïse, emprunté à la traduction des Septante. Le titre hébreu, formé des premiers mots du livre, signifie : « Or ce sont ici les noms. » L'Exode comprend une période d'environ 145 ans, de la mort de Joseph à l'érection du tabernacle au pied du Sinaï. Ce livre nous retrace la transformation de la famille de Jacob en un peuple ; l'oppression de ce peuple par les Egyptiens et sa merveilleuse délivrance ; son voyage jusqu'au Sinaï ; la publication du déca-logue et de diverses lois civiles et cérémonielles; le culte du veau d'or; et enfin la construction du tabernacle. La signification symbolique et typique de ce dernier, nous est expliquée dans l'épître aux Hébreux.

EXORCISTES (Act. 19:13), ou conjureurs, personnages qui essayaient de chasser les démons, soit par l'invocation du nom de Dieu, soit par l'emploi de formules magiques, soit enfin par des moyens médicaux. Ils étaient nombreux chez les Juifs du temps de Jésus et des apôtres. (Math. 12:27; Marc 9:38.) A Ephèse, sept d'entre eux furent'blessés par un démoniaque qu'ils avaient voulu guérir au nom de Jésus, mais sans croire en lui. (Act. 19:13-16.) / '

EXPIATION. (Lév. 16:16.) Nos versions rendent ordinairement par faire expiation ou propitiation, un mot hébreu (ciper) qui signifie couvrir, effacer, expier, apaiser. Dans le Nouveau Testament, la même pensée est exprimée par plusieurs mots grecs, qui sont traduits par rançon, rédemption, expiation, propitiation, etc. (Math. 20: 28; Eph. 1:7; Hébr. 9: 15; 1 Jean 2:2; 4:10.) La doctrine de l'expiation a pour base l'idée de substitution, et forme le centre de la religion chrétienne. L'Ecriture nous enseigne que Jésus-Christ innocent s'est mis à la place.des coupables ; qu'il a reçu de Dieu le châtiment des pécheurs, et que sa mort sanglante; est la rançon ou le prix qu'il a dû payer pour les délivrer de la mort éternelle. Cette vérité ressort des considérations suivantes :

1° Les sacrifices de l'ancienne économie étaient des types de Jésus-Christ. Or l'idée de la substitution de la victime innocente au coupable, est à la base du sacrifice : « Car l'âme (ou la vie) de la chair est dans le sang, c'est pourquoi je vous ai ordonné qu'il soit mis sur l'autel, afin de faire propitiation pour vos âmes. » (Lév. 17:11 ; 16:5-22 ; Héb. 9:6-28.)

2° Les prophètes, et en particulier Esaïe, Daniel, Jean-Baptiste, nous présentent Jésus-Christ comme une victime immolée pour nos forfaits, expiant l'iniquité, ôtant le péché du monde. (Esa. 53:3-8; Dan. 9: 24-27; Jean 1:29.)

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EXP

3° Après avoir déclaré qu'il était venu pour donner sa vie en rançon pour plusieurs, Jésus-Christ a institué la sainte cène comme un monument de son sacrifice expiatoire. (Math. 26: 26-28; 1 Cor. 11 : 23-26.)

4° L'agonie de Jésus en Géthsémané ne peut s'expliquer que s'il a été victime pour nos péchés. Car, tandis que les simples martyrs meurent triomphants, le Fils de Dieu a'éprouvé d'indicibles angoisses, qui n'ont d'analogie qu'avec celles des plus grands criminels. (Luc 22:40-44.)

5° Les apôtres parlent sans cesse des souffrances, de la croix, du sang, de la mort de Jésus-Christ pour notre salut : « Il a été maudit pour nous ; il a payé notre rançon ; il nous a rachetés par son sang, réconciliés avec Dieu par sa mort. Il est la victime de propitiation pour nos péchés.» (Gai. 3:13; 1 Tim. 2: 6; Apoc. 5:9; 1 Pier. 1:19; 2: 24; Rom. 5:10; 2 Cor. 5: 19-21 ; 1 Jean 2:2.)

6° L'épître aux Hébreux est spécialement consacrée à établir que Jésus-Christ, sacrificateur et victime, a réalisé par sa mort, et réalise encore par son intercession, tous les privilèges des Israélites sous l'ancienne alliance, et en particulier l'expiation des péchés préfigurée dans les sacrifices : « Il a paru une seule fois pour l'abolition du péché, par le sacrifice de soi-même. » (Hébr. 9:26.)

7° La mort de Jésus-Christ n'est un témoignage de l'amour de Dieu, ainsi qu'un motif de reconnaissance envers lui et de haine pour le péché, que si elle a été une peine substituée à celle qu'avaient méritée les pécheurs, et que réclamait la justice divine. (Jean 3: 16; 1 Jean 4 : 8-19 ; Rom. 6 : 10-12; 1 Pier. 4:1.)

8° La doctrine de l'expiation répond à un besoin profond de la conscience humaine, et l'expérience de l'Eglise universelle en démontre l'efficacité pour le relèvement du pécheur. (1 Cor. 1 :18.)

9° Cette doctrine, qui est une folie pour la raison naturelle (1 Cor. 1 : 18-25), présente un mystère insondable à notre intelligence bornée, parce que nous ne pouvons pas pénétrer le fond de la nature de Dieu. (Rom. 11:33; 1 Pier. 1:12.)

10° Si la mort volontaire de Jésus-Christ innocent n'avait pas été nécessaire pour notre salut, elle soulèverait les plus insolubles difficultés.

EXPIATIONS ou PROPITIATIONS (Lév. 23: 27-32 ; 16), fête solennelle qui se célébrait le 10 de tirsi, septième mois de l'année sacrée, correspondant en partie à septembre et octobre. Les Israélites devaient observer un repos complet et affliger leurs âmes, c'est-à-dire, s'humilier et sans doute aussi jeûner, car ce jour fut appelé plus tard le jeûne. (Act. 27: 9.) Il se faisait une expiation générale des péchés au moyen de quatre victimes : un veau offert pour Aaron et sa famille, un bélier et deux boucs pour le peuple. Ce bélier pour l'holocauste n'est mentionné qu'en passant. Le souverain sacrificateur, en vêtements blancs, jetait d'abord le sort sur les deux boucs, dont l'un devait être immolé et l'autre envoyé au désert. Puis il égorgeait le veau et entrait trois fois dans le lieu très saint. La première fois, il jetait du parfum sur un encensoir d'or garni de braises, afin de voiler par la fumpe le propitiatoire, sur lequel Dieu se manifestait ce jour-là dans une nuée. (Lév. 16:2 ; Héb. 9 : 4-12.) La seconde, il aspergeait avec le sang du veau, sept fois le propitiatoire. La troisième fois, il répétait cette aspersion avec le sang du bouc qu'il venait d'immoler pour les péchés du peuple. Il aspergeait ensuite avec le sang de ces animaux, les cornes de l'autel d'or (Ex. 30:10) et de l'autel d'airain. Il prenait enfin le second bouc, lui posait les mains sur la tête et confessait sur lui tous les péchés du peuple; puis il le faisait conduire, sous le nom de Hazazel, au désert, où il était censé porter les iniquités dont on l'avait chargé. On diffère sur l'interprétation du mot Hazazel, qui paraît signifier bouc émissaire. (Lév. 16:5-22.)

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Après avoir changé de vêtements, le sacrificateur faisait fumer sur l'autel la graisse du veau et du bouc immolés, et brûler leur chair hors du camp, selon l'ordonnance des sacrifices pour le péché. Ces diverses cérémonies figuraient l'expiation du péché et la purification du pécheur, par le sacrifice de Jésus-Christ. (Lév. 16:23-28; Hébr. 9:12.)

ÉZÉCHIAS (2 Rois 18:1 ; 2 Chron. 29 :1), fils et successeur d'Achaz, roi de Juda, monta sur le trône à vingt-cinq ans ; il fut célèbre par l'éclat de son règne, mais surtout par sa profonde piété. Son premier soin fut de faire purifier le temple, profané par son père, et de le consacrer de nouveau à l'Eternel. A cette occasion, sept veaux, sept béliers, sept agneaux et sept boucs furent offerts au milieu du chant des cantiques, accompagné d'instruments, tandis que le peuple était prosterné. (2 Chron. 29:20-28.) Ezéchias détruisit l'idolâtrie établie par Achazet brisa le serpent d'airain devenu un objet de culte. (2 Rois 18:4.) Il fit célébrer la Pâque le second mois, attendu qu'elle n'avait pu l'être le*premier; il y invita tout son peuple, et même les Israélites des dix tribus, dont un petit nombre seulement répondirent à son appel. Il fit présent à l'assemblée de 1000 veaux et de 7000 moutons, et la fête dura quinze jours au lieu de sept. A sa prière, Dieu pardonna aux Israélites qui ne s'étaient pas sanctifiés. (2 Chron. 30.) Il rétablit l'ordre réglé par David pour le cuite de l'Eternel, et, par une loi, il imposa au roi l'obligation de fournir des bêtes pour les sacrifices. ( 31:1-3.) Il battit les Philistins et secoua le joug des Assyriens, qui, la sixième année de son règne, détruisirent le royaume d'Israël. (2 Rois 18: 7-11.) Mais huit ans après, Sanchérib, roi d'Assyrie, envahit Juda, exigea une forte somme d'Ezéchias, qui dut pour la payer, reprendre l'or dont il avait orné les portes du temple. Néanmoins, Jérusalem fut investie et Ezéchias sommé de la livrer. Couvert d'un sac et le cœur angoissé, il va répandre au temple son âme devant Dieu. Il fait aussi consulter Esaïe, qui lui promet de la part de l'Eternel une prochaine délivrance. En effet, Sanchérib ayant ouï dire que Tirhaca, roi d'Ethiopie, venait contre lui, s'éloigna ; mais il fit porter au roi de Juda des lettres menaçantes et blasphématoires. Ezéchias les déploya dans le temple et cria à l'Eternel, qui lui envoya Esaïe pour le rassurer, x^ussitôt après, un ange de l'Eternel extermina 185000 Assyriens. (2 Rois 18 ; 19.)

Cette même année, la quatorzième de son règne, Ezéchias tomba malade et fut invité par Esaïe à se préparer à la mort. Mais il pria avec larmes, et l'Eternel exauçant sa requête, lui fit dire par le prophète

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qu'il ajouterait quinze ans à ses jours. Le roi obtint pour gage de cette promesse, que l'ombre rétrogradât de dix degrés sur le cadran d'Achaz. Ësaïe ordonna une application de figues sèches sur les plaies du malade, qui fut guéri au bout de trois jours, et écrivit un cantique d'actions de grâce. ( Esa. 38: 9-20. ) On possède peu de détails sur les quinze dernières années d'Ezéchias. Quoique sincèrement pieux, il ne fut pas exempt de faiblesse. Il étala avec une orgueilleuse complaisance toutes ^ ses richesses aux yeux des envoyés du roi de Babylone, Mérodac-Bala-dan, qui lui fit remettre des lettres et un présent. Mais il s'humilia quand l'Eternel le reprit par la bouche d'Esaïe. Il profita de la paix pour développer l'agriculture et construire des villes, ainsi qu'un aqueduc destiné à amener à Jérusalem les eaux de l'étang supérieur. Sous son gouvernement, le royaume de Juda acquit un haut degré de prospérité. Il fit rassembler une partie des proverbes de Salomon. (Prov. 25:1.) Après un règne de vingt-neuf ans (726-697), sous lequel Michée et Osée prophétisèrent avec Esaïe, Ezéchias mourut, à 54 ans, et fut enseveli avec de grands honneurs. (Mich. 1:1 ; Osée 1: 1; 2 Rois 20 ; 2 Chron. 32.)

ÉZÉCHIEL (Ezéch. 1:1-3), fils de Buzi, était sacrificateur à Jérusalem quand il fut transporté en Caldée, probablement avec Jéhojachin et les principaux de Juda, vers 600 av. J.-C. ( 2 Rois 24:8-16.) Il s'établit à à Télabib, sur le fleuve Kébar, dans la Mésopotamie supérieure, où il vécut honoré au milieu de compatriotes. Il était marié et demeurait là depuis cinq ans lorsque le Seigneur l'appela, dans une vision, à la charge de prophète, qu'il exerça vingt-deux ans au moins, parmi ses frères captifs et néanmoins endurcis. (Ezéch. 1:1; 3:15; 8:1 ; 20: 1 ; 24: 15; 29:17 ; 33 :30-33.) Le premier jour du dernier siège de Jérusalem, la neuvième année de l'exil du prophète, Dieu lui retira sa femme et lui défendit d'en mener le deuil. (24:1,2; 24:15-18.) Ezéchiel cessa alors de prophétiser touchant son peuple jusqu'à la veille du jour où il fut informé, trois ans plus tard, de la prise de Jérusalem. (24:27; 33 : 21-23.) Sa mort ne nous est pas racontée.

Le Livre d'Ezèchiel se divise en deux parties de vingt-quatre chapitres chacune. La première comprend les prophéties concernant le peuple de Dieu, prononcées avant la ruine de Jérusalem, et placées dans l'ordre chronologique. On peut la subdiviser en trois sections. 1° Chap. 1-7 : Vocation d'Ezèchiel et prédiction de la ruine de Jérusalem, cinquième année de son exil. (1:2.) 2° Chap. 8-19 : Série de visions et prophéties, la sixième année, touchant la corruption du peuple et les châtiments qui l'attendaient. (8:1.) 3° Chap. 20-24 : Prophéties relatives au même objet pendant la septième et la neuvième année.

La seconde partie (25-48) se compose de diverses prophéties prononcées avant, pendant et après la ruine de Jérusalem, mais non rangées dans l'ordre'chronologique. (26:1 ; 29:1 ; 30:20 ; 31: 1 ; 32 :1) Elle se subdivise aussi en trois sections. 1° Chap. 25-32 : Prophéties contre sept nations étrangères, savoir : les Hammonites,'les Moabites, les Edomites, les Philistins, les Tyriens, les Sidoniens et les Egyptiens. (25 :2,8,14,15; 26:2; 28: 21 ; 29: 2.) 2° Chap. 33-39 : Reproches contre le peuple d'Is-

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FEM

raël et ses pasteurs ; promesse concernant sa restauration sous le Messie ; menaces contre Gog et Magog. (33 ; 34; 38.) 3° Chap. 40-48 : Vision d'un nouveau temple et d'une nouvelle division du pays de Canaan.

Ce livre se distingue par l'indication précise des dates (1:1, 2; 3: 16 ; 8:1 ; 20:1 ; 24: 1 ; 26:1 ; 29:1), mais surtout par des visions majestueuses et parfois étranges, par des images sublimes et par de nombreux • actes symboliques. (1 ; 8: 3 ; 10; 17; 4; 5:1; 12:3; 24:3; 37.) On y trouve aussi fréquemment des formules particulières, comme celles-ci : Fils d homme (2:1), maison rebelle (2:5), dresse ta face, etc. (4:3; 21:2). La libre grâce de Dieu (16) et la venue de Jésus-Christ y sont clairement annoncées (34:23 ; 37: 24). Ce livre renferme néanmoins des portions très obscures, entre autres les chapitres 40-48. C'est pour ce motif que, d'après Jérôme, la lecture d'Ézéchiel n'était pas permise aux Juifs avant l'âge de 30 ans.

* FÉLIX (Act. 23: 24), affranchi de l'empereur Claude, qui l'établit, vers l'an 53 de J.-C., gouverneur de la Judée, « où il exerça, dit Tacite, avec toutes sortes de cruautés et de débauches, le pouvoir d'un tyran dans l'esprit d'un esclave. » Séduit par la beauté de Drusille, femme d'A-zize, roi d'Emèse, il la persuada, par l'entremise d'un magicien, de quitter son mari pour l'épouser; il en eut un fils nommé Agrippa. Ne pouvant supporter les répréhensions du grand sacrificateur Jonathas, qui avait contribué à sa nomination, Félix le fit assassiner à prix d'argent. Il eut sans cesse à réprimer des séditions excitées par de faux prophètes ou des magiciens, qui se faisaient chefs de brigands. Il dispersa entre autres, d'après Josèphe, une nombreuse troupe conduite par un Egyptien. ( 21:38.) Il demeurait à Césarée, où Paul accusé par les Juifs, lui fut amené, vers l'an 58. Après avoir entendu ses accusateurs et sa défense, il le retint deux ans en prison, et s'entretenait souvent avec lui, dans l'espoir d'en obtenir de l'argent. L'apôtre lui annonçant un jour l'Evangile, ainsi qu'à Drusille, parla de la justice, de la tempérance et du jugement, et Félix fut effrayé. Mais au lieu de se convertir, il renvoya Paul en prison et fit taire sa conscience. (24:1-28.) Rappelé à Rome, vers l'an 60, il fut accusé par les Juifs auprès de Néron, qui l'acquitta, grâce à l'intercession de son frère Pallas, favori de ce prince. Néanmoins Félix fut peu après exilé, avec toute sa famille.

FEMME (Gen. 2: 24.) Elle fut créée pour être l'aide et la compagne de l'homme. Quoique ne formant qu'une seule chair avec lui, elle devait) même avant la chute, lui être subordonnée. Car pour établir que la femme doit se soumettre à son mari, Paul rappelle qu'elle a été créée après l'homme, en vue de l'homme, et tirée de lui. (1 Tim. 2:13 ; 1 Cor. 11:8,9.) Mais cette subordination a été altérée par le péché : Ton mari dominera

18-2

FES

sur toi. (Gen. S: 16.) Les passions de l'homme, la polygamie, l'ahus de la force, amenèrent bientôt l'esclavage de la femme et son avilissement. Sous l'ancienne économie, des lois protectrices de la femme tendaient à la relever. Toutefois la polygamie, tolérée par Moïse, l'empêchait de redevenir la vraie compagne de l'homme. (Deut. 21: 10-17; 22: 13-30.) Mais Jésus-Christ a réhabilité la femme en naissant d'une vierge, en proscrivant la polygamie et le divorce, sauf pour cause d'adultère, et en proclamant par ses apôtres, l'égalité spirituelle des deux sexes : « Il n'y a ni homme, ni femme; car vous êtes tous un en Jésus-Christ.» (Math. 1:18; 19:3-9; Gai. 3: 28.) Cependant les femmes chrétiennes doivent être «soumises, en toutes choses, à leurs maris, comme au Seigneur.» (Eph. 5: 22-24; 1 Tim. 2: 9-15; 1 Pier. 3: 1-6.) U n'y a d'exception que dans le cas où elles ne pourraient leur obéir sans désobéir à leur Epoux céleste. (Col. 3:18; Act. 4:19; 5:29; Luc 14:26,33.) L'égalité absolue de l'homme et de la femme ne régnera que dans le ciel, où le mariage sera aboli, et où tous les rachetés seront comme les anges de Dieu. (Math. 22: 30.)

FENÊTRE (Gen. 26: 8.) En Orient, les fenêtres ne donnent pas généralement sur la rue, mais sur une cour intérieure, afin d'éviter la poussière, et descendent presque jusqu'au plancher. Parfois cependant, les murs extérieurs des maisons ont des ouvertures fermées par des espèces de treillis ou de jalousies qui peuvent s'ouvrir, et qui faisant saillie, ressemblent à une cage de bois, d'où l'on voit dans la rue sans être vu. Ces sortes de fenêtres existaient déjà du temps de David, et même d'Isaac. ( Gen. 26: 8; Jug. 5: 28; 2 Sam. 6:16 ; 2 Rois 9: 30; 13:17; Prov. 7:6; Cant. 2: 9; Dan. 6:10.) Les Israélites n'avaient pas de fenêtres vitrées; l'usage en est à peine connu aujourd'hui en Orient. Les fenêtres du temple de Salomon étaient étroites en dehors et larges en dedans. (1 Rois 6:4.)

FER (Gen. 4: 22), le plus abondant, le plus tenace et le plus utile des métaux ; il pèse 7*/i fois plus que l'eau. On le trouve dans la terre mêlé à diverses substances minérales. Il paraît que le sol de Canaan recélait du fer en grande quantité. (Deut. 8: 9.) Tubal Caïn, qui vivait avant le déluge, connut l'art de le travailler. (Gen. 4: 22.) On en fabriquait toute espèce d'armes et d'instruments, et même des lits et des chariots. (Ex. 20: 25 ; 2 Sam. 21:16; Dan. 4: 23 ; 2 Rois 6:5; Deut. 3: 11 ; Jug. 4:13.) Salomon employa aussi du fer dans la construction du temple. (1 Chron. 22: 3; 2 Chron. 2: 7.) L'acier, qu'on fabrique avec le fer, n'est pas mentionné dans l'Ecriture. Les mots hébreux (nechoscheth, nachousch) que nos versions ont rendus par acier, désignent l'airain ou le cuivre ( Job 6 : 12; Jér. 15:12, 20.)

FESTIN. Voyez Fêtes et Repas.

FESTUS ( Act. 24: 28; 25) succéda à Félix dans le gouvernement de la Judée, vers l'an 60. Trois jours après son arrivée à Césarée, il monta à Jérusalem, y passa dix jours, et refusa de complaire aux Juifs, qui lui demandaient que Paul fût ramené dans cette dernière ville, afin de le tuer en chemin. Toutefois il y eût consenti, à la suite d'une première comparution de l'apôtre à Césarée, si celui-ci n'en avait pas appelé au tribunal

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FÈV

de l'empereur. Il communiqua cette affaire à Agrippa, venu avec sa sœur Bérénice pour le saluer, et les fit assister à une nouvelle audience, dans laquelle Paul plaida avec chaleur la cause de l'Evangile. Fesjus l'interrompant, s'écria: «Tu es hors de sens, Paul; ton grand savoir dans les lettres te met hors de sens.» (26: 24.)

Festus eut à lutter, comme Félix, contre les magiciens et les brigands, qui cherchaient à soulever le peuple. Il se montra moins injuste que la plupart des autres gouverneurs, et mourut après une administration de deux ans.

FÊTES ( Lév. 23: 2.) Toutes les fêtes nationales des Israélites étaient des fêtes religieuses, destinées à rappeler les délivrances et les bénédictions de l'Eternel. Elles se célébraient généralement au son des trompettes, par des sacrifices, et le plus souvent par de joyeux festins, auxquels les lévites, les pauvres et les étrangers étaient invités. (Deut. 16 : 1-17.) L'Ecriture en mentionne dix dont huit remontent à Moïse ; les deux autres sont postérieures à la captivité. Voici l'indication de ces fêtes, dont les six premières étaient annuelles. (Pour les détails, voyez les articles spéciaux.)

La Pâque, ou la fêle des pains sans levain, le 14 du premier mois (mars ou avril) de l'année sacrée ; elle durait huit jours. (Ex. 12: 6-19; 26: 15.)

La Pentecôte ou la fête des semaines ou de la moisson, cinquante jours après la Pâque. (Act. 2: l ; Lév. 23:15-21 ; Deut. 16: 10; Ex. 23: 16.)

Le jour des Expiations ou Propitiations, le 10 du septième mois ( septembre ou octobre, Lév. 23 : 27.)

La fête des Tabernacles ou de la récolte, le 15 du septième mois ; elle durait sept jours. ( Lév. 23: 34; Ex. 23: 16.)

La fête de là Dédicace, le 25 du neuvième mois (novembre ou décembre, Jean 10: 22.) Elle fut établie 164 ans avant J.-C.

La fête de Purim ou des sorts, le 14 et le 15 du douzième mois (février ou mars, Ester 9: 21-32).

Le sabbat ou le repos, chaque samedi. ( Ex. 20:8.)

8* La fête des mois ou des nouvelles lunes, le 1er de chaque mois. (Nomb. 28: 11-15; Esdr. 3: 5.)

Vannée sabbatique ou le repos de la terre, tous les sept ans. ( Lév. 25:3-7.)

10° Le Jubilé ou l'an de la liberté, chaque cinquantième année. ( Lév. 25: 10-17.)

Tous les Israélites devaient se présenter devant l'Eternel trois fois par an, savoir, aux fêtes de Pâque, de Pentecôte et des Tabernacles, et lui apporter des offrandes, chacun selon ses moyens. ( Ex. 23 :14-17; Deut. 16:16, 17.) — Ces diverses fêtes ont été abolies par Jésus-Christ. (Rom. 14:5,6; Col. 2:16,17.)

FÈVE (2 Sam. 17: 28), plante légumineuse dont la tige creuse et carrée, a environ 90 centimètres de haut (3 pieds). A ses fleurs blanches ou purpurines, et tachetées de noir, succèdent des cosses renfermant chacune quatre ou cinq fèves oblongues et aplaties. Les fèves étaient culti-

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FLE

vées par les Israélites, qui les mêlaient parfois aux céréales pour faire du pain. (Ezéch. 4:9.)

FIEL (Job 16:13 ; 20: 25), liqueur très amère sécrétée par le foie et conservée dans une petite poche nommée vésicule du fiel : de là elle se répand dans les intestins pour dissoudre le chyle et le rendre propre à la nutrition. Avant de crucifier Jésus, on lui offrit, selon l'usage, une boisson mêlée de fiel, destinée à amortir ses douleurs, mais il la refusa. (Math. 27: 34; Marc 15: 23.) Dans Deut. 29:18; Ps. 69 : 22, et ailleurs, le mot hébreu traduit par fiel, désigne une plante vénéneuse et amère. Le fiel de l'homme s'appelle aussi bile.

FIENTE. (Ezéch. 4: 12-15.) Dans certaines contrées de l'Orient, le bois est si rare et si cher, qu'il se vend au poids. Aussi recueille-t-on avec soin la fiente des animaux, pour la faire sécher et l'employer comme combustible. Cet usage explique l'ordre que Dieu donna à Ezéchiel, de cuire son pain avec de la fiente. Voyez Idolâtrie.

FIENTE DE PIGEON. Voyez Colombe.

FIGUIER (Gen. 3: 7), arbre branchu et touffu, de 6-9 mètres de haut (20-30 pieds), à feuilles larges et découpées, sans fleurs apparentes, et dont les fruits précédent les feuilles et ont la figure d'une poire. En Orient, le figuier produit trois récoltes par an. Les premières figues, qui sont les meilleures, paraissent au printemps et se cueillent à la fin de jnin. (Cantiq. 2:13; Jér. 24: 1-8.) C'est alors que se montrent les secondes qui mûrissent en août. A cette époque apparaissent les derniè-res-dont la récolte se fait à la fin de l'automne, lorsque les figuiers sont déjà dépouillés de leurs feuilles. Quelquefois même quand l'hiver est doux, il en reste quelques-unes qu'on peut cueillir au printemps. Le figuier se trouvait en Eden. (Gen. 3:7.) Il formait une partie de la richesse de Canaan, où son ombre était fort recherchée. (Deut. 8:8 ; 1 Rois 4:25; Mich. 4:4; Zach. 3 :10; Jean 1:48; Jér. 5:17; 8:13.) Jésus maudit un figuier qui ne portait que des feuilles. Quoique ce ne tût pas la saison de la récolte des figues, l'absence totale de fruit prouvait la stérilité de cet arbre, puisque les bons figuiers n'en sont jamais dépourvus pendant qu'ils ont des feuilles. (Marc 11:12-14.) En faisant sécher le figuier stérile, le Sauveur a voulu prémunir ses disciples contre le danger du formalisme. Le suc du figuier est amer et corrosif. Il forme une encre sympathique dont les caractères ne deviennent visibles sur le papier, que lorsqu'on chauffe ce dernier.

FILLE DE SION. (Esa. 1: 8.) Sous le nom de Sion l'Ecriture désigne fréquemment le peuple de Dieu, symbolisé sous l'image d'une jeune fille. Il faut donc entendre par la fille de Sion, tantôt le peuple d'Israël, tantôt l'Eglise chrétienne. (Esa. 12: 6 ; 49 : 14; 51:16; 62: 11 ; Jér. 4: 31; Zach. 2: 10; 9:9; Gai. 4:26.) Cette image est aussi appliquée parles prophètes, aux nations étrangères. Ainsi les expressions, la fille de Babylone', la fille d'Egypte, etc., désignent Babylone, l'Egypte, etc. (Esa. 47: 1; Ps. 137: 8 ; Jér. 46: 11; Lament. 4:22.)

FLEUVE. (Gen. 2:10.) Le Nil et l'Euphrate sont fréquemment nom-

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FOI

més le fleuve (Ex. 1: 22 ; 4: 9; Gen. 31: 21 ; Esdr. 4:17.) Voyez les articles spéciaux sur chaque fleuve nommé dans l'Ecriture.

FLUTE. Voyez Musique.

FOI. (Math. 6:30.) C'est ainsi que nos versions rendent généralement un mot grec (pistis) dont le sens fondamental est confiance. Ce mot se trouve plus de deux cent quarante fois dans le Nouveau Testament ; il est traduit dans quelques passages par fidélité. (Math. 23 : 23; Rom. 3 : 3; Gai. 5:22; Tite 2:10.) Dans Rom. 1:31, le terme original (asunthétos) qu'Ostervald a rendu par sans foi, signifie plutôt sans bonne foi.

La confiance forme la base de toutes les relations humaines : elle est le fondement de l'amitié, de la vie de famille, et de toute société. L'homme se sent honoré en proportion de la confiance qu'on lui témoigne, et rien ne le blesse plus profondément qu'une marque de défiance. Il n'est donc pas surprenant que la confiance, qui prend le nom de foi quand il s'agit des relations de l'homme avec son Créateur, occupe un place si importante dans la religion. Car « il est impossible d'être agréable à Dieu sans la foi. » (Hébr. 11: 6.) La foi a son siège dans les profondeurs de l'âme et pénètre toutes ses facultés. Elle suppose un certain degré de connaissance. Elle implique l'exercice de l'intelligence et de la volonté, mais surtout du sentiment ou des affections. (Jean 3: 36; Rom. 10:9, 10; Eph. 3:17.) La foi a pour objet le monde invisible ou les choses divines, qui sont également inaccessibles aux sens et à la raison naturelle. (Héb. 11: 1 ; 1 Cor. 2:14.) Elle est l'organe par lequel le fidèle reçoit les révélations du Seigneur, et spécialement la promesse du salut par la mort expiatoire de Jésus-Christ. ( Hébr. 11: 3 ; 4:2,3 ; Rom. 3:22-25.) La foi est un acte permanent de l'âme par lequel le pécheur renonçant à toute justice propre, s'abandonne à la pure miséricorde de Dieu, saisit la justice de Christ et accepte le salut qui lui est offert. Elle procure au fidèle le sentiment de son pardon. Toutefois il ne faut pas confondre la foi avec l'assurance du salut, qui en est le couronnement. Car, à cause de l'infirmité humaine, cette assurance peut avoir de fréquentes défaillances, mênle chez des chrétiens très spirituels.

La foi régit tous les degrés de la vie spirituelle, qui est appelé le combat de la foi. (1 Tim. 6:12.) Elle e§t intimement liée à la repentance. (Luc 7 : 38, 50; Act. 20:21.) La justification et la régénération s'obtiennent par la foi, qui est le principe de la sanctification. (Gai. 3:5-12 ; Act. 15: 9; 26:18.) C'est par la foi que les rachetés possèdent en eux Jésus-Christ, avec toutes les grâces qui découlent de lui, et qu'ils sont victorieux d'eux-mêmes, du monde et de Satan. (Eph.3:16-18; Gai.2:20; 1 Jean5:4,5; 1 Pier. 5:8,9.) La foi qui sauve produit nécessairement la charité et les bonnes œuvres. (Gal.5:6;l Tim. 1:5; Eph. 2: 8-10.) Le Saint-Esprit n'habite que dans les croyants. ( Jean 7:38, 39; Gai. 3:14.) Cest par lui que Dieu forme la foi dans leurs cœurs (Jean 6:29 ; 1 Cor. 2:4,5 ; 12:3.9), mais il se sert dans ce but de la prédication de l'Evangile. (Rom. 10:17.)

Il ne faut pas confondre la foi justifiante ou la foi du cœur, qui produit la charité et les bonnes œuvres, avec la foi morte dont parle St. Jacques, ou la simple croyance aux enseignements de l'Ecriture, et que l'on appelle la foi historique. (Rom. 10: 9,10; Jacq. 2:14-26. Voyez Jus-

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FOR

tification.) Les chrétiens de profession offrent une grande diversité, soit quant à la nature, soit quant au degré de leur foi. Le fidèle le plus avancé peut facilement se tromper sur l'état spirituel de ses frères, car Dieu seul « connaît ceux qui sont siens. » (2 Tim. 2: 19.)

La Bible mentionne la foi des démons, « qui croient qu'il y a un seul Dieu et qui en tremblent » (Jacq. 2:19); de Simon le magicien, « qui crut aussi » (Act 8: 13); de plusieurs Juifs « qui crurent, » mais auxquels « Jésus ne se fiait point. » (Jean 2:23,24.) Elle parle de ceux qui ne croyaient que « s'ils voyaient des miracles » (4:46-50), ou qui ne croyaient « que pour un temps» (Luc8: 13); de quelques-uns quj avaient la foi pour obtenir la guérison de leurs maladies ou de celles d'autres personnes. ( Math. 9:2,22; Marc9 : 23,24; Act. 14: 9.) Elle nous met en garde contre une foi qui, quoique capable d'accomplir des miracles, ne produit pas la charité. ( 1 Cor. 13:2 ; Math. 7:22.) Telle fut la foi de Judas. (Marc 6:7-13.) St. Paul nous apprend que parmi les membres des églises apostoliques quelques-uns avaient « fait naufrage quant à la foi » ( 1 Tim. 1: 19), et plusieurs étaient « faibles en la foi, » tandis que d'autres y demeuraient fermes. (Rom. 14: 1 ; 2 Cor. 1:24.) L'apôtre caractérise la vraie foi en la nommant « la foi des élus de Dieu. » (Tite 1:1.) — Dans quelques passages le mot foi désigne l'Evangile, ou la doctrine du salut par la foi en Christ. ( 1 Tim. 3:9; 4:1 ; Tite 1:13.)

D'après Rom. 1: 17, « la justice de Dieu se révèle, » dans l'Evangile, « de foi en foi. » Cette expression a donné lieu à un grand nombre d'explications, dont voici les deux plus probables :

1° Cette justice de Dieu est la justice de Christ que Dieu impute au croyant. En disant qu'elle se révèle « de foi en foi, » St. Paul veut indiquer deux choses : d'abord que cette justice s'obtient par la foi ; ensuite qu'elle contribue au progrès de la foi du fidèle qui se l'est appropriée, ou que la foi se fortifie à mesure qu'elle embrasse son objet.

2° L'idée de progrès n'est pas admise dans l'explication suivante : La justice de Dieu se révèle « de foi en foi, » c'est-à-dire, « par la foi » et « pour la foi. » Par la première de ces expressions, l'apôtre désigne la nature toute gratuite de la justification du pécheur ; par la seconde, il marque que cette justification n'est offerte qu'à celui qui croit..

Jésus est appelé « le chef et le consommateur de la foi » (Hébr. 12:2), parce qn'il marche à la téte des fidèles qui soutiennent le combat de la foi, et que c'est par lui qu'ils sont victorieux, c'est-à-dire, consommé ou rendus parfaits. Le mot grec (archégos) traduit par chef, signifie «.usai premier auteur, première cause. Ce passage peut donc recevoir l'explication suivante, qui n'exclut pas la première: Jésus est « le chef ou l'auteur et le consommateur de la foi, parce c'est lui qui, par le Saint-Esprit, forme la foi dans les croyants, la développe et la rend parfaite ou la consomme.

FONTAINE (Gen. 16: 7), source d'eau vive ou jaillissante, par opposition à l'eau de citerne ou de pluie. (Voyez Citerne.) Le mot hébreu (haïn) traduit par fontaine, signifie œil, la source des larmes.

FORNICATION. Voyez Prostitution.

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FOU

FORT, FORTERESSE. (Deut. 20:20; Act.21: 34.) L'usage des fortifications est de date très ancienne. Les espions trouvèrent des villes closes en Canaan (Nomb. 13:29), et Moïse prit soixante villes entourées de hautes murailles, dans le royaume de Basan. (Deut. 3:4,5.) Sous les Juges, les Israélites constamment menacés par leurs voisins, bâtirent des forts et des tours. (Jug. 6: 2; 9: 46-51.) David prit là forteresse de Sion et la rebâtit. (2 Sam. 5: 7-9.) Salomon et Asa construisirent plusieurs villes fortes. (1 Rois 9:17-19; 2 Chron. 8:3-6; 14:6.)Hozias fit faire des tours sur les murs de Jérusalem, et placer sur ces tours, des catapultes ou machines à lancer des flèches et de grosses pierres. (2 Chron. 26: 9-15.) Jotham bâtit des villes sur les lieux élevés, des châteaux et des tours dans les forêts. ( 27: 4.) Ezéchias éleva les murs de Jérusalem à la hauteur des tours, et environna cette ville d'une seconde muraille extérieure. (32:5.) Les Maccabées la fortifièrent aussi, de même que plusieurs autres villes de la Judée. (1 Maccab. 4: 60; 12:35.) Des tours ou forteresses servaient à protéger les frontières (2 Rois 18: 8;2 Chron. 26:10 ; 27: 4.) Les villes fortes avaient des portes d'airain, fermées avec des barres de fer ; et au-dessus de ces portes, des tours où se plaçaient les sentinelles. (2 Chron. 14: 6,7; Esa. 45:2; 2 Sam. 18:24; 2 Rois 9:17 ; Ezéch. 33:1-9.) Lors du siège de Jérusalem par Titus, les fortifications étaient en zig-zag, et permettaient de prendre en flanc les assiégeants.

FOUET. (Jean. 2: 15.) En cas de différends entre Israélites, la loi prescrivait au juge de faire coucher par terre et battre les coupables, mais de ne jamais dépasser 40 coups. (Deut. 25:1-3.) Dans l'origine, ce châtiment s'administrait, paraît-il, avec la verge. (Prov. 26: 3.) C'est à tort que dans Lév. 19: 20, nos versions nomment le fouet. Mais cet instrument, formé de cordelettes (Jean 2:15) ou de lanières de cuir armées parfois de pointes de fer, fut employé de bonne heure. (1 Kois 12:11 ;Hébr-11:36.) Il était en usage dans les synagogues du temps de Jésus, comme l'indique le terme original (mastigoô) de Math. 10:17 ; 23 : 34. Dans Act. 5: 40 ; 22: 19, le mot grec (dérô) rendu par fouetter, signifie écorcher, déchirer\ ce qui semble indiquer que les apôtres subirent la flagellation la plus rigoureuse. Par crainte de violer la loi, les Juifs ne donnaient que 39 coups au lieu de 40. C'est ainsi que Paul reçut cinq fois, on ne sait de quel instrument, 40 coups moins un. (2 Cor. 11: 24.)

Chez les Romains, on fustigeait tantôt avec les verges, tantôt avec le fouet. Paul fut menacé de ce dernier supplice, et subit trois fois le premier. (Act.22:24,25; 16:23; 2 Cor. 11: 25.) Avant d'être mis à mort, tout criminel non citoyen romain, était flagellé avec un fouet armé de boucles métalliques en forme d'éperon. Jésus fut sans doute fouetté de cette manière. (Math. 27: 26.) Le nombre de coups n'étant pas limité, le patient succombait parfois à ce cruel supplice. Lié à un poteau, l'accusé ou le condamné qu'on flagellait, recevait les coups sur le dos nu. (Act. 16: 22 ; 22:25.) Il était défendu de fouetter un citoyen romain. (22 : 24-29.)

FOULON (Mal. 3:2), artisan qui blanchissait les vêtements. (Marc 9: 3.) Il y avait à l'ouest de Jérusalem un champ de foulon pu un établissement de blanchissage. (2 Rois 18:17 ; Esa. 7: 3.)

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FRE

FOUR. Voyez Pain.

FOURMI (Prov. 6: 6), «insecte qui vu au microscope, dit un naturaliste, paraît fort curieux par la structure de sa tête, de son corps, de sa queue, de ses yeux, de ses cornes, de ses mâchoires, de ses jambes, et par son armure hérissée de soies blanches et brillantes.» On trouve dans une fourmilière des mâles, des femelles et des ouvrières dépourvues de sexe. Quand on les irrite, les fourmis dardent dans la peau un petit aiguillon, qu'elles ont à l'abdomen,et insinuent dans la blessure une liqueur âcre qui occasionne de petites ampoules et des démangeaisons. Les mâles et les femelles sont ailés. Les premiers, plus petits que les autres fourmis, ont de gros yeux, entrent rarement dans la fourmilière et périssent en automne, ainsi que les femelles. Celles-ci, 5 ou 6 fois plus grosses que les mâles, pondent en été de petits œufs blancs, qui se changent bientôt en vers. Les ouvrières les nourrissent et les soignent tendrement, les apportent le matin à l'air et au soleil, à l'entrée de leur gîte, et les reportent le soir dans l'intérieur. Ces vers devenus chrysalides ont besoin d'une sorte d'incubation pour parvenir à l'état de fourmis. Les ouvrières, d'une grosseur moyenne, dépourvues d'ailes, et de beaucoup les plus nombreuses, sont seules chargées des travaux de la maison. Elles déploient dans la construction de celle-ci, une activité, un art et un ordre admirables. Pourvues de grandes mâchoires, elles font un creux dans la terre, charrient divers matériaux, traînent d'énormes fardeaux et se mettent parfois 3 ou 4 pour les porter. Le centre de la fourmilière est une cavité à plusieurs issues, où elles prennent leurs repas en commun et passent la nuit. On trouve dans les pays chauds une grosse espèce de fourmis qui construisent, avec de la terre glaise, des demeures de 3*^-6 mètres de haut (12-20 pieds), à plusieurs étages et d'une grande solidité. L'observateur y découvre avec admiration des colonnes, des voûtes, des galeries, toute une architecture. Les fourmis sont très voraces, dévorent toute espèce de cadavres, et ne dédaignent aucun aliment. Elles sucent même les pucerons, qui leur fournissent une liqueur sucrée, et leur servent en quelque sorte de bétail. On a cru à tort qu'elles faisaient des provisions pour l'hiver. Elles sont engourdies pendant cette saison, et n'ont pas besoin de nourriture. Il est possible cependant que dans les pays chauds, elles amassent des vivres pour la saison des pluies, comme on l'a observé en Afrique. Ce fait expliquerait ces paroles de SaVomou*. « La fourmi prépare en été son pain, et amasse durant la moisson quoi manger. » (Prov. 6: 8; 30:25.) Quoiqu'il en soit, cet insecte « qui n'a ni chef, ni directeur, ni gouverneur, » nous donne une belle leçon d'ordre et d'activité. « Va, paresseux, vers la fourmi, regarde ses voies, et sois sage. » (6: 6-8.)

FRELON (Ex. 23:28; Deut. 7: 20), espèce de grande guêpe, longue de 3-41/, centimètres (10-15 lignes), dont la piqûre est très dangereuse, surtout dans les grandes chaleurs. La guêpe, qui a la bouche évasée et bien armée de dents, construit son nid ou guêpier, avec du papier qu'elle tire du bois sec, et le place dans la terre, sur des buissons ou dans des* creux d'arbre. L'intérieur renferme des rayons dont les cellules sont

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tournées en bas. Il y a dans un guêpier des mâles, seuls privés d'aiguillon, des femelles, et des ouvrières dépourvues de sexe. Une mère fécondée en automne pond au printemps et pendant l'été, des milliers d'œufs qui, en 20 jours, se transforment en guêpes. Les mâles et les femelles ne naissent que lorsque la république est déjà peuplée d'ouvrières. Les guêpes ne font pas de miel ; elles sont très voraces, vivent de pillage, et se nourrissent d'insectes, de viande et de fruits. Elles tuent surtout les abeilles, dont elles sont aussi friandes que de leur miel. Elles ne font aucune provision, et périssent de faim et de froid quand arrive l'hiver. Les frelons, les plus redoutables de ces insectes, servirent d'auxiliaires aux Israélites, pour exterminer les Cananéens. (Jos. 24:12.)

FRÊNE (Esa. 44:14), grand arbre qui se plaît dans les lieux humides et croît rapidement. Son bois blanc, tendre et flexible devient très dur avec le temps, et s'emploie surtout dans le charronnage. On utilise aussi, de différentes manières, la racine, l'écorce et les fruits de cet arbre, ainsi que les feuilles, qui sont très amères. Le mot hébreu rendu par frêne, est diversement traduit.

FROMENT ou BLÉ (Deut. 8: 8), plante bien connue désignée par quatre mots hébreux dans l'Ancien Testament, et par un seul mot grec dans le Nouveau Testament. (Gen. 41: 49; 42: 1 ; Deut. 7:13 ; Jug. 6: 11 ; Math. 3: 12 ; 12: 1 ; Luc 22 : 31 ; Jean 12:24; Apoc. 6 :6.) Il est très fécond dans les pays chauds, où il talle beaucoup. Un des intendants d'Auguste lui envoya d'Afrique, d'après Pline, un pied de blé composé de 400 tiges nées d'un seul et même grain. Pharaon vit en songe sept épis sortant d'un même tuyau, ou d'un même pied (Gen. 41: 22), et Isaac ayant semé du blé à Guérar, en recueillit le centuple. (26: 12.) Le pain de froment était la principale nourriture des Israélites. (Ps.4: 8; Lament. 2:12.) Ils mangeaient aussi le blé rôti, comme on le fait encore en Orient. (Ruth. 2: 14.) La loi de Moïse leur permettait d'arracher des épis dans les blés de leur prochain, mais non d'y mettre la faucille. (Deut. 23:25 ; Math. 12 :1.) Le grain de froment, qui doit se corrompre dans la terre pour que le germe qu'il contient pousse et produise une nouvelle plante, est une belle image de la résurrection. (Jean 12 : 24:1 Cor. 15:36-38.)

FRONDE. Voyez Armés.

FRONTEAU. Voyez Phylactère.

FRUIT. (Lév. 19: 23.) D'après la loi de Moïse, les fruits d'un arbre nouvellement planté, étaient réputés impurs pendant trois ans,^t ne devaient pas se manger. Ils appartenaient à l'Eternel la quatrième année, et le propriétaire n'en jouissait que dès la cinquième. Les fruits des premières années eussent été trop chétifs pour être offerts comme prémices à l'Eternel. Le but de cette loi était sans doute de rappeler à l'homme que l'usage des biens de la terre n'est légitime que s'il est rapporté à la gloire de Dieu et sanctifié par l'action de grâce. (1 Tim. 4: 3-5.)

GAD

G

GABAON (Jos. 9: 3), ville de Benjamin assignée aux lévites, était située au nord de Jérusalem. (18: 25 ; 21: 17.) Elle possédait une eau abondante, et un étang sur les bords duquel l'armée de David battit celle d'Is-Boseth. (2 Sam. 2: 12-16 ; Jér. 41: 12.) Il y avait dans cette ville une grande pierre près de laquelle Joab assassina Hamasa. (2 Sam. 20:8-10.) Le tabernacle se trouvait à Gabaon vers la fin du règne de David, et Salomon alla y sacrifier. (1 Chron. 21: 29; 1 Rois 3 : 4.) On croit retrouver Gabaon dans le village d'El-Dschib, situé trois lieues au nord de Jérusalem, sur une colline où l'on voit des ruines massives, une source abondante et un réservoir. Il parait que cette ville était près d'une vallée. (Esa. 28:21.)

GABAONITES (Jos. 7: 3-29), tribus d'Héviens et d'Amorrhéens habitant Gabaon et les trois villes voisines de Képhira, Bééroth et Kirjath-Jéharim. (2 Sam. 21:2.) Effrayés par la destruction de Jérico et de Haï, les Gabaonites se rendirent, avec de vieux vêtements et du pain moisi, au camp d'Israël, à Guilgal. Là ils se firent passer pour un peuple éloigné et obtinrent par cette ruse un traité d'alliance, que Josué et les principaux jurèrent au nom de l'Eternel. Trois jours après, les Israélites découvrirent ce stratagème ; néanmoins, par respect pour le serment, ils épargnèrent les Gabaonites, mais les condamnèrent à servir comme puiseurs d'eau et porteurs de bois pour le tabernacle. Attaqués par Adoni-Tsédek et ses alliés, les habitants de Gabaon et des villes voisines recoururent à Josué, qui les délivra et arrêta le soleil, afin d'achever la poursuite des Cananéens. (Jos. 10:1-12.) Environ 400 ans plus tard, Saiil, animé d'un faux zèle, s'efforça d'exterminer les Gabaonites et attira par-là sur Israël une famine de trois ans. David y mit fin en livrant aux restes de cette peuplade sept fils ou petits-fils de Satil, qui furent crucifiés. (2 Sam. 21:1-9.) Dès lors, les Gabaonites ne sont plus mentionnés que sous le nom de Nethiniens. Voyez ce mot.

GABBATHA (lieu élevé, Jean 19 :13). Ce lieu, nommé en grec Pave, était, paraît-il, un pavé à la mosaïque dans la cour du prétoire, et sut ce pavé s'élevait un tribunal où, selon l'usage romain, siégeait le gouverneur pour rendre la justice.

GABRIEL (homme de Dieu, force de Dieu, Dan. 8:16), ange qui apparut deux fois à Daniel, d'abord pour lui expliquer la vision du bélier et du bouc, puis pour lui révéler le temps de la venue du Christ. (9:21.) Il vint aussi annoncer à Zacharie la naissance de Jean-Baptiste, et à la vierge Marie celle de Jésus-Christ. (Luc 1: 19,26.)

GAD (bonheur, Gen. 30: 11;, septième fils de Jacob, par Zilpa. A sa naissance, Léa s'écria : « Avec bonheur ! » Au lieu de cette exclamation, on lit dans Ostervald, Martin et la version anglaise, qui ont suivi une

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GAD

variante : « Une troupe est arrivée. » Gad eut sept fils, qui tous naquirent en Canaan. (46: 16.) Voici mot à mot la bénédiction qu'il reçut de Jacob : « Gad, une troupe l'assaillira et il assaillira le talon. » (49: 19.) Ces paroles signifient que les descendants de Gad, attaqués par leurs ennemis, les mettraient en fuite. Dans ses dernières paroles aux enfants d'Israël, Moïse représente les Gadites sous l'image d'un vieux lion déchirant sa proie. On pense qu'il fait aussi allusion à sa prochaine sépulture dans le territoire qui leur fut assigné en Galaad ; à leur empressement à y laisser leurs familles et leurs troupeaux pour aller à la guerre; enfin à leurs futures conquêtes vers l'orient. ( Deut. 33:20-21 ; Nomb. 32:1-36; Jos. 4:12; 1 Chron. 5: 11-22.) La tribu de Gad était bornée au sud par Ruben, à l'est par Hammon, au nord par Manassé et la mer de Oalilée, et à l'ouest par le Jourdain. (Jos. 13 : 24-28.) Conformément aux prophéties de Jacob et de Moïse, les Gadites se montrèrent pleins de courage et d'intrépidité. Ils marchèrent avec Ruben et Manassé à la tête de l'armée israélite pour conquérir le pays de Canaan, et s'en retournèrent chargés de richesses. (Jos. 22: 8-34J Du temps de Saûl, ils exterminèrent diverses tribus de l'est et s'emparèrent de leur territoire. (1 Chron. 5:11-22.) Quelques Gadites qui avaient des faces de lion et couraient comme des daims, traversèrent le Jourdain et se rendirent vers David errant dans le désert de Juda. (12: 8-15.)

GAD (2 Sam. 24 :11-19), prophète peu connu. Il était voyant de David, c'est-à-dire, un messager ordinaire de l'Eternel auprès de lui. Après le dénombrement ordonné par ce prince, Gad l'invita à choisir entre la famine, la guerre ou la peste, puis à dresser un autel au Seigneur dans l'aire d'Arauna. Il concourut aussi à l'organisation de la musique dans le culte, et écrivit une vie de David. (1 CJiron. 21:9-19 ; 29: 29; 2 Chron. 29:25.)

GAD (Esa. 65: 11), fausse divinité mentionnée dans l'original du passage cité, dont voici la traduction littérale : « Mais vous qui abandonnez l'Eternel, et qui oubliez la montagne de ma sainteté, qui dressez à Gad «ne table, qui offrez à Meni d'abondantes aspersions. > Gad et Meni étaient deux idoles dont la nature nous est inconnue.

GADARÉNIENS {pays des, Marc 5:1), district tirant son nom de Gadara, ville de la Décapole et chef-lieu de la Pérée. Gadara, située deux lieues au sud-est du lac de Génézareth, était surtout peuplée de gentils. Il y a dans le voisinage de ses ruines, qu'on a retrouvées sur une montagne, une source d'eau thermale célèbre, ainsi que de nombreuses grottes. Ces grottes, qui sont d'anciens tombeaux, servent actuellement de demeures à deux cents personnes. Ce lieu s'appelle Omkeis. C'était dans ces sépulcres que se tenaient deux démoniaques que Jésus délivra. (Math. 8:28.) Marc et Luc n'en indiquent qu'un seul, sans doute le plus furieux. ( Marc 5: 1 ; Luc 8:26. ) Matthieu appelle cette contrée le pays des Gergéséniens. Origène mentionne, d'après la tradition, un village nommé Gergésa, près de la mer de Tibériade.v Le district où Jésus guérit les deux démoniaques pouvait donc s'appeler indifféremment le j)ays des Gadaréniens ou des Gergéséniens. Ainsi il n'est pas nécessaire

m

GAL

de recourir, comme on l'a fait, à une variante de Math. 8: 28, portant Gadaréniens.

GAGE. (Gen. 38:17.) L'usage d'exiger des gages de sûreté existait déjà du temps de Jacob. Moïse le limita, surtout en faveur des pauvres. Il défendit au créancier de prendre à son débiteur les meules à moudre le grain, ou de pénétrer dans sa maison pour s'emparer lui-même d'un gage. La veuve ne pouvait être dépouillée de son vêtement, et celui du pauvre, pris en gsge, devait lui être rendu pour la nuit. (Ex. 22:26; Deut. 24:6,17. ) Les prophètes censurent les créanciers trop rigoureux à exiger des gages. ( Job 24: 9 ; Ezéch. 18: 7; 33 :15 ; Amos 2:8.)

GAHAL (Jug. 9: 26-41), ambitieux qui promit aux Sichémites révoltés contre Ahimélec, de chasser ce roi; mais il fut battu par lui à la première rencontre, et obligé de s'éloigner de Sichem.

GAHAS (Jos. 24 : 30; Jug. 2: 9), montagne dans les monts d'Ephraïm où Josué eut sa portion et fut enseveli. Les vallées de Gahas étaient sans doute dans le voisinage de cette montagne. (2 Sam.23: 30; 1 Chron. 11: 32.)

GAIUS. (Act. 19:29.) Ce nom, employé cinq fois dans le Nouveau Testament, désigne selon les uns un seul individu, et selon d'autres deux, trois et même quatre personnages différents, savoir : 1° Gaïus de Corin-the, que Paul baptisa, et qui était l'hôte de l'apôtre et de toute l'église. (1 Cor. 1: 14; Rom. 16: 23.) 2° Gaîus de Macédoine, qui fut porté au théâtre d'Ephèse par la population ameutée. ( Act. 19:29. ) 3° Gaïus de Derbe, qui, avec d'autres, partit de Grèce avant Paul, et alla l'attendre à Troas. ^Act. 20: 4.) 4° Gaïus, le bien-aimé de Jean, auquel cet apôtre adressa sa troisième épître, qui renferme des éloges sur sa vivante piété et sa charité envers tous les frères. (3 Jean 1-6.)

GALAAD (monceau du témoignage, Gen. 3| : 21), contrée tirant son nom de Gal-Hed, monument élevé par Jacob et Laban, comme un témoin de leur engagement mutuel. (31: 48.) Située à l'est du Jourdain, elle fut conquise par Moïse sur les Amorrhéens, et partagée entre les tribus de Ruben, Gad et la moitié de Manassé. (Deut. 3:1-16.) Les limites de Galaad étaient indéterminées, car ce nom désigne tantôt tout le territoire de l'est, tantôt une portion de ce pays. (Deut. 34:1; Jug. 10:8 ; 2 Sam. 2 : 9 ; Jos. 13:25, 31.) C'est un plateau fertile coupé de nombreuses vallées où croissaient autrefois en abondance l'olivier, le citronnier et surtout le baumier. (Jér. 8:22; 46:11.) Les montagnes de Galaad commencent en Manassé et s'étendent, en s'élevant vers le sud, jusques dans la tribu de Ruben. Elles sont couronnées de chênes et de pins ou de magnifiques pâturages. (Cant. 4:1; Mich..7: 14; Nomb. 32:1. ) La beauté et la richesse de Galaad étaient proverbiales. (Gen. 37 :25; Jér. 22: 6; 50:19.)

Gédéon congédiant, près de Jizréhel, les timides de son armée dit : «Que quiconque a peur s'éloigne de la montagne de Galaad,» et non « s'en aille du côté de la montagne,» comme portent nos traductions. (Jug. 7:3.) Ces paroles, qui ont beaucoup embarrassé les interprètes, semblent être une allusion symbolique au monument dressé sur cette montagne par

DICTION. BIBLIQUE. 13

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GAL

Jacob et Laban : Que les timides s'éloignent, car ils ne pourraient soutenir le regard de Dieu, le témoin de leur lâcheté. ( Gen. 31:48-53. ) « Galaad est une ville d'ouvriers d'iniquité. » (Osée 6:8.) Ce passage ne signifie pas qu'il existât une ville dji nom de Galaad, mais que ce pays était peuplé de méchants.

GALAAD (Nomb. 26: 29; Jug. 11: 1), nom d'un petit-fils de Manassé et du père de Jephté, l'un et l'autre peu connus.

GALATIE (Act. 16: 6), contrée montagneuse et fertile, située au centre de l'Asie-Mineure, et arrosée par les fleuves Halys et Sangarius, qui se jettent dans le Pont-Euxin. Vers 289 av. J.-C., des Gaulois partis de la rive gauche du Rhin, traversèrent la Germanie, envahirent et ravagèrent la Thrace et la Grèce, furent défaits à Delphes, et se réfugièrent, vers 277, en Bithynie. Le roi de ce pays, Nicomède I, les employa à la guerre contre ses ennemis et leur céda un vaste territoire. Fortifiés par de nouveaux émigrants, ces Gaulois, d'une indomptable valeur, soumirent toute l'Asie-Mineure. Mais battus en 238 par Attale, roi de Pergame, ils se fixèrent dans une partie de la Phrygie, dès lors appelée Galatie. Ils devinrent tributaires des Romains en 189, mais conservèrent leur forme de gouvernement. Sous Auguste, la Galatie forma une province romaine, avec Ancyre (Angora) pour chef-lieu. Dans son second voyage missionnaire, vers l'an 50 de J.-C., Paul y prêcha l'Evangile et y fonda plusieurs églises. (Act. 16: 6; Gai. 1: 2.) Il dépeignit vivement la crucifixion de Christ aux Galates, qui accueillirent l'apôtre comme un ange du iii/.(Gal. 3:1 ; 4: 14.) Il les visita et les encouragea dans son troisième voyage. (Act. 18: 23.) Néanmoins ils se laissèrent peu après séduire par des docteurs judaïsants, qui s'efforçaient de rabaisser l'autorité de Paul et de les placer sous le joug de la loi. (Act. 15:1-6; Gai. 1: 6-12 ; 5:1.) Cet apôtre leur écrivit, probablement d'Ephèse, vers 55-58, pour les ramener à la saine doctrine. (Act. 19:1 : Gai. 1:2.) Ils furent du nombre de ceux auxquels Pierre adressa sa première épître. (1 Pier. 1: 1.)

Epître aux Galates. Paul y développe la doctrine de la justification par la foi seule, et de l'affranchissement du fidèle à l'égard de la loi. Elle se divise en trois parties.

1° (1 et 2.) L'apôtre relève d'abord la divine origine de son apostolat, afin d'établir l'autorité de son enseignement.

2° (3:1 à 5:12.) Il aborde ensuite la doctrine de la justification par la foi seule. Abraham fut justifié par la foi en la promesse de Dieu. Mais cette promesse, ou cette alliance de grâce, faite en faveur de tous les croyants, et réalisée par Christ, n'a pu être abolie par la loi promulguée 400 ans plus tard, pour servir de pédagogue. Le régime de la loi, approprié à l'enfance du peuple de Dieu, est aboli à sa majorité, proclamée par la venue de Jésus-Christ. D'ailleurs la loi, considérée comme moyen de salut, est symbolisée par Agar et ne produit que des esclaves, privés d'héritage comme Ismaël; tandis que la promesse, figurée par Sara, met au monde des hommes libres, des héritiers comme Isaac. Chercher son salut dans l'observation de la loi, c'est donc déchoir de la grâce et se mettre sous le joug de la servitude.

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GAM

3° ( 5 :13 à 6 :18. ) Passant enfin aux conséquences pratiques de cette doctrine, Paul combat la fausse liberté, et exhorte les Galates à vivre dans la charité et la pratique des bonnes oeuvres. Cette épître est empreinte de beaucoup de vigueur et de tendresse.

GALBANUM (Ex. 30: 34), gomme blanchâtre, amère, d'une odeur forte et désagréable qui découle d'un arbrisseau de 2'/s-3 mètres de haut (8-10 pieds). Cet arbrisseau, qui croît en Syrie, est nommé férule ou mé-topion. Le galbanum entrait dans la composition du parfum sacré, et s'emploie en médecine.

GALILÉE (Jos. 20:7), contrée située au nord de Canaan, et dont les limites ne sont pas indiquées dans l'Ancien Testament. (1 Rois 9: 11 ; 2 Rois 15:29; Esa. 8:23; 9:1.) Du temps de Jésus, elle était bornée au sud par la Samarie, à Test par le Jourdain et le lac de Génésareth ; au nord et à l'ouest par le territoire de Tyr, qui s'étendait sur les côtes de la Méditerranée jusqu'au cap Carmel. Elle comprenait le territoire d'Issacar, Zabulon, Aser, Nephthali, et se divisait en basse et Haute-Galilée. Celle-ci, an nord de la première, est appelée la Galilée des gentils, parce qu'elle était surtout peuplée d'étrangers. (Esa. 9:1; Math. 4:15.) La population de la Galilée était très mélangée et parlait un dialecte corrompu ; aussi les autres Juifs méprisaient-ils les Galiléens. (Marc 14: 70; Jean 7: 41, 52 ; Act. 2: 7.) Cette contrée d'une extrême fertilité, nourrissait, d'après les indications de Josèphe, plus de 3 000000 d'habitants. Des voyageurs modernes y ont vu des ceps de 45 centimètres (1 */» pied) de diamètre et portant des grappes longues de 60-90 centimètres (2-3 pieds). C'est en Galilée que Jésus fut élevé et exerça surtout son ministère. (Math. 2:22; Luc 4:39.) Des églises y furent fondées de bonne heure. (Act. 9: 31.)

GALLIM (1 Sam. 25 : 44), ville probablement située en Benjamin (Esa. 10: 30), et d'où était Palti, à qui Satil donna sa fille Mical, déjà femme de David.

GALLION (Act. 18:12-17), célèbre par sa douceur et son amabilité, était fils d'un rhéteur de Rome et frère du philosophe Sénèque. 11 fut nommé en 53, par Claude, proconsul d'Achaïe, et confirmé par Néron. Il résidait à Corinthe, où les Juifs citèrent Paul devant son tribunal ; mais il refusa d'intervenir dans une question religieuse et les congédia. Les Grecs présents ayant saisi Sosthènes, chef de la synagogue, le battirent sans que Gallion s'en mît en peine. Disgracié en 68, par Néron, \Y se perça le côté en apprenant la mort de Sénèque.

GAMALIEL (Act. 5 : 34-40; 22:3), célèbre docteur juif, «honoré de tout le peuple, » enseignait à Jérusalem, où Paul suivit ses leçons. Il présida, dit-on, 32 ans le sanhédrin. Ce tribunal, furieux contre les apôtres, délibérait de les faire mourir, quand Gamaliel se leva tout à coup, demanda qu'on les fit sortir, et apaisa ses collègues par un sage conseil. « Prenez garde, leur dit-il, de faire la guerre à Dieu, en vous opposant à une œuvre qui est peut-être de lui; si elle vient des hommes, elle périra d'elle-même, comme ont péri les entreprises de Theudas et de Judas le Galiléen.» On croit que Gamaliel mourut vers l'an 88, dans un âge très avancé. D'après une tradition incertaine, il aurait embrassé l'Evangile.

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GAT

GAMMAD. (Ezéch. 27:11.) Il y a dans l'original gammadim, mot pluriel que les savants modernes traduisent par guerriers ou sentinelles.

GARANT DU SANG ( Nomb. 35 : 19), ou vengeur du sang. C'était chez les Hébreux, celui qui avait le droit et le devoir de mettre à mort un meurtrier. Ce droit fut limité par l'établissement des villes de refuge, où l'homme qui avait tué son prochain par inadvertance, trouvait un abri assuré (Nomb. 35 : 12-19 ; Deut. 19 : 6-12; Jos. 20: 9; 2 Sam. 14:11.) On admet généralement que le garant du sang était le plus proche parent de la victime, quoique la loi ne le dise pas. On ne possède aucun renseignement sur l'origine de cette institution, qui paraît antérieure à Moïse, et qui existe encore chez les Arabes et chez plusieurs autres peuples.

GAREB (gale, lèpre, Jér. 31:39), colline située près de Jérusalem, où l'on croit que demeuraient les lépreux. ( Lév. 13: 46.) On montre cette colline au nord-ouest de la ville.

GARIZIM. Voyez Guérizim.

GASMU (Néh. 6:1-6;2:19), probablement le même que Guésem, Arabe qui, avec Sambalat, s'opposa à Néhémie et conspira contre lui.

GATEAU. (Gen. 18: 6.) Les Hébreux faisaient leur pain en forme de gâteau. (Ex. 12: 39 ; 25: 30 ; Lév. 24: 5 ; Jug. 7:13.) Ils offraient à l'Eternel différentes espèces de gâteaux de fine farine, pétris à l'huile ou secs ; ces gâteaux étaient ordinairement aspergés d'huile, de vin ou d'encens, et toujours salés, mais sans levain ni miel. Ces offrandes accompagnaient aussi la plupart des sacrifices sanglants, et en particulier l'holocauste du matin et du soir. Les sacrificateurs en plaçaient une partie sur l'autel et mangeaient le reste. (Lév. 2: 1-16; 6: 14-17; 7: 9,10; 23: 13; Ex. 29 : 39-42; Nomb.4: 16 ; 6: 13-20; 15 : 4-7; 29: 3,9.) Toutefois les gâteaux qu'ils offraient le jour de leur onction, étaient entièrement consumés par le feu. (Lév. 6: 20-23.) La femme soupçonnée d'infidélité devait apporter un gâteau de farine d'orge, sans huile ni encens. Le sacrificateur lui mettait sur les paumes des mains ce « gâteau de jalousie, » le tournoyait devant l'Eternel, puis en plaçait une partie sur l'autel. (Nomb. 5:15,18,26.) Les Israélites infidèles offraient aussi des gâteaux à la reine des cieux ou à la lune. (Jér. 7:18; 44:19.)

GATH (Jos. 13:3), ville importante et l'un des dm gouvernements des Philistins ( 2 Sam. 1 ; 20 ; Mich. 1:10), où se maintinrent les Ha- , nakins défaits par Josué (Jos. 11:22.) Elle était située, paraît-il, vers le nord de la Philistie, entre Asdod et Hékron. (Jos. 13:3; 1 Sam. 5: 6-10.) Les habitants de Gath, nommés Guittiens, furent frappés d'hémorroïdes quand on leur amena l'arche (1 Sam. 5: 6-10; 2 Sam. 15:18). Goliath et un autre géant qui avait douze doigts et douze orteils, étaient de cette ville. (2 Sam. 21: 20.) David s'y réfugia deux fois, et la prit plus tard. (1 Sam. 21:10; 27:2.) Roboam la fortifia (2 Chron. 11:8), et Hazaël, roi de Syrie, s'en empara vers 840 av. J.-C. (2 Rois 12: 17.) Environ trente ans après, Hozias fit une brèche à ses murs, ce à quoi Amos semble faire allusion. (Amos 6: 2.)

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GÉD

GATHÉPHER ou G1TTA-HÉPHER ( 2 Rois 14:25; Jos. 19:13), ville de Zabulon, au nord de Nazareth, et patrie du prophète Jonas.

GATH-RIMMON (Jos. 19: 45; 21; 24), ville de Dan assignée aux Lévites. Ce nom fut probablement donné comme surnom, à cause de sa signification (cuve de grenades), à deux autres villes d'Ephraïm et de Manassé. ( 1 Chron. 6 : 66-70 ; Jos. 21: 25.)

GAZA (Jos. 11:22), l'une des cinq principales villes des Philistins (13:3), au sud-ouest de Canaan, à une lieue de la Méditerranée, et à vingt lieues de Jérusalem. Ses anciens habitants, les Hauviens, furent exterminés et remplacés par les Caphthorins. (Deut. 2: 23.) Elle échut à Juda, qui s'en empara peu après la mort de Josué (Jos. 15: 20,47 ; Jug. 1:18.) Samson enleva les portes de cette ville, et y renversa le temple de Da-gon. (Jug. 16:3,29.) Devenue indépendante depuis Salomon, elle fut reprise par Ezéchias. (1 Rois 4:24 ; 2 Rois 18:8.) Les prophètes prononcèrent des menaces contre elle. (Jér. 47: 5; Amos 1:6; Soph. 2 :4 ; Zach. 9:5.) Prise par Pharaon-Néco (Jér. 47:1), elle subit ensuite le joug des Caldéens, puis des Perses. Sous ces derniers, elle se défendit en vain pendant cinq mois, vers l'an 332, contre Alexandre-le-Grand. Celui-ci fit lier à un char et promener autour de la ville le gouverneur Bétis, massacrer les hommes, vendre les femmes et les enfants. Un roi juif, Alexandre Jannée, la détruisit 96 ans av. J.-C., mais les Romains la rebâtirent. Elle fut de nouveau détruite vers l'an 65 de notre ère, et reconstruite peu après. Elle fiorissait encore au IVe siècle. Gaza ne se compose plus que de trois petits villages, situés sur une colline et entourés de ruines, avec 3-5000 habitants. Ceux-ci ont conservé certaines traditions relatives à Samson.

La remarque d'Act. 8: 26, sur la désolation de Gaza, est probablement de Luc, et correspond à l'état de cette cité vers l'an 65 de J.-C. Toutefois les termes de l'original, « celle-ci est déserte » peuvent très bien se rapporter au mot traduit par « chemin, » et signifier : « Cette route est déserte. »

GÉANT. Voici la traduction exacte de Gen. 6:4: « Les géants étaient sur la terre en ces jours-là, et aussi après que les fils de Dieu furent venus vers les filles des hommes, et qu'elles leur eurent donné des enfants. Ce sont ces héros qui ont été de tout temps des hommes de renom. » Ce passage prouve qu'il existait avant le déluge, une race de géants, mais non qu'ils naquirent des mariages entre \es descendants de Seth et de Caïn. Quand les Israélites s'emparèrent de Canaan, As y trouvèrent aussi plusieurs races de géants, tels que les Hauakins, les Emins, les Réphaïms. (Deut. 2:10,11,20.) Le dernier rejeton de ceux-ci, Hog, roi de Basan, avait un lit de fer long de9 coudées (4 mètres = 13 '/, pieds). (Deut.3:11.) Les espions effrayés se comparaient à des sauterelles, en présence des Hanakins. (Nomb. 13: 34.) Josué fit disparaître ces derniers du pays de Canaan et n'en laissa que dans les villes de Gaza, Gath et Asdod, où ils purent se maintenir. (Jos. Il: 21,22.)

Vallée des géants. Voyez Béphaïms.

GÉDÉON ou JÉRUBBAHAL (qui combat Bahal) ou Jérubbéseth,

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GÉN

(qui combat les idoles, Jug. 6:11-32; 2 Sam. 11-21), fils de Joas, d'Ho-phra,en Manassé, fut le cinquième juge. Il montra une grande piété et délivra Israël de l'oppression des Madianites et de leurs alliés, les Amalécites et les Ismaélites. (Jug. 6:3 ; 8:24.) Gomme il battait du blé en secret, pour le soustraire à ses oppresseurs, l'Eternel lui apparut sous la forme d'un ange (6:14), l'encouragea, lui ordonna de délivrer Israël et consuma le sacrifice que Gédéon lui offrit. (6:11-24.) Sur un ordre de Dieu, il détruisit de nuit un bocage et un autel de Bahal appartenant à Joas, puis bâtit un autel à l'Eternel et lui sacrifia un taureau. Quand le matin fut venu, son père dut le protéger contre la fureur des habitants d'Hophra. (6: 23-31.) Une armée de 135 000 Madianites et alliés passa le Jourdain et envahit la vallée de Jisréhel. Alors Gédéon, conduit par l'Esprit de Dieu, rassembla 32 000 hommes de Manassé, Aser, Zabulon et Nephthali; puis il fut confirmé dans sa mission par le double miracle de la toison. (6 : 33-40.) Mais afin que les Israélites ne s'attribuassent pas la victoire, l'Eternel lui ordonna de renvoyer tous les timides, puis de choisir sur les 10000 restants ceux qui, peu soucieux de leur commodité, boiraient avec leur main, sans s'agenouiller au bord de la rivière, ce qui réduisit ses guerriers à 300. (7 : 1-8.) Encouragé par le récit du songe d'un Madianite, Gédéon les partage en trois corps, leur remet des trompettes et des flambeaux cachés dans des cruches, puis les place de nuit autour du camp ennemi. A un signal donné par lui, ses 300 hommes sonnent des trompettes, saisissent leurs flambeaux et cassent leurs cruches en criant : Lépée de VEternel et de Gédéon î Surpris et effrayés, les Madianites s'entretuent et s'enfuient vers le Jourdain, sans que les Israélites aient tiré l'épée. (7: 9-23.) Deux chefs ennemis, Horeb et Zéeb, sont pris au passage de ce fleuve, par les Ephraïmites, qui portent leurs têtes à Gédéon. Celui-ci passe le Jourdain, demande en vain des vivres pour sa troupe harassée, aux habitants de Succoth et de Pénuël, et poursuit les Madianites, réduits à 15 000, jusque dans leur pays. Il les défait, revient avec leurs rois Zébah et Tsalmunah, châtie en passant la dureté et l'insolence des gens de Succoth et de Pénuël, et tue lui-même ces deux princes. (8:1-21.) Il refusa, sans doute par piété, le pouvoir héréditaire que le peuple lui offrait, sachant que l'Eternel était le roi d'Israël. Il fit avec les dépouilles des ennemis, un éphod d'or qu'il plaça àHophra, et qui devint un objet d'idolâtrie. (8: 22-27.) Gédéon eut 70 fils de plusieurs femmes, et Abimélec d'une concubine de Sichem. Il mourut à Hophra, dans une heureuse vieillesse, après avoir procuré 40 ans de repos à Israël. Dans Héb. 11:32, il est compté parmi les héros de la foi.

GÉHENNE (Math. 5: 22), séjour des damnés. (Luc 12:5.) Ce terme est dérivé de deux mots hébreux (gué hinnom, Néh. 11: 30) signifiant la vallée de Hinnom, où l'on entretenait un feu continuel pour consumer les cadavres qu'on y jetait. Cette vallée devint ainsi l'image de l'enfer. (Marc 9 : 48.) Voyez Hinnom.

GÉNÉALOGIE. ( l Chron. 5:17.) Comme les Egyptiens et les Arabes, les Hébreux tenaient des registres de leurs ancêtres ; mais les familles de

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GÉN

Lévi et de Juda le faisaient avec un soin particulier. Parmi les nombreuses généalogies conservées dans la Bible ( Gen. 4:17; 5 ; 9:18; 10 ; 11:10 ; 22:20; 25: 1; 30:1-24 ; 35: 22; 46:8; Ex. 6: 14;lChr. 1-9; Math. 1: 1 ; Lnc : 3: 23), les plus importantes sont celles de Jésus-Christ, qui présentent plusieurs difficultés. Voici trois observations relatives à ces difficultés :

1° Matthieu ne donne pas la même généalogie que Luc. Le premier fait descendre Jésus de Salomon (Math. 1:1-6), et le second de son frère Nathan. (Luc 3: 31 ; 2 Sam. 5: 14.) Cette divergence provient de ce que Matthieu, qui avait en vue les Juifs, transcrit la généalogie de Joseph, le père légal de Jésus ; tandis que Luc donne celle de Marie, sans la nommer, les femmes ne figurant pas dans les généalogies. D'après la tradition juive, Marie était en effet fille d'Héli, et aurait été damnée parce qu'elle s'était donnée pour la mère du Messie. (Luc 3: 23.) Et si elle était héritière, comme on le pense, son mari devait, d'après l'usage des Juifs, passer pour le fils d'Héli. (Nomb. 27: 8; 36: 8; Néh. 7: 63; Luc 3: 23.)

2° Matthieu voulant montrer Jésus comme le Messie promis à Israël, se contente d'établir sa descendance de David et d'Abraham. (Math. 1:1.) Mais Luc, qui écrit surtout pour les gentils, voit en Jésus le Sauveur du genre humain et le fait remonter jusqu'à Adam. (Luc 3 : 38.)

3° Matthieu a plus en vue un plan symétrique qu'une exactitude minutieuse. Ainsi il omet plusieurs noms, entre autres Achazia, Joas, Amat-sia, et divise toute la généalogie de Jésus en trois périodes, chacune de 14 générations. (1 Chron. 3:11 ; Math. 1:8.)

GENÈSE (naissance, origine), nom donné par les Septante au premier livre de la Bible, dont le titre hébreu est Beréschith ou Commencement. Ecrit par Moïse, ce livre a été désigné par les Juifs, avec les quatre suivants, sous le nom de loi. (Deut. 31:11.) La Genèse comprend, d'après la chronologie vulgaire, une période d'environ 2400 ans, de la création à la mort de Joseph. (50: 46.) Il pose la base sur laquelle devait s'élever tout l'édifice delà révélation, savoir : L'existence du Dieu vivant, créateur de l'univers et de l'homme en particulier ; l'unité de la race humaine; l'origine du mal sur la terre, la promesse d'un réparateur, et le choix de la famille d'Abraham pour la réaliser. (1-3; 12:1-3.) 11 nous apprend aussi l'origine des divers peuples dispersés sur le globe, mais destinés à devenir participants de cette promesse. (10; 11.) Les nombreuses généalogies renfermées dans la Genèse, sont des fils conducteurs auxquels se rattachent les événements racontés. Ce livre est surtout remarquable par son unité et sa simplicité. Moïse a sans doute utilisé des traditions orales ou écrites. Mais Dieu seul a pu révéler soit à Adam, soit à l'écrivain sacré, l'histoire de la création.

GENÊT (1 Rois 19:4), arbrisseau peu touffu, à fleurs papillonacées, odorantes, jaunes et blanches, selon l'espèce. Il abonde en Orient, surtout dans les déserts, où il offre aux voyageurs un ombrage léger et néanmoins précieux. Elie découragé se coucha sous un genêt, dans le désert, au sud de Béer-Sébah.

GÉNÉZARETH. (Luc 5 : 1.) Le lac de ce nom, en Galilée, est aussi

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GIR

appelé mer de Galilée (Math. 4:18), de Tibériade (Jean 6:18) de Kinnereth ou Kinnarolh. (Nomb. 34:11; Jos. 12:3.) Il est environné de montagnes qui, à Test, sont escarpées et hautes d'environ 450 mètres (1500 pieds). Celles de l'ouest, d'où l'on a des points de vue magnifiques, sont moins élevées et s'abaissent en gradins vers le lac. Celui-ci, de forme ovale, a 5-7 lieues de longueur sur 2-3 de largeur et une profondeur de 36-48 mètres (120-169 pieds). Sa surface est de 180 mètres (600 pieds) plus basse que le niveau de la mer. Ses eaux sans cesse renouvelées par le Jourdain, qui le traverse dans sa longueur, sont douces et limpides, et nourrissent d'excellents poissons. Le vent du sud y produit de fréquentes tempêtes. La plage est couverte d'un sable fin et de coquillages.

La contrée de Gènézareth (Math. 14: 34), au bord occidental du lac, est une plaine longue d'une lieue, large de 30 minutes, et limitée au nord et au sud par des rochers qui s'avancent dans le lac. Elle jouit d'une température très chaude, et se couvre d'une grande herbe émaillée de fleurs. Elle était autrefois d'une étonnante fécondité. « Cette contrée, dit Josèphe, est également admirable par sa beauté et sa fertilité. Il n'est sorte de plante qui n'y prospère. Lés noyers qui aiment le froid, y croissent à côté des dattiers propres aux pays chauds, des figuiers et des oliviers des climats tempérés. Le sol y produit pendant 10 mois, sans interruption, des raisins et des figues, ces rois des fruits. »

Le lac et la contrée de Génézareth, jadis animés par une population laborieuse et surtout honorés de la présence de Jésus-Christ et de ses apôtres, sont maintenant solitaires. Magdala, Chorazin, Béthsaïda, Ca-pernaiim ont disparu. Tibériade est la seule ville qu'on y trouve. On n'aperçoit même plus de barques sur le lac. (Math.4:18; 8: 24; 15: 29; Marc 1:19; 4: 37; 6: 45, 53; Jean 6:16; 21:1.)

GENTILS. (Esa. 8:23 ou 9:1 ; Math. 10:5.) Le mot hébreu et le mot grec rendus par gentils, signifient nations. Ils désignent tous les peuples, sauf le peuple élu, et sont synonymes de païens. Cependant les fidèles sortis du paganisme sont parfois appelés gentils, pour les distinguer des Juifs convertis. (Rom. 15:16; Gai. 2:12-14.)

GERCE. Voyez Teigne.

GERGÉSÉNIENS. Voyez Gadaréniens.

GÉTHSÉMANÉ (pressoir à huile? Math. 26:36), jardin situé à l'orient de Jérusalem, entre le Cédron et le mont des Oliviers. Jésus y conduisit souvent ses disciples et y subit sa cruelle agonie ; il y fut aussi trahi et saisi. (Jean 18:1 ; Luc 22:39.) On montre ce jardin à cent pas du pont du Cédron. C'est un rectangle de 48 mètres sur 45 (160 pieds sur 150), orné de plates-bandes et de massifs. Gétsémané est ombragé par huit oliviers creux très anciens et remplis de pierres. Il est entouré d'un mur blanchi à la chaux, et appartient aux moines du couvent latin, qui y ont placé un portier. ^

GIRAFE (Deut. 14:5), quadrupède moins gros, mais plus haut que l'éléphant, et ressemblant au chameau par le cou et la tête, au léopard par ses taches, au cheval par ses crins, et au bœuf par son pied fourchu. La girafe a un long cou, une langue de 60 centimètres de long (2 pieds), de

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GOM

courtes cornes et les jambes de devant plus longues que celles de der-rièie. Elle habite les déserts brûlants de l'Asie et de l'Afrique. On n'est pas sûr que la girafe soit l'animal désigné par le mot hébreu.

GNIDE (Act. 27:7), ville de Carie au sud-ouest de l'Asie-Mineure, où l'on voyait une statue de Vénus due au ciseau de Praxitèle.

GOB (2 Sam. 21:18), ville inconnue où les Israélites battirent deux fois les Philistins. Elle est appelée Guézer dans 1 Chron. 20:4.

GOG et MAGOG. (Ezéch. 38:2.) Les descendants de Magog, fils de Japheth (Gen. 10:2), s'établirent, paraît-il, au nord de l'Asie et dans l'Europe occidentale. Ezéchiel les représente dominant sur des peuples nombreux, et envahissant à la suite de Gog, leur roi, le pays d'Israël. (Ezéch. 38:1-17.) Mais il annonce que l'Eternel les détruira et les livrera en pâture aux bêtes sauvages. (39:1-5.) Leurs armes fourniront, pendant sept ans, du bois à brûler aux Israélites. (39: 8-10.) On mettra sept mois à enterrer la multitude de leurs cadavres dans la vallée des passants, qui sera appelée la vallée d'Hamon-Gog (multitude de Gog), ou la ville d'Hamona (multitude, 39:11-16). On ne sait si cette prophétie doit s'entendre littéralement; peut-être faut-il y voir une description symbolique du triomphe des fidèles sur leurs ennemis. Après le règne de mille,ans, Gog et Magog, ou les nations infidèles, feront la guerre aux saints et assiégeront la cité bien-aimée ; mais Dieu les consumera par le feu du ciel. (Apoc. 20:8-10.) On ne saurait préciser la nature de ce dernier combat des méchants contre le peuple de Dieu.

GO HA (Jér. 31:39), lieu inconnu près de Jérusalem.

GOLAN (Deut. 4:43 ; 1 Chron. 6:71), ville de refuge en Manassé, à l'est du lac de Génézareth. Elle fut assignée aux Guersonites, et donna plus tard son nom à la contrée environnante, qu'on appelait Gaulonite du temps de Jésus. On ignore son emplacement, mais elle fiorissait encore au IVŒe siècle.

GOLGOTHA (crâne). Voyez Calvaire.

GOLIATH (l Sam. 17:4-57), géant philistin, de Gath, haut de six coudées et une paume, ou d'environ 2" 70 (9 pieds). 11 était couvert de la tête aux pieds d'une armure d'airain, et pourvu d'une énorme hallebarde, d'une épée et d'un bouclier porté par un écuyer. Dans une guerre entre les Philistins et les Israélites, il défia fièrement ces derniers pendant quarante jours. Quand il vit s'avancer contre lui le jeune David, avec un bâton et une fronde, il l'insulta et le maudit par ses dieux, ^ate comme Goliath se flattait d'une facile victoire, son jeune adversaire l'étendit mort d'un coup de pierre, lui prit son épée et lui coupa la tête, qu'il présenta à Satil et porta plus tard à Jérusalem. (17:54-57.) Cette épée déposée au tabernacle comme trophée, fut ensuite remise à David. (21:9.)

GO MER ( Gen. 10: 2, 3 ), fils aîné de Japheth et père d'Askénas, Ri-phath et Thogarma. On croit que ses descendants peuplèrent le nord de l'Asie-Mineure et la plus grande partie de l'Europe. D'après Ezéch. 38: 6, ils viennent du fond de l'Aquilon et accompagnent Gog, roi de Magog, dans son expédition en Israël. Voyez Gog.

GRA

GOMER ( Osée 1:1-10 ) prostituée que le prophète Osée, sur Tordre de l'Eternel, prit pour concubine. Elle lui donna trois enfants, Jizréhel Lo-Ruhama et Lo-Hammi. Voyez Osée.

GOMORRHE (Gen. 14:11), ville de la plaine qui fut pillée, avec Sodome, par Kédor-Lahomer, puis consumée par le feu du ciel, à cause de sa corruption. (18: 20; 19: 24.) Sa situation est incertaine.

GOPHER (Gen. 6:14), nom hébreu du bois dont l'arche fut construite. La signification de ce mot est incertaine ; mais il est probable qu'il désigne le cyprès.

GOSCEN ( Gen. 45: 10 ), contrée du nord-est de l'Egypte, située au sud-ouest de Canaan, entre le Nil et la mer Rouge. ( 46: 28.) C'était un district arrosé par des canaux, riche en gras pâturages et en légumes de toute espèce. On y cultivait surtout les melons, les concombres, les poireaux, les oignons et les aulx, et le poisson y abondait. ( Gen. 47 : 4-6; Deut. 11:10; Nomb. 11: 5.) La capitale de l'Egypte ne s'y trouvait pas, mais elle en était rapprochée. (Ex. 2:5; 8 : 22-24.) Ce fut dans cette contrée que s'établit Jacob avec sa famille, et que ses descendants séjournèrent environ 230 ans. ( Gen. 15: 13 ; Ex. 12: 40 ; Gai. 3: 17.) Les Israélites n'étaient pas seuls en Goscen, du moins à la fin de leur séjour, mais demeuraient au milieu des Egyptiens et dans les maisons de ces derniers. (Ex. 3:22 ; 11: 2.) Les vases d'argent et d'or remis aux Israélites, indiquent une civilisation déjà avancée. ( 12:35,36.) Cette province, encore l'une des plus fertiles de l'Egypte, est habitée aujourd'hui par des indigènes (Coptes), des Syriens et des Arabes. Une colonie de 500 Syriens, récemment fondée par le pacha, s'adonne à la culture du mûrier et à l'éducation des vers à soie.

GOSCEN ( Jos. 15: 51 ), ville de Juda qui donna son nom au district où elle se trouvait. ( 10:41 ; 11:16.)

GOUSSES ( Luc 15: 16 ), nourriture des pourceaux que gardait l'enfant prodigue, et dont il eût voulu, dans sa misère, pouvoir se rassasier. Il s'agit probablement du fruit du caroubier, arbre de moyenne grandeur et autrefois très commun en Palestine. Cet arbre produit des gousses un peu arquées, longues de 15 centimètres ( 5 pouces), larges de 4 '/» ( 15 lignes ), et renfermant des semences aplaties et succulentes. Les pauvres se nourrissaient de ces semences, dont on engraissait aussi le bétail.

GOZAN ( Esa. 37:12 ; 2 Rois 17: 6 ; 18:11 ; 19:12 ), district d'Assyrie où furent transportés une partie des Israélites. Il existait aussi un fleuve de ce nom, qui se jetait, pense-t-on, dans la mer Caspienne. ( 1 Chron. 5: 26.)

GRACE ( Luc 2 : 40), mot signifiant faveur, bienveillance, miséricorde. Appliqué à Dieu, il exprime dans l'Ecriture, le principe de ses bienfaits envers les hommes, et spécialement de la rédemption par Jésus-Christ. ( Gen. 33: 5; Eph. 1:4-7; Rom. 11: 5.) Il est employé dans diverses acceptions qu'il est parfois difficile de préciser, et désigne entre autres:

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GRÈ

1° La gratuité absolue du salut par la foi, en opposition à ridée du salut par les œuvres. ( Rom. 4: 4,16; Eph. 2: 7-9.)

2® La notion du pardon. (Ex. 33: 19; Esa. 30: 18; 1 Pier. 5:5.) •

3° Un don ou bienfait particulier. ( Rom. 15: 5 ; 2 Cor. 8: 1 ; 1 Pier. 4:10.)

4° Cette action divine qui seule rend le pécheur capable de croire au Seigneur et de lui obéir. ( Rom. 16: 24 ; 1 Cor. 15: 10 ; 2 Cor. 12: 9 ; Eph. 4: 7 ; Héb. 13:9.)

5° La vie intérieure ou spirituelle. ( Luc 2: 52 ; 2 Pier. 3: 18.)

6° L'idée de reconnaissance. (2 Cor. 2:14; 8:16; 9: 15.)

7° La faveur, la bienveillance ou l'amour dont on est l'objet de la part de quelqu'un. ( Gen. 34: 11 ; Luc 2: 40.)

8° La notion d'agrément. ( Prov. 31: 30; Col. 4: 6.)

GRÈCE (Act. 20: 2), presqu'île située au sud-est de l'Europe; elle est baignée à l'ouest par la mer Ionienne, au sud par la Méditerranée, et à l'est par la mer Egée. La Grèce ancienne était divisée en trois régions : l'Epire et la Thessalie au nord, l'Hellade au milieu, et le Péloponèse au sud. L'Illyrie méridionale et la Macédoine, qui la bornaient au nord, étaient souvent considérées comme faisant partie de la Grèce, à laquelle se rattachaient encore de nombreuses îles semées autour d'elle. Ce pays montagneux jouit d'un délicieux climat et d'un sol fertile, qui produit tous les fruits du Midi.L'origiuede ses premiers habitants est très obscure. Les Grecs formèrent pendant des siècles une multitude de monarchies ou de républiques indépendantes. Ils fondèrent de nombreuses colonies, surtout sur les côtes de l'Asie-Mineure. Les arts et les sciences se développèrent de bonne heure parmi eux et atteignirent leur apogée de 500-400 ans av. J.-C. La Grèce a été immortalisée par une foule de héros, de peintres, de philosophes, d'orateurs, de poètes, d'historiens, de sculpteurs, de musiciens. Cependant les divisions des Grecs amenèrent leur asservissement. En 338, ils subirent le joug de Philippe, roi de Macédoine. Son fils et successeur Alexandre conquit à leur tête l'Egypte et presque toute l'Asie, etx mourut en 324. Mais la Grèce, toujours divisée, ne put reconquérir son indépendance. En 146 av. J.-C., elle devint province romaine, sous le nom d'Achaïe. Paul y prêcha l'Evangile et y fonda plusieurs églises. (Act. 17: 15-34; 18: 1-18; 2 Cor. 11: 10.) Au IV- siècle, la Grèce fit partie de l'empire d'Orient. Il y eut, au IX® siècle, une scission entre l'église grecque et celle de Rome. Du Y® au XV® siècle, ce fut envahi et dévasté par vingt peuples divers, et tomba, vers 1470, sous la tyrannie des Turcs. Plusieurs soulèvements furent comprimés dans le XVIII® siècle. Mais, en 1821, une insurrection générale, suivie d'une guerre de neuf ans, aboutit à l'affranchissement de la Grèce, diminuée de l'Epire et de la Thessalie. Elle fut proclamée, en 1830, royaume constitutionnel , grâce à l'intervention des puissances de l'Europe.

La Grèce est mentionnée dans l'Ancien Testament sous le nom de Ja-van. (Esa. 66:19; Ezéch. 27: 13; Dan. 8: 21; 10: 20; 11: 2; Zach. 9: 13.) Du temps de Jésus, le grec était la langue la plus répandue parmi les peuples civilisés, ce qui explique pourquoi tous les auteurs du Nouveau Testament, sauf peut-être Matthieu, ont écrit en grec. Ils dési-

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gnent souvent toute l'humanité sous les noms de Juifs et Grecs, ce dernier mot comprenant tous les gentils. (Act. 14:1 ; Rom. 1:16.) Les Grecs et les barbares sont les gentils civilisés ou non civilisés. (Rom. 1: 14.) Les Juifs établis à l'étranger sont aussi appelés Grecs. (Jean 7: 35; Act. 6: 1 ; 9: 29.)

GRENADIER (Nomb. 20:5), arbrisseau épineux, à branches minces, originaire de l'Orient et très commun en Palestine. (Cantiq. 4:13.) A l'état sauvage, ce n'est qu'un buisson ; mais il devient par la culture un arbre de 4 V«-6 mètres de haut (15-20 pieds). (1 Sam. 14: 2.) Ses fleurs, en forme de cloche, sont rouges. Son fruit, de même couleur, a la grosseur d'une pomme et une saveur vineuse; il fournit dans les pays chauds une excellente boisson. (Cantiq. 8:2.) Les pépins ressemblent aux grains du raisin et se mangent avec du sucre, ou dans des gâteaux. La grenade s'emploie en Orient à peu près comme le citron chez nous. La robe du souverain sacrificateur et les colonnes d'airain du temple étaient ornées de grenades d'or ou d'airain. (Ex. 28 : 33; l Rois 7:18.)

GRENOUILLE (Ex. 8: 2-14), amphibie ovipare dont il existe plusieurs espèces. Les grenouilles se nourrissent d'insectes nuisibles, mais surtout de petits limaçons qui salissent les légumes. Elles vivent jusqu'à 16 ans. Les femelles déposent au printemps, dans l'eau, 600-1200 œufs, tous fixés à une mucosité blanche. La métamorphose de ces œufs en té-tards, puis en grenouilles parfaites, dure environ quatre mois. — Les Egyptiens adoraient les grenouilles et les embaumaient. Aussi leur effroi dut être grand quand ces bêtes se précipitèrent par milliers dans leurs demeures, et jusque dans le cabinet du roi. (Ps. 78: 45; 105: 30.) Dans Apoc. 16: 13, on voit sortir de la bouche du dragon, de la bête et du faux prophète, trois esprits immondes sous forme de grenouilles.

GRUE (Jér. 8:7), gros oiseau de passage, au bec long et effilé. Il a les jambes et le cou longs, le plumage cendré, le cri perçant, et se nourrit de grain et d'insectes. Dans leurs migrations, les grues forment un triangle pour fendre l'air, et occupent à tour la première place. Il règne quelque incertitude sur le sens du mot hébreu (hagour), qui est rendu par hirondelle dans Esa. 38:14.

GUÉBAH (Jos. 18: 24: 21:17), ville lévite sur la frontière septentrionale de Benjamin. (2 Rois 23:8.) Asa la fortifia. (1 Rois 15:22.) D'après l'hébreu, c'était à Guébah et non à Guibha, comme l'indiquent à tort nos versions, que Sattl et Jonathan se tenaient en présence des Philistins campés à Micmas. (1 Sam. 13:2-16 ; 14:5.)

GUÉBAL (Ezéch. 27: 9), ville phénicienne que l'on croit être laByblos des Grecs, située au nord de Beyrout. (Jos. 13:5.)

GUÉBALITES (Ps. 83:8), ennemis d'Israël qui habitaient, paraît-il, un district d'Arabie nommé Guébal.

GUÉBIM (Esa. 10:31), ville située au nord de Jérusalem, mais du reste inconnue.

. GUÉDALJA (2 Rois 25:22-25), fils d'Ahikam, fut établi, par Nébucad-nétsar, gouverneur des Juifs à Mitspa, après la ruine de Jérusalem. Les

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GUÉ

Israélites laissés au pays, ou fugitifs chez leurs voisins, reprirent bientôt confiance et se réunirent autour de lui, (Jér. 40:5-14.) Mais après deux ou trois mois d'une sage administration, il fut assasiné à Mitspa, par Ismaël, prince de la famille royale de Juda, que Bahalis, roi des Hammonites, avait poussé à ce crime. (Jér. 40:8 ; 41:1 ; 2 Rois 25:23-25.) Les Juifs effrayés se retirèrent peu après en Egypte. (Jér. 41: 17 ; 43:7.)

Il y a eu plusieurs autres personnages de ce nom, entre autres Gué-dalja, fils de Pashur, officier de Sédécias et adversaire de Jérémie. (Jér. 38:1-4.)

GUÉDOR (Jos. 15:58), ville située dans la montagne de Juda, au nord d'Hébron, et dont quelques habitants se rendirent vers David, à Tsiklag. (1 Chron. 12:7.) Du temps d'Ezéchias, Guédor et son territoire encore habités, du moins en partie, par des Cananéens, tombèrent au pouvoir des Siméonites, qui massacrèrent ces derniers. (4:39-41.)

GUÉHAZI (2 Rois 4:12-31), serviteur d'Elisée et témoin de ses miracles, mais néanmoins amateur des richesses. Il suggéra à son maître Ja pensée de prier Dieu d'accorder un fils à la Sunamite; et quand celle-ci fut devenue mère, et que son enfant fut mort, Guéhazi porta sur ce dernier, mais sans succès, le bâton du prophète, comme celui-ci le lui avait commandé. On a pensé qu'Elisée avait donné cet ordre à son serviteur, afin de lui montrer l'inutilité des actes extérieurs sans la foi. Guéhazi révéla son endurcissement, en mentant à Nahaman pour en obtenir de l'argent et des vêtements, et à Elisée pour cacher sa faute, dont il fut puni par la lèpre. (5:20-27.) Joram lui fit raconter plus tard les miracles de ce prophète. Comme il en était à la résurrection du fils de la Sunamite, qui avait dû séjourner sept ans chez les Philistins, celle-ci vint prier le roi de lui faire restituer ses biens, ce qu'elle obtint aussitôt. (8:4-6.)

GUÉMARJA (Jér. 29: 3), envoyé de Sédécias au roi de Babylone, et porteur, avec Elhasa, d'une lettre de Jérémie aux Israélites captifs. Un autre Guémarja fut ministre de Jéhojakim. (36: 10.)

GUÊPE. Voyez Frelon.

GUÉRAR (Gen. 10:19), ancienne ville royale des Philistins, au sud-ouest de Canaan, où Abraham et Isaac se réfugièrent dans des temps de famine. (20: 1; 26: 6.) Asa poursuivit les Ethiopiens jusqu'à Guérar (2 Chron. 14:13.) Il y avait aussi, près de cette ville, une vattée du même nom, où Isaac s'établit et fut inquiété par les Philistins. (Gen.

GUÉRIZIM et HÉBAL. (Deut. 11: 29), deux sommités nues et escarpées des monts d'Ephraïm, hautes de 600-750 mètres (2000-2500 pieds% et séparées par une étroite vallée. Le mont Guérizim ou Garizim, au sud, était autrefois verdoyant. Selon l'ordre de Dieu, Josué conduisit, après la prise d'Aï, les Israélites sur le mont Hébal, y fit dresser un autel et offrir des sacrifices, puis écrire la loi sur des pierres enduites de chaux. Six tribus y prononcèrent les douze malédictions prescrites; les bénédictions furent lues par les six autres tribus sur le mont Guérizim. (Deut. 27 : 4-26 ; Jos. 8 : 30-35.) Jotham, fils de Gédéon, prononça son apologue

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Sur cette dernière sommité. (Jug. 9: 7.) Samballat, gouverneur de la Sa-marie,y fit bâtir un temple vers 330 av. J.-C. Sous Antiochus, les Sama-ritins consacrèrent ce temple à Jupiter, pour éviter la persécution. Hyrcan le détruisit environ 130 ans av. J.-C. Mais Guérizim demeura toujours un lieu sacré pour les Samaritains, qui croyaient que c'était sur cette montagne, et non sur l'Hébal, que Josué avait bâti un autel. (Jean 4: 20.) •

GUERRE. (Gen. 14: 2.) La première guerre connue remonte à l'époque d'Abraham. Israël s'empara de Canaan par une guerre d'extermination ordonnée de Dieu. (Deut. 20: 16-18.) David subjugua les peuples voisins. (2 Sam. 8: 1-14.) Juda et Israël furent souvent en guerre entre eux, ou avec d'autres nations. (I Rois 14: 25 ; 15: 6-16 ; 20: 1-34; Esa. 36-39.) Avant d'entreprendre une guerre, les ïlébreux consultaient ordinairement l'Eternel. (Jug. 20: 27; 1 Sam. 14: 37; 23: 2; 28: 6; 30: 8;

1 Rois 22: 6-9; 2 Rois 19: 2.) D'après la loi, un sacrificateur exhortait l'armée à se confier au Seigneur; puis les officiers renvoyaient chez eux ceux qui avaient une maison neuve non encore dédiée, ou une vigne récemment plantée, ainsi que les fiancés et les timides. (Deut. 20 :1-8.) La loi prescrivait aussi de^sonner des trompettes en marchant au combat. (Nomb. 10: 9; 2 Chron. 13: 12.) On poussait des cris en s'élançant contre l'ennemi. (1 Sam. 17: 52 ; Esa. 42 : 13; Ezéch. 21: 22.) L'armée, sous un chef unique, était généralement divisée en trois corps, subdivisés en milliers et en centaines. (Jug. 7 : 16; 1 Sam. 8: 12; 11:11 ; 2 Sam. 18: 2; 1 Rois 4: 4; 2 Rois 11 : 4; 1 Chron. 13: 1; 2 Chron. 25: 5.) Les rôles étaient tenus par un secrétaire. (I Chron. 18: 16; 2 Chron. 26: 11.) Il paraît qu'on se battait à bras nus. (Ezéch. 4:7; Esa. 52: 10.) Parfois un combat singulier décidait du sort de la bataille. (1 Sam. 17: 9; 2 Sam. 2: 14.) Les idolâtres croyaient s'assurer la victoire en prenant leurs dieux avec eux (2 Sam. 5: 21), et les Israélites menèrent une fois l'arche dans leur camp. (1 Sam. 4:3.) Dans les sièges, on faisait usage de terrasses, de tours et de béliers. ( Voy. Bélier, Ezéch. 4: 2 ; 21: 27.) Les assiégés employaient des machines pour lancer des pierres et des fièches. (2 Chron. 26: 15.) Avant d'assiéger une ville ennemie, les Israélites devaient lui demander de se rendre, et en cas de refus, tuer tous les hommes, mais épargner les femmes et les enfants. (Deut. 20: 10-15.) Ils ne devaient pas couper les arbres fruitiers; mais cette prescription fut souvent violée. (Deut. 20:19; 2 Rois 3:19, 25.) Les vaincus subissaient, pour l'ordinaire, de rigoureux traitements. On les enlevait à leur terre natale, on les vendait, on les mutilait ou on les massacrait ; on fendait le ventre des femmes enceintes, on écrasait les petits enfants. (Jug. 1: 6; 8: 7,16; 9: 45; 1 Sam. 11: 2; 2 Sam. 12: 31; 2 Rois 8: 12; 15:16; 2 Chron. 25 : 12; Ps. 137: 9; Esa. 13:16; Osée 10: 14; Joël 3: 1-8; Amos 1: 13.) Les armes prises aux ennemis servaient à orner les temples, qui parfois tenaient lieu d'arsenaux. (1 Sam. 21: 9; 31: 10; 2 Rois 11: 10.) La valeur guerrière était encouragée et récompensée. (Jos. 15:16; 1 Sam. 17: 25;

2 Sam. 18: 11; 23:18; 1 Chron. 11: 6.) Les héros étaient solennellement enterrés avec leurs armes. (2 Sam. 3: 31 ; Ezéch. 32:27.) Dans la guerre contre Antiochus, on vit des Juifs refuser de se défendre le jour du sab-

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bat. Cependant les rabbins, fondés sur Jos. 6: 3-5, autorisaient ce jour-là, en cas d'attaque, non-seulement la défense, mais encore les préparatifs nécessaires, et la continuation d'un combat commencé.

La guerre est le résultat du péché. Néanmoins Dieu Ta autorisée et même ordonnée, sous l'ancienne économie, tant pour protéger son peuple que pour châtier les méchants. (Ex. 17:8-16 ; Nomb. 31:2.) Elle est aussi légitime sous l'Evangile, quand elle a pour but le triomphe de la justice. Puisque les gouvernements sont établis de Dieu pour protéger ceux qui font bien, comme pour punir les méchants, et qu'ils ne portent pas l'épe'e * en vain, il doivent repousser par la force toute agression injuste contre une partie ou la totalité de leurs subordonnés. (Rom. 13: 1-6; 1 Pier. 2 : 13-15.) Le service militaire n'est donc pas incompatible avec le christianisme. (Luc 3: 14; 7: 1-9; Act. 10:1.) Mais tout pouvoir qui soutient une guerre injuste, trahit sa mission, se rend coupable d'un crime et devient responsable du sang qu'il fait répandre.

GUERSOM (étranger là, Ex. 2: 22), fils aîné de Moïse, qui lui donna ce nom en mémoire de son séjour au pays de Madian.

GUERSON (Gen. 46: 11), fils aîné de Lévi. Ses descendants, les Ger-sonites, qui comptaient déjà 7500 mâles au pied du Sinaï, portaient les tentures et les couvertures du tabernacle. (Nomb. 3: 21-26.)

GUÉRUTH-KIMHAM. (hôtellerie deKimham, Jér. 41:17.) On croit que ce mot désigne une hôtellerie établie près de Bethléhem, par Kimham, que David emmena, à la place de Barzillaï, à Jérusalem. (2 Sam. 19: 38-40.)

GUÉSEM. Voyez Gasmu.

GUÉZER (Jos. 10: 33), ville lévitique dans la partie sud-ouest de la tribu d'Ephraïm, qui ne put en détruire les Cananéens, mais se les assujettit. (Jos. 16: 3, 10; 21: 21 ; Jug. 1: 29.)

GUÉSUR (2 Sam. 15: 8), district situé à l'est du Jourdain, au pied de l'Hermon, sur les frontières de Syrie. (Jos. 12: 5; 13:11-13; Deut. 3: 14.) Il fut assigné à Manassé, qui n'en conquit qu'une petite portion. (1 Chron. 2 : 23; Jos. 13:11-13.) Du temps de David, ce territoire formait un état indépendant dont Talmaï était roi. David épousa Mahaca, fille de ce prince, et en eut Absalom, qui passa trois ans chez son grand père, à Guésur. (2 Sam. 3: 3 ; 13: 37, 38.)

GUÉSURI (Jos. 13:2), district situé au sud-ouest de Canaan. t>e TsVk-lag, David faisait des excursions contre les Guèsuriens. (1 Sam. 27: 8.)

GUIBBÉTHON (Jo£ 19: 44), ville forte de Dan assignée aux Lévites. 21: 23.) Elle tomba au pouvoir des Philistins, auxquels Nadab et Zimri, roi d'Israël, essayèrent en vain de l'enlever. (1 Rois 15: 27 ; 16:15.)

GUIBHA ou GUIBHATH (colline, Jos. 18: 28; Jug. 19: 14), ville de Benjamin, 1 '/* heure au nord de Jérusalem. Un crime abominable de ses habitants corrompus provoqua une guerre d'extermination, où ils périrent tous, et où leur ville fut brûlée. (Jug. 19:16-30; 20: 37-40.) Osée fait allusion à l'affreuse dépravation de Guibha. (Os. 9: 9.) Cette ville fut rebâtie et appelée Guibhath-Saûl, parce qu'elle était la résidence de Satil.

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(Esa. 10: 29; 1 Sam. 10: 26; 15: 34; 11: 4.) Il y avait aussi en Juda une ville nommée Guibha. (Jos. 15: 57.) — Au lieu de: au coteau de Phi-nées (Jos. 24: 33), diver3 interprètes traduisent: à Guibha de Phinées. C'est un lieu en Ephraïm où fut enterré Eléazar, fils d'Aaron.

GUIDHOM (Jug. 20: 45), lieu inconnu.

GUIHON (impétueux, Gen. 2:13), nom du second fleuve d'Eden, que l'on ne sait où retrouver. On a pensé à l'Araxe, qui prend sa source en Arménie, coule avec impétuosité à l'est, et se jette dans la mer Caspienne.

GUIHON (2 Chron. 32: 30), source située à l'ouest de Jérusalem, au haut de la vallée de Hinnom. Ezéchias en conduisit les eaux dans la ville par un aqueduc. (2 Rois 20: 20.) C'est près de cette source que Salomon fut oint et proclamé roi. (1 Rois 1: 33-39.)

GUILBOAH (1 Sam. 28:4), montagne escarpée d'Issacar, au sud-est de la plaine de Jizréhel; elle est large d'une lieue, longue de quatre, et haute d'environ 450 mètres (1500 pieds). C'est sur cette montagne que dans un combat gagné par les Philistins, Satll et trois de ses fils furent tués. (31:1-8.)

GUILGAL (action de rouler, Jos. 4:19), lieu situé à l'est de Jérico où les Israélites campèrent après le passage du Jourdain, dressèrent douze pierres prises dans ce fleuve, se circoncirent et célébrèrent la pâque. (5:9,10.) Une ville de ce nom y fut construite et devint célèbre. Samuel y résidait, comme juge, une partie de l'année, et Satil y fut proclamé roi. (1 Sam. 7:16 ; 11:15.) On a supposé que le tabernacle y était alors. (10:8; 13:8-10.) Une école de prophètes s'y trouvait du temps d'Elie et d'Elisée. (2 Rois 2:1; 4:38.) L'idolâtrie s'y établit aussi. (Osée 4:15 ; 9:15; Amos 4: 4-5.) Il y avait probablement une autre ville de ce nom dans la tribu d'Ephraïm. (Deut. 11:30 ; Jos. 12:23.)

GUILO (Jos. 15:51), ville de Juda d'où était Ahithophel. (2 Sam. 15:12.)

GUIRGASIENS (Gen. 10: 16), peuplade cananéenne, à l'ouest du Jourdain, vaincue par Josué. (Deut. 7:1 ; Jos. 24:11.) On ignore où elle habitait.

GUITARE. Voyez Musique.

GUITTITH (Ps. 8:1), mot hébreu dont le sens est incertain. On suppose que c'était le nom d'un instrument inventé à Gath.

GUR-BAHAL (2 Chron. 26:7), lieu inconnu d'Arabie où Hozias fit victorieusement la guerre.

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HABACUC (Hab. 1: 1), prophète dont la vie nous est inconnue. Il prophétisa en Juda, peu avant l'invasion des Caldéens, probablement sous Josias, qui régna de 641-610 av. J.-C. (1: 5.) Son livre renferme,

HAC

sous la forme d'un entretien avec Dieu, une plainte à l'Eternel (1:1-4); une prédiction concernant l'arrivée des Caldéens (1: 5-17); la censure des vices régnants (2:1-20); et enfin un cantique destiné au culte public. (3:1-19.) Ce court écrit, plein de force et d'élévation, fournit à Paul un témoignage en faveur de la justification par la foi. (Hab. 2:4; Rom. 1:17.)

HABAG. (Lév. 11:22.) Il faut lire hagab ou kagab, nom hébreu d'une espèce de sauterelle.

HABARIM. Voyez Abarim.

HABDON (Jug. 12:13), jugea huit ans Israël, eut quarante fils et fut enterré à Pirhathon, en Ephraïm.

HABED-NÉGO (Dan. 1:7; 2:17,49; 3:12), nom chaldaïque donné à Hazaria, l'un des trois compagnons de Daniel. L'an 606 av. J.-C., lors de la première déportation à Babylone, Nébucadnétsar fit transporter de Jérusalem à sa cour, quelques jeunes gens de la famille royale pour y être instruits et formés à son service pendant trois ans. Les principaux d'entre eux furent Daniel, Hanania, Misaël et Hazaria; les trois derniers reçurent les noms chaldéens de Sadrac, Mésac et Habed-Négo. De peur de se souiller par l'usage de viandes défendues ou consacrées aux idoles, ces jeunes serviteurs de Dieu préférèrent ne manger que des légumes, et leur fidélité fut récompensée par une vigoureuse santé, et par de rapides progrès dans les sciences.

Lorsque Nébucadnétzar faisait massacrer ses mages, parce qu'ils n'avaient pu lui dire le songe qu'il avait oublié, Sadrac, Mésac et Habed-Négo s'unirent à Daniel pour obtenir par leurs prières la révélation de ce secret. Quand Daniel devint gouverneur de la province de Babylone, ils reçurent, à sa demande, des charges dans cette province.

La foi de ces trois Hébreux fut mise à une rude épreuve: le roi ayant ordonné à tous ses serviteurs, sous peine d'être brûlés, de se prosterner devant la statue d'or qu'il avait dressée, Sadrac, Mésac et Habed-Négo osèrent braver la fureur du puissant monarque. La confiance qu'ils témoignèrent en la protection de leur Dieu, ne fit qu'augmenter la colère de Nébucadnétsar. Celui-ci les fit jeter vêtus et liés, dans une fournaise chauffée sept fois plus qu'à l'ordinaire. Mais tandis que leurs exécuteurs furent consumés, les serviteurs de l'Eternel ne reçurent aucune atteinte du feu; leurs liens seuls furent brûlés et un quatrième personnage marchait avec eux au milieu des flammes. Le roi, témoin de ce m\rac\e, en fut saisi d'étonnement. «Voici, dit-il, je vois quatre hommes déliés qui marchent au milieu du feu, et la forme du quatrième est semblable à un fils de Dieu. » (3:25.) Ce dernier était un ange ou peut-être le Fils éternel descendu pour délivrer ses serviteurs. Le roi les fit sortir de la fournaise; puis après les avoir élevés en dignité, il publia un édit contre quiconque parlerait mal de leur Dieu.

HABOR. Voyez Chabor.

HAC AN ou HACAR (Jos. 7:1-26; 1 Chron. 2:7), fils de Carmi, de la tribu de Juda, convoita et prit de l'interdit à Jérico. Il s'empara d'un manteau de Sinhar, de 200 sicles d'argent (580 francs) et d'un lingot d'or,

DICTION. BIBLIQUE. 14

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HAD

et cacha ces objets dans sa tente, sans donte en présence de ses enfants. Il causa par ce péché la défaite des Israélites devant Haï. Découvert par le sort, il avoua sa faute, fut lapidé et brûlé avec sa famille et son bétail, dans la vallée de Hacor, où un monceau de pierres rappela longtemps cet événement.

HACCO ou PTOLÉMAIS (Jug. 1:31 ; Act. 21:7), ville forte sur la Méditerranée, dix lieues au sud de Tyr. Elle fut assignée à Aser, qui ne put en chasser les Cananéens. Vers 300 av. J.-C., Ptolémée-Lagus, roi d'Egypte, la prit, l'embellit et l'appela Ptolémaïs, nom sous lequel elle devint célèbre. L'Evangile y pénétra de bonne heure, et Paul y salua les fidèles en passant. (Act. 21:7.) Elle fut conquise en 678 par le calife Omar, et en 1104 par les croisés. Les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem y bâtirent peu après une magnifique église, et dès lors cette ville s'appela Saint-Jean-d'Acre. Détruite en 1291, elle fut rebâtie, et subit le joug des Turcs en 1517. Ceux-ci, aidés des Anglais, la défendirent avec succès, eu 1799, contre Napoléon. Prise en 1832 par le pacha d'Egypte, elle lui fut enlevée par les Anglais en 1840. Elle renferme aujourd'hui 10000 à 15000 habitants. Les ruines de cette ville, dont le port est comblé, attestent encore son antique splendeur.

HACELDAMA (champ du sang, Math. 27: 3-8; Act. 1:19 ), champ d'un potier acheté pour la sépulture des étrangers, par les principaux sacrificateurs, avec les trente pièces d'argent que Juda avait reçues d'eux et qu'il leur rendit. On montre ce champ au sud de Jérusalem et de la vallée de Hinnom, sur le penchant d'une montagne, où l'on voit des grottes sépulcrales. Il sert encore de sépulture aux pèlerins.

HACOR (trouble, Jos. 7:24-26), vallée ainsi nommée à l'occasion d'Hacan, qui y fut lapidé. Elle était sur la frontière de Juda et de Benjamin, et d'après Jérôme, au nord de Jérico, sur la pente de la vallée du Jourdain. (Jos. 15:7.) Il paraît qu'elle avait d'excellents pâturages. (Esa. 65:10; Osée 2:15.)

HACSA (Jos. 15:16-19), fille de Caleb, épousa son cousin Hothniel, qui l'obtint pour prix de sa valeur. Caleb augmenta sa dot d'un champ bien arrosé qu'elle lui demanda. (Jug. 1:12-15.)

HAD AD (1 Rois 11:14-22), prince du sang royal d'Edom, était encore enfant quand David conquit l'Idumée. (2 Sam. 8:14.) Comme Joab tuait tous les mâles de ce pays, Hadad se réfugia, avec quelques serviteurs de son père, en Egypte, où Pharaon l'accueillit fort bien et lui donna une maison et des terres. Il vécut dans l'intimité de ce roi, qui lui fit épouser sa belle-sœur Tachpénès, dont il eut un fils. Après la mort de David, Hadad retourna eu Edomi et Dieu se servit de lui pour châtier Salomon. (1 Rois 11:14, 25.)

HADADHÉZER ou HADARHÉZER (2 Sam. 8:3-7; 1 Chron. 18: 3-7), puissant roi de Tsoba, en Syrie, était toujours en guerre avec Toha, roi de Hamath, et fut battu trois fois par David. Il allait reconquérir, sur l'Euphrate, une province révoltée, quand il fut arrêté près de Hamath, par David. Celui-ci le vainquit, lui fit prisonniers 20000

m

HAK

fantassins, 1760 cavaliers (il y a sans doute une faute de copiste dans 1 Chron. 18:4, qui porte 7000), lui prit 1000 chariots et de nombreux boucliers d'or, et battit 22000 alliés. S'étant uni peu après avec Hanun, roi des Hammonites, Hadadhézer fut défait une seconde fois par l'armée de David. (2 Sam. 10:6-13.) Afin de prendre sa revanche, il se ligua avec plusieurs rois syriens contre David, qui les vainquit à Hélam, leur prit 700 chariots, et défit 40000 cavaliers. Hadadhézer et ses alliés se soumirent enfin à David. (2 Sam. 10:16-19.)

HADADRIMMON (Zach. 12: 11), ville située dans la plaine de Mé-guiddo, où le peuple fit un grand deuil sur Josias, qui y fut percé d'une flèche. (2 Rois 23:29 ; 2 Chron. 35:21-25.) Elle fut plus tard appelée Maximianopolis.

HADRAC (Zach. 9:1), district inconnu probablement situé en Syrie.

HADULLAM (Jos. 12:15; 15:35)* ville de Juda au sud de Jérusalem, fut fortifiée par Bpboam, et habitée depuis le retour de la captivité. (2 Chron. 11:7; Néh. 11: 30.)

HADULLAM (1 Sam. 22:1), caverne où David se cacha en se retirant de devant Akis, et où ses parents et environ 400 hommes le rejoignirent. (22:12.) On la montre deux lieues au sud-est de Béthléhem. Cette caverne fut plus tard habitée par des moines. Elle servit une fois de refuge, pendant les croisades, à toute la population de Tékoah. Les voyageurs en ont couvert les parois d'inscriptions.

HAGARÉNIENS ou HAGARIENS (1 Chron. 5: 10; 5:18-22; Ps. 83:7), riche peuplade établie entre Galaad et l'Euphrate. Elle fut vaincue, du temps de Sattl, par les deux et demi tribus établies à l'est du Jourdain, qui occupèrent son territoire. On a supposé que les Hagariens descendaient d'Agar ; ils sont cependant distingués des Ismaélites. (Ps. 83:7.)

HAI (Gen. 12:8), ancienne ville cananéenne de 12000 âmes, à l'est de Béthel, en Benjamin. (Jos. 8:25 ; Néh. 11:31.) Après un échec provoqué par le crime d'Hacan, Josué prit Haï au moyen d'une embuscade, la brûla, en extermina la population, et en fit pendre le roi. (Jos. 7:1-5; 8:1-29.) Elle fut rebâtie plus tard, et même habitée depuis la captivité. On croit du moins que Hajath, ou Haja, n'est autre que Haï. (Esa. 10:28; Néh. 11:31.)

HAJA, HAJATH. Voyez Baï.

HAJIN (Jos. 15:32; 19: 7), ville assignée à Juda, puis cédée à Siméon et donnée aux Lévites. (21:16.) Il y avait une autre ville de ce nom an nord-est de Canaan. (Nomb. 34:11.)

HAKILA (1 Sam. 23:14-19), coteau boisé, au désert de Ziph. David fugitif y reçut la visite de Jonathan et traita alliance avec lui ; il y épargna aussi la vie de Safil. (26:1-12.)

HAKRABBIM (scorpions, Nomb. 34:4), colline sur la frontière de Canaan, au sud de la mer Morte. (Jos. 15:3.) Il s'y trouve beaucoup de scorpions.

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HALAH. Voyez Chalach.

HALAMOTH (Ps. 46:1), mot hébreu qui signifie les jeunes filles, et paraît désigner un genre de musique. (1 Chron. 15: 20.)

HALLÉLUIA (Apoc. 19:1-6), mot hébreu signifiant louez VEternel. C'est un cri d'allégresse poussé à la gloire de Dieu par les rachetés.

HAMALEC (Gen. 36:12), fils d'Eliphaz, par une concubine, et petit-fils d'Esatt.

HAMALÉCITES ou HAMALÉK1TES (Gen. 14:7), peuple très ancien dont l'origine est incertaine, et qu'une tradition fait descendre de Cam. Disséminé dans l'Arabie pétrée, ce peuple habitait surtout au sud-ouest de Canaan, entre ce dernier pays et l'Egypte. (Ex. 17:8; Nomb. 13:30; 1 Sam. 15:7; 27:8.) Les Hamalécites furent battus par Kédor-Lahomer. (Gen. 14:7.) En Réphidim, près de Sinaï, ils attaquèrent Israël, qui les défit, et furent dès lors voués à la destruction par l'Eternel. (Ex. 17:8-16.) Néanmoins, unis aux Cananéens, ils repoussèrent les Israélites, qui, après le retour des espions, les attaquèrent contre la défense de Moïse. (Nomb. 14:45.) Balaam prédit leur destruction. (Nomb. 24:20.) Sous les juges, ils s'allièrent contre Israël, d'abord à Héglon, roi de Moab, puis aux Madianites. (Jug. 3:13 ; 6:3, 33; 7:12.)Sur l'ordre de Dieu, Saûl leur fit une guerre d'extermination, et s'empara de leur capitale, sans toutefois les détruire entièrement. (1 Sam. 15:1-8; 28:18.) David faisait, de Tsiklag, des excursions contre les débris de ce peuple. Ceux-ci brûlèrent cette ville, puis furent exterminés, sauf 400 hommes qui s'enfuirent sur des chameaux. (1 Sara. 30:1-18.) Les restes de cette race furent enfin détruits, du temps cFEzéchias, par 500 Siméo-nites. (I Chron. 4:42, 43.) — On ignore pourquoi l'une des montagnes d'Ephraïm fut appelée YHamaléeite. (Jug. 12:15.)

HAMAN (Ester 3:1), fils d'Hammédatha, est nommé Agagien, titre dont on ignore la signification. Il était premier ministre d'Assuérus, roi de Perse, qui lui donna son anneau, et ordonna à tous ses serviteurs de se prosterner devant lui. (3:2.) Un juif, Mardochée, s'y étant refusé, l'orgueilleux et cruel Haman obtint du roi la permisssion d'exterminer toute sa race, puis fixa par le sort le treize du douzième mois pour cette sanglante exécution. Il fit publier dans tout l'empire un décret royal ordonnant le massacre de tous les Juifs, puis s'égaya dans le vin, avec le roi, pendant que Jout un peuple était dans les larmes (3:15). Mais Dieu déjoua ses desseins, par le moyen d'Ester. Invité par cette reine, avec le monarque, à deux festins, il fut indigné, à l'issue du premier, que Mardochée ne s'inclinât pas devant lui. Sur le conseil de sa femme et de ses sages, il fit dresser chez lui un gibet de 50 coudées, puis se rendit le lendemain au palais royal, pour demander l'autorisation d'y pendre Mardochée. Mais voulant récompenser un service de ce dernier, le roi consulta Haman sur ce qu'il fallait faire à un homme qu'il voulait honorer. Persuadé qu'il s'agissait de lui, le favori répondit qu'un tel homme devait être orné de la couronne et des vêtements royaux, et promené dans la ville, sur le cheval du roi, par un grand seigneur. La mort dans

HAM

l'âme le fier Haman dut rendre cet honneur à Mardochée, puis il alla raconter son chagrin à sa femme et à ses amis. (6:1-14.) Il se rendit ensuite au second festin d'Ester, qui le dénonça au roi comme l'ennemi d'elle-même et de son peuple. L'oppresseur troublé s'approcha de la reine pour lui demander grâce. Mais le monarque croyant qu'il voulait la déshonorer, le fit pendre aussitôt au gibet préparé pour Mardochée. (7:1-8.) Les dix fils d'Haman furent aussi pendus et les Juifs délivrés. (9:10-25.) « L'orgueil va devant l'écrasement, et la fierté d'esprit devant • la ruine. (Prov. 16:18.)

HAM AS A (2 Sam. 17:25; 1 Chron. 2: 16,17), fils naturel de Jithra et d'Abigaxl, sœur de David, devint chef de l'armée d'Absalom révolté. De retour à Jérusalem, David l'établit général à la place de Joab, et le chargea de poursuivre Sébah ; mais Hamasa agit avec trop de lenteur. Il fut assassiné par Joab à Gabaon. (2 Sam. 17: 25; 19:13 ; 20:4-12.)

HAMASA (2 Chron. 28:12), pieux chef d'Ephraïm qui se distingua, avec d'autres, par son humanité à l'égard des 200000 prisonniers de Juda, conduits en Israël par Pékach, et qu'il renvoya chez eux.

HAMASAI (1 Chron. 12:1, 17.18), capitaine qui vint avec une troupe de Juda et de Benjamin, à Tsiklag, vers David, et lui souhaita, par l'Esprit, la paix et la protection du Seigneur.

HAMASIA (2 Chron. 17:16), pieux capitaine de Josaphat, commandait 200000 hommes.

HAMATH (Amos 6:2), ville célèbre de Syrie, sur l'Oronte, 30-40 lieues au nord de Damas, et capitale d'un état du même nom. Tohi, roi de Hamath, jouit de l'amitié de David. (2 Sam. 8 : 9-11.) Salomon conquit ce royaume et y bâtit des villes fortes. ( 2 Chron. 8: 3-4.) Les Assyriens s'en emparèrent et Salmanéser transporta une partie des habitants dans la Samarie. (2 Rois 17 :24; 18: 34 ; 19 :13.) Soumis un moment à Pharaon-Néco, ce pays subit le joug de Nébucadnétsar, et sa capitale, d'après Jérémie, fut rendue honteuse (2 Rois 23: 33; 25 : 21 ; Jér. 39: 5; 49: 23.) Cette ville fut embellie sous la domination des Grecs et appelée Epiphanie (illustre). Elle joua un rôle important dans le moyen âge, et fut illustrée par l'un de ses rois, Aboul-Féda, à la fois poëte, géographe et historien. (1310-1331.) Prise en 1517 par les Turcs, elle déclina dès lors rapidement. Ses magnifiques bâtiments ont été remplacés par des maisons d'argile. Son ancienne splendeur est attestée pa\* des ruines et par 60 roues de 21-24 mètres (70-80 pieds) de diamètre-Ces roues font monter de l'Oronte l'eau qui alimente la ville et arrose les jardins et les vergers dont elle est entourée. Cette cité s'appelle aujourd'hui Hama et renferme 30000 (selon d'autres 100 000) habitants» dont 2500 chrétiens grecs.

HAMMATH ou HAMATH (Jos. 19:35), ville forte assignée à Neph-thali, sur la limite septentrionale de Canaan. (2 Chron. 7:8.) Conquise par les Syriens, elle leur fut reprise par Jéroboam II. (2 Rois 14: 28.) Il parait qu'elle était à Ventrée de Hamath, ou à l'entrée de la vallée corn prise entre le Liban et l'Anti-Liban. (Nomb. 13:22 ; 34:8.)

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HAMATHIENS (Gen. 10: 18), descendants de Canaan; ils peuplèrent probablement l'une ou l'autre Hamath, et peut-être ces deux villes. Voyez Hamath.

HAMMINADAB (mon noble peuple, Ex. 6 : 23), beau-père d'Aaron. Dans Cantiq. 6 :12, l'épouse se compare aux chariots d'Hamminadab. Il s'agit probablement ici de quelque célèbre capitaine du temps de Salomon. Plusieurs auteurs pensent au contraire que c'est un nom commun qui doit se traduire.

HAMMONITES ou ENFANTS DE HAMMON (Gen. 19:38), descendants de Ben-Hammi, fils de Lot par sa fille cadette. Ils s'établirent à l'est du Jourdain, entre l'Arnon et le Jabok, après en avoir exterminé les Zamznmmins; mais les Amorhéens ayant envahi ce territoire, ne leur en laissèrent que la partie orientale, avec Rabba pour capitale. (Nomb. 21:24; Deut. 2 : 19-21 ; Jug. 11: 13; 2 Sam. 12: 26.) L'hostilité des Hammonites contre Israël les fit exclui^ de l'assemblée de l'Eternel. (Deut. 23 : 3 ; Néh. 13 :1.) Toutefois Moïse ne conquit pas leur pays. (Deut. 2: 19; Jug. 11: 15.) Presque toujours en guerre avec les Israélites, ils furent défaits par Ehud ( Jug. 3: 13-30), par Jephthé (10: 9; 11: 12-33), par Saûl ( 1 Sam. 11: 1-11 ), par David, qui en fit un grand carnage (2 Sam. 10: 1-14; 11: 1; 12: 26-31 ); par Josaphat, qui les vainquit, eux et leurs alliés, sans combat (2 Chron. 20: 1-23); par Hozias, qui les rendit tributaires, et par son fils Jothan, qui leur imposa de fortes contributions. (2 Chron. 26: 8; 27: 5.) Ils s'unirent aux Caldéens contre Juda et se réjouirent de sa ruine ; mais ils durent aussi subir le joug de Nébucadnétsar. (2 Rois 24: 2; Ezéch. 25: 1-7; Jér. 27:3; 49: 1-5.) Après la captivité, les Hammonites s'opposèrent à la reconstruction.de Jérusalem et causèrent de grands embarras àNéhémie. (Néh. 2 : 10-19; 4: 7; 13: 1-23.) Les prophètes ont annoncé leur ruine (Jér. 49: 1-5; Ezéch. 25 : 1-10; Soph. 2 : 8), mais aussi leur relèvement. (Jér. 49: 6 : Dan. 11: 41.) Le christianisme pénétra de bonne heure dans leur pays : au IIme siècle, Rabba, nommée Philadelphie, était le siège d'un évêché. Des Arabes nomades paissent maintenant leurs troupeaux sur ce sol parsemé de ruines.

HAMRAM (Ex. 6:18-20), fils deKéhath et petit-fils de Lévi, épousa sa tante Jokbed, dont il eut Marie, Aaron et Moïse. Il cacha ce dernier, par la foi, pendant 3 mois, malgré l'éditde Pharaon. (Nomb. 26:59; Ex. 2: 1-4 ; Hébr. 11: 23.) Il vécut 137 ans.

HANA(Gen. 36: 24), descendant d'Esaii qui, en paissant les ânes de son père au désert, trouva des mulets, ou, comme l'on traduit aussi, des^ sources thermales.

HANAK (Jos. 15: 13), fils d'Arbah et père d'une race de géants, eut trois fils : Sésaï, Ahiman et Talmaï. (Nomb. 13: 29; Deut. 9: 2 ; 2: 10; Jos. 15: 14.) Les Hanakins demeuraient au sud de Canaan, dans les montagnes de Juda, surtout à Hébron. Ils effrayèrent les espions par leur haute stature. (Nomb. 13: 34.) Josué et Caleb exterminèrent d'Israël cette puissante race, qui se maintint chez les Philistins, à Gaza, à Gath et à Asdod. (Jos. 11: 21-22; 15: 13-14.)

HAR

HANAMMÉLEC. Voyez Adrammélec.

HANANI (2 Chron. 16: 7-10), prophète qui reprit Asa d'avoir recherché l'appui de la Syrie plutôt que celui de l'Eternel, et fut mis eu prison par ce prince.

HANANI ( Néh. 1:2), frère de Néhémie. Il se rendit de Judée à Susan, où il apprit à Néhémie le misérable état de leur patrie. 11 revint à Jérusalem, probablement avec lui, et l'aida dans son œuvre de relèvement. (7: 2; 12:36.)

HANANJA ( Jér. 28: 1-17 ), faux prophète sous Sédécias, était de Ga-baon. Il trompa le peuple en lui annonçant dans le temple que les Juifs captifs à Babylone, reviendraient au bout de deux ans. Sur une observation de Jérémie, il brisa un joug qui était sur le cou de ce prophète, et voulut symboliser ainsi la délivrance des peuples du joug de Nébucadnétsar. Sa fourberie fat démasquée par Jérémie, qui lui déclara qu'il mourrait dans l'année, ce qui arriva deux mois après.

HANATHOTH ou ANATHOTH (Jos. 21: 18; Esa. 10: 30), ville de Benjamin, 11/t lieue au nord-est de Jérusalem. Elle fut assignée aux Lévites et donna le jour à Jérémie. ( Jér. 1: 1; 29: 27.) Les habitants d'Ha-nathoth en voulaient à la vie de ce prophète, parce qu'il prononçait des menaces contre eux. (11: 21-23.) Cette ville fut habitée depuis la captivité. (Néh. 11: 32.) Elle ne renferme aujourd'hui que des ruines et une centaine de chétives maisons.

HANÈS. ( Esa. 30: 4.) Il s'agit probablement d'une ville importante de la Moyenne-Egypte nommée Héracléopolis par les Grecs, et située à l'est du Nil, dans une île formée par ce fleuve et par un canal.

HANNETON (Deut. 28 : 42), insecte qui dévore les feuilles des arbres. Il est pourvu de 6 pieds et de 4 ailes, dont 2 sont cornées. Il passe 4 ans dans la terre à l'état de ver et y ronge les racines des plantes. On est d'accord aujourd'hui que les mots hébreux traduits par hanneton, désignent de§, espèces de sauterelles. (Joël 1: 4 ; Amos 4: 9.)

HANUN(2 Sam. 10: 1), fils et successeur de Nahas, roi des Hammo-nites. Mal conseillé par ses courtisans, il outragea les ambassadeurs que David lui avait envoyés pour le consoler de la mort de son père. Ayant ainsi provoqué une guerre avec les Israélites, il augmenta son armée de 33 000 Syriens qu'il prit à sa solde. Il fut néanmoins battu par David et dépouillé de sa couronne d'or. Par sa conduite insensée, Hannn attira d'affreux malheurs sur son peuple. ( 11: 1 ; 12:26-31.)

HAPHRA ( poussière, Mich. 1: 10), ville du royaume de Juda. Ce nom ne se trouve que dans le passage cité, que de bons interprètes traduisent ainsi: Vautre-toi dans la poussière à Beth-le-Haphra (maison de poussière).

HAR (Nomb. 21:28), capitale de Moab, sur la frontière septentrionale de ce pays, dans une vallée au sud de l'Arnon. ( Deut. 2: 9, 18.) Elle fut aussi appelée Rabba ou la grande, et plus tard Aréopolis. Cette ville a été détruite l'an 315 de notre ère, et des voyageurs modernes en ont retrouvé les ruines.

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HARA (1 Chron. 5: 26), lieu inconnu d'Assyrie où furent transportés une partie des Israélites des tribus orientales.

HARAD ( Nomb. 21:1-3), ville cananéenne, dans le désert de Juda, sept lieues au sud d'Hébron. (Jos. 12: 14: Jug. 1: 16.) Le roi de Harad attaqua les Israélites après la mort d'Aaron (Nomb. 33: 39-40) et en fit quelques-uns prisonniers, mais subit bientôt une déroute complète. Toutes ses villes furent détruites et leurs habitants exterminés.

HARAN ( Gen. 11: 26), fils de Taré, frère d'Abraham et père de Lot, de Milca et de Jisca. Il était sans doute l'aîné, puisque son frère Nacor épousa sa fille Milca. ( 11: 29.) Il devait avoir ainsi 60 ans de plus qu'Abraham. (11: 26-32; 12: 4.) Haran mourut avant son père, à Ur, sa ville natale. (11 : 28.)

HARGOL (Lév. 11:22), nom hébreu d'une espèce de sauterelle. Voyez Sauterelles.

HARKIENS ( Gen. 10: 17 ), peuplade cananéenne qui paraît avoir habité la ville d'Arka en Syrie, dont on voit les ruines cinq lieues au nord de Tripoli.

HAROD ( Jug. 7:1), fontaine située dans la vallée de Jizréhel, et près de laquelle campa Gédéon. (6: 33.) Il existait peut-être une ville de ce nom. ( 2 Sam. 23 : 25.)

HAROHER (Deut. 2: 36; 3 : 12), ville sur le bord septentrional de l'Arnon. Conquise par Moïse, elle fut assignée à Ruben (Jos. 13:16), et appartint plus tard aux Moabites. ( Jér. 48:19.)

HAROHER (Noïnb. 32:34), ville de Gad, sur un torrent, vis-à-vis de Rabba des Hammonites. (Jos. 13:25 ; 2 Sam. 24: 5.) La menace renfermée dans Esa. 17:2, concerne sans doute Haroher de Gad et les villes voisines, alors soumises à Damas.

HAROHER|(l Sam. 30:26-28;, ville de Juda, aux anciens de laquelle David envoya des présents. Elle était, pense-t-on, quelques lieues an sud-est de Béer-Sébah.

HAROSETH (Jug. 4:2), ville inconnue du nord de la Palestine, peuplée de gentils, et où résidait Sisera, chef de l'armée de Jabin.

HARPE. Voyez Musique.

HASAEL ou HAZAEL (2 Sam. 2:18-23 ; 1 Chron. 2:16), neveu de David, était l'un de ses plus vaillants guerriers, et courait comiçe un chevreuil. (2 Sam. 23:24; 1 Chron. 11:26.) Dans un combat près de Gabaon, il s'obstina témérairement à poursuivre Abner, qui le perça de sa lance. Il tut enseveli à Bethléhem, et vengé plus tard par son frère Joab. (2 Sam. 2:32; 3:27.)

H AS AN ou COR-HASAN (Jos. 15:42; 19:7; 1 Sam. 30:30), ville donnée à Juda, puis à Siméon et assignée aux Lévites. (1 Chron. 6:59.) David envoya des présents à ses anciens. (1 Sam. 30: 30.)

HASMAL (Ezéch. 1:4), mot hébreu dont le sens est incertain. Les Septante l'ont rendu par électron, nom grec d'un métal composé de4/» d'or et de XL d'argent. Le hasmal avait la couleur du feu. (1:27.)

HAV

HASTAROTH (pluriel d'Hastoretk, Jug. 2:13, 1 Rois 11:33), divinité des Sidoniens dont le culte s'introduisit chez les Philistins et chez les Israélites. (1 Rois 11:5; 1 Sam. 7:4; 31:10.) Comme déesse de la lune, elle était représentée avec un croissant sur la tête, et correspondait à Bahal, dieu du soleil. Les 400 prêtres nourris par Jésabel, étaient probablement des prêtres d'Hastaroth. (1 Rois 18:19.) Voyez Bocage.

HASTAROTH ou HASTÉROTH DE CARNAIM (Gen. 14:5; Deut. 1:4), ville royale de Basan conquise par Moïse, assignée à Manassé et donnée aux Lévites. (1 Chron. 6:71.) Kédor-Lahomer y avait battu les Réphaïms. Cette ville fut appelée Hastéroth de Carnaîm ou des deux cornes, sans doute parce qu'on y adorait la déesse Hastaroth, qui avait sur la tête les cornes de la lune, ou selon d'autres, celles du taureau.

HATHALIE (2 Rois 8 : 26), fille d'Achab et de Jésabel, épousa Jo-ram, fils et successeur de Josaphat, roi de Juda. (8:18.) Idolâtre et cruelle comme ses parents, elle poussait au mal son fils Achazia, successeur de Joram. (2 Chron. 22: 3.) Afin de régner seule après la mort d'Achazia, elle extermina la race royale, c'est-à-dire, tous ses petits-fils, sauf Joas, qui fut sauvé et caché 6 ans dans le temple avec sa nourrice. (2 Rois 11: 1-3; 2 Chron. 22: 10-12.) Pendant ce temps, l'usurpatrice toute-puissante dépouilla la maison de Dieu en faveur du culte de Babal. (2 Chron. 24: 7.) Mais Joas ayant été proclamé roi, elle fut attirée par les cris et les chants du peuple dans le temple, où elle vit le jeune prince couronné. Troublée à cette vue, elle déchira ses vêtements et s'écria : Conjuration t Puis elle fut chassée du temple et tuée dans son palais. (2 Rois 11: 4-16 ; 2 Chron. 23: 12-15.)

HATSAR-HÉNAN ( Nomb. 34:10 ), ville située au nord de Canaan, sur la frontière de Syrie. (Ezéch. 47:17 ; 48: 1.)

HATSAR-SUHAL (Jos. 15: 28), ville située au sud de Juda, fut habitée depuis la captivité. ( 1 Chron. 4:28.)

HATSATSON-TAMAR. Voyez Henguédi.

HATSOR ( Jos. 11: 1), capitale du royaume de Jabin, au nord-ouest du lac Mérom, fut brûlée par Josué, et assignée à Nephthali. (11: 10-14; 19: 36.) Rebâtie peu après, elle fut, sous les juges, la capitale d'un nouveau Jabin. (Jug. 4: 2.) Salomon la fortifia, et Tiglath Piléser s'en empara. ( 1 Rois 9:15; 2 Rois 15: 29.) Il y avait deux autres villes de ce nom au sud de Juda. (Jos. 15: 23-25.)

HATSOR (Jér. 49 : 28-33), pays voisin de Kédar, en Arabie, n'est connu que par la prophétie de Jérémie annonçant l'invasion de Nébucadnétsar.

HAUVIENS (Deut. 2: 23), ancienne peuplade cananéenne établie près de Gaza. Us furent exterminés par les Caphthorins ( voyez ce mot ) avant la conquête de Canaan par Josué. Il en resta néanmoins quelques-uns parmi les Philistins. (Jos. 13 : 3.)

HAVA ou HIVAH (2 Rois 17:24; 18: 34), ville ou contrée inconnue conquise par les Assyriens, qui en transportèrent les habitants dans la Samarie.

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HAVILA (Gen. 2: 11-12), pays voisin d'Eden, arrosé par le Pison, et où l'on trouvait le bdellion, la pierre d'onyx et du fin or. La situation d'Havila est incertaine. D'après l'opinion la plus répandue, cette région était située entre la mer Noire et la mer Caspienne.

HAVILA (Gen. 25: 18), pays formant la frontière orientale des Ismaélites ; il était probablement situé à l'est de l'Arabie, près du golfe Persique. ( 1 Sam. 15: 7.)

HAVRAN (Ezéch. 47:16-18), district à l'est de la mer de Galilée, dans l'ancien royaume de Basan, fut nommé Auranitès par les Grecs.

HAZAEL ( 1 Rois 19: 15), puissant roi de Syrie, régna environ 45 ans (885-840), et fut une verge dans la main de Dieu sur les Israélites, ce qui ne le justifie pas de ses crimes. Il était officier de Ben-Hadad quand Elie reçut l'ordre de l'oindre pour roi. Elisée étant venu à Damas, Ben-Hadad, qui était malade, envoya Hazaël consulter ce prophète sur l'issue de sa maladie. Cet officier se présenta avec 49 chameaux chargés de présents, à Elisée, qui lui annonça la mort prochaine de son maître et son élévation au trône de Syrie. Le prophète lui décrivit en pleurant les cruautés qu'il allait commettre contre Israël. Le lendemain Hazaël étouffa Ben-Hadad avec un drap mouillé, et lui succéda. (2 Rois 8: 7-15.) Il fut dès lors toujours en guerre avec les Israélites. Il défit, à Ramoth de Galaad, Joram, roi d'Israël et Achazia, roi de Juda. (8 : 28.) Il enleva à Jéhu le territoire situé à l'est du Jourdain. ( 10:32-33.) Sous Joas, roi de Juda, il envahit ce royaume, et se fit donner une forte somme pour s'éloigner de Jérusalem. ( 12: 17-18.) Son armée y pénétra néanmoins, massacra les grands et emporta un riche butin à Damas. (2 Chron. 24: 23-24.) Enfin il opprima le royaume d'Israël pendant tout le règne de Joachaz* et mourut vers 840 avant Jésus-Christ. ( 2 Rois 13: 3 ; 13 : 22-24.)

HAZARIA (2 Chron. 15: 1-7), fils d'Hoded, fut prophète et vint au devant d'Asa, roi de Juda, après sa victoire sur les Ethiopiens, pour l'en -courager à servir l'Eternel; il lui rappela que Dieu n'est qu'avec ceux qui le recherchent.

HAZARIA (2 Chron. 26: 17-20), grand sacrificateur qui, avec 80 de ses collègues, s'opposa au roi Hozias, qui voulait offrir le parfum, et le fit sortir du temple. Outre Achazia, Hozias et Habed-Négo, qui ont été appelés Hazaria, plusieurs hommes peu connus ont porté ce nom. (1 Rois 4: 2,5; 2 Chron. 21: 2; Esdr. 7: 1.)

HAZAZEL. Voyez Expiations.

HAZÉKA ( Jos. 10:10; 15: 35 ), ville forte de Juda, environ 7 lieues au sud-ouest de Jérusalem, et près de laquelle campaient les Philistins, quand Goliath fut tué. (1 Sam. 17: 1.) Prise par les Caldéens, elle fut de nouveau habitée après la captivité. (Jér. 34: 7 ; Néh. 11: 30.)

HÉBAL. Voyez Guérizim.

HÉBED-MÉLEC (Jér. 38: 7-13 ), Cusien ou Ethiopien au service de Sédécias, fut touché de compassion pour Jérémie plongé dans la boue au fond d'une fosse. Il parla en sa faveur au roi. qui lui ordonna de le

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tirer de cette prison à l'aide de 30 hommes, ce qu'il fit avec empressement et humanité. Le prophète lui promit, de la part de l'Eternel, la vie sauve, quand Jérusalem serait prise. ( 39:15-18.)

HÉBER ( Gen. 10: 24), descendant de Sem, avait 34 an3 quand il eut Péleg, son fils aîné, à l'époque de la dispersion des peuples. ( 10: 25.) Il fut le dernier des patriarches d'une grande longévité, survécut de 4 ans à Abraham son descendant à la sixième génération, et mourut âgé de 464 ans. ( 11: 16-17.)

HÉBREUX (Gen. 14: 13 ), nom donné parles étrangers à Abram et à ses descendants, qui se nomment eux-mêmes plus volontiers Israélites. (Gen. 39 : 14; 41: 12; Ex. 1: 16; 1 Sam. 4: 6-9; 14:11; 29: 3.) Cependant ce nom est aussi employé par Joseph, Marie, Moïse, Satil, Jonas, et par Dieu même. (Gen. 40: 15; 43 : 32 ; Ex. 2 : 7-13; 3: 18; 5 : 3; 7: 16 ; 1 Sam. 13: 3-7; Jon. 1 : 9). Il paraît dériver d'un mot hébreu ( habar) signifiant aller au delà, et avoir été donné par les Cananéens à Abraham, parce qu'il était venu d'au delà de l'Euphrate. Toutefois quelques auteurs le font provenir d'Héber. Dans le Nouveau Testament, le nom d'Hébreux qui servait à distinguer les Juifs de Palestine des Israélites nés à l'étranger, est employé comme un titre honorable. (Act. 6:1 ; 2 Cor. 11: 22; Philip. 3: 5.)

Epitre aux Hébreux. Tout en admettant la canonicité de cette épître, qui est écrite d'un style élégant et pur, les.théologiens ont beaucoup discuté sur la question de savoir d'où elle a été expédiée, par qui elle a été rédigée, et à quels lecteurs elle était destinée. Les points suivants sont à peu près hors de contestation :

1° Le fond de cette lettre est de Paul; mais elle a été probablement rédigée, pour des motifs que nous ignorons, par l'un de ses compagnons d'œuvre, par Apollos, ou plutôt par Luc, dont le grec est plus élégant que celui de l'apôtre.

2° Elle fut composée de 62-65 à Rome où Paul était alors prisonnier. (Héb. 13:19, 23, 24.)

3° Elle fut adressée aux Juifs convertis de Palestine, qui après avoir d'abord confessé fidèlement Jésus-Christ au milieu des persécutions, semblaient alors découragés et tentés d'abandonner l'Evangile pour le judaïsme, dont ils ne s'étaient jamais entièrement détachés (Act. 8: 1-4; 15; 21: 18-26; Hébr. 10 : 25-39.) Cette épître était destinée à les détourner d'une telle apostasie, en leur montrant la supériorité de la nouvelle alliance sur l'ancienne.

Dans la première partie (1-10:18), l'apôtre établit la divinité de Jésus-Christ, et son abaissement pour le salut des pécheurs (1-2); sa supériorité sur Moïse, simple serviteur dans la maison dont Christ était le maître (3: 1-6); sa sacrificature éternelle, établie par serment, selon l'ordre de Melchisédec (4: 14-5: 10); la substitution de cette sacrificature à celle d'Aaron, qui était imparfaite et temporaire (7-8) ; le caractère typique de tout le service du tabernacle, et en particulier des sacrifices, qui n'étaient que l'ombre du sacrifice de Christ, dont le sang peut seul laver le péché et purifier les consciences souillées (9:1-23) ; enfin la suffisance du

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sacrifice unique et volontaire du Fils de Dieu. (10:1-18.) Cette argumentation est interrompue par de nombreuses et pressantes exhortations.

Dans la seconde partie (10: 19-13: 25), toute pratique, l'apôtre encourage les Hébreux à persévérer dans la profession de l'Evangile. Il leur rappelle le grand privilège d'avoir un Sauveur (10: 19-25); le danger de le renier (10 : ^6-39) ; l'exemple des souffrances et de la foi des anciens fidèles, et celui de Jésus-Christ (11-12: 3); le but salutaire des épreuves (12: 4-13); les regrets inutiles du profane Esaû (12:14-17); le contraste des foudres du Sinaï avec l'assemblée des rachetés où les Hébreux sont convoqués. (12: 18-29.) Il termine enfin par quelques exhortations particulières. (13.) Cette épître est pleine de force, de chaleur et de vie, et porte partout le sceau de l'Esprit qui inspirait son auteur.

HÉBRON ou KIRJATH-ARBAH ou MAMRÊ (Gen. 23: 2,19; 37:14), ville ancienne située sept lieues au sud de Jérusalem, dans une région montagueuse, couverte de vignes, d'oliviers et de figuiers. (Nomb. 13: 23; Jos. 14: 12-15.) Abraham, Isaac et Jacob y demeurèrent et y furent enterrés dans la caverne de Macpéla. (Gen. 23: 2; 35: 27; 37 : 14; 49: 31 ; 50: 13.) Les Hauakins s'en emparèrent, mais ils en furent dépossédés par Josué et par Caleb, qui l'obtint eu récompense de sa fidélité. (Nomb. 13: 23; Jos. 10: 36; 14: 12-15; Jug. 1: 10, 20.) Elle fut donnée à Juda, assignée aux lévites, et choisie comme ville de refuge. (Jos. 20:7; 21:11.) David y régna 7 */» ans, Absalom s'y fit proclamer roi, et Roboam la fortifia. (2 Sam. 2: 11 ; 15: 7-11; 2 Chron. Il: 10.) Elle fut habitée depuis la captivité (Néh. 11: 25), et enfin brûlée par les Romains. La ville actuelle, d'environ 400 maisons, renferme une église bâtie par la mère de Constantin. L'entrée de cette église, transformée en mosquée, est interdite aux Juifs et aux chrétiens. La population d'Hébron se compose de 400 familles arabes et d'une centaine de familles juives.

HÉBRONITES (1 Chron. 23:19; 26:31), descendants d'un lévite nommé Hébron.

HED (témoin, Jos. 22:34), magnifique autel que les 2 '/» tribus de Ruben Gad et Manassé, construisirent au bord occidental du Jourdain (22:10), sur le modèle de celui des holocaustes. Cet autel, qui émut un moment les tribus de l'ouest, n'était pas destiné aux sacrifices, mais à servir de témoin à tous les Israélites, que les tribus orientales appartenaient à Israël et que l'Eternel était aussi leur Dieu. (22: 10-34.)

HÉDEN. Voyez Eden.

HÉGLON (Jos. 10: 3, 36), ville cananéenne dont le roi, Débir, combattit contre Gabaon. Josué la prit et en extermina la population. Elle était en Juda, à l'ouest d'Hébron. (15: 39.)

HÉGLON (Jug. 3: 12-25), roi de Moab, qui, aidé des Hammonites et des Hamalécites, s'empara de Jérico, et asservit Israël 18 ans. Il fut transpercé dans sa chambre par Ehud, qui, à cause de la corpulence de ce prince, eut de la peine à retirer son épée.

HÉKRON (Jos. 13: 3), l'une des cinq grandes villes des Philistins, fut assignée à Juda, puis cédée à Dan; elle était 2 ou 3 lieues à l'est de la

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Méditerranée. (I Sam. 6: 16,17; Jos. 15:45 ; 19: 43.) Elle ne fut que momentanément au pouvoir des Israélites. (Jug. 1: 18; 1 Sam. 7:14.) Lorsque Ton conduisit l'arche de l'Eternel dans cette ville, la population fut frappée de mortalité et d'hémorroïdes. (1 Sam. 5: 10-12.) Bahal-Zébub était adoré à Hékron. (2 Rois 1: 2.) Jérémie (25 : 20), Amos (1: 8), So-phonie (2: 4) et Zacharie (9: 7) ont prophétisé contre elle.

HÉLAM (Esa. 11: 11), pays borné au nord par la Médie, à l'ouest par la Babylonie, à l'est par la Perse, et au sud par le golfe Persique. Hé-lam correspondait en partie aux provinces modernes de Khousistan et d'Irak-Adjémi. Il fut peuplé par Hélam, tils de Sem, et formait déjà un royaume du temps d'Abraham. (Gen. 10: 22; 14: 1.) David y battit les Syriens assemblés contre lui. (2 Sam. 10: 16-18.) Esaïe, Jérémie, Ezé-chiel semblent, sous ce nom, désigner un grand pays, peut-être toute la Perse, dont les deux derniers annoncent la ruine. (Esa. 21: 2; 22: 6; Jér. 25: 25; 49: 34-39; Ezéch. 32: 24.) Hélam forma plus tard une province de l'empire babylonien, avec Susan pour chef-lieu. (Dan. 8: 2.) Les Hélamites étaient d'habiles archers. (Jér. 49: 35; Esa. 22: 6J Plusieurs Juifs ou prosélytes venus de cette province étaient à Jérusalem le jour de la Pentecôte. (Act. 2: 9.)

HELBON (Ezéch. 27:18), ancienne ville de Syrie célèbre par ses vins, surtout recherchés des Tyriens. On croit qu'il s'agit d'Alep, qui fut presque détruite en 1822 et 1823 par deux tremblements de terre. Cette double catastrophe a réduit la population de cette ville de 250000 âmes à 90000.

HÉLI (1 Sam. 1: 3-26), souverain sacrificateur à Silo, devint juge à 58 ans et gouverna Israël 40 ans. (4: 15, 18.) Plusieurs croient qu'il succéda à Habdon et précéda Samson. (Jug. 12: 15; 13: 1.) Quoique pieux, il fut faible à l'égard de ses tils Hophni et Phinées, dont il censura les désordres sans les réprimer. (1 Sam. 2: 22-25,) Cette coupable faiblesse lui attira, dans sa vieillesse, les menaces du Seigneur. Dieu lui annonça, par un prophète, la mort prochaine de ses fils, et l'établissement d'une famille rivale dans la sacrificature. (2: 27-36:) Confirmée par le jeune Samuel, cette sentence s'accomplit, d'abord dans une guerre contre les Philistins,où Hophni et Phinées, qui accompagnaient l'arche, furent tués; puis plus tard, par la déposition d'Abiathar, descendant d'Héli. (1 Sam. 3: 11-18; 4: 3-11; 1 Rois 2: 27.) Ce vieillard résigné apprit sans se troubler la mort de ses deux fils ; mais à la nouvelle de la prise de l'arche par les Philistins, Héli tomba d'émotion, se rompit la nuque et mourut à 98 ans. (1 Sam. 4: 12-18.) Il fut, d'après Josèphe, le premier souverain sacrificateur descendant d'Ithamar, fils cadet d'Aaron. (Ex. 6: 23.)

HELKATH-HATSURIM (champ des glaives tranchants, 2 Sam. 2:16), lieu près de Gabaon, où douze guerriers de David et douze d'Is-Boseth combattirent deux à deux et se tuèrent l'un l'autre d'un coup d'épée.

HÉMAN. Voyez Ethan.

HÉMAN (1 Chron. 6: 33), petit-fils de Samuel et voyant de David, fut établi par ce prince, avec Asaph et Jéduthun, pour diriger la musique sacrée dans le culte public. (25: 1-6.) Il eut quatorze fils et trois filles. C'est probablement lui qui est mentionné dans le titre du psaume 88.

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HÉMOR ou EMMOR (Gen. 33:19; Act. 7: 16), Hévien, prince deSi-chem, dont les enfants vendirent un champ à Jacob pour le prix de 100 pièces d'argent ou 100 kesita, mot que les Septante ont rendu par agneaux. Il lui demanda Dina en mariage pour son fils Sichem, consentit à se faire circoncire, avec son peuple, et fut traîtreusement massacré, ainsi que tous les Sichémites, par Siméon et Lévi. (Gen; 34:2-26.) Dans Act. 7:15, 16, il est dit que nos pères, les fils de Jacob, furent transportés à Sichem et mis dans le sépulcre qu'Abraham avait acheté, à prix d'argent, des fils d'Emmor. Cette phrase renferme une inexactitude qui pourrait provenir d'une légère altération du texte. (Gen. 23.) C'est à tort que la version de Martin fait Emmor fils de Sichem. D'après une ancienne tradition, non-seulement Joseph, mais les douze patriarches furent ensevelis à Sichem, comme l'indique Etienue. (Jos. 24: 32.)

HÉMORROÏDES ( Deut. 28 : 27 ; 1 Sam. 5:6, 9, 12; 6:4), maladie du fondement, dont Dieu menaça les Israélites, et dont il frappa les Philistins, à cause de l'arche de l'alliance qu'ils avaient prise. Le mot hébreu, qui est le même dans tous les passages ci-dessus, signifie tumeurs. On a émis diverses opinions sur la nature de ce fléau; mais on admet généralement qu'il s'agit de tumeurs au fondement ou d'hémorroïdes.

HÉNAH ou HANATH ( 2 Rois 18 :34 ; 19:13 ; Esa. 37 :13 ), ville de Mésopotamie, sur l'Euphrate.

HENDOR (1 Sam. 28:7), ville située dans le territoire d'Issacar, mais assignée à Manassé, et près de laquelle Sisera fut défait par Barac. Ce fut à Hendor que Satil alla consulter une pythonisse. (Jos. 17:11; Ps. 83 : 11; Jug. 4:15-24.) D'après Jérôme, cette ville était près de Naïn, 1 l/a lieue au sud du Tabor. .

HENGUÉDI ou HATSATSON-TAMAR (Jos. 15:62; 2 Chron.20:2), ancienne ville des Amorrhéens, fut ravagée par Kédor-Lahomer. David coupa dans une caverne, près de cette ville, le pan du manteau de Satil. Ce fut à Henguédi que les Hammonites, les Moabites et les Iduméens, assemblés contre Josaphat, furent miraculeusement défaits. ( Gen. 14:7; 1 Sam. £4: 1-6 ; 2 Chron. 20: 2-23.) Elle était dans le désert de Juda, au bord occidental de la mer Morte, environ 12 lieues au sud-est de Jérusalem. Le territoire de Henguédi, véritable oasis dans le désert, était couvert de vignes, de baumiers et de palmiers. (Cant. 1: 14.) Quelques auteurs s'appuyant sur Ezéch. 47:10, placent cette ville à l'extrémité méridionale de la mer Morte.

HEN-HAKKORÉ, ou la source de celui qui crie. (Jug. 15: 19.) Voyez Lèhi.

HEN-HÉGLAJIM (Ezéch. 47:10), ville située, selon les uns, à l'extrémité septentrionale de la mer Morte; selon les autres, c'était la même qu'Eglajim, à l'est de cette mer.

HÉN OC ou ÉNOC (Gen. 5:18-24), descendant de Seth, naquit dans la septième génération depuis Adam, l'an 622 de la création, fut à 65 ans père deMéthuséla, et eut dès lors d'autres fils et des filles. «Il marcha avec

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Dieu,» c'est-à-dire par la foi et dans la communion avec lui. (Héb. 11 : 5.) Il fut aussi prophète et annonça la venue du Seigneur, pour le jugement universel. (Jude 14.) A l'âge de 365 ans, il fut enlevé au ciel, sans mourir, Dieu voulant ainsi attirer l'attention de ses contemporains sur la vie future. On lui a faussement attribué un livre déjà connu des anciens pères de l'Eglise et retrouvé au XYIH® siècle, en Abyssinie, dans lequel se trouve la prophétie citée par Jude. L'auteur de cet écrit apocryphe y a sans doute inséré ce passage, et mis le nom d'Hénoc, pour en assurer le succès. La prophétie de ce patriarche pouvait s'être conservée par la tradition.

HEN-ROGUEL. Voyez Roguel.

HEN-SÉMÈS ( Jos. 15:7 ), ville ou fontaine sur la frontière de Juda et de Benjamin, à l'est de Jérusalem.

HÉPHA (Esa. 60:6), lieu inconnu d'Arabie, probablement habité par les descendants d'Hépha, petit-fils d'Abraham par Kétura. (Gen. 25:4.)

HÉPHER. (1 Rois 4:10.) C'était probablement un district, en Juda, où se trouvait Soco. Voyez Soco.

HÉPHRON (Jos. 15 : 9), montagne sur la frontière de Juda et de Benjamin, au nord-ouest de Jérusalem, entre cette ville et Kirjath-Jé-harim.

HÉPHRON (Gen. 23 : 8-20), Héthien d'Hébron qui vendit un champ, avec la caverne de Macpéla, à Abraham, pour la sépulture de Sara. Il lui offrit gratuitement ce champ et n'en accepta le prix que sur les instances du patriarche.

HÉRÉTIQUE. (Tite 3:10.) On désigne sous ce nom tout membre de l'Eglise qui reçoit et soutient une fausse doctrine, sur un point capital de la foi. Mais le mot grec (airétikos) désigne plutôt celui qui, par de mauvais motifs, cherche à se faire un parti et à rompre l'unité de l'Eglise. Le terme original serait mieux traduit par sectaire.

HÉRETS ( 1 Sam. 22:5), forêt inconnue de Juda, où David séjourna. On croit qu'elle était dans le voisinage d'Hébron.

HÉRISSON. Voyez Butor.

HÉRITAGE. (Gen. 48:6.) L'Ancien Testament se tait sur plusieurs questions relatives aux héritages et ne précise que les points suivants :

1° Les terres étaient partagées entre les fils, à l'exclusion des filles. (Nomb. 27 :1-11 ; 36:1-9.) Cependant Caleb donna des champs à sa fille Hacsa, et les filles de Job héritèrent avec leurs frères. (Jos. 15:16-19; Jug. 1:12-15; Job 42:15.)

2° L'aîné, qu'on ne pouvait priver de son droit d'aînesse, avait une double part. (Deut. 21: 15-47.)

3° A défaut de fils, l'héritage passait aux filles, qui, dans ce cas, ne pouvaient pas se marier hors de leur propre tribu (Nomb. 27 :1-11 ; 36 : 1-9.) Il paraît que celui qui épousait une héritière prenait le nom de son beau-père. (Néh. 7:63.)

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4* L'héritage d'un homme mort sans enfants revenait à ses frères, ou à défaut de ceux-ci, aux frères de son père, et en tout cas à ses plus proches parents. (Nomb. 27:8-11.)

La loi ne spécifie rien sur la position des veuves et des filles non mariées, ni sur celle des enfants nés de concubines. Isaac fut seul héritier, mais ses frères, fils d'Agar et de Kétura, reçurent des présents. (Gen. 21:10; 25:5, 6.) Les fils de Jacob et de ses concubines furent traités comme ses autres enfants. (49:1.) Il est probable que les bâtards, exclus de l'assemblée de l'Eternel jusqu'à la dixième génération (Deut. 23: 2), étaient privés d'héritage, comme semble l'indiquer l'exemple de Jephthé, chassé par ses frères. (Jug. 11:1-3.) Les pères avaient sans doute le droit de disposer librement de leurs biens, moyennant l'observation des prescriptions de la loi. (Prov. 17: 2.)

HERMOGÈNE et PHYGELLE (2 Tim. 1:15), deux chrétiens inconnus d'Asie. Ils furent d'abord compagnons de Paul, à Rome, pendant sa seconde captivité, puis ils l'abandonnèrent.

HERMON ( Deut. 3:8), massif de montagnes au sud de l'Anti-Liban, dont le plus haut sommet, de 2850 mètres (9500 pieds), est presque toujours couvert de neige. Il est aussi appelé Sénir (1 Chron. 5: 23), Sirjon ou Sirion (Ps. 29:6), et Sion. ( Deut. 4:48. ) Mais ce dernier nom, en hébreu, n'est pas le même que celui de la montagne de Sion à Jérusalem. Les voyageurs ont constaté qu'une abondante rosée, descendant d'Her-mon, arrose les montagnes environnantes. (Ps. 133 :3.) Dans Ps.42:7, le mot hébreu, rendu par Hermoniens, est le pluriel d'Hermon et désigne cette montagne, qui s'appelait aussi Mithsar. Cependant, quelques-uns prenant ce dernier terme, qui signifie petite, pour un adjectif, traduisent ainsi ce passage : « Je me souviendrai de toi depuis le pays du Jourdain et des Hermons, petite montagne. >

HÉRODE (Math. 2:1), surnommé le Grand, fils d'Antipater, ïduméen. Celui-ci fut ministre d'Hircan, qui était à la fois souverain sacrificateur et roi des Juifs. Habile et ambitieux, Hérode obtint de bonne heure le gouvernement de la Galilée. Quoiqu'il eût, comme tous les Iduméens, embrassé le judaïsme, il se mit au-dessus des lois et des coutumes juives quand ses intérêts l'y engagèrent. Défiant, jaloux, violent et cruel, il employa tour à tour la ruse et le meurtre pour parvenir à ses fins. II prit parti dans les luttes des généraux romains entre eux, fut heureux à la guerre, obtint à trente ans, d'Antoine, le titre de roi des Juifs, qu'Auguste lui confirma plus tard. Pour complaire à cet empereur, il lui dédia un temple et plusieurs villes qu'il avait fait construire, entre autres Sébaste (Samarie) et Césarée. Il introduisit des jeux et divers usages romains parmi les Juifs, qui voyaient avec indignation l'établissement de ces coutumes étrangères. Pour immortaliser son nom et se rendre agréable à ses sujets, il rebâtit le temple de Jérusalem sur de plus grandes proportions, et avec une extrême magnificence.

Célèbre par ses exploits et par ses constructions, Hérode le fut encore par ses crimes et par ses malheurs domestiques. Il épousa dix femmes, dont il eut neuf fils et cinq filles. Sur d'injustes soupçons, il fit mourir

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Mariamne, sa femme préférée. Il fit aussi étrangler plus tard les deux fils qu'il avait eus d'elle, Alexandre et Aristobule. Ceux-ci avaient été faussement accusés, par leur tante Salomé et leur frère Antipater, d'avoir conspiré contre leur père. Hérode se débarrassait par le meurtre de quiconque s'opposait à ses desseins, et se vengeait par d'horribles supplices. Il n'est pas étonnant que parmi tant de crimes, le massacre des petits enfants de Bethléhem soit passé sous silence par Josèphe, qui nous raconte la vie de ce prince. (Math. 2:1-19.) Atteint d'une affreuse maladie, rongé des vers comme un cadavre, Hérode se fit transporter, mais en vain, aux eaux thermales de Callirhoé, à l'est de la mer Morte, et delà à Jérico. Il fit enfermer dans l'hippodrome de cette ville, tous les principaux des Juifs, et ordonna à sa sœur Salomé de les faire mourir, aussitôt qu'il aurait expiré, afin qu'un deuil public accompagnât ses funérailles. Mais cet ordre ne fut pas exécuté. Cinq jours avant sa mort, ce roi fit tuer son fils Antipater, convaincu d'avoir voulu l'empoisonner pour régner à sa place. 11 expira enfin, âgé de 70 ans, après 40 ans de règne, l'année même de la naissance de Jésus-Christ. D'après son testament, son royaume fut partagé entre ses trois fils Archélatis, Hérode-Antipas et Philippe.

HÉRODE (Math. 14:1-11), ou Hérode-Antipas, fils d'Hérode-le-Grand, obtint le gouvernement de la Galilée et de la Pérée, avec le titre de té-trarque, quoique dans Marc 6:14, il soit appelé roi. Il se fixa à Dio-Césaréa, près du Tabor. Il fortifia plusieurs villes, et bâtit Tibériade en l'honneur de Tibère, dont il posséda la faveur. Il épousa d'abord la fille d'Arétas, roi d'Arabie, puis la répudia pour s'unir à Hérodias, femme de son frère Philippe (non le tétrarque de Luc 3:1). Il s'était épris de sa belle-sœur dans une visite qu'il fit à Philippe en allant à Rome. Arétas indigné, l'attaqua et le battit ; mais le tétrarque fut secouru par Tibère. Malgré bien des actes criminels (Luc 3:19), Hérode-Antipas était susceptible d'impressions sérieuses: il goûta pendant un temps la société et les conseils de Jean-Baptiste. (Marc 6:20). Mais blessé des reproches de ce prophète au sujet de son union adultère avec Hérodias, et poussé par celle-ci, il le fit emprisonner dans la forteresse de Ma-chéra ou Machéronte, en Pérée. Peu après il lui fit trancher la tête, quoiqu regret, pour complaire à Salomé, fille d'Hérodias, dont il s'était aussi passionné, en la voyant danser aux fêtes de sa naissance. (Marc 6:14-28.) Troublé par le remords, Hérode crut voir apparaître en Jésus, Jean-Baptiste ressuscité. (6:16.) Dès ce moment il tomba dans un complet endurcissement, et ne désira voir le Sauveur que par vaine curiosité. (Luc 9: 7-9.) Lâche et rusé, il mérita le titre de renard. (13:32.) Invité par Pilate à examiner Jésus, il le méprisa, le revêtit d'un manteau blanc et le lui renvoya, mais non sans le déclarer innocent. (23:7-12; 23:15.) Il paraît qu'il favorisait les sadducéens. (Marc 8:15; Math. 16:6).

A l'instigation d'Hérodias, sœur d'Hérode-Agrippa, qui venait d'obtenir de Caiigula le titre de roi, Hérode-Antipas se rendit à Rome pour réclamer la même faveur. Mais l'empereur, excité contre lui par Hérode-

DICTION. BIBLIQUE. 15

HER

Agrippa, l'exila, vers l'an 38, à Lyon, puis en Espagne, où il mourut, après avoir régné environ 42 ans.

HÉRODE (Act 12:1), connu sons le nom à'Hérode-Agrippa ou d'A-grippa-le-Grand, était fils d'Aristobule et petit-fils d'Hérode-le-Grand. Il se rendit à Rome, y cultiva l'éloquence, vécut dans l'intimité de Dru-sus, fils de Tibère, ainsi que de Caïus, petit-neveu de cet empereur, et s'endetta par ses prodigalités. Obligé de quitter la cour impériale, à la mort de Drusus, il se trouva dans la gêne, et dut accepter l'administration de Tibériade que lui offrit Hérode-Antipas, son beau-frère et son oncle, qu'il dénigra plus tard auprès de l'empereur. Il retourna à Rome, jouit de nouveau de l'amitié de Caïus et de la faveur de Tibère, dont il encourut encore la disgrâce. Retenu en prison, il en fut tiré par Caïus (Caligula), successeur de Tibère. Ce nouvel empereur le combla de bienfaits et lui donna, en 37, les tétrarcbies de Philippe, qui était mort, et de Lysanias, avec le titre de roi. Dans un grand festin qu'il offrit à Caligula, Hérode-Agrippa persuada celui-ci de renoncer à mettre sa statue dans le temple de Jérusalem. Claude l'admit aussi dans son intimité, et ajouta à ses états, l'an 41, la Samarie et la Judée. Hérode-Agrippa régna ainsi sur toute la Terre-Sainte. Il vint alors se fixer à Jérusalem, montra un grand zèle pour le judaïsme, et de, la bienveillance envers ses sujets. Mais il persécuta les chrétiens, fit mourir Jacques, frère de Jean. Approuvé des Juifs, il emprisonna aussi Pierre, afin de l'envoyer au supplice, après la fête de Pâque. Mais un ange ayant délivré l'apôtre, Hérode fit exécuter les soldatt qui avaient été chargés de le garder. (Act. 12:1-9; 12:19).

Dans un séjour à Césarée, ce prince environné de nombreux courtisans, célébra des jeux en l'honneur de Claude. Les ambassadeurs des villes de Tyr et de Sidon, avec lesquelles il était brouillé, vinrent alors lui proposer la paix. Il siégea au théâtre, vêtu d'une robe d'argent qui étincelait au soleil, et leur fit un pompeux discours. Voix d'un Dieu, et non point d'un homme ! s'écrièrent ses nombreux flatteurs. « Agrippa, dit Josèphe, souffrit cette impiété, qu'il aurait dû châtier très rigoureusement. » Mais un ange l'ayant frappé à l'instant, il fut rongé des vers, quoique vivant, et mourut au bout de cinq jours, à 54 ans, après un règne de sept ans, vers l'année 44 de J.-C. (Act. 12:19-23.) Il laissa un fils de 17 ans, nommé Agrippa, et trois filles, Bérénice, Mariamne et Drusille.

HÉRODIAS (Marc 6:17-28), fille d'Aristobule et petite-fille d'Hérode-le-Grand, épousa son oncle Philippe, qui vivait en simple particulier, et dont elle eut une tille, Salomé. Dévorée d'ambition, elle le quitta pour s'unir à Hérode-Antipas, son beau-frère. Elle excita vainement ce dernier à mettre à mort Jean-Baptiste, qui blâmait leur criminelle union. Mais elle profita d'une promesse imprudente d'Hérode à Salomé, pour pousser celle-ci à lui demander la tête du prophète. Dans sa haine implacable, elle lui perça la langue avec une aiguille, dit Jérôme, et outragea son cadavre. (Math. 14:3-11.) Jalouse du titre de roi accordé à son frère Hérode-Agrippa, par Caligula, elle sollicita son mari à ré-

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clamer le même honneur. Elle l'accompagna dans ce but auprès de l'empereur, qui le déposa; mais elle partagea volontairement son exil à Lyon, puis en Espagne.

HÉRODIEN3 (Math. 22: 16). Pour complaire à Auguste, de qui il tenait son pouvoir, Hérode-le-Grand favorisa l'introduction des coutumes romaines parmi les Juifs et provoqua par là leur mécontentement. L'établissement d'un tribut pour l'empereur, mit le comble à leur indignation et excita des soulèvements. Les Hérodiens, sans doute courtisans des Hérodes, étaient partisans des Romains et des mœurs étrangères. Les Pharisiens, fidèles représentants de l'esprit national, étaient opposés à ces innovations, et soutenaient que les Juifs ne devaient être soumis à aucun pouvoir étranger. Ces deux partis ennemis s'unirent pour demander à Jésus, s'il fallait payer le tribut à César. Ils espéraient profiter de sa réponse, soit pour le rendre suspect au peuple, soit pour le dénoncer au gouverneur romain; mais ils furent l'un et l'autre confondus. (Marc 12:13-17.)

HÉKON (Lév. 11:19), gros oiseau aquatique, cendré, solitaire et sauvage, au bec long et pyramidal. Il a les jambes longues et nues, la queue courte, le vol haut, et niche au sommet des grands arbres. Il se nourrit surtout de poissons et de grenouilles. Ou n'est pas sûr que cet oiseau soit celui que désigne le mot hébreu.

HESBON (Nomb. 21: 25-30), résidence de Sihon, roi des Amor-rhéens, 7 lieues à l'est du Jourdain, vis-à-vis de Jérusalem. Prise et brûlée par les Israélites, cette ville fut assignée à Ruben, qui la rebâtit, puis cédée à Gad et donnée aux Lévites (Nomb. 21: 28; 32: 37; Jos. 13: 15-17; 21: 39.) Elle avait des viviers auxquels Salomon compare les yeux de la Sulamithe. (Cant. 6:13; 7: 4.) Esaïe et Jérémie ont prophétise contre Hesbon, qui de leur temps appartenait aux Moabites. (Esa. 15: 4; 17: 8 ; Jér. 48: 34, 45.) Les voyageurs modernes en ont retrouvé les ruines sur une éminence, avec des étangs et des puits taillés dans le roc.

HÉSEK (contestation, Gen.26 : 20), puits creusé par Isaac, dans la vallée de Guérar.

HÉTHIENS (Gen. 15: 20), descendants de Hetli, fils de Canaau, s'établirent d'abord à Hébron, puis se répandirent dans d'autres contrées de la Terre-Sainte. (Gen. 23: 3; Nombr. 13: 30; Jos. 11: 3; Jug. 1: 26.) Leur nom semble parfois désigner tous les Cananéens (Jos. 1: 4; 1 Rois 10: 29 ; 2 Rois 7: 6.) Les Héthiens se montrèrent bienveillants envers Abraham; mais les Héthiennes qu'Esaû épousa, troublèrent la vie d'Isaac et de Rébecca. ( Gen. 23:3-20 ; 26: 35; 27:46.) Détruits en partie par Josué, ceux qui survécurent furent en piège aux Israélites, qui s'unirent avec eux par mariage, même depuis la captivité. (Jug. 3: 5-6; 1 Rois 11:1; Esdr. 9: 1.) Ils conservèrent leur indépendance jusqu'à Salomon, qui les rendit tributaires, mais les laissa vivre sous leurs propres rois. ( 1 Rois 9: 20-21 ; 10: 29; 2 Rois 7: 6.) Dans Ezéch. 16: 3,45, les Israélites infidèles sont considérés comme les descendants spirituels d'un Amorrhéen et d'une Héthienne.

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228 HIL

HETHLON (Ezéch. 47: 15; 48:1), ville inconnue sur la frontière septentrionale de Canaan.

HETSJON-GUÉBER ( Nombr. 33: 35 ), ville d'Edom à l'extrémité septentrionale du golfe orieutal de la mer Rouge, où campèrent les Israélites. Salomon y équipa, de concert avec Hiram, roi de Tyr, une flotte pourOphir. (1 Rois 9: 26; 2 Chron. 8:17.) Josaphat voulut renouveler cette entreprise, mais ses vaisseaux se brisèrent avant de quitter le port. (1 Rois 22: 49; 2 Chron. 20: 35-37.)

HÉVIENS (Gen. 10: 17), peuplade cananéenne établie dans diverses localités, entre autres à Sichem, à Gabaon et au pied du Liban. (Gen. 36: 2; 34: 2; Jug. 3: 3.) Ceux qui restèrent depuis la conquête de Canaan possédaient encore des villes du temps de David. (2 Sam. 24: 7.)

HIBOU ( Deut. 14 : 16), sorte de chat-huant. Yoyez ce mot.

HIDDEKEL (Gen. 2 :14), l'un des quatre fleuves qui sortaient d'Eden, et sur le bord duquel Daniel eut une vision. (Dan. 10: 4.) On est d'accord qu'il s'agit du Tigre, fleuve rapide, qui naît dans le Taurus, coule à l'est de FEuphrate, et presque parallèlement à ce dernier. Il arrosait l'ancienne Assyrie et passait à Ninive. Il se mêle à l'Euphrate pour former le Chat-el-Arab, et se jette dans le golfe Persique, après un cours d'environ 350 lieues.

HIDDO ( 2 Chron. 12: 15 ; 13 : 22), prophète inconnu qui écrivit des mémoires sur les règnes de Roboam et d'Abija. C'est probablement le même que Jeddo, l'auteur d'une chronique relative à Jéroboam et à Salomon. (9 :29.) Le grand-père du prophète Zacharie s'appelait aussi Hiddo. (Zach. 1 : l;Esdr. 5 : 1.)

HIEL ( 1 Rois 16: 34 ), de Béthel, méprisa la défense de Josué et rebâtit Jérico, sous Achab ; il en fut châtié par la mort de ses deux fils, Abi-ram et Ségub. ( Jos. 6 : 26.)

HIÉRAPOLIS (Col. 4: 13), ville de Phrygie, dans l'Asie-Mineure, située au pied d'une montagne, deux lieues au nord de Laodicée. Elle était célèbre par ses bains chauds, ses carrières de marbre, ses teintureries de garance, et par son culte de Cybèle, déesse de la terre. Une église y fut fondée probablement par Paul, ou par Epaphras. (4: 12.) Cette ville s'appelle aujourd'hui Pambuk-Kalasi.

HIGGAJON (Ps. 9:17), mot hébreu dont le sens probable est méditation. Ce terme, placé dans le corps du psaume 9, paraît exprimer une invitation au recueillement. Quelques interprètes le rendent par jeu des instruments, son solennel.

HIJON (1 Rois 15: 20), ville de Nephthali, près des sources du Jourdain, fut prise par Ben-Hadad, puis par Tiglath - Piléser. (2 Rois 15:29.)

HILKIJA (2 Rois 22: 4-14), souverain sacrificateur sous Josias, fut chargé par ce prince de faire réparer le temple, où il retrouva le livre de la loi oublié depuis longtemps. Il alla, de la part du roi, consulter la prophétesse Hulda, touchaut les menaces contenues daus ce document,

HIR

et travailla avec zèle au rétablissement du culte de l'Eternel. (2 Chron. 35: 8.) On ne sait s'il était, comme quelques-uns le pensent, le père de Jérémie. (Jér. 1: 1.)

HIN. Voyez Mesures.

HINNOM (Jos. 15: 8; 18: 16), vallée profonde à l'ouest et au sud de Jérusalem ; elle est arrosée par le Guihon, et forme la limite de Juda et de Benjamin. (2 Chron. 32: 30; Néh. 11: 30.) Les Israélites y érigèrent un haut lieu, nommé Topheth, où ils brûlaient leurs enfants en l'honneur de Bahal ou de Moloc. (2 Rois 23: 10; 2 Chron. 28: 3; 33: 6; Jér. 7: 31.) Jérémie annonça que Dieu mettrait fin à ce culte abominable ; qu'il ferait périr les coupables par l'épée ; qu'on l'appellerait la vallée de la tuerie, et que les corps morts des Israélites y seraient dévorés par les oiseaux de proie. (Jér. 19: 2-7; 32: 35.) Ces menaces commencèrent à s'accomplir sous Josias, qui profana Topheth, et y fit cesser les sacrifices humains. (2 Rois 23: 10.) La vallée de Hinnom, ou la géhenne, fut dès lors un lieu maudit et servit de voirie à Jérusalem. Pour consumer les cadavres qu'on y jetait, les Juifs y entretenaient un [eu continuel, qui devint un symbole de l'enfer. (Math. 10: 28 ; Jacq. 3 : 6.)

HIRAM (2 Sam. 5: 11), roi de Tyr, entretint des relations amicales avec David et Salomon. Il leur fournit des matériaux, surtout des cèdres du Liban, et des ouvriers, pour la construction de leurs palais et du temple de Jérusalem. (1 Chron. 14: 1; 1 Rois 5:1-12; 7: 13; 2Chron. 2: 3.) En échange de ces services et de 120 talents d'or (16 200000 francs), il recevait annuellement de Salomon, 20000 cores de froment (40000 hectolitres ou 260000 quarterons), 20 cores d'huile (4000 litres ou 2600 pots), et autant de vin. (1 Rois 5:11 ; 2 Chron. 2:10.) Le roi d'Israël donna en outre 20 villes de la Galilée au roi de Tyr, qui les rendit, parce qu'elles ne lui plurent pas. (1 Rois 9 :11-14: 2 Chron. 8:2.) Hiram fit partir d'Hetsjon-Guéber, de concert avec Salomon, une flotte pour Ophir, d'où elle rapporta 420 talents d'or (153300000 francs), et d'autres richesses. (1 Rois 10:11, 22; 2 Chron. 8:18.) Quoique païen, ce prince semble avoir reconnu l'Eternel pour le créateur. (2 Chron. 2:11, 12.)

D'après Josèphe, qui cite d'anciens historiens, Hiram fut un roi éclairé. Il agrandit la ville de Tyr; coupa des cèdres au Liban pour bâtir des temples; s'appliqua à résoudre des énigmes que lui envoyait Salomon, et en proposait aussi à ce dernier. Il mourut à 54 ans, après 34 ans de règne.

HIRAM^l Rois 7: 13-40), habile ouvrier de Tyr, distingué dans toute sorte d'ouvrages. Son père était Tyrien, et sa mère, de Nepthali, avait probablement habité la ville de Dan, au nord de cette tribu. Le roi Hiram envoya cet ouvrier à Salomon, qui lui fit faire tous les ustensiles et les ornements du temple. (2 Chron. 4:11-16; 2:13.)

HIRONDELLE (Ps. 84: 4), petit oiseau qui passe l'hiver dans les pays chauds, et revient au printemps dans nos climats tempérés. (Jér. 8:7.) Il a la léte et la bouche grandes, le bec court, la queue longue et fourchue, les pieds courts et petits, de longues ailes et le vol rapide. (Prov.

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HOM

26:2.) Il se nourrit de mouches et d'autres insectes, qu'il attrape en volant.

HIVAH ou HIYA (2 Rois 18:34; 19:13), ville ou province inconnue du royaume d'Assyrie.

HOBAB, JÉTHRO, RÉHUEL. (Nomb. 10:29-32; Jug. 4:11; Ex. 2: 18-21; 3:1.) Ces trois noms paraissent désigner un seul homme, le sacrificateur de Madian, qui avait sept filles, dont l'une, Séphora, épousa Moïse. Informé de l'arrivée des Israélites dans son voisinage, il conduisit à son gendre, près du Sinaï, sa femme et ses deux enfants, qui ne l'avaient pas accompagné en Egypte. (Ex. 4:18; 18:1-6.)

Il apprit avec joie les merveilles de Dieu en faveur d'Israël, et se rattacha ouvertement, par un sacrifice, au culte de l'Eternel. (18: 7-12.) Il conseilla à Moïse de nommer diverses catégories de juges, pour alléger sa tâche. (18:13-26.) Il refusa l'invitation de ce dernier, d'accompagner le peuple dans le désert, et en Canaan ; mais il paraît l'avoir acceptée pour ses enfants. (Nomb. 10:29-32; Ex. 18:27; Jug. 1:16; 4:11.) Plusieurs auteurs pensent que le personnage nommé Réhuël dans Ex.2:18, n'était pas Hobab, mais son père, qui en effet s'appelait ainsi. (Nomb. 10:29.) Dans ce cas Réhuël aurait été le grand-père de Séphora, ce qui est assez probable.

HOBAR, lisez HOBAH (Gen. 14:15), ville située à gauche de Damas, c'est-à-dire, au nord de cette dernière ; c'est là qu'Abraham cessa de poursuivre Kédor-Lahomer et ses alliés. On croit retrouver ce lieu dans le village actuel de Djobar, deux lieues au nord-est de Damas.

HOBED-EDOM (2 Sam. 6:10-12), lévite résidant près de Jérusalem et aux soins duquel l'arche fut confiée pendant trois mois, ce qui lui attira la bénédiction de Dieu. (1 Chron. 13: 14.) Il fut établi portier du tabernacle et chargé de jouer devant l'arche. (15:18-25; 16: 5; 26 :15.) Ses huit fils et ses cinquante-quatre petits-fils furent tous portiers». (26 : 4-8.) Il était Guitlien, ou natif de Gath, probablement de Gath-Rimmon. (Jos. 21:23-25.)

HODED (2 Chrou. 28:9-11), prophète de Samarie, qui exhorta l'armée de Pékach, roi d'Israël, à relâcher 200000 prisonniers de Juda, ce qui fut exécuté sans délai. (28:12-15.)

HOG ( Nomb. 21: 33-35 ), roi de Basan, à l'est du Jourdain, et dernier rejeton d'une race de géants. Il couchait dans un lit de fer, long de neuf coudées et large de six, qui fut conservé à Rabba. (Deut. 3: 1U) Il régnait sur un peuple puissant, avait soixante villes fortes et résidait à Hasta-roth et à Edréhi. (Deut. 3:4-7 ; Jos. 12:4.) Il vint attaquer, près de cette dernière ville, les Israélites, qui l'exterminèrent avec tout son peuple et s'emparèrent de son pays. (Deut. 3:1-8.)

HOLOCAUSTE. Voyez Sacrifices.

HOMER. (Ex. 16: 32; Ezéch. 45:14.) Ce terme correspond, dans nos versions, à deux mots hébreux (homer et chômer) qui désignent des mesures dont l'une est cent fois plus petite que l'autre. Voyez Mesures.

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HOMRI (1 Rois 16:16-28), était capitaine d'Ela, roi d'Israël, et assiégeait Guibbéthon, occupée par les Philistins, quand i! apprit que Zimri venait d'assassiner ce prince et régnait à Tirtsa. Il marcha aussitôt contre cette ville, la prit, et s'y fit proclamer roi à la place de l'usurpateur, qui s'était donné la mort. Il y régna six ans, mais Tibni lui disputa un moment la couronne. Délivré de ce rival, il bâtit Samarie, dont il fit la capitale du royaume d'Israël, et y régna six ans. Il fut célèbre par ses exploits, mais plus encore par son impiété. (1 Rois 16 :27; Mich. 6:16.)

HOPHEL (élévation, 2 Chron. 27: 3 ; 33:14), colline au sud du temple de Jérusalem et à l'est de la montagne de Sion. Elle fut entourée d'une muraille et devint un quartier de la ville habité par les Néthiniens. (Néh. 3 : 26, 27; 11:21.) Dans Mich. 4:8, Hophel paraît désigner Jérusalem.

HOPHNI et PHINÉES (1 Sam. 1:3), fils d'Héli et sacrificateurs à Silo, célèbres par leur profanation des sacrifices, par leurs adultères et par leur résistance aux avertissements de leur père. (2 : 12-25.) Ils accompagnèrent l'arche au camp d'Israël, et furent tués dans une bataille contre les Philistins. (4:4-11.) Ainsi s'accomplit la parole d'un prophète. (2:34.)

HOPHRA ( Jos. 18:23 ), ville de Benjamin, fut ravagée du temps dé Sattl, par une troupe de Philistins. (1 Sam. 13:17.)

HOPHRA (Jug. 6:11, 15), ville de Manassé, vraisemblablement à l'ouest du Jourdain, et lieu natal de Gédéon, qui y reçut la visite de l'ange de l'Eternel.

HOR (Nomb.20:22-29), montagne haute de 1200 mètres (4000 pieds),aux frontières d'Edom, à égale distance de la mer Rouge et de la mer Morte. Aaron mourut sur cette sommité, où l'on montre encore son tombeau. ( 33 : 37. )

HOR ( Nomb. 34:7 ), montagne sur la limite septentrionale de Canaan.

HOREB (desséché, désolé, Ex. 33 : 6), montagne où Dieu apparut à Moïse dans un buisson ardent; où il publia sa loi, au milieu des éclairs et des tonnerres, et où Elie passa une nuit dans une caverne. (Ex. 3:1 ; Deut. 1: 6; 4:10, 15 ; 9:8; 1 Rois 8:9; 19:8; Ps. 106:19. ) Le rocher dont Moïse fit jaillir l'eau, en Réphidim, est aussi appelé Horeb. (Ex. 17:1-6.) Dans le récit de la publication de la loi, le mont de Sinaï est nommé comme le théâtre de cet événement. (Ex. 19:11-23; 24:9-18.) D'après ces indications, on admet que le nom d'Horeb désigne en général la région montagneuse où les Israélites passèrent une année et reçurent la loi de Dieu ; et le Sinaï, la sommité d'où cette loi fut proclamée.

La presqu'île formée par les deux golfes de la mer Rouge, au nord, est en grande partie une contrée brûlante, composée de plaines sablonneuses ou d'arides rochers; mais on y trouve çà et là quelques oasis. Au centre de cette presqu'île s'élève un massif de montagnes presque circulaire, de 20 à 30 lieues de tour, où il y a de l'eau en abondance et des vallées

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fertiles. C'est dans cette région qu'était le désert de Sinaï, où campèrent pendant un an les Israélites. (Ex. 19:1; Nomb. 1:1; 10:11.) La principale chaîne de ce massif court du nord au sud et présente trois hauts sommets, nommés l'Horeb au nord (1920 mètres ou 6400 pieds), le Sinaï, ou mont de Moïse, au sud (2130 mètres ou 7100 pieds), et le mont de Sainte-Catherine au sud-ouest (2400 mètres ou 8000 pieds). En arrivant du nord-ouest, on entre par un étroit passage dans une plaine de 50 minutes de long sur 20 de large, d'où l'on voit se dresser ces trois cimes nues et noircies par le soleil. Selon les uns, c'est dans cette plaine que les Israélites, en face de l'Horeb embrasé et tremblant, entendirent la voix de l'Eternel qui proclamait sa loi. Selon les autres, cet événement eut lieu dans une autre plaine située au sud du Sinaï, qui présente là une paroi haute de 600 mètres (2000 pieds). H est difficile de décider entre ces deux opinions. Dans une étroite vallée à l'est de l'Horeb, on trouve, à 1500 mètres de haut (5000 pieds), l'ancien couvent de Sainte-Catherine ou de Sinaï, avec un jardin dans lequel croissent toute espèce de plantes. Il est généralement admis que le couvent n'a pas d'entrée en bas, et que les voyageurs y sont introduits au moyen d'une corde, par une grande fenêtre, à une hauteur de 12 mètres (40 pieds). Voici cependant comment s'exprime M. Georges Hachette, qui a visité ce couvent en 1861 : «Après une demi-heure d'attente, on nous introduit, non plus comme autrefois, c'est-à-dire, en nous hissant dans un anneau de corde ou dans un panier jusqu'à la poterne, mais par une petite porte de côté, basse et bardée de fer. » Depuis cet asile, on monte par des degrés en pierre au sommet de l'Horeb, où il y a une chapelle consacrée à Elie.

HOREB (corbeau, Jug. 7:25) et Zéeb, deux chefs madianites tués par les Ephraïmites, et dont les têtes furent portées à Gédéon. Le rocher d'Horeb, mentionné dans Esaïe 10:26* e^t, le iie«i <où ^Ia ç^ nom

fut décapité.

HORIENS (Gen. 14:6), anciens habitants de la montagne de Séhir, qui, battus par Kédor-Lahomer, conservèrent néanmoins leur indépendance. (Gen. 36:20-30.) Ils furent exterminés par les Edomites, qui s'emparèrent de leur pays. (Deut. 2:12, 22.)

HORMA (voué à l'interdit, Nomb. 14: 45). Ce nom assez souvent mentionné, paraît toujours désigner la même ville, à l'extrémité méridionale de Canaan. (Jos. 12:14; 15:21,30.) Nommée primitivement Tséphath, elle tut deux fois détruite et appelée. Horma, d'abord par Moïse, puis par Juda et Siméon, auxquels elle échut successivement. (Jug. 1:17; Nomb. 21:3; Deut. 1:44; Jos. 19:4; 1 Sam. 30:30.)

HORONAJIM (Esa. 15: 5), ville de Moab, située, paraît-il au sud-est de la mer Morte, dans le voisinage de Tsohar. (Jér. 48:3, 5,34.)

HORONITE. Voyez Samballat. * -

HOS ANNA (Math. 21:9, 15). Ce terme est composé de deux mots hébreux tirés de Ps. 118:25, et signifiant sauve, je te prie. Il devint dans la bouche de la multitude, un cri de triomphe à la gloire de Jésus, lors de son entrée royale à Jérusalem. (Marc 11; 9 ; Jean 12:13.)

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HOT

HOSÉE (2 Rois 15:30), fils d'Ela, et dernier roi d'Israël, régna neuf ans, et fut moins impie que ses prédécesseurs. (17:2.) Il conspira contre Pékach et le tua, vers 739 av. J.-C., mais ne fut reconnu roi qu'en 730. (15:30; 17: 1.) Le royaume d'Israël fut envahi par Salmanasar, dont Hosée devint tributaire. Mais ce dernier s'allia bientôt avec So, roi d'Egypte, et refusa le tribut au prince assyrien. Celui-ci vint assiéger Samarie, la prit au bout de trois ans, jeta Hosée en prison, et transporta les Israélites en Assyrie. (17:3-6; 18:10, 11.) Samarie, d'abord assiégée par Salmanasar (18: 9), fut prise par Sargon, son successeur (Esa. 20:1), comme l'attestent des inscriptions assyriennes récemment retrouvées, ce qui n'est pas en désaccord avec le récit sacré. (2 Rois 18: 9-11.)

HOSPITALITÉ. (Rom. 12:13). Le sentiment delà fraternité humaine se conserve et se manifeste en Orient, depuis des siècles, par l'hospitalité envers les étrangers et les voyageurs. Les Arabes surtout regardent comme un devoir sacré de recevoir, loger, nourrir, protéger, et de traiter avec les plus grands égards, tout étranger qui se présente à eux ; ils invitent même celui qu'ils rencontrent à entrer dans leur tente. Ce touchant usage existait déjà chez les Hébreux. C'est ce que prouvent la conduite d'Abraham, de Lot, de Manoah envers des ange.*, qu'ils prirent pour des voyageurs (Gen. 18:1-5; 19:1-3; Jug. 13:15-17); celle deBethuëlet de Laban envers le serviteur d'Abraham; celle du vieillard de Guibha envers le lévite d'Ephraïm, celle enfin de la veuve de Sarepta et de la Sunamite, à l'égard d'Elie et d'Elisée. (Gen: 24-31 ; Jug. 19: 18-24; 1 Rois 17:19 ; 2 Rois 4:10.) Le Nouveau Testament renferme aussi de nombreuses traces de cette hospitalité. Ainsi elle fut exercée envers Jésus par Marthe, Zachée, et Simon le lépreux (Luc 10:38; 19:5-7; Math. 26:6); et envers Pierre par Simon le corroyeur. (Act. 9 : 43.) Lydie, Jason, Philippe l'évangéliste, Publius, logèrent aussi Paul et ses compagnons. (Act. 16: 5; 17: 7; 21:8; 28: 7.) Enfin l'exercice de l'hospitalité, déjà prescrit par Moïse aux Israélites (Deut. 10: 19 ; 14: 29), est fortement recommandé aux chrétiens, par Jésus-Christ et les apôtres. (Math. 25: 35-40; Rom. 12:13; l Tim. 3: 2; 5: 10; Titel:8; Héb. 13:2; 3 Jean 5-10.)

HOTELLERIE. (Gen. 42: 27.) A la place de nos auberges et de nos hôtels, on trouve en Orient des caravansérails, sortes de vastes hangars avec une cour au milieu, et une fontaine ou un puits. Les voyageurs y trouvent gratuitement un abri, pour eux et leur monture. Dans quelques-uns de ces établissements, on peut, à ses frais, se faire servir à manger. Il en existait un pareil à Jérico, du temps de Jésus. (Luc 10: 33-35.) L'hôtellerie de Bethléhem, où Joseph et Marie ne purent être admis, n'était probablement qu'un abri pour se reposer ou pour passer la nuit, comme l'indique la mot grec, (kataluma, Luc 2: 7.) On a supposé que Guéruth-Kimham (hôtellerie de Kimham. Jér. 41: 17), près de Bethléhem, était un asile pour les voyageurs, construit par Kimham (2 Sam. 19:37-40), comme de riches Arabes en établissent encore aujourd'hui. Le mot hébreu (malon) traduit par hôtellerie dans Gen. 42:27; 43:21; Ex. 4:24, et par cabane dans Jér. 9 : 2, signifie un lieu pour la

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HUR

nuit. Dans Jos. 2:1 ; Hébr. 11:31; Jacq. 2:25, Rahab est appelée paillarde dans l'original, et non hôtelière.

HOTHNIEL (Jos. 15:17; Jug. 1:13), neveu de Caleb, se montra plein de valeur, prit Débir en Juda, et obtint la main de sa cousine Hacsa, en récompense de cet exploit. Ce fut le premier des juges libérateurs, H délivra Israël de l'oppression de Cusan-Rischatbajim, roi de Mésopotamie, qu'il battit, et assura le repos du pays pendant son administration, qui dura 40 ans.

HOZIAS ou HAZARIA (2 Rois 14:21; 15:32), fils et successeur d'Amatsia, roi de Juda, monta sur le trône à 16 ans et régna 52 ans, de 810-758 av. J.-C. Il réprima l'idolâtrie et fut fidèle à l'Eternel pendant toute la vie d'un prophète peu connu, nommé Zacharie. (2 Chron. 26:1-5.) 11 reprit et fortifia Elath, vainquit les Philistins et les Arabes, et rendit tributaires les Hammonites. (26:4-8.) Il organisa une armée de 307 500 hommes, et fortifia Jérusalem au moyen de tours et de machines à lancer des flèches et des pierres. (26:9-15.) Il donna aussi son attention à l'agriculture et au soin des troupeaux. (26:10.) Mais enflé de ses succès, il ternit son glorieux règne par un sacrilège : il osa offrir le parfum sur l'autel. Il s'irrita de l'avertissement du grand sacrificateur Hazaria et de 80 de ses collègues, mais fut à l'instant frappé de la lèpre, chassé du temple et relégué dans une maison écartée, où il finit ses jours. Son fils Jotham administra le royaume pendant sa maladie. (26: 16-23.) La prospérité dont jouit le peuple sous Hozias, amena une grande corruption et un luxe raffiné, qui furent censurés par Esaïe. (1:1-15; 3:8-26.)

HUILE. Voyez Olivier et Onction.

HULDA (2 Rois 22:14-20), femme de Sallum, était prophétesse à Jérusalem, où Josias la fit consulter touchant les menaces renfermées dans le livre de la loi, récemment retrouvé. (Deut. 28:15-68.) Elle répondit aux envoyés du roi que Dieu allait frapper cette ville à cause de son idolâtrie, mais qu'il épargnerait Josias, qui s'était humilié, et le retirerait avant ce châtiment. (2 Chron. 34:22-28.)

HULOTTE (Lév. 11:16), espèce de grande chouette. La traduction du mot hébreu est incertaine.

HUPPE (Lév. 11:19), petit oiseau de passage dont la tête est ornée d'une huppe charmante, qu'il peut mouvoir à volonté. Il fait son nid dans un creux d'arbre et se nourrit de vers et d'autres insectes. On le trouve l'été en Allemagne, mais il passe l'hiver dans les pays chauds.

HUR (Ex. 17:10-12), fils de Caleb, pense-t-on (1 Chron. 2 : 19), et d'après Josèphe, mari de Marie, sœur de Moïse. Il soutint l'une des mains de ce dernier pendant le combat contre les Hamalécites, et le remplaça, avec Aaron, pendant son séjour de 40 jours sur le Sinaï. (24:13-18.)

HURBEC. (Joël 1:4 ; Ps. 105:34.) Le terme de l'original rendu par ce mot, qui n'est ni français, ni hébreu, paraît désigner une espèce de sauterelle.

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ICO

HUTS. (Job 1: 1.) Ce pays habité par Job et les Orientaux, ou les Arabes (1: 3), était situé, parait-il, au nord de l'Arabie pétrée, entre la Cal-dée et l'Idumée. (1:17 ; 2:11 ; Jér. 49:7.) Des menaces furent prononcées par Jérémie (25: 20), contre tous les rois du pays de Huts (Jér. 25 : 20), qui tomba, du moins en partie, entre les mains des Iduméens. (Lam. 4:21.) Il est probable qu'il fut peuplé par Hus (lisez Huts), fils d'Aram (Gen. 10: 23), ou par Huts, fils de Nacor (22:21), ou enfin par un Horien de ce nom. (36 : 28.)

HUZA (2 Sam. 6:1-8), fils d'Abinadab, assista au transport de l'arche à Jérusalem, et la saisit pour l'empêcher de tomber; il viola ainsi la loi, par mégarde (Nomb. 4: 5-15), et mourut sur-le-champ. Dieu le punit si sévèrement pour rappeler les Israélites au respect dû à ce symbole de sa présence.

HYACINTHE (Apoc. 21:20), pierre précieuse, d'un rouge jaunâtre, dure et transparente. Il y en a de différentes couleurs. Dans Ex. 25:4, ce mot désigne une couleur violette. Martin a rendu l'hébreu par pourpre.

HYMÉNÉE et PHILÈTE (1 Tim. 1:20; 2 Tim. 2: 17), hérétiques peu connus qui séduisaient les âmes en niant subtilement la résurrection. Paul les livra à Satan, ou leur infligea, selon l'opinion de Chrysostôme, un châtiment corporel. (1 Cor. 5: 5; 11:30; 2 Cor. 12: 7.)

HYSOPE (1 Rois 4:33), plante aromatique et vulnéraire, à plusieurs tiges hautes de 45 centimètres (1 '/, pied), et à feuilles longues et étroites. Ses fleurs labiées et placées sur la tige en forme d'épi, sont blanches, bleues ou roses, selon l'espèce. On se servait de cette plante pour diverses aspersions. (Ex. 12; 22; Lév. 14:4; Nomb. 19:18; Ps. 51:9; Hébr. 9:19.) On présenta à Jésus une éponge imprégnée de vinaigre et fixée à une branche d'hysope. (Jean 19: 29, 30.) Quelques auteurs pensent que l'hysope mentionnée dans l'Ecriture, n'est pas celle que nous connaissons.

I

I-CABOD (sans gloire, 1 Sam.. 4:19-22), fils de Phinées et petit-fils d'Héli. Il fut ainsi nommé en naissant, par sa mère mourante, parce qu'elle venait d'apprendre la prise de Parcbe par les Philistins, ainsi que la mort de son beau-père et de son mari.

ICONIE (Act. 13:51, aujourd'hui Conieh), ville de Phrygie et plus tard capitale de la Lycaonie, dans l'Asie-Mineure. Elle est située sur un plateau fertile, au sud-est des ruines d'Antioche de Pisidie, et au nord-ouest de celles de Lystre. Les Juifs y avaient une synagogue, où Paul et Bar-nabas prêchèrent l'évangile avec succès; mais une v\o\ente persécution les força de fuir Iconie. (Act. 14: 1-6; 14: 21 ; 2 Tim. 3: ll.)Une petite rivière arrose les jardins de cette ville, résidence d'un pacha.

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IDO

IDOLATRIE, IDOLE. (1 Cor. 10:14,19.) Dans le sens figuré, toute créature occupant dans notre cœur la place qui appartient à Dieu, est une idole. (Col. 3:5; Philip. 3:19.) Dans le sens propre, ce mot désigne tout objet visible auquel l'homme rend un culte.Il y a deux degrés dans l'idolâtrie, savoir, l'intention d'adorer Dieu sous des images, et le culte voué à de fausses divinités. (Jug. 17:3 ; Ex. 20:3.) D'après la tradition juive, l'idolâtrie aurait été déjà établie par Caïn. L'Ecriture ne nomme point d'idolâtre plus ancien que Taré, qui servit d'autres dieux. (Jos. 24:2.) Le culte des images était général du temps des patriarches. Ra-chel déroba les idoles de Laban. (Gen. 31:19.) La connaissance du vrai Dieu aurait disparu parmi les hommes, s'il ne s'était pas révélé à Abraham et à sa postérité. Les Israélites se laissèrent entraîner dans l'idolâtrie en Egypte (Ezéch. 20:7 ; 23:3), au pied du Sinaï et dans le désert (Ex. 32 ; Amos 5:25, 26) ; en Canaan, sous les juges. (Jug. 3:7; 17:1-5.)

Ils s'y livrèrent habituellement dans le royaume des 10 tribus, et fréquemment dans celui de Juda; car ces royaumes furent l'un et l'autre détruits pour ce crime. (2 Rois 17:9-24 ; 2 Chron. 36:14-19.) Les Juifs rentrés dans leur patrie profitèrent de ce châtiment, et rejetèrent toute idolâtrie. (Esd. 9:1; 10:1; Néh. 13:23.) Cependant plusieurs d'entre eux s'y adonnèrent de nouveau pendant la persécution d'Antiochus; mais ils y renoncèrent sous Judas Maccabée, et dès lors n'y retombèrent plus.

Pour l'ordinaire, l'idolâtrie est la divinisation de la nature sous toute espèce de noms et de formes. L'Ecriture mentionne l'adoration du soleil, de la lune et des étoiles. (Ezéch. 8: 16; Jér. 43 : 13; 2 Rois 23 : 5.) Elle fait allusion au culte égyptien du bouc, pratiqué àMendès,près de Gos-cen; car le mot hébreu de Lév. 17 : 7; 2 Chron. 11 : 15, peut se rendre par boucs ou par démons. Le veau d'or n'était qu'un simulacre du bœuf Apis, adoré en Egypte. Le paganisme des Grecs et des Romains apparaît surtout comme la déification de l'homme avec ses vices et ses vertus. Parmi leurs nombreuses divinités, Jupiter, Mercure et Diane sont les seules nommées dans la Bible. (Act. 14 : 12; 19 : 24.)

On offrait aux idoles des gâteaux, des aspersions, de l'encens (Jér. 7 : 18 ; 1 Rois 11:8) ; on leur immolait des victimes (2 Rois 5 : 17) ; on brûlait même des enfants en leur honneur. (Lév. 18 : 21 ; 2 Rois 21 : 6; 23 : 10 ; Jér. 7 : 31; 19 : 5.) On les invoquait, on les baisait, on se prosternait devant elles. (Ezéch. 8 : 16 ; 1 Rois 18 : 27 ; 19 : 18; Osée 13 : 2.) La prostitution, et même la bestialité accompagnaient l'idolâtrie. (2 Rois 23: 5-7 ; Lév. 18 : 23, 24.) Ce culte se célébrait sur les montagnes et les lieux élevés (1 Rois 11 : 7; Esa. 57 : 7; sous des arbres touffus, dans des jardins et des bocages (1 Rois 14 : 23 ; Esa. 65 : 3 ; Ex. 34 : 13 ; Jug. 6 : 25); sur les toits et dans la vallée de Hinnom (Jér. 19: 13; Soph. 1 : 5; 2 Chron. 28:3.) Les Israélites reçurent l'ordre de détruire tout ce qui se rapportait au culte des Cananéens, et l'idolâtrie leur fut interdite sous peine de mort. (Ex. 23 : 24; Nomb. 33 : 52; Deut. 13 : 2-16; 17 : 2-5.) L'Ecriture la flétrit sous les noms les plus avilissants, l'appelant « adultère, prostitution, sacrifice à des morts. » (Ezéch. 16 : 20-38; Ps. 106:28.) Les idoles sont nommées « vanités » (2 Rois 17 : 15) :

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IMP

« vanités trompeuses » (Ps. 31 : 7), « vanité des étrangers » (Jér. 8 : 19), « abominations » (1 Rois 11 : 15), « dieux de fiente» ou «infâmes. » (Lév. 26 : 30 ; 1 Rois 15 : 12.) Enfin les auteurs sacrés désignent comme l'auteur de l'idolâtrie, le diable, qui se fait adorer avec ses anges, sous le masque des idoles (Ps. 106 : 37 ; 1 Cor. 10 : 19-21 ; 2 Cor. 6 : 14-16), et qui osa réclamer directement cet hommage de Jésus-Christ. (Math. 4 : 9.)

IDUMÉE. Voyez Edom.

IMAGE. (Gen. 1: 27.) Dieu créa l'homme à son image. De même qu'en regardant un miroir, nous y voyons les traits de notre visage, ainsi Dieu contempla dans l'âme d'Adam sa propre image, c'est-à-dire, le reflet de ses perfections morales. Cette image consistait d'abord dans ce qui élève l'homme au-dessus des animaux, ou dans la faculté de connaître Dieu, d'entretenir des relations avec lui, de distinguer entre le bien et le mal, et de se déterminer librement pour le bien. Elle consistait ensuite dans l'amour d'Adam pour son Créateur, dans l'accord de sa volonté avec la volonté divine, dans une inclination pour le bien et la sainteté. (Eccl. 7: 29.) Elle consistait enfin dans l'autorité qu'il exerçait de la part de Dieu sur toute la création terrestre. (Gen. 1 : 26; 1 Cor. 11 : 7.) Cette image de Dieu a été défigurée par la chute, mais non anéantie, autrement l'homme ne serait plus homme. Aussi l'Ecriture parle encore de l'image divine en l'homme dans son état de chute. (Gen. 9:6; Jacq. 3 : 9.) Mais le péché ayant corrompu ses affections , perverti sa volonté, et changé l'usage de ses facultés (Ps. 51: 7; Jér. 17 : 9 ; Eph. 2:3: Tite 3:3), il faut que l'image de Dieu soit rétablie en lui par le Saint-Esprit. (2 Cor. 3 : 18 ; Col^3 : 10.) Le renouvellement de cette image se fait sur le modèle de Jésus-Christ, qui est seul la parfaite image de Dieu, «l'empreinte de sa personne. » (Rom. 8 : 28; 1 Cor. 15 : 49 ; 2 Cor. 4: 4 ; Col. 1 : 15 ; Hébr. 1 : 3.)

IMAGES. Voyez Idolâtrie.

IMPOT, TRIBUT. (2 Chron. 24: 6-9; Gen. 49 : 15; Nomb. 31 : 28.) L'Ecriture ne renferme que des renseignements incomplets sur les impositions des Israélites. Outre les dîmes, les prémices et les offrandes volontaires, ils devaient payer, dès l'âge de vingt ans, à l'occasion des dénombrements, */i sicle ou 2 drachmes (1 fr. 50 c.) comme une rançon donnée à Dieu. (Ex. 30 : 12-16.) On est incertain si cette contribution était annuelle. D'abord destinée à la construction du tabernacle, elle fut ensuite appliquée à l'entretien du temple. (Ex. 30 :16 ; 2 Rois 12 : 4; 22 : 4; 2 Chron. 24 : 6-9.) Après la captivité, on établit un impôt annuel de '/« de sicle « pour le service de la maison de Dieu. » (Néh. 10 : 32.) On ne sait si c'était, comme plusieurs le pensent, une diminution du demi-sicle, à cause de la pauvreté des Israélites, ou une nouvelle contribution. Celle du 7» sicte devint annuelle et fut exigée rigoureusement. On admet généralement que les didrachmes livrées par Jésus à Capexnaiim étaient le paiement de cet impôt. (Math. 17 : 25.) Cependant Calvin pense qu'elles furent perçues par les Romains qui. dit-il, s'étaient approprié le *j9 sicle

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INT

destiné à l'entretien du temple. Après la ruine de Jérusalem, ce dernier impôt fut appliqué, par Yespasien,au Capitole, fameux temple de Jupiter, à Rome.

L'établissement de la royauté nécessita de nouvelles contributions. (1 Sam. 8: 11,17; 17:25.) David établit Adoram sur les tributs. (2 Sam. 20 : 24.) Salomon imposa au peuple, pour bâtir le temple et son palais, de lourds impôts, que Roboam refusa de diminuer. (1 Rois 9:15 ; 12 : 4-18.) Manahem leva, sur les riches d'Israël, 1000 talents d'argent (8700000 fr.) pour Pul, roi d'Assyrie, et Jéhojakim, 100 talents d'argent et un talent d'or (883 500 fr.) sur Juda, pour Pharaon-Néco. (2 Rois 15 : 19, 20 ; 23 : 33-35.) Les Juifs furent souvent surchargés d'impôts, sous les rois de Perse ( Esdr. 4: 13; Néh. 5:4), d'Egypte et de Syrie. Les Romains établirent aussi diverses contributions, entre autres un péage (voyez Péagej, et un impôt personnel, payable depuis 14 ans pour les hommes, et 12 pour les femmes, jusqu'à 65 ans. (Math. 22: 17-21 : Luc 23: 2.) L'Evangile prescrit aux chrétiens le devoir de payer les impôts. (Math. 22: 21; Rom. 13: 6,7.)

INDES ( Ester 1: 1 ; 8: 9 ), grande presqu'île d'Asie, bornée au nord par les monts Himalaya, au sud par l'océan Indien, et dont la surface égale environ 6 fois celle de la France. Cette contrée, d'une extrême richesse, renferme 160 millions d'habitants, soumis aux Anglais. Elle formait antrefois la frontière orientale de l'empire d'Assuérus.

INSECTES. (Ex. 8: 24-31 ; Ps. 78: 45.) Le mot hébreu rendu dans nos versions par mélange d*insectes et multitude d'inseetes, désigne, d'après les Septante et les savants modernes, une sorte de moucheron nommée mouche canine, très commune en Egypte. Elle s'introduit dans les oreilles, dans les narines, et surtout dans le- yeux, où elle cause une inflammation douloureuse. La multiplication miraculeuse de cet insecte devint la quatrième plaie d'Egypte.

INSPIRATION. ( Job 32: 8.) Voyez Ecriture et Prophète.

INTERDIT. ( Lév. 27: 21.) L'emploi de ce mot offre parfois quelque difficulté. Il désigne en général tout ce qui a été mis à part, par une sorte de vœu, pour servir à la gloire de l'Eternel, soit par la consécration à son service, soit parla destruction pour la manifestation de sa justice. Ainsi Jérico ayant été mise à l'interdit par Dieu même, les habitants furent massacrés, les métaux consacrés à l'Eternel, et la ville brûlée. (Jos. 6: 17-24.) Les personnes ou les choses vouées à l'interdit, ne pouvaient pas être rachetées. (Lév.27: 28,29.) Ce mot paraît employé dans cinq acceptions diverses :

1° Un israélite vouait à l'interdit un champ ou toute autre partie de ses biens en les consacrant à l'Eternel. ( Lév. 27: 21, 28.) Dans ce cas tout intérdit appartenait aux sacrificateurs. ( Nomb. 18: 14 ; Ezéch. 44: 29.)

2° Ou vouait à l'interdit ou à la destruction, des personnes et des choses. ( Deut. 3: 6 ; 13: 15 ; 1 Rois 20: 42.) C'est ainsi qu'Israël voua à l'interdit, Harad, roi cananéen, avec son peuple et ses villes. ( Nomb,

238

ISA

21:1-3.) « Détruire à la façon de l'interdit,» signifie détruire entièrement. (Deut. 3:6; 7:2; Jos. 6: 21.)

3° Le mot « interdit » désigne parfois des choses prohibées. ( Deut. 7:26.) Tels étaient les objets dont Hacan s'empara à Jérico. (Jos. 7:1, 11, 21.)

4° Esdras déclara aux Juifs que le bien de quiconque n'assisterait pas à l'assemblée convoquée à Jérusalem, « serait mis à l'interdit, » ou confisqué, paraît-il, au profit des sacrificateurs. ( Esdr. 10: 8; Nomb. 18: 14.)

5° Dans Esa. 43 : 28, Dieu menace de mettre « Jacob en interdit, » ou de le livrer à l'ignominie, sans doute en le confondant avec les nations idolâtres.

INTÉRÊT, USURE. ( Lév. 25: 36, 37.) Ces deux mots ont le même sens dans l'Ecriture. La loi interdisait aux Israélites de prêter à intérêt de l'argent, des vivres, ou toute autre chose, à leurs concitoyens pauvres. ( Ex. 22 : 25 ; Deut. 23:19.) Mais ils violèrent souvent cette règle (Ps. 15: 5 ; Prov. 28: 8; Ezéch. 18: 17; 22: 12), qui ne concernait pas les spéculations financières ou commerciales. (Math. 25: 27.) Il leur était d'ailleurs permis d'exiger un intérêt des étrangers. (Deut. 23: 20.)

IOTA ( Math. 5: 18 ), nom de la plus petite lettre de l'alphabet grec; elle correspond à notre i.

ISAAC (on rit, Gen. 17:19), fils d'Abraham et de Sara, naquit en vertu d'une promesse de Dieu, vers 1900 av. J.-C., et fut circoncis à l'âge de huit jours. (12: 2; 17:19; 21:1-4.) Le jour qu'on le sevra, il fut l'objet d'une fête de famille, mais aussi des moqueries d'Ismaël, que Sara fit chasser. (21:8-12.) Dieu ayant ordonné à Abraham de le lui offrir en holocauste, il se laissa lier sans résistance, quoiqu'il ne fût plus très jeune, puisqu'il portait le bois. Il devint ainsi un type de Jésus-Christ portant sa croix; mais un bélier fut immolé à la place d'Isaac (22 :1-13; Jean 19:17.) Lorsqu'il eut perdu sa mère, il épousa, à l'âge de 40 ans, Rébecca, fille de son cousin Béthuël, qu'Abraham lui fit amener de Ca-ran par son serviteur. « Il était sorti aux champs sur le soir pour prier,» quand sa compagne lui fut présentée. Il l'aima et n'eut point d'autre femme. (Gen. 24:62-67.) Il se fixa avec elle près du puits du Vivant qui me voit, où Dieu le bénit. (25:11.) Ce ne fut cependant qu'au bout de vingt ans de mariage que Dieu, exauçant ses prières, lui accorda des enfants. Il lui naquit deux jumeaux, Esatt et Jacob, au sujet desquels Dieu lui avait déjà révélé, par le moyen de Rébecca, que l'aîné serait assujetti au plus jeune. Néanmoins, Isaac eut toujours une grande prédilection pour Esati, même depuis que ce dernier eut manifesté son caractère irréligieux et charnel, en vendant son droit d'aînesse à Jacob. Il aimait la venaison, ce qui favorisa peut-être sa préférence pour Esaù, qui lui apportait de sa chasse. (25: 20-28.) 11 était âgé de 75 ans, lorsqu'il perdit son père Abraham, qui l'avait constitué son unique héritier. (25:5-9.)

Une famine étant survenue, Isaac voulait se réfugier en Egypte-, mais

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ISA

le Seigneur, qui lui apparut, l'en détourna et lui confirma les promesses qu'il avait faites avec serment à Abraham. Isaac se rendit chez les Philistins, à Guérar, où, dominé par une vaine crainte, il eut la faiblesse de faire passer Rébecca pour sa sœur. Mais Abimélec, roi de cette ville, découvrit la vérité, reprocha à Isaac son mensonge, et le protégea contre toute violence. (26:1-11.) Dieu bénit Isaac dans son bétail et lui fit récolter le centuple, ce qui excita la jalousie des Philistins. Ceux-ci le renvoyèrent, le suivirent, et lui contestèrent l'usage de plusieurs puits qu'il avait creusés. Homme de paix, Isaac céda et se retira à Béer-Sébah, où Dieu lui apparut de nouveau et lui promit sa protection. Il bâtit là un autel et invoqua l'Eternel. (26: 12-25.) Abimélec vint lui proposer un traité d'alliance, auquel Isaac consentit. (26 :26-31.) Il avait 100 ans quand le trouble pénétra dans son foyer domestique, par le moyen de deux Héthiennes qu'Esatt épousa. (26:34, 35.) Agé de 137 ans, privé de la vue, croyant sa fin prochaine, et cédant à son affection pour Esaii, il voulut le bénir contre la volonté divine, et l'invita dans ce but à lui apporter de sa chasse. Mais Dieu déjoua son dessein, et permit qu'une ruse de Rébecca et de Jacob fît tomber sur ce dernier la bénédiction réservée à l'aîné. ( 27:1-30. ) Quand Esaii se présenta à son père, pour être béni, Isaac fut fort ému ; mais il dut reconnaître qu'il avait, quoique malgré lui, accompli la volonté de Dieu. Comme il l'avait fait sur Jacob, il prononça aussi, par la foi, une bénédiction prophétique sur Esaû. (27:33-40; Hébr. 11:20.)

Sur le conseil de Rébecca, qui craignait la vengeance d'Esatt contre Jacob, Isaac envoya celui-ci à Caran, pour s'y marier. (28 :1-5.) Esaû se retira aussi du pays de Canaan. (36 : 2-8.) On ne sait rien sur les 33 dernières années d'Isaac, sinon qu'il quitta Béer-Sébah pour se fixer à Hé-bron. (28 :10; 35 : 27.) 11 apprit sans doute les principaux événements survenus dans la famille de Jacob, qui vint s'établir auprès de lui, à son retour de Caran. (35 : 27 ; 37 : 14.) Il avait 151 ans à la naissance de Joseph; 157 lors du retour de Jacob en Canaan; 168 quand Joseph fut conduit en Egypte, et 179 lorsque ce dernier expliqua les songes de l'échan-son et du panetier. Ces dates sont fournies par la comparaison de Gen. 30: 25; 31 : 41 ; 35 : 28; 37 : 2; 41 :1, 46; 45 : 6; 47 : 9. Isaac avait Jacob auprès de lui quand il mourut, « rassasié de jours, » à l'âge de 180 ans. Il fut enseveli par ses deux fils, dans la caverne de Macpéla. (35:27-29 ; 49 : 31.) Ce patriarche professait un saint respect pour l'Eternel, qui est appelé « la frayeur d'Isaac. » (31 : 42.) Né en vertu d'une promesse, persécuté par Ismaël, et devenu l'unique héritier de son père, Isaac nous est présenté comme un type des rachetés de Christ. (Gai. 4:21-31.) «Les hauts lieux d'Isaac » étaient des lieux élevés , où ses descendants se livraient à l'idolâtrie. (Amos 7 : 9,16.)

ISAI ou JESSÉ (Ruth 4:17; Rom. 15:12), de Bethléhem, fils d'Obed et père de David, eut huit fils et deux filles, et acquit sous Saûl une grande considération. (1 Sam. 17 : 12 ; 1 Chron. 2 : 16.) Lorsque Dieu eut chargé Samuel d'oindre pour roi sur Israël un des fils d'Isaï, celui-ci, sur l'invitation du prophète, vint assister à un sacrifice, à Bethléhem. Il

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ISM

présenta successivement à Samuel les sept premiers de ses fils, mais aucun ne fut choisi. Alors le Seigneur désigna le plus jeune, David, qui gardait les troupeaux. Isaï le fit appeler aussitôt. (1 Sam. 16 :1-12.) Il l'envoya ensuite, avec un présent, à Saiil, qui désirait l'avoir auprès de lui. (16 : 18-22.) Il le chargea aussi de porter au camp des vivres à ses trois aînés, et dix fromages à leur capitaine. (17:17,18.) Lorsque David était fugitif, Isaï le rejoignit avec sa femme, dans la caverne d'Hadul-lam , puis passa quelque temps auprès du roi de Moab. (22 : 1-4.) Sa fin nous est inconnue. Jésus-Christ est appelé le rejeton et la racine d'Isaï. (Esa. 11 : 1, 10; Rom. 15 :12.)

ISBI-BÉNOB ou JISBI (2 Sam. 21: 16,17), géant philistin bien armé, qui, dans un combat, tenta de frapper David, mais fut tué par Abisaï.

IS-BOSETH ou ESBAHAL (2 Sam. 2 : 8-10; 1 Chron. 8 : 33), quatrième fils de Saûl, fut, après la mort de son père et de ses trois frères (1 Sam. 31 : 6), proclamé roi sur Israël à Mahanajim, par Abner, qui exerça le pouvoir. (2 Sam. 3 : 11.) Il avait alors 40 ans, et il porta sept ans le titre de roi, pendant que David régnait à Hébron, sur la tribu de Juda. (2 : 8-11.) Après deux ans de règne (2:10), il subit un grave échec : son armée fut défaite à Gabaon, par celle de David. (2 :12-32.) Il s'affaiblit dès lors chaque jour, dans une longue guerre contre ce dernier. (3 :1.) A la suite d'un juste reproche qu'il avait fait à Abner, celui-ci l'abandonna pour se rapprocher de David, mais fut poignardé par Joab. (3 : 14-27.) Is-Boseth n'avait plus qu'une ombre de royauté, lorsque deux de ses capitaines, pénétrant à midi dans la chambre où il dormait, lui coupèrent la tête. Ces meurtriers la portèrent à David, qui l'ensevelit dans le sépulcre d'Abner, à Hébron. (4: 1-12.)

ISMAEL (Dieu a entendu, Gen. 16 : 10-16), fils d'Agar et d'Abraham, qui le circoncit à 43 ans. Il fut aimé de son père (17 : 18), qui dut néanmoins le renvoyer de chez lui à l'âge d'environ 16 ans, avec sa mère, parce qu'il s'était moqué d'Isaac. Consumé par une soif ardente, il errait dans le désert de Béer-Sébah, avec Agar, qui le conduisit sous un arbrisseau. Il était près de mourir de soif quand, touché de ses cris, Dieu montra un puits à sa mère, qui lui donna à boire. Il grandit dans le désert de Paran, y vécut de sa chasse, avec Agar, qui lui fit épouser une Egyptienne. Il eut douze fils, qui furent princes de douze peuplades, et une fille, qu'Esatt épousa. (25 : 12-17 ; 28: 9 ; 36 : 3.) A 83 ans , il vint à Hébron, pour ensevelir son père avec Isaac, et mourut 49 ans plus tard, à l'âge de 137 ans. (25 : 9.)

Avant et après la naissance d'Ismaël, ses parents reçurent plusieurs fois la promesse qu'il aurait une nombreuse postérité. (16: 10 ; 17 : 20; 21: 13,18.) La prophétie annonçant qu'il serait semblable à un âne sauvage, et toujours en lutte avec ses semblables (16 :12), s'accomplit encore aujourd'hui. Les diverses tribus arabes, dont la plupart descendent d'Ismaël, ont conservé leur indépendance, sont sans cesse en guerre entre elles et attaquent journellement les voyageurs.

Dans Gen. 37:25-28; Jug. 8:24-26, les noms d'Israélites et de Ma-dianites, sont pris l'un pour l'autre, sans doute parce que les tribus

DICTION. BIBLIQUE. 1&

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ITA

ainsi nommées avaient fini par se confondre. Né d'une servante et privé d'héritage, Ismaël est le type de ceux qui cherchent leur salut dans l'observation de la loi. (Gai. 4:22-31.)

ISMAEL (2 Rois 25:23-25), prince sanguinaire, de la famille royale de Juda. Il se ligua avec Bahalis, roi des Hammonites (Jér. 40:14), et assassina, à l'aide de 10 hommes, le gouverneur Guédalja, à Mitspa, ainsi que tous les Juifs et les Caldéens qu'il put atteindre. 11 trompa aussi 80 hommes qui venaient offrir, dans cette ville, des dons à l'Eternel, en t massacra 70 et les jeta dans une fosse. Comme il emmenait au pays d'Hammon, le reste de la population de Mitspa, il fut attaqué vers l'étang de Gabaon, par Johanau, vaillant capitaine ; mais il échappa, avec huit hommes, et se réfugia chez les Hammonites. (Jér. 41:1-15.)

ISRAËL (il a lutté avec Dieu, Gen. 32:28), nom donné à Jacob, à l'occasion de sa lutte avec Dieu. Ce nom fut ensuite appliqué à ses descendants, ainsi qu'au pays de Canaan. (Ex. 4:22; 1 Sam. 13:19.) Il désigna plus tard le royaume des dix% tribus, formé vers l'an 975 av. J.-C., et dont le premier roi, Jéroboam, établit le culte du veau d'or. (1 Rois 12:28.) Ce royaume subit huit révolutions, et eut 19 rois, tous impies, quoiqu'à des degrés divers. Néanmoins Dieu ne l'abandonna pas, mais y suscita souvent des prophètes. (1 Rois 13:1 ; 14:2; 17:1 ; 20:35 ; 2 Rois 2:2; Amos 1:1.) Sichem, Tirtsa et Samarie en furent successivement les capitales. (1 Rois 12:25; 14:17; 16:24.) Les rois d'Israël soutinrent de fréquentes guerres avec ceux de Juda et de Syrie. (15:6,16 ; 20:1; 2 Rois 10:32.) Ils deviurent tributaires des rois assyriens Pul, Tiglath-Piléser et Salmanéser. (2 Rois 15: 19-29; 17: 3.) Après avoir subsisté 254 ans, le royaume d'Israël fut détruit, sous le règne d'Hosée, par Sar-gon, vers l'an 721 av. J.-C. Ce dernier ayant ruiné Samarie, transporta les Israélites en Assyrie, comme l'attestent d'anciens monuments. (17:6.) Le nom d'Israël fut ensuite appliqué au peuple juif tout entier. (Luc 1:54,80: 1 Cor. 10:18.) Il est aussi employé pour désigner les vrais croyants. (Rom. 9:6; Gai. 6:16.)

ISSACAR (récompense, Gen. 30:18), neuvième fils de Jacob et cinquième de Léa. On ne sait rien de particulier sur lui, sinon qu'il eut quatre fils. (46:13.) Jacob le compare à un âne ossu, propre aux travaux paisibles de l'agriculture. (49: 14,15.) Moïse annonce qu'Issacar et Za-bulon répandront la lumière parmi les peuples, ce qui. s'est accompli par les apôtres descendus de ces deux patriarches. (Deut. 33:18,19.) La tribu d'Issacar comptait 64300 hommes dans le désert. (Nomb. 26:25.) Elle eut sa portion, qui renfermait la vallée de Jizréhel, entre Manassé au sud, Zabulon au nord, et le Jourdain à l'est. (Jos. 17:10; 19U7-19.) Elle participa, sous Débora, à la guerre contre Jabin (Jug. 5:15), donna à Israël le juge Tolah (10:1) et le roi Bahasa. (1 Rois 15: 27.) Quand on établit David pour roi sur tout Israël, 200 chefs intelligents d'Issacar se rendirent à Hébron. (1 Chron. 12:32.)

ITALIE (Act. 18: 2; 27:1, 6), presqu'île située au sud de l'Europe. Elle est bornée au nord par la France, la Suisse et l'Autriche ; à l'ouest

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et au sud par la Méditerranée; à l'est par la mer Adriatique. Elle se divisait anciennement en trois parties: la Cisalpine au nord, l'Italie proprement dite au milieu, et la Grande-Grèce, avec la Sicile, au sud. Autrefois habitée par diverses peuplades Indépendantes, l'Italie avait subi tout entière le joug de Rome, quand Jésus-Christ vint au monde. Le christianisme y pénétra dès le temps des apôtres. (Héb. 13:24.)

ITHAMAR ( Ex. 6: 23 ), le plus jeune des fils d'Aaron, exerça la sa-crificature. Il surveilla les objets destinés à la confection du tabernacle ainsi que le service des Lévites, mais ne fut pas souverain sacrificateur] ( Ex. 38: 21 ; Nomb. 4: 28,33:1 Chron. 24: 2.) Cette dignité entra dans sa famille par Héli, d'après Josèphe, et en sortit par Abiathar. (1 Rois 2: 27.) Sur les vingt-quatre classes de sacrificateurs établies par David, huit étaient de la famille d'Ithamar. (1 Chron. 24: 3-18.)

ITHIEL et UCAL (Prov.30: l),deux personnages inconnus auxquels les instructions d'Agur sont adressées.

ITT AI (2 Sam. 15: 18-22 ), vaillant capitaine philistin, de Gath, venu avec 600 de ses compatriotes, vers David, à l'époque de la révolte d'Ab-salom. Il voulut absolument accompagner le roi fugitif, qui lui donna le commandement du tiers de son armée, à la bataille de la forêt d'Ephraïm. (18: 2-6.)

ITURÉE (Luc 3: 1), région située au nord-est de la Palestine et renfermant de nombreuses cavernes autrefois peuplées de brigands. Elle faisait partie de la tétrarchie de Philippe. Plusieurs auteurs pensent qu'elle tirait son nom de Jétur, fils d'Ismaël. (Gen. 25: 15: 1 Chron. 1: 31.)

IVOIRE ( 1 Rois 10:18), substance blanche provenant des défenses de l'éléphant. ( Ezéch. 27 : 15.) Salomon en tira de Tarsis une si grande quantité, qu'il fit un trône et probablement aussi un palais d'ivoire. On a pensé qu'il les avait seulement plaqués de cette substance. (1 Rois 10:22; Ps. 45: 9.) L'Ecriture parle de maisons, de lits, de bancs et de meubles d'ivoire. (Amos 3:15:6:4 ; Ezéch. 27:6 ; Apoc. 18:12.)

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IVRAIE ( Math. 13: 25 ), espèce de graminée aux racines fibreuses ; elle croît parmi le blé, avec lequel on la confond jusqu'à ce que l'épi soit formé. La farine qu'on tire de l'ivraie donne des vertiges et enivre; elle peut même causer la mort. De peur d'arracher le blé en ôtant l'ivraie, les Orientaux la laissent croître jusqu'à la moisson et la trient alors avec la main. Dans Job 31: 40, le mot hébreu traduit par ivraie, désigne une mauvaise herbe dont il est difficile de déterminer l'espèce.

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JAAZANJA (Jér. 35: 3-11 ), Récabite qui sollicité par Jêrémie, refusa de boire du vin, par fidélité à un ordre de Jéonadab, l'un de ses ancêtres. Voyez Récabites.

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JABBOK ( Nomb. 21 : 24 ; Deut. 3 :16 ), rivière qui naît à l'est de la montagne de Galaad. Elle coule à l'ouest, traverse cette montagne, et passe entre deux parois de rochers hautes de 150 mètres (500 pieds) et distantes l'une de l'autre de 30 (100 pieds). En automne, le Jabbok n'est qu'un ruisseau. A 1 '/, lieue de sa sortie de la montagne, et après un cours d'environ 15 lieues, il se jette dans le Jourdain, à égale distance de la mer Morte et du lac de Génézareth. Jacob revenant de chez Laban, passa cette rivière, qui dans certains endroits, n'a pas même 1 mètre de large (3 pieds; Gen. 32:22.)

JABÈS DE GALAAD ou JABÈS ( Jug. 21: 8-14), ville de Ma-nassé, à l'est du Jourdain. Il paraît qu'elle était située sur un torrent qui est encore appelé Jabès. Du temps des Juges, elle fut saccagée par les Israélites, qui épargnèrent 400 jeunes filles pour les donner à des Benjamites. Plus tard, les habitants de Jabès, menacés par Nahas, roi des Hammonites, d'avoir l'œil droit crevé, furent délivrés par Satil. Ils montrèrent leur reconnaissance envers ce prince en l'ensevelissant avec ses 3 fils, dans leur ville, après la bataille de Guilboah. ( 1 Sam. 11:1-11; 31:1-13.)

JAHBETS ( il m'a causé de la douleur, 1 Chron. 4: 9, 10 ), pieux descendant de Juda qui, en réponse à une prière, fut particulièrement béni de Dieu.

JABIN (Jos. 11: 1-11), roi cananéen de Hatsor, et chef de la ligue du nord formée contre Josué, qui le vainquit près du lac Mérom, le fit périr et brûla sa ville.

JABIN (Jug. 4: 2-24), autre roi cananéen de Hatsor, régna environ 125 ans après le précédent. Il avait 900 chariots de fer, et Sisera pour chef de son armée. Il opprima 20 ans les Israélites, qui, commandés par Barac, le défirent près du Kison, et finirent par l'exterminer. ( Ps. 83: 10.)

JACOB (il saisit le talon, Gen. 25: 26), fils cadet d'Isaac et de Ré-becca, et frère jumeau d'Esatt. Il fut prédestiné par le Seigneur à posséder le droit d'aînesse, et à recevoir la promesse faite à Abraham. La révélation de la volonté de Dieu à cet égard (25: 23), la piété précoce de Jacob (il était intègre, d'après l'hébreu), et ses goûts domestiques, lui attirèrent la faveur de sa mère, mais non celle de son père, qui lui préféra Esaii. (25:28.) Il fit constater son titre au droit d'aînesse par son frère lui-même, en obtenant que celui-ci le lui cédât, contre un potage de lentilles. (25 : 29-34.) Isaac persista néanmoins à vouloir bénir le profane Esatt. (Héb. 12:16.) Mais Jacob, âgé de 77 ans, céda à l'autorité de sa mère et employa une ruse coupable pour obtenir une bénédiction qui lui appartenait doublement. (27: 11-13.) Déguisé sous les vêtements de son frère, il se présenta à son pèrepresqu'aveugle, lui offrit des mets bien apprêtés, et lui affirma qu'il était son fils Esaii. Après avoir mangé et bu, Isaac prononça sur Jacob une triple bénédiction relative à une grande prospérité, à la vocation de tous les peuples, et à la domination de sa postérité sur les descendants d'Esau. (27: 14-29.)

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JAC

Privé d'âne bénédiction dont il s'était rendu indigne, et furieux contre son frère, Esaû résolut de le tuer. Rébecca prévint l'exécution de ce dessein criminel en ordonnant à Jacob de s'enfuir, et en persuadant à Isaac de l'envoyer dans sa famille, à Caran, pour s'y marier. (27: 36-46.) Béni une seconde fois par son père, Jacob partit de Béer-Sébah. (28:1-4; 28: 10.) Il cheminait probablement depuis 3 ou 4 jours (22:4), lorsqu'il arriva à Luz, vers le soir, se coucha sur le sol, avec une pierre pour oreiller, et s'endormit. Il vit en songe une échelle qui reposant à terre, s'élevait jusqu'au ciel, et sur laquelle les anges montaient et descendaient. Du sommet de cette échelle, Dieu dit à Jacob qu'il posséderait Canaan, qu'il aurait une nombreuse postérité et que toutes les nations seraient bénies en elle. Il lui promit enfin de le protéger dans son voyage, et de le ramener dans ce pays. A son réveil, Jacob saisi d'un saint respect, dressa, comme monument, la pierre qui lui avait servi de chevet, l'oignit d'huile, et nomma ce lieu Béthel (maison de Dieu). Il fit vœu de se consacrer à Dieu et de lui offrir la dîme de ses revenus, s'il le protégeait dans son voyage et le ramenait sain et sauf auprès de son père. (28 : 11-22.;

Après un voyage de 150 à 200 lieues, Jacob arriva vers un puits, près de Caran, où il fit la connaissance de sa cousine Rachel ; celle-ci, qui était jeune et belle, produisit sur lui une impression ineffaçable. Il reçut un accueil cordial de Laban, son oncle, père de cette jeune fille, et demeura chez lui un mois. Ensuite Jacob lui offrit de le servir 7 ans pour l'obtenir en mariage, ce qui lui fut accordé. Malgré la chaleur et lefroid dont il souffrait, en gardant les troupeaux de son oncle (31: 40), ces' 7 ans lui parurent bien courts, parce qu'il aimait Rachel. Lorsque le jour du mariage fut arrivé, Jacob alors âgé de 84 ans, eut une cruelle déception. Comme il avait trompé son père, il fut à son tour trompé par Laban. Celui-ci lui donna Léa, sa fille aînée, au lieu de Rachel, lui promettant aussi cette dernière, s'il consentait à le servir sept nouvelles années. Ce double mariage résulta de la mauvaise foi de Laban, et amena le trouble dans le foyer domestique de Jacob. (29: 13-30.) Poussé par ses propres femmes, il eut la faiblesse de prendre, comme concubines, Bilha et Zilpa, leurs servantes. Dans l'espace de sept ans, ces quatre femmes lui donnèrent onze fils et une fille, qu'il n'est pas possible de classer avec certitude dans l'ordre de leur naissance. On sait cependant que Ruben, fils de Léa, naquit le premier, et Joseph, fils de Rachel, le dernier. (29: 31-35 ; 30: 1-24.) Les rivalités de ces deux sœurs, l'idolâtrie qui régnait chez Laban, et le rapide accroissement de la famille de Jacob, nuisirent beaucoup à l'éducation de cette dernière. (31: 19, 30; 35:2.)

Jacob voulut partir après 14 ans de service chez Laban, dont le bétail s'était fort accru sous ses soins. (30:25-30 ; 31: 38-41.) Il resta néanmoins, encouragé par son beau-père. Celui-ci lui céda pour son salaire, toutes les brebis et les chèvres d'une certaine couleur, qu'il paraît impossible de déterminer. Pour favoriser la multiplication du bétail qui devait lui appartenir, Jacob employa un procédé que Dieu lui avait peut-être enseigné. (30 : 38; 31:10.) Malgré les ruses de Laban, qui lui changea dix fois son salaire, Jacob acquit, dans l'espace de six ans, d'immenses troupeaux de chameaux, de vaches, d'ânes, de brebis et de chèvres, ainsi que de nombreux serviteurs. (30: 31-43; 31: 7-9; 31: 41 ; 32: 13-15.)

245

La prospérité de Jacob irritant Laban et ses tils, Dieu lui ordonna de retourner en Canaan. (31:1-3.) Comme il redoutait l'opposition de son beau-père, Jacob s'assura d'abord du consentement deLéa et de Rachel, puis il partit, avec tout ce qui lui appartenait, pendant que Laban tondait ses brebis. Il passa l'Euphrate et arriva sur la montagne de Gralaad, où il dressa ses tentes. (31:3-21.) C'est là que Laban, qui s'était mis à sa poursuite avec ses frères, l'atteignit, mais sans oser [le maltraiter ; il lui reprocha son départ furtif, et réclama des idoles que Rachel lui avait dérobées à l'insu de son mari. Après une explication très vive de part et d'autre, ils firent la paix, la scellèrent par un serment, et par un repas pris en commun, sur un monceau de pierres, monument que Jacob appela Gal-Hed (monceau du témoignage, 31:22-55).

Peu après avoir quitté Laban, Jacob se vit entouré de deux armées d'anges protecteurs, à Mahanajim (les deux camps, 32:1,2). Mais apprenant qu'Esaû s'approchait avec 400 hommes il fut dans une grande angoisse. Dans sa détresse, il invoqua l'Eternel, puis envoya à son frère, pour l'apaiser, un présent de 580 pièces de bétail, en 5 troupeaux différents. (32:1-21.) Lorsqu'il eut passé de nuit le Jabbok, avec sa suite, il demeura seul, et fut assailli par un personnage mystérieux, sans doute le fils de Dieu. Celui-ci lutta avec Jacob jusqu'au matin; mais ne pouvant le vaincre, il lui déboita la hanche et lui changea son nom en celui d'Israël (il a lutté avec Dieu). Le patriarche vainquit par une lutte corporelle et spirituelle. Il pleura et demanda grâce (Osée 12:3,4); il reconnut ses péchés, en obtint le pardon, fut délivré de toute angoisse, et nomma ce lieu Péniel (la face de Dieu, 32: 22-32). Dès qu'il aperçut son frère, il lui donna les marques d'une touchante soumission; et Esaû, apaisé par la conduite et les dons de Jacob, le reçut dans ses bras. (33:1-16.)

De retour en Canaan, Jacob bâtit une maison et des cabanes à Suc-coth (cabanes), puis se fixa à Sichem, où il acheta un champ et y bâtit un autel à l'Eternel. (33:17-20.) L'outrage fait à Dina, son unique fille, parle fils du seigneur de cette ville,et le massacre des Sichémites par deux de ses fils, causèrent une profonde douleur à Jacob. Obéissant à un ordre de Dieu, il quitta Sichem, purifia sa famille de toute indolâtrie, et vint à Béthel. Il y bâtit un autel, et Dieu lui confirma toutes ses promesses. (35:1-13.) A Bethléhem, il eut la douleur de perdre Rachel, qui mourut en donnant le jour à Benjamin ; il l'enterra là et lui érigea un monument. (35:16-20.) Il fut déshonoré à Migdal-Héder, par l'inceste de Ruben et de Bilha. (35: 22.) Il arriva enfin auprès d'Isaac, à Hébron, où il demeura longtemps. (35:27 ; 37:14.)

Jacob avait 108 ans quand Joseph, son favori, auquel il avait témoigné sa préférence par le don d'un vêtement particulier, eut des songes qui excitèrent l'étonnement de son père et la jalousie de ses frères. Ceux-ci étant allés paître les troupeaux à Sichem, Jacob envoya Joseph s'informer de leur état. Peu après, la robe de ce fils chéri lui fut apportée tout ensanglantée, et il crut que Joseph avait été dévoré par une bête féroce.

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Dans sa donlenr, il refusa tonte consolation humaine. (37:1-35.) Douze ans après la disparition de Joseph, qui était en Egypte, Jacob, âgé de 120 ans, ensevelit son vieux père, dans la caverne de Macpéla. C'est là aussi qu'il enterra Rébecca et Léa, et qu'il se prépara lui-même un sépulcre. (35:29; 49: 31; 50: 5.)

Dans une grande famine, Jacob envoya ses fils, sauf Benjamin, son bien-aimé, acheter du blé en Egypte. Il apprit avec douleur à leur retour, que le gouverneur de ce pays avait retenu Siméon et demandait Benjamin. (42:1-38.) Il refusa d'abord de le laisser partir avec ses frères, puis finit par s'y résigner. (43:1-14.) De retour d'un second voyage, ses fils lui dirent que Joseph vivait encore et l'invitait à le rejoindre. Après de vives émotions, Jacob fit ses préparatifs et se mit en route pour l'Egypte, avec sa famille et tout ce qui lui appartenait. Il s'arrêta à Béer-Sébab, où il offrit des sacrifices à l'Eternel, qui l'assura de sa protection pendant son voyage. Il arriva enfin en Goscen, où Joseph vint à sa rencontre et l'embrassa en pleurant, puis le présenta à Pharaon. Interrogé sur son âge par ce prince, Jacob, âgé de 130 ans, répondit que ses jours avaient été courts et mauvais. (46: 26-30; 47:7-11.)

Il vécut dix-sept ans en Egypte, et fit jurer à Joseph de l'ensevelir à Macpéla. (47:27-31.) Malade et près de sa tin, il adopta et bénit, par la foi, les deux fils de Joseph, Manassé et Ephraïm, et conféra le droit d'aînesse au plus jeune. (48:8-21; Héb. 11: 21.) Il rassembla encore ses douze fils, prononça sur chacun d'eux un oracle, parfois accompagné d'une répréhension, et s'interrompit pour exprimer sa foi en la promesse du salut, puis expira à l'âge de 147 ans. (49:1-33.) Il fut pleuré soixante-dix jours par les Egyptiens, qui mirent quarante jours à l'embaumer. On le transporta dans la caverne de Macpéla, en Canaan, où tous ses fils et toute la noblesse d'Egypte l'accompagnèrent solennellement. (50:1-13.) Pour les dates, comparez Gen. 41:29,30,46; 45:11 ; 47: 9; 31:41; 37:2; 30:25.

Puits de Jacob. (Jean 4: 6-12.) On montre encore, près de Sichem (Na-plouse), un puits de ce nom creusé dans le roc. Le puits a 31 mètres de profondenr (105 pieds), mais ne renferme ordinairement que 1 mètre d'eau (5 pieds).

JACQUES (Math. 4: 21), fils de Zébédée, frère de Jean, et l'un des douze apôtres. Il quitta ses filets pour suivre Jésus, et fut nommé, avec son frère, Boanerge, ou fils du tonnerre. (Marc 1: 19; 3: 17.) Il voulait, comme Jean, faire tomber le feu du ciel sur une bourgade samaritaine (Luc 9: 54), et obtenir une place d'honneur dans le royaume de son Maître. (Marc 10: 35-41.) Admis avec Pierre et Jean, dans l'intimité de Jésus, il fut témoin de sa transfiguration et de son agonie, comme aussi de la résurrection de la fille de Jaïrus. (Math. 17: 1-9; Marc 5: 37; 14 : 33.) Il interrogea le Seigneur, avec ces deux disciples et André, sur la ruine de Jérusalem et la fin du monde. (Marc 13: 3.) Il fut mis à mort à Jérusalem, par Hérode-Agrippa, vers l'an 44 de J.-C. (Act. 12 : 2.)

JACQUES. (Math. 10: 3.) Les théologiens ont beaucoup discuté sur la difficile question de savoir si, outre le frère de Jean, le Nouveau Testament mentionne deux autres Jacques, ou un seul. En admettant ce dernier point de vue, voici ce que l'on sait sur le second Jacques, l'un des douze apôtres. Il était fils d'Alphée (Cléopas) et de Marie, sœur de la mère de Jésus, ce qui lui valut le titre de frère du Seigneur. Il fut surnommé le mineur, ou le petit, probablement à cause de sa petite taille. (Marc 3: 18; 6: 3; 15: 40; Math. 27: 56; Jean 19: 25 ; Gai. 1: 19.) Il fut honoré d'une apparition particulière du Sauveur ressuscité. (1 Cor. 15,7.) Aussitôt après la mort de Jacques, frère de Jean, on le voit occuper une haute position à Jérusalem. Il passait pour l'une des colonnes de l'Eglise. (Act. 12: 17; Gai. 2: 9.) Présent au synode de Jérusalem, qu'il semble avoir présidé, il y parla le dernier, et combattit l'opinion qui tendait à contraindre les gentils convertis à l'observation de la loi mosaïque. (Act. 15: 13-21.) Plus tard, il reçut chez lui les anciens de l'église de Jérusalem, afin de conférer avec eux et avec Paul sur le moyen de tranquilliser cette église, troublée par de faux rapports sur le compte de cet apôtre. (21:18.) Il écrivit aussi une lettre aux fidèles de la dispersion. (Jacq. 1:1.)

247

D'après la tradition, Jacques était Nazaréen et allait souvent prier dans le temple pour son peuple, dont il était considéré comme le rempart. On l'avait surnommé le Juste. Il fut néanmoins accusé d'apostasie par le souverain sacrificateur Ananus. Après la mort de Festus, et avant l'arrivée de son successeur, Ananus fit monter Jacques au sommet du temple et l'invita, devant le peuple, à renier Jésus-Christ. Mais l'apôtre le confessa courageusement et fut précipité sur le sol. Il put encore se mettre à genoux ; et comme il priait pour ses meurtriers, il fut lapidé et assommé d'un coup de massue, vers l'an 64 de J.-C. Ce crime excita une telle irritation parmi les Juifs, que le nouveau gouverneur, Albinus, crut devoir déposer Ananus.

Epitre de Jacques. Cette épître, d'une date incertaine, est appelée catholique ou universelle, parce qu'elle a été adressée aux douze tribus dispersées, c'est-à-dire, sans doute à tous les Juifs convertis, répandus parmi les gentils. Une partie d'entre eux vivaient dans un grand relâchement moral, accompagné d'un froid formalisme, qui était entretenu soit par la propre justice pharisaïque, soit par l'abus de la doctrine de la justification par la foi. Cet écrit, très peu dogmatique, n'expose aucune des grandes doctrines du christianisme. Tandis que Paul traite de la justification du pécheur devant Dieu par la foi sans les œuvres (Rom. 4: 1-25), Jacques, dont le but est tout pratique, insiste, au contraire, sur la nécessité des bonnes œuvres, comme justification ou démonstration de la vraie foi aux yeux des hommes. (Jacq. 2: 14-26.) Il ne s'astreint pas à un ordre rigoureux et entremêle l'exposition, la censure et l'exhortation. Il signale les vices dominants parmi ses lecteurs, entre autres l'oppression des pauvres par les riches (2:17 ; 5: 1-6), les péchés de la langue (3: 1-6), l'impureté (4:1-4), l'attachement aux biens du monde (5:1-4), l'abus du serment. (5:12.) A ces désordres, il oppose la peinture de la vie chrétienne et recommande les œuvres de bienfaisance. (1: 1-27; 2: 8-25.) Il exhorte enfin les vrais fidèles à la patience et à la ferveur dans la prière. (5: 7-20.)

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JADDUAH (Néh. 12:11, 22), souverain sacrificateur du temps de Né-hémie, paraît être devenu très vieux. On croit que c'est de lui que Jo-sèphe raconte ce qui suit : Alexandre-le-Grand marchait contre Jérusalem, vers 332 av. J.-C. Alors Jaddus, revêtu des ornements pontificaux et suivi des prêtres et du peuple en vêtements blancs, vint à sa rencontre, en vertu d'une révélation divine. A cette vue, le conquérant se prosterna ; car il reconnut, dans le grand sacrificateur, un personnage qui lui était apparu en songe, dans son pays, et lui avait prédit qu'il vaincrait les Perses. Lorsqu'Alexandre fut entré à Jérusalem, Jaddus lui montra la prophétie de Daniel concernant la puissance macédonienne (Dan. 8: 5), obtint de lui plusieurs privilèges en faveur des Juifs, et mourut peu après cet événement.

JAHATS, JAHATSA ou JATHSA (Nomb. 21: 23; Jos. 13: 18; Jér. 48: 21), ville à l'est de la mer Morte, où Sihon attaqua les Israélites. Elle échut à Ruben, fut donnée aux Lévites, et tomba plus tard au pouvoir des Moabites. (Esa. 15: 4.)

JAHAZIEL (2 Chron. 20: 13-17), lévite descendant d'Asaph. Poussé par l'Esprit de Dieu, il annonça à Josaphat, dans le temple, qu'il serait délivré des Hammonites, des Moabites et des Iduméens ligués contre lui.

JAHEL (Jug. 4:17-22), femme d'Héber, descendant du beau-père de Moïse, demeurait près de Kédès, en Nephthali, et jouissait, paraît-il, d'une grande considération. (4: 11; 5: 6.) Elle invita Sisera, chef cananéen, poursuivi par Barac, à entrer dans sa tente; puis, l'ayant caché sous une couverture, elle lui donna du lait à boire. Lorsqu'il se fut endormi, elle lui enfonça dans la tête un grand clou, destiné à fixer la tente au sol. Quand Barac vint à, passer, Jahel le conduisit vers Sisera gisant dans son sang.

La prophétesse Débora loue l'action courageuse de Jahel (5 : 24-27); car cette action ne lui fut point inspirée par une inimitié personnelle, mais par son zèle contre les ennemis d'Israël, que Dieu avait voués à l'extermination. (Deut. 7: 2.) Toutefois, la ruse qu'elle employa rappelle la barbarie de cette époque malheureuse.

JAHZER (Nomb. 32: 1-3), ville importante à l'est du Jourdain. Elle donna son nom au pays d'alentour, fut assignée à Gad et concédée aux Lévites, puis tomba plus tard au pouvoir des Moabites. (Jos. 13 : 25; 21 : 39 ; Esa. 16: 8.) Les voyageurs croient en avoir retrouvé les ruines à Szyr, où se trouvent des étangs, qui jadis, peut-être, formaient un lac, ce qui expliquerait une allusion de Jérémie à la mer de Jahzer. (Jér. 48: 32.)

JAIR. (Nomb. 32: 41.) Quoique petit-fils d'Hetsron, de Juda, il se rattacha, comme son père Ségub, à la tribu de Manassé, d'où était sa grand' mère. (1 Chron. 2: 21-23.) Contemporain de Moïse, il conquit soixante villes en Basan (y compris sans doute les vingt-trois villes mentionnées dans 1 Chron. 2: 22), et les appela bourgs de Jaïr, nom qu'elles portaient encore du temps de Salomon. (Deut. 3:14; Jos. 13: 30; 1 Rois 4: 13.)

JAIR (Jug. 10: 3-5), de Galaad, huitième juge d'Israël, eut trente fils>

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leur donna à chacun une ville de Jaïr, et mourut après une administration de vingt-deux ans.

JAIRUS (Marc 5: 22, 35), grand personnage de Capernattm, paraît-il, et chef de la synagogue. Il alla supplier Jésus de venir guérir sa fille mourante, âgée de douze ans, en lui imposant les mains. Informé qu'elle venait d'expirer, il reçut du Seigneur cet encouragement : Ne crains point, crois seulement. Sa fille lui fut en effet rendue vivante. (Luc8:41,49,50.) D'après Matthieu, elle était déjà morte quand Jaïrus s'adressa à Jésus-(Math. 9: 18, 23.) Mais cet évangéliste résume le récit que Marc et Luc racontent en détail.

JAKIM ou tfOAKIM. (Math. 1:11.) Ce nom grec de Jéhojakim, dans la généalogie de Jésus-Christ, manque dans les meilleurs manuscrits. Il paraît être une adjonction de copiste, ce qui donne 15 générations au lieu de 14, de David à la captivité. (1:17.)

JAKIN. Voyez Temple.

JANÈS et JAMBRÈS. (2 Tim. 3: 8.) On croit que ce sont deux magiciens d'Egypte qui résistèrent à Moïse et à Aaron, en imitant devant Pharaon, les miracles de ces serviteurs de Dieu. ( Ex. 7:11.) Il est vraisemblable que Paul cite leurs noms d'après la tradition juive.

JANOAH (Jos. 16: 6), ville sur la frontière orientale d'Ephraïm, située, d'après Eusèbe, 4 lieues à l'est de Sichem. Il paraît qu'il y avait une autre ville de ce nom dans la Galilée. ( 2 Rois 15: 29.)

JAPHETH (Gen. 5: 32), l'aîné des fils de Noé. (10:21.) Il était marié et âgé d'environ 100 ans quand arriva le déluge, mais il n'avait point encore d'enfant. ( 5 : 32 ; 7: 6, 13.) Il eut 7 fils et 7 petits-fils ( 10: 2-4 ), qui peuplèrent le nord de l'Asie, l'Europe, et une partie de l'Amérique du nord. Il couvrit respectueusement, avec Sem, la nudité de son père, et s'attira ainsi la bénédiction suivante: « Que Dieu élargisse la demeure de Japheth, et qu'il loge dans les tentes de Sem. » ( 9 : 23-27.) Ces paroles prophétisaient la participation des Japhéthites au salut promis par les prophètes et proclamé par les apôtres, descendants de Sem par Abraham.

JÂPHO. Voyez Joppe.

JAREB ( il plaidera, Osée 5 : 13 ; 10: 6.) Ce mot paraît être un nom symbolique du roi d'Assyrie. Il indique que ce prince plaiderait ou lutterait contre les Israélites, qui l'appelaient à leur secours.

JARMUTH (Jos. 10:3 ), ville de la plaine de Juda, quelques lieues au sud-ouest de Jérusalem, fut habitée depuis la captivité. (Jos. 15: 33-35; Néh. 11:29.) Une autre ville de ce nom, assignée aux Lévites, se trouvait dans la tribu d'Issacar. (Jos. 21:28,29.)

JASAR. Voyez Droiturier.

JASOBHAM ou JOSEB-BASÉBETH (1 Chron. 11:11; 2 Sam. 23:8), vaillant guerrier de David, qu'il rejoignit à Tsiklag. Il était le premier des douze capitaines qui commandaient à tour 24 000 hommes chacun

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JEA

pendant un mois.[,(l Chron. 12: 1, H; 27: 2.) Dans une rencontre, il tua 800 ennemis, sans doute avec le secours d'une troupe dont il n'est pas fait mention.^(2 Sam. 23: 8.) Il y a probablement une faute de copiste dans 1 Chron. 11: 11, où ce nombre n'est que de 300.

JASON (Act. 17: 5-9), fidèle de Thessalonique, reçut Paul et Silas dans sa maison ; mais des émeutiers la forcèrent pour s'emparer d'eux. L'apôtre et son compagnon s'étant esquivés, Jason fat traîné, avec quelques frères, devant les magistrats. Accusé d'avoir logé des séditieux qui voulaient établir Jésus pour roi à la place de César, il fut relâché, sur caution, avec ses amis. Plus tard on trouve Jason à Corinthe, et Paul le désigne comme son parent. (Rom. 16: 21.)

JASPE ( Ex. 28 :18 ; Ezéch. 28: 13 ), pierre précieuse, dure, de différentes couleurs, mais peu ou point transparente. Susceptible d'être travaillé et poli, le jaspe était très apprécié des anciens. ( Apoc. 4: 3 ; 21:19.) On en fait aujourd'hui des vases, des dessus de table, de petites statues, etc.

JATTIR (dos. 15: 48 ; 21: 14 ), ville dans la montagne de Juda, fut assignée aux Lévites. David envoya un présent aux anciens de Jattir, pendant son séjour à Tsiklag. (1 Sam. 30: 27.)

JAVAN. (Esa. 66: 19; Ezéch. 27: 13; Dan. 8: 21; Zach. 9: 13.) On est d'accord que ce nom désigne la Grèce en général; car les Grecs, nommés aussi Ioniens, sont descendus de Javan fils de Japheth. (Gen. 10: 2.)

JEAN (Math. 4: 21, 22), l'un des douze, fils de Zébédée et de Salomé (Math. 27: 56; Marc 15: 40); il était pêcheur comme son père, et probablement natif de Béthsaïda. (Jean 1: 44; Luc 5: 9.) Il fut, paraît-il, disciple de Jean-Baptiste, qui lui montra Jésus; il le suivit aussitôt jusqu'au lieu où il demeurait, et passa plusieurs heures avec lui. (Jean 1: 35-40.) Comme il raccommodait ses filets, avec son père et quelques ouvriers, il quitta tout pour répondre à l'appel de Jésus, qui le surnomma Boanerge, ou fils du tonnerre, sans doute à cause de son impétuosité. (Marc 1: 20; 3 : 17.) 11 s'opposa un jour à un homme qui, sans suivre le Seigneur, chassait les démons en son nom. (Marc 9: 38.) Il voulait, avec son frère Jacques, foudroyer des Samaritains qui refusèrent un logis à Jésus. (Luc 9 : 52-56.) Il n'était pas exempt d'ambition ; car il demanda à Jésus une place d'honneur dans son royaume. (Marc 10:35-41.) Néanmoins le Sauveur, qui connaissait son âme aimante et profonde, le choisit pour son plus intime ami. (Jean 13: 23 ; 21: 20, 24.) Il assista à la résurrection de la fille de Jaïrus, à la transfiguration et à l'agonie de Jésus. (Marc 5: 37; 14: 33; Math. 17: 1.) Pendant le souper de la Pâque, qu'il avait préparé avec Pierre, il était penché sur le sein du Sauveur. (Luc 22: 8-13; Jean 13: 23-25.) S'il abandonna un instant son Maître assailli par une troupe armée (Marc 14:50), il ne le perdit pas de vue. Comme il connaissait Caï-phe, il put pénétrer dans sa cour, et pria la portière de faire entrer Pierre. (Jean 18: 15, 16.) Nous le trouvons au pied de la croix, où le Sauveur lui confie sa mère, qu'il recueille aussitôt chez lui. (Jean 19: 26,

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27.) On a conclu de ce fait que Jean possédait quelque bien. Averti par Marie-Magdelaine, le matin de la résurrection, que le tombeau de Jésus était vide, il y courut le premier, mais n'y entra qu'après Pierre. (20 ' 1-10.) De retour en Galilée avec les autres apôtres, il reconnut bientôt Jésus, pendant la pêche miraculeuse, et s'écria: C'est le Seigneur! (21: 7.) Une parole mal comprise du Sauveur à Pierre, au sujet de Jean, fit croire à plusieurs que le disciple bien-aimé ne mourrait pas. (21: 20-24.)

Transformé par le Saint-Esprit, Jean fut, depuis la Pentecôte, le grand défenseur de la doctrine de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ» vrai Dieu et vrai homme. (Jean 1: 1; 1 Jean 2: 1; 3: 1; 4: 2.) Il résida longtemps à Jérusalem, où il participa à la guérison d'un impotent. Emprisonné avec Pierre pour ce miracle, Jean montra, comme lui, une grande hardiesse devant le sanhédrin. (Act. 3:1, 11; 4: 3, 13, 19.) Il fut envoyé en Samarie avec cet apôtre, par les douze, pour affermir ceux qui avaient cru. (8: 14,15.) Il était considéré comme l'une des colonnes de l'Eglise. (Gai. 2: 9.) On croit qu'il demeurait encore à Jérusalem vers l'an 50, époque probable du synode qui s'y tint (Act. 15: 6), et que ce fut alors qu'il eut une conférence avec Paul et Barnabas d'une part, et Pierre et Jacques de l'autre. (Gai. 1: 19; 2: 1-10.) On convint, dans cette conférence, qu'il se vouerait, avec ces derniers, à l'évangélisation des Juifs, et que Paul et Barnabas iraient vers les gentils. (2: 9.) Dès lors, on ne sait où il alla ni ce qu'il fit pendant longtemps. Selon la tradition, il vint s'établir, après la mort de Paul et de Pierre, à Ephèse, d'où il surveillait et visitait les églises voisines. On raconte que, dans une de ses visites, il confia un jeune homme bien disposé à un pasteur, qui l'instruisit et le baptisa. Apprenant que ce nouveau disciple s'était livré à la débauche et fait chef de brigands, Jean alla à sa recherche, le trouva, et, par l'ardeur de sa charité, le ramena dans la bonne voie.

Vers l'an 95, sous Domitien, Jean, alors très vieux, fut exilé dans l'île de Patmos, où il fut ravi un dimanche, et reçut de Jésus-Christ les révélations contenues dans l'Apocalypse. (1: 9,10 ; voyez ce mot.) Pendant * son ravissement, il voulut par deux fois adorer l'ange qui lui parlait, et qu'il prenait sans doute pour le Fils de Dieu. (19: 10; 22: 8.) D'après Irénée, l'apôtre, de retour à Ephèse, entra un jour aux bains publics, et en sortit précipitamment, craignant que la présence de Cérinthe, fameux hérétique qui s'y trouvait, ne fît crouler la maison. Quant il ne put plus marcher, Jean se faisait porter dans les saintes assemblées, et se contentait de répéter ces mots : « Mes petits-enfants, aimez-vous les uns les autreé. » La tradition d'après laquelle il aurait été plongé impunément dans l'huile bouillante, ne paraît pas authentique. On croit que cet apôtre mourut paisiblement à Ephèse, vers l'an 100, âgé de près d'un siècle. Outre l'Apocalypse, Jean a écrit un évangile et trois épîtres.

Evangile selon St. Jean. Le quarième évangile fut écrit après les trois autres, par l'apôtre Jean, probablement depuis son retour de Patmos à Ephèse,| vers l'an 97, dans un temps où la vérité était ouvertement attaquée par des hérétiques. Plusieurs d'entre eux niaient la divinité de Jésus-Christ, et d'autres son humanité. Voici ce que rapportent d'anciennes traditions :

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Comme de fausses doctrines menaçaient la foi, les pasteurs de diverses églises de l'Asie-Mineure vinrent prier Jean d'écrire un évangile où la doctrine de la divinité du Sauveur fût particulièrement développée. De son côté, cet apôtre, qui connaissait les trois premiers évangiles, confirma la vérité de leur contenu, mais remarqua qu'ils racontaient surtout la vie extérieure de Jésus-Christ, et se taisaient sur plusieurs faits du commencement de son ministère. Après avoir jeûné et prié trois jours, avec ces pasteurs, il fut appelé par une révélation extérieure, et poussé par le Saint-Esprit, à répondre à leur désir et composa un évangile spirituel. D'après ces données, on se rend facilement compte du caractère particulier du quatrième évangile. Jean s'est, proposé, d'une part, t d'y communiquer des faits et des discours omis dans les trois premiers, et ainsi de les compléter; et de l'autre, de faire ressortir la divinité et la gloire du Sauveur. Si les autres évangélistes offrent le lait nécessaire aux enfants, Jean pénètre plus avant dans le mystère de la doctrine et de la vie spirituelle, cette viande des hommes faits.

Première épîlre de St. Jean. Cette lettre, dont on ne peut fixer la date précise, fut écrite vers la fin du siècle apostolique. Il paraît que l'apôtre l'adressa aux églises qu'il avait dirigées, et auxquelles il parle comme un père à ses enfants. (2:1,12; 5:21.) Son principal but était de les prémunir contre de dangereux hérétiques, qu'il nomme antechrists et faux prophètes. Il combat surtout ceux qui soutenaient que Jésus-Christ n'avait été homme qu'en apparence. (2:19,22,26; 4 :1-3.)

Le dogme et la morale sont intimement liés dans cet écrit, qui se refuse à l'analyse. L'union de la vérité et de la charité, l'opposition entre l'erreur et la saine doctrine, entre le péché et la sainteté, y sont partout présentées avec force. A l'exemple de son Maître, Jean se montre plein de tendresse pour les brebis, et plein de sévérité pour les loups ravissants.

Seconde épitre de St. Jean. Elle fut adressée à une dame chrétienne et à ses enfants, pour les affermir dans la charité, qui doit se manifester par l'observation des commandements du Seigneur. L'apôtre les prémunit aussi contre de faux docteurs. Plusieurs théologiens pensent que ce nom de dame désigne une église.

Troisième épitre de St. Jean. Dans cette lettre, adressée à Gaïus, l'apôtre loue ce fidèle de son hospitalité envers les évangélistes; il condamne l'orgueil et la violence de Diotrèphe, et relève la piété de Démétrius, membre de la même église que les deux premiers.

JEAN surnommé Marc. Voyez Marc.

JEAN-BAPTISTE (Marc 8:28),fils de Zacbarie et d'Elisabeth, naquit 6 mois avant Jésus, son cousin. ( Luc 1: 26, 36.) Annoncé par Esaïe, par Malachie, et enfin par l'ange Gabriel, comme le précurseur du Messie et un nouvel Elie, il dut être nazarien et rempli du Saint-Esprit dès le ventre de sa mère. ( Esa. 40: 3-5 ; Mal. 3:1 ; 4 : 5, 6 ; Luc 1:13-17 ; Nomb. 6: 3.) Il fut accordé à la prière de son vieux père, et nommé Jean ( grâce de l'Eternel ) par un ordre divin. ( Luc 1:13, 63.) Il se rendit de bonne heure au désert, sans doute dans celui de Juda, à l'ouest de la mer

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Morte. Il était couvert de grossiers vêtements, et n'avait pour nourriture que des sauterelles et du miel sauvage. (Luc 1: 80; Math. 3: 4.) A Fâge d'environ 30 ans, il fut appelé de Dieu à baptiser. (Luc 3: 2; Jean 1:33.) Il se mit alors à parcourir toute la contrée du Jourdain, à prêcher la repentance et l'abandon du péché, et à prédire l'établissement prochain du royaume de Dieu. Il préparait ainsi ses auditeurs à recevoir lé Messie, qui allait paraître. ( Luc 3: 3-14.) A sa voix, austère comme sa vie, toute la Judée et les régions voisines s'émeuvent ; des multitudes accourent, confessent leurs péchés, et sont baptisées dans le Jourdaiu, en signe du besoin qu'elles ont de pardon et du baptême du Saint-Esprit. ( Math. 3-: 6; Marc 1:2-8: Act. 1: 5.) Mais tandis que les péagers, les femmes de mauvaise vie et les soldats, sont les premiers à s'humilier, les Pharisiens et les Sadducéens s'attirent, par leur hypocrisie, les plus sévères répréhensions. (Math. 3:6-12; Luc 7:29.)

Jaloux de ce grand mouvement, les chefs du peuple envoient vers Jean, à Béthabara, des sacrificateurs et des lévites pour lui demander compte de sa mission. Il leur répond qu'il est la voix annoncée par Esaïe. S'il déclare n'être pas Elie, quoiqu'il soit le personnage promis sous ce nom, c'est sans doute parce que les Juifs attendaient le retour personnel de cet ancien prophète. (Jeanl : 19-28; Math. 17: 10-13.) Depuis ce moment, les docteurs et leur parti se déclarent contre Jean-Baptiste, et le traitent même de démoniaque, à cause de son austérité. (Math. 11:18; 21: 25, 32; Luc 7:30.) Quoiqu'il ne fît pas de miracles, la masse du peuple le considérait comme un prophète, et se demandait même s'il n'était pas le Christ. (Math. 21: 26 ; Luc 3: 15 ; Jean 10:41.) Loin de s'arroger un tel honneur, Jean-Baptiste se déclara indigne de rendre à Jésus le plus humble service. « Pour moi, disait-il, je vous baptise d'eau.... Celui-là vous baptisera du Saint-Esprit et de feu. Il nettoiera parfaitement son aire, assemblera son froment dans le grenier, et brûlera la balle au feu' qui ne s'éteint point. » (Luc 3:15-18; Jean 1:27.) Ce fut alors que Jésus vint demander le baptême à Jean, qui refusa d'abord par humilité, puis céda par obéissance à la volonté de Dieu. Le précurseur, qui ne le connaissait pas encore, discerna aussitôt en lui le Messie ; mais il fut affermi dans cette conviction quand il vit le Saint-Esprit descendre sur lui. (Jean 1: 30-34; Math. 3: 13-17.) Il le proclama alors comme « l'Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde. » (Jean 1:8,29.)

Jean-Baptiste se choisit de bonne heure quelques disciples, qui jeûnaient souvent, comme lui, et auxquels il enseigna une formule de prière qui ne nous a pas été transcrite. (Jean 1: 35; 3: 25 ; Math. 9:14; Luc 5: 33; 11: 1.) 11 continua son ministère depuis que Jésus eut commencé le sien ; et loin d'être jaloux de ses succès croissants, il s'en réjouissait, heureux d'être l'ami de l'époux, et de lui céder la première place : « Il faut, disait-il, qu'il croisse et que je diminue. » (Jean 3: 22-31; 4:1.) S'il ne se mit pas à suivre Jésus, ce ne fut donc pas par vaine gloire, mais parce que, représentant de la loi, il devait continuer son œuvre préparatoire, et conduire les pécheurs à l'Agneau de Dieu. En effet Jésus lui rend le plus beau témoignage, déclarant qu'il a été une lampe ardente, le plus grand des prophètes, l'Elie annoncé par Malachie. Toutefois si

Jean servit de lien entre les deux alliances, il appartenait encore à l'ancienne, et fut sur le seuil de la nouvelle sans y entrer ; car « le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui.» (Jean 5:33-36; Math. 11: 9-14.) Voici le témoignage que lui rend Josèphe : « Jean, surnommé Baptiste, était un homme de grande piété, qui exhortait les Juifs à embrasser la vertu, à exercer la justice, et à recevoir le baptême, après s'être rendus agréables à Dieu, non-seulement en renonçant à quelques péchés, mais en joignant la pureté du corps à celle de l'âme.»

Il parait que Jean ne prolongea pas beaucoup son ministère depuis la tentation de Jésus-Christ. (Math. 4:12 ; Marc 1: 14; Luc 3: 19; Act. 13: 25.) Il fut mis en prison par Hérode-Antipas, qui cependant l'honorait et l'écoutait volontiers, mais ne put supporter d'être repris par le prophète, de son union adultère avec Hérodias. Ce prince, d'après Josèphe, le fit lier et emprisonner dans la forteresse de Machéronte, située sur la limite de ses états, à l'est du Jourdain. C'est de là que le précurseur envoya deux de ses disciples demander à Jésus s'il était le Messie promis. Pour toute réponse le Sauveur leur ordonna de lui rapporter plusieurs miracles qu'il venait de faire, en accomplissement des prophéties. (Luc 7 :15-23 ; Esa. 35: 4-6 ; 53: 4 ; Math. 8:17.) Ce fut sans doute dans un moment de doute et d'obscurité que le prophète fit adresser cette question à celui auquel il avait si clairement rendu témoignage. Après une réclusion qui ne dura pas plus d'un an ou deux, Jean-Baptiste eut la tête tranchée, par l'ordre d'Hérode et à l'instigation d'Hérodias, qui désirait sa mort depuis longtemps. Son corps fut livré à ses disciples, qui l'ensevelirent on ne sait dans quel lieu. (Marc 6: 21-29; Math. 14:5-12.)

Les disciples de Jean continuèrent à former, depuis sa mort, une société distincte ; mais une partie d'entre eux se joignirent à l'Eglise. (Act. 18: 25 ; 19:1-5.) D'autres, sous des noms différents, et avec des principes divers, se sont maintenus jusqu'à nos jours, en communautés particulières.

JÉBUS ou JÉBUSI. Voyez Jérusalem.

JÉBUSIENS (Gen. 10: 16), peuplade cananéenne habitant dans la montagne, surtout à Jérusalem. ( Nomb. 13: 30 ; Jos. 15: 63.) Ils se liguèrent deux fois contre Josué, qui les battit avec leurs alliés. (Jos. 9:1; 10: 1 ; 11: 3.) Ils possédèrent néanmoins Jérusalem jusqu'au temps de David, qui la leur enleva. ( Jos. 15: 63 ; Jug. 1: 21 ; 2 Sam. 5: 6-8.) Les restes de cette peuplade furent asservis par Salomon. ( 2 Sam. 24:16 ; 1 Rois 9:20.) Plusieurs Israélites épousèrent des Jébusiennes depuis la captivité^ Esdr. 9: 1,2.)

JÉCHONIAS. Voyez Jéhojachin.

JEDDO. Voyez Hiddo.

JÉDITHUN ou JÉDUTHUN (1 Chron. 16: 41; 25: 6.), voyant de David, et l'un des trois directeurs de la musique sacrée. (2 Chron. 29:14; 35: 15 ; Ps. 39: 1 ; 62: 1.) Il est aussi appelé Ethan ( 1 Chron. 6:44), et a composé le psaume 89. ( Ps. 89:1.)

JÉHOACHAZ ou SALLUM (2 Rois 23 : 30-34; Jér. 22: 11), fils cadet et successeur de Josias, roi de Juda. (1 Chron. 3:15.) Elevé au trône par

le peuple, à 23 ans, il marcha dans l'impiété, et ne régna que trois mois. Pharaon-Néco le déposa et l'emmena prisonnier à Ribla, puis en Egypte où il mourut. '

JÉHOACHAZ, autre nom de Joachaz, roi d'Israël.

JÉHOACHAZ, autre nom d'Achazias, roi de Juda.

JÉHOJACHIM, ou Chonja, ou Jéchonias(2 Rois 24: 6-17; Jér. 22: 24-28; 29:2), fils de Jéhojakim, roi de Juda.Il succéda à son père en 599, à l'âge de 18 ans, imita son impiété, et ne régna que trois mois. (2 Rois 24: 8; 2 Chron. 36: 9.) A peine sur le trône il se vit assiégé par les Caldéens, dans Jérusalem, et, dirigé par sa mère, il méprisa les avertissements de Jérémie. ( 22 : 24-28.) Il voulut se réfugier en Egypte, et fut pris par Nébucadnétsar, qui l'emmena, avec sa famille et 10 000 captifs, à Babylone, où il resta enfermé 37 ans. Evilmérodac'le tira enfin de prison, l'admit à sa table et l'honora de son amitié. (2 Rois 25: 27 ; Jér. 52: 31-34.)

JÉHOJADAH (2 Rois 11: 4-19 ), souverain sacrificateur, et mari de Jéhosébah, qui cacha le jeune Joas six ans dans le temple. (2 Chron. 22: 11.) Il gagna les chefs militaires à la cause de ce jeune prince, âgé de sept ans, les envoya dans tout Juda convoquer les lévites et les principaux du peuple à Jérusalem. (2 Chron. 23:2.) Au milieu d'une nombreuse assemblée dans le temple, il oignit Joas pour roi, le eduronna, lui remit une copie de la loi, ou du témoignage ; puis il fit chasser et mettre à mort Hathalie, que le bruit des chants sacrés avait attirée dans ce lieu. Il fit ensuite rentrer le peuple dans l'alliance de l'Eternel, démolir la maison de Bahal, et conduire le roi dans son palais. Il réorganisa aussi le culte, et plaça plus tard un coffre dans le temple pour recueillir l'argent destiné à le réparer. ( 2 Chron. 23: 1-21 ; 24:8.) Il fit épouser deux femmes à Joas. Ce prince marcha dans les voies du Seigneur, tant qu'il fut sous l'influence de Jéhojadah. (24:2-3.) Celui-ci mourut vers 850 av. J.-C., à l'âge de 130 ans, et fut enseveli avec les rois, à cause des services importants qu'il avait rendus au peuple et à la maison de David. ( 2 Chron. 24 : 15-16.)

JÉHOJAKIM ou ELIAKIM (2 Rois 23: 34-36), fils aîné de Josias, et successeur de son frère Jéhoachaz. Il fut mis sur le trône de Juda à 25 ans, par Pharaon-Néco, auquel il paya un fort tribut. (23: 34, 35.) Il régna 11 ans, de 611-600, et se distingua par son impiété, sa tyrannie et sa cruauté. (2 Chron. 36: 8; Jér. 22: 18,19.) Il résista à la voix des prophètes Jérémie et Urie, et fit même mourir ce dernier. (Jér. 26:21-23 ; 36:1-32.)

Il régnait depuis 3 ans quand Nébucadnétsar vint assiéger Jérusalem. Ce fut sans doute pendant ce siège qu'on célébra un jeûne; que dans la cinquième année de son règne, Jéhojakim coupa avec son canif et jeta au feu, un rouleau écrit parBaruc, sous la dictée de Jérémie, et voulut poursuivre ces deux serviteurs de Dieu. (Dan. 1: 1 ; Jér. 36: 9-26.) Nébuca-nétsar prit la ville, fit enchaîner ce prince pour l'emmener à Babylone, avec d'autres captifs ; puis changeant d'avis , il le laissa régner comme

-son tributaire. (2 Cbron. 36: 6 ; 2 Rois 24: 1.) Au bout de trois ans, Jé-hojakim se révolta et fut vaincu de nouveau par des Caldéens. ( 2 Rois ■24:2.) S'il ne mourut pas d'une mort violente, il fut sans doute privé de sépulture, selon la parole de Jérémie, et traîné comme un âne au delà des portes de Jérusalem. (2 Rois 24:6; Jér. 22:19; 36: 30.) On croit que ces mots de 2 Cbron. 36:8 : et ce qui fut trouvé en lui, indiquent que son cadavre portait des marques de son idolâtrie.

JÉHONADAB. Voyez Jonadab.

JÉHOSÉBAïl ou JÉHOSABHATH (2 Rois 11:2; 2 Chron. 22:11), fille de Joram, roi de Juda, et femme de Jéhojadah, sauva son neveu Joas de la fureur d'Hathalie, et le cacha, avec sa nourrice, dans le temple.

JÉHOSUAH. Voyez Jésuah.

JÉHOVAH-SÇALOM ou l'Elernel-de-paix (Jug. 6:24),nom de l'autel que Gédéon bâtit dans le lieu où l'ange de l'Eternel lui était apparu.

JÉHIJ (1 Rois 16:1-4), fils de Hanani, et prophète peu connu, qui prédit à Bahasa, roi d'Israël, la destruction de sa race, et reprit Josa-phat de son union avec l'impie Achab. (2 Chron. 19:2, 3.) Il a écrit des mémoires, entre autres la vie de Josaphat (20: 34.)

JÉHU (1 Rois 19:16), d'abord capitaine dans l'armée d'Israël qui combattit sous Joram, fils d'Achab, contre les Syriens. Il fut oint à Ramoth de Galaad, par ordre des prophètes Elie et Elisée, pour régner sur les dix tribus, afin d'exterminer la race de l'impie Achab. (2 Rois 9:1-10.) A peine proclamé roi, il s'acquitta d'une manière terrible de sa sanglante mission. Il partit à cheval pour Jizréhel, et rencontra dans le champ de Naboth, Joram et son neveu Achazia, roi de Juda, qu'il fit mourir tous deux. (9:11-27.) Pais entrant dans la ville, il vit Jésabel à sa fenêtre et la fit jeter dans la rue, où elle fut dévorée par les chiens. (9:30-37.) Il y avait à Samarie 70 fils d'Achab, entourés de courtisans. Il écrivit ironiquement à ceux-ci, de mettre sur le trône le plus distingué de ces princes, et de le soutenir. Saisis d'effroi, ils embrassèrent la cause de Jéhu, et à sa demande, lui envoyèrent les têtes de ces 70 fils de roi. {10:1-10.) Il en fit deux monceaux à la porte de Jizréhel, puis extermina tous les parents, amis et protégés d'Achab qui étaient dans cette ville. <10:11.) Il partit ensuite pour répéter ces exécutions à Samarie. Avant d'y arriver, il mit à mort, vers une cabane de berger, 42 frères d'Achazia, venus pour saluer les fils d'Achab. (10:12-14.) Il entra dans la capitale avec Jonadab, fils de Réchab, et extermina les restes de cette race vouée à la destruction. (10:15-17.)

Pour achever son œuvre, Jéhu feignit d'être un des adorateurs de Bahal, et convoqua dans le temple de cette idole, tous les partisans de son culte. Puis après l'holocauste, il les fit égorger par une compagnie de 80 hommes, qui détruisirent aussi la statue et le temple de Bahal <10:18-28.) Quoique Dieu ait loué Jéhu de son zèle à exterminer la maison d'Achab, on peut conclure d'Osée 1:4, qu'il ne fut pas exempt de cruauté. Il provoqua d'ailleurs l'Eternel en s'adonnant au culte des veaux d'or. (2 Rois 10:29-31.) Les Syriens lui enlevèrent le territoire situé à,

DICTION. BIBLIQUE. 17

JEP

l'est du Jourdain. Enfin, après 28 ans de règne, il mourut à Samarie, vers 860 ans av. J.-C. (10:32-36.)

JÉKABTSÉEL ou KABTSÉEL (Néh. 11:25; Jos. 15:21), ville de Juda, sur les frontières de l'Idumée, d'où était le vaillant Bénaja. (2 Sam. 23:20.) Elle fut habitée depuis la captivité.

JÉMINI (ma droite, Jug. 19:16), expression qui, précédée des mots enfant ou fils, signifie Benjamite. (Gen. 35:18 ; 2 Sam. 16: 11.)

JEPHTHÉ (Jug. 11:1), fils de Galaad et d'une prostituée, fut célèbre par sa valeur. (11:34.) Chassé de la maison paternelle par ses frères, il se retira à Tob, en Syrie, où il se fit chef d'une troupe d'aventuriers. (11:1-3.) Les Galaadites attaqués par les Hammonites, allèrent lui demander de se mettre à leur tête pour combattre l'ennemi. Il y consentit à condition qu'il serait leur chef s'il remportait la victoire, ce qui fut sanctionné par le peuple devant l'Eternel, à Mitspa. Il se fixa dans ce lieu (11:34), devenu sacré, semble-t-il, par le monument qu'y élevèrent Jacob et Laban. (Jug. 11:4-11 ; Gen. 31:49.) Il offrit d'abord la paix au roi des Hammonites, qui la refusa et fit valoir des prétentions que Jephthé réfuta victorieusement. (Il : 12-28 ; Nomb. 21:13-35.) Conduit par l'Esprit de Dieu, il marcha contre les ennemis; mais avant de les attaquer, il fit vœu d'offrir à l'Eternel tout ce qui sortant des portes de sa maison viendrait au-devant de lui, s'il y rentrait victorieux. (Jug. 11:29-31.) Il défit entièrement les Hammonites et les chassa de 20 villes. A son retour à Mitspa, il vit sa tille unique, sans doute à la tête d'une troupe de jeunes filles, venant à sa rencontre avec flûtes et tambour. Troublé à cette vue, il communiqua son vœu à sa fille. Celle-ci l'encouragea à l'accomplir; mais elle lui demanda de pouvoir pleurer auparavant deux mois sa virginité, avec ses compagnes. Après ce délai son père lui fit selon le vœu qu'il avait fait, et elle ne connut point d'homme. Dès lors les filles d'Israël consacrèrent quatre jours chaque année à louer la fille de Jephthé. (11:34-40.)

Les Ephraïmites, qui avaient refusé d'accompagner Jephthé à la guerre, furent jaloux de sa victoire. Ils passèrent en armes le Jourdain, vinrent lui faire d'injustes reproches, menacèrent de le brûler. Ils lui tinrent, malgré sa réponse modérée, des propos insultants, qui le provoquèrent à leur livrer bataille. Les Galaadites victorieux s'emparèrent des passages du Jourdain, tuèrent tous les Ephraïmites qui voulaient passer, et qu'ils reconnurent en leur faisant dire schibboleth (épi), mot que les gens d'Ephraïm prononçaient sibboleth. Ces derniers perdirent 42000 hommes. (12:1-6.) Jepthé jugeait depuis six ans quand il mourut, environ 300 ans après l'entrée des Israélites en Canaan. (12:7; 11: 26.)

On est divisé relativement au sort de la fille de Jephthé. Les uns pensent, avec Josèphe et les anciens rabbins, qu'elle fut immolée ; et le passage concernant le vœu de Jephthé, leur semble positif à cet égard. Tout ce qui sortira des portes de ma maison, sera à l'Eternel, et je Poffrirai en holocauste. Les autres croient qu'elle fut vouée au célibat et conduite au tabernacle pour y vivre dans la retraite, et y vaquer à divers soins. Ce dernier point de vue se recommande par les considérations suivantes:

1® L'Ecriture fait mention de femmes qui s'assemblaient, ou qui ser-valent, comme on traduit aussi, à la porte du tabernacle. (Ex. 38: 8; 1 Sam. 2: 22.) Ces personnes, ainsi que Anne la prophétesse, étaient sans doute spécialement consacrées à l'Eternel. (Luc 2: 36, 37.)

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2° Les sacrifices humains étaient défendus dans la loi, et les personnes vouées à l'Eternel devaient être rachetées à prix d'argent. (Deut. 18: 9-12; 12:31; Lév. 27: 1-4.)

3° Jephthé avait reçu l'Esprit de Dieu et connaissait bien la loi, comme le prouve sa réponse au roi des Hammonites. (Jug. 11:12-29; Nomb. 21: 13-35.) Or il semble impossible qu'il ait témoigné sa reconnaissance au Seigneur par un crime odieux.

4° La demande que fit la fille de Jephthé de pouvoir pleurer sa virginité, ne se comprendrait pas si elle eût été en face d'une mort violente ; et la remarque qu'elle ne connut point d'homme, fait penser au célibat plutôt qu'à un holocauste. (Jug. 11: 37-39.)

5° Jephthé n'aurait pas pu sacrifier sa fille sans provoquer en Israël une profonde émotion, dont on ne trouve pas trace dans l'Ecriture. Le Nouveau Testament le nomme parmi les héros de la foi. (1 Sam. 12:13 ; Hébr. 11: 32.)

JÉRAHMÉÉLIENS (1 Sam. 27: 10) descendants, paraît-il, de Jérah-méel, arrière-petit-fils de Juda. Us habitaient, du temps de David, au sud de la tribu de Juda. (1 Chron. 2: 9,)

JÉRÉMIE (2 Chron. 35: 25), fils du sacrificateur Hilkija, de Hana-thoth. Il prophétisa à Jérusalem pendant 40 ans, de 628-588, sous les cinq derniers rois de Juda, Josias, Jéhoachaz, Jéhojakim, Jéhojachin et Sédécias, puis à Mitspa et en Egypte. (Jér. 1:1-3; 22:11,18,24; 28:1 ; 40: 6; 42:2 ; 44: 1.) Dieu l'appela la treizième année de Josias, et le contraignit d'accepter sa mission. (1: 4-17; 20: 7,) Il dut probablement vivre dans le célibat. (16: 2.) Il censura avec une grande fidélité les vices de ses compatriotes, leur dénonça les châtiments du Seigneur, surtout la ruine de Jérusalem, et une captivité de 70 ans à Babylone. (25:1-12.) Doué d'un cœur tendre et compatissant, il fut très sensible aux malheurs de sa patrie, ainsi qu'à la haine et aux persécutions dont il était constamment l'objet, même de la part des habitants de sa propre ville et de ses parents. Il exprima fréquemment son chagrin par des larmes et des gémissements, et en vint même à maudire le jour de sa naissance. (4: 19; 8:21; 9:1; 23:9; 20: 7-18; 11: 21-23; 12: 6-8.) Il eut sans cesse à lutter contre les sacrificateurs et les faux prophètes, qui en voulaient à sa vie. (26: 8-24; 28: 1-17.) Sur l'ordre de l'Eternel, il alla jeter sa ceinture dans l'Euphrate, où elle pourrit et servit ainsi à figurer le sort de Jérusalem. (13: 1-9.) Il dut se cacher, avec son secrétaire Baruc, pour échapper à la colère de Jéhojakim, qui venait de brûler le rouleau contenant les menaces du prophète contre Juda. (36: 26.) Dans une autre occasion, il fut battu et emprisonné parle sacrificateur Pashur. (20: 1-3.) Sous Sédécias, il écrivit aux Israélites déjà transportés à Babylone, pour les encourager à s'y établir d'une manière confortable et permanente. (29: 1-23.) Il envoya plus tard un écrit plein de menaces contre cette ville, dont il symbolisa la chute en faisant jeter ce rouleau dans l'Euphrate. (51: 59-64.) Pendant que Jérusalem était assiégée par Nébucadnétsar,3è-rémie exhortait le peuple à se rendre aux Caldéens, pour éviter de plus grands malheurs. L'approche de Pharaon ayant fait interrompre le sjége, le prophète voulut sortir de la ville, mais il fut arrêté à la porte, battu et jeté dans une fosse, où il enfonça dans la boue, et où il eût péri sans l'intervention du roi. Retiré de cet antre, il resta dans la cour de la prison jusqu'à la prise de la ville. (38:1-28.) Il fut conduit enchaîné à Rama, puis libéré par les Caldéens. Il continua son ministère parmi ses compatriotes, qui l'emmenèrent avec eux en Egypte, où l'on croit qu'il mourut. (42: 2; 43:1 ; 44:1.) Outre les deux écrits que nous avons de lui, Jérémie composa des lamentations sur Josias. (2 Chron. 35: 25.)

Le livre de Jérémie, dans lequel l'ordre chronologique n'est pas observé, comprend une période d'environ 42 ans, de 628-586, et peut se diviser en trois parties. La première (chap. 1-35), renferme diverses prophéties presque toutes relatives à Juda et Israël, et au règne du Messie, qui est appelé Germe. (23: 5; 33:15.) La seconde est surtout historique (chap. 36-45) et retrace la fin du royaume de Juda, le meurtre du gouverneur Guédalja et la retraite du reste des Juifs en Egypte, ainsi qu'une partie des souffrances de Jérémie. La troisième partie (chap. 46-51) se compose de prophéties contre les nations étrangères, et surtout contre l'Egypte et Babylone. Le chapitre 52, qui contient un récit de la ruine de Jérusalem par les Caldéens, est vraisemblablement une addition d'Esdras ou de quelque autre prophète. X51: 64; 52: 31.) Ce livre est généralement plus facile à comprendre que les autres écrits prophétiques. C'est probablement par une faute de copiste que la prophétie de Zach. 11: 12, relative aux trente pièces données à Judas, est attribuée à Jérémie. (Math. 27: 9.)

Les Lamentations de Jérémie, sont un touchant poëme, composé de cinq chants, dans lequel le prophète pleure la ruine de Jérusalem. Il personnifie la Judée sous l'image d'une veuve captive et privée de ses enfants, qui déplore ses malheurs, confesse ses péchés et implore la miséricorde de Dieu. (1:3.) Les quatre premiers chants, ou chapitres, sont alphabétiques, c'est-à-dire que les lettres initiales de chaque verset d'un chant forment l'alphabet hébreu. Dans le troisième chapitre, les trois premiers versets commencent par la première lettre de cet alphabet, les trois suivants parla seconde, et ainsi de suite. Ce sont des détails qu'on ne peut rendre dans nos traductions.

JÉRICO ou la ville des palmiers (Deut. 34: 3; 2 Chron. 28:15), ville royale des Cananéens, dans la vallée du Jourdain, fut assignée à Benjamin. Elle est située 2 lieues à l'ouest de ce fleuve et 6 lieues au nord-est de Jérusalem. Ses murailles tombèrent miraculeusement devant les Israélites, qui massacrèrent toute la population, sauf Rahab et sa famille, et brûlèrent la ville. Josué prononça une malédiction sur quiconque la rebâtirait. (Jos. 18: 21 ; 2: 1; 6: 20,26.) Il s'éleva de bonne heure sur ses ruines des habitations mentionnées sous le nom de Jérico. (Jug. 1 : 16; 3: 13; 2 Sam. 10: 5.) Mais ce ne fut que sous Achab qu'une nouvelle ville murée fut bâtie, près de l'ancienne, par Hiel,deBéthel. (1 Rois 16:34.) » Elie et Elisée y établirent, paraît-il, une école de prophètes. (2 Rois 2: 4,5, 15.) Les eaux de cette ville étaient mauvaises et rendaient le sol stérile. Elisée les assainit en jetant du sel à la source. (2 Bois 2:19-22.) D'après Josèphe, cette source, qu'on montre au nord de Jérico, était très abondante et fertilisait les environs de cette ville. Ces environs étaient un vrai paradis, où croissaient en abondance les produits des pays chauds, entre autres le palmier et le baumier. On y voit encore aujourd'hui l'olivier, le pommier, le cotonnier et la canne à sucre. Mais Jérico même, où les Romains avaient établi un péage (Luc 19:1,2), n'est plus qu'un misérable village habité par 200-300 mahométans. Il s'y trouve néanmoins, comme au temps de Jésus, une sorte d'hôtellerie. (10 : 30-34.)

JÉROBOAM I (1 Rois 11: 26-28), fils de Nébat, de Tséréda, en Ephraïm. C'était un vaillant jeune homme que Salomon établit surveillant sur les gens d'Ephraïm et de Manassé qui travaillaient aux fortifications de Jérusalem. Le prophète Ahija le rencontrant hors de la ville, partagea sa robe en douze morceaux, lui en donna dix, lui prédit qu'il régnerait sur dix tribus, et que s'il était fidèle à l'Eternel, son royaume serait affermi. (11: 29-38.) Poursuivi par Salomon, Jéroboam se réfugia vers Sisak, roi d'Egypte. Il fut rappelé par les Israélites,-à l'avènement de Roboam, et demanda à ce prince, en leur nom, de diminuer les impôts. (11: 40; 12: 1-12.) Roboam ayant répondu avec dureté, Jéroboam fut proclamé roi sur dix tribus, et choisit d'abord Sichem, puis Tirtsa pour capitale. ( 12 : 13-25 ; 14:17.) Mais à peine sur le trône, il oublia l'Eternel, et entraîna son peuple dans l'idolâtrie : il plaça deux veaux d'or aux extrémités du royaume, l'un à Dan, et l'autre à Béthel. Il voulait par-là empêcher ses sujets de rentrer sous l'obéissance des rois de Juda, en allant adorer Dieu à Jérusalem. Il institua pour le 15 du 8me mois, une fête solennelle, sans doute à la place de celle des tabernacles, qui se célébrait un mois plus tôt II établit des sacrificateurs tirés du bas peuple, ce qui engagea les Lévites et tous les Israélites craignant Dieu, à émi-grer en Juda. ( 12: 26-33 ; 2 Chron. 11: 13-16.) Comme il sacrifiait lui-même sur l'autel qu'il avait érigé à Béthel, un prophète venu de Juda maudit cet autel, qui se fendit au moment où ce roi impie voulut faire arrêter cet homme de Dieu. La main qu'il étendit contre lui fut paralysée, puis guérie parce qu'il réclama l'intercession du prophète. ( 1 Rois 13: 1-8.) Il persévéra néanmoins dans son idolâtrie. ( 13 : 33.) Son fils Abija étant tombé malade, il envoya sa femme sous un déguisement consulter le prophète Ahija. Celui-ci lui annonça la mort de ce jeune garçon, et l'extermination de la race de Jéroboam. Comme la reine rentrait à la maison, l'enfant mourut; et sous le règne de Bahasa (2 ou 3 ans après), la famille de Jéroboam fut entièrement détruite, selon la parole de l'Eternel. ( 14:1-18 ; 15: 28-30.)

Après avoir sans cesse guerroyé contre Roboam, Jéroboam fut battu à la tête d'une armée de 800 000 hommes, par Abija, roi de Juda. Celui-ci lui tua 500 000 hommes, et lui prit plusieurs villes, entre autres Béthel. (2 Chron. 13:1-20.) Jéroboam mourut dans son impiété, après un règne de vingt-deux ans, 955 av. J.-C. ( 1 Rois 14: 20.)

JÉROBOAM II (2 Rois 14: 23-29), fils et successeur de Joas, roi

JÉR

d'Israël, régna 41 ans, et marcha dans l'impiété. Dieu se servit néanmoins de lui pour relever Israël de son abaissement et rétablir ses frontières, selon la parole de Jonas. (2 Rois 14: 25.) Jéroboam fut, au point de vue temporel, un grand prince, qui humilia les Syriens et conquit Damas ; mais sa vie nous est peu connue. Il mourut vers 785 av. J.-C. Osée et Amos prophétisèrent sous son règne, et censurèrent les dérèglements de cette époque. (Osée 1:1 ; Amos 7:9.)

JÉRUBBAHAL, JÉRUBBÉSETH. Voyez Gédéon.

JÉRUSALEM (possession ou demeure de la paix, Jos. 15: 63), appelée aussi Salem, Jébus et Jébusi. (Ps. 76: 3; Jos. 18: 16; Jug. 19: 10.) Située près du 53° de longitude orientale, et du 32° de latitude septentrionale, cette ville est distante d'environ onze lieues de la Méditerranée et de sept du Jourdain. Elle existait déjà du temps d'Abraham, et demeura longtemps au pouvoir des Jébusiens depuis la conquête de Canaan. ( Gen. 14: 18 ; 2 Sam. 5: 6-9.) Assignée à Benjamin, elle était sur la frontière de Juda, qui la ravagea. (Jug. 1: 8.) Ces deux tribus s'y établirent longtemps avant de pouvoir en chasser les Jébusiens, qui, jusqu'à David, restèrent maîtres de la forteresse de Sion. (Jos. 15: 63 ; Jug. 1:8, 21.) Celui-ci devenu roi sur tout Israël s'empara de cette forteresse, nommée dès lors cité de David ; il l'agrandit, en fit sa demeure et y transporta l'arche. ( 2 Sam. 5: 5-9 ; 6: 12 ; 1 Chron. 15: 1.) Salomon environna la ville d'une muraille, bâtit le temple sur la montagne de Morija, et se construisit un magnifique palais. ( 1 Rois 3 : 1 ; 9: 15; 2 Chron. 3:1.) Sous Amatsias, Joas, roi d'Israël, fit à cette muraille une brèche de 400 coudées. Ezéchias répara cette brèche et construisit aussi un second mur à l'extérieur. ( 2 Chron. 25 : 23 ; 32 : 5.) Jérusalem, ses murailles et le temple furent détruits par les Caldéens, puis rebâtis, 70 ans après, par les soins de Zorobabel, Esdras et Néhé-mie. (Esdr. 3: 1 ; 7: 8; Néh. 6: 15.) Hérode-le-Grand reconstruisit le temple dans de plus grandes proportions, et embellit la ville par d'autres constructions magnifiques. Josèphe fournit de précieux renseignements sur l'état de Jérusalem à l'époque du Sauveur.

Elle était bâtie sur quatre montagnes séparées par des vallons actuellement comblés : 1° Le mont de Sion, au sud-ouest, où se trouvait la cité de David, formait un quartier nommé la ville haute. L'Acra, au nord de Sion, était moins élevé, et s'appelait la ville basse. Le Morija, à l'est de l'Acra et au nord-est de Sion, était occupé par le temple et ses parvis. 4° Bêzétha, ou la nouvelle ville, au nord du temple et de l'Acra, était le quartier le plus élevé. Ce ne fut d'abord qu'un faubourg, qui, du temps de Jésus, commençait à être habité, l'ancienne ville étant devenue trop étroite. Jérusalem, qui avait 1 7» lieue de tour, était protégée par trois murs, dont les deux plus récents marquaient les agrandissements successifs de la ville. Le plus ancien, muni de soixante tours, environnait le mont de Sion, ou la haute ville, et une partie du temple, du côté du sud et de l'est. Le second mur commençant au nord-ouest du premier, avait quatorze tours, enfermait l'Acra, et se terminait au nord-ouest du temple. Le troisième enfin, surmonté de quatre-vingt-dix tours, partant

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JÉR

de l'ancien ranr, à l'ouest, enveloppait au nord et à l'est, Bézétha, ou la nouvelle ville, et aboutissait au premier mur, à l'orient du temple. Fondé par Hérode-Agrippa, environ dix ans après la mort de Jésus-Christ, ce troisième mur fut achevé, quelques années plus tard, par les Juifs.

On voyait au nord-ouest du temple, la forteresse Antonia, qui communiquait avec ce dernier par un passage souterrain, et où les Romains tenaient garnison. C'était une magnifique tour carrée, bâtie sur un rocher de quinze mètres de haut (50 pieds), et surmontée, à ses angles, par quatre petites tours, dont la plus élevée, du côté du temple, avait 31 l/» mètres (105 pieds). C'est dans cette forteresse que le tribun Lysias fit conduire Paul. (Act. 22 : 24.) Le prétoire était probablement à côté, comme l'indique la tradition. Le palais du sanhédrin se trouvait un peu à l'ouest du temple. ïïérode-le-Grand bâtit au nord de Sion, un palais qui portait son nom, et 3 tours magnifiques. La ville avait au moins 12 portes (Néh.2: 13; 3: 1, 3, 6, 26, 28, 29, 31; 8: 16; 12: 37, 39), et à ce que l'on pense, 120000 habitants. Mais dans les grandes fêtes, elle renfermait jusqu'à 2700000 âmes.

Outre ses fortifications, Jérusalem était protégée de trois côtés par des ravins profonds : c'était la vallée de Hinnom, à l'ouest et au sud, et celle de Cédron, à l'est. Quoique cette ville soit à 720 mètres (2400 pieds) au-dessus de la Méditerranée, et qu'elle domine toute la Judée, on ne l'aperçoit pas de loiu, parce qu' «elle est entourée de montagnes» (Ps. 125: 2), dont les principales sont: le Scopus au nord, le mont du Mauvais-Conseil au sud, et celui des Oliviers à l'est. On montre au sud-ouest de la ville, le réservoir de Siloé, d'ailleurs mentionné par Josèphe, et celui de Béthesda, maintenant en ruine, au nord du temple. (Jean 5: 2; 9: 7.)

Cette ville, dont Jésus annonça la ruine (Luc 19: 41-44 ), fut détruite l'an 70, par Titus, général romain, qui s'efforça en vain de sauver le temple. Pendant Je siège, qui coûta la vie à 1100000 Juifs, les assiégés endurèrent tous les genres de maux, et furent réduits, par la famine, à manger des souliers, des ceintures et le cuir des boucliers. On vit même une femme tuer son propre nourrisson, puis le rôtir et le mauger. L'empereur Adrien (117-138) rebâtit Jérusalem, l'appela Aelia-Capitolina et en interdit l'entrée aux Juifs; il fit même sculpter un pourceau sur la porte, et construire des temples à Jupiter et à Vénus sur l'emplacement du temple, sur le saint sépulcre et le Calvaire. En 325, Hélène, mère de Constantin, fit disparaître ces monuments païens, et construire une magnifique église sur le saint sépulcre. Cette ville tomba, en 637, entre les mains des Arabes, commandés par Omar, qui y bâtit une mosquée sur l'emplacement du temple. Les croisés s'en emparèrent, eu 1099, et y fondèrent un royaume franc, qui prit fin en 1239. Elle retomba alors au pouvoir des Musulmans, et fut incorporée, avec toute la Syrie, en 1517, à l'empire ottoman.

Jérusalem a été prise dix-sept fois et souvent ravagée. Son sol primitif est recouvert de 12 mètres (40 pieds) de débris. Ses murs actuels hauts de 12-15 mètres (40-50 pieds), et larges d'environ un mètre (3-4, pieds), ont été construits sous Soliman II, de 1536-1539. Ils embrassent

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au sud et au nord, un espace moins grand que les anciens, et ont à peine une lieue de tour. On y entre par quatre portes, ouvertes tout le jour r ce sont celles de Jaffa à l'ouest, de Damas au nord-ouest, de Saint-Etienne à l'est, et de Sion au sud. Il y en a une cinquième au sud-est ; c'est la porte du Fumier ou Maugrabine, qui ne s'ouvre qu'occasionnellement. II existe sous la partie méridionale de la place du temple, des èxcavations considérables, dont les entrées sont murées. De vastes cavernes récemment découvertes, où l'on entre du côté du nord, et par une seule ouverture, s'étendent aussi sous une grande partie de la ville. Celle-ci est traversée, de l'ouest à l'est, par une large rue souterraine, à laquelle aboutissent tous les égouts. Les rues de Jérusalem sont en partie pavées mais non nivelées. Elles sont étroites, et surtout très sales ; car on y jette les cadavres des animaux, qui ne sont enlevés que par les chiens et les oiseaux de proie.

La ville est divisée en quatre quartiers inégaux: 1° Le quartier maho-métan, de beaucoup le plus grand, au nord-est. 2° Le quartier juif, le plus petit et le plus misérable, au sud-est. 3° Le quartier arménien, au sud-ouest. Il renferme plusieurs couvents, l'église anglicane et divers établissements protestants placés sous la surveillance de l'évêque Gobât. L'évêché protestant de Jérusalem date de 1840. 4° Le quartier chrétien au nord-ouest, où se trouvent le couvent grec, le couvent latin et l'église du Saint-Sépulcre, qui comprend trois chapelles. La question de l'emplacement du Calvaire a été assez vivement agitée, sans être encore résolue. Des auteurs distingués croient que, quoique située dans la ville actuelle, l'église du Saint-Sépulcre occupe les lieux-mêmes où Jésus-Christ fut crucifié et enseveli, mais qui étaient hors des murs à cette époque ( Marc 15: 20.) D'après d'exactes recherches faites il y a quelques années, Jérusalem n'aurait que 15 500 habitants, savoir, 5 000 mahométans, tant Turcs qu'Arabes, 7100 Juifs, et 3400 chrétiens, dont 600 protestants. Les Juifs, entassés dans leur étroit quartier, habitent de misérables baraques, vivent dans une grande pauvreté, et sont un objet de mépris dans la ville de leurs pères. Tandis que les chrétiens grecs et catholiques sont arabes de langue, d'origine et de mœurs, les Arméniens sont étrangers et suivent leurs coutumes particulières.

Jérusalem est présentée, dans l'Ecriture, comme le triple symbole de l'Eglise sous l'Evangile (Gai. 4: 26), de l'Eglise dans sa perfection (Héb, 12: 22; Apoc. 3:12; 21: 2), et du lieu où elle habitera éternellement avec Jésus-Christ. (Apoc. 21: 10-27.)

JÉSABEL (1 Rois 16:31 ), fille d'Eth-Bahal, roi de Sidon, et femme d'Achab. Elle domina son mari, l'induisit au crime et le poussa à établir en Israël le culte de Bahal. (21: 25.) Dans son fanatisme idolâtre, elle extermina tous les prophètes de l'Eternel qu'elle put atteindre. (18: 4t 13.) Elle nourrissait à sa table 400 prophètes d'Hastaroth, qui furent mis à mort, avec les 450 prophètes de Bahal, par Elie, ce qui augmenta sa fureur contre lui. (18: 19; 19: 1.) Usurpant l'autorité royale, «lie écrivit aux anciens de Jizréhel, de publier un jeûne, de faire accuser Naboth de blasphème et de le lapider, afin de pouvoir donner sa vigne à Achab,

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qui té convoitait (21: 7-16). Après la mort de son mari, elle sooilla par son impudicité et son idolâtrie, les règnes de ses fils Achazia et Joram (2 Rois 9: 22). A l'approche de Jéhu, elle se farda et se para, puis se présentant à la fenêtre, elle adressa à ce prince des paroles hautaines et menaçantes. Aussitôt Jéhu donna l'ordre de la précipiter sur le sol, où elle fut, conformément aux prédictions d'Elie et d'Elisée, foulée aux pieds et dévorée par les chiens. Et quand, par égard pour son origine royale, il commanda de lui accorder la sépulture, on ne retrouva d'elle que des débris ( 1 Rois 21: 23 ; 2 Rois 9:30-37).

JÉSABEL (Apoc. 2:20-23), femme de Thyatire qui, prenant le titre de prophétesse, séduisait les fidèles, les poussait à la fornication et à l'idolâtrie. Sur son refus de se repentir, le Seigneur lui annonça une maladie et la mort de ses enfants. On ne sait s'il existait une telle femme à Thyatire, ou si le nom de Jésabel symbolisait une tendance ou un parti subversif de la foi et des mœurs.

JESSÊ. Voyez Isaï.

JÉSUAH ou JÉHOSUAH (sauveur, Esdr. 2:2; 3:2; 4:3; 5:2; Agg. 1:1; 2:2), fils de Jotsadak, et souverain sacrificateur sous Zorobabel, seconda ce dernier dans la reconstruction du temple et dans sa résistance aux Samaritains. (Néh. 7: 7.) Zacharie le vit, en vision, couvert de vêtements sales, contestant avec Satan devant l'Eternel, qui reprit ce dernier, et donna à Jésuah d'autres vêtements, en signe de sa purification. (Zach. 3:1-10.) Le prophète reçut aussi l'ordre de lui poser sur la tête des couronnes d'or et d'argent. (6:11-13.) Jésuah est présenté, dans Zacharie, comme un type de Jésus-Christ.

JÉSURUN. (Esa. 44:2.) Ce mot hébreu, qui signifie droit ou pieux, est un titre donné à Israël. Dans Deut. 32:15; 33:5,26, nos versions l'ont rendu par droiturier ou hommes droits.

JÉSUS-CHRIST1 (Sauveur-Oint, Jean 1:17), le fils éternel de Dieu devenu homme, pour sauver les pécheurs. Appelé dès avant la création du monde, à nous racheter au prix de son sang, il fut annoncé aussitôt après la chute, comme devant naître de la femme et briser la tête du serpent, qui le mordrait au talon. (1 Pier. 1:20; Gen 3:15.) Désigné plus tard sous les noms de postérité d'Abraham et de fils de David (Gen. 22:18; 2 Sam. 7:12; Jér. 33:15-17), il a été préfiguré par le culte lévi-que, et surtout par les sacrifices. (Héb. 9:1-24.) Les prophètes ont prédit sa venue et décrit sa nature divine, sa naissance d'une vierge, son abaissement et sa glorification. (Esa. 7:14 ; 9 : 6, 7 ; 11:1 ; 53; Ps. 2:7; Mich. 5:2; Mal. 4:2.) La connaissance de l'Ancien Testament, et d'anciennes traditions avaient fait naître dans tout l'Orient, l'espérance d'un libérateur, et Dieu la réalisa dans un temps de paix universelle, sous le règne de César-Auguste. (Luc 2:1.) Vers l'an 750 de Rome, ou environ quatre ans avant notre ère, Jésus-Christ, conçu du Saint-Esprit, naquit à

4 Jésus est la forme grecque du nom hébreu Jeschua (délivrance, salut), qui est une abréviation de Jehoschua. Ce dernier nom signifie l'Eternel sauve. Christ (chris-tos, oint) est la traduction en grec du mot hébreu maschiach ou messie. Voyez Messie.

Bethléhem, de Marie, vierge pauvre et fiancée à un charpentier, nommé Joseph, l'un et l'autre de la famille de David. (Math. 1:18; Luc 2:1-7.) Couché dans une crèche, il fut visité par des bergers, puis circoncis le huitième jour, et porté le quarantième, dans le temple, à Jérusalem, où Si-méon le bénit. (Luc 2:8-35 ; Lév. 12:2-4.) De retour à Bethléhem, il y reçut la visite et les adorations des mages d'Orient. (Math. 2:1-11.) Sur un ordre divin, ses parents l'emmenèrent en Egypte, pour le soustraire à la fureur d'Hérode. Après la mort de ce prince, ils retournèrent à Nazareth, leur ville, avec Jésus, qui y fut élevé par eux. (2:12-23.) Quoique exempt de tout péché, il fut soumis aux lois ordinaires du développement humain : Et le petit enfant croissait et se fortifiait en esprit. (Luc 2: 40.) Il croissait en sagesse, en stature et en grâce devant Dieu et devant les hommes. (2: 52.) Toutes les facultés de son corps et de son âme se développaient harmoniquement. L'union de la nature divine et de la nature humaine en Jésus-Christ, est un mystère insondable pour l'esprit de l'homme. (1 Tim. 3:16.) Sa divinité semble d'abord voilée, et comme éclipsée par son humanité, qui est à son tour glorifiée par la manifestation progressive de ses attributs divins. (Marc 13 : 32; Jean 17:5; Math. 28: 18; Philip. 2:7-10.) A douze ans, il savait déjà qu'il était le fils de Dieu, et se montrait néanmoins soumis à ses parents. (Luc 2:49-51.) Conduit à cet âge à Jérusalem, pour la fête de Pâque, il s'entretint, dans le temple, avec les docteurs, qu'il étonna par sa sagesse. (2:41-47.)

L'Evangile ne nous donne aucun détail sur la vie de Jésus pendant la période de 12-30 ans. Il exerça, paraît-il, la profession de charpentier. (Marc 6:3.) D'après Justin (103-167), il fabriquait des charrues et des jougs. On pourrait inférer de Jean 7:15; Luc 4:16, qu'il ne fréquenta pas les écoles, alors tenues par des rabbins, mais qu'il se rendait chaque sabbat à la synagogue. A 30 ans, il vint de Nazareth au Jourdain, où, baptisé par Jean, il reçut le Saint-Esprit, et fut déclaré fils de Dieu, par une voix céleste. Ainsi introduit par son Père dans son ministère (Luc 3:22; Math. 3:13-17 ; Marc 1:9), Jésus fut conduit par le Saint-Esprit, du Jourdain au désert, probablement au nord de la mer Morte. Là il vécut parmi les bêtes sauvages (Marc 1:13), et fut tenté 40 jours par le diable, qui voulait se faire adorer. Il jeûna pendant ce temps, repoussa par la Parole de Dieu, un triple et dernier assaut de l'ennemi, et reçut enfin les adorations des anges. (Math. 4:1-11; Luc 4:1-13.)

Victorieux dans sa lutte contre Satan, Jésus-Christ commença bientôt son œuvre de salut, dont la durée ne peut être déterminée avec certitude. L'évangéliste Jean, qui fournit seul des indications chronologiques, d'ailleurs incomplètes, mentionne trois fêtes de Pâque et une fête des Juifs, pendant le ministère Jésus. La plupart des auteurs font durer ce ministère de 3-4 ans, ou seulement de 2-3 ans, selon qu'ils entendent cetteN dernière indication, de la Pâque ou d'une autre fête. (Jean 2:13; 5:1 ; 6:4; 12:1.) Mais rien ne prouve que Jean ait indiqué toutes les fêtes de Pâque célébrées pendant l'activité du Sauveur. —Les évangélistes racontent la vie de leur Maître à des points de vue divers ; ils ne visent pas à être complets, et ne suivent pas toujours l'ordre chronologique. Ces diverses circonstances sont la cause de plusieurs contradictions apparentes,

et rendent impossible la classification exacte des faits dans l'ordre où ils ont été accomplis.

Jésus parcourut, en prêchant l'Evangile et guérissant les malades, la Judée, la Samarie, la Galilée, la Phénicie et la Pérée. (Math. 4:25 ; 15: 21; Marc 7:31; Luc 4 : 42-44; Jean 4:3, 5.) La Galilée et surtout les bords du lac de Génézareth furent le principal théâtre de son activité. (Luc 4:16-44 ; Math. 4:23 :14:34-36.) Il choisit même Capernatim pour sa résidence. (Math. 4:13.) Il faisait aussi en Judée, et surtout à Jérusalem, de fréquents voyages, dont six sont mentionnés par Jean. (Jean 2:13 ; 5:1; 7:2,10; 10:22 ; 11:17; 13:1.) Désigné au peuple par Jean-Bap-tiste comme l'Agneau de Dieu, comme le Messie promis, et seul capable de baptiser du Saint-Esprit, Jésus fut écouté et suivi par d'immenses multitudes, de tout âge et de tout sexe. On accourait sur ses pas de toutes les villes et bourgades du pays d'Israël, et même des contrées voisines. (Math. 4:25 ; Marc 3:7; Luc 5:1 ; 6:17.) Il se choisit douze disciples, pour être ses témoins et ses compagnons d'œuvre. (Math. 10:2; Jean 12:6; Act. 1:8.) Il les employa d'abord en Judée, à baptiser ses disciples, ce qu'il ne faisait pas lui-même, et les envoya un peu plus tard, prêcher le royaume de Dieu. Il chargea aussi 70 autres disciples d'accomplir une semblable mission dans les villes où ils devaient aller. (Jean 3:22; 4:2 ; Luc 9:1 ; 10:1.) Il fit un nombre prodigieux de miracles, dont une faible partie seulement nous sont racontés. (Jean 21:25.) Les démoniaques, les boiteux, les aveugles, les sourds et muets, les paralytiques, les lépreux, en un mot tous ceux qui souffraient de quelque infirmité, étaient guéris par, l'attouchement de ses vêtements, ou par une parole de sa bouche. (Luc6:19; 7:7; 8:46; Marc 3:10.) A sa voix<les morts ressuscitaient et les éléments obéissaient. (Luc 7:11-17; 8: 24; Jean 11:44.) Tous ses miracles tendaient au soulagement où à l'instruction des hommes. (Marc 11:13-24; Jean 12:28-30.)

Ce n'était pas seulement par ses prodiges, mais aussi par ses discours que Jésus attirait les foules. Tous les lieux lui étaient bons pour annoncer le salut: le rivage de la mer, la montagne, la plaine, le désert, une maison ou le temple, réunissaient tour à tour ses auditeurs par milliers. (Luc 5:1; 5:16-18; 6:17 ; 9:12 ; Math. 5:1 ; 26:6 ; Jean 4:6 ; 10:23.) L'élévation et l'autorité de sa parole, la simplicité de son langage, ses paraboles tirées d'objets familiers, captivaient le peuple au plus haut point. (Math. 7:28,29 ; Jean 7:46 ; Luc 11:27.) Il accueillait toutes les classes de la société, sans distinction de position, d'âge, ni de sexe. Il s'asseyait à la table des pharisiens, comme à celle des péagers méprisés, et prenait les petits enfants dans ses bras. (Luc 7:36; 11:37; Math. 9:11; Marc 10:13.) Mais c'était surtout sa profonde compassion pour les êtres souffrants et pour les plus grands pécheurs, qui lui gagnait les cœurs. (Math. 8: 3; 9 :22; 11:28; 14:14; Luc 7:40; 15:1.) Il vécut dans la pauvreté, mais n'adopta pas un genre de vie particulier ; il acceptait des secours et participait aux festins auxquels il était invité. (Jean 2:2; 12:2; Math. 9:10; Luc 7:34; 8:3.) Il possédait les qualités les plus opposées. La tendresse, la douceur et la compassion d'une part, le courage, la persévérance et une juste sévérité de l'autre, s'unissaient

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en lui dans une parfaite harmonie. (Jean 11:35; Math. 16:23 ; 23:13-37.) On ne possède aucun renseignement sur son extérieur. Tous les portraits qu'on a faits de Jésus sont des produits d'une tradition apocryphe, ou de l'imagination des peintres. La circonstance que Marie-Magdelaine près du sépulcre, et les apôtres au bord du lac de Génézareth, eurent de la peine à reconnaître leur Maître, a été considérée à tort comme un indice qu'il n'avait pas de défauts corporels, ni de traits particuliers bien saillants. (Jean 20:14 ; 21:4.)

Le point capital de sa doctrine se rapporte à sa propre personne, où à la nature de ses relations avec Dieu. Il affirme à la fois son éternelle divinité, son unité essentielle avec Dieu, et sa subordination au Père. (Jean 17: 5-8; 14: 7-ll;14:28; 8:58; 10: 30-38.) Il permet, et même il commande qu'on l'adore, et s'attribue le droit de pardonner les péchés, ainsi que de juger le monde. (Math. 9:6; 14:33; 25:31-46; 28:17; Marc 2:7 ; Jean 5:22, 23.) C'est son enseignement touchant sa divinité qui servit de prétexte à sa condamnation. (Jean 5:18 ; 10: 33 ; Math. 26:63-66.) Il ordonna enfin de baptiser en son nom comme au nom du Père et du Saint-Esprit. (Math. 28:19.) Cette doctrine de la divinité de Christ n'est pas moins clairement enseignée par les apôtres. (Jean 1: 1-4; 1 Jean 5:20; Rom. 9: 5; Philip. 2: 6; Col. 1: 15-18; 2: 9;Héb. 1:1-14.)

Au moment voulu de Dieu, Jésus donna volontairement sa vie pour l'expiation des péchés du monde. Il établit lui-même un mémorial de sa mort expiatoire, par l'institution de la sainte cène. (Math. 20:28; 26: 26-28; Jean 10:11; 15:13.) Haï des principaux du peuple, trahi par Judas, renié par Pierre, il fut conduit, chargé de sa croix, en Golgotha, et crucifié vers les neuf heures; il expira à trois heures, puis on lui perça le cœur d'un coup de lance. (Marc 15:25-34 ; Math. 27:45 ; Luc 23:44.) Enseveli le vendredi soir, dans une grotte voisine, il ressuscita le dimanche matin, apparut plusieurs fois à ses disciples, tant en Galilée qu'en Judée, et se montra à plus de 500 frères réunis. (Math. 28; Marc 16; Luc 24; Jean 20; 21; 1 Cor. 15: 6.) Il rassembla une dernière fois, sur le mont des Oliviers, ses onze apôtres, leur ordonna d'instruire toutes les nations, puis monta au ciel sous leurs yeux, et s'assit à la droite de Dieu. Il règne maintenant sur le monde, gouverne son Eglise et intercède pour les siens. (Marc 16:19, 20; Luc 24:51; Act. 1:4-12; 7:55; Héb. 1:8-13; 9:24; Apoc. 19:11-16; Eph. 5:23-32; Rom. 8: 33.) Il reviendra des deux pour juger le monde, enverra les méchants aux peines éternelles, et introduira les élus dans une gloire sans fin. Il déposera enfin son office de médiateur et sera assujetti à Dieu son père, qui sera tout en tous. (Math. 25:31-46; 2 Thes. 1:6-12; 1 Cor. 15:24-28.)

JÉTHRO. Voyez Hobab.

JEUNE (Ps. 35:13), abstinence totale ou partielle de nourriture, dans le but de favoriser et de manifester l'humiliation de l'âme, ou de mortifier les sens. (Joël 2:12; 1 Cor. 9:27; 2 Cor. 11:27.) En jeûnant, les Israélites, pour l'ordinaire, se couvraient d'un grossier vêtement, se couchaient sur la cendre, pleuraient et poussaient des cris. (1 Rois

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JEU

21:27; Néh. 1:4; Est. 4:3; Ps. 69:11; 109:24; Esa. 58:5-7.) La loi prescrivait, sons peine de mort, un jeûne général en automne, le jour des expiations, qui était le 10 du septième mois. (Lév. 23:27-29; Nomb. 29:7.) Elle était aussi favorable à la pratique du jeûne individuel, puisqu'elle autorisait les femmes à faire vœu de jeûner, moyennant l'approbation de leurs maris. (Nomb. 30:14.) Le terme hébreu employé dans la loi pour désigner le jeûne, signifie affliger son âme; mais les équivalents des mots jeûne et jeûner, se trouvent souvent ailleurs dans l'Ecriture. (Jug. 20:26 ; 1 Sam. 31:13 ; 1 Rois 21:9; Jon. 3:5.) L'Ancien Testament mentionne fréquemment des jeûnes nationaux, particuliers et individuels. Outre le jour des expiations, les Israélites jeûnèrent dans la guerre contre Benjamin (Jug. 20:26), et lors du réveil provoqué par Samuel (1 Sam. 7:6); quand ils furent menacés, sous Josaphat, par les Ham-monites,les Moabites et les Iduméens(2 Chron. 20:3); pendant le ministère de Jérémie à Jérusalem, sous Jéhojakim (Jér. 36: 6-9); quand ils s'assemblèrent, sous Esdras et Néhémie, pour entendre la loi et confesser leurs péchés. (Néh. 9:1-3); et enfin lorsqu'ils connurent le décret porté contre eux à l'instigation d'Haman. (Est. 4:3.) A l'ouïe des menaces de Jo-nas, le roi de Ninive invita tout son peuple au jeûne, qu'il imposa même aux animaux. (Jon. 3:5-8.) Après la captivité, les Juifs instituèrent quatre jeûnes nationaux annuels, savoir, au quatrième, au cinquième, au septième et au dixième mois. (Zach. 8:19.) Il paraît que ces jeûnes furent établis en mémoire de la prise de Jérusalem (Jér. 52:6, 7), de la ruine du temple (52:12,13), de la mort de Guédalja (41:1,2), et des premiers jours du siège de Jérusalem par Nébucadnétsar. (52:4.)

Les jeûnes particuliers et individuels mentionnés dans l'Ancien Testament, sont: Ceux de David après la mort de Satil, et pendant la maladie de l'enfant né de son adultère (2 Sam. 1:12; 12:16); celui qu'observèrent, pendant sept jours, les habitants de Jabès qui ensevelirent les os de Saûl (1 Sam. 31 : 13) ; celui des habitants de Jizréhel, ordonné par Jésabel, pour tuer Naboth (1 Rois 21: 9,12); celui d'Achab repentant (21: 27) ; celui de Daniel, quand les 70 ans de captivité furent accomplis (Dan. 9: 3) ; celui d'Esdras et ses compagnons, vers la rivière d'Ahava (Esdr. 8: 21) ; celui de Néhémie, apprenant le triste état de Jérusalem (Néh. 1:4); enfin celui d'Ester et des Juifs de Susan, pendant trois jours, pour prévenir la ruine de leur nation. (Ester 4: 16.) Les prophètes recommandent le jeûne (Joël 1:14 ; 2:12); mais ils déclarent aussi qu'il n'est d'aucun prix devant Dieu s'il n'est accompagné de l'abandon du péché et de l'exercice des bonnes œuvres. (Esa. 58:3-7; Jér. 14: 12.)

Tandis que les âmes pieuses, comme Anne la prophétesse et Corneille, s'humiliaient en jeûnant (Luc 2: 37 ; Act. 10: 30), les pharisiens faisaient du jeûne une œuvre de propre justice et un moyen d'étaler leur fausse piété. (Math. 6:16-18; Luc 18: 12.) Ils jeûnaient deux fois par semaine, le cinquième et le deuxième jour, en souvenir, dit-on, des jours où Moïse monta sur le Sinaï et en descendit.

L'Evangile n'a pas supprimé l'usage du jeûne. Il est vrai que Jésus et ses disciples ne jeûnaient pas comme Jean-Baptiste et les siens. Mais le

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JÏZ

Sauveur annonça que les apôtres jeûneraient quand il les aurait quittés. (Luc 5 : 33-35.) Il a jeûné lui-même quarante jours et déclaré que certains démons ne peuvent être chassés que par la prière et par le jeûne. (Math. 17: 21.) L'usage du jeûne existait dans la primitive Eglise. (1 Cor. 7: 5.) Paul jeûna trois jours à Damas, avant son baptême, et fréquemment dans la suite. (Act. 9: 9 ; 2 Cor. 6: 6 ; 11 ; 27.) Il jeûnait avec ses collègues, à Antioche, quand il fut envoyé, avec Barnabas, parmi les gentils (Act. 13: 1-3) ; et ce fut en jeûnant que ces deux missionnaires établirent des anciens dans les églises qu'ils venaient de fonder. (14:21-23,)

L'usage du jeûne a un fondement naturel dans l'union intime du corps et de l'âme, dans l'action réciproque de l'un sur l'autre, et dans le fait que le corps est l'instrument de l'âme et sert à en manifester les impressions. Il est donc naturel que le corps, qui participe à la joie de l'âme, s'associe à son humiliation et à ses tristesses. (Prov. 17: 22.) Le jeûne n'est l'objet d'aucune prescription dans l'Evangile. C'est un remède spirituel dont l'usage est laissé à la liberté chrétienne. L'âge, le tempérament, le caractère et d'autres circonstannces, pourront influer sur l'emploi de ce remède.

JIBLÉHAM (Jos. 17: 11; Jug. 1: 27), ville de Manassé, à l'ouest du Jourdain, près de laquelle Achazia, roi de Juda, fut atteint et mortellement blessé par Jéhu. (2 Rois 9: 27.)

JISBI-BÉNOB. Voyez Isbi.

JIZRÉHEL (Dieu sème, ou disperse, Jos. 17: 16 ; 19: 18), charmante vallée d'Issacar, nommée en grec Esdraëlon, entre la Galilée et la Samarie. Arrosée par le Kison, qui coule au nord-ouest, elle est très fertile, quoique peu cultivée, et produit du froment, du millet, des fèves, des lentilles, des pois et du coton. Elle offre de beaux points de vue sur le Carmel, le Tabor et le mont Guilboah. Mais elle ne renferme que quelques misérables villages et pas un seul arbre. La vallée de Jizréhel a été le théâtre de nombreuses batailles, depuis celle de Gédéon contre les Madianites (Jug. 6: 33; 7: 22), jusqu'à celle dans laquelle Napoléon, à la tête de 3000 Français, battit 60000 Turcs, en 1799.

JIZRÉHEL (Jos. 19: 18), ville forte située dans la vallée de ce nom, devint la résidence d'Achab. Celui-ci y possédait un palais, d'où Jésabel fut précipitée dans la rue, par l'ordre de Jéhu. (1 Rois 18: 45 ; 21:1, 23; 2 Rois 9: 32-37.) La fontaine de Jizréhel, près de laquelle Sattl campa avec son armée, porte le même nom aujourd'hui. (1 Sam. 29:1). Un petit village et des ruines remplacent cette ville royale, dont on voit encore une tour carrée, qui est peut-être celle d'où Jéhu fut aperçu de loin, par une sentinelle. (2 Rois 9:17.)

JIZRÉHEL (Jos. 15: 56), ville de Juda, d'où était Ahinoham, femme de David. (1 Sam. 25 : 43.)

JIZRÉHEL (Dieu disperse, Osée 1: 4), nom symbolique de l'aîné des enfants que le prophète Osée eut de Gomer, prostituée que le Seigneur lui avait ordonné d'épouser, afin de symboliser le péché et le châtiment d'Israël.

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JOA

JOAB (2 Sam. 2:13), neveu de David par sa mère Tséruïa, fut un habile et vaillant capitaine. Il manifesta parfois des sentiments pieux (1 Chron. 26:28; 2 Sam. 10:12).; mais il se montra surtout jaloux, vindicatif, insolent, et ne recula pas devant le meurtre. (2 Sam. 19,1:8; 1 Rois 2:5.) II commanda l'armée de David à la bataille de Gabaon et battit Abner, général d'Isboseth. (2 Sam. 2:13-32.) Plus tard, il tua traîtreusement Abner, à Hé-bron, pour venger la mort de son frère Hasaël; il en fut hautement blâmé par David, qui n'osa cependant pas le punir. (3: 22-39.) Il monta le premier contre la forteresse de Sion, qu'il prit aux Jébusiens, et obtint en récompense le commandement définitif de l'armée. (1 Chron. Il : 6.) Il remporta de nombreuses et brillantes victoires sur les peuples voisins, et passa six mois en Idumée, pour y tuer tous les mâles. (2 Sam. 8:1-16;

I Rois 11:15,16.) Dans la guerre contre les Hammonites, qu'il vainquit, il exécuta docilement l'ordre criminel de David concernant Urie. Il ménagea habilement, dans la prise de Rabba, l'amour-propre du roi, en l'invitant à s'emparer lui-même de la ville. (2 Sam. 11: 6-22; 12 : 26-28.)

II prévint aussi son désir de rappeler Absalom de l'exil, par un discours qu'il mit dans la bouche d'une femme de Tékoah. Sur l'ordre de David, il le ramena de Guésur à Jérusalem. (14: 1-23.) Il intercéda ensuite pour qu'Absalom fût reçu dans la maison du roi, mais il ne participa point à sa révolte. (14: 29-33 ; 17: 25.) Dans la bataille du bois d'Ephraïm, il tua, aidé de ses dix écuyers, et contre la défense de David, le rebelle. Absalom, qni était suspendu à un chêne. (2 Sam. 18: 1-16.) Il adressa au roi, qui pleurait son fils, des reproches durs et irrespectueux, quoi-qu'en partie fondés. (19:1-8.) David subissant depuis longtemps la fierté de son général, le remplaça par son neveu Haraasa, cousin de Joab. Celui-ci assassina lâchement ce nouveau général, à l'occasion de la révolte de Séba, ûls de Bicri, puis soumit les rebelles et resta chef de l'armée. (20: 2-23.) Il présenta au roi de sages observations au sujet du dénombrement, qu'il fit néanmoins, mais à regret, et qu'il n'acheva pas. (1 Chron. 21: 3-6; 27: 24.) Dans sa vieillesse, il prit part à la révolte d'Adonija. (1 Rois 1: 7, 41.) Comme il pressentait le châtiment de ses crimes, il se réfugia vers l'autel, où Salomon, chargé par David de le punir, le fit mettre à mort. (2: 5; 2:28-35.)

JOACHAZ (2 Rois 10: 35), fils et successeur de Jéhu, roi d'Israël, régna 17 ans, de 856-839. Il provoqua, par son impiété, la colère de Dieu, qui le livra entre les mains de Hazaël et de Ben-Hadad, roi de Syrie Son armée fut réduite à 10 chariots, 50 cavaliers et 10000 fantassins. A la vue de son peuple opprimé parles Syriens, il cria à l'Eternel, qui, sous ses successeurs, délivra Israël. (2 Rois 13: 1-9; 13:22.)

JOAS (Juge 6: 11), homme riche et influent d'Hophra, en Manassé, éleva, paraît-il, un autel à Bahal, dans un bocage. (6: 15, 25, 31.) Mais lorsque cet autel eut été détruit par son fils Gédéon, Joas protégea ce dernier contre la fureur des habitants du lieu, et menaça de la mort quiconque prendrait la défense de l'idole. Il disait ironiquement: Que Bahal défende sa cause. (6: 30-32.)

JOAS (2 Rois 11: 1-12), fils d'Achazia, roi de Juda. A l'âge d'un an, il fut arraché à la fureur de sa grand'mère Hathalie, et caché six ans avec sa nourrice, dans une chambre du temple, par Jéhosébah, sa tante, femme du grand sacrificateur Jéhojadah. (2 Chron. 22:10-12.) Il n'avait que 7 ans lorsqu'il fut oint, couronné et proclamé roi dans le temple par les soins de ce sacrificateur. (23: 1-11.) Bien disposé, mais faible de caractère, il suivit d'abord les directions du pieux Jéhojadah. Celui-ci lui fit épouser deux femmes. (24:1-3.) Joas travailla avec zèle au rétablissement du culte de l'Eternel, exigea le tribut du demi-sicle par personne, établi par Moïse pour la construction du tabernacle (Ex. 30:12-16), et l'employa à réparer le temple, que l'impie Hathalie avait dépouillé. (2 Chron. 24: 4-14.) Mais après la mort de Jéhojadah, il se laissa séduire par les flatteries de ses courtisans et entraîner dans l'idolâtrie. Comme eux il ferma l'oreille aux répréhensions des prophètes. Et, joignant à l'impiété l'ingratitude et le meurtre, il fit mourir dans le temple son cousin, le prophète Zacharie, fils de Jéhojadah. (24:17-22.) Un an après ce crime, il fut châtié par le moyen des Syriens, qui, quoique peu nombreux, défirent une grande armée de Juda, ravagèrent Jérusalem, tuèrent tous les grands et emmenèrent un grand butin. Joas fut enfin assassiné dans son lit, par deux de ses serviteurs, après un règne de 40 ans. (24:1; 24:23-27.)

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JOAS (2 Rois 13:10-13), fils et successeur de Joacliaz, roi d'Israël et petit-fils de Jéhu, fut probablement associé trois ans à son père, et régna 16 ans (13: 1, 10). Il suivit le culte des veaux d'or, eut néanmoins de bons mouvements, et déploya une grande valeur. (13: 14; 14: 15.) A son avènement l'armée d'Israël, défaite par les Syriens, était réduite à 10000 hommes. (13: 7.) Mais au bout de peu de temps, il put déjà fournir 100000 hommes à Amatsia, roi de Juda. (2 Chron. 25: 5-10.) Il visita Elisée mourant, pleura sur son visage en s'écriant : « Mon père ! mon père ! chariot d'Israël et sa cavalerie ! » Sur l'ordre du prophète, il tira une flèche par la fenêtre, vers l'orient, et frappa la terre avec d'autres flèches, pour symboliser ses victoires sur les Syriens. Mais manquant de foi, ou ne comprenant pas cet acte symbolique, Joas ne frappa que trois coups, et se priva ainsi d'une partie des succès qu'Elisée lui annonçait. (2 Rois 13:14-19.) Il vainquit trois fois les Syriens, sous Ben-Hadad, et leur reprit les villes enlevées à Israël par Hazaël. (13: 25.) 11 répondit par un apologue insultant, à la demande d'Amatsia, d'entrer en relations avec lui, ce qui amena une bataille à Beth-Sémès, entre ces deux princes. Joas victorieux fit une brèche de 400 coudées aux murs de Jérusalem, prit les trésors du temple et du palais royal, emmena des otages, et se retira à Samarie où il mourut. (2 Rois 14; 8-16 ; 2 Chron. 25:17-24.)

JOB (Job 1:1), le plus riche des orientaux et le plus pieux des hommes de son temps, vivait au pays de Huts, probablement en Arabie, et à l'époque des patriarches. Il avait sept fils et trois filles, de nombreux serviteurs et 11500 pièces de bétail. (1:1-3; 1:8.) Chaque fois que ses fils et ses filles faisaient ensemble un festin, il offrait un sacrifice pour chacun d'eux, dans la crainte qu'ils n'eussent offensé Dieu. (1: 4, 5.) Pour confondre Satan, qui ne reconnaissait dans la piété de Job d'autres mo-

JOB

bile que l'intérêt, l'Eternel priva subitement ce dernier de tous ses biens et de ses dix enfants. Quoiqu'il ignorât le but de ces épreuves, qui lui furent successivement annoncées par quatre messagers, Job les accepta sans murmures, et s'écria, malgré sa douleur profonde : « l'Eternel l'avait donné, l'Eternel l'a ôté, que le nom de l'Eternel soit béni U (1:12-22.) Mais Satan continuant à nier le désintéressement de sa piété, provoqua de nouveau l'Eternel, qui lui permit de frapper Job d'un ulcère malin ou, connue on l'a pensé, d'une affreuse lèpre. Cette maladie lui causait une horrible démangeaison. Au lieu de le consoler, sa femme se moqua ironiquement de sa piété, mais Job toujours soumis à la volonté de Dieu, la reprit et lui dit : « Quoi ! nous recevrions les biens de la main de Dieu, et nous n'en recevrions pas les maux? » (2:1-10. )

Trois des amis de Job, Eliphas, Bildad et Tsophar vinrent ensemble pour compatir à ses maux et le consoler. Saisis d'horreur et de pitié à la vue de ce cadavre vivant, ils éclatèrent en pleurs, déchirèrent leurs manteaux et se couchèrent sur le sol où ils restèrent sept jours sans oser lui parler. (2: 11-13). Dans l'excès de sa douleur Job perdit alors patience et maudit le jour de sa naissance. (3:1.) Il s'engage ensuite une série de dialogues entre lui et ses amis, qui ignorent pourquoi Dieu l'a réduit dans cet état. Pour justifier la conduite du Seigneur, ils insinuent d'abord, puis affirment ouvertement que les souffrances de Job sont le juste châtiment de ses fautes. Celui-ci indigné repousse cette accusation, soutient son innocence, la sincérité de sa piété, et en appelle au jugement même de Dieu. Excité par l'injustice de ses amis, il prononce des paroles téméraires qui portent atteinte à la justice divine. (4-31.) Ses trois interlocuteurs étant réduits au silence, un assistant plus jeune qu'eux, Elihu, prend la parole, signale la faiblesse de leurs arguments contre Job, et blâme celui-ci d'avoir accusé Dieu d'injustice pour se justifier. Sans soupçonner Job de s'être attiré ses manx, dont il n'explique pas la cause, il défend la justice et la sagesse de Dieu. (32-37.) Impressionné par Elihu, auquel il ne répond pas, Job voit l'Eternel lui apparaître dans un tourbillou, et lui proposant pour l'humilier les merveilles de la création. Il est ainsi amené à se soumettre sans comprendre, et à croire que Dieu est juste et sage dans tout ce qu'il fait. (38-41.) Il confesse par deux fois, avec humilité, son péché et sa folie, et accepte sans condition la volonté de Dieu. (39 : 36-38 ; 42: 1-6.) Après avoir humilié Job, Dieu le justifia devant ses trois amis, qui durent réclamer ses prières. Puis il mit fin à son épreuve, lui rendit le double du bétail qu'il avait perdu, lui redonna sept fils et trois filles, et lui concilia l'affection de ses parents et de ses voisins. Job vécut encore 140 ans, vit ses descendants jusqu'à la 4me génération, et mourut rassasié de jours. (42:7-17.) Il est mentionné dans Ezéch. 14 : 14, 20, avec Noé et Daniel, à cause de sa grande piété ; et St. Jacques le propose comme un modèle de patience. (Jacq.5: 11.)

Le livre de Job. Quoique Job paraisse avoir vécu du temps des patriarches, la composition de cet écrit, d'abord attribué à Moïse, l'est plus généralement aujourd'hui à un prophète hébreu de l'époque de Salomon. Les deux premiers et le dernier chapitres sont en prose, tau-

DICTION. BIBLIQUE. 18 dis que le reste du livre a une forme poétique. Cette circonstance nous autorise à penser que tout en racontant la vie d'un personnage réel, l'auteur sacré a usé librement de ses matériaux, et en a composé un poëme historique. L'introduction comprend un récit exposant la piété, la prospérité et les épreuves de Job, ainsi que deux scènes mystérieuses du monde invisible. (1-2.) Le poëme proprement dit, composé de dialogues, renferme neuf discours de Job, outre deux courtes réponses à l'Eternel (3; 6-7; 9-10; 12-14; 16-17; 19; 21 ; 23-24; 26-31; 39:36; 42:1); trois discours d'Eliphas (4-5; 15; 22), trois de Bildad (8; 18; 25), deux de Tsophar (11; 20); puis un discours d'Elihu, en quatre reprises (32-37), et deux de l'Eternel. (38-41.) La conclusion renferme l'heureuse issue de l'épreuve de Job. (42:6-17.) La pensée fondamentale de ce livre peut se résumer en ces termes : Dieu n'afflige pas les hommes ici-bas en proportion de leurs péchés, comme beaucoup le croient ; souvent au contraire il réserve les plus grandes épreuves aux plus fidèles de ses enfants, afin de confondre Satan, leur accusateur, et de lui prouver que leur piété consiste, non dans une crainte de Dieu intéressée, mais dans une obéissance absolue et inspirée par l'amour.

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JOËL (1 Sam. 8: 2), fils aîné de Samuel. Voyez Abija.

JOËL (Joël 1:1), fils de Péthuël et prophète de Juda, dont la vie nous est entièrement inconnue. (1: 9; 2: 17.) On ignore même à quelle époque il prophétisa. La plupart des auteurs le font vivre sous Hozias, environ 800 ans av. J.-C. ,

Le livre de Joël se divise en deux parties. La première (1 : 2-2: 17) renferme la description d'une horrible famine causée par des armées de sauterelles et par une grande sécheresse. Le prophète presse aussi ses compatriotes de se convertir, afin d'éviter la journée de VEternel, dont cette famine était l'image. (1:15; 2:10-17.) La seconde partie (2:18-3:21) annonce la miséricorde de l'Eternel envers son peuple; l'effusion du Saint-Esprit sous l'Evangile (2:28 ; Act. 2:16); le jugement de Dieu contre les nations ennemies d'Israël, et le rétablissement de ce dernier. (3:1-21.)

JOHANAN (2 Rois 25:23), fils de Karéah, vaillant capitaine qui, après la ruine de Jérusalem, révéla au gouverneur Guédalja, le dessein d'Ismaël de le tuer; il lui offrit de mettre à mort ce dernier, mais ne fut pas écouté. (Jér. 40:13-16.) Guédalja étant tombé par l'épée d'Ismaël, Johanan défit ce meurtrier, près de Gabaon, et emmena le reste des Juifs à Guéruth-Kimham, près de Bethléhem, pour descendre avec eux en Egypte. (41:11-18.) Il consulta, mais pour la forme, Jérémie, qui s'opposa de la part de Dieu à ce projet. Johanan et ses compagnons accusèrent le prophète de mensonge, et l'emmenèrent avec eux à Taph-nès, en Egypte, où ils s'adonnèrent à l'idolâtrie. (42; 43; 44:1-23.)

JOKBED (Ex. 6:20; Nomb. 26:59), fille de Lévi, épousa son neveu Hamram, et lui donna trois enfants, Marie, Aaron et Moïse, à l'époque où Pharaon cherchait à détruire les Israélites. (6: 20; 1:22.) Par la foi, elle brava l'édit du roi et cacha Moïse trois mois. (Hébr. 11:23.) Puis

JON

obligée de l'exposer, elle chargea Marie de veiller sur lui, et apprit bientôt qu'il avait échappé à la mort. C'est ainsi que Jokbed put devenir la nourrice de cet enfant et l'éleva sous les yeux de la fille de Pharaon. (Ex. 2:1-10.)

JOKMÉHAM (1 Rois 4:12), ville d'Ephraïm assignée aux Lévites* (1 Chron. 6:68.)

JOKNÉHAM (Jos. 12 : 22; 21:34), ville de Zubulon assignée aux Lévites.

JOKTHÉEL. Voyez Sélah.

JONADAB (2 Sam. 13: 3-5), fils de Simha et neveu de David, était un jeune homme fort rusé. Il suggéra à Amnon, son cousin et son intime ami, la perfidie par laquelle ce dernier déshonora sa sœur Tainar. Il devint ensuite le confident d'Absalom. Lorsque celui-ci eut tué Amnon, Jonadab expliqua à David le motif qui l'avait poussé à ce crime. (13 32, 33.)

JONADAB ou JÉHONADAB (2 Rois 10:15 ; Jér. 35: 6), fils de Récab, était un pieux descendant de Jéthro, beau-père de Moïse, et vivait sous Jéhu, vers 844 av. J.-C. (1 Chron. 2: 55 ; Jug. 1:16.) Sur l'invitation de ce prince, il monta dans son chariot, et le secçnda dans l'extermination de la famille d'Achab et des adorateurs de Bahal. (2 Rois 10:15-28.) Il prescrivit à ses enfants de ne pas s'adonner à l'agriculture, de s'abstenir de vin, et de vivre sous des tentes. (Jér. 35:5-10.) Voyez Récabites.

JON AS (2 Rois 14:25), fils d'Amittaï, de Gathépher (Zabulon), prophétisa en Israël, avant ou pendant le règne de Jéroboam II. (825-784.) On ne sait rien sur cette portion de son ministère, sinon qu'il annonça que les Israélites humiliés par les Syriens, recouvreraient leurs frontières, ce qui eut lieu sous Jéroboam II. (13:3; 14:25.)

Il fut chargé d'une mission contre Ninive. Mais prévoyant la miséricorde de Dieu envers cette ville, il craignit de passer pour un faux prophète. Cette crainte le poussa à désobéir à l'Etemel, et à monter, pour s'enfuir à Tarsis, sur un vaisseau partant de Japho (Jaffa), port de la Méditerranée. (Jon. 4:2; 1:1-3.) Dieu ayant excité une horrible tempête, les matelots, qui étaient païens, crièrent à leurs dieux, puis réveillèrent Jonas, qui dormait, et l'invitèrent à invoquer aussi son Dieu. Sous l'influence d'un préjugé, alors très répandu, ils tirèrent au sort pour découvrir qui avait provoqué cette tempête, et le sort tomba sur le prophète. Celui-ci leur déclara qu'il était Hébreu, et serviteur de l'Eternel dont il fuyait la présence, et leur dit de le jeter dans la mer pour calmer les flots. Après de vains efforts pour gagner la terre, ils crièrent à l'Eternel et précipitèrent Jonas dans la mer, qui s'apaisa aussitôt. Saisis de crainte, ces hommes naguères idolâtres offrirent des sacrifices et des vœux à l'Eternel. (1:1-16.) D'abord enlacé, semble-t-il, dans des plantes marines au fond des eaux (2:5,6), le prophète fut bientôt englouti par un poisson. (Voyez Baleine.) Par l'effet d'un miracle, il séjourna vivant trois jours et trois nuits, dans le ventre de ce poisson ; il y invoqua l'Eternel, et obtint le pardon de sa désobéissance. (2:1-9.) Puis au coni

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mandement de Dien, le poisson vomit Jonas sur le rivage. (2:10.) Après ce châtiment et cette délivrance, le prophète se rendit à Ninive, et cria pendant un jour, dans les rues de cette ville corrompue : Encore 40 jours et Ninive sera détruite. Cette menace parvint au roi, qui s'humilia aussitôt, invita tout son peuple à jeûner, à prier et à se convertir. Dieu touché de cette humiliation, épargna la ville, ce dont Jonas fut très affligé et irrité. (3:1-10; 4:1.) Dans son chagrin, ce prophète au cœur étroit demandait la mort. Il se construisit, à l'orient de la ville, une cabane légère, pour y attendre l'accomplissement de sa prophétie. Trop peu abrité contre un soleil ardent, il tomba malade ; mais Dieu le soulagea en faisant croître drune seule nuit, sur sa tête, un arbrisseau qui le protégea de son ombre. Pour le ramener de son égarement, Dieu fit sécher cet arbrisseau le lendemain, ce qui augmenta la maladie et le chagrin du prophète. Le récit que Jonas a fait de ses fautes, dans le livre qui porte son nom, nous autorise à crore qu'il s'humilia et comprit enfin que s'il avait des motifs de regretter son kikajon (voyez ce mot), l'Eternel n'en avait pas moins d'épargner une ville qui renfermait 120000 petits enfants. (4:1-11.)

La vérité de l'histoire de Jonas, que plusieurs prennent pour un poëme ou une parabole, est attestée par le témoignage de Jésus-Christ. « Comme Jonas fut dans le ventre de la baleine trois jours et trois nuits, ainsi le fils de l'homme sera dans le sein de la terre trois jours et trois nuits.» (Math. 12:39-41.)

JONATHAN ( 1 Chron. 8: 33), fils aîné de Sattl, se distingua par sa piété, sa tendresse et sa valeur. Il battit à Guibba la garnison des Philistins, qui opprimaient alors Israël. ( 1 Sam. 13: 2-4.) Sattl et le peuple étaient découragés en présence de l'ennemi ; mais Jonathan plein de confiance en Dieu, escalada un étroit passage entre deux rochers, à Micmas. Aidé de son écuyer, il tua vingt hommes du corps-de-garde des Philistins, en sorte que ceux-ci s'enfuirent devant les Israélites. Fatigué d'avoir poursuivi l'ennemi, et ignorant une défense inconsidérée de son père, il mangea du miel dans une forêt, et en fut restauré. Sattl voulait le punir de mort, mais le peuple le délivra de ses mains. ( 14: 37-45.) Jonathan conçut la plus vive affection pour David, quand celui-ci apporta au roi la tête de Goliath ; il fit alliance avec lui, au nom de l'Eternel, et lui donna ses vêtements et ses armes. (17: 57; 18: 1-4; 20: 8.) Il intercéda plus tard en sa faveur auprès de Sattl, et le prévint que celui-ci nourrissait des desseins meurtriers contre lui. ( 19: 1-7.) Pour le protéger contre les embûches du roi, Jonathan sonda une dernière fois les dispositions de son père, qui se montra très irrité, et Voulut le percer d'une hallebarde ; puis, par un signal convenu, il informa David du résultat de sa démarche. Il lui conseilla enfin de fuir, en le recommandant à la protection divine. Ces deux amis s'embrassèrent en pleurant et se séparèrent. (20: 1-43.) Jonathan visita David fugitif, dans la forêt de Ziph, l'encouragea au nom de Seigneur, renouvela son alliance avec lui, et dès lors ne le revit plus. (23:16-18.) Il fut tué à la bataille de Guilboah et pleuré par David. ( 2 Sam. 1:26.)

JOR

JONATHAN (2 Sara. 15: 27), fils du sacrificateur Abiathar. Voyez Ahimahatz.

JONATHÉLEM-RÉHOKIM (Ps. 56: l),mot hébreu signifiant la colombe muette des lieux éloignés. Ce titre du Ps. 56, est une énigme pour nous.

JOPPE ou JAPHO (Act. 9: 36; Jos. 19: 46), aujourd'hui Jaffa, ville maritime sur la frontière septentrionale de Dan, au sud de la plaine de Saron, douze lieues au nord-ouest de Jérusalem. Située à l'extrémité d'un promontoire, sur la Méditerranée, elle est baignée de trois côtés par la mer. Son port peu profond n'est pas sûr, et les vaisseaux jettent ordinairement l'ancre à trente minutes de la ville. On voit dans les environs de celle-ci, une magnifique végétation, et surtout de nombreux jardins, qui, arrosés par des roues à godets, produisent en abondance des pommes, des poires, des bananes, des figues, des citrons, des oranges, des pêches et des raisins. Les cèdres employés pour la construction du premier et du second temple, arrivaient en radeaux à Japho. ( 2 Chron. 2: 16 ; Esdr. 3: 7.) Jonas s'y embarqua pour Tarsis, et Pierre y ressuscita Tabitha. ( Jon. 1: 3 ; Act. 9 : 36-43.) Cette ville, plusieurs fois détruite et rebâtie, est le seul port de la Judée et le centre d'un grand commerce. Elle renferme 4 à 5000 habitants, dont environ 600 chrétiens. Les protestants y ont récemment fondé une église, une école et un hôpital desservi par des diaconesses.

JORAM ( 1 Rois 22: 51 ), fils aîné et successeur de Josaphat, roi de Juda, monta sur le trône à trente-deux ans, épousa Hathalie, et imita l'impiété de son beau-père Achab. ( 2 Rois 8: 16-18.) Il reçut le titre de roi, paraît-il, dès l'année que Josaphat accompagna Achab à la guerre, mais il ne régna seul que sept ans plus tard. ( 1 Rois 22: 29 ; 2 Rois 1: 17 ; 8: 16.) Il tua ses six frères et plusieurs seigneurs. Il fit la guerre aux Iduméens révoltés, les battit d'abord, mais ne put les soumettre. La ville lévite de Libna se révolta aussi contre lui, « parce qu'il avait abandonné l'Eternel. » ( 2 Chron. 21: 1-10.) Joram bâtit des hauts lieux, et fit tomber son peuple dans l'idolâtrie. On lui remit alors un écrit d'Elie, qui lui annonçait une affreuse maladie, ainsi que la perte de sa famille et de ses troupeaux, à cause de son impiété et du meurtre de ses frères. (21:12-15.) Ces menaces s'accomplirent bientôt. Les Philistins et les Arabes envahirent son royaume, pillèrent son palais, et lui ravirent ses femmes et tous ses enfants, excepté son plus jeune fils. Joram fut aussi frappé d'une maladie d'entrailles, qui dura deux ans, et mourut sans être regretté, après huit ans de règne. (21:16-20.)

JORAM ( 2 Rois 1: 17 ), fils d'Achab et successeur de son frère Achazia, roi d'Israël. Il régna douze ans, fut moins impie que son père et rejeta le culte de Bahal, mais s'adonna à celui des veaux d'or. (3:1-3.) Il vit la fin du ministère d'Elie et une partie de celui d'Elisée, mais ne sut pas apprécier un tel privilège. Aidé de Josaphat et du roi d'Edom, il fit la guerre aux Moabites, qui, quelque temps tributaires d'Israël, s'étaient révoltés après la mort d'Achab. Joram prit le chemin de l'Idu-mée où il faillit périr, faute d'eau, avec ses alliés. Mais sur le conseil d'Elisée, qui avait suivi l'armée, il fit creuser des fossés, qui se remplirent d'eau miraculeusement, le lendemain. Cette eau paraissant rouge comme du saug, aux rayons du soleil, les Moabites crurent que les alliés s'étaient battus entre eux, et les attaquèrent, mais ils furent défaits. Joram envahit leur pays, y commit de grandes violences, et se retira, paraît-il, sans l'avoir ramené sous son autorité. (3:4-27.)

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Par suite d'un malentendu, Joram reçut la visite du lépreux Nahaman, avec une recommandation du roi de Syrie de le guérir, ce qu'il prit à tort pour une provocation. ( 5: 5-7.) La guerre ayant éclaté avec la Syrie, le roi d'Israël était averti, par Elisée, de tous les mouvements des Syriens. Puis ce prophète les frappa d'éblouissement et les conduisit à Samarie. Là, selon l'invitation d'Elisée, Joram les fit manger et boire, et les renvoya chez eux. ( 6: 18-23.) Ben-Hadad assiégea plus tard Samarie, qui souffrit d'une horrible famine, au point qu'on vit une mère faire bouillir son enfant et le manger. Sous l'apparence de l'humiliation, Joram s'endurcit et jura la mort d'Elisée, mais ne put le faire saisir. ( 6: 24-33.) Dieu eut néanmoins pitié de son peuple, mit en fuite les Syriens, et ramena subitement l'abondance dans la ville. ( 7 : 1-20.) Joram se fit raconter par Guéhazi, les miracles d'Elisée. Il ordonna qu'on eût égard à la demande d'une femme dont ce prophète avait ressuscité l'enfant. Cette femme, qui avait séjourné sept ans à l'étranger, priait le roi de lui faire restituer les terres qu'elle avait abandonnées. ( 8 :1-6.) Blessé en défendant Ramoth de Galaad contre Hazaël, Joram se retira à Jizréhel, où son neveu Achazia, roi de Juda, qui l'avait accompagné à la guerre, vint le visiter. Averti par une sentinelle de l'approche de Jéhu, qui était chargé d'exterminer la race d'Achab, Joram lui envoya deux messagers, puis alla iui-même, avec Achazia, à sa rencontre, pour s'assurerde ses intentions. Après avoir rappelé à Joram la conduite de sa mère Jésabel, Jéhu lui décocha une flèche qui lui trausperça le cœur, dans son chariot ; puis il le fit jeter dans le champ de Naboth. (9: 14-27.)

JOSAPHAT ( 1 Rois 15: 24), fils et successeur d'Asa, roi de Juda, monta sur le trône à trente-cinq ans, et régna vingt-cinq ans, de 914 à 889. Il marcha dans la piété, travailla à détruire les hauts lieux, sans y réussir complètement, et extermina les hommes voués à la prostitution. ( 1 Rois 22 : 42-49 ; 2 Chron. 18: 6 ; 20: 31-34.) Il s'efforça de conduire son peuple dans la voie de l'Eternel, de vivre en paix avec ses voisins, et de faire fleurir son royaume, qui atteignit, sous son gouvernement, un haut degré de gloire, de richesse et de prospérité. (2 Chron. 17:1-6.) Il eut sous sa dépendance, les Philistins, les Arabes et les Iduméens. ( 1 Rois 22: 48 ; 2 Chron. 17:11.) Il bâtit de nombreuses forteresses, et organisa une puissante armée, divisée en cinq corps, qui s'élevaient ensemble à 1160 000 hommes, y compris probablement les troupes tirées des pays tributaires. (2 Chron. 17: 12-19.) Désireux d'éclairer son peuple, il envoya dans toutes les villes de Juda, cinq seigneurs et onze lévites chargés de l'instruire dans la loi de Dieu. ( 17 : 7-10.) Il établit plus tard, dans chaque ville forte, des juges pour rendre la justice au nom de l'Eternel, et sans acception de personnes. ( 19: 5-7.) Il institua aussi à Jérusalem, et dans le môme esprit, une sorte de tribunal d'appel, composé de lévites, et présidé par le souverain sacrificateur. (19: 8-11.)

Cependant Josaphat eut le grave tort de s'allier avec Achab, dont il accepta la fille, Hathalie, pour son fils Joram, ce qui établit entre lui et cette famille impie, une fâcheuse intimité. (18:1 ; 21:6.) Il consentit, malgré l'avertissement de Michée, à accompagner Achab à la guerre, à Ramoth de Galaad, où il courut un grand danger. (18 :1-31.) U rentra néanmoins sain et sauf à Jérusalem, mais fut repris, par le prophète Jéhu,. d'avoir donné du secours à un ennemi de l'Eternel. (19:1-4.) La piété ae Josaphat se montra surtout à l'occasion d'une ligue formée contre lui par les Hammonites, les Moabites et les Iduméens, qui envahirent son royaume et se campèrent à Henguédi. Au lieu de compter sur sa grande armée, il publia un jeûne, et cria à l'Eternel dans le temple, devant son peuple. Il reçut à l'instant, par la bouche d'un prophète, la promesse que Dieu combattrait pour lui, puis il se prosterna avec les hommes, les femmes et les enfants, tandis que les lévites se levèrent et entonnèrent un cantique. (20:1-19.) Le lendemain, ce pieux roi se dirigea vers Tékoah, avec son armée, qu'il exhorta à se confier en l'Eternel, et qu'il fit précéder d'un chœur qui chantait : « Célébrez l'Eternel, car sa miséricorde demeure à jamais. » A peine ce chant eut-il commencé, que grâce à une intervention mystérieuse de Dieu, les Iduméens furent exterminés par leurs alliés, les Hammonites et les Moabites ; puis ceux-ci s'entretuèrent à leur tour au point qu'il n'en échappa pas un seul. Victorieux sans combat, Josaphat et son armée dépouillèrent, pendant trois jours, leurs ennemis gisants, et allèrent, le quatrième jour, bénir Dieu dans une vallée qu'on appela dès lors, « la vallée de bénédiction,» et dont la situation n'est pas connue. De retour à Jérusalem, ils rendirent aussi grâces dans le temple. (20:20-30.)

Josaphat commit une seconde faute en équipant, à Hetsjon-Guéber, de concert avec l'impie Achazia, fils et successeur d'Achab, une flotte pour Tarsis. Il en fut repris par un prophète, et puni par la destruction de cette flotte. (20:35, 37.) Il participa, vers la fin de son règne, à une expédition de Joram, roi d'Israël, et du roi d'Edom, contre les Moabites, et contribua par sa piété, à sauver ses alliés d'une ruine certaine. La persistance de ses relations avec la famille d'Achab, nous montre le danger de se lier avec les méchants. (2 Rois 3:7-27.) Il eut sept fils, dont l'aîné lui succéda. Non content de combler les autres de richesses, il leur donna des villes fortes, mesure plus digne de sa tendresse paternelle que de la sagesse d'un grand prince. Il mourut à 60 ans, et fut compté parmi les meilleurs rois de Juda. (2 Chron. 21:1-4.)

Vallée de Josaphat ( Joël 3:2, 12 ), lieu désigné par Joël comme le rendez-vous des nations pour le jugement. C'est peut-être une simple allusion symbolique à la signification du nom de Josaphat (l'Eternel juge), ou à la vallée de bénédiction. (2 Chron. 20:26.) Quoiqu'il en soit, on appelle aujourd'hui « vallée de Josaphat, » la vallée du Cédron. Voyez Cédron.

JOS

JOSEPH (accroissement, Gen. 30 : 22-24), onzième fils de Jacob, par Rachel, naquit à Caran. Il était d'une grande beauté, et fut le favori de son père, qui l'avait eu à 91 ans. (33 :2 ; 39:6 ; 41:46; 45:11 ; 47:9.) Malgré l'absence de renseignements sur ses 17 premières années, tout semble indiquer qu'il se distingua de bonne heure de ses frères, par sa piété et son beau caractère. Berger comme eux, il eut beaucoup à souffrir de leur haineuse jalousie, qui fut augmentée par le don que lui fit Jacob d'une robe bigarrée, et par le récit de ses songes prophétiques. (37:2-11.) Il paraît qu'il avait environ 17 ans quand il quitta Hébron, où demeurait alors son père, ainsi que son grand-père Isaac, âgé de 168 ans, pour aller visiter ses frères à Sichem. Ceux-ci résolurent de le tuer ; mais ils furent détournés de ce dessein par Ruben et jetèrent Joseph dans une fosse. Ils l'en retirèrent bientôt, et malgré ses supplications, le vendirent 20 pièces ou sicles d'argent (58 francs), à des marchands, qui l'emmènerent en Egypte. (37:12-35.) Là il fut acheté par Potiphar, chef de la garde de la prison royale. (37:36.) Sa conduite exemplaire et la bénédiction de Dieu, lui gagnèrent l'entière confiance de son maître, qui lui remit bientôt l'administration de toute sa maison. Mais son incorruptible chasteté lui attira une grande épreuve. Comme il résista aux sollicitations journalières de sa maîtresse, celle-ci l'accusa injustement auprès de son mari, qui sans examen, le mit aux fers dans une étroite prison. (39:1-20; Ps. 105:17,18.) Toutefois Dieu fut avec Joseph, et inclina en sa faveur le gardien de la prison, qui lui confia le soin de tous les prisonniers. (39:21-23.)

Au bout de quelque temps, le grand échanson et le grand panetier de Pharaon furent mis en prison et eurent chacun un songe, que Joseph leur expliqua. Son explication se vérifia trois jours après, par le supplice du panetier et par le rétablissement de l'échanson dans son office; mais celui-ci oublia, pendant deux ans, son compagnon de captivité. (40 : 16-23 ; 41:1.) Cependant Pharaon ayant eu des songes que ses sages ne purent expliquer, l'échanson lui parla de Joseph, qu'on fit aussitôt raser et vêtir convenablement. Ce dernier parut devant le roi et lui dit que ses songes étaient une révélation divine, et annonçaient sept années d'abondance et sept années de famine. Puis il lui conseilla d'établir un administrateur intelligent, chargé de mettre en réserve 7* de la récolte des années d'abondance, pour nourrir le peuple pendant la famine. Frappé de la sagesse de Joseph, Pharaon le nomma gouverneur de toute l'Egypte; il lui donna son anneau, un collier d'or, et de riches vêtements, le fit monter dans un chariot qui suivait le sien, et ordonna qu'on s'agenouillât à son passage. Pharaon l'appela aussi Tsaphenath-Pahanéah, nom égyptien qui signifie salut du monde, et l'introduisit dans la première caste d'Egypte, en lui faisant épouser Asenath, fille du sacrificateur d'On. (41:2-45.)

Le premier soin de Joseph, alors âgé de 30 ans, fut de visiter tout le pays, où il était depuis 13 ans. (37:2 ; 41:46.) Il fit amasser durant l'abondance, dans chaque ville, une prodigieuse quantité de blé. Il lui naquit dans ce temps-là deux fils, Manassé et Ephraïm. Quand survint la famine, les Egyptiens se rendirent en foule auprès de lui, pour acheter du blé. Ils

m

donnèrent pour avoir du pain, d'abord leur argent, puis leur bétail, et se vendirent enfin eux-mêmes avec leurs terres. Joseph acquit ainsi au roi tout le pays, sauf les propriétés des prêtres. Il transporta les Egyptiens d'une ville dans une autre, leur afferma des champs et leur fournit de la semence, à la condition que le cinquième de la récolte appartiendrait au roi. Joseph régla ce contrat par une loi, qui, en assurant au prince un revenu régulier, protégeait le peuple contre le despotisme oriental. (41 : 47-57; 47:14-26.)

Comme la famine sévissait dans d'autres contrées, des étrangers de tout pays accoururent vers Joseph pour obtenir du blé. Ses frères s'étant aussi présentés deux fois devant lui dans ce but, il leur en fit donner gratuitement. Mais il leur parla comme à des étrangers, et employa à leur égard diverses mesures rigoureuses. Il paraît qu'il agit ainsi dans le dessein de s'assurer de la vérité de leurs discours, de les forcer à lui amener Benjamin, et surtout de les faire rentrer en eux-mêmes. Lorsqu'il eut atteint son but, il se fit connaître à eux, la seconde année de la famine, les arrosa de ses larmes et les combla de caresses. Puis il les renvoya, avec des chariots et d'abondantes provisions, chercher leur père et leurs familles. (42-45.) Apprenant l'arrivée de Jacob, il alla à sa rencontre, « se jeta sur son cou, et pleura quelque temps sur son cou. » Ensuite il le présenta à Pharaon, avec cinq de ses frères, l'établit en Goscen, où il l'entretint, lui et toute sa famille. (46: 28-31 ; 47:1-12.) Dix-sept ans plus tard, il promit par serment à son père, de l'ensevelir en Canaan. (47: 29-31.) Jacob lui conféra une partie du droit d'aînesse, en adoptant Ephraïm et Manassé. (48:1-22 ; 1 Chron. 5: 2.) Joseph eut aussi part à la bénédiction prophétique de son père mourant. Il reçut son dernier soupir, pleura sur lui, le fit embaumer, et accompagna ses restes à Macpéla. De retour en Egypte, il témoigna la plus grande bienveillance à ses frères, qui redoutaient sa vengeance, et les assura de son pardon. (Gen. 50: 1-21.)

Agé de 56 ans à la mort de Jacob, Joseph vécut encore 54 ans, sur lesquels la Bible se tait. Il parvint jusqu'à 110 ans, et tint ses arrière-petits-fils sur ses genoux. Avant d'expirer, il parla, par la foi, à ses frères, de leur future sortie d'Egypte, et leur fit jurer d'emporter ses os, (50: 22-26; Héb. 11: 22.) Les Israélites les prirent avec eux en quittant ce pays, et les ensevelirent à Sichem. (Ex. 13:19 ; Jos. 24: 32.) Joseph nous présente le modèle d'une piété vivante, d'un grand caractère et d'une vie pure. Il a été aussi un beau type de Jésus-Christ.

JOSEPH (Math. 1:16), fils de Jacob et pieux descendant de David, était originaire de Bethléhem, mais demeurait à Nazareth, et y vivait humblement de son travail de charpentier. (Math. 13: 55 ; Luc 2:24; Lév. 12: 8.) Il fut l'époux de la vierge Marie, ce qui le fit passer parmi les Juifs, pour le père de Jésus. (Jean 1: 45; 6: 42.) Il eut trois visions d'ange pendant son sommeil. Dans la première, il fut détourné de son dessein de renvoyer secrètement sa fiancée, puis averti qu'elle était enceinte du Saint-Esprit, et qu'elle serait la mère du fils de Dieu. (Math. 1:18-25.) Dans la seconde vision, il reçut, après son retour de Jérusalem à Bethléhem, l'ordre de fuir en Egypte, avec Marie et Jésus, afin de soustraire le

petit enfant à la fureur d'Hérode. (2: 13-15.) Enfin dans la troisième, il fut informé de la mort de ce prince, et invité à retourner en Israël ; mais comme il craignait d'habiter à Bethléhem, à cause d'Archélalis, qui régnait en Judée, il se retira à Nazareth, où Jésus fut élevé sous ses yeux. (2 : 19-23.) Depuis sa visite à Jérusalem, avec Marie et Jésus, alors âgé de 12 ans, Joseph n'est plus mentionné dans le Nouveau Testament. (Luc 2: 41-51.) Les évangélistes l'appellent parfois, selon l'opinion commune, 1 epèrede Jésus. (Luc 2: 41 ; 3: 23; 4 : 22 ; Jean 1: 45 ; 6: 42.) On croit qu'il mourut avant le baptême du Sauveur. Il est du moins indubitable que Marie était veuve quand Jésus mourant la recommauda à Jean. (Jean 19: 27.) D'après une tradition incertaine, Joseph était déjà vieux et veuf quand il épousa Marie, et avait eu 4 fils et 2 filles de sa première femme. Plusieurs auteurs pensent que ce sont ces enfants qui étaient les frères et les sœurs de Jésus. (Math. 13: 55 ; Marc 6: 3.)

JOSEPH (Math. 27:57-60), personnage riche et considéré, natif d'Ari-mathée et membre du sanhédrin. Il était disciple de Jésus, mais en secret, par crainte des Juifs, et refusa de voter sa mort. (Luc 23:50-53 ; Jean 19: 38.) Fortifié dans la foi par te supplice du Sauveur, il demanda son corps à Pilate et l'obtint. Puis aidé de Nicodème, il l'enveloppa dans un linceul neuf avec des aromates, et le déposa dans un sépulcre qu'il avait préparé pour lui-même, et où personne n'avait* encore été mis. Cette espèce dé grotte taillée dans le roc, se trouvait dans le jardin qu'il possédait tout près du lieu de la crucifixion. (Marc 15 : 43-46; Jean 19: 38-42 ; Math. 27: 58 ; Luc 23 : 53.)

JOSÈS. Voyez Barnabas.

JOSIAS (2 Rois 21: 26), fils et successeur de l'impie ,Amon, roi de Juda, monta sur le trône à 8 ans, et régna 31 ans, de 641-610 avant J.-C. Il fut le plus pieux des rois de Juda (22: 1, 2 ; 23: 24, 25), et travailla à détruire de fond en comble l'idolâtrie, qyi avait jeté, depuis Salomon jusqu'à son père Amon, de profondes racines dans son royaume. Dès sa seizième année, la huitième de son règne, il se tourna vers l'Eternel ; et à 20 ans, il commença à renverser les idoles. (2 Chron. 34:1-5.) Il fut encouragé, dans ses pieux efforts, par le ministère de Jérémie et de Sophonie. (Jér. 1:2; Soph. 1: 1.) La dix-huitième année de son règne fut célèbre dans sa guerre contre l'idolâtrie. On travaillait, d'après ses ordres, à réparer et à purifier le temple, dégradé et profané par ses prédécesseurs, quand le souverain sacrificateur Hilkija, retrouva le livre de la loi, oublié depuis longtemps, et le fit lire au roi. Effrayé à l'ouïe des menaces qu'il renfermait, Josias déchira ses vêtements, s'humilia, et pleura sur les péchés de son peuple. (2 Rois 22:11, 19 ; 2 Chron. 34: 24-27.) Puis il fit consulter la prophétesse Hulda, qui déclara que ces menaces s'accompliraient bientôt, mais que le roi serait auparavant recueilli en paix, parce qu'il s'était humilié. (2 Rois 22:3-20; 2 Chron. 34:19-28.) Josias convoqua ensuite tout son peuple dans le temple et lui fit lire la loi retrouvée; puis il obtint de ce peuple la promesse solennelle de l'observer. (2 Rois 23 : 1-3.) Dès ce moment, il redoubla de zèle contre l'idolâtrie, tant à Jérusalem que dans les autres villes de Juda. Il démolit les autels des faux dieux, réduisit en poudre les idoles, et brûla les hauts lieux et les bocages. Il voua à l'exécration Topheth, lieu où le peuple brûlait ses enfants en l'honneur de Moloc, dans la vallée de Hinnom. Il détruisit les maisons que des hommes et des femmes voués à la prostitution occupaient dans le parvis du temple, et ôta de l'entrée de cet édifice, les chevaux et les chariots consacrés au soleil. Il n'épargna pas les hauts lieux de Hastoreth, Kémos et Milkom, érigés par Salomon sur la montagne des Oliviers. Pour vouer à l'infamie tous les lieux dédiés à l'idolâtrie, il y répandit des ossements humains, dont le simple contact était une souillure. ( Nomb. 19:16. ) Il destitua tous les sacrificateurs qui avaient sacrifié aux idoles, mais il leur assura des moyens d'existence. (2 Rois 23 : 4-14.)

Après avoir ainsi purifié son royaume de toute idolâtrie, Josias se rendit en Samarie, et y accomplit une œuvre semblable. A Béthel, il brûla des ossements humains sur l'autel du veau d'or, conformément à une prophétie prononcée plus de trois siècles auparavant, et détruisit le haut lieu ot le bocage qui s'y trouvaient. (1 Rois 13: 2; 2 Rois 23: 15,16.) Dans d'autres villes, il brûla sur les autels les sacrificateurs des hauts lieux. (2 Rois 23:19, 20.) De retour à Jérusalem, il prit des mesures pour que la pâque fût célébrée avec une solennité extraordinaire. Dans ce but il donna au peuple 3000 bœufs et 30 000 agneaux ou chevreaux, et ses principaux officiers imitèrent sa libéralité. (2 Chron. 35 :1-19.) Pour consommer son œuvre, il fit mourir, selon la loi, tous les sorciers, devins ou diseurs de bonne aventure, et mit fin à toute pratique née de l'idolâtrie. (Lév. 20: 27; 2 Rois 23: 24.) Aucun de ses prédécesseurs n'avait entrepris une réforme aussi complète. (2 Rois 23: 25.)

. L'activité réformatrice de Josias fut favorisée par une longue paix. Mais il courut au-devant d'une mort prématurée, en voulant s'opposer au passage, à travers son territoire, de Pharaon-Néco, qui allait combattre les Assyriens sur l'Euphrate. Il fut blessé dans un combat, contre les Egyptiens, à Méguiddo, d'où on le ramena mourant à Jérusalem. Sa mort excita parmi le peuple de vifs regrets, qui se manifestèrent dans des complaintes, qu'on répéta longtemps après. Jérémie composa aussi sur ce pieux prince, enlevé à 39 ans, des lamentations qui ne nous sont pas parvenues. (2 Chron. 35 : 20-27.)

JOSUÉ ou OSÉE (Ex. 17: 9; Nomb. 13: 9), fils de Nun, de la tribu d'Ephraïm, avait plus de 20 ans (Nomb. 14: 29,30), et probablement plus de 40, à la sortie d'Egypte, quoiqu'il fût alors appelé jeune homme ; mais cette période de sa vie nous est inconnue. (Ex. 33 : 11.) Il est nommé pour la première fois quand Moïse le chargea, en Réphidim, de lever une troupe et de la commander, dans la bataille contre les Hamalécites, qu'il défit entièrement. ( 17: 9-13.) Il fut dès lors le serviteur de Moïse et se distingua par sa profonde pieté. (24:13.) Il ne nous est connu pendant les 40 ans qu'il vécut sous sa direction, que par un petit nombre dp détails. Il l'accompagna, avec les 70 anciens, sur la montagne, y resta seul auprès de lui 40 jours, en redescendit avec lui, et crut discerner le bruit d'une bataille dans les cris des Israélites dansant autour du veau d'or. (24: 13-18; 32:17.) Josué restait au tabernacle provisoire dressé par

JOS

Moïse, quand celui-ci devait être au milieu du peuple. (33:11.) Jaloux de la gloire de son maître, il le pria d'empêcher Eldad et Médad de prophétiser. (Nomb. 11: 25-28.) Il fut l'un des douze espions envoyés par Moïse, qui lui changea son nom d'Osée en celui de Josué, ou l'Eternel sauve. ( 13: 9,17.) De retour au camp, il déchira, de douleur, ses vêtements, à la vue du peuple ameuté par le récit des dix espions incrédules, s'efforça de le calmer et de l'amener à la confiance en l'Eternel. Il fut alors, ainsi que le pieux Caleb, en danger d'être lapidé ; mais Dieu récompensa leur fidélité par la promesse de les introduire eux seuls en Canaan, d'entre tous les hommes âgés de plus de 20 ans à la sortie d'Egypte. (14: 6-38; 26: 65.) Au bout des 40 ans passés dans le désert, J osué fut chargé, par Moïse, de présider au partage de la terre promise. (32 :28 ; 34:17.) Avant de monter sur la montagne de Nébo, pour y mourir, Moïse, sur un ordre divin, le désigna pour lui succéder; lui communiqua, par l'imposition des mains, une grande mesure de l'Esprit de Dieu, que Josué possédait déjà ; lui donna diverses instructions qui ne nous sont pas rapportées, et le présenta enfin au peuple, comme son nouveau conducteur. (Nomb. 27: 18-23; Deut. 3 : 28 ; 34: 9.)

Après la mort de Moïse, l'Eternel apparut à Josué, à Sittim, et lui ordonna de passer le Jourdain, l'exhorta à observer sa loi, et lui promit son assistance dans la conquête de Canaan. ( Jos. 1 : 1-10.) Josué envoya deux espions pour reconnaître le pays. A leur retour, il commanda au peuple de se préparer au passage pour le troisième jour, puis le fit venir de Sittim au bord du fleuve. (2: 1-24 ; 3:1-4.) Là il ordonna à tout Israël de se purifier, et aux sacrificateurs de porter l'arche devant le peuple, et de s'arrêter au milieu du Jourdain pendant que la multitude passerait. Il choisit douze hommes pour lever chacun une pierre du lit du fleuve, afin d'en faire un monument. Quand le peuple eut passé à pied sec, le 10 du premier mois, Josué dressa aussi douze pierres au milieu du Jourdain. (3: 5-17 ; 4: 1-19.) Il établit son camp à Guilgal, où il circoncit tous les Israélites nés au désert, parce qu'on avait négligé de les circoncire, puis fit célébrer la pâque. (5:1-12.) Comme il était près de Jérico, le chef de l'armée de l'Eternel, sans doute le fils de Dieu, lui apparut avec une épée nue en la main, et lui ordonna de se déchausser, parce que ce lieu était saint, ce qu'il fit aussitôt. (5: 13-15.)

Les Israélites marchèrent courageusement à la conquête de Canaan, prirent Jérico sans combat, mais furent battus devant Haï. Découragé, Josué se prosterna devant l'arche, et cria à l'Eternel. Dieu lui montra la cause de cet échec dans le crime d'Hacan, qui avait pris de l'interdit. Josué le fit lapider avec toute sa famille. ( 6-7.) Après la ruine d'Haï, ce chef conduisit tout son peuple sur les monts de Hébal et de Garizim, où furent prononcées les malédictions et les bénédictions de la loi, puis il le ramena au camp, à Guilgal. (8:1-9: 6.) Là Josué fut trompé par la ruse des Gabaonites, et leur jura avec précipitation de les laisser vivre, parce qu'il n'avait pas consulté l'Eternel. Il les secourut contre une ligue de 5 rois du sud de Canaan, qu'il défit devant Gabaon, grâce à une grêle de pierres que Dieu fit miraculeusement pleuvoir sur eux. Pour pouvoir achever sa victoire, Josué arrêta le soleil pendant un jour entier, puis

m

JOT

retourna à Guilgal. (9-10.) Dans une seconde campagne, il anéantit, près du lac Mérom, la ligue des rois du nord organisée par Jabin, roi de Hatsor, coupa, selon Tordre de l'Eternel, les jarrets de leurs chevaux, et brûla leurs chariots. (11: 1-20.) Puis revenant au sud, il extermina la puissante race des Hanakins, et demeura maître de tout le pays après avoir détruit, dans l'espace de 7 ans (14:10), 31 petits royaumes. (11: 21-23 ; 12: 1-24.) Toutefois les Cananéens, quoique vaincus, ne furent pas tous exterminés, et ceux qui restèrent servirent à éprouver les Israélites. (Jug. 3:1.)

Sur l'ordre de Dieu, Josué partagea le pays entre 91/, tribus, 21,, tribus ayant eu leur part à l'est du Jourdain. Après avoir déterminé la portion de Juda, d'Ephraïm et de la moitié de Manassé, il fit déposer le talllrnacle à Silo. (Jos. 13:1-18:1.) Il chargea ensuite quelques hommes de faire un dessin du reste du pays, et de le diviser en 7 parties, puis décida par le sort celle qu'aurait chaque tribu. On dut cependant prendre la part de Siméon sur celle de Juda, qui était trop grande. ( 18: 2-10; 19: 1.) Enfin à sa demande, Josué obtint dans la montagne d'Ephraïm, la ville de Timnath-Sérah, qu'il rebâtU. ( 19: 49-51.) Il assigna à la tribu de Lévi 48 villes, dont 6 pour villes de refuge. (21: 43-45; 20: 1-9.) Quand le partage fut achevé, il renvoya chargés de butin, les Israélites des 21/, tribus de l'est, et les exhorta à observer la loi de l'Eternel. (22: 1-8.)

Josué s'établit dans son héritage, et y passa sans doute le reste de ses jours dans la retraite. (19:49,50.) Se voyant près de sa fin, il réunit le peuple, probablement à Silo, et l'exhorta à demeurer fidèle à l'Eternel. (23 : 1-16.) Il assembla aussi à Sichem les principaux représentants d'Israël, résuma devant eux leur histoire nationale, depuis la vocation d'Abraham jusqu'à leur établissement en Canaan. U les pressa de choisir entre le culte des faux dieux et celui de l'Eternel, qu'il déclara vouloir suivre avec sa maison. L'assemblée s'étant prononçée pour l'Eternel. Josué lui fit promettre de le servir fidèlement. Puis il dressa, en souvenir de cette promesse, une grande pierre sous un chêne, près du tabernacle, et congédia le peuple pour la dernière fois. Il mourut à l'âge de 110 ans, et fut enseveli à Timnath-Sérah. (24:16-30.) Josué a été un beau type de Jésus-Christ introduisant le peuple de Dieu dans le repos céleste. (Héb. 4:8.)

Le livre de Josué. Ce livre renferme l'histoire d'Israël sous l'administration de Josué. On peut le diviser en trois parties, qui se résument comme suit: 1° Conquête de Canaan. (1-11.) 2° Partage du pays, et retour dans leurs foyers des 21/, tribus orientales. (12-22.) 3° Dernières exhortations et mort de Josué. (23-24.) — L'auteur inconnu de ce livre a été contemporain des événements qu'il raconte, comme le prouve le passage suivant, mal rendu dans nos versions : « L'Eternel avait fait tarir les eaux du Jourdain, devant les enfants d'Israël, jusqu'à ce que nous fussions passés. » (5:1.) On a supposé qu'il a été écrit par Josué lui-même, à l'exception toutefois des cinq derniers versets. Mais la mention anticipée d'événements racontés dans le livre des Juges, ne permet guères d'admettre cette supposition. (Jos. 15:13-17; 19:47; Jug. 1:10-15; 18.)

JOTHAM (Jug. 9:5-24), le plus jeune des 70 fils de Gédéon, échappa

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au massacre de ses frères par Abimélec. Dans un charmant apologue prononcé sur la montagne de Garizim, il compare les Sichémites, qui avaient élevé au trône ce meurtrier, aux arbres voulant se donner un roi. Sur le refus de l'olivier, du figuier et de la vigne, ils s'adressent enfin à Tépine, qui accepte sans hésiter. Après avoir dénoncé des châtiments tant aux seigneurs de Sichem qu'à Abimélec, Jotham s'enfuit à Béer, ville située, pense-t-on, cinq lieues au nord de Jérusalem.

JOTHAM (2 Rois 15:5), fils et successeur de Hozias, roi de Juda, administra quelque temps le royaume à la place de son père, devenu lépreux. Il monta sur le trône à 25 ans, et eut un règne glorieux, sur lequel nous ne possédons que peu de détails. (2 Chron. 27:1-9.) Il marcha dans la crainte de l'Eternel, mais ne put arrêter la corruption du peuple, ni abolir le culte des hauts lieux. (2 Rois 15: 7,38.) Esaïe, Osée et Micnée exercèrent leur ministère sous son règne. (Esa. 1:1; Osée 1:1; Mich. 1:1.) Jotham bâtit des villes et des forteresses en Juda, fit la guerre avec succès aux Hammonitcs, qui lui payèrent, trois ans de suite, un tribut de 1QO talents d'argent (870000 francs), 10 000 cores de blé (20000 hectolitres = 130000 quarterons), et 10000 cores d'orge. (2 Chron. 26: 21-23; 27; 1-9.) Il mourut à 41 ans, au moment où les rois de Syrie et d'Israël se préparaient à envahir son royaume. (2 Rois 15: 37.)

JOUR. (Gen. 1 : 5.) Ce mot désigne tantôt le temps que le soleil demeure sur l'horizon, tantôt la durée d'une révolution de la terre sur elle-même. (7:12, 24.) Dans ce dernier sens, les Hébreux comptaient le jour d'un soir à l'autre. (Lév. 23:32.) La distinction du jour et de la nuit est aussi ancienne que notre terre. (Gen. 1 : 5.) La division du jour en heures , mentionnée pour la première fois dans Daniel (3:6), remonte, paraît-il, à l'époque de l'exil. A l'exemple des Caldéens, les Juifs partageaient l'espace compris entre le lever et le coucher du soleil, en 12 heures, dont la durée variait suivant les saisons. (Jean 11 : 9.) Au solstice d'été, ces 12 heures duraient 14 heures 12 minutes, et seulement 9 heures 48 minutes au solstice d'hiver. Le jour moyen commençant à 6 heures du matin, la l,e heure du jour correspondait à 6 heures, la 3me à 9 heures, la 6me à midi, la 9me à 3 heures du soir, et la 12me à 6 heures. (Math. 20:3-6 ; 27 :46 ; Jean 1: 39; 4: 6 ; 19 :14 ; Act. 2:15 ; 3:1 ; 10:9.) La 3rae, la 6me et la 9me heure, partagaient ainsi le jour en quatre parties égales. La nuit était aussi divisée en quatre veilles, qui duraient de 6 à 9 heures, de 9 heures à minuit, de minuit à 3 heures et de 3 à 6 heures. (Math. 14:25; 24 : 43 ; Marc 6:48; Luc 12 :38.) Les Egyptiens et les Romains comptaient les jours comme nous, de minuit à minuit. Plusieurs auteurs pensent que Jean a suivi ce dernier usage, dans l'indication de l'heure à laquelle Pilate livra Jésus-Christ, ce qui est peu probable. (Jean 19:14.)

JOURDAIN (fleuve de Dan, Gen. 13:10), le seul fleuve de la Terre-Sainte, qu'il traverse du nord au sud ; tous les autres cours d'eau ne sont que des torrents, presque tous à sec dans la saison chaude. Sa principale source naît au pied du Liban et de l'Hermon, près de la ville d'Hasbaya, située 540 mètres (1800 pieds) au-dessus de la mer. Il coule d'abord rapidement, dans une charmante et fertile vallée, puis ralentit sa course et reçoit de l'est le Banias, qui vient des environs de Césarée de Philippe et forme sa seconde source. A 10 lieues de son origine, le Jourdain traverse le lac Mérom, et trois lieues plus bas, celui de Génézareth; puis, s'avançant toujours vers le sud, il se jette enfin dans la mer Morte, après un cours d'environ 60 lieues. 11 reçoit un grand nombre d'affluents, dont les principaux sont le Hiéromax et le Jabbok, qui viennent de l'est. Il forme de nombreuses sinuosités, en sorte que la distance absolue de sa source à son embouchure, n'est que d'environ 40 lieues. Trente minutes au sud du lac Mérom, il passe sous un pont à trois arcades, nommé Pont de Jacob, parce qu'on a cru, mais à tort, que Jacob et sa famille avaient traversé le Jourdain en cet endroit. (Gen. 32 :22 ; 33:17,18.) Ce fleuve n'a pas d'autre pont, mais on peut le passer à gué sur divers points. (Jug. 3 :26-28; 7:24 ; 12 :4-6.) Il est large de 18-30 mètres (60-100 pieds), et sa profondeur, qui varie beaucoup, ne paraît pas dépasser 2 mètres (7 pieds). Ses eaux sont troubles et argileuses, mais néanmoins douces et rafraîchissantes, ainsi qu'abondantes en poisson. Il est généralement rapide, et forme de nombreuses cataractes et cascades. Depuis le lac Mérom, 30 mètres (100 pieds) plus haut que la Méditerranée, jusqu'à la mer Morte, qui est 390 mètres (1300 pieds) plus basse que celle-là, le lit de ce fleuve s'abaisse de 420 mètres (1400 pieds). A droite et à gaiiche de ses rives naturelles, on en voit d'autres qui marquent sa largeur quand il déborde au printemps, par suite de la fonte des neiges du Liban et de l'Hermon (Jos. 3 :14-17.) Jérémie appelle ce débordement, « l'enflure du Jourdain. » (Jér. 12:5; 49:19; 50:44.)

La contrée qu'arrose ce fleuve entre le lac de Génézareth et la mer Morte, est nommée dans l'Ecriture, la plaine du Jourdain, ou simplement la plaine, ou les environs du Jourdain. Cette plaine comprenait autrefois l'espace occupé par la mer Morte. ( Gen. 13:10-12 ; 19:17: 1 Rois 7: 46; 2 Chron. 4: 17 : Math. 3 : 5.) C'est une vallée d'environ 25 lieues de long, sur 2-4 de large, limitée par des montagnes hautes de 300-360 mètres à l'ouest (1000-1200 pieds), et de 600-1500 mètres à l'est (2000-5000 pieds). Cette région, la plus basse de la terre, est coupée de nombreuses collines; elle est très aride, sauf sur les bords des affluents du Jourdain, ou dans le voisinage de quelque source, comme aux environs de Jérico. Elle a un climat brûlant, n'est habitée que par des Arabes nomades, et seulement en hiver. Au milieu de cette vallée, il s'en trouve une seconde, plus basse de 15 mètres (50 pieds), large tout au plus de Va lieue, et comme encadrée dans la première ; c'est proprement la vallée du Jourdain, parée d'une riche végétation, surtout le long des bords du fleuve. Elle est ombragée par des arbres, des abrisseaux et des buissons (2 Rois H: 1-7), que peuplent de nombreux oiseaux, tels que les canards, les cigognes et les hirondelles. Le sanglier, l'once, le chacal, le scorpion y ont aussi leur retraite ; mais le lion, qui rugissait autrefois dans ces bosquets, l'orgueil du Jourdain, ne s'y trouve plus. ( Zach. 11: 3.) Ce fleuve, théâtre de bien des faits importants, fut miraculeusement passé par les Israélites, et plus tard par Elie et Elisée. (Jos. 3:14 ; 4 : 9 ; Jug. 3: 26-28; 7: 24 ; 12:4-6; 2 Sam. 19: 12-20: 2 Rois 2: 8-14.) Nahaman y trouva la guérison de sa

lèpre. (2 Rois 5: 10-14.) Des multitudes y furent baptisées par Jean-Baptiste, ainsi que Jésus lui-même. (Math. 3: 6; Marc 1: 5-11.) C'est en souvenir de ce dernier événement, que des pèlerins viennent chaque année, de Jérusalem, se baigner dans le Jourdain, le lendemain de Pâques, en face de Jérico, où il a 18 mètres de large (60 pieds), et environ 2 mètres de profondeur (6-7 pieds).

JOYAUX (Nomb. 31: 50), ornements précieux, surtout portés par les femmes, et déjà usités du temps d'Abraham. (Gen. 24: 22.) Le goût de la parure se développa de bonne heure chez les Israélites, et le luxe de leurs femmes devint extraordinaire sous les rois, comme le prouvent les nombreux ornements mentionnés dans Esa. 3:18-24. La traduction de plusieurs termes de ce morceau, est très difficile et incertaine. Voici les principaux joyaux nommés dans l'Ecriture:

Les bagues du nez. (Esa. 3: 21.) C'est à tort que dans Gen. 24: 47 ; Ezéch. 16:12, on a traduit par front le mot hébreu (apb), qui signifie nez. D'après des voyageurs modernés, les Orientaux portent encore aujourd'hui, passés à l'un des cartilages du nez, des anneaux d'or ou d'ivoire, de 6-9 centimètres (2-3 pouces) de diamètre, et ornés de pierreries. « Une belle femme qui se détourne de la raison, est comme une bague d'or au museau d'une truie. > (Prov. 11: 22.)

Les pendants d'oreilles (Ex. 32: 2; Ezéch. 16:12), usités aujourd'hui en Orient, comme autrefois. Une seule oreille est parfois ornée de 15-20 boucles, souvent garnîes de perles et d'autres petits ornements. Jacob enterra, avec des idoles, les boucles d'oreilles de sa famille, ce qui a fait supposer qu'on les portait aussi comme amulettes. ( Gen. 35: 4.)

Les colliers. (Gen. 41: 42 ; Cantiq. 1:10 ; Dan. 5:7,16.) C'étaient des chaînes de grains d'or, comme en portent encore les Arabes, ou des cordons de perles, de pierreries et de coraux, auxquels on suspendait de petits flacons ou bagues de senteur. ( Esa. 3 : 20.) Il paraît que les femmes mettaient plusieurs colliers à la fois, ou que ceux-ci étaient à plusieurs tours. ( Cantiq. 4: 9.) Les hommes portaient aussi des colliers, surtout en Egypte, à Babylone et chez les Madianites, qui en ornaient même le cou de leurs chameaux. (Nomb. 31:50 ; Jug. 8:26.) Il est probable qu'on portait aussi des colliers autour de la tête. (Prov. 1:9.)

Les bracelets, fixés autour des bras et surtout des poignets. Rébecca en reçut une paire du serviteur d'Abraham. ( Gen. 24 : 22, 47 ; Ezéch. 23: 42.)

Les anneaux des doigts étaient aussi, comme aujourd'hui, portés par les hommes. ( Luc 15 : 22 ; Jacq. 2 : 2.) Pharaon donna son anneau à Joseph, et Assuérus le sien à Mardochée. (Gen. 41:42; Es-ther 8: 2.)

Les ornements des pieds. (Esa. 3:18.) Il paraît qu'ils se composaient d'anneaux qui, se heurtant les uns contre les autres, faisaient un léger bruit. Réunis par une chaînette, ces anneaux forçaient les femmes à marcher à petits pas. Les dames de l'Orient en portent encore aujourd'hui de semblables.

On mettait ces divers ornements dans les jours de fêtes, et surtout aux aoces, tandis qu'on s'en dépouillait dans les temps de tristesse et d'humiliation. (Ex. 33:4-6; 2 Sam. 1:24; Esa. 3:17-24; 61: 10.) Sans condamner absolument toute parure extérieure, le Nouveau Testament recommande aux fidèles, et surtout aux femmes, de rechercher l'ornement intérieur d'un esprit doux et paisible, de l'humilité et des bonnes œuvres. ( 1 Cor, 12:22-24 ; 1 Pier. 3:4; 5:5 ; 1 Tim. 2 :10.)

JUBILÉ. Voyez Année.

JUDA (louange de l'Eternel, Gen. 29: 35), quatrième fils de Jacob et de Léa. Il partagea la haine de ses frères contre Joseph, plus jeune que lui d'environ quatre ans. (29:35; 30: 25; 31 :41.) Il devait avoir 21 ans, quand il les persuada de le vendre, au lieu de le faire mourir, puisque Joseph était alors âgé de 17 ans. ( 37:2,26.) 11 était sans doute marié depuis plusieurs années; c'est du moins ce qui semblerait résulter de divers passages relatifs à son mariage et à ses descendants. (37: 2; 38: 11,29; 41: 29, 30, 46 ; 45 : 6.) Sans observer l'ordre chronologique, l'Ecriture raconte que Juda se sépara momentanément de son père, et alla à Hadullam, où il se lia étroitement avec un Cananéen, nommé Hira. Il y épousa une Cananéenne, fille de Suah, qui lui donna trois fils, Her, Onan et Séla. Devenu veuf, il eut deux fils jumeaux de sa belle-fille Tamar, qui s'était déguisée pour le surprendre. Mais il reconnut sa faute et ne vécut plus avec elle. (38:1-30.) Il paraît que dès lors Juda se conduisit d'une manière exemplaire, inspira une grande confiance à Jacob, et jouit d'une grande considération parmi ses frères.. Cédant à ses instances, son père lui confia Benjamin, pour le second voyage en Egypte. Et quand la coupe d'argent eut été trouvée dans le sac de ce frère cadet, Juda offrit d'être prisonnier à sa place. Puis il fit un récit si vrai et si touchant de tout ce qui s'était passé à l'égard de Benjamin, que Joseph ne put contenir son émotion. (43 : 3-8; 44: 14-34 ; 45: 1.) Jacob envoya Juda devant lui pour annoncer à Joseph son arrivée en Egypte. ( 46: 28.) Il lui conféra, dix-sept ans plus tard, la prééminence ôtée à Ruben, et lui prédit que le Messie naîtrait de sa race. ( 49: 8-12.) Des cinq fils de Juda, les trois derniers seuls laissèrent des enfants. (Nomb. 26: 19, 20.)

La tribu de Juda s'augmenta rapidement. Elle était déjà la plus nombreuse au désert, et comptait 74 600 hommes au-dessus de vingt ans. ( Nomb. 1: 3, 27.) Après la conquête de Canaan, elle eut son lot la première, au sud du pays. Elle était bornée au nord par les tribus de Dan et de Benjamin, au midi par l'Idumée et le désert de Tsin, à l'est par la mer Morte, à l'ouest par la Méditerranée. Il lui échut plus de cent quinze villes, dont quelques-unes furent cédées à Siméon. (Jos. 15:1-63; 19: 9.) Son territoire avait environ seize lieues de long sur dix de large. Après la mort de Josué, l'Eternel ordonna à la tribu de Juda, de monter la première contre les restes des Cananéens, ce qu'elle fit avec courage, aidée de Siméon. Elle prit et posséda momentanément Jérusalem, s'empara de Bézek et de son roi, Adoni-Bézek, et remporta de nombreuses victoires. (Jug. 1: 1-20.) Elle s'empressa, après la mort de Saûl, de reconnaître pour roi, David, qui régna sept ans et demi sur Juda seul,

DICTION. BIBLIQUE. 19 à Hébron. ( 2 Sam. 2:1 ; 5: 5.) Quand la révolte d'Absalom fut vaincue, cette tribu se hâta de ramener le roi à Jérusalem, et excita, par son empressement, la jalousie des autres tribus. ( 19:40-43.) Celles-ci s'étant révoltées, sous Roboam, la tribu de Juda resta seule fidèle, avec celle de Benjamin, à la maison de David et au culte de l'Eternel, et constitua le royaume de Juda. ( 1 Rois 12 :1-24.)

Le royaume de Juda dura environ 390 ans ( Ezéch. 4:5), sous vingt monarques, tous de la race de David, sauf l'usurpatrice Hathalie. Onze d'entre eux furent impies, quoiqu'à des degrés divers, savoir : Roboam, Abija, Joram, Achazia, Hathalie, Achaz, Amon, Jéhoacliaz, Jéhojakim, Jéhojachin et Sédécias. ( 1 Rois 15 : 3; 2 Rois 8: 16, 27; 16: 3; 21: 21; 23: 32, 37; 24: 9, 19; 2 Chron. 12 : 14; 24: 7.) Quatre autres servirent l'Eternel pendant une partie seulement de leur règne, ce sont : Joas, Amatsia, Hosias et Manassé. (2 Rois 12: 2 ; 14:3 ; 2 Chron. 26:4,16 ; 33: 2,12.) Enfin cinq rois, Asa, Josaphat, Jotham, Ezéchias et Josias, furent de fidèles serviteurs de Dieu. (1 Rois 15:11 ; 2 Chron. 17:3 ; 27:2 ; 29:2 ; 34:2.) Tandis que les trois premiers rois de Juda furent presque toujours en guerre avec Israël, le quatrième, Josaphat, s'allia avec la maison d'Achab. Cette faute eut pour conséquence, sous ses successeurs, l'introduction du culte de Bahal en Juda, où il poussa de profondes racines. Le zèle des rois pieux et des prophètes ne parvint même jamais à extirper complètement ce culte idolâtre. ( l Rois 14: 30; 15:6,16 ; 22: 1-4; 2 Rois 8:18.) Aussi Dieu envoya contre ce royaume infidèle les Caldéens, qui détruisirent Jérusalem en 588, et transportèrent le peuple à Babylone. (2 Chron. 36:17-21.) C'est néanmoins de la tribu de Juda que Dieu s'est surtout servi pour réaliser ses desseins de miséricorde et donner au monde un sauveur. Tandis que les dix tribus restèrent à l'étranger depuis l'édit de Cyrus en faveur des Israélites, les tribus de Juda et de Benjamin s'empressèrent de retourner dans leur patrie. (Esdr. 1:5.) Elles rebâtirent Jérusalem, rétablirent le culte de l'Eternel et le maintinrent fidèlement jusqu'à la venue « du lion de Juda, du pacificateur, auquel appartient l'obéissance des peuples. » (Gen.49:10; Apoc. 5: 5.)

JUDAS (Math. 10:4 ; Jean 13:26), fils de Simon, surnommé Iscariot, c'est-à-dire, homme de Cariot, était, pense-t-on, de Kérijoth, ville située au midi de Juda. (Jos. 15: 25.) Appelé à l'apostolat, il est toujours, dans la liste des douze, nommé le dernier, et désigné comme un traître. (Math. 10: 4; Marc 3:19; Luc 6:16.) Il était rongé par l'avarice, qui le poussa au vol. Et néanmoins, par uu motif inconnu, la bourse commune qui servait à l'entretien de Jésus et de ses disciples, lui fut confiée. (Jean 12:6.) Peut-être offrit-il de s'en charger, ou devait-elle servir à manifester les pensées de son eœur. ( Luc 2:35.) Jésus, qui le connaissait dès le commencement, le désigna de bonne heure, mais sans le nommer, sous le titre de démon. (Jean 6: 64-71.) Judas sut néanmoins, pendant tout le ministère du Sauveur, se déguiser habilement aux yeux des autres apôtres. Trompés par sa compassion feinte pour les pauvres, plusieurs d'entre eux partagèrent son indignation contre la pieuse Marie qui oignit Jésus à Béthanie, chez Simon le lépreux. ( Jean 12:1-8 ; Math. 26: 6-13.) Cet homme, avide d'argent et irrité de ce qui lui paraissait une perte inutile,

conçut alors l'affreux dessein de vendre son maître. Il alla auprès des principaux sacrificateurs et leur offrit de le leur livrer, moyennant une somme, qui fut fixée à trente pièces ou sicles d'argent (87 francs), et qu'il reçut immédiatement. Dès ce moment, il ne pensa plus qu'à profiter d'une occasion favorable pour accomplir son crime. ( Math. 26:14-16.) Il se rendit dans ce but, paraît-il, auprès de ses anciens compagnons et célébra la Pâque avec eux. Il assista au lavement des pieds, qui dut avoir lieu après le souper et l'institution de là cène. (Math. 26 :26; Luc 22:19-23; Jean 13:2-11.) Jésus annonça d'abord avec émotion à ses disciples que l'un d'eux le trahirait, ce qui les troubla fort. Puis il désigna Judas, en déclarant qu'il eût mieux valu pour lui n'être jamais né. Maître, est-ce moi ? demanda ce traître devenu la proie de Satan. (Math. 26:21-25; Luc 22 : 22.) Il reçut enfin de Jésus un morceau trempé et s'éloigna. (Jean 13:21-30.) Il obtint des chefs du peuple une compagnie de soldats armés et munis de flambeaux, et leur ordonna de saisir celui qu'il baiserait. (Jean 18:3-5; Math. 26 : 48.) Sachant que Jésus se retirait fréquemment au jardin des Oliviers, Juda s'y rendit au moment où ce divin Sauveur venait de subir sa cruelle agonie. Il l'aborda et lui dit, en le baisant : « Maître, je te salue. » Pour tout reproche, Jésus lui répondit : « Mon ami, pour quel sujet es-tu ici ? Trahis-tu le Fils de l'homme par un baiser ? » (Jean 18:2; Math. 26:49,50; Luc 22:47,48.) On ignore où Juda passa la nuit. Mais apprenant le lendemain que, contre son attente, Jésus était condamné, il fut saisi de remords, reporta 4 au temple les trente pièces d'argent à ceux qui les lui avait données, et leur dit : « J'ai péché en trahissant le sang innocent. » Accueilli avec une cruelle indifférence par ses complices, et livré au désespoir, il alla s'étrangler. (Math. 27:3-5.) On trouva son corps déchiré et ses entrailles répandues. (Act. 1:18.) Il est probable qu'il se pendit à un arbre sur un lieu élevé, et que la corde ou la branche s'étant rompue, il fut précipité du haut de quelque rocher. Le lieu où s'accomplit cet événement était sans doute dans le champ d'un potier, que les principaux sacrificateurs achetèrent avec l'argent rendu par Judas. (Math. 27:6-10.) C'est sans doute parce que le champ du sang fut payé avec cet argent que, dans Act. 1:18,19, cette acquisition est attribuée à Judas lui-même. On montre ce champ au sud de Jérusalem. Voyez Haceldama.

Pour tranquilliser sa conscience, Judas s'était probablement flatté que Jésus usant de son pouvoir, échapperait à ses ennemis. (Math. 27: 3.) L'exemple de ce malheureux nous montre comment l'avarice, ainsi que toute passion non combattue, peut conduire à trahir Jésus-Christ.

JUDAS LE GALILÉEN (Act. 5: 37), était, d'après Josèphe, originaire de Gamala, ville située au sud-est du lac de Génézareth. Aidé d'un pharisien nommé Sadoc, il excita un soulèvement populaire, à l'occasion du dénombrement de Cyrénius (voyez ce mot), vers l'an 10 de notre ère. Il disait au peuple que ce dénombrement était le prélude de l'esclavage où les Romains allaient réduire les Juifs, et poussa ceux-ci, par un langage passionné, à défendre leur liberté par les armes. U soutenait que les Israélites ne devaient reconnaître d'autre souverain que Dieu seul. Il périt dans la guerre civile qu'il avait allumée, et ceux qui s'étaient

rassemblés autour de lui furent dispersés. Mais le parti qu'il avait formé persista, montra un courage indomptable dans les supplices, et contribua puissamment à la révolte qui amena la ruine de Jérusalem.

JUDE (Math. 10: 3; Marc 3: 18; Luc 6: 16). surnommé Lebbée et Thaddée (homme de cœur), probablement fils d'Alphée, fut l'un des 12 apôtres et demanda à Jésus pourquoi il se ferait connaître à eux, et non pas au monde. (Jean 14: 22.) On ne possède à son sujet que des traditions incertaines, d'après lesquelles il aurait annoncé l'Evangile soit en Arabie, soit en Syrie ou en Perse.

Epître de Jude. On a beaucoup discuté pour savoir si elle a été écrite par l'apôtre de ce nom ou par un autre Jude, appelé frère de Jésus, et possédant une autorité apostolique. (Math. 13: 55.) Il est difficile de décider cette question, d'ailleurs peu importante. L'auteur de cette lettre prémunit les fidèles contre des doctrines immorales, que Pierre avait déjà combattues. (2 Pier. 2.) Elle a probablement été écrite vers l'an 70.

JUDÉE (2 Chron. 2: 7), nom donné d'abord à toute la Palestine, puis spécialement au royaume de Juda (Ps. 76:2; Esa. 7:6; Jér. 14 : 2 ; Lament. 1: 3), et depuis la captivité, à ce même territoire habité par les Juifs. (Esdr. 5: 8; Néh. 2 : 5.) Ses limites subirent quelques variations. A l'époque de Jésus-Christ, elle comprenait à peu près les tribus de Juda, Siméon, Dan et Benjamin. Elle se composait de trois régions principales, savoir : Le pays des montagnes, qui forme, du nord au sud, un plateau allongé. (Luc 1 : J9.) 2° La plaine de Séphéla, à l'ouest. Ce mot hébreu, qui signifie lieu bas, est traduit par plaine dans nos versions. (Jos. 10: 40.) 3° Le désert de Judée à l'orient. Compris entre la région montagneuse à l'ouest, la mer Morte et le Jourdain à Test, il s'étend jusqu'aux environs de Jérico. (Math. 3:1.) Archélatts ayant été déposé, vers l'an 10 de notre ère, la Judée fut incorporée à la Syrie, et dès lors administrée par un gouverneur romain ; elle fit cependant partie des états d'Hérode-Agrippa, de 41-44. (Act. 12: 1.)

JUGE, JUSTICE. (Deut. 17:9; Jug. 5: 10.) L'Ecriture ne fournit que des renseignements incomplets sur l'exercice de la justice chez les Israélites. Du temps des patriarches, les chefs de famille étaient aussi juges et prononçaient même la peine capitale, comme l'indique la sentence de Juda contre Tamar, sa belle-fille. (Gen. 38: 24, 25.) Dans le désert, Moïse fut d'abord le seul juge du peuple; puis sur le conseil de Jéthro il établit des juges qui formèrent, parait-il, quatre degrés de juridiction, et furent nommés chefs de dizaines, de cinquantaines, de centaines et de milliers ; mais il se réserva les causes difficiles. (Ex. 18: 13-26; Deut. 1:15-18.) Outre le garant du sang (voyez Garant), des magistrats furent chargés plus tard de poursuivre les criminels. (Deut. 19: 12.) D'après la loi, chaque ville avait ses juges, qui étaient, dit Josèphe, au nombre de sept, outre deux lévites qu'on leur adjoignait. (Deut. 16:18.) A la fin du règne de David, il y avait 6000 juges, pris d'entre les lévites. (1 Chron. 23:4.) Dans les cas embarrassants, cesjuges en première instance pouvaient recourir aux sacrificateurs qui siégeaient près du tabernacle

JUG

ou dans la ville sainte, ainsi qu'à un juge suprême, dont la sentence devait être acceptée sans appel et sous peine de mort. (Deut. 17: 3-12; 21:1-5. ) Depuis Josué ces fonctions de juge suprême, paraissent avoir été remplies, d'abord par les chefs à la fois civils et militaires connus dans l'Ecriture sous le nom spécial de juges, puis par les rois. (Jug. 4: 5; 2 Sam. 15: 1-4; 1 Rois 3:9, 16 ; 10: 9; Prov. 29 ; 14.) Un long oubli de la loi, retrouvée sous Josias, nécessita une réforme dans la justice. Ce pieux roi établit des juges dans toutes les villes fortes de Juda. Il institua aussi un tribunal supérieur à Jérusalem, composé de lévites, de sacrificateurs et de laïques, et auquel recouraient au besoin les juges des autres villes. (2 Chron. 19: 5-10.) Au retour de la captivité, Esdras fut chargé, par Artaxerxès, de réorganiser les tribunaux selon la loi. (Esdr. 7: 25; 10:14.) Sous les gouverneurs romains, à l'époque de Jésus-Christ, les Juifs avaient quatre degrés de juridiction, savoir : 1° Des tribunaux de trois juges. 2° Des tribunaux de sept membres. 3° Les consistoires des synagogues composés de vingt-trois membres. Toute ville qui comptait plus de 120 bourgeois en avait un. (Math. 10: 17.) 4° Le sanhédrin, tribunal supérieur, qui n'avait plus le droit de faire mourir un accusé, sans l'autorisation du gouverneur romain. Celui-ci exécutait aussi les arrêts de mort. (Jean 18: 31 ; 19: 12.) D'après la loi on ne pouvait condamner un accusé que sur le témoignage de deux ou de trois témoins. (Deut. 17 : 6; 19: 15.) Josèphe dit que celui des femmes et des esclaves n'était pas admis. Dans les exécutions qui se faisaient par le peuple, les témoins devaient porter les premiers coups ou jeter les premières pierres. (17:7.) Le faux témoin subissait la peine due au crime qu'il imputait à son prochain.^: 16-21.)

JUGES (Act. 13:20.) La période des juges, qui s'étend de Josué à Sattl, paraît comprendre environ 350 ans. (I Rois 6: 1.) Il n'y avait point alors de gouvernement central et permanent ; chaque tribu était indépendante des autres, et chacun faisait ce qui lui semblait bon. (Jug. 17: 6; 21 : 25.) Les Israélites se firent de bonne heure des images, et prétendaient, sous ces symboles, adorer l'Eternel. (17:1-5; 18:27.) Mais ils s'allièrent par mariage avec les Cananéens, qu'ils auraient dû exterminer, et tombèrent bientôt dans la plus grossière idolâtrie. (3: 7; 2:10-15.) Néanmoins Dieu ne les abandonna pas. Pour les ramener à lui, il les livra fréquemment au pouvoir des Cananéens ou des peuples voisins, qui les oppressaient cruellement. Dans sa détresse, Israël criait à l'Eternel, qui, ému de compassion, lui suscitait des libérateurs, nommés juges, chargés de le gouverner et de rendre la justice. (2:16-23; 4: 4.) L'histoire de cette époque n'est qu'une suite de chutes et de relèvements, de châtiments et de délivrances. A l'exception de l'usurpateur Abimélec (9: 1), les juges, au nombre de quinze, dont sept sont peu connus, furent tous des protecteurs du peuple. Mais leur autorité ne s'étendait pas sur tout le pays, et plusieurs paraissent avoir gouverné en même temps, mais dans des lieux différents. Le peuple n'avait alors d'autre centre d'unité que le tabernacle, qui siégeait à Silo. (1 Sam. 1: 3.) Quoique l'idolâtrie, la corruption et la grossièreté des mœurs, ainsi que des divisions, régnassent trop souvent (Jug. 2 : 17 ; 8: 1-3; 12: 1-6; 12: 1-6; 19: 22-26), cette période ne fut cependant pas la moins intéressante de l'histoire d'Israël. En effet, le peuple ne reconnaissait d'autre roi que l'Eternel. (Jug. 20:18; 1 Sam. 8:9; 10: 19; 12:12.) Il se souleva d'indignation à l'ouïe du crime des habitants de Gibha, et pleura devant l'Eternel, dans la guerre contre Benjamin, ce qui prouve que le sens moral et religieux n'était pas éteint en lui. (Jug. 20:8.) Enfin les années de paix et de fidélité à l'Eternel, furent deux ou trois fois plus nombreuses que celles d'idolâtrie et d'oppression. (3: 8,11,14, 30; 4: 3: 5: 31 ; 6:1; 8: 28; 10: 2, 3,8; 12:7, 9, 11,14; 13: 1; 15:20; 1 Sam. 4: 18;7: 2.)

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Livre des juges. Il comprend la période des juges, moins l'histoire d'Héli et de Samuel. (1 Sam. 4: 18; 7:15.) Il se divise en trois parties, dont la première (1:1-3:6) caractérise cette époque et sert d'introduction. La seconde (3:7-16:31) raconte l'activité des 13 premiers juges. La troisième partie (17-21) forme un appendice relatif à l'établissement d'une colonie danite au nord de Canaan, ainsi qu'au crime des habitants de Gibha, et à la guerre civile qui en fut la suite. Les faits racontés dans cet appendice appartiennent au commencement de la période des Juges, puisque l'un est déjà mentionné dans Jos. 19:47, et que les autres eurent lieu du temps de Phinées, petit-fils d'Aaron. (Jug. 20:27,28.)

La chronologie du livre des Juges présente plusieurs difficultés. D'après les indications de ce livre et de 1 Sam. 4:18; 7:15, on obtient environ 450 ans, comme l'indique Paul (Act. 13:20), pour la durée de la période des juges. Mais d'après 1 Rois 6:1, ce nombre est beaucoup trop élevé. Pour résoudre cette difficulté, on admet généralement que dans Jug. 10:7-16:31, l'auteur sacré raconte deux séries de faits contemporains. La première comprend la domination des Hammonites et leur défaite par Jephthé, puis le gouvernement d'Ibtsan, d'Elon et d'Habdon. (10:9-12:15.) La seconde série renferme la naissance de Samson, et sa lutte contre les Philistins, pendant les 20 premières années de leur domination. (13:1-16:21.) D'après ces données, l'oppression de 40 ans, sous les Philistins, a duré jusqu'à Samuel (1 Sam. 7: 2-14); et Jephthé, Ibtsan, Elon, Habdon, Samson et Héli, ont aussi jugé dans cette période de 40 ans. (Jug. 12:7-15; 15:20; 1 Sam. 4:18.) — Le livre des juges n'a pu être rédigé avant la victoire de Samuel sur les Philistins (Jug. 13:1 ; 1 Sam. 7:13), ni depuis la prise de la forteresse de Sion, par David. (Jug. 1:21 ; 2 Sam. 5:7.) Cette double » remarque rend très vraisemblable la tradition juive qui attribue à Samuel la composition de cet écrit.

JUIF. (2 Rois 16:6; 25:25.) Ce nom est employé pour la première fois dans le récit de la guerre des Syriens contre Achaz, où il est appliqué aux habitants du royaume de Juda. Jérémie s'en sert plusieurs fois dans ce sens. (Jér. 32:12; 38:19; 41:3.) Depuis la première ruine de Jérusalem, l'usage de ce mot prévalut peu à peu, d'abord pour désigner les captifs de Juda à Babylone (Dan. 3:8-12), puis les exilés rentrés dans leur patrie (Esd. 4:12; 6:7-14; Néh. 4:1, 2, 12), et enfin tous les Israélites dispersés parmi les autres peuples. (Est. 4:3,14 ; 6:13; 8:3,8;

JUS

Act. 2:11.) Sous l'expression de: les Juifs et les Grecs, les apôtres désignent souvent tous les habitants d'un pays, sans exception, et parfois tout le genre humain. (Act. 19:10 : Rom. 1:16 ; Gai. 2:15 ; 3:28.) Les Juifs, quoique dispersés parmi tontes les nations, conservent néanmoins leur nationalité, et sont des témoins de la vérité de l'Evangile. Ils forment un peuple de 6-7 millions d'âmes au moins; quelques auteurs parlent même de 12 millions, mais ce chiffre paraît exagéré.

JULES (Act. 27:1), capitaine romain auquel Paul et d'autres prisonniers furent remis, pour être conduits de Césarée à Rome. Il se montra plein d'égards pour l'apôtre, lui permit de visiter des chrétiens à Sidon, et empêcha, pour lui sauver la vie, que les soldats ne tuassent les prisonniers en face de l'île de Malte. (27:3,11, 43; 28:16.) Il témoigna néanmoins plus de confiance au pilote et au maître du vaisseau qu'à l'apôtre, quand celui-ci annonçait une navigation difficile. (27:11.)

JUPITER. (Act. 14:8-18.) Chez les Grecs et les Romains, Jupiter était la divinité suprême, le père des hommes et des dieux. On l'adorait surtout comme le dieu du tonnerre, de la pluie et de l'hospitalité. Il était représenté sous l'image d'un homme couvert d'une peau de chèvre et assis sur un trône d'or et d'ivoire ; il tenait un sceptre de la main gauche, lançait la foudre de la droite, et avait un aigle à ses pieds. Les habitants de Lystre, témoins de la guérison d'un impotent par Paul et Barnabas, prirent celui-ci pour Jupiter, et l'apôtre pour Mercure, le messager des dieux, et voulurent leur sacrifier des taureaux couronnés. Ce fait s'explique par une ancienne tradition populaire que voici : Jupi-piter et Mercure voyageant un jour en Phrygie, demandèrent |en vain l'hospitalité, dans un grand nombre de maisons. Ils furent enfin reçus dans une petite hutte, habitée par un couple heureux, Philémon et Bau-cis. Ceux-ci s'empressèrent de leur laver les pieds et de leur offrir ce qu'ils avaient de meilleur. Voyant tout à coup du vin au lieu d'eau, couler dans une coupe de terre, Philémon et Baucis adorèrent leurs hôtes, qu'ils avaient d'abord pris pour des hommes. Ils allaient leur sacrifier la seule oie qu'ils eussent encore, quand Jupiter dit à ces époux : « Laissez-la vivre, et venez voir avec nous comment je châtierai ce lieu impie, et vous récompenserai. » Puis il les conduisit sur une colline, d'où il leur montra toute cette localité submergée, et leur hutte, seule debout, transformée en un temple.

JUSTIFICATION (Rom. 4:25), déclaration attestant l'innocence d'un accusé. (Deut. 25:1.) Celui qui déclare juste le méchant, et celui qui déclare méchant le juste, sont tous deux en abomination à VEternel. (Prov. 17:15.) Voici le résumé des enseignements de l'Ecriture touchant la justification du pécheur :

1° Dieu est un être saint, dont les yeux sont trop purs pour voir le mal, et dont la justice exige le châtiment de tout violateur de sa loi. (Ex. 20:5; 23:7; Prov. 6:16-19; Ps. 45:8; Hab. 1:13; Deut 29:20; Rom. 1:18 ; 2: 6-9.)

2° Tous les hommes sont pécheurs, dignes de la colère deDieu, et sujets à la condamnation éternelle. (Rom. 3:9-20 ; 6:23 ; Gai. 3:10 ; Eph-2:3; Jacq. 2:10.)

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3* Dans son amour, Dieu a envoyé au monde son fils Jésus-Christ, qui s'est mis à la place des pécheurs, a accompli la loi pour eux, et subi le châtiment qu'ils avaient mérité. (Esa. 53:3-6; Math. 26:26-29 ; Rom. 5:19; Gai. 3:13; 2 Cor. 5:21 ; 1 Jean 2:1, 2.) Voyez Expiation.

4° La justification de l'homme devant Dieu, est un acte de la pure grâce divine par lequel Dieu déclare le pécheur juste, ou justifié, en lui imputant la justice de Christ, c'est-à-dire, ses mérites, ou les droits qu'il a acquis devant Dieu, par son obéissance et son sanglant sacrifice. En justifiant le pécheur, Dieu lui pardonne ses péchés, l'adopte pour son enfant et lui donne la vie éternelle. (Esa. 53:11 ; Rom. 4:25 ; 5:16-19; 6:23; 4: 6-8; 8:15; Gai. 4:4-7.)

5° Le pécheur obtient cette justification par la foi seule, qui est un acte de confiance en la promesse du salut par Jésus-Christ : Celui qui croit au fils a la vie éternelle. (Jean 3:36.) Par la foi, le fidèle s'approprie la personne et l'œuvre de Christ, devient une même plante avec lui, et se revêt ainsi de sa justice. La foi ne justifie que parce qu'elle saisit le Sauveur, comme la main du mendiant saisit l'aumône qui lui est tendue, ce qui exclut tout sujet de se glorifier. Il ne faut pas confondre la foi justifiante, qui est un don de l'Esprit (1 Cor. 12:9), et qui produit toujours la sainteté et les bonnes œuvres, avec la foi morte ou stérile, qui n'est qu'une simple croyance. (Rom. 3:22-30; 4:1-24; 6:1-16; Gai. 3 : 5-29 ; Eph. 2:4-10; Jacq. 2:14-20.)

6° En justifiant le pécheur, Dieu le régénère, c'est-à-dire qu'il crée en lui, par le Sai nt-Esprit, un homme nouveau qui doit croître jusqu'à ce qu'il atteigne la parfaite stature de Christ. (2 Cor. 5:17; Eph. 2:15; 4 : 13, 24 ; Tite 3:4-7; 1 Pier. 1:23.) Voyez Régénération et Sanctification.

7° Tandis que le fidèle est justifié devant Dieu par la foi sans les œuvres, il est justifié devant les hommes par les œuvres de la foi, qui sont la preuve de sa justification devant Dieu. Dans ce sens, l'homme est aussi justifié par les œuvres; et ce sont les fruits de sa foi qui, au jour du jugement, manifesteront sa fidélité à Jésus-Christ. ( Jacq. 2 : 14-26; Math. 25: 34-40.)

La doctrine de la justification par la foi seule, si clairement établie par St. Paul, donne lieu, dans son application, à des questions insolubles. Outre la foi morte, l'Ecriture et l'expérience nous montrent souvent dans les âmes, une foi naissante qui se développe progressivement, et porte des fruits selon sa mesure. (Math. 13:3-8 ; 13:31-33 ; Marc 4:26-29 ; 9:24; 12:34; Luc 17: 5; Jean 4:42; Act. 19:1-6; 14:22.) D'un autre côté la foi la plus vivante peut aussi s'affaiblir, s'évanouir momentanément, et même s'éteindre, comme dans le cas de ceux « qui ont fait naufrage quant à la foi. » (lTim.l: 19: Math. 26: 69-75; Act. 20: 28-32; Gal.3-' 1-4; 1 Cor. 5 ; 2 Cor. 2: 4-10.) Quel rapport y a-t-il entre ces diverses phases de la foi et la justification ? Nous sommes en présence d'un mystère qu'on rencontre partout dans l'Ecriture. Nous devons croire d'une part que Dieu a prédestiné au salut ses enfants : qu'il les appelle, les

KÉD

justifie et les sanctifie, et qu'il les introduira infailliblement dans son royaume céleste. (Rom. 8:27-38; Jean 10: 26-39.) D'autre part, nous devons admettre la nécessité, pour le fidèle, de persévérer dans la foi, de combattre le vieil homme, de poursuivre la sanctification, sous peine * de déchoir de la grâce, et d'être privés du salut. (Act. 14:22 ; Gai. 5:16 ; Philip.3:8-14; Tim. 6: 11;4:16; Col.3: 5; Hébr.6:4-6; Math. 10: 20.) Cette double face de la vérité doit produire dans le chrétien une pleine confiance dans la grâce du Seigneur, et une constante vigilance ( Philip. 2:12,13.)

K

KAB ( 2 Rois 6:25 ), mesure contenant environ 2 V* litres ( 1 V, pot).

KABTSÉEL. Voyez Jékabtséel.

KADÈS ou KADÈS-BARNÉ ( Nomb. 13:27 ; 32: 8; Jos. 14: 6 ), ville du désert de Paran (nommé aussi désert de Tsin ou de Kadès), située sur la frontière occidentale d'Edom, au sud de Canaan. ( Nomb. 20: 1, 16 ; Ps. 29:8.) C'est là qu'étaient les Israélites lors de l'envoi des douze espions ; que Marie mourut, et que Moïse et Aaron irrttèrent l'Eternel. Ce fut de Kadès que le peuple dut rebrousser pour contourner le pays d'Edom. ( 20: 15-22.) Il est probable que Hen de Mispat, nommé plus tard Kadès, et où Kédor-Lahomer battit les Hamalécites, était un autre lieu situé plus à l'ouest. ( Gen. 14: 7.)

KAGAB (Lév. 11: 22.) Voyez Habag.

KANA (Jos. 16 : 8 ), torrent qui séparait Ephraïm et Manassé, et se jetait dans la Méditerranée. (17:9.) — Nom d'une ville d'Aser. (19:28.)

KARKOR (Jug.8:10), ville à l'est du Jourdain, où s'enfuirent, avec 15000 hommes, les rois de Madian, Zébah et Tsalmunah, poursuivis par Gédéon. Elle était, paraît-il, sur les froutières d'Arabie.

KÉBAR ( Ezéch. 1: 1 ), ou Chaboras, fleuve qui prend sa source dans la Mésopotamie supérieure, coule au sud-ouest, et se jette dans l'Euphrate, à Carkémis ou Circésium. ( Jér. 46: 2.) C'est sur ses bords que furent transportés Ezéchiel et ses compagnons d'exil, et que ce prophète eut plusieurs visions. ( Ezéch. 3:15,23 ; 10:15,20.)

KÉDAR ( noirceur, Gen. 25:13 ), second fils d'Ismaël. Sa postérité, riche en troupeaux, devint l'une des plus puissantes tribus de l'Arabie. ( Esa. 21: 13-17; 42 : 11 ; 60: 7; Ezéch. 27: 21.) Le psalmiste voit dans les Kédaréniens l'image de ses persécuteurs ( Ps. 120: 5 ); et l'épouse du Cantique compare son teint à la couleur obscure de leurs tentes. ( Cantiq. 1 : 5.) Jérémie annonce la ruine de cette tribu par Nébucadnétsar. (Jér. 49:28,29.)

KÉDÉMOTH ( Deut. 2: 26), ville de Ruben assignée aux Lévites. (Jos. 13:18; 21: 37; 1 Chron. 6: 79.)

KÉDÈS (Jos. 12:22), ville de la Galilée, en Nephthali, au nord-ouest

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KÉR

du lac Mérom, fut assignée aux Lévites, et choisie pour ville de refuge. (19: 37 ; 20: 7; 21: 32.) Elle donna le jour à Barac. (Jug. 4: 6.) Sous Pékach, elle fut prise par Tiglath-Piléser. ( 2 Rois 15: 29.) — Il y avait aussi deux autres villes de ce nom, l'une en Issacar et l'autre en Juda. ( 1 Chron. 6:72 ; Jos. 15:23.)

KÉDOR-LAHOMER ( Gen. 14:1-6), roi d'Hélam, tint sous sa domination, pendant douze ans, les cinq rois de la plaine, qui se révoltèrent la treizième année. Pour les soumettre de nouveau, il vint l'année suivante, avec trois rois ses alliés, battit d'abord diverses peuplades à l'est, au sud et à l'ouest de la vallée du Jourdain (14: 4-7.) Il défit ensuite les cinq rois réunis dans la vallée de Siddim, pilla Sodome et Gomorrhe, et emmena prisonniers un grand nombre d'habitants, entre autres Lot. Mais, poursuivi par Abraham, il fut défait près de Damas, et dut restituer toutes les personnes et le butin qu'il avait ravis. (14:8-16.)

KÉHATH (Gen.46:11 ), fils de Lévi, naquit en Canaan, eut quatre fils, dont Hamram, et fut grand-père de Moïse et d'Aaron. Il mourut à cent trente-trois ans. ( Ex. 6: 18.)

KÉHATHITES (Nomb. 3:27), descendants de Kéhath, fils de Lévi. Ils comptaient, lors du dénombrement fait au pied du Sinaï, 8600 mâles d'un mois et au-dessus, dont 2750 hommes de trente à cinquante ans ( 3 : 28; 4: 34-36.) Ils campaient au midi du tabernacle, et devaient porter l'arche, les autels, les ustensiles pour le service, et la tapisserie ou le voile du lieu très saint. ( 3:29-32J

KÉHILA (Jos. 15:44), ville de Juda, 6-7 lieues au sud-ouest de Jérusalem. David fugitif en chassa les Philistins qui la pillaient, y séjourna quelque temps, mais dut l'abandonner à l'approche de Saiil. (1 Sam. 23:1-13.) La tradition y place la tombeau d'Habacuc.

KÉMOS (Nomb. 21:29), dieu des Hammonites et des Moabites. (Jug. 11:24; Jér. 48:13.) Il règne une grande incertitude sur la forme de cette idole, et sur le rôle qu'on lui attribuait. Salomon lui érigea, sur la montagne des Oliviers, un haut lieu, qui fut détruit par Josias, environ 350 ans plus tard. (1 Rois 11:7 ; 2 Rois 23:13.)

KÉNIENS (Gen. 15:19), peuplade cananéenne qui habitait, paraît-il, des lieux presque inaccessibles, mais du reste inconnue. (Nomb. 24:21.)

KÉNIENS (Jug. 1:16), descendants d'Hobab, beau-père de Moïse, nommé Kénien on ne sait pourquoi. Ils accompagnèrent les Israélites en Canaan, et s'établirent au sud-est de Juda. L'un d'eux, Héber, mari de Jahel, alla dresser ses tentes près de Kédès, en Nephthali. (4:11:17.) Les Kéniens s'étant mêlés avec les Hamalécites, s'en séparèrent sur l'ordre de Saiil, qui les épargna, parce qu'ils avaient usé de bienveillance, dans le désert, envers Israël. (1 Sam. 15:6.) David fugitif vécut parmi eux, et leur envoya plus tard des présents. (27:10; 30:29.)

KÉPHIRA (Jos. 9:17; 18:26), ville gabaonite assignée à Benjamin.

KÉRÉTHIENS (2 Sam. 8:18), corp3 distinct de l'armée de David commandé par Bénaja, accompagnèrent ce roi lorsqu'il fuyait devant

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KIR

Absalom. (15:18.) Us poursuivirent, avec Joab, Sébah, fils de Bicri, qui excitait une révolte (20:7), et assistèrent à l'installation de Salomon sur le trône de David. (1 Rois 1:38, 44.) On est partagé sur l'origine des Kéréthiens ; mais il est très probable qu'ils étaient Philistins. (1 Sam. 30:14; Ezéch. 25:16; Soph. 2:5.) On croit aussi que les Péléthiens, autre corps de l'armée de David, étaient de la même nation. (2 Sam. 8:18 ï 15:18; 20:7; 1 Rois 1 ;38.)

KÉRIJOTH (Jos. 15:25), ville de Juda, sur les frontières d'Edom. Il y avait une autre ville de ce nom au pays de Moab. (Jér. 48:24 ; Amos 2:2.)

KÉRITH (1 Rois 17:3-7), torrent au bord duquel Elie fut miraculeusement nourri par les corbeaux, mais qui tarit au bout de quelques jours. Il se jetait dans le Jourdain, mais on ignore s'il se trouvait à l'est ou à l'ouest de ce fleuve. La tradition l'a placé dans le voisinage de Jérico, où on le montre sous le nom de Kett.

KÉTURA (Gen. 25:1), femme qu'Abraham épousa après la mort-de Sara, et qui lui donna six fils. (1 Chron. 1:32.)

KIJUN (Amos. 5:26), fausse divinité que les Israélites adorèrent dans le désert, sous l'image de la planète Saturne. Dans la citation de ce passage, diversement traduit, Etienne suit la version des Septante, qui a rendu Kijun par Remphan, autre nom de la même idole. (Act. 7: 43.)

KIKAJON (Jon. 4:6-10), nom hébreu de la plante inconnue que Dieu fit croître en une nuit, sur la tête de Jonas, et qui périt la nuit suivante, par la piqûre d'un ver. Plusieurs auteurs admettent, mais sans raisons suffisantes, que le kikajon n'était autre chose que le ricin, sorte d'arbrisseau d'environ deux mètres de haut. (6-7 pieds.)

KIMHAM. Voyez Géruth-Kimham.

KINNERETH. Voyez Génézareth.

KIR (2 Rois 16:9; Esa. 22:6), district où Tiglath-Piléser, roi d'Assyrie, transporta les habitants de Damas. (Amos 1:5; 9:7.) On croit qu'il était situé sur les bords du fleuve Cyrus (Kour), entre la mer Noire et la mer Caspienne.

KIR, KIRHASÉRETH, KIRHÉRÈS. (Esa. 15:1; 16:7,11 ; Jér. 48: 31.) Ces trois noms paraissent désigner une seule et même ville, qui était la principale forteresse de Moab, située trois lieues à l'est de la mer Morte. Elle fut prise par Joram, roi d'Israël, aidé de Josaphat. (2 Rois 3:25.) Elle reçut le christianisme de bonne heure, et devint le siège d'un évêché. Dans le moyen âge, elle tomba au pouvoir des croisés, qui y soutinrent un long siège contre Saladin. Ses ruines sont habitées par environ 150 chrétiens et 400 mahométans.

KIRJATHAJIM, ou KIRJATHAIM (Gen. 14: 5), ville située à l'est de la mer Morte, était habitée, du temps d'Abraham, par les Emins. Elle fut assignée à Ruben, et plus tard les Moabites s'en emparèrent. (Jos. 13:19 ; Jér/48:1.) — Il y avait une autre ville de ce nom en Nephthali. (1 Chron. 6:76.)

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LAB

KIRJATH-JÉHARIM, KIR J ATH-B AH AL ou BAHALA (Jos. 9: 17 ; 15:9; 18 :14), ville de Juda, sur les frontières de Benjamin, au nord-ouest de Jérusalem, où l'arche séjourna longtemps. (1 Sam. 7:1 ; 1 Chron. 13:6.)

KISLEU (Néh. 1:1), neuvième mois de l'année religieuse, correspondait à novembre ou décembre. (Zach. 7:1.)

KISON ou KÉDUMMIM (Jug. 5:21), torrent qui a trois sources, coule du sud-est au nord-ouest, arrose la vallée de Jizréhel, et se jette au nord du mont Carmel dans la Méditerranée. Il est presque à sec en été, mais s'enfle considérablement en hiver. Sa largeur, à son embouchure, est de 13-14 mètres (45 pieds), et sa profondeur de 60 centimètres (2 pieds.) C'est au bord de ce torrent que Barac battit Sisera, et qu'Elie tit égorger les prêtres de Bahal. (Jug. 4: 7-15 ; 1 Rois 18: 40.)

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KITTIM (Nomb. 24: 24), nom hébreu de l'île de Chypre, qui fut peuplée par Kittim, fils de Javan et petit-fils de Japheth. (Gen. 10:4.) « Kittim occupa, dit Josèphe, l'île que l'on appelle maintement Chypre, et à laquelle il donna son nom. De là vient que les Hébreux nomment Kittim toutes les îles et tous les lieux maritimes. Aujourd'hui encore, une des villes de l'île de Chypre, est appelée Cittium, nom qui diffère peu de Kittim. » D'après cela, le nom de Kittim a été aussi appliqué aux autres îles et aux côtes de la Méditerranée. (Esa. 23:1, 12; Jér. 2: 10; Ezéch. 27 :6.) On pense même que dans Dan. 11:30, ce mot désigne toute la Grèce.

LABAN (Gen. 24:29), fils de Béthuël et petit-fils de Nacor, frère d'Abraham, demeurait à Caran, et fut père de Léa, de Rachel et de plusieurs tils. (24:47 ; 29 :16 ; 31:1.) Il héberga avec empressement le serviteur d'Abraham qui venait, de la part de ce patriarche, chercher une femme pour Isaac. Laban donna son consentement au mariage de sa sœur Rebecca avec le fils de la promesse, et reçut à cette occasion de riches présents. (24: 29-33 ; 24:50-55.) Environ 97 ans plus tard, il accueillit avec bienveillance son neveu Jacob, qui fuyait la vengeance d'Esatt. (29:5-14.) Mais après lui avoir promis Rachel, sous la condition que Jacob resterait sept ans à son service, Laban le trompa indignement, le jour des noces, en substituant frauduleusement Léa à sa sœur, sous prétexte que ce n'était pas l'usage de marier la cadette avant l'aînée. Puis spéculant sur l'affection de Jacob pour Rachel, il la lui donna sans délai, mais il exigea de son gendre sept autres années de peines et de travaux. (29:21-30.) Afin de retenir Jacob, désireux de partir au bout de ces quatorze années, Laban l'engagea de nouveau à son service, et lui céda toutes ses brebis, nées ou à naître, d'une certaine couleur. (30:27-34.) Mais jaloux de sa prospérité, il se montra exigeant et égoïste, et lui changea souvent son salaire. (31: 1-14; 31:39-41.)

LAN

Comme il tondait ses brebis, il fut averti du départ furtif de Jacob, qu'il poursuivit et atteignit en Galaad, après huit jours de marche. Averti par l'Eternel de ne faire aucun mal à son gendre, il se contenta de le censurer, et de réclamer les idoles que Rachel lui avait dérobées à l'insu de son mari. Laban fit enfin la paix avec Jacob, s'intéressa au sort futur de ses filles, et retourna à Caran. (31: 19-55.) Il ne devait pas avoir alors moins de 140 ans. Sa fin ne nous est pas racontée. Laban adorait encore l'Eternel ; mais la connaissance du vrai Dieu était obscurcie chez lui par le culte des idoles, qui tendait à devenir général. (24:31, 50; 30:27; 31:30, 53.) Son avarice le poussa à exploiter Jacob et à le tromper, an lieu de lui servir de père. (29:20-28 ; 31:7.)

LAHMI ( 1 Chron. 20: 5 ), géant philistin de Gath, était frère de Goliath, et fut tué par un Israélite nommé Elhanan. Dans 2 Sam. 21:19, nos versions ont supplé le mot frère, qui n'est pas dans le texte, ce qu'on explique par une faute de copiste.

LAIS ou LÉSEM. (Jug. 18: 7; Jos. 19:47.) Voyez Dan.

LAKIS ( Jos. 12 : 11 ), ville cananéenne prise par Josué et assignée à Juda. Elle était située dans la plaine, au nord-est de Gaza, sur la route de cette ville à Jérusalem. ( 10: 31-33 ; 15: 39.) Fortifiée par Roboam, elie tomba plus tard au pouvoir de Sanchérib, puis des Caldéens, et fut habitée après la captivité. ( 2 Chron. 11:9; 2 Rois 18: 14 ; Jér. 34 : 7 ; Néh. 11:30.) Il paraît que l'idolâtrie s'y était établie de bonne heure. (Mich. 1: 13.)

LANGUE. ( Marc 16 : 17.) En quittant ses apôtres, Jésus leur promit que les croyants recevraient le don de parler « des langues nouvelles. > ( Marc 16: 17.) Cette promesse s'accomplit d'abord à Jérusalem, le jour de la Pentecôte ; puis plus tard à Césarée, à Ephèse, et surtout à Co-rinthe. < Act. 2: 4 ; 10: 46 ; 19: 6 ; 1 Cor. 12: 10.) Ce sujet présente de grandes difficultés, faute de données suffisantes. Nous nous bornerons aux observations suivantes :

1° Les apôtres et les autres disciples réunis le jour de la Pentecôte, reçurent le don de parler des merveilles de Dieu, « en d'autres langues,» c'est - à - dire , dans les divers dialectes de ceux qui les écoutaient. (Act. 2: 1-11.)

2° Ce don était d'abord, paraît-il, un « signe » (Marc 16: 17) ou un symbole de l'union que le Saint-Esprit crée, sous l'Evangile, entre les divers peuples, séparés par la confusion des langues. (1 Col. 3:11; Gen. 11:7-9) ; puis un moyen de faire entendre la bonne nouvelle, et d'en prouver la divine origine, à une multitude de Juifs et de prosélytes venus de divers pays. (Act. 2:8-11.)

3° Le Nouveau Testament laisse indécise la question de savoir si dans la suite, les apôtres utilisèrent le don des langues pour annoncer l'Evangile dans des dialectes qu'ils n'avaient pas appris. La remarque souvent citée, que les auditeurs de Paul, à Lystre, s'exprimèrent en langue lycaonienne, ne suffit pas pour décider ce point négativement. (Act. 14:11.)

4° A Corinthe, « la diversité des langues, » et plus littéralement, le don

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LAP

des « genres de langues, » ou « de parler en langues, » consistait dans la faculté de prononcer, par l'Esprit, des prières, des chants, des actions de grâce, mais dans un langage inintelligible pour les auditeurs. ( 1 Cor. 12 : 10,28; 14:14,18; 14:14-17.)

5° Celui qui exerçait ce don se trouvait sans doute dans un état extraordinaire, puisqu'il ne pouvait exposer dans le langage des ^auditeurs, ce qu'il avait dit « en langue, » à moins de posséder le don spécial d'interprétation. ( 1 Cor. 12:10 ; 14: 2,13.) D'un autre côté, il n'était pas entièrement hors de lui-même, puisqu'il restait libre de parler ou de se taire. (14:27,28.)

6° Le don de parler «en langue,» sans celui d'Interpréter,n'était plus qu'un moyen de paraître, dont les Corinthiens, poussés par l'orgueil spirituel, abusèrent étrangement. Pour réprimer ce dangereux abus, Paul limita et régla l'exercice de ce don mystérieux, et l'interdit même, à moins qu'il ne se trouvât un interprète. (14: 27,28,39.)

7° Le don des ^langues à Corinthe, comparé à celui de la Pentecôte, semble avoir été une dégénérescence de ce dernier, provoquée peut-être, du moins en partie, par le fâcheux état spirituel des Corinthiens. ( 1 Cor. 1:11; 3:1; 5:1 ; 6: 6; 8:12; 10:14; 11:21; 15:12.)

LAODICÉE ( Col. 2:1), ville de l'Asie-Mineure, située au sud-ouest de la Phrygie, sur le Lycus, affluent du Méandre, et environ treize lieues à l'est d'Ephèse. Elle fut ainsi nommée par Antiochus-Théos, roi de Syrie, vers l'an 260 av. J.-C., en l'honneur de sa femme Laodice. Entourée d'excellents pâturages pour les brebis, cette ville devint très riche par son commerce de laines. Elle fut Détruite en 61, par un tremblement de terre, et promptement rebâtie. Il s'y forma de bonne heure une église, pour laquelle Paul éprouva une vive sollicitude. ( Col. 2 :1 ; 4 : 13-16.) On croit que la lettre de cet apôtre envoyée de Laodicée à Colosses, était l'épître aux Ephésiens, sorte d'encyclique destinée à plusieurs églises. (4:16.) Toutefois quelques auteurs inclinent à penser que Paul écrivit aux Laodicéens une lettre distincte qui se serait perdue. Vers la fin du premier siècle, le Seigneur dicta à l'apôtre Jean une lettre destinée à l'église de Laodicée, pour lui reprocher sa tiédeur, son orgueil, sa confiance en elle-même, et pour l'exhorter à la repentance. ( Apoc. 1:11 ; 3 :14-21.) Cette ville fut prise en 1255, par les Turcs, et ruinée par Tamerlan, en 1402. Sur une petite colline, on voit encore ses ruines, nommées Eski-Hissar, où l'on distingue de magnifiques débris de théâtres, de temples, de colonnades et de canaux.

LAPIDER. (Lév. 24:16.) Quoique la peine du gibet soit mentionnée par Moïse ( Deut. 21: 22 ), la lapidation était, sous la loi, le supplice ordinaire des condamnés à mort, même dans plusieurs cas où elle n'était pas formellement prescrite, comme dans celui d'adultère. ( Lév. 20: 2, 27; 24: 14-17 ; Nomb. 15: 36; Deut. 13: 10; 17: 5; 18: 20; 22: 21-24; Jos. 7: 25; Lév. 20:10; Ezéch. 16: 40; 23: 47; Jean 8: 5.) On conduisait le condammé hors de la ville, les témoins lui jetaient les premières pierres, puis le peuple suivait leur exemple. (Lév. 24: 14; Nomb. 15 : 36; 1 Rois 21: 13; Act. 7: 58.) Les rabbins disent qu'on le faisait monter

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LÉA

sur an échafaud, d'où le premier témoin le précipitait. Si le criminel ne mourait pas dans sa chute, le second témoin lui jetait une grosse pierre sur le cœur ; et s'il survivait, la multitude l'achevait à coups de pierres*

LAPIN (Lév. 11: 5), petit quadrupède très timide qui se creuse un gîte dans la terre. Il parait que, comme le lièvre, le lapin ne rumine qu'en apparence. Le mot hébreu traduit par lapin, désigne un animal qui n'a pas l'ongle divisé, mais qui ramine et vit en troupe dans le creux des rochers. (Deut. 14:7; Ps. 104: 18; Prov. 30 : 26.) On a cru le reconnaître dans le lapin de Syrie, assez semblable au nôtre, pour la forme, et dpnt les pieds sont pourvus de longs doigts onguiculés. On le trouve en Palestine parmi les rochers, et à l'entrée des cavernes, où il s'ébat au soleil.

LASÉE. Y oyez Crète.

LAURIER (Ps. 37:35), arbrisseau toujours vert, dont les fleurs sans calice se transforment en baies oblongues. Les savants modernes traduisent le terme hébreu par arbre indigène.

LAZARE (Luc 16: 20-31 ), homme pieux,mais pauvre et malade. Il se tenait couché à la porte d'un riche, et désirait se rassasier des miettes qui tombaient de sa table. Il était couvert d'ulcères, que les chiens venaient lécher. A sa mort, il fut porté par les anges dans le sein d'Abraham, tandis que le riche, égoïste et voluptueux, eut son partage en enfer. Ce récit, généralement considéré comme une parabole, a peut-être à sa base, comme le pense Calvin, un fait historique. D'après une tradition, Lazare aurait vécu à Jérusalem.

LAZARE (Jean 11:1 ), disciple de Jésus, vivait à Béthanie, avec ses sœurs Marthe et Marie. Après une courte maladie, il mourut et fut enseveli dans une grotte. Quatre jours après, comme son corps était déjà en décomposition, Jésus le ressuscita, en présence de plusieurs témoins, dont quelques-uns crurent en lui. ( 11:1-45.) La présence de Lazare ressuscité au souper donné à Jésus, chez Simon le lépreux, attira une multitude de personnes, dont plusieurs s'attachèrent au Sauveur. Mais les principaux sacrificateurs irrités, résolurent en vain de faire mourir Lazare. (12:1-11 ; Math. 26:6; Jean 12:10.) D'après la tradition, ce dernier avait alors 30 ans et mourut à 60. On a pensé que le récit de sa résurrection pouvait avoir été omis dans les trois premiers Evangiles, parce que Lazare vivait encore lorsqu'ils furent composés.

LÉA (Gen. 29:17 ), fille aînée de Laban, et sœur de Rachel, avait les yèux tendres, c'est-à-dire, faibles et délicats. Dieu, qui tire le bien du mal, se servit d'une coupable ruse de son père, pour la donner comme femme à Jacob, et faire descendre d'elle Jésus-Christ, par Juda. (29 : 35.) D'abord dédaignée par son mari, qui lui préférait Rachel, l'Etemel lui montra sa faveur en la rendant féconde. Il lui accorda la joie de donner à Jacob six fils et une fille en sept ans. Elle se considérait aussi comme la mère des deux fils de sa servante Zilpa, concubine de son mari. Les paroles pieuses que Léa prononça à la naissance de cinq de ses fils, semblent indiquer qu'elle craignait l'Eternel. (29:18-35; 30: 14-19; 31: 14-16.) Elle mourut en Canaan, et fut enterrée dans la caverne de Mac-péla. (49:31.)

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LEBBÉE. Voyez Jude.

LÉGION (Math. 26: 53), division de l'armée romaine forte de 6000-7000 hommes. Elle se composait, dans l'origine, de 6200 fantassins et de 730 cavaliers.

LÉHI (mâchoire, Jug. 15 :9), lieu de la tribu de Juda où Samson tua 1000 Philistins, avec une mâchoire d'âne. En mémoire de cet exploit, il nomma ce lien Rimath-Léhi, ou élévation de la mâchoire. (15:14-17.) Mais bientôt consumé par une sdif ardente, il cria à l'Eternel, qui ouvrit, non une dent de cette mâchoire d'âne, comme le disent nos versions, mais le creux de Léhi, ou de la mâchoire, « puis il en sortit de l'eau, et il but... C'est pourquoi il appela ce lieu Hen-Hakkoré, » ou la source de celui qui crie, qui est à Léhi jusqu'à ce jour. ( 15 : 19.) Il est donc probable que ce lieu élevé était un rocher creux dont Dieu fit jaillir une eau, qui continua dès lors à couler. C'est ce que tend à confirmer ce passage de Josèphe au sujet de Samson : « Dieu touché de sa prière, fit sortir à l'instant une source d'une roche, et Samson donna à ce lieu-là le nom de Mâchoire, en mémoire du miracle qu'il avait plu à Dieu d'y opérer. » D'après la tradition, cette source serait celle qu'on montre près d'Eleu-théropolis, ville située sur la route de Jérusalem à Gaza.

LÉMEC (Gen. 4:18-24), descendant de Caïn à la cinquième génération. Il prit deux femmes, et donna probablement le premier l'exemple de la polygamie. En outre il tint à ses femmes un discours poétique dont l'interprétation est difficile ; néanmoins ce discours exprime clairement des actes ou des desseins de vengeance et de meurtre. ( 4 : 23,24.)

LÉMEC ( Gen. 5: 25-31 ), fils de Méthuséla, devint, à 182 ans, père d'un 1

fils qu'il nomma Noé, ou repos, dans Tespérauce que ce fils le soulagerait de ses peines, sur la terre que VEternel a maudite. Il mourut, avant son père, à l'âge de 777 ans. (5 : 25-27.)

LÉMUEL ( Prov. 31: 1 ), nom d'un roi inconnu, que la plupart des auteurs prennent pour Salomon. Il expose, dans le dernier chapitre des Proverbes, les instructions qu'il a reçues de sa mère.

LENTILLE (2 Sam. 17:28 ; 23: 11 ), plante légumineuse dont la tige, longue de 30 centimètres ( 1 pied ), mais couchée sur terre, est branchue dès la racine. Il sort des aisselles des feuilles, qui sont oblongues, des pédicules portant chacun deux ou trois petites fleurs blanchâtres. À ces fleurs succèdent des gousses, qui renferment chacune quelques graines rondes et aplaties. Apprêtées avec de l'huile et des aulx, les lentilles forment un mets de couleur brune très apprécié des Orientaux. (Gen. 25 : 29-34.)

LÉOPARD (Cant 4:8), animal féroce, de la famille du chat, long de lm 2 àlm 5 (4-5 pieds.) Sa peau blanchâtre sous le ventre, mais fauve sur le dos et sur les côtés, est marquée de taches noires qui forment des anneaux, dont la plupart ont encore au milieu, une autre tache de même * couleur. (Jér. 13: 23.) Cet animal a le regard farouche, les dents fortes et pointues, les ongles aigus et tranchants. Il a la taille et la tournure d'un grand dogue, mais il est moins haut de jambes. Quoique très léger à la course ( Hab. 1: 8), il grimpe sur les arbres pour attendre sa proie

LÈP

et s'élancer sur elle. (Jér. 5: 6.) L'homme parvient à le dompter, mais non à l'apprivoiser ; car il ne perd jamais son naturel féroce et sanguinaire. On a confondu longtemps le léopard avec la panthère, qui lui ressemble par la forme, par la couleur, par le caractère et les mœurs, mais qui est de plus grande taille. Le mot hébreu paraît s'appliquer indistinctement à ces deux espèces de carnassiers. (Esa. 11: 6; Dan. 7:6; Osée 13: 7.)

LÈPRE (Ex. 4:6), maladie dégoûtante, qui corrompt toutes les humeurs, attaque le tissu cellulaire, les articulations, les os et la moelle. Elle trouble la digestion, rend l'haleine fétide, émousseles sens, paralyse les nerfs, et prive les organes de sensibilité, ce qui prévient les grandes douleurs. Cependant elle excite la faim et la volupté. Le principe de cette maladie reste souvent caché pendant un an avant de se manifester, et son développement complet dure vingt ans et plus. Sauf au commencement, la lèpre est généralement considérée comme incurable. Elle ne paraît pas très contagieuse, mais elle est héréditaire jusqu'à la troisième ou quatrième génération, et va en s'affaib!issant peu à peu. On distingue quatre espèces de lèpre, dont deux seulement paraissent mentionnées dans l'Ecriture. On admet généralement que l'ulcère d'Egypte, dont Dieu menaça les Israélites (Deut. 28:27,35), était la lèpre tubéreuse, nommée par les Grecs éléphantiasis, parce que, dans cette terrible maladie, les pieds enflent, se déforment, et rappellent ceux de l'éléphant. Elle se manifeste par des tumeurs, grosses d'abord comme des pois, puis comme des noix, et enfin comme des œufs de poule. La peau prend la couleur du suif, devient tendue et luisante. Vers la fin de la maladie, il se forme des abcès; les chairs se pourrissent, et les membres tombent l'un après l'autre. Le malheureux meurt enfin subitement, souvent de suffocation.

On a appelé lèpre blanche celle qui régnait chez les Israélites, parce que les personnes atteintes de cette espèce de lèpre, ont le visage et souvent tout le corps, d'une extrême blancheur. Ainsi Marie et Guéhazi étaient aussi blancs que la neige. (Nomb. 12:10; 2 Rois 5:27.) Elle se manifeste d'abord par uue éruption semblable à celle de la gale ou de la teigne; mais les boutons de lèpre s'enfoncent bientôt dans la peau et deviennent en chair vive. (Lév. 13:1-3 ; 13:10-15 ; 13:29-37.) Dans le développement de cette maladie, la peau se fend, des ulcères se forment, les membres enflent, les ongles des doigts et des orteils tombent, et le malade meurt de consomption et d'hydropisie.

La loi mosaïque chargeait les sacrificateurs d'examiner les lépreux, parce que la lèpre était une souillure qui excluait le malade de l'assemblée de l'Eternel. Les lépreux devaient demeurer hors du camp ou des villes, avoir leurs vêtements déchirés et la tête nue. Ils étaient tenus de se couvrir la lèvre supérieure, ou plutôt le menton (d'après les savants modernes, Lév. 13:45), et de crier à l'approche de quelqu'un: Le souillé! le souillé/ (Lév. 13:45,46; Nomb. 5:2,3; 12:15; 2Rois7:3; 15:5; 2 Chron. 26:21.)

En cas de guérison, le lépreux était purifié de la manière suivante. Le sacrificateur l'examinait hors du camp ; ensuite il prenait dans sa main

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des branches de cèdre et d'hysope, de la laine teinte en cramoisi, et nn passereau vivant; puis il trempait ces choses dans de l'eau pure mêlée au sang d'un passereau tué, aspergeait sept fois le lépreux guéri, et relâchait le passereau vivant. Après cette aspersion, le lépreux se rasait tout le poil, se lavait le corps, lavait ses vêtements, et rentrait au camp; mais il demeurait sept jours hors de sa tente, puis répétait ces opérations. Le huitième jour, il se présentait à la porte du tabernacle avec deux i agneaux, une brebis, des gâteaux et de l'huile, qu'il offrait à l'Eternel dans trois sortes de sacrifices. Le sacrificateur lui mettait du sang de l'un dos agneaux, puis de l'huile, sur l'oreille droite, sur le pouce et le gros orteil droits, et lui versait le reste de l'huile sur la tête. (Lév. 14 ; 4-20.) Au lieu de deux agneaux et d'une brebis, les pauvres n'offraient qu'un agneau et deux tourterelles ou deux pigeonneaux. (14:21-32.) Outre un intérêt sanitaire, ces diverses prescriptions avaient pour but de symboliser la souillure morale et la nécessité d'en être nettoyé par le sang de Christ, qui purifie de tout péché. (1 Jean 1:7.) Les rabbins eux-mêmes ont vu dans la lèpre, l'image de la souillure de l'âme; et dans les vêtements déchirés du lépreux, le symbole de la repentance.

La loi mentionne encore la lèpre des vêtements et celle des maisons. On ignore en quoi consistait la première, qui se manifestait par des taches vertes ou roussâtres. Les tissus et les cuirs qui en étaient atteints, devaient être brûlés. (Lév. 13:47-59.) La lèpre des maisons se montrait aussi par de semblables taches à l'intérieur des murs. Quand elle avait été constatée par le sacrificateur, on devait remplacer les pierres tachées, racler la surface intérieure des murs et les orépir de nouveau. Si ^ la lèpre ne reparaissait pas, la maison était purifiée par le sacrificateur ; 1 dans le cas contraire elle devait être démolie. (14:34-57.) On croit qu'il est ici question d'une sorte de maladie des bâtiments fréquente en Egypte, et assez semblable à la carie des murs par l'effet du salpêtre.

LÉSA (Gen. 10: 19), ville située, pense-t-on, à l'est de la mer Morte et nommée Callirhoé par les Grecs.

LETTRE (2 Sam. 11:14.) Les lettres mentionnées dans l'Ecriture furent sans doute expédiées, selon l'usage oriental, sous la forme de rouleaux un peu aplatis. On les envoie scellées à des supérieurs ou à des égaux, mais ouvertes à des inférieurs. ( Néh. 6: 5.)

LEVAIN ( Ex. 12: 15 ), morceau de pâte aigre destinée à faire fermenter la pâte fraîche pour rendre le pain plus léger. Il est présenté dans l'Ecriture comme un symbole de la corruption du cœur, des mauvaises passions, de l'hypocrisie et des fausses doctrines. (Math. 16: 6-12 ; Marc 8: 15 ; Luc 12:1 ; 1 Cor. 5:6-8; Gai. 5: 9.) A la fête de Pâque, les Israélites devaient ôter tout-levain de leurs demeures et 3'abs-tenir, sous peine de mort, de pain levé pendant sept jours. ( Ex. 12: 19.) Aucun gâteau levé ne pouvait être consumé sur l'autel. (Lév. 2 : 11.) Ce pendant Jésus parle du levain dans un sens favorable lorsqu'il le présente comme l'image de l'Evangile, qui agit dans l'humanité de la même manière que le levain dans la pâte. (Math. 13: 33 ; Luc 13: 21.)

LÉVI ( attachement, Gen. 29: 34), troisième fils de Jacob et de Léa.

LÉV

Il s'unit à Siméon pour massacrer traîtreusement les Sichémites et piller leur ville, parce que Sichem, fils d'Hémor, avait déshonoré Dina, leur sœur. ( 34 : 25-31.) Jacob mourant censura les auteurs de ce crime et leur prédit qu'ils seraient dispersés au milieu d'Israël. ( 49: 5-7.) Cette prophétie s'accomplit à, l'égard de Lévi, en ce que ses descendants furent disséminés dans 48 villes appartenant aux diverses tribus d'Israël. (Jos. 21: 41.) Ses trois fils, Guerson, Kéhath et Mérari, nés en Canaan, descendirent avec lui en Egypte, où il eut une fille, Jokbed. Il mourut à l'âge de 137 ans. (Gen. 46:11 : Ex. 6: 16; Nomb. 26 : 59.)

LÉVI. Voyez Matthieu.

LÉVIATHAN (Job 40 : 20-28 ; 41), nom hébreu d'un monstre terrible, qui vit dans l'eau, et que l'Eternel décrit à Job, pour lui faire sentir sa faiblesse. On croit généralement qu'il s'agit du crocodile, quoiqu'il ne réponde qu'imparfaitement à la description poétique de l'Ecriture. Le léviathan est aussi mentionné dans Ps. 74 :14; 104:26; Esa. 27:1.

LÉVITES. ( Nomb. 1 :47. ) Ce nom, fréquemment donné aux descendants de Lévi en général, sert aussi à les distinguer de la famille d'Aaron. Malgré le crime de Lévi contre les Sichémites (Gen. 34:25 ), Dieu choisit dans sa postérité, d'abord Moïse pour conducteur de son peuple, puis Aaron son frère pour lui servir d'aide, et plus tard pour exercer, lui et ses enfants, la sacrificature. (Ex. 4:14; 7:1 ; 28:1.) Sur une invitation de Moïse, adressée à tout le peuple, les Lévites, animés d'un saint zèle, tuèrent 3000 Israélites en punition du culte du veau d'or. (32:26-29J Ce prophète rappelle, en les bénissant, cet acte de dévouement à l'Eternel. (Deut. 33:9.) A la place dès premiers-nés d'Israël, qu'il s'était spécialement acquis en les délivrant du destructeur, Dieu prit à son service la tribu de Lévi tout entière. Et les Lévites mâles, au nombre de 22000, depuis l'âge d'un mois, furent la rançon de ces premiers-nés, du même âge et du même sexe. Mais comme le nombre de ces derniers s'élevait à 22 273, les 273 de surplus durent être rachetés au prix de cinq sicles par personne, et cet argent fut remis à Aaron. ( Nomb. 3:12-15 ; (3:39-51.) L'Eternel exigea aussi les premiers-nés des bêtes des Lévites, à la place de ceux des bêtes de tout le peuple. (3: 41.) Les Israélites ne pouvant, à cause de leurs péchés, se présenter directement devant l'Eternel sans provoquer sa colère, Dieu appela, comme intermédiaires entre eux et lui, les Lévites, qu'il sanctifia; puis il les donna à Aaron et à ses fils, pour les servir dans l'exercice de la sacrificature. (8:19.) Voici comment eut lieu leur consécration : Ils furent d'abord aspergés d'eau par Aaron, se rasèrent le poil, se lavèrent et lavèrent leurs vêtements. Puis, tandis que les enfants d'Israël tenaient leurs mains sur les Lévites, ceux-ci posèrent la main sur des veaux, dont l'un fut offert en sacrifice pour le péché, et l'autre en holocauste. Cette cérémonie figurait doublement la substitution de Jésns-Christ aux pécheurs.

Les Lévites formaient trois divisions, savoir : les Kéhathites, les Guer-sonites et les Mérarites. Us devaient porter dans le désert l'arche, le tabernacle et ses ustensiles. (Nomb. 4:4-33; Deut. 10:8; 2 Chron. 35:3.) Us entraient en fonctions à 30 ans, mais pouvaient y être admis à 25, et servaient jusqu'à 50 ans. (Nomb. 4:3; 8 : 24, 25; 1 Chron.23 :3.) Ils n'eurent pas de portion en Canaan, car l'Eternel fut leur héritage (Deut2 10:9) ; mais ils étaient entretenus par les dîmes. A leur tour, ils devaient donner aux sacrificateurs la dîme de ce qu'ils recevaient. (Nomb. 18: 21-32.) Ils obtinrent quarante-huit villes, avec une étendue de terrain tout autour de mille coudées, depuis les murs de la ville. (35:4.) On a pensé que les deux mille coudées mentionnées dans Nomb. 35:5, étaient mesurées depuis les angles des murs. (Jos. 14:4.) De ces quarante-huit villes, prises dans les autres tribus, et dont six étaient villes de refuge, treize furent choisies dans les tribus de Juda, Siméon et Benjamin, et assignées à la famille d'Aaron. (21:4.) Au pied du Sinaï, on comptait 8580 lévites de 30 à 50 ans. (Nomb. 4:48.) Sous David, qui réorganisa le service divin, leur nombre s'élevait à 38000, dont 24000 servaient au tabernacle, 6000 étaient juges, 4000 portiers et 4000 chantres. (1 Chron. 23:3-5.) Ce pieux prince régla les fonctions des simples lévites, les admit au service dès l'âge de vingt ans, et les distribua, d'après Josèphe, en vingt-quatre classes correspondant à celles des sacrificateurs. (23: 6-28; 24:31.) Après la division du pays en deux royaumes, les sacrificateurs et les Lévites établis dans celui des dix tribus furent exclus, par Jéroboam, du service des veaux d'or, et se réfugièrent dans le royaume de Juda. (1 Rois 12:31 ; 2 Chron. 11:13,14.) Depuis la captivité, Esdras rétablit les Lévites dans leurs fonctions selon l'organisation de David, et les admit, comme lui, à servir dès l'âge de vingt ans. (Esdr. 6:18; 3:8.) La ruine du second temple mit fin à la position particulière de la tribu de Lévi au milieu d'Israël.

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LÉYITIQUE, nom du troisième livre de la Bible. Il est ainsi appelé, parce qu'il se compose principalement d'ordonnances relatives au culte qu'Aaron et ses fils, descendants de Lévi, devaient célébrer. (Nomb. 3 : 3.) Ce livre a été écrit par Moïse. Outre quelques faits historiques, il renferme les révélations que ce prophète reçut au Sinaï, le premier mois, paraît-il, de la seconde année depuis la sortie d'Egypte. (Ex. 40: 2, 17; Nomb. 1:1.) On peut le diviser en quatre parties, dont la première (1-7) comprend l'institution des diverses sortes de sacrifices. La seconde partie (8-10) renferme le récit de la consécration d'Aaron et de ses fils, ainsi que la mort de Nadab et d'Abihu. La troisième (11-15) traite des ordonnances concernant les bêtes pures et impures, la lèpre et diverses souillures des hommes et des femmes. La quatrième partie (16-27) contient différentes lois morales et cérémonielles, dont plusieurs sont relatives aux fêtes (16 ; 23) ; à la prohibition du mariage entre parents (18); à l'année sabbatique et à celle du jubilé (25) ; à la sorcellerie et à l'idolâtrie (19:31; 20:1-6; 26); et enfin aux choses vouées à l'Eternel. (27.) Les prescriptions de ce livre sont surtout destinées à manifester, sous ses diverses faces, le péché qui souille l'homme et le besoin qu'a ce dernier d'en être purifié par l'œuvre expiatoire de Jésus-Christ, préfigurée dans les sacrifices et diverses cérémonies mosaïques. ( Héb. 9 : 1-15.)

LÉZARD (Lév. 11: 30), petit animal ovipare, long de 15 à 18 cen-

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timètres. (5-6 ponces.) Il a la tête triangulaire et aplatie, la gueule grande, armée de dents très fines et le corps couvert d'écaillés. Il marche sur quatre pattes ou mains à cinq doigts, munis d'ongles crochus. Il est comme engourdi pendant l'hiver et peut vivre plus de six mois sans manger, se nourrit d'insectes et se plaft au soleil. Le lézard commun, qui est gris, change de peau au printemps et en automne. On connaît plusieurs autres espèces de lézards.

LIBAN (Deut. 3:25; Jos. 11: 17; Cant. 7:4), haute montagne de Syrie, au nord de la Palestine. Le Liban se compose de deux chaînes parallèles qui s'étendent du sud-ouest au nord-est, et sont séparées par la profonde vallée de Célésyrie. La chaîne occidentale ou le Liban proprement dit a une longueur d'environ 20 lieues sur 5 à 6 de largeur. A partir de ses deux extrémités, cette chaîne s'élève peu à peu et ressemble assez pour l'aspect à la chaîne uniforme et ondoyante du Jura. Ses plus hauts sommets sont le Sannin et le Makmel, qui ont 2400 à 2700 mètres (8000 à9000 pieds). Les pentes occidentales sont rapides et sillonnées de gorges profondes et de précipices. Les régions basses et moyennes joaissent d'un climat délicieux ; mais les crêtes les plus élevées sont nues et presque toujours couvertes de neige. ( Jér. 18: 14.) « Le Liban, dit un poète arabe, porte l'hiver sur sa tête, le printemps sur ses épaules et l'automne dans son sein, tandis que l'été dort à ses pieds. » Pour utiliser un sol si riche on a fait de nombreuses terrasses, qui s'élèvent en amphithéâtre sur toute la pente de la montagne. Des forêts d'oliviers, de mûriers, de cyprès, de pins, de chênes, de peupliers, ombragent de nombreux villages souvent situés au bord des précipices. Diverses plantes odorantes, des fruits exquis, les plus excellents raisins abondent dans ce pays. (Cantiq. 4: 11.) Le sol est fertilisé par de nombreux torrents, qui se précipitent en cascades du haut des rochers. Mais les cèdres qui couronnaient autrefois le Liban n'existent plus que dans un seul endroit. (1 Rois 5:14; 2 Chron. 2: 8.) Au nord-ouest du Makmel, près du village de Bescherreh, on voit encore une petite forêt de 15 minutes de tour renfermant environ 320 vieux cèdres dont le plus gros mesure 12 mètres (40 pieds) de circonférence La croissance du cèdre étant très lente, on a calculé que cette forêt doit au moins remonter à l'époque de Salomon. Elle ne s'agrandit pas parce que les habitants, qui vénèrent les vieux cèdres, coupent les jeunes pour faire du charbon.

La vallée de Célésyrie, haute de 900 à 1200 mètres ( 3 à 4000 pieds ), est étroite au sud, mais s'élargit peu à peu vers le nord, où elle devient une assez vaste plaine. C'est un sol fertile, mais mal cultivé; on y rencontre çà et là quelques troupeaux de brebis et de chèvres. Vers le milieu de la vallée, à son point le plus élevé, se trouvent les ruines de l'antique Balbec. Cette ville fut célèbre par son temple consacré au soleil, dont on

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voit une pierre haute de 19 mètres (63 pieds) sur 3 */« mètres de largeur (12 pieds). Deux fleuves prennent leur source près de cette cité, qui n'a plus qu'environ 1000 habitants : ce sont le Léonte, qui coule au sud-ouest et se jette au nord de Tyr dans la Méditerranée; et l'Oronte, qui se dirige au nord, puis à l'ouest et se jette dans la même mer au-dessous d'Antioche. La chaîne orientale, nommée Antiliban, où il existait jadis une tour (Cantiq. 7: 4), est moins déboisée que le Liban. Elle a quatre lieues de largeur, s'abaisse au nord-est, vers le désert, à l'est vers Damas, et se termine au sud par l'Hermon. Les forêts du Liban, autrefois habitées par les lions ( Cantiq. 4:8), le sont encore par les léopards les ours, les loups et les chacals. La population du Liban est évaluée à 150000 âmes et se compose principalement de Druses et de Maronites. Les Druses, au sud, forment une secte mahométane dont la doctrine est peu connue. Les Maronites, établis surtout vers le nord, professent la religiou grecque; ils reconnaissent néanmoins l'autorité du pape et ont de nombreux couvents. Ces peuplades, soumises de nom aux Turcs, sont de fait indépendantes. Sous l'image du Liban, les prophètes expriment souvent la beauté, la force, la grandeur et la magnificence. (Cantiq. 5 : 15 ; 7: 4; Esa. 29: 17; 33:9;60: 13;Ezéch. 17:3; Osée 14: 6; Hab. 2: 17; Zach. 11: 1.)

LIBERTINS (Act. 6:9), nom tiré d'un mot latin qui signifie fils d'un affranchi. Il paraît que ce nom fut donné à des Juifs qui après avoir été fait prisonniers à la guerre et vendus par les Romains, furent ensuite libérés. Ces affranchis fondèrent une synagogue à Jérusalem, où ils s'opposèrent à Etienne.

LIBNA (Jos. 10 : 29, 30), ville située à l'ouest des monts de Juda. ( 15: 42.) Conquise par Josué, elle fut assignée à la tribu de Juda, puis donnée aux sacrificateurs. (21:13.) Elle se révolta sous Joram, et fut assiégée par Sanchérib, sous Ezéchias. ( 2 Rois 8:22; 19:8.)

LIBYE ( Act. 2: 10 ), contrée située au nord-est de l'Afrique, entre l'Egypte et la province de Tripoli. On appelait Libye cyrénaïque, la portion de la Libye dont Cyrène était la capitale. Les anciens Grecs étendirent le nom de Libye à l'Afrique, excepté l'Egypte. On croit que les Libyens, plusieurs fois mentionnés dans l'Ancien Testament, descendaient de Léhabim, petit-fils de Cam. (Gen. 10:6,13; 2 Chron. 12:3; 16:8; Dan. 11: 43.)

LICE (1 Cor. 9: 24), ou stade, carrière longue d'un stade (185 mètres soit616 pieds), où les Grecs s'exerçaient à la course et à quatre espèces de combats, surtout dans les jeux olympiques, qui duraient cinq jours, et avaient lieu tous les quatre ans. Huit juges présidaient à ces jeux, et couronnaient les vainqueurs. Tous les athlètes devaient s'être exercés pendant dix mois. Les coureurs s'élançaient tous au son de la trompette, et celui qui arrivait le premier au but était proclamé vainqueur. Les principaux combats étaient la lutte et le pugilat. Les vainqueurs recevaient d'abord une palme, au moment de la victoire; puis une couronne d'olivier le dernier jour de la fête, dans le théâtre, et aux acclamations des spectateurs. Mais pour être couronné, il fallait avoir combattu se-

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Ion les lois. (2 Tim. 2: 5.) Ainsi dans la lutte, on devait s'abstenir de coups, et vaincre au moins deux fois son adversaire. Dans le pugilat, il n'était permis que de le frapper ( 1 Cor. 9:26 ) ; et celui qui le tuait n'obtenait point de couronne. Les vainqueurs et les vaincus étaient le plus souvent défigurés ou estropiés.

LICORNE (Nomb. 23:22; 24:8), nom d'un animal fabuleux, que l'on représente avec une corne sur le front. Le mot hébreu rendu par licorne, désigne un quadrupède très fort, pourvu de cornes (Dent. 33:17), mais non apprivoisé et très redoutable. (Ps. 22:22 ; 29:6; 92:11; Esa. 34: 7; Job 39:12-15.) Il s'agit probablement de l'aurochs, sorte de taureau sauvage , ou du buffle, gros quadrupède qui ressemble au bœuf, mais qui est moins long, plus gros, et beaucoup plus intraitable.

LIEUX hauts (Nomb. 22:41), lieux élevés, pourvus d'autels, de temples et consacrés à l'idolâtrie. (1 Rois 12:31 ; 13:32.) La loi défendait, sous peine de mort, de sacrifier des bêtes à l'Eternel ailleurs que dans le tabernacle. (Lév. 17:3-9.) Mais cette ordonnance fut souvent violée par les Israélites, qui, dans diverses localités, consacrèrent des hauts lieux, non-seulement aux idoles, mais aussi au vrai Dieu. Ainsi du temps de Samuel et de David, ce n'était pas seulement à Silo, à Nob et à Gabaon, où siégea le tabernacle, qu'on offrait des sacrifices à l'Eternel, mais encore à Rama, à Guilgal, à Bethléhem et dans d'autres villes, où l'on avait établi des hauts lieux. (1 Sam. 1:3; 3:3; 7:17; 9:12; 10:8; 20:29; 21:1 ; 22:18; 1 Rois 3:2-4.) David plaça une partie des sacrificateurs à Jérusalem, auprès de l'arche, et les autres au tabernacle. Celui-ci se trouvait alors à Gabaon, le plus grand des hauts lieux, où Salomon sacrifia mille victimes. (1 Chron. 16:1,39,40; 2 Chron. 1:2-6 ; 1 Rois 3:2-4.) Il est probable que la construction du temple rétablit l'unité du culte de l'Eternel. (1 Rois 3:2.)

Mais Salomon bâtit bientôt un haut lieu à Kémos et à Moloc, sur le mont des Oliviers, et son exemple ne fut que trop suivi. (11:7.) Jéroboam établit des hauts lieux, pour le culte du veau d'or, dans diverses villes de son royaume. (12:28-32; 13:32.) Les hauts lieux se multiplièrent aussi, en l'honneur des idoles, dans le royaume de Juda, où les rois pieux ne parvinrent pas à les détruire. (1 Rois 14:23 ; 15:14; 2 Rois 12:3 ; 18:4; 21:3; 23:8 ; 2 Chron. 17: 6; 28:25; Ps. 78:58 ; Jér. 7:31 ; Ezéch. 16:24,25.) On ne trouve plus de traces des hauts lieux depuis le retour de la captivité.

LIÈVRE (Lév. 11:6), quadrupède herbivore et sauvage, qui a cinq doigts onguiculés aux pieds de devant, et quatre à ceux de derrière. Il rumine en apparence, mais non en réalité, car il n'a qu'an seul estomac. Moïse se conformant à l'opinion commune, le place parmi les ruminants.

LIGURE (Ex. 28:19), mot grec emprunté à la version des Septante, et désignant la septième pierre du pectoral. Les uns pensent qu'il s'agit de l'hyacinthe (voyez ce mot); et les autres de l'opale, pierre précieuse de couleur laiteuse.

LIMAÇON (nommé aussi colimaçon ou escargot, Ps.58:9), sorte de ver à coquille, ovipare, hermaphrodite, et pourvu de quatre cornes. Il

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rend par les pores une humeur visqueuse très abondante, et semble ainsi se fondre. (Ps.58:9.) Cette viscosité lui permet de monter, en rampant) sur les arbres et de s'y fixer. Aux approches de l'hiver, il se retire dans quelque trou, et forme de sa bave un couvercle à sa coquille, dont il ne sort qu'au printemps, après un jeûne de six mois. La limace ne diffère du limaçon que par l'absence de coquille. Le mot hébreu de Lév. 11:30> rendu par limace, paraît désigner une espèce de lézard.

LIN (Gen. 41:42), plante annuelle dont la tige, haute de 60-90 centimètres (2-3 pieds), est creuse, grêle, fibreuse et branchue vers le sommet. Ses feuilles sont pointues, et ses fleurs d'un beau bleu, mais très petites. A chaque fleur succède un petit fruit sphérique, renfermant dix semences oblongues et aplaties. En Egypte et en Palestine, la récolte a lieu en février ou en mars. (Ex. 9:31 ; Jos. 2: 6.) Cette plante entrait dans la composition des tentures du tabernacle et des vêtements du souverain sacrificateur. (Ex. 26:1 ; 28:6,8,15,39.) Chez les Eyptiens et les Israélites, les riches se vêtaient de fin lin. (Gen. 41:42; Prov.31:22; Dan. 10:5; Luc 16:19; Apoc. 19:8,14.)

LINUS (2 Tim. 4:21), chrétien de Rome qui, d'après Irénée, aurait été le premier évêque de cette ville.

LION (Gen. 49:9), animal appelé le roi des animaux, à cause de sa g rande force, de son courage et de son caractère généreux. (Prov. 30: 30.) Les lions de petite taille ont l1/, mètre de long (5 pieds) et 90 centimètres de haut (3 pieds), tandis que les plus grands atteignent jusqu'à 2m 4 de longueur (8 pieds) sur 1m 5 de hauteur (5 pieds). Cet animal est ordinairement fauve sur le dos, blanchâtre sur les côtés et sous le ventre. Son énorme gueule est garnie de vingt-huit dents, dont huit incisives, huit canines et douze molaires, au moyen desquelles il brise facilement les os. (Es. 38: 13.) Sa langue est hérissée de petites pointes dures ce qui, rend, dit un naturaliste, « le léchement du lion extrêmement dangereux.» Le mâle seul est pourvu d'une crinière, qu'il agite quand il est en colère. La femelle, plus petite et moins courageuse que le mâle, est terrible lorsqu'elle a des petits. La course du lion est une suite de sauts et de bonds, tandis que sa démarche est grave et fière, quoique toujours oblique. Quand il saisit sa proie, il franchit d'un élan l'espace de 31/1-41/a mètres (12-15 pieds).Il voit la nuit comme les chats. Son rugissement est terrible et rappelle le bruit du tonnerre. (Prov. 19:12.) L'éléphant, le tigre, le rhinocéros et l'hippopotame sont les seuls quadrupèdes qui osent lui résister ; mais il redoute les serpents. Sa chair a un goût très fort et désagréable. On croit qu'il vit environ vingt-cinq ans.

On a remarqué que le lion, indomptable au milieu des déserts, s'adoucit dans le voisinage des hommes, dont il apprend à connaître la supériorité. Il est intelligent et s'apprivoise facilement. Il est susceptible de reconnaissance, et se montre en même temps très vindicatif1.

1 Un matelot étant descendu à terre, sur la côte de Surate, une lionne vint s'asseoir devant lui, d'un air suppliant, tout en dirigeant ses regards vers un arbre voisin, sur lequel était un singe, tenant deux lionceaux entre ses bras. Le matelot abattit l'arbre, et la lionne s'élançant sur le ravisseur de ses petits, le mit en pièces ; puis elle alla se coucher aux pieds de son bienfaiteur et le couvrit de caresses.

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LIV

On ne trouve plus de lions en Palestine, mais ils y abondaient autrefois. (Jug. 14:5 ; 1 Sam. 17: 34-37 ; 2 Sam. 23:20 ; l Rois 13 :24 ; 2 Rois 17:25; Jér. 4:7; 49:19.) Cet animal est désigné dans la langue hébraïque par plusieurs termes différents. (Gen. 49:9 ; Jug. 14:5 ; Job 4:10, 11.) L'Ecriture compare Satan, l'ennemi des âmes, à un lion rugissant, cherchant qui il pourra dévorer. ( 1 Pier. 5:8.) Jésus-Christ est aussi nommé le lion de Juda. (Gen. 49 : 9 ; Apoc. 5: 5.)

LIS (1 Rois 7:19), plante dont la racine est bulbeuse et dont la tige supporte plusieurs fleurs. Ces fleurs, en forme de cloche et composées de six pétales, sont d'une éclatante blancheur et répandent un doux parfum. Le fruit de cette plante est oblong, triangulaire et rempli de semences. La médecine fait usage des bulbes et des fleurs. Outre les lis blancs, il y en a des jaunes et des rouges. Mais c'est au lis blanc que l'Ecriture fait allusion; car son nom hébreu (schouschan) est dérivé d'un mot qui signifie être blanc. (I Rois 7:19, 26; Osée 14:5; Math. 6 : 28.) Cette gracieuse fleur, que nous cultivons dans nos jardins, croît en plein champ en Palestine.

LIT. (Prov. 7: 16.) Les lits usités dans nos contrées sont presque inconnus en Orient, surtout en Palestine, où chaque personne s'enveloppe dans une couverture et couche sur le sol couvert de nattes ou d'un tapis. Les Orientaux dorment aussi sur de grossiers matelas posés à terre. Il est difficile de déterminer le genre de lits en usage chez les anciens Hébreux. Il est probable que les pauvres couchaient sur le sol ou sur des nattes, et se couvraient de leurs vêtements. (Ex. 22:26 ; Deut. 24:13.) On sait que les Egyptiens avaient des lits assez hauts avec des châlits et un petit escalier pour y monter. (Gen. 49:4.) Hog, roi de Basan, couchait dans un immense lit de fer. (Deut. 3:11.) Il paraît que l'usage des châlits s'introduisit aussi chez les Israélites et les Perses. Car l'Ecriture fait mention de lits d'ivoire, d'or et d'argent, et de lits trop courts; elle dit que nul ne met la lampe allumée sous un lit. (Amos 6:4 ; Est. 1:6; Esa. 28 : 20 ; 57: 8; 1 Sam. 19: 15; Ps. 132: 3; Luc8:l6.) Plusieurs personnes couchaient dans le même lit. On trouve quelques allusions à l'usage de lits de repos, sur lesquels on dormait peut-être aussi la nuit. (1 Sam. 28:23-25; Ezéch. 13: 18; 23: 41.) C'était sans doute des divans semblables à ceux qui meublent les maisons des riches en Orient. Ces divans sont de larges bancs, de 30 centimètres de haut (1 pied), placés le long des murs, de deux ou de trois côtés de la chambre, et garnis de coussins pour s'appuyer. D'après les Septante, le lit de Salomon décrit dans Cant. 3: 9, 10, et orné d'un ciel écarlate, était une litière pour voyager. Les lits sur lesquels on apportait à Jésus et aux apôtres des malades pour être guéris, étaient, paraît-il, de petits lits portatifs et très légers, mais dont Informe nous est inconnue. (Math. 9: 2, 6 ; Marc 2:4 ; 6:55; Act. 5:15 ; Jean 5:8.) Ils sont désignés par deux mots grecs, dont, l'un (krabbatos) est rendu par petit lit, ou par couchette, et signifie proprement un lit suspendu. (Marc 6 :55; Act. 5 :15.)

LIVRE (Ex. 24: 7). Les livres mentionnés dans l'Ecriture, étaient des rouleaux, probablement de peau ou de parchemin (2 Tim. 4: 13), divisés

813

SU LOR

en plusieurs colonnes, et écrits les uns des deux côtés, les autres d'un seul. (Ezéch. 2:9,10; Apoc. 5:1.) Afin de tenir ces rouleaux avec plus de facilité, on y fixait aux extrémités de droite et de gauche, des baguettes autour desquelles la feuille de parchemin s'enroulait, et formait ainsi un double rouleau. (Apoc. 6:14.) Pour ouvrir son livre, le lecteur le déroulait jusqu'à ce qu'il trouvât la colonne par laquelle il devait commencer. (Luc 4: 17, 20.) On scellait ces livres ou rouleaux, en les liant avec un ruban ou un cordon, sur le nœud duquel on mettait de la cire, qui recevait l'empreinte d'un cachet. (Esa. 29:11.) Parfois on les fermait de plusieurs sceaux. Le livre que Jean vit dans le ciel était scellé de sept sceaux. (Apoc. 5:1.)

LOD. Voyez Lydde.

LODÉBAR (2 Sam. 9:4), lieu probablement situé à l'est du Jourdain, près de Mahanajim. (17:27.)

LOG. Voyez Mesures.

LO-HAMMI ( pas mon peuple, Osée 1:9), fils du prophète Osée et d'une prostituée nommée Gomer, fut ainsi appelé pour symboliser le prochain abandon d'Israël par l'Eternel.

LOI. (Gen. 47 : 26.) Ce mot, qui, dans nos versions, ne correspond pas toujours au même terme hébreu, est employé par les auteurs sacrés dans des sens très divers et désigne entre autres :

1° La Parole de Dieu ou la notion de révélation. (Ps. 19:8; 119:67 92; Esa. 2:3.)

2° L'Ancien Testament. (Math. 5:18 ; Jean 15:25.)

3* Le Pentateuque ou les cinq livres de Moïse. ( Math. 5:17 ; 7: 12 ; 11:13.)

4° L'ensemble des lois promulguées par Moïse. (Jos. 8:34,35; Deut. 33:4.)

5* Les ordonnances cérémonielles. (Act. 15:5,24 ; Eph. 2:15.)

6° La loi morale ou le décalogue. (Rom. 7:7; 13:8-10.)

7° La conscience. (Rom. 2 :14,15 ; 7:23.)

8° Le péché originel ou la corruption innée du cœur de l'homme. (Rom. 7:21-25.)

9° L'ancienne économie. (Jean 1:17; Héb. 7:12,19.)

10° La nouvelle économie ou la doctrine et la morale de l'Evangile, ainsi que l'œuvre du Saint-Esprit. (Rom. 3:26 ; 8:2 ; 1 Cor. 9:21 ; Gai. 6:2; Jacq. 1:25; 2:8.")

La loi de Dieu n'avait pas pour but d'offrir au pécheur un moyen de justification, mais plutôt de lui faire connaître sa misère et de le conduire à Jésus-Christ. (Rom. 4:15; Gai. 2:16; 3:10-13 ; 3:21 -26.) C'est pourquoi ceux qui, abusant de la loi, cherchent leur salut dans son observation et non dans la foi en Christ, sont, d'après St. Paul, sous la loi, de la loi ou des œuvres de la loi ; ils demeurent ainsi sous la malédiction que la loi prononce contre ceux qui l'ont violée. (Rom. 3 :19; 4:14,15 ; 6:14; Gai. 5: 4; 3:10.)

LO-RUHAMA (elle n'a pas obtenu miséricorde, Osée 1:6), fille du

LOU

prophète Osée et de Gomer. Dieu loi fit donner ce nom ponr symboliser le rejet prochain d'Israôl.

LOT (Gen. 11:27), fils d'Haran et neveu d'Abraham, perdit son père de bonne heure et accompagna son oncle en Canaan, puis en Egypte. ( 11:31 ; 12:4 ; 13:1. ) Au retour de ce pays et sur le conseil désintéressé d'Abraham, il s'éloigna de lui, se rendit avec ses nombreux troupeaux dans la magnifique plaine du Jourdain, et se fixa à Sodome. (13 : 5-13.) Fait prisonnier dans une guerre par Kédor-Lahomer, il fut délivré par Abraham et retourna dans cette ville, s'y maria, paraît-il, et eut deux filles. ( 14:12-16 ; 19: 8. ) Mais comme il était très pieux, il eut beaucoup à souffrir de la dépravation des habitants de Sodome, et s'affligeait journellement de leur conduite infâme. ( 2 Pier. 2: 7, 8. ) Par la foi il logea, sans le savoir, deux anges, qu'il prit pour des voyageurs. (Héb. 13:2. ) 11 voulut les protéger, même au prix de l'honneur de ses filles, déjà fiancées, contre les honteuses passions des habitants de cette ville. Instruit par ces messagers célestes de la prochaine destruction de Sodome, Lot alla, pendant la nuit, en prévenir ses futurs gendres, qui ne le crurent pas. A l'aube du jour, les anges le conduisirent par la main, avec sa femme et ses filles, hors de la ville, et leur ordonnèrent de gagner la montagne sans se retourner. Lot obtint cependant la permission de se réfugier dans la petite ville de Tsohar, qui fut épargnée à cause de lui, et où il entra au lever du soleil. Mais sa femme, cédant sans doute à un mouvement de regret ou d'incrédulité, regarda en arrière et fut changée en statue de sel, pour servir d'avertissement aux générations futures. (Gen. 19: 1-26; Luc 17: 32.) D'après Josèphe, cette statue existait encore de son temps.

Poussé par la crainte, Lot monta sur une montagne voisine, et se retira dans une caverne, où il commit de graves péchés. Il s'enivra, deux nuits de suite, à l'instigation de ses filles. Celles-ci se croyant condamnées au célibat, recoururent à cet odieux moyen pour conserver la race de leur père, dont elles eurent chacune un fils. Lot devint ainsi le père des Moabites et des Hammonites. Sa fin ne nous est pas rapportée. (Gen. 19:30-38.)

LOUP (Gen. 49:27), animal carnassier, assez semblable au chien, pour l'aspect général, mais d'un naturel très différent. Il est d'un fauve gris dans nos contrées ; mais sa couleur varie suivant les climats. Il a le museau allongé, la gueule grande, les dents aiguës, les oreilles courtes et droites, les yeux étincelants, l'odorat très fin, la queue grosse et touffue. Le loup est très sauvage, et le plus vorace des carnassiers. (Gen. 49 : 27 ; Ezéch. 22:27 ; Soph. 3: 3.) Il préfère la chair vivante à la chair morte, et dévore néanmoins les cadavres les plus infects. Il dort le jour et poursuit sa proie la nuit. (Jér. 5:6; Hab. 1:8). Cruel, rusé et poltron, il égorge les animaux plus faibles que lui, surtout les brebis ; mais pressé par la faim, il attaqne les enfants et les femmes, et même les hommes. (Esa. 11:6; Math. 10:16; Jean 10:12.) La louve met bas, une fois par an, cinq ou six louveteaux, qu'elle défend avec fureur. Le loup

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LUC

vit de 15 à 20 ans. Les faux prophètes et les mauvais pasteurs sont comparés à des loups qui déchirent les brebis. (Math. 7:15 ; Act. 20 : 29.)

LUC (Col. 4 :14), médecin de profession, et compagnon de voyage de Paul. Il est l'auteur du troisième Evangile et des Actes ; mais son nom ne se trouve que trois fois dans le Nouveau Testament. (2 Tim. 4:11; Philém. 24.) Il naquit dans le paganisme; du moins l'apôtre semble le distinguer de ses collaborateurs juifs. (Col. 4:11,14.) Et d'après Eusèbe, Luc était natif d'Antioche. Sa conversion à l'Evangile ne nous est pas rapportée. En racontant les voyages de Paul, il semble indiquer par le mot nous, que ce fut à Troas qu'il s'attacha à l'apôtre, vers l'an 50-52. Il l'accompagna à Philippes, assista au baptême de Lydie, à la guérison de la pythonisse, et resta dans cette ville quand St. Paul la quitta. (Act. 16:10, 15,17, 40.) Environ huit ans après (58-60), il partit de Philippes, avec l'apôtre, qui y repassa en venant de la Grèce. Il accompagna de nouveau ce dernier jusqu'à Jérusalem et s'arrêta avec lui dans les villes de Troas, Milet, Tyr et Césarée. (20:5-38 ; 21:1-18.) Nous le rencontrons plus tard avec Paul à Césarée, où il séjourna probablement pendant les deux ans que cet apôtre y fut prisonnier. (24:28; 27 :1.) Il fit avec celui-ci le voyage de Rome, où il demeura au moins deux ans, comme son collaborateur. (27:1; 28:16, 30; Col. 4:14; Philém. 24.) Luc avait déjà écrit son Evangile, et séjourné deux ans dans cette cité, quand il composa les Actes des apôtres. (Act. 1 : l ; 28 :30.) On le retrouve à Rome auprès de l'apôtre, qui était captif pour la seconde fois, et délaissé de ses autres compagnons d'oeuvre. (2 Tim. 4:6, 11.) On ne possède que des traditions incertaines sur la fin du troisième évangéliste. C'est à tort qu'un écrivain du sixième siècle a fait de lui un peintre, et que les peintres l'ont choisi pour leur patron. St. Luc est le seul auteur sacré d'entre les gentils. Il est assez probable qu'il a été le rédacteur de l'Epître aux Hébreux. (Voyez ce mot.) Le style de ses écrits est généralement plus élégant que celui des autres livres du Nouveau Testament.

Evangile selon St. Luc. « Luc, le compaguon de Paul, dit Irénée, rédigea en un livre l'évangile que Paul prêchait. » Il le composa en Grèce, d'après Jérôme, et le publia, selon un autre document, à Alexandrie. Ces données ne s'excluent point. La date de cette publication nous est inconnue. Il est probable que les trois autres Evangiles n'existaient pas encore, ou que Luc ne les connaissait pas, quand il rédigea le sien. Il y fut poussé, semble-t-il, par l'insuffisance et l'incertitude des récits qui circulaient alors sur la vie de Jésus-Christ. Après avoir fait des recherches exactes et obtenu des renseignements de témoins oculaires, il composa son Evangile, qu'il dédia à Théophile, chrétien dont nous ne connaissons que le nom. (Luc 1:1-4.) Tandis que Matthieu écrivit en vue des Juifs qui avaient cru, Luc destina évidemment son récit aux païens convertis. Disciple de l'apôtre des gentils, il a surtout devant les yeux le salut par la grâce, par la foi, préparé pour tous les peuples. Il ne cite pas si souvent que Matthieu l'Ancien Testament, peu connu sans doute de ses lecteurs ; mais il fait remonter la généalogie de Jésus-Christ jusqu'à Adam, le père du genre humain. (3:38.) En racontant l'envoi

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LUN

des premiers disciples, il omet la défense rapportée par Matthieu (10:5, 6), d'aller vers les gentils et les Samaritains. Partout il nous montre Jésus sauvant par grâce les pécheurs repentants, et humiliant les Juifs remplis de propre justice et orgueilleux de leurs privilèges. Ainsi il mentionne seul l'entrevue du Sauveur, chez Simon, avec la femme de mauvaise vie (Luc 7:36-50) ; la répréhension que Jésus adressa à Jacques et Jean, prêts à foudroyer un village samaritain (9:51 -56) ; les paraboles de la brebis et de la drachme perdues, de l'enfant prodigue, du pharisien et du péager (15 ; 18:9-14), ainsi que la conversion de Zachée et celle du brigand. (19:1-10 ; 23 : 40-43.) Luc rapporte plusieurs autres faits ou enseignements omis par les autres évangélistes, entre autres : La naissance de Jean-Baptiste, celle de Jésus-Christ et un trait de son enfance (1,2); la résurrection d'un jeune homme de Naïn (7:11-17) ; une visite de Jésus chez Marthe et Marie (10:38-42); la demande qu'on fit au Sauveur de partager un héritage (12:13-21) ; la guérison de dix lépreux (17:11-19); les paraboles de l'économe infidèle, du riche et de Lazare, du juge inique et de la pauvre veuve (16; 18:1-18); le renvoi de Jésus à Hérode, ses paroles aux femmes qui pleuraient en l'accompagnant au supplice, et enfin l'impression produite par sa mort sur le centenier qui le gardait. (23:8-12; 23 : 27-31 ; 23: 47.)

LUD (Gen. 10 : 22), fils de Sem. Son nom est employé plusieurs fois pour désigner ses descendants, qu'on suppose avoir peuplé la Lydie, province de l'Asie-Mineure. (Esa. 66:19; Ezéch. 27:10 ; 30: 5.)

LUDIM (Gen. 10:13), descendants de Cam, par Mitsraïm. On présume qu'ils habitaient au nord de l'Afrique. (Jér. 46 :9.)

LUHITH (Esa. 15:5), ville de Moab, située sur une élévation. (Jér. 48:5.)

LUNATIQUE. (Math. 4:24.) Les lunatiques, distingués des démoniaques, étaient probablement des personnes atteintes d'épilepsie, ou de quelqu'autre maladie qui variait selon les phases de la lune. Il est difficile d'expliquer pourquoi le jeune démoniaque que Jésus guérit, est appelé lunatique par son père. (17:15.) Peut-être l'action du démon sur cet enfaut, se rattachait-elle à une maladie qu'on croyait soumise à l'influence de la lune.

LUNE (Gen. 37:9), le plus petit des deux luminaires créés le quatrième jour. Elle fut destinée non-seulement à luire sur la terre pendant la nuit, mais aussi à marquer la division du temps. (Gen. 1:14-16; Ps. 104: 19; Esa. 66: 23.) C'est un corps opaque, éclairé par le soleil, dont il réfléchit la lumière. La lune n'a que */». du volume de la terre, et */•• d© sa masse ; elle en est éloignée de 80 000 lieues. Elle accomplit un triple mouvement: elle accompagne la terre dans sa course annuelle autour du soleil ; elle tourne autour de notre planète en 29VS jours ; elle opère enfin, à peu près dans le même temps, un mouvement de rotation sur elle-même, en sorte qu'elle nous présente toujours la même face. La lune chemine 14 fois plus vite que la terre, et parcourt 7500 lieues par minute. Ses phases résultent principalement de sa translation autour de la

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LYD

terre. Qaand elle se trouve entre le soleil et notre globe, elle est invisible, parce que le côté qu'elle nous présente est dans l'obscurité. Mais quinze jours après, la terre se tronve entre le soleil et la lune, qui nons montre alors sa face éclairée: c'est la pleine lune. Dans les positions intermédiaires, elle nous apparaît sous la forme d'un croissant, parce que nous ne voyons qu'une partie de son côté éclairé. Elle est privée d'atmosphère ; mais elle a de hautes montagnes, ainsi que de profondes vallées, qui forment des taches; et ce sont ces taches qui lui donnent l'apparence d'un Visage. D'après M. Àrago, la lune n'exerce aucune influence sur les changements de temps, ni sur la température; ses rayons ne font pas varier le thermomètre d'un millième de degré. Il paraît néanmoins certain qu'il est dangereux, en Palestine, où l'on couche souvent en plein air, de dormir au clair de la lune (Ps. 121:6.)

Les Hébreux comptaient leurs mois d'après le cours de la lune. Le-mois commençait avec la nouvelle lune, et par une fête où l'on sonnait spécialement des trompettes. (Nomb. 10:10; 28:11; 1 Sam. 20:5.)

A l'imitation des peuples païens, et contrairement à un avertissement de la loi, les Israélites rendirent un culte à la lune, appelée la reine det deux. (Deut. 4:19; 17:3; 2 Rois 23:5; Jér. 7:18.) C'étaient surtout les femmes qui l'adoraient, et lui offraient des gâteaux et des parfums. (Jér. 7:18; 44:17-19.) Il faut probablement entendre par les productions de la lune, ou plus littéralement des lunes, les fruits que la terre produisait chaque mois. (Deut. 33:14.)

LUTH. Voyez Musique.

LUZ (Gen. 28:19), ancien nom de Béthel.

LUZ (Jug. 1:26), ville bâtie au pays des Héthiens, par un habitant de Béthel, qui échappa seul quand ce lieu-ci fut pris par les descendants de Joseph. (1:22-25.) On ignore où était située cette nouvelle Luz.

LYCAONIE (Act. 14:6), contrée située presqu'au centre de l'Asie-Mineure, et où se trouvaient les villes de Derbe, Lystre et Iconie. Elle se composait d'un plateau montagneux, imprégné de sel, et presque privé d'eau potable, mais dont le sol nourrissait de nombreux troupeaux de brebis. Elle devint province romaine sous Auguste. La langue lycao-nienne était, selon les uns, l'ancien assyrien, et selon d'autres, un dialecte dérivé du grec. (14:11.)

LYCIE (Act. 27:5), région montagneuse au sud-ouest de l'Asie-Mineure, entre la Pamphylie à l'est, la Carie à l'ouest, la Méditerranée au sud, et dont les côtes sont très escarpées. Ses principales villes étaient Patara et Myra, bons ports de mer où Paul aborda. (21:1 ; 27: 5.) Claude la réunit, l'an 50, à la Pamphylie.

LYDDE ou LOD (Act. 9:32; Esd. 2:33), ville qui fut bâtie par un Benjamite, et habitée depuis la captivité. (1 Chron. 8:12; Néh. 11:35.)

MAC

Elle était située dans la plaine, 3-4 lieaes an sud-est de Joppe. Quand Pierre visita les chrétiens de Lydde, il y guérit le paralytique Enée, et le reste de la population, témoin de ce miracle, se convertit au Seigneur. (Act. 9:35.) Cette ville fut brûlée par les Romains, dans la guerre contre les Juifs, puis rebâtie sous le nom de Diospolis. On y éleva plus tard une église dédiée à St. Georges, qui souffrit le martyre sous Dioclétien. On voit encore les ruines de cet édifice sur remplacement de Lydde, où se montre maintenant un village qui porte le même nom.

LYDIE (Act. 16:13-15), marchande de pourpre, originaire de Thya-tire, mais établie à Philippes. Elle était vraisemblablement prosélyte de la porte. (Voyez Prosélyte.) Elle reçut dans son cœur la prédication de Paul et fut aussitôt baptisée avec sa famille. Puis elle contraignit, par son insistance, l'apôtre et ses compagnons d'oeuvre Silas, Timothée et Luc, à loger dans sa maison. (16:1,15, 40.)

LYRE. Voyez Musique.

LYSANIAS (Luc 3:1), tétrarque d'Abilène à l'époque où Jean commença son ministère, mais du reste inconnu.

LYSIAS. Voyez Claude-Lysias.

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LYSTRE (Act. 14:6), ville de Lycaonie, située entre Iconie au nord-ouest, et Derbe au sud-est. Il y avait une statue de Jupiter à l'entrée de cette ville, où Paul guérit un impotent. L'apôtre pris d'abord pour Jupiter, comme Barnabas pour Mercure, fut bientôt après lapidé et laissé pour mort. (14: 8-20.) Timothée était, paraît-il, de Lystre, et y fut circoncis par Paul. (16:1-3.)

M

MACÉDOINE (Act. 16:10), contrée au nord de la Grèce. Elle était bornée à l'est par la Thrace, au sud par la mer Egée et la Thessalie, à l'ouest par l'Epire et l'Illyrie, et au nord par la région nommée aujourd'hui Servie. Environ 1400 ans av. J.-C., elle forma un royaume longtemps divisé, et ne commença à devenir célèbre que sous Philippe II (360-336), qui la pacifia, et reconquit diverses provinces perdues. Ce prince se disposait à faire la guerre aux Perses quand il fut assassiné. Son fils, Alexandre le Grand (336-323), réalisa ce dessein. Après avoir soumis toute la Grèce, il vainquit Darius, et régna sur la plus grande partie du monde connu. A sa mort, son empire fut démembré, et la Macédoine, gouvernée par de mauvais princes, déclina promptement. Elle soutint quatre grandes guerres contre les Romains, qui la soumirent d'abord, puis la réduisirent, l'an 148 av. J.-C., en province romaine. Outre l'ancienne Macédoine, cette province comprenait la Thessalie, l'Epire et l'Illyrie grecque. Le reste de la Grèce formait la province d'Achaïe. Les principales villes de la Macédoine étaient Pella, Thessa-

Ionique et Amphipolis. Ces deux dernières, ainsi que Philippes, Néapo-lis, Apollonie et Bérée, sont nommées dans le Nouveau Testament, qui mentionne trois églises fondées par Paul dans cette province. (16:11,12; 17:1-13.) La Macédoine fit partie de l'empire d'Orient. Au XIIIe siècle, les croisés y érigèrent le royaume de Thessalonique. Elle fut enfin incorporée, au XVe siècle, à l'empire turc, dont elle partage encore les destinées.

MACPÉLA (Gen. 23:9-17), champ et caverne qu'Abraham acheta pour faire de celle-ci un sépulcre de famille. On montre cette caverne près d'Hébron, sur la pente sud-ouest d'une colline élevée. L'impératrice Hélène y bâtit, en 328, une église, qui a été transformée en mosquée, et que les mahométans font remonter à Salomon. L'entrée en est interdite aux chrétiens.

MACTÈS. (Soph. 1:11.) Ce mot, qui signifie mortier, enfoncement, désigne un lieu habité, mais inconnu, à Jérusalem ou dans les environs.

MADIAN. (Ex. 2:15.) Il n'est pas possible de déterminer les limites du pays de Madian, c'est-à dire, des régions habitées par les descendants de Madian, fils d'Abraham et de Kétura. (Gen. 25: 2-4.) Les Madianites, déjà en contact, du temps de Jacob, avec les Ismaélites, s'établirent, paraît-il, des deux côtés du golfe oriental de la mer Rouge. Ils s'étendirent même jusqu'au pays de Moab, à Test de la mer Morte, où ils furent défaits par les Edomites. (Gen. 36: 35; 37:28; Ex. 2:15.) Des auteurs arabes mentionnent les ruines d'une ville de Madian située sur la côte orientale du golfe nommé ci-dessus. (1 Rois 11:18.) La tribu madianite dont Jéthro était sacrificateur, demeurait probablement à l'est ou au nord-est du Sinaï. (Ex. 3:1 ; 18:1-27.) Les Madianites établis parmi les Moabites formaient une peuplade riche et nombreuse, qui séduisit le pMple de Dieu, à peine sorti du désert. Sur le conseil de Balaam, qu'ils avaient appelé, de concert avec Balac, pour maudire les Israélites, ils envoyèrent leurs femmes pour les entraîner dans l'impureté et dans l'idolâtrie. (Nomb. 22:4-7 ; 25:1-6; 25:15-18; 31:16.) Pour punir de ce crime les Madianites, Dieu les fit exterminer par Moïse, qui n'épargna que les jeunes filles, au nombre de 32000. Leurs villes furent brûlées, et tout leur bétail, savoir 675000 brebis, 72000 bœufs et 61000 ânes, servit de butin aux Israélites. (25:17; 31:1-18; 31: 32-35.) Environ 200 ans plus tard, des Madianites établis à peu près dans la même contrée que ceux-là, envahirent avec des alliés, le pays d'Israël, et l'opprimèrent pendant sept ans. (Jug. 6:1-7.) Mais ils en furent chassés par Gédéon, qui les battit dans la vallée de Jizréhel, les poursuivit jusque dans leur pays, et détruisit leur armée forte de 135000 hommes. (6:33; 7:20; 8:10.) Humiliés par cette défaite, les Madianites disparaissent dès lors de l'histoire et sont probablement confondus avec les Arabes. (8:20-22.)

MADMEN (Jér. 48: 2), ville inconnue de Moab.

MADMÉNA (Esa. 10: 31), ville inconnue au nord de Jérusalem. ^

MADON (Jos. 11:1 ; 12:19), ville cananéenne du nord, dans le voisinage de Hatsor.

M A6

MAGDALA (Math. 15:39), ville située sur la rive occidentale du lac de Génézareth. Elle est cinq quarts de lieue au nord de Tibériade, près de quelques rochers, où se trouvent de petites grottes. On croit que c'est la même ville que Migdal-El. (Jos. 19:38.) On ne trouve plus sur son emplacement, qn'un misérable village, nommé Medgel, avec des ruines, entre autres une vieille tour.

MAGE ( grand, Dan. 4: 9 ). Ce mot, persan d'origine, tut d'abord le nom d'une tribu mède puissante, à laquelle seule étaient attribuées les fonctions sacerdotales. Plus tard, cette caste reçut des Babyloniens les arts magiques, qui, des Mèdes, pénétrèrent chez les Perses, parmi les prêtres de la religion de Zoroastre, quoique celui-ci eût condamné la magie. Le nom de mages devint ainsi commun en Orient pour désigner ceux qui pratiquaient les arts occultes. Il fut reçu par les Grecs, passa dans la version des Septante, et par elle dans le Nouveau Testament (Math. 2:1 ; Act. 8:9 ; 13:6, 8), puis dans le latin. Telle est aussi l'origine des termes français magicien et magie. Les mages de Babylone, à la tête desquels fut placé Daniel, formaient un corps de savants, appelés sages, qui cultivaient diverses sciences, entre autres l'astronomie. Ils cherchaient surtout par cette dernière à prédire l'avenir, à expliquer les songes et à résoudre toute sorte de questions difficiles. (Dan. 2:2, 12; 4: 9.) Ils étaient divisés en plusieurs classes que nos versions désignent par les cinq noms de magiciens, astrologues, enchanteurs, caldéens et devins. ( 2 : 2; 5: 11.) Sans pouvoir préciser les fonctions de ces divers ordres de mages, on sait qu'ils joignaient à l'étude des sciences, la pratique des arts occultes ou de la magie, et qu'ils étaient au service du prince. (1:4, 20; 2:2; 4:7; 5:7,11.) Il en était de même des sages ou des magiciens d'Egypte. (Gen. 41:8,24.)

A l'époque de la naissance de Jésus-Christ, on croyait généralement parmi les païens qu'un roi puissant devait sortir du peuple juif. Des mages d'Orient, dont le nombre et le pays nous sont inconnus, furent divinement avertis que ce roi venait de naître. Conduits par une étoile miraculeuse à Jérusalem, ils demandèrent où se trouvait le roi des Juifs. (Math. 2:1.) Ils apprirent par Hérode, qui s'en était enquis auprès des docteurs, que ce devait être à Bethléhem. Après avoir été invités par ce prince à repasser auprès de lui, les mages se rendireut dans cette ville en suivant l'étoile, et entrèrent dans la maison au-dessus de laquelle cet astre s'arrêta Us y trouvèrent l'enfant Jésus et l'adorèrent, puis lui offrirent de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Sur un avertissement de Dieu, ils se retirèrent sans retourner vers Hérode. (2:1-12.) C'est avec raison que l'Eglise a vu de bonne heure dans la visite des mages au berceau de Jésus, les prémices de l'entrée des Gentils dans le royaume de Dieu. Mais c'est sans aucun fondement historique que le moyen âge en a fait des rois, qu'il a fixé leur nombre à trois et leur a donné les noms de Balthazar, Melchior et Gaspard, et enfin qu'il a déterminé la couleur de leurs vêtements.

MAGIE ( Act. 8:9-11 ), art mystérieux qui a la prétention d'évoquer les morts, de prédire l'avenir, d'expliquer les songes, de résoudre des questions difficiles, de guéru des maladies, et en général de produire, sans recours à la puissance de Dieu, des effets extraordinaires et surnaturels. La magie se montre toujours dans une intime relation avec l'idolâtrie, dont elle forme une des principales branches. (2 Rois 9: 22; Mich. 5 : 12-14.) On la trouve, sous diverses formes, chez tous les peuples païens, tant anciens que modernes, tant civilisés que barbares. Les Egyptiens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs et les Romains s'y adonnaient autrefois, comme les Groënlandais, les Lapons, les Bassoutos, les Hotten-tos, les Hindous, etc., l'ont fait ou le font encore à notre époque. Parmi les diverses catégories de magiciens connus, tant chez les païens que chez les Israélites, l'Ecriture en mentionne un assez grand nombre. Les uns faisaient des prodiges (Ex. 7:10-12 ; Act. 8: 9-11), jetaient des maléfices (Nomb. 22: 6; 23: 23), expliquaient les songes (Gen. 41: 8, 24; Dan. 2: 2), charmaient les serpents (Ps. 58: 6; Jér. 8:17 ; Eccl. 10: 11), ou conjuraient les démons. (Act. 19:13-16.) Les autres devinaient ou disaient la bonne aventure, soit par le moyen de coupes remplies d'eau (Gen. 44: 5), soit par l'évocation des morts (Deut.-18: 10-12 ; 1 Sam. 28 : 7-19 ; Esa. 8: 19), soit en interrogeant les idoles, et surtout les théra-phims, sorte de dieux domestiques. (Zach. 10: 2 ; Ezéch. 21: 21 ; 2 Rois 1: 2 ; 21: 6.) D'autres tiraient des présages du cri des oiseaux ou des augures (2 Rois 21: 6; Jér. 27: 9); de l'inspection des entrailles des victimes (Ezéch. 21, 21) ; de l'observation du ciel et des astres (Esa. 47 : 13 ; Jér. 10: 2 ; Dan. 2: 2) ; d'autres enfin prédisaient le temps par l'aspect des nuages. (Deut. 18: 10 ?) On trouve dans Ezéch. 21:21 une allusion à la bélomancie, ou divination au moyen de flèches. Cette pratique, autrefois très usitée à la guerre, en Orient, consistait à polir plusieurs flèches, à écrire sur chacune d'elles le nom d'une ville, puis à les mêler dans un carquois, que l'on secouait ensuite. Celle qui tombait la première indiquait la ville qu'on devait d'abord attaquer. Il y a aussi dans Osée 4: 12, un passage relatif à la rabdomancie ou divination au moyen de bâtons que l'on jetait ensemble sur la terre, et dont on tirait des présages d'après la place où ils tombaient. Enfin, il est généralement admis que les boucles d'oreille que Jacob enterra sous un chêne, avaient été portées par sa famille comme des amulettes. (Gen. 35 : 2-4.) Tantôt les devins parlaient en marmottant, et d'une voix qui semblait sortir de terre (Esa. 8: 19 ; 29: 4) ; tantôt ils se montraient dans un état frénétique et convulsif, comme l'atteste l'histoire de tous les peuples.

Les arts magiques, déjà pratiqués par les Cananéens, les Moabites et les Madianites, furent interdits, sous peine de mort, aux Israélites. (Ex. 22: 18 ; Lév. 19: 31 ; 20: 6, 27 ; Nomb. 22: 7 ; Deut. 18: 9-12.) Ceux-ci néanmoins ne tardèrent pas à s'v adonner. Ils les reçurent probablement,

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avec l'idolâtrie, des Cananéens qui survécurent à la conquête. (Jug. 3 : 5-7.) Il y avait du temps d'Abimélec, fils de Gédéon, un bois de chênes des devins, près de Sichem, où l'on allait sans doute consulter ces derniers. (9: 37.) Pour exécuter la loi, Safll extermina les devins de toute sorte. (1 Sam. 28: 3, 9.) Mais ayant abandonné l'Eternel, il alla lui-même consulter, à Hendor, une pythonisse qui avait échappé à ses rigueurs. (28 7-19.) Dans le royaume des dix tribus, les arts divinatoires se développèrent librement, surtout sous l'influence de Jésabel et de ses fils, ce qui contribua à la ruine de cet état. (2 Rois 1: 2 ; 9 :22 ; 17: 17.) Le royaume de Juda marcha dans la même voie, comme le prouvent les censures d'Esaïe et de Jérémie contre divers genres de divination. (Esa. 2:6; 8: 19; 29: 4 ; 44: 25 ; 47: 9, 13 ; Jér. 8: 17 ; 27: 9.) L'impie Manassé se mêlait lui-même de pronostiquer et d'observer les augures ; il installa à Jérusalem des personnes qui évoquaient les morts et disaient la bonne aventure. (2 Rois 21: 6 ; 2 Chron. 33:6.) Mais le pieux Josias, qui s'efforça de détruire toute idolâtrie dans son royaume, en extermina aussi les magiciens. (2 Rois 23:24.) Si les Juifs ne se prosternèrent plus depuis la captivité devant des idoles, ils se livrèrent néanmoins de nouveau à la divination, ce dont ils furent repris par Zacharie (10: 2) et Malachie. (3: 5.) Us en vinrent même à surpasser les païens dans cet art défendu. A l'époque de Jésus-Christ et des apôtres, une multitude de magiciens juifs parcouraient l'empire romain, employaient certaines formules attribuées à Salomon, jouissaient d'un grand crédit et gagnaient beaucoup d'argent. Le Nouveau Testament en mentionne quelques-uns, savoir: Simon à Samarie (Act. 8: 9-11), Elymas en Chypre (13: 6-8), et les sept fils du sacrificateur Scéva, qui, à Ephèse, voulurent en vain substituer le nom de Jésus à leurs formules pour conjurer des démons. (19:13-16.) U est vrai que ces sept frères étaient des exorcistes ; mais leurs pratiques ne différaient guères, semble-t-il, des procédés magiques. Plusieurs magiciens d'Ephèse gagnés par Paul à l'Evangile, brûlèrent publiquement leurs livres magiques. (19:19.) A Philippes, cet apôtre chassa un esprit de python d'une servante qui devinait. (16 : 18.) Le paganisme vieilli et ébranlé chercha à se défendre contre le christianisme par une recrudescence de la magie. Celle-ci pénétra de bonne heure dans l'Eglise, où les apôtres semblent l'avoir déjà combattue. Du moins de bons théologiens, et entre autres les auteurs de la version de Lausanne, traduisent par enchanteurs et enchantement des mots grecs rendus par empoisonneurs et empoisonnement dans nos anciennes traductions. (Gai. 5 : 20; Apoc. 21 : 8 ; 22:15.) Chrysostôme dut combattre chez des chrétiens l'emploi d'amulettes et de formules magiques auxquelles le nom de Dieu était mêlé. Les magiciens des temps modernes n'ont que trop souvent associé, dans leurs invocations, le saint nom de Dieu à celui du diable.

Il se présente ici une question importante : Y a-t-il quelque chose de réel dans la magie? Ou bien n'est-elle qu'un pur charlatanisme fondé sur la crédulité des ignorants ? Des chrétiens non moins savants que pieux, sont partagés sur ce point; les uns se prononcent dans le premier sens, les autres dans le second, et d'autres sont indécis. Il est incontestable qu'une multitude de faits naturels ont été attribués à la sorcellerie par la superstition, on par suite de l'ignorance des lois de la nature. Il n'est pas moins certain qu'il s'est trouvé dans tous les temps et dans tous les pays, et qu'il se trouve encore aujourd'hui de prétendus sorciers qui se jouent de la crédulité du peuple pour lui extorquer son argent. Toutefois cela ne nous autorise pas à affirmer que la magie ne soit qu'un vain mot. L'Ecriture consultée avec impartialité nous oblige à reconnaître que des hommes ont accompli des choses surnaturelles par un pouvoir ennemi de Dieu, c'est-à-dire, par celui de Satan. Ainsi les magiciens d'Egypte transformèrent leurs verges en serpents, changèrent de l'eau en sang et firent paraître une multitude de grenouilles. (Ex. 7:10-12 ; 7:20-22 ; 8:7.) A la demande de Saiil, la pythonisse d'Hendor fit revenir Samuel, mort depuis quelque temps, avec lequel ce prince, laissé seul, s'entretint un moment et dont il apprit l'issue de la bataille qu'il allait livrer aux Philistins. (1 Sam. 28: 7-21.) Qu'il s'agisse ici du prophète lui-même, ou d'un esprit malin qui en ait joué le rôle, le fait n'en est pas moins surnaturel. Ce fut par une connaissance surhumaine que la pythonisse de Philippes dit aux habitants de cette ville que Paul et ses compagnons étaient les serviteurs du Dieu souverain, et qu'ils annonçaient la voie du salut. Elle tenait cette connaissance d'un esprit dont elle était possédée, et que l'apôtre chassa. (Act. 16:16-19.) Ce fait présente une grande analogie avec l'histoire des démoniaques qui, en voyant Jésus, le proclamaient le Fils de Dieu. (Math. 8:29; Marc 1: 24 ; Luc 4: 34.)

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Puisque des prodiges et des prédictions ont eu lieu par un pouvoir magique ou diabolique, tant parmi les Juifs que parmi les païens, il est donc possible que des faits analogues se produisent encore. L'Ecriture nous annonce même que l'avènement du méchant, ou de l'antechrist, aura lieu selon l'efficace de Satan m toute puissance, en prodiges et en miracles de mensonge, c'est-à-dire, avec des signes destinés à tromper et à séduire les âmes. ( 2 Thess. 2 : 8-10 3.)

Depuis le jour où, à l'instigation du serpent, l'homme voulut être semblable à Dieu, l'humanité a été tourmentée du désir de tout sonder et de tout connaître. Mais au lieu d'écouter la Révélation, seul guide infaillible, un grand nombre d'hommes se laissent fasciner par les faibles lueurs de .leur raison, ou par les artifices de Satan, qui ne cherche qu'à

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maintenir et à étendre son pouvoir. Dans ce but, il s'accommode aux temps, aux mœurs, aux progrès des sciences et de la civilisation ; il sait même, selon les circonstances, « se déguiser en ange de lumière. » (2 Cor. 11:14.) Nous avons une récente preuve de son habileté, dans le nouveau système philosophique et religieux élaboré au moyen de l'évocation des esprits ou des morts. D'une part, ce système connu sous le nom de spiritisme, et formulé entre autres dans Le livre des esprits, renferme assez d'éléments moraux, parle de Christ et de la Bible avec assez de déférence, pour tromper le sentiment religieux de gens peu familiarisés avec l'Evangile. D'autre part, il passe sous silence la rédemption, c'est-à-dire, le fond du christianisme, et explique les enseignements bibliques, dont il ne s'occupe qu'accidentellement, à la manière des libres penseurs, pour lesquels il montre une réelle sympathie. Des milliers de personnes séduites par cette nouvelle magie, « se sont ainsi révoltées contre la foi, adonnées aux esprits séducteurs et aux doctrines des démons. » (1 Tim. 4:1.) En effet de quelque manière qu'on explique les faits relatifs au spiritisme, nous voyons surtout dans cette étrange apparition, une nouvelle ruse du diable, pour éloigner les pauvres pécheurs de Jésus-Christ, qui est seul « le chemin, la vérité et la vie. » (Jean 14:6.) « Ne vous détournez point après ceux qui évoquent les morts (qui ont l'esprit de python), ni après les devins ; ne cherchez point de vous souiller par eux. » (Lév. 19:31.) « Le peuple ne s'enquerra-t-il pas de son Dieu? Quoi 1 aller aux morts pour les vivants ! » (Esa. 8:19.) « Si quelqu'un vous annonce un autre évangile que celui que nous vous avons annoncé, quand ce serait nous-mêmes, ou un ange du ciel, qu'il soit anathème. » (Gai. 1:8.)

MAGOG. Voyez GOG.

MAGOR-MISSABIB, ou frayeur tout à l'entour. (Jér. 20:3.) Voyez Pashur.

MAHACA (1 Chron. 19 :6, 7), ville inconnue sur les frontières nord-est de la Palestine. Le roi de Mahaca alla, avec 1000 hommes, secourir les Hammonites qui faisaient la guerre à David. (2 Sam. 10:6; Jos. 13: 11, 13.)

MAHALATH. (Ps. 53:1.) Ce mot hébreu, dont le sens est incertain, se trouve au titre des psaumes 53 et 88. Selon les uns, il signifie maladie, et se rapporterait, ce qui est peu probable, à la maladie des méchants, qui est l'impiété; selon les autres, il désigne un instrument de musique.

MAHALATH-LÉHANOTH (Ps. 88:1), mot hébreu signifiant la maladie accablante. Ce titre du Ps. 88 indique peut-être l'occasion dans laquelle ce dernier fut composé.

MAHALOTH (Ps. 120:1), mot hébreu qui sert de titre aux psaumes 120-134 et signifie montée. Comme il est au pluriel, on le traduit par degrés, et l'on suppose généralement que ces 15 psaumes se chantaient sur les degrés du temple, ou en montant, pour les fêtes, à Jérusalem.

MAH AN A JIM (les deux camps, Jos. 13:26), ville ainsi nommée en

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souvenir de la rencontre des anges et de Jacob dans cet endroit. (Gen-32:2.) Située à l'est du Jourdain et au nord du Jabbok, elle fut donnée à Gad, puis assignée aux Lévites. (Jos. 21:38.) Is-Boseth, successeur de Satil, en fit sa capitale, et David poursuivi par Absalom s'y réfugia. (2 Sam. 2:8; 17:24; 19: 32.) Cette ville était encore importante sous Salomon. (1 Rois 4:14.) On n'est pas d'accord sur son emplacement.

MAHANÉ-DAN (camp de Dan, Jug. 18:12), lieu où campèrent, près de Kirjath-Jéharim, 600 Danites qui allaient s'établir au nord de Canaan.

MAHER-SALAL-HAS-BAS (qui se dépêche de butiner, qui se hâte de piller, Esa. 8:1-4), nom prophétique qu'Esaïe donna, par ordre de l'Eternel, à l'un de ses fils. Ce nom étrange annonçait que les royaumes de Syrie et d'Israël, qui, sous Achaz, menaçaient Juda, seraient bientôt ravagés. L'accomplissement de cette prophétie eut lieu par Tiglath-Piléser, roi d'Assyrie. (2 Rois 15: 29; 18: 9-11.)

MAHON (Jos. 15:55), ville située au sud-est d'Hébron, dans la montagne de Juda, et où demeurait Nabal. (1 Sam. 25:2.) A l'est de cette ville, s'étendait le désert de Mahon, où David faillit tomber entre les mains de Satil. (23:24-27.)

MAHONITES (Jug. 10: 12), peuplade inconnue qui opprima, avec d'autres peuples, les Israélites à l'époque des Juges. On les retrouve, sous le nom de Méhunites, faisant la guerre à Hozias, qui les défit. (2 Chron. 26:7.)

MAHUZZIM ou MAOSIM (forteresse, Dan. 11:38, 39), mot qui se trouve dans une prophétie relative à Antiochus, et que plusieurs prennent pour un nom commun. D'après le contexte, ce terme semble avoir un double sens, et désigner les forteresses dans lesquelles ce roi impie mettrait un jour sa confiance, ainsi qu'une idole étrangère, qu'il honorerait comme le dieu des forteresses ou de la force. C'est probablement une allusion prophétique à Jupiter, qui passait pour le plus grand des dieux, et auquel Antiochus bâtissait un temple, à Antioche, quand la mort le surprit.

MAINS imposition des. (Hébr. 6:2.) L'usage de l'imposition des mains, qui remonte à l'époque patriarcale, a été pratiqué dans des circonstances très diverses, tant sous l'ancienne que sous la nouvelle alliance. Voici un résumé des indications de l'Ecriture touchant cette cérémonie :

1° Peu avant sa mort, Jacob imposa les mains aux deux fils de Joseph, Manassé et Ephraïm, et les bénit. Il transposa ses mains, plaçant la droite sur la tête d'Ephraïm, qui était le plus jeune, et la gauche sur celle de Manassé. Par-là il voulait marquer qu'Ephraïm aurait une postérité plus nombreuse et plus bénie que celle de son frère. (Gen. 48: 13-19.) Quoique l'imposition des mains soit mentionnée pour la première fois dans cette circonstance, il est probable qu'elle avait été pratiquée antérieurement parmi les patriarches.

2° Eu délivrant de l'ange exterminateur les premiers-nés d'Israël, Dieu se les consacra d'une façrfn spéciale. Mais au lieu de les appeler au service du tabernacle, il leur substitua les descendants de Lévi. Ceux-ci furent installés dans leur office par diverses cérémonies, entre autres par l'imposition des mains de la part de toute l'assemblée d'Israël. (Nomb. 8:10-20.)

3° Avant de monter sur la montagne de Nébo, et par ordre de l'Eternel, Moïse imposa les mains à Josué, lui transmit son autorité et l'instruisit. (Nomb. 27:18-23.) Et Josué, fils de Nun, fut rempli de l'esprit de sagesse, parce que Moïse lui avait imposé les mains. (Deut. 34:9.)

4° Lorsque Aaron eut été consacré, avec ses fils, et eut offert différents sacrifices, il bénit le peuple en levant ses mains vers lui. (Lév. 9: 22.) Il est probable que cette espèce d'imposition des mains à distance, se répétait chaque fois que le souverain sacrificateur prononçait, sur l'assemblée, la bénédiction prescrite par l'Eternel. (Nomb. 6:22-27.)

5° Le fils d'un Egyptien et d'une Israélite ayant blasphémé, dans le désert, Dieu ordonna que les témoins lui imposassent les mains, et que l'assemblée le lapidât. (Lév. 24: 14.) On a pensé que l'imposition des mains marquait la transmission de la peine que le coupable allait subir.

6° D'après la loi, celui qui offrait une victime d'entre les quadrupèdes, devait lui imposer les mains. (Lév. 1:4; 3: 2 ; 4:15; 8:22; Nomb. 8:10-12.) Dans la fête des expiations, le souverain sacrificateur posant les mains sur la tête du bouc Hazazel, confessait sur lui toutes les iniquités des enfants d'Israël, puis l'envoyait au désert. (Lév. 16:21.) On voit ainsi que par l'imposition des mains dans les sacrifices, les Israélites transmettaient symboliquement leurs péchés aux victimes qui allaient être immolées.

7° Jésus a guéri un grand nombre de malades en leur imposant les mains. (Marc 6: 5 ; 8: 23; Luc 4:40 ; 13:13.) Quand on lui demandait la guérison de ces malheureux, on le priait ordinairement de leur imposer les mains. (Math. 9:18; Marc 5:23; 7:32.) St. Luc rapporte que toute la multitude tâchait de le toucher, parce qu'il sortait de lui une vertu qui les guérissait tous. (Luc 6:19; 8: 46.) Ces divers faits semblent indiquer que le Sauveur opérait le plus souvent ses guérisons par l'imposition des mains.

8° Au moment de quitter ses disciples, Jésus-Christ leur annonça que ceux qui croiraient à leur prédication, recevraient aussi la vertu de guérir les malades par l'imposition des mains. (Marc 16:18.) Ce fut par ce moyen qu'Ananias rendit la vue à Paul, avant de le baptiser. (Act. 9:17.) Et plus tard, dans l'île de Malte, ce fut encore par l'imposition des mains, accompagnée de la prière, que l'apôtre guérit le père de Publius. (28:8.)

9° Jésus prit dans ses bras les petits enfants qui lui furent présentés, et leur imposa les mains en les bénissant. (Marc 10:13-16.)

10° Comme le Sauveur quittait cette terre pour retourner vers son père, il leva ses mains en haut, comme Aaron, et bénit ses disciples. (Luc 24: 50.)

11° Lorsque Philippe eut baptisé les Samaritains, Pierre et Jean, qui les visitèrent peu après, firent descendre sur eux le Saint-Esprit, par la prière et par l'imposition des mains. (Act. 8:14-17.) Les douze disciples qui ne connaissaient que le baptême de Jean et qui furent baptisés, à

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Ephèse, au nom du Seigneur Jésus, reçurent aussi le Saint-Esprit aussitôt que Paul leur eut imposé les mains. (19:6.)

12° L'épître aux Hébreux met la doctrine des baptêmes et de l'imposition des mains, c'est-à-dire, l'enseignement qui s'y rapportait, au nombre des points élémentaires de la doctrine chrétienne. (Hébr. 6:2.)

13° L'église de Jérusalem choisit, pour servir aux tables, sept hommes pleins du Saint-Esprit, et les présenta aux apôtres, qui, après avoir prié, leur imposèrent les mains. (Act. 6:6.)

14° Parmi les cinq docteurs ou prophètes qui étaient dans l'église d'Antioche, le Saint-Esprit désigna Paul et Barnabas pour aller prêcher l'Evangile parmi les gentils; et il paraît que les trois autres serviteurs de Dieu prièrent avec eux et leur imposèrent les mains. (Act. 13:1-3.)

15° Dans ses deux épîtres à Timothée, Paul l'exhorte à ranimer en lui le don qui lui avait été conféré par l'imposition des mains, tant de l'apôtre que de la compagnie des anciens ou pasteurs. (2 Tim. 1:6 ; 1 Tim. 4:14.) Il lui recommande aussi de n'imposer les mains à personne avec précipitation (lTim. 5:22), ou de n'admettre au ministère de la parole, que des hommes vraiment dignes de cet office.

MAISON. (Gen. 33:17.) On peut conclure de l'immobilité des usages de l'Orient, et de diverses indications de l'Ecriture, que les maisons des Israélites ne différaient guères de celles qui existent aujourd'hui en Palestine. Les portes d'entrée sont si basses qu'il faut s'incliner, et parfois même ramper pour y passer. Elles sont habituellement fermées à clef et ouvertes par un portier. (Luc 11:7 ; 13:25 ; Jean 18:16.) On entre d'abord dans un vestibule pourvu de sièges ; puis on passe au pied de l'escalier qui conduit aux chambres d'en haut, pour arriver dans une vaste cour carrée et découverte, située au centre de la maison, et appelée le milieu. Cette cour est une partie importante de l'habitation. Pavée avec plus ou moins d'élégance, elle est recouverte de nattes ou de tapis, et meublée de sofas. Il s'y trouve ordinairement un puits, et souvent un jet d'eau et des arbres. (2 Sam. 17:18.) On y prend des repas; on y donne des fêtes; on y tient de nombreuses réunions. (Est. 1:5,6.) On se met à l'abri du soleil au moyen de tentures. (Ps. 104:2.) Celles qui protégeaient les convives d'Assuérus étaient blanches, vertes et rouges. (Ester 1: 6.) Plusieurs auteurs pensent que fut dans la cour de la maison que l'on descendit un paralytique, au milieu devant Jésus. Mais la circonstance que l'on perça le toit en ôtant des tuiles semble plutôt indiquer que le Sauveur prêchait dans la chambre haute. (Marc 2:4; Luc 5:19.) Aux quatre côtés de la cour, des colonnes soutiennent des galeries.

Les chambres du rez-de-chaussée s'ouvrent sur la cour; chaque pièce a une grande porte et occupe tout un côté de la maison. On monte à l'étage par l'escalier mentionné plus haut. Les chambres, bien aérées, sont meublées de divans, et éclairées par des fenêtres sans vitres, mais ornées de rideaux et donnant sur la cour. Le sol, non planchéié, est couvert de nattes ou de tapis. Ces chambres, souvent élégantes, sont plus vastes que celles d'en bas, parce que la maison, en s'élevant, s'élargit du côté de la rue, où les appartements supérieurs font saillie. Quel-' ques bâtiments ont, sur la rue, une fenêtre, avec une sorte de treillis, qui ne s'ouvre que dans les grandes occasions. (2 Rois 9:30; Prov. 7:6.) Ce fut probablement par une telle fenêtre qu'un jeune homme tomba, à Troas, pendant que Paul parlait. (Act. 20: 7-9.) Il n'y a pas de porte de communication d'une chambre à l'autre. Quoique moins élevées que celles de nos villes, les maisons de l'Orient ont souvent plusieurs étages. (20:9.) Le côté de l'édifice opposé à la porte d'entrée, forme l'appartement des femmes, où aucun homme ne peut pénétrer, excepté le chef de famille- Il est construit avec beaucoup de luxe. Le palais de la maison royale était probablement la demeure des femmes. (1 Rois 16:18; 2 Rois 15:25.)

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Il y a dans la plupart des maisons, une construction particulière, quelquefois bâtie au-dessus de la porte d'entrée, et appelée oléah. (2 Sam. 18:24.) Elle s'élève souvent d'un étage plus haut que le reste de la maison, et renferme une ou plusieurs chambres. On peut y entrer, depuis la rue, par une porte spéciale. C'est dans l'oléah qu'on reçoit les étrangers (2 Rois 4:10), et qu'on se retire pour se reposer ou se recueillir. (Math. 6:6.) C'était sans doute dans cette construction que se trouvait la dhambre haute souvent mentionnée dans l'Ecriture. (1 Rois 17: 19; 2 Rois 4:10; Luc 22: 12; Act. 1:13; 9:37; 20:8.) On pense que la chambre d'été était aussi dans l'oléah. (Jug. 3: 20-23.)

Le toit est peut-être la partie la plus fréquentée de la maison. Il est presque plat, et n'a que la pente nécessaire pour l'écoulement de l'eau. Il est couvert de tuiles, ou d'un ciment qui forme une terrasse unie et agréable. Ces matières sont parfois remplacées par de la terre glaise, qui se couvre d'herbe. Les méchants, dit le psalmiste, seront comme Vkerbe des toits qui sèche avant de monter en tuyau. (Ps. 129:6 ; Esa. 37: 27; 2 Rois 19:26.) Chaque toit, comme l'ordonnait la loi (Deut. 22:8), est entouré d'une barrière peu élevée, afin de prévenir les accidents. On y monte depuis la cour, par un escalier indépendant du reste de la maison. (Math. 24:17.) Les toits sont séparés par des murs si bas, qu'on peut, sans descendre, parcourir tous ceux d'une rue. On s'y rend seul, en famille, ou avec ses amis, et dans toute sorte de circonstances. (Prov. 21:9; Esa. 15: 3; 22:1; Jér. 48:38.) Ou y dort même en été. On y fait ' aussi sécher le chanvre et le lin. Ce fut sur le toit que Rahab cacha les espions, sous des chenevottes (Jos. 2:6); que x Samuel entretint Sattl appelé à la royauté. (1 Sam. 9:25); que David se promenait quand il aperçut Bath-Sébah qui se lavait dans sa cour (2 Sam. 11:2), et qu'Ab-salom outragea les femmes de son père. (16: 22.) On offrait sur le toit des sacrifices aux faux dieux (2 Rois 23:12); on y dressait, pour la fête des tabernacles, des pavillons de verdure (Néh. 8:16) ; on s'y retirait pour prier. (Act. 10: 9.)

La fumée du foyer s'échappait par une ouverture pratiquée dans le mur, et qui servait de cheminée. (Jér. 36: 22 ; Osée 13:3.) Avant d'habiter une maison neuve, les Israélites en faisaient la dédicace. (Deut. 20: 5.) Les maisons d'été étaient en partie sous le sol et pavées de marbre. On ne possède pas de renseignements sur celles d'hiver; mais on

pense qu'elles offraient tout le confort réclamé par cette saison. (Amos 3:15.) L'usage actuel des Orientaux opulents, d'avoir des gardes devant leur maison, existait déjà du temps de Salomon. (Eccl. 12:3.) Les demeures des riches, construites avec beaucoup de luxe, étaient peintes et lambrissées. (Jér. 22:14; Agg. 1:4.) On y voyait des boiseries de feèdre sculptées d'or, d'argent ou d'ivoire. Il est même fait mention de maisons d'ivoire. (1 Rois 6:22,29 ; 22:39 ; Amos 3:15 ; Ps. 74:6.) Mais les classes inférieures logeaient autrefois, comme aujourd'hui, dans des maisons de boue ou d'argile. (Job 4:19.) Une telle habitation bâtie sur le sable, ne saurait résister longtemps aux vents, aux torrents et à la pluie. (Math. 7:26, 27.)

MAKIR (Gen. 50:23), tils de Manassé et petit-fils de Joseph, fut père d'une race belliqueuse qui eut en partage une partie de Ba^an et de Galaad, dont elle chassa les Amorrhéens. (Jos. 17:2; Nomb. 26:29; 32:39, 40.)

MAKKÉDA (Jos. 10:10), ville royale dans la plaine de Juda, près de laquelle se trouvait une caverne où se cachèrent cinq rois cananéens poursuivis par Josué. Celui-ci la prit et en extermina les habitants. (10:16-27; 15:33,41.)

MALACHIE (mon ange ou mon messager, Mal. 1:1), le dernier des prophètes, n'est connu que par le livre qui porte son nom. Plusieurs auteurs prenant le mot Malachie pour un nom commun, ont nié, sans motifs suffisants, l'existence de ce prophète, et attribué son livre à Esdras. On admet généralement qu'il a prophétisé à l'époque de Néhé-mie, vers la fin du Ve siècle av. J.-C. La correspondance entre l'état moral des Juifs décrit dans Néh. 13, et les censures du prophète, tend à confirmer cette opinion. Il leur reproche entre autres de profaner les sacrifices, en offrant des bêtes boiteuses ou malades (Mal. 1:7-14); d'être infidèles à leurs femmes (2:13-17), et de piller l'Eternel par le refus des dîmes. (3:8-18.) Il annonce aussi, sous le nom d'Elie, la venue de Jean-Baptiste (3:1 ;4:5. 6; Math. 11:10-14), et l'avènement de Jésus-Christ, qu'il appelle Vange de l'alliance et le soleil de justice. (Mal. 3:1; 4: 2.)

MALCAM (Jér. 49: 1), dieu des Hammonites. Voyez Moloc.

MALCHUS (Jean 18:10), serviteur du souverain sacrificateur Caïphe, accompagna la troupe conduite par Judas pour saisir Jésus, et reçut de Pierre un coup d'épée qui lui emporta l'oreille droite. Mais Jésus le guérit en touchant sa blessure. (Luc 22:49-51.)

MALTE (Act. 28:1), île de la Méditerranée, large de 4 lieues, longue de 7, et située 25 lieues au sud de la Sicile. Elle n'était dans l'origine qu'un rocher stérile ; mais on la rendit cultivable, et même fertile, en y apportant de la terre. Peuplée par les Phéniciens, vers 1500 av. J.-C., elle subit le joug des Carthaginois, puis celui des Romains pendant sept siècles. (259 av. J.-C. — 445.) Paul et ses compagnons de naufrage y abordèrent, et furent traités avec beaucoup d'humanité par les habitants. (28:2.) Comme l'apôtre fut mordu impunément par une vipère (28:5), on a attribué à son passage dans cette île, la disparition de ce dangereux reptile, qui ne s'y trouve plus. Au nord-ouest de l'île, sur le détroit qui la sépare de celle de Gozzo, on montre la baie de St. Paul, petite crique où, d'après la tradition, l'apôtre et les autres naufragés mirent pied à terre. (27:41-44.) Après avoir successivement passé sous la domination des Vandales et de plusieurs autres peuples, Malte tomba au pouvoir de Charles-Quint, qui la céda aux chevaliers de St. Jean de Jérusalem. Napoléon la Jeur enleva en 1798, mais dut, en 1800, l'abandonner aux Anglais, qui en furent reconnus, en 1815, les possesseurs légitimes. La population de cette île est en majorité catholique; mais il existe un collège où l'on forme des missionnaires protestants pour l'Orient. La Bible s'imprime aussi à Malte dans plusieurs langues orientales.

MAMMON (Math. 6:24), mot syriaque qui signifie richesse, et que Matthieu et Luc ont employé sans le traduire en grec. Jésus déclare qu'il y a incompatibilité entre le service de Dieu et celui de Mammon, ou l'amour des richesses. (Luc 16:11-13.)

MAMRÉ (Gen. 14:13), Amorrhéen qui, ainsi que ses frères Escol et Haner, demeurait à Hébron. Comme eux, il fut ami d'Abraham et l'accompagna dans la poursuite de Kédor-Lahomer. (14:24.)

MAMRÉ (Gen. 13:18), bois de chênes près d'Hébron, ainsi appelé du nom de son propriétaire Mamré. (14:13.) On voit encore un énorme chêne derni-e ue au nord-ouest de cette ville; néanmoins la situation exacte de Mamré est incertaine. On lit dans nos versions, les plaines de Mamré9 tandis qu'il y a en hébreu, les chênes de Mamré. (13:18; 14:13; 18:1.)

MANAHEM (Act. 13:1), frère de lait d'Hérode, le meurtrier de Jean-Baptiste. (Math. 14:1-11.) Il embrassa l'Evangile, et devint l'un des conducteurs de l'église d'Antioche ; il est du reste inconnu.

MANASSÉ (qui fait oublier, Gen. 41:51), fils aîné de Joseph et d'Ase-nath, fut conduit à l'âge de 20-25 ans (41: 50; 47:28), par son père, auprès de Jacob malade, qui l'adopta et le bénit, avec son frère Ephraïm (48:5), et transporta son droit d'aînesse sur la tête de ce dernier. (48:12-20.)

La tribu de Manassé, qui était d'abord la plus faible, et n'avait en sortant d'Egypte que 32200 hommes au-dessus de 20 ans, s'accrut plus qu'aucune autre dans le désert, et comptait 52700 guerriers au moment de passer le Jourdain. (Nomb. 1: 35; 26:34.) Une moitié de cette tribu, race belliqueuse comprenant trois familles, eut pour sa portion une partie de Galaad et de Basan. C'était un vaste territoire située au nord-est du Jourdain, et borné au sud par la tribu de Gad. (32:39-42; 34:14.) L'héritage de l'autre demi-tribu fut divisé entre dix familles. (Jos. 17:1-5.) Situé presqu'au centre de Canaan, il était borné au nord par Issacar et Aser; à l'ouest par la Méditerranée; au sud par Ephraïm, et à l'est encore par Issacar, ou, peut-être, par le Jourdain. (17: 7-11.) Mais plusieurs de ses villes restèrent assez longtemps au pouvoir des Cananéens.

MAN

(17:12-18.) Gédéon appartenait à cétte demi-tribu. (Jug. 6:11-15.) Elle envoya 18000 hommes à Hébron, auprès de David, pour rétablir roi sur tout Israël. (1 Chron. 12:31.) Manassé se rattacha tout entier au royaume des dix tribus. Mais sous Asa, Ezéchias et Josias, plusieurs Israélites de la demi-tribu occidentale répondirent aux appels de ces princes, et vinrent adorer l'Eternel à Jérusalem. (2 Chron. 15:9 ; 30:11 ; 31:1 ; 34:6.)

MANASSÉ (2 Rois 20:21), fils et successeur d'Ezéchias, roi de Juda monta sur le trône à douze ans, et régna 55 ans. (21:1.) Ce fut un véritable monstre d'impiété et de cruauté, pendant la première partie de son règne. Il prit à tâche de rétablir l'idolâtrie détruite par son pieux père. Il supprima le culte de l'Eternel, plaça des idoles dans les parvis du temple et brûla ses propres enfants à l'honneur de ces faux dieux; il favorisa les arts magiques et s'y adonna. Il versa aussi le sang d'une multitude d'innocents; probablement d'adorateurs de l'Eternel, et entraîna son peuple dans l'idolâtrie. (2 Rois 21:2-7; 21:16; 2 Chron. 33 : 1-9.) Enfin il ferma l'oreille à la voix des prophètes, et d'après la tradition, fit scier Esaïe. (2 Rois 21:10-14; 2 Chron. 33:10; Hébr. 11: 37.) Mais Dieu envoya contre lui les Assyriens, qni le firent prisonnier, le chargèrent de chaînes et l'emmenèrent à Babylone. (2 Chron. 33:11.) Dans sa détresse, il s'humilia et cria à l'Eternel, qui, touché de ses supplications, le délivra et le rétablit sur son trône. (33:12,13.) Dès ce moment Manassé s'efforça de renverser l'idolâtrie, de ramener son peuple au culte de l'Eternel, et de réparer les maux qu'il avait faits. (33:15,16.) Toutefois les conséquences de son impiété et de ses crimes furent ineffaçables. (2 Rois 23:26; 24:3.) Il fortifia aussi Jérusalem, et mit garnison dans toutes les villes fortes de son royaume. (2 Chron. 33:14.) Il mourut à l'âge de 67 ans, et fut enseveli dans son jardin. (2 Rois 21:18.) La prière qu'il adressa à Dieu dans sa prison, à Babylone, fut conservée dans un mémoire perdu depuis longtemps. (2 Chron. 33:19.) Celle qui se trouve dans les Apocryphes n'est pas authentique.

MANDRAGORE (Gen. 30:14), plante dont la racine se divise ordinairement en deux branches. Au sommet de cette racine sortent les feuilles, longues de 30 centimètres (1 pied); elles sont larges comme la main, pointues des deux bouts, et ont une odeur désagréable. Les fleurs, en forme de cloche sont portées par des pédoncules de 45 millimètres (15 lignes) ; elles naissent aussi à la racine, et sont d'un rouge blanchâtre ou bleuâtre, selon l'espèce. Chaque fleur se transforme en un fruit rond, jaunâtre, d'une odeur forte et fétide. Ce fruit a la grosseur d'une prune et renferme quelques semences blanches. Les anciens ont attribué à cette plante diverses propriétés qu'elle ne possède pas, entre autres celle d'augmenter la fécondité. Elle croît naturellement dans les pays chauds où elle fleurit au printemps. (Cant. 7:13.) Au reste on n'est pas sûr que cette plante soit bien celle dont il s'agit dans l'original.

MANNE. (Ex. 16:31.) Un mois et demi après la sortie d'Egypte, les Israélites campés au désert de Sin, craignaient d'y mourir de faim, quand ils virent le matin, après l'évaporation de la rosée, la terre couverte de petits grains semblables à du grésil, ou à la semence de coriandre. (16 : 1-15.) Saisis d'étonnement, ils s'écrièrent : Man hou, c'est-à-dire, c'est de la manne, ou plutôt, d'après Josèphe et plusieurs commentateurs, qu'est-ce que cela ? Telle est l'origine, paraît-il, du nom de manne qu'ils donnèrent à cette substance jusqu'alors inconnue. (Ex. 16:31 ; Deut. 8:3.) Moïse leur apprit que c'était le pain que l'Eternel leur donnait à manger. Dès lors la manne tomba pendant quarante ans, après la rosée, et on la recueillait aussitôt que celle-ci était dissipée ; car la manne se fondait au soleil. (Nomb. 11: 9; Ex. 16: 21,35.) Elle était de la couleur du bdellion, sorte de résine blanche, et si dure qu'il fallait la moudre, ou la piler dans des mortiers. (Nomb. 11:7, 8.) On la cuisait pour en faire des gâteaux, qui avaient le goût des beignets au miel apprêtés à l'huile fraîche. (11:8.) Il fallait la recueillir chaque jour, et n'en point garder pour le lendemain, autrement il s'y engendrait des vers, et elle devenait puante. Il y avait cependant une exception le sixième jour, où l'on devait en conserver pour le sabbat; car il n'en tombait point ce jour-là. (Ex. 16:20,27.) La quantité assignée par jour à chaque personne, était d'un homer (2 litres, 1VS pot), mesure qu'il ne faut pas confondre avec le chômer, comme le font nos traductions. (Voyez Mesures.) Pour perpétuer le souvenir d'un pareil miracle, Dieu ordonna qu'on remplît de manne une urne d'or, qui fut déposée dans l'arche. (Ex. 16:32-34 : Héb. 9:4.) Cette nourriture, dont les Israélites inconstants se dégoûtèrent, ne cessa de tomber qu'après le passage du Jourdain. (Nomb. 11:6; Jos. 5: 12.) C'est sans aucun fondement qu'on a voulu confondre la manne qui nourrit, pendant quarante ans, plusieurs millions de personnes, avec la résine, aussi appelée manne, qui découle d'un arbrisseau de la presqu'île du Sinaï. St. Paul établit un rapport typique entre la manne.et la sainte cène (1 Cor. 10:3) ; et Jésus-Christ promet à celui qui vaincra, de la manne cachée, c'est-à-dire, le vrai pain du ciel, qui est notre Seigneur lui-même. (Apoc. 2:17 ; Jean 6:31, 58.)

33-2

MANOAH (Jug. 13: 2), père de Samson, était un pieux Danite de Tsorha. Il vécut dans un temps d'impiété, où Israël était opprimé par les Philistins. Sa femme, qui était très pieuse, mais stérile, fut avertie par l'ange de l'Eternel, qu'elle deviendrait mère d'un fils consacré à Dieu par le vœu du nazaréat, et qu'elle devrait s'abstenir de toute boisson fermentée et de toute chose souillée. (13:1-5.) Dans une nouvelle apparition, l'ange confirma cette communication àManoah et à sa femme. Il refusa de prendre les mets qu'ils lui offrirent, ainsi que de leur dire son nom, se contentant de le désigner sous celui à'admirable. (13:18.) Puis il s'éleva vers le ciel avec la flamme d'un holocauste offert à l'Eternel, sur un rocher, par Manoah. Celui-ci reconnaissant dans le messager divin, qu'il avait pris pour un prophète, l'Eternel lui-même, se prosterna, avec sa compagne, et crut qu'ils allaient mourir. (Ex. 33:20.) Mais sa femme le rassura par des paroles pleines de foi. Quelque temps après, il leur naquit un fils, que sa mère nomma Samson (petit soleil ?). Dans la suite, ils voulurent d'abord l'empêcher d'épouser une Philistine, puis assistèrent à son mariage avec elle à Timna. (Jug. 13:6-24; 14:3-10.) Manoah fut enseveli entre Tsorha et Estaol. (16: 31.)

MAR

MARA (amertume, Ex. 15: 28), station des Israélites dans le désert. Ceux-ci ne trouvant là que des eaux amères, murmurèrent contre Moïse, qui adoucit ces eaux en y jetant un certain bois indiqué par l'Eternel. (15:22-25.) On croit qu'il s'agit d'Ain-Hawserah, lieu situé seize lieues au sud-est du passage de la mer Rouge, et deux lieues au nord d'Elim. Il s'y trouve encore aujourd'hui une source amère.

MARANATHA. Voyez Anathème.

MARC. Voyez Mesures.

MARC ou JEAN (Act. 12:12), Juif de Jérusalem, dont la conversion ne nous est pas racontée. C'est l'auteur du deuxième évangile. Il était cousin de Barnabas (Col. 4:10), et fils d'une pieuse femme, nommée Marie, chez laquelle les chrétiens se réunissaient pour prier. (Act. 12:12.) Il quitta sa ville natale vers l'an 45, accompagna Paul et Barnabas à Antioche, puis en Chypre et à Perge. Là il se sépara d'eux pour des motifs que nous ignorons, et revint à Jérusalem. (12:25 ; 13:5,13.) Environ cinq ans plus tard, comme Paul refusa de le prendre avec lui et Barnabas, Marc accompagna ce dernier en Chypre, dans un nouveau voyage missionnaire sur lequel nous ne possédons aucun détail. (15:36-39.) On ne sait pas à quelle époque il se rendit à Babylone, où il était quand Pierre, qui l'appelle son fils, écrivit sa première épître. (1 Pier. 5:13.) On le trouve, vers l'an 64, auprès de Paul, à Rome, d'où il alla probablement à Ephèse. (Philém. 24; 1 Tim. 1:3; 2 Tim.4:11.) Cet apôtre, sans doute condamné à mort, pria Timothée de le lui amener, parce qu'iWui était très utile pour le minùtere. (2 Tim. 4:11.) D'après la tradition, Marc retourna en effet à Rome, s'y trouva en même temps que Pierre, dont il fut l'aide et l'interprète, et y rédigea son évangile. Il se rendit ensuite en Egypte, y fonda plusieurs églises et mourut martyr à Alexandrie, où ses travaux avaient été couronnés de succès. Venise prétend aussi posséder son tombeau, ainsi que le manuscrit authographe, mais illisible de son évangile.

Evangile selon St. Mare. Voici, d'après Papias et Clément d'Alexandrie, l'origine de cet écrit. Lorsque Pierre prêchait à Rome, ses auditeurs demandèrent à Marc, qui l'accompagnait, d'écrire ce que cet apôtre lui avait raconté au sujet de Jésus-Christ. Pour répondre à ce vœu, Marc rédigea son évangile, après ceux de Matthieu et de Luc, sans suivre l'ordre chronologique. Il s'efforça néanmoins de ne rien omettre, et de n'écrire que la vérité, puis il remit son récit à ceux qui le lui avaient demandé. Justin appelle cet écrit l'évangile de Pierre, parce que cet apôtre en était, à ses yeux, la véritable source. Ces anciennes traditions semblent confirmées par le contenu de l'écrit lui-même. Ainsi l'influence d'un témoin oculaire se fait sentir dans la précision de certains détails, tels que la mention du nom d'un aveugle, Bartimèe, guéri à Jérico (Marc 10:46); celle de la poupe, oh Jésus était couché, et de l'oreiller sur lequel il dormait pendant la tempête (4:38) ; la remarque que le Sauveur aima le jeune riche. (10:21.) On a aussi observé, en l'attribuant à l'humilité de Pierre, la suppression des éloges que Jésus lui donna après la confession de sa foi (Marc 8:29 ; Math. 16:16-18), et la mise en saillie des fautes de cet apôtre, qui, dans une circonstance, mérita le titre de Satan (Marc 8:33), et plus tard renia son Maître en maudissant et en jurant. (14: 71.) La narration vive et rapide de Marc peut aussi s'expliquer par l'influence de Pierre, qui était si impressionnable et si impétueux. Cet évangile porte également des indices que l'auteur l'écrivait pour les Romains, comme l'évaluation de deux pites en monnaie romaine (quadrain, 12:42); la désignation d'un centenier par un mot (ken-turiôn) tiré du latin (15: 39) ; la remarque que Simon de Cyrène était père de Rufus, qui s'était établi à Rome. (Marc 15:21 ; Rom. 16:13.) A l'inverse de Matthieu, qui écrivait pour les Juifs, Marc cite rarement l'Ancien Testament, et rapporte plutôt les œuvres que les discours de Jésus. Quoique moins complet que Matthieu er Luc, il reproduit plusieurs faits ou enseignements omis par les trois autres évangélistes. Ce sont entre autres la parabole de la semence qui croît la nuit comme le jour, et se développe progressivement (Marc 4:26-29); la guérison d'un sourd-muet auquel Jésus mit les doigts dans les oreilles et toucha la langue (7: 32-37); le miracle accompli à deux reprises en faveur d'un aveugle de Béthsaïda, qui vit d'abord les hommes comme des arbres (8:22-26) ; en-fin le trait du jeune homme qui, après l'arrestation de Jésus, fut dépouillé de son linceul et s'enfuit tout nu (14:51,52.) On a supposé que ce jeune homme était Marc lui-même.

3 M

MARCHÉ D'APPIUS (Act. 28:15), petite ville d'Italie située 12 lieues au sud de Rome, sur la voie Appienne, magnifique route commencée 311 ans av. J.-C. par le censeur Appius-Claudius-l'Aveugle. Cette ville avait un marché surtout fréquenté par les colporteurs et les petits marchands. Paul eut la joie d'y trouver des chrétiens venus à sa rencontre depuis Rome, où il était conduit comme prisonnier.

MARDOCHÉE (Est. 2: 5), pieux Israélite de Benjamin. Il était issu de Kis, père de Satil, et son arrière-grand-père avait été transporté à Babylone, avec Jéchonias, vers 599 av. J.-C. Etabli à Susan, Mardochée adopta sa jeune cousine Ester, orpheline de père et de mère, qui devint plus tard l'épouse d'Assuérus, roi de Perse, à la place de Yasti. Il entra au service de ce prince et lui sauva la vie en l'informant, par Ester, d'un complot de deux de ses eunuques, qui furent pendus. (2: 19-23.) Ce fut sans doute par des motifs religieux (3: 4) qu'il refusa de se conformer à l'ordre du roi, qui voulait que tousses serviteurs se prosternassent devant Haman, son premier ministre. (3: 2-4.) Il craignait probablement de participer à l'idolâtrie des Perses, qui adoraient leur prince comme l'incarnation de la divinité. Haman demanda et obtint, pour se venger, l'autorisation de faire exterminer, en un même jour fixé par le sort, toute la race juive. Instruit de ce cruel dessein, Mardochée s'humilia, jeûna, se couvrit d'un sac et décida Ester à intercéder, au péril de sa vie, auprès du roi en faveur de son peuple. (4: 1-17.) Pendant une nuit d'insomnie, Assuérus lut, dans un mémoire, le récit de la conspiration que Mardochée avait découverte, et résolut de l'en récompenser. Lorsqu'au matin Haman venait demander la permission de pendre ce Juif, le roi lui commanda de parer ce dernier des vêtements royaux, de le faire monter sur le cheval du prince et de le promener dans la ville, en criant: « C'est ainsi qu'on doit faire à l'homme que le roi prend plaisir d'honorer. » (6:1-11.) Haman ayant été dénoncé à Assuérus par Ester et pendu sur-le-champ, Mardochée le remplaça dans la faveur du monarque, devint son conseiller et portait en publie un vêtement royal et une couronne d'or. (8: 2,15.) Comme la loi des Perses ne permettait pas de révoquer l'édit publié contre les Juifs, Mardochée en obtint un autre, qui les autorisait à se défendre, et à exterminer leurs agresseurs et leurs ennemis, ce qu'ils firent le 13 et le 14 du douzième mois. (8:9-14; 9: 1-17.) Il institua, avec le concours d'Ester, la fête de Purim, ou des sorts, le 14 et le 15 du même mois, en souvenir de cet événement. (9: 20-31.) Parvenu au faîte des grandeurs, il travailla constamment à la prospérité de ses frères, les Israélites. (10: 2,3.) Voyez Assuérus, Ester, Haman.

MARÉSA (Jos. 15: 44), ville située dans la plaine de Juda, quelques lieues au nord-ouest d'Hébron. Koboam la fortifia et Asa défit près de ses murs un million d'Ethiopiens, commandés par Zéraph (2 Chron. 14 : 9-12.)

MARIAGE (Deut. 7:3), institution divine consistant dans l'union d'un seul homme et d'une seule femme pour la propagation du genre humain, pour l'éducation des enfants et pour le bien mutuel des époux. (Gen. 1: 27, 28; 2: 18-24; Math. 19: 6; Prov. 2: 17; 5 : 18, 19; 6 : 20; Mal. 2:14, 15; 1 Cor.7:2-9; 1 Tim.2:15; 3:4; Eph.5:22-33; Tite2:4.) Comme Dieu voulait faire descendre tous les hommes d'un seul couple (Act. 17: 26), il autorisa, parmi les enfants d'Adam, les mariages entre frère et sœur. On trouve encore, à l'époque patriarcale, des traces d'unions entre proches parents. (Gen. 20: 12; Ex. 6:20.) Mais la loi de Moïse interdit cet usage et défendit à tout Israélite d'épouser sa mère, sa belle mère ou sa tante ; sa sœur ou sa belle-sœur, veuve de sou frère ; sa fille, sa belle-fille ou sa petite-fille, ainsi que la fille ou la petite-fille de sa femme. (Lév. 18: 6-17; 20: 11-21 ; Deut. 27: 22, 23.) Elle lui permettait cependant de s'unir à la sœur de sa femme défunte, et, dans un cas spécial, à la veuve de son frère. (Lév. 18: 18; Deut. 25: 5. Voyez Retrait-lignager.) Les filles héritières ne pouvaient se marier que dans leur propre tribu. (Nomb. 36: 6-9.) Les mariages avec les Cananéens furent interdits aux Hébreux, de peur qu'ils ne se laissassent entraîner à l'idolâtrie. (Ex. 34: 11, 16; Deut. 7:3.) Esdras et Néhémie étendirent cette interdiction aux Hammonites, aux Moabites, aux Pffilistins et aux Egyptiens. (Esdr. 9:1,2; Néh. 13:23-27.) Cependant la loi autorisait les Israélites à épouser les étrangères qu'ils faisaient prisonnières à la guerre. (Deut. 21: 11.)

Chez les Hébreux, comme aujourd'hui en Palestine, les parents réglaient de leur propre autorité ce qui concernait le mariage de leurs enfants. (Gen. 21: 21 ; 24: 4; 28: 2; 38: 6; Jug. 14:2; 1 Cor. 7: 38.) Lorsqu'un père jugeait le moment venu d'établir son fils, il lui choisissait une compagne, mais devait en quelque sorte l'acheter, en payant à son père une somme d'argent appelée dot ou douaire dans nos traductions. (Ex. 22:16, 17; Gen. 34: 12; l Sam. 18: 25.) Dans le cas d'un mariage

forcé, cette dot était de 50 sicles d'argent. (Dent. 22: 29.) Cet usage existait déjà du temps de Jacob, qui servit quatorze ans pour ses deux femmes. (Gen. 29: 18,27.) David dut tuer 100 Philistins pour obtenir Mical, fille de Saûl, et Osée donna 15 pièces ou sicles d'argent (43 fr. 50) et 1 V« chômer d'orge (2 hectolitres, 13 quarterons) pour obtenir une femme débauchée. (1 Sam. 18: 25; Osée 3: 2.) La dot varie aujourd'hui en Palestine, selon la condition des familles, depuis 20 fr. jusqu'à 3 on 4000 fr. Pendant le temps qui s'écoule entre les fiançailles et le mariage, les fiancés, qui souvent ne se connaissent pas, ne peuvent pas même se voir.

Les noces se célébraient de nuit, sans cérémonie religieuse, et la fête durait ordinairement une semaine. (Gen. 29 : 27; Jug. 14: 12.) Au jour fixé, le fiancé, paré de ses plus beaux vêtements, orné d'une couronne et accompagné de ses amis de noces, allait pendant la soirée, chercher sa fiancée. Celle-ci, dans un magnifique costume, mais couverte d'un voile, l'attendait chez elle avec ses compagnes, dont chacune avait une lampe. (Math. 9:15; 25:1 ; Jean 3:29 ; Esa. 61:10 ; Cantiq. 3:11.) On annonçait à ces jeunes filles, comme on le fait encore aujourd'hui en Orient, l'approche du fiancé par ces mots : « Yoici l'époux! sortez au-devant de lui.» (Math. 25: 6.) Elles accouraient aussitôt à sa rencontre avec leurs lampes allumées et prenaient place dans son cortège, qui s'avançait ensuite vers la demeure de l'épouse. Celle-ci était conduite en procession, au bruit des chants et de la musique, dans la maison de l'époux, où les mariés entraient, avec leur suite, dans la salle du festin. Une fois la porte fermée, personne n'y était plus admis. (Jér. 7: 34; 16: 9; Math. 25: 1-10; Apoc. 21: 2.) Sur la plainte du mari, l'épouse convaincue d'être tombée en faute avant le mariage était punie de mort. (Deut. 22: 13-21.)

L'institution primitive du mariage ne tarda pas à s'altérer, tant par l'usage d'avoir des concubines (voyez Concubine) que par la polygamie. L'introduction de cette dernière est antérieure au déluge et remonte probablement à un descendant de Caïn, Lémec, qui prit deux femmes. (Gen. 4: 19.) Esaù en eut trois, Jacob deux, ainsi que Siméon. (26 : 34; 28: 9; 29: 27; 46: 10.) La loi suppose l'existence de la polygamie et ne l'interdit pas. (Ex. 21:10 ; Lév. 18: 18 ; Deut. 21: 15-17.) Mais elle tend à l'atténuer et à la restreindre. Ainsi un Israélite marié qui prenait une seconde femme, devait néanmoins pourvoir à l'entretien de la première et lui rendre le devoir conjugal. (Ex. 21:10.) Il ne pouvait pas transférer le droit d'aînesse sur le fils de sa femme préférée, au préjudice de l'aîné, quand même il aurait eu celui-ci d'une femme haïe. (Deut. 21: 15-17.) Un homme n'avait pas le droit d'épouser la sœur de sa femme du vivant de cette dernière. (Lév. 18: 18.) Il était défendu aux rois d'avoir un grand nombre de femmes, quoique cet usage fût alors, comme aujourd'hui en Orient, une marque de grandeur et d'opulence. (Deut. 17: 17.) La défense indirecte de faire des eunuques, qui sont les gardiens des harems, était aussi un obstacle à l'extension de la polygamie. (23:1.) Néanmoins les grands et les princes s'y adonnèrent fréquemment. Les juges Gédéon, Jaïr et Habdon eurent chacun plusieurs femmes. (Jug. 8: 30; 10: 4; 12: 9.) David en épousa un certain nombre; Salomon en prit 700,

DICTION. BIBLIQUE. 22

Roboam 18, et Abija 14. (2 Sam. 5:13 ; 1 Rois 11: 3; 2 Chron. 11 21 ; 13: 21.) Il est cependant probable que la plupart des Israélites n'avaient qu'une seule femme. (Prov. 5: 18; 19: 14; 31:10-31.) La monogamie était générale parmi eux depuis la captivité, et surtout du temps de Jésus. (Math. 18: 25; Luc 1:5; Act. 5: 1.) Toutefois les docteurs maintenaient la légitimité de la polygamie ; et d'après Josèphe, Hérode-le-Grand n'avait pas moins de 9 femmes. La recommandation de St. Paul de n'admettre au nombre des pasteurs et des diacres que des hommes qui fussent « maris d'une seule femme, » (1 Tim. 3: 2,12; Tite 1: 6), semble aussi indiquer que la polygamie n'avait pas entièrement disparu à l'époque des apôtres.

Jésus-Christ a ramené le mariage à sa pureté primitive, en rétablissant l'union d'un seul homme avec une seule femme et en déclarant cette union indissoluble, sauf dans le cas d'adultère.(Voyez Divorce, Math. 19 : 4-19.) Les apôtres ont développé ce principe et présenté le mariage comme le symbole de l'union de Christ et de son Eglise. Ils ont formulé la loi qui doit régir l'union conjugale, en ordonnant à la femme d'être soumise à son mari comme l'Eglise l'est à Christ, et au mari d'aimer sa femme comme Christ a aimé l'Eglise, quand il s'est donné pour elle. (Eph. 5 : 22-33 ; Col. 3 :18-19. ) Le mariage honorable entre tous (Hébr. 13: 4), n'est pas seulement une source de joies, mais aussi d'épreuves. (1 Cor. 7: 28. ) Il doit, comme toute chose, contribuer au bien spirituel des époux chrétiens. (Rom. 8 : 27; 1 Cor. 7:16; 1 Pier. 3: 1-7.) Mais il est dissous par la mort de l'un d'eux, et l'autre devient libre de contracter une nouvelle union. (1 Rom. 7: 3 ; 1 Cor. 7 : 9 ; 1 Tim. 5:14.) Enfin le mariage sera aboli dans le ciel, où tous les rachetés seront comme les anges de Dieu. (Math. 22:30; Marc 12: 25.)

MARIE (Ex. 15:20), fille d'Hamram et de Jokbed, sœur d'Aaron et de Moïse (Nomb. 26: 59), naquit quelques années avant ceux-ci. Elle se tenait au bord du Nil, près des roseaux, où Moïse avait été déposé dans un coffre. Chargée de veiller sur son petit frère, elle amena sa propre mère à la fille de Pharaon pour le nourrir. ( Ex. 2: 1-8.) D'après Josèphe, Marie devint la femme d'Hur. (17:10.) Elle joua un rôle important en Israël, et fut appelée prophétesse. (Mich. 6:4; Ex. 15: 20.) Après le passage de la mer Rouge, elle prit un tambour, se mit à la tête d'un chœur de femmes, et répondait, paraît-il, à un chœur d'hommes dirigé par Moïse. ( Ex. 15 : 1, 20, 21. ) A Hatsérotli, elle céda à un mouvement d'orgueil ou d'ambition, et se révolta, ainsi qu'Aaron, contre Moïse; on croit que ce fut à l'occasion d'un différend qu'elle avait eu avec la femme de ce dernier. ( Nomb. 11 : 35 ; 12: 1,2. ) L'Eternel la frappa de lèpre, et, à la prière de Moïse, la guérit sur-le-champ, mais l'exclut néanmoins du camp pour sept jours. (12 :11-15.) Elle mourut âgée d'environ 130 ans, à Kadès, au nord-ouest d'Edom, à la fin du séjour des Israélites dans le désert. (Nomb. 20:1.)

MARIE (Math. 1:16), mère de Jésus, était une pieuse jeune fille, de la famille de David, habitant à Nazareth. Comme elle était fiancée à Joseph, l'ange Gabriel lui annonça qu'elle deviendrait, mais par l'opération

da Saint-Esprit, la mère du fils de Dieu. (Luc 1:26-38.) Joyeuse et soumise au Seigneur, elle alla aussitôt en Judée visiter sa cousine Elisabeth. Celle-ci lui confirma le message de l'ange et l'appela bienheureuse. (1:39-45. ) Marie fit alors éclater sa reconnaissance dans uu cantique, où elle célèbre la miséricorde de Dieu envers elle et envers tout Israël. ( 1: 46-55.) Après trois mois de séjour chez sa cousine, elle retourna à Nazareth êt y devint la femme de Joseph. (Math. 1:16-23.) Six mois aprfk son retour, elle l'accompagna, malgré sa grossesse avancée, à Bethléhem, leur ville d'origine. C'est là que, sans doute dans une étable, elle mit au monde Jésus et le coucha dans une crèche. ( Luc 2: 1-7. ) Elle recueillit avec soin les paroles des bergers qui vinrent le visiter. (2:19.) Au bout de quarante jours, elle se rendit à Jérusalem avec son mari et le divin enfant, et offrit pour sa purification le sacrifice prescrit aux femmes pauvres nouvellement accouchées. (Lév. 12 : 2-8; Luc 2:22-24.) Elle écouta avec étonnement les paroles du pieux Siraéon, qui lui dit entre autres qu'une épée lui transpercerait l'âme. (Luc 2: 25-33.) Après son retour à Bethléhem, la visite des mages et la fuite en Egypte, elle s'établit de nouveau à Nazareth avec Joseph et Jésus. (Math. 2: 11-23.) Il est difficile de décider si les quatre frères et les sœurs du Sauveur étaient enfants de Marie et de Joseph, ou seulement de ce dernier et d'une première femme1 comme l'indique une ancienne tradition, ou enfin cousins et cousines de Jésus. ( Math. 13:55, 56.) La première de ces opinions est la plus probable. Marie accompagnait chaque année son mari à Jérusalem, pour la fête de Pâque. (Luc 2:41.) La première fois qu'ils prirent avec eux Jésus, alors âgé de 12 ans, Marie et Joseph le perdirent de vue un moment, puis le cherchèrent avec angoisse. Ils le trouvèrent au bout de trois jours dans le temple, mais ne comprirent pas l'explication qu'il leur donna de sa conduite. (2:41-50.) Le silence du Nouveau Testament sur Joseph depuis cette circonstance, a fait penser que Marie devint veuve avant le baptême de Jésus. Elle n'apparaît que trois fois auprès de lui pendant son ministère. C'est d'abord aux noces de Cana, où le Sauveur la reprend (Jean 2:1-5) ; puis quand elle vint pour lui parler pendant qu'il prêchait (Math. 12:47); et enfin au pied de la croix, où son fils mourant la recommanda à Jean, qui la recueillit chez lui. (Jean 19: 25-27.) Le soin qu'eut Jésus dans ces trois occasions et dans une autre encore (Luc 11:27, 28), de faire voir que Marie n'avait aucune autorité sur lui, est de nature à montrer combien est peu fondé le rôle que lui attribue l'église romaine. Nous la retrouvons une dernière fois, après l'ascension, persévérant, dans la prière avec les autres disciples, en attendant l'effusion du Saint-Esprit. ( Act. 1:14. ) D'après une tradition assez probable, Marie enfanta Jésus à l'âge de quinze ans, vécut onze ans à Jérusalem dans la maison de Jean, et mourut à cinquante-neuf ans. L'assomption de Marie, ou son prétendu enlèvement au ciel, est une pure fable, et le culte dont elle est devenue l'objet n'a aucun fondement dans l'Ecriture.

MARIE (Math. 27:56), femme de Cléopas et sœur de la vierge Marie. (Jean 19: 25.) Elle était mère de Jacques le mineur et de Joses, que plusieurs prennent pour ceux qui sont appelés ailleurs frères du Sauveur.

(Math. 13:55.) Elle assista à la mort et à la sépulture de Jésus. Elle fut aussi du nombre des pieuses femmes qui s'étant rendues au sépulcre pour embaumer leur Maître, apprirent des anges qu'il était ressuscité et l'annoncèrent aux apôtres. (Marc 16:1-8.)

MARIE (Jean 11:1), de Béthanie, Marthe sa sœur et Lazare leur frère étaient des amis particuliers de Jésus ; mais Marie lui était tout particulièrement attachée. Un jour que le Sauveur entra dans la maison, elle s'assit aussitôt à ses pieds pour l'écouter. Elle ne se laissa distraire par aucun soin terrestre, ce qui lui attira le blâme de Marthe, mais aussi l'approbation de Jésus. (Luc 10:38-42.) Elle avait, comme sa sœur, une grande affection pour Lazare, qui mourut après une courte maladie. (Jean 11: 3,17.) Entourée de Juifs venus pour la consoler, elle le pleurait lorsqu'elle apprit que Jésus était arrivé ; elle sortit à l'instant et lui dit : Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort. (11 : 28-32.) Dans un souper donné à Jésus six jours avant sa mort, chez Simon le lépreux, elle lui répandit un parfum précieux, tant sur la tête que sur les pieds, qu'elle essuya avec ses cheveux. Blâmée par Judas et les autres apôtres, elle fut justifiée par le Seigneur, qui annonça que cette action serait publiée partout en mémoire d'elle. (Math. 26: 6-13 ; Jean 12:1-8.) Dès lors il n'est plus parlé de cette pieuse femme dans le Nouveau Testament.

MARIE (Act. 12:12), mère de l'évangéliste Marc, avait une maison à Jérusalem. Elle est du reste inconnue, ainsi qu'une autre chrétienne du même nom qui demeurait à Rome. (Rom. 16:6.)

MARIE-MAGDELAINE (Luc 8:1, 2), originaire de Magdala, en Galilée, était possédée de sept démons, dont elle fut délivrée par Jésus. Dès ce moment, elle s'attacha à lui de tout son cœur, le suivit dans ses courses d'évangélisation, l'assista et l'accompagna en Judée et à Jérusalem. (Marc 15: 40, 41.) Elle fut présente à sa crucifixion, à sa mort et à son ensevelissement. (Jean 19: 25; Marc 15: 47; Math. 27:61.) Aussitôt après le sabbat, elle prépara, avec d'autres femmes pieuses, des aromates pour embaumer le corps de son divin Maître. Puis elle vint de grand matin au sépulcre, qu'elle trouva vide, alla en avertir Pierre et Jean, y retourna et y pleura; « car, disait-elle, on a enlevé mon Seigneur et je ne sais où on l'a mis. » (Jean 20: 13.) Ce fut à Marie-Mag-delaine que Jésus ressuscité apparut pour la première fois. D'abord elle ne le reconnut pas et le prit pour le jardinier. Revenue de son erreur, elle l'adora et voulut, paraît-il, lui embrasser les genoux; mais le Sauveur modéra son ardeur, en lui disant : « Ne me touche point, car je ne snis pas encore remonté vers mon Père. » (20: 17.) Ces paroles mystérieuses avaient sans doute pour but d'apprendre à Marie qu'elle ne devait plus s'attacher à la personne extérieure de Jésus, mais plutôt rechercher sa présence invisible et glorieuse. Elle s'empressa d'annoncer aux disciples affligés la nouvelle de la résurrection de leur Maître. ( Math. 28 : 1-10; Marc 16: 1-10 ; Luc 24: 10; Jean 20: 1-18.) Dès lors il n'est plus question d'elle dans le Nouveau Testament.

On a souvent identifié Marie-Magdelaine avec la femme de mauvaise

MAT

vie qui arrosa de ses larmes les pieds de Jésus. (Lue 7:37.) Cette opinion, qui est admissible, ne repose cependant sur aucune indication biblique. Mais on a commis une erreur manifeste en la confondant avec Marie, sœur de Lazare, qui était de Béthanie. (Jean 11:1.)

MARMOUSET. (1 Sam. 19:13.) C'est ainsi qu'Ostervald traduit ordinairement le mot hébreu theraphim, rendu aussi dans l'une ou l'autre de nos versions par idole, simulacre et theraphim. (Gen. 31:19 ; 1 Sam. 19: 13 ; Osée 3:4.) Il paraît que les marmousets ou théraphims, étaient des statuettes en bois, à figure humaine, que l'on gardait chez soi en qualité de pénates ou de dieux domestiques. Il existait de telles idoles dans la maison de Laban (Gen. 39:19), de Mica (Jug. 17:5), de David, peut-être à son insu (1 Sam. 19:13), ainsi que plus tard dans le royaume de Juda (2 Rois 23: 24), et même parmi les Juifs revenus de Babylone. (Zach. 10:2.) Ce culte semble avoir été souvent mêlé à celui de l'Eternel. (Os. 3:4.) Dans 1 Rois 15:13, Ostervald a aussi traduit par marmouset un autre mot hébreu (nipelétseth, statue).

MARTHE (Luc 10:38), de Béthanie, sœur de Marie et de Lazare, semble avoir été maîtresse de la maison. Elle avait une vraie piété, mais était plus portée à l'activité extérieure qu'à la contemplation. (Jean 11 : 1, 5.) Un jour qu'elle reçut Jésus, elle s'indigna que Marie s'assît aux pieds de ce Maître pour l'écouter, et la laissât chargée toute seule des soins du ménage. Mais le Sauveur la reprenant avec bonté, lui dit: Marthe, Marthe ! tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses ; mais une seule chose est nécessaire. (Luc 10:38-42.) Après la mort de Lazare, Marthe apprenant que Jésus venait, alla à sa rencontre, et eut avec lui un entretien dans lequel elle montra une foi éclairée et vivante. (Jean 11: 20-30.) Elle servit au souper donné à Jésus, chez Simon le lépreux. (12:2.)

MARTINET (Esa. 34:15), espèce d'hirondelle qui a la gorge et le ventre blancs, et le dos noirâtre. Les savants modernes pensent que le terme de l'original désigne une sorte de vipère, ou un serpent qui s'élance de dessus les arbres.

MASKIL (Ps. 32:1), titre de plusieurs psaumes qui paraît signifier enseignement, ou cantique instructif.

MASSA, tentation et MÉRIBA, querelle (Ex. 17 : 7), noms donnés au campement de Réphidim, près du Sinaï. Les Israélites privés d'eau y murmurèrent contre Moïse et contre Dieu, disant : L'Etemel est-il au milieu de nous, ou non f Ce fut alors que des eaux jaillirent d'un rocher d'Horeb que Moïse frappa de sa verge. (Deut. 6:16; 33: 8; Ps. 81: 8J

MATTAM ou MATTAN (2 Rois 11:18), sacrificateur de Bahal, sous Hathalie. Il fut tué par le peuple, à Jérusalem, dans le temple de ce faux dieu, après le couronnement de Joas. (2 Chron. 23:17.)

MATTANIA ou MATTANJA (2 Rois 24:17), premier nom de Sédécias.

MATTHIAS (Act. 1: 23,) l'un de ceux qui avaient suivi Jé3us depuis son baptême à son ascension. 11 fut choisi par le sort, comme apôtre, pour

341

MÉD

remplacer Judas. (1:24-26.) On croit qu'il était l'un des 70 disciples, qu'il prêcha l'Evangile en Ethiopie ou en Colchide, et qu'il souffrit le martyre. Un ancien évangile apocryphe lui a été attribué.

MATTHIEU Ou LÉVI (Math. 9: 9; Marc 2:14), fils d'Alphée et l'un des douze apôtres. Il était péager, probablement à Capernatim, quand Jésus passant devant son bureau, lui dit : « Suis-moi. » Et Matthieu se leva et le suivit à l'instant. ( Marc 2:14,15.) Puis il donna, dans sa maison, un grand festin, auquel assistèrent Jésus et ses disciples, ainsi qu'un grand nombre de « péagers et de gens de mauvaise vie. » ( Math. 9:10; Luc 5 : 27-29.) Il est encore nommé dans les quatre listes des apôtres ( Math. 10: 3 ; Marc 3: 18 ; Luc 6:15 ; Act. 1:13 ) ; mais le Nouveau Testament ne renferme aucun autre renseignement sur sa vie. Les pères des quatre premiers siècles ne nous disent rien à son sujet, sinon le détail suivant. Après avoir prêché aux Juifs, Matthieu écrivit, pour eux, son Evangile, mais en hébreu, avant de quitter la Palestine, à l'époque où Pierre et Paul fondaient l'église de Rome. D'après cela, on place la composition de cet écrit vers l'an 60-67 de notre ère. S'il a été rédigé en hébreu, ce que plusieurs contestent, il est certain que la version grecque que nous en possédons, a été faite de bonne heure, peut-être par Matthieu lui-même, ou par un disciple des apôtres, et qu'elle remplaça bientôt l'original.

Le contenu de Y Evangile selon St. Matthieu, prouve que ce dernier écrivait en vue de ses compatriotes. Ainsi cet apôtre ne fait remonter la généalogie de Jésus que jusqu'à Abraham. En outre il cite fréquemment les prophéties qui s'accomplissaient en Jésus et par lui, et s'applique à montrer qu'il était le Messie promis. ( Math. 1: 1, 22 ; 2: 5, 17; 4: 14 ; 8:17; 12: 17; 27: 46 ; Ps. 22: 1.) Il reproduit d'une manière plus complète que Marc et Luc, les discours de Jésus. Cette remarque se rapporte spécialement au sermon sur la montagne ( Math. 5-7), et aux instructions que le Sauveur adressa à ses apôtres sur leur première mission (10), ainsi qu'aux enseignements publics et particuliers qu'il donna peu avant sa mort. (21-25.) Plusieurs traits ne se trouvent que dans Matthieu, tels que les soupçons de Joseph sur la chasteté de Marie ( 1: 19 ) ; la visite des mages, le massacre des petits enfants et la fuite en Egypte (2); six paraboles touchant le royaume des cieux (13:24-51); une instruction sur la discipline (18:15-20); la parabole des dix vierges, et la description du jugement dernier. (25: 1, 31.) Matthieu groupe les faits ou les enseignements de Jésps, d'après la liaison des idées, et n'observe l'ordre chronologique que dans les traits principaux de son récit.

MÉD AD. Voyez Eldad.

MÉDÉBA (1 Chron. 19:7), ville située à l'est du Jourdain, 1 */4 lieue au sud-est d'Hesbon, fut assignée à Ruben. (Jos. 13:16.) Elle appartenait autrefois aux Moabitès, qui la reprirent plus tard. (Nomb. 21: 30; Esa. 15:2.)

MÉDECIN. (Gen. 50: 2.) La médecine fut cultivée très anciennement en Egypte, où chaque maladie était traitée par des médecins spéciaux.

342

MÉH

Joseph avait plusieurs médecins à son service. ( 50: 2.) L'Ecriture ne renferme que peu de renseignements sur l'état de la médecine chez les anciens Israélites. Quelques allusions semblent indiquer que cet art fnt pratiqué de bonne heure parmi eux. ( Ex. 15: 26 ; 21: 1$ ; Prov. 17: 22; Job 13: 4 ; Jér. 8: 22.) Ils avaient du temps d'Asa, des médecins de profession. (2 Chron. 16: 12.) Après la captivité, les Juifs cultivèrent avec soin la médecine, et avaient au moins un médecin dans chaque ville. Le Nouveau Testament renferme plusieurs indices du développement de cette science à l'époque de Jésus-Christ. ( Math. 9: 12 ; Marc 5: 26 ; Luc 4: 23 ; Col. 4: 14.) On employait surtout comme remède extérieur, chez les Israélites, le baume, les figues, l'huile et le vin. (Jér. 8: 22; 46:11 ; Esa. 1:6; 2 Rois20: 7; Luc 10:34.)

MÉDIE ( Ester 1:3), contrée d'Asie située au sud et à l'ouest de la mer Caspienne. Elle était bornée à l'est par l'Hyrcanie et la Parthie ; au sud par la Perse et la Babylonie ; à l'ouest par l'Assyrie et l'Arménie. Ce pays composé de plaines et de montagnes, avait l'étendue de l'Espagne. Il était favorisé d'un climat délicieux, jouissait d'une grande fertilité, et nourrissait de nombreux chevaux. L'histoire des Mèdes est très obscure et incertaine. Formée de six tribus, y compris celle des Mages, cette nation fut vaincue de tonne heure par les Assyriens. Ceux-ci dominaient déjà sur la Médie quand ils détruisirent le royaume d'Israël, vers l'an 721 av. J.-C. (2 Rois 17: 6; 18: 11.) L'empire d'Assyrie s'étant affaibli, les Mèdes reconquirent leur indépendance et formèrent un puissant royaume. Il paraît que ce royaume dura environ 150 ans; il eut Arbace pour premier roi, et Ecbatane pour capitale. Les arts, la civilisation, et surtout le luxe et la mollesse s'y développèrent rapidement. Cyaxare II, ou Darius le Mède (Dan. 9: 1 ; 11: 1), prit Babylone, avec l'aide de son neveu Cyrus, roi de Perse, auquel il laissa son trône, vers 536 av. J.-C. (5: 31; 10: 1.) Dès lors le royaume des Mèdes perdit son indépendance et fit partie de l'empire médo-perse, symbolisé, dans une vision de Daniel, par un bélier à deux cornes. (Ester 1:3,19; 10:2; Dan. 8:3,20.) Après la ruine de cet empire par Alexandre-le-Grand,en331, il se forma un nouveau royaume de Médie, qui subit le joug des Parthes, l'an 31 av. J.-C. Les anciens Mèdes adoraient le soleil et les planètes, et l'on croit que Zoroastre était originaire de la Médie.

MÉGUIDDO ou MÉGUIDDON (Jos. 17:11; Zach. 12:11), ville qui appartenait à la tribu de Manassé, quoique située sur le territoire d'Issacar, dans la plaine de Jizréhel. Elle était au sud-est de la chaîne du Carmel, près d'un affluent du Kison. C'est près de Méguiddo que Sisera fut défait par Barac. (Jug. 5:19.) Salomon fortifia cette ville, et établit sur elle un des douze commissaires chargés de pourvoir de vivres sa maison. (1 Rois 4:12; 9:15.) Achazia frappé et poursuivi par Jéhu, y mourut, et Josias y fut mortellement blessé par Pharaon-Néco. (2 Rois 9: 27; 23:29 ; 2 Chron. 35:22.) On croit en retrouver les traces dans le village de Ledjun.

MÉHARA (Jos. 13:4), ville ou caverne appartenant à Sidon, sur la frontière septentrionale de Canaan.

343

MEM

MÉHUNITES (2 Chron. 26:7), peuplade inconnue, fixée, paraît-il, près des frontières méridionales de Canaan. Hozias eut à défendre son territoire contre les Méhunites.

MELCHISÉDEC (roi de justice, Gen. 14:18-20), roi de Salem, on de Jérusalem, et sacrificateur du vrai Dieu. Il alla au-devant d'Abraham qui revenait de la poursuite des rois, et lui offrit du pain et du vin, puis il le bénit au nom du Dieu des cieux et de la terre. Ensuite il rendit grâces au Seigneur d'avoir donné la victoire à ce patriarche, et reçut de celui-ci la dîme de tout, son butin. C'est à tort que quelques exégètes ont vu dans ce personnage, non un homme, mais une manifestation du fils de Dieu. Le Saint-Esprit parlant par David, présente Melchisédec comme le type d'un sacrificateur éternel et d'un autre ordre que ceux de la race d'Aaron. (Ps. 110:4; Math. 22:44.) L'épître aux Hébreux démontre que ce type a été réalisé en Jésus-Christ. Dans ce but elle compare notre Médiateur à Melchisédec et relève la grandeur de celui-ci. Elle rappelle que ce personnage mystérieux était à la fois roi de paix, et revêtu d'un sacerdoce très supérieur à celui d'Aaron, et qu'il bénit le grand patriarche. Elle fait remarquer qu'en recevant la dîme de la main d'Abraham, Melchisédec a dîmé les sacrificateurs de la tribu de Lévi, issus de ce patriarche et établis selon la loi. Enfin elle présente le silence de l'Ecriture sur l'origine et la fin de Melchisédec, comme une figure de l'éternité du fils de Dieu et de la permanence de sa médiation. Ainsi la sacrificature éternelle symbolisée par ce roi-sacrificateur n'a été accomplie que par Jésus-Christ. (Hébr. 5: 6-10; 6:20; 7:1-24.)

MELON. (Nomb. 11:5.) Cette plante, originaire des pays chauds, pousse de longues tiges rampantes et sarmenteuses. Des aisselles des feuilles naissent des fleurs jaunes, dont les unes sont mâles et les autres femelles. A ces dernières succèdent des fruits ovales, souvent presque ronds, parfois plus gros que la tête, et couverts d'une écorce épaisse et verdâtre. Celle-ci renferme une chair jaunâtre ou rougeâtre, très juteuse et sucrée. On trouve au milieu de ce fruit des semences ovales et aplaties, contenant une amande douce, huileuse et savoureuse. La chair du melon fournit un aliment agréable et rafraîchissant. Elle forme dans la saison chaude, une partie importante de la nourriture des classes pauvres en Egypte, où cette plante est abondante, ainsi qu'en Palestine. Quelques auteurs pensent que le fruit tant regretté des Israélites dans le désert (11:5), était le melon d'eau, nommé aussi citrouille et pastèque. Il est très aqueux et très rafraîchissant, mais beaucoup plus gros et moins sucré que le melon ordinaire.

MELTSAR (Dan. 1:11-16), officier de la cour de Babylone chargé de pourvoir à la nourriture de Daniel et de ses amis. Il consentit à leur donner, d'abord pendant dix jours, comme épreuve, puis habituellement, des légumes au lieu de la viande et du vin qui leur étaient destinés. Meltsar est un mot caldéen qui signifie trésorier ou échanson ; il est pris ici par plusieurs comme le nom d'une charge.

MEMPHIS ou NOPH (en hébreu Moph, Osée 9:6 ; Esa. 19:13), ancienne ville d'Egypte, située dans la vallée du Nil, à l'ouest de ce fleuve,

su

MÉP

cinq on six lieues au sud de sa bifurcation. Elle fut fondée, paraît-il, peu après le déluge, par Ménès, premier roi de la basse Egypte. Pour protéger Memphis contre le débordement du Nil, Ménès détourna ce fleuve de son cours et le lit passer entre deux chaînes de montagnes. Cette ville était entourée d'un lac artificiel, avait plus de 5 lieues de tour, et renfermait de splendides édifices. Il s'y trouvait de nombreux palais et plusieurs temples magnifiques, entre autres celui d'Osiris, dieu du soleil et de l'agriculture. Ce dieu avait pour symbole le bœuf Apis, qui était entretenu dans une cour ornée de colonnades et de sculptures. On y voyait aussi des statues d'une grandeur colossale, et de nombreux sphynx. Cette ville, d'abord la rivale de Thèbes, qu'elle supplanta bientôt, devint la capitale de toute l'Egypte. Mais elle déclina rapidement depuis la fondation d'Alexandrie, l'an 332 av. J.-C. Cependant au commencement de notre ère, elle était encore très populeuse, et la seconde ville de l'Egypte. Strabon, géographe grec, qui la visita à cette époque, y vit plusieurs beaux monuments, entre autres trois magnifiques temples et un grand cirque, mais aussi plusieurs palais en ruines, des statues renversées, des sphynx recouverts en partie par le sable du désert. Au YIIœe siècle, Memphis tomba au pouvoir des Arabes, qui plus tard la démolirent pour construire le Caire, fondé en 970. Quelques ruines et une colline de sable sont les seuls vestiges de cette grande cité, dont les prophètes avaient annoncé la destruction. (Jér. 2:16; 46:14-19; Ezéch. 30:13-16.) On a retrouvé, à Sakkarah, la nécropole de Memphis.

MÉMUCAN (Ester 1:14-22), l'un des sept seigneurs qui formaient le conseil privé d'Assuérus, roi de Perse. Il conseilla à ce prince de répudier la reine Yasti, pour la punir d'avoir refusé de paraître publiquement devant lui, et pour engager toutes les femmes à honorer leurs maris.

MÉNAHEM (2 Rois 15:14;, fils de Gadi, de Tirtsa. Il s'empara de Samarie, tua Sallura qui y régnait depuis un mois, et monta sur le trône d'Israël, du temps d'Hozias, roi de Juda. Il suivit l'idolâtrie de Jéroboam. Il exerça une horrible vengeance contre la ville de Tiphsah, qui lui avait fermé ses portes, en faisant fendre le ventre aux femmes enceintes et massacrer le reste de la population. Pour préserver Israël de l'invasion des Assyriens, il donna à Pul, leur roi, 1000 talents d'argent (8700000 francs), qu'il leva sur les plus riches de ses sujets. Il mourut après dix ans de règne, et laissa son royaume à son fils Pékachja. (15: 16-22.)

MÉPHAHATH (Jos. 13:18; 21:37), ville de Ruben, fut assignée aux Lévites, et prise plus tard par lesMoabites. (Jér. 48:21.)

MÉPHIBOSETH (2 Sam. 21: 8), fils de Sattl et de sa concubine Ritspa. Il fut livré, avec six autres membres de sa famille, par David, aux Ga-baonites, qui les crucifièrent en expiation du crime de Sattl contre ces derniers.

MÉPHIBOSETH ou MÉRIB-BAHAL (2 Sam. 4:4; 1 Chron. 8:34), fils de Jonathan et petit-fils de Sattl. Il tomba des bras de sa gouver-liante, à l'âge de cinq ans, devint boiteux, et fut alors appelé Méphibo-seth, nom dont la signification est incertaine. Il vivait à Lodébar, près de Mahanajim, et avait un fils nommé Mica. (2 Sam. 4:4; 9: 4,12.) En souvenir de Jonathan, David appela Méphiboseth auprès de lui, et l'admit journellement à sa table. Il lui fit restituer tous les biens de Saiil; il chargea aussi Tsiba, ancien serviteur de ce prince, de les administrer, pour l'entretien de Mica. (9:3-13.) Comme Méphiboseth n'avait pas accompagné David dans sa fuite devant Absalom, il fut accusé par Tsiba, d'aspirer au trône. Sur cette accusation, le roi donna à celui-ci les biens de Méphiboseth. (16:3, 4.) Mais lorsque David retournait à Jérusalem, le fils de Jonathan alla au-devant de lui, s'excusa de ne l'avoir pas suivi, lui témoigna le plus vif attachement, et déclara avoir été trompé et calomnié par Tsiba. Le roi revenant alors d'une mesure précipitée, lui rendit ses terres et lui ordonna de les partager avec son serviteur Tsiba. (19:24-30.) Il ne s'agissait peut-être que du partage des revenus, puisque le roi semble en appeler à ce qu'il avait réglé auparavant. (19:29.) Il est difficile de démêler la vérité dans les affirmations contradictoires de Tsiba et de Méphiboseth. Si David ne livra pas ce dernier aux Ga-baonites, ce fut par respect pour la mémoire de Jonathan. (21: 7.)

MER. (Eccl. 1: 7.) Ce mot, pris dans diverses acceptions par les auteurs sacrés, désigne entre autres la portion du globe couverte par les eaux, en opposition à la terre ferme. (Gen. 1: 10; Job 28: 14.) Il est aussi appliqué à des mers particulières (Ex. 10:19; Act. 27: 27), à des lacs et à des étangs, et même à des fleuves. (Gen. 14: 3; Jean 6:1; Jér. 48: 32; 51: 36; Job 41:22; Esa. 21: 1.) Il désigne enfin une cuve d'airain. (1 Rois 7: 23.)

MER DE FONTE (1 Rois 7 :23), grand vase d'airain, de forme circulaire mais du reste inconnue, que Salomon fit fondre et placer dans le parvis du temple, à l'usage des sacrificateurs pour s'y laver. (2 Chron. 4: 6.) Elle avait 10 coudées de diamètre (4 V* mètres = 15 pieds) sur 5 de profondeur (2 '/* mètres = 7 Ï/1 pieds) et une paume d'épaisseur (8 centimètres = 2 */* pouces.) « Et son bord était comme le bord d'une coupe à façon de fleurs de lis. » Sa contenance était de 2000 baths (40000 litres = 26000 pots), d'après 1 Rois 7 : 26, et de 3000 (60000 litres = 39000 pots), d'après 2 Chron. 4: 5. On a pensé que le premier chiffre indiquait la quantité d'eau qu'elle contenait habituellement, et le dernier sa capacité absolue. Elle était ornée de figures de bœufs en bas-relief, et posée sur douze bœufs d'airain, les têtes tournées en dehors. (1 Rois 7: 23-28; 2 Chron. 4: 2-5.) Achaz l'ôta de dessus ces bœufs et la plaça sur un pavé de pierre. (2 Rois 16: 17.) Les Caldéens la mirent en pièces et en emportèrent l'airain à Babylone. (Jér. 52: 17.)

MER OCCIDENTALE, Grande Mer, ou mer des Philistins. (Joël 2:20 ; Nomb. 34:8; Ex. 23:1.) Elle a été nommée Méditerranée par les Romains, parce qu'elle se trouve au milieu des terres. Bornée au nord par l'Europe, à l'est par l'Asie, au sud par l'Afrique, elle communique à l'ouest, par le dédroit de Gibraltar, avec l'océan Atlantique. Elle a près de 800 lieues de longueur, de l'ouest à l'est, sur une largeur moyenne d'environ 150 lieues.

MER

On aperçoit un courant du sud au nord, à son extrémité orientale. Là elle baigne les côtes de la Palestine et y dépose du limon, surtout à l'époque des inondations du Nil, qui se jette dans cette mer. La marée, peu considérable dans la Méditerranée, est presque insensible sur les côtes de la Terre-Sainte. Celles-ci ne sont pas favorables à l'établissement de ports. L'expression la mer, sans déterminatif, désigne habituellement, dans l'Ecriture, la Méditerranée, ou l'occident, parce que cette mer est à l'occident de la Palestine. (Ps. 65: 6; 139: 9; Nomb. 2:18; 3: 23.)

MER ROUGE, (en hébreu, mer des roseaux. Ex. 10: 19), ou golfe arabique, est formée par la mer des Indes. Elle s'étend du sud-est au nord-ouest, sur une longueur d'environ 500 lieues et une largeur de 60-70 lieues. Sa profondeur varie de 12-90 mètres. (460-300 pieds.; Située entre l'Arabie à l'est, l'Ethiopie et l'Egypte à l'ouest, elle n'est séparée de la Méditerranée au nord que par l'isthme de Suez. Son extrémité septentrionale se divise en deux golfes qui embrassent la presqu'île de Sinaï. Le golfe Elanite ou d'Akaba, qui est le plus petit, se prolonge vers le nord jusqu'aux ruines d'Elath (2 Rois 14: 22), et d'Hetsjon-Guéber, ville où Salomon et Josaphat équipèrent des flottes. (1 Rois 9: 26; 22 : 49.) L'autre golfe, à l'ouest, est celui de Suez ; il a 60-70 lieues de longueur, sur 8-10 de largeur, mais se rétrécit beaucoup à son extrémité. On croit que ce fut dans cet endroit de la mer Rouge que Dieu ouvrit miraculeusement un chemin aux Israélites, et que Pharaon fut englouti avec toute son armée. (Ex. 14: 21-28.) L'origine du nom donné à cette mer est incertaine ; peut-être lui vient-il d'une lueur rougeâtre observée dans certains moments sur sa surface. C'est probablement la mer Rouge qu'il faut entendre par la langue de la mer d'Egypte (Esa. 11:15); cependant quelques auteurs pensent que cette expression désigne le Nil.

MER SALÉE, mer Orientale, ou merde la Campagne. (Gen. 14:3; Joël 2:20 ; Deut. 3:17.) Elle a été nommée lac Asphaltite par les Grecs et les Romains, mer de Lot par les Arabes, et mer Morte par nos géographes. C'est un lac salé, au sud de la Palestine, encadré, sauf au nord, dans un massif de montagnes nues, hautes de 450-900 mètres (1500-3000 pieds.) Ces montagnes, assez uniformes à l'est, avec des parois de 150-180 mètres (500-600 pieds), sont déchirées et dentelées à l'ouest. La longueur de la mer Salée, du nord au sud, est d'environ 20 lieues, sa largeur de 5 lieues, et sa plus grande profondeur de 506 mètres (1686 pieds). Son niveau est 371 mètres (1236 pieds) plus bas que celui de la Méditerranée (401 mètres = 1337 pieds selon d'autres). Ce lac est échancré au sud-est par une presqu'île, en face de laquelle on peut, en été, le passer à gué, dans sa moindre largeur. La partie située au sud-ouest de cette presqu'île n'est qu'une sorte de lagune. Quoique claire et limpide, l'eau de la mer Morte est extrêmement salée et amère ; sur 100 parties, elle en renferme 42 de sel. Elle est si pesante qu'un baigneur peut, dit-on, sans savoir nager, s'y tenir étendu à la surface et non s'y plonger complètement. Elle laisse après l'évaporation, une couche de sel sur tous les corps qu'elle a couverts. Ce lac, qui n'a point d'écoulement, reçoit plusieurs ruisseaux, sur-

347

MÉR

tout de l'est, et du nord le Jourdain, qui lui fournit 6 raillions de tonnes d'eau par jour. Néanmoins son niveau reste presque toujours le même, et ne s'élève que de 2-4 */i mètres (7-15 pieds) dans la saison des pluies. Il faut donc que la masse d'eau que l'évaporation, accélérée par l'excessive chaleur du climat, enlève au lac, corresponde à celle qui s'y jette. On voit souvent à la surface de l'eau de l'asphalte ou bitume provenant de sources situées au fond du lac ou sur le rivage. Aucun poisson ni coquillage ne peut vivre dans la mer Morte; aucune plante ne croit sur ses bords, où l'on n'aperçoit pas non plus la moindre habitation. La place occupée par ce lac solitaire et désolé, formait autrefois la fertile plaine de Sidim, arrosée par le Jourdain, et dont la beauté rappelait l'Egypte, et même le jardin d'Eden. (Gen. 13: 10.) C'est là qu'étaient les villes corrompues de Sodome, Gomorrhe, Adma et Tséboïm. Dans sa colère, Dieu les détruisit et transforma, par un affreux bouleversement, cette magnifique plaine en un lac salé qui ne renferme aucun être vivant. (Gen. 14: 10 ; 18 : 20; 19: 24-29 ; Deut. 29: 23.)

MÊRAB (1 Sam. 14:19), fille aînée de Saiil. Elle fut d'abord promise à David, puis donnée, on ne sait pourquoi, à un nommé Hadriel. (18 : 17-19.) Elle eut cinq tils, qui, sans doute par erreur de copiste, sont attribués, dans 2 Sam. 21:8, à sa sœur Mical et qui furent crucifiés par les Gabaonites. (21:9.)

MÉRARI (Gen. 46:11), troisième fils de Lévi, naquit en Canaan, et eut deux fils. Au pied du Sinaï, le nombre de ses descendants mâles au-dessus d'un mois, s'élevait déjà à 6200, dont 3200 avaient de 30-50 ans. (Ex. 6:19; Nomb. 3: 33, 34; 4:44.) Les Mérarites furent chargés de transporter, au moyen de quatre chariots et de huit bœufs, les pièces qui formaient comme la charpente du tabernacle, telles que ais, piliers, soubassements, pieux et cordages, ainsi que les ustensiles. (Nomb. 3:36; 7:8.) Ils eurent douze villes en Canaan. (Jos. 21:7.)

MERCURE (Act. 14:12), divinité des Grecs et des Romains. Fils de Jupiter d'après la fable, il passait pour le dieu de l'éloquence et du commerce. Il était aussi le dieu des voleurs et se signalait par ses larcins. Enfin il remplissait l'office de messager des dieux. On le représentait en cette qualité sous l'image d'un beau jeune homme, avec des ailes à la tête et aux pieds, et tenant un caducée à la main Son éloquence était symbolisée par de petites chaînes qui sortaient de sa bouche, et aboutissaient aux oreilles de ses auditeurs. Les habitants de Lystre prirent Paul pour Mercure, parce qu'il portait la parole.

MÉRIBA (querelle, Ex. 17: 7). Voyez Massa.

MÉRIB-BAHAL. Voyez Méphiboseth.

MÉRODAC (Jér. 50:2), nom d'une idole de Babylone, qui représentait, pense-t-on, la planète Mars.

MÉRODAC-BALADAN (2 Rois 20:12), d'abord vice-roi de Babylone de la part du roi d'Assyrie, se rendit indépendant de ce dernier empire sous le règne d'Esarhaddon, fils et successeur de Sanchérib. (Esa. 37:38.) Il envoya une ambassade à Ezéchias, qui avait été malade, pour

m

MÉS

le féliciter de sa guérison. (Esa. 39:1 ; 2 Chron. 32:31.) On croit qu'il régna douze ans, de 721-709 ans av. J.-C.

MÉROM (Jos. 11:5), petit lac situé dans la partie septentrionale de la Palestine, trois à quatre lieues au nord de celui de Génézareth. Il a la forme d'un triangle, est traversé par le Jourdain et abonde en poisson. Sa plus grande dimension est d'environ une lieue et demie, son niveau peu au-dessus de celui de la Méditerranée, et sa profondeur inconnue. Il est borné à l'est par une colline escarpée, à l'ouest et au nord par un rivage plat et marécageux. Un marais qui s'étend au nord, sur une longueur de deux lieues, est submergé dans la saison des pluies ; il se confond alors avec le lac, qui présente ainsi une étendue de trois lieues du sud au nord. Dans la saison sèche, les Arabes font paître dans ces marais des chameaux, des vaches, des troupeaux de brebis et de chèvres, tandis que les roseaux qui s'y trouvent en abondance, offrent une retraite aux sangliers et aux serpents. Enfin, le lac Mérom et ses bords sont animés par des volées d'oies, de canards et de bécasses. C'est près de ce lac que Josué défit Jabin et ses alliés. (11: 7.)

MÉROZ ( Jug. 5:23 ), ville qui fut maudite par Débora, pour s'être tenue à l'écart pendant la bataille que Barac livra aux Cananéens. On croit qu'elle était située en Issacar, au sud-est du Tabor.

MÉSA (Gen. 10:30), lieu inconnu qui limitait d'un côté le district habité par les descendants de Joktan, fils d'Héber. (10 : 25-30.) On croit que ce lieu était près de Bassora, ville située au nord du golfe persique, sur la rive occidentale du fleuve formé par la réunion de l'Euphrate et du Tigre.

MÉSAC. Voyez Habed-Négo.

MÉS AH ( 2 Rois 3:4), roi de Moab, était tributaire d'Achab, auquel il devait donner annuellement 200 000 agneaux et moutons. S'étant révolté à la mort de ce roi d'Israël, Mésah fut bientôt attaqué et battu par Joram fils et successeur d'Achab, accompagné de Josaphat et du roi d'Edom. Assiégé dans Kir-Haréseth, sa capitale, il fit une sortie à la tête de 700 hommes d'élite contre les Edomites, qu'il ne put repousser. H rentra dans la ville, et dans son fanatisme idolâtre, il offrit son propre fils en holocauste sur la muraille. Témoins de cet affreux spectacle, les Israélites indignés se retirèrent dans leur pays. (3:21-27.)

MÉSECH ou MÉSEC (Gen. 10:2 ; 1 Chron. 1:5), sixième fils de Ja-phet. On nense que ses descendants se fixèrent en Arménie ou dans le voisinage, et donnèrent le nom de Mésec à leur pays. Cette peuplade faisait avec Tyr le commerce des esclaves et des ustensiles d'airain. (Ezéch. 27:13; 38:2.) Plusieurs croient, mais sans preuves, que les Moscovites descendaient de Mésec. Le psalmiste se plaint de demeurer en Mésec, c'est-à-dire, de vivre au milieu d'un peuple non moins cruel que les habitants de Mésec. (Ps. 120: 5.)

MÉSOPOTAMIE ( entre les fleuves, Gen. 24:10; Act. 2:9). Le nom hébreu traduit par ce mot d'origine grecque, signifie la Syrie des deux fleuves. Cette contrée est comprise entre l'Euphrate à l'ouest et le Tigre à l'est. Elle est bornée au nord par l'Arménie, au sud par la Babylonie, à l'dccident par le désert d'Arabie, et à l'orient par l'Assyrie. La partie septentrionale est montagneuse, bien arrosée, très fertile et assez peuplée. La partie méridionale forme au contraire une plaine aride et stérile, habitée seulement par des lions, des autruches et des ânes sauvages, sauf pourtant les bords des deux fleuves, qui sont cultivés. Les villes d'Ur, d'où sortit Abraham, et de Garan, où il séjourna et où Jacob demeura 20 ans, étaient en Mésopotamie. (Gen. 11:31; 27 : 43.) Cusan-Rischathajimy régnait à l'époque des juges. (Jug.$: 8.) Cette contrée, dont l'histoire est peu connue, subit successivement le joug des Assyriens, des Babyloniens, des Perses, des Romains et des Parthes. Aujourd'hui elle fait partie de la Turquie sous le nom d'Alctfezireh.

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MESSIE (maschicha, oint, Esa. 45:1 ; Jean 1: 41), nom hébreu donné dans l'Ancien Testament à plusieurs personnes, entre autres à David et à Cyrus ( Ps. 18 : 51 ; Esa. 45: 1 ) ; mais il est spécialement appliqué au Rédempteur promis, à l'Oint de Dieu par excellence. (Ps. 2:2 ; Esa. 61 : 1 ; Dan. 9: 25,26; Luc 4 : 18 ; Act. 10:38.) Dans le Nouveau Testament le Messie est appelé Christ, nom grec qui a le même sens. (Jean 1: 41 ; 4: 25.) Par exception nos versions, dans Dan. 9 : 25, 26, n'ont pas rendu le mot hébreu par oint, mais par Christ. Voyez Jésus-Christ.

MESURES. (Lév. 19 : 35, 36.) La loi proscrivait soigneusement toute tromperie dans l'emploi des poids et mesures, dont les étalons ou modèles étaient, pense-t-on, gardés dans le temple. ( Deut. 25 : 13-15 ; Lév. 19:35.) La valeur relative de plusieurs mesures hébraïques est donnée dans la Bible ( Ex. 16:36; Ezéch. 45:11,12 ) ; mais pour déterminer leur valeur absolue, on a dû recourir aux indications de Josèphe et des rabbins. On a fait sur ce sujet de nombreuses recherches, dont les résultats, souvent divergents, ne peuvent être qu'approximatifs. Nous parlerons ici des mesures de longueur, de distance et de capacité, puis des poids et des monnaies.

Mesures de longueur. L'unité principale était la coudée, qui se subdivisait en empans, paumes et doigts. (Gen. 6:15; Ex. 28:16; 25 :25; Jér. 52 :21.) C'est à tort que nos versions ont confondu la paume et Y empan, ce que ne fait pas le texte hébreu. (Ex. 25:25; 28:16.) Il est aussi fait mention de la canne et du cordeau employés pour mesurer de grandes longueurs, ainsi que de la brasse, qui était une mesure grecque. (Ezéch. 40:5 ; 47:3 ; Act. 27:28. ) Malgré quelques divergences, on est assez d'accord sur les mesures de longueur, que les rabbins ont appréciées en grains d'orge. La largeur d'un grain d'orge, fixée à '/• de doigt, valait 33 dix-millimètres ou environ 1 Vio ligne D'après cette base, on obtient

le tableau suivant :

Mètra liUia.

Ms.

Posta

i. Li|M

Le doigt =

6 grains d'orge

= 0,020

=

6 7*

La paume =

4 doigts

= 0,080

=

2

6 7,

L'empan =

3 paumes

= 0,240

=

8

La coudée =

2 empans

= 0,480

=

1

6

La canne =

6 coudées

= 2,880

=

9

5

Le cordeau =

15 cannes (?)

= 43,200

=

142

La brasse

= 1,850

=

6

4 Le pied fédéral, dont il s'agit ici, se décompose en 10 pouces et le pouce en 10 lignes. Il vaut 3 décimètres.

MES

Ces rédactions, comme les suivantes, ne sont Qu'approximatives; mais elles suffisent pour donner une idée assez précise de la valeur des mesures juives.

Mesures de distance. Les principales mesures de distance mentionnées dans l'Ecriture, sont le stade, le mille, le chemin d'un sabbat et la journée de chemin. ( Luc 24:13 ; Math. 5 : 41 ; Act. 1: 12 ; Gen. 30 : 36 ; 31:23. )

a) Le stade, mesure grecque, valait 185 mètres ou 616 pieds, soit environ 2 '/, minutes.

b) Le mille, mesure romaine, valait 1479 mètres ou 4930 pieds, soit environ 1ji de lieue. Nos traductions ont rendu par lieue le mot de l'original, qui est tiré du latin. (Math. 5 : 41.)

c) Le chemin d'un sabbat était, d'après les rabbins, une distance égale à celle qui existait dans le désert entre le tabernacle et l'extrémité du camp ; les Juifs ne devaient pas, le jour du sabbat, s'éloigner davantage de Jérusalem ou du lieu qu'ils habitaient. Cette distance était de 6 stades = 1110 mètres = 3700 pieds, soit environ 15 minutes.

d) La journée de chemin était de 12 lieues, selon les docteurs juifs, quoiqu'elle ne soit aujourd'hui en Orient que de 7 lieues, comme autrefois chez les Romains.

La distance indiquée daos nos traductions par quelque petit espace de, pays, est exprimée dans les Septante par une course de cheval, ou la distance qu'un cheval doit parcourir chaque jour pour se bien porter; on croit que c'était environ 1 lieue. ( Gen. 35 : 16 ; 48:7; 2 Rois 5: 19. )

La seule mesure agraire mentionnée dans l'Ecriture est le journal, nommé aussi arpent ; il équivaut à ce que deux bœufs peuvent labourer en un jour. C'est une surface d'environ 25 ares, soit de 277 perches ou toises fédérales. (Esa. 5 :10 ; 1 Sam. 14:14.)

Mesures de capacité. Les appréciations des auteurs varient beaucoup selon qu'ils ont suivi les rabbins ou Josèphe, qui donne des indications presque deux fois plus élevées que les premiers. On a remarqué qu'en admettant les chiffres de Josèphe, les dimensions delà mer d'airain d'après 1 Rois 7:23, 26, sont trop petites suivant sa contenance, qui est aussi indiquée (2 Chron. 4:5); tandis que si l'on adopte les données des rabbins, ces dimensions sont exactes. Ceux-ci ont pris pour unité une coquille d'œnf, dont la capacité a été fixée à 46 millilitres, ce qui équivaut à peu près à ,/a de verre On a suivi ce dernier système dans les indications suivantes :

Les mesures pour les liquides étaient le log, le hin, le bath, le chômer ou le core; ces deux dernières servaient aussi pour les matières sèches. (Lév. 14 :10; Ex. 29 :40; 1 Rois 7 :26; 5: 11 ; Ezéch. 45:11.)

Litre» MOlil. Pois. Verres.

Le log = 6 coquilles d'œufs = 0,277 = presque 2

Le hin = 12 logs = 3,324 = 2 2

Le bath — 6 hins = 20,000 = 13 —

Le chômer ou core == 10 baths = 200,000 = 130 —

D'après le texte grec, les vases dans lesquels Jésus changea l'eau en vin, tenaient chacun deux ou trois mélrètes. Or le métrète était une me-

* Dix verres font le pot fédéral dont il est ici question.

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sure grecque d'environ 39 litres, soit 27 pots. (Jean 2: 6.) Il est aussi question de cent àaths d'huile, dans Luc 16:6.

Les mesures pour les choses sèches étaient le kab, Yhomer, le seah. IV-pha, qui est égal au bath, le létech, le chômer ou le core. (2 Rois 6 : 25 ; Ex. 16: 16,18, 32 ; Gen. 18: 6 ; 1 Sam. 25:18 ; Lév. 19: 36 ; Ezéch. 45: 10-14; Osée 3: 2 ; Nomb. 11: 32 ; 1 Rois 4: 22.) Nos traductions ordinaires, ainsi que la nouvelle version de Lausanne, ont confondu Yhomer ^lÛj)^, qui contenait la ration de manne d'une personne (Ex. 16:16,18, 32, 36 ), avec le chômer (Itin), qui valait cent fois plus. (Lév. 27 :16 ; Ezéch. 45: 14.) Sara pétrit trois seahs de farine pour faire des gâteaux. ( Gen. 18: 6 ; 1 Sam. 25: 18.) Le létech n'est mentionné que dans Osée 3: 2, où nos traductions n'ont pas conservé ce mot.

Litres Millil. Quarter. Pots.

Le kab = 24 coquilles d'œufs = 1,104 = — a/4

L'homer = 14/s kab = 2,000= — l'/s

Le seah = 3 */, homers = 6,666 = V. faible.

L'épha = 10 homers = 20,000 = l'/s —

Le létech = 5 éphas = 100,000 = 6*/a

Le chômer ou core = 10 éphas = 200,000 = 13 —

Plusieurs mots grecs traduits par mesures indiquent des quantités différentes. Ainsi il s'agit de cent cores de froment dans Luc 16: 7 ; de trois satons ou seahs de farine dans Math. 13 : 33 ; d'un chénice de froment et de trois chénices d'orge, dans Apoc. 6:6. Or le chénice, mesure grecque, valait 1,079 litre, soit presque SIA de pot. Le boisseau (Math. 5: 15) était une mesure romaine d'environ huit litres ou demi-quarteron.

4" Poids. ( Lév. 19: 35.) Les Israélites se servaient de balances dont les poids étaient des pierres, qu'ils tenaient dans un sachet. ( 19: 36.) Les commerçants attachaient ce sachet à leur ceinture et le portaient avec eux, comme on le fait encore aujourd'hui en Perse. Ceux qui voulaient frauder avaient deux poids; l'un servait à peser ce qu'ils livraient, l'autre ce qu'ils recevaient. Ce genre de fraude n'était pas rare, malgré les avertissements de la loi. ( Lév. 19: 36 ; Prov. 11: 1; 16: 11 ; 20: 10; Mich. 6: 11.) Les diverses unités de poids étaient le guéra, le bêka, le sicle, la mine et le talent, qui pesait 3000 sicles. (Gen. 24: 22; Ex. 38: 25, 26 ; 1 Rois 20: 39.) Mais l'unité principale était le sicle, qui valait vingt guéras. ( Ex. 30: 13.) Plusieurs ont pensé qu'il est fait mention du sicle du sanctuaire, parce qu'il était le seul légal ; d'autres au contraire croient qu'il y avait encore un sicle commun, la moitié plus petit. ( Ex. 30: 13.) Dans nos versions, le guéra est nommé obole ( Lév. 27: 25 ), et le béka demi-sicle. ( Gen. 24 : 22 ; Ex. 38: 26.) Il paraît que la mine, qui valait autrefois cent sicles, était réduite à soixante du temps d'Ezéchiel ( Ezéch. 45: 12 ), et se subdivisait en quinze, vingt et vingt-cinq sicles. Les rabbins se sont aussi servis de grains d'orge pour déterminer le poids des diverses unités ; il existe sur la valeur absolue de ces unités,

1 Le quarteron vaut 10 pots, ou 15 litres.

MES

d'assez grandes divergences. Voici la réduction des poids juifs, d'après les données le plus généralement admises :

Kil. Gr. Milg. Liv. Onc. Gr. Gr.

Le guéra ou obole = 12 grains d'orge = 726 = 13*/*

Le béka ou demi-sicle = 10 oboles = 7,260 = 1, 62

Le sicle = 2 békas = 20 oboles = 14,520 = V>f"b,«

La mine =60 sicles = 871,200 = l8/*---

Le talent = 50 mines = 3000 sicles = 43,560 — = 87 ---

La livre mentionnée dans Jean 12: 3 ; 19: 31, était la livre romaine, qui valait 337 grammes, soit environ 10 •/» onces de la livre suisse.

Monnaies. (Jean 2 : 15.) Avant la captivité, les Israélites n'avaient pas de monnaies proprement dites, mais ils comptaient l'argent au poids. ( 1 Chron. 21: 25 ; Job 28: 15 ; Jér. 32: 9 ; Zach. 11: 12.) Cependant ils se servirent de bonne heure, comme les autres peuples de l'Orient, de morceaux d'or et d'argent d'un poids déterminé. Abraham reçut mille pièces d'argent d'Abimélec, et en livra 400, du poids d'un sicle, à Hé-phron. ( Gen. 20:16 ; 23: 16.) Les pièces qui tenaient lieu de monnaies, chez les anciens Hébreux, étaient le guéra ou obole, le quart de sicle, le béka ou demi-sicle, et le sicle. ( Ex. 30: 13 ; 1 Sam. 9: 8.) La mine et le talent, n'étaient pas des monnaies d'or ou d'argent, mais des sommes, comme par exemple, la livre sterling chez les Anglais. ( Esdr. 2 : 69 ; 1 Rois 20: 39.) Le sicle étant la principale unité monétaire, ce mot est quelquefois sous-entendu dans l'Ancien Testament. (Gen. 20: 16; 37: 28; Jug. 17: 3.) Yoici la valeur des monnaies hébraïques d'après leur poids:

Fr. Cent.

Le guéra ou obole = — 141

Le quart de sicle = 5 oboles = — 72

Le béka ou demi-sicle = 10 oboles = 1 45

Le sicle = 20 oboles = 2 90

La mine =60 sicles = 174 —

Le talent = 50 mines = 3000 sicles = 8700 —

Si l'on admet que les pièces d'or valaient anciennement, comme aujourd'hui, 15 Va fois celles d'argent de même poids, on obtient les rapports suivants :

Fr. Cent.

Le sicle d'or = 45 —

Le talent d'or ,= 135 000 —

Les cent pièces que Jacob paya à Hémor pour le prix d'un champ ( Gen. 33: 19,), et celles que Job reçut de ses parents et connaissances (Job 42: 11 ), sont nommées en hébreu kêsita. Selon les uns, le késita valait demi-sicle, soit 1 fr. 45 cent.; et selon d'autres deux sicles, soit 5 fr. 80 cent. Les Septante ont rendu ce mot par agneau. T'agora, ou la pièce mentionnée dans la menace prononcée sur la maison d'Héli (1 Sam. 2: 36), valait, d'après les Septante, une obole grecque, soit quinze centimes.

MES

Sous la domination persane (536-330 av. J.-C.), les Juifs employèrent le darique ou la drachme, qu'il ne faut pas confondre avec la drachme grecque. ( Esdr. 2: 69 ; 8 : 27; Néh. 7: 70 ; 1 Chron. 29: 7.) C'était une monnaie d'or, à l'effigie du roi de Perse; elle pesait demi-sicle, et valait environ 23 francs. Il parait cependant qu'elle avait cours au taux de 28 francs.

Après les conquêtes d'Alexandre-le-Grand, les monnaies grecques pénétrèrent en Palestine, et y furent en usage jusqu'en 143 av. J.-C. A cette époque, Simon-Maccahée obtint d'Antiochus, l'autorisation de battre monnaie. Il fit frapper des pièces d'argent d'un sicle, de demi-sicle et d'un quart de sicle, avec cette inscription : « Jérusalem ne sera que sainteté, et les étrangers n'y passeront plus. » (Joël 3:17.) On conserve encore quelques-unes de ces pièces, ainsi que des guéras de cuivre, à peu près de cette époque, mais portant l'effigie de Salomon, de David ou de Moïse. Toutefois ces monnaies juives ne circulaient guère qu'en Palestine et n'étaient presque pas employées dans le commerce. On préférait les monnaies grecques, telles que la drachme, le didrachme et le statère. Des monnaies romaines, entre autres l'as, le dupondius ou double as, et le denier, s'introduisirent aussi chez les Juifs sous la domination des Romains. La plus petite pièce dont les Israélites se servaient alors, fut frappée par Hérode-le-Grand ; elle s'appelait lepton en grec, quadrans en latin, et valait un quart d'as. La valeur de ces diverses monnaies changea souvent, ce qui empêche de l'indiquer avec exactitude. Pour exprimer des sommes d'argent, on comptait aussi par mines et par talents grecs, qu'il ne faut pas confondre avec les valeurs hébraïques de mêmes noms. Du temps de Jésus, le denier était égal à la drachme. Voici la valeur approximative, à cette époque, des monnaies grecques et romaines mentionnées dans le Nouveau Testament :

Fr. Cent.

Le lepton. ( Marc 12: 42.) )

Le quadrain. (Math. 5: 26.) > = x/4 d'as = — 02

ou la pite. (Luc21: 2.) ) L'as ou le sou. ( Math. 10 : 29.) — 4 quadrains = — 08 Le double as ou dupon- i dius, rendu à tort par > = 2 as = — 16

pite dans Luc 12: 6. J Le denier. ( Math. 18: 28 ; Marc 12: 15.) 1 _ _ 75

La drachme. ( Luc 15: 8, 9.) J

Le didrachme. ( Math. 17: 24.) = 2 drachmes = 1 50 Le statère. ( Math. 17: 27J = 2 didrachmes — 3 — Le marc ou la mine. (Luc 19:13.) = 100 drachmes = 75 — Le talent. ( Math. 18: 24.) = 60 marcs = 4500 —

Dans Marc 12: 42, il faut entendre que chaque lepton ou petite pièce valait un quadrain, quoique le texte semble donner raison à ceux qui croient que les deux lepta ou petites pièces offertes par la pauvre veuve, ne faisaient ensemble qu'un quadrain. On croit que les 50000 pièces d'argent, prix des livres magiques brû-

MÉT

lés à Ephèse, étaient des drachmes frappées dans cette ville, par ordre de Néron. ( Act. 19: 19.) Les fidèles firent donc en les brûlant un sacrifice d'environ 37 500 francs.

Selon les uns, l'argent valait autrefois en Orient, six fois plus, et selon les autres, dix fois plus qu'aujourd'hui dans nos contrées.

MÉTHÉGAMMA (2 Sam. 8: 1 ), ville des Philistins, la même que Gath. ( 1 Chron. 18: 1.)

MÉTHUSÉLA (Gen. 5: 21 ), fils du pieux Hénoc et père de Lémec, son premier-né, qu'il eut à 187 ans. Il vécut 969 ans, dont 243 avec Adam et 600 avec Noé, d'après la chronologie vulgaire. (5:5,29.) Il atteignit la plus longue vie qui soit mentionnée dans l'Ecriture.

MÉTIER. ( Act. 18: 3.) L'invention des métiers remonte à la plus haute antiquité, puisque Tubal-Caïn forgeait déjà, longtemps avant le déluge, des instruments de fer et d'airain. ( Gen. 4: 22.) Il existait des orfèvres à l'époque d'Abraham, comme le prouvent les bracelets et les bagues d'or et d'argent que son serviteur remit à Rébecca. ( 24: 22,53.) Il est probable que les Israélites, essentiellement agriculteurs et bergers, furent initiés en Egypte, à quelques-uns des métiers des Egyptiens. Ceux-ci connaissaient entre autres la fabrication des vases d'or et d'argent et la bijouterie, comme l'attestent les bijoux trouvés dans leurs tombeaux. ( Ex. 3: 22 ; 12 : 35 ; 32:1-4.) La construction du tabernacle contribua sans doute aux progrès des arts et métiers parmi les Hébreux, surtout de l'orfèvrerie, du lapidaire, de la gravure, de la menuiserie, du tissage, de la broderie et de la confection des étoffes brochées. Car Dieu doua d'une habileté particulière dans tous ces métiers, Bétsaléel, Aholiab et plusieurs autres personnes. ( 31: 2-6; 35: 30-35 ; 36: 1-8.) Il paraît cependant que la période des Juges et le règne de Sattl, furent peu favorables aux métiers en général. Car David fut obligé de faire venir de Tyr, qui excellait dans toute sorte d'arts (Ezéch. 27: 1-24), divers ouvriers, entre autres des tailleurs de pierre et des charpentiers, pour construire son palais. ( 2 Sam. 5: 11.) De nombreux Israélites se v formèrent sous ces maîtres étrangers. ( 1 Chron. 22: 15.) Néanmoins Salomon dut recourir, lors de la construction du temple, à un habile Tyrien pour diriger ses propres ouvriers. ( 2 Chron. 2: 13,14 ; 1 Rois 7: 13.) Les progrès du luxe et le culte des idoles, favorisèrent le développement des arts et de l'industrie parmi les Israélites. (Esa.3: 17-24.) L'Ecriture parle encore des fondeurs, des sculpteurs, des potiers, des briquetiers, des parfumeurs, des foulons, des barbiers, des faiseurs de tentes. ( Esa. 9: 10 ; 29: 16 ; 40 : 20 ; 41: 7 ; Eccl. 10: 1 ; Mal. 3: 2 ; Ezéch. 5: 1 ; Ex. 26: 7 ; Act. 18: 3.) Elle nomme aussi les boulangers, qui occupaient une place particulière à Jérusalem. (Osée 7: 4; Jér. 37: 21.) Les rabbins mentionnent en outre les teinturiers, les cordonniers, les tailleurs et les bouchers. Les fromagers paraissent avoir habité un quartier de la ville nommé Tyropéon, mot grec signifiant faiseur de fromage.

Les Juifs considéraient l'exercice d'un métier comme très honorable, même pour les grands et pour les savants. Selon leurs docteurs, un

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père qui négligeait d'apprendre un métier à son fils, lui enseignait à voler. Les rabbins conseillaient plutôt de travailler le jour du sabbat, que de se rendre dépendant des autres. Ils n'admettaient pas qn'on s'excusât de ne pas travailler, en disant : « Je suis prêtre, je suis un grand personnage. » Les rabbins les plus célèbres gagnaient leur vie, comme Paul ( Act. 18: 3 ; 20: 34 ), en exerçant un métier : les uns étaient cordonniers, les autres forgerons, d'autres scieurs de long, etc. Cependant les professions de tisserand, de barbier, de foulon et de parfumeur, passaient pour moins honorables, et pour incompatibles avec la sacrificature.

MEULE. ( Deut. 24: 6.) En Orient, les moulins se composent aujourd'hui, comme autrefois, de deux meules, ou pierres rondes, placées l'une sur l'autre, de soixante à quatre-vingt-dix centimètres (deux à trois pieds) de diamètre, sur quinze d'épaisseur (cinq pouces). Celle de dessous, posée sur le sol, a la surface supérieure un peu convexe. Celle de dessus est concave dans sa partie inférieure, et s'adapte exactement à la première meule, sur laquelle elle se meut autour d'un arbre. Elle est percée au milieu d'un trou en forme d'entonnoir, où l'on verse le grain. Une cheville ou poignée est fixée sur cette seconde pierre, près du bord, pour la mettre en mouvement et broyer le blé. La farine tombe dans une pièce d'étoffe placée autour de la meule inférieure ; mais il faut encore la séparer du son au moyen d'un tamis. Ces moulins sont ordinairement mis en œuvre par deux femmes assises l'une vis-à-vis de l'autre. ( Math. 24: 41.) Quand ils sont plus grands, on se sert d'ânes pour tourner la meule : de là le nom de meule d'âne donné à la pierre supérieure. ( 18: 6.)

Comme le pain perd sa saveur en vieillissant, surtout dans les pays chauds, les Orientaux, pour l'avoir frais, le confectionnent chaque jour. Ils ne moulent pas le blé d'avance, en sorte que le moulin est un meuble de première nécessité dans un ménage. Aussi la loi de Moïse défendait-elle au créancier de prendre pour gage le moulin de son débiteur, ou seulement la meule de dessus. (Deut. 24 :6.) Le soin de moudre le blé, travail assez pénible et ennuyeux, était remis aux esclaves ou aux servantes. (Ex. 11: 5; Jug. 16: 21 ; Esa. 47: 2; Lam. 5: 13.) Le bruit des meules est si grand qu'on l'entend depuis la rue. ( Eccl. 12:4. ) La cessation de ce bruit inévitable et journalier est un signe de deuil dans une maison, et de désolation dans une ville. (Jér. 25:10.) Les Grecs et les Romains exécutaient quelquefois les criminels en les précipitant dans l'eau, avec une meule attachée au cou. (Marc 9 :42.) C'est par allusion à ce supplice qu'il est dit que la Babylone spirituelle sera jetée avec impétuosité. (Apoc. 18: 21.)

MEURTRE. (Ex. 22:2.) Quoique la loi distingue le meurtre de l'acte de tuer par inadvertance, elle applique aussi le titre de meurtrier à celui qui cause involontairement la mort de quelqu'un. (Nomb. 35:11 ; Deut. 4: 42.) La peine de mort contre les meurtriers fut instituée, paraît-il, aussitôt après le déluge, par Dieu même, qui a fait l'homme à son image. (Gen. 9 : 5,6.) Cette peine a été confirmée par la loi, qui n'admet d'autre rançon que

MIC

le sang du meurtrier, et déclare que l'autel même ne saurait le protéger. (Nomb. 35: 31-33; Lév. 24: 17; Deut. 19: 11-13 ; Ex. 21: 14.) La déposition de deux témoins était nécessaire pour que l'auteur d'un meurtre fût condamné et livré au garant du sang, ou à tout autre exécuteur de la justice. (Nomb. 35 : 30; 35 :16-21; Deut. 19:11-13.) Le maître qui frappait son esclave jusqu'à le faire mourir sous ses coups, était puni d'une peine qui n'est pas indiquée. (Ex. 21 : 20.) Quand un homme était trouvé mort, baigné dans son sang, et que le meurtrier restait inconnu, ce crime était expié de la manière suivante : Les magistrats de la ville la plus rapprochée conduisaient une jeune vache dans un vallon stérile, près d'un courant d'eau. Là ils lui coupaient le cou, ou plutôt lui cassaient la nuque, puis se lavaient les mains sur cette victime, en déclarant qu'ils n'avaient point commis, ni vu commettre ce crime, et demandaient à Dieu de ne pas l'imputer à son peuple. (Deut. 21:1-8.)

Celui qui avait tué son semblable par inadvertance devait, pour échapper à la mort, se présenter à la porte d'une ville de refuge et raconter le fait aux magistrats. Ceux-ci l'autorisaient à demeurer dans la ville, d'où il ne pouvait sortir pour rentrer chez lui qu'après la mort du souverain sacrificateur. (Nomb. 35 : 6-28 ; Deut. 19:3-10; Jos. 20: 1-6.) Le suicide est aussi un meurtre, quoiqu'il ne soit pas spécifié dans la loi. L'Ecriture rapporte quatre exemples de ce crime, savoir : ceux de Satil, d'Ahithophel, de Zimri et de Judas, outre le cas d'Abimélec, qui ayant le crâne fracassé, se fit achever par son écuyer. (1 Sam. 31: 4; 2 Sam. 17:23; lRoisl6: 18; Math. 27:5; Jug. 9 :54.) L'Evangile nous présente la haine comme le principe du meurtre, et Satan comme le premier meurtrier. (Math. 15:19; 1 Jean 3:15 ; Jean 8: 44.)

MICA (Jug. 17 :1), habitant de la montagne d'Ephraïm, vivait, pense-t-on, au commencement de la période des Juges. (Jos. 19: 47.) Il établit un culte idolâtre dans sa maison, à l'instigation de sa mère ; celle-ci, dans son ignorance, croyait ainsi honorer l'Eternel. Mica avait dérobé 1100 pièces ou sicles d'argent à sa mère, et ce fut quand il les lui rendit volontairement qu'elle en employa 200 à faire une image taillée et une image de fonte. Mica fit à son tour un éphod et des théraphims, et consacra, pour sacrificateur, l'un de ses fils; puis il le remplaça bientôt par un jeune lévite de Bethléhem. Il promit à ce dernier, outre son entretien, un salaire annuel de dix sicles, soit environ vingt-neuf francs. (Jug. 17: 2-13.) Mais 600 Danites, qui allaient s'établir à Laïs, ayant passé devant sa maison, lui enlevèrent ses idoles et persuadèrent le lévite de les accompagner. Mica rassembla à grands cris ses voisins, se mit à leur tête et poursuivit les ravisseurs; mais ceux-ci le forcèrent par des menaces à retourner chez lui. (18:1-26.)

MICAEL ou MICHEL (qui est comme Dieu, Dan. 10:13; Jude 9), archange désigné à Daniel, dans une vision, comme le protecteur du peuple d'Israël contre le chef du royaume de Perse. (10:21 ; 12:1.) Jude fait allusion à une contestation non rapportée dans l'Ecriture, entre Michel et le diable, touchant le corps de Moïse ; il oppose à ceux qui méprisaient les dignités la réserve de l'archange, qui, au lieu de maudire le démon,

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lai dit seulement : « Que le Seigneur te reprenne fortement. » (Jude 9.) Il est probable que ce fait s'était conservé par la tradition, et qu'il était connu des lecteurs de l'apôtre. D'après Origène, il avait été consigné dans un livre juif intitulé : L'ascension de Mdise. Quant à l'objet particulier de cette contestation, il nous est absolument inconnu. L'Apocalypse mentionne un combat dans le ciel, entre Michel et ses anges d'une part, et Satan et les siens de l'autre; mais ces derniers furent vaincus. (Apoc. 12: 7.) Il y a là un frappant symbole du secours victorieux que le Seigneur accorde, par ses anges, à son Eglise, dans sa lutte contre les puissances infernales. (IJébr. 1:14; Math. 26: 53.)

MICAL (1 Sam. 14:49), fille cadette de Saûl, aima David et devint sa femme. Elle lui sauva la vie en le faisant sortir par la fenêtre pendant la nuit, tandis que les envoyés de Saûl entouraient la maison ; car ceux-ci étaient chargés de le saisir et de le mettre à mort le lendemain, au moment où il quitterait sa demeure. Elle mit ensuite dans le lit de son mari un théraphim, et lui couvrit la tête d'un tissu de poil de chèvre, qui était probablement une sorte de cousinière. Par cette ruse, elle fit passer un moment David pour malade et lui donna le temps de s'enfuir ; puis elle s'excusa auprès de son père, en disant que son mari l'avait menacée. ( 19:11-17.) Celui-ci étant fugitif, Saûl maria Mical à Palti, qui l'aima beaucoup. Mais elle dut forcément se séparer de ce dernier au bout de quelques années pour rejoindre David, son mari légitime, qui, devenu ' roi, la réclama impérieusement. ( 1 Sam. 25 : 44; 2 Sam. 3: 13-16.) Dépourvue de piété, elle se moqua de lui, parce qu'il sautait de joie devant l'arche ; elle lui adressa même des reproches pleins d'aigreur et de fierté. ( 2 Sam. 6: 16-22. ) Elle mourut sans enfants. ( 6: 23. ) C'est sans doute par erreur de copiste que, dans 2 Sam. 21: 8, le nom de Mical est mis pour celui de Mérab, qui se trouve d'ailleurs dans quelques manuscrits.

MICHÉE (1 Rois 22: 8), fils de Jimla, fut prophète de l'Eternel en Israël, sous le règne d'Achab, dont il s'attira la haine par sa fidélité. Comme ce prince avait le dessein d'aller, avec Josaphat, attaquer Ramotb de Galaad, il consulta Michée, qui l'y encouragea d'abord en apparence et lui prédit ironiquement la victoire ; puis ce prophète l'engagea ouvertement à renoncer à cette guerre. Michée déclara enfin à Achab que les quatre cents faux prophètes qu'il avait consultés et qui lui promettaient le succès, étaient inspirés d'un esprit menteur, envoyé par l'Eternel pour le séduire. ( 22:9-23. ) Ce serviteur de Dieu fut alors souffleté par le faux prophète Tsidkija, puis conduit en prison et mis au pain et à l'eau par l'ordre d'Achab. (22 : 24-28.)

MICHÉE (Mich. 1: 1), prophète nommé Morosité ou Morastite, parce qu'il était de Moréseth, ville de Juda, située près de Gath. Il fut contemporain d'Esaïe et d'Osée, et vécut à Jérusalem (Mich. 1:1,14; Jér. 26 : 18 ; Esa. 1:1 ; Osée 1:1.) Il prophétisa contre Juda et Israël, probablement de 750-721 av. J.-C., sous Jotham, Achaz et Ezéchias, rois de Juda. (Mich. 1 :1.)

Le livre de Michée a été composé, pense-t-on, de 726-721, sous Ezéchias, avant la ruine de Samarie. (Mich. 1: 6; 3:12; Jér. 26:18.) Il renferme

MIG

de vives répréhensions contre l'idolâtrie, la violence, l'injustice, l'avarice et la corruption des habitants de Juda et d'Israël ; de terribles menaces contre ces deux royaumes; de consolantes promesses rattachées à l'envoi du Messie, et l'indication précise du lieu où il devait naître. (4; 5 :2; Math. 2 : 6.) On y trouve textuellement le passage d'Esaïe 2: 2-4, relatif aux temps évangéliques (Mich. 4:1-3), ainsi qu'un tableau des divisions domestiques reproduit par Jésus-Christ. (7:6; Math. 10: 35.) Le souvenir d'une prophétie de Michée ( 3 :12 ) fut invoqué plus de cent ans après, sous Jéhojakim, en faveur de Jérémie. (Jér. 26 : 18,19.)

MICHEL. Voyez Micaèl.

MICMAS (1 Sam. 13: 2), ville de Benjamin, dans une région montagneuse. trois à quatre lieues au nord de Jérusalem. Dans une vallée au sud de Micmas se trouvent deux rochers escarpés, dont l'un, nommé Botsets, est au sud de l'autre, qui s'appelle Séné. Ces rochers forment un passage étroit, qui, dans la guerre de Saûl contre les Philistins, était occupé par ces derniers. (13: 23; 14: 4.) Jonathan et son écuyer ayant atteint ce défilé, surprirent les Philistins, les mirent en fuite et en tuèrent vingt en très peu de temps. (14:13,14.) Micmas se trouvait sur la route suivie par l'armée des Assyriens marchant contre Jérusalem. (Esa. 10: 28.) Cette ville fut habitée depuis la captivité. (Néh. 11: 31.)

MICTAM (Ps. 16: 1), titre des psaumes 16 et 58-60. Ce mot hébreu, dont le sens est incertain, est tiré d'un verbe qui signifie être caché. Les uns le traduisent par cantique d'or, les autres par chant mystérieux, et d'autres par écrit.

MIEL. (Ps. 19: 11.) Il était extrêmement abondant en Canaan, ce pays découlant de lait et de miel. (Ex. 3: 17; Jér. 11: 5.) Outre les abeilles domestiques, il y en avait de nombreux essaims dans les forêts, (fans des creux d'arbres, sur des rochers, etc. (1 Sam. 14 : 25-29; Ps. 81: 17; Jug. 14: 8.) Le miel était pour les Israélites un précieux aliment, et un objet de commerce. (Gen. 43:11 ; 2 Sam. 17: 29 ; Esa. 7: 15; Prov. 25: 16; 27 : 7; Luc 24: 42; Ezéch. 27 : 17.) La loi leur défendait d'en offrir sur l'autel, mais non d'en apporter, comme prémices, aux sacrificateurs. (Lév. 2: 11, 12; 2 Chron. 31: 5.) Dans le sud de l'Afrique, les abeilles déposent leur miel sur des rochers escarpés, et le couvrent avec de la cire, qui se durcit sous l'action du temps. Les voyageurs font une incision à cette couverture, et sucent le miel à leur gré. C'est sans doute de la même manière que l'Eternel a fait sucer le miel de la roche à son peuple. (Deut. 32: 13.) Voyez Abeilles.

Divers auteurs pensent que sous le nom de miel, l'Ecriture comprend aossi une espèce de sirop ou de miel artificiel, très goûté en Orient, et qae l'on obtient par la cuisson du jus de raisins.

MIGDAL-HÉDER (tour des troupeaux, Gen. 35:21), tour élevée pour le gardien des troupeaux. On la montrait encore, du temps de St. Jérôme, dans les environs de Bethléhem.

MIGDOL (tour, Ex. 14: 2), lieu inconnu près duquel les Israélites campèrent avant de passer la mer Rouge. (Nomb. 33: 7.)

MIGDOL (Jér. 44: 1), ville du nord de l'Egypte, où s'établirent una partie des Juifs qui émigrèrent dans ce pays après la première ruine de Jérusalem. (43: 7; 46:14.) Elle était située quatre lieues au sud de Pé-luse. C'est donc à tort que quelques auteurs la confondent avec le lieu mentionné dans l'article précédent.

MIGRON (1 Sara. 14: 2), ville où Saûl campa sous un grenadier, et où Sanchérib passa avec son armée. (Esa. 10: 28.) Elle était au nord de Micmas et au sud d'Hajath (Haï) ; mais la situation précise de Migron est inconnue.

MILCOM ou MILKOM (2 Rois 23:13), idole des Hammonites. Voyez

Moloc.

MILET (Act. 20: 15), ancienne ville sur la côte occidentale de l'Asie-Mineure, près de l'embouchure du Méandre, environ treize lieues au sud d'Ephèse. Fondée d'abord par les Crétois, elle fut agrandie par une colonie grecque, et devint la capitale de la confédération ionienne. Elle se construisit quatre ports, dont le plus grand pouvait contenir toute une flotte. Elle équipa de nombreux vaisseaux de guerre, fonda plus de 100 colonies, s'enrichit par son commerce, et fut du sixième au quatrième siècle av. J.-C., la première ville commerçante après Tyr et Carthage. Elle devint le foyer des arts et des sciences dans l'Asie-Mineure, et s'illustra par ses philosophes, ses historiens, ses orateurs et ses poètes. Thalès s'y établit en 587; Anaximandre, Anaximène, Eschine y naquirent. Détruite vers l'an 500 par les Perses, elle fut bientôt rebâtie. Mais Alexandre-le-Grand l'ayant ravagée en 333, elle ne reconquit jamais son ancienne splendeur. Paul y passa eu revenant de la Grèce, vers l'an 58, et fit appeler au près de lui les pasteurs d'Ephèse, auxquels il adressa de touchantes exhortations et fit ses derniers adieux. (Act. 20: 17-38.) Il y repassa plus tard, et dut y laisser Trophime, qui était malade. (2 Tim. 4: 20.) Ce sont les Turcs qui ont détruit Milet, dont les ruines paraissent être ensevelies dans des lacs ou des marais formés par le Méandre. La ville actuelle s'appelle Palatcha.

MILLET (Ezéch. 4: 9), plante graminée dont il existe plusieurs espèces. La tige du millet commun, haute d'environ 90 centimètres (3 pieds), a des feuilles longues et étroites. Elle est couronnée d'une panicule ou grappe qui porte des milliers de petits grains blancs ou jaunâtres, dont on nourrit la volaille. On fait aussi avec le millet, dépouillé de sa coque, des mets très nourrissants.

La plante mentionnée dans Ezéch. 4: 9, est probablement le grand millet ou sorgho, dont la tige est haute de 2-3 mètres (6-10 pieds), et épaisse comme le doigt. Elle est surmontée d'un long épi, dont les grains, gros et oblongs, sont au nombre de 150-200. Le sorgho, qui ne fournit qu'un pain grossier et assez indigeste, sert néanmoins à la nourriture d'un grand nombre d'Africains et d'Orientaux.

MILLO (remplissage, 2 Sam. 5 : 9), ou maison de Millo (2 Rois 12: 20), forteresse située dans la montagne de Sion. Commencée par David (1 Chron. 11: 8), elle fut achevée par Salomon, (1 Rois 9:15, 24; 11: 27), et réparée par Ezéchias. (2 Chron. 32: 5.) Joas y fut assassiné. (2 Rois

MIN

12: 20.) Les ans placent Millo an nord-ouest de Sion, où fut bâtie plus tard la tour d'Hippicus, et les autres au nord-est, entre la montagne de Sion et celle du temple, où l'on a dû combler un vallon : de là, peut-être, le nom de Millo ou remplissage. — Il y avait aussi à Sichem une maison, ou forteresse habitée, nommée Millo. (Jug. 9: 6, 20.)

MINE (1 Rois 10: 17), mesure hébraïque du poids d'environ 875 grammes ou 1 */* livre. (Ezéch. 45 :12.) La mine d'argent, chez les anciens Hébreux, valait 174 francs; tandis que la mine grecque, ou le marc (Luc 19: 13), n'était que de 75 francs. Voyez Mesures.

MINNI (Jér. 51: 27), royaume inconnu, probablement situé en Arménie, fut invité par l'Eternel à marcher contre Babylone.

MINISTÈRE, MINISTRE. (Luc 1: 2, 23.) Le premier de ces mots est la traduction de deux termes grecs (léitourgia, diakonia) signifiant l'un et l'autre service, fonction, charge. (Hébr. 8: 6 ; 1 Tim. 1:12.) Dans Act. 7: 53, on rencontre un troisième terme (diatagê) dont le sens est arrangement, ordonnance, et que la version d'Ostervald a aussi rendu par ministère. L'office sacerdotal de l'ancienne alliance est nommé ministère. (Luc 1: 23.) La loi est appelée le ministère de mort, ou de condamnation (2 Cor. 3: 7, 9), et les sacrificateurs sont désignés comme ministres dans Esdr. 7: 24 ; Esa. 61: 6, où les termes hébreux signifient serviteurs. Mais le mot ministère est surtout employé en rapport avec la nouvelle économie. L'œuvre expiatoire de Jésus-Christ et son intercession ont été nommées son ministère, et il est appelé lui-même ministre du sanctuaire. (Hébr. 8: 1-6.) La charge de proclamer le salut a aussi reçu le nom de ministère: c'est le ministère de la réconciliation (2 Cor. 5: 18), le ministère de l'Esprit ou de la justice (3:6-11), le ministère de la Parole (Act. 6 : 4), ou simplement le ministère (Act. 1: 25; Eph. 4: 12; 1 Tim. 1: 12 ; 2 Tim. 4: 11), qui est déclaré permanent et beaucoup plus glorieux que celui-de l'ancienne alliance. (2 Cor. 3: 8-11.) Ce ministère a été institué par Jésus-Christ, qui a établi pour l'exercer, d'abord les apôtres (Jean 20: 21 ; Math. 28: 18-20 ; Marc 16: 15 ; Act. 1: 24-26 ; 1 Tim. I : 12) ; puis les prophètes, les évangélistes, les pasteurs et docteurs. (Act. 13 : 1-3; 21: 8 ; Eph. 4 : 11-13 ; 2 Tim 4: 5; 1 Cor. 12: 28 ; 14 : 29-32.) Les pasteurs sont aussi appelés anciens ou èvêques. (Voyez ces mots, Act. 14 : 23 ; 20:17, 28 ; Philip. 1: 1 ; 1 Pier. 5 ; 1-4.) Le titre de ministre donné dans nos versions à ceux qui exercent le ministère, correspond à trois mots grecs différents (upêrétês, léitourgos, diakonos), dont chacun signifie serviteur ou fonctionnaire. (Act. 26: 16 ; Rom. 15: 16 ; 2 Cor. 6: 4.) Les apôtres, ainsi que Timothée, Tychique, Epaphras, sont nommés, tour à tour ministres de la Parole (Luc 1: 2), ministres de VEvangile, (Eph. 3 : 7 ; Col. 1: 23), ministres de Dieu (2 Cor. 6: 4 ; 1 Thes. 3:2), ministres de Christ (Rom. 15: 16 ; 2 Cor. 11: 23 ; Col. 1: 7 ; 1 Tim. 4 : 6) ministres dans le Seigneur (Eph. 6: 21), ou seulement ministres. (Act. 26: 16; 1 Cor. 3:5.)

Nous savons que les onze apôtres furent directement envoyés par Jésus-Christ (Math. 28 :19); que la vocation de Matthias fut manifestée par le sort (Act. 1: 26), et celle de Paul confirmée par Ananias (Act.

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22:12-16); mais nous n'avons pas de renseignements snr la manière dont la plupart des autres ministres de l'époque apostolique ont été établis. Il nous est dit seulement que Paul et Barnabas établirent des anciens dans les églises de Lystre, d'Iconie et d'Antiocbe, ce qui eut lieu, paraît-il, avec la participation de ces églises ( Act. 14:21-23); que Paul chargea Tite d'établir des anciens dans les villes de Crète (Tite 1:5); qu'il admit Timothée, avec le concours d'un corps d'anciens, au ministère de la parole par l'imposition des mains (1 Tim. 4:14; 2 Tim. 1:6), et qu'il lui recommanda plus tard de n'imposer les mains à personne avec précipitation. (1 Tim. 5 :22.) Cette recommandation semble indiquer que l'imposition des mains était devenue la forme ordinaire de l'admission ou consécration au ministère de l'Evangile. Il faut remarquer que les apôtres n'ont, été donnés à l'Eglise que pour un temps, et que les prophètes, et en général les organes du Seigneur doués de dons miraculeux, lui furent retirés d'assez bonne heure. L'exercice des divers dons de l'Esprit donnait lieu à une grande diversité d<> ministères ou d'opérations (1 Cor. 12: 5, 6; 14:1-32), qui coexistaient dans l'Eglise avec le ministère régulier. Mais à mesure que les manifestations extraordinaires de l'Esprit diminuèrent, les diverses fonctions du ministère se concentrèrent, déjà du vivant des apôtres, sur les pasteurs et les évangélistes. (Philip. 1:1 ; Act. 20:28-31 ; 1 Tim. 3 :1-6; 5:17-20 ; 2 Tim. 4 : 1-5; Tite 1: 5-13; Hébr. 13 : 17; 1 Pier. 5: 1-4; Jacq. 5: 14, 15; Apoc. 1:20; 2:1.)

Le Nouveau Testament donne encore le titre de ministre : 1° A un fonctionnaire de la synagogue, dont la charge était d'appeler celui qui devait lire dans la loi ou les prophètes, et de lui remettre le livre. (Luc 4: 20.) 2° A Jésus-Christ, qui est appelé ministre de la circoncision, c'est-à-dire, des Juifs, auxquels il a été immédiatement envoyé, pour accomplir les promesses de l'alliance de grâce, traitée avec Abraham. (Rom. 15 : 8. ) 3° Aux princes et aux magistrats chargés de rendre la justice. (13 : 4, 6.) 4° Aux faux docteurs, nommés ministres de Satan. ( 2 Cor. 11: 13-15.) Le mot grec le plus ordinairement appliqué aux ministres de l'Evangile, désigne aussi les diacres et les diaconesses. (Philip. 1:1 ; ITim. 3:8,12; Rom. 16:1. Voyez Diacre.) Il comprend même tout disciple de Christ dans Jean 12:26, où le texte porte : « Où je serai, là aussi sera mon serviteur. » Dans plusieurs passages, ce même terme s'applique aux serviteurs ou domestiques d'une maison. (Math. 20:26; 22:13; 23 :11 ; Jean 2 :5.) Observons enfin que les mots grecs qui désignent le ministère évangélique expriment souvent aussi l'exercice de la bienfaisance sous différentes formes. ( Act. 6: 1 ; 11:29; 12:25 ; 1 Cor. 16:15; 2 Cor. 8 : 4; 9:1,12; Philip. 2 : 25; Apoc. 2: 19.)

MINNITH (Jug. 11:33), ville des Hammonites, située 1 */« lieue au nord-est d'Hesbon. Elle était célèbre par l'abondance de son blé, qui se vendait sur les marchés de Tyr. (Ezéch 27: 17.) Des épis apportés du district de Minnith, par un voyageur anglais, ont pesé quatre fois autant que les plus beaux épis de nos contrées.

MIRACLE. (Ex. 7:9.) Dans l'Ancien Testament, ce terme correspond à deux mots hébreux, dont l'un signifie prodige, présage (Ex. 4: 21

MIR

Deut. 13:1 ), et l'autre merveille. ( Ps. 78:12.) Dans le Nouveau Testament, trois termes grecs sont rendus par miracle; le premier (téras) signifie prodige (Jean 4:48), le second (sêméion) signe (Math. 12: 39; 16 :1), et le troisième ( dunamis ) puissance (Marc 6 : 5). Ils désignent ainsi le miracle dans sa manifestation, dans son but et dans sa cause; néanmoins, ils sont tour à tour appliqués à des faits de même nature. (Marc 6:5; Act. 4: 16 ; Jean 4:48, 54. ) Ces trois termes sont parfois réunis dans un même passage et traduits par les mots signe ou mer-veille, prodige, miracle. (2 Cor. 12:12; Act. 2: 22.) Quoique l'Ecriture ne définisse nulle part le miracle, elle désigne ordinairement par ce terme des faits qui ne peuvent être accomplis que par une puissance supérieure à l'humanité. Les miracles sont donc des faits surnaturels. (Ex. 4: 21; 7: 9 ; Deut. 13 : 1-3; 1 Rois 13:5; 2 Chron. 32: 31; Ps. 88:11; 78:12; 105:5; Math. 12: 39 ; 16:1 ; Luc 11: 29; Jean 2:11 ; Act. 4: 16.) Ceux qui sont mentionnés dans la Bible ont eu presque tous Dieu pour auteur, soit directement soit indirectement. Cependant la puissance des miracles est attribuée à Satan ou à ses agents.* (Math. 24 : 24; Marc 13:22; 2 Thes. 2:9; Apoc. 13: 13, 14 ; 16:14.)

Les miracles divins sont des miracles de la puissance, de la miséricorde et de la justice de Dieu, et font partie intégrante de la révélation. Ils tendent tous à la gloire de Dieu et à l'établissement de son règne sur la terre. Ils sont néanmoins accomplis dans des buts immédiats et particuliers, qu'on peut ramener aux quatre suivants :

1° Convaincre les hommes que c'est Dieu qui leur parle, et les amener à la vérité. (Ex. 4:1-9; Jug. 6:36-40; Jean 2:23 ; 12: 37; Act. 2: 22 ; 13:12; Rom. 15:19; 2 Cor. 12:12; Hébr. 2:4.)

2° Protéger et délivrer les fidèles, les châtier, les éprouver ou les instruire. (Ex. 13: 21 ; 14:29; Act. 12: 7; Luc 1:20; Math. 21:19 ; 2 Cor. 12:2.)

3* Avertir ou punir les méchants. (Ex. 7:10; 12: 29; 14: 28; 2 Rois 6: 15; Act. 13: 11.)

4° Communiquer aux hommes des biens corporels et spirituels. (Ex. 16:14; 2 Rois 5:14 ; Act. 3 : 6-8; 10: 3.)

Les miracles sont surtout nombreux dans les époques de fondation, telles que la création du monde, l'établissement de la loi ou celui du christianisme. Mais le miracle par excellence a été l'incarnation du Fils éternel de Dieu. (Math. 1:21-23 ; Luc 1:31-35.) Les nombreux miracles de Jésus-Christ sont comme l'épanouissement et le cortège de ce grand fait divin. Les Evangiles n'en rapportent qu'une trentaine opérés par lui, mais nous attestent qu'il en a fait un beaucoup plus grand nombre. (Jean 7:31 ; 20 : 30 ; 21: 25 ; Math. 4:24.)

Rejeter les miracles, c'est renverser le christianisme par sa base ; et dire qu'ils sont impossibles, c'est nier l'existence du Dieu vivant et vrai, qui a (ait les cieux et la terre. (Ps. 115:15.) Si l'homme a le pouvoir de suspendre à volonté, dans la mesure de ses forces, l'effet des lois de la nature; s'il peut lancer, contrairement aux lois de la pesanteur, une pierre dans l'espace, qui oserait refuser à Dieu la puissance de suspendre, dans une plus grande mesure, l'effet de ces mêmes lois? «Certes, notre Dieu est aux cieux, il fait tout ce qu'il lui plaît. » (Ps. 115:3.) Pour détraire les conséquences du péché, qui est contraire à la nature, il a fallu des faits surnaturels. Les miracles font ainsi partie du plan de Dieu envers le genre humain et concourent à sa réalisation.

363

MIROIR. (Job 37: 8.) Les miroirs de verre n'ont été inventés qu'au treizième siècle, et sont encore très rares aujourd'hui en Orient. Les anciens se servaient de miroirs métalliques polis, ronds ou ovales et munis d'un manche. On en faisait d'étain, de cuivre, d'airain ou d'argent, et parfois de pierre blanche et polie. Ces miroirs, qui ne rendaient qu'une image obscure ( 1 Cor. 13:12 ), étaient déjà usités dans le désert, puisque les femmes des Israélites donnèrent les leurs pour faire la mer d'airain. (Ex. 38:8; Esa. 3: 23 ; Jaq. 1:23.)

MISAEL. Voyez Mésac.

MITRE ou CALOTTE (Ex. 28:40; 29 :9), coiffure des simples prêtres, qu'il ne faut pas confondre avec la tiare du souverain sacrificateur. (28:37.)

MITSHAR (petit, Ps. 42: 7), nom d'une montagne inconnue, probablement située près de l'Hermon. Quelques auteurs prenant ce mot pour un adjectif, traduisent petite montagne au lieu de montagne de

Mitshar.

MITSPAou MITSPÉ (lieu d'observation, Jug. 10:17; 11:29), nom donné au monceau de pierre élevé en Galaad, par Jacob et Laban. (Gen. 31:49.) C'est probablement là qu'on bâtit plus tard la ville de Mitspa ou Mitspé de Galaad, qui devint la résidence de Jephthé. (Jug. 10: 17; 11: 11, 29, 34.) Elle fut aussi appelée, paraît-il, Ramath-Mitspé (Jos. 13: 26), et Ramoth de Galaad. Voyez ce dernier mot.

MITSPA ou MITSPÉ (Jos. 18: 26), ville de Benjamin, située deux à, trois lieues au nord-ouest de Jérusalem, sur une montagne de 150 mètres (500 pieds) au-dessus de la contrée environnante. Elle devint, sous les Juges, le chef-lieu du pays. C'est là que les Israélites se rassemblèrent pour marcher contre Guibha (Jug. 21:1) ; qu'ils vinrent s'humilier sous le ministère de Samuel (1 Sam. 7:5); que ce dernier se rendait chaque année, ainsi qu'à Béthel et à Guilgal, pour juger le peuple (7: 16), et qu'il établit Saûl pour roi. ( 10: 17. ) Asa fortifia cette ville ( 1 Rois 15 : 22), et après la ruine de Jérusalem, Guédalja s'y fixa et y fut assassiné. (2 Rois 25: 23-25.) Il y avait aussi, au pied de l'Hermon, un territoire nommé Mitspa (Jos. 11: 3, 8), et un lieu du. même nom, mais inconnu, au désert de Juda. (2 Chron. 20:24.)

MITSPÉ (1 Sam. 22:3), ville de Moab, où David conduisit ses parents lorsqu'il était fugitif dans le désert de Juda. — Il existait une autre ville de ce nom dans la plaine de Juda, au sud-ouest de Jérusalem. (Jos. 15:38.)

MITYLÈNE ( Act. 20:14 ), capitale de Lesbos, sur la côte orientale de cette île, à l'ouest de l'Asie-Mineure. Cette ville avait deux ports, était célèbre par sa grandeur, ses richesses et sa vie littéraire. Elle donna le jour au philosophe Pittacus et à Sapho, femme d'un grand talent poétique. Détruite par les Romains, elle fut rebâtie par Pompée. Paul y

MO A

aborda, mais ne s'y arrêta qu'un jour. Elle s'appelle aujourd'hui Méde-lin ou Casthro, et renferme 10000 habitants.

MNASON ( Act. 21:16 ), originaire de Chypre, s'établit à Jérusalem, embrassa la foi de bonne heure, et logea Paul dans sa maison.

MOAB (do père, Gen. 19: 37; 36: 35 ), pays situé à l'est de la mer Morte, borné au sud par l'Idumée, au nord par l'Arnon et la tribu de Ruben, et à l'orient par le désert. (Nomb. 21:13 ; 32:33.) Composé d'un plateau bien arrosé, coupé de collines et de vallées, qui s'étendent de l'est à l'ouest, ce pays était abondant en blé, en vignes, en arbres fruitiers et en pâturages. ( Ruth 1: 1 ; Ezéch. 27: 17 ; 2 Rois 3: 4, 24 ; Jér. 48 : 32. ) Il fut d'abord habité par une race de géants nommés Emins, que Kédor-Lahomer détruisit en partie. ( Deut. 2 : 10, 11 ; Gen. 14: 5.) Les Moabites, descendants de Lot et de sa fille aînée (Gen. 19 :37), s'emparèrent plus tard de ce pays, ainsi que de la contrée comprise entre l'Arnon et le Jabbok; mais ils furent dépossédés de cette dernière région par les Amorrhéens, et refoulés au sud de l'Arnon. (Nomb. 21:13; 21 : 24-30.) Moïse donne néanmoins le nom de Moab à la partie méridionale du territoire que les Amorrhéens avaient enlevé aux Moabites. (Nomb. 22:1 ; 35 : l ; Deut. 1:5; 32:49; 34:1.) Ceux-ci d'ailleurs la reprirent, on ne sait à quelle époque, à la tribu de Ruben. (Esa. 15:1-6.) Les deux premières villes des Moabites étaient Har-de-Moab et Kir-de-Moab (15:1), et leur principale idole s'appelait Kémos. (Nomb. 21: 29.)

A l'exemple des Iduméens, les Moabites refusèrent à Moïse le passage à travers leur pays; les Israélites respectèrent néanmoins celui-ci, parce que l'Eternel l'avait donné aux enfants de Lot. (Jug. 11:17-19; Deut. 23 : 4; 2: 8, 9.) Effrayé du sort des Amorrhéens vaincus par Israël, Balak, roi de Moab, fit appeler en vain Balaam pour maudire ce peuple, qu'il n'osait attaquer. ( Nomb. 22 ; 23; Deut. 23: 5. ) Mais sur le perfide conseil de ce prophète infidèle, les femmes de Moab et de Madian firent tomber les Israélites dans l'impureté et dans l'idolâtrie, à Bahal-Péhor. (Nomb. 25; 31 : 16.) Les Moabites ne sont pas nommés dans le récit de la vengeance de*ce crime; il paraît néanmoins qu'ils furent châtiés avec les Madianites. (31 : 1-18.) En outre, Moïse les déclare exclus à perpétuité, ou du moins jusqu'à la dixième génération, de l'assemblée de l'Eternel. (Deut. 23:3,4.) Au commencement de la période des Juges, les Moabites s'emparèrent de Jérico, et opprimèrent Israël dix-huit ans; mais après la mort de leur roi Héglon, qu'Ehud tua à l'improviste, ils furent battus et perdirent 10000 hommes (Jug. 3 : 12-30.) L'émigration d'Elimélec, au pays de Moab, semble indiquer des relations pacifiques entre ce pays et Israël. (Ruth 1:1.) Saûl fit la guerre aux Moabites, qui accordèrent l'hospitalité aux parents de David. (1 Sam. 14:47; 22:3, 4.) Ce dernier, devenu roi, rendit Moab tributaire. (2 Sam. 8 :2.) Après un intervalle d'un siècle et demi, nous trouvons les Moabites soumis à Achab, à qui leur roi Mésah paie un tribut annuel de 200000 moutons et agneaux. (2 Rois 1: 1 ; 3:4.) Celui-ci se révolta à la mort d'Achab, et son pays fut envahi et ravagé par Joram, roi d'Israël, qui était accompagné de Josaphat et du roi d'Edom. Mais Mésah ayant

365

MOI

offert son fils en holocauste, les Israélites se retirèrent saisis d'horreur. (3:4-27.) Peu après cet événement, les Moabites se joignirent aux Idu-méens et aux Hammonites, ponr attaquer Josaphat. Mais ces trois peuples furent sévèrement punis, car leurs armées, excitées par une cause inconnue, se massacrèrent mutuellement. ( 2 Chron. 20:1-25. ) Toujours désireux d'humilier Israël, les Moabites s'unirent aux Caldéens pour assiéger Jérusalem, et se réjouirent'de ses malheurs. (2 Rois 24:2 ; Soph. 2: 8-11.) Aussi les prophètes ont-ils fréquemment annoncé leur ruine: « Moab sera comme Sodome. » (Soph. 2:9; Amos 2:1-3; Esa. 15: 1-6; 25: 10-12 ; Jér. 9: 26 ; 48: 1-47; Ezéch. 25: 8-11. ) Cependant la miséricorde de l'Eternel s'exercera aussi, dans les derniers temps, à l'égard de ce peuple. (Jér. 48: 47; Dan. 11: 41.)

D'après Josèphe,Moab subit le joug des Caldéens, quelques années après la ruine de Jérusalem. Depuis la captivité, les femmes moabites furent encore en piège aux Israélites, qui en épousèrent plusieurs. (Esdr. 9 : 1,2; Néh. 13:23.) Environ 90 ans av. J-C., Alexandre Jannée, roi des Juifs, vainquit les Moabites. Dès lors ceux-ci ont été confondus avec les Arabes.

MOIS. (Gen. 7:11.) Les Israélites divisaient l'année en douze mois lunaires, qui commençaient toujours avec la nouvelle lune, comme l'indique l'étymologie des deux mots hébreux qu'on a traduits par mois. (Ex. 12:2 ; 1 Rois 8:2.) La durée d'une révolution de la lune autour de la terre, ou de ses phases, est de 29 l/i jours ; néanmoins chaque mois avait 29 ou 30 jours entiers. Mais douze mois lunaires ne faisant que 354 jours, on ajoutait à peu près tous les trois ans, un treizième mois pour compléter l'année. Ce mois supplémentaire n'est pas mentionné dans l'Ecriture. Avant la captivité, les Hébreux désignaient ordinairement les mois par de3 nombres ordinaux, comme le premier, le second, le troisième mois, etc. (Gen. 7: 11 ; 8:4, i3, 14; Lév. 16:29.) On trouve cependant quatre noms de mois avant cette époque, savoir : Abib (avril), ou le mois des épis ; ce mot est rendu par où les épis mûrissent. (Ex. 13 : 4). Zif (mai), ou l'épanouissement des fleurs ? (4 Rois 6: 1.) Ethanim (octobre), ou les torrents permanents. (8 : 2). Bul (novembre), ou la pluie. (6 : 38.) Mais outre ces quatre noms, chaque mois fut désigné, depuis la captivité, par un mot emprunté, paraît-il, au caldéen ou au persan. Sur ces douze noms nouveaux, cinq ne se rencontrent pas dans l'Ecriture, ce sont: Ijar ou mai; Thammuz ou juillet; Ab ou août; Tisri ou octobre ; Marschevan ou novembre. Après la sortie d'Egypte, l'année sacrée commençait au printemps, le 1" d'Abib ou de Nisan. (Ex. 12: 2.) Depuis la captivité, le commencement de l'année civile était en automne, le 1er de Tisri ou d'Ethanim. Le dernier mois de l'année sacrée s'appelait Adar, et le mois supplémentaire, second Adar. Le premier de chaque mois, ou la nouvelle lune, était un jour de fête, que l'on célébrait par des sacrifices, par ie son des trompettes et par des repas de famille. (Nomb. 10:10 ; 28: 11-15 ; Esdr. 3: 5 ; 1 Sam. 20:5 ; Ps. 81:4.) Il paraît qu'on se reposait ce jour-là, quoique le travail ne fût pas défendu par la loi. (2 Rois 4 : 23 ; Ezéch. 46:1.) Les mois lunaires ne peuvent pas coïncider exactement avec les nôtres. Le tableau suivant présente l'indication des mois juifs, et leur correspondance approximative avec notre calendrier :

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Année sacrée. Année civile.

I.

Nisan (Néh. 2: 1), ou Abib. (Ex. 13:4.)

VII.

Avril.

II.

Ijar, ou Zif. (1 Rois 6:1.)

VIII.

Mai.

III.

Sivan. (Ester 8:9.)

IX.

Juin.

IV.

Thammuz.

X.

Juillet.

y.

Ab.

XI.

Août.

VI.

Elul. (Néh. 6:15.)

XII.

Septembre.

VII.

Tisri, ou Ethanim. (1 Rois 8: 2.)

I.

Octobre.

VIII.

Bul (1 Rois 6:38), ou Marschevan

II

Novembre.

IX.

Kisleu. (Néh. 1:1.)

III.

Décembre.

X.

Tébeth. (Ester 2: 1H.)

IV.

Janvier.

XI.

Sébat. (Zach. 1:7.)

V.

Février.

XII.

Adar. (Ester 3:7.)

VI.

Mars.

MOÏSE (tiré de l'eau \ Ex. 2 :10), descendant de Lévi, était fils de Hamram et de Jokbed, et frère cadet de Marie et d'Aaron. (2: 4 ; 7:7 ; 6:16-20 ; Nomb. 26:59.) Il naquit en Egypte vers 1570 av. J-C., peu après le décret royal ordonnant de jeter dans le Nil, tous les enfants mâles qui naîtraient parmi les Israélites. (1:22.) Mais frappés de sa grande beauté, et guidés par la foi, ses parents le cachèrent pendant trois mois. (Hébr. 11: 23.) Puis forcés d'exécuter l'ordre du roi, ils le mirent dans une corbeille enduite de bitume et de poix ; ils le déposèrent au bord du fleuve, parmi les roseaux, et placèrent à quelque distance sa sœur Marie pour veiller sur lui. La fille de Pharaon, qui, selon Josèphe, s'appelait Thermutis, étant venue pour se baigner, aperçut cette corbeille, et y trouva l'enfant qui pleurait. Touchée de compassion, elle accepta l'offre de Marie, de lui amener une nourrice. Au bout d'un moment la princesse confia ce nourrisson à sa propre mère et la chargea de l'allaiter, moyennant un salaire. Jokbed eut ainsi la douceur, non-seulement de nourrir son enfant, mais sans doute aussi de lui apprendre à connaître le vrai Dieu et les promesses faites à Abraham et à sa postérité. Quand il fut devenu grand, elle le conduisit, on ne sait à quel âge, à la fille de Pharaon, qui l'adopta pour son fils, et le nomma Moise, parce qu'elle l'avait tiré de l'eau. (Ex. 2: 1-10.) Il fut instruit dans toutes les sciences des Egyptiens, qui étaient alors le peuple le plus cultivé de l'univers. (Act. 7: 20-25.) Si l'on en croit Josèphe, Moïse devenu l'héritier présomptif du trône d'Egypte, aurait commandé l'armée de Pharaon, et délivré le pays d'une invasion des Ethiopiens, ce qui paraît fabuleux.

A l'âge de quarante ans, il renonça, par la foi, à la qualité de prince égyptien, et quitta une somptueuse cour pour visiter et délivrer ses frè-

' Selon Josèphe, le mot Moïse était le nom égyptien Moyses, composé de .I/o, l'eau, et de yses, sauvé. Le nom hébreu est Moscheh, qui d'après 2 Sam. 22 :17; Ps. 18: 17, devrait signifier celui qui tire, ou libérateur. Mais il est probable que ce mot est venu de l'égyptien, et qu'il n'était qu'une modification de Moyses, adopté par le» Septante et par la Vulgate, d'où nous est venu le nom de Moïse.

res opprimés. (Hébr. 11:24-28.) Il tua un Egyptien qui maltraitait un Israélite, et le cacha dans le sable. Les circonstances de cet acte nous sont trop peu connues pour pouvoir condamner Moïse, ou l'absoudre entièrement. « Il croyait, dit St. Etienne, que ses frères comprendraient que Dieu les délivrerait par son moyen, mais ils ne le comprirent pas.» (Act. 7:26.) En effet, voulant réconcilier le lendemain deux Hébreux qui se querellaient, il fut repoussé par l'un d'eux, qui lui reprocha la mort de l'Egyptien. D'un autre côté, Pharaon instruit de la conduite de Moïse, chercha à le faire mourir, ce qui l'engagea à s'enfuir au pays de Ma-cfian, situé, pense-t-on, au sud-est du massif d'Horeb. S'étant assis près d'un puits, il protégea, contre des bergers, les filles du sacrificateur Jé-thro. Il reçut l'hospitalité chez ce dernier, qui lui donna sa fille Séphora. Moïse demeura quarante ans chez son beau-père, en qualité de berger, et y devint père de deux fils, Guersom et Elihézer. (Ex. 2:11-23 ; 4:20 ; 18:4.) Pendant ce temps, le roi d'Egypte mourut, mais l'oppression continua de peser sur les Israélites. Ceux-ci poussèrent des cris de détresse, dont Dieu fut ému. (2:23-25.) Un jour que Moïse, âgé de quatre-vingts ans, paissait les troupeaux sur la montagne d'Horeb, son attention fut attirée par un buisson enflammé qui ne se consumait point. Du milieu de cette flamme, une voix céleste lui ordonna de se déchausser, parce qu'il était sur une terre sainte. Dieu le chargea d'aller délivrer ses frères opprimés. Mais Moïse se défiant de lui-même, ne se croyait plus capable d'une telle mission. Il présenta diverses objections et prétexta qu'il n'avait pas la parole facile. Pour dissiper ses craintes, Dieu se révéla à lui comme l'être qui s'appelle : Je suis ou l'Eternel. (3:14.) Il changea la verge de Moïse en serpent et lui couvrit la main de lèpre. Ensuite il lni communiqua le pouvoir de faire lui-même ces miracles et de changer l'eau en sang, pour prouver sa mission divine. (4: 1-7.) Il lui donna enfin son frère Aaron pour l'aider et lui servir d'interprète. (4:10-17.)

Moïse retourna vers son beau-père et l'avertit de son prochain départ. Il se mit bientôt en route pour l'Egypte, avec ses deux fils et sa femme, qui s'était opposée, paraît-il, à la circoncision de l'un d'eux. Mais Dieu ayant menacé de faire mourir Moïse, peut-être eu le frappant d'une grave maladie, Séphora circoncit elle-même son fils pour sauver son mari. (4: 18-26.) Comme Moïse était encore, avec sa famille, dans le voisinage d'Horeb, Aaron vint au-devant de lui, de la part de l'Eternel, et l'embrassa. Moïse rapporta alors à son frère tout ce que Dieu lui avait révélé. Arrivés en Egypte, les deux messagers de l'Eternel assemblèrent les anciens d'Israël, les informèrent de la mission qu'ils avaient reçue, et confirmèrent leurs paroles par des miracles. (4: 27-31.) Ce fut sans doute pour être plus libre dans l'accomplissement de son œuvre, que Moïse renvoya, on ne sait à quel moment, sa femme et ses enfants auprès de Jéthro. (18: 2.)

Moïse et Aaron se présentant devant Pharaon, le sommèrent au nom de l'Eternel, et sous peine de perdre son fils aîné (4:23), de laisser aller Israël au désert pour y célébrer une fête solennelle. (5: 1.) Ce prince s'y refusa et imposa un surcroît de travail aux Israélites. Les commis saires choisis parmi ces derniers furent exaspérés, et reprochèrent à

Moïse et à Aaron d'avoir augmenté leurs souffrances et celles du peuple. (5: 2-21.) Alors Moïse cria à l'Eternel, qui lui renouvela ses promesses; puis il essaya, mais en vain, de relever le courage du peuple. (5 : 22, 23 ; 6: 1-13.) Il retourna, avec son frère, devant Pharaon, sous les yeux de qui la verge d'Aaron fut changée en serpent. Ce prodige fut renouvelé par Janès et Jambrès, magiciens de ce prince, qui persévéra dans son refus. (Ex. 7: 1-13 ; 2 Tim. 3: 8.) Les deux serviteurs de l'Eternel frappèrent alors le pays de dix grandes plaies successives, dont la dernière fut la mort de tous les premiers-nés des Egyptiens. Le roi, brisé par ce coup, chassa les Israélites. Après l'institution de la Pâque, ces derniers sortirent d'Egypte, au mois d'avril, sous la conduite de Moïse. (Ex. 7:14-12:51.) Mais ce chef fut bientôt l'objet des plus vifs reproches de la part de son peuple, qui, se voyant tout à coup pressé entre la mer Rouge et l'armée de Pharaon, perdit toute espérance. Dans sa détresse, Moïse invoqua l'Eternel. (14: 15.) Puis il frappa la mer de sa verge et y ouvrit un chemin, où entrèrent les Israélites. Ceux-ci parvinrent sains et saufs à l'autre bord, taudis que les Egyptiens, qui les poursuivaient, furent engloutis. (13 ; 14.) Moïse et Israël chantèrent un cantique d'actions de grâces à l'Eternel. (15: 1-21.)

Se dirigeant vers le sud-est, les Israélites arrivèrent à Mara, où Moïse adoucit l'eau, qui était amère, en y jetant un certain bois. (15: 23-25.) Au désert de Sin, il apaisa le peuple irrité par la faim, en lui promettant de la viande et du pain en abondance. Cette promesse fut accomplie par l'envoi des cailles et de la manne. (16.) A Réphidim, le peuple, consumé par la soif, se souleva contre son conducteur, qui, après avoir crié à l'Eternel, frappa un rocher enHoreb et en fit jaillir de l'eau. (17:1-7.) C'est là aussi que Josué, à la tête d'Israël, vainquit les Hamalécites par l'intercession de Moïse, qui se tenait au sommet d'un coteau, les mains levées vers le ciel. (17: 8-16.) Ce chef reçut, dans ce même lieu, la visite de son beau-père, qui lui amena sa femme et ses deux fils. Jéthro voyant son gendre occupé tout le jour à juger le peuple, lui conseilla d'établir diverses catégories de juges, ce qu'il fit aussitôt. (18.) Lorsque les Israélites furent arrivés au pied du Sinaï, Moïse y monta deux fois de suite (19: 3, 20), afin de recevoir les ordres de l'Eternel, avant la publication de la loi, qui eut lieu au milieu du feu, des tonnerres et de la tempête. (19 ; 20.)

Les Israélites demeurèrent une année au pied de cette montagne. (Nomb. 10: 11.) Pendant ce temps, Moïse y monta souvent, et y fit deux fois un séjour et un jeûne de quarante jours (Ex. 24: 13-18; 34 : 28-35 ; Deut. 9: 18), et reçut de l'Eternel un grand nombre de lois qu'il transmit au peuple. (Ex. 21-23; 25-30 ; 35-40.) Il intercéda en faveur de ce dernier, que Dieu menaçait de détruire, à cause de l'idolâtrie du veau d'or. Saisi d'indignation à la vue de cette idole, Moïse brisa les deux tables de la loi, et, par ordre de l'Eternel, en prépara de nouvelles. (31:18 ; 32: 7-21; 34: 1-4.) Il se fit dresser un pavillon provisoire dans lequel Dieu s'entretenait avec lui comme avec son intime ami, et où le peuple venait consulter l'Eternel. (33: 7-11.) Puis il remplaça ce pavillon par le tabernacle qu'il fit construire, selon le modèle que Dieu lui avait montré

DICTION. BIBLIQUE. 24 sur la montagne, et qu'il dédia solennellement. (34:1-40: 18.) Enfin il consacra Aaron et ses fils ponr sacrificateurs. (Lév. 8.) Moïse vivait dans une communion si intime avec le Seigneur, qu'il lui demanda la faveur de voir sa gloire, ce que Dieu lui accorda dans la mesure où un mortel pouvait la contempler. Pendant une mystérieuse apparition de l'Eternel, Moïse dut se cacher dans le creux d'un rocher pour l'entendre proclamer sa miséricorde et sa justice; puis, se prosternant, il intercéda de nouveau pour Israël. (Ex. 33: 12-23 ; 34: 5-9.) Dans ses entretiens avec Dieu, son visage était resplendissant; mais il se couvrait devant le peuple d'un voile, qu'il ôtait pour s'approcher de l'Eternel. (34: 29-35; 2 Cor. 3 : 7-13.)

Sur un ordre divin, Moïse donna le signal du départ de Sinaï, et les Israélites se dirigeant vers le nord, arrivèrent au désert de Paran. Les plaintes qu'ils proférèrent à cause de la fatigue et de la privation de viande, arrachèrent à Moïse des paroles de doute et de découragement. (Nomb. 11: 1-22.) Pour alléger sa lourde tâche, Dieu lui donna un conseil de soixante-dix anciens. Ceux-ci prophétisèrent momentanément, ce dont Moïse se réjouit, tandis que son serviteur Josué en fut jaloux, par affection pour lui. (11: 24-29.) Puis une innombrable multitude de cailles vinrent s'abattre autour du camp, et fournirent de la viande à ce peuple, comme Moïse le lui avait annoncé. (11: 18, 31.) Cet homme de Dieu reçut peu après d'injustes reproches de Marie et d'Aaron, à l'occasion de sa femme, qui était éthiopienne ou descendante de Cus. (Voyez Cus.) On ne saurait décider s'il s'agit de Séphora ou d'une autre femme que Moïse aurait épousée après la mort de celle-là. Quoiqu'il en soit, il fut justifié par l'Eternel, qui rendit Marie lépreuse, mais la guérit aussitôt à la prière de ce frère si débonnaire et le « plus doux de tous les hommes. » (12.) De Kadès il envoya douze espions en Canaan. Lorsqu'ils furent de retour et que dix d'entre eux eurent poussé les Israélites à la révolte, Moïse intercéda avec ardeur en faveur de ce peuple, que Dieu voulait exterminer. Il montra dans cette circonstance un grand désintéressement, une profonde affection pour ses frères, et le zèle le plus pur pour la gloire de l'Eternel. Tout en exauçant la requête de son serviteur, Dieu condamna cette génération rebelle à errer quarante ans, ou plutôt trente-huit, dans le désert, et à y mourir. (14: 25-35.) Nous ne possédons que peu de détails sur l'activité de Moïse pendant ces trente-huit ans. Il établit diverses lois (15; 18; 19), et fit lapider un violateur du sabbat. (15 : 32-36.) Il fut accusé d'usurpation, ainsi qu'Aaron, par Coré et ses complices, entre autres par Dathan et Abiram, qui lui adressèrent de violents reproches et refusèrent de comparaître avec lui devant l'Eternel. Moïse fut fort irrité contre ces rebelles, et dit au Seigneur: « Ne regarde point à leur offrande. » (16: 15.) Lorsque les révoltés eurent été consumés ou engloutis, l'assemblée reprocha aux deux serviteurs de Dieu d'avoir « fait mourir le peuple de l'Eternel. » Une plaie qui enleva 14700 personnes, se manifesta aussitôt et ne fut arrêtée que par la médiation de Moïse et de son frère. (16.) La verge d'Aaron, qui fleurit dans le tabernacle pendant la nuit, fut présentée au peuple, et cette révolte cessa. (17.) De retour à Kadès, au bout de trente-huit ans, Moïse y enterra sa

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soeur Marie. (20:1.) Il y manqua anssi de foi, ainsi que son frère, dans une contestation avec le peuple irrité par la soif, et frappa deux fois un rocher, dont l'eau jaillit à l'instant. Cette faute, dont les circonstances nous sont inconnues, provoqua la colère de Dieu contre ces deux chefs : < Parce que vous n'avez pas cru en moi, leur dit-il, pour me sanctifier en présence des enfants d'Israël, vous n'introduirez point cette assemblée au pays que je leur ai donné. » (20: 2-13.)

Comme le moment d'entrer dans la terre promise approchait, Moïse fit demander aux rois d'Edom et de Moab le passage sur leur territoire; mais ces princes le lui refusèrent, ce qui l'obligea à contourner leurs états. (Nomb. 20:14-21 ; Jug. 11: 17.) Ce fut alors que mourut Aaron sur la montagne de'Hor, en présence de son fils Eléazar et de Moïse, qui le revêtit des vêtements sacerdotaux. (Nomb. 20: 23-29.) Quand le peuple eut été mordu par des serpents, pour avoir murmuré contre Dieu et contre Moïse, celui-ci éleva sur une perche un serpent d'airain, et tous ceux qui le regardèrent furent guéris. (Jean 3: 14.) Sihon, roi des Amorrhéens, qui étaient établis entre l'Arnon et le Jabbok, et Hog, roi de Basan, attaquèrent successivement Moïse. Celui-ci les vainquit et partagea leurs pays entre Ruben, Gad et la moitié de Manassé. (21: 4-35; 32.) Il extermina aussi les Madianites, qui s'étaient unis aux Moabites pour appeler Balaam et pour faire tomber les Israélites, à Bahal-Péhor, dans l'impureté et dans l'idolâtrie. (31 ; 22-25.) Israël, campé à Jérico, n'était séparé de Canaan que par le Jourdain, lorsque Moïse, quarante ans après la sortie d'Egypte, récapitula devant le peuple les événements de cette période. Il répéta aussi une partie des lois qu'il avait publiées, en proposa de nouvelles, et entremêla ces divers enseignements de pressantes exhortations. (Deut. 1: 5-31: 27.) Il prononça enfin un cantique, ainsi qu'une bénédiction prophétique sur chaque tribu. (32; 33.) Quoique âgé de cent-vingt ans, il jouissait encore d'une vue excellente et d'une grande vigueur. (34: 7.) Il supplia l'Eternel de lui faire grâce et de lui permettre de passer le Jourdain; mais cette demande lui fut refusée. (3: 23-26.) Sur l'ordre de Dieu, il désigna Josué pour son successeur et lui imposa les mains, puis monta sur la montagne de Nébo, dans la chaîne d'Habarim. (Nomb. 27: 12-23; Deut. 3: 27-29; 32: 48-52; 34: 9.) Après avoir contemplé le pays de Canaan, Moïse mourut là et fut enseveli, par l'Eternel lui-même, dans une vallée, près de Beth-Péhor, « et personne ne connut son sépulcre. » Les Israélites le pleurèrent trente jours. (34: 1-8.) Il a été universellement reconnu comme l'auteur du Pentateuque, ou des cinq premiers livres de la Bible. (Luc 16: 29.)

La glorieuse apparition de Moïse, avec Elie, sur ^a montagne de la transfiguration, est une preuve que ce serviteur de Dieu n'a pas été exclu de la Canaan céleste. (Luc 9:30, 31.) Son corps donna lieu, entre Satan et l'archange Michel, à une dispute dont l'objet nous est entièrement inconnu. (Jude 9.) — Une grande énergie unie à une extrême douceur ; une profonde humilité, un admirable désintéressement et une vivante piété : tels sont les traits essentiels de ce caractère plein de grandeur et d'harmonie. Fondateur d'une économie, médiateur entre Dieu et le peuple,

Moïse a été un serviteur fidèle dans toute la maison de Dieu, et an beau type de Jésus-Christ (Act. 3 : 22; Deut. 18: 15; 1 Cor. 10: 2; 2 Cor. 3 : 7,13; Héb. 3: 1-6 ; 9: 19.)

MOISSON. (Gen. 30: 14.) Chez les Israélites, la moisson était un temps de réjouissance. (Esa. 9: 2, 3 ; Ps. 126: 6.) Elle s'ouvrait solennellement le lendemain de Pâque, soit le 16 de Nisan (avril), par l'offrande des prémices, c'est-à-dire, d'une poignée d'épis ou d'une gerbe apportée aux sacrificateurs. (Lév. 23 : 10-14.) Elle durait sept semaines, et se terminait par la fête de la moisson ou de la Pentecôte. (Deut. 16: 9 ; Ex. 23:16; Act. 2: 1.) En Palestine, comme en Egypte, on moissonnait l'orge avant le blé et l'épeautre. ( 2 Sam. 21: 9 ; Ex. 9: 32; Ruth l : 22. ) Car dans ce dernier pays, le blé et l'épeautre ne furent pas épargnés par la grêle à cause de leur précocité , comme semblent l'indiquer nos versions, mais parce qu'ils étaient plus tardifs que l'orge, comme porte l'hébreu. (Ex. 9:32.) Le ciel était ordinairement serein pendant la moisson. (1 Sam. 12 : 17.) On coupait le blé avec la faucille. (Deut. 16: 9 ; Apoc. 14:14.) Après en avoir séparé l'ivraie (Math. 13: 30), on le liait en gerbes (Gen. 37:7), et parfois on le serrait dans des granges (Néh. 13: 15; Luc 12:18), ou dans des greniers souterrains. (Job 5: 26.) Mais le plus souvent on le foulait immédiatement dans l'aire, c'est-à-dire, sur un sol dur et plat, choisi et préparé dans ce but (Ruth 3: 2 ; Esa. 21: 10) ; puis on le vannait et l'on brûlait quelquefois la balle et la paille. (Math. 3: 12.) Il était permis d'arracher des épis dans les blés du prochain, pour les manger, mais non d'y mettre la faucille. (Deut. 23: 25; Math. 12: 1.) Par égard pour les pauvres, les propriétaires ne devaient ni glaner, ni aller chercher des javelles oubliées, ni moissonner l'extrémité du champ. (Lév. 19: 9,10; Deut. 24:19 ; Ruth 2: 15.) D'après les rabbins, la quantité de blé qui devait être ainsi abandonnée aux pauvres, fut fixée plus tard à la soixantième partie de la récolte. Des gardes protégeaient les blés contre les oiseaux et autres bêtes, et contre les voleurs. (Jér. 4: 17.) — Dans le Nouveau Testament, les champs de blé mûr sont l'image des populations disposées à écouter l'Evangile (Jean 4: 35), tandis que la moisson est le triple symbole de l'évangélisation des âmes (Math. 9:38 ; Jean 4:36-38), de la fin du monde (Math. 13:39), et des châtiments divins (Apoc. 14:14-16).

MOL AD A (Jos. 15: 26), ville sur les frontières d'Edom. Elle fut assignée à Juda, puis cédée à Siméon (19: 2 ; 1 Chron. 4:28), et habitée depuis la captivité. (Néh. 11: 26.)

MOLOC ou MOLEC (roi, Lév. 18: 21 ; 1 Rois 11:7), idole des Cananéens et des Hammonites. On la nommait aussi Malcam (Jér. 49: 1), et Milcom (1 Rois 11:5, 7 ; 2 Rois 23: 13), et l'on brûlait des enfants à son honneur. (Lév. 20: 2-5 ; Deut. 12: 31 ; 2 Rois 23: 10.) D'après les rabbins, c'était une statue d'airain, creuse et à forme humaine; mais elle avait une tête de taureau ornée d'une couronne. On allumait du feu dans l'intérieur, et quand les bras étaient chauffés au rouge, on y plaçait un enfant, dont on couvrait les cris par le bruit du tambour. La victime expirait bientôt dans d'horribles souffrances. Amos reprochait aux Israélites d'avoir rendu un culte à cette idole, dans le désert : « Vous avez porté

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MOR

le tabernacle de votre Moloc. » (Amos 5: 26.) Il y a proprement dans l'original : de votre roi ; mais ce roi était sans donte Moloc, puisque les Septante ont rendu le mot hébreu par ce nom, qui est cité dans le discours d'Etienne. (Act. 7: 43.) Le sacrifice des enfants à Moloc fut interdit, sous peine de mort, par la loi. (Lév. 18: 21 ; 20:2-5.) Néanmoins Salomon, égaré par ses femmes, établit sur le mont des Oliviers un culte à cette idole (1 Rois 11: 7); et plus tard les Israélites lui sacrifièrent leurs enfants, dans la vallée de Hinnom. (Jér. 32: 35. ) Mais Josias détruisit ces deux sièges d'idolâtrie. (2 Rois 23:10,13.) Quelques savants considèrent Moloc comme le dieu du soleil ; d'autres l'identifient avec Mars, d'autres encore avec Saturne. On ne peut rien décider sur ce point

MONNAIE. Voyez Mesures.

MONTAGNE D'ASSIGNATION. (Esa. 14: 13.) Esaïe représente le roi de Babylone comme voulant, dans son orgueil, s'asseoir sur la monta-gne d'assignation, située vers le septentrion. CTest probablement une allusion à la croyance répandue chez les païens, que les dieux demeuraient sur une haute montagne du nord, où le ciel et la terre se touchaient C'est ainsi que les Grecs considéraient le mont Olympe comme le séjour des dieux. Cependant plusieurs interprètes ont identifié la montagne d'assignation avec celle de Sion ou Jérusalem. (Ps. 48:3.)

MORASITE ou MORASÇTITE ( Mich. 1:1), qui est originaire de Moréseth. Voyez Michée.

MORÉ. ( Gen. 12:6. ) Le lieu où l'Eternel apparut à Abraham, près de Sichem, est nommé, dans nos traductions, la plaine de Moré, tandis que le texte hébreu porte : le chêne de Moré. Dans Deut. 11:30, ce même lieu est appelé les chênes de Moré, d'où l'on peut conclure qu'il y avait 1& iin bois de chênes, qui avait vraisemblablement appartenu à un Cananéen nommé Moré.

MOREH (Jug. 7:1), coteau, ou plus exactement colline, dans la vallée de Jizréhel, où étaient campés les Madianites qui furent défaits par Gé-déon. (6:33; 7:22.)

MORÉSETH ou MORESCETH (Mich. 1:14), ville de Juda, située, paraît-il, près de Gath, et patrie du prophète Michée. (1:1.)

MORIJA ou MORIJAH (pourvu ou montré par l'Eternel, 2 Chron. 3:1 ; Gen. 22:2), nom du pays que Dieu désigna à Abraham pour y offrir son fils en holocauste, et spécialement de la colline sur laquelle le temple de Jérusalem fut bâti. Le mont Morija se trouvait à l'ouest du torrent de Cédron, à l'est de l'Acra, et au nord-est de Sion. Du temps de David, il était encore en dehors de la ville et appartenait à un Jébusien, nommé Arauna, qui y foulait son blé. Ce prince l'acheta et y bâtit un autel pour apaiser l'Eternel, qui frappait le peuple d'une grande mortalité. ( 2 Sam. 24:18-25.) Salomon l'entoura de murs, le nivela et en fit une vaste place rectangulaire, sur laquelle il construisit le temple. (2 Chron. 3:2.) Au milieu de cette place, longue d'environ 450 mètres ( 1500 pieds ), large de 300 ( 1000 pieds), et fermée de murailles, s'élève aujourd'hui la magnifique mosquée d'Omar, dont l'entrée est interdite aux chrétiens.

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MOU

MORT. (Gen. 2:17. ) La mort est dans un triple sens le salaire du péché. (Rom. 6: 23.) C'est d'abord la mort corporelle, ou la séparation de l'âme et du corps. ( Gen. 3 :19 ; Rom. 5 :12. ) C'est ensuite la mort spirituelle, ou l'état de péché et de corruption dans lequel naissent et vivent les hommes, avant d'être réveillés ou ressuscités par Jésus-Christ. (Math. 8:22; Eph. 2:1-3 ; Luc 15: 32 ; Jean 5 :25.) C'est enfin la mort seconde, ou la perdition éternelle, que l'Ecriture nomme aussi l'enfer. (Rom. 6:16, 21; Apoc. 2:11 ; 20:6 ; 21:8 ; Luc 16:23.)

D'après la loi de Moïse, quiconque touchait un mort, des ossements humains ou un sépulcre, était souillé durant sept jours. La présence d'un mort souillait aussi tous les objets qui se trouvaient dans sa demeure, ainsi que les personnes qui y entraient. Ceux qui avaient contracté cette sorte de souillure devaient, sous peine de mort, se purifier le troisième et le septième jour, avec Veau d'aspersion ou de purification. (Nomb. 19:11-19.)

MOUCHE ( Eccl. 10:1 ), insecte ailé bien connu, dont il existe un grand nombre d'espèces différentes. Les mouches ont des ailes transparentes et sans enveloppes, une trompe, deux yeux à réseau, et plusieurs yeux lisses sur la tête. Les unes sont pourvues de quatre ailes, les autres n'en ont que deux. Quelques-unes sont vivipares et ne font que deux petits à la fois ; mais la plupart sont ovipares et pondent des centaines d'œufs, qu'elles déposent dans diverses matières propres à nourrir les vers qui en éclôront. Ces derniers passent tous à l'état de nymphes.

Le mot hébreu rendu par mouche, paraît être le nom général de cette classe d'insectes, extrêmement nombreux en Orient, surtout en Egypte. Esaïe dit que l'Eternel sifflera aux mouches de ce pays, ce qui désigne l'envahissement de la Palestine par les Egyptiens. (Esa. 7:18).

MOUCHERON ( Math. 23: 24 ), ou cousin, petite mouche qui a deux ailes, six longues jambes, et dont la trompe sert d'étui à un dard. C'est par ce dard qu'il nous suce le sang et répand dans la blessure une liqueur vénéneuse qui cause une grande démangeaison. Malgré sa petitesse, cet insecte est extrêmement importun, surtout en Orient. Jésus censurant l'hypocrisie des Pharisiens, leur dit : « Vous côulez le moucheron, et vous avalez le chameau. »

MOULIN. Voyez Meule.

MOUT (Prov. 3:10), vin non fermenté. Voyez Vin.

MOUTARDE ou SÉNEVÉ (Math. 13:31, 32), plante herbacée et annuelle, dont on connaît plusieurs espèces. La moutarde noire, qui croît dans les champs et qu'on cultive dans les jardins, a une tige velue et rameuse, de 1 */* à 1 7i mètre de haut (4-5 pieds), et des feuilles assez semblables à celles de la rave. A ses petites fleurs jaunes, qui paraissent en juin, succèdent de courtes siliques ou cosses, dont chacune renferme cinq ou six petits grains ronds, noirâtres, d'une saveur âcre et piquante. Ces semences, que la médecine utilise, ont une vertu stomachique et sont employées comme assaisonnement. Cette plante atteint en Palestine la hauteur d'un arbre. Des voyageurs y ont vu des tiges de moutarde hautes de 3 mètres (10 pieds), et assez fortes pour qu'un homme pût grimper

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dessus. Sans être la plus petite graine connue des botanistes, la semence de cette plante était, selon la remarque de Jésus (Marc 4:31), « la pins petite des semences qui fussent jetées en terre, > dans ce pays, en sorte que l'expression proverbiale : « un grain de moutarde, » indiquait une très petite quantité. (Math. 17:20; Luc 17:6.) Le grand et rapide accroissement de cette semence a fourni à Jésus-Christ une belle image du royaume des cieux. (Luc 13:19 ; Marc 4:31,32.)

MOUTON. Voyez Brebis.

MUGUET (Cant. 2: 1, 2,16 ; 5 :13 ; 6 : 2, 3 ; 7:2 ), ou lis des vallées, plante gracieuse qui vient dans les vallées, dans les haies et les buissons, à l'ombre et dans les lieux humides. Elle pousse à sa racine deux ou trois feuilles oblongues et luisantes. Du milieu de ces feuilles s'élève une tige nue de 15-18 centimètres (5-6 pouces), le long de laquelle naissent . par intervalle un grand nombre de fleurs blanches, en clochettes, d'une seule pièce et d'une odeur très agréable. Comme cette plante ne se trouve ni en Palestine ni en Syrie, on p£nse généralement que le mot hébreu rendu par muguet, doit se traduire par lis.

MULET (Ps. 32:9), animal domestique né du cheval et de l'ânesse, ou de l'âne et de la jument. Plus grand et plus fort que l'âne, plus robuste et plus patient que le cheval, il semble réunir les qualités de l'un et de l'autre. Il est très propre à porter des fardeaux. Il a le pied ferme, passe par des chemins rocailleux et longe des précipices avec une grande sûreté. Les mules et les mulets sont généralement stériles ; dans le cas contraire, ils le deviennent au bout de quelques générations. Les docteurs juifs ont appliqué la défense de Lév. 19 :19, d'accoupler des bêtes d'espèces différentes, au mélange de ces espèces pour la reproduction. D'après cela, il est probable que les Israélites, qui possédaient des mulets et les appréciaient beaucoup, n'en élevaient pas eux-mêmes, mais les achetaient des étrangers. (2 Sam. 13: 29; 18:9 ; 1 Rois 1:33; 10:25 ; 18: 5; Esdr. 2: 66.) On est généralement d'accord que le mot hébreu de Gen. 36:24, rendu par mulets, doit se traduire par sources thermales.

MURIER ( Luc 17: 6), arbre vigoureux dont on distingue deux espèces principales, le mûrier blanc et le mûrier noir. Ce dernier, qui doit son nom à la couleur de son fruit, produit de grosses mûres presque noires, saines et savoureuses, dont on fait un excellent sirop. Les fruits du mûrier blanc sont fades, mais ses feuilles servent de nourriture aux vers-à-soie. La séve de cet arbre est si abondante, qu'on peut faire, d'après un naturaliste, deux ou trois récoltes de feuilles par année. Le bois du mûrier est jaune et assez dur pour servir à différents ouvrages d'art. «Le Liban, dit un voyageur, est remarquable par la quantité innombrable de mûriers qui couvrent le pays d'une verdure charmante; on ne les cultive pas pour leurs fruits, mais pour leurs feuilles, avec lesquelles on nourrit une grande quantité de vers-à-soie. » Quelques auteurs identifient le mûrier mentionné dans Luc 17: 6, avec le sycomore, ce qui est peu naturel, puisque ces deux arbres se trouvent en Palestine, et que St. Luc les distingue l'un de l'autre. (17: 6; 19: 4.)

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Le mot hébreu de 2 Sam. ô : 23, 24, traduit par mûrier, désigne peut-être une espèce de peuplier.

MUSETTE. Voyez Musique.

MUSIQUE (1 Chron. 6: 31), art qui exprime également la joie et la tristesse. La musique vocale précéda sans doute la musique instrumentale, dont l'inventeur fut Jubal, descendant de Caïn. (Gen. 4: 21.) La première mention du chant se trouve dans un discours de Laban à Jacob* (31:27.) Moïse et les Israélites chantèrent un cantique après le passage de la mer Rouge, et Marie et les femmes répondirent, d'après l'hébreu, au chœur des hommes, en dansant au son du tambour, mais elles n'avaient pas de flûtes, comme l'indiquent à tort nos traductions. (Ex. 15:1,20,21.) Les Israélites chantèrent aussi devant le veau d'or. (32: 6,18.) Ils s'assemblaient, se mettaient en voyage, marchaient à la guerre, commençaient chaque mois et chaque fête au son des trompettes ou des cors. (Nomb. 10 : 1-10 ; Lév. 25: 9.) Ce fut au retentissement de ces derniers que les murs de Jérico tombèrent. (Jos. 6: 20.) La fille de Jephthé vint au-devant de son père « avec tambour et danses, » mais elle n'avait pas de flûte. (Jug. 11: 34.) La musique reçut une grande impulsion à l'époque de Samuel et de David. Satil rencontra une troupe de prophètes louant Dieu avec divers instruments. (1 Sam. 10: 5,10.) David était encore berger quand son habileté à toucher la harpe le fit choisir pour jouer devant Satil, tourmenté d'un esprit malin. (16: 16-23.) Il transporta l'arche dans sa maison, au chant des cantiques et au son des instruments. (2 Sam. 6: 5 ; 1 Chron. 13: 8 ; 15: 16, 28.) Quand ce pieux prince réorganisa le culte, il établit des lévites pour chanter les louanges de Dieu et jouer de divers instruments dans le service divin. David confia la direction de la musique sacrée à Asapb, Héman et Ethan, nommé aussi Jéduthun. (2 Chron. 29 : 25; 1 Chron. 6 : 32, 33, 39, 44 ; 25: 3.) Les enfants ou descendants de ces trois chefs furent divisés en vingt-quatre classes, de douze chantres chacune, et formaient ainsi un corps de deux cent quatre -vingt-huit musiciens. (1 Chron. 25.) Ils étaient munis de cymbales, d'instruments à cordes et à vent. (15: 16, 28 ; 2 Chron. 5:13.) A la mort de David, il y avait trente-huit mille lévites, dont quatre mille étaient chantres. (1 Chron. 23: 5.) Dans le culte ordinaire, chaque classe fonctionnait à son tour pendant une semaine; mais toutes les classes étaient requises pour les jours de fêtes, et les sacrificateurs sonnaient aussi des trompettes. (2 Chron. 5: 12.) A la dédicace du premier temple, tous les musiciens, en vêtements blancs, et cent vingt sacrificateurs, avec leurs trompettes, firent retentir leurs instruments en chantant des cantiques. (5: 12-14.) Josèphe raconte que Salomon avait fait faire des milliers de trompettes et d'instruments divers pour cette circonstance. Dans le culte ordinaire, il y avait habituellement, pense-t-on, douze à seize instruments à cordes, tels que harpes et lyres, deux à douze flûtes, deux trompettes au moins, et une cymbale. Il parait certain qu'on chantait en chœurs qui s'entre-répondaient. (Esdr. 3: 11 ; Eph. 5: 19.)

La musique sacrée occupait une place importante chez les Israélites pieux. Josaphat, menacé par les Moabites, plaça des chanteurs à Ja

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tête de son armée pour louer l'Eternel. (2 Chron. 20: 18-22.) Au couronnement du jeune Joas, on chanta des cantiques avec accompagnement de la musique. (23:12, 13.) Ezéchias et plus tard Josias rétablirent le service des chantres, selon l'ordonnance de David, qu'on avait oubliée sous les rois idolâtres. (29 : 25-29 ; 35: 15.) Les Israélites captifs à Babylone interrompirent, momentanément du moins, leurs chants pieux et suspendirent leurs harpes aux saules des bords de l'Euphrate. (Ps. 137:1-5.) Cependant ils ne négligèrent pas entièrement la musique sur la terre d'exil, puisqu'à leur retour à Jérusalem ils avaient avec eux deux cents chanteurs ou chanteuses. (Esdr. 2: 65.) L'institution musicale de David fut rétablie avec le service divin. (3: 10,11; Néh. 12: 27, 40.) La musique était aussi en usage dans le culte des faux dieux, surtout à Babylone. (Dan. 3: 5.)

Les Israélites cultivaient cet art dans la vie ordinaire. Ils chantaient, paraît-il, les cantiques de Mahaloth (Ps. 120-134), en se rendant à Jérusalem pour les grandes fêtes. Leurs rois avaient des chanteurs et des chanteuses, et s'endormaient sans doute au son des instruments. (2 Sam. 19: 35 ; Eccl. 2:8; Dan. 6: 18.) On chantait en moissonnant, en vendangeant, en s'enivrant. (Esa. 16: 10; Jér. 48: 33; Ps. 126: 5; 69: 13.) La musique accompagnait les danses et les réjouissances ; elle trouvait place aussi dans les maisons de deuil. (1 Sam. 18: 6; Luc 15: 25; Math. 9: 23; 11:17.) Enfin des courtisanes ambulantes jouaient de la harpe,ou de la sambuque. (Esa. 23: 15,16.)

Nous ne possédons que peu de renseignements sur l'usage de la musique dan s l'Eglise primitive. Nous savons seulement que Jésus chanta un cantique, avec ses disciples, la veille de sa mort (Math. 26:30); que Paul et Silas chantèrent les louanges de Dieu dans la prison de Phi-lippes (Act. 16: 25); que les fidèles chantaient dans leurs saintes assemblées, et que Paul et Jacques les exhortaient à ce saint exercice- (1 Cor. 14: 15; Eph. 5:19; Col. 3:16; Jacq. 5: 13.) Enfin, St. Jean nous fait connaître plusieurs des cantiques que les rachetés chantent, dans le ciel, à la gloire de Dieu et de l'Agneau. (Apoc. 4: 8, 9; 5:9; 14: 2-5; 15: 2-4.)

Il nous reste à parler des instruments dont l'Ecriture fait mention-Nos versions en nomment vingt, nombre qui peut se réduire à douze, parce qu'elles donnent souvent plusieurs noms à un seul et même instrument. On les divise en trois classes : ce sont les instruments à percussion, à cordes et à vent.

I. Instruments à percussion. Ils sont au nombre de quatre, savoir:

Le tambour (Gen. 31: 27), ou mieux tambourin, cercle de bois ou de métal de la largeur de la main, sur lequel était tendue une peau qu'on frappait avec les doigts. C'était surtout les femmes qui s'en servaient, dans leurs danses. (Ex. 15: 20; Jug. 11: 34.)

Les cymbales (Ps. 150:5; Néh. 12: 27), instrument composé de deux larges disques de métal, qui, frappés l'un contre l'autre, rendaient un son éclatant. (1 Cor. 13: 1.) Les Orientaux se servent aujourd'hui de très petites cymbales fixées au pouce et au doigt du milieu de chaque main.

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On croit que ces deux espèces de cymbales étaient usitées chez les Hébreux.

3° Nos traductions ont aussi nommé cymbales un autre instrument, dont le nom hébreu (chalichim, 1 Sam. 18: 6) est dérivé d'un verbe qui signifie être divisé en trois parties. Les uns pensent que c'était un triangle métallique garni d'anneaux ou de grelots qu'on agitait en secouant l'instrument. Les autres croient qu'il est question d'une sorte de lyre à trois cordes.

Le sistre (2 Sam. 6: 5), instrument d'origine égyptienne, dont le nom hébreu (menahaneïm) est dérivé d'un mot qui signifie être agité. Il se composait d'un cercle métallique un peu ovale, et muni d'une poignée. Des anneaux ou d'autres pièces de métal étaient suspendus à ce cercle. En secouant cet instrument, on produisait un cliquetis assez semblable à celui du chapeau-chinois. Selon d'autres, le sistre était un bois carré sur lequel descendait, des deux côtés, une chaîne ou une corde garnie de petits anneaux de bois.

IL Instruments à cordes. On les nomme en général néguinoth (Ps. 4:1), mot dérivé d'un verbe qui signifie pousser, frapper; oi\ minim, cordes, instrument à cordes (Ps. 150: 4), terme que nos traductions ont rendu à tort par luth, ou épinette. Ces instruments sont les trois suivants :

l°La harpe (cinor, Ps. 150: 3), instrument à huit cordes qu'on pinçait avec les doigts, et qui fut inventé avant le déluge, par Jubal. (Gen. 4:21.) David en jouait avec une grande habileté. (1 Sam. 16:16-23.) Ostervald le nomme tantôt harpe (10: 5), tantôt guitare (1 Chron. 25: 1), sans doute parce que ces instruments modernes ont beaucoup de rapport avec la harpe des Hébreux, sans lui être tout à fait semblables. Du temps de Josèphe, on jouait de la harpe avec un archet, ce qui explique pourquoi Martin la nomme le plus souvent violon. (Gen. 4: 21 ; 1 Sam. 10 5; 2 Sam. 6: 5.)

Psaltérion. (Ps. 150:3.) Le nom hébreu de cet instrument (nébel) est aussi rendu dans Ostervald, par musette (Néh. 12: 27), luth (Ps. 57: 9), lyre (1 Sam. 10: 5) et harpe (1 Chron. 25: 1), et ordinairement par musette dans Martin. C'était une espèce de harpe ou de lyre à dix cordes (Ps. 33: 2), mais dont la forme ne saurait être déterminée, et qui avait douze cordes du temps de Josèphe. Le psaltérion usité à Babylone (pesa-netherin, Dan. 3: 5) était d'origine grecque, et assez semblable, paraît-il, à celui des Hébreux.

La sambuque ou saquebute. (Dan. 3: 5.) Cet instrument, connu à Babylone, était une espèce de harpe ou de lyre triangulaire, à quatre cordes au moins, dont se servaient les courtisanes ambulantes de l'Orient.

III. Instruments à vent. Ils sont au nombre de cinq, savoir :

L'orgue. (Ps. 150: 4.) Le nom hébreu (hougab) ainsi rendu est dérivé d'un mot qui signifie aimer, sans doute parce qu'il désignait un instrument d'un son agréable. Il fut inventé, comme la harpe, par Jubal. (Gen. 4: 21.) On est assez d'accord que c'était le chalumeau, instrument des anciens bergers, qui se composait, pour l'ordinaire, de sept tuyaux d'inégale longueur et formait la gamme naturelle. Cependant quelques

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auteurs ont voulu y voir une espèce de cornemuse, composée de deux tuyaux de bois et d'un petit sac de cuir. L'un de ces tuyaux a des trous comme une flûte, et traverse ce sac. Le joueur souffle dans le second tuyau, qui est plus court que le premier, et qui pénètre dans le sac sans le traverser. Cet instrument est la sampogna des Italiens. — La symphonie, usitée à Babylone (Dan. 3:5), était, paraît-il, le même instrument que celui qui est nommé orgue dans nos versions.

Le clairon. (Dan. 3: 5.) Le nom hébreu (macherokita) traduit à tort par clairon, dérive d'un mot qui signifie siffler, et paraît désigner le chalumeau.

La flûte (en hébreu kalil, mot dérivé d'un verbe signifiant percer, 1 Sam. 10: 5,) instrument bien connu formé d'un tube de bois, d'os ou de corne, et percé de plusieurs trous. Du temps de Jésus, on appelait deux joueurs de flûte dans toute famille qui venait de perdre un de ses membres. Dans Math. 9: 23, Martin a traduit par joueurs d'instruments, et dans Apoc. 18: 22, par joueurs de hautbois, un mot grec qui signifie joueurs de flûte.

La trompette, (chatsotserah, Nomb. 10: 2.) Sur l'ordre de Dieu, Moïse fit faire deux trompettes d'argent, à l'usage des sacrificateurs. Ceux-ci en eurent plus tard un très grand nombre, et s'en servirent entre autres pour accompagner le chant des cantiques dans le culte, surtout aux grandes fêtes. (2 Chron. 5:12.) Ces trompettes étaient droites, longues d'une coudée, et évasées en forme de cloche, à l'une des extrémités.

Le cor ou cornet. (Ezéch. 33: 4; Soph. 1: 16.) Cet instrument, nommé aussi trompette (Ps. 150: 3), est désigné tour à tour par deux mots hébreux (schophar et kéren), dont l'un signifie corne, sans doute parce qu'il était fait, dans l'origine, d'une corne de taureau ou de bélier. Mais dans la suite on eut aussi des cors de métal. Les mots hébreux que nos versions ont rendus par cors de bélier, signifient cors du jubilé. (Jos. 6: 4, 5.) Cet instrument fut ainsi nommé, paraît-il, parce qu'il servait entre autres à annoncer l'année du jubilé. (Lév. 25: 9.)

Les savants n'ont pu encore résoudre la question de savoir si les Hébreux connaissaient l'usage des notes, et le chant à plusieurs voix.

MUTH-LABEN. (Ps. 9:1.) Ce titre du psaume 9 signifie la mort de Laben, ou la mort du fils; mais cette dernière traduction est moins naturelle que la première. On a supposé que ce psaume avait été composé à l'occasion de la mort d'un ennemi de David, nommé Laben.

MYRA(Act. 27: 5), ville importante de Lycie, au sud de l'Asie-Mineure, était située sur un rocher, à 50 minutes de la mer. Elle avait un port où Paul aborda en allant à Rome et monta sur un navire d'Alexandrie. (27:6.) On voit encore, près de la ville actuelle, nommé Cacamo, de magnifiques ruines.

MYRRHE (Math. 2: 11), résine précieuse produite par un arbrisseau épineux, de 2 1/i-S mètres de haut (8-10 pieds), nommé arbre à myrrhe. Cet arbre, dont le fruit ressemble à une petite prune, croît en Arabie et en Abyssinie. On ne le trouve pas en Palestine, mais il est probable qu'on l'y cultivait autrefois dans les jardins. (Cantiq. 5:1.) On appelle myrrhe

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franche, celle qni découle spontanément de l'arbre ; c'est la plus estimée. (Ex. 30: 23 ; Cantiq. 6: 5.) Elle tombe sur le sol sous forme de larmes ou de petits cornichons. La myrrhe s'obtient aussi par incision. Elle est d'un jaune p&le, très odorante et d'une saveur amère. On la réduit en morceaux pour la livrer au commerce. Elle a toujours été très appréciée, soit en médecine, soit pour d'autres usages. Elle entrait dans la composition de l'huile de l'onction. (Ex. 30: 23.) Les Orientaux en faisaient une sorte d'huile pour la toilette des dames. (Ester 2: 12.) Celle-ci portaient un petit sachet de myrrhe dans leur sein. (Cantiq. 3: 6 ; 1:13.) On s'en servait aussi pour parfumer les lits et les vêtements, et pour embaumer v les morts. (Prov. 7:17 ; Ps. 45: 9; Jean 19: 39.) Elle entrait enfin dans la boisson amère et étourdissante que l'on donnait aux condamnés, pour émousser leurs douleurs, et que Jésus refusa. (Math. 27 : 34 ; Marc 15:23.)

Nos versions nomment aussi myrrhe, une autre substance précieuse que les marchands ismaélites tiraient de Galaad, et que les fils de Jacob portèrent à Joseph. (Gen. 37: 25; 43:11.) C'était du ladanum, gomme extraite d'un arbrisseau de 90 centimètres de haut (3 pieds) appelé lédum.

MYRTE (Esa. 41: 19), arbre odoriférant et toujours vert, d'environ 6 mètres de haut (20 pieds), et dont les feuilles sont unies et luisantes. Ses fleurs, qui naissent à l'aisselle des feuilles, sont en forme de rose, blanches et odorantes. Il produit des baies ovales renfermant quelques semences d'une saveur piquante, qui servaient de poivre aux anciens. Cet arbre, assez commun en Palestine, surtout au bord des rivières encaissées (Zach. 1:8), fournit un ombrage gracieux. Esaïe annonçant les effets de l'Evangile, dit que le myrte remplacera l'épine. (Esa. 55: 13.) Cet arbuste était un de ceux qui fournissaient des branches, à la fête des Tabernacles, pour la construction des pavillons. (Néh. 8:15.)

MYSIE (Act. 16: 7), province située à l'angle nord-ouest de l'Asie-Mineure. Elle était bornée à l'ouest par la mer Egée, au nord par la Propontide, ou mer de Marmara, à l'est par la Bithynie, et au sud par la Lydie. Ses limites ont souvent varié. Elle renfermait entre autres les villes de Pergame et et de Troas, et autrefois la fameuse Troie, qui fut détruite par les Grecs, environ 1300 ans av. J.-C. Paul traversa la Mysie pour se rendre en Europe. (16: 7-11.)

NAAMAN (2 Rois 5:1), général syrien. Après avoir délivré son pays, il y jouissait d'une grande considération, mais il était lépreux. Une jeune Israélite captive, qui servait sa femme, exprima le désir qu'il allât demander à Elisée la guérison de sa maladie. Encouragé par le roi de Syrie, il se rendit à Samarie avec une nombreuse suite (5: 15), et une lettre de ce prince pour Joram, roi d'Israël. Cette lettre renfermait entre

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autres ces mots : « Sache que je t'ai envoyé Naaman, mon serviteur, afin que tu le délivres de sa lèpre. » (5: 6.) Comme Joram avait été blessé de ces paroles, Elisée lui fit dire de lui envoyer Naaman. Celui-ci se présenta au prophète dans la pensée qu'il le guérirait par une prière et un attouchement. Trompé dans son attente et irrité de l'ordre qu'il reçut d'Elisée, de se plonger sept fois dans le Jourdain, ce fier général se disposait à repartir sur-le-champ. Cédant toutefois au sage conseil de ses serviteurs, il suivit la prescription du prophète et fut délivré de sa lèpre. Il reconnut dans cette guérison l'intervention de l'Eternel, et résolut de l'adorer désormais lui seul. Il retourna vers Elisée et lui demanda l'autorisation d'emmener un peu de terre du pays où le vrai Dieu était adoré, afin sans doute de l'employer à lui construire un autel. Après avoir offert au prophète un présent qui ne fut pas accepté, Naaman lui exprima l'espoir que Dieu aurait égard à la pureté de ses intentions, lorsqu'il serait obligé d'accompagner le roi de Syrie dans le temple de l'idole Rimmon. Sans lui répondre sur ce point, Elisée le renvoya en paix. (5: 2-19.) Il n'était, paraît-il, qu'à 1 '/t lieue de Samarie (5: 19), quand il fut atteint par Guéhazi, dont il ne soupçonna pas la fraude, et auquel il remit deux robes et deux talents d'argent, soit environ 17 400 francs. (5: 19-23.) On ignore la suite de l'histoire de Naaman, dont la guérison est rappelée par Jésus-Christ. (Luc 4: 27.)

NABAL (insensé, 1 Sam. 25: 3), natif de Mahon, mais établi à Car-mel, de Juda (27: 3), possédait 1000 chèvres et 3000 brebis. Mais il était brutal,1, ingrat, avare et presque inabordable ; en un mot, un indigne descendant de Caleb. (25:3,17.) Comme David avait protégé les troupeaux de cet homme, il profita du jour où celui-ci tondait ses brebis pour lui faire demander quelques vivres. Mais Nabal repoussa cette demande en termes insultants. (25: 10.) Il fit ensuite un grand festin et s'enivra. Lorsqu'il fut revenu à lui-même, sa femme Abigaïl lui apprit le danger qu'il avait couru de la part de David. Cette communication saisit tellement Nabal, qu'il fut frappé à l'instant de paralysie et mourut au bout de dix jours. (25 : 8-38.)

NABOTH (1 Rois 21: 1), habitant de Jizréhel. Il possédait, dans cette ville, une vigne qu'il refusa, par respect pour la loi (Lév. 25: 23 ; Nomb. 36: 7), de vendre à Achab, ce qui causa un violent chagrin à ce prince. Sur un ordre de la sanguinaire Jésabel, il fut faussement accusé de blasphème, par deux scélérats, dans un jour de jeûne qu'on célébra pour avoir l'occasion de le perdre. Il fut ensuite conduit hors de la ville et lapidé par le peuple. (1 Rois 21: 5-15.) Achab prit possession de la vigne de Naboth aussitôt qu'il eut été informé de sa mort. (21: 14-16.) Mais ce double crime ne resta pas impuni. (1 Rois 21: 19-24; 2 Rois 9 : 23-37.)

NACOR (Gen. 11: 26) frère d'Abraham et grand-père de Rébecca, épousa sa nièce Milca, qui lui donna huit fils. Il en eut aussi quatre de sa concubine Réuma. (11: 29; 22: 22-24.) Il s'établit à Caran, où il accompagna peut-être son père Taré et Abraham. (11: 31 ; 24:10 ; 27 : 43.) — Le grand-père d'Abraham s'appelait aussi Nacor. (11: 24.)

NADAB (Ex. 6: 23), fils aîné d'Aaron, fut foudroyé par l'Eternel,

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avec son frère Abihu, au moment où ils offraient du parfum avec du feu pris ailleurs qu'à l'autel. (Lév. 10:1-3.)

NADAB (1 Rois 14: 20), fils et successeur de Jéroboam, roi d'Israël, suivit le culte du veau d'or établi par son père. Gomme il assiégeait la ville de Guibbéthon, occupée par les Philistins, il fut assassiné par Ba-hasa, après un règne de deux ans. (15: 25-28.)

NAHAS (1 Sam. 11:1), roi des Hammonites, menaça d'attaquer les Israélites, qui, saisis d'effroi, demandèrent un roi à Samuel. (12: 12.) Gomme il assiégeait Jabès de Galaad, et que les habitants lui offraient de se soumettre, Nahas n'y consentit qu'à la condition de leur crever à tous l'œil droit, pour déshonorer Israël. Plein de confiance en ses forces, ce prince leur accorda une trêve de huit jours, au bout desquels il fut entièrement défait par Satil, qui n'était roi que depuis quelques jours. (11: 2-11.) Environ cinquante ou soixante ans plus tard, Nahas (ou peut-être son successeur du même nom), était en relation d'amitié avec David. Son fils Hanun lui succéda. (2 Sam. 10: 2.)

NAHOMI (joyeuse, Ruth 1: 2), femme d'Elimélec, de Bethléhem. Elle émigra au pays de Moab, avec son mari et ses deux fils, qu'elle perdit tous les trois. Par sa bienveillance et son désintéressement, elle gagna l'affection de ses deux belles-filles, qui étaient Moabites, et surtout de Ruth. Celle-ci la suivit quand elle retourna, au bout de dix ans, à Bethléhem. Dans sa douleur de revenir seule avec sa belle-fille, elle dit à ses voisins : « Ne m'appelez pas Nahomi, appelez-moi Mara (amertume), car le Tout-Puissant m'a remplie d'amertume. » (1: 20.) Elle eut cependant la joie de voir son riche parent Boos épouser Ruth, qu'elle aimait comme sa fille, et d'embrasser un petit-fils, qui fut nommé Obed. (4: 17.)

NAHDM (consolation, Nah. 1:1), Elkosien^xk natif d'Elkos, bourg de Galilée, dont Jérôme a vu les ruines. Il fut l'un des douze petits prophètes. On ne sait rien de certain quant au temps ni au lieu où il prophétisa. L'opinion la plus générale est que ce fut en Juda (1: 15), peu après l'invasion de Sanchérib (2 Rois 19:35), c'est-à-dire, dans la seconde moitié du règne d'Ezéchias, de 713-700 av. J.-C. Sa courte prophétie est écrite d'un style plein de grandeur et de majesté. Elle est principalement dirigée contre Ninive, dont elle décrit les crimes et annonce la ruine, qui eut lieu environ un siècle plus tard.

NAIN (Luc 7: 11), ville de Galilée, au sud du Tabor, où Jésus ressuscita le fils d'une veuve. (7:12-17.) Ce n'est plus aujourd'hui qu'un petit village, habité par des mahométans, des Juifs et quelques chrétiens.

NAJOTH (habitations, 1 Sam. 19:18), lieu près de Rama. David s'y réfugia après s'être échappé de sa maison par la fenêtre, et y séjourna auprès de Samuel. On croit que Najoth était une maison où siégeait une école de prophètes. (19: 19-23.)

NARCISSE (Rom. 16:11), personnage inconnu qui demeurait à Rome, et dans la maison duquel se trouvaient plusieurs chrétiens, que Paul fit saluer. Quelques auteurs croient qu'il est ici question d'un affranchi de

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ce nom qui était secrétaire de l'empereur Claude. Cet affranchi fut exilé par Agrippine, et se donna la mort en 54, quelques années avant que Paul écrivît l'épître aux Romains.

NARD (Jean 12: 3), parfum liquide usité en Orient. Il était extrêmement estimé des anciens, qui, d'après les auteurs profanes, le payaient plus de 200 francs la livre romaine. On le conservait dans des vases d'albâtre scellés. Marie, sœur de Marthe, ayant brisé le sceau d'un tel vase, répandit une livre de nard pur, tant sur la tête que sur les pieds de Jésus. (Marc 14: 3-5; Jean 12: 3-5.) On prépare ce parfum avec la racine d'une plante des Indes, nommée nardostachys jatamansi, dont les tiges, hautes d'environ 24 centimètres (8 pouces), sont couronnées de têtes écailleuses. Ces têtes formées de nombreux épis, sont ornées de fleurs rouges. Les feuilles du nard ou jatamansi, qui est une sorte de valériane, naissent de la racine, sont longues et odorantes. La racine, grosse comme le doigt, est grasse, odoriférante et très amère. On croit que la plante nommée aspic dans Cantiq. 1:12 ; 4:13, était l'andropogon ; c'est une autre espèce de nard moins précieux que celui des Indes.

NATHAN (2 Sam. 7: 2), prophète qui vivait à la cour de David et de Salomon. Il fut chargé d'annoncer à David que Dieu approuvait le dessein de ce prince de lui bâtir un temple, mais que ce serait son fils qui l'accomplirait. (7:2-17.) Il concourut avec David à la réorganisation du culte. (2 Chron. 29 : 25.) Après la mort d'Urie, il reprit courageusement le roi de ses crimes, par le touchant apologue de la brebis, dont il lui fit l'application, en lui disant : Tu es cet homme-là t Puis il lui annonça de grands châtiments, mais aussi le pardon de l'Eternel. (2 Sam. 12:1-15.) On croit que Nathan fut le précepteur de Salomon, qu'il surnomma Jédidja. (12-25.) Il révéla plus tard à Bath-Sébah et à David mourant, la conspiration d'Adonija, et contribua à faire oindre Salomon, et à le placer sur le trône de son père. (I Rois 1:10-45.) Il écrivit des mémoires sur les règnes de David et de son successeur. (1 Chron. 29:29 ; 2 Chron. 9: 29.) Nathan eut deux fils, Hazarja et Zabul, qui vécurent à la cour de Salomon. (1 Rois 4: 5.)

NATHAN (2 Sam. 5: 14), fils de David et de Bath-Sébah. (1 Chron. 3 : 5.) Il est mentionné dans Zach. 12:12, et figure parmi les ancêtres de Marie et de Jésus-Christ. (Luc 3: 31.)

NATHANAEL (Jean 1: 45), de Cana, était un véritable Israélite avant même de connaître Jésus, qui, par sa science divine, l'avait vu sous un figuier. On a supposé qu'il se livrait, sous cet arbre, à quelque pieux exercice. Quand Philippe lui annonça que Jésus était le Messie, Natha-naël en douta un moment, parce que le Sauveur venait de Nazareth. Mais après l'avoir vu et entendu, il fut aussitôt convaincu que c'était le fils de Dieu. (1: 45-49.) Il participa, après la résurrection de Jésus-Christ, à une pêche miraculeuse. (21: 2.) On considère généralement Nathanaël comme le même que Barthélémy. Voyez Barthélémy.

NAVIGATION. (Act. 27:. 9.) Le premier vaisseau mentionné dans l'Ecriture, est l'arche de Noé. qui était plutôt une maison flottante, qu'un véritable navire. (Gen. 6:14-16.) La prophétie de Jacob concernant Zabulon, renferme une allusion à la navigation (49:13), et le cantiqne de Débora prouve que Dan et Asser s'y adonnaient déjà. (Jug. 5: 17.) Mais les Israélites ne possédèrent, le plus souvent, qu'une petite portion des côtes de la Palestine, et leur législation tendait plutôt à les détourner du commerce qu'à les y pousser. Aussi ne se livrèrent-ils qu'occasionnellement à la navigation. En revanche les Phéniciens, surtout les Sido-niens et les Tyriens, excellèrent de bonne heure dans cet art, ainsi que les habitants de Kittim ou de Chypre. (Gen. 49: 13 ; Nomb. 24: 24; Esa. 23; Ezéch. 27.) Avec le concours de Hiram, roi de Tyr, Salomon équipa, à Hetsjon-Guéber, une flotte qui mettait trois ans à faire un voyage à Ophir. (1 Rois 9: 26-28.) Josaphat essaya, mais en vain, de renouveler cette entreprise. (22: 49, 50.) Vers l'an 800 av. J.-C., Jonas s'embarqua à Japho, sur un navire appartenant à des païens. (Jon. 1: 3.) Environ 650 ans plus tard, Simon Maccabée s'empara de ce port, et peu avant notre ère, Hérode-le-Grand en construisit un à Césarée. Néanmoins ces deux ports ne furent guères fréquentés que par des bâtiments étrangers. Le lac de Gériézareth était sillonné de nacelles, dont un bon nombre servaient à la pêche. (Marc 4: 36 ; Luc 5: 7 ; Jean 6: 23 ; 21: 3.)

Les grands vaisseaux des anciens étaient à voiles, et ordinairement à trois rangs de rames superposés. (Esa. 33: 21-23.) Les Tyriens construisaient les leurs avec beaucoup de luxe. (Ezéch. 27: 5-8.) On mettait souvent deux gouvernails, l'un à la proue et l'autre à la poupe; et parfois quatre, deux à chaque côté du navire. Celui-ci avait habituellement quatre ancres, qui étaient de grosses pierres liées avec des cables. (Act. 27: 29, 30.) La voile d'artimon, qui se fixe aujourd'hui à la poupe, se déployait pour modérer la violence du vent ; mais on ne saurait préciser la place qu'elle occupait. (27: 40.) Dans les grandes tempêtes, on liait le vaisseau avec des cables, pour l'empêcher de s'ouvrir s'il venait à heurter contre un écueil. (27: 17.) Chaque navire était muni d'une sonde et d'une chaloupe, ou bateau de sauvetage. (27 : 28-30.) Il y avait ordinairement à la proue, comme enseigne, l'image d'un dieu, duquel le vaisseau tirait son nom. (28: 11.) On voyait aussi à la poupe celle de la divinité protectrice du bâtiment. Comme la boussole n'était pas encore inventée, on se dirigeait d'après les étoiles. La navigation était fermée en hiver chez les anciens. (27:9, 10, 21; 28:11.)

NAZARÉAT. Voyez Nazarien.

NAZARETH (rejeton, Luc 1: 26), ville de la basse Galilée, dans la tribu de Zabulon. Elle est située presque à égale distance du lac de Génézareth et de la Méditerranée, une lieue à l'ouest du Tabor, et environ vingt-deux lieues au nord de Jérusalem. Elle n'est mentionnée nulle part avant Jésus-Christ, et paraît avoir été fort méprisée. (Jean 1: 46.) Elle avait cependant une synagogue. (Luc 4: 16.) C'est dans ce lieu obscur que vivaient Marie et Joseph, et que Jésus fut élevé (Math. 2: 23), puis ^ repoussé par ses concitoyens. (Luc 4: 29.) Nazareth, aujourd'hui Nos-sera, se trouve dans la partie nord-ouest d'une charmante plaine ou vallée longue de */« de lieue du nord au sud, sur une largeur moyenne de

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NAZ

4 minutes. Cette vallée, ombragée d'oliviers et de figuiers, est encadrée de collines et de montagnes, dont,l'une, au nord-ouest, domine la ville. Cette montagne s'élève de 360-390 mètres (1200-1300 pieds) au-dessus de la mer, et seulement de 120-150 mètres (400-500 pieds) au-dessus de la vallée. Elle présente plusieurs parois de rochers hautes de 12-15 mètres (40-50 pieds); ce fut sans doute du haut de l'une d'elles que les habitants de Nazareth voulurent précipiter Jésus-Christ. (Luc 4: 29.) Les chrétiens de cette ville prétendent cependant que cette tentative eut lieu sur un rocher situé 40 minutes plus au sud, ce qui paraît peu probable.

L'ancienne ville de Nazareth, qui était peut-être sur la montagne (Luc 4: 29), avait été interdite aux chrétiens jusqu'à Constantin. Elle devint un lieu de pèlerinage à l'époque des croisades, fut détruite en 1263 par les mahométans, et rebâtie quelques siècles plus tard. En 1620, les Francis» cains y construisirent la belle église de Y Annonciation, au-dessus d'une grotte où l'on prétend que Marie reçut la visite de l'ange Gabriel (Luc 1: 26) ; puis à côté un couvent, qui ressemble à une forteresse. Le 16 avril 1799, Napoléon battit à Nazareth, avec 2100 Français, une armée de 25000 Turcs. La ville se compose de 250-300 maisons bien bâties, et renferme environ 300H habitants, dont 500 mahométans. Les autres sont des chrétiens grecs, catholiques et protestants. Ces derniers, au nombre de 200, ont une église et des écoles.

NAZARIEN ou NAZARÉEN (séparé, consacré, Nomb. 6:2 ; Jug. 13 : 5), homme ou femme qui se consacrait à l'Eternel par un vœu, et pour un temps déterminé non fixé par la loi. Les nazariens devaient : 1° s'abstenir de vin, de cervoise, de raisins frais ou secs, et même de toute liqueur où entrait l'une de ces substances; 2* laisser croître leurs cheveux ; 3° fuir le voisinage de toute personne morte. (Nomb. 6: 2-8.) Si quelqu'un mourait subitement auprès d'eux, ils étaient souillés et obligés de se purifier le septième jour, de se raser la tête, d'offrir un sacrifice le lendemain, savoir deux tourterelles et un agneau, puis de recommencer leur nazaréat. (6: 9-12.) Quand leur vœu était à son terme, ils se rendaient au parvis du tabernacle ou du temple, pour y offrir un agneau en holocauste, une brebis pour le péché, et un bélier en sacrifice de prospérités, avec des gâteaux et des beignets. Ensuite ils se coupaient les cheveux et les brûlaient au feu du sacrifice de prospérités. Le sacrificateur leur mettait enfin sur les paumes des mains, une épaule du bélier, un gâteau et un beignet. Après ces divers actes, les nazariens étaient déliés de leur vœu. (6:13-21.) Les différentes prescriptions relatives au nazaréat, avaient sans doute pour but d'enseigner d'une manière sensible, que quiconque est consacré à Dieu, doit mener une vie sainte accompagnée de renoncement et de sacrifice ; .mais l'explication de certains détails n'est pas sans difficulté. Peut-être les longs cheveux du nazarien figu-raient-ils son entière dépendance de Dieu, comme ceux de la femme, la soumission à son mari. (1 Cor. 11: 10,15.) Outre le nazaréat volontaire, institué par la loi, et qui, d'après les rabbins, durait au moins trente jours, l'Ecriture mentionne des nazariens consacrés à Dieu dès le ventre de leur mère, et pour toute leur vie; tels furent Samson, Samuel, et sans

DICTION. BIBLIQUE. 25 doute aussi Jean Baptiste. (Jug. 13: 5-7; 1 Sam. 1: 11 ; Luc 1: 15.) Le Seigneur suscitait parfois des nazariens, et les chargeait, comme les prophètes, d'une mission auprès du peuple. (Amos 2:11; Jug. 13: 5.) 11 arrivait souvent que des personnes, surtout parmi les riches, s'associaient par dévotion à la purification des nazariens, et en payaient les frais. Sur le conseil de Jacques, Paul se conforma à cet usage. (Act. 21:23-27.) Les docteurs autorisaient aussi les nazariens qui se trouvaient à l'étranger, à se couper les cheveux au terme de leur vœu, en attendant qu'ils pussent se rendre en Palestine, et offrir dans le temple les sacrifices prescrits. C'est ainsi que Paul se fit raser la tête, à Cenchrée, parce qu'il avait fait un vœu. (18: 18.)

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Déjà avant l'institution du nazaréat, Joseph est nommé le Nazarien d'entre ses frères, c'est-à-dire, sans doute, celui qui a été mis à part pour être leur libérateur. (Gen. 49 : 26.)

NAZARIËN (Math. 2: 23). Ce nom donné par les Juifs à Jésus, comme habitant de Nazareth, avait été, d'après Matthieu, l'objet d'une prophétie, qui ne se trouve textuellement nulle part dans l'Ancien Testament, ce qui a toujours embarrassé les commentateurs. Les uns ont pensé que l'évangéliste fait allusion à Samson, qui a été un type de Jésus-Christ et qui fut nazarien ou consacré à Dieu. (Jug. 13:5.) D'autres voient plutôt la prophétie mentionnée par Matthieu, dans Esa. 11:1, où le Messie est appelé Nétzer, c'est-à-dire surgeon, rejeton. Or, c'est de ce mot hébreu que sont dérivés les noms grecs rendus par Nazareth et Nazarien. En désignant Jésus-Christ par des noms dérivés d'une même racine, Esaïe d'une part et les Juifs de l'autre avaient un but semblable, celui d'exprimer la bassesse de son origine selon le monde, ce qui rend cette explication assez probable. — Les premiers chrétiens turent aussi appelés Nazariens, du nom de leur maître. (Act. 2: 22 ; 24 :5.)

NÉAPOLIS ( Act. 16:11 ), ville de Thrace, sur la mer Egée, était située à quatre lieues au sud-est de Philippes. Paul y aborda, puis se rendit dans cette dernière ville. Néapolis devint peu après ville romaine et fut jointe à la Macédoine.

NÉBAJOTH (Gen. 25:13), fils aîné d'Ismaël. Ses descendants devinrent l'une des plus riches et des plus puissantes tribus arabes. Leur conversion à l'Evangile est prédite par Esaïe. ( 60:7. ) Ils sont connus dans l'histoire profane sous le nom de Nabathéens.

NÉBO ( Deut. 32:49 ), montagne des monts Habarim, sur laquelle monta Moïse avant de mourir. (34:1.) Elle était située dans l'ancien territoire de Moab, à l'est de la vallée du Jourdain, vis-à-vis de Jérico. Comme cette région ne présente aucun sommet saillant, on a pensé que le Nébo n'était qu'une colline faisant partie du plateau qui borne à l'orient la vallée du Jourdain, où campaient les Israélites, et d'où cette colline devait leur apparaître comme une montagne.

NÉBO ( Nomb. 32: 3 ), ville de Moab, probablement située dans le voisinage du mont Nébo. Elle fut assignée à Ruben, qui la rebâtit (32 : 38); mais elle retomba plus tard au pouvoir des Moabites. (Esa. 15 : 2;

NÉB

Jér. 48: 1, 22.) — H y avait aussi en Juda une ville de ce nom, appelée Vautre Nébo. (Esd. 2: 29 ; Néh. 7:33.)

NÉBO (Esa. 46:1), divinité babylonienne, que quelques auteurs identifient avec la planète Mercure.

NÉBUCADNÉTSAR (2 Rois 24:1), fils et successeur de Nabopolassar, roi de Babylone, régna environ quarante-trois ans, de 605-562 av. J.-C. ( Jér. 25:1 ; 52: 31. ) Il est surtout connu par l'Ecriture, en dehors de laquelle on ne trouve que peu de renseignements sur lui. Jérémie le désigne comme le serviteur de l* Eternel, destiné à châtier tons les peuples et à dominer sur eux. (27:6-11; 32 : 28.) Nabopolassar, vice-roi de la Babylonie, se rendit, en 625, indépendant des Assyriens, puis s'empara de Ninive, et fonda l'empire caldéen, à l'aide de Nébucadnétsar. Celui-ci placé de bonne heure à la tête de l'armée, arrêta Pharaon-Néco, qui prétendait à la monarchie universelle, le battit à Carkémis, sur l'Euphrate, et lui enleva toutes ses conquêtes, depuis ce fleuve jusqu'aux frontières d'Egypte. ( 2 Chron. 35: 20; 2 Rois 24: 7; Jér. 46:2. ) Yers l'an 606, il assiégea Jérusalem et la prit, rendit tributaire Jéhojakim, alors vassal de Néco, et fit transporter une partie des vases sacrés dans le temple de Bel, à Babylone. Il emmena dans cette ville les principaux de Juda, et entre autres Daniel, Sadrac, Mésac et Habed-Négo, qu'il fit instruire pendant trois ans et admit au nombre de ses sages. (2 Rois 24:1-4; 2 Chron. 36: 7; Dan. 1.) Associé au trône, paraît-il, du vivant de son père (Dan. 1:1), il régnait seul depuis près de deux ans (2:1), quand il vit en songe une statue qui avait la tête d'or, les bras d'argent, le ventre d'airain et les jambes de fer ; puis une pierre se détacha de la montagne et vint briser cette statue. Troublé à la pensée de cette vision, dont il n'avait conservé qu'un vague souvenir, il devint furieux contre ses mages, parce qu'ils ne pouvaient la lui rappeler, et ordonna de les tous massacrer. Cette injuste et cruelle sentence ne fut suspendue que par l'intervention de Daniel, qui raconta et expliqua au roi le songe oublié. Ce fier monarque se prosterna alors devant le prophète, l'établit gouverneur de la province de Babylone et chef des mages. Il reconnut aussi le Dieu des Hébreux. (2:1-48.)

Jéhojakim, Jéhojachin et Sédécias se révoltèrent successivement, et Nébucadnétsar s'empara plusieurs fois de Jérusalem. Il la détruisit l'an 588 et en transporta les habitants à Babylone, ainsi que le reste des vaisseaux du temple. Et tandis qu'il se montra plein d'égards pour Jérémie, il fit égorger les fils de Sédécias, à Ribla, et crever les yeux à ce dernier, qu'il conduisit ensuite à Bayblone. (2 Rois 24:10-20; 25:1-16; 2 Chron. 36:5-20 ; Jér. 39:1-11.) Quélques années après la ruine de Jérusalem, il ajouta plusieurs contrées à son empire, entre autres la Syrie et l'Egypte. ( Jér. 43: 8-13; 49: 28. Ezéch. 29:19. ) La ville de Tyr, qu'il assiégea pendant treize ans, tomba sans doute entre ses mains. (Jér. 27: 3 ; Ezéch. 26: 7 ; 29:18-20) ; toutefois, l'histoire qui mentionne ce siège sans le raconter, laisse ce point indécis. Avec les dépouilles des peuples vaincus, il agrandit et embellit Babylone, s'y construisit un magnifique palais et fortifia cette capitale d'une triple enceinte de murailles. Pour complaire

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à sa femme, originaire de Médie, il établit dans la ville des jardins suspendus. Voyez Babylone.

L'hommage que ce prince rendit au vrai Dieu ne fut que passager, puisqu'il fit dresser, près de Babylone, une statue d'or, haute d'environ 27 mètres (90 pieds), et large de 2 */A mètres (9 pieds). Il rassembla pour la dédicace les principaux officiers de son empire, et leur ordonna, sous peine du feu, de se prosterner devant cette idole. Sadrac, Mésac et Habed-Négo s'y étant refusés, il les fit jeter dans une fournaise ardente. Mais saisi d'étonnement et d'admiration à la vue de ces trois hommes qui marchaient sains et saufs au milieu du feu, et d'un quatrième personnage, semblable à un fils de Dieu, il confessa de nouveau le Dieu des cieux. Puis il récompensa les trois martyrs, les loua de lui avoir résisté et publia un édit pour défendre à tout son peuple de mal parler de leur Dieu. (Dan. 3.) Cependant Nébucadnétsar oublia bientôt cette merveille et retomba dans son endurcissement. Enflé d'orgueil à la vue de ses constructions magnifiques et à la pensée de ses conquêtes, il oublia le Dieu dont il n'était que l'instrument et voulut même s'égaler au Souverain. (Esa. 14:14; Dan. 5: 20.) Pour briser son cœur endurci, Dieu lui dispensa une humiliation proportionnée à son orgueil. Il l'avertit d'abord par un songe, dans lequel ce prince était comparé à un grand arbre et fut prévenu qu'il serait confondu avec les bêtes des champs. Daniel lui expliqua ce songe et l'exhorta à rompre avec ses péchés, en s adonnant à la justice et à la miséricorde envers les pauvres, ce que Nébucadnétsar ne fit point. (Dan. 4: 27.) Au bout d'un an, comme il se promenait dans son palais et se glorifiait de sa puissance en contemplant Babylone, il fut tout à coup interrompu par une voix céleste qui lui annonça que le songe qu'il avait fait allait se réaliser. Il fut miraculeusement frappé, à l'heure même, d'une maladie mystérieuse et perdit la raison. Chassé de son palais, il vécut sept temps (probablement sept années) dans les champs, mangeant l'herbe comme le bétail, et ayant du poil et de longs ongles comme les oiseaux. Revenu à lui-même, il se convertit réellement à Dieu, fut rétabli sur son trône et publia dans un nouvel édit empreint d'un vif sentiment d'adoration et de reconnaissance, tout ce qui lui était arrivé. La réalité de ces faits, que quelques-uns prennent pour une simple parabole, est confirmée par le récit que Daniel en fit plus tard à Belsatsar. (4; 5:18-21. ) Nébucadnétsar mourut vers l'an 562 av. J.-C., et eut pour successeur son fils Evilmérodac. (Jér. 52 :31 ; 2 Rois 25:27.)

NÉBDZAR-ADAN ( 2 Rois 25:8), prévôt de l'hôtel de Nébucadnétsar, ou plutôt, d'après l'hébreu, chef de sa garde. Il prit et brûla Jérusalem, l'an 588 av. J.-C., en démolit les fortifications, transporta à Babylone le reste du peuple, sauf quelques pauvres, qu'il laissa comme agriculteurs. Il fit aussi emporter les vases du temple et les deux colonnes d'airain, et conduisit une soixantaine d'hommes à Ribla, vers Nébucadnétsar, qui les fit mettre à mort. Il établit Guédalja gouverneur sur la Judée. Sur l'ordre de son roi, Nébu2ar-Adan mit Jérémie en liberté. ( 2 Rois 25: 9-22; Jér. 52: 15-26; 40: 1-4.) Trois ans plusHard, il revint au pays et emmena de nouveau 745 Israélites à Babylonne. (Jér. 52 : 30.)

NÉH

NÉCO. Voyez Pharaon-Néco.

NÉGUINOTH (pulsation, Ps. 4: 1 ; 6: 1 ; Hab. 3: 19), nom général donné par les Hébreux aux instruments à cordes.

NÉHÉMIE (consolation de l'Eternel, Néh. 1:1.) Le temple était rebâti depuis environ soixante ans, mais Jérusalem demeurait désolée. Elle était sans murailles, presque inhabitée, et Esdras favorisé par Artaxerxès-Longue-Main, travaillait depuis douze à treize ans au relèvement spirituel du peuple, quand Néhémie, surnommé Attirsatha, commença son œuvre. (Esdr. 7:8; Néh. 2 :1; 10:1.) Fils de Hacalja et originaire de Jérusalem, il était échanson du roi de Perse, à Susan, lorsqu'il apprit, par son frère Hanani, le triste état de la ville de ses pères. (Néh. 2: 3 ; 7: 2 ; 1: 1-3.) Il pleura, confessa ses péchés et ceux de ses compatriotes, et pria Dieu d'incliner Artaxerxès en sa faveur. (1: 4-11.) Celui-ci, touché de sa tristesse, lui accorda un congé de douze ans, avec le titre de gouverneur de Judée, et des lettres de crédit pour Samballat et Tobija, administrateurs de cette province et des pays voisins. (2:1-8; 5:14.) Vers l'an 445 av. J.-C., il arriva avec une escorte à Jérusalem. Il en visita secrètement, trois jours après, les murailles en ruines, puis communiqua aux magistrats son dessein de les relever. Encouragés par leur nouveau gouverneur, tous les Juifs se mirent aussitôt à l'œuvre et se partagèrent le travail sous sa direction. Mais Samballat et Tobija, poussés par la jalousie, se moquèrent d'abord de cette entreprise, puis s'y opposèrent par la violence. Toutefois Néhémie ne se découragea pas : après avoir invoqué le secours de Dieu, il posa des sentinelles, arma les ouvriers, fit garder les murailles pendant la nuit, qu'il passait lui-même sans ôter ses vêtements. ( 2: 9-4: 23. ) Aux difficultés extérieures vinrent s'ajouter des divisions intérieures. Les pauvres se plaignirent d'être obligés, pour avoir du pain, d'engager aux riches leur bétail, leurs champs, et même de vendre leurs enfants. Pour remédier à ce désordre, Néhémie convoqua une assemblée dans laquelle il rappela son désintéressement, et décida les riches à renoncer à leurs droits sur les pauvres. En effet, outre des dons considérables qu'il avait faits pour le temple (7: 70), il abandonnait au peuple les revenus qui lui étaient assignés comme gouverneur, et entretenait journellement 150 hommes à ses frais. (5.) Il déjoua aussi de nouvelles machinations de Samballat et de ses complices, qui essayèrent cinq fois, mais en vain, de l'attirer hors de la ville, dans le temple, sous prétexte de le mettre à l'abri d'un complot. Malgré tant d'obstacles, la muraille fut achevée le 25 d'Elul, ou sixième mois (septembre), au bout de cinquante-deux jours. (6: 15.) Néhémie ayant enfin organisé une garde, ordonna que les portes de la ville ne s'ouvrissent que depuis le lever du soleil. (6 ; 7 :1 -4.)

Avant de faire la dédicace des murs de Jérusalem, Néhémie convoqua une assemblée afin de dresser le registre des habitants de cette ville. Il utilisa dans ce but un catalogue, rédigé par Esdras, des Juifs revenus avec Zorobabel. (Esdr. 2 ; î^éh. 7: 6-73.) Le peuple s'étant réuni le premier jour du septième mois (Néh. 8:2), demanda à Esdras de lui relire la loi. Il fut tellement ému de cette lecture, que Néhémie et les sacrifica-

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teurs durent le consoler et l'exciter à la joie au nom de l'Eternel. Le lendemain, les sacrificateurs et les magistrats s'assemblèrent, afin qu'Es-dras leur expliquât la loi. Tous les Juifs célébrèrent aussi, du 15 au 22 (Lév. 23: 34), la fête des Tabernacles, dans des pavillons de verdure dressés sur les places publiques, au parvis du temple et dans les cours des maisons. (Néb. 8.) Le 24 du même mois, on célébra un jeûne solennel, dans lequel Néhémie et les principaux Juifs signèrent un engagement de fidélité à la loi. Le peuple promit ensuite par serment de se conformer à cet engagement. On réorganisa aussi les diverses fonctions du culte. (9; 10.) Pour augmenter la population de Jérusalem, un dixième du peuple fut appelé par le sort à s'y fixer. (11: 1-4.) Quand la nation fut ainsi reconstituée et le culte réorganisé, on célébra, sous la direction d'Esdras et de Néhémie, la dédicace des murailles, que le peuple parcourut au son de la musique. (12: 27-47.)

Après douze ans d'activité en faveur du peuple de Dieu, Néhémie fut rappelé, en 433 av, J.-C., à la cour d'Artaxerxès-Longue-Main. Il obtint un second congé et revint à Jérusalem, probablement sous le règne de Darius-Nothus, v®rs l'an 415. (13: 6, 7.) Il travailla vigoureusement à détruire les abus qui avaient reparu pendant son absence. Ainsi il sépara les Hammonites et les Moabites de l'assemblée de l'Eternel (13 : 1-4), chassa Tobija d'une chambre du temple où l'avait installé le grand sacrificateur Eliasib (13: 4-8), et régularisa le paiement des dîmes, qu'on négligeait d'apporter. (13: 10-13.) Il fit cesser les travaux, ventes et achats, le jour du sabbat (13: 15-22), censura et châtia quelques Juifs qui avaient pris des femmes étrangères, et éloigna de sa personne un petit-fils d'Eliasib, devenu gendre de Samballat. (13:23-28.) Il montra constamment une piété vivante, une grande énergie, beaucoup de désintéressement et de libéralité. (5:14.) Il est évidemment l'auteur du livre qui porte son nom. D'après 2 Maccab. 2: 13, il concourut à la fixation du canon de l'Ancien Testament. On croit qu'il mourut vers l'an 400 av. J.-C.

Le livre de Néhémie renferme essentiellement le récit de son activité à Jérusalem, avec quelques listes de noms. Les chapitres 1-7 rapportent son arrivée dans cette ville, et ses travaux jusqu'à l'achèvement de la muraille. Les chapitres 8-12 décrivent diverses assemblées et fêtes religieuses, entre autres la dédicace de cette muraille. Le chapitre 13 fait connaître les efforts de Néhémie contre les abus, pendant son second séjour à Jérusalem.

NÉHILOTH ( les héritages, Ps. 5:1 ), titre de psaume dont l'interprétation est incertaine. Selon les uns, ce mot indiquerait un psaume sur les héritages, ou sur le sort différent des fidèles et des méchants ; selon les autres, il désignerait un instrument de musique (la flûte), ou l'air sur lequel ce psaume devait être chanté.

NÉHUSTAN (objet d'airain, 2 Rois 18: 4), nom 'donné par Ezéchias au serpent d'airain fait par Moïse. Ce pieux roi le brisa, parce que les Israélites lui rendaient un culte.

ÎÎEIGE. (2 Rois 5: 27.) L'Ecriture renferme de nombreuses allusions

NÉT

à la neige, qui tombe fréquemment en Palestine, dans les mois de janvier et de février; mais elle ne reste ordinairement qu'un seul jour sur le sol. Les plus hauts sommets du Liban en sont généralement couverts toute l'année. (Ps. 68:15.) Un missionnaire américain trouva, le 4 octobre 1823, deux pieds de neige sur cette montagne.

NEPHTHALI (ma lutte, Gen. 30:8), sixième fils de Jacob, par Bilha, servante de Rachel ; on ne sait rien de lui, sinon qu'il eut quatre fils. (46 : 24.) Jacob le compare à une biche lâchée, et lui attribue des dis* cours gracieux. ( 49: 21.) La tribu de Nephthali comptait, à la sortie d'Egypte, 53 400 hommes au-dessus de vingt ans ; elle n'en avait, quarante ans plus taftl, que 45 400. ( Noitf). 1: 43 ; 26: 50.) En l'assurant de la bienveillance de l'Eternel, Moïse lui annonce « qu'elle possède l'occident et le midi.»(Deut.33:23.) Selon les uns, ces paroles obscures se rapporteraient à la grande fertilité de son territoire, favorisée par les vents de l'ouest et du sud. Selon d'autres, elles se rattacheraient au verset précédent, et seraient nne allusion prophétique à l'établissement d'une partie de la tribu de Dan au nord-est de Nephthali. Cette explication, peu naturelle, revient à ceci : « La tribu de Nephthali est au sud et à l'ouest de la ville de Dan.» La portion de Nephthali était située dans la Galilée, et renfermait dix-neuf villes murées. Elle était bornée à l'ouest par Aser, au sud par Zabulon, à l'est par le Jourdain, et au nord par le Liban. (Jos. 19 : 32-39.) Cette tribu, de laquelle était Barac, combattit sous Débora contre les Cananéens ( Jug. 4: 6 ; 5: 18 ), et sous Gédéon contre les Madianites. ( 6: 35 ; 7:23.j Lorsqu'on établit David pour roi sur tout Israël, elle lui envoya 38000 hommes à Hébron. ( 1 Chron. 12: 34.) Elle était, par sa situation, particulièrement ouverte aux étrangers et formait la plus grande partie de la Galilée des gentils. (Esa. 8: 23; 9:1.) Elle fut ravagée, sous Bahasa, par Ben-Hadad, roi de Syrie ( 1 Rois 15: 20 ), et sous Pékach, par Tiglath-Piléser, qui, vers 740 av. J.-C., transporta une partie de ses habitants en Assyrie. (2 Rois 15: 29.) Les efforts de Josias pour la destruction de l'idolâtrie, s'étendirent jusqu'en Nephthali. (2 Chron. 34:6.)

La montagne de Nephthali, dont les plus hauts sommets ont environ 900 mètres (3000 pieds), s'étend du nord au sud, à l'ouest du Jourdain et du lac Mérom. (Jos. 20:7.)

NEPHTHOAH (Jos. 15:9), fontaine située sur la frontière de Juda et de Benjamin, à l'ouest de Jérusalem. ( 18:15.)

NERGAL ( 2 Rois 17: 30 ), idole introduite dans la Samarie par les Cuthéens. On croit qu'elle représentait la planète Mars, qu'on adorait comme le dieu de la guerre.

NÉTHINIENS ( Esdr. 2: 58 ), fonctionnaires subalternes dans le service du temple. Leur nom dérive du mot hébreu nathan, donner, parce qu'ils avaient été donnés aux Lévites pour les soulager. ( 8 : i7, 20.) Quoiqu'ils ne soient ainsi nommés que dans les écrits postérieurs à la captivité, on est généralement d'accord que leur origine remonte à ces Gabaonites que « Josué établit coupeurs de bois et puiseurs d'eau, pour

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NIC

l'assemblée et pour l'aatel de l'Etemel. » (Jos. 9: 27.) David régularisa leurs fonctions (Esdr. 8: 20), et leur adjoignit sans doute, après la diminution qu'ils subirent sous Satil ( 2 Sam. 21: 1 ), d'autres étrangers captifs. Les Néthiniens et les enfants des serviteurs de Salomon, sont mentionnés ensemble et placés sur le même rang. ( Esdr. 2: 58 ; Neh. 7: 60.) Ces derniers étaient probablement les restes des Cananéens que ce prince rendit tributaires ( 1 Rois 9: 21 ), et qu'il soumit, paraît-il, au même service que les Gabaonites. Les Néthiniens furent transportés à Babylone, et il en revint 392 avec Zorobâbel, y compris les enfants des serviteurs de Salomon. ( 1 Chron. 9: 2 ; Esdr. 2: 58.) Esdras ramena encore 220 Néthiniens. ( Esdr. 8: 17, 20.) Il est prol^ble qu'ils étaient circoncis, puisqu'ils s'engagèrent avec le reste du peuple, sous Néhé-mie, à observer la loi de Moïse. ( Néh. 10: 28.) Après la captivité ils se fixèrent à Hophel, au sud du temple, et eurent des chefs particuliers. (3 : 26; Il : 21.) On ignore s'il leur fut permis d'épouser des femmes israélites.

NIBCÏÏAZ (2 Rois 17: 31), idole que les Haviens introduisirent en Samarie, et dont le nom paraît signifier aboyeur, ce qui a fait penser qu'elle avait la forme d'un chien.

NICANOR (Act. 6: 5), l'un des sept diacres de Jérusalem, sur la vie duquel on ne sait rien de certain.

NICODÈME (Jean 3:1), pharisien et docteur de la loi, était aussi, paraît-il, membre du sanhédrin. (3: 10 ; 7: 50.) Il n'est mentionné que par Jean, qui parle de lui dans trois occasions. Il vint d'abord auprès de Jésus, au commencement de son ministère, mais de nuit, sans doute par crainte des hommes. Il ne voyait encore en lui qu'un docteur envoyé de Dieu, dont la mission était attestée par ses miracles. Aveuglé par la propre justice pharisaïque, et ne pouvant comprendre la doctrine de la régénération, il laissa voir, dans l'entretien qu'il eut avec Jésus, sa profonde ignorance sur ce point capital. Il écouta néanmoins avec docilité les enseignements du Sauveur sur l'œuvre du Saint-Esprit, et sur le grand amour de Dieu manifesté par le don de son Fils pour le salut du monde. (3:1-18.) Cet entretien porta des fruits. En effet, plus de deux ans après, Nicodème osa prendre, quoique timidement, la défense de Jésus pendant la fête des Tabernacles, et dire à ses collègues qui blâmaient les huissiers de ne le leur avoir pas amené : « Notre loi juge-telle un homme avant de l'avoir entendu et d'avoir connu ce qu'il a fait?» (7: 2,14,51.) Il se déclara enfin ouvertement disciple du Sauveur, en se joignant à Joseph d'Arimathée pour l'ensevelir, et fit le sacrifice de 100 livres romaines d'une composition de myrrhe et d'aloës, pour l'embaumer. (19: 39.) D'après la tradition, Nicodème fut baptisé par Pierre et Jean, et, pour ce fait, chassé du sanhédrin et banni de Jérusalem; mais il fut recueilli et entretenu jusqu'à sa mort, dans une maison de campagne, par son parent Gamaliel. (Act. 5: 34.)

NICOLAITES (Apoc. 2: 6), secte qui prit naissance dans le siècle apostolique, et dont la doctrine et les œuvres sont réprouvées par le

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Seigneur. (2:15, 6.) Reponssés de l'église d'Ephèse, ces hérétiques pénétrèrent dans celle de Pergame et gagnèrent plusieurs adhérents. (2:6, 15.) Ils enseignaient, paraît-il, qu'en vertu de la liberté chrétienne, les fidèles pouvaient participer à l'idolâtrie et se livrer à la fornication. (2 : 14,15.) On est partagé quant à l'origine de cette secte. Selon les uns, les Nicolaïtes et « ceux qui retenaient la doctrine de Balaam, » étaient les mêmes personnes. Cette opinion semble appuyée par la signification presque identique des noms de Balaam, destructeur du peuple, et de Nicolas, vainqueur du peuple. D'après Irénée, les Nicolaïtes auraient eu pour chef Nicolas, prosélyte d'Antioche, et l'un des sept diacres de Jérusalem (Act. 6: 5), qui serait tombé dans la débauche. Clément d'Alexandrie le disculpe en recueillant une vague tradition, d'après laquelle cçs hérétiques auraient mal interprété un mot de leur maître. Celui-ci, dit-on, se sépara de sa temme pour vivre dans l'ascétisme.

NICOLAS. Voyez Nicolaïtes.

NICOPOLIS (ville de la victoire, Tite 3: 12), ville de Thrace, sur le Nestus, environ six lieues à l'est de Philippes. D'après la tradition, c'est là que Paul était et voulait passer l'hiver, quand il écrivit son épître à Tite. Cependant plusieurs théologiens croient qu'il s'agit de Nicopolis en Epire (Albanie). Cette ville, située sur le golfe d'Ambracie, fut bâtie 29 ans av. J.-C., par Auguste, en mémoire de la victoire qu'il avait remportée, l'an 31, à Actium, sur Antoine. Il existait encore d'autres villes de ce nom.

NIELLE (Deut. 28: 22), maladie des blés qui réduit le grain en poussière noire. Il ne faut pas confondre cette nielle avec la plante de ce nom qui croît parmi les blés et produit des grains noirs. Le mot hébreu rendu par nielle désigne probablement une maladie des blés un peu différente de celle que nous nommons ainsi.

NIMRAH ou BETH-NIMRAH (Nomb. 32: 3, 36), ville située à l'est du Jourdain, sans doute près du ruisseau de Nimrim, qui se jette dans ce fleuve. (Esa. 15-: 6.) Cette ville fut assignée à la tribu de Gad, mais elle tomba plus tard au pouvoir des Moabites. (Esa. 15 : 6 ; Jér. 48: 34.)

NIMRIM. Voyez Nimrah.

NIMROD (Gen. 10: 8), fils de Cus et petit-fils de Cam. Doué d'une force extraordinaire, il se livra d'abord à la chasse, peut-être à la destruction des animaux dangereux, et fut appelé le puissant chasseur devant VEternel. Ces mots: devant l'Eternel, relèvent, selon les uns, sa grande habifeté comme chasseur, tandis qu'ils expriment, selon les autres, son audace à braver l'Eternel. Le nom de Nimrod, qui signifie ré-voltons-nous, paraît favorable à ce dernier sens. Il jeta les bases d'un empire et fonda Babylone, Erec, Accad et Calné, au pays de Sinhar. (10: 8-10.) D'après Ostervald et quelques interprètes modernes, ce fut aussi lui qui bâtit Ninive, Calah et Résen, en Assyrie. (10: 11, 12.) Mi-chée semble désigner cette dernière contrée sous le nom de pays de Nimrod. (Mich. 5: 6.) L'emplacement de plusieurs palais de Ninive, ré-

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NIN

cemment découverts, porte encore son nom. Plusieurs savants pensent même que Nimrod est représenté dans la figure colossale d'un homme étouffant un lion, trouvée aux façades de ces palais. D'après Josèphe, Nimrod, désireux de dominer sur ses contemporains, les engagea, contre l'ordre de Dieu, à demeurer ensemble et les décida de construire, sous sa direction, la tour de Babel, pour se mettre à l'abri d'un nouveau déluge.

NINIVE (demeure de Ninus, Gen. 10:11), capitale de l'Assyrie et la plus grande ville de l'antiquité, était située à l'est de Mossoul, sur la rive gauche du Tigre, au nord de Babylone. Elle fut fondée peu après le déluge, par Assur, fils de Sem (10: 22), ou par Nimrod, petit-fils de Cam, le texte hébreu pouvant se traduire dans l'un et l'autre sens. (10:11.) Elle fut sans doute agrandie par Ninus, qui passa pour son fondateur, et que quelques auteurs identifient avec Nimrod. D'après les historiens grecs, dont le témoignage a été confirmé par de récentes découvertes, Ninive formait un parallélogramme long de sept lieues, dans le sens du Tigre, sur quatre de large, et avait plus de vingt lieues de tour, soit environ trois journées de chemin. (Jon. 3: 3.) On raconte que cent quarante mille ouvriers mirent huit ans à la bâtir; que son mur d'enceinte, assez large pour y placer trois chariots de front, avait 30 mètres de haut (100 pieds), et était flanqué de 1500 tours, qui s'élevaient à 60 mètres du soi (200 pieds); que Sémiramis, veuve de Ninus, lui éleva, au milieu de la ville, un tombeau de 1650 mètres de haut (5500 pieds), qui de loin semblait une montagne. Cette ville renfermait de magnifiques palais, à l'entrée desquels on voyait de colossales statues de taureaux ou de lions ailés et à face humaine, hautes de 5 7»-6 mètres (18-20 pieds), ainsi que celle d'un géant qui étouffait un lion. Cette dernière figure représente, pense-t-on, le grand chasseur Nimrod. L'intérieur des murs était orné de bas-reliefs reproduisant diverses scènes de la vie religieuse, militaire, politique et domestique des Assyriens, et surtout de leurs rois ; on y voyait aussi des inscriptions qui racontaient les hauts faits de ces derniers. A l'époque de Jonas, environ huit siècles av. J.-C., Ninive renfermait 120000 enfants qui ne savaient pas distinguer leur main droite de la gauche, ce qui semble indiquer une population d'au moins deux millions d'âmes. (Jon. 4: 11.) Elle nourrissait aussi beaucoup de bétail (3: 7 ; 4:11), et avait sans doute, selon l'usage oriental, des jardins et des champs cultivés entre les divers quartiers ou édifices de la ville, ce qui explique son immense étendue. Célèbre par sa grandeur, ses richesses, ses beaux-arts et son commerce, elle ne l'était pas moins par son idolâtrie, sa corruption et sa cruauté. (Nah. 2: 6-13; 3: 1-7.) Les rois de Ninive crevaient eux-mêmes les yeux à des captifs, ou parfois les faisaient écorcher vifs, comme l'attestent les bas-reliefs de leurs palais.

Cependant le roi et le peuple de cette ville se repentirent sincèrement à la prédication de Jonas, et détournèrent d'eux les jugements de Dieu. (Jon. 3: 4-10; Math. 12: 41.) Mais la corruption des Ninivites reprit bientôt son cours, en sorte que Nahum, vers 710, et Sophonie, vers 630 av. J.-C., annoncèrent de nouveau la destruction de la grande ville. (Nah.

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1:1; 2: 6-13; 3:1-9; Soph. 1:1 ; 2: 13-15.) On ne possède que des renseignements fort incomplets sur la double ruine de cette dernière par les Mèdes. Elle fut détruite une première fois, paraît-il, au huitième siècle avant J.-C., par Arbace, après un siège de trois ans ; puis elle se releva et recouvra sa première splendeur. Cyaxare la prit et la ruina, pour la seconde fois, probablement vers 606 av. J.-C. Ce fut sans doute alors que le Tigre fit au mur d'enceinte, une longue brèche d'environ •/* de lieue. L'état des ruines de Ninive prouve qu'elle fut d'abord pillée, puis brûlée, selon la prophétie de Nahum. (Nah. 2:10; 3: 13-15.) Cette immense cité devint bientôt un désert. (Soph. 2:13-15.) Il s'éleva plus tard de petites villes ou des villages sur son emplacement. Les Perses essayèrent même de la rebâtir, dans les premiers siècles de notre ère. Elle fut définitivement détruite, au septième siècle, par les Sarrasins, au point que l'on a longtemps ignoré le lieu qu'elle avait occupé.

Les fouilles faites à l'est du Tigre, près de Mossoul, de 1842 à 1854, par des savants français et anglais, ont mis au jour six palais souterrains de l'ancienne Ninive. Ils renferment des statues, des bas-reliefs, des peintures, des inscriptions, des meubles, des joyaux, etc. Ces divers objets retracent, du moins en partie, le culte, les mœurs, l'industrie et l'histoire des Assyriens. Ces découvertes confirment pleinement les données de l'Ecriture sur ce peuple et en particulier sur ses relations avec les Israélites. Nous en citons un exemple.

H nous est raconté dans 2 Rois 18:13-37 ; 19, que Sanchérib envahit le royaume de Juda, et en prit toutes les villes, sauf Libna et Jérusalem; qu'ayant établi son camp à Lakis. il fit demander 300 talents d'argent et 30 talents d'or à Ezéchias, qui consentit à les payer ; que l'approche de Tirhaca, roi d'Ethiopie, le força de s'éloigner ; qu'un ange lui tua 185 000 hommes, et qu'il s'en retourna à Ninive. Or voici la traduction que les savants ont donnée d'une inscription trouvée sur les murs du palais de ce prince, où son expédition en Juda est représentée dans un bas-relief :

« Sennachérib, roi des légions, roi d'Assur (d'Assyrie), assis sur le trône du jugement, devant Lakis, j'en permets le massacre.

> Quant à cet Ezéchias, le Juif, la crainte de ma majesté l'entraîna, et les hommes du guet, et les troupes armées qu'il avait rassemblées pour défendre Jérusalem, la ville de sa puissance.... il en dépêcha les chefs avec 30 talents d'or et 400 talents d'argent et une multitude de présents divers, ainsi que ses filles, les femmes de son palais, ses esclaves mâles et femelles, à Ninive, ville de ma royauté, et il envoya son cocher pour payer le tribut et faire sa soumission. »

Il est naturel que l'orgueilleux Sanchérib exagère ses succès et passe sous-silence la destruction de son armée. Mais quelle confirmation du récit sacré dans ces inscriptions !

NISAN ou ABIB (Ester 3:7), premier mois de l'année sacrée des Hébreux, répondant à avril.

NISROC (2 Rois 19:37), divinité assyrienne devant laquelle Sanchérib était prosterné, à Ninive, quand il fut assassiné par ses deux fils. (Esa.

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37 : 38.) Les savants sont très partagés sur la nature de cette divinité et sur l'origine de son nom. D'après l'opinion la plus générale, ce nom caldéen signifie grand aigle, et désigne un dieu ailé, à tête d'aigle, représenté sur les murs des palais de Ninive. Il a un corps d'homme, une crête de plumes, des cheveux bouclés, un collier de perles, des bracelets, une tunique et une robe à franges. Il est muni de deux ailes, l'une levée et l'autre abaissée ; il tient à la main droite une pomme de pin, et à la gauche un panier à anse. On croit aussi que Nisroc était le dieu de la victoire.

NITRE (Prov. 25 : 20), sel cristallisé, d'une saveur fraîche, salée et amère, et qui se forme dans la terre. On l'appelle aussi salpêtre. Mais le mot hébreu, traduit par nitre, désigne plutôt le natron ou nitre des anciens. C'est un sel minéral qui entre en effervescence avec le vinaigre. ( Prov. 25:20. ) Les anciens l'employaient pour blanchir le linge. (Jér. 2:22.) On le trouve surtout en Egypte, où il suinte du fond de deux lacs situés l'un près de Memphis, l'autre aux environs d'Alexandrie. H apparaît à la surface de l'eau, en couches liquides; on le laisse évaporer jusqu'à ce qu'il se cristallise. On le trouve aussi dans la terre en masses informes et d'un blanc rougeâtre.

NO (Ezéch. 30:14), ville que l'on est presque unanime à reconnaître dans l'antique Thèbes, capitale de la Haute-Egypte. Au lieu de No la nourricière ( Nah. 3:8), il faut lire, comme dans Ostervald, No-Ammon (possession d'Ammon). Les Septante ont rendu ce nom par Diospolis, ou ville de Jupiter, parce qu'Ammon n'était qu'une autre désignation de ce dieu, qui avait un magnifique temple dans cette ville. Elle était située dans une plaine, près du vingt-cinquième degré de latitude septentrionale. Elle s'étendait sur les deux rives du Nil, et devait avoir plus de sept lieues de tour. Grâce à de nombreux canaux, elle se trouvait environnée d'eau de toutes parts, ce à quoi Nahum fait allusion. (3:8.) Son origine se perd dans la nuit des temps. Elle avait cent portes, de magnifiques temples et palais, de splendides maisons de quatre à six étages. On y voyait aussi des obélisques, des sculptures, toute espèce d'objets d'arts, et surtout de colpssales statues, dont l'une, celle de Memnon, rendait, dit-on, un son harmonieux aux premiers rayons du soleil. D'abord capitale de l'Egypte supérieure, elle le devint ensuite de toute l'Egypte. Elle fleurit surtout entre le dix-huitième et le treizième siècle av. J.-C. Elle commença à décliner quand les rois transportèrent leur résidence à Memphis. L'humiliation de cette cité, rappelée par Nahum (3:8), lui fut sans doute infligée, vers 720, par les Assyriens. Cependant, les menaces de destruction prononcées contre la multitude de No, par Jérémie et Ezéchiel, prouvent que cette ville était encore considérable vers l'an 600 av. J.-C. (Jér. 46 : 25; Ezéch. 30:14-16.) Elle fut ravagée en 525 par Cambyse, roi des Perses, et détruite en partie 27 ans av. J.-C., par un tremblement de terre. Au premier siècle de notre ère, elle avait trois à quatre lieues de circuit. Le christianisme y pénétra d'assez bonne heure, et en 1086 elle était le siège d'un évêché. Cette antique cité n'offre plus que de magnifiques ruines qui attestent

no

A

NOÉ

son ancienne splendeur. Il existe actuellement sur son emplacement cinq villages, dont l'un, Lux or, renferme 2 à 3000 habitants.

NOAD JA ( Néh. 6: 14 ), femme inconnue qui feignait d'être prophé-tesse et tâchait d'effrayer Néhémie, à Jérusalem.

NOB (Îl Sam. 21:1), ville de Benjamin, au nord-est de Jérusalem, et sur la route de cette dernière, dont elle était très rapprochée. (Néh. 11 : 32 ; Esa. 10:32. ) Le tabernacle s'y trouvait du temps de Saûl, qui fit massacrer tous les sacrificateurs et toute la population de la ville, parce qu'Ahimélec avait livré à David du pain sacré et l'épée de Goliath. (1 Sam. 22 :18, 19.)

NOB AH. Voyez Kénath.

NOCES. Voyez Mariage.

NOD (fuite, Gen. 4:16), nom du pays inconnu, à l'orien^d'Eden, où Caïn s'enfuit après le meurtre d'Abel.

NOE ( repos, Gen. 5: 29 ), fils de Lémec, naquit environ 1055 ans après la création, et vécut dans un temps de grande corruption. (6:1-6.) Il fut juste et intègre, marchant avec Dieu et trouva grâce devant lui. ( 6 : 8, 9.) Il était âgé de 480 ans lorsque l'Eternel lui révéla, pénse-t-on, son dessein d'exterminer le genre humain à cause de ses crimes. ( 6 : 7, 8. ) Yingt ans plus tard, il lui naquit, à l'âge de 500 ans, trois fils, Sem, Cam et Japhet. (5:32.) Par la foi, il craignit les jugements du Seigneur, exécuta l'ordre divin de bâtir l'arche pour lui et sa famille, et devint héritier de la justice qui est par la foi. (Hébr. 11: 7. ) U fut, lui huitième, c'est-à-dire, l'un des huit sauvés du déluge, prédicateur de la justice. (2 Pier. 2:5), d'abord par sa vie sainte, puis par la construction de l'arche, et sans doute aussi par les avertissements directs qu'il adressa à ses contemporains. U était dans sa six-centième année quand il entra dans l'arche, dont il sortit au bout d'un an et dix jours. (7:11-13; 8: 13-15. ) Son premier soin fut alors d'offrir un sacrifice à l'Eternel, qui flaira une odeur d'apaisement, et promit de ne plus envoyer un déluge universel. (8: 20, 21 ; 9:9-17.) Père d'une nouvelle humanité, il reçut lui et ses fils, comme nos premiers parents, l'ordre de multiplier abondamment, et la domination sur les animaux. (9:1,2.) Dieu leur permit aussi l'usage de la viande, avec la défense de manger du sang, et déclara alors que la mort serait le juste châtiment des meurtriers. (9:3-7.)

Noé s'étant mis à cultiver la terre, planta de la vigne, fit du vin, s'enivra et se découvrit au milieu de sa tente. On ne saurait décider s'il fut surpris par l'effet d'une boisson jusqu'alors inconnue, ou s'il tomba dans un coupable excès. Quoiqu'il en soit, ce fait provoqua la moquerie de Cam et la démarche respectueuse de Sem et Japhet envers leur père, qui, informé de ce qui s'était passé, maudit le fils du premier et bénit les derniers. (9:20-27.) Il vécut encore 350 ans après le déluge et mourut à l'âge de 950 ans. ( 9:28, 29. ) Jéred et Méthuséla sont les seuls patriarches connus qui aient atteint une plus longue vie que Noé. ( 5 : 20, 27.) Il est compté, avec Daniel et Job, au nombre des plus saints hommes de l'Ancien Testament. (Ezéch. 14: 14, 20.)

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NOM

NOM. (Gen. 5: 2.) En hébreu, les noms propres ont généralement une signification, mais ils ne sont pas écrits, selon notre usage, avec une majuscule qui les fasse immédiatement reconnaître. Il en résulte que tel traducteur prend parfois pour un nom propre un mot que tel autre prend pour un nom commun. C'est ainsi que dans Gen. 10 : y, la version anglaise porte : la ville de Réhoboth, au lieu de : les rues de la ville, qu'on lit dans nos traductions. Chez les Israélites, le choix du nom d'un enfant était souvent déterminé par quelque circonstance relative à sa naissance, ou par un vœu des parents. (25 : 25,26 ; 30: 6,24.) Parfois les noms avaient une signification prophétique. (Esa. 7:14 ; 8:3; Math. 1 : 21.) Les noms de famille n'étaient pas usités comme chez nous. Mais les modifications, changements ou adjonctions de noms étaient fréquents et le sont encore aujourd'hui en Orient. (Gen. 17 :5 ; 32:28 ; Jug. 6:32 ; Dan. 1:7.) Il n'était pas rare de voir la même personne désignée sous trois noms différents. (2 Rois 24:8 ; Jér. 28: 4 ; 37 :1.) La connaissance du sens de certains noms de lieux ou de personnes facilite l'explication de divers passages de l'Ecriture ; il faut néanmoins se garder d'établir, sans preuves suffisantes, une relation entre le caractère ou les circonstances d'un personnage et la signification de son nom.

NOMBRE. (Lév. 27:18.) On ne possède aucun renseignement direct sur l'arithmétique des Hébreux. Cependant l'estimation requise des terres et des personnes qui devaient être rachetées au jubilé (Lév. 25 : 27, 50), et la mention de grosses sommes (1 Chron. 22 : 14 ; Math. 18 : 24), de tractions diverses (Gen. 47 : 24 ; Lév. 5:16; 6:5 ; Nomb. 15 :4), et d'argent prêté à intérêt ( Math. 25:27), montrent qu'ils ont dû connaître les opérations élémentaires du calcul. Les nombres mentionnés dans la Bible sont écrits en toutes lettres dans l'original, comme ils se prononcent. Depuis la captivité, les Juifs ont cependant employé, à l'imitation des Grecs, les lettres de l'alphabeth, pour représenter les nombres, comme on le voit encore sur des monnaies samaritaines. On ignore si les anciens Hébreux connaissaient déjà, comme on l'a supposé, ce système de numération.

Le nombre de la bête, 666, mentionné dans Apoc. 13: 18, a donné lieu à de nombreuses interprétations. Celle qui paraît la plus plausible et semble prévaloir aujourd'hui, considère la bête comme le symbole de l'empire romain ou latin. Le mot grec lateinos serait le nom de la bête ou de l'empire latin. On obtient en effet 666 en additionnant la valeur de chaque lettre de ce mot d'après le système de numération des Grecs. Voici cette opération :

l = 30 a = 1 t = 300 e = 5 i = 10 n — 50 o = 70 s = 200 Total = 666

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NYM

Toutefois, nous ne donnons pas cette explication comme certaine, quoiqu'elle ait en sa faveur le témoignage de l'antiquité, puisqu'elle remonte à Irénée.

NOMBRES, livre des. Ce quatrième livre de Moïse a été ainsi nommé, par les traducteurs, parce qu'il s'y trouve divers dénombrements. D raconte le séjour des Israélites dans le désert, à partir de la deuxième " année. (1:1 ; 36:13.) Mais il ne s'étend que sur cette deuxième et sur la quarantième année, et passe presque sous silence la période intermédiaire de trente-sept ans, dont il ne rapporte que la révolte de Coré. (16 ; 17.) On peut diviser ce livre en trois parties.

La première partie, du chapitre 1-10:10, fait connaître la préparation au départ de Sinaï. Elle renferme entre autres le premier dénombrement du peuple, celui des lévites, la consécration de ces derniers, après celle du tabernacle, et la célébration de la Pâque.

La seconde partie, du chapitre 10:11 au chapitre 19, contient le départ de Sinaï, qui eut lieu le 20 du deuxième mois de la seconde année, ainsi que le séjour dans le désert pendant 38 ans, jusqu'à la seconde arrivée du peuple à Kadès. Elle mentionne en particulier l'établissement des soixante-dix anciens et la seconde chute de cailles, à Kibroth-Taava; la querelle de Marie et d'Aaron contre Moïse, l'envoi des douze espions et la révolte de Coré.

La troisième partie, du chapitre 20 au 36, raconte les événements de la quarantième année, ou le voyage de Kadès aux frontières de Canaan, en contournant le pays d'Edom. Elle rapporte entre autres la faute de Moïse et d'Aaron au rocher de Kadès ; la mort de ce dernier ; la punition d'une révolte par les serpents brûlants ; la conquête des royaumes de Sihon et de Hog ; l'histoire de Balaam, la chute des Israélites à Bahal-Péhor, et la destruction des Madianites.

NOPH. Voyez Memphis.

NOYER (Cant. 6: 11), arbre bien connu qui atteint une hauteur de 12-18 mètres (40-60 pieds), et dont il existe plusieurs espèces. Il porte des fleurs mâles et femelles sur la même plante, donne des fruits dès la septième année, mais n'arrive à sa perfection qu'à la soixantième. On utilise toutes les parties de cet arbre. Le brou, qui enveloppe la noix, fournit une solide teinture ; l'amande, savoureuse et nutritive, donne une huile excellente, et les feuilles s'emploient en médecine. Le bois de noyer, l'un des meilleurs de l'Europe, sert à faire toute espèce de meubles. Cet arbre est originaire de la Perse, et se trouve encore en Palestine. Il croissait autrefois, sans culture, sur les bords du lac de Génézareth.

NUÉE. Voyez Colonne.

NYMPHAS (Col. 4:15), fidèle de Laodicée, connu seulement pour avoir reçu des assemblées chrétiennes dans sa maison.

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OBED (celui qui sert, Ruth 4:17), fils deBooz et de Ruth, pèred'Isaï et grand-père de David. Il fut ainsi nommé par les voisines de Nahomi, qui lui tint lieu de nourrice ou de bonne. (4:16, 22.)

OBLATION. Voyez Sacrifices.

OBOLE, (guéra, Lév. 27: 25.) L'obole pesait '/>© de sicle, ou environ 14 grains. Une obole d'argent valait environ 15 centimes. Voyez Mesures.

OBOTH (Nomb. 21: 10), campement des Israélites dans le désert. Il paraît qu'il était situé à l'est du pays d'Edom. (21: 4,11.)

OFFRANDE. Voyez Sacrifices.

OIGNON. ( Nomb. 11:5), plante potagère, à racine bulbeuse. L'oignon est rempli d'un suc piquant qui fait pleurer les yeux. Il ne fleurit qu'à la seconde année, et porte à son sommet une tête de la grosseur du poing, composée de fleurs liliacées. A ces fleurs succèdent des fruits arrondis, partagés en trois loges qui contiennent la graine. Les bulbes, nommées aussi oignons, sont pectorales et apéritives. Les voyageurs s'accordent à dire que les oignons d'Egypte sont très supérieurs à ceux de toute autre contrée, et l'un d'eux regardait la soupe aux oignons de ce pays comme le meilleur mets qu'il eût jamais goûté. Aussi les Israélites les regrettaient-ils vivement dans le désert. ( 11: 5. ) Les oignons forment, en Palestine comme dans tout l'Orient, de grandes plantations.

OISEAUX. (Gen. 1: 20.) La loi les divisait, comme les autres animaux, en denx classes, les purs et les impurs. Il était défendu de manger ces derniers, au nombre de vingt espèces, qui comprennent surtout les oiseaux rapaces et quelques oiseaux aquatiques. (Lév. 11:13-19 ; Deut-14:12-18.) Quand quelqu'un trouvait un nid d'oiseaux, il pouvait prendre les œufs ou les petits, mais devait épargner la mère. (Deut. 22: 6,7.) — Voiseau peint ou tacheté, mentionné dans l'obscur passage de Jér. 12: 9, était peut-être un oiseau étranger, de diverses couleurs, autour duquel se rassemblaient les autres oiseaux, pour l'attaquer, comme les nations étrangères devaient se réunir contre Israël.

OLIVIER (Gen. 8: 11), arbre toujours vert, originaire du Midi et de l'Orient. Ses feuilles, en forme de lance et blanchâtres dessous, sont opposées deux à deux sur les branches. Les fleurs, qui naissent à l'aisselle des feuilles, sont de petits tuyaux très courts, divisés par le bord en quatre parties ovales. A ces fleurs succèdent les olives, qui sont des fruits charnus, oblongs, presque noirs, d'une saveur amère, et de la grosseur de petites prunes. Les olives contiennent un noyau dur renfermant deux

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semences. Les oliviers croissent lentement, vivent des siècles et se multiplient aisément par boutures. Leur bois odorant, dur et susceptible d'un beau poli, est très recherché des ébénistes. Il est aussi résineux et excellent à brûler. Ces arbres, hauts de 9-12 mètres (30-40 pieds), deviennent très gros. On en a mesuré, aux environs de Jérusalem, qui ont 5 7, mètres (18 pieds) de circonférence, et paraissent âgés de près de 2000 ans. L'olivier a toujours été, comme aujourd'hui, une des richesses de la Palestine. (Jug. 9:8; Deut. 24:20 ; 28 : 40.) Les olives se mangent crues ou confites, mais elles s'emploient surtout à faire de l'huile, dont on se sert en Orient, comme du beurre chez nous, pour apprêter les mets. On assure que la récolte d'un seul olivier produit parfois de 400-500 kilogrammes d'huile (8-10 quintaux), ce qui semble difficile à admettre. La meilleure huile s'obtient des olives cueillies avant leur complète maturité, et la moindre, de celles qui sont trop mûres. L'huile vierge, qui est la plus fine, s'exprime par une légère pression des olives. (Ex. 27 : 20 ) En recueillant ces dernières, les Israélites devaient en laisser quelques-unes pour les pauvres. (Deut. 24: 20.) Depuis le déluge, paraît-il, l'olivier est devenu le symbole de la paix. (Gen. 8: 11.) — L'olivier sauvage est beaucoup plus petit que l'olivier franc ou cultivé et ne porte presque pas de fruits. On dit que l'on ente parfois, en Palestine, sur un olivier franc qui dépérit, un sauvageon, qui lui rend sa fécondité et sa vigueur,et que Paul fait allusion à cet usage dans Rom. 11:17-24. Toutefois ce fait, qui est encore douteux, n'est pas nécessaire pour comprendre la belle comparaison de l'apôtre.

La montagne des Oliviers (2 Sam. 15: 30) est ainsi nommée à cause des oliviers qui la couvraient autrefois, et qui ont presque entièrement disparu. Elle est située à l'est de Jérusalem, dont elle n'est séparée que par la vallée de Cédron. Elle s'étend du nord au sud sur une longueur d'environ une lieue, et présente trois sommets principaux. C'est d'abord, au sud, le mont du Scandale, où la tradition place le haut lieu que Salomon érigea à Kémos et à Moloc, et que détruisit Josias. (1 Rois 11: 7; 2 Rois 23: 13.) On voit ensuite, en face de Jérusalem, la montagne de l'Ascension, qui est le sommet le plus élevé. Ou y a bâti une église de ce nom, dont la construction est attribuée à Hélène, mère de Constantin, et l'on y montre même l'empreinte du pied gauche de Jésus en s'élevant au ciel. Il n'est pas nécessaire d'insister sur l'absurdité de cette tradition. La comparaison de Luc 24: 50, et d'Act. 1: 12, prouve que l'ascension eut lieu au sud-est de cette sommité, dans le voisinage de Béthanie. Le troisième sommet, 300 pas au nord du précédent, s'appelle Viri Ga-lilei, ou Hommes Galiléens, parce que la tradition y a placé l'apparition des deux auges aux apôtres, après l'ascension du Sauveur. (Act. 1: 10, 11.) Il s'y trouve une grande citerne et les ruines d'une église.

Le mont des oliviers^'élève à 765 mètres (2550 pieds) au-dessus de la Méditerranée, dont il est éloigné de 12 lieues. Il est 90 mètres (300 pieds) plus haut que l'emplacement Au temple et domine toute la ville. Du sommet de cette montagne, le spectateur jouit d'une vue étendue et des aspects les plus variés; il peut voir à ses pieds toutes les rues et presque toutes les maisons de Jérusalem. La pente occidentale est cou-

DICTION. BIBLIQUE. 26

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verte d'herbe, de blés et d'arbres fruitiers. Au printemps, la montagne tout entière se revêt d'un léger tapis de verdure. Jésus s'y rendit souvent et y passa les nuits qui précédèrent sa mort. (Math. 21 : 1 ; 24: 3 ; 26: 30 ; Luc 22 : 39; Jean 18:1.)— D'après Zach. 14: 4,5, l'Eternel fendra un jour, de l'est à l'ouest, la montagne des Oliviers, afin que les habitants de Jérusalem, prise par l'ennemi, puissent s'enfuir. C'est un symbole saisissant de la protection de Dieu envers son peuple.

OMÉGA (o long, Apoc. 1:8), dernière lettre de l'alphabet grec. Voyez Alpha.

ON (soleil, Gen. 41: 45), nom égyptien d'une ancienne ville de la Basse-Egypte. Elle est située à l'est du Nil, six lieues au nord-est de Memphis, et deux lieues au nord du Caire. Elle était célèbre par ses constructions et surtout par son magnifique temple du soleil, où l'on entretenait un bœuf, nommé Mnévis, sous l'image duquel cet astre était adoré. Les nombreux prêtres de ce dieu demeuraient dans de vastes édifices, pas-, saient pour savants, surtout en histoire, et jouissaient d'une haute considération. D'après l'original, la femme de Joseph était fille, non du gouverneur d'On, mais d'un prêtre de cette ville. (41: 45, 50.) L'historien Josèphe dit que Jacob et sa famille s'établirent à On. Cette ville est nommée, par les Septante, Héliopolis, ou ville du soleil. Jérémie l'appelle Beth-Sémès, c'est-à-dire, maison du soleil (Jér. 43: 13), et Ezéchiel Aven, ou vanité, nom hébreu qui a les mêmes racines que le mot On. (Ezéch. 30:17.) Ces deux prophètes dénoncèrent les jugements de Dieu contre cette ville. Elle fut prise par Nébucadnétsar (Jér. 43:13), puis par Cambyse, 525 ans av. J.-C. Sous Ptolémée-Philadelphe, Onias, sacrificateur juif, y fit construire un temple semblable à celui de Jérusa-- lem. Détruite avant l'ère chrétienne, cette ville offre encore des ruines au milieu desquelles l'on voit une partie d'un sphynx, ainsi qu'un obélisque debout, haut de 18 mètres (60 pieds), et couvert d'hiéroglyphes.

ONAN (Gen. 38: 4), second fils de Juda et frère de Her, dont il dut épouser la veuve Tamar, d'après un ancien usage, qui fut plus tard consacré par la loi divine. (Deut. 25: 5-10.) Mais désireux de rendre son mariage stérile, puisque ses enfants devaient succéder à son frère, il se livra secrètement à un honteux désordre, auquel il a donné son nom. Dieu le fit mourir à cause de sa conduite infâme. (Gen. 38: 3-10.) Que de jeunes gens ont ruiné leur santé, abrégé leur vie et perdu le salut par le péché d'Onan ! (Gai. 5: 19-21.) Puisse le châtiment de ce malheureux servir d'avertissement à la jeunesse des deux sexes !

ONCTION. (Ex. 30: 25.) Moïse oignit d'une huile aromatique, nommée l'huile de Vonction sainte, d'abord le tabernacle avec tous les objets qu'il renfermait, l'autel des holocaustes et la cuve d'airain, puis les sacrificateurs et leurs vêtements sacrés. Mais l'onction d'Aaron fut distinguée de celle de ses fils, en ce que son frère lui versa sur la tête de cette huile sainte, qui découla même sur sa barbe. (Lév. 8:12; Ps. 133: 2.) L'huile de l'onction était composée de cinq substances, dans les proportions suivantes :

500 sicles de myrrhe franche (7 V. kilogrammes = 15 livres) ;

ONÉ

250 sicles de cinnamome odoriférant ;

250 » de roseau aromatique ;

500 » de casse;

1 hin d'huile d'olive (3 V, litres = 2 »/4 pots).

Il était défendu à tout Israélite, sous peine de mort, de composer une hnîle semblable. (Ex. 30 : 33.) Les docteurs juifs pensent qu'Aaron et ses fils ont seuls reçu l'onction sainte, et que la consécration* de leurs successeurs consistait Simplement à se revêtir des vêtements sacrés. On sait du moins que l'huile de l'onction ne se trouvait pas dans le second temple.

Les rois, semble-t-il, étaient ordinairement oints en montant sur le trône. (Jug. 9:8'; Lament. 4:20.) Cependant Saûl, David et Salomon, ainsi que Joas, roi de Juda, Jéhu roi d'Israël, et Hazaël roi de Syrie, sont les seuls princes dont l'onction nous soit racontée. (1 Sam. 10: 1; 16: 3, 13; 2 Sam. 2:4; 5: 3; 1 Rois 1: 45; 19: 15; 2 Rois 9: 6; 11: 12.) Cyrus e»t appelé Yoint de CEternel, sans doute parce que Dieu l'avait choisi pour être le protecteur de son peuple. (Esa. 45: 1.) Elisée est le seul des prophètes dont l'onction soit mentionnée dans l'Ecriture. (1 Rois 19:16.) On n'a pas de preuve que leur entrée en charge eût généralement lieu par cette cérémonie. Jésus-Christ, qui était sacrificateur, roi et prophète, a reçu l'onction du Saint-Esprit symbolisée par l'onction d'huile (l Sam. 16: 3,13; Esa. 61:1 ; Dan. 9 :24; Act. 10: 38), et tous les fidèles sont oints de la même manière. (2 Cor. 1: 21 ; 1 Jean 2: 20, 27.)

L'usage si répandu aujourd'hui parmi les Orientaux, de s'oindre la tête, et même tout le corps, était déjà très commun parmi les Israélites, sauf dans les temps de tristesse et de deuil. (Ruth 3: 3 ; 2 Sam. 12: 20; 14: 2; Ezéch. 16: 9; Dan. 10: 3; Mich. 6: 15; Math. 6: 17.) Les riches s'oignaient, surtout en sortant du bain, d'huiles aromatiques de grand prix, et honoraient leurs hôtes en leur oignant la tête et les pieds. (Luc 7: 38, 46 ; Jean 12: 3 ; Math. 26: 7.) Dans un pays ou la chaleur du climat provoquait une abondante transpiration, et où l'usage du linge personnel était inconnu, l'onction d'huile contribuait à entretenir la propreté et la santé. Les Arabes pensent que l'huile rend le corps moins sensible à l'action du soleil. Ils apprécient beaucoup un présent de cette nature, et s'en oignent aussitôt la tête, le visage et la barbe. — Les Israélites employaient aussi l'huile comme remède, et en oignaient les malades. (Esa. 1: 6 ; Luc 10: 34.) Dans leur première mission, les apôtres se conformèrent à cet usage, dans leurs guérisons miraculeuses. (Marc 6: 13.) St. Jacques recommandait aussi aux pasteurs d'oindre les malades au nom du Seigneur, tout en promettant leur guérison à la prière faite avec foi. (Jacq. 5: 14.) L'extrême-onction de l'église romaine n'est qu'une corruption de l'onction des malades usitée dans la primitive Eglise, et pratiquée encore aujourd'hui parmi les Juifs d'Arabie et les Arabes eux-mêmes.

ONÉSIME (Philém. 10-21), esclave de Philémon. à Colosses. Il se sauva par un motif inconnu, et se rendit à Rome, où il fut converti par Paul, qui le renvova à son maître, avec une lettre de recommandation (Col.

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oph

4: 9.) D'après la tradition, il obtint sa liberté, devint évêque d'Ephèse, et souffrit le martyre.

ONÊS1PHORE (2 Tim. 1: 16), chrétien d'Ephèse qui rendit à Paul de nombreux services dans cette ville. (4:19; l: 18.) Etant allé à Rome lorsque l'apôtre y était prisonnier, il le chercha avec empressement, le trouva, et lui procura de grandes consolations. (1:16,17.) Rien ne prouve qu'il fût déjà mort, comme on l'a dit, quand Paul écrivit sa seconde épi-tre à Timothée.

ONO (Esdr. 2: 33), ville située dans la plaine de Saron, environ deux lieues au nord-ouest de Lod ou Lydde. Elle fut bâtie, sur le territoire de Dan, par un homme de Benjamin (1 Chron. 8:12), et habitée depuis la captivité par des Benjamites. On la nomma la vallée des ouvriers. (Néh. 11: 35.) C'est dans la campagne d'Ono que Samballat et Guésem essayèrent d'attirer Néhémie, probablement pour le tuer. (6: 2.)

ONYX (Gen. 2:12), sorte d'agate demi-transparente et formée par couches de différentes couleurs. C'est d'Arabie que vient la plus belle pierre d'onyx, dans laquelle on distingue des zones brunes ou bleues, des cercles noirs et des cercles blancs. Ces derniers lui ont valu le nom grec d'onyx, ou ongle, parce qu'ils rappellent la couleur des ongles. Le souverain sacrificateur portait trois de ces pierres, dont deux ornaient les épaulettes de l'éphod; sur chacune de ces deux pierres étaient gravés les noms de six tribus d'Israël (Ex. 28: 9-12); la troisième occupait le onzième rang dans le pectoral. (39: 13.) Quelques interprètes rendent par sardoine, ou par béril, le mot hébreu (schoham) traduit par onyx.

ONYX. (Ex. 30: 34.) Nos versions ont aussi traduit par ce terme, un autre mot hébreu (schechéleth), qui désigne l'une des substances dont le parfum sacré était composé. On croit qu'il s'agit d'un coquillage qui répandait, en brûlant, un odeur très agréable. On trouve encore un semblable coquillage dans la mer Rouge.

OPH1R (Gen. 10: 29), fils de Joktan et descendant de Sem, vécut après la confusion des langues, et peupla, paraît-il, le sud-est de l'Arabie.

OPHIR (1 Rois 9: 26-28^, ville ou district des régions méridionales, où Salomon envoyait, de concert avec Hiram, roi de Tyr, une flotte d'Hets-jon-Guéber, port situé au nord-est de la mer Rouge. Cette flotte, qui mettait trois ans à faire un voyage, apportait chaque fois de 420-450 talents d'or, ainsi que de l'argent, du bois d'Almugghim, des pierres précieuses, de l'ivoire, des singes et des paons. (1 Rois 9: 28; 10:11, 22 ; 2 Chron. 8: 18; 9: 10.) Josaphat s'associa aussi à Achazia, roi d Israël, pour équiper, dans le même port, une flotte destinée à aller chercher de l'or à Ophir ; mais les vaisseaux furent brisés avant d'avoir quitté Hetsjon-Guéber. (1 Rois 22: 49; 2 Chron. 20: 35-37.) La finesse de l'or d'Ophir était proverbiale parmi les Israélites. (1 Chron. 29: 4; Job 28: 16; Ps. 45: 10; Esa. 13: 12.)

Malgré les laborieuses recherches des savants, on n'est pas encore parvenu à déterminer avec certitude la situation d'Ophir. Les un9 le

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ORF

placent à Sofala, snr la côte orientale de l'Afrique, à 20 degrés de latitude méridionale ; les autres à Edrisi, au sud de l'Arabie. D'autres prennent Ophir comme un nom collectif désignant divers établissements éloignés. Enfin d'après une quatrième opinion, qui paraît la plus problable, on doit chercher Ophir dans les Indes. En effet les savants qui la soutiennent font remarquer que ce pays est le seul qui renferme tous les objets apportés par la flotte de Salomon; que les noms hébreux de plusieurs de ces objets paraissent dérivés du sanscrit, ancienne langue de l'Inde; et enfin que les Septante, et surtout Josèphe, sont favorables à cette opinion. On suppose qu'Ophir était situé au sud des bouches de l'Indus.

DR ( Gen. 2:11 ), le plus malléable et le plus ductile des métaux, dont il est aussi le plus pesant, sauf le platine. Une once d'or peut être tirée en un fil de70 lieues de long. Ce métal pèse 19 fois plus que l'eau. Quoiqu'il soit peu dur, il est très précieux, non-seulement à cause de sa belle couleur jaune, mais surtout parce qu'il est inaltérable à l'air, à l'eau et au feu, et inattaquable aux acides. Lorsqu'il est chauffé, il est fragile comme le verre, et se réduit en poudre sous le marteau. Fondu, il est d'un vert bleuâtre. Il se dissout dans le mercure et dans l'eau régale, s'allie à tous les métaux, et s'emploie sous une multitude de formes, de teintes et de combinaisons. Ainsi un alliage de 100 parties d'or et de 30 d'argent, est d'un beau vert. On trouve l'or dans des rivières ou dans la terre, tantôt à l'état de pureté, tantôt mêlé à diverses substances, tantôt allié à d'autres métaux. On le purifie par divers procédés chimiques, sous l'action du feu. ( Job 23:10.) Il a été connu dès la plus haute antiquité comme le plus précieux des métaux. (Gen. 2:11; 13:2; 24: 22; Ps. 45:10.) Dans l'Ancien Testament, il est désigné par quatre mots hébreux différents. (Gen.2:11; Job28: 15,16; Ps.21: 4.) Quoique l'or ne se trouve pas en Palestine, il était très abondant à Jérusalem du temps de David (1 Chron. 29: 4, 7), et surtout de Salomon, qui en tirait beaucoup d'Ophir. ( 2 Chron. 1:15 ; 1 Rois 9: 26-28; 10:11, 22.) On en employa une grande quantité dans la construction du tabernacle et du temple. (Ex. 38 : 24 ; 2 Chron. 3: 4-10.) Le Seigneur paraît désigner sous l'image de l'or, une foi sincère et vivante. (Apoc. 3:18.)

ORACLE. (1 Rois 6:16.) Dans l'Ancien Testament, ce mot désigne le lieu très saint, soit du tabernacle (Ps. 28:2), soit du temple. (2 Chron. 5: 7.) Le terme hébreu (debir) rendu par oracle, dérive d'un verbe qui signifie parler. Le lieu très saint est probablement désigné sous ce nom, parce que Dieu s'y révélait à ses serviteurs : Quand Moïse entrait au tabernacle d'assignation pour parler avec Dieu, il entendait une voix qui lui parlait de dessus le propitiatoire. (Nomb. 7:89.) Dans le Nouveau Testament, le mot grec (logia) traduit par oracles signifie paroles, et désigne les écrits sacrés de l'ancienne alliance. (Rom. 3: 2; 1 Pier. 4: 11.)

ORFRAIE ( Lév. 11:13 ), oiseau de proie de la grandeur de l'aigle, mais dont les ailes sont moins longues, le vol moins rapide et moins élevé. L'orfraie se distingue par ses ongles noirs en demi-cercle, par une barbe de plumes sous le menton, et par uue mince membrane sur la pupille. Elle se tient près de la mer, des lacs ou des rivières. Elle se nour-

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ORT

rit de poisson, d'oies et de lièvres, enlève même des agneaux, et chasse de nuit comme de jour.

ORGE (Ex. 9: 31), plante céréale qu'on cultive dans les climats les plus variés. Sa tige haute de 60-90 centimètres (2-3 pieds), et munie de 5 ou 6 nœuds, porte un épi barbu, dont les grains sont disposés sur deux ou plusieurs rangs parallèles, selon les espèces. Cette plante supporte mieux la sécheresse que les autres céréales, et mûrit plus promptement que le blé. On appelle orge carrée celle qui a quatre rangs de grains. L'orge est très rafraîchissante, mais le pain qu'on en tire est un peu indigeste. On la cultivait en quantité, surtout l'espèce à six rangs de grains, en Palestine (Lév. 27:16 ; Deut. 8:8; Ruth 2: 23 ; 2 Chron. 2: 10 ; Esa. 28:25), ainsi qu'en Egypte. Dans ce pays elle mûrit un mois avant le blé, ce qui explique pourquoi la grêle la détruisit, tandis que cedernier, encore en herbe, fut épargné. (Ex. 9: 31, 32.) Les Israélites en faisaient du pain, ou en noarrissaient le bétail, surtout les ânes et les chevaux. (1 Rois 4 : 27, 28 ; Ezéch. 4:9; Jean 6: 9.) D'après Apoc. 6:6, le prix de l'orge n'était que le tiers de celui du froment. On la semait en novembre et la récoltait en avril.

ORGUE. Voyez Musique.

ORIENT. (Gen. 10:30.) Dans l'Ecriture, ce mot désigne d'une manière un peu vague les pays situés à l'orient, au sud-est et au nord-est de la Terre-Sainte, et spécialement l'Arabie et la Mésopotamie. (Gen. 25: 6; 1 Rois 4: 30; Jér. 49: 28 ; Nomb. 23 : 7 ; Math. 2:1.) Les habitants de ces diverses régions sont nommés les Orientaux. (Jug. 6: 3,33; Job 1:3; Gen. 29:1.) La mer Morte est aussi appelée la mer d'Orient. (Zach.l4:8.)

ORION (Job 9: 9; 38: 31 ), l'une des plus brillantes constellations. Elle est située dans l'hémisphère méridional, et renferme, d'après Arago, 90 étoiles de différentes grandeurs. Elle n'est pas visible chaque nuit pour nous, parce qu'elle accomplit parfois sa course sur l'horizon en même temps que le soleil. (Amos 5: 8.)

ORME (Esa. 41: 19; 60:13), grand arbre rameux dont l'ombre est, très saine, et dont le tronc atteint parfois une extrême grosseur. Son bois dur et robuste, est recherché des charrons et des carrossiers. Ses feuilles, larges et oblongues, forment une excellente nourriture pour le bétail. A ses fleurs, qui naissent avant les feuilles, au sommet des branches, succèdent des fruits membraneux renfermant chacun une semence blanche, d'une saveur douce. Plusieurs interprètes ont rendu le mot hébreu, dans les passages cités plus haut, par pin, hêtre ou platane. Dans Osée 4:13,- nos versions ont aussi traduit par orme, un autre terme hébreu, qui paraît désigner le térébinthe. Cedernier est un grand et bel arbre, très commun en Palestine. Ses feuilles ressemblent à celles de l'olivier, et ses fruits, un peu plus gros que des pois, sont rouges et disposés en grappes.

ORNAN. Voyez Arauna.

ORTIE (Prov. 24:31), plante qui pousse des tiges hautes de 90 centimètres (3 pieds). Ces tiges carrées, creuses et rameuses, sont hérissées

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OSÉ

de fins poils, ainsi que les feuilles. La piqûre de ces poils cause une vive douleur, parce qu'ils sont percés et ont à leur base une vésicule renfermant une liqueur vénéneuse, qui coule dans la blessure. L'ortie fleurit en juin, et sa graine, qui est ovale et aplatie, mûrit en août. Ses tiges peuvent servir à faire de la toile. Cette plante possède diverses propriétés médicinales. Le champ du paresseux et les contrées désolées, se couvrent partout d'orties comme en Palestine. (Prov. 24: 31 ; Soph. 2: 9.)

OSÉE (Osée 1:1), fils de Bééri, prophétisa 60 ans au moins, de 785-625 avant Jésus-Christ, c'est-à-dire, depuis la fin du règne de Jéroboam II, roi d'Israël, jusqu'au commencement de celui d'Ezéchias. Il exerça son ministère en Israël (14), et peut-être aussi en Juda, comme semblerait l'indiquer la mention de ses contemporains Hozias, Jotham, Achaz et Ezéchias, rois de Juda.(l : 1.) Il vit la décadence politique, religieuse et morale du royaume d'Israël, sous Zacharie, Sallum, Manahem, Pé-kacbja, Pékach et Hosée, dont quatre d'entre eux parvinrent au trône par l'assassinat. (2 Rois 15:8-31 ; 17: 1.) Il fut témoin d'une triple invasion <îe ce pays par les rois d'Assyrie Pul, Tiglath-Piléser et Salma-nasar, oi Salman, qui rendit Hosée tributaire. (2 Rois 15:19, 29 ; 17: 1-3; Osée 10:14.) A l'exception du récit de son double mariage, on ne possède aucun renseignement sur l'origine, la vie et la mort de ce prophète.

Le livre d'Osée est un résumé de ses prophéties, qu'il rédigea sans doute vers la fin de sa vie. Il se divise en deux parties. La première (1-3) se compose principalement d'un récit du double mariage du prophète, sous le règne de Jéroboam II. Dieu voulait, par un frappant symbole, faire seatir aux Israélites idolâtres la grandeur de leur crime et le châtiment qii les attendait. Dans ce but, il ordonna à Osée d'épouser nne femme débauchée, nommée Gomer, ou accomplissement. Ce prophète eut d'elle trois enfants, savoir : un fils, Jizréhel, ou Dieu dispersera; puis une fille, Lo-Mhama, ou non miséricorde ; et enfin un second fils, Lo'Hammi, ou non mon peuple. (1 ; 2.) Il prit ensuite, par obéissance à l'Eternel, une autre femme adultère, et donna pour sa dot, selon l'usage oriental, quinze sicles d'argent (43 francs) et un et demi chômer d'orge, soit trois hectolitres «u vingt quarterons. Cette femme lui fat sans doute fidèle, puisqu'elle devait symboliser la conversion d'Israël à Jésus-Christ, désigné sous le nom de David. (3: 5.) Le caractère étrange de ces mariages a poussé plusieurs commentateurs, d'ailleurs très évangéliques, à les considérer comme des fictions poétiques, destinées à frapper l'esprit du peuple. Mais ces récita si positifs, si circonstanciés, et rédigés non dans un style poétique comme le reste du livre, mais dans celui de l'histoire, ne nous paraissent gtères susceptibles d'une telle interprétation. — La seconde partie (4-14) comprend diverses prophéties prononcées après la mort de Jéroboam U. Ce sont en général des répréhensions, des menaces et des promesses exprimées dans un langage poétique et vigoureux, mais parfois un peu rude et obscur. Le livre d'Osée présente d'assez grandes difficultés. Pau' et Pierre en font une citation, qu'ils appliquent à la conversion des Juifs et des gentils. (Osée 1:10; Rom. 9:25; 1 Pier. 2:10.)

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OSNAPAR. ( Esdr. 4:10. ) Ce personnage, nommé grand et glorieux, par Réhum et Simsaî, transporta à Samarie, après la raine de cette Tille, des colons de diverses contrées de l'empire assyrien. C'était probablement le même qne Sargon, roi d'Assyrie, qui détruisit la capitale du royaume d'Israël, comme l'attestent des inscriptions retrouvées dans les ruines de Ninive. (2 Rois 17:6,24; Esa. 20:1.) Voyez Sargon.

OURS (1 Sam. 17:30), quadrupède sauvage, dont la structure est informe, le poil touffu et la démarche lourde; il ne marche pas sur l'extrémité des pattes, mais sur la plante des pieds. Il a la queue et les oreilles courtes, les yeux petits, l'odorat fin, les ongles noirs et très dors. D frappe du poing comme l'homme. Sa voix est une sorte de grondement, mêlé parfois d'un frémissement de dents, surtout quand on l'irrite. La colère le rend furieux et très dangereux. La femelle est particulière^ ment redoutable lorsqu'elle a des petits. (Prov. 17:12; 2 Sam. 17:8; Osée 13:8. ) L'ours est très gras en automne, mais il passe une partie de l'hiver dans sa tanière, sans nourriture et sans être engourdi comme la marmotte. Il aime la solitude et ne. se trouve à l'aise que dans des forêts profondes ou dans des grottes inaccessibles. Il se dresse comme un homme sur ses pieds de derrière, qui ont cinq doigts, et grimpe facilement sur les arbres. Le mâle et la femelle n'habitent point ensemble. Leur chair est mangeable, mais trop grasse ; celle des oursons est bonne et délicate. On distingue trois espèces d'ours terrestres, savoir : 1° L'ours blanc, qu'il ne faut pas confondre avec l'ours de mer, beaucoup plus vorace et dangereux. 2° L'ours noir, qui habite surtout les climats froids. Il ne mange pas de chair, mais se nourrit de végétaux. H est très friand de miel et de lait. 3° L'ours brun, qui est assez féroce et se nourrit de chair et de fruits. — L'ours de Syrie, qui habite aussi la Palestine, a le poil long, d'un brun jaunâtre, et le museau allongé ; il vît de chair et de végétaux. Il est souvent mentionné dans l'Ancien Testiment, entre autres dans les histoires de David et d'Elisée. (1 Sam. 17:34-37; 2 Rois 2: 21; Prov. 28:15; Esa. Il: 7; Lam. 3:10; Dan. 7:5; Amos5:19.)

OURSE ou CHARIOT. ( Job 9: 9; 38: 32. ) On Admet généralement que les deux mots hébreux ainsi traduits, désignent la grande Ourse, et que ses fils, comme porte l'original (38:32), sont Je s étoiles de sa queue. Cette constellation boréale est toujours sur notr4 horizon, et renferme, d'après Arago, quatre-vingt-sept étoiles, dont sfpt sont particulièrement brillantes. Quatre de ces dernières figurent lesroues d'un chariot, et les trois autres le timon, ou la queue de l'Ourse. Une ligne passant par les deux roues de derrière du chariot, et prolongée dans la direction de l'étoile polaire, aboutit presque à celle-ci, etfournit ainsi un moyen sûr de s'orienter.

OUTRE (Ps. 119:83), vase de cuir pourles liquides. L'outre est usitée en Orient et désignée dans l'Ecriture pçt quatre mots hébreux et un mot grec, que nos versions ont rendus par bouteille ( Gey. 21:14), baril (Jug. 4:19; 2 Sam. 16:1), ou vaisseau jjfob 32: 19; Luc 5:37), et quelquefois par outre. ( Jos. 9:4; 1 Sam. ^5 :18 ; Ps. 119:83. ) Les outres, faites de peau de chevreau, de bouc onde bœuf, étaient de dimensions et

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de formes très diverses. On mettait le vin nonvean dans des ontres neuves ou fraîches, parce qu'elles étaient seules assez flexibles et dilatables pour supporter, sans se rompre, la fermentation de cette liqueur. (Math. 9:17; Marc 2:22; Luc 5 : 37.)

PADDAN-ARAM ( plaine de Syrie, Gen. 31:18), l'un des noms hébreux de la Mésopotamie. (24:10; 25: 20.) Voyez Mésopotamie.

PAIN. (Gen. 31:54. ) Chez les Israélites, le soin de confectionner le pain était ordinairement remis aux femmes, qui en préparaient chaque jour la quantité nécessaire pour la famille. ( Gen. 18: 6; Lév. 26 : 26 ; 1 Sam. 28 : 24; Math. 13:33. ) Quand on était pressé, on ne faisait pas lever la pâte. (Gen. 19:3 ; Jug. 6: 19; 2 Sam. 28 : 24.) Il paraît qu'il s'établit des boulangeries à. Jérusalem, puisque Jérémie, dans la cour de la prison, recevait journellement un pain de la place des boulangers. (Jér. 37:21 ; Osée 7:4.) On faisait le pain de froment, d'orge ou d'épeau-tre; on y mêlait parfois des fèves, des lentilles et du millet. (Ezéch. 4 : 9. ) La pâte était pétrie dans des huches comme chez nous. (Ex. 12:34 ; Deut. 28:5.) Les pains avaient la forme de petits gâteaux ronds ou ovales, comme l'indique le mot hébreu (cicar-léchem) traduit par tin pain ou une miche de pain. ( Jér. 37 : 21 ; Ex. 29:23. ) L'Ecriture ne fournit aucune indication précise sur la grosseur des pains; mais ils étaient évidemment très petits. Ce qui le prouve, c'est que les deux ânes de Tsiba, chargés de deux cents paquets, tant de raisins secs que de fruits d'été, et d'un baril de vin, portaient en outre deux cents pains (2 Sam. 16:1) ; que, dans dans une ville affamée, un prisonnier obtenait un pain chaque jour (Jér. 37:21); et enfin qu'un homme empruntait trois pains pour recevoir un ami. (Luc 11 :*5.) Ils étaient probablement comme aujourd'hui en Orient, de la grandeur d'une assiette et de l'épaisseur du pouce, ce qui explique l'usage de les rompre au lieu de les couper. (Esa. 58:7; Math. 14: 19; 26:26 ; Luc 24 : 30, 35; Act. 20 : 11.) On cuisait généralement le pain dans des fours qui, à en juger par ceux des Orientaux, ne différaient pas beaucoup des nôtres. ( Ex. 8:3; Lév. 11 :35; 26: 26; Osée 7 : 4, 6. ) Parfois aussi on le cuisait sur des braises ( Esa. 44 : 19 ), ou au moyen de pierres chaudes, comme on le voit dans 1 Rois 19:6, oû le mot hébreu (retsaphim) est rendu à tort par charbons. C'est probablement à ce dernier procédé que correspond un usage oriental qu'il convient de mentionner ici. On remplit à demi, de pierres brûlantes, un vase de terre, et quand il est suffisamment chaud, on étend sur ses côtés de minces feuilles de pâte, qui sont cuites en un instant. Les Orientaux emploient souvent de la même manière des vases de 90 centimètres de haut (3 pieds), dans lesquels ils allument du feu pour les chauffer. Quelquefois aussi ils creusent dans le sol un trou circulaire, et y placent une pierre sur

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laquelle ils font du feu qu'ils écartent quand elle est assez chaude. Ensuite ils déposent sur cette pierre de minces pièces de pâte et les retournent plusieurs fois. — Manger du pain est une locution hébraïque qui signifie souvent prendre un repas. ( Gen. 43 : 32 ; Ex. 18:12; Ps. 102:5; 2 Thés. 3:12. ) Dieu menace de rompre à son peuple le bâton du pain, c'est-à-dire, de le priver de ce soutien de l'homme et de lui envoyer la faminei (Ezéch. 4:16; 5:16.)

PAINS DE PROPOSITION. Voyez Table.

PALESTINE. ( Ex. 15:14. ) Ce nom, donné aujourd'hui à toute la Terre-Sainte, ne désigne dans l'Ecriture que le pays des Philistins, qu'il serait mieux d'appeler Philistie. Voyez Philistins.

PALMIER (Ex. 15:27), arbre ou arbrisseau toujours vert, dont la tige nue, droite, cylindrique et couronnée d'une touffe de longues feuilles, s'élève de 1 à 30 mètres (3 à 100 pieds), selon l'espèce. Il est aussi appelé palme dans la version d'Ostervald, quoique ce mot ne désigne usuellement qu'une branche de cet arbre. (Ex. 15 :27 ; Deut. 34:3.) Le palmier ne prospère que dans les pays chauds, dont il est la richesse. Celui que mentionne l'Ecriture est le palmier dattier, qui appartient à la grande espèce. Sa tige, haute de 18 à 30 mètres (60-100 pieds), se compose de fibres longitudinales, séparées par une substance poreuse et d'une moelle tendre et savoureuse. Elle ne donne qu'un bois léger et peu solide. Le sommet, qui se mange ainsi que la moelle, est orné de quarante à quatre-vingt branches ou feuilles, placées en rond. A mesure qu'elles se fanent, les points où elles adhéraient à la tige forment des protubérances qui aident à monter sur l'arbre. Ces feuilles, qui ont jusqu'à trois mètres de longueur (10 pieds), ressemblent à de grandes plumes et s'inclinent gracieusement en arcs vers la terre. Au sommet de la tige et à l'aisselle des feuilles, il pousse en février de quinze à vingt bourgeons, d'où sortent autant de grappes, portant environ deux cents petites fleurs blanches. Les fleurs mâles et les fleurs femelles sont sur des pieds différents. Aux fleurs femelles succèdent des fruits oblongs, longs d'environ 45 centimètres ( 1 */« pied ), de la grosseur du pouce et renfermant un gros noyau dur, allongé et cylindrique. Ces fruits, nommés dattes, mûrissent en août, ont une chair jaunâtre, vineuse et sucrée, et fournissent une excellente nourriture. On les mange frais ou secs; on en tire aussi un vin et un sirop délicieux. Les dattes se préparent sous des formes très diverses. Le palmier vit deux cents ans et se reproduit par bouture et par semence. On utilise toutes les parties de cet arbre. Ses rejetons et ses feuilles servent entre autres à faire des cordes, des paniers, des sacs, des nattes, des sandales et des chapeaux. On cuit les noyaux pour les attendrir et en nourrir les chameaux. On dit que les Arabes emploient le palmier à trois cent soixante usages différents.

Cet arbre, qui est rare aujourd'hui en Palestine, y était autrefois très commun (Gen. 43 :11 ; Jug. 4 : 5; Ps. 92 : 13 ; Cant. 7:7; Joël 1 :12.) ; Jérico s'appelait la ville des palmiers. ( Deut. 34: 3. ) Les Israélites devaient en cueillir des branches, à la fête des tabernacles pour la construction de leurs pavillons de verdure. (Lév. 23 : 40.) Le dimanche des

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rameaux correspond au jour où de nombreux disciples de Jésus portaient des rameaux de palmier, en l'accompagnant à Jérusalem. (Jean 12:13.) Enfin, les rachetés sont représentés se tenant devant le trône de l'Agneau, avec des palmes dans leurs mains comme symboles de la victoire. (Apoc. 7:9.) La Judée avait pour emblème ou pour armoiries la vigne et le palmier, comme on le voit sur des monnaies juives de l'époque des Mac-cabées. Après la ruiue de Jérusalem, Titus fit frapper une médaille qui représentait la Judée captive, sous l'image d'une femme assise et pleurant sous un palmier.

PALTI ou PALTIEL (1 Sam. 25:44), fils de Laïs, de Gallim, en Benjamin, auquel Saûl fit épouser sa fille Mical, femme de David. Il n'est connu que par les larmes qu'il répandit quand elle lui fut ôtée pour être rendue à son premier mari. (2 Sam. 3:15,16.)

PAMPHYLIE ( Act. 2: 10; 13:13; 15: 38), province montagneuse et bien arrosée, sur les côtes méridionales de l'Asie-Mineure. Elle était bornée au nord par la Pisidie, à l'est par la Cilicie, à l'ouest par la Lycie. Elle avait pour villes principales Perge et Attalie.

PANETIER. (Gen. 40:1.) Le mot hébreu (opeh) ainsi rendu signifie boulanger. Le grand panetier ou le chef des boulangers dn roi d'Egypte, et son grand échanson offensèrent leur maître, nous ignorons comment (40:2.) Ils furent enfermés dans la prison royale et remis entre les mains de Joseph, qui les servait. Ils lui racontèrent les songes qu'ils avaient eus la même nuit, et Joseph^ prédit à réchanson qu'il serait rétabli dans son office. Le panetier avait songé qu'il portait trois corbeilles sur sa tête, que la corbeille supérieure renfermait toutes sortes de viandes du métier de boulanger pour Pharaon, et que les oiseaux les mangeaient. D'après l'explication de Joseph, qui fut confirmée par l'événement, ce songe annonçait qu'au bout de trois jours, indiqués par les trois corbeilles, le grand panetier serait décapité, puis attaché à une potence et que les oiseaux mangeraient sa propre chair. (40: 16-22.) Dans les tombeaux de Thèbes et de Memphis, récemment découverts, on a trouvé des peintures qui représentent les divers procédés de la cuisine et de la boulangerie des anciens Egyptiens. « Le département de la boulangerie et de la pâtisserie était des plus variés. On voit des ouvriers qui tamisent, mélangent les farines; d'autres qui pétrissent la pâte avec leurs mains, et lui donnent la forme de petits pains ronds qu'on met sur un plateau et qu'un homme porte au four. On voit souvent dans ces tableaux des tombes, des paniers portés ainsi, comme dans le songe du panetier de la Genèse : Il rêvait qu'il portait sur sa tête trois paniers. Cet usage de porter sur la tête est tout à fait particulier à l'Egypte, et il mérite d'autant plus d'être rappelé ici, que Moïse ne le mentionne qu'incidemment. Hérodote en parle comme d'un usage par lequel les Egyptiens se distinguaient des autres peuples. En Egypte, dit-il, les hommes portent les fardeaux sur la tête et les femmes les portent sur les épaules. On rencontre fréquemment sur les monuments des exemples de cette coutume, cependant cet usage n'était pas sans exception. — Plus loin, voici deux hommes qui pétris-

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sent la pftte avec les pieds, d'autres la prennent dans des vases et la portent au pâtissier, qui eu fait sur une plaque une sorte de macaroni '.»

PANNAGr (Ezéch. 27:17 ), mot hébreu dont la signification est inconnue et qui paraît désigner un objet de commerce, sur la nature duquel on en est réduit à des conjectures.

PAON ( Job 39:16 ), gros oiseau du genre des poules, originaire des Indes et de la grandeur de l'oie. Il a la tête petite et ornée d'une huppe, le bec légèrement recourbé, le cou long et mince, de longues ailes et des ergots comme le coq. Son cri est aigu et désagréable. Le mâle surpasse tous les autres oiseaux par la magnificence de son plumage. Il a la tête et le cou bleus, le dos blanc avec des taches fauves et noires. Mais son plus bel ornement est sa longue queue, qu'il peut étaler comme une roue, et dont les plumes, parsemées de brillantes fleurs, ont jusqu'à 90 centimètres de longueur ( 3 pieds ). Ces fleurs sont composées de quatre cercles concentriques, dont le premier est couleur d'or, le second châtain, le troisième vert et celui du milieu bleu. Mais ces brillantes plumes tombent et se renouvellent chaque année. Le paon paraît très sensible à l'admiration qu'excite son plumage, et semble se soustraire aux regards lorsqu'il en est privé. La femelle, qu'on appelle paonne, n'a ni la longue queue ni les magnifiques couleurs du mâle. Elle ne fait des œufs qu'à l'âge de trois ans; elle en couve six la première fois, et dès lors douze par couvée. Chaque soir, elle porte sur un arbre ses petits, nommés paonnaux, et saute à terre le matin pour les engager à l'imiter et à exercer leurs ailes. Les paons se perchent sur de grands arbres ou sur des édifices élevés. Quoiqu'ils se nourrissent de grains, comme les poules, leurs œufs ne sont pas bons à manger, et leur chair est dure, sèche et indigeste. La flotte de Salomon lui apportait des paons. ( 1 Rois 10:22.) Ce bel oiseau, originaire d'autres climats, s'élève très bien dans le nôtre.

PAPHOS. ( Act. 13:6-13. ) Il y avait dans l'île de Chypre deux villes de ce nom, l'ancienne et la nouvelle Paphos. La dernière, située trois lieues au nord-ouest de la première, était une ville commerçante, sur la côte occidentale de l'île et, sous les Romains, la résidence d'un proconsul. Détruite, du temps d'Auguste, par un tremblement de terre, la nouvelle Paphos fut rebâtie par cet empereur. Paul y frappa de cécité le magicien Elymas et y convertit le proconsul Serge-Paul.

PAPIER. (2 Jean 12.) Voyez Ecriture.

PAQUE (passage, Ex. 12:11), la première des trois grandes fêtes des Hébreux, instituée en mémoire du passage de l'ange destructeur et de la sortie d'Egypte. (Ex. 12:12,13; Deut. 16:1.) Elle fut célébrée la première fois, comme Dieu l'avait commandé, quelques heures avant la dixième plaie et le départ des Israélites, au mois d'abib, appelé plus tard nisan. (Ex. 13:4 ; Ester 3:7.) Ce mois, qui fut dès lors le premier de l'année, commençait à la première nouvelle lune depuis l'équinoxe du printemps, et correspondait ainsi à une partie de mars et d'avril. Voici comment les Israélites, sur l'ordre de l'Eternel, célébrèrent la Pâque en Egypte. Le

* Explorations modernes en Egypte. Huit séances données à Genève et à Lausanne, par M. A. Matthey, page 105.

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dix du mois d'abib, ou du mois qup les épis mûmsent, chaque chefde famille1 mit à part uu agneau ou un chevreau d'un an, mâle et sans défaut. Quatre jours après, soit le quatorze, à l'époque de la pleine lune, il l'é-gorgea le soir, entre les deux vêpres, et aspergea de son sang, avec une branche d'hysope, le linteau et les deux poteaux de la maison où il demeurait, afin de la protéger contre l'ange destructeur. L'agneau ou le chevreau, dépouillé de sa peau, fut rôti tout entier, y compris les entrailles (qu'on lava sans doute), puis mangé en famille, avec des pains sans levain et des herbes amères. Tous les Israélites célébrèrent cette fête à la hâte, dans l'attitude du départ, ayant les reins ceints, les souliers aux pieds et le bâton à la main. Les familles trop peu nombreuses pour manger un agneau entier, avaient dû s'adjoindre des voisins, afin de n'en rien laisser; il fut ordonné de brûler les restes, s'il y en avait, . pendant la nuit. (Ex. 12: 1-13; 12:21-24; 12: 28.)

L'institution de la Pâque subit quelques modifications, en vue de l'établissement des Israélites au pays de Canaan. D'un côté le choix des agneaux quatre jours d'avance, l'attitude du départ et l'aspersion des linteaux et des poteaux des portes, ne devaient sans doute pas se renouveler. D'un autre côté il fut défendu d'immoler les agneaux ailleurs que dans le lieu où siégerait le sanctuaire de l'Eternel. (Deut. 16:5,6.) Et comme l'immolation de ces victimes était un véritable sacrifice (16:2-5), leur sang devait être répandu sur l'autel, par les sacrificateurs, ainsi qu'on le voit dans 2 Chron. 30:16 ; 35:11, quoique la loi ne mentionne pas ce détail. On ne devait point briser les os de l'agneau pascal, ni porter de sa chair hors de la maison où il était mangé. (Ex. 12: 46; Nomb. 9:12.) La manducation des pains sans levain, nommés pains d'affliction, et des herbes amères, avait pour but de rappeler aux Israélites la servitude de l'Egypte, comme celle de l'agneau la sortie de ce pays. (Deut. 16:1-7.)

Dans l'origine et pendant plusieurs siècles, les chefs de famille égorgeaient eux-mêmes les agneaux de Pâque. Sous Ezéchias, on voit les lévites remplir accidentellement cette fonction, pour un certain nombre d'Israélites. (2 Chron. 30: 17.) Ils en furent exclusivement chargés depuis la captivité. (Esdr. 6:20.) On est partagé sur le sens de l'expression entre les deux vêpres, ou plus exactement entre les deux soirs. Josèphe et les docteurs juifs pensent que ces mots désignent l'espace de trois à cinq heures de l'après-midi. D'autres croient qu'il s'agit du temps compris entre le coucher du soleil et la nuit close, c'est-à-dire, de six à sept heures. Le passage suivant est favorable à ce dernier point de vue : « C'est là que tu sacrifieras la pâque, au soir, sitôt que le soleil sera couché. » (Deut. 16:6.) Il est probable que l'opinion de Josèphe et des rabbins est née du fait que les lévites, une fois chargés seuls d'égorger les victimes, ont dû commencer de bonne heure pour que l'on pût préparer la pâque et se mettre à table entre six et sept heures, ou entre les deux vêpres. Pour célébrer cette fête il fallait être pur. (Nomb. 9:6.) Les Israélites qui se trouvaient absents du pays ou affectés de quelque souillure légale, à l'époque ordinaire de la Pâque, devaient la célébrer le quatorze du second mois. (Nomb. 9: 6-12.) Mais il y avait peine de mort pour quiconque s'en abstenait volontairement. (9:13.) Les étrangers circoncis étaient soumis à la même loi que les Israélites. D'après la tradition, les femmes étaient libres de participer ou non an souper de la Pâque, qui ne devait pas réunir moins de dix convives, ni plus de vingt. Du temps de Josias, on immolait encore indistinctement des agneaux ou des chevreaux. (2 Chron. 35:7) ; mais l'usage de ne choisir que des agneaux prévalut plus tard. Comme chaque mois commençait avec la nouvelle lune, l'agneau pascal se mangeait toujours, de même qu'à l'origine, pendant la pleine lune. L'Ancien Testament mentionne la célébration de six fêtes de Pâque, savoir: en Egypte, au pied du Sinaï, sons le règne d'Ezéchias, sous celui de Josias et du temps d'Esdras. (Ex. 12; Nomb. 9: 2-5; 2 Chron. 30: 2, 15; 35:11; Esdr. 6:19.).

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La fête des pains sans levain était intimement unie à la précédente. Elle commençait le 15 du même mois, et durait sept jours, pendant lesquels il était défendu, sous peine de mort, de manger du pain levé, et tout levain devait être ôté des maisons dès le premier jour. La prescription relative aux herbes amères, ne concernait pas cette fête, quoique celle-ci se rapportât, comme la précédente, à la délivrance de l'Egypte. ( Ex. 12:15 ; Deut. 16: 3, 4.) Outre les sacrifices ordinaires, on offrait chaque jour, en holocauste, deux jeunes taureaux, un bouc, un bélier et sept agneaux, avec des gâteaux. ( Nomb. 28: 17-25 ; Deut. 16: 2.) Le premier et le septième jour étaient des sabbats extraordinaires, où l'on avait des assemblées solennelles, et où tout travail était interdit, sauf la préparation des aliments. ( Ex. 12:16 ; Lév. 23: 7,8 ; Nomb. 28:18,25.) On apportait le second jour, soit le 16, comme prémices de la moisson, une gerbe au sacrificateur. Celui-ci la tournoyait devant l'Eternel, puis en faisait un gâteau qu'il offrait sur l'autel, avec un agneau. On ne pouvait manger ni pain, ni grain rôti, ni épi, avant cette cérémonie, qui ouvrait la moisson. ( Lév. 23:10-15.) D'après les rabbins, le sanhédrin faisait, vers la fin du 15, le choix d'un champ d'orge, près de Jérusalem, où l'on coupait le 16, une gerbe qui était portée au temple, séchée au feu, puis foulée, et dont on moulait le grain. Avec une partie de la farine proprement tamisée, on faisait du pain dont une portion était consumée sur l'autel, et le reste mangé par les sacrificateurs.

Plusieurs passages semblent confondre ces deux fêtes en une seule, qui n'aurait duré que sept jours, du 14 au 21 exclusivement (Ex. 12: 18 ; 13: 6; 34:18; Deut. 16: 1-8), tandis que d'autres les distinguent clairement et les prolongent ainsi pendant huit jours, soit du 14 au 21 inclusivement . (Lév. 23: 5, 6 ; Nomb. 28:16,17.) Josèphe et les rabbins sont favorables à ce dernier sens. Dans le Nouveau Testament, cette double fête est appelée tantôt la Pâque, tantôt ta fêle des pains sans levain, tantôt enfin la Pâque et les pains sans levain. (Math. 26 :17; Marc 14: 1,12 ; Luc 22: 1.)

Le souper de la Pâque devait avoir lieu le soir, au moment envisagé par les Hébreux comme la fin du jour et le commencement du suivant. Mais on est divisé sur la question de savoir si l'agneau pascal était mangé au commencement ou à la fin du 14, c'est-à-dire, entre le 13 et le 14, ou entre le 14 et le 15. D'après les rabbins, cette dernière interprétation était admise sous le second temple. Les Juifs faisaient du 14 un

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jour de préparation, qu'ils appelaient le premier jour des pains sans levain, comme le font aussi nos deux premiers évangélistes. (Math. 26 : 17 ; Marc 14:12; Luc 22: 7.) Ce jour-là on visitait, la chandelle à la main, toute la maison, pour en enlever tout levain ; on préparait du pain non levé; on dînait légèrement, et plus tôt qu'à ordinaire, afin d'être bien préparé pour le souper. Dans l'après-midi, on sonnait de la trompette pour annoncer l'ouverture de la fête. Entre trois et cinq heures, les chefs de famille portaient leurs agneaux dans le parvis du temple, où les sacrificateurs, placés en rangs, les égorgeaient et recevaient le sang dans des vases d'or ou d'argent, qui étaient transmis de main en main jusqu'à l'autel. Les victimes immolées étaient immédiatement enlevées, suspendues à des crochets, et écorchées par d'autres sacrificateurs, qui les dépouillaient de la graisse des entrailles et de la queue, pour la faire fumer sur l'autel. Chacun emportait son agneau dans la peau, et le rôtissait tout entier, à la broche, dans un four spécial. Quand le repas était prêt, et les lampes allumées, la famille se mettait à table entre 6 et 7 heures. Le père faisait passer, pendant le souper, quatre ou cinq coupes de vin rouge. Après la première, il bénissait la table. Quand la seconde était bue, il expliquait à son fils, qui l'interrogeait, la signification de la Pâque. On chantait ensuite les psaumes 113-118, puis on mangeait l'agneau. La troisième coupe était appelée la coupe de bénédiction. Le souper se terminait par le chant des psaumes 120-137. Vers minuit, le peuple, qui passait ordinairement la nuit sans se coucher, se rendait au temple en habits de fête, pour y offrir des sacrifices de prospérités ; car personne ne devait se présenter les mains vides. Aussitôt que les sacrificateurs avaient prélevé leur part , le reste de la chair des victimes était porté dans le parvis des femmes et apprêté par des cuisinières attachées au temple. La journée du 15 nisan se passait en festins de famille qui avaient lieu, soit dans les salles à manger de cet édifice, soit dans des maisons ou sous des tentes.

On a cru voir, mais à tort, une divergence inconciliable entre les trois premiers évangélistes d'une part, et le quatrième de l'autre, quant au jour où Jésus célébra sa dernière Pâque avec ses disciples. Plusieurs théologiens se fondant sur le récit de Jean (13:1, 29 ; 19: 14, 31), pensent que le Sauveur anticipa d'un jour la célébration de cette fête. Mais il est évident, d'après Matthieu, Marc et Luc, qu'il mangea l'agneau pascal, à l'époque ordinaire. ( Math. 26: 17-20 ; Marc 14: 12-17; Luc 22: 7-14.) En outre les détails fournis par les quatre évangélistes sur la présence de Judas au souper, et sur les paroles de Jésus relatives à ce traître, prouvent qu'ils parlent tous du même repas. (Math. 26 : 21-25; Marc 14: 17-21: Luc 22 : 22,23 ; Jean 13: 21 -27.) Il est vrai que les disciples n'ayant pas compris les paroles de Jésus à Judas, crurent qu'il lui ordonnait d'acheter ce qui leur était nécessaire pour la fête. (Jean 13:29.) Mais ces derniers mots se rapportaient non à la Pâque proprement dite, mais à la fête des pains sans levain, qui commençait le lendemain,par un sabbat. (Lév. 23: 7.) Ajoutons que si Jean appelle le jour de la crucifixion, qui était un vendredi, la préparation de la Pâque.....et d'un grand

jour de sabbat (Jean 19: 14, 31 ), c'est parce que ce jour servait de pré-

m

PAR

paration à la fête des pains sans levain, qn'on nommait aussi la Pâque (Deut. 16: 2), et dout le premier jour était doublement un sabbat cette année-là. Remarquons enfin qu'on désignait par les mots, sacrifier, manger la Pâque, non-seulement l'immolation et la manducation de l'agneau pascal, mais encore les autres sacrifices qu'on offrait pendant la fête, et les repas qui les accompagnaient. (Deut. 16: 2.) C'est dans ce dernier sens qu'il faut entendre l'expression manger la Pâque, dans Jean 18: 28, où il est fait mention de la crainte qu'avaient les Juifs de se souiller, en entrant avec Jésus au prétoire, et où Martin a introduit à tort le mot agneau.

L'immolation de l'agneau pascal était un type tic la mort de Jésus-Christ, et la sainte cène, instituée en mémoire de cet événement, a remplacé la Pâque de l'ancienne économie. (I Cor. 5: 7.) L'humiliation, la sincérité et la droiture, sont les herbes amères et les pains sans levain des fidèles sous la nouvelle alliance. (5: 7, 8.) La Pâque chrétienne se célèbre le dimanche en souvenir de la résurrection du Sauveur. Il y a eu cependant de grandes contestations dans l'Eglise, pendant les trois premiers siècles, relativement à cette fête. Les uns la célébraient en même temps que les Juifs, mais en commémoration de la mort de Jésus-Christ; les autres le dimanche, et en mémoire de sa résurrection. Ce dernier usage, adopté de bonne heure dans l'Eglise d'Occident, prévalut en 325, au concile de Nicée, qui fixa le jour de Pâques au premier dimanche après la pleine lune qui suit l'équinoxe du printemps.

PARADIS ( Luc 23:43 ), mot grec qui signifie parc 9 jardin, verger. C'est par ce terme, dérivé du persan, que les Septante ont traduit les mots hébreux rendus par jardin d'Eden dans nos versions. (Gen. 3:24 ; 2: 8. Voyez Eden.) Dans le Nouveau Testament, le mot paradis, qui s'y trouve trois fois, désigne le séjour des bienheureux. (Luc 23 : 43 ; 2 Cor. 12: 4; Apoc. 2 :7.)

PARALYTIQUE ( Act. 9: 33 ), malade plus ou moins privé de mouvement et de sensibilité. La paralysie survient parfois tout à coup, par une attaque d'apoplexie. Elle se manifeste aussi lentement, par suite d'une altération de la moelle épinière. Les anciens médecins employaient le mot paralysie dans un sens plus étendu, et désignaient encore sous ce nom, d'autres affections du système nerveux, accompagnées de douleurs aiguës et de crampes. Telle était, paraît-il, la paralysie dont souffrait le serviteur du centenier de Capernaûm (Math.8: 6), ainsi que plusieurs autres malades qui furent guéris par Jésus. (4: 24.)

PARAN (Gen. 21: 21), vaste désert qui occupe la plus grande partie de la presqu'île de Sinaï. Il commence environ 20 lieues, soit trois journées de chemin, au nord de la montagne d'Horeb, s'étend jusqu'à la frontière méridionale de la Palestine, et comprend, au nord, les déserts de Kadès et de Tsin. (Nomb. 10: 12,33; 13:1, 4, 22, 27; 1 Sam. 25:1,2; Ps. 29: 8.) C'est ce grand et affreux désert que les Israélites traversèrent du sud au nord, et où ils séjournèrent environ 38 ans. (Deut. 1:1,19; Nomb. 10: 12.) On n'y voit presque de tous côtés que des plaines et des collines arides, privées de toute végétation, et couvertes de cailloux noirs.

4.16

par

On suppose que les campagnes deParan, ou plutôt, comme porte l'hébreu, le térébinthe de Paran ( Gen. 14: 6 ), désigne Elath, lieu situé à l'orient de ce désert et au sud de l'Idumée. (2 Rois 14: 22.)

La montagne de Paran (Deut. 33: 2 ), située dans le désert de ce nom, et d'où Y Eternel resplendit aux Israélites, était comprise, pense-t-on, dans la chaîne de montagnes qui se trouve au nord-ouest du Sinaï, et qu'on appelle Djebel-el-Tih. (Hab. 3:3.)

PARFUM. (Ex. 30: 7.) Les sacrificateurs offraient chaque jour, matin et soir, sur l'autel d'or, du parfum qu'ils répandaient sur des braises prises de l'autel des holocaustes. (30:7-9.) Ce parfum, auquel on mêlait du sel, était composé d'une égale quantité de quatre substances réduites en poudre, savoir, du stacte, du galbanum, de l'encens et de l'onyx. (30: 34-36.) Il paraît que les trois premiers de ces mots désignent des gommes aromatiques, et le dernier, un coquillage odoriféraut. (Voyez Onyx.) Il y avait peine de mort contre quiconque faisait, pour son usage, un semblable parfum. (30: 37, 38.) D'après les rabbins, un sacrificateur prenait de l'autel d'airain, dans un vase, des braises qu'il jetait sur l'autel d'or, puis un autre sacrificateur répandait sur ces braises 250 grammes (demi-livre) de parfum, dont l'odeur se faisait sentir en dehors même de Jérusalem. On brûlait aussi dans un encensoir, au lieu très saint, deux poignées de parfum le jour des expiations. ( Lév. 16: 12, 13. ) Après la révolte de Coré, Aaron fit propitiation pour le peuple, frappé d'une grande plaie, en offrant du parfum, avec un encensoir, qu'il tenait entre les morts et les vivants. (Nomb. 16: 46-48.) L'offrande du parfum était à la fois un type de l'intercession de Jésus-Christ, et un symbole delà prière des fidèles. (Ps. 141: 2; Apoc. 8: 3,4.)

PARMÉNAS (Act. 6 : 5), l'un des sept diacres de Jérusalem, qui, d'après la tradition, devint plus tard évêque, et mourut martyr à Philippes.

PARPAR. Voyez Abana.

PARTHES ( Act. 2:9), habitants de la Parthie, province montueuse et aride. Située au sud-est de la mer Caspienne, à l'orient de la Médie et au sud de l'Hircanie, cette contrée correspond en partie au Khoraçan. Les Parthes étaient rudes et grossiers, mais habiles cavaliers. Ils furent successivement soumis aux Assyriens, aux Babyloniens, aux Perses et aux Grecs. Ils secouèrent le joug de ces derniers en 255 av. J.-C., et fondèrent un royaume dont Arsace fut le premier roi, et Hécatompilos la capitale. Ce royaume s'agrandit peu à peu, et formait, au commencement de notre ère, un vaste empire qui s'étendait jusqu'à l'Euphrate. Les Parthes furent souvent en lutte avec les Romains, dont les conquêtes avaient ce fleuve pour limites. Ils firent aussi la guerre à Hircan, qui fut roi des Juifs de 79-40 av. J.-C., et s'emparèrent de Jérusalem. Leur empire prit fin l'an 226 de notre ère, après une durée de 480 ans, et la Parthie fut incorporée au nouveau royaume des Perses. Il y aVait à Jérusalem des Juifs de cette province, le jour de la Pentecôte.

PARVAIM ( 2 Chron. 3:6), pays inconnu, abondant en or fin. On a pensé que ce mot désignait l'Orient, ou qu'il n'était qu'un autre nom d'Ophir.

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DICTION. BIBLIQUE. 37

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PARVARIM ( 2 Rois 23: 11 ), lieu inconnu, vraisemblablement situé aux environs du temple de Jérusalem.

PASDAMMIM ( 1 Chron. 11: 13 ), lieu inconnu de la tribu de Juda, probablement le même qu'Ephès-Dammim, où. les Philistins étaient campés quand David tua Goliath. ( 1 Sam. 17 : 1, 50.) Comme Ephès signifie extrémité, nos versions l'ont traduit par frontière.

PASHUR ou PASCHUR ( Jér. 20: 1 ), sacrificateur qui entendant Jérémie dénoncer les jugements de Dieu contre Jérusalem, le battit, le mit en prison, et l'en tira le lendemain. Le prophète l'appela alors Ma-gor-Missabib (frayeur tout autour), en lui annonçant qu'il serait en proie à la frayeur, et qu'il mourrait captif à Babylone, avec toute sa famille. (20: 1-B.) v

PASSANTS vallée des (Ezéch. 39: 11 ), vallée près d'une mer, mais dont la situation est inconnue. Les uns la placent à l'orient du lac de Génézareth, les autres au sud-est de la mer Morte.

PASSEREAU ( Math. 10: 29 ), ou moineau, petit oiseau fort joli, qui a le bec conique et pointu, la tête haute et d'un bleu sombre, la poitrine et le ventre blanchâtres, le dos vert, brun et cendré. Il marche en sautillant, et s'apprivoise facilement quand il est jeune ; il apprend un peu à parler, et peut vivre huit ans en cage. Sa chair dure et sèche est peu ragoûtante. La femelle pond, jusqu'à trois fois par an, quatre ou cinq œufs cendrés et marquetés. On redoute les moineaux parce qu'ils se nourrissent en partie de fruits, de légumes et de grains ; mais ils sont plus utiles que nuisibles, à cause de la grande quantité d'insectes qu'ils détruisent. Ils dévorent les mouches, les abeilles, les guêpes, les fourmis, les grillons, les papillons et toute espèce de vers et de chenilles. Ils font leurs nids sous les toits, dans des creux d'arbre, ou au sommet des ormes et des pommiers, ou dans de vieux nids de pie, et s'emparent parfois de ceux des hirondelles. Il y a des moineaux tout blancs en La-ponie. Les moineaux de l'Orient, et surtout des Indes, sont ornés des plus magnifiques couleurs. Du temps de Jésus, on donnait en Palestine deux passereaux pour un as (sou, pite), soit environ huit centimes, et cinq pour deux as. (Math. 10:29; Luc 12:6.)

PASTEUR ou BERGER. (Héb. 13: 20.) Le mot grec (poïmên) correspondant à ce titre donné à Jésus-Christ (Jean 10: 11 ; 1 Pier. 5: 4), ne désigne qu'une seule fois, dans le Nouveau Testament, les conducteurs des églises. (Eph. 4: 11.) Mais ceux-ci, ordinairement appelés anciens ou évêques ( Act. 14: 23 ; 20: 17 ; Philip. 1: 1 ; 1 Tim. 3: 1-5 ), ont la charge de paître l'Eglise ou le troupeau (Act. 20: 17, 28; 1 Pier. 5: 2 ), ce qui explique et justifie l'usage du mot pasteur. Voyez Anciens.

PATAitA ( Act. 21: 1 ), grande ville maritime de Lycie, au sud de l'Asie-Mineure et à l'est de l'embouchure du Xanthus. Elle était célèbre par son temple et son oracle d'Apollon. Paul y aborda en venant de Macédoine (21:1 ), et s'y rembarqua pour la Palestine. (21:2.)

PATHROS ou PATROS (Esa. 11: 11 ), nom égyptien qui signifie pays du midi, et désigne la haute Egypte. Tantôt l'Ecriture distingue Pathros de l'Egypte ( Esa. 11: 11 ; Jér. 44: 1, 15 ). tantôt elle le comprend dans celle-ci, et en fait le berceau des Egyptiens. (Ezéch. 29:14; 30:13-15.) Les Pathrusim, ou habitants de Pathros, descendaient de Mitsraïm, fils de Cam. ( Gen. 10: 6, 13,14.) Après la première ruine de Jérusalem, des Juifs s'établirent dans cette région reculée, et s'y adonnèrent à l'idolâtrie. (Jér. 44: 1,15.) De Thèbes (No), sa capitale, le pays de Pathros fut nommé Thébaïde par les Grecs.

PATMOS ( Apoc. 1:9), île rocailleuse et stérile, d'environ six lieues de circonférence, et la plus septentrionale des Sporades. Elle est située dans la mer Egée, au sud-ouest de Samos et à l'occident de Milet. C'était un lieu d'exil sous les Romains, et St. Jean y fut relégué. D'après la tradition, l'apôtre y écrivit l'Apocalypse dans une grotte adossée à une montagne, sur le sommet de laquelle se voit un couvent grec nommé Apocalypse. Cette île s'appelle aujourd'hui Patmo ou Palmosa, et ne renferme que deux cents maisons.

PATRIARCHE. ( Act. 2: 29.) Ce mot grec qui signifie premier père d'une famiile ou d'une tribu, n'est appliqué dans l'Ecriture qu'à Abraham, aux douze fils de Jacob et à David. (Héb. 7:4; Act. 7:8,9; 2:29.) Mais on désigne communément sous le nom de patriarches, les chefs de famille nommés dans les généalogies, depuis Adam jusqu'à Jacob, et dans un sens plus spécial, ceux d'entre eux qui se sont distingués par leur pfété.

PATROBAS (Rom. 16: 14), chrétien de Rome qui, d'après la tradition, était l'un des soixante-dix disciples, et devint évêque de Pouzzol.

PAUL ou SAUL. (Act. 13: 9; 7: 58.) Destiné à l'apostolat « dès le ventre de sa mère » ( Gai. 1: 15 ), il y fut appelé d'une manière exceptionnelle. Il eut pour mission spéciale d'annoncer l'Evangile aux gentils (Act. 22: 21 ), de faire triompher la doctrine de la grâce, ou de la justification par la foi sans les œuvres ( 1 Tim. 1: 16 ; Rom. 3: 27 ), et de dégager l'Eglise des langes du judaïsme où elle avait pris naissance. (Act. 15 : 2.) Quoique Juif et de la tribu de Benjamin ( Philip. 3:5), il naquit à Tarse, en Cilicie, ville célèbre par son académie, qui rivalisait avec celles d'Athènes et d'Alexandrie. (Act. 21:39.) Il tenait de son père le droit de citoyen romain. ( 22: 28.) Ses citations d'auteurs païens semblent indiquer qu'il étudia la littérature grecque. (Act. 17: 28; Tite 1: 12.) Il apprit aussi, comme tous les Juifs lettrés, un métier, celui de-faiseur de tentes. (Act. 18: 3.) Il se rendit de bonne heure à Jérusalem, où il suivit l'enseignement du célèbre rabbin Gamaliel. (Act. 22 : 3.) Là il surpassa la plupart de ses condisciples, tant par ses progrès dans l'étude, que par-son attachement au judaïsme. (Gai. 1: 13, 14 ; Philip. 3: 6.) Il se rattacha, comme son père, à la secte des pharisiens. ( Act. 23:6.) Il n'avait guères plus de vingt ans lorsque Jésus fut baptisé, puisqu'il était encore un jeune homme quand Etienne subit le martyre. (Act. 7: 58.) Il eut sans doute de fréquentes occasions de voir et d'entendre le Sauveur ( 2 Cor. 5: 16 ) ; mais il demeura fidèle à l'esprit du pharisaïsme, cherchant son salut dans la rigoureuse observation de la loi et des traditions de ses pères. (Act. 26: 5 ; Philip. 3 : 6 ; Gai. 1: 14.) Convaincu que les disciples de Christ étaient de dangereux ennemis de

la vraie religion, Sanl se prononça énergiquement contre enx depuis la Pentecôte. La mort d'Etienne qu'il approuva, et à laquelle il assista, ne fit qu'augmenter sa haine contre la foi nouvelle. On le vit arracher les fidèles de leurs demeures, les traîner en prison, et s'efforcer de les contraindre, par de cruels tourments, à renier Jésus-Christ. ( Act. 8:1-3 ; 22: 4, 19 ; 26: 11 ; Gai. 1: 13 ; Philip. 3: 6 ; 1 Tim. 1: 13.) Non content de ravager l'église de Jérusalem, il obtint des principaux sacrificateurs, l'autorisation de poursuivre au dehors les Juifs convertis. (Act. 26:11.) Accompagné de quelques hommes, il se mit en route, dans ce but, pour Damas. (9:3,7.) Mais le moment était venu où le plus ardent adversaire de la foi, allait en devenir le plus zélé propagateur.

Paul approchait de cette ville, vers midi, quand il se vit tout à coup environné d'une lumière éclatante qui le renversa, et le priva de la vue. C'était Jésus qui se révélait à lui: Saut, Saul, lui dit-il en hébreu, pourquoi me persécutes-tu ? Qui es-tu, Seigneur ? répondit Paul. Je suis Jésus, le Nazarien, que tu persécutes (Act. 22: 8), répliqua le Sauveur, qui lui conféra alors la charge d'apôtre des gentils, et lui promit de nouvelles révélations. Paul vaincu se releva et se montra prêt à obéir au Seigneur, sans consulter la chair ni le sang. (Gai. 1: 16.) Comme lui, ses compagnons virent la lumière et tombèrent; ils entendirent aussi une voix, mais n'aperçurent pas le Sauveur, et ne comprirent pas ses paroles. (Act. 9:3-8; 22:6-11; 26:12-18.) Ils entrèrent à Damas, conduisant par la main le persécuteur dompté, qui logea dans une rue appelée la Droite, chez un juif nommé Judas. Paul jeûna, pria, et fut dans une grande faiblesse durant trois jours, au bout desquels il reçut, de la part du Seigneur, la visite d'Ananias. Celui-ci lui rendit la vue par l'imposition des mains, lui confirma sa vocation à l'apostolat, et le baptisa. Rempli du Saint-Esprit, le nouvel apôtre ayant pris de la nourriture et recouvré ses forces, se mit sans retard à annoncer Jésus-Christ. (9:8-19; 22:12-16.)

On fixe généralement à l'an 36 la conversion de St. Paul, qui eut lieu, paraît-il, quatorze ans avant le synode ou concile de Jérusalem. (Gai. 2 : 1-4 ; Act. 15.) On sait que la mort d'Hérode racontée dans Act. 12: 23, arriva l'an 44, et la destitution de Félix vers l'an 60. (24:28.) C'est sur ces indications que l'on a essayé de déterminer approximativement quelques dates relatives à la vie de l'apôtre. D'après les Actes, il fit cinq voyages à Jérusalem et trois parmi les gentils, depuis sa conversion à son arrestation dans cette ville. Voici le résumé de ses travaux apostoliques.

Peu après sa conversion, il alla en Arabie et y fit un séjour de deux à trois ans, dont le but nous est' inconnu. Il revint à Damas, qui était alors sous la domination d'Arétas, y prêcha l'évangile, et n'échappa à un complot qu'en se laissant descendre de la muraille, dans une corbeille. (Act. 9: 23-25 ; Gai. 1:17,18.) Il se rendit aussitôt à Jérusalem, pour la première fois, vers l'an 39 (Gai. 1: 18), et fut présenté aux apôtres par Barnabas. Il passa quinze jours chez Pierre, annonça l'évangile, et eut s au temple une vision dans laquelle il reçut l'ordre de quitter cette ville. (Act. 9 : 26-29 ; 22:17-20; Gai. 1: 18,19.) C'est à cette époque, ou un peu plus tard, qu'il fut ravi dans le paradis, et que le Seigneur l'affligea d'une écharde en la chair, pour le maintenir dans l'humilité. (2 Cor. 12.) De Jérusalem il alla à Tarse, et y fit un séjour de trois ou quatre ans, sur lequel nous ne possédons aucun renseignement. (Act. 9: 30; Gai. 1: 21.) Barnabas étant venu l'y chercher, le conduisit à Antioche, où ils évangélisèrent ensemble pendant une année. (Act. 11: 25,26.) Ils furent ensuite chargés, par l'église de cette ville, de porter des aumônes aux fidèles de Jérusalem, où Paul vint ainsi, pour la seconde fois, l'an 44, à l'époque de la mort d'Hérode. Il retourna sans retard, avec son compagnon et Jean, surnommé Marc, à Antioche. (11:27-30; 12:21-25.)

Sur l'ordre du Saint-Esprit, Paul et Barnabas furent mis à part, par l'imposition des mains, pour aller prêcher l'évangile aux gentils, et prirent Jean-Marc avec eux. (13:1-5.) L'apôtre partit donc, vers l'an 45, pour son premier voyage missionnaire, qui dura, paraît-il, de deux à trois ans. Il s'embarqua à Séleucie, aborda en Chypre, y prêcha, et convertit, à Paphos, le proconsul Serge-Paul. (13:5-15.) Il prit alors le nom de Paul, soit en souvenir du proconsul, soit en vue d'être mieux accueilli, parmi les païens, sous ce nom romain que sous le nom juif deSaul. Paul signifiant peu ou petit, on a aussi pensé qu'il prit ce nom par humilité. Lorsqu'il eut atteint l'Asie-Mineure à Perge, où Jean-Marc le quitta, il se dirigea vers le nord-ouest, et arriva à Antioche de Pisidie, où il prêcha avec un grand succès, tant aux Juifs qu'aux gentils. (13:13-52.) Chassé de cette ville par la persécution, il vint, dans la direction du sud-est, à Iconie. Il y gagna à la foi une multitude de Juifs et de Grecs, mais il dut bientôt fuir devant l'émeute. (14: 1-6.) Il se rendit à Lystre, où il guérit un impotent, fut pris pour un dieu, puis lapidé et laissé pour mort. (14:8-20.) Il alla jusqu'à Derbe et y convertit plusieurs personnes. (14: 20, 21.) Retournant sur ses pas, l'apôtre établit des anciens, ou pasteurs dans les églises qu'il venait de fonder, prêcha à Perge, s'embarqua à At-talie, et revint, avec Barnabas, à Antioche. (14: 22-27.)

Paul séjourna longtemps dans cette ville (14: 28), et y combattit vigoureusement de faux frères venus de Judée, qui troublaient l'Eglise en soutenant que les gentils ne pouvaient être sauvés sans observer la loi de Moïse. Il fut chargé, avec Barnabas, Tite et quelques frères, d'aller consulter, sur cette question, les apôtres et les anciens à Jérusalem. Il visita ainsi cette ville pour la troisième fois vers l'an 50. (Gai. 2:1.) Après avoir conféré avec Pierre, Jacques et Jean, qui lui donnèrent la main <F association, il participa au synode de Jérusalem. Il y fut décidé que les gentils, sauvés par grâce comme les Juits, n'étaient nullement obligés de se faire circoncire, ni d'observer la loi, mais qu'ils devaient s'abstenir du sang, des bêtes étouffées et de la fornication. Paul et ses compagnons, ainsi que Judas et Silas, portèrent cette décision à l'église d'Antioche, qui la reçut avec joie. (Act. 15:1-31 ; Gai. 2:1-10.) Ce fut probablement à cette époque que Pierre vint dans cette ville et que Paul le reprit de sa dissimulation. (Gai. 2:11-14.)

Après une contestation avec Barnabas, au sujet de Jean-Marc, Paul se mit en route, avec Silas, vers l'an 51, pour son second voyage missionnaire, qui dura probablement trois ou quatre ans. Il passa par la Syrie et la Cilicie, visita les églises qu'il avait fondées, et leur recommanda d'observer la décision du synode de Jérusalem. (Act. 15 : 36-39; 16:1-5.) A Lystre, il prit avec lui Timothée, et le circoncit, par égard pour les Juifs. (16:1-3.) Il annonça l'évangile en Galatie, y tit une vive peinture de la crucifixion du Sauveur, et fut reçu comme une ange de Dieu. (Act-16:6; Gai. 1: 2 ; 3: 1 ; 4:13-15.) Arrivé à Troas, où il s'adjoignit Luc pour troisième collaborateur, il eut une vision en vertu de laquelle il s'embarqua pour l'Europe, et traversa la Macédoine et la Grèce. Dans ce voyage il prêcha l'évangile dans différents lieux. A Philippes, où il séjourna quelque temps, il convertit Lydie, fut peu après fustigé et jeté en prison avec Silas, baptisa le geôlier, et laissa Luc dans cette ville. (16 : 10,4Q; 16:12-40.) Arrivé à Thessalonique, il amena à la foi quelques Juifs et beaucoup de Grecs, y reçut deux fois un secours des Philippiens (Philip. 4:16), et en fut chassé par une émeute. (Act. 17:1-9.) Après avoir été bien accueilli à Bérée, Paul y fut troublé par les Juifs de Thessalonique, et dut s'enfuir à la hâte, laissant Silas et Timothée dans la ville. (17: 10-15.) Il vint à Athènes, où il discuta avec des philosophes, prêcha dans l'Aréopage, et fut rejoint par Timothée, qu'il renvoya à Thessalonique (1 Thes. 3:1,2), et sans doute aussi par Silas, qu'il chargea d'aller en Macédoine. (Act. 18: 5 ; 17:16-34.) D'Athènes il se dirigea enfin sur Corinthe, où il séjourna dix-huit mois. Il yJrencontraAquilas etPris-cille, et prêcha d'abord dans la synagogue, puis dans la maison de Juste. Il fut encouragé par le retour de Silas et de Timothée, et par une vision. Mais les Juifs irrités le traînèrent devant le proconsul Gallion, qui refusa de les écouter. (18:1-17.) Après s'être embarqué, avec plusieurs frères (18:18; 19 : 22,29), à Cenchrée, port de Corinthe, pour s'en retourner, Paul s'arrêta à Ephèse et y laissa Aquilas et Priscille. Il s'entretint dans la synagogue avec les Juifs, désireux de le retenir. (18:19-21.) Poursuivant sa course, l'apôtre débarqua à Césarée, visita Jérusalem pour la quatrième fois, afin d'y célébrer une fête, sans doute la Pâque ; puis il retourna à Antioche, où il demeura un certain temps. (18: 21-23.)

Paul repartit avec ses amis, probablement vers l'an 54, pour son troi-sième voyage missionnaire, qui dura près de quatre ans. Il visita de nouveau la Galatie, et se rendit à Ephèse, où il séjourna de deux à trois ans, et soutint une lutte qu'il compare à un combat contre des bêtes féroces. (1 Cor. 15:32.) Il y prêcha dans la synagogue, puis dans l'école de Tyrannus, et opéra de nombreuses guérisons. Il discrédita la magie et le culte de Diane, que Démétrius voulut relever par une émeute. Il écrivit la première épitre aux Corinthiens (16: 19), et peut-être aussi celle aux Galates. Il envoya Timothée et Eraste en Macédoine, où il alla bientôt lui-même, et où il rédigea la seconde épître aux Corinthiens. (Act. 18: 23 ; 19: 1-40 ; 20:1 ; 2 Cor. 1:23 ; 2:13,14; 9:2.) Il visita alors, paraît-il, l'Illyrie et y annonça le salut (Rom. 15: 19) ; puis il passa en Grèce, où il demeura trois mois, et d'où il écrivit l'épître aux Romains. (16:23.) Il retourna au printemps en Asie, par Philippes, où il prit de nouveau Luc avec lui, puis alla rejoindre à Troas ses compagnons de voyage, qui l'y avaient précédé. Il resta sept jours dans cette

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ville. Comme il prononçait un long discours, dans une assemblée, il fut interrompu par la chute d'Eutyche. (Act. 20:5-12.) Il alla seul à pied de Troas à Assos, s'arrêta à Milet, et adressa aux anciens d'Ephèse, qu'il avait mandés, un discours d'adieu. (20: 13-38.) Il changea de navire à Patara, séjourna sept jours à Tyr, un jour à Ptolémaïs et débarqua à Césarée. Paul demeura là quelques jours, chez Philippe, où Agabus lui prédit sa future captivité. Il arriva enfin, pour la cinquième fois, à Jérusalem, porteur d'une collecte pour les fidèles de cette ville. Il se rendit chez Jacques, où les anciens vinrent écouter le récit de son voyage. (Act. 21:19; 24:17,18 ; 2 Cor. 9:1-13.)

Sur le conseil de Jacques, et par égard pour les chrétiens juifs, Paul participa, vers l'an 58, à la purification de quatre d'entre eux, qui avaient fait un vœu, et fut assailli dans le temple; mais le tribun Lysias l'arracha des mains de ses persécuteurs. Sous la protection du tribun, l'apôtre debout sur le seuil de la forteresse Antonia, raconta au peuple sa conversion, puis fut enfermé, et n'échappa à la fustigation qu'en revendiquant sa qualité de citoyen romain. (Act. 21: 21-40; 22:1-30.) Traduit et souffleté devant le sanhédrin, il réussit à diviser ses ennemis. Fortifié dans sa prison, par une vision, et protégé par Lysias, il échappa à un complot de quarante hommes découvert par son neveu. Il fut conduit à cheval, et sous escorte, au gouverneur Félix, à Césarée, où il passa deux ans comme prisonnier, mais avec la permission de recevoir ses amis. (23:1-35 ; 24:24-28.) Après diverses comparutions, tant devant Félix que devant son successeur Festus, Paul demanda, en vertu du droit romain, d'être jugé par l'empereur, ce qui lui fut accordé. Il déjoua ainsi le dessein qu'avaient formé les Juifs de le tuer. (24:1-27 ; 25:1-12.) Il eut encore l'occasion, avant de partir pour Rome, de plaider sa cause devant Agrippa, auquel il raconta aussi sa conversion. (25:13-27 ; 26:1-29.)

Vers l'an 60, Paul accompagné de Luc, d'Aristarque (27:1, 2), et sans doute aussi de Timothée et d'autres amis (Philip. 1: 1), fut confié au capitaine Jule, pour être conduit à Néron. Il s'embarqua à Césarée avec d'autres prisonniers et changea de vaisseau à Myra. Il essuya une longue et affreuse tempête sur la Méditerranée, fit naufrage sur les côtes de Malte, où il put aborder, avec ses 275 compagnons, et où il passa l'hiver. Il guérit par la prière le père de Publius, et tous les autres malades de l'île ; et après un séjour de trois mois, il se rembarqua pour l'Italie. (27 : 3-44; 28:1-11.) Il s'arrêta trois jours à Syracuse, et sept à Pouzzol, auprès des chrétiens de ce lieu. Il trouva au Marché-d'Appius et aux Trois-Boutiques, des frères de Rome venus à sa rencontre. Arrivé dans cette dernière ville, il fut remis au commandant de la garde impériale, qui lui permit de demeurer à part, sous la surveillance d'un soldat, au bras duquel l'apôtre était, selon l'usage romain, lié par une chaîne. (28:16-20.) Quoique prisonnier, il demeura deux ans dans un appartement qu'il avait loué, et put librement prêcher l'évangile. (28: 21-31.) Sa présence encouragea plusieurs prédicateurs timides, et fit sensation à Rome. (Philip. 1: 7-16.) Il écrivit pendant sa captivité les quatre épîtres aux Ephé-siens (6: 20, 21), aux Philippiens (1:13 ; 4: 22), aux Colossiens (4: 10) et à Philémon (10), ainsi que celle aux Hébreux. (13 : 23,24.) Voyez Hébreux.

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PÉ A

D'après la tradition, Paul fat relâché an bout de denx ans et accomplit différents voyages, puis il sabit une seconde captivité à Rome, avant d'y souffrir le martyre. Cette tradition, tour à tour soutenue et combattue par les théologiens, semble plus conforme aux diverses indications du Nouveau Testament que l'opinion contraire. Voici l'ordre probable des événements relatifs à la dernière portion de la carrière de l'apôtre.

Libéré vers l'an 62 ou 63, comme il s'y attendait (Philip. 2:24 ; Philém* 22 ; Hébr. 13: 23), Paul se rendit en Crète, avec Timothée et Tite, et y laissa ce dernier, pour achever l'organisation des églises qu'il venait de fonder. (Hébr. 13: 23 ; Tite 1:5.) Puis il visitapeut-être la Judée (Hébr. 13:23), ainsi que Colosses, où il s'était fait préparer an logement. (Philém. 2,22 ; Col. 4: 17.) Il alla ensuite à Ephèse, où il laissa Timothée (1 Tim. 1:3); en Macédoine, d'où il lui écrivit sa première épître (1:3); à Nicopolis, en Illyrie, où il doit avoir rédigé l'épître à Tite, et passé l'hiver. (Tite 3:12.) De là il retourna à Ephèse, vers Timothée (1 Tim. 3:14); à Milet, où il laissa Trophime malade (2 Tim. 4: 20) ; à Troas, où il déposa son manteau et des parchemins (4: 13), et probablement à Corinthe. (4: 20.) Il réalisa peut-être son dessein d'aller en Espagne (Rom. 15 : 24,28), comme semble l'indiquer Clément de Rome, qui dit que « Paul vint aux limites de l'Occident. » Il fut de nouveau arrêté et mis en prison à Rome, d'où il écrivit la seconde épître à Timothée. (1:17.) Sa seconde captivité paraît avoir été très rigoureuse, puisque dans un premier interrogatoire, il fut abandonné de tons ses amis. (2 Tim. 4: 16.) Quand il rédigea sa dernière lettre, une sentence de mort avait été ou allait être rendue contre lui, et Luc seul lui tenait compagnie. (4: 6, 11.) Mais il était sans crainte et attendait avec une inébranlable confiance la couronne de justice. (4:7,8.) Selon la tradition, il fut décapité, sous le règne de Néron, le 29 juin de l'an 67.

La carrière apostolique de St. Paul n'a été qu'un long combat. (2 Tim. 4: 7.) Il travaillait de ses mains en prêchant l'évangile, afin de n'être à charge à personne. (Act. 18:3; 20:34; 1 Cor. 4:12; 1 Thes. 2:9; 2 Thes. 3: 8.) Il a souvent manqué de nourriture et de vêtements. (1 Cor. 4:11; 2 Cor. 11: 28.) Il a été flagellé huit fois, tant par les Juifs que par les païens; il a fait naufrage trois fois, et passé un jour et une nuit au milieu des flots. (2 Cor. 11:24-26.) Il a été en butte aux calomnies de faux docteurs, qui cherchaient à le rendre suspect aux églises mêmes qu'il avait fondées. (11:12.) Il réunit dans son beau caractère les qualités les plus opposées. Tout en combattant à outrance les fausses doctrines, il se montre plein de condescendance pour les chrétiens faibles. (Gai. 1 : 6-13; 3:1 ; Rom. 14.) Apôtre de la grâce, il prêche avec force la sanctification et la nécessité des bonnes œuvres, comme fruit de la vraie foi. (Rom. 12-16; Gai. 5:13-26.) Il expose systématiquement la doctrine de la justification par la foi seule, et relève avec non moins d'insistance que Jean, le devoir de la charité. (1 Cor. 13.) Nous possédons quatorze épî-tres de Paul, y compris celle aux Hébreux.

PAVÉ. (Jean 19:13.) Voyez Gabbatha.

PÉAGE, PÉAGER. (Luc 5:27.) Les Romains faisaient payer, dans

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PÉG

tout Tempire, un droit de passage sur les marchandises qui entraient dans chaque pays, ou qui en sortaient. Ils affermaient, ordinairement pour cinq ans, le péage de toute une province à un ou plusieurs chevaliers. Ceux-ci établissaient des bureaux dans les ports de mer, et dans les villes frontières ou de passage, et y plaçaient des employés, nommés péagers, pour percevoir la finance exigée. D'après les auteurs païens, ces péagers, tirés de la basse classe, employaient la fraude sur une vaste échelle pour s'enrichir. Ils fouillaient les marchandises, ouvraient les lettres, exigeaient plus qu'il n'était dû (Luc 3:13), et faisaient de fausses inscriptions dans leurs registres. Ils se rendaient si odieux, qu'on les assimilait aux voleurs et aux brigands. Les Juifs, impatients du joug des Romains, vouaient au dernier mépris ceux de leurs compatriotes qui acceptaient cet emploi, et les confondaient avec les débauchés, les plus grands scélérats ou les païens. (Math. 5:46,47 ; 9:11 ; 11: 19 ; 18: 17; 21:31,32.) Selon les rabbins, les péagers étaient excommuniés, et déclarés incapables de témoigner en justice. On ne devait entretenir aucune relation avec eux, ni recevoir leurs aumônes, ni même changer de la monnaie à leur bureau. Une famille qui comptait un péager parmi ses membres, était déshonorée. Et cependant ces hommes si décriés se firent baptiser par Jean-Baptiste, et s'attachèrent à Jésus-Christ, tandis que les pharisiens repoussèrent l'un et l'autre. (Luc 3:12 ; 7: 29 ; 15.) Le Sauveur n'avait pas honte de s'asseoir à leur table et de loger chez Zachée, chef des péagers de Jérico. (19:1-10.) Il choisit aussi parmi eux l'un de ses apôtres. (Math. 10: 3 ; Luc 5:27.)

PÉCHÉ. (Gen. 4: 7.) Le péché est un fait qui remplittoute l'Ecriture, et forme l'un des pôles de la révélation, dont l'autre pôle est la rédemption par Jésus-Christ. Une fausse vue sur le péché conduit nécessairement à l'altération de toute la doctrine évangélique. Ne pouvant entrer ici dans de grands développements sur ce point, nous nous bornerons aux indications suivantes :

Le péché est la transgression de la loi de Dieu. ( 1 Jean 3: 4.) Toute déviation, tant en pensée qu'en parole ou en action, du grand commandement qui nous prescrit d'aimer Dieu de tout notre cœur, et notre prochain comme nous-mêmes, est un péché. ( Math. 22: 36-40.) L'essence du péché consiste à vouloir faire notre volonté propre au lieu de la volonté de Dieu. (Luc 22 : 42.) Le péché est entré dans le monde, par la désobéissance volontaire de nos premiers parents à un commandement de leur Créateur. (Gen. 3:1-6.) Cette désobéissance a eu pour effet, dans l'homme, une profonde altération de l'inftige de Dieu, et une forte inclination à toute espèce de mal. Ce penchant au mal se transmet, de père en fils, par la génération naturelle, en sorte que tous les hommes, sans exception, naissent dans un état de péché et de corruption. (Gen. 8: 21 ; Ps. 51: 7; 143 : 2 ; Jér. 17: 9 ; Rom. 3: 9; 5: 19 ; 1 Jean 1: 8.) On désigne ordinairement cette corruption de la nature humaine, sous le nom de péché originel ; dans le Nouveau Testament, elle est appelée la chair (Jean 3 : 6; Rom. 8: 4-9; 7 : 14-25), l'homme naturel ou animal (1 Cor. 2: 14), et aussi le vieil homme, par opposition à l'état de l'homme régénéré.

' (Eph. 4: 22; Col. 3: 9.) Du péché originel ou de la chair, découlent,

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PÉK

comme de leor source, toutes les pensées, paroles et actions mauvaises, tous les crimes et toutes les transgressions. (Marc 7: 21-23 ; Gai. 5: 17-21.) En vertu de la justice de Dieu, les conséquences naturelles du péché sont, la mort corporelle, avec les souffrances physiques et morales qui la précèdent, mais surtout la condamnation éternelle ou la seconde mort. (Gen. 3: 16-19; Eph. 2:1-3; Rom. 2: 8-12 ; 6: 23 ; Gai. 3: 10; Math.25: 46; Apoc. 20: 6.)

La distinction de 1 Jean 5: 16,17, entre le péché à la mort, et celui qui n'estpoint à la mort, a beaucoup embarrassé les commentateurs. D'après l'explication la plus généralement admise, il serait ici question du blasphème contre le Saint-Esprit. Mais peut-être faut-il voir dans les péchés à la mort, certains péchés que Dieu punissait de mort dans l'Eglise apostolique, comme il le fit à l'égard d'Ananias, de Saphira et de quelques Corinthiens. (Act. 5 :1-10 ; 1 Cor. 11: 30.) D'autres péchés au contraire n'étaient punis que d'une maladie, dont la guérison était promise à la prière, qui n'aurait eu aucune efficace dans le cas d'un péché à la mort. (Jacq. 5: 15,16.) De là cette restriction : Je ne te dis point de prier pour ce péché-là. (Jean 5: 16.)

PECTORAL (Ex. 28: 15-29), morceau d'étoffe double, carré, d'environ 24 centimètres de côté (8 pouces), et de plusieurs couleurs, placé sur la poitrine du souverain sacrificateur. Il était orné de 12. pierres précieuses différentes, disposées sur 4 rangs et enchâssées dans des chatons d'or; sur chacune de ces pierres était gravé le nom d'une tribu d'Israël. Le pectoral avait à ses angles 4 anneaux d'or, au moyen desquels il était fixé à l'éphod par deux chaînettes d'or crochées sur les épaules, et par deux cordons de pourpre liés à la ceinture. L'Urim et le Thummim (voyez Urim) étaient aussi placés au pectoral. Ce dernier est appelé le jugement, sans doute parce que celui qui le portait, obtenait par son moyen des révélations divines, et prenait des décisions pour le peuple. (Nomb. 27:21.) Lorsque le souverain sacrificateur se présentait devant Dieu , et portait sur son cœur les noms des enfants d'Israël, il était un beau type de Jésus-Christ intercédant pour les pécheurs. (Ex. 28 : 29, 30.)

PÉHOR (Nomb. 23: 28), montagne située à l'est du Jourdain et sur laquelle Balac conduisit Balaam, afin qu'il maudît les Israélites.

PÉHOR. Voyez Bahal-Péhor.

PÉKACH (2 Rois 15:25), fi^ de Rémalja, fut l'avant-dernier roi d'Israël, et régna 20 ans. Pour parvenir au trône, il tua son prédécesseur Pékachja, dont il était l'un des capitaines. Il suivit le culte des veaux d'or et s'allia avec Rétsin, roi de Syrie, pour attaquer Achaz, roi de Juda, auquel il tua 120 000 hommes en un seul jour. Il dut néanmoins, ainsi que son allié, lever le siège de Jérusalem, comme Esaïe l'avait annoncé. (2Rois 15: 27-29; 15: 37; 16:5; 2 Chron. 28:6; Esa.7:1,4.) Après avoir vu la Galilée envahie par Tiglath-Piléser, il fut assassiné par Hosée. (2 Rois 15:29, 30.)

PÉEACHJA (2 Rois 15 : 22-26), fils et successeur de Ménahem, roi *

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d'Israël, régna denx ans, servit les veaux d'or, et fut tué dans son palais par Pékach.

PÉLAT J A (Ezéch. 11,1), fils de Bénaja, l'un des25mauvais conseillers du peuple, à Jérusalem, qu'Ezéchiel vit en vision, à l'entrée du temple. U mourut subitement pendant que le prophète prononçait des menaces contre ces méchants. (11: 13.)

PÉLÉTHIENS. Voyez Kéréthiens.

PÉLICAN ( Lév. 11: 18), le plus grand des oiseaux aquatiques. Il a les pieds palmés, de longues jambes, le bec droit, pointu, aplati, long de 45 centimètres (ll/i pied) et large de 9 (3 pouces). Cet oiseau, beaucoup plus gros que le cygne, est très fort, vole fort haut, et peut enlever des corps aussi pesants que lui-même. Il se nourrit principalement de poissons, qu'il met, à mesure qu'il les pêche, dans une grande poche placée sous le bec, et qui peut contenir 10 kilogrammes de nourriture (20 livres). Il avale celle-ci à volonté, ou la porte à sa famille. Il construit son nid dans des rochers, où il fait une provision d'eau pour ses petits. Sa chair est dure et d'un goût désagréable; l'usage en était interdit par la loi. (11: 13, 18.) Cet oiseau peut vivre jusqu'à 80 ans. On est généralement d'accord que le mot hébreu rendu par cormoran, dans nos versions, désigne le pélican, tandis que ce dernier nom y est donné à une espèce de vautour. (Deut. 14:17.)

PÉNIEL ou PÉNUEL (la face de Dieu, Gen. 32 : 30), lieu où Jacob lutta avec l'ange, à l'est du Jourdain, sur la rive du Jabbok. On y éleva plus tard une ville du même nom, avec une tour, que Gédéon détruisit. Ce chef massacra en même temps les hommes de Pénuel, parce qu'ils lu} avaient refusé du pain pour son armée. (Jug. 8: 8,17.) Cette ville fut fortifiée par Jéroboam. (1 Rois 12: 25.)

PÉN1NNA (1 Sam. 1: 2), l'une des deux femmes d'Elkana, auquel elle donna plusieurs enfants. Comme elle était jalouse de l'affection que son mari témoignait à Anne, elle la blessait continuellement par des paroles piquantes. (1:1-6.)

PENTECOTE (cinquantième, Act. 2: 1), la seconde des trois grandes fêtes des Hébreux. Elle fut ainsi nommée en grec, parce qu'elle avait lieu le 50®® jour depuis le 16 nisan, ou surlendemain de la Pâque, jour où s'ouvrait la moisson, par l'offrande d'une gerbe. (Lév. 23:15, 16.) Dans l'Ancien Testament, elle est appelée la fête de la moisson, ou le jour des premiers fruits, car elle terminait la moisson par une offrande préparée avec du blé nouveau. (Ex. 23: 16; Nomb. 28: 26.) Moïse la nomme aussi la fête des semaines (en hébreu des sabbats), parce qu'elle se célébrait aussitôt après les 7 semaines consacrées à la moisson. (Ex. 34: 22; Deut. 16: 9; Lév. 23: 15.) La Pentecôte était un jour de repos et d'assemblée solennelle. (Nomb. 28: 26.) La célébration de cette fête se faisait surtout par l'offrande à l'Eternel de deux pains de blé nouveau, pétris avec du levain, et mangés par les sacrificateurs. (Lév. 23: 17, 20; 2: 11.) Ces pains étaient levés, sans doute parce qu'ils représentaient la nourriture ordinaire du peuple, au nom duquel on les offrait. Ces mots :

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Vous rapporterez de vos demeures deux pains ( Lév. 23: 17), ne signifient pas que chaque famille dût présenter deux pains à l'Eternel ; ils peuvent se rendre par ceux-ci : Vous rapporterez du pays où vous demeurez deux pains, comme l'indiquent les Septante et la tradition juive. Peut-être ces deux pains étaient-ils fournis à tour par les habitants de Jérusalem. Ils avaient, d'après les rabbins, 21 centimètres de long (7 pouces) et 12 de large (4 pouces). A ces pains se rattachait un sacrifice de prospérités, composé de deux agneaux, qui appartenaient aussi aux sacrificateurs. (23: 19, 20.) On offrait en outre 7 agneaux, 1 jeune taureau et 2 béliers en holocauste ; puis un bouc en sacrifice pour le péché. (23:18, 19.) Dans Nomb. 28 : 27-29, on lit deux jeunes taureaux et un bélier, au lieu de deux béliers et un jeune taureau. Cette différence a embarrassé les commentateurs modernes. Mais les Juifs, du temps de Jésus, voyaient dans l'indication de Nomb. 28 : 27-29, un sacrifice supplémentaire, et immolaient ainsi 14 agneaux, 3 jeunes taureaux, 3 béliers (Josèphe dit 2) et 2 boucs. Indépendamment de ces divers sacrifices obligatoires, les Israélites offraient volontairement de nombreux sacrifices de prospérités, accompagnés de joyeux festins. (Lév. 2: 14-16; Nomb. 15: 17-21; Deut. 16:9-11.)

On regarde habituellement la Pentecôte comme la fête de la publication de la loi, qui eut lieu, en effet, paraît-il, environ cinquante jours après la première Pâque. ( Ex. 19: 1, 10,11, 16.) Il est à remarquer toutefois que ce rapprochement ne se trouve ni dans l'Ecriture, ni dans Josèphe. Ce n'est que par des rabbins postérieurs à la seconde ruine de Jérusalem, que cette fête a été présentée comme un mémorial de la publication de la loi. Peut-être ce point de vue reposait-il sur une ancienne tradition.

Jésus-Christ choisit le jour de la Pentecôte pour l'envoi du Saint-Esprit et la fondation de son Eglise. (Act. 2.) Mais la fête chrétienne que l'on célèbre en mémoire de cet événement, ne s'établit que longtemps après ; car la Pentecôte pour laquelle Paul désirait se trouver à Jérusalem, était celle des Juifs. (Act. 20:16 ; 1 Cor. 16: 8.) On célébra d'abord, comme une époque de joie et de triomphe, les cinquante jours qui suivaient Pâques ; puis on distingua dans cette période deux grands événements, l'ascension du Sauveur et l'effusion du Saint-Esprit. La Pentecôte devint enfin, dans le IVm* siècle, une fête de l'Eglise.

PÉNUEL. Voyez Péniel.

PÉRATSIM. Voyez Bahal-Pératsim.

PERDRIX (1 Sam. 26 : 20), sorte de poule sauvage dont on distingue plusieurs espèces. Elle vole bas et pesamment, et vit en troupes dans les champs. Elle fait son nid dans un creux, à fleur de terre, et pond à la fois de seize à dix-huit œufs, qu'elle couve pendaat vingt-deux jours. Le mâle n'abandonne jamais sa femelle et montre comme elle, la plus grande tendresse pour ses petits. Cet oiseau se nourrit de fourmis, de limaces, de baies, de grains de blé, et vit de seize à vingt ans. Sa chair est saine et très savoureuse. Les anciens croyaient que la perdrix couvait des œufs qu'elle n'avait pas pondus. On trouve dans Jér. 17: 11,

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One allusion à cette opinion populaire. David persécuté par Saûl, se compare, dans son humilité, à une perdrix qui ne vaut pas la peine d'être poursuivie jusque sur la montagne. ( l Sam. 26:20.)

PERGAME ( Apoc. 1: 11 ), ancienne ville de Mysie, dans PAsie-Mineure, située au pied d'une montagne, sur le Calque, fleuve navigable. Elle était vingt lieues au nord de Smyrne et six lieues à l'est de la mer Egée. Elle devint la capitale du royaume de Pergame, qui fut fondé en 283 av. J.-C. et dura 150 ans. L'un de ses rois la rendit célèbre en y faisant confectionner des parchemins, et en y rassemblant une bibliothèque de 200000 volumes. Les Romains, devenus maîtres de ce pays, transportèrent cette bibliothèque à Alexandrie. Ils réduisirent ce royaume, vers l'an 130 av. J.-C., en province romaine, sous le nom d'Asie, et Pergame en fut le chef-lieu. Cette ville était aussi renommée par les temples de Jupiter, d'Apollon, de Minerve, mais surtout par celui d'Esculape, dieu de la médecine.

On ignore par qui fut fondée l'église de Pergame. Jean dut lui écrire une lettre, de la part du Seigneur, qui représente cette ville comme un siège de Satan. Mais Jésus-Christ loue la persévérance des chrétiens au milieu des persécutions, et les exhorte néanmoins à la repentance, à cause des principes immoraux professés au milieu d'eux, par les Nico-laïtes. (Apoc. 2 :12-17.) La ville actuelle, nommée Bergamo. paraît renfermer plus de 15 000 habitants, dont 3000 chrétiens.

PERGE (Act. 13:13 ), ville maritime de Pamphylie, située sur le Cestre, fleuve qui la mettait en communication avec la mer. Elle était célèbre par son temple de Diane. Paul et Barnabas y passèrent deux fois, et y annoncèrent l'Evangile. (14:25.)

PERLES (Math. 7:6), petits corps durs, luisants, ronds ou oblongs. Les perles sont généralement blanches, mais parfois grises ou rougeâ-tres; on les tire d'un coquillage bivalve, nommé huître à écaille nacrée ou nacre de perles. Elles sont de même substance que l'écaillé et se forment entre celle-ci et le corps de l'animal, qui en sécrète ordinairement de huit à douze. Il s'en produit aussi, mais rarement, dans l'intérieur du corps. On croit que la formation des perles est due à une maladie qui se développe en sept ans, au bout desquels l'huître périt. Les plus grosses perles sont comme des œuts de pigeon ; mais la plupart n'égalent pas un noyau de cerise. Leur prix n'est surpassé que par celui du diamant. Une perle d'une grosseur exceptionnelle se vend jusqu'à deux millions de francs. ( 13: 46.) Les huîtres sont pêchées dans la mer, par des plongeurs formés à ce métier dès leur enfance. Cette pêche se fait en Asie, en Amérique et même en Europe, mais principalement sur les côtes du golfe Persique et de Ceylan. La pêcherie de cette île est à cinq lieues du rivage occidental, où la mer a une profondeur moyenne de 21 mètres (70 pieds). Les perles étaient déjà très estimées dans l'antiquité. (Job 28:18; Prov. 3:15 ; 31:10; 1 Tim. 2: 9 ; Apoc. 18:12 ; 21:21.)

PERSE ( 2 Chron. 36: 22 ), région de l'Asie nommée aussi Perside3 et correspondant en partie au Farsistan, province méridionale de la Perse actuelle. Elle était bornée au sud par le golfe Persique, à l'ouest

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par la Snsiane, au uord-ouest par la Médie, au nord par la Parthie, à l'est par la Carmanie. La Perse avait pour capitale Persépolis. L'histoire de ce pays est incertaine jusqu'à Cyrus, qui, vers l'an 536 av. J.-C., réunit sous sa domination la Perse et la Médie, et fit de vastes conquêtes. Sous ses successeurs, cet empire, connu sous le nom de royaume médo-perse, s'étendait depuis la Méditerranée jusqu'aux Indes, y compris l'Egypte. (Ester 1: 1-3.) Il est désigné par Daniel, sous le triple symbole de la poitrine et des bras d'argent de la statue, d'un ours ayant trois crocs dans la bouche, et d'un bélier avec ses deux cornes. ( Dan. 2: 32 ; 7: 5 ; 8:3, 20.) Il lut d'abord divisé en cent vingt, puis en cent vingt-sept provinces ou satrapies. ( Dan. 6: 1 ; Ester 1: 1.) Les rois de Perse déployaient un luxe et une pompe extraordinaires, et vivaient dans une grande mollesse. ( Ester 1: 1-8.) Ils changeaient de résidence suivant les saisons, passaient le printemps à Ecbatane, en Médie, l'été à Susan ( Néh. 1:1 ; Ester 2: 1; 8:15), et l'hiver à Babylone. (Esdr. 6:1.) Ils avaient un grand nombre de femmes, servies par des eunuques ; mais l'une d'elles portait le titre de reine et jouissait de grands honneurs. ( Ester 1: 11 ; 2: 7,17 ; 4: 4.) Ils étaient entourés de 15 000 courtisans, dont les services étaient soigneusement récompensés et mentionnés dans les annales ou chroniques du royaume. (6: 1-3; 10:2.) Les Perses adoraient les astres, et surtout le feu, symbole d'Ormuz, dieu de la lumière ; mais ils n'avaient ni idoles, ni temples, ni culte extérieur. Le roi était à leurs yeux l'image vivante du dieu suprême, et recevait les honneurs divins (Dan. 6: 7); aussi considérait-on ses lois et décrets comme irrévocables. (6:8.) Il présidait un conseil de sept sages, qui représentaient les sept esprits de lumière dont on croyait qu'Ormuz était environné. ( Ester 1:14.) Les mages ou prêtres avaient le monopole de la science, et exerçaient une grande influence dans l'état, qui était gouverné despotiquement.

L'empire médo-perse eut quatorze rois, de Cyrus à Darius-Codoman. Il subsista environ 206 ans et fut renversé en 330 av. J.-C. par Alexandre-le-Grand. (+323.) Celui-ci légua sa vaste monarchie à ses généraux, qui la démembrèrent. L'an 226 de notre ère, la Perse devint le noyau d'un second empire persan, moins étendu que le premier, et qui subsista 426 ans sous la dynastie des Sassanides ; il fut détruit, l'an 652, par les Arabes. De 652-1258, la Perse, conquise au mahométisme, fit partie du califat d'Orient. Après de nombreuses vicissitudes, elle se releva, s'agrandit et forma, dès 1794, le royaume de Perse actuel. Celui-ci est borné à l'ouest par la Turquie, au nord par la Russie, la mer Caspienne et le Turkestan, à l'est par l'Afghanistan et le Béloutchistan, au sud par le golfe persique et le détroit d'Ormuz.

PESTE (Osée 13:14; Math. 24:7), maladie épidémique et contagieuse, très fréquente en Orient. Elle se propage avec une extrême rapidité et tue presque subitement à son début les personnes qu'elle attaque, puis elle devient moins violente et n'emporte les malades qu'au bout de trois jours. Ses principaux caractères sont : le dégoût des aliments, des maux de tête et de reins, une grande faiblesse et l'assoupissement, des vomissements et la diarrhée; enfin une violente fièvre accompagnée de délire.

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Si le malade transpire abondamment et que la fièvre diminne le troisième jour, il se produit alors, surtout aux aisselles, aux aines, aux oreilles et au visage, des tumeurs d'où s'écoule une humeur fétide. Quoique soulagé, le patient n'est hors de danger qu'au bout de quarante jours. On ne lui donne d'autres remèdes que des sudorifiques. La peste est si meurtrière qu'elle moissonne des milliers d'hommes en peu de jours. En 1714, 300000 personnes moururent de cette maladie à Cons-tantinople. Dans l'Ancien Testament, la peste est désignée par un mot hébreu ( déber ) que nos versions ont presque toujours traduit par mortalité. (Ex. 9: 3, 15; Lév. 26: 25; Nomb. 14: 12; 2 Sam. 24:13; l Rois 8:37; Ps. 91:3; Jér. 14:12; 21: 6; 44 :13 ; Amos 4:10.)

PÉTHOR (Nomb. 22:5), ville de Mésopotamie, située sur l'Euphrate et où demeurait Balaam.

PEUPLIER (Osée 4:13), grand arbre dont les jeunes pousses répandent une odeur balsamique. Les fleurs mâles et les fleurs femelles ne se rencontrent pas sur le même pied. On distingue trois espèces de peupliers: 1° Le peuplier blanc, dont les feuilles sont velues et blanches par dessous. 2° Le peuplier noir, à feuilles pointues, dentelées et lisses. C'est à cette espèce qu'appartient le peuplier d'Italie, plus droit et plus grand que les autres. 3° Le peuplier tremble ou le tremble, dont les feuilles arrondies, ondées et à queues minces et flexibles, sont agitées par le vent le plus léger. Ces diverses espèces ou variétés, communes chez nous, se trouvent aussi en Palestine ou en Syrie.

PHARAON. ( Gen. 12:15. ) Ce nom égyptien est un titre commun à tous les rois d'Egypte et signifie la Grande-Maison. L'histoire sainte mentionne dix rois de ce pays, dont quatre sont désigués sous des noms particuliers, savoir : So (2 Rois 17 :4), Sisak (2 Chron. 12: 2 ), Pharaon-Néco (2 Rois 23:29), et Pharaon-Hophrah (Jér. 44 : 30. Voyez ces mots.) Les six autres ne sont mentionnés que sous le nom commun de Pharaon. Le premier était contemporain d'Abraham (Gen. 12:15-20); le deuxième de Joseph ( 39:1 ) ; le troisième ( Ex. 1:11 ; 2: 23 ) et le quatrième de Moïse (3:10) ; le cinquième de David et d'Hadad, prince idu-méen (1 Rois 11:14,19. Voyez Hadad), et le sixième de Salomon. (3:1.) Voyez ces divers noms, le mot Egypte et l'article suivant.

PHARAON. ( Ex. 1:11.) Les savants s'accordent généralement à reconnaître dans Ramsès II, nommé Sésostris par les Grecs, le nouveau roi qui n'avait pas connu Joseph (1:8), et qui opprima le premier les Israélites. Les monuments qu'or, a découverts en Egypte et les papyrus ou manuscrits trouvés dans les tombeaux et récemment déchiffrés, prouvent que ce prince, qui fit de grandes conquêtes, a été l'un des plus puissants monarques dont l'histoire fasse mention. Sous son règne, les arts, les sciences et l'industrie prirent un développement extraordinaire, et son nom se retrouve sur un grand nombre de monuments. Divers manuscrits, qui datent de son époque, confirment le récit sacré touchant les pénibles travaux imposés aux Hébreux. Ils établissent avec évidence qu'il fit bâtir, par des étrangers captifs, des forteresses, entre antres Pithom et Rahmésès. (Voyez ces mots. Ex. 1:11.) Ils mentionnent aussi

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la construction d'autres édifices à laquelle travaillèrent les Israélites. Dans le passage suivant, tiré de l'un de ces manuscrits, un employé subalterne rend compte à son supérieur de l'exécution d'un ordre au sujet des Hébreux :

« Pour la satisfaction de mon maître, j'ai obéi au mandat que m'a donné mon maître, en disant : délivre la nourriture aux soldats, ainsi qu'aux Hébreux qui charrient la pierre pour le grand Bekhen (bâtiment) de Ramsès Mériamen, ami de la justice, lesquels sont confiés au chef des Madjaï. Je leur donne la nourriture selon les instructions excellentes que m'a données mon maître. »— Ces Madjaï, dit M. Matthey, étaient une troupe de mercenaires, d'origine libyque, qui faisaient l'office de gendarmes et surveillaient les corvées d'ouvriers dans les carrières

PHARAON-NÉCO (2 Rois 28 :29 ), roi d'Egypte, régna six ans, de 611-605 av. J.-C., et fit diverses conquêtes. (Jér. 47 : 2 ; 2 Rois 24: 7.) En allant combattre les Assyriens, il traversa la Samarie en vertu d'un ordre divin (2 Chron. 35: 22) et délit à Méguiddo Josias, roi de Juda, qui voulut s'opposer à lui. Trois mois après, il détrôna et emmena en Egypte son fils et successeur Jéhoachaz, qu'il remplaça par Jéhojakim, auquel il imposa un fort tribut. (2 Rois 23 : 29-35; 2 Chron. 35 : 20-22; 36 :1-4.) Mais il fut battu, quatre ans plus tard, à Carkémis, sur l'Euphrate, par Nébucadnétsar, qui lui enleva toutes ses conquêtes. ( Jér. 46:2; 2 Rois 24:7.) L'histoire profane rapporte que Néco entreprit sans succès un canal entre le Nil et la mer Rouge, pour mettre cette dernière en communication avec la Méditerranée. On lui attribue aussi d'avoir fait exécuter, par des navigateurs phéniciens, un voyage autour de l'Afrique.

PHARAON-HOPHRAH (Jér. 44:30), roi d'Egypte, connu sous le nom d'Apriès dans l'histoire profane, régnait quand Jérémie fut emmené dans ce pays. (43: 6; 44:1, 30.) Il avait fait, paraît-il, une alliance avec Sédécias contre Nébucadnétsar. (37:5-7.) Les menaces prononcées contre lui par Ezéchiel ( 29:3) et Jérémie ( 46:25 ; 44: 30) s'accomplirent dans une révolte provoquée par une campagne malheureuse qu'il avait faite contre les Cyréniens; il fut massacré par son peuple après un règne de 22-25 ans.

PHARISIENS. ( Math. 3:7.) Après la captivité et sous l'influence d'Esdras et de Néhémie, les Juifs renoncèrent généralement à l'idolâtrie et s'attachèrent fermement à la loi de Moïse et aux institutions de leurs pères. Ils se séparèrent des étrangers et s'efforcèrent dès lors de conserver intactes leur religion et leur liberté, en présence de la civilisation grecque et de la domination étrangère, qui menaçaient leur nationalité. Ce fut cette direction à la fois religieuse et patriotique qui donna naissance, sous les Maccabées, vers l'an 145 av. J.-C., d'après Josèphe, à la secte des Pharisiens ou séparés, dont l'origine est du reste inconnue. Ils furent ainsi désignés, non qu'ils se séparassent du culte de la nation, mais parce qu'ils se distinguaient des autres Juifs par leur zèle religieux

1 Voyez Explorations modernes en Egypte. Huit séances données à Genève et à Lausanne, par M. A. Matthey.

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et leur patriotisme. Ils ne formaient pas une secte dans le sens ordinaire de ce mot, mais plutôt une société dont le rôle, dans le j udaïsme, était assez semblable à celui des ordres monastiques dans le catholicisme. Ils luttèrent vigoureusement contre l'indifférence religieuse et le matérialisme des Sadducéens, ainsi que contre la domination étrangère. Ils exercèrent une grande influence sur le peuple, qui voyait en eux ses vrais représentants et ses conducteurs spirituels. Ils poursuivaient leur but avec une grande ténacité et ne craignaient pas de résister aux princes juifs ou étrangers qui n'entraient pas dans leurs vues théocratiques. Ainsi ils refusèrent de prêter serment à Hérode-le-Grand ; plusieurs d'entre eux conspirèrent même contre lui et furent punis de mort. Ils étaient alors plus de six mille. La plupart des sacrificateurs et des docteurs de la loi se rattachaient à ce parti et occupaient un assez grand nombre de sièges dans le sanhédrin. ( Jean 1: 19, 24; 7 :32 ; 11: 47, 57 ; Math. 23 : 2-7 ; Act. 23: 6-9. ) Les Pharisiens avaient aussi des écoles savantes où se formaient leurs docteurs. (Act. 5:34; 22: 3.) Ils admettaient l'autorité de l'Ancien Testament, l'existence des anges, l'immortalité de l'âme, avec la rétribution future et même la résurrection des morts. (23 : 6-9.) Contrairement à diverses tendances religieuses et philosophiques de cette époque, ils reconnaissaient à la fois dans l'activité et la destinée de l'homme, l'intervention delà Providence et la liberté humaine.

Mais si d'un côté les Pharisiens opérèrent une réaction salutaire contre le relâchement religieux et l'envahissement des idées païennes, ils exercèrent de l'autre la plus funeste influence sur la piété du peuple, en cristallisant la religion, en la réduisant à de vaines pratiques. Outre l'Ecriture, ils recevaient comme autorité des traditions orales, qu'ils faisaient remonter aux prophètes, et même à Moïse. Par un système d'interprétation semblable aux procédés que Pascal reproche aux Jésuites, ils annulaient les préceptes les plus positifs de la loi et renversaient toute la morale. (Math. 23:16-22; Marc 7 :1-13.) Les actes extérieurs, les pratiques les plus minutieuses remplaçaient à leurs yeux l'amour de Dieu et du prochain. (Math. 23: 23-33.) Leur système, plein de subtilités, développait l'orgueil, l'ostentation, la propre justice, l'hypocrisie et le mépris du prochain. (Luc 6: 7; 11: 38; 15 : 2; 18: 10-12.) Ils repoussèrent Jean-Baptiste, et se montrèrent les ennemis les plus acharnés de Jésus-Christ, dont ils provoquèrent la mort. (Jean 1 :19-24; Math. 3: 7-9 ; 9:34 ; Luc 6:7 ; Jean 7: 32-49 ; 11:47, 57.) Il y eut néanmoins parmi eux des hommes droits, sincères, d'un caractère élevé, tels que Nicodème , Gamaliel, Paul et plusieurs autres, dont quelques-uns embrassèrent l'Evangile. (Jean 3: 1 ; 7: 50; Act. 5: 34-39; Philip. 3: 5, 6.) Quand l'autorité eut passé, du temps des apôtres, entre les mains des Sadducéens (Act. 4:1 ; 5: 17 ; 23: 6), les Pharisiens conservèrent toute leur influence sur le peuple. Ils le poussèrent à se révolter contre les Romains, ce qui amena la ruine de Jérusalem. Dès lors leurs traditions et leurs principes ont été recueillis dans un livre célèbre, nommé Tal-mud, qui fut achevé vers l'an 505.

PHÉBÉ ou PHCEBÉ (Rom. 16: 1, 2), diaconesse de l'église de Cen-chrée, près de Corinthe. Elle porta probablement à son adresse l'Epître

DICTION. BIBLIQUE.

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aux Romains. Paul recommande expressément à ces derniers cette piense femme, dont il loue l'hospitalité.

PHÉNICE (Act. 27:12), port de Crête, en face de l'Afrique, et seulement ouvert du côté de l'ouest. Les compagnons de Paul essayèrent en vain d'y aborder.

PHÉNICIE (Act. 11: 19 ; 15 : 3 ; 21: 2), région située au nord de la Palestine, entre la Méditerranée et le Liban. Elle était bornée au sud par le Bélus, et au nord par l'Eleuthère, qui a son embouchure près d'Aradus, en face de l'île de Chypre. Cette plaine étroite, dont le sud avait été assigné à la tribu d'Aser, est bien arrosée et fertile. Elle fut peuplée par Sidon, fils de Canaan. (Gen. 10:15,19.) Les Phéniciens se rendirent célèbres par l'invention de plusieurs arts et sciences, et en particulier par celle des lettres de l'alphabet, qu'ils communiquèrent aux Grecs ; par leur habileté dans la navigation et par l'étendue de leur commerce, comme aussi par la corruption de leurs mœurs. Ils étaient adonnés au. culte de Bahal et d'Hastaroth. ( 1 Rois 11:5 ; 16: 31.) Leurs principales villes étaient, du sud au nord, Ptolémaïs, Tyr, Sidon, Beryte, Byblos, Tripolis et Aradus, bâtie dans une petite île. Ces villes maritimes formaient, pour la plupart, des états indépendants mais unis entre enx. Elles fondèrent de nombreuses colonies dans les îles et sur les côtes de la Méditerranée, entre autres Carthage, la rivale de Rome. La Phénicie subit successivement le joug des Assyriens, des Caldéens, des Perses, des Grecs et des Romains. Du temps de Jésus-Christ, elle faisait partie de la Syrie. (Marc 7: 26.) Elle est maintenant soumise aux Turcs.

PHÉRÉSIENS ( Gen. 13: 7), ancienne peuplade répandue dans divers districts du pays de Canaan, mais principalement vers le centre. (Gen. 13:7; 34 : 30; Jos. 9:1; 11: 3; 17:15; Jug. 1: 4; 2 Chron. 8: 7, 8; Esdr. 9:1.) Ils partagèrent le sort des autres Cananéens. Voyez ce mot.

PHILADELPHIE ( Apoc. 1: 11 ), ville de Lydie, au pied du mont Tmolus, dans l'Asie-Mineure, 9 lieues au sud-est de Sardes. Elle fut bâtie, vers l'an 150 avant Jésus-Christ, par Attale Philadelphe, roi de Pergame, et tomba au pouvoir des Romains 133 ans avant notre ère. Elle fut dévastée, à l'époque du Sauveur, par plusieurs tremblements de terre. Il s'y forma de bonne heure une église, à laquelle Jean écrivit, de la part du Seigneur, une lettre qui ne renferme que des éloges, des encouragements et des promesses. (3: 7-13.) Lorsque Tamerlan ravagea cette contrée, vers 1403, Philadelphie fut merveilleusement épargnée et servit de refuge aux chrétiens des environs. Cette ville existe encore aujourd'hui, sous le nom d'Alachehr, ou ville de Dieu, et renferme 15 000 habitants, dont 1200 professent le christianisme.

PHILÉMON (Philém. 1:2), chrétien distingué de Colosses, et probablement l'un des pasteurs de l'église qui s'assemblait dans sa maison. On croit qu'Apphie, mentionnée après lui, était sa femme. (Col. 4: 7-9; Philém. 1:2.) D'après la tradition, il fut évêque de Colosses, et subit le martyre sous Néron. On montrait encore sa maison an cinquième siècle. Epitre à Philémon. Cette lettre fut écrite de Rome pendant la première captivité de Paul, et portée à Philémon par son esclave Onésime. Celui-ci s'était enfui dans cette ville, où l'apôtre le convertit. Paul a pour but, dans cette épître, d'engager Philémon à recevoir Onésime, à lui pardonner et à le considérer comme un frère. Au lieu de lui commander avec autorité, il s'efforce délicatement de lui inspirer ce que la charité exige de lui. C'est ainsi que le christianisme abolit l'esclavage, sans l'attaquer directement.

PHILÈTE. Voyez Hyménée.

PHILIPPE (Luc 3 :1), fils d'Hérode-le-Grand et de Cléopâtre. Il fut tétrarque de l'Iturée et de quelques autres districts situés au nord-est de la Palestine et sur les bords de la mer de Galilée. Il était doux, bienveillant et de beaucoup le meilleur des fils d'Hérode. Il embellit Panéade, appelée dès lors Césarée de Philippe, et agrandit Béthsaïda, qu'il nomma Juliade et où il mourut, sans enfants, peu après la fondation de l'Eglise. Il n'est mentionné qu'une seule fois dans le Nouveau Testament.

PHILIPPE ( Math. 14: 3 ), fils d'Hérode-le-Grand et de Mariamne II, fut privé d'héritage et vécut en simple particulier. Il n'est connu que par l'infidélité de sa femme Hérodias, qui le quitta pour s'unir à son frère Hérode-Antipas. Il avait eu d'elle une fille, nommée Salomé. (Marc 6:17,22.)

PHILIPPE (Math. 10: 3), de Béthsaïda, l'un des douze apôtres, est simplement nommé dans les trois premiers évangiles et les Actes. (1:13.) Jean rapporte de lui les quatre traits suivants : 1° Dès le premier appel de Jésus, Philippe s'attacha à lui et s'empressa de le faire connaître à Nathanael comme le Messie. (Jean 1:43-48.) 2* Lorsque, pour l'éprouver, le Sauveur lui demanda où l'on pourrait trouver du pain pour rassasier la multitude accourue, Philippe répondit qu'il en faudrait pour plus de deux cents deniers. (6:5-7.) 3* Ce fut à lui que s'adressèrent quelques Grecs qui désiraient voir Jésus. ( 12:20-22. ) 4° Après l'institution de la sainte cène, comme Jésus-Christ parlait de son Père à ses disciples, Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit.» (14:8.) On ne possède que de vagues renseignements sur les travaux de cet apôtre. D'après la tradition, il prêcha l'Evangile en Phrygie, et mourut à Hiérapolis, dans un âge avancé.

PHILIPPE (Act. 6:5), Yévangéliste (21: 8), l'un des sept diacres de Jérusalem. Il fut chassé par la persécution qui éclata après la mort d'Etienne et se rendit à Samarie, dont tous les habitants étaient fascinés par les discours et les enchantements de Simon le magicien. (8 : 9-11.) Il leur annonça néanmoins avec succès l'Evangile, en faisant de nombreux miracles et les baptisa, ainsi qi\e Simon lui-même. (8:12-13.) Averti par un ange, il se dirigea vers le midi et atteignit, sur la route de Jérusalem à Gaza, un prosélyte qui venait de la première de ces villes. C'était le trésorier de Candace, reine d'Ethiopie, qui lisait à haute voix, dans son chariot, le chapitre 53 d'Esaïe. Après s'être assis auprès de lui, Philippe lui expliqua ce morceau et lui annonça Jésus, puis il le baptisa. Il fut ensuite miraculeusement transporté par l'Esprit à Azote. ( 8:26-40. ) De là il évangélisa sur son chemin jusqu'à

Césarée, où il se fixa sans doute et où, plus de vingt ans après, il reçut Paul dans sa maison. (8:40 ; 21: 8.) Le Nouveau Testament ne nous donne pas d'autres détails sur Philippe, sinon qu'il avait quatre filles non mariées qui prophétisaient. (21:8.)

PHILIPPES (Act. 16:12), ville forte de Macédoine, près de la frontière de Thrace, située sur une colline, à l'ouest du fleuve Strymon. Elle s'appelait d'abord Crenides ; mais lorsque Philippe, roi de Macédoine, l'eut agrandie et fortifiée, vers 358 av. J-C., il lui donna son nom. En 148 avant notre ère, elle passa aux Romains, qui, sous Auguste, y établirent une colonie. (16:12.) On ne sait si le titre de première ville que Luc donne à Philippes, indique qu'elle était le chef-lieu d'un district, ou s'il se rapporte à sa position géographique. Les Juifs, trop peu nombreux pour avoir une synagogue dans cette ville, célébraient, paraît-il, leur culte en plein air, auprès du fleuve (16:13), ou dans une espèce d'enclos découvert (voyez Synagogue). Dans son second voyage missionnaire, Paul prêcha l'évangile à Philippes, vers l'an 52, y fut fouetté et emprisonné. Il y fonda néanmoins une église, dont la famille de Lydie, celle du geôlier, et sans doute aussi la servante délivrée d'un esprit de Python, formèrent le noyau. (16:14-39.) L'apôtre y laissa Luc, et le reprit cinq ou six ans plus tard, en revenant de son troisième voyage missionnaire. (16:40; 20: 6.) Philippes devint un centre religieux important, et fut pendant des siècles la métropole d'un grand nombre d'églises. Aujourd'hui cette ville n'est plus qu'un village nommé Filiba.

PHILIPPIENS épitre aux. (Philip. 4:15.) Rédigée à Rome, probablement vers la fin de la première captivité de Paul, de 62-63 (2:24 ; 4:22), cette épître fut envoyée par Epaphrodite, qui lui avait apporté un secours de la part des chrétiens de Philippes. (2:25-29.) Dans cette lettre, qu'il est difficile de résumer, l'apôtre donne à ces derniers des éloges, sans les accompagner d'aucun reproche ; car il ne paraît pas que les ennemis de la croix de Christ dont le dieu était leur ventre, fussent d'entre les Philippiens. (3:18,19.) Il exprime à ces fidèles, qui lui avaient envoyé précédemment deux fois des secours, la plus tendre affection et la plus vive reconnaissance. (4:15-18.) Il leur communique ses joies et ses peines, les exhorte à une vie sainte, et les prémunit contre les faux docteurs judaïsants qui troublaient les églises. (3:1-8.) Au nombre de ces docteurs se trouvaient sans doute ceux qui prêchaient Christ par envie. (1:15, 16.)

PHILISTINS (Gen. 10:14), peuplade fixée au sud-ouest de Canaan, et dont le territoire était borné au nord par la tribu de Dan, à l'est par celles de Juda et Siméon ; au sud par le Sihor, ou torrent d'Egypte, et à l'ouest par la Méditerranée, nommée aussi mer des Philistins. (Ex. 23 : 31 ; Jos. 13:1-3.) Le nom hébreu de ce pays devrait être rendu par Phi-listie, plutôt que par Palestine, comme l'ont fait nos versions. (Ex. 15: 14; Ps. 60:10.) L'Ecriture fait descendre les Philistins des Chasluhim et des Caphtorim, issus les uns et les autres de Mitsraïm, fils de Cam-(Gen. 10:6, 13,14; Amos 9:7; Jér. 47:4.) Voici comment on peut s'expliquer cette double origine. Les Chasluhim établis dans la haute ou

dans la moyenne Egypte, envoyèrent deux colonies vers le nord. La première s'étant fixée dans la basse Egypte, à Test de l'embouchure dn Nil, fat désignée sons le nom de Philistins, mot éthiopien qui signifie émigrants, ou étrangers. De là ces colons se répandirent jusqu'au sud-ouest de Canaan, et donnèrent leur nom à cette portion du pays. La seconde colonie s'établit dans l'île de Caphtor ou de Crête, d'où elle se transporta en partie sur les côtes de la Philistie, et se confondit peu à peu avec les Philistins. (Amos 9:7 ; Jér. 47:4.) Abraham et Isaac soutinrent des relations avec cette peuplade, qui avait encore à cette époque une certaine connaissance du vrai Dieu. (Gen. 21:22-34 ; 26:1-22.) Plus tard les Philistins s'adonnèrent à l'idolâtrie, et surtout au culte de Dagon et de Bahal-Zébub, ainsi qu'à la magie. (1 Sam. 5: 2 ; 2 Rois 1:2 ; Esa. 2:6.) Du temps de Josué, la Philistie était divisée en cinq gouvernements, qui avaient pour chefs-lieux Gaza, Askélon, Asdod, Gath et Hé-kron. (Jos. 13: 3.) Quoiqu'elle fît partie de la Terre promise, elle resta au pouvoir des Philistins, qui opprimèrent plus ou moins les Israélites pendant toute la période des Juges. (Jug. 3: 31 ; 10: 6-8; 13: 1; 16.) Ils leur prirent même, sous fléli, l'arche de l'alliance, et s'attirèrent par là divers fléaux. (1 Sam. 4; 5.) Ils furent fréquemment battus par Jonathan et David, pendant le règne de Saiil. (7:10,11 ; 13:3, 4 ; 14:1-46 ; 17; 18 : 25-27.) Mais ils prirent leur revanche et défirent ce prince à la bataille de Guilboah. (28:1 ; 29: 1 ; 31.) Ils attaquèrent son successeur David, qui les défit dans plusieurs combats, et parvint à les soumettre, du moins en partie. (2 Sam. 5: 17-25; 21: 15-22; 8: 1; 1 Chron. 18:1.) Après avoir été tributaires de Salomon ( 1 Rois 4: 21 ; 2 Chron. 9:26 ), les Philistins relevèrent la tête après la séparation des dix tribus, et s'emparèrent de Guibbéthon, ville de Dan, que Nadab, roi d'Israël, ne put leur enlever. ( Jos. 21: 23 ; 1 Rois 15: 27 ; 16:15,17.) Ils payaient des impôts à Josaphat, mais se soulevèrent contre son fils et successeur Joram. (2 Chron. 17: 11; 21: 16,17.) Soumis de nouveau par Hosias, ils se révoltèrent sous Achaz, et envahirent son royaume, puis furent battus et subjugés par Ezéchias. (2 Chron. 26 : 6, 7; 28: 18; 2 Rois 18: 8.) Les prophètes prononcèrent contre eux de fréquentes menaces, qui reçurent leur accomplissement quand Pharaon, Nébucadnétsar et Alexandre-le-Grand conquirent la Philistie. Jér. 47:1-7; Amos 1 : 6-8; Soph. 2:4-7; Zach. 9:4-7.)

PHILOLOGUE (Rom. 16: 14), chrétien de Rome qui, d'après la tradition, fut l'un des soixante-dix disciples, puis évêque de Sinope, dans le Pont.

PHILOSOPHIE. ( Col. 2: 8.) Ce mot, qui signifie amour de la sagesse, désigne la science qui consiste à rechercher, par les seules forces de l'esprit humain, l'origine, la nature et le but de toute chose. Sous le nom de philosophie, on a soutenu les principes les plus élevés, comme aussi les théories les plus impies, les systèmes les plus contradictoires et les opinions les plus étranges. (Act. 17:18.) Mais tous les philosophes #de profession ont un point commun qui les distingue des penseurs chrétiens : c'est qu'ils ne veulent recevoir que ce qui leur semble con-

phy

forme à la raison naturelle. Il résulte de là que l'Evangile, qui soumet la raison de l'homme à l'autorité d'une révélation divine, paraît aux phi* losophes une folie, tandis qu'il est pour les fidèles la sagesse même de Dieu. (1 Cor. 1:18-29.)

PHINÉES ( Ex. 6: 25 ), fils d'Eléazar et petit-fils d'Aaron, succéda à son père comme souverain sacrificateur, au commencement de la période des Juges. (Jos. 24: 33 ; Jug. 20: 28.) Avant d'être appelé à cette charge, il manifesta son zèle contre l'idolâtrie et l'impureté, en transperçant Zimri et Cozbi, à Bahal-Péhor. ( Nomb. 25: 6-15 ; Ps. 106 : 30.) Par cet acte énergique, il apaisa la colère de l'Eternel, qui, pour le récompenser, lui promit que la sacrificature demeurerait perpétuellement dans sa famille. ( Nomb. 25: 10-13.) Cette promesse s'accomplit malgré une interruption, qui dura au moins depuis l'entrée d'Héli dans cette fonction, jusqu'à la déposition d'Abiathar, par Salomon. ( 1 Sam. 2: 27-36; 1 Rois 2: 27, 35 ; 1 Chron. 6: 4-15.) Phinées fut chargé de la garde des vaisseaux sacrés (1 Chron. 9:19,20), ainsi que du commandement de l'armée, dans la guerre contre les Madianites. (Nomb. 31: 6.) Par exception, et sans doute en récompense de sa fidélité, on lui assigna une possession dans la montagne d'Ephraïm. (Jos. 24: 33.) Il fut nommé chef de la députation envoyée auprès des deux et demi tribus qui avaient bâti un autel au bord du Jourdain. (Jos. 22:13-32.) Revêtu de la souveraine sacrificature, il consulta l'Eternel pendant la guerre provoquée contre Benjamin, par le crime honteux des habitants de Guibha. ( Jug. 20 : 28.)

PHINÉES, fils d'Héli. Voyez Hophni.

PHRYGIE ( Act. 2:10), vaste district de l'Asie-Mineure qui s'étendait autrefois jusqu'à la Méditerranée à l'ouest, et à la mer Noire au nord. Plus tard cette contrée tut partagée en plusieurs provinces, dont l'une conserva le nom de Phrygie. Cette dernière située au milieu de la presqu'île d'Anatolie, passa aux Romains vers 130 av. J.-C., et fut jointe à la province d'Asie. Elle renfermait, au sud-ouest, Colosses, Laodicée et Hiérapolis. Les Phrygiens étaient peu industrieux, mais amateurs du merveilleux et adonnés au culte de Cybèle, déesse de la terro et femme de Saturne. Le christianisme pénétra de bonne heure dans leur pays, que Paul traversa plusieurs fois. (16:6; 18:23.)

PHYGELLE. Voyez Hermogène.

PHYLACTÈRES. (Math. 23 :5.) Ce mot, qui signifie préservatifs, désigne des morceaux de parchemin couverts d'inscriptions bibliques, et que les Juifs portaient au bras gauche et au front. Les phylactères du front se composaient de quatre petites bandes roulées, sur chacune desquelles on avait écrit l'une des quatre péricopes suivantes de la loi : Ex. 13:1-10; 13:11-16; Deut. 6: 4-9; 11:13-22. Ils étaient portés au moyen d'une petite boîte de cuir carrée, qui se liait au front avec des courroies longues et étroites; ces courroies étaient arrêtées à la nuque par un nœud en forme deD hébreu ou daleth ("7). Il y avait sur cette boîte quatre cannelures, dans lesquelles on plaçait les petits rouleaux, et sur les deux faces latérales se voyait la lettre schin Les phylactères du bras n'étaient formés que d'un seul rouleau, divisé en quatre colonnes de sept lignes chacune, avec l'inscription des quatre morceaux de la loi mentionnés plus haut. Ce rouleau était placé dans une boîte de cuir, plus petite que la première et deux fois plus longue que large. Cette seconde boîte était aussi munie de courroies pour la lier au bras nu, entre l'épaule et le coude, vis-à-jfis du cœur, afin d'exciter, disent les rabbins, la ferveur dans la prière et de bannir les mauvais désirs. Ces courroies formaient, à l'extrémité inférieure de la boîte, un nœud figurant l't hébreu ou le yod (1), puis faisaient sept fois le tour des bras et trois fois celui de la main et du grand doigt. Lorsque cet arrangement était terminé, la manche recouvrait le bras. — Le mot Schaddaï CHttf) le Tout - Puissant, formé par les trois lettres des phylactères, était destiné, selon les docteurs, à rendre sensible la vérité de ces paroles : « Tous les peuples de la terre verront que le nom de l'Eternel est réclamé sur toi. » (Deut. 28:10.)

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Les Juifs mettaient ces phylactères pour aller à la synagogue, et parfois les portaient tout le jour. Les rabbins appuient cet usage sur le passage suivant : « Ces paroles que je te commande seront dans ton cœur... Tu les lieras pour signe sur tes mains, et elles seront pour fronteaux entre tes yeux. » (Deut. 6: 6, 8; 11:18; Ex. 13:9,16.) Il semble que ce précepte doive s'entendre dans un sens figuré. Cependant on peut hésiter à rejeter entièrement le sens littéral pour deux raisons. L'une, c'est l'ordre formel que Dieu donna aux Israélites de mettre à leurs vêtements une bande et un cordon, pour se rappeler sa loi. ( Nomb. 15: 38. ) L'autre se tire du fait que Jésus ne semble pas blâmer l'usage des phylactères, mais seulement l'ostentation des Pharisiens, qui en portaient de plus larges que les autres Juifa. ( Math. 23:5. ) Quoi qu'il en soit, on est généralement d'accord que cette invention est postérieure à la captivité. Et les idées superstitieuses que les rabbins rattachaient à l'usage des phylactères prouvent qu'on les employait comme de véritables amulettes.

PIBÉSETH (Ezéch. 30:17), ville située dans la partie orientale de la basse Egypte, sur un bras du Nil, au nord d'Héliopolis, et nommée Bubaste par les Grecs. Elle était célèbre par son temple de Bubastis, déesse égyptienne correspondant à Diane. « Ses jeunes gens, dit Ezé-chiel (30:17), tomberont par l'épée et iront en captivité. > Cette ville fut prise par les Perses, qui en démolirent les murs.

PICOL (Gen. 21:22), chef de l'armée d'Abimélec, roi des Philistins. Il accompagna deux fois ce prince à Béer- Sébah, savoir, pour traiter alliance avec Abraham, puis avec Isaac, environ cent ans plus tard. ( 21: 32; 26: 26-33.) Ce nom, qui signifie bouche de tous, ou qui commande à tous9 était probablement un titre de dignité, appliqué ici à deux personnages différents.

PIEDS. ( Gen. 18:4. ) L'usage des Orientaux de ne porter que des sandales pour toute chaussure, exige qu'ils se lavent fréquemment les pieds, tant pour les maintenir propres que pour les rafraîchir. Aussi s'empressaient-ils, déjà du temps d'Abraham, d'offrir à cet effet de l'eau à leurs hôtes. ( 18:4 ; 19:2 ; 24 : 32 ; 43 : 24. ) L'office de laver les pieds appartenait aux esclaves et aux serviteurs. En lavant les pieds à ses disciples, Jésus leur a enseigné à se faire serviteurs les uns des autres. (Jean 13: 5-14.) Dans les églises apostoliques, pour être inscrites dans les registres des veuves, celles-ci devaient avoir lavé les pieds des saints. (1 Tim. 5:10.) La charité ne considère aucun service comme indigne du chrétien.

PIERRE (Jean 1:40-42), nommé d'abord Siçion, puis Céphas, c'est-à-dire, rocher ou pierre. Il était fils de Jona et originaire deBéthsaïda en Galilée. (1:44.) Il se maria et se fixa à Capernattm, où il possédait une maison et gardait sa belle-mère chez lui. Il était pêcheur de profession. (Math. 8:5,14; 4:18.) Il connaissait sans doute Jean-Baptiste quand son frère André le conduisit à Jésus. Le Seigneur lui dit aussitôt : « Tu es Simon, fils de Jona; tu seras appelé Céphas, c'est-à-dire, Pierre.» ( Jean 1: 40-42.) Jésus indiquait par là quels seraient le caractère de cet apôtre et son rôle dans la fondation de l'Eglise. Pierre ne s'attacha définitivement à son maître qu'après avoir reçu un second appel, pendant une pêche miraculeuse. Ce fut au moment où, pénétré de son indignité, il se prosternait aux pieds de Jésus, qui lui dit : « N'aie point de peur, désormais tu seras pêcheur d'hommes vivants. » (Math. 4:18-20; Marc 1:16-18; Luc 5:1-11.) Dans les quatre listes des apôtres, Pierre est toujours nommé le premier. ( Math. 10:2 ; Marc 3:13-16 ; Luc 6 : 12-14; Act. 1:13.) Il n'est pas possible d'indiquer avec certitude, dans leur ordre chronologique, les événements auxquels cet apôtre participa avanjt l'ascension de Jésus-Christ, et dont voici un résumé :

Il reçut chez lui le Seigneur, qui guérit sa belle-mère, malade de la fièvre. ( Math. 8:14. ) Il voulut marcher sur les eaux pendant une tempête, mais il manqua de foi. Comme il commençait à enfoncer, il cria au Sauveur, qui le prit par la main et le fit remonter dans la nacelle. (14 : 28-31.) Il confessa, près de Césarée de Philippe, la divinité de Jésus-Christ, qui le déclara bienheureux d'avoir reçu de Dieu cette vérité. Le Sauveur lui dit alors : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise. » Par ces paroles, il conféra à cet apôtre, non la primauté héréditaire que la commnnion romaine lui a attribuée, mais la mission future de fonder l'Eglise sur la base inébranlable de la confession qu'il venait de faire. Jésus lui promit aussi les clefs du royaume des deux, c'est-à-dire, le pouvoir de déclarer absous ou condamnés les pécheurs qui recevraient ou rejetteraient l'Evangile. Le Seigneur lui annonça enfin, comme il le fit plus tard aux autres apôtres ( Math. 18:18; Jean 20 : 23), que tout ce qu'il aurait lié ou délié sur la terre, serait lié ou délié dans le del. Ces paroles signifient que toutes les décisions, promesses et menaces que Pierre prononcerait, sous la direction du Saint-Esprit, recevraient leur confirmation de Dieu lui-même. (Math. 16:16-19 ; Jean 14:26 ; 16:13.) Peu après cet entretien, Pierre voulut, par une sollicitude charnelle, persuader à Jésus d'éviter la mort. Il s'attira de la part du Sauveur cette sévère réprimande : « Retire-toi de moi, Satan, tu m'es en scandale. » (Math. 16:21-23; Marc 8:32,33.) Admis avec Jacques et Jean dans l'intimité de son maître, Pierre fut témoin de la résurrection de la fille de Jaïrus ( Marc 5: 37 ; Luc 8: 51 ), ainsi que de la transfiguration de Jésus-Christ. Il reçut une profonde impression de ce dernier événement, qu'il rappelait encore dans sa vieillesse. (Math. 17:1-8; Marc 9:5; Luc 9: 32; 2 Pier. 1:17.) A Capernatim, il paya l'impôt pour Jésus et pour lui-même, au moyen d'une pièce d'argent prise dans la bouche d'un poisson. Cette pièce valait quatre drachmes, soit euviron trois francs. (Math* 17: 24-27.) Il interrogea le Sauveur dans diverses circonstances, sur le pardon des injures (18:21), sur la récompense réservée aux apôtres, qui avaient tout quitté pour suivre leur Maître (19:27), sur le figuier maudit ( Math. 21:20; Marc 11:21 ), sur la ruine de Jérusalem et la fin du monde. (Math. 24: 3; Marc 13: 3.)

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Ce fut Pierre qui prépara, avec Jean, le souper de la dernière Pâque. Il refusa d'abord de se laisser laver les pieds par son Maître, dont il ne comprenait pas l'intention ; puis un instant après, il voulait que Jésus lui lavât aussi les mains et la tête. (Jean 13:6-10.) Il dit à Jean de demander à Jésus qui d'entre les apôtres devait le trahir. (13:24.) Lors-qu'après le souper le Sauveur leur eut annoncé qu'une grande tentation les attendait, cette nuit même, il avertit Pierre en particulier qu'il serait criblé par Satan, qu'il succomberait, et qu'après son relèvement il devrait fortifier ses frères. Mais ce disciple à la fois présomptueux et très attaché à son Maître, se déclara prêt à le suivre, même seul, en prison et à la mort. Jésus lui prédit alors qu'il le renierait trois fois avant que le coq eût chanté deux fois. (Math. 26 : 30-35; Marc 14: 29-31; Luc 22: 31-34; Jean 13:36-38.) Sur une parole du Sauveur qu'il avait mal comprise, Pierre s'arma d'une épée et l'accompagna, avec Jacques et Jean, en Gethsémané, où, comme ceux-ci, il s'endormit de tristesse. (Luc 22: 36-45.) Simon, dors-tu ? lui dit Jésus. N'as-tu pu veiller une heure ? (Math. 26: 40 ; Marc 14:37.) Cependant à la vue de Judas et de sa troupe, Pierre voulut défendre son Maître, et emporta, d'un coup d'épée, une oreille à Malchus. (Jean 18: 10,11 ; Math. 26:51-54.) Lorsque Jésus eut été garrotté, Pierre l'abandonna, comme les autres disciples, mais il le suivit de loin, avec Jean, jusque dans la cour de Caïphe, où la portière le fit entrer. (Jean 18:15,16.) Comme il se chauffait avec d'autres personnes, pendant qu'on accablait le Sauveur d'outrages et de coups, il fut reconnu et questionné à trois reprises, par cette portière ou une autre servante, et par plusieurs hommes, entre autres par un parent de Malchus. Dominé par la peur, ou par une fausse honte, il renia trois fois son Maître, avant le second chant du coq, qui lui rappela l'avertissement du Sauveur. Au même instant, un regard de Jésus "acheva de réveiller ce disciple infidèle, qui sortit et pleura amèrement. (Math. 26: 69-75 ; Marc 14: 66-72; Luc 22 : 55-62 ; Jean 18:17-27.)

L'Evangile garde le silence au sujet de Pierre depuis son reniement jusqu'à la résurrection du Sauveur. Averti par Marie-Magdelaine, cet apôtre courut, avec Jean, au sépulcre et y entra le premier. (Jean 20:1-10; Luc 24:12.) Après avoir, avec d'autres disciples, passé en vain une nuit à la pêche, sur le lac de Génézareth, il jeta son filet à droite de la na-, celle, d'après le conseil de Jésus, qu'il ne reconnut pas d'abord, et prit 153 grands poissons. Mais à peine eut-il entendu le nom de son Maître qu'il se jeta à la mer, afin sans doute de gagner plus tôt le rivage, et de

se prosterner à ses pieds. (Jean 21:1-11.) Lorsque le Seigneur voulut le réhabiliter dans l'apostolat, il lui adressa trois fois cette question : Simon, fils de Jona, m'aimes-tu ? Pierre répondit par une triple affirmation, à laquelle Jésus ajouta: Pais mes agneaux,....pais mes brebis. (21 : 15-17.) Le Sauveur lui annonça aussi qu'un autre le ceindrait, quand il serait vieux, et le mènerait où il ne voudrait pas, c'est-à-dire, qu'il subirait le martyre. Mais le Seigneur refusa de lui répondre sur le sort réservé à Jean. (21: 18-22.)

Après l'ascension de Jésus, Pierre occupa quelque temps le premier rang parmi les apôtres, et présida à la fondation de l'Eglise, tant panai les Juifs que parmi les gentils. (Act. 2: 14 ; 10:10-48; 15: 7.) Les douze premiers chapitres des Actes se rapportent essentiellement à son activité apostolique, puis il disparaît presque dans la suite du récit sacré, où Paul occupe la première place. Voici le résumé des travaux de Pierre.

Sous l'influence de l'Esprit que Jésus avait communiqué aux onze apôtres, en soufflant sur eux (Jean 20: 22), Pierre provoqua, dans l'assemblée des 120 disciples réunis à Jérusalem, la nomination, par le sort, de Matthias, pour remplacer Judas. (Act. 1: 15-26.) Après la Pentecôte, il se présenta, entouré de ses collègues, à la multitude étonnée, et lui annonça Jésus, mort et ressuscité, comme le Messie promis. Il l'exhorta à se convertir et à recevoir le baptême, afin d'obtenir le pardon de ses péchés et le don du Saint-Esprit. Par cette première prédication, il gagna à la foi 3000 personnes, qui furent baptisées, et ainsi incorporées à l'Eglise naissante. (2:14-41.) Il guérit à l'entrée du temple, et accompagné de Jean, un impotent auquel il n'avait pas de quoi donner l'aumône. Il fut interrompu par ordre des Sadducéens, alors au pouvoir, au moment où il prêchait à la foule attirée par ce miracle. Son discours fut néanmoins suivi delà conversion de 5000 hommes. (3; 4:1-4.) Conduits en prison vers le soir, traduits le lendemain devant le sanhédrin, et invités à rendre compte de leur conduite, les deux apôtres confessèrent Christ avec une hardiesse qui étonna les sénateurs. Après une délibération à huis clos, le conseil, qui craignait le peuple, les relâcha, mais en leur défendant d'enseigner au nom de Jésus. Jugez s'il est juste, répondit Pierre, de vous obéir plutôt qu'à Dieu. (4: 5-21.) L'influence de cet apôtre dans l'Eglise et parmi le peuple, s'accrut encore par le châtiment d'Ana-niaset.de Saphira, qui furent foudroyés par sa parole. (5: 1-11.) On lui apportait de tous côtés une multitude de malades et de possédés, que parfois son ombre seule guérissait. (5:15,16.) Les Sadducéens remplis d'envie l'arrêtèrent de nouveau, avec les autres apôtres; mais un ange les délivra pendant la nuit. Les apôtres furent repris le lendemain et conduits devant le sanhédrin. Le souverain sacrificateur leur dit : Ne vous avons-nous pas expressément défendu d'enseigner en ce nom ? Pierre fit alors cette célèbre réponse : Il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes. (5:29.) Comme les sénateurs furieux demandaient la mort des apôtres, Gamaliel pria qu'on les fît sortir un moment. Puis il engagea ses collègues à cesser de poursuivre ces hommes, de peur de faire la guerre à Dieu. Cet avis fut accueilli ; on fouetta néanmoins les apôtres avant de les relâcher. (5:17-42.)

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Après la mort d'Etienne et la dispersion de l'Eglise, Pierre et Jean furent envoyés de Jérasalem par les apôtres, auprès des Samaritains convertis par Philippe, et leur imposèrent les mains. Pierre refusa avec indignation l'argent que lui offrit Simon le magicien, pour obtenir le pouvoir de communiquer le Saint-Esprit. Il prêcha aussi dans plusieurs bourgades samaritaines, et revint, avec Jean, à Jérusalem. (8:14-25.) Il visita ensuite, probablement vers l'an 36, les diverses églises de la Palestine. Il guérit le paralytique Enée à Lydde, et ressuscita Tabi-tha à Joppe, où il demeura quelque temps, chez un corroyeur nommé Simon. (9:32-43.)

Quoique les apôtres eussent reçu le Saint-Esprit, ils n'avaient pas encore compris que les gentils devaient être admis dans l'Eglise sans passer par le judaïsme. Au moment convenable, cette nouvelle lumière fut communiquée à Pierre de la manière suivante : Dans une vision, il vit un vaisseau descendre du ciel et renfermant des animaux impurs, qu'une voix céleste lui ordonna de tuer et de manger, parce que Dieu les avait purifiés. Lorsque le Saint-Esprit lui eut fait comprendre que ces animaux représentaient les gentils, Pierre se rendit sans hésitation à Cé-sarée, chez Corneille, centenier romain, qui, sur l'ordre d'un ange, l'avait fait appeler. Il lui annonça, ainsi qu'à sa famille et à ses amis rassemblés, le salut par la foi en Christ, et fut interrompu par l'effusion du Saint-Esprit sur tous ses auditeurs, qu'il fit baptiser sur-le-champ. (10 : 5-48.) De retour à Jérusalem, il dut y rendre compte de tout ce qui s'était passé à Joppe et à Césarée, pour calmer les chrétiens judaïsants, qui le blâmaient d'avoir mangé chez des incirconcis. (11:1-18.) Vers l'an 39 ou 40, il reçut la visite de Paul, qui demeura quinze jours chez lui, à Jérusalem. (Gai. 1: 18.) En 44, Hérode-Agrippa mit Pierre en prison, dans l'intention de le faire mourir pour plaire au peuple. Mais l'apôtre fut délivré par un ange, pendant la nuit, et se rendit chez Marie, mère de Jean-Marc, où des frères priaient pour sa délivrance. (Act. 12: 1-17.) Il quitta alors Jérusalem, paraît-il, mais on ignore où il alla. (12:17.) Environ six ans plus tard, il assista, vers l'an 50, au synode de Jérusalem, et y combattit les vues des chrétiens judaïsants, qui voulaient contraindre les gentils à observer la loi de Moïse. (15:7-11.) Il participa aussi, avec Jacques, Jean, Paul et Barnabas, à un entretien où l'on décida qu'il évan-géliserait les Juifs, avec les deux premiers, tandis que les deux derniers iraient vers les gentils. (Gai. 2:7-10.)

Il se rendit peu après, pense-t-on, à Antioche, où il eut la faiblesse, par crainte de quelques frères venus ,de Judée, de rompre ses relations avec les gentils convertis ; il dissimula ainsi ses vrais sentiments, ce dont il fut ouvertement repris par Paul. (2:11-14.)

On sait que Pierre voyageait avec sa femme ( 1 Cor. 9:5), mais on n'a que de vagues indices sur son champ d'activité en dehors de la Palestine. Peut-être visita-t-il l'église de Corinthe, où son nom fut, sans doute contre son gré, le mot de ralliement d'un parti. (1:12.) Il est probable qu'il vit aussi les églises de l'Asie-Mineure, auxquelles il écrivit de Babylone sa première épître. (1 Pier. 1: 1,13.) Il avait alors auprès de lui Sil-vain et Marc l'évangéliste, qu'il appelle son fils. (5:13.) On admet géné-

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ralement aujourd'hui, avec toate l'antiquité chrétienne, que Pierre snbit le martyre à Rome, sous Néron, en même temps que Paul, vers l'an 67. Il avait été averti de sa mort prochaine par le Seigneur. (2 Pier. 1:14.) D'après Eusèbe, il fut selon son désir crucifié la tête en bas. Une tradition porte que sa femme souffrit le martyre avant lui et qu'il l'encouragea par ces mots : « Souviens-toi de qui tu es disciple. » Il faut ranger parmi les fables ce que l'on a raconté de son épiscopat à Rome et de la lutte qu'il y aurait soutenue contre Simon le magicien. On ne possède de lui que ses deux épîtres, mais on a publié sous son nom divers écrits apocryphes.

Doué d'un caractère droit, ardent, impétueux et mobile, Pierre devint, par la grâce de Dieu, un apôtre plein de fermeté, de zèle, de courage, d'activité et d'amour pour son divin Maître. Il fut une des colonnes de l'Eglise qu'il avait fondée sur Jésus-Christ, la pierre de l'angle. (Gai. 2 : 9; 1 Pier. 2:4-6.)

Première épître de St. Pierre. Elle est adressée aux élus étrangers et dispersés dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l'Asie proconsulaire et la Bythinie, c'est-à-dire, aux églises de l'Asie-Mineure, la plupart fondées ou visitées par Paul. (1:1.) Cette épître mentionne l'idolâtrie pratiquée autrefois par ces fidèles dispersés, ce qui prouve qu'elle n'était pas seulement destinée, comme le pensent quelques théologiens, aux chrétiens juifs, mais aussi aux gentils convertis. (2:10; 4: 3.) Elle fut écrite de Babylone, sur l'Euphrate, qui était fort déchue, mais renfermait beaucoup de Juifs. (5:13. ) Si l'apôtre avait voulu, comme on l'a prétendu à tort, désigner symboliquement sous ce nom la ville de Rome, il n'aurait sans doute pas nommé les provinces mentionnées ci-dessus, en commençant par les plus orientales. (1:1.) Il ne s'agit pas non plus, comme on l'a soutenu, d'une autre Babylone en Egypte, aujourd'hui le Caire, ni d'une troisième ville de ce nom, située en Syrie. Cette lettre fut probablement rédigée vers 58-62, pendant que Paul était en prison à Césarée ou à Rome. Ellefut portée par Silvain ou Silas, ancien compagnon de cet apôtre. (5 : 12.) L'élue qui est à Babylone (5 :13), était l'église de cette ville, ou peut-être la femme de Pierre, ce qui est moins vraisemblable. L'apôtre s'adresse à des fidèles persécutés. (2:18-25; 3: 8-18 ; 4:12-16.) Son but est de les affermir dans la foi au salut gratuit par le sang de Christ ( 1:19 ), de les consoler dans leurs afflictions et de les porter à une vie sainte. Il insiste spécialement sur l'obéissance envers les magistrats et les maîtres (2:13-18), et sur les devoirs mutuels des époux. (3 :1-7.) Il exhorte les anciens ou pasteurs à être les modèles du troupeau (5:1-4), recommande la soumission et l'humilité aux jeunes gens (5:5), et à tous la vigilance. (5:8.) Cette épître, toute pénétrée de la vie de l'Esprit, est généralement facile à comprendre. Néanmoins, le passage relatif à la prédication de Jésus-Christ aux esprits en prison, est l'un des plus obscurs du Non-veau Testament. (3:18-20.) On en a donné de nombreuses explications, dont voici peut-être la plus probable. Au moyen de Noé, conduit par l'Esprit, Christ a prêché aux hommes qui vivaient avant le déluge, pendant la construction de l'arche ; mais comme ils ont persévéré jusqu'à la fin dans l'incrédulité, leurs esprits sont maintenant dans la prison ou dans le séjour des réprouvés.

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pil

Seconde épître de St. Pierre. Destinée aux mômes lecteurs que la première (2 Pier. 3:1), elle fut écrite, on ne sait de quel lieu, peu avant la morde l'apôtre, probablement vers l'an 67. (1:13-15.) Elle a pour but d'affermir la foi des fidèles (1) et de les prémunir contre de faux docteurs, qui commençaient à répandre, dans les églises de l'Asie-Mineure, des doctrines aussi impies qu'immorales. Elle dénonce les jugements de Dieu contre ces hérétiques et leurs adhérents, qui se plongeaient dans l'impureté et méprisaient audacieusement les autorités. ( 2:1-19. ) En réponse aux railleries des moqueurs, elle rappelle le déluge et annonce le retour du Seigneur, la destruction du monde par le feu, ainsi que la manifestation de nouveaux deux et d'une nouvelle terre où la justice habite. ( 3:1-14. ) Elle mentionne enfin les épîtres de Paul et les met sur le même rang que les Ecritures de l'Ancien Testament. (3:15,16.) L'ardeur et l'énergie de Pierre, sanctifiées par le Saint-Esprit, se font vivement sentir dans cette seconde lettre, dont l'authenticité est mise en question, même par quelques théologiens évangéliques. Mais n'est-il pas moralement impossible qu'un tel écrit soit sorti de la plume d'un faussaire? (1:1.)

PIGEON. Voyez Colombe.

PI-HAHIROTH (Ex. 14:2,9), lieu inconnu où campèrent les Israélites avant de passer la mer Rouge. (Nomb. 33:8.)

PILATE ou PONCE PILATE (Luc 3:1), sixième gouverneur de Judée depuis Archélaûs, succéda à Valérius Gratus, de l'an 26-36 de notre ère. Il demeurait à Césarée, mais faisait, comme les autres gouverneurs, de fréquents séjours à Jérusalem, surtout pendant les fêtes, afin de surveiller le peuple. Josèphe raconte qu'il envoya de Césarée à Jérusalem des troupes avec un drapeau portant l'image de l'empereur romain, ce qui était une abomination pour les Juifs. Ceux-ci l'ayant supplié de le retirer, Pilate s'y refusa d'abord et n'accéda à leur demande qu'après s'être convaincu qu'ils souffriraient plutôt la mort qu'une pareille profanation. Il rencontra aussi une grande résistance de leur part quand il voulut s'emparer du trésor du temple, pour établir un canal de six à sept lieues, destiné à conduire de l'eau à Jérusalem. Ses soldats tuèrent et blessèrent à cette occasion plusieurs personnes. D'après Luc 13:1,2, il fit égorger des Galiléens dans le temple et mêla leur propre sang avec celui de leurs sacrifices. On ignore le motif de cette impie cruauté*

Cependant les efforts de Pilate pour délivrer Jésus, dont les chefs du peuple lui demandaient la mort, prouvent que, quoique païen, il n'était pas entièrement perverti. Dans l'interrogatoire qu'il fit subir au Sauveur, Pilate reconnut bientôt son innocence et fut également frappé de ses réponses et de son silence. Le message suivant de sa femme: « N'entre pas dans l'affaire de ce juste, car j'ai beaucoup souffert aujourd'hui à son sujet en songeant» (Math. 27: 19), augmenta encore sa crainte de le condamner. Aussi, lorsqu'il apprit que Jésus était de Galilée, il s'empressa, mais sans succès, de le renvoyer à Hérode, qui se trouvait à Jérusalem. Cet incident amena néanmoins une réconciliation entre le gouverneur et ce prince, auparavant ennemis. Il est probable qu'Hé-rode vit dans la démarche de Pilate une marque de déférence. (Luc 23 :

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I-12.) Indifférent à la vérité dont lui parlait le Sauveur, le gouverneur ne put réussir dans son double dessein de le sauver et de complaire aux Juifs. (Jean 18: 38.) Ces derniers repoussèrent sa proposition de leur relâcher Jésus à la place du brigand Barrabas. Il essaya un dernier moyen de les apaiser, en faisant fouetter le Sauveur, mais ce cruel expédient fut inutile. « Si tu délivres cet homme, lui dirent-ils, tu n'es pas ami de CésarM» (19:12.) Ces mots achevèrent d'ébranler Pilate, qui, voyant le tumulte augmenter, rendit, contre sa conscience, une sentence injuste. Puis il se lava les mains en disant: « Je suis innocent du sang de ce juste,» et crut ainsi se décharger de toute responsabilité. (Math. 27:24.) Il fit néanmoins sentir au peuple son mécontentement en plaçant au haut de la croix du Sauveur cette inscription, qu'il refusa de modifier : Jésus le Nazarien, roi des Juifs. ( Jean 19:19; 18: 29-40; 19:1-22; Math. 27 :

II-37 ; Marc 15:1-15 ; Luc 23:1-25.) Il permit à Joseph d'Arimathée d'ensevelir Jésus, et manifesta son étonnement qu'il fût déjà mort. (Marc 15 :43-45; Jean 19:38), et accorda des soldats pour garder son sépulcre. (Math. 27:65.)

Quelques années après, un imposteur samaritain voulut, d'après Jo-sèphe, rassembler une multitude d'hommes sur la montagne deGarizim, sous prétexte de leur montrer des vases sacrés enfouis par Moïse. Pilate, à la tête d'nne troupe, marcha contre eux, les prévint et les défit, au moment où ils assiégeaient un bourg, près de cette montagne, et fit trancher la tête aux principaux d'entre eux. Mais il fut accusé par les Samaritains auprès de Vitellius, gouverneur de Syrie, qui l'envoya à Rome, pour se justifier devant l'empereur. Il fut exilé à Vienne, en Dau-phiné, où l'on croit qu'il se donna la mort.

Justin et Tertullien font mention des Actes de Pilate, c'est-à-dire, d'une relation du procès de Jésus-Christ adressée par ce gouverneur à Tibère. Cette relation est perdue, si elle a réellement existé. Car l'écrit connu aujourd'hui sous le titre d'Actes de Pilate, est probablement du III* siècle. D'après la tradition, la femme de Pilate, nommée Procla, était prosélyte de la porte et secrètement disciple de Jésus. Elle a été canonisée par l'église grecque.

PISGA (Nomb. 2\: 20) montagne située à l'est de la mer Morte ou du Jourdain (Deut. 3:17), sur laquelle campèrent les Israélites, et d'où Balaam essaya de les maudire. (Nomb. 23: 14.) Moïse y monta aussi avant de mourir. (Deut. 3: 27.) Le lieu d'où il contempla le pays de Canaan est aussi appelé montagne d'Habarim et de Nébo (32: 49; 34: 1.) On suppose, d'après cela, que le Pisga était une chaîne des monts Habarim, dans laquelle se trouvait la sommité du Nébo. (Jos. 12: 3; 13 : 20.)

PISIDIE (Act 13: 14), province de l'Asie-Mineure, au nord delà Pamphylie, sur les pentes fertiles du Taurus. Elle était habitée par une race guerrière qui sut maintenir son indépendance sous la domination des Perses et des Grees. Cette race s'étendit même dans la plaine, au nord, et s'empara d'Antioche, qui, sous les Romains, fut le chef-lieu de la Pisidie. Paul prêcha l'Evangile dans cette province. (14: 24.)

poi

PITE (Lac 12 : 6), nom donné, dans la version d'Ostervald, à deux pièces de monnaie dont Tune ne valait que deax centimes (Luc 21 : 2), et l'autre huit (Math. 10: 29.) Voyez Mesures.

PITHOM (Ex. 1:11), l'nne des deux villes fortes que les Israélites furent forcés de bâtir à Pharaon. On croit que Pithom était situé dans la partie orientale de la basse Egypte, près du canal creusé plus tard pour relier le Nil à la mer Rouge. Cette ville faisait partie d'une ligne de forteresses pour la défense des frontières du nord.

PLÉIADES ( en hébreu amas, Job 9:9), constellation du Zodiaque composée de six ou sept étoiles de diverses grandeurs, visibles à l'œil nu, et située dans le signe du Taureau. Au mois de novembre, elles se lèvent le soir, se voient à minuit au méridien, vers le sud, et sont ainsi visibles toute la nuit. Cette constellation est aussi nommée la Poussinière, parce qu'elle forme un groupe d'étoiles qui rappellent les poussins rassemblés autour de la poule. — D'après nos versions, Dieu dit à Job : « Pourrais-tu retenir les délices, » ou « les douces influences des Pléiades....? » (38: 31.) Mais les savants modernes lisent ce passage comme suit: « Pourrais-tu lier les liens des Pléiades, » c'est-à-dire, former le faisceau de cette constellation ?

PLOMB (Nomb. 31: 22) métal qui pèse onze et demi fois plus que l'eau et fond à une chaleur d'environ 300 degrés. Les Israélites le connaissaient déjà en Egypte. Ils nommaient le plomb, comme nous le faisons, pour exprimer ce qu'il y a de plus lourd, quoiqu'il soit beaucoup moins pesant que l'or. (Ex. 15: 10.) Le passage de Job 19: 24, semble indiquer qu'on écrivait anciennement sur des tablettes de plomb. Autrefois on purifiait l'or ou l'argent en fondant ces métaux avec du plomb, qui s'alliait à leur crasse. Ce procédé a fourni une énergique comparaison à Jérémie. (Jér. 6 : 29, 30 ; Ezéch. 22:18.) Tyr faisait aussi le commerce du plomb. (Ezéch. 27:12.)

PLONGEON (Lév. 11: 17), gros oiseau aquatique qui ressemble au canard. Il a les pieds palmés et armés d'ongles crochus, le bec long, droit, pyramidal et un peu aplati. Il vole très haut et se précipite comme un trait sur le poisson, qu'il avale avec avidité. Sa chair n'est pas savoureuse. On compte six espèces de plongeons, tant de mer que de rivière.

PLUIE (Gen. 7: 12.) En Palestine, il ne tombe ordinairement pas de pluie de mai en octobre, mais il pleut fréquemment de novembre en avril. Pendant cette saison, des pluies torrentielles durent souvent plusieurs jours, et sont parfois accompagnées d'éclairs, de tonnerres et d'un vent violent. (Math. 7: 25.) La pluie de la première saison tombe en octobre, avant les semailles, et celle de la dernière saison ou arrière-saison, vient en avril, avant la moisson. (Joël 2: 23; Jér. 3: 3; 5: 24; Osée 6:3.)

POIDS. Voyez Mesures.

POIREAU ou PORREAU (Nomb. 11: 5), plante potagère très commune partout, et dont la tige, haute d'environ 9 centimètres (3 pouces), est composée de plusieurs tuniques blanehes. Sur cette tige et au milieu de ses feuilles, longues de 30 centimètres (Ipied), s'élève une seconde tige

Ml

pot

plus mince, mais solide, hante de 11U mètres (4 pieds), et couronnée d'an gros boaqaet de petites flears blanches. A ces fleurs succèdent des fruits noirs, triangulaires et divisés en trois loges remplies de semences oblon-gues. Les poireaux d'Egypte sont particulièrement savoureux. Aussi les Israélites les regrettaient-ils amèrement dans le désert.

POIX (Ex. 2: 3), matière gluante tirée d'arbres résineux, surtout du pin et du sapin. Plusieurs écrivains pensent que le mot hébreu n'est qu'un autre nom du bitume. Mais la circonstance que le coffret de Moïse fat enduit de bitume et de poix (2: 3), et le passage d'Esaïe 34: 9, où il est question de poix ardente, sont contraires à cette opinion.

POMMIER (Cantiq. 8: 5), arbre rameux dont l'écorce se renouvelle et tombe par lambeaux. Ses fleurs sont blanchâtres et purpurines. Dans le cantique de Salomon, l'époux est comparé au pommier (2: 3), et l'odeur du visage de l'épouse au parfum des pommes. (7: 8.) Cet arbre, qui ne réussit pas dans les pays chauds, est rare en Palestine, ce qui a fait supposer que le mot hébreu, traduit par pommier, désignait le citronnier. Mais cette opinion n'est pas suffisamment justifiée.

PONT (mer, Act. 2:9), province de l'Asie-Mineure. Elle est bornée au nord par la mer Noire ou le Pont-Euxiu, qui lui donna son nom ; à l'est parla Colchide, au sud par la Cappadoce, et à l'ouest par la Pa-phlagonie. Vers 520 av. J.-C., le Pont forma un royaume, qui s'agrandit plus tard. L'un de ses rois, Mithridate, soutint, de 88-65, trois guerres avec les Romains, qui réduisirent son pays, l'an 65 av. J.-C., en province romaine. Cependant une partie de ce royaume recouvra son indépendance, et la conserva jusqu'à Néron. Le Pont, dont Aquilas et d'autres Juifs étaient originaires (2: 9; 18: 2), entendit de bonne heure l'évangile, et Pierre nomme cette province en tête de sa première épître. (1 Pier. 1:1.)

PORPHYRE (Ester 1: 6), caillou de roche composé, opaque, ordinairement rouge foncé, quelquefois violet ou verdâtre. Cette pierre, très dure et très difficile à travailler, est tachetée de grains blancs, noirs ou jaunes, suivant l'espèce. Les anciens l'estimaient beaucoup et la faisaient tailler en bijoux, qu'ils portaient comme amulettes. Assuérus avait des lits d'or et d'argent sur un pavé de porphyre. (1: 6.)

POSTE. (Job 9:26.) Mes jours ont passé comme des barques de poste. Le mot hébreu rendu ici par poste, signifie roseau. Job compare la rapidité de ses jours à celle d'une légère nacelle de roseau qui glisse sur le Nil. Voyez Courrier.

POT. Voyez Potier.

POTIER. (1 Chron. 4: 23.) Chez les Israélites, les potiers pétrissaient l'argile avec les pieds (Esa. 41: 25), et en fabriquaient des pots et autres vases vernis (Prov. 26: 23), au moyen d'une roue, comme l'indique le mot hébreu de Jér. 18:3, rendu inexactement par selle. (Ps. 2:9 ; Esa. 29:16; 30:14.) Ils tiraient de l'argile d'un champ, situé près de Jérusalem, qui fut plus tard transformé en sépulcre pour les étrangers. (Math. 27:7.) Dans Ps. 81: 7 : Ses mains ont été retirées des pots, le terme de l'original traduit par pots, signifie aussi corbeilles. Le psalmiste fait al-pou

m

lusion, paraît-il, aux corbeilles dans lesquelles les Hébreux, eu Egypte, portaient la terre pour les briques.

POTIPHAR (Gen. 37:36), eunuque ou officier de Pharaon, et chef des gardes chargés des exécutions. Il fut le maître de Joseph, auquel il témoigna d'abord une entière confiance ; il le mit ensuite en prison, sur une accusation calomnieuse de sa femme. (39:1-20.)

POTIPHÉRAH (Gen. 41:45,50), beau-père de Joseph, était sacrificateur du soleil, dans la ville d'On, et non gouverneur, comme portent à tort nos versions.

POULE (Math. 23: 37), oiseau bien connu qui couve ses œufs vingt-un jours, et qui, au moindre danger, rassemble ses poussins sous ses ailes. (Luc 13:34.) Le coq se distingue surtout par son chant, qui annonce les heures de la nuit et le point du jour. (Math. 26: 34; Marc 13: 35; 14: 30, 72.) De tous les oiseaux de jour, il est, avec le rossignol, le seul qui chante pendant la nuit. Le coq et la poule ne sont pas mentionnés dans l'Ancien Testament.

POURCEAU (Lév. 11:7), animal domestique nommé aussi cochon ou porc, et bien connu par sa voracité, par la saleté de ses habitudes, et par l'abondance de sa graisse. (2 Pier. 2:22.) Il était impur d'après la loi. (Deut. 14:8.) Les quatre dents canines du porc sont très longues et lui servent de défenses. Les cochons sauvages ou les sangliers vivent de vingt à vingt-cinq ans, ont les défenses plus longues que les cochons domestiques, et sont dangereux quand on les attaque. (Ps. 80:14.) Les uns et les autres fouillent la terre avec leur boutoir. Il est probable que l'usage du porc fut interdit aux Hébreux, parce que la graisse favorise les maladies de la peau, si communes en Orient, et surtout la lèpre. Les anciens Egyptiens s'en abstenaient également. Esaïe reprochait aux Israélites d'irriter l'Eternel en mangeant de la chair de pourceau. (Esa. 65: 4; 66:17.) Mais depuis la captivité, des Juifs subirent volontairement la mort, plutôt que de violer la loi sur ce point, lorsque des tyrans, comme Antiochus Epiphane, voulaient les y contraindre. D'après les rabbins, les Juifs ne devaient pas même avoir des porcs parmi leur bétail. Il fallait donc qu'un Israélite fût bien misérable pour consentir à être gardien de pourceaux à l'étranger. (Luc 15:13-16.) Jésus permit aux esprits impurs qu'il chassa de deux démoniaques, d'entrer dans un troupeau de 2000 porcs, qui se précipitèrent aussitôt dans la mer. (Math. 8: 32 ; Marc 5 : 13.) On ignore si le propriétaire de ces animaux était juif ou païen. Le pourceau a fourni de frappantes images à Salomon, à Jésus et à Pierre. (Prov. 11:22; Math. 7:6; 2 Pier. 2: 22.

POURPRE ( Act. 16:14 ), teinture d'un rouge foncé qu'on tire du pourpre, du buccin et du murex. Ce sont trois coquillages univalves, coniques, tournés en spirales, et dont l'ouverture est munie d'une sorte de couvercle avec lequel l'animal ouvre et ferme sa maison à volonté. On retire du corps de ces bêtes une liqueur blanchâtre qui, étant exposée à l'air, devient d'abord verte, puis purpurine. Cette liqueur fournit une teinture très belle et très solide, déjà connue des anciens. Lydie était marchande de pourpre, à Philippes. (16: 14.) On donne

DICTION. BIBLIQUE. 29 aussi ce nom aux étoffes teintes en pourpre. ( Luc 16:19 ; Apoc. 17: 4.) Dans la description des vêtements d'Aaron et des tentures du tabernacle ( Ex. 25: 4 ; 26:1, 4 ; 28: 5,15 ), le mot hébreu (tekéleth) traduit par pourpre dans Martin, est rendu par hyacinthe dans Ostervald, qui a suivi les Septante. Les savants reconnaissent généralement aujourd'hui que ce terme désigne le bleu ou le violet.

U9

POUSSINIÈRE. Voyez Pléiades.

POUX. ( Ex. 8:16-19.) D'après nos traductions, Dieu affligea l'Egypte d'une multitude de poux qui couvrirent les hommes et le bétail. ( Ps. 105:31.) Mais la plupart des commentateurs modernes traduisent le mot hébreu (kinim) par cousins, comme l'ont fait les Septante. Il paraît qu'il est question d'une espèce d'insectes particulière à l'Egypte. Philon et Origène, qui vivaient dans ce pays, disent que c'étaient de très petits insectes ailés, à peine visibles, qui causaient par leur piqûre une démangeaison douloureuse, et s'introduisaient dans le nez, dans les yeux et dans les oreilles.

POUZZOL ( petits puits, Act. 28:13 ), ville maritime d'Italie, située sur le golfe de Naples, deux lieue3 et demie au nord-ouest de cette ville. Fondée 521 ans av. J.-C., sous le nom de Dicoearchia, par les habitants de Cumes, elle fut, environ trois siècles plus tard, soumise aux Romains, qui l'appelèrent Puteoli ou Pouzzol, à cause des nombreux puits qui s'y trouvaient, et la rendirent très florissante. Elle avait de magnifiques bains qui attiraient les étrangers, et un port excellent, où les vaisseaux d'Alexandrie et de Syrie déchargeaient leurs marchandises. Le christianisme y pénétra de bonne heure, puisque Paul, qui y débarqua, passa sept jours avec les frèrçs qu'il y trouva. (28: 14.) Cette ville renferme aujourd'hui de 10000 à 12 000 habitants.

PRÉDESTINÉ. Voyez Election.

PRÉMICES (Ex. 23:19), offrandes annuelles faites à l'Eternel par les Israélites, d'une partie des premiers fruits de la terre, comme témoignage de reconnaissance. Les prémices comprenaient :

1° La gerbe ou la poignée de grain offerte au nom de tout le peuple, à l'ouverture de la moisson. (Lév. 23:10.) Voyez Pâque.

2* Les deux pains de froment nouveau offerts de la même manière à la clôture de la moisson. (Lév. 23:17.) Voyez Pentecôte.

3° Une offrande que chaque Israélite devait d'abord prélever sur tous les produits du sol avant d'en user lui-même, et spécialement sur le froment, le vin et l'huile, ainsi que sur la toison des brebis, (Deut. 18:4; Nomb. 15: 20.) Cette offrande, prise du meilleur de la récolte, était destinée à l'entretien des sacrificateurs. (Nomb. 18:12,13.) La quantité n'en était pas déterminée ; mais d'après les rabbins, elle devait au moins s'élever à la 60me partie du revenu. En déposant au sanctuaire la corbeille qui renfermait leurs dons, les Israélites déclaraient, en répétant une formule prescrite par la loi, qu'ils descendaient d'un pauvre Syrien ; qu'ils avaient été esclaves en Egypte, mais que Dieu les avait délivrés et introduits dans un pays découlant de lait et de miel. (Deut. 26: 2-10.) Lorsqu'ils se détournaient de l'Eternel, ils négligeaient de lui offrir les

pre

prémices; si un réveil s'opérait parmi eux, ils s'empressaient d'accomplir ce devoir. (Prov. 3: 9 ; 2 Chron. 31: 5 ; Néh. 10: 37.) Les Juifs établis à l'étranger envoyaient aussi à Jérusalem, soit en argent, soit en nature, les prémices de leurs revenus. Le Nouveau Testament renferme diverses allusions à ces prémices. (Rom. 8:22; 11:16; 16:5 ; 1 Cor. 15: 20 ; 16:15 ; Jacq. 1:18; Apoc. 14: 4.)

PREMIERS-NÉS. (Gen. 25:13.) En Orient, le fils aîné jouissait, dès la plus haute antiquité, d'une considération particulière, et remplaçait le père défunt ou absent, parce qu'il était le commencement de sa vigueur. (Gen. 25 :31 ; 27 ; 49 : 3, 4 ; Deut. 21:17.)

Dans les héritages, la loi de Moïse attribuait à l'aîné une double part. (Deut. 21:17.) Un père qui avait des enfants de plusieurs femmes, ne pouvait pas transporter le droit d'aînesse sur le fils de celle qu'il préférait. (21: 15-17.) On distinguait aussi les premiers-nés des animaux dès l'origine, puisqu'Abel en offrit à l'Eternel. (Gen. 4:4.)

Dieu appelle le peuple d'Israël son premier-né (Ex. 4: 22); et c'est parce que Pharaon refusa de lui rendre la liberté, que tous les premiers-nés des Egyptiens, et ceux de leur bétail, furent mis à mort. (11:5; 12 : 29.) En épargnant les Israélites, Dieu s'acquit particulièrement leurs fils aînés, ainsi que les premiers-nés mâles de leurs bêtes. (Ex. 13: 14,15 ; Nomb. 3: 13.) Il ne s'agissait pas seulement des fils aînés des pères, mais aussi de ceux des mères, ce qui augmentait beaucoup le nombre des pre-miers-nés, à cause de la polygamie et des secondes noces. (Ex. 13: 2,12 ; 34: 19.) Voici les principales dispositions de la loi sur ce sujet.

1° Tous les Israélites devaient consacrer leurs fils premiers-nés à l'Eternel, et les lui présenter dans le tabernacle ou dans le temple. (Ex. 22: 29; Luc 2 : 23-27.)

2* Au lieu d'appeler au sanctuaire les 22 273 premiers-nés d'Israël, au-dessus d'un mois, Dieu leur substitua tous les Lévites, au nombre de 22 000; mais il fit racheter, à raison de cinq sicles par tête, soit environ 15 francs, les 273 premiers-nés de surplus, et distribuer cet argent aux sacrificateurs. (Nomb. 3: 40-51 ; 8:11-19.)

3* Néanmoins tous les Israélites étaient tenus de payer, pour chacun de leurs premiers-nés mâles, une rançon de cinq sicles. (Nomb. 18: 15, 16; 3: 40.)

4° Quant au bétail, tous les premiers-nés mâles appartenaient aussi à l'Eternel. (Ex. 13 : 2,12.) Ceux de la vache, de la chèvre et de la brebis, devaient lui être sacrifiés dès le huitième jour. Le sang et la graisse étaient mis sur l'autel, et la chair devait être mangée tant par les sacrificateurs que par ceux qui^offraient ces victimes. (Ex. 22:30; Nomb. 18: 17,18 ; Deut. 12 :17,18 ; 14:23 ; 15 : 19,20.)

5# Si les premiers-nés des bêtes pures avaient quelque défaut grave, ils restaient à leurs propriétaires, qui devaient les tuer et les manger dans leurs demeures. (Deut 15:21-23.)

6° Les premiers-nés des bêtes impures se rachetaient en payant '/» en sus du prix fixé par le sacrificateur ; s'ils n'étaient pas rachetés, on les vendait à ce prix. (Lév. 27:27.) D'après une prescription précédente, peut-être modifiée par celle-là, toute première portée des ânesses était rachetée par un agneau ou un chevreau, sinon on lui coupait le cou. (Ex. 13:18.) La rançon de tous les premiers-nés appartenait aux sacrificateurs. (Nomb. 18: 15, 16.)

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Les auteurs sacrés emploient l'expression premier-né dans diverses acceptions. (Rom. 8:28,29 ; Hébr. 12:23.) Par le premier-né de la mort, Job désigne quelque grand fléau qui produisait la mort. (Job 18:13.) C'est dans un sens analogue que Jésus-Christ est appelé le premier-né de toutes les créatures, c'est-à-dire, celui de qui elles procèdent. (Col. 1:15.)

PRÉPARATION. Voyez Pâque.

PRESSOIR. (Jug. 6: 11.) Chez les Hébreux, comme aujourd'hui en Orient, les pressoirs se composaient de deux cuves creusées en terre et murées, ou taillées dans le roc. La plus grande, qui formait le pressoir proprement dit, et où l'on foulait parfois le blé (6:11), avait environ 2 V, mètres (8 pieds) de diamètre, sur 1 7* mètre de profondeur (4 pieds). Elle est désignée par deux mots hébreux (gath, Joël 3:13 ; pourah, Esa 63: 3), rendus l'un et l'autre par pressoir dans nos versions ; tandis que le terme grec (lênos) est traduit tantôt par cuve (Apoc. 14: 18-20 ; 19: 15), tantôt par pressoir. Quand cette grande cuve était remplie de raisins, quelques hommes y entraient'pour les fouler avec leurs pieds nus. Descendez, dit Joël, car le pressoir est plein. (3:13.) Le jus des raisins, qui étaient ordinairement rouges, rejaillissait sur le vêtement de ceux qui les foulaient. (Esa. 63: 2.) Quoique pénible, ce travail s'accomplissait au milieu des chants, et rarement par un seul homme. (Esa. 63: 3; Néh. 13: 15; Jér. 25: 30; 48: 33.) Le pressoir ou la grande cuve avait, sur le côté, une ouverture grillée, par laquelle le moût coulait dans une seconde cuve plus petite, et placée au-dessous de la première. Le nom hébreu de ce second vase (iékeb) est rendu par cuve (Esa. 5: 2 ; 16:10 ; Joël 3:13) ; mais le mot grec correspondant (upolênion, Marc 12: 1) l'est par pressoir.

PRÊT. Voyez Intérêt.

PRÉTOIRE. (Math. 27: 27.) Chez les Romains, ce mot désignait d'abord la tente d'un général, qui y tenait son conseil de guerre. Ce nom fut ensuite donné, dans les provinces, aux palais où les gouverneurs demeuraient et rendaient la justice. C'étaient de vastes édifices munis de casernes et de prisons. (Marc 15:16 ; Act. 23 : 35.) D'après Josèphe, le prétoire de Jérusalem était un magnifique palais de marbre, bâti par Hérode, et situé dans la ville haute. Selon d'autres écrivains, qui suivent en cela la tradition, ç'aurait été la forteresse Antonia, placée au nord-ouest du temple. Paul fut mis en prison à Césarée, dans le prétoire d'Hérode, comme porte l'original. (Act. 23:35.) A Rome, on donnait le nom de prétoire aux casernes de la garde prétorienne ou impériale, construites par Tibère, aux portes de la ville. Les liens de Paul ont été rendus célèbres dans tout le prétoire. (Philip. 1:13.)

PRÉVÔT. (Deut. 16:18.) Ce vieux mot, autrefois appliqué à diverses catégories de magistrats, est la traduction de cinq ou six termes hébreux différents, qui tous désignent des personnages élevés en dignité, mais dont le rang est difficile à déterminer. (1 Chron. 23:4 ; Prov. 6:7 ; Esa.

pri

3:12; Jér. 20:1.) Le prévôt de Y hôtel était le chef des gardes du prince. (Gen. 40:3; Jér. 40: 1 ; 52:19.)

PRIÈRE. (Gen. 25:21.) Quoique la prière occupe une grande place dans l'Ecriture, elle n'est mentionnée que deux fois, et même indirectement, dans les prescriptions de la loi. Le jour des expiations, le souverain sacrificateur confessait les péchés du peuple sur la tête du bouc Hazazel. (Lév. 16: 21.) Et quand les Israélites apportaient au sanctuaire les prémices et les dîmes, ils devaient reconnaître que l'Eternel les avait délivrés de la servitude d'Egypte et introduits dans un bon pays ; puis déclarer qu'ils s'étaient acquittés de leurs devoirs à l'égard des pauvres et des lévites, et implorer la bénédiction de Dieu sur tout le peuple. (Deut. 26: 1-15.)

Néanmoins plusieurs indications de l'Ecriture prouvent que la prière faisait partie du culte public, du moins depuis sa réorganisation par David. (1 Chron. 23 : 30 ; Esa. 1:14,15 ; Néh. 11: 17 ; Luc 1:10.) Le temple de Salomon fut inauguré par une remarquable prière; et dès lors les Israélites, où qu'ils se trouvassent, avaient toujours en priant le visage tourné vers cet édifice. (1 Rois 8:22, 38, 44,48; Dan. 6:10.) Outre l'action de grâce avant le repas (Math. 15:36 ; Jean 6:11; Aét. 27: 35), les Juifs priaient trois fois par joui', savoir : à 9 heures du matin, à midi et à 3 heures. La prière du matin et celle de l'après-midi se faisaient ainsi à l'heure du sacrifice continuel. (Ps. 55:18; Dan. 9:21 ; Act. 1:15; 3:1 ; 10:9,30; Nomb. 28:3, 4.) Les personnes qui étaient en route à l'heure de la prière, s'arrêtaient pour s'acquitter de ce devoir. Les habitants de Jérusalem allaient ordinairement prier au parvis du temple. (Ps. 5: 8 ; Esa. 56:7 ; Luc 18: 10; Act. 3:1.) Les Juifs célébraient leur culte privé dans une chambre haute, ou sur le toit. (Math. 6:6; Act. 1 : 13 ; 10:9.) Ils priaient le plus souvent debout, ou à genoux, avec les mains levées ou étendues. (1 Sam. 1:9, 10; Math. 6:5; Luc 18:11 ; 22: 41 ; 2 Chron. 6:13 ; Dan. 6:10; Esdr. 9:5; Act. 9: 40; Néh. 8:6; Lament. 2:19; 3: 41; Ps. 28:2; 134: 2; Esa. 1:15.) Ils se lavaient les mains avant la prière (l Tim. 2: 8); car d'après les rabbins, « quiconque prie avec les mains sales, est digne de mort. » Parfois ils se frappaient la poitrine (Luc 18:13 ), se prosternaient la face en terre. (Gen. 24:26 ; Néh. 8: 6; Math. 26:39.) Il paraît aussi qu'ils inclinaient la tête sur leur sein (Ps. 35:13), ou la plaçaient entre leurs genoux. (1 Rois 18: 42-44; Jacq. 5:18.) On employait, du temps de Jésus, des formules de prières. (Luc 11: 1.) Ce saint exercice avait dégénéré en un sec formalisme,surtout chez les pharisiens, qui priaient aux coins des rues pour être vus des hommes, et faisaient, dans un but intéressé, de longues prières auprès des veuves. (Math. 6:5 ; 23: 14.) La prière que le Sauveur enseigna à ses disciples formait un frappant contraste avec celles des pharisiens. (6: 9-13.) Le fidèle doit prier sans cesse (1 Thes. 5: 17), et néanmoins consacrer chaque jour quelques moments particuliers à s'entretenir avec son Dieu. (Math. 6: 6 ; Act. 10: 9 ; 22: 17; Luc 9 :10.) Il sait que son Père céleste entend ses prières et les exauce quand et comme il le juge convenable. Quiconque croit que Dieu est tout-puissant, n'a pas à

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s'inquiéter de quelle manière cet exaucement se concilie avec ce que l'on appelle les lois de la nature. (Luc 1: 37; Math. 7: 7-11.)

PRI MO GÉNIT URE. Voyez Premiers-nés.

PR1SCE ou PRISCILLE. (2 Tim. 4:19; Act. 18: 2.) Voyez Aquilas.

PRISON. ( Gen. 39: 20.) L'emprisonnement n'est pas nommé parmi les peines statuées par la loi. Le blasphémateur et le violateur du sabbat mentionnés dans Lév. 24: 12; Nom. 15: 34, furent simplement mis en garde en attendant leur sentence. Cependant les prisons étaient déjà usitées du temps de Sarason, chez les Philistins (Jug. 16: 21), et même de Joseph, chez les Egyptiens. (Gen. 39: 20; 40: 3; 41: 10; 42: 19.) Les rois de Juda et d'Israël introduisirent bientôt l'usage de la prison, mais plutôt, paraît-il, comme une mesure arbitraire et tyrannique, que comme une peine régulièrement appliquée. C'est ainsi qu'Asa, Achab et Sédécias emprisonnèrent les prophètes Hanani, Michée et Jérémie. (2 Chron. 16: 10; 1 Rois 22: 27; Jér. 32: 2, 3.) Les prisons n'étaient parfois que des citernes vides; les malheureux que l'on y descendait s'enfonçaient dans la boue. (Jér. 33: 1 ; 37: 15-21 ; 38: 6.) Depuis la captivité, l'usage de la prison devint fréquent parmi les Juifs, soit pour dettes, soit pour divers délits. (Esd. 7: 26; Math. 5: 25, 26; 18: 30; Luc 3: 20; 21: 12; 22: 33; Act. 4 : 3; 8: 3.) D'après le droit romain, «laprison devait être employée pour contenir les hommes, mais non pour les punir.» Les prisonniers étaient liés par les bras, d'une ou de deux chaînes, et gardés par un ou deux soldats, au bras desquels ces chaînes aboutissaient. (Act. 23: 35; 12: 6; 21: 33, 34; 28: 16, 20.) On leur serrait parfois les pieds dans des ceps. (16: 24.) Job mentionne déjà l'emploi de ce supplice. ( Job 13: 27; 33: 11.) Les visiteurs obtenaient facilement l'accès des prisons. (Jér. 32: 8; Math. 25:36.)

PROCONSUL (Act. 13:7), premier magistrat d'une province romaine. Il était spécialement chargé de rendre la justice. ( 18:12 ; 19: 38.) Les gouverneurs ou procurateurs relevaient des proconsuls. Ainsi le gouverneur de la Judée était sous la surveillance du proconsul de Syrie, quoique celui-ci soit aussi appelé gouverneur dans Luc 2: 2.

PROCORE (Act. 6:5), l'un des 7 diacres de Jérusalem. On croit qu'il souffrit le martyre à Antioche ou à Nicomédie.

PRONOSTIQUEUR. Voyez Magie.

PROPHÈTE (Gen. 20: 7), personnage qui a reçu de Dieu une révé- . lation, avec la charge de la communiquer aux hommes. (Jér. 1: 5,10; Am. 3: 7.) Il est désigné par trois mots hébreux, dont deux sont synonymes et signifient celui qui voit ou contemple (roeh, cozeh). Ces deux termes expriment ainsi la manière dont Dieu se révélait (Nomb. 12:6-8) et sont rendus par voyant dans nos versions. Le troisième mot (nabi, celui qui parle ou prophétise ) est traduit par prophète, et désigne la charge elle-même. Le passage de 1 Chron. 29: 29, renferme ces trois termes; mais le même prophète est désigné tantôt par l'un, tantôt par l'autre. (2 Sam. 24:11 ; 1 Sam. 3: 20 ; 1 Chron. 29 : 29.) Le nom de voyant, usité à l'époque de Samuel, fut remplacé plus tard par celui de propkdlt»

(1 Sam. 9:9,11.) Les communications divines avaient lieu sous trois formes principales.

1° Parfois l'Esprit de Dieu saisissait subitement et irrésistiblement un homme. Celui-ci entrait aussitôt dans un état extatique et convulsif, tombait sur le sol, et prononçait, de gré ou de force, des paroles souvent contraires à ses sentiments naturels. Tel fut le cas de Balaam, qui tombait à terre ( Nomb. 24:4 ), et fut contraint de bénir Israël, qu'il désirait maudire (23: 7,18 ; 24: 5), ou de Sattl, qui, transformé en prophète pendant qu'il poursuivait David, se dépouilla de ses vêtements et passa un jour et une nuit sur le sol, devant Samuel, à Rama. ( 1 Sam. 19 : 20-24.) Il est probable que le mot nu, appliqué à ce prince, indique qu'il n'avait gardé que sa tunique.

2° Pour l'ordinaire, Dieu se révélait à ses prophètes par des visions, soit en songe, soit à l'état de veille. (Ex. 3:3; Nomb. 12: 6-8.) Il leur apparaissait sous différentes formes, offrait à leurs regards divers symboles, leur faisait entendre une voix, ou leur parlait par des anges. ( Gen. 15 : 1, 5 ; 28:12-22 ; 46: 2 ; Ex. 3: 2; Esa. 6: 1 ; Ezéch. 1: 3-28; Zach. 1: 8 ; 2:1 ; 4: 2.) Les prophètes conservaient le souvenir de ces révélations, et les racontaient de vive voix ou par écrit. ( Jér. 26: 2 ; Esa. 1:1.)

3° Enfin Dieu se communiquait aussi à ses prophètes sans vision, en les faisant parler et écrire par l'inspiration du Saint-Esprit. (2 Tim. 3:16; 2 Pier. 1: 20, 21.) Mais loin de supprimer leur individualité, Dieu s'en servait au contraire pour exprimer ses oracles sous la forme la mieux adaptée aux besoins des hommes à chaque époque. Voyez Ecriture.

Les différents titres donnés aux prophètes indiquent leur position, tant à l'égard de Dieu qu'à l'égard de son peuple. Ils sont tour à tour appelés hommes de Dieu (1 Sam. 2: 27; 1 Rois 13: 1), serviteurs de VEternel (2 Rois 9:4; Jér. 25: 7), anges ou ambassadeurs de VEternel ( Agg. 1:13), surveillants ou sentinelles. (Ezéch. 3:17; 33: 7; Hab. 2: 1.) Leurs oracles se rapportaient tant au passé qu'au présent et à l'avenir. Us censuraient les péchés des grands et des petits, les exhortaient à la repentance, leur adressaient des promesses ou des menaces, et annonçaient des événements prochains ou éloignés. (2 Sam. 12:1-14; 24 : 11-14 ; 1 Rois 17:1 ; 21: 17-24; 22:15-28 ; Esa. 7: 8,14 ; 55.) Mais le principal objet des prophéties était la venue de Jésus-Christ et l'établissement de son règne (Act. 3: 22-24; 7: 37; 10: 43; 26: 22 ; 28: 33; Apoc. 19:10.) Les événements futurs, quoique plus ou moins éloignés, apparaissaient aux prophètes sur un même plan, et comme entrelacés les uns aux autres ; les plus rapprochés étaient les types des plus lointains, comme par exemple dans les prophéties relatives à la première et la seconde venue du Sauveur. (Esa. 7:11-16; Mal. 3:1-3; Math. 24.) Les prophètes semblent avoir contemplé l'avenir comme nous contemplons le ciel étoilé, dans lequel les astres nous paraissent fixés à une voûte, quoiqu'ils soient beaucoup plus éloignés de nous les uns que les autres. Leurs discours étaient souvent accompagnés de miracles (1 Rois 13:5 ; 17:13-24 ; 2 Rois 4: 41 ; 5:14, 27), ou d'actes symboliques destinés à frapper l'imagination-et à produire des impressions profondes. (1 Rois 11:29; Esa. 20: 2; Jér 19; 1, 10: 28; 43: 9; Ezéch. 4: 12: 24: 3: 37: 16.) Ils portaient ordinairement an grossier manteau de poil, serré par une ceinture de cuir. <1 Rois 19: 13; 2 Rois 1:8 ; 2: 8, 13; Zach. 13: 4; Esa. 20: 2; Math. 3:4.) Ils prophétisaient le plus souvent sur les places publiques, aux portes des villes, dans le parvis du temple, et parfois dans les maisons des grands. (Esa. 29: 21; Am. 5: 10; Jér.* 7: 2; 19: 14; 26: 2; Esa. 22: 15.)

Plusieurs prophètes non mentionnés parmi les auteurs sacrés ont néanmoins fourni des matériaux à ces derniers, en écrivant des mémoires sur les événements contemporains. (2 Chron. 9: 29; 12:15; 33: 19.) Le nom de prophète est aussi donné à des hommes qui louaient l'Eternel avec des instruments, sous une influence particulière de l'Esprit de Dieu* (Ex. 15:20; 1 Sam. 10: 1-13; 1 Chron. 25: 1.) La musique favorisait même l'action de l'Esprit sur les prophètes et les disposait à recevoir des révélations. C'est ce que prouve l'exemple d'Elisée en présence de Joram et de Josaphat. (2 Rois 3: 15 ; UBam. 10: 5, 6.) — Il y avait aussi des prophétesses en Israël. (Ex. 15: 20; 2 Rois 22: 14.)

Il nous reste à jeter un coup d'œil sur l'histoire du prophétisme.

Après la promesse d'un rédempteur faite en Eden à nos premiers parents (Gen. 3:15), Dieu se révéla à leurs descendants par le moyen des patriarches Hénoc, Noé, Abraham, Isaac et Jacob. (Jude 14; 2 Pier. 2:5; Gen. 20:7 ; 27:27; 28:12; 49.) Puis il suscita Moïse et le distingua de tous les autres prophètes, en lui parlant, non en vision comme à ces derniers « mais face à face, comme un ami parle à son intime ami. » (Ex. 33: 11 ; Nomb. 12:6-8.) Aaron est appelé le prophète de Moïse, parce qu'il lui servait d'organe auprès des hommes. (Ex. 7:1.) Marie, leur sœur, est aussi nommée prophétesse. (15:20.) Les soixante-dix anciens choisis par Moïse, pour le soulager, prophétisèrent momentanément. (Nomb. 11: 24-29.) Balaam, quoique étranger au peuple de Dieu, fut aussi prophète et annonça même la venue de Jésus-Christ. (Nomb. 23: 5,16 ; 24:17.) Toutefois le prophétisme ne fut proprement institué qu'au bord du Jourdain, peu avant la mort de Moïse. Lorsque celui-ci eut défendu aux Israélites de s'adresser aux devins, il leur annonça que « l'Eternel leur susciterait un prophète semblable à lui. » Il s'agit ici d'un prophète qui devait être, comme Moïse, l'intermédiaire entre Dieu et son peuple. (Deut. 18: 9-18.) Cette promesse se rapportait sans doute immédiatement à Josué et aux prophètes suscités après lui ; mais elle n'a eu son plein accomplissement qu'en Jésus-Christ. (Jos. 1: 2 ; 3: 7 ; Act. 3 : 22-24 ; 7: 37.) Moïse prémunit aussi le peuple contre les faux prophètes. Ceux-ci devaient être reconnus, non-seulement à la fausseté de leurs prédictions, mais encore à l'impiété de leurs discours (Deut. 18:20-22; 13:1-3), et être mis à mort sans miséricorde. (13: 5; 18: 20.) Outre Débora, Gédéon, Jephthé et Samson (Jug. 4: 4; 6: 12 ; 11: 29; 13: 25), l'Ecriture ne mentionne, de Josué à Samuel, que deux prophètes, qui ne sont pas même nommés. L'un fut envoyé à Israël opprimé par les Madianites (6: 8-10), et l'autre au sacrificateur Héli (1 Sam. 2: 27.) Car « la Parole de Dieu était rare en ces jours-là, et il n'y avait pas de visions. » (3:1.)

Une grande manifestation de l'Esprit prophétique eut lieu à l'époque de Samuel. L'Eternel se révéla à celui-ci dès son enfance, et lui donna

de travailler avec un grand zèle au réveil de la piété parmi le peuple, (1 Sam. 3: 4-21 ; 7: 3-17.) En l'absence de l'arche, ce prophète rétablit le culte de l'Eternel dans un haut lieu, à Rama, où il demeurait. (7: 17; 9: 10-13.) On considère Samuel comme le fondateur de ce que l'on a appelé les écoles de prophètes. C'étaient, paraît-il, des espèces de confréries dont les membres, nommés fils des prophètes, mangeaient à la même table et vivaient sous le même toit. (2 Rois 2: 3,5, 7 ; 4: 38-44.) L'Ecriture ne renferme aucun détail sur l'origine de cette institution, dont on voit la première trace dans cette compagnie de prophètes qui descendaient du haut lieu, d'auprès de Samuel. (1 Sam : 10:5.) Ils prophétisaient au son des instruments quand Sattl, qui les rencontra, fut subitement saisi par l'Esprit de Dieu et se joignit à eux. (10: 9-13.) Quelques années plus tard, nous voyons Samuel présider une assemblée de prophètes à Najoth, près de Rama. (19: 18-24.) Du temps d'Elie et d'Elisée, il existait de nombreuses confréries de cette nature à Béthel, à Jérico et à Guilgal. où les fils des prophètes durent, après l'enlèvement d'Elie, agrandir leur demeure. (2 Rois 2:1 ; 4:38 ; 6:1-7.) Il y avait parmi eux des hommes mariés. (4: 1.) Nous ne possédons pas de renseignements sur l'organisation et le rôle de ces communautés. Elles contribuèrent sans doute puissamment au maintien de la piété parmi les Israélites. Depuis l'établissement des veaux d'or par Jéroboam, les prophètes furent, parmi les dix tribus, les seuls défenseurs du culte de l'Eternel. Il paraît qu'ils célébraient ce culte sur le Carmel, où l'on avait élevé un autel au Dieu d'Israël. (1 Rois 18:30.) L'un des fils des prophètes reprit Achab d'avoir relâché Ben-Hadad. (1 Rois 20: 35-43.) Les nombreux prophètes persécutés par Jésabel, et dont cent furent sauvés par Abdias (18: 4) étaient probablement sortis de l'école de Béthel. Ils luttèrent sans doute contre l'influence des 850 prêtres ou prophètes de Bahal et d'Hastaroth. D'un autre côté, le déclin de la piété dans ces institutions explique l'apparition de ces nombreux prophètes de cour, comme les 400 qui promettaient faussement la victoire à Achab et à Josaphat (22: 6-12), ou comme cette multitude de faux prophètes qui corrompaient le peuple. Ceux-ci s'opposèrent toujours aux vrais prophètes, et spécialement à Jérémie, pendant le siège de Jérusalem. (Esa. 9:15 ; 28: 7 ; Osée 9: 7: 8 ; Mich. 3: 5, 11; Jér. 5: 13, 31; 6: 13; 14: 13, 15; 23 : 9-40 ; Ezéch. 13: 1-16; 22: 25, 28.)

Outre les seize auteurs des livres prophétiques, l'Ecriture nomme dix-huit prophètes et une prophétesse, de Samuel à la captivité, savoir: Nathan et Gad, sous David et Salomon (2 Sam. 7:2; 24:11) ; Ahija, Sé-mahja et Hiddo ou Jeddo, sous Roboam et Jéroboam (1 Rois 11: 29; 14: 4; 12: 22; 2 Chron. 12:15; 13: 22); Hazaria, Hanani et Jéhu, sous Asa et Bahasa (2 Chron. 15:1 ; 16: 7 ; 1 Rois 16: 1); Jahaziel, Eliézer, Elie et Michée, sous Josaphat et Achab (2 Chron. 20: 14, 37 ; 1 Rois 17:1 ; 22: 3) ; Zacharie, sous Joas, un autre Zacharie sous Hosias, et Hoded sous Achaz et Pékach (2 Chron. 24 : 20; 26:5; 28: 9) ; enfin la prophétesse Hulda, sous Josias, et Urie sous Jéhojakim. (2 Rois 22:14 ; Jér. 26: 20.) D'autres prophètes, sans être nommés, sont mentionnés dans cette période, entre autres celui qui prophétisa, sous Jéroboam, contre l'autel du veau d'or, à Béthel, et le vieux prophète de cette ville qui causa la perte du premier, en le poussant à désobéir à l'Eternel. (1 Rois 13:1,11.)

Quant aux écrivains des livres prophétiques, voici à peu près dans quel ordre et à quelle époque ils ont paru. Jonas, Osée, Amos, Joël, Esaïe, Michée, Nahum et Sophonie ont prophétisé, tant en Israël qu'en Juda, avant l'arrivée des Caldéens (840-610 av. J.-C.) ; Jérémie, Abdias, Habacuc, Ezéchiel et Daniel, pendant le siège de Jérusalem et la captivité de Babylone (610-536) ; enfin Aggée, Zacharie et Malachie, depuis la captivité (536-400.) Il s'écoula environ quatre siècles avant l'apparition d'un nouveau prophète, de Jean-Baptiste, qui forme la transition entre l'ancienne et la nouvelle alliance. (Luc 16: 16.)

L'Eglise apostolique eut aussi ses prophètes, dont les uns, comme Aga-bus, annonçaient l'avenir (Act. 11: 28 ; 21 : 10), tandis que les autres, comme ceux de Corinthe et les quatre filles de Philippe, parlaient pour l'édification de tous, sous l'influence immédiate du Saint-Esprit. (1 Cor. 12: 28; 14:1,29 ; Act. 21: 9.) Paul, Barnabas et d'autres docteurs inspirés, ainsi que les deux témoins de l'Apocalypse, sont aussi nommés prophètes. (Act. 13: 1 ; Apoc. 11: 3, 4,10.) Paul donne ce titre à un poëte païen de l'île de Crète, sans doute parce qu'il était considéré comme prophète parmi les Crétois. (Titel: 12.) Enfin St. Jean, dont la révélation clôt le Nouveau Testament, a été le dernier des prophètes. (Apoc. 1: 1.)

PROPITIATION. Voyez Expiation.

PROPOSITION. Voyez Table.

PROSÉLYTES. (Math. 23: 15.) Ce mot est dérivé d'un verbe grec qui signifie s'approcher ; il désigne les païens qui en se convertissant au judaïsme, s'étaient retirés de la souillure des nations, pour rechercher l'Eternel, le Dieu d'Israël. (Esdr. 6: 21.) D'après les rabbins, il y avait deux principales classes de prosélytes, ceux de la porte et ceux delà justice.

Les prosélytes de la porte ne se faisaient pas circoncire, mais se contentaient de renoncer à l'idolâtrie et d'adorer le vrai Dieu. Il se conformaient aux sept prescriptions connues sous le nom de préceptes noa-chides, dont les 6 premiers, selon les docteurs juifs, furent communiqués à Adam, et le 7me à Noé. (Gen. 9 :4.) Ces préceptes donnés sous une forme très concise, condamnent : 1° l'idolâtrie ; 2° la profanation du nom de Dieu ; 3° le meurtre ; 4° l'impureté ; 5° le vol ; 6° la résistance aux autorités ; 7° l'usage du sang et de la chair des bêtes étouffées. Les gentils qui observaient ces prescriptions pouvaient vivre parmi les Juifs et fréquenter les synagogues, mais non célébrer la Pâque, ni entrer dans le parvis du temple. Ceux qui demeuraient au pays d'Israël devaient en outre s'abstenir de pain levé pendant cette fête, et observer le sabbat, conformément à la loi sur les étrangers. (Ex. 12: 19; 20: 10.) Quoique les Juifs méprisassent les prosélytes de la porte et les tinssent pour impurs (Act. 10: 28), ils les croyaient néanmoins participants « du siècle à venir. » Ces prosélytes étaient très nombreux dans l'empire romain, du temps des apôtres, et ils reçurent l'évangile avec beaucoup plus d'empressement que les Juifs. On admet généralement que les Grecs craignant Dieu, ou qui servaient Dieu, étaient des prosélytes de la porte. (Act. 10: 2, 7; 16: 14; 17: 4; 18: 7.)

Jjes prosélytes de la justice se faisaient circoncire, se soumettaient à toutes les ordonnances judaïques, et participaient à tous les privilèges religieux des Israélites ; ils pouvaient même être lecteurs dans les synagogues. Mais ils étaient exclus du sanhédrin et des autres charges civiles. Ils recevaient, avec la circoncision, un nouveau nom pris au hasard dans la Bible, et n'étaient plus considérés comme les mêmes personnes. Les liens antérieurs de famille n'existaient plus pour eux, au point qu'un, homme, d'après les rabbins, pouvait épouser sa sœur. Outre la circoncision, les prosélytes de la justice devaient recevoir encore un baptême purifi-ficateur, qui était aussi administré aux femmes, ainsi qu'aux enfants nés avant la conversion de leurs parents. Mais on pense généralement que l'institution de ce baptême remonte à peine à la fin du siècle apostolique. Les Juifs employèrent souvent la violence, ou d'autres moyens immoraux, pour amener des gentils à se faire circoncire. Mais les plus zélés étaient les pharisiens. Ils couraient la mer et la terre pour faire un prosélyte, qu'ils rendaient fils de la géhenne deux fois plus qu'eux, en développant eu lui l'orgueil, la propre justice et ie fanatisme. (Math. 23:15.)

PROSTITUTION. (2 Rois 9: 22.) L'Ecriture comprend sous ce nom tout commerce charnel en dehors du mariage, mais spécialement la conduite des personnes qui font du vice une sorte de métier. Celles-ci sont désignées en hébreu par 4 mots différents, dont le premier (zôna) signifie celle qui se prostitue (Gen. 34: 31), et le'second (kedécha), la consacrée. (Deut. 23: 17.) C'est une allusion aux femmes vouées à la prostitution dans les temples de certaines divinités païennes. Les deux autres mots (zara, nakeria) sont synonymes et ont le sens d'étrangère, c'est-à-dire, de femme adultère. (Prov. 2 :16; 5: 20 ; 7: 5,19.) Il y avait déjà du temps de Jacob des prostituées parmi les Cananéens. (Gen. 34: 31 ; 38: 15; Jos. 2 :1.) On sait que chez les Phéniciens, des hommes et des femmes étaient consacrés à la prostitution en l'honneur de Bahal et d'Hastaroth ; que les Babyloniens, les Cypriens et d'autres peuples de l'antiquité, entretenaient dans les temples de Vénus de jeunes prostituées, dont le salaire entrait dans le trésor de ces temples. Il y avait aussi des courtisanes ambulantes, qui parcouraient les villes en jouant de la harpe. (Esa. 23: 15, 16.)

Voici les dispositions de la loi de Moïse relatives à la prostitution et à la fornication :

1° Il ne devait y avoir aucune prostituée ni aucun prostitué en Israël (Lév. 19: 29; Deut. 23: 17), quoique la loi n'ait point statué de peine contre les femmes débauchées.

2° Le salaire d'une prostituée ne pouvait en aucun cas être offert à l'Eternel, comme accomplissement d'un vœu. (Deut. 23 :18.)

3° Le séducteur d'une jeune fille devait payer une dot de 50 sicles (145 fr.) au père de celle-ci, et l'épouser si ce dernier ne s'y opposait pas. (Ex. 22:16: Deut. 22 : 28,29.)

4° Une fiancée qui, trahissant son fiancé, tombait dans la fornication, était lapidée avec son complice. (Deut. 22: 23, 24.)

5° Une nouvelle mariée convaincue, sur une plainte de son époux, de s'être livrée à la fornication avant le mariage, devait être lapidée. (Deut. 22: 21.)

6° Une jeune fille tombée en faute ne pouvait pas devenir la femme d'un sacrificateur. (Lév. 21: 7.)

7° Si la fille du souverain sacrificateur se rendait coupable de paillardise, elle devait être brûlée. (Lév. 21: 9.)

8° Le bâtard, ainsi que sa postérité jusqu'à la 10®° génération, était exclu de l'assemblée de l'Eternel, et ne pouvait sans doute pas hériter. (Deut. 23: 2 ; Jug. 11: 2.)

9° L'inceste et tous les crimes contre nature étaient punis dé mort. (Lév. 20: 11-16.)

Malgré ces défenses, les Israélites imitèrent souvent les mœurs corrompues de leurs voisins. A la fin de leur séjour dans le désert, ils s'abandonnèrent à la fornication avec les filles de Moab et de Madian. (Nomb. 25: 1-6; 1 Cor. 10: 8.) Leur dépravation était grande sous les Juges, comme l'indiquent les relations de Samson avec Défila et une prostituée de Gaza (Jug. 16: 4, 1), ainsi que la conduite infâme des habitants de Guibha (19: 2, 22 , 25), et celle des fils d'Héli. (1 Sam. 2 : 22.; A l'époque de Salomon surtout, les femmes de mauvaise vie étaient nombreuses, arrogantes et pleines d'artifices. (1 Rois 3:16 ; Prov. 2:16 ; 5: 3-8; 7: 13-27.) Elles avaient un costume particulier et se tenaient en embuscade aux coins des rues ou aux bords des chemins. (Prov. 7: 10, 12 ; Gen. 38: 15 ; Jér. 3: 2.) La prostitution augmenta encore avec l'établissement du culte de Bahal et d'Hastaroth, pendant la période des rois. Il y avait déjà sous Roboam des hommes voués à la prostitution, comme chez les Phéniciens. (1 Rois 14: 24.) Proscrits par Asa et Josaphat (15: 12; 22: 47), les prostitués se construisirent, même au parvis du temple, des demeures dans lesquelles les femmes tissaient des pavillons pour Hastaroth, et non pour le bocage, comme portent nos traductions. (2 Rois 23: 7.) Ce passage semble indiquer que les prostitués se livraient plutôt à l'impudicité avec les prostituées, qu'à des crimes contre nature. Josias démolit ces maisons d'impudicité. Les écrits des prophètes sont remplis d'allusions à la prostitution, qui est souvent présentée comme un fruit et comme un image de l'idolâtrie. (2 Rois 9: 22 ; Jér. 3 : 2 ; 5 : 7 ; Osée 1: 2 ; 2:2 ; 4:10; Amos 2: 7; 7:17 ; Joël 3: 3 ; Ezéch. 16: 1-33.)

Il s'opéra une grande réforme dans les mœurs des Israélites depuis le retour de la captivité. Néanmoins les femmes de mauvaise vie n'étaient pas rares du temps de Jésus. (Math. 21: 32 ; Luc 7: 37.) Il régnait à cette époque une affreuse corruption dans tout l'empire romain. La prostitution et les vices contre nature étaient si communs, qu'on les considérait presque comme des choses indifférentes. (Rom. 1: 26, 27 ; 1 Cor. 6: 10-20 ; Gai. 5 : 19 ; Eph. 5: 12; 1 Pier. 4: 3, 4.) Les apôtres eurent beaucoup à lutter contre ces désordres dans plusieurs églises. Leurs écrits abondent en exhortations à fuir l'impureté sous toutes ses formes (Act. 15: 20, 29; 1 Cor. 5:1; 6: 10-20; 2 Cor. 12 : 21 ; Eph. 5: 3, 5 ; Hébr. 12: 16.) Ils condamnent toute fornication et déclarent que ceux qui s'y livrent n'auront point d'héritage dans te royaume de Dieu, que leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre. (Eph. 5:5; Apoc. 21: 8.)

PROVERBES. Le livre des Proverbes a pour principal auteur Salomon, qui, d'après la tradition juive, était dans l'âge mûr quand il le composa. (Prov. 1: 1.) Il renferme des discours et des maximes qui embrassent toute la vie morale, dont le fondement est la crainte de VEternel. (1: 7.) On y trouve résumés les devoirs des rois et des sujets, des maris et des femmes, des pères et des enfants, des vieillards et des jeunes gens, des maîtres et des domestiques. Il se compose de cinq collections différentes, recueillies en divers temps et par divers auteurs, et se divise ainsi en cinq parties, dont voici une courte analyse :

La première (ch. 1-9) ne renferme pas de proverbes proprement dits, mais un discours de Salomon à son fils, qu'il exhorte surtout à craindre l'Eternel, à rechercher la sagesse et à fuir les femmes débauchées. Dans le ch. 8me, la sagesse personnifiée invite elle-même les hommes à l'écouter.

La seconde partie (ch. 10-24), est un recueil de maximes de Salomon, sur toute sorte de sujets. (Prov. 10:1.) La conduite des fidèles y est constamment mise en opposition avec celle des méchants. Au ch. 22:17, l'auteur s'adresse de nouveau à son fils et lui donne les conseils les plus variés.

Les ch. 25-29 forment la troisième partie, qui est un second recueil de proverbes composés par Salomon, mais copiés par les gens d'Ezéchias, c'est-à-dire, sans doute, rassemblés et mis en ordre par les prophètes qui, comme Esaïe, étaient en relation avec ce pieux roi. (Prov. 25:1 ; 2 Rois 19: 2 ; 20: 1, 4,14.) Ces 5 chapitres présentent la même variété de sujets que les précédents, et se distinguent par un grand nombre de comparaisons et de mots frappants.

La quatrième partie (ch. 30) a pour auteur Agur, fils de Jaké, personnage inconnu, et néanmoins prophète, comme l'indiquent les mots hébreux rendus par charge et proférer, exclusivement employés quand il s'agit d'oracles divins. (Prov. 30: 1.) C'est un discours sentencieux adressé à Ithiel et Ucal, sur différents sujets moraux ; il renferme entre autres diverses instructions tirées des mœurs des animaux, ainsi qu'une allusion au fils de Dieu. (30:4.)

Enfin la cinquième partie (ch. 31) est du roi Lémuel et contient l'instruction qu'il reçut de sa mère. (31:1.) Elle se divise en deux péricopes, dont la première ( vers. 1-9) renferme un avertissement contre l'impureté et l'ivrognerie, et la seconde (vers. 10-31) une peinture de la femme vaillante. Cette dernière péricope est alphabétique, c'est-à-dire que les lettres hébraïques qui commencent chaque verset se suivent dans l'ordre de l'alphabet. On croit assez généralement que Lémuel n'est autre que Salomon lui-même.

Il est probable que les trois mille proverbes (paraboles) composés par ce dernier (1 Rois 4:32) ont été recueillis dans le livre des faits de Salomon (11:41), et que l'on tira de cet écrit les maximes de ce prince contenues

psa

dans le livre des Proverbes. Mais on ignore quand et par qui fut formée la collection connue sous ce nom. Ce Jivre est fréquemment cité dans le Nouveau Testament. (Rom. 12: 20; Prov. 25 :21 ; Jacq. 1:19; 2:1 ; 4: 6; 5: 1 ; Prov. 16:32; 28:21 ;29 : 23 ; 11:28; Hébr. 12:5; Prov. 3:11 ; 1 Pier. 4:8; 5: 5; Prov. 10: 12; 29 : 23.)

PSALTÉRION. Voyez Musique.

PSAUMES. (Act. 13:33.) Le livre des Psaumes contient les instructions les plus variées et répond aux besoins les plus divers des âmes pieuses. On y trouve des confessions, des requêtes, des actions de grâces, des promesses et des menaces, des résumés historiques et des prophéties. Les Psaumes ont toujours été chers aux fidèles, mais surtout aux affligés, qui y trouvent à la fois l'expression de leurs souffrances et la réponse à leurs prières.

Le mot psaume, tiré du grec, est dérivé d'un verbe qui signifie toucher d'un instrument à cordes. (Eph. 5:19.) Le terme hébreu rendu par psaume (mizmor) correspond à chant, hymne (Ps. 3:1), sauf dans le titre du livre où l'on trouve un autre mot (thehilim), qui signifie louanges. A l'exception de trente-quatre, tous les psaumes du recueil, qui en contient cent cinquante, ont des titres qui renferment diverses indications. Les uns sont appelés psaumes, cantiques ou prières ( Ps. 3: 1 ; 120: 1 ; 17 :1 ) ; d'autres mictam ou maskil ( 32:1 ; 56:1 ) ; quelques-uns portent même plusieurs de ces titres à la fois. (83:1; 142:1.) Un seul est nommé louange (145:1), et un autre siggajon. (7: 1.) Les autres indications des titres sont souvent énigmatiques et se rapportent, .tantôt aux circonstances qui ont provoqué la composition des psaumes, tantôt à leur exécution musicale. Il y a dans ces titres bien des termes obscurs qui ne sont pas traduits dans nos versions. Quoique chacun de ces mots hébreux soit l'objet d'un article spécial, nous en donnons ici la liste, avec la traduction la plus probable.

Ajéleth-Hassachar (22 :1), la biche de l'aurore.

Al-Tasheth (en hébreu Tasheth, 57 :1), ne détruis pas.

Guittith (8 :1), l'instrument de Gath.

Balamoth (46: 1), les jeunes filles.

Higgajon (9:17), méditation.

Jonath-Elem-Réokim (56:1), la colombe muette des lieux éloignés.

Mahalath (53: 1), la maladie.

Mahalath-Léanoth (88:1), la maladie accablante.

Mahaloth (120: 1), montées, degrés.

Maskil (32 :1), enseignement.

Mictam (16: 1), écrit, ou cantique d'or.

Muth-Laben (9:1), la mort de Laben.

Néguinoth (4: 1), l'instrument à cordes.

Néhiloth (5: 1), les héritages.

Sélah (3 :3, 5, 9), élévation.

Séminith (6: 1), huitième, octave.

Siggajon (7: 1), complainte.

Sosçannim (69 : 1), les lys.

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psa

Sosçannim-Héduth (80 :1), les lys; témoignage.

Susçan-Héduth (60: 1), le lys dn témoignage.

Quelques rabbins, plusieurs pères de l'Eglise et deux ou trois commentateurs modernes, attribuent tous les psaumes à David et donnent un autre sens ( pour ) à la particule hébraïque placée devant le nom des auteurs, et rendue par de dans nos versions. Mais le psaume 137, évidemment postérieur à la ruine de Jérusalem par les Caldéens, suffirait à lui seul pour réfuter cette opinion. Le savant Jérôme et presque tous les théologiens modernes reconnaissent que les psaumes sont des auteurs nommés dans les titres. Or, soixante-treize sont attribués à David, douze à Asaph et dix aux enfants ou descendants de Coré, chantres inspirés et contemporains de ce prince ou de Salomon, et quelques-uns, peut-être, de Josaphat et d'Ezéchias. ( 1 Chron. 9 : 19 ; 2 Chron. 20 : 19 ; 29: 30. ) Moïse a composé le 90, Salomon le 127, et probablement le 72, Héraan le 88, Ethan le 89, et cinquante sont anonymes. Plusieurs de ces derniers sont de David, entre autres le second ( Act. 4: 25 ), ainsi que le .96 et le 105, qu'il remit à Asaph. (1 Chron. 16:7-22; Ps. 105: 1-15; 1 Chron. 16 : 23-33; Ps. 96:1-12.) On croit qu'une partie des psaumes anonymes furent composés du temps de Josaphat et d'Ezéchias, et pendant ou depuis la captivité jusqu'à Néhémie. D'après les titres, cinquante-cinq psaumes ont été remis au maître chantre, ce qui semble indiquer qu'ils avaient été composés en vue du culte public. L'authenticité de tous les titres a été contestée par quelques théologiens. On les a même supprimés dans certaines éditions de Martin ; et dans celles où ils ont été conservés, on ne les a pas comptés dans le numérotage des versets, comme dans la version d'Ostervald. Aujourd'hui, l'on est généralement d'accord que ces titres remontent aux auteurs mêmes des psaumes.

A l'imitation de la loi, les Psaumes ont été divisés en cinq livres, dont chacun se termine par une doxologie, ce qui prouve que cette division est de l'auteur du recueil. Le premier livre renferme les quarante-un premiers psaumes, tous attribués à David, sauf quatre anonymes. Le second comprend les trente-un suivants (42-72), dont dix-huit portent le nom de David. Le troisième se compose de dix-sept psaumes (73-89), dont un seul est de David et onze d'Asaph. Le quatrième livre en contient aussi dix-sept (90-106), dont quatorze anonymes et deux attribués à David. Enfin le cinquième livre renferme les quarante-quatre derniers psaumes ( 107-150), dont quinze sont de David et vingt-huit sans nom d'auteur. Les deux premiers livres formaient d'abord un ancien recueil, comme l'indiquent ces mots de la conclusion : Ici finissent les prières de David, fils d'Isax. (72 :20.) Ces psaumes sont attribués à David, parce qu'il en est le principal auteur. Mais on ignore quand et par qui fut faite cette première collection. Quant à l'auteur du recueil tout entier, il vécut après la première ruine de Jérusalem (Ps. 137), probablement sous Néhémie. On suppose, non sans raison, que ce fut Esdras, auquel plusieurs théologiens attribuent le psaume 119. Du temps de Jésus, le livre des Psaumes était le premier des Hagiographes. (Luc 24:44.)

Les psaumes sont des compositions poétiques; mais la poésie des Hébreux n'a ni rime ni vers proprement dits, quoiqu'on emploie ce mot

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• m psa

pour indiquer les petites divisions du poëme ou les versets. Cette poésie se distingue de la prose par remploi d'expressions et de tournures qui lui sont propres, mais surtout par le parallélisme des membres. Ce parallélisme consiste en ce que chaque vers ou verset se compose de deux ou plusieurs membres, dont le premier énonce une idée qui est ensuite répétée ou développée dans les autres, mais en termes différents. Chaque vers ne renferme le plus souvent que deux membres, comme dans l'exemple suivant, tiré du psaume 89 :

Vers. 21. « J'ai trouvé David mon serviteur, » Je l'ai oint de ma sainte huile.

Vers. 22. » Ma main sera ferme avec lui, » Et mon bras le renforcera. »

Voici un verset qui se compose de trois membres :

« Bienheureux est l'homme qui ne marche point suivant le conseil des méchants,

» Et qui ne s'arrête point dans la voie des pécheurs,

» Et qui ne s'assied point au banc des moqueurs. » (Ps. 1:1.)

Toutefois le parallélisme n'a pas toujours la même régularité que dans ces deux exemples. Les versets, ni les membres, ne sont pas séparés en hébreu comme nos vers français. On trouve parfois des espèces de refrains répétés plus ou moins souvent ; ils étaient sans doute chantés par des chœurs nombreux, ou par toute l'assemblée. (Ps. 42: 6,12; 49:13» 21; 107 : 6,13, 19, 28; 118: 1-4.)

Les psaumes 25, 34,37,111,112,119 et 145 présentent une autre particularité de la poésie hébraïque, savoir l'ordre alphabétique des lettres qui, dans le texte hébreu, commencent chaque verset. (Voyez Lamentations et Proverbes.) On a reproduit cet arrangement dans le morceau suivant du psaume 34 :

2. « A l'Eternel je rendrai grâce en tout temps, sa louange sera constamment dans ma bouche.

3. » Bien glorieuse sera mon âme en l'Eternel ; les débonnaires l'entendront et se réjouiront.

4. » Chantez avec moi la grandeur de l'Eternel et exaltons son nom tous ensemble.

5. » De mes recherches l'Eternel a été l'objet, et il m'a répondu et m'a délivré de toutes mes frayeurs. »

Dans les psaumes 111 et 112, les lettres initiales commencent chaque membre, tandis que dans le 37, elles ne se trouvent qu'à chaque couple de versets. Le psaume 119 se divise en vingt-deux groupes, suivant le nombre des lettres de l'alphabet hébreu ; chaque groupe est composé de huit versets, qui commencent tous par la même lettre. Chaque lettre de l'alphabet est ainsi répétée huit fois dans ce psaume au commencement des versets. Dans nos versions, on a essayé de rendre l'ordre alphabétique en ajoutant au texte le nom des lettres hébraïques qui commencent les versets.

On a rangé les psaumes en différentes catégories, d'après leur contenu. On appelle pénitentiaux, les psaumes 6, 32, 38, 51,102,130,143,

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parce qu'ils expriment une profonde humiliation. Les psaumes messianiques sont ceux qui décriveut les souffrances et le règne du Messie, tout en exposant les épreuves et les circonstances du psalmiste, qui était, dans ce cas, un type du Sauveur. Les Ps. 2, 3, 16,22,40, 41, 45, 68, 69, 110 et 118, appartiennent a cette classe, car ils sont tous cités dans le Nouveau Testament et appliqués à Jésus-Christ. (Act. 4: 25; 2:27; Math. 21: 16 42; 22: 43; 27: 35, 43; Hébr. 2: 7; 10: 6; 1: 8; 5: 6; Jean 13: 18; 2 : 17; Eph. 4:8.)

PTOLÉMAIDE ou PTOLÉMAIS. Voyez Hacco.

PUBLIUS (Act. 28: 7), était le principal de l'île de Malte, probablement le premier magistrat, quand Paul y aborda après son naufrage. Il lui accorda, pendant trois jours, une généreuse hospitalité, ainsi qu'à tous les naufragés. Son père malade fut guéri par l'apôtre. (28: 8.)

PUHA. Voyez Siphra.

PUITS. Voyez Citerne. ' PUL (2 Rois 15: 19), roi d'Assyrie. Par une direction du Seigneur, il envahit le royaume d'Israël, vers 772 av. J.-C., sous Ménahem. (1 Chron. 5:26.) Celui-ci l'éloigna par une rançon de 1000 talents d'argent (8700000 francs. (2 Rois 15: 19, 20.) Le règne de ce prince assyrien est du reste inconnu.

PUL (Esa. 66: 19), contrée inconnue que l'on suppose avoir été l'île de Philae, formée par le Ni), sur les limites de l'Egypte et de l'Ethiopie.

PURIM (les sorts, Ester 9: 26), nom persan d'une fête instituée par Ester et Mardochée. Cette fête était destinée à rappeler que le 13 Adar (février ou mars), fixé par Haman pour l'extermination de tous les Juifsi avait été employé par ceux-ci à mettre à mort leurs ennemis. (3:13; 9: 1, 2.) Elle se célébrait deux jours de suite. (9: 21.) Dans les villes ouvertes et dans les villages, elle avait lieu le 14 Adar, jour où les Juifs des provinces se réjouirent, le lendemain de leur victoire. (9: 17, 19.) Mais dans les villes murées, elle était fixée au 15, parce que les Juifs de Susan ayant consacré le 13 et le 14 à exterminer leurs ennemis, ne purent se livrer à la joie que le 15. (9: 18, 21.) Pendant cette fête, on répandait d'abondantes aumônes, et on lisait le livre d'Ester dans les synagogues. Chaque fois que le nom d'Haman était prononcé, les auditeurs claquaient des mains et frappaient sur leurs sièges avec les poings, et même avec des bâtons et des marteaux, en criant : « Que son nom soit effacé î » On faisait aussi de grands festins, et l'on se livrait à des réjouissances extraordinaires. On dressait des gibets sur les toits pour y représenter le supplice d'Haman. Cette fête dégénéra plus tard en scènes d'orgies. D'après le Talmud, chaque Juif devait s'enivrer au point de confondre « maudit soit Haman » avec < béni soit Mardochée. » Plusieurs théologiens pensent que la fête des Juifs, mentionnée dans Jean 5:1, était celle de Purim.

PYTHON (Act. 16:16), nom grec dérivé d'un verbe (puthô) qui signifie pourrir; il a été donné, d'après la fable, à un énorme serpent qui, engendré de la pourriture de la terre, fut tué par Apollon. Les Grecs

DICTION. BIBLIQUE. 30

appelaient encore de ce nom l'esprit on démon dont ils croyaient leurs devins inspirés. La devineresse de Philippes avait un esprU de python ou malin esprit, qui fut chassé par St. Paul. (16: 16-18.) Dans l'Ancien Testament, le mot hébreu (ob, oboth) rendu par esprit de python, désigne l'art d'évoquer les morts. (Lév. 19: 31; 1 Sam. 28:7; Esa. 8: 19.) Voyez Magie.

QUADRAIN ou QUADRIN. Voyez Mesures. QUIRINUS. Voyez Cyrénius.

R

RABBA (la grande, Jos. 13: 25), ou la ville des eaux (2 Sam. 12 : 27), ancienne capitale des Hammonites (Deut. 3:11), était située environ 10 lieues à l'est du Jourdain, sur les deux bords d'une petite rivière. Un étang, près de la ville, donne naissance à cette rivière, qui coule au nord et se jette dans le Jabbok. Prise et saccagée par l'armée de David, qui y entra lui-même (2 Sam, 11: 17; 12 : 26-29; 1 Chron. 20:1), cette métropole retomba plus tard au pouvoir des Hammonites. (Amos 1: 13,14.) Amos et Jérémie en prédirent la ruine. (Amos 1:14 ; Jér. 49: 2.) Elle fut embellie par Ptolémée-Philadelphe, roi d'Egypte (285-247 av. J.-C.), qui la nomma Philadelphie. Elle lit partie de la Décapole. Il ne reste plus de cette cité que de vastes et magnifiques ruines, parmi lesquelles on remarque des débris de temples, de théâtres, d'églises, de ponts et de colonnades. Au sud de la ville se voient des grottes qui servaient de sépulcres, et çà et là des sarcophages. Les murs d'enceinte de la forteresse, située sur une montagne escarpée, sont d'une grande épaisseur et paraissent très anciens. — Il y avait aussi une ville nommée Rabba, dans la tribu de Juda. (Jos. 15: 60.)

RABBI (maître, Jean 20: 16), ou Rabboni (mon maître, 1: 38), nom hébreu que les Juifs donnaient à leurs docteurs, comme un titre d'honneur, et qui fut aussi appliqué à Jean-Baptiste et à Jésus-Christ. (Jean 1: 38; 3: 26; Math. 26: 25; Marc 10: 51.) C'est de là que vient le mot Rabbin.

RABSAEÉ ( grand échanson, 2 Rois 18:17 ), général assyrien que Sanchérib envoya de Lakis, avec Tarta et Rabsaris, à Ezéchias, qui les reçut devant Jérusalem, par ses délégués. Rabsaké adressa à ceux-ci, en hébreu, un discours rempli à la fois d'habileté, de hardiesse et de blasphèmes, pour engager le roi de Juda et son peuple à se rendre au puissant monarque des Assyriens. Il retourna ensuite, sans réponse, auprès de ce dernier, qui assiégeait Libna. (2 Rois 18:17-37 ; 19:8 ; Esa. 36:2-22; 37:8; 2 Chron. 32:9-16.)

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RACA (Math. 5: 22), terme de mépris dérivé d'an mot hébren qui signifie vide, vain. C'est ane injure qui répond à peu près à vaurien.

RACHEL (Gen. 29:6), tille cadette de Laban, était une jeune bergère d'une grande beauté, quand elle fit connaissance de son cousin Jacob. Celui-ci conçut pour elle une profonde affection et servit deux fois sept ans pour obtenir sa main. Toutefois elle ne devint sa femme que lorsque, trompé par Laban, Jacob eut épousé Léa. Elle fut stérile pendant six ans, et conserva néanmoins la première place dans le cœur de son mari. Jalouse de sa sœur et impatiente d'avoir des enfants, Rachel donna sa servante 6ilha à Jacob, et eut ainsi Dan et Nephthali. Dieu exauça ses prières et lui accorda enfin Joseph après sept ans de mariage. ( 29: 6-31; 30:1-24.) Comme Léa, elle approuva le retour de Jacob en Canaan et déroba à son père, en partant de Caran, des idoles auxquelles son cœur était encore attaché. Elle parvint, au moyen d'une ruse, à les soustraire aux recherches de Laban, en Galaad. (31:4-35.) Quelques années plus tard, elle dut les livrer à Jacob, qui les ensevelit avec d'autres sous un chêne, près de Sichem. (35:1-4.) Elle mourut pendant le trajet de Béthel à Bethléhem, en donnant le jour.à un second fils, qu'elle nomma Bénoni, ou fils de ma douleur. Mais Jacob l'appela Benjamin, c'est-à-dire, fils de ma droite. Après avoir enterré Rachel, il lui éleva un tombeau, qui existait encore du temps de Moïse. (35:16-20; 48: 7.) On le montre aujourd'hui demi-lieue au nord de Bethléhem, au sud-ouest de Jérusalem. Jérémie annonça les gémissements des mères dont les enfants devaient être massacrés, d'abord à Rama par les Caldéens, puis à Bethléem par Hérode. Il désigne ces mères sous le nom symbolique de Rachel, mère des Benjamites, et ainsi des habitants de Rama, ville de Benjamin. (Jos. 18: 25; Jér. 31:15; Math. 2:18.)

RAHAB (Jos. 2:1), Cananéenne de Jérico adonnée à la prostitution, et dont la maison étaiïsur la muraille de la ville. (2:15.) Saisie d'effroi, comme tous les Cananéens, à l'approche des Israélites, elle crut en l'Eternel et reçut les deux espions envoyés par Josué. Pour leur sauver la vie, elle les cacha sur son toit. Puis elle obtint d'eux la promesse d'être épargnée, avec ses parents, quand Jérico serait détruite. Après les avoir mis hors de la ville, en les faisant descendre avec une corde par sa fenêtre, Rahab attacha à celle-ci un cordon d'écarlate. C'est par ce signe que ses deux hôtes lui avaient demandé de leur désigner sa maison. ( 2:1-21. ) Ensuite elle rassembla chez elle ses parents et les familles de ses frères et sœurs. (2:13; 6: 23.) Lorsque, quelques jours après, la ville eut été prise, les espions firent sortir cette femme de sa maison, avec toute sa parenté. (6 :17-25.) C'est ainsi que, « par la foi, Rahab la paillarde ne périt point avec les incrédules ( Héb. 11: 31 ), et qu'elle fut justifiée par les œuvres,» devant les hommes. (Jacq. 2: 25.) Elle vécut parmi les Israélites (6: 25;, et devint, d'après la tradition juive, la femme de Salmon, qui eut pour fils ou pour descendant, Booz, bisaïeul de David. (Math. 1:5.) C'est contrairement au sens du mot hébreu (zôna) que quelques interprètes donnent à Rahab le titre d'hôtelière au lieu de paillarde.

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468 ram

EAHAB (orgueil, fierté, Ps. 87:4; 89:11.) Ce nom, différent en hébreu du précédent, est généralement considéré comme une désignation symbolique de l'Egypte. (Esa. 51: 9.)

RAHMA (Ezéch. 27:22), ville ou district d'Arabie, situé, selon les uns, t au sud-est, sur le golfe Persique, et selon les autres, au sud-ouest, sur le golfe Arabique. Ce lieu paraît tirer son nom de Rahma, petit-fils de Cam. (Gen. 10: 7.)

RAHMÉSÈS (Ex. 1:11), ville forte que les Israélites bâtirent à Pharaon, dans la contrée de Goscen, et d'où ils partirez après la célébration de la première Pâque. (Ex. 12: 37 ; Nomb. 33: 3.)

Les fouilles récentes faites dans les tombeaux de Memphis ont amené la découverte de divers papyrus ou manuscrits qui datent, d'après les savants, du règne de Ramsès II, l'oppresseur des Israélites. Ces manuscrits fournissent une éclatante confirmation du récit de Moïse relatif aux durs travaux de ce peuple. (Ex. 1.) Ils mentionnent diverses forteresses que ce prince fit construire, par des captifs, de Péluse à Héliopolis, pour la défense des frontières du nord de l'Egypte; ils nomment entre autres Pithom et Rahmésès, dont ils donneut une brillante description. Dans l'un de ces textes (nous citons d'après M. Matthey), le scribe Pi-nebsa rapporte à son supérieur « quelle vie très douce et incomparable il a menée dans la ville de Ramsès. Comme ses plaines sont remplies de monde, ses campagnes d'oiseaux, ses étangs et ses canaux de poissons; comme les prairies brillent de fleurs embaumées; comme les fruits ont le goût de miel et comme les greniers et les granges regorgent de blé.» Le même scribe décrit aussi la splendide réception faite à Ramsès lors de sa première entrée dans cette ville.

RAHMÉSÈS (Gen. 47:11), nom donné au pays de Goscen, où Jacob s'établit avec sa famille. Il est probable qu'il ne fut ainsi appelé que lorsque la ville de ce nom eut été bâtie, et qijje l'auteur de la Genèse nomme ce pays Rhamésès par anticipation.

RAISIN. Voyez Vigne.

RAMA (hauteur, Jos. 18:25), ville de Benjamin, située deux lieues au nord de Jérusalem, près de Guibhath-Sattl. (Jos. 18:23-25; Esa. 10: 29; Osée 5:8.) C'était entre Rama et Béthel que Débora siégeait sous un palmier. (Jug. 4: 5.) Bahasa, roi d'Israël, voulut fortifier cette ville, qui était sur la frontière méridionale de son royaume; mais Asa, roi de Juda, fit enlever les matériaux préparés dans ce but. (1 Rois 15:17-22.) Jérémie enchaîné y fut mis en liberté par Nébuzar-Adan. ( Jér. 40:1. ) Les Benjamites l'habitèrent depuis la captivité. (Esdr. 2: 26; Néh. 11 : 33.) Elle n'est plus qu'un misérable village nommé Er-Ram, situé sur une montagne conique et entouré de ruines.

RAMA ou RAMATHAJIM-TSOPHIM (1 Sam. 1:1 ; 2:11), ville dans la montagne d'Ephraïm, où naquit Samuel, qui s'y fixa et y bâtit un autel pour offrir des sacrifices à l'Eternel. C'est là aussi qu'il jugeait le peuple et présidait une assemblée de prophètes. Enfin c'est à Rama que cet homme de Dieu mourut et fut enseveli. (1: 19, 20; 7: 17; 15: 34; 19:18-24; 25: 1:28 : 3.)

ran

On est très divisé an sujet de la situation de cette ville, qu'il est impossible de déterminer avec certitude. Les uns la placent dans la tribu d'Ephraïm, comme semble l'indiquer le texte. (1 Sam. 1:1.) Les autres croient la retrouver dans la ville de Ramleh, dix lieues au nord-ouest de Jérusalem. Plusieurs pensent qu'elle était dans la tribu de Juda, au nord deBethléhem, ou même plus au sud, tout près d'Hébron, ce qui expliquerait pourquoi Saûl passa « près du sépulcre de Rachel sur la frontière de Benjamin » ( 10: 2-14 ), en s'en allant de Rama à Guibha. (Gen. 35 : 16-20.) D'autres enfin la confondent avec Rama de Benjamin, qui, disent-ils, se trouvait dans la montagne d'Ephraïm (1:1), dont les ramifications s'étendent sur le territoire de Benjamin. D'après cette opinion, qui n'est pas la moins probable, il faudrait admettre que Saûl, par un motif inconnu, fit un détour en se rendant de Rama à Guibha par le sépulcre de Rachel. (1 Sam. 10: 2.)

RAMA (Jos. 19: 29), ville de la tribu d'Aser.

RAMA (Jos. 19:36), ville de Nephthali.

RAMA. (2 Rois 8 : 28, 29.) Voyez Ramotk de Galaad.

RAMA DU MIDI ou RAMOTH (Jos. 19:8 ; 1 Sam. 30 : 27), ville de Siméon, nommée aussi Balath-Béer.

RAMATHAJIM-TSOPHIM. Voyez Rama.

RAMATH-LÉHI. Voyez Léhi.

RAMATH-MITSPÉ. Voyez Ramoth de Galaad.

RAMOTH (1 Chron. 6: 73), ville d'Issacar assignée aux Lévites.

RAMOTH DE GALAAD, Ramath-Mitspé ou Rama (Deut. 4: 43 ; Jos. 13: 26; 2 Rois 8: 29), ville de refuge, à l'est du Jourdain, dans la tribu de Gad. C'était la résidence de l'un des douze commissaires chargés de pourvoir de vivres la maison de Salomon. (1 Chron. 6: 80; 1 Rois 4:13.) Cette ville tomba au pouvoir des Syriens, auxquels Achab essaya en vain de la reprendre. (1 Rois 22: 3-34.) Son fils Joram, qui la leur enleva, la fortifia, et Jéhu y fut oint pour lui succéder. (2 Rois 2 : 8-28 ; 9: 14 ; 9 : 1-6.)

RANÇON. (Ex 21: 30.) Ce terme est la traduction de deux mots hébreux (pidéion, coper) et de deux mots grecs (lutron, antilutron) qui tous désignent le prix qu'il faut payer pour racheter la vie d'un condamné, ou pour obtenir la libération d'un captif. (Ex. 21: 30; 30: 12; Nomb. 35: 31 ; Job. 36: 18 ; Ps. 49: 8-9; Prov. 6: 35 ; 21: 18 ; Esa. 35 ; 10 ; Math. 20 : 28 ; 1 Tim. 2: 6.) Un troisième mot hébreu (mechir) est employé par Esaïe dans le même sens. (Esa. 45: 13.) On trouve parfois dans Martin prix, récompense, échange, rachat, au lieu de rançon. (Nomb. 35: 31 ; 1 Sam. 12: 3 ; Prov. 21: 18 ; Ps. 49: 9.) Si un bœuf ayant l'habitude de heurter de la corne, tuait une personne libre, le propriétaire qui, averti à temps avait négligé de l'enfermer, était passible de la peine de mort. Toutefois la loi autorisait de substituer à cette peine une rançon. (Ex. 21: 29-32.) Mais elle n'en admettait aucune pour le meurtrier: Il ne se fera point d'expiation pour le pays, du sang qui y aura été répandu, que par le sang de celui qui l'aura répandu. (Nomb. 35: 31-33.) Toute personne qui passait par le dénombrement devait payer une rançon d'un demi-sicle. (Ex. 30: 12-15.) Voyez aussi Premier-né.

m

Esaïe représente les fidèles comme des captifs rachetés dont l'Eternel a payé la rançon. (Esa. 35: 10 ; 43: 3; 45:13.) Mais le Nouveau Testament nous apprend que cette rançon n'est autre chose que la mort sanglante de Jésus-Christ. (Marc 10: 45 ; Eph. 1: 7 ; 1 Tim. 2: 6 ; Hébr. 9 : 12.) Voyez Expiation.

RÉBECCA (Gen. 22: 23), fille de Bethuël, de Caran, et petite-nièce d'Abraham, était douée d'une grande beauté. Elle n'avait sans doute pas moins de 12-15 ans quand, sur la demande du serviteur de ce patriarche, elle quitta volontairement sa famille, accompagnée de sa nourrice Débora (35: 8), et de plusieurs servantes, pour devenir la femme d'Isaac. Celui-ci l'introduisit dans la tente de Sara à Hébron, et l'aima tendre-ment. (23: 2; 24 : 24-67.) Après 20 ans de stérilité, elle était sur le point de devenir mère, lorsque alarmée par d'étranges sensations, elle consulta l'Eternel. Dieu la rassura et lui annonça qu'elle donnerait le jour à deux jumeaux, dont l'aîné serait assujetti au plus jeune. (25 : 20-24.) Peu après, Rébecca mit au monde Esaû et Jacob. Elle éprouva dans la suite, pour ce dernier, une préférence justifiée par sa piété précoce (25: 27), par le caractère irréligieux d'Esatt et par la sympathie d'Isaac pour ce fils profane (Hébr. 12: 16), mais surtout par le choix que Dieu avait fait de Jacob pour être l'héritier des promesses. (Gen. 25: 23-34; Rom. 9: 10-12.) Mais elle manqua de foi et commit une faute grave lorsqu'elle commanda à Jacob d'employer la ruse et le mensonge pour obtenir la bénédiction de son père, qui voulait l'en priver en faveur d'Esati. (Gen. 27: 5-17.) Elle fut punie de son péché par l'obligation où elle se trouva d'envoyer son fils préféré chez Laban, pour le soustraire à la vengeance de son fils aîné. (27: 42-46; 28: 1-4.) Il paraît qu'elle était âgée d'au moins 110 ans au départ de Jacob pour Caran. II est probable qu'elle entretint des relations avec lui, pendant son absence d'environ 30 ans, et que ce fut elle qui lui envoya Débora. (35:8.) Elle pouvait donc avoir près de 140 ans quand Jacob revint à Hébron. (35: 27 ; 37:2; 41: 46 ; 45: 6 ; 47: 9.) Plusieurs auteurs pensent qu'elle était déjà morte à cette époque; mais cette supposition ne s'appuie sur aucun renseignement. Elle fut ensevelie dans la caverne de Macpéla. (49: 31.) Le caractère de Rébecca paraît avoir été plus énergique que celui d'Isaac. Ces pieux époux s'étaient unis par une intervention spéciale de Dieu. (24: 14, 46.)

RÉCAB ou Réchab. Voyez Bahana.

RÉCAB ou Réchab. Voyez Récabites.

RÉCAB1TES ou Réchabites (Jér. 35: 2), descendants de Récab, connu seulement comme le père de Jonadab. Ce dernier, qui vivait sous Jéhu, roi d'Israël, voulut assurer le bonheur de ses enfants en introduisant parmi eux la vie pastorale des anciens patriarches. Dans ce but, il leur recommanda de s'abstenir de vin ; de ne cultiver ni vigne, ni céréales, ni ancune plante ; de ne point bâtir de maisons, mais de vivre sous des tentes. (2 Rois 10:15,16 ; Jér. 35 : 6 ; 7.) Il y avait près de 3 siècles

ref

que les Récabites se conformaient à ces prescriptions quand l'armée caldéenne envahit le pays et les obligea de se réfugier à Jérusalem. (Jér. 35:8-11.) Sur l'ordre de l'Eternel, Jérémie les fit entrer dans une des salles du temple, et leur offrit du vin, qu'ils refusèrent de boire, par soumission à l'ordonnance de Jonàdab. Puis le prophète reprocha aux Israélites endurcis, de se montrer moins dociles aux commandements de Dieu, que les Récabites à celui de leur père. (35 : 1-17.) Pour récompenser ceux-ci de leur fidélité à observer le 5me commandement, l'Eternel prononça sur eux la bénédiction suivante: Il-n'arrivera jamais qu'il n'y ait qeulqu'un appartenant à Jéhonadab, fils de Récab, qui assiste devant moi tous les jours. (35:18, 19.) On croit que Récab descendait du beau-père de Moïse. (1 Chron. 2: 55 ; Jug. 1: 16.) Il existe encore aujourd'hui, en Arabie, au nord de Médine, une tribu de Récabites connus sous le nom de Beni-Khaibr, ou fils d'Héber. Il sont établis dans une contrée montagneuse, nommée Khaibr, où ils se conforment à l'institution de leur père Jonadab, et adorent le Dieu d'Israël.

RÉDEMPTEUR. (Job 19: 25.) Le mot hébreu (goël) rendu par ce terme signifie: celui qui rachète, qui venge ou qui délivre. Il est souvent appliqué, dans l'Ancien Testament, à Dieu et au Messie (Job 19 : 25; Ps. 19: 15; Esa. 41: 14; 43: 14; 47: 4; 49 : 7 , 26 ; 59: 20; 63: 16; Jér. 50: 34.) Le nom de rédempteur n'est nulle part donné à Jésus-Christ dans le Nouveau Testament, quoique le Sauveur y soit présenté partout comme ayant payé notre rançon, ou nous ayant rachetés de la malédiction de la loi. (Math. 20 : 28 ; 1 Tim. 2: 6; Gai. 3 :13.) Dans Rom. 11 : 26, St. Paul cite un passage d'Esaïe (59 : 20) où ce titre est appliqué au Messie, mais il rend le mot hébreu (goël) par libérateur (ruoménos). Le mot grec ( lutrôtês ) qui signifie rédempteur, ne se trouve que dans le discours d'Etienne, où il désigne Moïse, et où nos versions l'ont traduit par libérateur. (Act. 7: 35.)

RÉDEMPTION. (Ps. 111: 9; 130:7; Hébr. 9:12 ; Rom. 3: 23.) Le mot hébreu (pedouth) et les deux mots grecs (lutrôsis, apôlutrôsis) rendus par rédemption, signifient rachat, délivrance. L'œuvre de Jésus-Christ pour le salut des pécheurs, nous est ainsi présentée sous l'image du rachat de condamnés ou de captifs. (Rom. 3 : 23 ; Hébr. 9: 12.) La rédemption, qui est spécialement attribuée au sang et à la mort du Sauveur, consiste surtout dans l'expiation et la rémission des péchés. (Eph. 1:7; Col. 1:14; Hébr. 9:15.) Mais parfois ce mot désigne l'accomplissement du salut, c'est-à-dire, la résurrection ou la rédemption de nos corps (Rom. 8 : 22, 23: Eph. 4: 30), et la mise en possession de la gloire céleste. (1 Cor. 1: 30 ; Eph. 1: 14.) Voyez Rançon et Expiation.

REFUGE. (Nomb. 35: 6.) Sur l'ordre de Dieu, six villes appartenant aux Lévites furent destinées à servir de refuge aux meurtriers involontaires. Trois d'entre elles se trouvaient à l'est du Jourdain, savoir: Bétser au sud, pour la tribu de Ruben ; Ramoth de Galaad pour celle de Gad, et Golan au nord, pour Manassé. Les 3 autres, situées à l'ouest de ce fleuve, étaient Kédès au nord, en Nephthali; Sichem dans la montagne d'Ephraïm. et Hébron au sud, dans la tribu de Juda. (Deut. 4: 41-

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an rég

43 ; Jos. 20: 7-9.) Le pays de Canaan fat partagé, sans doute sur chaque rive, en 3 districts, dont chacun ressortissait à Tune de ces villes. (Deut. 19: 3.) Les routes conduisant aux villes de refuge devaient être convenablement entretenues. (19: 3.) D'après la tradition, des indicateurs sur lesquels on lisait: refuge, refuge, étaient placés aux carrefours, afin de guider le malheureux qui fuyait devant le garant du sang. Le meurtrier involontaire ne pouvait quitter sa ville de refuge, pour retourner chez lui, qu'à la mort du souverain sacrificateur. (Nomb. 30 : 6-28; Deut. 19: 1-10; Jos. 20: 2-9.) Il paraît que l'autel des holocaustes était aussi un lieu de refuge. (Ex. 21:14 ; 1 Rois 1: 50; 2: 28.)

RÉGÉNÉRATION. (Tite 3: 5.) Par la génération naturelle, tous les enfants d'Adam naissent dans le péché et la corruption. (Gen. 8: 21 ; Ps. 51: 7 ; Eph. 2:1-3.) Le corps étant à la fois le siège de diverses convoitises et l'organe de l'âme souillée, l'Ecriture emploie souvent les mots chair, corps ou membres, pour désigner la corruption de l'homme. (Rom. 7: 5,14,18 ; 8: 7 ; 6:6; 7: 24; Col. 2: 11 ; 3: 5.) Elle personnifie parfois cette corruption en la nommant le vieil homme. ( Eph. 4: 22 ; Col. 3: 9.) L'homme animal est l'homme dans son état de péché. (1 Cor. 2: 14.) Le mot grec (psuchicos) traduit par animal (2:14 ; 15:44, 46), est rendu dans deux passages par sensuel. (Jude 19 ; Jacq. 3:15.) En justifiant gratuitement le pécheur, par la foi en Christ (voyez Justification), Dieu le régénère, ou le délivre de sa corruption naturelle, et le renouvelle à l'image de Jésus-Christ, par le don du Saint-Esprit. (Col. 1: 14; 3:10.)

Ce renouvellement du pécheur est déjà mentionné dans l'Ancien Testament. Moïse l'appelle la circoncision du cœur, qui rend l'homme capable d'aimer Dieu. (Deut. 10:16; 30:6.) David demande au Seigneur « de créer en lui un cœur net, et de renouveler au dedans de lui uu esprit droit. » (Ps. 51:12.) Jérémie et Ezéchiel annoncent aux Israélites que l'Eternel « leur donnera un cœur pour le connaître, qu'il écrira sa loi dans leurs cœurs » (Jér. 24: 7 ; 31: 33, 34) ; « qu'il répandra sur eux des eaux nettes ; qu'il leur donnera un cœur nouveau et un esprit nouveau, et qu'il mettra son Esprit au dedans d'eux. > (Ezéch. 11: 19; 36 : 25-27.) Ce n'est toutefois que dans le Nouveau Testament que la doctrine de la régénération est clairement exposée.

L'entretien de Jésus avec Nicodème renferme le premier enseignement direct sur cet important sujet, déjà mentionné dans Jean 1: 13. Le Sauveur se sert de deuf mots, dont l'un (gennêthênai) signifie être engendré, naître, et l'autre (anôthen) d'en haut, et parfois de nouveau. (Gai-4:9.) « Si quelqu'un, dit-il, n'est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. » (Jean 3: 3.) Mais un homme, réplique Nicodème, peut-il entrer une seconde fois dans le sein de sa mère et naître ? Jésus lui répond « qu'il faut naître d'eau et d'Esprit. » (3: 4, 5.) L'eau est ici nommée par allusion au baptême de Jean-Baptiste, parce qu'elle est le symbole du Saint-Esprit qui produit la régénération. Celle-ci est absolument nécessaire ; car « ce qui est né de la chair est chair, et qui est né de l'Esprit est esprit. » (3: 6.) Ces paroles signifient que l'homme, par sa naissance naturelle, est assujetti au péché, et qu'il ne peut être délivré

rég

que par la vertu âe l'Esprit. Jésus compare au vent l'action mystérieuse et invisible de cet Esprit régénérateur. (3: 8.)

St. Paul précise et développe cette doctrine avec beaucoup de soin. Après avoir établi, contre les docteurs judaïsants, l'absolue gratuité du salut, ou la justification par la foi seule (Rom. 3-5; Gai. 2: 16-5: 6), il insiste avec force sur les conséquences morales de cette justification. Sans employer les mêmes termes que Jésus-Christ, il décrit avec détail la régénération. Elle consiste, d'une part, dans la crucifixion de la chair, dans la mort du vieil homme; et de l'autre, dans la création du nouvel homme, appelé aussi nouvelle créature. La régénération est une véritable résurrection spirituelle. (Rom. 6: 1-11 ; 2 Cor. 5: 17; Gai. 6: 14; Eph. 2: 5, 10.) Le principe de cette vie nouvelle est le Saint-Esprit, qui, après avoir réveillé le pécheur et l'avoir conduit au pied de la croix,vient demeurer en lui comme dans son temple. (Philip. 1: 29; 3: 12; 1 Cor. 12: 3 ; Jean 14: 17; Rom. 8: 9-11; l Cor. 3: 16.) Toutes les affections du régénéré sont changées ; toutes ses facultés ont reçu une nouvelle direction. (Rom. 8: 5-8; 1 Cor. 2: 10-16.) Affranchi de la loi et du péché, il a le Saint-Esprit pour guide, et pour chef Jésus-Christ. (Rom. 7:1-6; 8: 2, 14.) Il vit en Christ, et Christ en lui ; son élément est la sainteté et la charité. (Gai. 2: 20; 2 Cor. 5: 17; 13: 5; Col. 3:11 ; Eph. 2: 1-10; 1 Cor. 13.) Paul désigne enfin, mais une seule fois, cette transformation sous le nom de régénération (palingénésia, Tite 3: 5). On ne retrouve ce mot que dans Math. 19: 28, où il signifie la restauration qui s'accomplira à la fin des siècles.

Jacques ne fait que dans un seul passage, et par un mot nouveau (apo-kuéô), une allusion directe à la régénération, qu'il attribue à Dieu le Père : « Il nous a, dit-il, enfantés de sa propre volonté, par la parole de la vérité. » (Jacq. 1:18.) Pierre rappelle aussi aux fidèles, par une expression qui lui est propre (anagennêthênai), que Dieu les a régénérés, ou réengendrés, pour avoir une espérance vive d'obtenir Vhéritage incorruptible, ce qu'il a fait « par une semence incorruptible, par la parole de Dieu. » (1 Pier. 1: 3, 4, 23.) L'apôtre considère ses lecteurs comme des enfants nouvellement nés (artigennêta bréphê, 2: 2). En parlant des régénérés, Jean se sert du même verbe que Jésus-Christ : « Ils ne sont point nés de sang, dit-il, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais ils sont nés de Dieu. » (Jean 1:13.) Ils croient que Jésus est le Christ; ils aiment Dieu et ceux qui sont nés de lui. (1 Jean 5:1; Jean 1: 12.) « Ils font ce qui est juste et ne pèchent plus ; ils ne peuvent plus pécher, parce que la semence de Dieu,» ou le principe vivifiant, «est en eux. Ils se conservent eux-mêmes, et surmontent le monde par leur foi. » (1 Jean 2: 29; 3: 9; 5: 4, 18.)

Mais si en cousidérant la nouvelle naissance dans son principe et dans ses conséquences naturelles, les apôtres nous représentent les régénérés comme entièrement affranchis du péché, il n'en est plus de même quand ils en parlent au point de vue de la vie pratique. Us constatent que le vieil homme, quoique mortellement blessé, respire encore et lutte contre le nouvel homme, qui est souvent faible et chancelant. (Rom. 7: 20-25; 1 Cor. 3: 1, 2; Gai. 4: 19.) Ils exhortent les fidèles à dépouiller ce vieil

m

réh

homme et à faire mourir ses convoitises; à être renouvelés intérieurement et revêtus de Jésus-Christ. (Eph. 4: 22; Col. 3: 9; Rom. 12: 2; 13:14.) Ceux qui sont nés de Dieu doivent encore « confesser leurs péchés pour en obtenir le pardon, et pour être purifiés de toute iniquité.» (1 Jean 1:9.) Cette lutte contre le vieil homme et ces efforts vers la perfection » constituent le travail de la sanctification. (Philip. 2: 12; Hébr. 12:14.)

L'œuvre de la régénération nous est présentée comme une opération divine dans le fidèle, comme un engendrement spirituel dans lequel l'homme reste passif. Aussi n'est-il jamais exhorté à se régénérer ou à naître de nouveau, bien qu'il le soit à « se faire un cœur nouveau (Ezéch. 18: 31), et à être renouvelé dans l'esprit de son entendement. » (Eph. 4 : 23; Rom. 12: 2.) Ces paroles sont des invitations à s'approcher de Christ, par la foi, pour être régénéré, ou à travailler au développement du nouvel homme. Il ne faut donc pas confondre la régénération avec la sanctification, qui en est comme le développement ; ni avec la repen-tance ou la conversion, qui ja prépare, l'accompagne ou la suit. (Voyez Conversion.) Mais il n'est guères possible au fidèle de préciser le moment de sa régénération, qui s'accomplit peut-être souvent d'une manière progressive. L'origine de la vie spirituelle, comme celle de toute existence, est mystérieuse et se dérobe aux regards humains. Non-seulement il n'est pas donné à l'homme de prononcer avec certitude sur la régénération de ceux qui professent la foi, mais l'enfant de Dieu n'est pas toujours en état de décider cette question pour son propre compte. Il peut même arriver que des adultes, et à plus forte raison des enfants, aient la foi justifiante et soient régénérés, sans connaître, et surtout sans comprendre la doctrine de la régénération.

L'Ecriture rattache la régénération au baptême chrétien. Paul nous enseigne que « Dieu nous a sauvés par le baptême ou lavage (loutron) de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit » (Tite 3:5); que nous mourons, sommes ensevelis et ressuscitons « avec Christ dans le baptême. » (Rom. 6: 3-6; Col. 2:12.) « Vous tous qui avez été baptisés en Christ, dit-il aux Galates, vous avez revêtu Christ. » (Gai. 3: 27.) Il ne faut pas conclure de ces déclarations que la régénération s'accomplisse nécessairement et immédiatement dans l'acte du baptême. Les faux frères mentionnés par les apôtres sont une preuve que tous les baptisés des églises apostoliques n'étaient pas régénérés. (Act. 8: 18-23 ; 2 Cor. 11:13; Gai. 2: 4; Philip. 3: 18,19; 1 Jean 2: 19.) Néanmoins la liaison que Paul établit entre la régénération et le baptême est très réelle, puisque c'est par ce sacrement que les pécheurs sont introduits dans l'Eglise de Dieu, pour y être justifiés, régénérés et sanctifiés, par l'action commune du Père, du Fils et du Saint-Esprit. (Voyez Baptême et Eglise.) Remarquons enfin qu'en rattachant la régénération au baptême, l'Ecriture nous montre clairement qu'il ne faut pas exiger que celui qui doit être baptisé ait été préalablement régénéré.

RÉHOB (Nomb. 13: 22), ville située à l'entrée de Hamath, au nord de Canaan, formait la limite septentrionale du pays visité par les douze espions. Du temps de David, elle appartenait aux Syriens. (2 Sam. 10:8.) Quelques auteurs la confondent avec Beth-Réhob.

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RÉHOB (Jos. 19: 28, 30), ville de la tribu d'Aser.

RÉHOBOTH (vaste place, Gen. 26: 22), nom donné par Isaac à un puits qu'il avait creusé près de Guérar.

RÉHOBOTH DU FLEUVE (Gen. 36: 37), peut-être Réhoboth-Hir (les rues de la ville, 10:11), ville inconnue, probablement située sur l'Euphrate, était le lieu d'origine d'un roi d'Edom, nommé Saûl.

RÉHUEL. Voyez Hobab.

REMPHAN. Voyez Kijun.

RENARD (Jug. 15: 4), animal qui ressemble beaucoup au chien par sa forme et son organisation, mais qui en diffère profondément par son naturel. Il est rapace et rusé, se creuse des terriers (Luc 9: 58), s'apprivoise difficilement, et vit environ quatorze ans. Son cri est un glapissement qui varie suivant ses impressions. Il se nourrit de toute espèce de choses, entre autres de gibier, de volaille, de serpents et de crapauds, et même de cadavres; mais il aime particulièrement les raisins. (Cantiq. 2: 15.) On trouve dans le nord des renards blancs, noirs et de toute couleur, qui fournissent de précieuses fourrures. Dans nos climats, ils sont généralement roux. Ceux de Palestine ont le poil plus foncé et ressemblent assez au loup par l'extérieur. Ils vivent en grand nombref dans les ruines, qui leur servent de tanières. Ces animaux sont souvent mentionnés dans l'Ecriture. (Néh. 4: 3; Ps. 63:11 ; Lament. 5: 18.) Samson en lâcha 300 dans les blés des Philistins. (Jug. 15:4, 5.) C'est sans doute à cause de leur insouciance et de leur mollesse, que les faux prophètes sont comparés, par Ezéchiel, à des renards demeurant dans les déserts, c'est-à-dire, d'après l'hébreu, dans des villes ruinées qui leur fournissaient de commodes retraites. (Ezéch. 13: 4, 5.) Jésus donne à Hérode le titre de renard, à cause, paraît-il, de sa lâcheté et de son hypocrisie. (Luc 13: 32.) On pense que le mot hébreu traduit par renard, peut aussi désigner le chacal, qui habite en troupes dans la Palestine.

REPAS, FESTIN. (Prov. 15:17; Gen. 19: 3.) On ne possède que peu de renseignements sur les usages relatifs aux repas, chez les anciens Hébreux. Il est probable qu'ils prenaient leur principal repas à midi. (Gen. 43: 16; 2 Sam. 3: 35; 1 Rois 20: 16.) Ils mangeaient assis; mais on ne saurait décider s'ils s'asseyaient, comme les Orientaux modernes, sur le plancher recouvert de tapis, ou sur des sièges, comme semblerait l'indiquer la circonstance qu'on en avait placé un, ainsi qu'une table, dans la chambre d'Elisée. (2 Rois 4:10.) Du temps de Jésus, les Juifs faisaient ordinairement deux repas par jour, le dîner et le souper. (Luc 14: 12.) Le dîner (aris-ton) était un repas léger qui correspondait plutôt à notre déjeuner et avait lieu dans la matinée, entre neuf heures et midi. (Jean 21: 4, 12; Act. 10: 10.) On te prenait rien, les jours ouvrables, avant le sacrifice du matin, qu'on offrait à neuf heures; ni le jour du sabbat, avant midi, à cause du culte de la synagogue. Le souper (déipnon), qui était le repas principal, se faisait vers le soir. (Luc 14: 16, 24; 17: 8.) On n'était pas assis pour manger, comme dans les anciens temps, mais couché sur des lits ou divans (Ester 7: 8), les pieds nus et la tête appuyée sur la main gauche. En effet, les qaatre mots grecs (anakéisthai, catakéisthai, ana-clinesthai, cataclinesthai) rendus dans nos versions par être ou se mettre à table, signifient tous se coucher. (Math. 8: Il ; 9:10; Luc 5: 29; 14: 8.) Les lits renfermaient trois ou cinq places, dont la plus honorable était celle du milieu. On s'y installait de telle manière que chacun avait à son 6ein la tête de la personne placée à sa droite. (Jean 13: 23; 21:20.) Quand les convives étaient nombreux, les lits entouraient de trois côtés la table, qui était sans doute très basse, comme aujourd'hui en Orient. Amos mentionne déjà l'usage de ces lits. (Amos 6: 4.)

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Avant de.se mettre à table, les Juifs se lavaient soigneusement les mains. Les Pharisiens considéraient cet usage comme un devoir sacré, prescrit par la tradition, et y rattachaient une idée de pureté. Aussi étaient-ils scandalisés de voir Jésus et ses disciples se mettre à table sans s'être lavé les mains. ( Math. 15:2; Marc 7: 2-4; Luc 11: 38-41.) Ou ne touchait pas aux mets avant que le chef de famille eût prononcé une bénédiction. (Math. 14: 19; 15: 36; 26: 26.) La première mention de la prière avant le repas remonte à Samuel. ( 1 Sam. 9:13.) Ou ne se servait ni de cuillers, ni de fourchettes, mais chacun prenait avec ses doigts, dans un grand plat, un morceau de viande et du légume, qu'il plaçait sur un petit pain, qui tenait lieu d'assiette. On trempait aussi ce pain dans une sorte de bouillon ou de sauce. ( Jean 13:26. ) Les Egyptiens et les Perses réservaient le vin pour la fin du repas (Ester 5:6; 7:2); mais les Juifs en buvaient pendant et surtout après ce dernier. ( Luc 17:8. ) Ils terminaient le repas par une action de grâces, puis se lavaient de nouveau les mains.

Les Israélites faisaient des repas de fête ou festins dans diverses occasions, entre autres aux noces (Gen. 29:22 ; Math. 22:2 ; Jean 2:1), aux jours de naissance (Math. 14:6), au sevrage d'un enfant. ( Gen. 21: 8. ) Il en était de même à la dédicace d'une maison (Deut. 20: 5; Prov. 9: 1-5 ), à la tonte des brebis ( 1 Sam. 25: 2, 36 ), ainsi qu'aux vendanges. (Jug. 9:27.) Enfin des repas de famille accompagnaient ordinairement l'offrande des sacrifices, des prémices et des dîmes. ( Deut. 12: 6-12; 27:7; 14:22-29; 26:2, 11.) Dans les grands festins, les sexes étaient séparés chez les Perses ( Ester 1:9), mais non chez les Babyloniens ( Dan. 5: 3 ), ni chez les Hébreux. ( Deut. 12:12 ; Jean 2 : 1 ; 12: 2, 3. ) Ces festins étaient souvent accompagnés du chant, de la musique et de la danse. (2 Sam. 19:35; Esa. 5:12; Amos 6:5; Math. 14 :6; Luc 15:25.)

Dans les repas de charité ou agapes ( Jude 12 ), les premiers chrétiens célébraient la sainte cène à l'imitation du souper de la Pâque, où Jésus-Christ institua ce mémorial de sa mort. Ces agapes donnèrent lieu à de graves abus dans l'église de Corinthe et ailleurs. (1 Cor. 11 : 21, 22; Jude 12. )

REPENTANCE. Voyez Conversion.

RÉPHAIMS (Gen. 14:5), race de géants établis, du temps d'Abraham, à Hastéroth de Carnaïm, à l'est du Jourdain, où ils furent battus par Kédor-Lahomer. (14:5,15.) Ils s'étendirent néanmoins dans cette contrée et furent nommés Emins au sud, et Zamzummins au nord. Ils furent

ensuite exterminés par les Moabites et les Hammonites. (Dent. 2:10, 20. ) Quand Moïse conquit ce pays, Hog, roi de Basan, dont le lit de fer avait neuf coudées de long, était, dans cette contrée, le seul rejeton de ces géants. (Deut. 3: 11-13; Jos. 12: 4 ; 13 : 12.)

Les Réphaïms formaient aussi, dès l'époque d'Abraham, une peuplade cananéenne, à l'ouest du Jourdain. (Gen. 15: 20.) Lorsque Josué fit la conquête de Canaan, ils habitaient vers le centre du pays (Jos. 17:15 ), ainsi qu'au sud, où ils étaient appelés Hanakins. (Deut. 2:11 ; Juges 1 : 20.>— Le mot Réphatms semble parfois employé comme synonyme de géants (Deut. 2:11, 20), quoiqu'il n'ait pas ce sens en hébreu et paraisse dérivé d'un verbe (rapha) qui signifie guérir. Il est probable qu'il vient de Rapha, nom d'un personnage inconnu, qui fut le père d'uue race de géants philistins. (2 Sam. 21:16,18.)

La vallée des Réphaïms (Jos. 18:16), située au sud de Jérusalem, était dans la tribu de Juda, mais touchait, par son extrémité septentrionale, à celle de Benjamin. ( 18 :16. ) Elle produisait beaucoup de blé. ( Esa. 17:5.) Les Philistins s'y assemblèrent deux fois contre David, qui les mit en fuite. (2 Sam. 5: 18:22.) Cette vallée, longue d'une lieue et peu profonde, surtout au nord, s'étend vers le sud depuis la montagne qui borde la vallée de Hinnom jusqu'au couvent d'Elie, situé à égale distance de Jérusalem et de Bethléem.

RÉPHIDIM ( Ex. 17:1 ), troisième et dernière station des Israélites depuis le désert de Sin à celui de Sinaï. ( Ex. 19: 2; Nomb. 33:12-15. ) Lorsque le peuple privé d'eau y eut murmuré, Moïse fit jaillir une source du rocher d'Horeb et nomma cette station Massa (tentation) et Mériba (querelle, Ex. 17 :1-7.) C'est là aussi que les Hamalécites furent défaits et que Moïse reçut la visite de son beau-père. (17: 8-16; 18:1.) On est partagé sur la situation de ce lieu. D'après l'opinion la plu» probable, Réphidim aurait été dans la vallée de Scheik, au nord-ouest de Sinaï, où l'on voit une forêt de tamariscs, arbrisseaux toujours verts.

RÉSEN (Gen. 10: 12), ancienne et grande ville entre Ninive et Calah. On ne sait rien de cette cité, sinon qu'elle fut fondée par Assur. (10: 11, 12.)

RÉSURRECTION. (Luc 14 :14.) La résurrection, dans le sens propre, est le retour à la vie d'une personne morte. Celle de Jésus-Christ est le fait historique le mieux attesté. Prédite par David (Ps. 16:10; Act. 2 : 31), préfigurée par Jonas (Jon. 1: 17; 2 :1; Math. 12: 40), elle fut annoncée plusieurs fois par le Sauveur lui-même. (Math. 16:21; 17 : 9; Marc 14 :28 ; Jean 16: 16.) Les soldats qui gardaient le sépulcre (Math. 28: 4; 28: 11-15), les onze apôtres et de nombreux fidèles en ont été témoins. Le Nouveau Testament njpntionne dix apparitions du Sauveur ressuscité à ses disciples, savoir : 1* A Marie-Magdeleine ( Jean 20:1,16); 2° A d'autres femmes, qui lui embrassèrent les pieds ( Math. 28:9, 10 ) ; 3® A Pierre ( Luc 24 : 34; 1 Cor. 15:5 ) ; 4® A deux disciples qui allaient à Emmaus (Luc 24: 13-32) ; 5° A dix apôtres réunis avec d'autres disciples en l'absence de Thomas (Luc 24: 33-46) ; 6* A ces mêmes apôtres, huit jours après, en présence de Thomas, qui ne crut à la résurrection de son Maître qu'après avoir mis le doigt sur les cicatrices de ses plaies. (Jean 20 : 25-28.) 7° Jésus se présenta une troisième fois aux apôtres, sur le bord de la mer de Tibériade, où ils firent, par sa puissance, une pêche miraculeuse. (Jean 21:1-14.) 8° Il apparut à 500 frères, dont la plupart vivaient encore vers l'an 55. Cette apparition eut probablement lieu sur une montagne de Galilée, où se rendirent aussi les apôtres, qui virent alors, pour la quatrième fois, le Sauveur ressuscité. (1 Cor. 15:6; Math. 28:16.)9* Jésus apparut encore à Jacques (1 Cor. 15:7). 10° Il se montra enfin aux onze disciples, sur la montagne des Oliviers, près de Béthanie, d'où il monta au ciel. (Luc 24:50 , 51; Act. 1:3-12. ) L'effusion du Saint-Esprit sur les apôtres ( Act. 2:1-4 ), leur courage et leur persévérance à annoncer la résurrection de Jésus-Christ au péril de leur vie et en présence de ceux qui l'avaient fait mourir (2 : 24, 32 ; 4: 33), enfin la fondation et la conservation de l'Eglise, confirment pleinement cette résurrection. Elle est ordinairement attribuée à Dieu le Père ( Act. 2 : 24, 32 ; 3:15 ; 13: 30 ; Rom. 6: 4 ; 1 Cor. 6:14), mais parfois à Jésus-Christ lui-même, qui est un avec lui. (Jean 2 :19-22; 10:18, 30; Act. 1: 3; Rom. 1: 4.)

En ressuscitant, le corps du Sauveur subit une transformation et acquit des propriétés nouvelles; il devint sans doute corps spirituel. (1 Cor. 15 : 44-49.) C'est ainsi que Jésus entrait dans des chambres fermées sans ouvrir les portes (Jean 20: 19, 26), qu'il apparaissait sous différentes formes et disparaissait subitement. (Marc 16:12; Luc 24: 31; Jean 21 : 1, 7. ) Pendant les quarante jours qui précédèrent son ascension, le Sauveur ne vécut pas habituellement avec ses disciples, comme auparavant; mais il se manifestait à eux par des apparitions, qui ne sont probablement pas toutes mentionnées. (Jean 21:14.) Il les préparait ainsi peu à peu à se passer de sa présence corporelle.

La résurrection de Jésus-Christ est le fondement de notre foi, car seule elle prouve d'une manière irrécusable sa divinité et la réalité de son œuvre expiatoire. (1 Cor. 15:12-14 ; Rom. 4:25.) Elle est aussi la source de la vie nouvelle dans les fidèles, ainsi que la garantie de leur propre résurrection et de leur participation à l'héritage éternel. (Rom. 5:10; 6: 8, 9; Eph. 2:5; Philip. 3: 10,11 ; 1 Cor. 15:12 ; 1 Pier. 1:3.) Nier la résurrection de Christ, c'est donc renverser l'Evangile par sa base. (1 Cor. 15:14.)

Mais le corps étant l'organe de l'âme et une partie constitutive de l'homme, le salut des pécheurs accompli par Christ, ne serait pas complet sans la résurrection ou la « rédemption de leurs corps. » (Rom. 8:22.) Aussi l'Ecriture, qui enseigne clairement la doctrine de la résurrection des morts, insiste-t-elle particulièrement sur celle des fidèles. La loi de Moïse et le livre de Job renferment déjà le germe de cette doctrine (Ex. 3: 6; Math. 22: 31 ; Job 19 : 25-27) ; et les prophètes, entre autres David, Ezéchiel et Daniel, l'expriment avec plus ou moins de clarté. (Ps. 16:9-11; 17:15; Esa. 26:19; Ezéch. 37:1-14; Dan. 12:2.) Elle soutint le courage des fidèles persécutés par Antiochus (Héb. 11: 35), et était généralement admise parmi les Juifs du temps de Jésus. (Jean 11:24; Luc 20 : 39; Act. 23:6-8 ; 24:15.) Ce n'est toutefois que dans le Nouveau Testament que nous la trouvons formellement enseignée et développée. Jésus l'établit par une citation de la loi contre les Sàdducéens, qui la niaient; Il déclare que le mariage sera aboli parmi les ressuscités, et que ceux-ci seront immortels et « semblables aux anges. » (Luc 20 : 27-38.) Il encourage un pharisien à inviter les malheureux à sa table, par la perspective dej« la résurrection des justes. » (14:14. ) Il se nomme lui-même la « résurrection et la vie, » et promet à ceux qui croient en lui de « les ressusciter au dernier jour. » (Jean 11: 24 ; 6:40, 44 , 54.)

La doctrine de la résurrection des morts était à la base de la prédication de Paul, tant parmi les Juifs que parmi les Gentils. (Act. 17: 32 ; 23: 6-8; 24:15; 17: 18. ) Il la rappelle fréquemment aux fidèles dans ses épîtres. (Rom. 8: 11; 1 Cor. 6: 14; 2 Cor. 1:9; Philip. 3:11 ; 1 Thes. 4: 13-16; Héb. 6: 2.) Mais comme elle était niée par de faux docteurs, qui la confondaient probablement avec la résurrection spirituelle ou la régénération (2 Tim. 2:18: 1 Cor. 15: 12), l'apôtre consacre un long chapitre de sa première épître aux Corinthiens à cet important sujet. (1 Cor. 15.) Il prouve d'abord la résurrection de Christ, puis établit le lien le plus étroit entre cette résurrection et celle des fidèles, de telle sorte qu'on ne peut nier cette dernière sans infirmer la première. « Car, dit-il, si les morts ne ressuscitent point, Christ non plus n'est point ressuscité. » (15: 16.) Il existe entre Jésus-Christ et ses rachetés la même relation qu'entre Adam et ses descendants. Et « comme tous meurent en Adam, de même aussi tous seront vivifiés en Christ ( 15: 22 ) ; car il est « les prémices de ceux qui sont morts. » (15: 20.) D'ailleurs en niant la résurrection, on proclame l'affreuse doctrine que ceux qui ne vivent que pour mangér et boire ont raison, et que les croyants sont les « plus misérables de tous les hommes. » (15: 12-33.)

Paul répond ensuite aux objections qu'on élevait contre la doctrine de la résurrection. Il compare notre corps au grain de froment qui doit mourir ou se décomposer dans la terre, afin que le germe qu'il renferme puisse se développer et produire une nouvelle plante. (15:35-38.) Celle-ci prend la forme que Dieu a voulu, mais diffère beaucoup du grain qui lui a donné naissance. (15: 35-38.) Notre corps actuel contient donc un germe invisible d'où Dieu tirera, à la résurrection, un corps spirituel très différent du premier. Les corps ressuscités seront les mêmes qu'auparavant, en ce sens qu'ils naîtront des germes déposés dans le tombeau ; mais ils ne renfermeront pas les mêmes éléments matériels, puisque « la chair et le sang ne peuvent point hériter le royaume de Dieu. » (15: 50.) Même ici-bas, l'identité de nos corps n'implique nullement celle de la matière dont ils sont composés, puisque d'après les savants, cette matière se renouvelle complètement dans l'espace d'un certain nombre d'années. Après la résurrection, les corps des rachetés, exempts de toute difformité et de toute infirmité, posséderont des propriétés nouvelles, et seront immortels, incorruptibles et glorieux comme celui de Jésus-Christ. (1 Cor. 15 : 42-49'; Philip. 3: 21.) Les fidèles qui vivront sur la terre au retour du Seigneur, serout transformés comme ceux qui ressusciteront. (1 Cor. 15: 51 ; 1 Thes. 4:17.) La résurrection des méchants n'est pas moins clairement enseignée que celle d§p justes. (Jean 5: 28,29 ; Act. 24 :

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15; Apoc. 20:11-15.) Tous comparaîtront devant le tribunal de Jésus-Christ, qui enverra les uns « aux peines éternelles » et mettra les autres en possession « de la vie éternelle. » (2 Cor. 5:10 ; Math. 25 :31-46.)

Il est parlé dans Apoc. 20: 4-6, d'une première « résurrection, » à laquelle participeront les fidèles seuls, qui régneront mille ans avec Jésus-Christ. Les commentateurs sont très divisés sur la signification de ce passage difficile. De pieux et savants docteurs pensent, non sans raison, qu'il ne faut pas y voir l'annonce d'une résurrection corporelle, puisque le même chapitre renferme la description de la résurrection générale, immédiatement suivie du jugement. (20:12-15.) D'ailleurs les autres enseignements de l'Ecriture sur ce sujet nous présentent généralement le retour de Jésus-Christ, la résurrection des morts et le jugement universel, comme devant avoir lieu à la fin du monde, ou au dernier jour. (Jean 5: 28, 29 ; 6: 40, 44, 54; Math. 13:30; 13: 37-43 ; 13: 49, 50 ; 25 : 1-13; 25:31-46: Act. 24: 15.)

L'Ancien Testament raconte la résurrection de deux enfants et d'un homme (1 Rois 17: 17-24; 2 Rois 4: 32-37; 13:21. Voyez Elie et Elisée), et le Nouveau Testament celle de la fille de Jaïrus, d'un jeune homme de Naïn, et de Lazare; ces ressuscités durent mourir de nouveau. (Marc 5: 35-43 ; Luc 7: 13-17; Jean 11: 40-43.) Il mentionne aussi le retour à la vie de plusieurs fidèles de l'ancienne alliance, dont les tombeaux s'ouvrirent à la mort de Jésus, et qui en sortirent vivants après sa résurrection. (Math. 27:52, 53.) On ignore si ces derniers entrèrent aussitôt dans le ciel, ou s'ils moururent une seconde fois. A l'égard d'Eutyche, on ne saurait décider si sa mort ne fut qu'apparente, ou si Paul le ressuscita. (Act. 20: 9-12.) Quant aux objections qu'on peut élever contre la possibilité de la résurrection des morts, elles trouvent toutes leur solution dans ce premier article du symbole de l'Eglise universelle : Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur des deux et de la terre. En face de la mort, le chrétien peut donc s'écrier avec confiance: O mort! oit est ton aiguillon f O sépulcre f où est ta victoire ? Grâces à Dieu qui nous a donné la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ. (1 Cor. 15:55, 57.)

RETRAIT LIGNAGER. (Ruth 3:9.) Lorsqu'un Israélite pauvre avait vendu une propriété, la loi accordait à son plus proche parent le droit de la racheter. (Lév. 25: 25.) Le possesseur du droit de rachat est désigné par un mot hébreu (goël) qui signifie celui qui redemande ou rachète ; et nos versions l'ont rendu tantôt par celui qui a le droit de rachat (Lév. 25: 25), tantôt par celui qui a le droit de retrait lignager. (Ruth 4: 6.) C'est en vertu de ce droit que Jérémie acheta le champ de son cousin Hanaméel. (Jér. 32: 7-9.) Si l'ancien propriétaire d'un fonds était mort sans enfants, et que sa veuve vécût encore, l'usage exigeait que celui qui avait le droit de racheter ce fonds, ne pût s'en prévaloir sans épouser en même temps cette veuve. C'est ainsi qu'un parent d'Elimélec dut céder à Booz son droit de retrait lignager, à l'égard d'un champ vendu par Nahomi, parce qu'il ne voulut pas épouser Ruth, veuve de Mahlon, qui était mort saus enfants. (Ruth 4:2-5.) Cet usage était fondé sur la loi suivaute, désignée généralement sous le nom de lévirat : Lorsque des frères demeureront ensemble, et que l'un d'entre eux mourra sans en-

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rho

fanls, la femme du défunt ne se mariera pas à un étranger ; mais son beau-frère Vépousera, et le premier-né qu'elle enfantera succédera au frère défunt, et portera son nom. (Deut. 25:5, 6.) On voit par le livre de Ruth que, dans l'intérêt des veuves privées du bien de leur mari, cette loi fut appliquée à tout parent qui jouissait du droit de retrait lignager. (Ruth 4:5.) Il paraît toutefois que le mépris dont la loi frappait les beaux-frères qui refusaient d'épouser leurs belles-sœurs, n'atteignait pas les parents plus éloignés qui agissaient de la même manière. (Deut. 25:7-9; Ruth. 4:7.)

RÉTSIN (2 Rois 15:37), roi de Syrie, vers l'an 750 avant Jésus-Christ. Il s'unit à Pékach, roi d'Israël, pour envahir Juda et assiéger Jérusalem, à la fin du règne de Jotham et au commencement de celui d'Achaz. N'ayant pas pu prendre cette ville, il enleva à ce dernier la possesaion d'Elath, sur la côte septentrionale de la mer Rouge. (16:5,6.) Esaïe prophétisa contre Rétsin (Esa 7:1-8; 8:6; 9:10,11), et Tiglath-Piléser, roi d'Assyrie, pénétra dans son royaume, s'empara de Damas, sa capitale, et le fit mourir. (2 Rois 16: 7-9.)

RÉTZSEPH (2 Rois 19: 12), ville probablement située quelques lieueâ à l'ouest de l'Euphrate, dans le voisinage de Palmyre. (Esa. 37:12.)

RÉZON (1 Rois 11: 23, 25), fils d'Eljadah, de Tsoba, abandonna son roi Hadad-Hézer, se fit chef d'une bande d'aventuriers, et fut défait par David. Il parvint néanmoins au trône de Damas, et inquiéta Israël sous le règne de Salomon.

RHÈGE (Act, 28:13), ancienne ville située à l'extrémité sud-ouest de l'Italie, sur le détroit de Messine, en face de la ville de ce nom. Elle passa sous le joug des Romains en 280 av. Jésus-Christ. Paul s'y arrêta un jour en allant à Rome. Presque détruite en 1783 par un tremblement de terre, elle se releva bientôt de ses ruines, et s'enrichit par son industrie. Elle s'appelle aujourd'hui Reggio, et renferme environ 15 000 habitants.

RHODE (Act. 12:13), pieuse servante de Marie, mère de Jean-Marc. Lorsqu'elle entendit la voix de Pierre, délivré de sa prison, elle fut transportée d'une telle joie, qu'elle oublia de lui ouvrir la porte et se hâta d'annoncer cette délivrance aux fidèles qui priaient pour l'apôtre dans la maison. (12:13-15.)

RHODES (rose, Act. 21: 1), île de la Méditerranée, au sud-ouest de l'Asie-Mineure. Longue d'environ 15 lieues et large de 5, elle jouit d'un beau climat, et renferme 20000 habitants. On croit qu'elle tire son nom de l'abondance de ses roses (rodon, rose). Sa capitale, nommée aussi Rhodes, est située sur la côte nord-est de l'île. Cette ville fu^célèbre par son commerce, par la culture des arts et des sciences, ainsi que par un énorme colosse d'airain, haut de 31 V» mètres (105 pieds) et placé à l'entrée de son port. C'était une statue d'Apollon, qui fut érigée vers l'an 280 avant Jésus-Christ, et renversée 36 ans après, par un tremblement de terre. Paul aborda à Rhodes au retour de son 3roe voyage missionnaire.

DICTION. BIBLIQUE. 31

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m rob

(21: 1.) En 1310, les chevaliers de St. Jean de Jérusalem s'emparèrent de cette ville, dont ils furent chassés en 1522 par les Turcs, qai dès lors possèdent l'île entière.

RIBLA, RIBLATH ou RIBLATHA (2 Rois 23:33; Nomb. 34:11; Jér. 52:9), ville située vers la frontière nord-est de la Palestine, au pays de Hamath. Gomme elle se trouvait sur la route de Jérusalem à Babylone, Pharaon-Néco y mit en prison Jéohachaz (2 Rois 23 : 33), et Nébucadnétsar y lit le procès à Sédécias et à plusieurs seigneurs de Juda (2 Rois 25: 6, 7; Jér. 39: 5, 6; 52: 26, 27.) On croit que cette ville, qui n'est mentionnée que dans la Bible, était sur l'Oronte, au nord de la vallée du Liban.

RIMMON (Jos. 15:32), ville située au sud de Canaan, fut d'abord assignée à Juda, puis cédée à Siméon. (19:7.) Zacharie la nomme pour désigner la limite méridionale de la Judée. (Zach. 14:10.)

RIMMON (Jug. 20 : 45-47), nom d'un rocher, près de Guibha, où les 400 Benjamites qui échappèrent à la destruction de leur tribu, trouvèrent un refuge pendant quatre mois. (20 : 47 ; 21:13.) On a cru le reconnaître dans un rocher conique, près de Béthel.

. RIMMON (2 Rois 5: 18), divinité syrienne dont on ne connaît que le nom, et qui avait un temple à Damas, dans lequel Naaman accompagnait son prince.

RIMMONO (1 Chron. 6:77), ville de Zabulon, probablement la même que Rimmon-Méthoar. (Jos. 19:13.)

RITSPA (2 Sam. 3:7), fille d'Aja, et concubine de Saiil, de qui elle eut deux fils, Armoni et Méphiboseth. Après la mort de ce prince, elle devint momentanément la concubine d'Abner. (3:7,8.) Lorsque ses deux fils, ainsi que cinq petits-fils de Saûl, eurent été livrés par David aux Gabao-nites, qui les crucifièrent, elle s'établit sur un rocher, près de leurs corps morts, pour les protéger jour et nuit contre les oiseaux et les bêtes sauvages. Elle y resta depuis le printemps jusqu'à la première pluie, qui, en Palestine, ne tombe ordinairement qu'en automne. (21: 8-10.) Cette touchante conduite de Ritspa engagea David à faire ensevelir les restes de Saûl, de Jonathan et de ces sept victimes. (21:11-13.)

ROBOAM (1 Rois 11:43), fils et successeur de Salomon, eut pour mère Nahama, princesse hammonite, et fut le premier roi de Juda. Il monta sur le trône à 41 ans et régna 17 ans, de 975-958 av. J.-C. (14:21.) Après la mort de son père, Roboam se rendit à Sichem, pour y être proclamé roi par le peuple assemblé, qui commença par lui demander la diminution des impôts établis par Salomon. Au lieu de suivre l'avis des vieillards et d'accéder à cette juste requête, il écouta le conseil de ses amis d'enfance, devenus ses flatteurs, et répondit négativement, et sous la forme la plus dure et la plus outrageante. Aussitôt dix tribus refusèrent de le reconnaître, et établirent pour roi à sa place, Jéroboam, auquel le prophète Ahija avait annoncé son élévation. (1 Rois 11: 30-38 ; 12:1-16 ; 2 Chron. 10:1-14.) Dieu fit ainsi concourir la folle conduite de Roboam

roc

à l'accomplissement de ses desseins. (2 Chron. 10:15.) Ce prince ne put donc régner que sur Juda et Benjamin (11:1); car les Israélites indignés lapidèrent son ministre Adoram, et Roboam lui-même dut s'enfuir promptement à Jérusalem. (1 Rois 12:18.) Il rassembla cependant 180000 hommes pour soumettre les tribus révoltées ; mais sur un ordre du prophète Sémahja, il abandonna ce projet. (12:21-24.) Les sacrificateurs et les lévites d'Israël, ainsi que tous les hommes qui craignaient l'Eternel, se retirèrent dans son royaume et y apportèrent des éléments de prospérité. (2 Chron. 11:13-16.) Il fortifia aussi quinze villes et les munit d'armes et de vivres. (11: 5-12.)

Roboam servit l'Eternel pendant les trois premières années de son règne, puis il l'abandonna, avec son peuple, pour le culte des idoles. La corruption des mœurs fit de si grands progrès, que l'on vit des hommes, comme chez les païens, se vouer à la prostitution. (1 Rois 14: 22-24 ; 2 Chron. 11:17.) Le châtiment; ne se fit pas attendre. La cinquième année de ce prince, Sisak, roi d'Egypte, envahit Juda, prit Jérusalem, pilla le trésor du temple et celui de la maison royale, et enleva les boucliers d'or faits par Salomon. Mais comme Roboam et les principaux seigneurs s'humilièrent à la voix de Sémahja, l'Eternel délivra le pays de cet ennemi, en permettant toutefois qu'il lui fût assujetti quelque temps. (1 Rois 14: 25-27 ; 2 Chron. 12:1-9.) On a découvert sur les murs d'un temple égyptien en ruine, une représentation symbolique des victoires de Sisak. On y voit les figures de trente rois vaincus, parmi lesquels, d'après les savants, se trouve Roboam, désigné par ces mots : le roi de Juda. Ce prince soutint aussi, contre Jéroboam, des guerres fréquentes, dont le récit ne nous est pas parvenu. (I Rois 14: 30 ; 15:6 ; 2 Chron. 12:15.) H eut dix-huit femmes, soixante concubines, et quatre-vingt-huit enfants, savoir vingt-huit fils et soixante filles. Il aima particulièrement Mahaca, fille d'Absalom, et le fils qu'il eut d'elle, Abija, auquel il destina la couronne. (2 Chron. 11:18-22.) Les faits de Roboam, qui mourut à 58 ans, furent consignés dans les livres de Sémahja et de Hiddo, ainsi que dans celui des Généalogies. (12: 15, 16.)

ROCHET (Ex. 28: 31), l'un des vêtements du souverain sacrificateur, nommé mehil en hébreu ; il était porté sous l'éphod. (Lév. 8:7.) C'était une sorte de tunique ou de robe sans manches, avec une ouverture ourlée pour passer la tête, et dont la partie inférieure était garnie tout autour de clochettes d'or, entremêlées de grenades. (Ex. 28: 31-35 ; 39:22-25.) D'après Josèphe, elle était d'une seule pièce, sans couture, de couleur d'hyacinthe (voyez Pourpre), et descendait jusqu'aux talons ; mais on n'admet pas généralement qu'elle fût si longue. Elle avait des franges au bas, et était fendue devant et derrière, depuis le haut jusqu'au milieu de la poitrine et au-dessous des épaules. Ces ouvertures, ainsi que celles des bras, étaient ornées d'une bordure.

Le vêtement qu'Anne faisait chaque année à Samuel était aussi un mehil ou rochet. (1 Sam. 2: 19.) Celui que portait David quand il conduisit l'arche dans sa maison, est nommé mehil dans l'original de 1 Chron. 15: 27, et éphod dans 2 Sam. 6: 14, à moins qu'il ne portât l'un et l'autre.

483

ROGUEL ou HEN-ROGUEL (source de Roguel, 2 Sam. 17:17; Jos. 15: 7), fontaine située près de Jérusalem, sur la frontière de Juda et de Benjamin. (Jos. 15: 7 ; 18:16.) C'est là que Jonathan et Ahimahatz recevaient, d'une servante, les nouvelles qu'ils portaient à David, lorsqu'il fuyait devant Absalom (2 Sam. 17:17), et qu'Adonija voulut se faire proclamer roi. (1 Rois 1:9.) D'après une indication de Josèphe, cette fontaine devait être la même que celle de Néhémie, qui est au sud-est du mont de Sion, là où se joignent les vallées de Hinnom et de Josaphat.

ROGUÉLIM (2 Sam. 17: 27), ville de Galaad, habitée par Barzillaï, mais du reste inconnue. *

ROI (Gen. 14:1), titre donné au chef d'une nation, d'une peuplade ou d'une ville. (Ex. 1: 8 ; Nomb. 21: 1 ; Gen. 14:18.) A l'origine des états, chaque ville ou village avait son roi particulier. (Jos. 12: 9-24.) Il est dit de Moïse « qu'il a été roi entre les hommes droits, » sans doute parce qu'il était à la tête du peuple de Dieu. (Deut. 33: 5.) Ce ne fut toutefois que depuis Samuel que les Israélites eurent des rois proprement dits. (Voyez Saûl.) La loi de Dieu prévoyant l'établissement de la royauté parmi les Hébreux, exigeait que leur roi fût Israélite et qu'il fît pour son usage journalier une copie de cette loi. Elle lui interdisait de faire un amas de chevaux, de prendre un grand nombre de femmes et d'amasser beaucoup d'or et d'argent. (17:15-20,) Le titre de roi est souvent appliqué à Dieu, ainsi qu'à Jésus-Christ. (1 Sam. 12:12; Ps. 10: 16 ; Jér. 10: 10 ; Math. 2: 2 ; 21:5 ; Jean 18: 37.) Voyez Royaume de Dieu.

La vallée du roi (2 Sam. 18 :18 ), où Absalom s'érigea une statue, était probablement située au nord de Jérusalem. (Gen. 14:17; 2 Sam. 13: 23.) La tradition place ce monument au sud-est de cette ville.

ROIS livres des. Les deux livres des Rois n'en formaient primitivement qu'un seul, qui fut divisé en deux, pour la première fois, dans la version des Septante, et seulement beaucoup plus tard dans le texte hébreu. Ils renferment un résumé de l'histoire du peuple de Dieu depuis la mort de David jusqu'à la captivité, et même jusqu'à la délivrance de Jéhojachin, qui eut lieu sous Evilmérodac, roi de Babylone, environ 26 ans après la ruine de Jérusalem. (1 Rois 1:1 ; 2:10; 2 Rois 25: 27-30.) Ils comprennent ainsi une période d'au moins 450 ans, de 1015-562 av. J.-C. On les divise ordinairement en trois parties: La première (1 Rois 1-11) contient le règne de Salomon. La seconde (1 Rois 12 à 2 Rois 17) renferme l'histoire simultanée des royaumes de Juda et d'Israël, jusqu'à la ruine de ce dernier, et s'étend particulièrement sur l'activité d'Elie et d'Elisée. Enfin la troisième partie (2 Rois 18-25) poursuit l'histoire du royaume de Juda, jusqu'à la destruction de Jérusalem et la captivité de Babylone.

On ignore par quel prophète ces livres ont été composés. L'auteur a dû vivre jusqu'au milieu de la captivité, puisqu'il nous apprend que Jéhojachin fut tiré de prison au bout de 37 ans et entretenu honorablement, «tout le temps de sa vie, » par Evilmérodac. (25: 27-30.) Certaines indications sembleraient établir qu'il écrivit avant la ruine du temple, et même avant celle du royaume d'Israël. Ainsi il observe que

les barres de l'arche, placées sur le devant de l'oracle, « sont demeurées là jusqu'à ce jour» (1 Rois 8: 8) ; que l'Eternel eut compassion des Israélites opprimés par Hazaël, roi de Syrie, « et ne les rejeta point jusqu'à maintenant. » (2 Rois 13:23.) Mais ces remarques, ainsi que d'autres semblables (1 Rois 9: 21 ; 12:19; 2 Rois 10: 27), sont sans doute des citations textuelles de mémoires composés par des prophètes, mémoires dans lesquels l'auteur a puisé des matériaux, et dont il nomme les trois suivants: 1° Le livre des faits de Salomon (1 Rois 11: 41) ; 2° le livre des chroniques des rois de Juda (14: 29 ; 15: 23 ; 22 : 46) ; 3° le livre des chroniques des rois ffIsraël. (14: 19 ; 15: 31 ; 16: 5,14, 20.)

Il ne faut pas confondre nos livres des Rois avec le livre des rois de Judaet d'Israël (2 Chron. 16: 11; 25: 26; 27: 7; 28: 26; 32: 32 ; 33: 18), auquel l'auteur des Chroniques renvoie pour plus de détails sur la vie des rois, et entre autres sur celle de Jotham et de Manassé. En effet l'histoire de ces deux princes est moins détaillée dans les Rois que dans les Chroniques. (2 Rois 15:32-38 ; 21:1-18 ; 2 Chron. 27:1-9 ; 33:1-20.) Les auteurs de ces livres ont évidemment puisé à des sources communes, ce qui explique la présence, dans leurs écrits, de passages identiques. (1 Rois 12:1; 2 Chron. 10:1.) Le récit de la ruine de Jérusalem et de la délivrance de Jéhojachin dans 2 Rois 24:18-20; 25:1-21; 25:27-30, est presque textuellement le même que celui de Jér. 52:1-27; 52:31-34. Cette circonstance semblerait appuyer la tradition juive qui attribue le livre des Rois à Jérémie. Il est vrai que l'on considère généralement le dernier chapitre du livre de ce prophète, où se trouve ce récit, comme une addition d'Esdras. Celui-ci l'aurait tiré des mêmes documents que l'auteur du livre des Rois, à moins qu'il ne l'eût emprunté à ce dernier écrit. — Jésus et les apôtres citent fréquemment les livres des Rois, que Paul nomme YEcriture. (Math. 12 : 42 ; 1 Rois 10 :1-10; Luc 4 : 25-27; 1 Rois 17 : 9; 2 Rois 5 ; Act. 2 : 29; 1 Rois 2:10; Act. 7 : 47; 1 Rois 6; Jacq. 5:17; 1 Rois 17:1; 18: 45 ; Rom. 11: 2; 1 Rois 19:10,18.)

ROME (Act. 2:10), ville d'Italie, autrefois capitale de l'empire romain, maintenant siège de la papauté et centre du catholicisme. Elle est située près des côtes de la mer de Toscane, sur les deux rives du Tibre, mais principalement sur la rive gauche ou orientale. Elle fut fondée par Romulus, sur un monticule, environ 754 ans av. J.-C., à l'époque de Jotham, roi de Juda, et de Pékach, roi d'Israël. (2 Rois 15:32.) Mais elle s'agrandit rapidement et s'étendit bientôt sur sept collines; elle finit même par en comprendre douze dans ses murs, qui remontent à Aurélien (270-275 ap. J.-C.), et ont environ six lieues de tour. Elle avait trente-sept portes, six ponts, de magnifiques rues et de nombreux aqueducs. Auguste la divisa en quatorze régions ou quartiers. Elle renfermait un nombre extraordinaire de statues, de colonnes, d'obélisques, de mausolées, de palais et de monuments de toute espèce, entre autres 420 temples consacrés à une multi-tune de divinités. Parmi ses édifices les plus remarquables, on nomme le Capitole, temple de Jupiter bâti sur une éminence, et servant aussi de forteresse ; le Colossée ou Colysée, vaste et magnifique amphithéâtre où combattaient les gladiateurs pour l'amusement du peuple, et où les chrétiens furent aussi jetés aux bêtes féroces ; le Panthéon, situé au Champ de Mars, et destiné à recevoir les statues de tous les dieux. Au centre de

la ville était le Forum, vaste place où se tenaient les assemblées du peuple, et où se trouvait la tribune aux harangues.

A l'époque de sa plus grande splendeur, Rome renfermait, outre les hôtels de la noblesse, 150 000 maisons, et de deux à trois millions d'habitants. Il s'y trouvait un grand nombre de Juifs relégués à l'ouest du Tibre, dans le quartier habité par la plus basse classe, où ils pouvaient, quoique méprisés des Romains, célébrer leur culte paisiblement.

Cette ville, qui fut pendant des siècles la métropole d'un puissant empire, n'était dans l'origine qu'un repaire de brigands. Pendant la première période de son existence, de 754-510 av. J.-C., elle fut gouvernée par des rois, et parvint à soumettre, du moins en partie, trois peuplades voisines, les Latins au sud, les Sabins à l'est, et les Etrusques au nord. En 509, elle s'érigea en république et s'administra dès lors par deux consuls annuels. De 509-264, elle soutint de longues et sanglantes guerres contre les divers peuples de l'Italie, qui furent enfin vaincus. De 264-31, elle subjuga successivement, et parfois simultanément, Carthage, sa puissante rivale, l'Espagne, la Grèce, la Macédoine, l'Asie-Mineure, la Syrie avec la Judée, ainsi que la Gaule, l'Egypte et le nord de l'Afrique. Pendant cette période, la simplicité et les vertus civiques des anciens Romains firent place à la corruption des mœurs et à l'amour des richesses. Les financiers de Rome pratiquaient l'usure sur une si vaste échelle, qu'une dette de 20 000 talents contractée auprès d'eux par des villes d'Asie, s'éleva, au bout de quatorze ans, à 120 000 talents. Si les Romains étaient versés dans l'art de gouverner les peuples, ils se montrèrent toujours cruels et pleins de mépris pour la vie humaine. Afin de briser toute résistance, ils versaient le sang comme l'eau, et dépeuplaient des contrées entières. Ainsi, Jules-César fit périr un million d'hommes pour soumettre la Gaule. Rome fut aussi sans cesse divisée en deux camps ennemis, les riches et les pauvres, dont les luttes incessantes la mirent souvent à deux doigts de sa perte. Déchirée par des rivaux ambitieux, la république succomba enfin et fut remplacée par l'empire.

L'an 29 av. J.-C., Rome dut accepter pour maître César-Auguste, proclamé empereur par le sénat. Ce fut sous son règne pacifique, qui dura 42 ans, que naquit Jésus-Christ, le prince de la paix. Le christianisme pénétra de bonne heure à Rome, où se forma une église, dont l'origine est inconnue, mais à laquelle Paul écrivit une lettre vers l'an 38. Voyez ci-après EpUre aux Romains.

L'apôtre se rendit lui-même dans cette ville, où il fut retenu deux ans comme prisonnier (Act. 28: 16-31), et où, d'après la tradition, il subit le martyre, ainsi que Pierre, sous Néron. Voici la liste des empereurs pendant le siècle apostolique :

César-Auguste, de l'an 29 avant Jésus-Christ à l'an 14 après J.-C.

Tibère de l'an 14 après Jésus-Christ xà l'an 37.

309

348

3421

353

Caligula » 37

Claude - » 41

Néron » 54

Galba » 68

Othon . . .

41. 54. 68.

69 69

Vitellius

Vespasien de Tan 69 après Jésus-Christ à l'an 79.

Titus >79 » » 81.

Domitien » 81 » > 96.

Nerva » 96 * » 98.

Trajan » 98 » » 117.

Vers Tan 64 Néron exerça, contre les chrétiens de Rome, de sanglantes persécutions, qui devinrent plus générales sous Domitien et Trajan. Le christianisme, proscrit de l'empire par diverses lois ou décrets, fut considéré comme l'ennemi de l'état. Ces cruelles persécutions continuèrent sous différents empereurs. La dernière et la plus sanglante commença sous Dioclétien, en 303, et dura près de dix ans. Mais Constantin ayant embrassé le christianisme, le proclama, l'an 313, religion de l'empire, et amena ainsi l'union de l'Eglise et de l'Etat. Miné intérieurement par la corruption et attaqué extérieurement par des barbares venus du nord, l'empire romain succomba sous leurs coups en 476. Rome fut dès lors gouvernée quelque temps par des ducs, puis tomba peu à peu au pouvoir du pape qui y règne encore aujourd'hui (1868).

Cette ville a été souvent prise et ravagée. On y voit néanmoins de nombreux monuments qui datent de son ancienne splendeur. Tandis que quelques-uns ont été transformés en églises, comme le Panthéon et le temple de Vesta, plusieurs autres sont en ruine. On en a aussi démoli pour utiliser leurs matériaux dans la construction de nouveaux édifices. La ville actuelle comprend la partie septentrionale de l'ancienne Rome et occupe à peine le tiers de celle-ci. Des troupeaux de chèvres paissent parmi les ruines de cette antique cité. Les auciens murs, encore debout, ont douze portes, trois à chaque côté ; les autres portes ont été murées. Parmi les nombreux édifices de la Rome moderne, on remarque le Vatican et le Quirinal, deux magnifiques palais occupés par le pape et où les chefs-d'œuvre de tons les arts sont réunis à profusion ; le château Saint-Ange ; la basilique de Saint-Pierre, qui passe pour le plus bel édifice du monde, et plus de 300 autres églises. Sous la ville s'étendent d'immenses catacombes, où les chrétiens persécutés célébraient leur culte et ensevelissaient leurs morts. Rome renferme actuellement 180000 habitants, y compris 10000 Juifs.

Epître aux Romains. Paul l'écrivit de Corinthe, par la plume de Tertius, vers l'an 57 ou 58. Ce fut pendant le séjour de trois mois qu'il fit en Grèce, dans son troisième voyage missionnaire, et peu avant de partir pour Jérusalem, muni des secours destinés aux fidèles de cette ville. (Act. 19: 21 ; 20: 3; Rom. 15 : 24-28; 16: 22, 23; 2 Tim. 4: 20; 1 Cor. 1: 14 ; 16: 3-5.) Elle fut portée à Rome par Phœbé, diaconesse de l'église de Cenchrée, port de Corinthe. (Rom. 16:1, 2.) La tradition qui attribue la fondation de l'église de Rome aux apôtres Pierre et Paul, et au premier un séjour de vingt-cinq ans daus cette métropole, est évidemment fausse. En effet Paul n'avait jamais été à Rome quand il écrivit son épître, dans laquejle il salue nommément vingt-cinq personnes sans faire même une allusion à Pierre. (1: 8-15; 15: 22-29; 16: 3-15.) On ne possède aucun renseignement certain sur l'origine de cette église, dont les premiers fondements ont pu être posés par les Juifs ou prosélytes de Rome présents à Jérusalem le jour de la Pentecôte. (Act 2 : 10.) Mais sans en être le fondateur, Paul a probablement influé sur son développement par le moyen de plusieurs de ses compagnons ou disciples, tels qu'Aquilas et Priscille, chez qui se réunissait une portion de l'église ; Andronique, Junias et Hérodion, ses cousins ; Urbain, son compagnon d'œuvre, Amplias et Stachys, ses bien-aimés, etc. Tous ces amis de l?apôtre étaient à Rome quand il écrivit aux chrétiens de cette ville. (Rom. 16:3-15.) Il rend grâce à Dieu de ce que ceux-ci ont obéi « à laforme expresse de la doctrine dans laquelle ils ont été enseignés » (6: 17), et les exhorte à fuir ceux qui causent « des divisions et des scandales contre la doctrine qu'ils ont apprise. » (16:17.) Ces passages prouvent tout an moins que Paul connaissait et approuvait l'enseignement qu'avaient reçu ces fidèles.

69.

Quant à la composition de l'église de Rome, les uns pensent qu'elle renfermait un grand nombre de Juifs, les autres soutiennent qu'elle se composait essentiellement de gentils. Il n'est pas possible de déterminer la proportion exacte de ces deux éléments. Plusieurs des personnes que Paul salue étaient ses compatriotes. (16:3, 7,11.) La manière dont il parle d'Abraham et des Israélites, ainsi que la mention de chrétiens forts et de chrétiens faibles, divisés sur la distinction des jours et l'usage des viandes, semble indiquer qu'il y avait parmi ses lecteurs un certain nombre de Juifs. (2: 17 ; 3: 19 ; 4: 1,12 ; 7:1-6 ; 10: 1 ; 14.) Toutefois la majorité de l'église devait se composer de païens convertis, comme l'indiquent les passages suivants : « Nous avons reçu, par Jésus-Christ, la grâce et la charge d'apôtre, afin de porter tous les gentils à croire en son nom, entre lesquels vous êtes. » (1: 5-7.) « Je parle à vous, gentils ; certes en tant que je suis apôtre des gentils, je rends honorable mon ministère. » (11: 13.) L'occasion qui provoqua cette épître ne doit pas être cherchée dans les circonstances particulières de l'église de Rome, mais plutôt dans l'importance de sa position au centre de l'empire romain.

L'épître aux Romains est la plus importante des lettres de Paul. Il y développe d'une manière approfondie le point capital de l'Evangile ou la doctrine du salut gratuit par la foi en Jésus-Christ, et y poursuit, jusque dans ses dernières ramifications, toute propre justice. Elle se divise en deux parties, dont la première, qui comprend les chap. 1-11, est essentiellement dogmatique. La seconde, qui renferme les cinq derniers chapitres, est surtout pratique. On peut subdiviser la première partie dans les quatre sections suivantes :

1° Après une introduction développée, l'apôtre s'attache à prouver la ruine et la perdition de l'homme par le péché. Il fait d'abord la peinture de la corruption des païens, qui, au lieu de suivre les lumières de la conscience, se sont plongés dans l'idolâtrie et dans les vices les plus honteux. Puis il convainc les Juifs d'avoir violé la loi de Dieu et conclut que nul homme ne peut être justifié par ses œuvres devant Dieu. (1: 1-3 :20.)

2° Dans la deuxième section (3: 21-5: 21), il propose comme unique

roy

moyen de salut la foi en Jésus-Christ, seule victime de propitiation pour nos péchés. C'est par la foi qu'Abraham fut justifié ; puis il reçut la circoncision comme un sceau de sa justification, et devint ainsi le père de tous les croyants, tant juifs que gentils. La justification par la foi procure la paix avec Dieu et la vie éternelle. Christ est l'auteur du salut, comme Adam l'a été du péché et de la condamnation.

3° Paul expose, dans la troisième section (6-8), les conséquences morales de la justification, savoir : la mort du vieil homme et la vie nouvelle figurées dans le baptême. Tant que le pécheur cherche son salut dans l'observation de la loi, il est en même temps esclave de la loi et du péché ; mais aussitôt qu'il est justifié par la foi en Christ, il se sent délivré de ce double esclavage. Il est vrai qu'une lutte se livre encore en lui entre les restes du vieil homme et l'homme nouveau, mais la victoire est assurée à ce dernier par Jésus-Christ. Jouissant par le Saint-Esprit du sentiment de son adoption, le fidèle ne craint aucun ennemi, parce qu'il sait que Dieu l'a élu par pur amour.

4° Enfin dans la quatrième section (9-11), l'apôtre met le sceau à la doctrine du salut par la grâce, en développant celle de l'élection. Pour imposer silence à la raison humaine, il en appelle à la souveraineté de Dieu. Puis il démontre que la doctrine de la justification des Juifs et des gentils par la foi, est l'accomplissement des promesses faites à Abraham et confirmées par les prophètes; que le rejet des Juifs a pour cause leur incrédulité ; que cette incrédulité ne saurait abolir la promesse de Dieu, qui se réalise d'abord à l'égard des élus d'entre les Israélites, et qui s'accomplira pleinement un jour par l'admission de ce peuple tout entier dans l'Eglise. Après une exhortation à la vigilance, l'apôtre termine cette première partie par une sorte d'hymne à la gloire de Dieu, dont les décrets et les jugements sont insondables pour notre raison.

La seconde partie de cette épître (chap. 12-16) renferme diverses directions pour la vie chrétienne et peut se résumer dans les points suivants: Entière consécration à Dieu; fidélité dans l'emploi de ses dons; charité envers tous nos frères et même envers nos ennemis; obéissance aux autorités établies ( Néron régnait alors ) ; support des faibles par les forts et respect de tous pour les convictions d'autrui. Paul annonce enfin à l'église de Rome son dessein de la visiter, et salue un grand nombre de ses membres.

ROUVRE (Esa. 6:13), espèce de chêne dont les feuilles sont couvertes de duvet et les glands très petits. Le mot de l'original (élon) désigne simplement le chêne. Voyez Chêne.

ROYAUME DE DIEU. (Marc 10: 14; Math. 3: 2.) Les locutions royaume de Dieu et royaume des deux sont identiques pour le sens, car la dernière ne se trouve que dans Matthieu. En dehors des Evangiles et des Actes, on ne rencontre la première que dans les écrits de Paul; mais les expressions royaume de Jésus-Christ, royaume de notre Dieu, ou simplement royaume, sont employées ailleurs dans le Nouveau Testament. (Jacq. 2: 5 ; 2 Pier. 1: 11 ; Hébr. 12: 28 ; Apoc. 1: 9 ; 12: 10.) Le même

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mot grec (basiléia) est traduit, dans nos versions, tantôt par royaume, tantôt par règne. Dans Apoc. 11:17; 19: 6, ce dernier terme correspond à un autre mot de l'original (basilenein, régner), qu'on a dû rendre par une périphrase.

Le royaume de Dieu est un ordre de choses où Dieu exerce son empire. Dans le sens le plus général, son royaume comprend l'univers entier ou « les siècles, qui ont été formés par sa parole. » (1 Tim. 1: 17 ; Hébr. 11: 3.) Sans doute la nature inanimée, les animaux, les hommes, les anges et les démons, sont soumis à sa puissance. « L'Eternel a établi son trône dans les cieux, et son règne a domination sur tout. » (Ps. 103: 19; Dan. 4: 3; 7: 27; 1 Chron. 29: 11.) Mais Dieu règne d'une façon spéciale sur les êtres intelligents qui se soumettent volontairement à lui, comme les anges et les hommes pieux. Ce sont eux qui forment son royaume dans le sens du Nouveau Testament. L'expression royaume de Dieu est employée dans des acceptions si diverses, qu'il semble très difficile de les comprendre toutes sous une même pensée générale. Cette difficulté provient de ce que les divers éléments du royaume de Dieu sont tour à tour désignés par cette locution. Ainsi l'on peut considérer dans le royaume de Dieu :

1° La personne du roi ; la gloire qui l'environne.

2° Le lieu où il siège ; l'exercice de sa royauté ; les ministres qu'il emploie.

3° Les sujets de ce royaume, tant les bons que les mauvais.

4° Le caractère, la conduite, les obligations, les biens et les privilèges des sujets, leurs sentiments, leur vie intérieure.

5° Le lieu qu'occupe le royaume, sa constitution et ses lois; les événements dont il est le théâtre, les modifications qu'il subit.

6° Le royaume dans son ensemble, ou seulement quelques-uns de ses éléments.

Dans Marc 11: 10: « Béni soit le royaume de David notre père, qui vient au nom du Seigneur, » le mot « royaume » se rapporte surtout au roi, qui représente le royaume entier. « Le royaume de Dieu, dit St Paul, n'est point viande ni breuvage, mais il est justice, paix et joie par le Saint-Esprit. » (Rom. 14: 17.) L'apôtre nomme ici * royaume de Dieu > les dispositions ou la vie intérieure des sujets de ce royaume. « Moi, Jean, qui suis aussi votre frère et qui participe à l'affliction , au royaume et à la patience de Jésus-Christ, etc. » (Apoc. 1: 9.) Dans ce passage, le mot « royaume » désigne la royauté de Christ ou la gloire dont il jouit.

Voici un résumé des enseignements du Nouveau Testament touchant le royaume des cieux :

Dieu a formé, « dès la création du monde, » le plan d'un royaume qui, outre les anges, doit renfermer les rachetés de toutes les nations et de tous les siècles. (Math. 25: 34 ; 8: 11 ; Luc 13 : 28,29; 1 Thes. 2: 12; 2 Tim. 4:18 ; Jacq. 2:5; 2 Pier. 1: 11.) Ce royaume comprendra des citoyens de toute condition, de tout sexe, de tout âge, sans en excepter les petits enfants, « car le royaume de Dieu est à de tels. » (Jacq. 2:5 ; Marc 10:14.) Il a pour siège le ciel, c'est-à-dire le paradis, où Dieu donne des

roy

marques particulières de sa présence. (Luc 23 : 43 ; 1 Tim. 4:18; 2 Cor. 12: 1-4 ; Jean 3: 3.) Pour y être un jour admis, il faut naître de nouveau, vivre ici-bas dans la sainteté, et tout souffrir pour Jésus-Christ. (Jean 3: 3-5 ; Eph. 5: 5 : Act. 14: 22 ; Luc 14: 26 ; 18: 29, 30.) Dans le but de réaliser ce plan, Dieu a fondé sur la terre un royaume où se forment les futurs membres de ce « royaume céleste. » (2 Tim. 4:18.) Le royaume de Dieu sur la terre passe par deux phases principales, dont la première, qui est essentiellement préparatoire, s'étend depuis la promesse d'un rédempteur, en Eden, jusqu'à son accomplissement par l'incarnation du Fils de Dieu. Pendant cette période, les familles patriarcales et le royaume d'Israël, dépositaires des oracles divins, formaient le royaume de Dieu. Les Juifs sont appelés « les enfants du royaume > (Math. 8: 12), et Jésus leur annonce que « le royaume de Dieu leur sera ôté. » (21: 43.) Dans la seconde phase, qui est surtout une période de développement, et qui s'étend depuis la première venue de Jésus-Christ jusqu'à la fin des siècles, le royaume a été confié par Dieu le Père à son Fils, qui en est le roi. (Luc 22 : 29 ; Jean 18: 37; 2 Pier. 1:11 ; Apoc. 17:14 ; 19:16.) Il subit sous l'Evangile une si grande transformation, que le titre de « royaume des cieux » est plusieurs fois appliqué à la forme nouvelle qu'il revêt, en opposition à celle qu'il avait sous l'ancienne économie. CMath. 3: 2; 4:17; Luc 7 : 28.) C'est du royaume de Dieu, dans cette seconde phase, qu'il est principalement question dans les discours du Sauveur. Les points suivants résument la doctrine du Nouveau Testament sur ce sujet :

1° Le plan de Jésus-Christ est de faire entrer toutes les nations dans son royaume. ( Math. 13: 33 ; 28: 19, 20 ; Marc 4: 30-32 ; LuC 24:47 ; Apoc. 11: 15.)

2* L'Evangile est la charte ou la législation de ce royaume. « Et Jésus allait par toute la Galilée, prêchant l'Evangile du royaume. » (Math. 4 : 23; 9: 35; Marc 1: 14.)

3* Le royaume de Dieu sur la terre est semblable à un champ dans lequel croissent ensemble le froment et l'ivraie, ou à un filet « qui amasse toutes sortes de choses. » 11 renferme ainsi des membres qui ne lui appartiennent qu'extérieurement et qui resteront mêlés avec les vrais fidèles jusqu'à la fin du monde. (Math. 13:24-30 ; 13: 47-50; 22: 1-14; 25:1-13.)

4° Ce royaume est dans un état d'imperfection qui a pour cause : a) la présence de ceux que représente l'ivraie ; b) les faiblesses des vrais fidèles; c) l'absence de ceux qui n'y sont pas encore entrés. Mais il doit se développer extérieurement et intérieurement, jusqu'à son entier ac. complissement. (Math. 13 :31-33 ; Marc 4: 26-29.)

5° Jésus a choisi douze apôtres pour organiser, étendre et perfectionner son royaume. « Je vous confie mon royaume comme mon Père me l'a confié. » (Luc 22 : 29.) « Tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel. » (Math. 16: 19 ; 18:18 ; Marc 16:15; Luc 12:41 -46 ; Jean 21:15, 17.)

6® Il a institué le baptême pour admettre les pécheurs parmi ses disciples et les introduire dans son royaume. ( Math. 28: 19 ; Act. 1:3 ; 8:

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RUB

12.) Il a ordonné à ses ministres d'y inviter tous les hommes et d'y recevoir tous ceux qui répondraient à leur appel, « tant mauvais que bons. » (22: 1-14.)

7* Jésus-Christ a aussi institué la sainte cène pour nourrir les membres de son royaume et leur rappeler que, quoique invisible , il est sans cesse au milieu d'eux. (Math. 26 : 26-29.)

8° Lorsque ce royaume aura atteint son plein développement, Jésus-Christ redescendra des cieux,ressuscitera les morts, rassemblera devant son tribunal toutes les nations, séparera les justes d'avec les injustes, et ôtera « de son royaume tous les scandales et tous ceux qui commettent l'iniquité. » Les vrais fidèles, délivrés de tout péché, seront recueillis dans « la Jérusalem céleste, » et formeront avec les anges le royaume de Dieu dans sa perfection. ( Math, 13 : 37-42 ; 13 : 47-50 : 25: 1-13 : Héb. 12: 22.)

9° Jésus-Christ remettra enfin « le royaume à Dieu le Père, » et régnera avec lui aux siècles des siècles. (1 Cor. 15:24:2 Pier. 1:11 ; Apoc. 5:13.)

L'Eglise et le royaume de Dieu sont-ils deux choses distinctes? Remarquons d'abord que le Sauveur n'emploie que trois fois le mot « Eglise » (Math. 16:18; 18: 17), tandis qu'il nomme habituellement le « royaume des cieux » comme l'objet de son enseignement. Observons ensuite que la notion de royaume est plus étendue que celle d'église, qui n'éveille pas, comme la première, l'idée d'un roi et de ses sujets. Il est aussi bien des passages dans lesquels l'expression « royaume de Dieu » ne pourrait pas être substituée au mot < église, » comme, par exemple, dans celui-ci : « Le royaume de Dieu est au dedans de vous. » (Luc 17: 21.) Il est néanmoins facile de s'assurer que les éléments essentiels du royaume de Dieu et de l'Eglise sont identiques. Ainsi ils ont tous les deux un même chef, Jésus-Christ; une même charte, l'Evangile, ainsi que les mêmes institutions fondamentales. (Eph. 5: 24-27; Gai. 1: 6-9; 2 Cor. 9:13; Eph. 4: 11 ; Col. 4: 11.) Ils renferment aussi l'un et l'autre un mélange de vrais et de faux membres. (2 Tim. 2:19-21 ; Philip. 3 : 18-20. ) Enfin Jésus-Christ emploie les mots « église » et « royaume » pour désigner le même objet dans le passage suivant : « Je te dis aussi

que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise.....Et je te

donnerai les clefs du royaume des cieux, et tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux. » (Math. 16:18, 19.) Ces remarques montrent que l'Eglise visible est la réalisation du royaume de Dieu sur la terre.

RUBEN (voyez un fils! Gen. 29: 32), fils aîné de Jacob et de Léa. A l'âge d'environ 5 ans il apporta, pendant la moisson, des mandragores à sa mère. (30:14.) Il n'avait guère plus de 20 ans quand il se rendit coupable d'inceste avec Bilha, concubine de son père. ( 35 : 22.) A Dothaïn, il s'efforça d'apaiser ses frères à l'égard de Joseph, qu'il fit mettre dans une fosse afin de lui sauver la vie et de le renvoyer ensuite à Jacob. Il sentit vivement en cette occasion sa responsabilité de fils aîné. (37: 21-30; 42: 22.) Il eut quatre fils qui naquirent tous en Canaan. (46:9.) Pendant la famine, il ne put décider son père à lui confier Benjamin, dans

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rut

un second voyage en Egypte, quoiqu'il s'engageât à le lui ramener sous peine de perdre deux de ses fils. Jacob mourant lui reprocha son inceste, et l'en punit en le privant du droit d'aînesse, qui fut donné à Joseph. (Gen. 49: 3, 4 ; 1 Chron. 5:1,2.)

Au pied du Sinaï, la tribu de Ruben avait 46500 hommes au-dessus de vingt ans; environ quarante ans plus tard, elle n'en comptait plus que 43730. (Nomb. 1: 20; 26:7.) Elle obtint sa portion à l'est du Jourdain et de la mer Morte; son territoire, riche en pâturages, était borné au nord par celui de Gad, et au sud par la rivière de l'Axnon. (32:1-33 ; 32 : 37,38.) Moïse bénit cette tribu en ces termes : Que Ruben vive, et qu'il ne meure point, encore que tes hommes soient en petit nombre. (Deut. 33:6.) Elle ne fut illustrée par aucun personnage marquant Elle eut néanmoins, à l'époque de Saûl, de vaillants guerriers qui contribuèrent à détruire la peuplade orientale des Hagaréniens. (1 Chron. 5:6-10; 5:18-22.) Les Rubénites concoururent aussi à l'élévation de David sur le trône d'Israël. (12: 37.) Rattachés au royaume des dix tribus, ils furent battus sous Jéhu, par Hazaël, roi de Syrie (2 Rois 10:32-34), et transportés plus tard en Assyrie, probablement par Tiglath-Piléser. (1 Chron. 5:6,22.)

RUBIS (Esa. 54:12), pierre précieuse rouge, resplendissante, diaphane et très belle. C'est la pierre la plus dure après le diamant Elle est inattaquable à la lime et résiste à un feu violent II y a plusieurs espèces %de rubis ; la plus précieuse est le rubis oriental dont une variété s'appelle escarboucle. Plusieurs traducteurs rendent le mot hébreu par ce dernier nom.

RUE. (Luc 11 : 42.) Cette plante, en forme d'arbrisseau, est cultivée dans les jardins, où elle pousse des tiges hautes de 1 \4 à 1 */■ mètre (4 à 5 pieds), garnies de petites feuilles oblongues qui restent vertes tout l'hiver. Des fleurs jaunes naissent à l'extrémité des branches. Les fruits sont composés de quatre capsules renfermant chacune quelques semences. Toute la plante a une odeur très forte et une saveur d'une extrême amertume. Les anciens l'employaient déjà comme remède ou assaisonnement. La rue croît spontanément en Palestine. D'après le Talmud, elle était exempte de la dîme. Les pharisiens la payaient néanmoins, tandis qu' « ils négligeaient le jugement et l'amour de Dieu. » (11:42.)

RUFUS (Marc 15: 21), fils de Simon qui porta la croix de Jésus, est probablement le même que le chrétien de ce nom établi à Rome, avec lequel Paul avait été en relation. (Rom. 16: 13.)

RUTH (Ruth 1:4), femme moabite mariée à Mahlon, fils d'Elimélec et de Nahomi, de Béthléhem, qui avaient émigré au pays de Moab du temps#des Juges. Elle était veuve et sans enfants quand sa belle-mère, seule et pauvre, voulut retourner dans sa ville. Ruth choisit l'Eternel pour son Dieu et quitta le lieu de sa naissance pour accompagner Nahomi. Elle se montra envers celle-ci pleine de tendresse, de déférence et de dévouement. (1: 1-22.) Dénuée de toute chose, elle alla glaner dans le champ d'un parent d'Elimélec, nommé Booz, qui l'accueillit avec

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une grande bonté, l'invita au repas de ses moissonneurs et l'engagea à glaner auprès d'eux jusqu'à la fin de la moisson. Elle rentra le soir vers sa belle-mère, avec un épha d'orge (20 litres = 1 ■/» quarteron) qu'elle avait recueilli, et lui raconta les bons procédés de Booz. Comme elle fut informée par elle que ce dernier avait le droit de racheter les terres qui avaient appartenu à Elimélec (voyez Retrait lignager), Ruth retourna, les jours suivants, glaner dans ses champs. (2 :1-23.) Dirigée par Nahomi, elle se conforma sans doute à un usage existant lorsqu'elle alla se coucher, après la moisson, aux pieds de son vénérable parent, qui dormait dans l'aire où il avait vanné de l'orge. Elle voulut, par cette démarche, lui rappeler les droits qu'il avait, malgré son âge, à la main de la jeune veuve de Mahlon. Elle se leva avant le jour et reçut de Booz six mesures d'orge qu'elle porta à sa belle-mère. (3: 1-18.) Après s'être assuré qu'un autre parent, plus proche que lui, renonçait à son droit, le pieux Booz épousa Ruth, dont il eut un fils, appelé Obed,-qui fut probablement le grand-père de David, et en tout cas l'un des ancêtres de Jésus-Christ (Ruth 4: 1-22; Math. 1: 5.)

Livre de Ruth. Il n'est pas facile de préciser l'époque où vécut la jeune Moabite dont l'histoire est contenue dans ce livre. Si l'on admet qu'Obed a été, comme il le paraît (4: 2), le grand-père de David, on peut, avec Josèphe, placer cet épisode à l'époque du sacrificateur Héli. Nous trouvons dans cet écrit un touchant exemple de piété filiale et un tableau vivant des mœurs des Israélites pieux à cette époque reculée. Nous y , apprenons aussi que David et Jésus-Christ sont descendus d'une étrangère. Il se termine par une généalogie, reproduite par Matthieu et Luc, dans laquelle plusieurs noms ont été omis à dessein ; car elle n'indique que trois générations entre Salmon, le mari de Rahab ( Math. 1: 5 ; Luc 3:32) et David, c'est-à-dire pendant un espace de trois à quatre cents ans. On ignore l'auteur de ce livre. L'opinion de ceux qui, selon une ancienne tradition, l'attribuent à Samuel, paraît assez probable. Ce sont les Septante qui l'ont placé après celui des Juges, tandis que, dans les bibles hébraïques, on le trouve parmi les Hagiographes. La grâce et la naïveté de cet ancien document ont excité l'admiration, même des littérateurs.

SABBAT ( repos, Ex. 16: 23 ), septième jour de la semaine consacré, parmi les Israélites, au repos et au recueillement. L'institution d'un jour de repos après six jours de travail remonte à l'origine du genre humain. Après avoir créé le monde en six jours, «Dieu bénit le septième jour et le sanctifia, parce qu'en ce jour-là il se reposa de toute son œuvre. » ( Gen. 2:3.) Il est évident que si Dieu se reposa, il le fit, non par suite de quelque fatigue, mais en vue de l'homme, afin de lui enseigner à sanctifier le septième jour. Ce repos hebdomadaire a été approprié par le Créateur aux besoins corporels et spirituels de l'humanité

SAB

ici-bas. Ilest aussi un type du repos céleste « réservé au peuple de Dieu. » (Héb. 4:4-9.)

On ne trouve aucun renseignement positif sur la sanctification du septième jour avant la sortie d'Egypte. On lit dans le texte hébreu : « Or il arriva à la fin des jours que Caïn offrit une oblation à l'Eternel. » (Gen. 4: 3.) Plusieurs théologiens voient dans la fin des jours une allusion au jour du repos. La semaine est du moins mentionnée dans le récit du mariage de Jacob avec les filles de Laban. (29: 27.) Cette division du temps était aussi connue de Noé, qui lâcha un pigeon de sept en sept jours. (8:10, 12.) Il est certain que sous l'oppression des Egyptiens, les Israélites ne jouissaient pas du jour du repos. (Deut. 5: 15.) Mais Dieu leur prescrivit l'observation de ce jour au désert de Sin, où ils arrivèrent un mois après leur départ de l'Egypte. Il leur commanda de recueillir, le sixième jour, de la manne pour deux jours, de la préparer et d'en réserver pour le septième jour, où nul ne devait sortir du camp. « Demain, leur dit-il, est le repos, le sabbat sanctifié à l'Eternel.... Que chacun demeure au lieu où il sera, et qu'aucun ne sorte du lieu où il sera le septième jour. » (Ex. 16: 22-30.) Quelques jours après, Dieu sanctionna, dans le quatrième commandement, l'institution du jour du repos. Ce jour doit être sanctifié et consacré au repos par tout le peuple ; les esclaves et les animaux doivent se reposer aussi bien que les propriétaires, parce que l'Eternel a créé le monde en six jours et s'est reposé le septième jour, qu'il a béni et sanctifié. (20: 8-11.) Il n'était pas même permis d'allumer du feu ce jour-là, et il y avait peine de mort contre tout violateur du sabbat. (35: 2, 3 ; 31: 13-15.) Un homme fut lapidé dans le désert pour avoir ramassé du bois ce jour-là. (Nomb. 15: 32-36.) Le sabbat devait aussi rappeler à Israël l'alliance de l'Eternel avec son peuple et la délivrance de l'Egypte. (Ex. 31: 17 ; Deut. 5:12-15.) Outre le repos, la loi prescrivait, le jour du sabbat, une sainte convocation, ou une assemblée du peuple dans le tabernacle, et le sacrifice de deux agneaux, avec des gâteaux, en sus des offrandes journalières. (Lév. 23: 3 ; Nomb. 28: 9.) Le repos hebdomadaire est parfois nommé les sabbats. (Ex. 31: 13; Lév. 19:3, 30; 23 : 38 ; 26: 2.) Mais ce pluriel désigne aussi, dans l'Ancien Testament, d'autres sabbats prescrits par la loi ; dans le texte grec du Nouveau Testament, il est très souvent employé pour le singulier. ( Math. 12: 1 ; 28 : 1 ; Luc 4: 16. ) Outre celui du septième jour, il y avait sept sabbats annuels, savoir : Au printemps, le premier et le septième jour de la fête des pains sans levain (Lév. 23: 5-8); puis le jour de la fête de la moisson, qui était le cinquantième depuis la Pâque. (23: 21.) Les quatre derniers se célébraient en automne, dans le septième mois. C'étaient le premier (Lév. 23:24; Nomb. 29: 1); le dixième, ou le jour des expiations ( Lév. 23 : 28, 32 ) ; le quinzième, qui ouvrait la fête des Tabernacles, et le vingt-troisième (le huitième de cette fête), qui la terminait. (23: 39.) A ces divers sabbats il faut ajouter celui de la terre, pendant la septième année. (25: 4.) Voyez Année sabbatique.

Les livres historiques, imitant le silence de la Genèse sur ce sujet, ne donnent aucun renseignement sur la célébration du septième jour, depuis

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l'entrée en Canaan jusqu'au retour de la captivité. La seule allusion au sabbat pendant cette période se trouve dans 2 Rois 16:18 : « Acbaz ôta de la maison de l'Eternel le couvert du sabbat qu'on avait bâti au temple. » On ne sait rien au sujet de ce couvert du sabbat, qui était peut-être une construction dans le parvis, destinée à abriter le peuple le jour du repos. Mais les plaintes et les exhortations des prophètes relatives au sabbat, prouvent qu'il était souvent protané. (Esa. 56: 2-6 ; 58:13 ; 66:23 ; Jér. 17: 21-25 ; Lam. 1: 7 ; Ezéch. 20: 12-22 ; 22 : 8, 26 ; 23 : 38.) Néhémie fit cesser ce jour-là, à Jérusalem, divers travaux, ainsi que la vente des marchandises apportées par des Tyriens. (Néh. 10: 31 ; 13: 15-22.) Le zèle que les Juifs manifestèrent dès lors pour la loi de Dieu se montra spécialement à l'égard du sabbat Pendant leurs guerres contre Antiochus, ils se laissèrent parfois massacrer, plutôt que de se défendre le jour du repos; mais pour l'ordinaire ils se contentaient de ne pas attaquer. Sous l'influence des Pharisiens, la sanctification du sabbat dégénéra en un rigorisme minutieux, qui étouffait l'esprit de cette bienfaisante institution. Voici quelques renseignements fournis par Josèphe, et surtout par les rabbins, sur l'observation de ce jour à l'époque de Jésus-Christ et des apôtres.

Le sabbat durait d'un coucher du soleil à l'autre, de telle sorte qu'il commençait et finissait plus tôt dans les vallées qu'ailleurs. Il était annoncé dans les villes, et surtout dans le temple, par le son des trompettes. Le jonr qui le précédait s'appelait préparation. (Math. 27: 62 ; Marc 15: 42 ; Luc 23: 54 ; Jean 19: 42.) Dans les dernières heures de ce jour, on apprêtait les aliments ; chacun déposait sa bourse et tout instrument de travail avant la fin du vendredi ; on avait tout particulièrement soin d'allumer les lampes. La sanctification du sabbat consistait dans la célébration du culte et dans l'abstention de tout travail, soit aux champs, soit à 1$ maison. Il était même défendu de peindre, de croiser ou de séparer deux fils sur un métier, d'y faire ou défaire deux nœuds, de coudre un point, d'écrire deux lettres cte l'alphabet, de transporter un objet d'un lieu privé dans un lieu public et vice-versa. D'autres défenses de même nature se déduisaient de celles-là." Il n'était permis de soigner un malade que si sa vie était en danger. (Luc 13:10-16.) On ne devait pas remettre une jambe démise ou cassée. Si un homme était enseveli par la chute d'un bâtiment, il fallait creuser pour arriver jusqu'à lui, mais ne le tirer de là que s'il vivait encore. On pouvait donner de la nourriture à une bête tombée dans une fosse, mais non lui aider à en sortir. Il paraît cependant que les contemporains du Sauveur ne se conformaient pas à ce précepte. (Luc 14: 1-5.) Toute course était interdite au delà du chemin d'un sabbat, c'est-à-dire, de deux mille coudées du lieu où l'on habitait. (Voyez Mesures.) Mais on pouvait éluder cette prescription en portant d'avance, sur un point de la limite indiquée, des aliments qu'on allait y consommer le jour du sabbat. On acquérait ainsi le droit de s'éloigner encore de deux mille coudées, ce lieu étant considéré comme un nouveau domicile. Les docteurs présentaient néanmoins le sabbat comme un jour de joie. « Au jour du sabbat, disaient-ils, on doit tout faire pour se réjouir. » Non-seulement le jeûne était défendu, mais il fallait manger beaucoup et faire trois repas au lieu de deux.

Jésus combattit fréquemment les exagérations des pharisiens touchant l'observation du sabbat. Il leur rappelait par ses guérisons et par sœ discours que « le sabbat a été fait pour l'homme, et non pas l'homma pour le sabbat. » (Math. 12: 1-13 ; Marc 2: 27; Luc 13: 10-16 ; 14: 1-5; Jean 5:1-16 ; 7:22 ;, 9:14.) U leur déclara même que « le Fils de l'homme est maître du sabbat » (Math. 12:8; Marc 2:28), c'est-à-dire, sans doute, qp'il avait le pouvoir de le modifier et de l'approprier, conformément au but.de son institution, aux besoins des nations appelées à son royaume. (Math. 28: 19.) Dans l'Eglise apostolique, les chrétiens judaïsants se montrèrent très attachés aux institutions mosaïques, et en particulier aux divers sabbats, qu'ils voulaient imposer aux gentils. Paul signale et combat cette tendance dans les passages suivants: « Vous observez les jours,, les mois, les temps et les années. » (Gai 4:10.) « L'un estime un jour plus que l'autre, et l'autre estime tous les jours également. » (Rom. 14: 5.) « Que personne ne vous condamne pour le manger et pour le boire, ou pour la distinction d'un jour de fête, ou pour un jour de nouvelle lune, ou pour les sabbats. Ces choses sont l'ombre de celles qui de-vaieut venir, mais le corps en est en Christ » (Col. 2: 16, 17.) Les sabbats sont donc compris parmi les figures accomplies et abolies par Jésus-Christ. Mais si celui du septième jour, considéré dans sa forme légale, fait partie de ces figures, il n'en résulte nullement que l'institution primitive d'un jour de repos sur sept soit supprimée sous l'Evangile, ni que le chrétien, dans sa condition terrestre, doive être privé du jour que Dieu « a fait pour l'homme, » et qu'il « a béni et sanctifié » dès la création. Voyez Dimanche.

Sabbat second-premier. (Luc 6: 1.) On est partagé sur le sens de cette expression, qui ne se trouve qu'une seule fois dans la Bible. Il est très probable qu'elle désigne le premier sabbat depuis le second jour des pains sans levain, qui était le 16 de nisan. (Lév. 23:6-8.) Cette opinion se justifie par les deux considérations1 suivantes:

L° La moisson s'ouvrait le 16 nisan, par l'offrande d'une poignée d'épis ou d'une gerbe, et il était défendu de manger du grain nouveau avant cette cérémonie. (Lév. 23:10'15.) Le sabbat second-premier se trouvait donc après l'ouverture de la moisson, puisque les disciples de Jésus arrachaient des épis ce jour-là. (Luc 6:1.)

2° Le mot grec rendu par second-premier signifie le premier après le, second. Or, on sait que les Juifs qui parlaient grec comptaient les jours,, pendant la moisson, depuis le 16 de nisan, qu'ils appelaient « le second, » c'est-à-dire le second jour de la fête des pains sans levain. Il est donc naturel de penser que « le sabbat second-premier, » ou le premier après le second, était le premier sabbat depuis le second jour de cette fête.

SAC. (Gen. 37: 34.) Ce mot, tiré de l'hébreu, se retrouve dans plusieurs langues, et entre autres dans le grec du Nouveau Testament (sac-cos)» Il désigne un vêtement informe et grossier, fait de poil noir ou sombre (Esa. 50:3 ; Apoc. 6: 12), avec une corde pour ceinture. (Esa. 3 : 24.) Le sac était porté par les Israélites des deux sexes (Joël 1: 8), dans les temps de deuil, de grande affliction ou d'humiliation. (Gen. 37: 34; Ester 4:2; 2 Rois 19: 1; 1 Rois 21: 27; Math. 11: 21; Apoc. 11:3.) C'é-

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tait aussi, paraît-il, le vêtement de quelques prophètes. (Esa. 20:2.) Dans nos versions, le mot sac est pris parfois dans un autre sens, mais il correspond alors à d'autres termes de l'original. (Gen. 44:12 ; Deut. 25 : 13; Math. 10: 10.)

SACRIFICATEUR. (Gen. 14: 18.) L'office des sacrificateurs consistait essentiellement à offrir des sacrifices pour leurs péchés et pour ceux du peuple. (Héb. 7: 27.) On a supposé qu'Adam, après son expulsion d'Eden, immola, par l'ordre de Dieu, les victimes dont les peaux servirent à le vêtir, lui et sa compagne, et qu'il fut ainsi le premier sacrificateur. (Gen. 3:21.) Les chefs de famille, tels qu'Abraham, Isaac et Jacob, étaient sans doute les sacrificateurs de l'époque patriarcale. (8: 20 ; 12: 7; 26 : 25; 31: 54.) Cependant des hommes spéciaux, comme Melchisé-dec et Jéthro, furent de bonne heure chargés de cet office. (Gen. 14 :48; Ex. 2: 16 ; 3: 1.) Avec l'idolâtrie, on vit aussi apparaître des castes sacerdotales qui jouissaient de grands privilèges,- comme les prêtres d'Egypte du temps de Joseph. (Gen. 47: 22.) En retirant de ce pays les Israélites. Dieu a voulu qu'ils lui fussent « un royaume de sacrificateurs. » (Ex. 19:6.) Chaque chef de famille dut s'acquitter, en quelque sorte, au < moins une fois par an, de l'office sacerdotal, en immolant l'agneau pascal, depuis la sortie d'Egypte jusqu l'époque d'Ezéchias. (Ex. 12 : 3, 6, 21 ; 2 Chron. 30:15-17.) On trouve toutefois la mention de sacrificateurs proprement dits, déjà avant la publication de la loi. (Ex. 19 : 22-24.) Ce fut probablement parmi eux que Moïse prit « les jeunes hommes » qui offrirent des sacrifices sur l'autel qu'ils avaient bâti près du Sinaï. (24 :5.)

Dieu choisit, au pied de cette montagne, Aaron et sa postérité pour exercer la sacrificature et intercéder en faveur du peuple. (Ex. 28: 1 ; Nomb. 17: 46,48.) Il fut dès lors défendu, sous peine de mort, à toute autre personne, de remplir cet office et d'entrer dans l'intérieur du tabernacle. (Nomb. 18:1-8.) Moïse installa Aaron et ses fils dans leurs fonctions, par diverses cérémonies qui durèrent sept jours. (Lév. 8:1-36. VoyezlOnction.) Nul ne pouvait être admis à la sacrificature s'il avait quelque défaut corporel. (21: 18-23.) Il n'était pas permis aux sacrificateurs d'épouser une femme de mœurs suspectes ou une répudiée ; ni de se souiller par le contact d'un mort, à moins qu'il ne s'agît d'un père, d'une mère, d'un frère, d'un fils ou d'une tille encore vierge. (21: 1-14.) L'âge de leur entrée en fonctions n'est pas mentionné ; ils étaient probablement soumis à la règle des Kéhathites, qui, d'après la loi, servaient au tabernacle depuis trente ans jusqu'à cinquante. (Nomb. 4:3.) Le principal office des sacrificateurs consistait dans le service des autels. Ils offraient journellement le parfum dans le lieu saint et des sacrifices dans le parvis. (Ex. 29: 38 ; 30: 7.) Ils sonnaient des trompettes dans certaines circonstances, et bénissaient le peuple à la fin des saintes assemblées. (Nomb. 10: 1-10 ;6: 22-26.) Ils étaient aussi chargés de la visite des lépreux (Lév. 14; 15), de l'estimation des choses vouées à l'Eternel (27: 14), et de certaines décisions juridiques. (Nomb. 5: 14-31; Deut. 17: 9.)

A leur tête se trouvait le souverain sacrificateur, dont la charge était héréditaire. Il était aussi nommé «sacrificateur oint,» parce qu'il avait seul reçu l'huile de l'onction sur sa tête. (Lév. 21:10; 4: 3; 8:12.) Il ne

pouvait se marier qu'avec une vierge, et ne devait rendre les derniers devoirs à personne, pas même à son père ou à sa mère, de peur de se souiller. (21: 10-15.) Ses fonctions consistaient dans l'administration générale du sanctuaire. Lui seul pouvait entrer dans le lieu très saint et officier au grand jour des expiations. (16: 1-25. ) Il consultait l'Ëternel par l'urira et le thummim. (Nomb. 27: 21. Voyez Urim.) Du reste, il dépendait de lui de prendre part aux fonctions des sacrificateurs ordinaires. Il adressait à l'armée qui partait pour la guerre, une exhortation au courage et à la confiance en Dieu. (Deut. 20: 3, 4.) D'après les rabbins, cette charge fut confiée à un autre sacrificateur, appelé l'Oint de la guerre, et très élevé en dignité. Le souverain sacrificateur avait, selon le Talmud, un vicaire qui le remplaçait, en cas de nécessité, au jour des expiations. C'était sans doute celui que l'Ecriture nomme second sacrificateur. (2 Rois 25: 18; Jér. 52: 24.)

Quant au costume, les simples sacrificateurs portaient les quatre pièces suivantes: 1° Un caleçon. (Ex. 28:42.) 2° Une tunique, ou robe blanche, nommée à tort chemise dans nos versions. (28 : 39.) 3° Le baudrier, qui était une ceinture de diverses couleurs. (28 : 39 ; 39 : 29.) 4* Une calotte blanche. (28: 40 ; 39 : 28.) Le souverain sacrificateur était coiffé d'une tiare blanche ornée sur le devant d'une lame d'or, nommée « couronne de sainteté. » ( Ex. 28 : 37, 39; 29: 6. ) Il ne portait parfois, et entre autres le jour des expiations, que les vêtements des simples sacrificateurs ; mais pour l'ordinaire il mettait par-dessus un brillant costume composé des pièces suivantes ( Lév. 16: 4 ; 8: 7) : 1° Le ro-chet, sorte de robe bleue ou violette. (Ex. 28: 31.) 2° L'éphod, espèce de mantelet sans manches, de plusieurs couleurs, avec une ceinture brodée, appelée dans Martin ceinturon exquis. (28:6; 14; 39: 4-7.) 3° Le pectoral, avec l'urim et le thummim. (28 : 15-30 ; 39 : 8-26. Voyez sur ces différentes pièces de vêtements les articles spéciaux. ) Comme ministres du sanctuaire, les sacrificateurs ne portaient pas de chaussure (Ex. 3:5; Jos. 5: 15), ce qui les rendait, d'après les rabbins, sujets aux maux d'entrailles.

Il fut pourvu comme suit à l'entretien des sacrificateurs. Sur les qua-rante-huit villes assignées à la tribu de Lévi, on leur en donna treize, toutes situées dans les tribus de Juda, Siméon et Benjamin. (Jos. 21:4.) .Voici quels étaient leurs principaux revenus :

1° La dlme de la dîme payée par les lévites. (Nomb. 18: 26-30.)

2° Les prémices. (Nomb. 18:12, 13 ; Deut. 26:2 ; 15: 19 ; 18: 4.)

3° Les choses vouées à l'Eternel. (Lév. 27; Nomb. 18: 14.)

4° Les premiers-nés des animaux. (Ex. 34:19, 20.)

5° La rançon des premiers-nés des hommes. (Nomb. 18:15-18.)

6® Certaines restitutions et amendes. (Nomb. 5 :6-8.)

7° L'épaule droite et la poitrine des sacrifices de prospérités. (Ex. 29 : 26-28; Lév. 7: 33, 34.)

8° Une épaule, les mâchoires et le ventre, ou plutôt l'estomac de certaines victimes dont la nature n'est pas déterminée. ( Deut. 18:1-3.) On pense qu'il s'agit ici des animaux tués pour l'usage des propriétaires.

9° La chair d'une partie des sacrifices pour le péché et celle de tous les

SAC

sacrifices pour le délit, ainsi qne la pean des victimes offertes en holocauste et divers gâteaux. (Lév. 4: 11, 12; 6: 26 ; 7:7-10.)

Eléazar succéda à Aaron, son père, dans la souveraine sacrificature, qui passa probablement par Héli dans la ligne d'Ithamar, puis rentra, sous Salomon, dans celle d'Eléazar. (Nomb. 20: 28; 1 Sam. 2: 35; 2 Sam. 20:25; 1 Rois 2 : 26, 27, 35 ; 1 Cbron. 24: 3, 6» ) Les prescriptions de la loi furent si mal observées sous les Juges, que Ton vit de simple* lévites devenir sacrificateurs et remplir cet office en dehors du tabernacle, entre autres dans la maison de Mica et à Dan. ( Jug. 17 : 13 ; 18 : lfr; 18: 30.) Samuel lui-même, qui n'était pas de la race d'Aaron (l Sam. 1: 1 ; 1 Chron. 6: 22, 26), offrait des sacrifices, dans divers lieux, ce que Dieu toléra jusqu'à des temps meilleurs. (1 Sam. 7:9; 9 : 12; 10: 8; 16: 5.) Mais David réorganisa le culte et partagea tous les sacrificateurs^ tant de la ligne d'Eiéazar que de celle d'Ithamar, en vingt-quatre clasp. ses, dont chacune était chargée du service pendant une semaine. (1 Chron. 24:119. ) Depuis la construction du temple, les sacrificateurs logeaient dans de6 chambres attenantes à cet édifice. (1 Chron. 9: 26; Ezéch. 40 : 45,46.} L'organisation due à David fut rétablie depuis la captivité. (Esdr. 6: 18; Luc 1:5.) Les rois de Syrie, et plus tard les Romains, déposèrent fréquemment les souverains sacrificateurs et les remplacèrent selon les caprices de leur politique. Les principaux sacrificateurs^ si souvent nommés dans l'Evangile, étaient sans doute le souverain sacrificateur en office et son vicaire, puis ceux qui avaient été déposés, et l'oint de la. guerre mentionné plus haut (Math. 20: 18; 27: 1. ) On compte environ quatre-vingt-deux souverains sacrificateurs depuis Aaron jusqu'à la-seconde ruine de Jérusalem. La sacrificature éternelle de Jésus-Christ a remplacé le sacerdoce lévitique qui n'en était que la figure. ( Hébr. 4.: 14; 7:26; 8:1; 9:6-8.)

SACRIFICES. (Gen. 31: 54.) Quoique l'origine des sacrifices ne soit pas indiquée dans l'Ecriture, on a lieu de croire qu'ils furent institués; par l'Eternel lui-même, aussitôt après la chute. (3: 21. ) S'ils n'avaient pas été ordonnés de Dieu, comment le pieux Abel eût-il été conduit à immoler d'innocents animaux? ( 4:4. ) Les patriarches, ainsi que Job, offrirent différentes espèces de sacrifices, dans diverses circonstances. ( Gen. 8: 20; 12: 7; 15:9; 22: 13; 28: 18; 31:54; 46: 1; Job 1: 5.) Jéthro et les Israélites sacrifièrent aussi à l'Eternel avant l'institution du culte mosaïque. (Ex. 18:12; 24:4-8.) Les lois relatives aux sacrifices furent données aux Hébreux au pied du Sinaï, dans le désert et au bord du Jourdain. (Ex. 29; Nomb. 15; 28; Deut. 12.) Voici un résumé de ces lois :

Tous les sacrifices sont désignés sons le nom général d'offrandes (cor-ban), et devaient être offerts dans le tabernacle ou dans le temple. (Lév. 1: 2; 2:1; 3: 1: Deut. 12: 11-14.) Ils étaient tantôt publics, tantôt privés. Ou les divise en sacrifices sanglants et sacrifices non sanglants.

I. Sacrifices sanglants. Les victimes étaient choisies parmi cinq espèces d'animaux : le mouton, la race bovine, la chèvre, la tourterelle et le pigeon. Elles devaient être sans défaut, sauf une seule exception (Lév. 22 :23 ), et n'avoir subi aucune mutilation. ( Lév. 1 :3,10; 3 : 1 ; 22: 20-24; Deut. 15:21.) Ainsi quand il est question de bœufs et de moutons, il s'agit toujours de taureaux ou de vaches, de béliers ou de brebis. Ou lie pouvait immoler les quadrupèdes avant l'âge de huit jours (Lév. 22 : 27), ni, selon tes rabbins, depuis l'âge de trois ans. (Gen. 15: 9.) Celui qui offrait une tàèce de bétail conduisait sa victime dans le parvis, à l'entrée du tabernacle, et lui posait la main sur la tête; puis il l'égor-geaît lui-même, ou laissait ce soin aux sacrificateurs, qui en turent exclusivement chargés plus tard. (LéV. 1: 5, 11; 2 Chron. ôd -24.) Mais ces derniers seuls répandaient le sang tantôt sur l'autel d'airain, tantôt au pied de cet autel. (Lév. 1: 11 ; 4:7.) Parfois le souverain sacrificateur en portait dans le tabernacle. (4:5.) On écorchait et dépeçait la victime, puis les sacrificateurs plaçaient sur l'autel allumé toute la graisse des entrailles, les deux rognons et la graisse qui les couvre, la plus grande partie du foie (le grand lobe et non la taie, commeporteftt note versions), ainsi que la queue grasse des moutons. (3:14-17.) On disposait du reste de l'animal selon sa destination. La loi distingue quatre espèces de sacrifices sanglants : Vholocauste, le sacrifice pour le péché, celui pour te délit, et celui de prospérités.

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Holocauste (hola). Dans ce sacrifice, la victime pouvait être choisie parmi les cinq espèces mentionnées plus haut, fille était entièrement brûlée sur l'autel, à l'exception de la peau des quadrupèdes, qui appartenait au sacrificateur. ( Lév. 7:8.) L'animal devait être mâle, à moins que ce ne tût un oiseau. Le bouc et le bélier étaient immolés au nord de l'autel. Cette prescription s'appliquait probablement à tous les quadrupèdes et aux quatre espèces de sacrifices. ( 1 : 11. ) Apnfes ^effusion du Sang sur l'autel, les sacrificateurs y plaçaient 4a victime coupée en mor>-oeaux, y compris les entrailles et la graisse, nommée à tort fressure dans nos versions. ( 1:1-13. ) Si l'on offrait en holocauste une tourterelle ou Un pigeon, les acrificateur lui coupait la tête avec l'ongle (ne se bornant pas à l'entamer), exprimait le sang de l'oiseau contre la paroi de l'autel, enlevait le jabot et les plumes (ou sou ordure?), puis partageait le corps sans le séparer, et le brûlait avec 4a tête sur l'autel. (1:14-17.)

Les holocaustes étaient tantôt privés, tantôt publics. Parmi ces dèr-tfiers, il faut surtout remarquer le sacrifice continuel, qui consistait dans l'immolation, chaque matin et chaque soir, d'un agneau d'un an. Le feu brûlait continuellement sur l'autel. Pour enlever les cendres, le sacrificateur mettait ses caleçons et sa robe de lin, puis Changeait dè vêtement pour les transporter hors du camp dans un lieu pur. (Ex. 29 : 38-42; Lév. 6:8-13; Nomb. 28:1-8.) Des holocaustes additionnels étaient aussi offerts le jour du sabbat et tous les jours de fête. ( Nomb. 28: 30; 29: 2-39. ) Au nombre des holocaustes privés, nous mentionnerons ceux qui étaient prescrits aux Nazariens <6 :10-14>, aux nouvelles accouchées (Lév. 12:6), et aux lé[*eux guéris. (14:20.) On pouvait aussi offrir des holocaustes volontaires, ainsi que pour l'accomplissement d'un vœu. (22:18-20.) Les holocaustes étaient toujours accompagnés de sacrifices non sanglants, dont il sera parlé plus bas. ( Ex. 29: 38-42 ; Nomb. 15 : 24 ; 28 : 1-15.)

2• Sacrifice pour le péché. (Katat, Lév. 4: 8.) Les sacrifices de cette espèce étaient destinés à expier les péchés commis par erreur. Mais cette expression doit s'entendre dans un sens plus étendu que dans le langage ordinaire, puisqu'elle s'applique à des serments téméraires (5:4) et à d'autres fautes graves désignées par un mot hébreu (mahal) que les interprètes rendent par crime, prévarication ou infidélité. ( 5:15 ; 6: 2. ) Les péchés commis par erreur paraissent comprendre toutes les fautes provenant de l'infirmité de l'homme pécheur. Ils sont opposés aux péchés commis par fierté, ou plutôt à main levée, c'est-à-dire, avec audace, et pour lesquels la peine de mort était toujours prononcée. (Nomb. 15:28-31; Lév. 4.) Dans les sacrifices pour le péché, le sang n'était pas répandu sur l'autel, mais au pied de l'autel. Ces sacrifices, qu'on n'accompagnait jamais d'offrandes non sanglantes, correspondaient au rang de ceux qui s'étaient rendus coupables et comprenaient deux degrés principaux.

a) Sacrifice du premier degré. La victime était un jeune taureau. Le souverain sacrificateur officiait lui-même, portait du sang dans le tabernacle et faisait sept fois aspersion avec son doigt devant le voile. Il mettait aussi du sang sur les cornes de l'autel des parfums, puis allait répandre le reste au pied de l'autel des holocaustes. Ensuite, après avoir placé sur cet autel la graisse et les parties qui devaient y être consumées, il emportait le corps et la peau de la victime hors du camp et les brûlait au lieu où l'on déposait les cendres. Ce sacrifice n'était offert que par le souverain sacrificateur ou par toute l'assemblée. Dans ce dernier cas, c'étaient les anciens du peuple qui imposaient les mains à la victime. (Lév. 4:1-21.)

b) Sacrifice du second degré. Au lieu d'un taureau on offrait un jeune bouc, une chèvre ou une brebis. L'officiant, qui pouvait être un simple sacrificateur, ne portait point de sang de la victime dans le tabernacle, mais il en mettait aux cornes de l'autel des holocaustes et répandait le reste au pied de cet autel. Il ne devait pas non plus brûler la chair de la victime hors du camp, comme dans le sacrifice précédent, mais la manger lui-même dans le parvis. Le vase où il l'avait fait bouillir devait être nettoyé s'il était de métal, et cassé s'il était de terre. (Lév. 4:22-35: 6 : 24-30.) Les princes ou les principaux du peuple offraient un bouc, et les simples particuliers une chèvre ou une brebis. (Lév. 4: 22-32 ; Nomb. 15: 27.) D'après Nomb. 15: 24, l'assemblée, à laquelle un sacrifice du premier degré était prescrit, pouvait aussi offrir, pour son péché, un bouc au lieu d'un taureau. Les pauvres, ainsi que les nouvelles accouchées (Lév. 12: 6), remplaçaient la chèvre ou la brebis par une tourterelle ou un pigeonneau, que le sacrificateur égorgeait avec son ongle sans détacher la tête, paraît-il, comme dans l'holocauste ; puis il exprimait une partie du sang contre la paroi de l'autel et le reste au pied de l'autei. (Lév. 5: 7-9.) L'oiseau appartenait d'ailleurs au sacrificateur. Dans le cas d'une extrême pauvreté, le sacrifice*ne se composait que d'un dixième d'épha de farine sèche (2 litres), dont une poignée était brûlée sur l'autel et le reste donné au sacrificateur. (5: 11-13.) Un bouc pour le péché était offert, dans le culte public, chaque jour de fête, excepté le jour du sabbat. (Nomb. 28: 11-31 ; 29: 1-39.) La loi ordonnait aussi an sacrifice pour le péché dans la purification du lépreux. (Lév. 14:19.)

Sacrifice pour le délit. (Lév. 5: 16.) Le^mot hébreu (acham), généralement rendu dans nos versions par délit, signifie faute, culpabilité et aussi sacrifice pour la faute. Il n'est pas possible de préciser la différence que la loi a voulu indiquer entre le péché et la culpabilité ou le délit. Aussi Martin rend-il souvent les deux termes hébreux par le mot péché. Josèphe et les rabbins pensent que le sacrifice pour le péché s'offrait quand le coupable avait été convaincu de sa faute par une autre personne ; et celui pour le délit, quand il l'avait reconnu de lui-même.

Dans le sacrifice pour le délit, qui était toujours privé, et un seul cas excepté, sans adjonction d'offrandes non sanglantes, on immolait un bélier dont la valeur, dans chaque cas, fut d'abord déterminée par Moïse, et plus tard, sans doute, par le sacrificateur. Celui-ci devait répandre le sang sur l'autel, y placer les parties qui y étaient destinées, puis manger la chair dans le parvis. (Lév. 5:14-19; 6:1-7; 7: 1-7.) Ce sacrifice s'offrait aussi pour des péchés commis par erreur. (Lév. 5 : 15.) Dans ce cas, la loi semble comprendre sous cette désignation différente^ fautes, entre autres la détention de choses saintes (probablement la négligence à payer les dîmes et prémices, etc.) ; le refus de rendre un dépôt ou un vol par ruse ; un mensonge, un faux serment dans un but intéressé (5: 14-16 ; 6: 1-7) ; la séduction d'une esclave déjà fiancée. (19 : 20-22.) Outre le sacrifice pour le délit, celui qui avait retenu des choses saintes ou des objets appartenant à son prochain, devait les restituer avec un cinquième en sus. (5: 16 ; 6: 5.) Un sacrifice pour le délit était aussi prescrit au nazarien souillé par le contact d'un mort, ainsi qu'au lépreux pauvre ; mais l'un et l'autre devaient offrir un agneau au lieu d'un bélier. (Nomb. 6:12 ; Lév. 14: 21.)

Sacrifices de prospérités. (Lév. 3: 1.) Le mot hébreu (chelamim) traduit par prospérités, est dérivé d'un substantif qui signifie intégrité, prospérité, paix. D'après les rabbins, les sacrifices de prospérités devaient exprimer les sentiments des hommes qui étaient en paix avec Dieu. Les victimes, toujours accompagnées d'offrandes non sanglantes (Nomb. 15 : 3-5), pouvaient être mâles ou femelles, de gros ou de menu bétail. Elles étaient divisées en trois parts : la graisse, les rognons et une partie du foie appartenaient, comme toujours, à l'autel ; la poitrine et l'épaule droite au sacrificateur, et le reste, sauf dans un cas (23:19, 20), à celui ou à ceux qui offraient la victime et qui devaient, sous peine de mort, être purs pour la manger. (7:15-20.) Avant d'appartenir au sacrificateur, la poitrine était présentée à l'Eternel par la cérémonie du tournoiement, et l'épaule droite par celle de Vélévation. (7 : 28-30.) D'après les rabbins, le tournoiement consistait à présenter la poitrine vers les quatre points cardinaux, et l'élévation, à agiter l'épaule de bas en haut, afin de les consacrer l'une et l'autre au Dieu de l'univers. La loi distingue trois sortes de sacrifices de prospérités, savoir: celui d'actions de grâces, le sacrifice pour l'accomplissement d'un vœu et le sacrifice volontaire.

a) Sacrifices factions de grâces. (Héb. de louange.) Il était offert pour remercier Dieu de ses bienfaits. La victime devait être mangée le jour même par ceux qui l'offraient. Parmi les offrandes qui l'accompagnaient se'trouvait du paiu levé, «exclusivement destiné «u sacrificateur. (Lév. 2: 11 ; 7: 11-15 ; 22:'29, 30.)

b) Sacrifices pour un vesu. OeLui -qui avait voué une pièee «de «bétail à l'Eternel, )a sacrifiait pour accomplir son vœu, mais il pouvait en manger les restes le lendemain. (7 :16-16.)

c) Sacrifice voloutaire. Il n'était motivé que par la bonne volonté de celui qui l'offrait. C'était le seul sacrifice où il fût permis d'immoler une victime qui eût quelque défaut. (22: 23.) Il était d'ailleurs semblable au précédent. (7:16-18; 22 : 21-24.)

Les -sacrifices de prospérités étaient toujours privés, à l'exception de celui qu'on offrait le jour de la Pentecôte. Dans oe seul cas, la chair de la victime appartenait au sacrificateur. (Lév. 23:19,20.) Un tel sacrifice était aussi prescrit au nazarien qui avait accompli sou vœu. (Nomb. 6: 13-17.)

Nous devons encore mentionner quatre sortes de victimes expiatoires qui ne rentrent dans aucune des quatre classes précédentes, savoir:

Le bouc Hazazel. (Lév. 16: 10.) Voyez Hazazel.

Vagneau pascal. Voyez Pâque.

3* La jeune vache è, laquelle on coupait le cou, ou plutôt cassait la nuque, quand un meurtre avait été commis en secret daais les champs. (Deut. 21:1-8.) Voyez Meurtre.

La vache rousse ou la génisse -sans défaut qu'on égorgeait hors du camp, et avec le sang de laquelle le souverain sacrificateur faisait sept fois aspersion devant le tabernacle. (Hébr. 9: 13.) Le corps entier de la victime étant brûlé, avec un peu de cèdre, d'hysope et de cramoisi, on en recueillait les cendres, qu'on gardait hors du camp, pour en faire Veau d'aspersion ou de purification. (Nomb. 19: 1-10.) Cette eau servait à purifier les personnes souillées par le contact «Tua mort. (19: 11-22. Voyez Mort.) — Le passereau auquel on coupait la gorge (voyez Lèpre), avait probablement aussi le caractère d'une victime expiatoire. (Lév, 14: 5.)

Dans Deut. 18: 3, il est dit que celui qui offre un sacrifice de gros ou de menu bétail, donnera au sacrificateur f épaule, les mâchoires et le ventre, ou plutôt l'estomac. On croit que cette indication isolée se rapporte aux animaux tués pour les propriétaires.

Dans certains cas spéciaux, comme au grand jour des expiations, ou dans la purification* des lépreux, la loi prescrivait diverses cérémonies non mentionnées dans le rituel des sacrifices sanglants, quoiqu'elles se rattachassent à ces derniers. (Lév. 16: 14.) Voyez les articles BxpiaUons et Lépreux. *

II. Sacrifices non sanglants. Le mot hébreu (mineka) rendu par gâteau dans nos versions (Lév. 2 : 1), signifie don, et désigne une offrande tirée du règne végétal. On le traduit aussi par oblation, hommage, offrande ou sacrifice aiimentaire. Les sacrifices no* sanglants se composaient de grain, de fine farine, d'huile, de vin, d'encens, et de sel comme assaisonnement. Le levain et le miel ne pouvaient être offerts sur l'autel, mais bien donnés aux sacrificateurs comme prémices. (2:11,12.) Tous les sacrifices non sanglants, y compris les aspersions de vin, devaient être

SAC

salés. U en était de même, d'après Josèphe, des sacrifices sanglants. Le sel était an symbole de l'alliance de Dien. (2:13). On répandait le vin an pied de l'a«l»l, on dans on conduit qui se trouvait à l'autel, et non sur les 'victimes, comme l'indiquent nos versions (non fur mais outre Vholocauste, Nomb. 15: 5). Les sacrifices non sanglants s'offraient tantôt seuls, tantôt avec des victimes. Ils accompagnaient toujours les holocaustes et les sacrifices de prospérités, mais jamais les sacrifices pour le péché, ni pour le délit, sauf celui du lépreux. (Lév. 14: 21.)

Sous le nom de gâteau, nos versions désignent trois sortes d'offrandes dont une portion de chacune, nommée mémorial, ou souvenir, étato consumée sur l'autel, tandis que le reste appartenait aux sacrificateurs. Mais toute offrande offerte par ceux-ci devait être entièrement brûlée sur l'autel. (Lév. 6: 23.)

Offrande de farine. Elle était mêlée d'huile, et sèche, ou non cuite, et couverte d'encens. Le sacrificateur jetait sur l'autel une poignée de cette farine avec tout l'encens. Le reste était cuit et mangé par tous les sacrificateurs dans le parvis. (Lév. 2:1-3; 6: 14-18 ; 7: 10.)

Offrande de gâteaux. Il s'agit ici d'une sorte de pâtisserie sans levain et pétrie à l'huile. On en prélevait le mémorial pour l'autel, et le reste appartenait au sacrificateur officiant. (Lév. 7: 9.) La loi distingue trois espèces de gâteaux :

a) Les gâteaux cuits au four. Il y en avait de deux genres ; les plus minces, sortes de gaufres ou de galettes, sont nommés beignets dans nos versions. (Lév. 2: 4.)

b) Les gâteaux cuits sur la plaque, ou dans un vase très peu profond. Ils devaient être brisés et aspergés d'huile. (2: 5, 6.)

t) Les gâteaux cuits à la poêle, ou plutôt dans un vase profond, comme une marmite. (2: 7.)

Offrande de premiers fruits. Elle se composait des prémices de la moisson, ou de grains nouveaux rôtis et broyés, aspergés d'huile et couverts d'encens. Ce dernier faisait tout entier partie du mémorial brûlé sur l'autel. (Lév. 2: 14-16.)

Dans les holocaustes et les sacrifices de prospérités, l'offrande de farine, d'huile et de vin qui les accompagnait, était proportionnée à l'importance de la victime et déterminée comme suit :

IVio d'épha de farine = 2 litres ;

V* de hin d'huile = 4/» de litre = */» pot;

lU de hin de vin.

i*/io d'épha de farine = 4 litres;

Va de hin d'huile = 1 litre = V» pot;

Va de hin de vin.

!8/io d'épha de farine = 6 litres ;

Va hin d'huile = 1 Va litre = 1 pot ;

Va hin de vin.

Le bouc était sans doute assimilé au bélier, et les femelles aux mâles de leur espèce. (Nomb. 15: 1-13.)

Les offrandes non sanglantes étaient, comme les autres, tantôt publiques, tantôt privées. Parmi ces dernières, on peut citer celle qui était prescrite au souverain sacrificateur, le jour de son installation, et qu'il renouvelait chaque jour, d'après Josèphe. (Lév. 6: 20-23.) Le gâteau fait avec la poignée offerte à l'ouverture de la moisson, était une offrande publique. (23: 11-13.)

m

Les offrandes suivantes, sans être placées sur l'autel d'airain, avaient cependant plus ou moins le caractère de sacrifices non sanglants:

Les deux pains levés, offerts comme prémices de la moisson, et mangés par les sacrificateurs. (Lév. 23: 20.) Voyez Pentecôte.

Les prémices et les dvmes. Voyez ces mots.

Les premiers-nés. Voyez ce mot.

4* Les douze pains de proposition placés sur la table d'or. (Lév. 24 : 5-9.) Voyez Table.

U parfum journellement offert sur l'autel d'or. (Ex. 30:7-9.) Voyez Parfum.

Nous terminons cet article par trois remarques générales sur la signification des sacrifices :

1° Les sacrifices sanglants exprimaient avec force et clarté la doctrine de l'expiation. En posant la main sur la tête d'une victime, celui qui l'offrait s'identifiait avec elle et la chargeait de ses péchés. Dans l'immolation, l'innocent animal subissait la mort pour l'homme coupable, et expiait ainsi son péché. Mais on ne pouvait le faire mourir, d'après la loi, que par l'effusion du sang. Celui-ci était ensuite répandu sur l'autel, parce que la vertu expiatoire était spécialement concentrée dans le sang de la victime. « Car l'âme (ou la vie) de toute chair est dans le sang ; c'est son âme. C'est pourquoi je vous l'ai donné pour l'autel, afin de faire propitiation (ou expiation) pour vos âmes; car c'est le sang qui fait propitiation pour l'âme.» (Lév. 17:11,14.) Dans le sacrifice, l'âme ou la vie de la bête est donc substituée à l'âme, c'est-à-dire à la personne du pécheur. Mais le Nouveau Testament nous enseigne qu'« il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés » (Hébr. 10: 4), et que ces victimes n'étaient que l'image de « Jésus-Christ, dont le sang nous purifie de tout péché. » (Hébr. 9: 23 ; 1 Jean 1: 7.) La doctrine des sacrifices, d'accord avec l'enseignement de Jésus-Christ et des apôtres, prouve non-seulement que l'Agneau de Dieu devait mourir, mais encore que son sang devait couler pour l'expiation de nos péchés. (Luc 22: 20; Act. 20: 28; Eom. 3: 24; 5: 9;Eph. 1: 7; Col. 1:20;Hébr. 9: 12-14; 10: 19; 13: 12,20; 1 Pier. 1: 2, 19; Apoc. 1: 6; 5: 9.) Car Christ n'a pas répandu son sang parce que sa mort sanglante avait été préfigurée par les sacrifices; tnais ceux-ci ont préfiguré cette mort parce qu'elle était arrêtée dans le conseil de Dieu avant la création du monde. (1 Pier. 1: 20.) C'est ainsi que les sacrifices qu'offraient les Israélites pour l'expiation de leurs péchés, tiraient toute leur efficace de celui de Jésus-Christ. Quant à la raison pour laquelle le sacrifice du Sauveur a dû être sanglant, nous devons confesser qu'elle est le secret de Dieu, et consentir à l'ignorer. Voyez Expiation.

2° Tous les sacrifices sanglants avaient un caractère expiatoire. Mais plusieurs d'entre eux, tels que les holocaustes volontaires et les sacri-

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fices de prospérités (Lévi 22: 18-22), exprimaient aussi les sentimeuts de paix, de joie et de reconnaissance des fidèles, et leur entière consécration à Dieu. Il en était de même des sacrifices non sanglants. (Rom. 12: 1; Hébr. 13:15; 1 Pier. 2: 5.)

3° Quoique les sacrifices fussent ordonnés de Dieu, ils ne lui étaient cependant agréables que s'ils étaient offerts avec des sentiments d'humiliation, de foi et de reconnaissance. « Qu'ai je à faire, dit l'Eternel, de la multitude de vos sacrifices?» (Esa. 1:11.) «Les sacrifices de Dieu sont l'esprit froissé. » (Ps. 51:19.) « Celui qui sacrifie la louange me glorifiera.» (50:23.)

SADDUCÉENS. (Math. 3:7.) Vers l'an 250 av. J.-C., vivait un célèbre docteur juif, Antigone de Socho, qui était le principal représentant du système de la tradition. La seule sentence qu'on ait conservée de lui, est celle-ci : « Il faut faire le bien pour le bien même et non pour la récompense. » Les rabbins disent qu'un de ses disciples, appelé Sadoc, déduisit de ce principe la négation des peines et des récompenses futures et donna ainsi naissance à la secte des Sadducéens. Mais cette origine est contestable, ainsi que l'opinion de ceux qui font dériver le nom de Sadducéens de tsadikim, mot hébreu qui signifie justes. On ne possède que des renseignements fort incomplets sur cette secte, dont la naissance est environnée d'obscurité. Il est assez probable qu'elle surgit en opposition aux Pharisiens, dont les Sadducéens furent toujours les plus ardents adversaires. Ces derniers rejetaient tonte tradition et ne reconnaissaient d'autre autorité que celle de l'Ecriture. D'après un mot mal compris de Josèphe, l'on a cru qu'ils n'acceptaient que les livres de Moïse; mais on est généralement d'accord aujourd'hui qu'ils recevaient l'Ancien Testament tout entier. Ils se montraient chauds partisans de la civilisation étrangère, ce qui les rendit antipathiques au peuple soumis à l'influence des Pharisiens. Aussi n'avaient-ils d'adhérents que parmi les riches. Ils ne formaient pas une secte dans le sens ordinaire de ce mot, puisqu'ils ne se séparaient pas du culte du temple et de la synagogue. Quoique moins unis entre eux que les Pharisiens, ils étaient sans cesse en lutte contre ces derniers, pour leur enlever la prépondérance dans le sanhédrin, et parfois ils y réussissaient. (Act. 4:1 ; 5 :17.) Josèphe les représente comme des gens peu sociables et aussi rudes entre eux qu'avec les autres hommes. A l'époque de Jésus-Christ et des apôtres, leur doctrine se résumait dans les points suivants :

1° Dieu étant incapable de faire le mal, ne prend pas garde à celui que font les hommes, et par conséquent ne le récompense ni ne le punit.

2° A l'exception de Dieu, il n'existe aucun esprit sans corps; il n'y a donc ni anges ni esprits. (Act. 23:8.)

3° Il n'y aura poiut de résurrection des morts, et l'âme périt avec le corps. (Math. 22:23-32; Act. 23 : 8.)

4° L'homme jouit de la plénitude de sa liberté morale, et la Providence n'intervient en aucune manière dans les actions des hommes, en sorte que ceux-ci sont seuls arbitres de leur sort.

Les Sadducéens étaient les matérialistes de leur époque. On peut caractériser leur tendance par ces mots : Mangeons et buvons, car demain nous mourrons. (1 Cor. 15: 32.) Ils sont moins souvent nommés dans les évangiles qne les Pharisiens. Ils se présentèrent avec ces derniers ato baptême de Jean, qui les appela les uns et les antres race de vipères. (Math. 3:7.) Ils voulurent embarrasser Jésus par une question captieuse touchant la résurrection, mais ils eurent la bouche fermée. (22: 23-32.) Le Sauveur recommandait à ses disciples de se garder de leur doctrine. (16:6, 12. ) Ayant supplanté le parti pharisien dans le sanhédrin, ils essayèrent en vain d'interdire aux apôtres la prédication de l'Evangile. (Act. 4:1, 2; 5 :17, 18.) Quand Paul comparut devant ce conseil à Jérusalem, ils eurent une violente dispute avec les Pharisiens, qui prirent ladéfense de l'apôtre. (23: 6-9.) Selon quelques auteurs, les Sadducéens attirèrent encore l'attention au troisième et au huitième siècle, tandis que selon d'autres, ils ne survécurent pas à la ruine de Jérusalem, ce qui est plus probable.

507

SADRAC. Voyez Habed-Négo.

SAFRAN (Cant. 4 :14), plante à racine bulbeuse d'où naissent quelques feuilles étroites, mais longues de 18-24 centimètres (6-8 pouces). Parmi ces teuilles s'élève une tige courte et couronnée d'une seule fleur grise. On donne spécialement le nofh de safran au pistil de cette fleur. Cette plante fleurit en automne et les feuilles de la tige ne ponssent qu'après la chute de la fleur; celle-ci ne dure qu'un ou deux jours. Oh ne cultive le safran que pour la récolte des pistils, qui sont rouges et jaunes, et qu'on fait sécher avec des braises. Ces pistils desséchés sont très odorants et s'emploient dans la teinture, en médecine, ou comme assaisonnement. On en fait un grand usage dans la cuisine orientale. Les anciens saupoudraient de safran leurs appartements pour les parfumer, et en mêlaient aussi au vin.

SAHARA JIM (Jos. 15: 36), ville de Juda, située dans la plaine, probablement dans le voisinage de Gath. (1 Sain. 17: 52.)

SAINT-ESPRIT (Math. 1:18, Jean 20:22), nom de la troisième personne de la Trinité. (Voyez Dieu.) Il est aussi appelé VEsprit de Dieu, l'Esprit de VEternel, VEsprit du Seigneur, etc., ou simplement V Esprit. (Jean 3: 34 ; Math. 3: 16; Jug. 3: 10; Luc 4: 18; Act. 8: 39; Esa. 63: 10, 11.) Quoiqu'il soit réellement Dieu et ne forme qu'une seule et même essence avec le Père, il a néanmoins une personnalité distincte. Cette double vérité ressort des indications suivantes :

Le Saint-Esprit est éternel (Héb. 9: 14), et c'est mentir à Dieu que de lui mentir. (Act. 5 : 3, 4.) Il procède du Père (Jean 15: 26), ainsi que du Fils, puisqu'il est nommé l'Esprit du Fils ou de Christ (Gai. 4 : 6; 1 Pier. 1: 11), et qu'il est communiqué par le Fils comme par le Père. (Jean 15: 26 ; 20: 22.) Il a participé à la création en agissant sur le cahos (Gen. 1: 1) ; il conserve et renouvelle les créatures. (Ps. 104: 30; Ezéch. 37:9, 14.) Il sonde les profondeurs de Dieu qui sont inaccessibles aux anges mêmes. (1 Cor. 2:10-16; Rom. 11:33-35; 1 Pier.'l : 12.) Les révélations de l'Eternel aux prophètes sont attribuées au Saint-Esprit. (Esa. 6: 9 ; Act. 28: 25.) Il a pour temples les fidèles, qui sont le temple de Dieu. (1 Cor. 6: 19 ; 3: 16.) Quand Jésus fut baptisé, le Saint-Esprit

SAl

descendit sur lui de la part da Père* (Lac 3: 22.) Le baptême est administré «au nom du Père, du FHs et du Saint-Esprit.» (Math, 28: 19.) Il n'y a cependant « qu'un seul Dieu, une seule foi, un seul baptême » (Eph. 4: 5), et « nous avons tous été baptisés dans un même Esprit. « (1 Cor. 12:13.) En annonçant à ses disciples son prochain départ, Jésus-Christ leur promit un autre Consolateur ou le Saint-Esprit. (Jean, 14: 16,17.) Toutes les grâces spirituelles procèdent de lui, comme du Père et du Fils. (1 Cor. 6:11 ; 2 Cor. 13: 1$, 14; Apoc. 1: 4.) II distribue ses dons «comme il lui plaît.» (1 Cor. 12: 11.) Les plus grands châtiments sont réservés à ceux qui l'auront outragé (Héb. 10: 29), et le blasphème contre lui ne sera jamais pardonné. (Math. 12: 31,32.) Voyez Blasphème.

Les attributs, les opérations ou les dons du Saint-Esprit sont représentés sous les symboles du vent, qui est invisible (Jean 3: 8; Act. 2:2,4) ; du feu, qni embrase tout et auquel rien ne résiste (Math. 3: 11 ; Act. 2,: 3); de Veau, qui purifie et désaltère (Jean 3: 5 ; 7 : 38, 39) ; de l'huile, qui s'insinue doucement (Ex. 30 : 25; Act. 4: 27; 10:38; Héb. 1:9;; de la. colombe, bien connue par son innocence et sa douceur (Math. 3: 16) ; du «chandelier à sept branches et des sept lampes allumées devant le trône de Dieu » (Ex. 25: 31, 37 ; Zach. 4:2-6; Apoc. 4: 5), et enfin «des sept cornes et des sept yeux de l'Agneau, qui sont les sept esprits de Dieu,» ou le Saint-Esprit. (Apoc. 5: 6.) L'Ecriture l'appelle aussi « l'Esprit d& grâce et de supplication » (Zach. 12: 10), « l'Esprit de vérité, de vie* d'adoption, de-gloire. » (Jean 14: 17 ; Rom. 8: 2,15 ; 1 Pier. 4: 14»)

On distingue communément les opérations du Saint-Esprit en doju extraordinaires et en dons ordinaires, quoique cette distinction ne soit pas tout à fait exacte. Les premiers sont ceux qui n'ont pas dû se,< renouveler ou qui ne sont pas permanents dans l'Eglise. Telles sont le& opérations suivantes :

Le Saint-Esprit a doué Betsaléel d'une intelligence et d'une adresse extraordinaires pour construire le tabernacle. (Ex. 31: 3.) IJ s'est communiqué aux conducteurs du peuple d'Israël, principalement à Moïse, aux Soixante-dix anciens, à Josué, aux Juges, à Saiil, etc. (Nomb. 11:25; 27:18; Jug. 3:10; 6:34; 11:29; 13:25;1 Sam. 10:10.) Il a inspiré tous les prophètes. (1 Pier. 1:11; 2 Pier. 1: 21.) Il a été l'auteur de la nais? sauce de Jésus-Christ et il est descendu sur lui à son baptême. (Math. 1: 18»; 3: 16 ; Jean 3: 34.) Il a été envoyé aux apôtres pour les mettre en état d'accomplir leur mission, entre autres pour leur rappeler les enseignements de leur Maître, pour leur communiquer de nouvelles lumières et pour les « conduire dans toute la vérité. » (Jean 14: 26 ; 16 : 13 : Act. 2: 1-4.) Il a communiqué à divers membres de l'Eglise le don « des langues, des miracles, de prophétie, du discernement des esprits, etc. (Marc 16: 17-20; Act. 2: 4; 1 Cor. 12: 10; Act. 11: 28; 21: 11.) L'Ecriture raconte aussi qu'il a transporté Philippe d'un lieu à un autre. (Act. 8: 38-40.)

Voici le résumé des dons ordinaires du Saint-Esprit : Témoin de Jésus-Christ sur la terre, il applique aux pécheurs le salut accompli par ce divin Sauveur et intervient même dans leur justification en les unissant à Christ. (1 Jean 5: 6, 8 ; Act. 5: 32 ; 1 Cor. 6:11.) Il produit spécialement la foi, la régénération, la sanctification et l'assurance dn saint. (1 Cor. 12: 9; Jean 3: 3-8; 1 Pier. 1: 2; 2 Thes. 2: 13; Rom. 8: 16.) Il allume dans les fidèles l'amour de Dieu et la charité ; il les pousse à mortifier le vieil homme et à pratiquer les bonnes œuvres. (Rom. 5:5; 8: 13; 15: 30; Gai. 5: 22.) Il forme en eux la prière; il les console et les marque de son sceau. (Rom. 8 : 25, 26; Jude 20 ; Act. 9: 31 ; Jean 14 : 16; 2 Cor. 1:22, Eph. 1: 13.) Enfin par son habitation dans les rachetés ou par « l'onction de la part du Saint » (1 Jean 2: 20), il est le principe par lequel Jésus-Christ ressuscitera leurs corps. (Rom. 8: 11.)

509

Quoique l'Ancien Testament ne renferme que les linéaments de la doctrine relative au Saint-Esprit, celui-ci agissait déjà sous l'ancienne alliance, non-seulement dans les prophètes, mais aussi chez les simples fidèles et sur tout le peuple. Il contestait ou plaidait (héb. din, juger) avec les hommes avant le déluge. (Gen. 6: 3.) Dans le désert, «Dieu donna aux Israélites son bon Esprit pour les rendre sages » (Néh. 9: 20), et « mit au milieu d'eux l'Esprit de sa sainteté. » (Esa. 63: 11.) « Car l'Esprit de l'Eternel les menait tout doucement, comme on mène une bête qui descend dans une plaine. » (63: 14.) « Mais ils furent rebelles et contristèrent l'Esprit de sa sainteté. » (63: 10.) Après sa chute, David demandait à Dieu de ne pas lui ôter son Esprit. (Ps. 51 :13.) Il lui disait dans une autre occasion : « Que ton bon Esprit me conduise par un pays uni. » (Ps. 143:10.) Toutefois la prophétie de Joël concernant une effusion générale et extraordinaire du Saint-Esprit, ne s'est accomplie que sous l'Evangile. (Joël 2: 28-32; Act. 2: 16-21.) Car cette promesse ne pouvait pas se réaliser avant que Jésus-Christ eût été glorifié. (Jean 7 : 39.) Dans le passage de l'ancienne alliance à la nouvelle, l'œuvre du Saint-Esprit a subi un développement indiqué dans cette parole de Jésus à ses apôtres : « Le Saint-Esprit demeure avec vous et il sera en vous. » (Jean 14: 17.) Ces mots paraissent signifier : « Le Saint-Esprit, qui agit déjà sur vous, entrera prochainement en vous pour y demenrer comme dans son temple. » L'Esprit de Dieu agit toujours dans l'homme d'une manière mystérieuse, que ce soit dans des pécheurs qui lui résistent, comme les Israélites (Esa. 63:10 ; Act. 7: 51), dans un enfant encore au sein de sa mère, comme Jean-Baptiste (Luc 1:15), ou dans les vrais croyants. (1 Jean 4: 13 ; Jean 3: 8.) Après avoir été fait « participant du Saint-Esprit» (Héb. 6: 4-6), on peut l'attrister (Eph. 4: 30), Véteindre (1 Thes. 5: 19), l'outrager (Héb. 10: 29), et même blasphémer contre lui. (Math. 12: 31.)

Le Saint-Esprit est promis « à ceux qui le demandent à leur Père céleste.» (Luc 11: 13.) Remarquons enfin que puisque le Saint-Esprit est Dieu, on peut l'invoquer et répéter avec Ezéchiel : « Esprit, viens des quatre vents et souffle sur ces morts, afin qu'ils revivent. » (Ezéch. 37 : 9, 14 ; 2 Cor. 13: 13, 14.)

SAISONS (Gen. 1: 14.) Les auteurs sacrés divisent l'année en deux saisons principales, l'été et l'hiver, sans en préciser la durée. (Ps. 74:17; Zach. 14: 8.) Pour eux, comme pour nous, l'été est la saison de la végétation, des récoltes et des divers travaux agricoles (Prov. 6: 8; 10: 5; Jér. 8: 20: Math. 24: 32); et l'hiver, celle des vents, du froid, de la

neige et de la pluie. (Ps. 147: 16,17 ; Prov. 26: 1 ; Cantiq. 2: 11 ; Math. 7: 25-27.) L'été est extrêmement chaud en Palestine. Depuis la fin d'avril au milieu de septembre, il n'y tombe point de pluie; on y voit même rarement un nuage, et la terre brûlée se crevasse. À l'exception du Jourdain, tous les cours d'eau sont secs et ne coulent qu'en hiver. Les pluies sont généralement abondantes dans cette dernière saison ; s'il en est autrement, les produits du sol ne prospèrent pas. Outre cette division générale, l'année se partage, comme chez les Arabes, en six saisons de deux mois chacune. Quelques auteurs croient que ces diverses périodes sont déjà mentionnées dans la promesse de Dieu à Noé. (Gen. 8: 22.) Voici l'indication de ces saisons :

La moisson. Cette saison dure depuis le milieu d'avril au milieu de juin. Le ciel est serein, l'air chaud et même brûlant dans les vallées et sur les côtes.

La saison chaude. Elle s'étend du milieu de juin au milieu d'août. La chaleur est si grande que la population dort en plein air, sur les toits.

'L'été. C'est la saison des fruits, qui dure depuis le milieu d'août au milieu d'octobre. La chaleur est intolérable ; cependant les nuits commencent à être froides vers la fin de cette saison. Pendant le dernier mois, il pleut ordinairement trois ou quatre jours, et la terre desséchée se couvre de verdure.

Les semailles. Cette saison s'étend du milieu d'octobre au milieu de décembre. C'est au commencement de cette période que tombe la pluie de la première saison. (Jér. 5: 24.) Il fait encore très chaud, et les voyages se font de nuit, comme en été. Cependant vers la fin de la saison, le temps devient variable et le ciel est souvent voilé par des brouillards ou des nuages.

L'hiver. Il dure du milieu de décembre au milieu de février. Les quarante jours compris entre le 12 décembre et le 20 janvier sont froids. Pendant cette période, les pluies sont abondantes, la neige, la grêle et les tonnerres assez fréquents, et les routes mauvaises. (Math. 24: 20.) A l'ombre, il se forme une glace capable de soutenir un homme, mais elle se fond bientôt au soleil. A la fin de janvier, les champs reverdissent. Au commencement de février, les arbres se couvrent de feuilles ; les amandiers, puis les abricotiers et les pruniers fleurissent, ce qui n'a lieu qu'en mars pour les autres arbres.

La saison froide, du milieu de février au milieu d'avril. La grêle et les tonnerres ne sont pas rares ; la pluie continue mais va en diminuant, puis cesse tout à fait: c'est la pluie de la dernière saison. (Deut. 11: 14.)

SALAMINE ou SALAMIS (Act. 13: 5), ville maritime de l'île de Chypre, au sud-est de cette île. Paul et Barnabas, avec Jean-Marc, y annoncèrent l'Evangile. Elle fut détruite par un tremblement de terre, sous Constantin, qui la rebâtit et l'appela Constance. Cette ville n'offre plus que des ruines.

SALCA (Deut. 3:10), ville de Manassé, à l'est du Jourdain, sur la frontière orientale de Gad. (Jos. 12: 5; 13: 11 ; 1 Chron. 5:11.)

3 al

SALEM (paix). Voyez Jérusalem.

SALI M (Jean 3: 23), lien situé dans la vallée du Jourdain, à l'ouest de ce fleuve* et près d'Enon, où Jean baptisait. C'était probablement une ville, au sud de Beth-Séan, où l'on voyait encore, du temps de Jérôme, les ruines d'un palais, que cet auteur considérait à tort comme l'ancienne résidence de Melchisédec.

SALUM (2 Rois : 15:10), fils de Jabès, tua Zacharie, roi d'Israël*, régna un mois à sa place, du temps de Hozias, et fut tué à son tour par Ménahem (15:13-15.)

SALLtJM (Jér. 22: 11; 2 Rois 23: 30), fils de Josias. Voyez JèKoa-chaz.

SALMAN. (Osée 10:14.) Voyez Salmanéser.

SALMANÉSER ou SCALMANÉESER, (2 Rois 17:3), roi d?Assyri% envahit deux fois le royaume d'Israël, sous Hosée. Dans» sa. pisemière invasion, il. rendit ce roi tributaire (17:3), et dans la seconde, il mit le siégp devant Samarie. (18:9.) On a cru longtemps que ce fut lui qui prit cette ville, au bout de trois ans, et transporta les Israélites en Assyrie. Maie une inscription récemment découverte dans un palais de Ninive,, attribue la ruine des dix tribus à Sargon, ce qui n'est pas en contradiction avec le récit sacré. D est probable que Salmafnéser mourut pendant le siège de Samarie, et eut Sargon pour successeur. (18: 9-11.) Il parait être le même que Salman, qui saccagea Beth-Arbel et en massacra les femmes et les enfants. (Osée 10: 14.) —Josèphe raconte que Salmanasar conquit la Phéuicie, à l'exception de Tyr, qui résista à tous ses efforts.

SALMONE. (Act. 27: 7.) Ce n'était pas une ville mais un cap situé à-l'est, et selon d'autres, au nord-est de l'île de Crète. Paul passa près de Salmone en allant à Rome.

SALOMÉ (Marc 16:1), femme de Zébédée et mère de Jacques et de Jean, était disciple de Jésus. (Marc 15: 40; Math. 27: 56.) Comme elle nourrissait les idées charnelles des autres disciples sur le règne du Sauveur, elle se présenta un jour à lui, avec ses deux fils, et le pria de donner à ceux-ci les premières places dans son royaume. Mais Jésus leur dit: « Quiconque voudra être grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur. > (Math. 20: 20,26.) Elle assista à la crucifixion de Jésus, et acheta, avec ses compagnes, des aromates pour l'embaumer. (Marc 16:1.)

SALOMON (pacifique, 2 Sam. 5: 14), fils de David et.de Batk-Sébah, fut probablement l'aîné des quatre fils légitimes de sa mère, quoiquUl soit nommé le dernier. (2 Sam. 12 : 24; 5: 14; 1 Chron. 3: 5; 14: 4.) Dieu* qui l'avait choisi avant sa naissance pour succéder à son père, et l'avait nommé Salomon, le fit appeler Jédidja, ou aimé de l'Etemel. (2 Sam. 12: 25 ; 1 Chron. 22: 9.) Il paraît qu'il reçut de ses parents une éducation pieuse et'soignée, dont il conserva longtemps le souvenir. (1 Chron. 28 : 11 ; 28: 9; Prov. 4: 4; 31: 1.) David lui-même le fit oindre par Tsadoc et proclamer roi, au milieu des cris de joie du peuple, dans la vallée de Guihon, à l'ouest de Jérusalem, afin d'étouffer la conspiration d'Ado-nija. (1 Rois 1: 1-49.) D'après la tradition, Salomon n'avait alors que douze à quatorze ans.. Mais la mention de sa vieillesse, et celle de sa mort après un règne de 40 ans (1015-975 av. J.-C.), puis la circonstance qu'il eut son fils Roboam à l'époque où il monta sur le trône, semblent indiquer qu'il n'avait guère moins de vingt ans. (1 Rois 11: 4, 42 ; 2 Chron. 9:80; 12: 13.)

8alomon commença son règne par le châtiment de plusieurs coupables. Après avoir pardonné à Ado ni j a, il le fit mourir peu après, parce qu'il découvrit en lui des desseins de révolte. (Voyez Adonija.) Selon la recommandation de son père, il punit Joab, Simhi et le sacrificateur Abiathar, qu'il déposa et remplaça par Tsadoc. Il mit aussi Bénaja à la tête de l'armée. (1 Rois 2: 19-46.) Quoiqu'il fût déjà marié, il épousa la fille du roi d'Egypte, et lui donna provisoirement pour demeure le palais de David; car il se faisait scrupule de la loger définitivement dans une maison sanctifiée par la présence de l'arche. (1 Rois 3: 1 ; 2 Chron. 8: 11.)

Salomon marcha sur les traces de son père et aima l'Etemel. Il se rendit à Gabaon, où était alors le tabernacle, et offrit mille holocaustes au Seigneur, qui lui apparut en songe, et l'invita à lui demander tout ce qu'il désirerait. Pénétré d'humiliation et de reconnaissance envers l'Eternel, qui l'avait choisi pour roi, ce jeune prince ne lui demanda que la sagesse dont il avait besoin pour bien gouverner son peuple. Dieu, touché de ce qu'il n'avait désiré ni les richesses, ni la mort de ses ennemis, ni même une longue vie, le rendit le plus sage et le plus intelligent de tous les hommes et lui promit en outre les richesses et la gloire. (1 Rois 3: 3-15; 2 Chron. 1:1-12.) De retour à Jérusalem, Salomon offrit devant l'arche des holocaustes, ainsi que des sacrifices de prospérités, et convia ses serviteurs aux festins qui accompagnaient ces sacrifices. (1 Rois 3 : 15.) Il donna bientôt une preuve de sa haute sagesse dans le moyen qu'il employa pour découvrir à qui appartenait un nouveau-né que deux femmes débauchées réclamaient en même temps. Il ordonna que l'enfant fût partagé, et aussitôt la véritable mère se fit connaître en s'opposant à la mort de son fils. (3:16-28.)

On jouit d'une paix universelle pendant tout le règne de Salomon, qui fut le type de celui de Jésus-Christ. ( Ps. 72. ) Tous les peuples vaincus par David payaient des tributs à son fils, qui régnait depuis l'Euphrate à la Méditerranée. (1 Rois 4:24 ; 2 Chron. 9 : 26.) Salomon asservit les restes des Cananéens demeurés indépendants sous des rois particuliers. (1 Rois 9: 21, 22; 10: 29; 2 Rois 7 : 6.) Les Israélites, nombreux comme le sable de la mer, jouirent d'une grande prospérité, habitant en assurance, chacun sous sa vigne et sous un figuier, durant tout le temps de Salomon. (1 Rois 4:20, 25.) La sagesse de ce prince se montra dans l'administration de l'état, dans le gouvernement de sa maison, dans l'étude des sciences naturelles, comme dans celle de la religion et de la morale, en un mot dans tout le domaine de sa vaste activité. Il étudia les plantes depuis le cèdre jusqu'à l'hysope, ainsi que les différentes classes d'animaux. (1 Rois 4: 33.) Mais ses travaux sur l'histoire naturelle paraissent s'être perdus de bonne heure. Une tradition juive plus que suspecte, quoique admise par Josèphe, lui attribue la composition de remèdes pour chasser

DICTION. BIBLIQUE. 33

les démons. Il composa 3000 paraboles ou proverbes et 1005 cantiques. (4:32.) A l'exception du psaume 127, et peut-être du 72, nous ne possédons de lui qne le livre des Proverbes, le Cantique des cantiques et YEc-clésiaste. Voyez ces mots.

Salomon pourvoyait avec une extrême libéralité aux dépenses de sa maison. Douze commissaires, résidant dans différentes parties du pays, étaient chargés, chacun pendant un mois, de fournir de vivres sa maison, dont le nombreux personnel consommait journellement 90 cores de farine (180 hectolitres ou 250 quintaux), 30 bœufs et 100 moutons, sans compter le gibier et la volaille. (1 Rois 4 : 22,23.) Ces commissaires pourvoyaient aussi à l'entretien des chevaux du roi, qui en tirait un grand nombre d'Egypte, ainsi que des chariots, tant pour lui que pour d'autres princes. Salomon se procurait aussi du fil de ce pays. (4:28; 10:28, 29.)

11 avait dans différentes villes 4000 places ou râteliers de chevaux, ce qui signifie sans doute 4000 attelages (40 000 d'après 1 Rois 4:26 ), ainsi que

12 000 hommes de cavalerie et 1400 chariots de guerre. (2 Chron. 9 :25.)

Mais Salomon se rendit surtout célèbre par la construction d'un magnifique temple à l'Eternel, qui l'avait choisi pour cette œuvre. (1 Rois 8:15-19.) Il consacra les premières années de son règne à en préparer les matériaux. Il s'adressa d'abord à Hiram, roi de Tyr, qui lui avait envoyé une ambassade après la mort de David. Il le pria de lui fournir du bois de cèdre et du sapin, ou plutôt du cyprès, ainsi que d'habiles ouvriers de divers métiers. Il lui offrit en retour, pour chaque année, les denrées suivantes :

20000 cores de froment = 40000 hectolitres ou 260000 quarterons;

20000 cores d'orge (2 Chron. 2:10) ;

20000 baths de vin =400000 litres ou 260000 pots;

20000 baths d'huile (20 cores, d'après 1 Rois 5:11).

Hiram accepta avec plaisir les propositions de Salomon. Il s'engagea même à lui expédier tout le bois nécessaire en radeaux, sur la mer de Japho, ou Méditerranée, et lui envoya sans retard un habile orfèvre, nommé Hiram. (1 Rois 5:1-12; 2 Chron. 2:16.) Josèphe assure que de son temps on voyait encore, dans les archives de Tyr, la correspondance de ces deux princes au sujet de la construction du temple. Salomon leva, par les soins d'Adoniram, 30 000 hommes de corvée, et les partagea en trois sections de 10000 ; chaque section travaillait à son tour an Liban, pendant un mois, avec les ouvriers de Hiram, et passait deux mois dans ses foyers. Il employa en outre tous les Cananéens ou étrangers, au nombre de 153 600, savoir : 80 000 à préparer le bois et les pierres, 70000 à les porter, et 3600 comme surveillants, ou 3300 d'après 1 Rois 5:16. Les matériaux arrivaient ainsi tout préparés sur l'emplacement du temple, où l'on n'entendait ni marteau, ni hache, ni aucun outil de fer. (1 Rois 6 : 7; 5:13-18; 2 Chron. 2:17, 18.)

Ce fut au printemps de la quatrième année de Salomon, le 2 du second mois (zif, avril-mai), qu'on posa les fondements du temple, sur la montagne de Morjja, désignée par le Seigneur lui-même. (2 Chron. 3:1 ; 1 Rois 6 : 37.) On mit sept ans et demi à bâtir cet édifice, dont Salomon fit la dédicace dans la onzième année de son règne, le 15 du septième mois (éthanim,

septembre-octobre), c'est-à-dire le premier jour de la féte des Tabernacles. (1 Rois 8 :2.) Ce prince fit transporter l'arche dans le lieu très saint, au milieu des chants et de la musique, et en présence d'une immense assemblée des principaux du peuple, venus de toutes les parties du pays. Aussitôt que les sacrificateurs furent sortis du lieu saint, la présence de l'Eternel se manifesta par un nuage qui remplit le temple et le parvis. ( 8 : 1-11.) Après une courte allocution à l'assemblée, le roi monta sur une plate-forme d'airain, dressée devant l'autel, sur lequel on avait préparé un holocauste. Puis s'étant mis à genoux ( 8: 54 ), et levant les mains vers le ciel, il prononça une prière dédicatoire, et demanda à Dieu d'exaucer toutes les requêtes que lui adresseraient, en regardant vers cette maison, tant les Israélites que les étrangers. (8 : 22-53.) A peine Salomon eut-il terminé sa prière que le feu descendit du ciel et consuma l'holocauste, et à l'instant tonte l'assemblée se prosterna devant l'Eternel. ( 2 Chron. 7:3.) Le roi se tenant debout, invoqua de nouveau le Seigneur et bénit le peuple. (1 Rois 8: 54-61.) Il offrit, les jours suivants, 22 000 bœufs et 120 000 moutons en sacrifices de prospérités, ce qui l'obligea à consacrer le milieu du parvis, et sans doute aussi à élever un second autel, pour y faire des sacrifices. (8 : 62-64.) La fête de la dédicace dura quatorze jours, dont les sept premiers furent spécialement employés à la consécration de l'autel, et les sept derniers à la célébration de la fête des Tabernacles, qui se prolongea ainsi jusqu'à la fin du septième mois. Le temple fut donc achevé pour « le huitième mois. » (2 Chron. 7: 8-10; 1 Rois 8: 66 ; H: 38.) Le roi régla les fonctions des sacrificateurs et des Lévites selon les ordonnances de David. (2 Chron. 8: 14 ; Néh. 12: 45.)

Dieu apparut une seconde fois à Salomon, pour l'assurer que sa prière était exaucée et lui confirmer ses promesses, ainsi que pour lui rappeler ses menaces, s'il tombait dans l'infidélité. Ce prince offrait régulièrement des sacrifices à l'Eternel aux trois grandes fêtes annuelles. (2 Chron. 7 : 12-22 ; 8:12,13 ; 1 Rois 9:1-9.) Salomon mit ensuite treize ans à se construire un magnifique palais, probablement situé dans la partie la plus méridionale et la plus élevée du mont de Sion, puisqu'on montait pour y aller depuis la maison de David. (1 Rois 9: 24.) Ce palais, fait en bois de cèdre du Liban, fut nommé pour cette raison la maison du parc ou mieux de la forêt du Liban. 11 était long de cent coudées, large de cinquante, haut de trente, et avait deux cours, l'une intérieure et l'autre extérieure. A l'entrée se trouvait un portique soutenu par des colonnes hautes de cinquante coudées. De là on arrivait dans une salle nommée porche du jugement ou portique de la justice. On y voyait un trône d'ivoire arrondi par derrière et entièrement recouvert d'or. Ce trône avait six marches et deux accoudoirs ; quatorze lions étaient placés tant vers ces accoudoirs que sur les deux côtés des marches. Le palais avait trois étages et comprenait deux maisons, c'est-à-dire, deux appartements distincts, l'un pour le roi et l'autre pour la reine. Du reste la description que la Bible donne de cet édifice ne suffit pas pour s'en faire nne idée exacte et complète. (1 Rois 7:1-12 ; 10:18-20.)

Salomon ayant reçu de Hiram tout le bois pour la construction du temple et de son palais, et cent vingt talents d'or (16 200 000 fr.), loi donna vingt villes de la Galilée, habitées par des Cananéens. Mais ces villes déplurent au roi de Tyr, qui ne les accepta pas. (Voyez Caboul.) Salomon les fortifia et les peupla d'Israélites. (1 Rois 9: 11-14; 2 Chron. 8: 2.) 11 reconstruisit aussi les murs de Jérusalem et bâtit ou fortifia un grand nombre de villes, entre autres celles où il logeait ses chariots et sa cavalerie. Il construisit même des édifices au Liban, ainsi que Tad-mor, ou Palmyre, dans une oasis, au nord de l'Arabie. (1 Rois 9:15-19.) De concert avec Hiram, il équipa une flotte à Hetsjon-Guéber, sur la mer Rouge ; c'est probablement la même que celle de Tarsis. (10: 22.) Cette flotte faisait tous les trois ans un voyage à Opbir et en rapportait d'immenses richesses. (Voyez Ophir.) Outre un impôt qu'il levait sur son peuple (9: 15), Salomon recevait des tributs ou des présents d'un grand nombre de rois étrangers. Sans compter les droits qu'il percevait des marchands, ses revenus annuels s'élevaient à 666 talents d'or, soit environ 29000 kilogrammes ou 590 quintaux, ce qui équivaut à 90000000 de francs. L'argent était alors très commun et peu estimé à Jérusalem. (10: 11-27.)

Salomon déployait partout une pompe et un luxe extraordinaires. Sa vaisselle était d'or, ainsi que tous les vases de son palais, dans lequel il plaça cinq cents boucliers du même métal. (10:16,17, 21.) Il fit creuser des réservoirs pour arroser son parc, ses jardins et ses vergers. (Eccl. 2 : 5, 6.) On montre encore, environ trois lieues au sud-ouest de Jérusalem, ces réservoirs, sous le nom d'étangs de Salomon. Ils sont au nombre de trois, dans une vallée tournée de l'est à l'ouest. Ils ont une largeur moyenne de soixante mètres (200 pieds), une profondeur de neuf mètres (30 pieds), et leur longueur, qui est inégale, varie de 144 à 180 mètres (480 à 600 pieds). Au reste, les auteurs ne sont pas d'accord sur les dimensions de ces étangs. Josèphe raconte que Salomon avait dans ce lieu une maison de campagne, nommée Etham, où il se rendait tous les matins, vêtu de blanc et dans un magnifique équipage. Ce prince s'accordait tout ce qui pouvait charmer ses sens et récréer son esprit. Il avait rassemblé dans sa maison les chanteurs des deux sexes et les joueurs d'instruments les plus distingués. (Eccl. 2: 8.) Il excellait dans l'art d'expliquer les énigmes. D'après Josèphe, Hiram et Salomon s'en proposaient mutuellement, et celui qui ne pouvait les résoudre payait une amende à l'autre. La sagesse et la gloire du roi d'Israël le rendirent si célèbre dans tout l'Orient, qu'on venait de très loin pour le voir et l'entendre. (1 Rois 10: 24.) Il reçut entre autres la visite de la reine de Séba (Schéba), qui arriva à Jérusalem en grande pompe et avec d'immenses richesses. Il excita l'admiration de cette princesse par les réponses qu'il fit aux questions difficiles qu'elle lui proposa, ainsi que par la magnificence de ses ouvrages et l'ordre de sa maison. Elle déclara que la sagesse et les richesses de Salomon surpassaient tout ce qu'on lui en avait rapporté, et bénit l'Eternel d'avoir donné un tel roi à Israël. Elle s'en retourna, après un échange de cadeaux entre elle et ce prince, qui reçnt des substances aromatiques, des pierreries, et 120 talents d'or (16 200 000 fr. 1 Rois 10:1-10; 10: 13). Josèphe dit à tort que cette reine s'appelait

Nieaulis et régnait sur l'Egypte et l'Ethiopie. Les Abyssins prétendent, sans pins de fondement, que leurs rois descendent d'un fils que cette princesse aurait eu de Salomon. Voyez Sébak.

Quoique la sagesse de Salomon ait été grande et sa piété sincère, sa conduite fut cependant loin d'être irréprochable ; il en vint même à abandonner l'Eternel. Déjà avant de monter sur le trône il transgressa la loi de Dieu en épousant une Hammonite, dont il eut Roboam. (Deut. 23: 3 ; 1 Rois 14: 31 ; 2 Chron. 12 :13.) Si son mariage avec la fille de Pharaon pouvait se légitimer par ce précepte : « Tu n'auras point en abomiuation l'Egyptien» (Deut 23: 7), ses amas de chevaux étaient contraires à la loi. (17:16.) Celle-ci détendait aussi aux rois d'amasser beaucoup d'or et d'argent. (17: 17.) U est vrai que l'ordre que Dieu donna à Salomon de construire le temple et sa promesse de lui accorder de grandes richesses, placèrent ce prince dans une position exceptionnelle. Mais rien ne peut le justifier d'avoir foulé aux pieds la défense faite aux rois de « prendre un grand nombre de femmes. » (17: 17.) Ce fut pour imiter le faste des cours orientales, plutôt que par volupté, qu'il 6e composa un harem de 1000 femmes, dont 700 portaient le titre de princesses et 300 celui de concubines. ( 1 Rois 11: 3. ) Il aggrava sa faute en choisissant des femmes étrangères avec lesquelles tout mariage était interdit aux Israélites. (Ex. 34: 16 ; Deut. 7: 3 ; l Rois 11:1,2,9.) U crut sans doute affermir son règne en épousant les filles des rois qui lui étaient soumis ; mais cette politique tout humaine le conduisit à sa ruine. Séduit par l'influence de ces femmes païennes, le plus sage des hommes abandonna le culte de l'Eternel pour celui des faux dieux ; il bâtit même des hauts lieux à Kémos et à Moloc sur la montagne des Oliviers, ainsi qu'à d'autres divinités dans Jérusalem. (1 Rois 11:1-8.) L'Eternel irrité d'une telle impiété, lui déclara qu'il serait châtié et qu'après sa mort son royaume perdrait dix tribus. Il lui suscita aussi trois ennemis qui troublèrent sa vieillesse, savoir : Hadad, prince idu-méen ; Rézon, aventurier qui devint roi de Syrie, et enfin Jéroboam. (11:9-40.)

Toutefois on a lieu de penser que Salomon se repentit avant de mourir, quoique l'Ecriture garde le silence sur ce point. On se fonde d'abord sur cette promesse de Dieu à David : « Ce sera lui (Salomon) qui bâtira une maison à mon nom.... Je lui serai père et il me sera fils. Que s'il commet quelque iniquité, je le châtierai avec une verge d'homme... mais ma gratuité ne se retirera point de lui, comme je l'ai retirée de 8attl, que j'ai ôté de devant moi. » (2 Sam. 7: 13-16.) On s'appuie ensuite sur ce que YEcclésiaste est l'œuvre d'un homme qui, après s'être accordé toutes les joies de ce monde, en a senti la vanité, ce que Salomon n'a pu faire que depuis sa chute. La manière dont il y parle des femmes révèle les sentiments d'un homme qui a été séduit par elles et qui a reconnu.son égarement : « La femme, dit-il, est une chose plus amère qué la mort. J'ai bien trouvé un homme entre mille, mais pas nne femme entre toutes. » (Eccl. 7: 26-28.) Ce prince mourut dans un âge avancé, laissant à son fils Roboam un royaume surchargé d'impôts et en proie au mécontentement. (1 Rois 11: 43:12: 4.)

SALUTATION. (Lac l : 29,41.) Chez les Israélites, comme aujourd'hui en Orient, les salutations étaient cérémonieuses et prolongées. Cette circonstance explique la recommandation d'Elisée à Guéhazi, et de Jésus à ses disciples, de ne saluer personne en chemin. (2 Bois 4: 29; Luc 10: 4.) Dans l'Ancien Testament, le mot saluer est la traduction de deux expressions hébraïques, dont l'une (barac, 1 Sam. 13:10 ; 2 Bois 4: 29) signifie bénir, et l'autre s'informer de la santé ou de la paix. (Chaal le chalom, 1 Sam. 25: 5; 30: 21.) Nos versions ont aussi rendu par le même terme deux mots grecs du Nouveau Testament, dont le premier (aspazomaï, Math. 10: 12 ; Rom. 16:3) a le sens d'accueillir avec tendresse, et le second de se réjouir (cbaïrô, Math. 27 : 29 ; Lac 1 : 28) ; parfois cependant elles l'ont traduit par salut. (Act. 15: 23 ; 23: 26; Jacq. 1:1.) Les anciens Hébreux s'abordaient ordinairement par cette formule: Te portes-tu bien f (2 Sam. 20: 9; 2 Bois 4: 26) on par celle-ci : Paix te soit. (Jug. 19: 20.) Cette dernière se retrouve dans le Nouveau Testament. (Jean 20:19 ; Luc 10: 5.) On se disait en se séparant : Va en paix, ou va-t'en en paix. (1 Sam. 1: 17 ; 20 : 42.) On employait aussi d'autres formules ; c'est ainsi qu'en arrivant vers ses moissonneurs, Booz leur dit : L'Eternel soit avec vous. Ds lui répondirent : L'Etemel te bénisse. (Ruth 2: 4.) On saluait les monarques par ces mots : Roi, vis éternellement / (1 Rois 1: 31 ; Dan. 2:4 ; 3:9; 5: 10; Néh. 2: 3.)

Les salutations étaient accompagnées de signes plus ou moins familiers ou respectueux, selon la condition des personnes. L'usage de s'embrasser, de se donner des baisers était très commun. (Gen. 29:13 ; 33 : 4 ; Ex. 4: 27 ; ld : 7 ; 2 Sam. 20:9; Luc7:45; 15:2Q; Math. 26 : 49.) U devint général parmi les premiers chrétiens, qui se saluaient par tm saint baiser ou par un baiser de charité. (Rom. 16: 16 ; 1 Pier. 5: 14.) Les inférieurs descendaient de leur monture en présence des grands et de ceux qu'ils voulaient honorer (1 Sam. 25 : 23 ; Gen. 24 : 64), ou se levaient, s'agenouillaient et se prosternaient même plusieurs fois devant eux. (Lév. 19: 32; Job 29:8; Gen. 41:43; Math.27:29;l Sam. 20: 41; 2 Sam. 9: 6; 18: 21.) Les Orientaux ont maintenant l'habitude de saluer en portant la main droite à la poitrine, à la bouche et au front ; ils touchent aussi leur turban, mais ne se décoavrent jamais.

SAMARIE (1 Rois 16: 24), ville située au centre de la Terre-Sainte, environ quinze lieues au nord de Jérusalem et trois à quatre lieues an nord-ouest de Sichem. Son nom vient de Sémer, propriétaire de la montagne sur laquelle elle fut fondée, vers l'an 923 avant Jésas-Christ, pu* Homri, qui acheta cette montagne pour le prix de deux talents d'argent (17 400 fr.). Ce prince fit de cette ville, presque imprenable, la capitale du royaume d'Israël. (16: 28.) Elle était bien pourvue d'eau et environnée d'une vallée large et profonde, autour de laquelle s'élèvent quatre collines un peu plus hautes que celle que la ville occupait. Celle-ci devint bientôt l'un des principaux sièges du culte de Bahal et l'objet des pins sévères menaces des prophètes. (Osée 13: 16 ; Mich. 1:6; Amos 3: 9-15.) Jéhu y massacr les adorateurs de cette idole, dont il raina aussi le temple. (2 Bois 10:17-27.) Soas Achab et soas Joram, Samarie fat assiégée par les Syriens, qui ue parent la prendre; mais elle fat en proie, surtout la seconde fois, à une famine si afifrense, qu'on vit des mères manger leurs propres enfants. (1 Rois 20: 1-20 ; 2 Rois 6 : 24-29.) En 721 avant Jésus-Christ, après un siège de trois ans, elle fut prise, sous Hosée, par les Assyriens, qui emmenèrent les habitants et les remplacèrent par des étrangers. (2 Rois 17:5 ; 18:10; 17:24.) On ne saurait décider si elle fut alors détruite, comme semblerait l'indiquer ces paroles d'un prophète, contemporain de Manassé : « J'étendrai sur Jérusalem le cordeau de Samarie et le niveau de la maison d'Achab. » (21:13.) Quoiqu'il en soit, elle fut le chef-lieu du pays d'Israël sous les premiers rois de Perse, et un foyer d'intrigues contre les Juifs qui rebâtissaient Jérusalem. (Esd. 4:1,17; Néh. 4:2.) Jean Hyrcan devenu, l'an 135 avant Jésus-Christ, souverain sacrificateur et prince de la Judée, prit Samarie et la détruisit de fond en comble* Mais relevée par les Romains, elle fut donnée par César-Auguste à Hérode le Grand. Celui-ci l'agrandit, l'embellit et lui donna le nom grec de Sébaste (Augusta), en l'honneur de cet empereur. D'abord séduite par Simon le magicien, cette ville embrassa bientôt l'Evangile, qui lui fut annoncé par Philippe l'évangéliste, puis par Pierre et Jean. (Act 8: 5-25.) On ne trouve pins sur son emplacement que des ruines, entre autres celles d'une église consacrée à Jean-Baptiste, par l'impératrice Hélène, et un misérable village. Ce dernier, nommé Sébastih, est habité par un petit nombre de Mahométans et de chrétiens grecs.

SAMARIE ( 1 Rois 13: 32 ), province située au milieu de la Terre-Sainte. Dans l'Ancien Testament, ce nom désigne d'une manière générale la contrée où se trouvait la ville de Samarie, et même le royaume des dix tribus (1 Rois 20: 34 ; 2 Rois 17: 24-41 ; 23: 19; Jér. 31: 5.) Le Nouveau Testament l'applique à l'une des 4 divisions territoriales de la Palestine, divisions qui ont existé depuis l'époque des Maccabées jusqu'à la ruine de Jérusalem par Titus. La Samarie était bornée au sud par la Judée, au nord par la Galilée, à l'est par le Jourdain, et à l'ouest par la plaine de Saron ; car elle ne s'étendait pas jusqu'à la Méditerranée. Elle se composait essentiellement de la tribu d'Ephraïm et dejla demi-tribu de Manassé. C'est une contrée montagneuse, sillonnée de vallées étroites et profondes. Elle est traversée du sud au nord par les monts d'Ephraïm, et s'abaisse vers la Galilée, où elle a pour limite la vallée de Jizréhel. L'élévation de ses vallées et de ses montagnes varie de 120-750 mètres (400-2500 pieds) au-dessus de la mer. La Samarie a un climat délicieux. Elle était autrefois très fertile, et le serait encore aujourd'hui si les habitants jouissaient de quelque sécurité. C'est d'ailleurs la partie la mieux cultivée et la plus riche de toute la Palestine. La Samarie passa successivement sous la domination des Perses, des Grecs et des rois de Syrie. Vers l'an 132 avant ^Jésus-Christ, elle subit le joug des Juifs, mais elle en fut délivrée en 64 par Pompée. Sous les Romains, elle fit partie du royaume d'Hérode le Grand et de l'ethnarchie ou principauté d'Archélaùs ; puis dès l'an 6 de notre ère, de la province de Syrie. Toutefois elle appartint aux états d'Hérode-Agrippa de 41-44. Jésus la traversa plusieurs fois et y annonça l'Evangile ; il défendit néanmoins à ses disciples d'y entrer dans leur première mission. (Luc 17: 11 ; 9 : 52-54; Jean 4: 4; 4:39-42; Math. 10: 5.) Mais il s'y forma des églises peu d'années après la Pentecôte. (Act. 1: 8 ; 8: 1, 5 ; 9:31.) Gomme la Judée, la Samarie se révolta contre les Romains.

SAMARITAINS. (2 Rois 17 :29.) Le roi de Syrie ayant transporté les Israélites des dix tribus hors de lenr pays, les remplaça par des étrangers originaires de Cuth, de Hava, de Hamath, de Sépharvajim et de Babylone. (17 : 24 , 30.) Gomme ces étrangers s'adonnaient à l'idolâtrie et brûlaient même leurs enfants & l'honneur de leurs dieux (17: 31), le Seigneur fit monter contre eux des lions qui les dévoraient. Ce fait engagea le monarque assyrien & leur envoyer, d'entre les captifs,, un sacrificateur de Samarie, qui s'établit à Béthel, et leur enseigna à craindre l'Eternel. (17: 25-28.) Cet enseignement, quoique bien imparfait, introduisit parmi ces païens, un nouvel élément religieux, qui fut fortifié par la présence d'un certain nombre d'Israélites laissés dans le pays. (2 Rois 17: 32-41 ; 2 Chron. 30: 6.) Plusieurs de ces derniers étant venus, sur l'invitation d'Ezéchias, célébrer la Pâque à Jérusalem, dorent contribuer à relever dans la Samarie le culte de l'Eternel. (2 Chron. 30:11.) L'idolâtrie, déjà mitigée, reçut un nouvel échec quand Josias détruisit dans cette contrée les idoles et les hauts lieux, et immola les sacrificateurs des faux dieux. (2 Rois 23: 15-20 ; 2 Chron. 34: 6, 7.) Les restes des Israélites se fondirent peu à peu dans la population étrangère, qui de son côté renonça progressivement à l'idolâtrie, et embrassa le culte du vrai Dieu. Telle fut l'origine des Samaritains, nommés aussi Cuthéens par les écrivains juifs.

Environ 185 ans après la ruine des dix tribus, les Samaritains demandèrent aux Juifs la permission de travailler avec eux à la reconstruction dn temple de Jérusalem. Car, dirent-ils, nous invoquerons votre Dieu comme vous. (Esdr. 4:1,2.) Cette demande leur ayant été refusée, ils se montrèrent dès lors ennemis des Juifs, et ne cessèrent de les inquiéter, jusqu'à l'achèvement des murs de Jérusalem, par Néhémie. (Esdr. 4: 3-6 ; 4: 7-24 ; 5:3; 6: 6-13: Néh. 2:19; 4: 1,7; 6 : 1.) L'inimitié mutuelle des Juifs et des Samaritains ne fit que s'accroître, même depuis que ces derniers eurent renoncé à l'idolâtrie. Elle s'enracina de plus en plus par suite de la construction d'un temple sur la montagne de Garizim, près de Sichem, alors chef-lieu de la Samarie. Voici, d'après Josèphe, l'histoire de ce temple.

Comme Manassé, frère du souverain sacrificateur Jaddus, avait épousé la fille de Sanabaleth, gouverneur de la Samarie sous Darius-Codoman, il fut contraint par les Juifs de renoncer à la sacrificature, ou de répudier sa femme. Gagné par les promesses de son beau-père, il se retira auprès de lui, à Sichem, et fut suivi de plusieurs sacrificateurs et autres Juifs mécontents. Alexandre-le-Grand étant sur le point de vaincre les Perses, Sanabaleth se déclara pour lui. Il conduisit 8000 hommes à ce prince, qui assiégeait Tyr. Il obtint de lui la permission de bâtir un temple sur le mont Garizim, et d'y installer son gendre Manassé, pour sacrificateur, ce qui fut exécuté sans délai, vers l'an 332 avant Jésus-Christ. Dès lors les Samaritains soutinrent que leur temple était le vrai temple de Dieu, et constituèrent ainsi un coite schismatique. Cependant

ils se montrèrent fort complaisants à l'égard des princes idolâtres, soit pour obtenir certains avantages, soit pour se mettre à l'abri des persécutions. C'est ainsi que, sons Antiochus, ils se donnèrent pour des Sido-niens, et consacrèrent leur temple à Jupiter. Mais Jean Hyrcan, prince juif, le détruisit vers l'an 132 avant Jésus-Christ, c'est-à-dire 200 ans après sa construction. Les Samaritains continuèrent néanmoins à adorer Dieu sur la montagne de Garizim, et à se tourner vers ce lieu pour faire leurs prières. (Jean 4:20.) lis ne recevaient que les cinq livres de Moïse et rejetaient la tradition. Du reste ils célébraient le sabbat et toutes les fêtes ordonnées par la loi ; ils attendaient le Messie (4: 25), et croyaient à l'existence des anges et à la résurrection des morts.

Les Juifs nourrissaient une haine profonde contre les Samaritains; ils les considéraient comme des étrangers, et n'entretenaient aucune relation avec eux. (Jean 4:9; Luc. 9: 52-54 ; 17:18 ; 10:33.) Un rabbin affirmait que manger une bouchée de pain provenant des Samaritains, équivalait à manger de la chair de pourceau. Un autre docteur désirait de ne jamais voir un Samaritain. Ce nom seul était considéré par les Juifs comme une grossière injure. (Jean 8: 48.) Jésus annonça néanmoins l'Evangile parmi les Samaritains, et plusieurs crurent en lui. (4 : 39-42.) Un bon nombre d'entre eux embrassèrent aussi la foi après la Pentecôte. (Act. 8:1,5;9:31.) — La secte des Samaritains s'est conservée jusqu'à nos jours à Sicbem (Naplouse), où l'on en comptait récemment 150 parlant arabe. Ils célèbrent le sabbat, et font chaque année 4 processions solennelles sur le mont Garizim, savoir, aux fêtes de Pâ-que, de Pentecôte, des Expiations et des Tabernacles.

SAMBALLAT (Néh. 2:10), l'un des principaux chefs des Samaritains à l'époque de Néhémie. Il était Horonite, ou originaire d'Horonajim, ville de Moab. Il fit tous ses efforts pour empêcher la reconstruction des murs de Jérusalem, et eut recours à la moquerie, à la violence et à la ruse, pour nuire à l'œuvre ou à la personne de Néhémie. (4:1-7 ; 6:1-7; 6:12,13.) Il donna sa fille en mariage à l'un des fils du souverain sacrificateur Jojadah ; mais Néhémie éloigna de sa personne ce gendre du plus grand ennemi des Juifs. (13 :28-30.)

SAMBUQUE. Voyez Musique.

SAMGAR (Jug. 3: 31), fils de Hanath, et 3m< juge d'Israël. Il succéda à Ehud, dans un temps où les Israélites, opprimés par les Philistins, n'osaient pas suivre les grandes routes. (5: 6.) Il n'est connu que pour avoir tué 600 de ces oppresseurs avec un aiguillon à bœufs, et délivré Israël. (3: 31.)

SAMOS (Act. 20:15), île de la mer Egée, à l'ouest de l'Asie-Mineure, dont elle n'est éloignée que de 1 */» lieue. Elle est située au sud-ouest d'Ephèse et au nord-ouest de Milet. Cette ile, d'environ 25 lieues de tour, est d'une grande fertilité. Elle a été célèbre par son temple de Junon et - par la naissance de Pythagore. Paul y aborda en allant de Grèce à Jérusalem. (20:15.) Cette île s'appelle aujourd'hui Sussam-Adassi et renferme 12000 habitants.

SAMOTHRACE (Samos de Thrace, Act. 16: 11), petite île de la

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mer Egée, sur les côtes de Thrace, en face de l'embouchure de l'Hèbre. Elle n'avait qn'nne seule ville, nommée aussi Samothrace, et célèbre par le culte mystérieux des Gabires, divinités peu connues. Cette lie, où Paul aborda en allant à Philippes, s'appelle aujourd'hui Semendraki.

SAMSON (Jug. 13: 24), fils de Manoah, et juge d'Israël, probablement à l'époque d'Héli. 11 naquit à Tsorha, ville de Dan, sur la frontière nord-ouest de Juda. Sa naissance fut annoncée à ses parents par un ange; celui-ci le déclara nazarien de Dieu dès le ventre de sa mère, et destiné à délivrer Israël des Philistins, qui l'opprimaient alors. (13: 5.) Ce fut sa mère qui l'appela Samson (petit soleil ?), nom dont le sens est incertain. (13:24.) Après avoir grandi sous l'influence de ses pieux parents, il fut tout à coup saisi par l'Esprit de Dieu, à Mahané-Dan, près de Tsorha. (13: 25.) Dès ce moment, il chercha les occasions d'accomplir sa mission de libérateur, qui dura 20 ans. Par une direction spéciale du Seigneur, il aima et épousa une femme d'entre les Philistins, à Timna, ville voisine de Tsorha. Comme il s'y rendait avec ses parents pour les fiançailles, il tua, sans armes, un lion qui venait contre lui en rugissant. Quand il retourna dans cette ville pour se marier, il s'arrêta vers la carcasse du lion, et y trouva un essaim d'abeilles, dont il prit du miel. Arrivé à Timna, il proposa à 30 jeunes Philistins invités aux noces, qui durèrent sept jours, une énigme en ces termes: De celui qui dévorait est procédée la viande, et du fort est procédée la douceur. (14: 14.) Il devait leur donner à chacun, si l'énigme était expliquée, un habillement complet, et en recevoir d'eux trente, dans le cas contraire. Les Philistins ne pouvant deviner cette énigme, en obtinrent l'explication de la femme même de Samson, qui menacée du feu, lui arracha son secret. Us purent ainsi donner la réponse suivante : Qu'y a-t-il de plus doux que le miel, et qu'y a-t-il de plus fort que le lion ? Conduit par l'esprit de Dieu à Aské-lon, ville maritime, Samson y tua 30 Philistins, dont il donna les vêtements à ses conviés, puis il s'en retourna chez lui sans emmener sa compagne. (14: 1-19.)

Quelque temps après, Samson alla à Timna, pendant la moisson, pour voir sa femme ; mais son beau-père ayant marié celle-ci à un autre, lui offrit sa seconde fille à la place. Samson s'autorisa d'une telle perfidie pour ch&tier lès Philistins. Dans ce but, il attrapa 300 renards, les lia deux à deux par la queue, et y attacha une torche allumée, puis les lâcha dans leurs blés; ceux-ci forent brûlés, ainsi que les vignes et les oliviers. Comme il apprit ensuite que les Philistins avaient, dans leur colère, brûlé sa femme et son beau-père, il fondit sur eux et en fit un grand carnage.

Après ces exploits, Samson se retira en Juda, dans une fente du roeher d'Hétam, au sud de Bethléhem, et les Philistins le poursuivirent jusqu'à Léhi. Effrayés à la vue des oppresseurs d'Israël, les habitants de Juda allèrent, au nombre de 3000, s'emparer de leur libérateur, qui se laissa lier et livrer à ses ennemis. Ceux-ci poussaient des cris de joie lorsque Samson, saisi par l'Esprit de Dieu, rompit ses liens, s'arma d'une mâchoire d'âne, et tua 1000 Philistins ; puis il nomma ce lieu Rimath-Léki, ou Eminence de la mâchoire. (15: 8-17.) Mais Samson consumé et affaibli par une soif ardente, cria à l'Eternel, qui fit jaillir une source, non

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d'une dent de la mâchoire d'âne, comme portent nos versions, mais du creux qui est à Léhi, c'est-à-dire, du creux de l'éminence qui s'y trouvait (15: 17), probablement d'un rocher. (Voyez Léhi.) Samson s'étant désaltéré, nomma cette source Hen-Hakkoré, ou la source de celui qui crie. (15:18, 19.)

Après s'être montré jusqu'ici fidèle à sa vocation, et avoir travaillé à la délivrance de son peuple, le héros d'Israël s'abandonna à ses passions, et en vint même à violer le vœu de son nazaréat. 11 perdit ainsi la force miraculeuse qu'il avait obtenue en vertu de sa consécration spéciale à l'Eternel. Il se rendit d'abord à Gaza, où il se souilla avec une femme débauchée, et n'échappa aux embûches des Philistins, qu'en transportant de nuit les portes de la ville sur une colline voisine, en face d'Hébron. (16: 1-3.) Il retourna ensuite du côté de Dan, près du torrent de Sorek, où il vécut en concubinage avec Délila, femme sans cœur qui le trahit pour de l'argent II résista longtemps à ses supplications avant de lui révéler le secret de sa force. Il la trompa trois fois en lui faisant croire que si on le liait de différentes manières, il serait comme un autre homme. Vaincu enfin par les instances de cette femme, Samson lui apprit que si, infidèle à son vœu, il se laissait raser la tête (Nomb. 6: 5), sa force l'abandonnerait aussitôt Comme il s'était endormi sur les genoux de Délila, il se réveilla privé de sa chevelure et environné de Philistins. Cefcx-ci lui crevèrent les yeux, l'emmenèrent à Gaza, le chargèrent de chaînes, et le mirent en prison. Là ils lui firent moudre le grain, travail réservé aux femmes esclaves. (16: 4-21.) Mais ses cheveux ayant recru, il se consacra de nouveau à l'Eternel, et mourut volontairement pour son peuple, dans les circonstances suivantes:

Dans une fête en l'honneur de Dagon, les Philistins, pour se divertir, amenèrent Samson dans la cour du temple. Ce bâtiment était rempli d'hommes et de femmes, et son toit plat était couvert de 3000 personnes. Après avoir dérouté tous ces spectateurs en faisant des tours amusants, il se plaça contre les deux piliers qui supportaient tout le poids de cet édifice, d'une construction particulière. Puis invoquant une dernière fois l'Eternel, il embrassa ces piliers, renversa le temple et s'ensevelit sous ses ruines. Il tua plus de Philistins en mourant, que pendant les 20 ans qu'il avait jugé Israël. (16: 22-30.) Il fut inhumé par ses parents, près de Tsorha (16: 31) dans le sépulcre de son père. (16: 31.) Quoique la vie de Samson porte de nombreuses traces de l'infirmité humaine, et de la grossièreté des mœurs à cette époque, l'épître aux Hébreux le compte néanmoins parmi les héros de la foi. (Hébr. 11: 32.)

SAMUEL (exaucé de Dieu, 1 Sam. 1: 20), fils d'Elkana et de la pieuse Anne, était descendant de Lévi, par Kéhath. 11 naquit à Ramathajim-Tsophim, ou Rama (Voyez Rama), et fut le dernier juge d'Israël. (1 Chron. 6 : 22 - 28; 1 Sam. 1:1,19; 7: 15.) Le Seigneur l'accorda aux prières de sa mère, qui le lui avait consacré avant sa naissance, par le vœn du nazaréat. (1 Sam. 1:11.) A peine sevré, Samuel fut conduit, à l'âge de deux ou trois ans, au tabernacle, à Silo, où Anne le visitait chaque année, et où il grandissait dans la piété, sous la direction du sacrificateur Héli. Vêtu d'un éphod blanc, il vaquait à différentes fonctions,

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et ouvrait entre autres les portes du tabernacle. (2:18, 21; 3 :1,15.) Il n'était encore qu'un jeune garçon, âgé de douze ans, selon Josèpbe, quand Dieu l'appela quatre fois dans une nuit, et lui révéla le châtiment réservé à Héli, pour n'avoir pas réprimé la méchanceté de ses fils. (3:1-18.) Samuel s'affermissait dans la piété en avançant en âge, et le Seigneur le favorisa de nouvelles révélations, en sorte qu'il fut bientôt reconnu par tout le peuple comme un prophète. On venait, dans diverses circonstances, le consulter sous le nom de voyant, et lui offrir des présents (3:19-21 ; 4:1 ; 9:6-9.) Ce fut sans doute par une direction divine, et probablement après la mort d'Héli, qu'il quitta Silo, où l'arche n'était plus, pour s'établir à Rama, et qu'il érigea là un autel, sur un lieu élevé, qui devint un nouveau sanctuaire. On ne saurait douter qu'il n'y remplît les fonctions de sacrificateur, comme il le faisait ailleurs, quoiqu'il ne fût pas de la race d'Aaron. (7: 9, 17; 9:12 ; 10; 8.) Il est probable que c'est à Rama qu'il se maria et eut deux fils, Joël (ou Vasni) et Abija. (1 Sam. 7:17 ; 8:2; 1 Chron. 6: 28.) Pour juger le peuple, il faisait chaque année un séjour à Béthel, Guilgal et Mitspa, et demeurait le reste du temps à Rama. (1 Sara. 7:15-17.) Il remplissait ainsi le triple office de juge, de sacrificateur et de prophète.

Environ vingt ans après la mort d'Héli, Samuel vit ses pieux efforts couronnés de succès, par un réveil national: «Toute la maison d'Israël soupira après l'Eternel. » A la voix du prophète, les Israélites rejetèrent le culte des idoles pour ne servir que Dieu seul. (7 :1-4.) Dans une assemblée convoquée par lui, à Mitspa, au centre du pays, ils jeûnèrent, confessèrent leurs péchés, et firent des aspersions d'eau en l'honneur de l'Eternel. (7: 5, 6.) Mais troublés par l'approche des Philistins, ils supplièrent Samuel de prier le Seigneur pour eux. Pendant que le prophète sacrifiait un jeune agneau et faisait sa requête, l'Eternel fit éclater un violent orage sur les ennemis. Ceux-ci furent aussitôt dispersés et s'enfuirent devant les Israélites, jusqu'à Bethcar, probablement sur la frontière nord-est de la Philistie. Eu souvenir de cette délivrance, Samuel dressa, au sud-ouest de Mitspa, une pierre qu'il nomma Eben-Hézer, ou la pierre du secours. (7: 7-12.) Ce fut peut-être à cette époque qu'eut lieu une Pâque solennelle, qui était encore célèbre du temps de Josias. (2 Chron. 35:18.) Les Philistins humiliés rendirent les villes qu'ils avaient prises, et laissèrent le pays en repos tant que dura l'administration de Samuel. Les Cananéens demeurés de reste se tinrent aussi tranquilles. (7:13,14.) Ce fut vraisemblablement à cette époque que prirent naissance les communautés que l'on a appelées écoles de prophètes, et dont la fondation est attribuée à Samuel. C'est du moins sous son ministère que l'on voit apparaître, pour la première fois, ces communautés ou compagnies de prophètes, dont il était le père ou le président. (1 Sam. 10: 5-12; 19: 20.) Voyez Prophètes.

Quand Samuel fut devenu vieux, il remit ses fonctions de juge à sei deux fils, qu'il établit à Béer-Sébah. D'après Josèphe, l'un d'eux siégeait à Béthel. Mais leur injustice d'une part, et les menaces des Hammonites de l'autre, poussèrent les Israélites à demander un roi, pour être gouvernés comme les autres nations. (8:1-5; 12:12.) Affligé de cette demande, Samuel s'en plaignit à l'Eternel, qui le consola, et lui ordonna d'accéder au désir du peuple. Après avoir représenté à celui-ci les lourdes charges qu'un roi leur imposerait, le prophète oignit en cette qualité Saûl, qui était venu à Rama pour le consulter, et que Dieu lui avait désigné le jour précédent. (9:1-10:1.) Il lui annonça plusieurs signes prochains de sa royauté, et lui donna rendez-vous à Guilgal. (10: 2-10.) Puis Samuel rassemblant le peuple à Mitspa, lui reprocha d'avoir rejeté l'Eternel, son véritable roi, et lui fit connaître par le sort celui que Dien avait choisi pour le gouverner. A la vue de Saûl, remarquable par sa haute taille, tout le peuple transporté de joie cria: Vive It roi / Samuel écrivit ensuite le droit ou la constitution du royaume ; mais ce document ne nons est pas parvenu. (10: 47-25.) Saûl gagna bientôt la confiance du peuple par l'éclatante victoire qu'il remporta, à Jabès de Galaad, sur les Hammonites. (U : 1-13.) Aussitôt après, Samuel, alors tout blanc de vieillesse, assembla de nouveau le peuple, pendant la moisson, à Guilgal, entre Jérico et le Jourdain, pour y confirmer la royauté, et y offrir des sacrifices de prospérités. (It : 14,15.) Dans un discours d'adieu au peuple, il lui demanda si, pendant son administration, il avait commis quelque tort envers qui que ce fût. L'assemblée rendit témoignage à sa parfaite intégrité. (12: 1-5.) Puis reprenant la parole, le prophète reprocha aux Israélites leur ingratitude envers Dieu, et la leur fit sentir en obtenant, par la prière, qu'un violent orage éclatât tout à coup sur eux. Il promit néanmoins d'intercéder en leur faveur, et de leur enseigner le bon et droit chemin ; il les assura enfin de la protection de Dieu s'ils marchaient dans sa crainte. (12:6-25.)

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Samuel vécut encore pendant la plus grande partie du règne de Saûl. Ce prince n'était sur le trône que depuis deux ans, quand la guerre recommença avec les Philistins. Pour s'y préparer par des sacrifices à l'Eternel, les Israélites s'assemblèrent de nouveau à Guilgal, où Samuel commanda à Sattl de l'attendre sept jours. Le prophète, qui devait offrir les sacrifices, tardant un peu, le roi méprisa son ordre, et usurpa ses fonctions. En arrivant, Samuel l'avertit que son règne ne serait pas affermi, et que Dieu s'était choisi un homme selon son cœur pour lui succéder. ( 13: 1-14.) Cependant lorsque Saûl eut remporté différentes victoires sur les ennemis d'Israël, Samuel lui ordonna encore de la part de Dieu d'exterminer les Hamalécites, et de n'épargner ni gens ni bêtes. Mais il apprit bientôt, par une révélation divine, que le roi avait violé cet ordre, en sauvant Agag et une partie du bétail, et que l'Eternel l'avait définitivement rejeté. Saisi d'une profonde tristesse, le prophète passa toute la nuit en prière, puis se rendit à Guilgal, où était Saûl avec l'armée, et lui fit part de son pénible message. Comme il s'en retournait, le roi voulant le retenir, le saisit par son manteau, qui se déchira, ce que Samuel lui présenta comme un symbole de sa royauté éphémère. Néanmoins par condescendance pour ce prince, il consentit à se prosterner avec lui devant l'Eternel. Lorsque le prophète eut fait mourir Agag, il se retira à Rama, et rompit toute relation avec Saûl, mais il s'affligea vivement à son sujet. (14: 46 à 15: 35.)

Cependant Dieu désapprouva la tristesse prolongée de Samuel, et l'envoya, à Bethléhem, oindre un fils d'Isaï, nommé David, qui devait succéder à Satkl. Mais, afin de le rassurer contre la vengeance de ce dernier, il lui ordonna d'y mener une vache pour un sacrifice, auquel devait assister Isa! et ses 8 fils. Samuel crut d'abord que Dieu avait choisi Eliab, l'aîné, remarquable par sa haute et belle taille. Toutefois comme le Seigneur ne regarde pas à l'apparence, mais au cœur, le prophète dut oindre le jeune David, qu'on avait fait venir d'auprès des brebis. (16: 1-13.) *

Tandis que Saûl, consumé par la jalousie, en voulait à la vie de David, Samuel vivait dans la retraite, à Rama, et lonait Dieu au milieu de son école de prophètes. Il se livrait à ce saint exercice quand il vit arriver auprès de lui, d'abord David, sauvé par sa femme Mical, puis Satil, qui le poursuivait. (19:18-24.) Il travailla aussi, peut-être dans sa vieillesse, à réorganiser le service du tabernacle, en y établissant des portiers. (1 Chron. 9 : 22,23.) Il écrivit enfin le commencement de la vie de David; mais il ne faut pas confondre cet écrit avec nos livres de Samuel. (29:29.) Au moment où Saûl et David se rencontraient dans la caverne de Henguédi, le prophète mourut dans un âge avancé, mais qu'il n'est pas possible de déterminer. (1 Sam. 24:1 ; 25:1.) Quant à l'entretien qu'il eut depuis sa mort avec Saûl, à Hendor. (28:11-20.)

Samuel a été un serviteur de Dieu plein de foi, d'énergie, de sensibilité et de dévouement. Une importante réforme religieuse et une grande transformation politique, s'accomplirent en Israël sous son long ministère. Le Psalmiste et Jérémie le nomment, avec Moïse, parmi les plus grands saints de l'ancienne alliance. (Ps. 99: 6; Jér. 15:1.) Enfin le Nouveau Testament le compte au nombre des héros de la foi, et des prophètes qui ont annoncé Jésus-Christ. (Héb. 11: 32; Act. 3: 24; 13: 20.)

Livres de Samuel. Ils ne formaient primitivement qu'un seul livre, qui fut divisé en deux, dans la version grecque des Septante, sous le nom de premier livre et second livre des Rois. Tout en conservant l'ancien titre, on a admis cette division dans nos versions, et même dans nos bibles hébraïques, mais non dans celles des Juifs. Il est évident que Samuel n'est pas l'auteur de cet écrit, puisqu'il mourut avant la plupart des événements qui y sont racontés. (1 Sam. 25 :1.) Mais on l'a désigné sous ce titre, d'abord parce que la vie de ce prophète y occupe la première place, puis sans doute aussi parce que l'influence de Samuel domine toute l'époque qui y est retracée. Il est probable que le prophète qui l'a rédigé, vivait peu après la séparation des 10 tribus. On voit d'abord qu'il écrivit un certain temps après les événements, puisqu'il explique telle expression, telle coutume inusitées parmi ses contemporains. (1 Sam. 9: 9 ; 2 Sam. 13:18.) Il emploie aussi fréquemment la formule jusqu'à aujourd'hui, pour indiquer la longue durée d'un usage ou d'un monument. (1 Sam. 5: 5; 6:18; 30: 25; 2 Sam. 4: 3; 6: 8; 18: 18.) Enfin il mentionne les rois de Juda. (1 Sam. 27: 6.) D'un autre côté de savants hébraïsants ont conclu du style de cet écrit, qu'il n'a pas été composé très longtemps après l'époque de Salomon. Il renferme l'histoire du peuple d'Israël depuis la naissance de Samuel jusqu'à la fin du règne de David, dont il ne rapporte pas la mort, sans doute pour ne pas entamer le règne de Salomon. Il n'est pas possible de préciser la durée de cette époque de transformation, qni doit comprendre au moins 120 ans, et même, selon quelques auteurs, 140 ans, de 1155-1015 av. Jésus-Christ. Elle se divise naturellement en 3 périodes, savoir :

1* La jeunesse et l'activité publique de Samuel. (1 Sam. 1-12.)

2* Le règne et la mort de Sattl, ainsi que la jeunesse de David. (1 Sam. 13-31.)

3° Le règne de David, d'abord à Hébron, sur Juda seul, puis à Jérusalem, sur tout Israël. (2 Sam. 1-24.)

Outre le livre de Jasar (2 Sam. 1:18), d'où a été tirée la complainte de David sur Sattl et Jonathan, l'auteur des livres de Samuel a utilisé, comme celui des Chroniques, trois écrits composés par Samuel, Nathan et Gad. (1 Chron. 29 : 29.) C'est ce que prouvent plusieurs passages identiques de 2 Sam. 5-24 et de 1 Chron. 11-21. Nos deux livres de Samuel renferment de nombreux détails biographiques, et offrent un intérêt particulier. On trouve dans 2 Sam. 7: 5-17, une célèbre prophétie relative à Jésus-Christ.

SANCHÉRIB <2 Rois 18:13), roi d'Assyrie à l'époque d'Ezéchias. Les renseignements de l'Ecriture sur ce prince, sont confirmés et complétés par les inscriptions et les bas-reliefs,récemment découverts dans les ruines de Ninive. Il succéda à son père Sargon, vers l'an 716 av. Jésus-Christ. Il commença son règne par une expédition contre le roi de Babylone Mé-rodac-Baladan, qu'il défit et poursuivit, sans pouvoir l'atteindre. Il se glorifie de s'être emparé du palais de ce prince, de ses trésors, de sa femme, etc.; d'avoir pris 89 grandes villes et 820plus petites, tant dans la Caldée que dans d'autres provinces de l'Asie, et d'avoir conquis un immense butin. De retour à Ninive, il construisit, en employant des Caldéens captifs, un magnifique palais, sur les murs duquel il fit représenter ses victoires. Quelque temps après, il entreprit une nouvelle expédition du côté de la Syrie et de la Palestine, et alla même, d'après Josèphe, jusqu'en Egypte. Il s'empara de Sidon, de Tyr et des principales villes des Philistins. Ensuite il envahit, vers 712 av. Jésus-Christ, le royaume de Juda, dont il prit toutes les villes fortes, sauf Libna et Jérusalem. Ezé-chias effrayé le pria humblement de se retirer, et offrit de lui payer la rançon qu'il demanderait. Sanchérib feignant d'accéder à sa requête, exigea de lui 30 talents d'or et 300 talents d'argent, soit environ 6660000 francs. Néanmoins quand il eut reçu cette somme, il envoya de Lakis, sous le commandement de Rab-Saké, nne armée contre Jérusalem. Il fit sommer Ezéchias, dans une langage plein d'arrogance et d'impiété, de livrer cette ville sans combat. Mais averti de l'approche de Tirhaca, roi d'Ethiopie, il fut forcé de rassembler ses troupes et d'interrompre le siège de Libna, pour faire face & cet ennemi. Il expédia néanmoins des lettres insolentes au roi de Juda, pour l'inviter à reconnaître son pouvoir irrésistible. Mais Dieu, exauçant les prières d'Esaïe et d'Ezéchias (2 Chron. 32: 20), répondit lui-même au monarque assyrien, par l'envoi d'un ange, qui lui tua 185000 hommes d'une seule nuit. (2 Rois 18: 13-36; 19: 9; 2 Chron. 32:1-32 ; Esa. 36; 37.) Après ce châtiment, Sanchérib s'en retourna à Ninive, où il fit représenter, sur les murs de son palais, les victoires qu'il avait remportées dans cette seconde expédition. Il mentionne

entre autres, dans une inscription, la prise de 46 villes fortes de Juda et d'un grand nombre d'autres de moindre importance; la permission qu'il donna de massacrer la population de Lakis ; la contribution de 30 talents d'or et de 400 talents d'argent (800 selon quelques auteurs), qu'il imposa à Ezéchias, ainsi que le refus de ce prince de lui rendre hommage. Mais l'orgueilleux roi d'Assyrie passe sous silence la ruine de son armée, qui est cependant attestée par Bérose, historien caldéen, qui vivait environ trois siècles av. Jésus-Christ. Quelque temps après, Sanchérib fut assassiné à Ninive, par deux de ses fils, au moment où il se prosternait dans le temple de son dieu Nisroc. (2 Rois 19: 37 ; 2 Chron. 32: 21 ; Esa. 37 : 38.)

SANCTIFICATION. (Rom. 6: 22.) Dans l'Ancien Testament, le mot sanctifier (kadesch) signifie mettre à part, c'est-à-dire, retirer une chose de l'usage ordinaire pour la consacrer à nn usage particulier. (Gen. 2: 3; Ex. 13: 2.) Dieu sanctifia Israël (Ex. 31: 13), en le retirant de la souillure des autres peuples, pour le consacrer à son service, ou le rendre saint, selon cette parole: « Soyez saints, car je suis saint. » (Lév. 19: 2.) La rédemption, qui consiste principalement dans le pardon et dans la complète délivrance du péché, a été préfigurée par les cérémonies de la loi, et réalisée par Jésus-Christ. Pour relever le caractère moral de cette œuvre divine, le Nouveau Testament la désigne parfois sous l'idée générale de sanctification. C'est ainsi que Jésus demande à son père de sanctifier ses disciples par la vérité (Jean 17: 17); que Paul nomme les fidèles « les sanctifiés » (1 Cor. 1:2; Act. 26: 18 ; Hébr. 10: 10), et Pierre, les « élus selon la prescience de Dieu le Père, dans la sanctification de l'Esprit.» (1 Pier. 1:1.) Sous cette notion, les apôtres expriment quelquefois la justification, dans sa liaison avec la régénération, comme dans les passages suivants : « C'est par cette volonté que nous sommes sanctifiés, savoir par l'oblation du corps de Jésus-Christ. » (Héb-10: 10.) « Christ s'est donné lui-même pour l'église, afin qu'il la sanctifiât, l'ayant lavée dans le baptême d'eau, par la parole.....» (Eph. 5: 25-

27.) « Vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés, vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus et par l'Esprit de notre Dieu. » (1 Cor. 6: 11.)

Mais le Nouveau Testament donne souvent le nom de sanctification à l'œuvre qui s'accomplit dans les régénérés pour les amener à une entière sainteté : « C'est ici la volonté de Dieu, savoir votre sanctification. » (agiasmos, 1 Thes. 4: 3, 7.) « Or le Dieu de paix veuille vous sanctifier entièrement.... » (5: 23.) « Poursuivez la sanctification , sans laquelle nul ne verra le Seigneur. » (Hébr. 12: 14.) « Puisque nous avons de telles promesses, nettoyons-nous de toute souillure, de la chair et de l'esprit, achevant notre sanctification (agiôsunê) dans la crainte de Dieu. » (2 Cor. 7: 1.) Dans ce sens spécial, la sanctification est le développement de la régénération. Elle a pour objet, d'une part, le dépouillement complet ou la ruine du vieil homme, et de l'autre, l'accroissement journalier de l'homme nouveau, « jusqu'à la mesure de la parfaite stature de Christ. » (Col. 2: 7-11; Eph. 4: 13.) Elle embrasse la vie entière du racheté, ses sentiments, ses pensées, ses paroles et ses actions. (Rom. 12:1 ; 6 : 22; 1 Thes. 4: 4-7; 1 Tim. 2 :15; Col. 3: 17.) Elle a pour principe l'amour de Dieu et da prochain, pour agent le Saint-Esprit, et pour terme la perfection. (1 Jean 4: 19-21; 1 Cor. 13; 2 Thes. 2:13; Philip. 3: 12-14.)

Panl nomme aussi sanctification, la nouvelle naissance et l'entière transformation du fidèle, comme dans 1 Cor. 1:30 : « Jésus-Christ vous a été fait de la part de Dieu sagesse, justice, sanctification et rédemption. » A l'exemple de l'apôtre, les théologiens comprennent souvent sous ce nom, la régénération et la sanctification proprement dite. Quoique la justification et la sanctification soient intimement unies, il n'est pas moins dangereux de les confondre, comme le fait l'église romaine, que de les séparer. En effet le fidèle le plus sanctifié étant toujours imparfait ici-bas (Philip. 3 : lé), ne peut avoir l'assurance de sa réconciliation qu'en s'appropriant, par la foi, la parfaite justice de Jésus-Christ. (Rom. 3 : 24. Voyez Justification). Dans nos versions du Nouveau Testament, le mot sanctification est la traduction de deux termes grecs (agiasmos et agiôsunë), qui sont parfois rendus par sainteté. (Rom. 6: 19 ; 1 Thes. 3 : 13 ; 4: 7 ; 1 Tim. 2: 15.)

SANCTUAIRE, (mikedasch, Ex. 25: 8.) Ce mot, qui signifie lieu consacré, est employé dans un grand nombre d'acceptions, et désigne entre autres : 1° Le lieu très saint. (Lév. 4: 6.) 2° Le lieu saint. (2 Chron. 26 : 18.) 3° Les ustensiles du tabernacle. (Nomb. 10:21 ; 4:4-15.) 4° Le tabernacle tout entier. (Jos. 24: 26.) 5* Le temple. (2 Chron. 20: 8.) 6® Tout lieu consacré au culte (Ps. 73: 17), même chez les païens. (Esa. 16: 12, d'après l'original.) 7* Le ciel où Dieu habite. (Ps. 102:20, héb.) 8° Un lieu de refuge. (Esa. 8: 14 ; Ezéch. 11: 16.) Toutefois ce mot est le plus souvent appliqué au tabernacle, ou au temple qui l'a remplacé.

SANG. (Gen. 4:10.) Chacun sait que le sang circule dans toutes les parties du corps de l'homme et des animaux et y entretient la vie. On a constaté que sur mille parties de sang, il y en a 790 d'eau, 195 d'albumine, matière qui ressemble au blanc d'oeuf; dix de différents sels, dont la moitié au moins de sel de cuisine; trois de fibrine et deux de fer. Le fer forme seul la matière colorante. Mais l'essence même du sang, comme en général celle des corps et des esprits, échappe à notre connaissance. L'Ecriture nomme le sang l'âme de la chair, c'est-à-dire, la vie : « Car l'âme de toute chair est son sang, c'est son âme. » (Lév. 17 : 14.) C'est sur cette considération que Dieu fonde, d'une part, la défense faite à Noé, et plus tard aux Israélites, sous peine de mort, de manger du sang ; et de l'autre, l'ordre de le répandre sur son autel, pour l'expiation du péché. (Gen. 9: 4 ; Lév. 17: 11, 14.) Mais le sang des victimes n'était qu'une figure de celui de Jésus-Christ. (Hébr. 9: 7-22; 10: 1-22.) Il n'est ni donné ni demandé à l'homme de comprendre pourquoi l'effusion du sang a été nécessaire pour l'expiation de nos péchés. Mais c'est une vérité clairement révélée, et que tous les fidèles doivent recevoir, par la foi, avec la docilité d'un petit enfant. (Voyez Expiation et Sacrifices.)

Le synode de Jérusalem décida, sous la direction du Saint-Esprit, que les chrétiens d'entre les gentils n'étaient pas tenus à l'observation de la loi, mais devaient néanmoins s'abstenir du sang, ainsi que de la chair des bêtes étouffées ou sacrifiées aux idoles. On s'est demandé si cette prescription avait un caractère permanent, ou seulement temporaire.

DICTION. BIBLIQUE. 34

St. Paul semble résoudre cette question dans le dernier sens, quand il déclare qu'aucune créature n'est à rejeter, comme nourriture, si elle est prise avec actions de grâces (1 Tim. 4: 4) ; que rien n'est souillé de soi-même (Rom. 14:14) ; que les fidèles peuvent manger de tout ce qui se vend à la boucherie, et de tout ce qui sera mis devant eux, chez les païenB (1 Cor. 10:25-27); et qu'enfin il n'interdit certains aliments que si leur usage scandalise les faibles en la foi. (Rom. 14; 1 Cor. 8 ; 10:23-33.)

SANGLIER. Voyez Pourceau.

SANGSUE (Prov. 30:15), animal amphibie, sans pieds ni nageoires, long comme le petit doigt, et ressemblant à un gros ver. La sangsue est hermaphrodite et vivipare, et n'a d'autre orifice que la bouche, qui est armée de trois dents aiguës, capables de percer la peau d'un cheval. Elle est pourvue d'une poche intérieure servant à la fois d'estomac et d'intestins, où elle conserve pendant plusieurs mois, le sang qu'elle suce avec avidité. Les parties de sa nourriture qu'elle ne s'assimile pas, paraissent s'échapper par la transpiration, et former sur son corps une matière gluante. Les médecins emploient souvent ce petit animal pour tirer du sang. Ïm sangsue, dit Agur, a deux filles qui disent : Apporte, apporte. (30 : 15.) Ces deux filles désignent sans doute des désirs insatiables.

SANHÉDRIN. Voyez Conseil.

SAPHAN (2 Rois 22: 3), secrétaire de Josias. Il fut chargé de lire à ce prince le livre de la loi retrouvé dans le temple, et d'aller consulter à cette occasion, avec d'autres envoyés, la prophétesse Hulda. (22: 3-14.) Il paraît qu'il y a eu plusieurs personnages de ce nom. (2 Rois 22: 12 ; Jér. 29: 3 ; 36:12 ; 39: 14 ; Ezéch. 8:11.)

SAPHIR. (Ex. 24: 10.) Ce mot, tiré de l'hébreu, désigne une pierre précieuse, transparente, presque aussi dure que le diamant et dont la couleur, qui est bleue, varie selon l'espèce. Le saphir oriental est d'un beau bleu céleste. (Ex. 24: 10 ; Ezéch. 1: 26.) Il était dans la seconde rangée du pectoral (Ex. 28: 19), et forme le second fondement de la nouvelle Jérusalem. (Apoc. 21: 19.)

SAPHIRA. Voyez Ananias.

SAPIN. (1 Rois 5:10.) On est généralement d'accord aujourd'hui que le mot hébreu (berosch), rendu par sapin dans nos traductions, désigne le cyprès. Voyez Cyprès.

SAQUEBUTE. Voyez Musique.

SARA, SAR AI (Gen. 11: 29), femme d'Abraham, quoique sa sœur de père, et non sa nièce, comme le dit Josèphe. (20: 12.) Elle était stérile, mais douée d'une grande beauté, qu'elle conserva jusque dans un âge très avancé. (12:11.) Elle accompagna son mari d'Ur à Caran, puis en Canaan, où elle arriva à l'âge de soixante-cinq ans. (12:4,5; 17:17.) A la demande d'Abraham, elle se donna simplement pour sa sœur quand ils étaient en voyage, et spécialement en Egypte et à Guérar. Cette dissimulation l'exposa à un grand danger dont Dieu la délivra. (12: 11-20; 20: 1-18.) Après avoir attendu dix ans l'effet de la promesse de Dieu à Abraham concernant une postérité, elle lui donna, selon l'usage de ce

SAR

temps-là, sa servante Agar pour concubine, afin d'obtenir par elle des enfants. Mais Agar lui ayant manqué de respect, elle la maltraita. (16:1-6.) Environ quatorze ans plus tard (16:16; 17:21,25), Dieu révéla à Abraham que le fils de la promesse naîtrait de sa propre femme, qui deviendrait ainsi la mère de plusieurs nations et de plusieurs rois. Il lui changea aussi son nom de Saraï, dont le sens est douteux, en celui de Sara, qui signifie princesse. (17: 15-17.) Quand Abraham reçut la visite de trois anges et que l'Eternel lui confirma cette promesse, Sara exprima un doute par un sourire, que la peur la poussa à nier, mais dont elle fut néanmoins reprise. (18:1-15.) A l'âge de quatre-vingt-dix ans, elle obtint, par la foi, la faveur de mettre au monde Isaac et de le nourrir elle-même. (Héb. 11:11.) Obéissant peut-être à son insu à une direction divine, elle fit chasser le fils de sa servante, Ismaël, qui s'était moqué d'Isaac, l'héritier légitime. (Gen. 21: 1-14 ; Gai. 4: 30.) Elle vécut encore trente-sept ans depuis la naissance de son fils et mourut, âgée de 127 ans, à Hébron, où elle fut ensevelie dans la caverne de Macpéla. (Gen. 23:1,2,19.) Voyez Abraham.

Esaïe présente Sara comme un exemple à imiter. (Esa. 51: 2.) Paul la considère comme un type de la nouvelle alliance (Gai. 4:22-31 ; Rom. 4:19 ; 9: 9), et Pierre la propose aux femmes chrétiennes comme un modèle de modestie, de douceur et de soumission à leurs maris. (1 Pier. 3:4-6.)

SARDES (Apoc. 1: 11), ville célèbre par ses richesses et capitale du royaume de Lydie. Elle était située sur le fleuve Pactole, dans une plaine fertile, au pied du mont Tmolus, environ douze lieues au sud de Thyatire. Elle fut détruite, vers 548 avant Jésus-Christ, par Cyrus, et en 504 par les Athéniens. Elle tomba au pouvoir des Romains l'an 188 et redevint florissante ; mais ses habitants étaient célèbres par la corruption de leurs mœurs. Renversée par un tremblement de terre à l'époque de Jésus-Christ, elle fut rebâtie par Tibère. Il s'y forma de bonne heure une église, mentionnée dans l'Apocalypse, à laquelle Jésus-Christ reproche « d'avoir le bruit de vivre, mais d'être morte, » à l'exception de quelques personnes « qui marchent en vêtements blancs. » (3:1-6.) Sardes fut détruite en 1402 par Tamerlan. On n'y voit plus que des ruines et un misérable village nommé Sart.

SARDOINE. (Ex. 28:17; Apoc. 4: 3.) Le mot hébreu (odem) et le mot, grec (sardion) rendus par sardoine, paraissent désigner la cornaline ou pierre de Sardes. C'est une pierre précieuse, ronge, derai-transpa-rente, dure et susceptible d'un beau poli. Elle occupait le premier rang dans le pectoral, et forme le sixième fondement de la nouvelle Jérusalem. (Ex. 39: 10 ; Ezéch. 28:13 ; Apoc. 21: 20.)

SARDONYX. (Apoc. 21: 20.) Ce mot grec désigne proprement la sardoine, espèce d'agate d'une couleur jaunâtre, d'un tissu de corne et parfois nuancé d'une teinte obscure. Elle est dure, se polit facilement, et tient le milieu entre la pierre de Sardes (cornaline) et l'onyx, ce qui lui a valu son nom. Elle forme le cinquième fondement de la nouvelle Jérusalem. (21: 20.)

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SARÉÈTSER. Voyez Adramélec.

SAREPTA (1 Rois 17: 9), port de mer entre Tyr et Sidon, sur le territoire de cette dernière ville, était autrefois célèbre par ses vins. Elie y ressuscita le fils d'une veuve qui l'avait accueilli pendant la famine. (1 Rois 17: 10-24 ; Luc 4: 26.) Cette ville professait le christianisme au sixième siècle, et avait un évêque sous les Croisés. On érigea, près du port, sur l'emplacement présumé de la maison de la veuve, une chapelle qui est devenue un sanctuaire mahométan. Sarepta n'est plus qu'un grand village, nommé Sarfend, et situé une lieue à l'orient de l'ancienne

ville.

SARGON (Esa. 20: 1), roi d'Assyrie. Il est nommé une seule fois dans la Bible, qui ne mentionne de lui que la prise d'Asdod par son général Tartan. Ce prince commença, selon d'anciens historiens, une nouvelle dynastie, ce qui semble confirmé par des inscriptions découvertes dans les ruines de Ninive. Elles portent qu'à son avènement au trône il changea son ancien nom contre celui de Sargon, qui signifie roi par lui-même. D'après ces inscriptions, il succéda à Salmanasar et fut le père de Sanchérib ; il ht des expéditions maritimes, puis il envahit et détruisit le royaume d'Israël, dont il emmena 27 280 prisonniers. Ce fut probablement après cette victoire qu'il conquit Asdod. (Esa. 20: 1.) Esaïe paraît le désigner dans une prophétie où il annonce la conquête de l'Egypte par le roi d'Assyrie. (Esa. 20: 2-6.) Sargon construisit à Ninive un palais sur les murs duquel il fit retracer ses exploits. On doit admettre qu'il s'empara du trône pendant que Salmanasar asssiégeait Samarie, dont il obtint lui-même la reddition, à moins qu'il ne se soit attribué, par vanité, la ruine du royaume d'Israël, à laquelle il pouvait avoir contribué avant d'être roi. (2 Rois 18: 9.) Il doit avoir régné de 721 à 716 avant Jésus-Christ.

SARON (Cant. 2:1), plaine située le long de la Méditerranée et s'é-tendant depuis Joppe à Césarée, et même jusqu'au cap Carmel, sur une longueur d'une vingtaine de lieues. Elle était autrefois célèbre par sa fertilité, par la beauté de ses roses et par ses pâturages. (Esa. 33: 9 ; 35: 2; 66: 10; Cant. 2: 1; 1 Chron. 27: 29.) Au printemps elle se couvre encore de roses, de lis, de tulipes, de narcisses, d'anémones, d'œillets et d'une multitude d'autres fleurs. On y trouve vers le nord des forêts de hêtres et de chênes. Les parties cultivées sont très fertiles et produisent du blé, de l'orge, du millet, du coton, etc. Des troupeaux de brebis et de vaches paissent dans de bons pâturages. Mais des portions de cette belle plaine restent en friche et se couvrent de chardons.

SARON (Jos. 12: 18), ancienne ville cananéenne dont la situation est inconnue. Il y avait aussi une ville de ce nom en Galaad. (1 Chron. 5 :

16.)

SAJRON (Act. 9: 35), ville ou village près de Lydde, au sud de la plaine de Saron. Tous les habitants de ce lieu se convertirent au Seigneur, lorsqu'ils apprirent que Pierre avait guéri Enée à Lydde.

SATAN. Voyez Diable.

SATRAPE (Esd. 8: 36), gouverneur d'une province chez les Perses. (Dan. 3: 2 ; 6: 1.) Voyez Perse.

SAUL. Voyez Paul.

SAUL (1 Sam. 9:2), Benjamite de Guibha, fils de Eis et premier roi d'Israël. Il était le plus bel homme du pays, et dépassait depuis les épaules tous ses concitoyens. Il paraît qu'il avait en montant sur le trône, trois fils et deux filles, de sa femme Ahinoham ( 14 : 49, 60 ), et qu'il était dans l'âge mûr, puisque deux ans plus tard son fils Jonathan pouvait déjà commander un corps de mille hommes. (14 : 49; 13 : 2.) D'après la tradition juive, suivie par St. Paul, il régna quarante ans, de 1095-1055 av. J.-C. (Act. 13:21.) Son fils Is-Boseth naquit sans doute au commencement de son règne, puisqu'il lui succéda à l'âge de quarante ans, ce qui pourrait expliquer pourquoi il n'est pas nommé avec ses frères et sœurs. (1 Sam. 14: 49 ; 2 Sam. 2:10.) Sattl eut plus tard deux autres fils d'une concubine, nommée Ritspa, et fut ainsi père de sept enfants. (2 Sam. 3 : 7; 21 : 8.)

Il cherchait depuis trois jours les ânesses de son père lorsqu'il passa à Rama pour consulter Samuel. Celui-ci l'invita au festin d'un sacrifice, avec trente autres convives, lui fit passer la nuit sur le toit de sa maison, le retint jusqu'au lendemain, et l'oignit pour roi de la part de l'Eternel. En retournant chez son père, Sattl rencontra, comme Samuel le lni avait annoncé, diverses personnes, entre autres une compagnie de prophètes. Il fut tout à coup saisi et transformé intérieurement par l'Esprit de Dieu, et se mit à prophétiser avec eux ou à louer Dieu. (1 Sam. 9; 10: 1-11.) Il se rendit peu après dans une assemblée convoquée par le prophète, à Mitspa, où il fut désigné pour roi par le sort. Il se cacha modestement parmi le bagage, jusqu'à ce qu'on le tirât de là pour le présenter au peuple, qui s'écria en le voyant : Vive le roi ! Sattl ferma sagement l'oreille aux propos de quelques moqueurs et retourna à ses travaux agricoles. (10:15-27; 11: 5.) Mais il gagna bientôt la confiance des Israélites par la brillante victoire qu'il remporta, à la tête de 330000 hommes, sur Nahas, roi des Hammonites, qui menaçait de crever l'œil droit à tous les habitants de Jabès de Galaad. De retour de cette expédition, il refusa de sévir contre ceux qui l'avaient méprisé après son élection. (11: 1-13.) Celle-ci fut confirmée par Samuel et le peuple dans une assemblée à Guilgal. (11 : 14, 15.)

Cependant les Philistins, abaissés sous l'administration de Samuel, relevèrent la tête pendant les deux premières années du règne de Sattl. Ils opprimèrent les Israélites et les empêchèrent de fabriquer des armes, et même d'avoir des forgerdns; ils les obligeaient ainsi de recourir à eux pour réparer leurs instruments de fer. (13 :1 ; 13 :19-23.) Sattl ayant levé un corps de 3000 hommes, en garda 2000 avec lui et donna les mille autres à Jonathan, qui battit, près de Guibha, la garnison des Philistins. Ceux-ci, irrités par cet échec, envahirent le pays avec 30000 chariots, 6000 cavaliers et une innombrable armée de fantassins. Les Israélites effrayés se cachèrent dans les cavernes ou s'enfuirent à l'est du Jourdain. ( 13:1-7. ) Lorsque Samuel eut convoqué une assemblée à

Guilgal, pour préparer le peuple aa combat par des sacrifices, qu'il voulait offrir lui-même, il ordonna à Sattl de l'attendre sept jours. Mais comme le prophète tardait à paraître, ce prince sacrifia lui-même les victimes et désobéit ainsi à l'Eternel. C'est pourquoi Dieu lui fit dire par Samuel qu'il s'était choisi un autre conducteur du peuple, un homme selon son cœur. (13 : 7-14.) Toutefois le Seigneur ne l'abandonna pas encore.

Satil se rendit avec 600 hommes de Guilgal à Guibha, et fit amener l'arche dans son camp. ( 14:18. ) Il consultait aussi l'Etemel par le moyen du souverain sacrificateur. Grâce à l'exploit de son fils Jonathan, à Micmas, il mit en fuite les Philistins. Mais par suite d'un vœu intempestif, il fut sur le point de mettre à mort ce fils courageux, qui n'échappa que par l'intervention du peuple. ( 14:1-46. Voyez Jonathan. ) Dès ce moment, Sattl devint un prince puissant. Il organisa son armée, sur laquelle il établit son cousin Abner. Il fit la guerre avec succès contre les Moabites, les Hammonites, les Iduméens, les rois de Tsoba et surtout contre les Philistins, dont il délivra momentanément les Israélites. ( 14 : 47-50. ) Ce fut peut-être à cette époque qu'il proscrivit tous les arts magiques (28 : 9), et fit périr, par un faux zèle, un grand nombre de Gabaonites. (2 Sam. 21:1, 2.)

Mais les succès de Sattl lui enflèrent le cœur. Malgré sa piété apparente, il était plus préoccupé de faire sa volonté propre que celle de Dieu, comme il le prouva dans la guerre contre les Hamalécites. Chargé de la part de l'Eternel d'exterminer ces anciens ennemis d'Israël, ainsi que leurs bêtes, il épargna le roi Agag et les meilleures pièces de bétail. En revenant tout glorieux de cette expédition, il s'érigea une statue (non une place) à Carmel, en Juda; puis il se rendit à Guilgal, où Samuel lui annonça que l'Eternel l'avait définitivement rejeté. Ce fut en vain qu'il parut s'humilier. Voulant retenir Samuel auprès de lui, il le saisit par son manteau, qui se déchira et devint le symbole de son règne. L'Eternel, lui dit le prophète, a aujourd'hui déchiré le royaume d'Israël de dessus toi et Va donné à ton prochain, qui est meilleur que toi. ( 1 Sam. 15:1-31.) Samuel rompit dès lors toute relation avec ce prince et oignit secrètement David pour lui succéder. (16 :1-13.) L'Esprit de Dieu s'é-tant retiré de Sattl, un malin esprit s'empara de lui, et le jetait dans des accès de mystérieuse et profonde tristesse, dont la musique le soulageait un peu. C'est alors que David fut choisi pour jouer de la harpe devant lui et devint son écuyer, sans cesser tout à fait de garder les brebis de son père. (16:14-23; 17:15.)

Les Philistins, toujours en guerre avec Sattl (14: 52), envahirent de nouveau son royaume, et campèrent en Juda, entre Soco et Hazéca, quelques lieues au sud-ouest de Jérusalem. Les Israélites occupaient la vallée du Chêne (ou du Térébinthe). Effrayé par les provocations de Goliath, Sattl promit l'une de ses filles à celui qui le tuerait. Quand David eut abattu ce géant, les Philistins s'enfuirent devant les Israélites, qui pillèrent leur camp. (17:1-53.) Sattl s'informa de la famille de David, qu'il avait sans doute oubliée, et le prit définitivement à son service. Ce jeune héros devint aussitôt l'ami de Jonathan et gagna aussi la confiance du roi, qui le mit au nombre de ses capitaines. (17: 54-58; 18: 1-5.) Mais depuis le jour où ce prince entendit répéter par des femmes : « Saûl a frappé ses mille, et David ses dix mille, » il fut cousumé d'une mortelle jalousie contre son futur successeur, dont il chercha à se débarrasser, tantôt par la violence, tantôt par la ruse. Le reste de son règne n'est rempli que du récit de ses persécutions contre David. Un jour que celui-ci jouait devant lui, Satil lui lança deux fois sa hallebarde. Il lui fit épouser sa fille Mical dans l'espoir de le faire périr plus facilement. Il fut cependant apaisé un moment par les paroles de Jonathan en faveur de son ami; mais bientôt, surmonté par la jalousie, il lança de nouveau son arme contre David. (19:1-10.) N'ayant pu l'atteindre, il voulut en vain le faire arrêter dans la maison où Mical demeurait avec lui; ensuite il le poursuivit jusqu'à Rama. Là Saûl, saisi par l'Esprit de Dieu, tomba dans un état extatique et convulsif, se dépouilla de ses vêtements et passa un jour et une nuit sur le sol devant Samuel. (19: 11-24.) Mais de retour chez lui, il retomba bientôt dans son état ordinaire, et jeta même sa hallebarde contre Jonathan, qui voulait intercéder une seconde fois pour David. (20:1-88.)

Lorsque David se fut enfui et eut passé à Nob, où il obtint, du souverain sacrificateur Ahimélec, des pains sacrés et l'épée de Goliath, Saûl fit massacrer 85 sacrificateurs et toute la population de cette ville. (21 : 1-9; 22: 9-19.) Il apprit peu après que David errait dans la tribu de Juda, et le poursuivit sans l'atteindre, d'abord à Kéhila, au nord-ouest d'Hébron ; puis au sud-est de cette ville, dans le désert de Ziph. Il s'en retourna ensuite à Guibha. Sur un avis des Ziphiens, il se remit à la recherche de David ; il allait le saisir quand il dut s'éloigner de lui pour repousser les Philistins. (28: 19-28.) Saûl ayant pris avec lui 8000 hommes, retrouva bientôt ses traces et entra dans la vaste caverne de Henguédi, à l'ouest de la mer Morte. David, qui s'y trouvait, lui coupa le pan de sa robe, sans lui faire aucun mal. Touché jusqu'aux larmes de ce procédé, Saûl reconnut que David lui succéderait sur le trône ; et après l'avoir fait jurer de ne pas détruire sa race, il s'en alla. ( 24. ) Mais en proie à sa cruelle passion, et averti de nouveau que David était au désert de Ziph, Saûl recommença à le poursuivre avec 3000 hommes. Il fut épargné une seconde fois par ce pieux fugitif, qui se contenta de lui enlever, pendant qu'il dormait au milieu de son camp, sa hallebarde et son pot à eau. Emu de tant de générosité, ce roi confessa qu'il était coupable, promit à David de ne plus lui faire de mal, puis le bénit et rëtourna dans sa demenre. (26.) Mais David se réfugia auprès d'Akis et se fixa à Tsi-klag. (27:1-6.)

Environ seize mois plus tard (27: 7), les Philistins voulant frapper un grand coup, concentrèrent leurs forces à Sunem, au nord de la vallée de Jizréhel ; tandis que Saûl campa avec son armée un peu plus au sud, sur la montagne de Guilboah. Ce prince abandonné de Dieu fut effrayé à la vue de.l'ennemi. Dans son trouble, il se déguisa et alla de nuit, avec un serviteur, consulter une pythonisse à Hendor, environ trois lieues au nord de son camp. (Voyez Magie.) A la demande de Saûl, cette magicienne lui fit apparaître Samuel, qui était mort depuis plusieurs années. Le prophète lui déclara que Dieu l'avait rejeté à cause de sa désobéissance dans la guerre contre les Hamalécites; qu'il mourrait le lendemain, avec ses fils, et que les Israélites seraient battus par les Philistins. A ces mots, Sattl tomba étendu sur le sol ; mais lorqu'il eut pris quelque nourriture, il recouvra ses forces et rejoignit son armée. (28.) Cette sinistre prédiction se réalisa. Dans la bataille de Guilboah, Satil put voir mourir trois de ses fils, entre autres Jonathan. Pour ne pas tomber entre les mains des Philistins, il se perça de son épée, et se fit, paraît-il, achever par un Hamalécite, qui lui enleva sa couronne et son bracelet, et les porta à David. (1 Sam. 31: 1-6; 2 Sam. 1: 1-10.) Celui-ci fit une touchante complainte sur Saûl et Jonathan. Le lendemain de la bataille, les Philistins coupèrent la tête à ce prince, la portèrent dans leur temple de Dagon, mirent ses armes dans celui d'Hastaroth, et pendirent son corps et ceux de ses fils à la muraille de Béthsan, au nord-est de Guilboah. (1 Sam. 31 : 8-10: 1 Chron. 10: 10.) Mais ces corps furent enlevés de nuit par des hommes de Jabès de Galaad, qui les brûlèrent et ensevelirent les os sous un chêne (ou tamarin, 1 Sam. 31:11-13). Plus tard, les os de Sattl et de Jonathan furent transportés, par David, dans le sépulcre de Kis, à Tsé-lah, près de Guibha. (2 Sam. 21: 12-14.)

SAULE (Job 40:17), arbre bien connu qui croît rapidement, surtout dans les lieux marécageux et le long des rivières. Ses feuilles sont généralement longues et pointues, et ses fleurs disposées en chaton ou en forme de queue de chat. Les fleurs femelles se transforment en semences à aigrette, ce qui donne à ces chatons un aspect cotonneux. Les saules que l'on n'étête pas, deviennent parfois très gros, car on en a vu atteindre 2 */4 mètres (9 pieds) de diamètre. Parmi les nombreuses espèces de saules, dont plusieurs croissent en Palestine (Lév. 23 : 40 ; Ps. 137: 2 ; Esa. 44: 4), on distingue entre autres l'osier, employé par les vanniers, et le saule pleureur.

SAUTERELLE (Ex. 10: 12), insecte ailé qui varie de grandeur, de forme et de couleur, suivant l'espèce. La grande sauterelle verte est la plus commune. Ce petit animal est divisé en trois parties principales : la tête, qui ressemble à celle du cheval, le corselet et l'abdomen. Sa bouche, recouverte d'une espèce de bouclier écailleux et mobile, est pourvue d'une grosse langue et de deux mâchoires armées de dents pointues. Ses yeux sont au nombre de cinq, dont deux à facettes ; les trois autres, lisses et très petits, sont placés sur la tête. Celle-ci est couronnée de deux longues antennes. Le corselet est muni, dessus et dessous, d'une épine dentelée. La sauterelle a quatre ailes et six jambes fixées au corselet. Les deux premières jambes sont les plus courtes, et les deux dernières les plus longues. Chaque pied se termine par deux crochets. L'abdomen ou le ventre est très long, formé de huit anneaux, et terminé par deux petites queues velues. L'extrémité du ventre de la femelle est pourvue de deux pointes destinées à percer le sol pour y introduire ses œufs. Les trachées, ou organes de la respiration, sont répandues entre les anneaux de l'abdomen. Dans nos climats,càaquc kmelle pond, en automne, 200-300 œufs, de la grosseur d'un grain d'anis, et périt presque aussitôt après. Ces œufs produisent au printemps des vers qui sautent déjà et qni, au

bout d'environ vingt-cinq jours, se dépouillent de leur enveloppe et deviennent des sauterelles parfaites, sans avoir passé par l'état d'insensibilité des chrysalides. Les femelles sont muettes ; mais les mâles chantent la nuit. Leur chant est produit par un organe particulier, composé d'un gros trou situé au corselet, et recouvert d'une membrane semblable à la peau d'un tambour. Les sauterelles se nourrissent d'herbes, de fruits et même de miel, et sont extrêmement voraces.

Le froid de nos climats nous délivre de ces insectes; mais leur grande multiplication, favorisée par la chaleur, est un des plus redoutables fléaux de l'Orient. Les sauterelles voyageuses volent comme des oiseaux, passent d'une contrée à l'autre et traversent même la mer. Sans avoir de roi (Prov. 30: 27), elles s'avancent droit devant elles, dans un ordre parfait, escaladant les murs et toutes les barrières plutôt que de se détourner. Elles obscurcissent le ciel comme un nuage et font entendre au loin le bruit de leurs ailes. Quand une armée de ces insectes s'abat sur une contrée, ils détruisent toute verdure, rongent même l'écorce des arbres, et laissent le sol dans le même état que si le feu y avait passé. Leur salive empoisonne en quelque sorte les plantes, et leurs corps morts corrompent l'air et causent de redoutables épidémies. D'après un calcul approximatif, une armée de sauterelles observée à Smyrne, et dont le passage dura trois jours, en comptait plus de 168 millions de millions, soit 168608563000000.

Dans divers endroits de l'Orient, on mange les sauterelles, qui bien apprêtées, passent même pour une friandise. (Math. 3: 4.) On les prépare de plusieurs manières. Parfois on les rôtit à la broche, après avoir ôté les jambes, les ailes et les intestins; d'autres fois on les fait bouillir. Dans les temps de disette, certaines peuplades les dessèchent et les réduisent en poudre pour faire du pain. Enfin on les conserve desséchées dans des sacs, où l'on se sert quand on a faim.

Dans nos versions, le mot sauterelle est la traduction des trois termes hébreux arbè (Ex. 10: 12-19), gob ou geb (Amos 7: 1-3; Nah. 3: 17), et chagab (hagab, Nomb. 13 : 34), que Martin a rendu par cigale dans Eccl. 12: 5. Il y a deux autres mots non traduits, chargol (hargol) et solham (Lév. Il : 22), qui paraissent aussi désigner des sauterelles. La loi autorise l'usage de l'arbè, du solham, du chargol et du chagab, petits animaux ailés et sauteurs, auxquels Moïse n'attribue que 4 pieds, peut-être parce qu'il considérait la première paire comme des appendices propres à saisir, plutôt que comme de véritables pieds. (Lév. 11: 21, 22.) On admet généralement aujourd'hui que ces mots hébreux désignent 4 espèces de sauterelles, qu'il est impossible de déterminer. Remarquons seulement qae le premier de ces mots (arbè), est presque toujours appliqué dans un sens général à cette classe d'insectes. (Ex. 10:12-19 ; Jug. 6: 5 ; 1 Rois 8 : 37; Ps. 105 : 34 ; Prov. 30: 27.)

La8me plaie d'Egypte fut causée par l'invasion d'une innombrable armée de grosses sauterelles, qui détruisirent tout ce que la grêle avait laissé. Amenées par le vent d'orient, elles furent ensuite poussées dans la mer Rouge, par un vent occidental. (Ex. 10:12-19.) Dieu châtiait souvent les Israélites par ce redoutable fléau. (Deut. 28: 38 ; 1 Rois 8: 37-

SCI

Amos 7:1-3; Nah. 3: 17; Joël 1: 4.) Joël décrit les ravages de ces insectes, sous l'image d'une armée étrangère qui envahit le pays d'Israël. (Joël 2: 2-10.) Dans l'Apocalypse, l'ange de l'abîme est représenté combattant à la tête d'une armée de sauterelles symboliques semblables à des chevaux ; elles ont des visages d'hommes, des cheveux de femmes, des dents de lions, des couronnes d'or, des queues de scorpions et des cuirasses de fer. (Apoc. 9: 3-11.)

SAVON. (Jér. 2: 22.) Le mot hébreu (borith) traduit par savon, désigne un sel qne les anciens tiraient des cendres de certaines plantes, et qu'ils employaient, avec de l'huile, pour nettoyer les vêtements. (Mal. 3:2.)

SCEAU. Voyez Cachet.

SCÉMINITH (Ps. 6:1), mot hébreu signifiant huitième, généralement traduit par octave,et dont la valeur est incertaine. U indiquait peut-être que le psaume 6, empreint de tristesse, devait se chanter sur un ton grave.

SCEPTRE (Gen. 49:10), baguette de bois (Ezéch. 19:11) ou d'or (Ester 5:2) que portaient les anciens rois, comme symbole de leur autorité. (Nomb. 24: 17; Zach. 10: 11.) L'origine du sceptre est probablement le b&ton de berger ; car les premiers rois étaient adonnés à la vie pastorale. La domination de Jésus-Christ et des. rachetés sur les méchants, est désignée sous l'image d'un sceptre de fer. (Ps. 2:9; Apoc. 2: 26, 27; 12: 5.)

SCÉVA (Act. 19:14), l'un des principaux sacrificateurs juifs du temps des apôtres, était père de 7 fils, tous exorcistes ambulants. A l'imitation de Paul, ils essayèrent, à Ephèse, de guérir un démoniaque au nom de Jésus, sans croire en lui. Mais le possédé se précipitant sur eux, les blessa et les força de s'enfuir. (19:12-16.)

SCHIBBOLETH (épi, Jug. 12: 6), mot hébreu que les Galaadites, conduits par Jéphthé, faisaient prononcer aux Ephraïmites pour les reconnaître, au passage du Jourdain, parce que ces derniers disaient Sibboleth. Voyez Jephthé.

SCHISME. (1 Cor. 11: 19.) On désigne ordinairement sous ce nom, une séparation extérieure dans l'Eglise, quand elle ne se fonde pas sur une divergence de doctrine. Le mot grec (airésis, choix, secte) rendu par hérésie dans la version de Martin, l'est plus exactement par schisme dans celle d'Ostervald. Car Paul l'emploie pour désigner une séparation extérieure, provoquée non par une fausse doctrine, mais par le défaut d'union et de charité des Corinthiens. (11:17-22.) Voyez Hérétique.

SCIGGAJON (Ps. 7:1), mot hébreu dérivé d'un verbe (schagah) qui signifie errer, et dont le sens est incertain. On le traduit ordinairement par complainte, parce que l'on croit qu'il désigne un chant plaintif, composé dans un état d'agitation. Ce mot se trouve au pluriel dans Hab. 3:1.

SCILO (Gen. 49:10), nom sur la signification duquel on est partagé, mais dont le sens le plus naturel est repos. Comme le passage où il se trouve est évidemment messianique, il faut entendre par le Scilo. celui

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SCR

qui procure le repos ou la paix, c'est-à-dire le Messie, appelé par Esaïe le Prince de paix. (Esa. 9:6.) Au lieu de : jusqu'à ce que le Scilo vienne, on a aussi traduit : jusqu'à ce qu'il (Juda) vienne à Scilo, ville où le tabernacle fut déposé ; mais le contexte parait contraire à cette interprétation.

SCILO, ville. Voyez Silo.

SCORPION (Deut. 8:15), insecte terrestre et vivipare, de la forme et de la grosseur d'une petite écrevisse, et dont la couleur varie selon l'espèce. La tête et la poitrine semblent ne former qu'une seule pièce. Le scorpion a huit yeux, dont l|g deux plus gros sont placés sur le dos. et les six autres, très petits, au-aevant de la tête. Sa bouche est munie de deux mâchoires accompagnées de deux petites serres dentelées. De chaque côté de la tête, on voit sortir une espèce de bras, terminé par de9 pinces. Cet insecte est pourvu de huit pattes armées de deux petits ongles crochus. Le ventre est divisé en sept anneaux, au dernier desquels la queue est attachée. Celle-ci se compose de six boutons arrondis, et se termine par un aiguillon recourbé et pointu. Cet aiguillon est percé d'un petit trou par lequel l'animal injecte, en piquant, une gouttelette de venin qui cause de graves accidents, et souvent la mort. Quand le scorpion s'enroule il ressemble assez à un œuf. (Luc 11: 12.) La femelle, qui est plus grosse que le mâle, fait jusqu'à quarante petits à la fois, mais souvent elle les dévore aussitôt qu'ils sont nés. Les scorpions sont extrêmement voraces et se mangent entre eux. Ils sont rares dans les climats froids, mais très abondants dans les pays chauds, où leur piqûre est beaucoup plus redoutable. On les trouve dans des lieux humides, sous les pierres, dans des crevasses. Ils se nourrissent de vers, de mouches, d'araignées, et même d'herbes. L'Ecriture mentionne plusieurs fois ces dangereux insectes, dont le désert que traversèrent les Israélites était rempli. (Deut. 8:15; Luc 10:19; 11: 12 ; Apoc. 9: 5.)

SÇOSÇANIM. (les lis, Ps. 45:1). On a fait diverses conjectures sur la signification de ce titre. Les docteurs juifs pensent qu'il désigne un instrument en forme de lis, tandis que d'autres commentateurs le prennent pour l'indication d'un air, ou comme une expression symbolique.

SÇOSÇANIM-HÉDUTH. (Ps. 80: lîfDans l'original, ces deux mots ne sont pas unis, mais expriment des pensées distinctes, et doivent se traduire par les lis ; témoignage. (Voyez l'article précédent.) La parole de Dieu est souvent appelée témoignage. (Ps. 19: 8.)

SCRIBE (Jér. 8:8; Math. 5: 20.) Ce terme est la traduction d'un mot hébreu (sopher) et d'un mot grec (grammateus) qui signifient l'un et l'autre écrivain, copiste. Dans l'Ancien Testament, ce titre est parfois donné à des officiers militaires. (Jug. 5:14; Jér. 52:25, héb.) Le même mot hébreu est aussi rendu par secrétaire. (2 Rois 18:18 ; Esa. 33:18.) Dans Esa. 10: 1, Ostervald a introduit le mot scribe, qui n'est pas dans l'original. On ne possède aucun renseignement sur les familles des scribes mentionnées dans 1 Chron. 2: 55. Les scribes qui se disaient sages, et auxquels Jérémie reproche de consacrer leur plume à la fausseté, étaient sans doute chargés d'enseigner la loi. (Jér. 8: 8.) Depuis la captivité, ce titre devint synonyme de docteur de la loi. Esdras est appelé un scribe

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scr

bien exercé dans la loi de Moïse (Esdr. 7: 6), scribe de la loi du Dieu des deux (7: 12), ou simplement le scribe, ainsi que Tsadok, contemporain de Néhémie. (Néh. 8:1, 4, 13; 13: 13.) Sous l'influence de ces hommes de Dieu, les Juifs s'appliquèrent à l'observation de la loi ; aussi la copie et l'étude des écrits sacrés devinrent bientôt l'occupation spéciale des sacrificateurs ou des lévites chargés de les expliquer au peuple. Mais comme ces écrits, et spécialement la loi, formaient à la fois le code civil et religieux de la nation, les scribes, versés dans cette étude, étaient les théologiens et les jurisconsultes, auxqu^| toutes les classes de la société devaient fréquemment recourir. C'est pourquoi ils sont appelés les scribes du peuple. (Math. 2:4.) Mais ces docteurs, privés le plus souvent du souffle de l'Esprit, tombèrent bientôt dans de vaines subtilités. (Math. 23 : 13-35.) Le Nouveau Testament les nomme tantôt scribes, tantôt docteurs de la loi. (Math. 22: 35; Marc 12: 28; Luc 11: 45. 52.) Un certain nombre d'entre eux étaient membres du sanhédrin, et la plupart pharisiens. (Math. 20: 18; 26: 57; Marc 14: 1, 43; 15: l.)Il existait cependant plusieurs tendances parmi eux ; car les sadducéens avaient aussi leurs docteurs, comme l'indique la question qu'ils adressèrent à Jésus touchantla résurrection. (Math. 22: 23.)

Pour obtenir le titre de rabbi (maître) et le droit d'enseigner publiquement, les scribes devaient être examinés par le sanhédrin, et recevoir l'imposition des mains, ainsi qu'une clef, symbole de leur vocation à ouvrir ou expliquer l'Ecriture. Jésus semble faire allusion à cet usage en reprochant aux docteurs de la loi d'abuser de la clef de la science. (Luc 11: 52.) L'activité des scribes peut se résumer dans les trois points suivants:

1° Ils prononçaient, comme arbitres, dans les différends relatifs aux partages, et dans d'autres cas difficiles. (Luc 12:13.) Dans les causes civiles ou religieuses, ils étaient choisis comme experts par le sanhédrin et les tribunaux inférieurs dont ils taisaient partie.

2° Ils tenaient des écoles pour former des docteurs, et y admettaient les jeunes gens depuis l'âge de seize ou dix-sept ans. Ils occupaient uu siège élevé, et leurs élèves s'asteyaient à leurs pieds, sur le plancher. (Act. 5: 34; 22: 3.) Ils donnaient leurs leçons soit dans les synagogues soit dans les chambres du parvis du temple, soit dans leurs propres demeures.

3° Ils expliquaient publiquement la loi, dans le temple et dans les synagogues, et exerçaient ainsi une grande influence sur le peuple. Ils étaient aussi invités dans les familles à l'occasion de chaque événement domestique. Jésus leur reprochait de « dévorer les maisons des veuves sons prétexte de faire de longues prières. » (Marc 12: 40.)

La haute position que les scribes occupaient dans la société, les rendait vains et orgueilleux. Loin de profiter des avertissements du Sauveur, ils se montrèrent ses ennemis les plus acharnés. (Math. 23: 1-35 ; Marc 12:38, 39.) Cependant quelques-uns d'entre eux, comme Nico-dème, étaient animés de meilleurs sentiments. (Marc 12: 34; Jean 3: 10; Act. 5: 34 ; 22: 3 ; Tite 3: 13.) L'influence des docteurs parmi les Juifs augmenta encore après la ruine de Jérusalem, par suite de la suppression de la sacrificature.

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séb

SÇUSÇAN-HÉDUTH. (Ps. 60: 1.) Ces mots signifient le lis du témoignage, expression que quelques auteurs prennent pour le nom d'un instrument. On peut aussi traduire : Le lis, témoignage. Voyez Sçosçanim.

SCYTHE (Col. 3:11), habitant d'une vaste contrée située au nord de la mer Noire et de la mer Caspienne. Les Scythes étaient nomades et passaient pour le peuple le plus barbare.

SÉARJASUB (le reste retournera, Esa. 7: 3), nom symbolique d'un fils d'Esaïe qui accompagna le prophète, quand celui-ci alla rassurer Achaz, menacé par les rois de Syrie et d'Israël. (7: 4-9.).

SÉB A (Esa. 43: 3), en hébreu Seba, mot qui ne se trouve que quatre fois dans l'Ecriture, dont une seule fois au pluriel. (Gen. 10: 7; Ps. 72: 10: Esa. 43: 3; 45: 14), et qu'il ne faut pas confondre avec Scheba, comme le font nos traductions. (Voyez l'article suivant.) C'est un pays qui fut sans doute peuplé par Séba, fils aîné de Cus, et petit-fils de Cam. (Gen. 10: 7.) D'après Ps. 72: 10, les rois de Schéba et de Séba devaient apporter des présents à Salomon, le type du Messie glorieux. Les habitants de Séba, nommés Sabéens, étaient de grande taille. (Esa. 45: 14.) On admet généralement, avec Josèphe, que ce pays était le même que la presqu'île de Méroé, en Ethiopie, formée par le Nil et deux de ses affluents, et dont les anciens faisaient une île. Dès la plus haute antiquité, le Méroé fut un état puissant, dont la domination s'étendit parfois jusque sur l'Egypte, qu'il paraît avoir précédée dans la civilisation. Des ruines de grands édifices, surtout de temples et de vastes tombeaux couverts de sulptures, attestent encore son ancienne splendeur. Les rois étaient établis par les prêtres, qui avaient le pouvoir de les faire mourir. Mais au III6 siècle avant J. C., Eryamène, prince d'origine grecque, fit massacrer tous ces prêtres et fonda le gouvernement despotique. La capitale de cet état, nommée aussi Méroé, était située 6ur le Nil, quelques lieues au nord-est de Schendi, en Nubie. Il en reste encore de belles ruines.

SÉBA, Seéba ou Schéba. (1 Rois 10: 1.) Cette contrée, nommée en hébreu Scheba, était abondante en or, en pierres précieuses, et en diverses substances aromatiques. (1 Rois 10: 2; Jér. 6: 20.) Il est généralement admis qu'elle était située dans l'Arabie heureuse, c'est-à-dire, au sud-ouest de l'Arabie, et à l'est de la mer Rouge. Ses habitants (Sche-baïm, Joël 3:8), se livraient au commerce, achetaient des esclaves, et transportaient leurs marchandises avec des chameaux. ( Joël 3: 8 ; Esa. 60: 6; Ezéch. 27 : 22, 23.) Une troupe d'entre eux ravirent les bœufs et les ànesses de Job, et massacrèrent ceux qui les conduisaient. (Job 1: 15.) Une reine de Séba, ou plutôt de Schéba, se rendit à Jérusalem pour entendre la sagesse de Salomon, à qui elle fit de riches présents. (1 Rois 10: 1-10. Voyez Salomon.) D'après une tradition arabe, cette princesse s'appelait Balkis, et régnait dans l'Yémen ou Arabie heureuse. C'est à tort que Josèphe la fait venir de Méroé. On s'accorde à rejeter une tradition des Abyssins, d'après laquelle la reine de Séba, nomméeMaqueda, aurait eu de Salomon un fils appelé Menélek, dont les rois d'Abyssinie seraient descendus. Le pays de Séba (Schéba) fut probablement peuplé par un petit-fils d'Abraham et de Kétura (Gen. 25: 3) ; ou par un autre Sémite du même nom (10: 28); ou enfin, ce qui est moins probable, par un Camite, petit-fils de Cus, nommé aussi Schéba. (Gen. H): 7.)

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SÉBAH (2 Sam. 20: 1), fils de Bicri, Benjamite de la montagne d'Ephraïm. Il excita une révolte contre David, peu après celle d'Absa-lom. Il traversa tout le pays, jusqu'au nord de la Galilée, et s'enferma dans Abel-et-Beth-Mahaca, où Joab l'assiégea. Sur le conseil d'une femme prudente, les habitants de cette ville lui coupèrent la tête et la jetèrent à ce général, qui se retira aussitôt. (20: 2-22.)

SEBNA (Esa. 22': 15), trésorier et maître d'hôtel d'Ezéchias. Il se montra d'abord plein d'orgueil, et se tailla, selon l'usage des riches, un beau sépulcre dans un rocher, au moment où Dieu appelait son peuple à l'humiliation. (22:12-16.) Esaïe lui annonça que son emploi lui serait ôté et donné à Eliakim, qui en fut peu après revêtu. (22 :19-25 ; 36 :3.) On croit que Sebna, secrétaire d'Ezéchias, à l'époque de l'invasion de Sanchérib, était le même personnage, et qu'après s'être humilié il obtint cette charge plus modeste. Il fut l'un des envoyés d'Ezéchias auprès de Rab-Saké, puis d'Esaïe. (1 Rois 18:18; 19: 2.)

SÉCANJA (Esdr. 10: 2), fils de Jéhiel, s'humilia avec Esdras et le peuple au sujet des mariages que les Juifs avaient contractés avec des étrangères, et proposa de renvoyer ces dernières, avec leurs enfants, pour obéir à Dieu. (10: 2-4.)

SÉDÉCIAS ou Mattania (2 Rois 24:17), 3œe fils de Josias. et dernier roi de Juda, succéda, à l'âge de 21 ans, à son neveu Jéhojachin, et régna 11 ans, de 599-588 avant Jésus-Christ. (2 Rois 24:18; 1 Chron. 3: 15.) 11 fut placé sur le trône par Nébucadnétsar, qui l'appela Sédécias au lieu de Mattania, et lui fit prêter au nom de l'Eternel un serment de fidélité. (2 Chron. 36:10-13 ; Ezéch. 17:12-14.) Il régna dans un temps de grande décadence et de profonde corruption. D'un caractère faible et indécis, il se laissa entraîner au mal par les faux prophètes et les grands de la cour. Jérémie prophétisait contre lui à Jérusalem, et Ezéchiel en Assyrie. (Jér. 24:8; Ezéch. 17: 12-20.) Ce prince semblait parfois prêter l'oreille aux avertissements divins ; mais il n'osait pas déplaire à ses courtisans, en sorte qu'il fit ce qui déplaît à l'Eternel. (2 Rois 24 : 19; 2 Chron. 36:12.) Il est difficile d'indiquer l'ordre des faits accomplis sous son règne. Il paraît que ses conseillers le poussèrent de bonne heure à s'allier avec l'Egypte, et à secouer le joug du roi de Babylone (Jér. 24: 8) ; mais que les avertissements de Jérémie le détournèrent de ce dessein dangereux. (24: 27,28.) On pense que ce fut pour renouveler ses hommages à Nébucadnétsar, qu'il se rendit à Babylone, avec son chambellan Séraja, la 4me année de son règne, comme l'indique l'original. On lit en effet, dans le texte hébreu, que Séraja alla avec Sédécias, roi de Juda, à Babylone, et non de la part de Sédécias.... comme portent nos versions. (51:59.) On ne trouve pas de discours de Jérémie depuis ce moment jusqu'à la 9me année de Sédécias, ce qui semble indiquer que ce dernier fnt fidèle à son serment pendant ces 5 années. Mais au bout de ce temps il s'allia avec Pharaon, et se révolta contre le roi de Babylone. (Ezéch. 17 : 12-20; Jér. 44 : 30 ; 2 Rois 24 : 20.)

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Les Caldéens envahirent bientôt la Judée, et arrivèrent le 10 du^lO"9 mois (janvier) de la 9me année de Sédécias, sous les murs de Jérusalem, qui fut prise dans la 11®® année, le 9 du 4®« mois (juillet, 2 Rois 25: 1-5.) Pendant ces 18 mois, le roi de Juda se montra souvent impressionné par les discours de Jérémie, mais toujours dominé par ses courtisans. Il envoya d'abord consulter ce prophète, qui répondit que la ville serait détruite, et son prince mené en captivité. (Jér. 21: 1-7.) Pharaon ayant secouru Jérusalem, les Caldéens se retirèrent momentanément, et Sédécias fit prier Jérémie d'intercéder auprès de l'Eternel en faveur de cette ville ; mais cet homme de Dieu déclara qu'elle serait brûlée après la retraite des Egyptiens. (37:1-10.) Sous l'influence du prophète, Sédécias s'engagea, avec son peuple, à libérer, selon la loi (Ex. 21: 2), tous les Israélites qui avaient servi 6 ans comme esclaves. Mais à peine cet engagement fut-il accompli, que les maîtres changèrent d'avis, et asservirent de nouveau leurs frères, ce qui provoqua la colère de Dieu contre Jérusalem et son roi. (Jér. 34 : 8-22.) Celui-ci importuné des répréhensions de Jérémie, le fit mettre en prison, quoique probablement pour peu de temps. (32: 2-5.) 11 prit plus tard sa défense, mais en secret, et adoucit sa réclusion quand les grands de la cour l'eurent, à deux reprises, jeté dans une fosse. (37: 11-21 ; 38: 1-26.) Il le consulta aussi en particulier, soit dans son palais (37: 17), soit dans le temple (38 :14), mais n'osa pas suivre son conseil de se rendre aux Caldéens. (38: 17-19.) Ceux-ci ayant pénétré dans la ville, Sédécias s'enfuit, avec son armée, par le chemin du jardin du roi. (39: 4.) On pense que ce chemin était à l'est de Sion et conduisait au Tyropéon, vallon étroit qui aboutissait dans la vallée de Hinnom, au sud de Jérusalem. Poursuivi par l'ennemi, le roi fut atteint près de Jérico, et conduit à Ribla, en Syrie, où après avoir été témoin du massacre de ses fils, il eut les yeux crevés par Nébucadnétsar. Il fut ensuite chargé de chaînes, et amené à Babylone, où il mourut en prison. (39:5-7.)

SÉDÉCIAS (Jér. 29:21-23), faux prophète et compagnon d'Achab, à Babylone. Voyez Achab.

SÉHALIM (1 Sam. 9:4), district inconnu que Satll traversa en cherchant les ânesses de son père. D'après Eusèbe, il y avait un lieu de ce nom au nord-ouest d'Hébron.

SÉHIR (hérissé, Gen. 32:3), longue chaîne de montagnes comprise entre la mer Morte au nord, et le golfe oriental de la mer Rouge au sud. Cette contrée tire son nom de Séhir, père des Horiens, qui l'habitaient déjà du temps d'Abraham. (36:20-29 ; 14: 6.) Plus tard elle fut donnée à Esaû, et appelée Edom ou Idumée. (Deut. 2:5 ; Gen. 36:8.) Voyez Edom.

SÉHIR (Jos. 15:10), mont inconnu, situé, semble-t-il, sur la limite occidentale de la tribu de Juda.

SÉHIRA (Jug. 3:26), lieu inconnu, probablement situé dans le voisinage de Jérico.

SEL. (Gen. 19:26.) Le sel de cuisine est un minéral abondamment répandu dans la nature. On l'extrait soit des montagnes, où il se trouve à l'état de cristal ou de sel gemme, soit des eaux salées, et surtout de la

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mer, où il est en dissolution. Il cristallise en cubes. Le sel est composé de deux corps simples : ce sont le sodium, métal grisâtre, plus léger que l'eau; et le chlore, corps gazeux, d'un jaune verdâtre et d'une saveur piquante. Le sel pèse deux fois plus que l'eau pure, qui peut en dissoudre le tiers de son poids. Si le sel gemme n'est pas assez pur, on le dissout pour le séparer des matières étrangères. Chacun sait que le sel a la propriété d'empêcher la putréfaction; mais employé en très petite quantité, il l'accélère au lieu de la prévenir.

L'usage du sel, comme assaisonnement, remonte à la plus haute antiquité. (Job. 6: 6.) "La loi l'ordonnait dans les sacrifices. (Ex. 30: 35; Lév. 2:13 : Ezéch. 43:24; Marc 9: 49.) Les Israélites en frottaient leurs nouveaux-nés. (Ezéch. 16: 4.) Le sel détruisant toute végétation, on le considérait comme le symbole de la stérilité du sol et de la désolation. (Jug. 9: 45; Jér. 17: 6.) îl était aussi l'image de l'incorruptibilité. Une alliance de sel, comme porte l'original, était une alliance indissoluble. (Nomb. 18: 19; 2 Chron. 13: 5.) L'expression de Lév. 2: 13: «le sel de l'alliance de ton Dieu, » semble indiquer l'usage du sel dans la conclusion des alliances. Saler avec le sel de quelqu'un, signifie encore aujourd'hui, comme autrefois, être à son service. (Esdr. 4: 14, d'après l'hébreu.)

Le sel abonde dans les environs de la mer Morte. Les montagnes situées au sud-ouest renferment des mines de sel gemme. ( Soph. 2 : 9.) A l'est de cette mer, on trouve une couche de sel d'un pied d'épaisseur, formée par les eaux qui débordent au printemps. Les Arabes y creusent des fosses qui se remplissent d'eau salée, et dont ils retirent du sel après l'évaporation. Josué mentionne une ville située à l'ouest de la mer Morte, et nommée la « ville du sel » ou Hir-Hammélach. (Jos. 15: 62.) Des voyageurs rapportent que le sel perd quelquefois sa saveur, en Orient, sous l'influence de certaines circonstances atmosphériques. On raconte aussi qu'Hérode, sans doute pour mortifier les sacrificateurs, fit introduire dans le parvis du temple une grande quantité de sel insipide. « Si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? » (Luc 14:34:35.) Les chrétiens doivent être le sel de la terre, tant par leurs œuvres que par leurs discours. (Math. 5:13; Col. 4: 6.) Dans Marc 9: 49, Jésus-Christ semble présenter le sel comme le symbole du feu des afflictions destiné à purifier les fidèles, et du feu de la géhenne qui doit consumer les méchants.

La vallée du sel (2 Sam. 8: 13) est une plaine située au sud de la mer Morte, et toute couverte de sel, en sorte qu'elle n'offre aucune trace de végétation. David et Amatsia y battirent les Iduméens. (2 Sam. 8:13 ; 2 Rois 14:7.)

SÉLA (Gen. 38: 5), fils de Juda, aurait dû, selon l'usage du lévirat, épouser sa belle-sœur Tamar, veuve de son frère Onan. (38: 14.) Il fut le père des Sélanites, l'une des trois grandes familles de la tribu de Juda (Nom. 26:20; 1 Chron. 4: 21.)

SÉLAH (rocher, 2 Rois 14: 7), ville très ancienne, et capitale de l'I-dumée, était située près de la montagne de Hor, environ 20 lieues au sud de la mer Morte. Elle fut prise par Amatsia, roi de Juda, qui l'ap-

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pela Jokthéel, nom dont la signification est incertaine. (14:7.) Plusieurs interprètes pensent qu'elle est déjà mentionnée dans Jug. 1: 36, où nos versions ont rendu sélah par roche. On est généralement d'accord que dans Esa. 16: 1, le même mot hébreu désigne cette ville et ne doit pas se traduire. Voici comment, d'après cette remarque, on doit rendre ce passage : « Envoyez l'agneau (comme tribut) de Sélab du désert, au Dominateur de toute la terre, à la montagne de la fille de Sion. » Il parait que Sélab était tombée au pouvoir des Moabites. (Esa. 15: l; 16:1.)

On a récemment retrouvé les ruines de cette ville, nommée Pélra (rocher) par les Grecs. Située dans une vallée étroite et arrosée par un torrent^ elfe était environnée de rochers hauts de 60-90 mètres (200-300 pieds). La plupart des maisons étaient taillées dans le roc. On y voit encore les ruines de magnifiques monuments, tels que temples, amphithéâtres, ponts, colonnades, arcs de triomphe. Les parois des rochers renferment des tombeaux d'une grande beauté. Pétra donna son nom à l'Arabie pétrée, et fut la résidence de ses rois, entre autres d'Arétas. (2 Cor. 11: 32.) Elle tomba sous Trajan au pouvoir des Romains.

SÉLAH (élévation, Ps. 3: 3), mot hébreu qui se rencontre souvent dans les Psaumes, et trois fois dans Habacuc (Hab. 3:3,9, 13), mais dont la signification est incertaine. On l'a traduit par repos, amen, aux siècles des siècles. L'opinion la plus générale consiste à le considérer - comme une invitation à chanter plus fort, ou à faire intervenir les instruments, afin d'attirer l'attention sur les passages où il se trouve.

SÉLAH-HAMMAHLÉKOTH, (rocher des séparations, 1 Sam.23: 28), rocher du désert de Mahon où Saûl, sur le point d'atteindre David, dut s'éloigner de lui pour repousser les Philistins.

SÉLEUCIE (Act. 13: 4), ville forte et port de mer sur les côtes de Syrie. Elle était située 1 '/, lieue au nord de l'embouchure de l'Oronte, 5 lieues à l'ouest d'Antioche, et servait de port à celle-ci. Elle fut bâtie au pied d'une montagne, 3 siècles avant notre ère, par Séleucus-Nicator, roi de Syrie, et tomba au pouvoir des Romains l'an 64 av. J.-C. Paul s'y embarqua dans son premier voyage missionnaire. (13:4.) On trouve aujourd'hui sur ses ruines le village de Kepse. Plusieurs autres villes d'Asie s'appelaient aussi Séleucie.

SÉLOMITH (Lév. 24: 11), femme de la tribu de Dan qui avait épousé un Egyptien, et dont le fils fut lapidé, dans le désert, pour avoir blasphémé contre l'Eternel.

SEM (Gen. 5: 32), second fils de Noé (10 : 21), naquit environ 97 ans avant le déluge. (5:32; 7:6; 8:13.) De concert avec Japhet, il couvrit d'un manteau la nudité de son père, qui semble le désigner comme l'héritier des promesses, en disant : « Que Japhet loge dans les tabernacles de Sem » (9 : 23-27.) Il eut 5 fils, savoir: Hélam, Assur, Arpacsad, Lud et Aram. (10:22.) On a supposé qu'Arpacsad, qui naquit deux ans après le déluge (11:10), et qui fut l'un des ancêtres d'Abraham, était l'aîné, quoi qu'il ne soit nommé que le troisième. Sem eut aussi des filles, et vécut 600 ans, soit environ 50 ans depuis la naissance d'Isaac, d'après la chronologie ordinaire. (11: 11-32; 17: 17.)

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SÉBIAHJA <1 Rois 12: 22), prophète qui détourna Roboam de faire la guerre à Jéroboam pour reconquérir les dix tribus révoltées. (12: 22-24.) Quelques années plus tard, il lui annonça que son royaume, envahi par Sisak roi d'Egypte, serait tributaire de ce prince. (2 Chron. 12: 5-8.) Il écrivit aussi une vie de Roboam. (12:15.)

SÉMAHJA (Jér. 29:24), faux prophète parmi les Juifs transportés à Babylone avant la ruine de Juda. Il envoya des lettres à Jérusalem pour exciter les sacrificateurs et le peuple contre Jérémie, qui fut chargé par l'Eternel de dévoiler ses mensonges, et d'annoncer son châtiment. (29: 24-32.) Il était Néhélamite, ou de Néhélam, lieu inconnu.

SEMAHJA (Néh. 6: 10), faux prophète payé par Samballat et Tobija pour tendre des pièges à Néhémie. Il l'engagea vainement à s'enfermer dans le temple sous prétexte qu'on voulait le tuer pendant la nuit. (6: 10-13.)

SEMAILLES. Voyez Saisons.

SEMAINE. (Gen. 29: 27.) Cette division du temps en 7 jours remonte à la création (2: 2), et se retrouve chez un grand nombre de peuples étrangers à la révélation. — Touchant « la fête des semaines » (Ex. 34 : 22), et celle des « sept semaines d'années » (Lév. 25: 8), voyez Pentecôte et Année du jubilé.—Les Juifs ne désignaient pas les jours de la semaine par des noms particuliers, mais simplement par leur ordre, et disaient le premier, le second, le troisième jour, etc. Quant au « premier jour de la semaine » (Math. 28: 1), voyez Dimanche.

On admet généralement que les 70 semaines prophétiques de Daniel, sont des semaines d'années, comprenant une période de 490 ans. Cette période est partagée en 3 cycles, dont le premier, de 7 semaines, soit 49 ans, a pour point de départ l'ordre donné aux Juifs de rebâtir Jérusalem. (Dan. 9: 25.) Le second cycle, de 62 semaines, soit 434 ans, semble se terminer au baptême de Jésus-Christ. (9: 25.) Enfin le troisième cycle, d'une semaine, soit 7 ans, paraît comprendre le ministère du Sauveur et la première période de l'Eglise. Il est partagé en deux parties égales par la mort de Jésus-Christ, «qui confirme l'alliance et abolit de plein droit le sacrifice.» (9: 26, 27.) '

SEMENCE. (Lév. 11: 37.) Il était défendu aux Israélites de répandre plusieurs espèces de semences dans un champ. (19: 19.) On pense généralement que cette loi avait surtout pour but de leur inspirer de l'éloi-gnement pour toute union contraire à la nature. — Le contact avec le cadavre d'un animal impur ne souillait pas une semence sèche, mais bien une semence humectée, sans doute parce que celle-ci s'imprégnait plus facilement de la substance impure. (11: 37, 38.)

SÉNIR. (1 Chron. 5: 23.) Voyez Hermon.

SÉPHAR (Gen. 10: 30), montagne d'Orient dont la situation est inconnue. On a supposé qu'elle était au sud ou au sud-ouest de l'Arabie.

SÉPHARAD (Abd. 20), ville inconnue promise aux captifs de Jérusalem.

SEPHARVAJIM (2 Rois 17: 24), ville inconnue du royaume d'Assy-

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rie qui, avant d'être conquise par Sanchérib, avait son roi particu'Ier. (19:13.) Ses habitants, dont une partie furent transportés dans la Samarie, brûlaient leurs enfants en l'honneur de leurs dieux. (17: 31.)

SÉPHORA (Ex. 2: 21), tille de Jéthro, était bergère comme ses soeors. Elle épousa Moïse et lui donna deux fils, Guersom et Elihézer. (2: 22 ; 18: 4.) Il parait qu'elle s'opposa d'abord à la circoncision de ce dernier, et qu'elle l'accomplit ensuite elle-même, mais à regret, et pour sauver son mari, que Dieu voulait faire mourir. (4: 24-26; voyez Moue.) Moïse l'ayant emmenée en Egypte, la renvoya peu après en Madian, chez Jéthro, qui la lui reconduisit, avec ses deux fils, à Réphidim, près du Sinaï. (18: 1-6.) On ne saurait décider si la femme éthiopienne mentionnée dans Nomb. 12: 1, était Séphora, ou une seconde femme de Moïse.

SÉPULCRE. Voyez Sépulture.

SÉPULTURE. (Eccl. 6: 3.) Voici les principaux usages connus relativement à la sépulture chez les Israélites. Lorsque quelqu'un était décédé, ses parents se livraient aussitôt à de bruyantes lamentations, et faisaient même appeler des pleureuses de profession, ainsi que des chanteurs et des chanteuses, qui s'accompagnaient de divers instruments en chantant des complaintes. (2 Sam. 3: 32 ; Ezéch. 24:16 ; 2 Chron. 35 : 25; Jér. 9: 17-21 ; Amos 5: 16; Math. 9: 23; Marc 5: 38.) On lavait le corps du défunt (Act. 9: 37), puis on l'enveloppait dans un linceul avec des aromates. La tête était entourée d'un petit linge qui couvrait le vi. sage. (Jean 19: 40; 20: 7 ; Math. 27 : 59.) Il paraît que les mains et les pieds étaient enveloppés séparément, ou liés de bandes (Jean 11: 44), selon l'usage des Egyptiens, qui entouraient même chaque doigt à part. S'il s'agissait d'un grand personnage, on lui mettait de magnifiques vêtements et l'on brûlait sur lui une grande quantité de substances aromatiques. (2 Chron. 16: 14; 21: 19; Jér. 34: 5.) Mais les Israélites n'embaumaient pas les morts, comme les Egyptiens. (Gen. 50 : 2, 46.) Ils les plaçaient dans une bière qui restait ouverte (Luc 7: 14), et les ensevelissaient peu d'heures après le décès, comme on le fait encore aujourd'hui en Orient. ( Act. 5: 6, 10.) Le défunt était transporté au cimetière, sur un brancard, par des porteurs (5: 6,10), et accompagné par ses parents et connaissances, au milieu de grandes lamentations. (Gen. 50 : 10 ; 2 Sam. 3: 31, 32 ; Job 21: 33 ; Luc 7:12.) Les guerriers étaient ensevelis avec leurs armes. (Ezéch. 32: 27.) Il paraît, d'après Luc 7: 12, que les femmes assistaient aussi au convoi.

Quoique l'on ensevelît assez souvent les morts dans des fosses creusées en terre (Gen. 35: 8; 2 Sam. 18:17; 1 Chron. 10: 12),on préférait cependant les déposer dans des cavernes et dans des grottes taillées dans le roc. (Gen. 23 : 4, 20; Esa. 22:16; Jean 11: 38; Marc 15: 46.) Les sépulcres de familles étaient très nombreux. (Jug. 8: 32; 16: 31 ; 2 Sam. 2:32; 21:14.) Les riches s'en faisaient souvent tailler dans leurs jardins. (2 Rois 21:18, 26 ; Jean 19: 41.) Il y avait néanmoins à Jérusalem deux cimetières publics, l'un pour le peuple, et l'autre pour les étrangers. (2 Rois 23: 6 ; Jér. 26: 23 ; Math. 27: 7.) Les grottes sépulcrales étaient fermées au moyen d'une porte ou d'une grosse pierre. (Marc 15:46; Jean 11: 39.)

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Chez les Grecs et les Romains, on brûlait les corps. Cet usage n'existait pas chez les Hébreux ; car c'était une pratique infamante, prescrite par la loi pour certains criminels; mais cette prescription ne concernait pas ceux qui subissaient la potence. (Gen. 38: 24; Lév. 21: 9 ; Jos. 7: 25; Deut. 21: 22, 23; Math. 27: 59.) Si les habitants de Jabès brûlèrent les corps de Sattl et de ses fils, ce fut sans doute pour les mettre à l'abri de toute profanation de la part des Philistins. (1 Sam. 31: 12.) Le passage d'Amos relatif à des morts que « l'oncle de chacun d'eux prendra et brûlera, » se rapporte à un temps de guerre et de jugements divins. Les voisins ou les amis offraient des repas aux parents du défunt; c'était le pain de deuil. (Osée 9: 4 ; Ezéch. 24: 17; Jér. 16: 6-8 ; 2 Sam. 3: 35.)

L'usage d'élever des tombeaux est très ancien. (Gen. 35 : 20 ; 2 Sam. 18: 18?) Il y en a plusieurs au sud-est de Jérusalem. Cette ville est environnée de nombreuses grottes sépulcrales. Les pharisiens ornaient et réparaient soigneusement les tombeaux des prophètes et des justes. (Math. 23: 29 ; Luc 11: 47.) Chaque année, un peu avant la Pâque, on blanchissait les sépulcres pour les rendre plus visibles, afin que les Juifs qui venaient à cette fête évitassent de se souiller en les touchant. (Nomb. 19: 16.) Jésus compare les hypocrites à ces sépulcres blanchis. (Math. 23: 27.) Il ne faut pas confondre les sépulcres des rois de Juda, situés au mont de Sion (2 Chron. 21: 20; 28:27 ; 1 Rois 2 :10; 11:43; 14:31 ; 15: 24; 22: 51), avec les sépulcres des rois que l'on voit au nord de Jérusalem. On croit que ces derniers sont ceux des successeurs d'Hérode. Les grottes sépulcrales sont des chambres souterraines creusées dans le roc et aux parois desquelles on a pratiqué des trous de six pieds pour y placer des cercueils. L'ouverture qui conduit d'une chambre à l'autre est ordinairement si basse qu'on ne peut y passer qu'en rampant. Dans les sépulcres des rois, on trouve des portes de communications faites du même roc que la grotte, ainsi que les gonds.

SÉRAJA (Jér. 51: 59), seigneur de la cour de Sédécias. Il alla à Babylone, non de la part de ce prince, mais avec lui, la quatrième année de son règne. Il fut alors chargé par Jérémie d'y porter et d'y lire un écrit contre cette ville, puis de le jeter dans l'Euphrate, pour symboliser la ruine qui la menaçait. (51:60-64.) On est partagé sur la signification du titre que portait Séraja (en hébreu, prince du repos), et que nos versions ont rendu par principal chambellan. (51: 59.) — Plusieurs autres personnages s'appelaient Séraja.

SÉRAPHINS (Esa. 6: 2), intelligences célestes dont le nom signifie brûlants, et qui, dans la vision d'Esaïe, se tenaient au-dessus du Seigneur, dans le temple, et s'entrerépondaient, en criant d'une voix éclatante : « Saint, saint, saint est l'Eternel des armées ! Tout ce qui est dans toute la terre est sa gloire ! » Ils sont représentés avec des mains, des pieds et six ailes. De deux de ces ailes ils se couvraient la face, de deux autres les pieds, et ils volaient avec les deux autres. (6: 1-7.) Quant à la nature de ces êtres, on a fait diverses suppositions également incertaines.

SÉREBJA (Esdr. 8: 18), l'un des principaux lévites qui accompagnèrent Esdras de Babylone à Jérusalem. Ce dernier lui confia, ainsi qu'à ses collègues, le soin des ustensiles d'or et d'argent qu'il avait recueillis pour la maison de Dieu. (8: 24, 25.) Sérebja expliquait aussi la loi au peuple, sous la direction d'Esdras. (Néb. 8: 7 ; 9: 5.)

SERGE PAUL (Act. 13: 7), proconsul ou gouverneur de Chypre, était un homme prudent. Quoiqu'il fût en relation avec le magicien Ely-mas, à Paphos, il fit appeler Paul et Barnabas, pour les entendre annoncer la Parole de Dieu. Témoin du châtiment divin infligé à Elymas, qui fut frappé de cécité, Serge Paul embrassa l'Evangile avec empressement. (13: 6-12.)

SERMENT (Gen. 24: 8), acte par lequel Dieu est pris à témoin de la vérité d'une déclaration ou de la sincérité d'une promesse. Employé long- 4 temps avant la loi (Gen. 14: 22 ; 21: 23, 31), il fut sanctionné par elle, et même ordonné dans les deux cas suivants :

1° Lorsque quelqu'un ne pouvait rendre une bête confiée à sa garde, par suite d'un accident quelconque arrivé à celle-ci, il jurait qu'il n'avait pas mis la main sur le bien son prochain, et le propriétaire devait se contenter de son serment. (Ex. 22: 10,11.)

2* La femme soupçonnée d'adultère par son mari, se justifiait devant le souverain sacrificateur par le serment, en disant: Amen/ amen! à la malédiction prononcée conditionnellement contre elle. (Nomb. 5:11-22.)

Le serment intervenait fréquemment dans les relations publiques et particulières des Israélites entre eux. (Gen. 26 : 28 ; 47 : 29 ; Jos. 2:12 ; 9: 15; Jug. 21: 5; 1 Sam. 14 : 24 ; 2 Sam. 21: 7.) Dieu lui-même faisait avec serment des promesses à son peuple, qui jurait de son côté de lui être fidèle. (Gen. 22: 16 ; Deut. 32: 40; Ps. 110:4 ; Nomb. 30:3; 2 Chron. 15 : 14; Néh. 10: 29 ; Ezéch. 16: 59.) Moïse et les prophètes présentent le serment comme un hommage rendu à l'Eternel, comme un véritable culte. « Tu craindras l'Eternel ton Dieu, tu le serviras et tu jureras par son nom. » (Deut. 6: 13.) « Toute langue jurera par moi. » (Esa. 45 : 23; 65:16.) Jérémie exhorte les pécheurs à se convertir et à jurer en disant: « L'Eternel est vivant. » (Jér. 4: 2.) La loi condamnait les faux serments et les serments vains ou téméraires, mais ne prescrivait aucune pénalité contre les coupables; elle exigeait seulement qu'ils offrissent une victime pour leur péché. (Lév. 19: 12; 5: 4-6; 6: 2-7.)

Du temps des patriarches, on jurait parfois en portant la main sous la cuisse de celui à qui l'on faisait une promesse. (Gen. 24: 2; 47:29.) On a supposé que cet acte se fondait sur l'idée que cette partie du corps était le siège de la force reproductrice. On jurait aussi, à cette époque, en levant la main vers le ciel (14: 22), et cet usage s'introduisit parmi les Israélites. (Deut. 32: 40 ; Ezéch. 20:5; Apoc. 10: 5.) Ceux-ci employaient différentes formules de serment (Gen. 31: 53 ; Nomb. 30: 3; Jér. 4: 2 ; 5 : 2.) Ils commencèrent de bonne heure à prononcer des sortes de jurements familiers et non religieux, tels que ceux-ci : « Aussi vrai que ton âme vit. » (1 Sam. 1: 26.) « Comme ton âme vit ô roi, je n'en sais rien. » (1 Sam. 17: 55 ; 2 Sam. 11: 11 ; 14: 19.) Il parait qu'en Egypte on jurait par Pharaon. (Gen. 42: 15.)

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De grands abus s'introduisirent parmi les Juifs à l'égard du serment, qui donna lieu aux plus étranges distinctions. La subtilité des docteurs s'exerçait à inventer des formules d'où le nom de Dieu était banni (Math. 5: 34-36), ainsi qu'à déterminer dans quels cas le serment liait ou ne liait pas. Ainsi celui qui jurait par l'or du temple, ou par les sacrifices, était obligé de tenir son serment, mais non pas celui qui jurait par le temple ou par l'autel. (23: 16-22.) Ces subtilités rendaient les Juifs méprisable^ aux yeux des Romains. Les Esséniens, qui étaient une secte juive, ne juraient jamais, quoique le serment fût requis pour être admis dans leur communauté. Hérode les dispensa du serment de fidélité. Les femmes et les esclaves ne prêtaient pas serment devant les tribunaux.

En combattant les abus du serment, Jésus-Christ semble en proscrire l'usage: «Ne jurez en aucune manière, dit-il.... Mais que votre parole soit : Oui, oui ; non, non, car ce qui est de plus est du malin. » (5 :34-37.) Aussi plusieurs commentateurs ont-ils vu dans ces paroles une défense absolue d'employer le serment. Toutefois les considérations suivantes s'opposent à cette interprétation :

1° En développant sa défense de jurer, Jésus-Christ ne mentionne que les serments faits par le ciel, par la terre, par Jérusalem, par sa tête, et passe sous silence celui que la loi et les prophètes approuvent, le serment au nom du Dieu vivant. (Math. 5 : 34-37.)

2° Le Sauveur lui-même a prêté, devant le sanhédrin, le serment requis par le souverain sacrificateur. (Math. 26 : 63, 64.)

3° Paul prend Dieu à témoin plusieurs fois de la vérité de ses paroles. (Rom. 1: 9 ; Philip. 1: 8 ; 2 Cor. 11: 31 ; 1 Thes. 2: 5.) Il emprunte même à la loi, presque littéralement, le serment suivant : « J'appelle Dieu à témoin sur mon âme que ç'a été pour vous épargner que je ne suis pas encore allé à Corinthe. » (2 Cor. 1: 23 ; Nomb. 30: 3.)

4* L'usage du serment est présenté comme légitime dans l'épître aux Hébreux : « Les hommes jurent par un plus grand qu'eux, et le serment... termine tous leurs différends. C'est pourquoi Dieu voulant mieux faire connaître... la fermeté immuable de son conseil, y a fait intervenir le serment. » (Héb. 6:16,17.)

5° Enfin l'ange que Jean vit « se tenant sur la mer et sur la terre, leva la main vers le ciel et jura qu'il n'y aurait plus de temps. » (Apoc. 10:5, 6.)

Cependant en vertu des paroles de Jésus-Christ reproduites par St. Jaques (5:12), le chrétien doit bannir les jurements de sa conversation, affirmer simplement la vérité, et n'employer le serment que lorsqu'il est vraiment utile et nécessaire.

SERPENT (Gen. 3: 1), reptile rampant dont on connaît plus de trois cents espèces, de toute taille, de toute couleur et répandues dans tous les pays. Les espèces venimeuses sont au nombre d'environ cinquante. Les serpents mâles sont plus gros que les femelles. Celles-ci sont en général très fécondes ; mais les unes pondent des œufs, comme les couleuvres, tandis que les autres font des petits vivants, comme les vipères >

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qui tirent leur nom de cette circonstance. La langue des serpents est mince, longue et fourchue. Leurs dents, disposées en plusieurs rangs, sont petites mais très nombreuses ; ainsi la couleuvre en a quatre-vingt-douze. Les serpents venimeux sont en outre pourvus d'une, de deux ou de trois paires de grosses dents pointues, recourbées et cachées dans une gaine, d'où l'animal les fait sortir à volonté pour mordre. Ces dents sont percées d'un trou, au fond duquel se trouve une vessie de venin, dont une goutte coule dans la blessure. Chaque printemps les serpents se dépouillent de leur peau, ce qui peut contribuer, d'après les naturalistes, à prolonger leur vie, qui est très longue. Ils se nourrissent de grenouilles, d'oiseaux et de divers animaux; ils aiment aussi beaucoup le vin, le lait et les oeufs. L'extrême dilatabilité de leur gosier et de leur estomac leur permet d'avaler une proie infiniment plus grosse qu'eux-mêmes. Le boa, par exemple, peut engloutir un lion, après l'avoir étouffé en s'enroulant autour de lui. La digestion chez les serpents est très lente et dure souvent plusieurs mois ; aussi restent-ils parfois très longtemps sans prendre de nourriture. Dans nos climats, ils sont engourdis pendant quatre mois d'hiver.

Il y a des serpents aquatiques qui vivent dans l'eau et sur la terre ; tel est le charbonnier ou serpent d'eau. Il existe aussi une sorte de serpent marin, organisé comme les poissons. Amos semble faire allusion à cet animal dans une prophétie contre les Israélites infidèles : « Quand ils se cacheraient au fond de la mer... je commanderais au serpent de les y mordre. » (Amos 9: 3.) On mentionne aussi un serpent ailé ; mais les naturalistes le considèrent plutôt comme une espèce de lézard. C'est sans doute « le serpent brûlant qui vole, » dont parle Esaïe. (14: 29.) Le serpent traversant ou fuyant (barica, mot rendu à tort par grand ou tortu), et le serpent tortu (akalaton), semblent désigner, dans Esa. 27: 1, deux grandes nations, probablement les Assyriens et les Egyptiens. Le serpent traversant (barica) de Job 26: 13, paraît être une constellation ; on présume que c'est celle du Serpent, composée de soixante-sept étoiles et située dans l'hémisphère septentrional.

La Palestine nourrit plusieurs espèces de serpents venimeux. (Deut. 32: 24 ; Ps. 140:4; Prov. 23:32; Amos 5: 19; Esa. 11: 8 ; Math. 23 : 33.) Le désert traversé par les Israélites renfermait des serpents brûlants, sans doute ainsi nommés à cause de la douleur causée par leur morsure ou de la couleur de leur peau. (Deut. 8: 15.) Dieu s'en servit pour châtier son peuple rebelle. (Nomb. 21:6-9.) Le serpent d'airain qui guérit ceux qui le regardèrent était le type de Jésus-Christ crucifié. (Jean 3 : 14.) En comparant le médisant à un serpent qui mord sans bruit, ou plutôt sans enchantement (Eccl. 10: 11), Salomon fait allusion à l'art de charmer les serpents pour les empêcher de mordre. (Voyez Magie.)

Le serpent, « le plus fin de tous les animaux, » étant devenu l'instrument de Satan pour séduire Eve, fut condamné « à ramper sur son ventre. » (Gen. 3: 14.) Ces mots semblent indiquer que cet animal subit un changement dans son organisation. Dès lors il a été considéré à la fois comme le symbole de la prudence, de la ruse et de la perfidie, mais surtout comme l'image du démon. (Math. 10:16 ; 23: 33 ; 2 Cor. 11: 8 ;

Apoc. 12: 9,15 ; 20: 2.) Le serpent, qui nous inspire une si vive répugnance, est mangé par certains peuples et adoré par d'autres.

SETH (don ou compensation, Gen. 4: 25), troisième fils d'Adam et d'Eve, auxquels il fut donné à la place d'Abel, quand son père avait 130 ans. (5: 3.) A l'âge de 105 ans, Seth eut un fils, qui fut nommé Enos et qui, comme lui, marcha dans la piété. (4: 26 ; 5: 6.) Il eut d'autres fils et plusieurs filles et mourut âgé de 912 ans. (5: 8.) Les fils de Selh, ou comme l'on peut aussi traduire (en faisant dériver scheth de schaha et non de schith), les fils du tumulte, mentionnés dans la prophétie de Balaam (Nomb. 24: 17), étaient les Moabites.

SIBAH (sept ou serment, Gen. 26: 33), nom d'un puits creusé à Béer-Sébah par les serviteurs d'Isaac.

SIBMA (Nomb. 32: 38), ville située à l'est du Jourdain et entourée de riches vignobles. Elle fut assignée à Ruben et tomba plus tard entre les mains des Moabites. (Esa. 16 : 8, 9 ; Jér. 48: 32.)

SIBRAJIM (Ezéch. 47: 16), ville inconnue sur la frontière septentrionale de la Palestine.

SICHAR. Voyez Sichem.

SICHEM ou SICHAR (Gen. 12: 6 ; Jean 4: 5), ancienne ville située au centre de la Palestine, dans une étroite vallée, entre le mont Garizim au sud, et le mont Hébal au nord. Cette vallée, abondante en sources, est un véritable verger où croissent entre autres l'abricotier, le pêcher, le grenadier et l'olivier. Abraham passa jusqu'au lieu de Sichem, qui n'était, probablement alors qu'un bois de chênes, comme semble l'indiquer le texte hébreu. (12: 6.) On suppose que la ville fut bâtie par Hémor, qui l'appela Sichem, du nom de son fils. (33: 18-20.) Jacob y acheta un champ, y séjourna, et y creusa sans doute le puits qui porte son nom et que l'on montre trente minutes à l'orient de la ville. (Jean 4: 6.) Celle-ci fut assignée à Ephraïm (1 Rois 12:25), donnée aux Lévites et choisie comme ville de refuge. (Jos. 20: 7.) Josué y adressa ses dernières exhortations au peuple assemblé. (24 : 25.) On y enterra les os de Joseph (24 : 32), dont on montre encore le tombeau au nord de la ville. Détruite par Abimélec (Jug. 9 : 45-49), Sichem n'est de nouveau mentionnée que sous David. (Ps. 60: 8.) C'est là que Roboam se rendit pour être proclamé roi et que les dix tribus se révoltèrent contre lui. Jéroboam fortifia cette ville et en fit la capitale de son royaume. (1 Rois 12: 1, 25.) Sous les Grecs elle devint la principale ville des Samaritains, qui y bâtirent le temple de Garizim. Jésus s'entretint près du puits de Jacob avec la Samaritaine, et passa deux jours dans la ville, dont une partie des habitants crurent en lui. (Jean 4:7 ; 4: 39-41.) Quelques auteurs ont pensé que les Juifs nommaient cette ville Sichar, par une allusion malicieuse à un mot hébreu (chacar) qui signifie s'enivrer. Ruinée, pense-t-on, pendant la guerre des Juifs, elle fut rebâtie par l'empereur Vespasien, qui l'appela Néapolis (nouvelle ville), nom dont les Arabes ont fait Nablous. Elle fut de nouveau détruite pendant les croisades et reconstruite en 1283, mais un peu à l'ouest de l'ancienne ville. Nablous renferme 8000 habitants,

SID

tons mahométana, à l'exception de Ô00 chrétiens grecs, de 150 Juifs et de 150 Samaritains. Ces derniers ont une synagogue dans laquelle ils conservent soigneusement le Pentateuque écrit en caractères samaritains, et copié, selon eux, par un petit-fils d'Aaron, treize ans après la mort de Moïse. Il existe depuis peu dans cette ville une église et une école protestantes.

SICHEM (Gen. 34: 2), fils d'un chef des Héviens nommé Hémor, de Sichem. Il s'éprit subitement de Dina, fille de Jacob, l'enleva et lui fit violence, puis se montra prêt à tous les sacrifices afin de l'obtenir pour femme. (34: 2-12.) Jacob et ses fils lni ayant accordé sa demande, à la condition qu'il se fît circoncire avec tous les Sichémites, il s'acquitta aussitôt de son engagement et garda Dina. (34: 19, 24.) Mais au bout de trois jours il fut traiteusement massacré, avec toute la population mâle de la ville, par Siméon et Lévi, qui voulurent par ce crime venger l'outrage fait à leur sœur. (34 : 25-31.)

SICLE (Gen. 23 : 15), poids d'environ 14 V, grammes, soit 1/1 once. Un sicle d'argent valait 2 fr. 90 cent, et un sicle d'or 45 fr. Voyez Mesures.

SIDDIM (lieux plats, Gen. 14: 3), ancien nom de la plaine du Jourdain, où se trouvaient autrefois Sodome et les autres villes que Dieu détruisit par le feu du ciel. (13: 12 ; 19: 24.) Elle subit un bouleversement qui donna naissance à la mer Salée ou mer Morte. (Gen. 14: 3.) Avant cette catastrophe, c'était une plaine ou vallée remplie de puits de bitume, et néanmoins riante et fertile ; car elle était arrosée comme le jardin de l'Eternel, et comme le pays d'Egypte. (13: 10; 14: 10.)

SIDON (pêche, Gen. 10: 19), ancienne ville de Phénicie, sur les côtes de la Méditerranée, environ 12 lieues au nord de Tyr. Elle est située au pied du Liban, dans une plaine étroite. Cette plaine, arrosée par le fleuve Bostrénus, au moyen de canaux , est couverte d'orangers, de citronniers, de figuiers, d'abricotiers, de mûriers, etc. Fondée, pense-t-on, par Sidon, fils aîné de Canaan, la ville de Sidon formait la frontière septentrionale des Cananéens. (10:15,19; 49: 13.) Sa position favorisa son agrandissement et ses progrès dans la civilisation. Elle fut célèbre de bonne heure par l'habileté de ses matelots, par ses manufactures de toiles de lin, par ses fonderies, par son commerce de terre et de mer, et plus tard par la fabrication du verre. (Ezéch. 27: 8 ; Esa. 23 : 2 ; Joël 3 : 4-7.) A l'époque de Josué, on l'appelait déjà Sidon la grande. (Jos. 11 : 8; 19:28.) On sait qu'elle avait autrefois plusieurs lieues de longueur, du nord au midi, et qu'elle occupait toute la largeur de la plaine, jusqu'au pied du Liban. Elle possédait deux ports, dont le plus petit, situé au nord, était le plus sûr; celui du sud était un port d'été.

Cette ville et son territoire furent assignés à la tribu d'Aser, qui ne parvint jamais à s'en emparer (Jos. 13: 6 ; 19 : 24 , 28), tandis que les Sidoniens, sous les Juges, opprimèrent les Israélites. (Jug. 10: 12 ; 18 : 7.) Du 15™ au 13°»® siècle avant Jésus-Christ, le royaume de Sidon s'étendait depuis le mont Carmel au sud, jusqu'au fleuve Tamyras au nord* De 1209-707, il fut tributaire de Tyr, et eut Sarepta pour limite au

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midi. (1 Rois 17 : 9.) Sidon conserva néanmoins ses rois particuliers, dont l'un, Eth-Bahal, donna sa fille Jézabel à l'impie Achab. (16: 31.)

Cette ville subit le joug des Assyriens, puis des Babyloniens. Elle fut l'objet des menaces de Joël, d'Esaïe, de Jérémie et d'Ezéchiel. (Joël 3:4-8: Esa. 23:4, 12 : Jér. 25 : 22 ; 27: 3 ; 47: 4; Ezéch. 28 : 21-24.) Soumise aux Perses de 538-332, elle fournit aux Juifs du bois de cèdre pour la reconstruction de leur temple. (Esdr. 3: 7.) S'étant révoltée, elle fut prise et détruite en 351, par Artaxerxès, qui y fit périr 40000 personnes. Elle se releva de ses ruines, et ouvrit ses portes, en 332, à Alexandre le Grand, mais ne fut plus qu'une ville de second ordre. Depuis la mort de ce prince, elle subit tour à tour la domination de la Syrie et de l'Egypte, jusqu'en 64 avant Jésus-Christ, époque où elle tomba au pouvoir des Romains. Elle est nommée plusieurs fois dans l'Evangile. Nous y lisons entre autres que ceux des environs de Tyr et de Sidon... vinrent vers Jésus en grand nombre. (Marc 3: 8; Math. 11: 21; 15: 21.) Ces deux villes eurent des difficultés avec Hérode-Agrippa. (Act. 12: 20.) Il se forma de bonne heure à Sidon une église chrétienne, que Paul visita en allant à Rome. (27: 3.) Cette ville fut plus tard le siège d'un évêché. De 1110-1187 les Croisés la possédèrent. Elle passa dès lors par diverses vicissitudes. Aujourd'hui ses ports, comblés en partie, ne sont pas accessibles aux grands vaisseaux. Elle n'est plus, sous le nom de Séide, qu'une petite ville sale et mal bâtie, dont la pêche est la principale industrie. D'après le témoignage d'un Américain qui y a résidé, elle ne renferme que 3000 habitants, dont la plupart sont mahométans, et les autres juifs ou chrétiens.

SIGIONOTH. (Hab. 3: 1.) En hébreu, ce titre est le pluriel de Schig-gaion, qu'on traduit par complainte. ( Ps. 7: 1. Voyez Sciggajon.) On pense que les mots sur Sigionoth, signifient, à la manière des complaintes.

SIHON (Nomb. 21 : 21), roi des Amorrhéens, résidait à Hesbon. (21 : 26.) Après avoir dépossédé les Moabites d'une partie de leur territoire, il étendit son royaume de l'Arnon au Jabbok, et du Jourdain au pays des Hammonites. (Nomb. 21: 26 ; Jos. 12: 2 ; 13: 10.) Moïse lui fit demander le passage à travers son pays, en lui offrant de payer l'eau et les vivres dont les Israélites auraient besoin. Mais par un secret jugement, F Eternel endurcit Vesprit et roidit le cœur de ce prince, qui attaqua le peuple de Dieu à Jahatz, et y fut défait et tué. (Nomb. 21: 21-25 ; Deut. 2: 26-33.)

SIHOR (Esa. 23: 3 ; Jér. 2:18), nom qui signifie noir, et qui dans les deux passages indiqués, désigne le Nil, probablement parce que ce fleuve laisse du limon sur les champs qu'il a submergés. Voyez Egypte.

SIHOR (Jos. 13: 3), fleuve situé sur la frontière méridionale de la Palestine, qu'il séparait de l'Egypte. (1 Chron. 13:5.) U est aussi souvent appelé le torrent d'Egypte. (Nomb. 34: 5; Jos. 15: 4 ; 1 Rois 8 : 65; 2 Rois 24: 7 ; Esa. 27 ; 12.) C'est le Rhinocolure ou EUArisch, qui coule au nord-ouest, et se jette dans la Méditerranée. Il n'est pas toujours indiqué dans les cartes de la Terre-Sainte. On croit généralement que c'est le même que le fleuve d'Egypte mentionné dans Gen. 15: 18, quoique quelques auteurs prennent ce dernier pour le Nil.

sil

SIHOR (Jos. 19: 26, ou Sihor-Libnath, plutôt que Sihor, vers Benalh), rivière située au sud de la tribu d'Aser ; elle coule au nord et se jette dans la Méditerranée, à Ptolémals. Elle s'appelle aussi Bélus.

SILAS ou SUvain (Act. 15:22 ; 2 Cor. 1:19), prophète de l'église de Jérusalem. Il fut chargé de porter, avec Jude, une lettre de la part du synode, à l'église d'Antioche, qu'il encouragea par ses exhortations. <15: 22; 15: 32-34.) Après un séjour dans cette ville, il accompagna Paul dans son second voyage missionnaire, et fut battu et emprisonné avec lui à Philippes. (15: 40; 16:19-40.) Il partagea aussi ses persécutions à Thessalonique, ainsi qu'à Bérée, où il demeura quelque temps; puis il rejoignit l'apôtre à Corinthe, et annonça l'Evangile dans cette ville. (Act. 17: 4,10, 14 ; 18: 5 ; 1 Thes. 1: 1 ; 2 Thes. 1: 1.) Il paraît qu'il alla plus tard à Babylone, auprès de Pierre, qui lui rendit un bon témoignage dans sa première épître, et le chargea de porter celle-ci à son adresse. (1 Pier. 5: 12,13.)

SILO ou SCILO ( repos, Jos. 18:1), ville d'Ephraïm, au centre de la Palestine. Elle fut le siège du tabernacle et la ville sainte des Israélites, depuis la conquête de Canaan jusqu'à l'époque de Saûl. (Jos. 18:1 ; Jug. 18: 31; 1 Sam. 14: 3.) C'est là que Josué fit le partage du pays (Jos. 18 : 8-10) ; que 200 jeunes filles furent enlevées par des Benjamites (Jug. 20: 47 ; 21:12 ; 21:19-23) ; qu'Héli éleva Samuel ( 1 Sam. 1: 3,24), et que le prophète Ahija demeurait sous Jéroboam. (1 Rois 14: 2.) Il paraît que cette ville fut ravagée pendant la période des rois, quoiqu'elle subsistât encore depuis la destruction du royaume d'Israël. (Jér. 7:12,14; 26: 9; 41: 5.) On montre 31/» lieues au sud de Sichem, les ruines de Silo (Seilun), sur une petite colline, où une source abondante jaillit d'un rocher. Cette colline est entourée de vallées verdoyantes et de montagnes élevées.

SILOÉ (envoyé, Esa. 8:6), réservoir situé au midi de Jérusalem, dans la vallée du Tyropéon, entre la montagne de Sion et la partie du Morija nommée Hophel (2 Chron. 33: 14), près du lieu où la vallée de Cédron se joint à celle de Hinnom. Ce réservoir, taillé dans le roc est entouré d'un mur, a 16 mètres de longueur (53 pieds), 4 */» de largeur (18 pieds), et 5 a/4 de profondeur (19 pieds.) Il est de 6-9 mètres ( 20-30 pieds) plus bas que le sol, et l'on y descend par deux rampes d'escaliers. Il existait autrefois sur cet étang une église, dont on voit encore quelques fragments de colonnes et une voûte. L'eau est pure, mais légèrement salée. Elle forme un ruisseau, qui disparaît un instant sous terre, arrose des jardins, et se jette dans le Cédron. Cette eau n'a pas sa source à Siloé; car elle y arrive doucement et par un cours intermittent, le long d'un canal souterrain de 510 mètres (1700 pieds), taillé en zigzag dans le roc. Ce canal aboutit à un autre réservoir, nommé Fontaine de Marie ou de la Vierge, parce que, d'après la tradition populaire, Marie y lavait les langes de l'enfant Jésus. Ce réservoir, situé sur la pente orientale de Hophel, se trouve 7 '/, mètres (25 pieds) plus bas que le sol ; on y parvient par 26 marches. Divers passages d'anciens auteurs, confirmés par certaines observations, tendent à établir que la source qui alimente ces

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deux réservoirs, est sous remplacement du temple. Ezéehiel et Zacharie parlant « des eaux qui sortaient de dessous le seuil de la maison » (Ezécb. 47:1-12), ou «des eaux vives qui sortiront de Jérusalem » (Zach. 14*: 8) semblent faire allusion à cette source. L'Eternel se compare aux « eaux de Siloé, qui coulent doucement. » (Esa. 8: 6.)

Il est probable que par le « réservoir d'eaux entre les deux murailles,» Esaïe désigne Siloé; et par « le vieux étang» la fontaine de Marie. (Esa. 22: 11.) Il est possible aussi que sous les noms de « bas étang » (22: 9), et de « haut étang » (7 : 3), il entende ces mêmes réservoirs. Mais c'est à tort qu'on a voulu voir dans l'aqueduc qui les met en communication, « le canal des eaux de Guihon, » puisqu'Ezéchias l'ayant bouché, conduisit ces eaux « vers l'occident de la cité de David » (2 Chron. 32:30. ) Néhé-mie rebâtit la muraille de l'étang de Sélah, ou Siloé, nommé anssi l'étang du roi. (Néh. 3 : 15; 2:14.) Dans les temps de guerre, on le bouchait, ainsi que toutes les fontaines situées hors de Jérusalem ; c'est ce que lit Ezé-chias menacé par Sanchérib. (2 Chron. 32: 3-4.) A la parole de Jésus, l'aveugle-né alla se laver au réservoir de Siloé et fut guéri. (Jean. 9: 7.) Ce réservoir a été nommé Siloé ou envoyé, parce que l'eau y est envoyée depuis la fontaine de Marie. On ne possède aucun renseignement sur la situation de la tour de Siloé, dont la chute causa la mort de 18 personnes. (Luc 13: 4.) Au nord-est du réservoir de Siloé, à l'orient du torrent de Cédron, on voit un village nommé Siloé, dont les habitants ont pour demeures d'anciennes grottes sépulcrales.

SILVAIN. Voyez Silas.

SIMÉON (exaucement, Gen. 29: 33), second fils de Jacob et de Léa, massacra, avec Lévi, les Sichémites, pour venger Dina. (34:25-31,) Il fut plus tard retenu prisonnier, par Joseph, en Egypte. (42: 24; 43:23.) Il eut 6 fils, dont l'un avec une Cananéenne. (46:10.) Jacob mourant lui reprocha son crime et lui annonça, comme à Lévi, qu'il « serait divisé en Jacob et dispersé en Israël» (49: 5-7.) Cette prophétie s'accomplit en ce que la tribu de Siméon eut en partage non un territoire distinct, comme les autres, mais 17 villes dans la partie sud-ouest de Juda, avec le^ villages situés dans leur voisinage. (Jos. 19:1-9.) Deux de ces villes furent assignées aux lévites. (Jos. 19: 7; 21: 16 ; 1 Chron. 6:59.)

Au pied du Sinaï, cette tribu, forte de 59300 hommes au-dessus de 20 ans, n'était surpassée que par Juda et Dan (Nomb. 1:22,23,27,39) ; mais 40 ans plus tard, elle se trouvait la plus faible, et ne comptait plus que 22200 hommes. (26:14.) Elle est seule omise dans les dernières bénédictions de Moïse. (Deut. 33.) Après le partage du pays, elle s'allia avec Juda pour faire la guerre aux Cananéens. (Jug. 1: 3, 17.) Elle se rattacha au royaume d'Israël, et s'adonna à l'idolâtrie. (2 Chron. 34: 6.) Néanmoins quelques Siméonites répondant à l'appel d'Asa, roi de Juda, allèrent adorer l'Eternel à Jérusalem. (15: 9.) Du temps d'Ezéchias, la tribu de Siméon se trouvant trop à l'étroit, fonda deux colonies. La première s'établit à Guédor, en Juda, après en avoir exterminé les habitants, qui étaient Cananéens. (1 Chron. 4: 24-41.) La seconde, composée de 500 hommes, s'empara d'un district de Pldumée, occupé par les restes des

sim

Hamalécites, qu'elle détruisit. (4: 42-43.) Josias renversa l'idolâtrie daus la tribu de Siméon comme dans le reste du pays. (2 Chron. 34:6.) l'ans la division prophétique de la Terre-Sainte annoncée par Ezéchiel, Siméon est placé entre Benjamin et Issacar. (Ezéh. 48 : 24, 25.)

SIMÉON (Luc 2: 25), pieux Israélite de Jérusalem, fut averti par le Saint-Esprit, qui était en lui, que son désir de voir le Christ serait bientôt réalisé. Conduit par cet Esprit dans le temple, au moment où Jésus y fut présenté, Siméon le prit dans ses bras, rendit grâces à Dieu, et annonça les effets opposés de sa venue pour les croyants et pour les incrédules. II bénit aussi Joseph et Marie, et déclara à celle-ci « qu'une épée lui transpercerait l'âme.» (2: 25-35.) L'opinion généralement admise que Siméon était un vieillard, semble justifiée par la promesse divine «qu'il ne mourrait pas avant d'avoir vu le Christ, » ainsi que par cette prière : « Seigneur ! tu laisses maintenant aller ton serviteur en paix. » (2: 26,29.)

SIMÉON (Act. 13:1), surnommé Niger (noir), était prophète et docteur de l'église d'Antioche, mais sa vie nous est entièrement inconnue.

SIMHI (2 Sam. 16: 5) fils de Guéra, de Bahurim, en Benjamin, et parent de SaUl. Il insulta David, l'accusa d'avoir usurpé le trône, et lui jeta des pierres au moment où ce prince fuyant devant Absalom, descendait la pente orientale du mont des Oliviers. (16: 5-13.) Mais lorsqu'il eut appris la victoire de David sur son fils révolté, il alla au-devant du roi, avec 1000 hommes, se prosterna à ses pieds, au passage du Jourdain, confessa sa faute et lui demanda pardon. Contre le conseil d'Abisaï, David lui promit par serment de ne pas le faire mourir. (19:16-23.) Toutefois, pour ne pas autoriser la révolte contre le gouvernement établi de Dieu, il chargea Salomon de le punir selon sa sagesse. (1 Rois 2: 8.) Ce nouveau prince lui ordonna de venir demeurer à Jérusalem, et lui défendit d'en sortir, sous peine de mort. Mais au bout de 3 ans, Simhi alla rechercher, à Gath, deux de ses serviteurs qui s'y étaient enfuis ; et peu après son retour, Salomon le lit mettre à mort par Bénaja. (2: 36-46.)

- D'autres personnages peu connus ont aussi porté le nom de Simhi. (I Rois 1: 8;4: 18; Zach. 12: 13.)

SIMON. Voyez Pierre.

SIMON (Math. 10: 4; Marc 3: 18) surnommé le Cananite ou le Zélo-tes. Il fut l'un des douze apôtres, mais sa vie nous est inconnue. Le titre de Cananite est la forme grecque d'un mot hébreu qui signifie ardent ou zélé, et que Luc seul a traduit. (Luc6:15.) Il est probable qu'avant sa vocation à l'apostolat, Simon le Cananéen ou le Cananite, c'est-à-dire, le Zélé, se rattachait au parti des Zélotes, qui se distinguait par son zèle pour la religion et la patrie. D'après la tradition, il doit avoir prêché l'évangile en Perse et en Mésopotamie.

m

SIMON ( Luc 7: 40), pharisien qui invita Jésus à dîner, avec d'autres convives (7: 49), maisle reçut sans même lui offrir de l'eau pour se laver les pieds. (7: 44-46.) Sa propre justice se manifesta à l'occasion de la conduite de Jésus envers la pécheresse qui pleurait à ses pieds. Ne le considérant pas même comme un prophète, il fut sans doute scandalisé

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ainsi que ses hôtes, de l'entendre dire à cette femme : Tes péchés te sont pardonnés. ( 7: 36-50.)

SIMON (Math. 26: 6), surnommé le Lépreux, de Béthanie, donna à Jésus un souper, auquel assista Lazare ressuscité. Marthe servait à table, tandis que sa sœur Marie oignait les pieds et la tête du Sauveur. (Math. 26: 7 ; Jean 12:1-3.) Il est vraisemblable que Simon avait été guéri de la lèpre par Jésus.

SIMON (Math. 27: 32), originaire de Cyrène, au nord de l'Afrique, s'était établi à Jérusalem. Comme il revenait des champs, il rencontra Jésus, que l'on conduisait au supplice. On déchargea le Sauveur de sa croix pour la faire porter à Simon. Celui-ci eut deux fils, Alexandre et Rufus. (Marc 15: 21.) Il paraît que sa femme et ce dernier au moins devinrent chrétiens. (Rom. 16:13.)

SIMON (Math. 13:55) ; l'un des frères de Jésus. (Marc 6:3.) D'après la tradition, il succéda à Jacques dans la direction de l'église de Jérusalem, et subit le martyre sous Trajan, à l'âge de 120 ans. (Act. 21: 18; Gai. 1:19.)

SIMON (Act. 8: 9), le magicien, demeurait à Samarie, où il fascina longtemps l'esprit des habitants, par des prodiges dont la nature nous est inconnue. Il se donnait pour un grand personnage, et le peuple l'appelait la grande puissance de Dieu. (8: 9-11.) Philippe étant venu annoncer l'évangile dans cette ville, Simon frappé de ses miracles, embrassa la foi, fut baptisé, et se montra très assidu auprès de lui. (8:13.) Mais quand Pierre et Jean vinrent imposer les mains aux Samaritains baptisés, et faire descendre sur eux le Saint-Esprit, l'ancien magicien, dont le cœnr n'avait pas été changé, offrit de l'argent aux apôtres, afin d'obtenir d'eux le pouvoir de communiquer le Saint-Esprit, par l'imposition des mains. Repris par Pierre de sa duplicité, et sommé de se repentir, Simon demanda aux serviteurs de Dieu de prier pour lui. (8: 18-24.) Néanmoins nous avons lieu de croire qu'il persévéra dans son endurcissement, sans admettre toutefois les traditions légendaires qui ont eu cours sur son compte. C'est de lui que vient le nom de simonie, qui désigne l'indigne trafic des charges ecclésiastiques, et en général des choses saintes.

Le père de Judas, et l'hôte de Pierre, à Joppe, portaient aussi le nom de Simon. (Jean 6: 71 ; Act. 9: 43.)

SIN (Ex. 16: 1), désert qui occupe un espace considérable sur la côte orientale du golfe de Suez, dans la direction du nord-ouest au sud-est, entre Elim et le Sinaï. Les Israélites y entrèrent un mois après leur sortie de l'Egypte ; ils y murmurèrent et y recueillirent la manne pour la première fois. (Ex. 16: 2-14.) La portion de ce désert qu'ils traversèrent, s'étendait à l'est jusqu'à Dophka, à l'ouest de Réphidim (Nomb. 33:12), et comprenait, pense-t-on, les vallées de Mocatteb et de Feiran.

SIN (Ezéch. 30: 15), ville forte d'Egypte. On est d'accord qu'il s'agit de l'ancienne Péluse, sur la bouche orientale du Nil, à une lieue de la Méditerranée. Située au milieu de lagunes et de marais, et entourée de murailles, cette ville était la clef de l'Egypte, du côté de la Syrie. Ezéchiel

SIN

la nomme la force de F Egypte, et annonce qu'elle sera ravagée. (80: 15, 16.) Il n'en reste plus que des ruines.

SINAI ou SIN A. Voyez Horeb et Agar.

SINGE (1 Bois 10: 22), animal à forme humaine et dont le caractère spécial est d'avoir quatre dents incisives à chaque mâchoire, cinq doigts onguiculés aux pieds, tous séparés les uns des autres, et le pouce bien distinct. Il a des cils aux deux paupières, les jambes de derrière semblables aux jambes de l'homme, et celles de devant pareilles aux bras de celui-ci ; ses doigts ressemblent aussi à ceux de nos mains. Les singes diffèrent beaucoup entre eux, selon les espèces, qui sont très nombreuses. Les uns ont une queue, les autres n'en ont. point. Certaines espèces marchent toujours droit, comme l'homme, et ont une grande ressemblance avec lui: tels sont entre autres le gorille et l'orang-outang. Après avoir signalé quelques différences entre ce dernier et l'homme, et en particulier le fait que l'orang-outang a treize côtes tandis que nous n'en avons que douze, un naturaliste1 ajoute: «Toutes les autres parties du corps, de la téte et des membres, tant extérieures qu'intérieures, sont si parfaitement semblables à celles de l'homme, qu'on ne peut les comparer sans admiration, dit M. de Buffon, et sans être étouné que d'une conformation si pareille, et d'une organisation qui est absolument la même, il n'en résulte pas les mêmes effets. Par exemple la langue et tous les organes de la voix sont les mêmes que dans l'homme, et cependant l'orang-outang ne parle pas; le cerveau est absolument de la même forme et de la même proportion,et il ne pense pas;y a-t-il une preuve plus évidente que la matière seule, quoique parfaitement organisée, ne peut produire ni la pensée, ni la parole qui en est le signe, à moins qu'elle ne soit animée par un principe supérieur?»

Il faut sans doute reconnaître un principe intelligent chez les animaux. Mais d'où vient que tandis que l'homme parie, chante et prie; qu'il produit des chefs-d'œuvre dans les arts et dans les sciences ; qu'il profite des expériences des générations précédentes, et fait chaque jour de nouvelles découvertes et de nouveaux progrès dans la civilisation : d'où vient, disons-nous, que le singe si semblable à l'homme par le corps en est réduit à grogner, à errer dans les forêts, et à grimper sur les arbres, comme il le faisait il y a des milliers d'années? Telle est la question à poser aux naturalistes qui ne voient dans l'homme qu'uu singe perfectionné. Voici la solution qu'en donne l'Ecriture: Dieu créa C homme à son image.... Il souffla dans ses narines une respiration de vie, et Vhomme fut fait en âme vivante. (Gen. 1: 27 ; 2:7.) — La flotte de Salomon amenait des singes de Tarsis. (2 Chron. 9:21.)

SINHAR (Gen. 10: 10), vaste plaine dans la partie méridionale de la Mésopotamie, entre le Tigre et l'Euphrate, dans laquelle se trouvait Babylone et d'autres villes, mais dont les limites nous sont inconnues. (Dan. 1:2.) Amraphel y régnait du temps d'Abraham. (Gen. 14 : 1.) A l'époque de Josué, ce pays était déjà célèbre par la beauté de ses étoffes. (Jos. 7: 21.)

1 Valraont de Bomare.

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SINIENS (Gen. 10: 17), peuplade cananéenne" qui habitait, pense-ton, dans le voisinage du Liban. (1 Chron. 1: 15.)

SINIENS (Esa. 49: 12), peuple éloigné et inconnu, que quelques auteurs prennent pour les Chinois, et d'autres pour les habitants de Sin, en Egypte. (Ezéch. 30: 15.)

SION (Deut. 4: 48), ancien nom de la montagne d'Hermon. Voyez Hermon.

SION ou Scion ( hébreu Schion, Jos. 19: 19 ), ville de la tribu d'Issa-car.

SION (hébreu Tsion, 2 Sam. 5, 7), la plus haute des trois montagnes sur laquelle l'ancienne Jérusalem était bâtie. Le mont de Sion était autrefois environné de vallées des 4 côtés : il avait à l'ouest celle de Gui-hon ; au sud celle de Hinnom; au nord et à Test celle du Tyropéon, qui la séparait du reste de la ville. Mais cette derniere vallée est entièrement comblée au nord, et en grande partie à l'orient. Le point le plus élevé du mont de Sion est à 750 mètres (2530 pieds) au-dessus de la mer. On en cultive la partie méridionale, qui est actuellement hors des murs de la ville.

Peu après la mort de Josué, les Israélites prirent Jérusalem aux Jé-busiens. (Jug. 1: 8.) Néanmoins ceux-ci conservèrent la montagne de Sion, où ils eurent uue forteresse jusqu'au temps de David, qui s'en empara. (2 Sam. 5: 7.) Ce prince répara cette forteresse, en fit sa résidence, l'appela cité de David, et y transporta l'arche. (5:9; 6:12-16.) C'est dans le roc de cette montagne, nommée aussi cité de David (Néh. 3: 15), que furent taillés les sépulcres des rois de Juda. (1 Rois 2:10; 15 :24.) Rendu sacré par la présence de l'arche, le mont de Sion fut considéré comme la demeure de l'Eternel. (Ps. 2: 6 ; 9: 12, 15.) Depuis la construction du temple sur la montagne de Morijah, on désigna aussi, sous le nom de Sion, soit la maison de Dieu, soit la ville sainte. (Ps. 84: 8 ; 137:3 ; 147: 12; Esa. 2 : 3 ; 4: 5; 8 : 18 ; 14 : 32 ; Zach. 9: 9.) Le peuple de Dieu, tant sous l'ancienne alliance que sous la nouvelle, ainsi que dans la Jérusalem d'en haut, est appelé la montagne de Sion. (Ps. 51: 20 ; 102:14 ; Esa. 1:27 ; 28:16 ; 40:9 ; 46:13 ; 59:20; ïlébr. 12:22.) Enfin cette montagne désigne symboliquement le ciel. (Ps. 50: 2; 53: 7; Esa. 35: 10: Hébr. 12:22; Apoc. 14: 1.)

SIPHRA et PUHA (Ex. 1:15), sages-femmes israélites qui, par fidélité à Dieu, refusèrent d'exécuter l'ordre de Pharaon, de mettre à mort tous les petits garçons qu'elles recevaient. Interrogées par ce prince sur leur conduite, elles répondirent que les femmes des Hébreux étaient très vigoureuses, et accouchaient avant l'arrivée de la sage-femme. Il est probable que cette réponse renfermait un fond de vérité, mais aussi de l'exagération. Dieu récompensa la conduite courageuse de ces sages-femmes, quoique leur foi ne fût pas exempte de faiblesse. (1: 15-21.)

SIRION ou Scirjon. (Ps. 29: 6.) Voyez Hermon.

SISAK ou Scisçak (1 Rois 11: 40), roi d'Egypte qui reçut Jéroboam fugitif. La 5™e année de Roboam, il envahit le royaume de Juda, avec

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1200 chariots, 60000 cavaliers et une innombrable armée de fantassins. Il prit les villes fortes, entre autres Jérusalem, pilla le trésor du temple et celui du palais royal, emporta les boucliers d'or faits par Salomon et rendit le pays tributaire. Cette immense armée était composée tant d'Egyptiens que de Libyens, de Sukiens et d'Ethiopiens, peuples sur lesquels Sisak régnait sans doute. (1 Rois 14: 25 ; 2 Chron. 12: 2-9.) On a récemment découvert dans les ruines de Thèbes, sur une façade d'un temple d'Ammon, des bas-reliefs avec des inscriptions hiéroglyphiques. On y voit, sous les traits d'un géant, Sésonchis ou Sisak, vainqueur de plus de trente nations et traînant aux pieds de son dieu soixante-trois prisonniers de guerre. L'un d'eux est placé, les mains liées derrière le dos et la corde au cou, au-dessus d'un cadre dentelé, symbole d'une ville murée, avec cette inscription au bas du tableau : Le roi du pays de Juda.

SISERA (Jug. 4: 2), chef de l'armée de Jabin,roi de Hatsor, fut battu par Barac, s'enfuit à pied et se cacha dans la tente d'une femme, nommée Jahel, qui le tua pendant qu'il dormait. (4: 2-22.) Voyez Jahel et Jabin.

SISTRE. Voyez Musique.

SITNAH (inimitié, Gen. 26: 21), nom d'un puits que les serviteurs d'Isaac creusèrent près de Guérar.

SITTIM (Ex. 30:1), bois employé dans le désert pour la construction de l'arche, des autels et du tabernacle. (25: 10, 23 ; 26: 15; 27: 1 ; 30: 1.) On est d'accord qu'il s'agit de Vacacia véritable, arbre grand, branchu, épineux, au feuillage léger, et dont les fleurs sont jaunes d'or, sans odeur et en forme de tuyau. Son fruit est une gousse d'où l'on tire le suc d'acacia. On obtient de l'écorce, par incision, un autre suc nommé gomme arabique. Celle-ci est transparente et d'un blanc jaunâtre. Il ne faut pas confondre cet acacia, qui ne croît que dans les pays chauds et qui est commun dans les déserts d'Arabie et d'Afrique, avec le faux acacia répandu dans nos climats.

SITTIM ou AJBEL-SITTIM (Nomb. 25 : 1; 33: 49), lieu situé à l'est du Jourdain, en face de Jérico, où les Israélites séjournèrent quelque temps, et d'où Josué envoya deux espions en Canaan. (Jos. 2:1 ; 3: 1.)

SITTIM (Joël 3 :18), vallée probablement située à l'ouest du Jourdain, puisqu'elle devait être arrosée par une source « sortant de la maison de l'Eternel. » (3: 18.) On a pensé que sous ,1e nom de vallée de Sittim ou des acacias, Joël désignait peut-être une vallée aride, parce que ces arbres se plaisent dans des terrains secs. Quelques auteurs identifient la vallée de Sittim avec celle de Cédron.

SIVAN. Voyez Mois.

SMYRNE (Apoc. 1: 11), ville située au fond du golfe de ce nom, sur la côte occidentale de l'Asie-Mineure, environ seize lieues au nord d'Ephèse. Elle était célèbre dans l'antiquité par son commerce, sés richesses et ses beaux édifices, ainsi que par la culture et le nombre de ses habitants. Elle fut souvent détruite, surtout par des tremblements de terre.

DICTION. BIBLIQUE 36

561

soi

Il s'y forma de bonne benre nne église, la seconde de celles qne mentionne l'Apocalypse. (2:8.) Cette église était pauvre quant aux biens de ce monde, mais riche en la foi. Elle eut à souffrir diverses persécutions, surtout de la part de « ceux qui, se disant Juifs, étaient de la synagogue de Satan. » « Une affliction de dix jours, » ainsi que la prison pour quelques-uns de ses membres, lui fut annoncée par le Seigneur. (2: 8-11.) En 167, elle subit une persécution dans laquelle son évêque Polycarpe, disciple de St. Jean, souffrit le martyre avec un courage admirable. Sous les empereurs romains, Smyrne fut très florissante par son commerce et par ses écoles d'éloquence. Pendant le moyen âge, elle devint la proie de plusieurs conquérants, entre autres du cruel Tamerlan, qui la prit en 1402 et y éleva une tour avec des têtes d'hommes. Malgré la peste et le choléra qui l'ont ravagée en 1814 et 1831, elle est encore la plus grande ville de l'Asie-Mineure et le centre du commerce du Levant. Elle renferme de 120 à 130000 habitants, dont plus de 20000 professent le christianisme sous ses différentes formes ; mais les chrétiens grecs sont les plus nombreux. Smyrne, ou Izmir, est le foyer d'une mission protestante en Turquie.

SO (2 Rois 17: 4), roi d'Egypte du temps d'Hosée, qui rechercha son alliance contre les Assyriens. On croit que c'est le même que Sabacon, roi d'Ethiopie, qui conquit l'Egypte vers 737 avant Jésus-Christ, et mourut en 726.

SOBAC ou SOPHACH (2 Sam. 10: 16-18; 1 Chron. 19:16-18), général de Hadarhézer, roi de Syrie, fut tué dans une bataille contre David.

SOCO (Jos. 15: 35), ville dans la plaine de Juda, environ cinq lieues au sud-ouest de Jérusalem et près du lieu où Goliath défiait les Israélites. (1 Sam. 17:1.) Fortifiée par Roboam, elle tomba, sous Achaz, au pouvoir des Philistins. (2 Chron. 11: 7 ; 28:18.)

SOCO (Jos. 15:48), ville de la montagne de Juda, située, pense-t-on, au sud-ouest d'Hébron. On ignore laquelle des deux villes de ce nom est mentionnée dans 1 Rois 4:10.

SODOME (Gen. 13:10), ville située dans la vallée de Siddim. (14: 3.) Elle se gouvernait par des rois, dont l'un, nommé Bérah, fut fait prisonnier par Kédor-Lahomer et délivré par Abraham. (14: 12-24.) Ses habitants commettaient des crimes abominables et affligeaient Lot, le seul juste qu'il y eût parmi eux. (Gen. 13:13 ; 18: 32 ; 19: 5 ; 2 Pier. 2 : 7 ; Jude 7.) Elle fut détruite par le feu du ciel, et son emplacement disparut sous les eaux de la mer Salée. (Gen. 14: 3.) Le peuple d'Israël infidèle et le monde rebelle à Dieu sont symboliquement désignés sous le ~ nom de Sodome. (Ezéch. 16 : 46-49; Apoc. 11: 8.)

SOIE (Apoc. 18: 12), substance produite par une chenille nommée ver à soie, qui donne naissance à un papillon nocturne d'un blanc jaunâtre. La femelle de ce papillon pond de 400 à 500 œufs, d'où naissent autant de vers, à l'époque où le mûrier pousse les feuilles dont ils se nourrissent. Ces vers changent quatre fois de peau avant de devenir chrysalides. Leur tête est pourvue d'une filière, sorte de mamelon percé

m

SOL

d'an trou, pour filer la soie dont ils forment leur coque ou cocon, qui est à la fois le tombeau de la chenille et le berceau du papillon. Après un séjour d'environ vingt-cinq jours dans cette retraite, les vers à soie passent de l'état de chrysalides à celui d'insectes ailés. Mais les personnes qui les élèvent ont soin de les faire périr avant ce moment, en les soumettant à une forte chaleur, afin d'obtenir la soie dans toute sa beauté. On dévide ensuite les cocons, qui donnent chacun un fil de 210 à 300 mètres de longueur, soit de 700 à 1000 pieds. Les soies sont de différentes couleurs : il y en a de blanches, de jaunes, de vertes, de bleues et de brunes ; celle de la même chenille n'a pas toujours la même nuance.

Le ver à soie est originaire de la Chine, qui a longtemps fourni de la soie aux autres nations, avant qu'elles sussent comment on l'obtenait. C'est l'empereur Justinien (527-565) qui a introduit ce précieux insecte en Occident. — Quelques auteurs ont douté que la soie soit mentionnée dans l'Ancien Testament. Cependant le mot hébreu (mechi) de Ezéch. 16:10,13, rendu par soie dans nos versions, a été interprété delà même manière par les rabbins.

SOLEIL (Gen. 37: 9), le plus grand des deux luminaires créés le quatrième jour. Il fut destiné, quant à notre terre, non-seulement à l'éclairer et à la réchauffer, mais aussi à régler le jour, les saisons et les années. (1:14-18.) Le mouvement de translation autour de la terre que cet astre semble accomplir, n'est qu'apparent. (Voyez Terre.) Mais le soleil tourne réellement sur lui-même en vingt-cinq jours. En outre on a des raisons de croire qu'il change de place dans l'espace, et s'avance vers le nord, dans la direction de la constellation d'Hercule. Le soleil est un globe dont le diamètre a environ 330000 lieues, ce qui équivaut à quatre fois la distance de la terre à la lune. Son volume est 1328000 fois plus grand que celui de la terre ; mais sa masse ou son poids ne contient que 337 000 fois le poids de notre globe, parce que sa densité est à peine le quart de celle do ce dernier. Le soleil est à 34 515 000 lieues de la terre, distance qu'un boulet de canon mettrait dix ans à franchir. Et cependant sa lumière nous arrive en huit minutes, et parcourt ainsi 70 000 lieues par seconde. Les astronomes ont découvert que le soleil est formé d'un noyau obscur et d'une atmosphère lumineuse. Ils pensent que l'électricité joue un rôle dans la production de sa lumière. On a calculé que la chaleur de ses rayons, à leur point de départ, doit être d'environ 1200 degrés. Les éclipses de soleil sont produites par l'interposition de la lune entre cet astre et la terre ; tandis que les éclipses de lune ont lieu quand celle-ci entre dans l'ombre de notre globe.

Le soleil fut de très bonne heure l'objet d'un culte (Job 31:26-28 ; Jér. 43:13), contre lequel Moïse prémunit les Israélites. (Deut. 4:19.) Néanmoins les rois de Juda consacrèrent au soleil, à l'entrée de la maison de l'Eternel, des chevaux et des chariots, que Josias fit disparaître. (2 Rois 23: 5-11.) Ezéchiel vit aussi, en vision, dans le parvis du temple, vingt-cinq hommes qui se prosternaient devant le soleil. (Ezéch. 8:16.) L'Ecriture raconte trois faits miraculeux relatifs à cet astre :

1° Le soleil s'arrête à la voix de Josué, ce qui arriva probablement par la suspension du mouvement diurne de la terre. (Jos. 10: 12-14.)

SON

2* Son ombre rétrograda de dix degrés sur le cadran solaire d'Achaz. (Esa. 38: 8; 2 Rois 20: 11.)

3° Enfin il s'obscurcit pendant 3 heures lors de la crucifixion du Sauveur. (Luc 23:44,45.)

Ce dernier phénomène ne peut pas s'expliquer par une éclipse, puisqu'il eut lieu à la fête de Pâques, c'est-à-dire, à l'époque de la pleine lune. Dans le langage prophétique, l'obscurcissement du soleil désigne de grands bouleversements physiques ou moraux. (Joël 2:10-31 ; 3:15 ; Act 2:20; Apoc. 6:12.) De sévères châtiments sont annoncés sous l'image du coucher du soleil en plein midi (Jér. 15: 9 ; Amos 8:9), ou d'une coupe versée par un ange sur le soleil. (Apoc. 16: 8.) Dieu est appelé le soleil des fidèles, et le Messie, le soleil de justice. (Ps. 84: 12; Esa. 60:19,20; Mal. 4:2.) La femme revêtue du soleil (Apoc. 12: 1), paraît symboliser le peuple de Dieu, tant sous l'ancienne que sous la nouvelle alliance. (12:2-18.) Dans la nouvelle Jérusalem, la lumière du soleil sera remplacée par celle de Dieu et de l'Agneau. (1:16 ; 7:16 ; 21:23 ; 22:5.)

SOLHAM (Lév. 11:22), espèce de sauterelle. Voyez Sauterelle.

SONGE (Gen. 20:3), mystérieuse activité de l'esprit pendant le sommeil. On peut diviser en quatre classes les divers songes mentionnés dans l'Ecriture, savoir :

1° Les songes dans lesquels Dieu parlait aux hommes directement, ou par un ange, soit pour leur donner différents avertissements, comme à Abimélec, à Laban, à Joseph, l'époux de Marie, aux mages (Gen. 20:3; 31:10,24; Math. 2: 12, 13,22) ; soit pour se révéler à ses serviteurs, et spécialement aux prophètes. (Gen. 28: 12-16 ; Nomb. 12:6 ; Deut. 13 : 1-5 ; 1 Rois 3: 5; Joël 2: 28.)

2° Les songes qui, quoique venant directement de Dieu, n'étaient compris que par une interprétation. Tels furent ceux de Joseph, de l'é-chanson et du panetier, de Pharaon et de Nébucadnétsar. (Gen. 37:5-10; 40:5-22 ; 41: 1-32 ; Dan. 2:3-46 ; 4:5-16.)

3° Les songes des faux prophètes, que Dieu réalisait parfois pour éprouver son peuple (Deut. 13:1-5), mais dont la plupart étaient mensongers. (Jér. 23: 25-32 ; 29:8.)

4° Enfin les songes ordinaires, qui proviennent, dit Salomon, de la multitude des occupations, et dans lesquels il y a des vanités. (Eccl. 5 : 3-7.) Les circonstances les plus diverses peuvent influer sur la nature de nos songes. C'est ainsi « que celui qui a faim songe qu'il mange, et celui qui a soif songe qu'il boit.» (Esa. 29: 8.) Dieu peut néanmoins se servir de ces songes pour avertir les hommes, comme il le fit sans doute dans le songe qu'eut la femme de Pilate touchant Jésus-Christ. (Math. 27 : 19.) Les apôtres et les prophètes du Nouveau Testament, ne recevaient que rarement des communications divines pendant leur sommeil (Act. 18: 9 ; 27: 23), ce mode de révélation ayant été remplacé par le don du Saint-Esprit. (Jean 14:26.) La brièveté de la vie et surtout la prospérité des méchants, sont quelquefois représentées sous l'image d'un songe. (Job 20:8; Ps. 73 : 20 ; 90:5.)

564

sor

SONNETTE. Voyez Clochette.

SOPATER (Act. 20: 4), probablement le même que Sosipater (Rom. 16:21), était originaire de Bérée, et parent de St. Paul, qu'il dut accompagner de Grèce en Asie.

SOPHACH. Voyez Sobac.

SOPHONIE (Sopb. 1:1), fils de Cusi, avait pour trisaïeul Ezéchias, probablement le roi de ce nom. Il prophétisa sous Josias, qui régna de 641-610 av. J.-C. Ses menaces contre les restes des Bahalius (1:4), semblent indiquer qu'il exerça son ministère pendant que ce pieux prince détruisait l'idolâtrie, ce qu'il fit entre la douzième et la dix-huitième année de son règne. (2 Chron. 34:3-8.) Et comme Ninive, qui doit avoir été détruite en 625, existait encore (Soph. 2:13), l'époqne probable de l'activité de ce prophète tomberait ainsi entre 628 et 625 av. J-C. La vie de Sophonie nous est du reste inconnue.

Le livre de Sophonie paraît être un résumé des oracles que ce prophète prononça à Jérusalem. Il peut se diviser en trois parties. La première renferme contre Juda, et sa capitale en particulier, de terribles menaces provoquées par l'idolâtrie d'une partie des habitants, et l'indifférence des autres, ainsi qu'une exhortation à rechercher l'Eternel. (1:2 à 2:3.) La seconde partie dénonce de grands châtiments aux Philistins, aux Moa-bites, aux Qammonites, ainsi qu'aux Egyptiens (Cus) et aux Assyriens. (2:4-15.) La troisième enfin revient sur l'endurcissement de Jérusalem et annonce sa ruine par les nations étrangères. Mais elle se termine par de magnifiques promesses concernant la conversion des gentils (3:9), et surtout le relèvement et la gloire du peuple de Dieu. (3:1-20.) Cet écrit est peu étendu, mais plein de vie, de fraîcheur et de véhémence.

SOPHONIE (2 Rois 25: 18), fils de Mahaséja, était second sacrificateur (voyez Sacrificateur) sous Sédécias, qui l'envoya deux fois consulter Jérémie. (Jér. 21:1 ; 37: 3.) Il reçut de Babylone une lettre contre ce prophète, et la lut devant lui, ce qui porte à penser qu'il était du nombre de ses ennemis. (29: 24-29.) Il fut mis à mort, à Ribla, par Nébuca-nétsar. (2 Rois 25 : 18-21.)

SORCIÈRE. Voyez Magie.

SOREK ou SÇOREK (cep exquis, Jug. 16: 4), torrent près duquel demeurait Délila, concubine de Samson, et dont on ne saurait préciser la situation. Il est vraisemblable qu'il se jetait dans la Méditerranée, au nord d'Asdod, ou peut-être plus au sud, à Askélon.

SORT. (Lév. 16:8.) Dieu lui-même ordonna, dans certains cas, l'emploi du sort, qui devint commun parmi les Israélites. Il le prescrivit pour désigner le bouc Hazazel dans la fête des expiations ( 16: 8-10) ; pour partager le pays de Canaan entre les tribus et les familles, et pour distribuer les villes assignées aux Lévites. (Nomb. 26: 55 ; 33: 54; 34: 13; Jos. 14: 2; 15: 1 ; 16: 1 ; 19: 1, 10,17 ; 21:4-6 ; Act. 13: 19.) Parfois on recourait au sort pour découvrir des coupables, ou pour choisir les hommes appelés de Dieu à remplir une mission. (Jos. 7: 14-18; Jug. 20: 9,10 ; 1 Sam. 14:42; 10: 20, 21 ; Act. 1: 26.) C'était aussi un moyen,

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SOU

d'après Salomon, de mettre fin aux contestations dans les partages, et de faire cesser les procès. (Prov. 18: 18 ; 16: 33 ; Ps. 22:19 ; Esa. 34: 17.) Dans la réorganisation du culte par David, les différentes classes de sacrificateurs, de chantres et de portiers, furent formées par le sort (1 Chron. 24 : 5 ; 25: 8-31; 26:12-17); on remploya aussi pour les rétablir sous Néhémie (Néh. 10: 34; Luc 1:9), ainsi que pour désigner les Juifs qui devaient se fixer à Jérusalem. (Néh. 11: 1.) On ignore comment les Israélites tiraient au sort, ou jetaient le sort ; mais le mot hébreu (goral), qui signifie petite pierre et sort, semble indiquer qu'ils se servaient de petits cailloux.

L'Ecriture mentionne aussi l'usage du sort chez les nations païennes. Le mois dans lequel les Juifs, à l'instigation d'Haman, devaient être exterminés, fut fixé par le sort, à la cour du roi de Perse. (Ester 3:7.) Jonas fut désigné de la même manière, comme la cause de la tempête qui menaçait le vaisseau sur lequel il s'enfuyait. (Jon. 1:7.) Les soldats romains se partagèrent par le sort les vêtements de Jésus. (Math. 27: 35; Jean 19: 24.) On trouve aussi dans Ezéch. 21: 21 ; Osée 4: 12 ; Abd. 11 ; Nah. 3 : 10, des allusions à l'emploi du sort, chez les païens, en rapport avec la magie. (Voyez Magie.)

Le Nouveau Testament ne renferme aucun précepte relatif à l'usage du sort. Il nous apprend seulement qne les apôtres l'employèrent, avec la prière, pour choisir un successeur à Judas. (Act. 1: 26.) Les fidèles ne doivent pas se dispenser, par l'emploi inconsidéré du sort, d'examiner les diverses indications de la volonté de Dieu ; mais ce moyen appliqué avec foi, discernement et prière, et dans des cas difficiles, n'a rien de contraire à l'esprit de l'Evangile.

SORTILÈGE. Voyez Magie.

SOSIPATER. Voyez Sopater.

SOSTHÈNES (Act. 18: 17), chef de la synagogue de Corinthe, accusa Paul, mais en vain, devant le proconsul Gallion, et fut lui-même battu par les Grecs. Il est probable qu'il se convertit et devint le frère Sosthè-nés mentionné dans 1 Cor. 1:1, quoiqu'une tradition compte ce dernier parmi les 70 disciples.

SOU ou PITE (Math. 10:29), ou plutôt as, monnaie de cuivre valant 8 centimes. \oyez Mesures.

SOULIERS. (Gen. 14: 23.) Aujourd'hui comme autrefois, les Orientaux portent pour chaussure des sandales, soit de simples semelles de cuir ou de bois. Elles se lient au moyen de deux courroies, dont l'une passe entre le gros orteil et le doigt qui suit, et l'autre entoure le bas de la jambe. (Esa. 5:27 ; Marc 1:7 ; Act. 13:25.) Chez les Hébreux, les dames portaient des sandales teintes de différentes couleurs, et garnies de petites chaînettes ou d'autres ornements qui faisaient un certain bruit en marchant. (Cant. 7:1 ; Esa. 3: 16; Ezéch. 16:10.) On pense que ces sandales de luxe avaient aussi un dessus, et ressemblaient à des pantoufles, comme celles des riches chez les Perses. Comme l'usage ne permettait pas de garder sa chaussure dans la chambre, on la déposait en entrant

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à la maison, et l'on se lavait aussitôt les pieds. Les domestiques déliaient les souliers de leurs maîtres ou des hôtes de la maison, et leur lavaient les pieds. (Gen. 18: 4; 24: 32; Luc 7: 44; Jean 13:14.) Les disciples d'un rabbin se faisaient un honneur de lui lier ou délier sa chaussure. (Marc 1: 7.) On devait, par respect, ôter ses sandales pour fouler un lieu saint. (Ex. 3:5; Jos. 5:15.) Dans ce passage : Je jetterai mon soulier sur Edom (Ps. 60: 10; 108: 10), David paraît annoncer qu'il s'assujettira ce pays.

SOURIS (Lév. 11: 29), animal du même genre que le rat, mais plus petit et plus timide. La femelle fait 5 ou 6 petits, qui, en moins de 15 jours, sont en état de courir à la recherche de leur nourriture. Les souris sont ordinairement brunes ou noires, mais il y en a aussi des blanches. Elles demeurent dans les maisons, et se nourrissent de pain, de fromage, et en général des mêmes aliments que l'homme.

Le mot hébreu (hacbar) paraît désigner la souris des champs, ou le mulot, qui est plus petit que le rat, et plus gros que la souris commune. Le mulot est d'un roux brun, a les yeux saillants, marche par sauts, et vit dans les bois ou dans les campagnes. Il se retire dans des trous divisés en deux loges, amasse des provisions dans l'une, et demeure dans l'autre avec ses petits, qui sont au nombre de 9 ou 10. Il se nourrit de glands, de noisettes et d'antres fruits, et cause de grands dégâts dans les champs, comme les Philistins en firent l'expérience pendant que l'arche de l'Eternel fut au milieu d'eux. (1 Sam. 6:4-11.) La souris était impure d'après la loi. (Lév. 11: 29; Esa. 66: 17.)

STACTE (Ex. 30: 34), nom grec d'une espèce de myrrhe liquide. Le mot hébreu (nataph) ainsi rendu dans nos versions, signifie goutte, et paraît plutôt désigner le storax, sorte de gomme ordoriférante qui découle de l'alibousier ou aliboufier. Cet arbre, qui ressemble au cognassier, a les fleurs blanches et odorantes ; son fruit eèt une baie peu charnue renfermant deux noyaux. Le stacte, ou plutôt le storax, entrait dans la composition du parfum sacré. (30: 34-38.)

STADE. Yoyez Mesures.

STATÈRE (Math. 17: 27), monnaie grecque d'argent qui valait environ 3 francs. Voyez Mesures.

STÉPHANAS (1 Cor. 1: 16), chrétien de Corinthe et l'un des pre^ miers convertis de l'Achaïe (1 Cor. 16:15), fut baptisé avec sa famille par Paul lui-même. (1 Cor. 1: 16.) Il visita l'apôtre à Ephèse, avec deux autres Corinthiens, Fortunat et Archaïque, et lui porta des secours. (16: 17.) Les membres de sa famille assistaient les fidèles avec empressement, et occupaient, pàraît-il, une position éminente dans l'église de Corinthe. (16: 15, 16.)

STOÏCIENS (Act. 17: 18), secte de philosophes grecs fondée vers l'an 300 av. J.-C., par Zénon, de Citium, en Chypre. Celui-ci se livra d'abord au commerce, puis s'adonna à la philosophie, et se mit à enseigner à Athènes, sous un stoaf ou portique ; de là le nom de Stoïciens donné à ses disciples. Zénon divisait la science en trois parties : la logique, la science

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de la nature, et la morale. Sa logiqne reposait sur la fausse idée que toutes nos connaissances ont leur origine dans les sens. Il distinguait deux principes dans la natnre, la matière et Dieu, et dans l'homme, le corps et l'âme. Selon lui, Dieu serait une espèce de feu répandu partout, pénétrant la matière, et animant le monde, comme l'âme de l'homme anime son corps. Mais ce Dieu, qui gouverne l'univers par sa providence, n'est pas un Dieu personnel, vivant et libre ; et cette providence n'est pas une intervention volontaire du Créateur dans le monde, mais simplement l'action de lois immuables, conformes à la droite raison, et auxquelles Dieç lui-même est soumis. L'âme de l'homme est aussi un feu, une émanation de Dieu, dans lequel elle s'absorbe après la mort, sans conserver sa personnalité, ce qui revient à nier l'immortalité de l'âme. D'après Zénqn, la vertu consiste à se soumettre à l'ordre de la nature, aux lois immuables qui la régissent; et le vice à s'y opposer. Suivre la vertu, c'est se conformer à la nature, ou à la droite raison. Il n'y a d'autre bien que la vertu, ni d'autre mal que le vice. Le vrai sage est également insensible au plaisir et à la souffrance, à la joie et à la douleur. — Cette doctrine a formé des caractères fortement trempés, des hommes d'une vie austère, mais aussi remplis d'orgueil et de dureté. Les Stoïciens étaient les adversaires des Epicuriens. Mais les uns et les autres disputèrent avec Paul, dans les rues d'Athènes, et se raillèrent de lui, parce qu'il leur annonçait Jésus et la résurrection. (17: 18-20.)

SUCCOTH (cabanes, Ex. 12: 37), première station des Israélites depuis leur départ de Rahmésès. On n'est pas d'accord snr la situation de ce lieu.

SUCCOTH (Jos. 13: 27), ville de Gad, à l'est du Jourdain, dont la situation est incertaine. Ses habitants refusèrent avec mépris des vivres à Gédéon, qui les fustigea avec des épines. (Jug. 8: 5-16.) Plusieurs auteurs pensent que cette ville fut bâtie à l'endroit où Jacob avait construit une maison et des cabanes (succoth), en revenant de chez Laban (Gen. 33:17); d'autres au contraire placent ce dernier lieu à l'ouest du Jourdain.

SUCCOTH (1 Rois 7: 46), lieu situé dans le voisinage du Jourdain, près de Tsartan; mais on ignore s'il était à l'est ou à l'ouest de ce fleuve. C'est entre Succoth et Tsartan que Salomon fit fondre les vases d'airain pour le temple. (1 Rois 7: 46; 2 Chron. 4:17.) Certains auteurs considèrent comme un seul et même lieu Succoth où Jacob éleva des cabanes (Gen. 33: 17), la ville de Succoth dans la tribu de Gad (Jos. 13: 27), et Succoth près de Tsartan,' dans une vallée, qui s'appelle aussi Succoth. (1 Rois 7:46 ; Ps. 60:8; 108: 8.)

SUCCOTH-BÉNOTH. (cabanes des filles, 2 Rois 17: 30.) D'après le contexte, ce nom paraît être celui d'une idole dont les habitants de Babylone transportés en Samarie, iutroduisirent le culte dans ce pays. Quelques auteurs pensent au contraire que ce mot désigne des tentes où de jeunes Babyloniennes se prostituaient, dans la Samarie, à l'honneur de Mylita, la Vénus des Babyloniens.

SUKIENS (2 Chron. 12:3), peuplade inconnue d'Egypte qui participa

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à l'expédition de Sisak contre Eoboam. On a supposé qu'ils habitaient la côte occidentale de la mer Ronge.

SULAMITE ou SÇULAMITHE. (Cant.6: 13.) Ce titre donné à l'épouse, dans le Cantique des cantiques, est, en hébreu, la forme féminine du nom de Salomon, et signifie pacifique, comme ce dernier.

SUNEM (Jos. 19:18), ville d'Issacar, en Galilée, sur la pente occidentale de la vallée de Jizréhel, au sud de Naïn. Les Philistins y campèrent avant la bataille de Guilboah. (1 Sam. 28: 4.) Abisag et la pieuse femme qui reçut Elisée dans sa maison, étaient Sunamites ou de Sunem. (1 Rois 1: 3 ; 2 Rois 4: 8,12.)

SUR ou ETHAM (Ex. 15:22; Nomb. 33: 8), désert situé au nord-est du golfe de Suez. Les Israélites y marchèrent, après le passage de la mer Rouge, 3 jours sans trouver de l'eau. C'est une plaine sablonneuse d'environ 16 lieues de longueur; mais elle est interrompue çà et là par des collines ou des vallées, qui suivent différentes directions, et n'offrent que peu de végétation.

SUR (Gen. 16: 7), désert compris entre le pays de Canaan et l'Egypte. (20:1 ; 25: 18.) Il était borné au nord par la Méditerranée, au sud-est par le désert de Paran (Gen. 21: 21 ; Nomb. 10:12; 13: 4), et au nord-est par celui de Tsin. (Nomb. 13: 22.) C'est une plaine sablonneuse, de 5 à 7 journées de chemin, et dans laquelle on trouve quelques endroits cultivables. Le désert de Sur était autrefois habité par des Ismaélites, des Ha-malécites et d'autres tribus arabes. (Gen. 25: 18 ; 1 Sam. 15: 7 ; 27: 8.)

SUS AN (Néh. 1:1), capitale de la Susiane ou province d'Hélam, sous les Babyloniens (Dan. 8: 1, 2), et plus tard de toute la monarchie des Perses. (Ester 1:1; 2: 8.) Elle était sur le fleuve Ulaï (Dan. 8: 2), avait 5 lieues de tour, et renfermait de magnifiques édifices. Sa situation, au sud d'une montagne, la rendait si chaude qu'on pouvait, dit-ori, y rôtir de l'orge au soleil. Les rois de Perse s'y fixèrent l'hiver, et l'embellirent par de superbes palais et des jardins délicieux. (Est. 1: 1-6.) Daniel, Néhémie, Mardochée et Ester y résidèrent. (Dan. 8:2; Néh. 1: 1; 2: 1; Ester 2: 5,7.) Avec l'autorisation d'Assuérus, les Juifs menacés d'une extermination complète, y massacrèrent en deux jours 800 de leurs ennemis. (Ester 9:12,15.) On croit avoir retrouvé les ruines de Susan, avec le tombeau de Daniel. Ces ruines se voient 10 lieues à l'ouest de Chouster, capitale du Khusistan, province occidentale de la Perse actuelle.

SYCOMORE. (Luc 19 :4.) Ce mot, d'origine grecque, signifie mûrier à figues, et désigne un grand arbre qui ressemble au mûrier par ses feuilles, et au figuier par ses fruits. Le nom hébreu de cet arbre, rendu parfois dans nos versions par sycomore (Ps. 78:47) et par figuier (1 Chron. 27:28), est le plus souvent traduit par figuier sauvage. (1 Rois 10:27 ; Esa. 9:9,10; Amos 7:14.) Les branches du sycomore sont noueuses, horizontales et très longues ; car elles occupent souvent un espace de 39 mètres (130 pieds) de diamètre. Son feuillage est extrêmement touffu, et ses fruits, quoique inférieurs à ceux du figuier, sont d'une saveur agréable. Ils ne croissent pas sur les jeunes rameaux, mais sortent de la tige et des vieilles branches. On les perce pour les faire mûrir ; et d'après l'hé-

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breu, Amos se livrait à cette occupation quand Dieu l'appela à prophétiser. (Amos 7:14.) Le bois de cet arbre est léger et presque incorruptible. Les Israélites l'employaient dans les constructions. (Esa. 9:9,10.) Les Egyptiens en faisaient des coffres de momies, que l'on retrouve, au bout de 3000 ans, dans un état de conservation remarquable. Le sycomore, rare aujourd'hui en Palestine, y était commun autrefois (1 Rois 10:27; 1 Chron. 27: 28, hébr.), comme il l'est encore eu Egypte et dans d'autres pays de l'Orient. Il ne faut pas le confondre avec l'érable ou le sycomore de nos contrées.

SYÈNE (Ezéch. 29: 10), ville la plus méridionale de l'Egypte, sur la rive droite du Nil, et presque sous le tropique du Cancer. Ses ruines, situées près d'Assouan, offrent un mélange confus de colonnes, de temples et de palais en partie ensevelis dans le sable. C'est là que sont les carrières d'où les Egyptiens tiraient leurs obélisques et les statues de leurs dieux. Les mots hébreux (mimigdol sevéneh) rendus par : depuis la tour de Syène, doivent plutôt se traduire par: depuis Migdol à Syène. (29:10 ; 30:6), c'est-à-dire, depuis le nord de l'Egypte au midi.

SYMPHONIE. Voyez Musique.

SYNAGOGUE (Math. 4:23), mot grec signifiant assemblée^ et désignant les réunions religieuses des Juifs en dehors du temple, ainsi que les édifices où elles se tenaient. (Math. 23:6; Jean 9:22; 12:42.) Les hauts lieux où les Israélites rendaient un culte à l'Eternel, avant la construction du temple (1 Rois 3:2-4), et les réunions des adorateurs du vrai Dieu formées autour des prophètes, dans le royaume des dix tribus (1 Rois 18 : 20-32; 19:10; 2 Rois 4: 23), semblent présenter les premières traces des synagogues. Asaph fait allusion à de semblables lieux de culte : « Tes ennemis, dit-il, ont rugi au milieu de tes synagogues, » ou assemblées (mohed)... « Us ont brûlé toutes les synagogues du Dieu fort dans le pays. » (Ps. 74:4-8.) Toutefois l'origine des synagogues proprement dites est assez obscure, et ne remonte pas au delà de la captivité. Le Talmud rapporte que les Juifs transportés avec Jéhojachin à Babylone, y bâtirent une synagogue avec des pierres de leur pays. On admet généralement, avec la tradition, que l'institution des synagogues prit naissance sous l'influence d'Esdras et de Néhémie (Néh. 8 ; 1 ; 8:13-18), et Jacqnes confirme l'antiquité de cette institution : « Quant à Moïse, dit-il, il y a, dès les générations anciennes, dans chaque ville, des gens qui le prêchent, vu qu'il est lu dans les synagogues chaque jour de sabbat. » (Act. 15:21.) Mais l'organisation et le développement de ces synagogues eurent lieu plus tard, surtout sous les Maccabées, de 170-140 av. J.-C., à l'occasion des persécutions d'Antiochus. A l'époque de Jésus-Christ et des apôtres, il y avait dans chaque ville de la Terre-Sainte, et dans un grand nombre de villes étrangères, une ou plusieurs synagogues. (Math. 4:23 ; Marc 1: 21 ; Luc 4:16; Act. 9:2,20 ; 13:15 ; 14: 1 ; 17:1 ; 18: 4,26.) On en comptait, d'après les rabbins, 460 ou 480 à Jérusalem, nombre probablement exagéré. (Act. 6:9.) Voici quelques renseignements sur les anciennes synagogues, dont les usages ont varié sur plusieurs points, dans le cours des siècles.

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On pouvait établir une synagogue dans toute localité où résidaient dix Juifs libres et majeurs ; mais ce nombre était nécessaire, d'après les rabbins, pour constituer une assemblée. On choisissait autant que possible un lieu élevé, et l'arrangement intérieur de la synagogue rappelait le parvis, le lieu saint et le lieu très saint du tabernacle ou du temple. Au fond de l'édifice, vers le mur tourné du côté de Jérusalem, et derrière un rideau ou voile, se trouvait la sainte armoire. Elle renfermait la loi et les autres livres sacrés, et figurait ainsi l'arche de l'alliance. Une tribune où s'asseyaient les anciens et les docteurs de la synagogue, était élevée clans la partie du local la plus voisine de la sainte armoire. La chaire ou le pupitre de l'officiant se trouvait en face de cette armoire, et au milieu de la tribune. Le reste de l'espace, destiné au peuple, était moins élevé que la partie précédente, et correspondait au parvis. Un mur de 3-4 coudées le divisait en deux compartiments, dont le plus extérieur était réservé aux femmes. (2 Rois 21:5.) Il y avait différentes espèces de sièges, selon l'âge ou la dignité de ceux qui les occupaient. (Math. 23:6.) Des boîtes pour recevoir les aumônes étaient fixées aux portes. (6:2.)

On construisait des oratoires (proseuchaï) là où l'on n'était pas en mesure d'établir des synagogues. Ces oratoires, que l'on élevait, si possible, au bord de quelque rivière, à cause des ablutions (des Juifs, n'étaient souvent qu'un enclos ouvert par-dessus. Tel fut probablement le lieu où Paul annonça l'évangile, près de Philippes, à des femmes réunies pour la prière. (Act 16:13.)

Le culte de la synagogue se célébrait chaque jour de sabbat ou de fête, ainsi que le lundi et le jeudi, jour de marché et de séance des tribunaux; mais il n'était bien fréquenté que le jour du sabbat. Il se composait de prières liturgiques ou libres très nombreuses (Math. 6:5); de la lecture et de l'explication de diverses péricopes de l'Ecriture, et d'allocutions sur différents sujets. On ne possède que peu de renseignements sur le chant de la synagogue. Après la prière qui ouvrait le culte, venait la lecture de la loi, partagée en 154 sections, pour un cycle de trois ans; puis celle des prophètes, c'est-à-dire, des autres livres de l'Ancien Testament, divisés aussi en péricopeé appropriées à chaque fête ou sabbat. (Act. 13: 15,27.) Quand l'officiant régulier avait terminé ses fonctions, le président de la synagogue invitait successivement cinq membres de l'assemblée à monter en chaire pour lire des portions de l'Ecriture. Il offrait aussi la parole aux étrangers ou aux hommes distingués qui étaient présents. C'est ainsi que Jésus et les apôtres purent souvent prêcher dans les synagogues. (Math. 4:23 ; 13:54; Marc 1:21 ; 6: 2; Luc 4:16 ; Act. 9:20; 13:15; 14: 1; 17:1; 18: 4,26.) Enfin un sacrificateur congédiait l'assemblée en prononçant, à mains levées, la bénédiction prescrite dans Nomb. 6:23-26, et à laquelle tous les assistants répondaient : Amen !

L'administration des synagogues était confiée à un collège ou conseil d'anciens (Luc 7: 3), nommés aussi pasteurs et conducteurs, titres que les apôtres transportèrent aux conducteurs des églises. (Act. 14:23; 20:28; Eph. 4:11 ; Héb. 13: 7.) Ce collège, qui avait à sa tête un président appelé chef de la synagogue (Luc 8: 41 ; 13 : 14; Act. 18: 8, 17), maintenait l'ordre et la discipline dans la congrégation, censurait ou fouettait les

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coupables, et les expulsait même de la synagogue. (Math. 10: 17; 23: 34 ; Marc 13:9; Jean 9: 22,34; 12: 42 ; 16: 2.) Il était aussi chargé d'assister les pauvres et les malheureux. Les membres de l'assemblée appelés à quelques fonctions dans le culte, étaient surtout choisis parmi ceux des anciens qui étaient docteurs. Outre le chef de la synagogue, qui en avait la surveillance générale et qui présidait les assemblées, on distinguait quatre classes de fonctionnaires proprement dits :

Le délégué de l'assemblée, ainsi nommé parce qu'il officiait réguliè-ment au nom de tous dans le culte. C'est lui qui invitait un sacrificateur à donner la bénédiction. Il sonnait de la trompette le jour de l'an, et répandait des cendres, le jour du jeûne, sur la tête des assistants. Il était aussi le secrétaire de la synagogue. On exigeait qu'il fût un docteur capable, d'une conduite irréprochable, et père d'une nombreuse famille. Le titre de délégué de Rassemblée a le même sens que celui d'an^* de PB-glise. (Apoc. 2:1, 8.)

Le gardien ou serviteur de la synagogue, chargé des fonctions ordinaires d'un bedeau. C'est lui qui présentables livres à ceux qui devaient lire, et les remettait dans l'armoire. En outre il enseignait à lire aux en-' fants, et appliquait, pense-t-on, delà part des anciens, la peine de la flagellation. C'est à ce fonctionnaire, nommé à tort ministre dans nos traductions (upérétês), que Jésus rendit le livre où il avait lu dans la synagogue de Nazareth. (Luc 4: 20.)

Des hommes chargés de recueillir les aumônes, et qui devaient inspirer une entière confiance. Le serviteur était parfois chargé de cette fonction.

Les dix hommes oisifs, entretenus aux frais de la synagogue. Leur unique charge était d'assister régulièrement au culte, afin qu'il y eût toujours les dix hommes jugés nécessaires pour former nne assemblée.

Dans Jacq. 2:2, le mot synagogue est appliqué, dans l'original, à une assemblée chrétienne. Les synagogues juives ont servi de pied à terre aux apôtres, pour annoncer l'évangile dans les villes païennes, et ont fourni à l'Eglise, du moins à plusieurs égards, un modèle d'organisation. — Sous le nom de Synagogue de Satan, le Seigneur paraît désigner les Juifs qui persécutaient les fidèles. (Apoc. 2: 9 ; 3:9.)

SYNTICHE. Voyez Evodie.

SYRACUSE (Act. 28:12), grande ville sur la côte orientale de Sicile, où Paul passa trois jours en allant à Rome. Fondée en 735 avant Jésus-Christ, sur la petite île d'Ortygie, elle s'étendit bientôt jusque dans la Sicile même, et devint une cité murée de 7-8 lieues de tour. Elle renfermait 1 200000 habitants selon les uns, et seulement 500000 selon les autres. Elle tint souvent la plus grande partie de l'île sous sa dépendance. En 212 av. J.-C., Syracuse tomba au pouvoir des Romains, et déclina dès lors rapidement. Aujourd'hui elle n'occupe plus que l'île d'Ortygie, avec une population de 15 à 20000 âmes.

SYRIE ( 2 Sam. 8:6), mot d'origine grecque désignant une contrée appelée en hébreu Aram (élevé). Ce nom, parfois conservé dans nos traductions (Nomb. 23: 7 ; Jug. 3: 10), s'appliquait d'abord aux pays situés

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à l'ouest et à l'est de l'Euphrate, et ainsi à la Mésopotamie (Gen. 25:20; 28: 5 ; Nomb. 23: 7 ; Jug. 3: 8, 10) ; mais il ne désigne pour l'ordinaire que la région comprise entre ce fleuve et la Méditerranée. La Syrie proprement dite est bornée au nord par le Taurus, au sud-est par l'Arabie, au midi par la Palestine et la Phénicie. Toutefois ces deux dernières provinces ont été, à certaines époques, rattachées à la Syrie. (Luc2:2.) Celle-ci se compose de deux régions principales, qui s'étendent du sud au nord. L'une comprend, à l'est de la Méditerranée, les deux chaînes parallèles du Liban et de l'Antiliban, avec leurs prolongements vers le nord, ainsi que la plaine étroite qui les sépare. Cette plaine, nommée Cé-lésyrie, est arrosée par deux fleuves, le Léonte, qui coule au sud, et l'Oronte, qui descend vers le nord et se jette, comme le premier, dans la Méditerranée. Le climat de cette contrée montagneuse est fort agréable, et le sol très fertile en grain, en vin, et en divers fruits délicieux. L'autre région forme un plateau qui s'étend du pied de l'Antiliban à l'Ëuphrate,. et va en s'abaissant vers ce fleuve. La partie occidentale de ce plateau est seule cultivée et habitée; le sud-est n'est qu'un désert de sable, au nord duquel l'on trouve des steppes. La Syrie était célèbre dans l'antiquité par son commerce, ses richesses et sa civilisation. Ses principales villes furent Damas, Palmyre, Balbec, Ribla et Antioche.

A l'époque de David, la Syrie était divisée en un grand nombre de petits royaumes. La Bible nomme ceux de Damas, de Tsoba, de Hamath, de Réhob, de Béth-Réhob, de Tob, de Mahaca et de Guésur. (2 Sam. 8: 3-9 ; 10:6; 13: 37 ; 15: 8.) Mais celui de Damas subjugua tous les autres, et cette ville devint la capitale de toute la Syrie. (1 Rois 11: 24; 15:18; Esa. 7: 8.) Ben-Hadad, roi de ce pays, vint avec 32 autres rois, probablement ses tributaires, et une nombreuse armée, contre Achab; mais il fut défait, et perdit 100000 hommes dans une seule bataille. (1 Rois 20:1-29.) La Syrie fut presque toujours en guerre avec les royaumes d'Israël ou de Juda. (2 Rois 6:8; 8:7,29 ; 12:17; 13:3,17; 15:37; 16:6; 2 Chron. 20: 2; 24: 23; 28: 5.) Elle tomba, l'an 740 av. J.-C., sous la domination des Assyriens (Amos 1: 5; 2 Rois 16: 7-9), et passa sous celle des Babyloniens en 625 (2 Rois 24: 2; Jér. 35:11), des Perses en 560, et d'Alexandre le Grand en 332. Après la mort de ce dernier, Séleucus, l'un de ses généraux, parvint à fonder, vers l'an 300 av. J.-C., sous le nom de royaume de Syrie, un vaste empire comprenant une grande partie de l'Asie, avec Antioche pour capitale. Mais au bout d'environ deux siècles, ce royaume se trouva réduit à la Syrie seule, qui subit le joug des Romains 64 ans av. J.-C. Cette dernière forma, jusqu'en 395, une province romaine, dont Antioche était le chef-lieu. Elle retentit du bruit des mira-* cles de Jésus (Math. 4: 24) et reçut le christianisme de la bouche des apôtres. (Act. 9:19, 20; 13 : 1 ; 15: 41; 18:18; Gai. 1: 21; 2: 11.) Au IV» siècle, le paganisme avait presque disparu de cette contrée. De 395-637, la Syrie fit partie de l'empire d'Orient, et fut souvent ravagée par les Perses. En 637, elle tomba au pouvoir des Arabes, qui y introduisirent le mahométisme par la force, détruisirent plusieurs de ses villes, parvinrent à y rendre leur langue prédominante. Du XIe au XIIIe siècle, elle fut soumise aux croisés, qui y fondèrent trois états chrétiens, savoir :

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le comté de Tripoli, et les principautés d'Antioche et d'Ëdesse. Mais elle retomba bientôt au pouvoir des mahométans, et demeura tributaire du sultan d'Egypte jusqu'en 1517, époque où elle passa sous la tyrannie des Turcs, qui l'oppriment encore aujourd'hui.

La Syrie ne renferme guères au delà de 1300000 habitants, de nationalités très diverses. On y trouve différentes sectes mahométanes, outre 100 000 Druses, dont les croyances sont peu connues, et 200 000 chrétiens maronites. L'ancien syriaque a presque disparu ; mais un dialecte dérivé de cette langue est parlé par les restes de la population primitive. Les employés du gouvernement parlent le turc, quoique l'arabe soit la langue de la grande majorité des habitants.

SYROPHÉNICIENNE (Marc 7: 26), titre donné par Marc à une Cananéenne de Phénicie, parce que cette contrée faisait partie de la province romaine de Syrie. Cette femme, pleine de foi, obtint de Jésus la guérison de sa fille, qui était démoniaque. (Math. 15 : 22-28.)

TABÉAL (Esa. 7:6), personnage inconnu dont les rois de Syrie et d'Israël projetaient d'établir le fils sur le trône de Juda à la place d'A-chaz. (7: 3-6.)

TABERNACLE ou PAVILLON (Ex. 26 : 30; Nomb. 1:50), temple portatif construit par Moïse, au pied du Sinaï, d'après le modèle que Dieu lui montra sur cette montagne. (Ex. 25 : 40 ; 26 : 30.) Le mot tabernacle est la traduction de trois termes hébreux différents, qui signifient demeure (mischcan, 26: 30), tente (ohel, 30: 20) et palais ou temple (hécal, 1 Sam. 1: 9; 3: 3.) Ce temple est souvent appelé tabernacle d'assignation, ou de rendez-vous (mohed, Ex. 29: 4, 44), et sanctuaire (mikdasch, 25: 8). Il comprenait le tabernacle proprement dit ou la tente, et le parvis qui l'entourait.

Le tabernacle était un édifice à toit plat, de 30 coudées de longueur (13 '/» mètres = 45 pieds), sur 10 ou 12 de largeur (4 */« 5 '/» mètres = 15 ou 18 pieds), et de 10 coudées de hauteur (4 */» mètres = 15 pieds). Les longs côtés regardaient le nord et le midi, et l'entrée, située à l'orient, était fermée par une simple draperie, et occupait toute la largeur du bâtiment. Celui-ci se composait d'une charpente et de qnatre couvertures. La charpente était formée de quarante-huit planches ou ais, 4 de bois de sittim ou d'acacia, large de 7» coudée (67 centimètres = 2 '/• pieds), longues de 10 coudées (4 */» mètres = 15 pieds), et selon Josèphe, épaisse de 4 doigts. Ces planches étaient dressées ; on en comptait vingt au midi, vingt au nord, et huit à l'occident. Celles-ci devaient donner 12 coudées pour la largeur du tabernacle. Mais divers auteurs anciens et modernes pensent que les deux planches des encoignures étaient plus étroites que les autres, ou qu'elles dépassaient celles des longs côtés, et

que l'édifice n'avait que 10 coudées de large. Chaque planche ioffrait, à son extrémité inférieure, deux tenons qui entraient dans des socles ou soubassements d'argent ; ces socles étaient sans doute pointus et plantés en terre. Il y avait autant de socles que de tenons. Les planches étaient munies d'anneaux d'or à l'extérieur, et affermies par cinq barres de même bois, qui entraient dans ces anneaux, et allaient d'une extrémité à l'autre de chaque paroi. Cette boiserie était entièrement recouverte d'or. (Ex. 26:15-30.) On plaçait dessus une magnifique tenture blanche, bleue (ou violette), rouge foncé, rouge clair, et parsemée de chérubins. Telles sont les quatre couleurs que l'on croit généralement désignées par les mots hébreux correspondants aux expressions fin lin retors, pourpre, écarlale et cramoisi de nos traductions. (26: 1.) Cette tenture, formée de dix rouleaux ou tapis, et longue de 40 coudées (18 mètres ou 60 pieds), sur 28 de large (15 */» mètres ou 52 pieds), se partageait dans sa longueur en deux parties égales et unies par cinquante crochets d'or fixés à des lacets bleus. Elle formait le plafond du tabernacle, et retombait sur ses parois, intérieurement selon les uns, extérieurement selon les autres, et ne laissait à découvert que la partie inférieure de la boiserie dorée. (26: 1-6.) Sur cette première tenture s'appliquait un tissu de poil de chèvre, long de 44 coudées (19 mètres ou 66 pieds), et large de 30 (13 Vi mètres ou 45 pieds) ; il était divisé en deux parties de 20 et 24 coudées, unies par cinquante crochets d'airain. Cette seconde tenture s'avançait de 4 coudées sur le devant du tabernacle. (26:7-13.) Celui-ci était protégé contre le soleil ou le mauvais temps par une troisième couverture de peaux de béliers teintes en rouge, et par une quatrième de peaux de taissons, ou de peaux bleues, selon quelques commentateurs. (26: 14.) On pense que les trois dernières couvertures étaient inclinées de manière à ne pas toucher les côtés du tabernacle, et fixées au sol par les pieux ou grands clous d'airain, et les cordages mentionnés par Moïse. (35:18; 38: 29-31.) L'entrée du tabernacle était fermée par un rideau ou voile aux quatre couleurs sacrées. Ce voile était fixé par des crochets d'or à cinq colonnes d'acacia, ornées de chapitaux, recouvertes d'or et unies par des tringles d'or (au lieu de filets), mais placées sur des socles d'airain. (Ex. 26: 36, 37 ; 36: 38.) Un second voile, tout à fait semblable à la première couverture, était placé, d'après la tradition, à 20 coudées de l'entrée ; il partageait ainsi le tabernacle en deux compartiments, dont le premier, qui était appelé lieu saint, était deux fois plus grand que le second, nommé lieu très saint. (26: 33.) Ce voile était suspendu, par des crochets d'or, à quatre colonnes d'acacia recouvertes d'or et posées sur des socles d'argent. (26: 31, 32.) Le lieu saint ne recevait le jour que par l'entrée, et n'était accessible qu'aux sacrificateurs. En y entrant, on voyait au milieu l'autel des parfums ; à droite, vers le nord, la table de proposition ; et à. gauche, vers le midi, le chandelier à sept branches. Le lieu très saint où le souverain sacrificateur pouvait seul pénétrer, était entièrement obscur, et renfermait l'arche couverte du propitiatoire. (26: 33-37; 30: 6.) L'épître aux Hébreux nous présente le tabernacle comme le symbole du ciel, où Jésus-Christ intercède pour nous. (Héb. 8: 2, 5; 9: 21-24.)

Le Parvis était une vaste cour longue de 100 coudées (45 mètres ou

150 pieds), sur 50 de large (22 */» mètres ou 75 pieds), et disposée de l'orient à l'occident, comme le tabernacle. La clôture de cette enceinte avait 5 coudées de hauteur. Elle se composait d'Une tenture de fine toile blanche, suspendue, par des crochets d'argent, à cinquante-quatre colonnes unies par des tringles d'argent et ornées de chapiteaux couverts aussi d'argent. (Ex. 27: 10-18 ; 38: 27.) Ces colonnes, éloignées de 5 coudées les unes des autres, étaient probablement d'acacia, et non d'airain, comme l'indique la tradition. En effet, elles ne sont pas mentionnées dans l'indication des objets confectionnés avec ce métal; mais leurs socles étaient d'airain. (Ex. 38: 29-34.) La porte du parvis, située au milieu du côté oriental, avait 20 coudées de large (9 mètres ou 30 pieds). Elle se fermait par une magnifique draperie aux quatre couleurs, supportée par quatre colonnes, en sorte qu'on entrait dans le parvis par trois ouvertures. (27:14-16.) Les pieux, ou clous d'airain, et les cordages servaient, paraît-il, à fixer au sol la tenture blanche. (35: 18; 38: 31.) D'après Josèphe, des cordes attachées aux colonnes du parvis et au toit du tabernacle, affermissaient ce dernier contre la violence des vents. Le tabernacle était sans doute beaucoup plus près de la clôture du parvis à l'occident qu'à l'orient. L'autel des holocaustes se trouvait en face de l'entrée du tabernacle, et la cuve d'airain, entre celui-ci et cet autel. (40: 29-33. Le parvis seul était ouvert au peuple.

Voici la quantité des métaux qu'on employa pour la construction du tabernacle et de tous les objets qui s'y rattachaient :

29 talents et 730 sicles d'or = 1272 kilogr. = 2545 livres.

100 » et 1775 » d'argent = 4377 kilogr. = 8755 »

70 » et 2400 > d'airain ■= 3082 kilogr. = 6164 - »

Moïse dressa le tabernacle onze et demi mois après la sortie d'Egypte, et le sanctifia en l'aspergeant d'huile, et aussi de sang, selon l'épître aux Hébreux. (Ex. 40: 2, 9,17; Hébr. 9: 21.) Dieu manifesta aussitôt sa présence par une nuée « qui couvrit le tabernacle d'assignation, » et par l'éclat de sa gloire, qui le remplit au point que Moïse ne put y entrer. (Ex. 40: 34,35.) Cette nuée, qui devenait lumineuse la nuit, servait à diriger, dans le désert, les Israélites; car ils ne partaient que lorsqu'elle s'élevait. (40: 36-38.) Dans les stations, le tabernacle était, avec la tribu de Lévi, au milieu du camp. (Nomb. 2: 2-31.) Dans la marche, les lévites qui portaient la charpente et les tentures du tabernacle suivaient les trois premières tribus, afin d'avoir le temps de le dresser en attendant le reste des lévites. Ceux-ci étaient chargés de l'arche, des autels et des ustensiles, et placés après la sixième tribu. (4:29-33; 4:5-16; 10:17, 21.) Arrivés en Canaan, les Hébreux déposèrent le tabernacle à Silo (Jos. 18: 1), où il resta jusqu'à l'époque de Samuel. (1 Sam. 1: 9 ; 3: 3.) Depuis la prise de l'arche par les Philistins (4: 11), il fut vraisemblablement transféré à Nob; mais on ne sait ni par qui, ni à quelle occasion. (21: 1.) Il se trouvait à Gabaon au commencement du règne de Salomon, qui le transporta dans le temple, comme un monument vénérable. (2 Chron. 1 : 3,4 ; 5: 5.) Il fut sans doute détruit avec cet édifice par les Caldéens. (Jér. 52:13.)

TABERNACLES fête des. (Lév. 23:34.) Le mot hébreu (succoth) rendu ici par tabernacles, n'est pas employé pour désigner le tabernacle d'assignation ; mais il désigne des huttes de feuillage, nommées tentes dans nos versions. (23:43.) Les Israélites ayant logé au désert dans de telles cabanes, ce fut pour conserver le souvenir de ce fait au milieu d'eux, que Dieu institua la fête des Tabernacles. Cette fête se célébrait pendant sept jours, du 15 au 21 du septième mois, c'est-à-dire, au commencement ou au milieu d'octobre. (Lév. 23: 34 ; Nomb. 29:12.) Elle est aussi appelée fête de la récolte, parce qu'elle avait lieu, comme fête d'actions de grâces, après la récolte des divers fruits de la terre. (Ex. 23:16; Deut. 16:13-15.) C'était l'une des trois grandes fêtes annuelles auxquelles tout mile devait assister. (Deut. 16: 16.) Le premier jour des Tabernacles était consacré au repos et au culte public, car il y avait une sainte assemblée. Les Israélites allaient cueillir, ce jour-là, du fruit d'un bel arbre, non déterminé par la loi ; ils devaient aussi couper des rameaux de palmier, d'arbres touffus et de saules de rivière, pour s'en construire des cabanes, qui leur servaient de demeures durant les sept jours de la fête. (Lév. 23:40-42.) On célébrait celle-ci par divers sacrifices, et par de grandes réjouissances, auxquelles participaient tous les membres de la famille, ainsi que les lévites, les veuves, les orphelins et les étrangers séjournant dans le pays. (Lév. 23:36; Deut. 16:13-15.) Outre le sacrifice continuel et les offrandes individuelles, la loi prescrivait, pour chaque jour, le sacrifice d'un bouc pour le péché, et un holocauste de 14 agneaux et de 2 béliers. En outre on offrait en holocauste les victimes suivantes : Le premier jour 13 jeunes taureaux (ou veaux); le second 12; le troisième II ; le quatrième 10; le cinquième 9 ; le sixième 8, et le septième 7. On offrait aussi des gâteaux et des aspersions en proportion du nombre des victimes. Ce nombre était de 189 pour les 7 jours, sans compter les 7 boucs pour le péché, et les 14 agneaux du sacrifice continuel. (Nomb. 29:12-34.) On Célébrait le huitième jour, comme une tête de clôture, mais néanmoins distincte de celle des Tabernacles. C'était un jour de repos et d'assemblée solennelle. On offrait dans ce jour un bouc pour le péché, et un holocauste composé d'un jeune taureau, d'un bélier et de 7 agneaux. (Nomb. 23:35-38; Lév. 23:36.) Dans l'année sabbatique, on devait lire la loi, pendant la fête des Tabernacles, en présence de tout le peuple. (Deut. 31: 10-13.)

On ne possède presque aucun renseignement sur la célébration de la fête des Tabernacles par les anciens Hébreux. Sous Salomon, elle eut lieu en même temps que la dédicace du temple. (1 Rois 8:2.) Ezéchiel (45:25) et Zacharie (14:16) sont les seuls prophètes qui fassent allusion à cette fête. Mais elle fut célébrée sous Esdras et Néhémie avec une grande solennité. Les Juifs se firent des cabanes sur leurs toits, dans leurs cours, dans les places de Jérusalem et dans le parvis du temple, avec des branchés d'olivier, de myrte, de palmier et d'arbres touffus. (Néh. 8:14-18.)

Voici comment, dn temps de Jésus-Christ, on célébrait la fête des Tabernacles :

1° Le soir du premier jour, on élevait dans le parvis des femmes un

DICTION. BIBLIQUE. *7 échafaudage sur lequel on plaçait de grands chandeliers d'or à quatre branches, qui éclairaient toute la ville. Devant ces chandeliers, des hommes tenant des flambeaux dansaient au son de la musique.

2° En se rendant au temple, chacun portait à la main gauche un citron, et à la main droite des branches de myrte, de saule et de palmier, qu'il secouait sur l'autel, en en faisant le tour. Mais le septième jour, on devait faire sept fois le tour de l'autel.

3° Chaque matin, pendant le sacrifice, un sacrificateur allait puiser de l'eau, avec une cruche d'or, à la fontaine de Siloé. Il y mêlait du viny et la répandait sur le côté de l'autel, en prononçant ces paroles d'Esaïe r « Vous puiserez des eaux avec joie aux fontaines de cette délivrance. » (Esa. 12:3.) Jésus fit sans doute allusion à cet usage quand il s'écria dans le temple, le dernier et grand jour de la fête des Tabernacles: « Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive. » (Jean 7:2,14-37.) On admet généralement qu'il s'agit ici non du huitième, mais du septième jour.

TABHÉRAH (embrasement, Nomb. 11:3), lieu dans le désert où Dieu fit mourir, par le feu, quelques-uns des Israélites qui avaient murmuré à cause de la fatigue. (Deut. 9:22.)

TABITHA. Voyez Dorcas.

TABLE. (Jug. 1:7.) On pense que les tables des anciens Hébreux se composaient d'une simple pièce de cuir ronde, qu'on plaçait sur les nattes ou sur le tapis dont le sol des appartements était couvert. Les Arabes riches mettent sur cette pièce de cuir, une espèce d'escabeau pour y déposer les plats. On a aussi vu parmi eux de longues tables, larges de 90 centimètres (3 pieds), hautes de 24 (8 pouces), et servant au même usage. Il est déjà question de tables proprement dites chez les Cananéens, à l'époque d'Adoni-Bézek (Jug. 1:7), et chez les Israélites, du temps d'Elisée. (2 Rois 4:10.) Quand l'usage de se coucher sur des lits pour manger, se fut introduit parmi les Juifs, on plaçait ordinairement trois tables dans la salle à manger, savoir, deux en face l'une de l'autre, et la troisième en travers, à l'une des extrémités des premières. Mais ces tables étaient très basses. Voyez Repas.

TABLE DE PROPOSITION (Nomb. 4: 7), ou de la face (Panim). C'était une table à quatre pieds, de bois de sittim ou d'acacia. Elle était large d'une coudée (45 centimètres ou 1 */> pied), longue de 2 (90 centimètres ou 3 pieds), haute de 1 */» (67 centimètres ou 2 1/A pieds), et complètement recouverte d'or. Elle avait une clôture ou un rebord d'une paume de hauteur (75 millimètres ou 2 */> pouces), avec une sorte de couronnement d'or ; quatre anneaux d'or fixés aux angles recevaient deux barres du même bois, couvertes d'or, et destinées à porter la table. Celle-ci était dans le lieu saint, du côté du nord; on plaçait dessus des vases d'or pour les aspersions. (Ex. 25:23-29; 37:10-14 ; 26:35.)

Les pains de proposition, on de la face, placés sur cette table, étaient 12 gâteaux de fine farine, sans doute non levés. (Lév. 2:11.) Ils sont ainsi nommés parce que les sacrificateurs les exposaient, rangés en

TAD

deux piles de six chacune, devant l'Eternel, et de la part du peuple. Chaque gâteau se composait de */,„ d'épha, soit environ 4 litres ou 2 '/» pots. On faisait brûler sur ces piles de l'encens contenu, d'après Josèphe, dans deux vases d'or. Ces pains, qu'on renouvelait chaque sabbat, étaient mangés dans un lieu saint, probablement dans le parvis, par les seuls sacrificateurs. (Lév. 24:5-9; Ex. 25:30 ; 1 Sam. 21:6 ; Math. 12:4.) On explique diversement la signification des pains de proposition ; peut-être étaient-ils un symbole relatif à Jésus-Christ, le pain de vie. (Jean 6:35.) _ Pour transporter la table, dans le désert, on la couvrait d'une étoffe bleue (ou violette), puis on y plaçait les 12 pains et les vases d'or, sur lesquels on mettait une première couverture de cramoisi, et une seconde de peaux de taissons. (Nomb. 4:7, 8.)

TABLETTE. Voyez Ecriture.

TABOR (Jos. 19:22), montagne de Galilée, au nord de la vallée de Jizréhel, sur la frontière d'Issacar et de Zabulon, deux lieues au sud-est de Nazareth. Cette montagne, haute de 525 mètres (1750 pieds), est isolée et présente la forme d'un cône tronqué, avec une base de six lieues de tour. Le sommet est un plateau ovale, dont le contour a 30 minutes, le grand diamètre 396 mètres (1320 pieds), et le petit 198 (660 pieds.) On y monte par un sentier contournant les pentes de la montagne, qui sont boisées, ou couvertes de fleurs et de verdure. Les forêts de chênes, de sycomores et de pistachiers qui couvrent ces pentes, sont peuplées d'oiseaux et de bêtes sauvages, telles que l'once et le sanglier. (Osée 5:1.) On jouit depuis la hauteur, qui est couverte d'herbes et de broussailles, d'une vue étendue et magnifique. Il s'y trouve différentes ruines, entre autres celles d'une forteresse et d'un mur d'enceinte, qui offre encore, & l'occident, une porte voûtée. En été, ce sommet est couvert de nuages jusqu'à midi ; un vent violent y souffle fréquemment, et la rosée y est très abondante. Barac rassembla sur ce sommet une armée de 10000 hommes, et les Madianites y massacrèrent les frères de Gédéon. (Jug. 4:6-14; 8:18.) Il y eut depuis 218 av. J.-C. jusqu'à la ruine de Jérusalem, une forteresse sur cette montagne. Ce fait rend très douteuse la tradition qui y place la transfiguration de Jésus-Christ, puisqu'il conduisit trois de ses disciples, seuls à l'écart, sur une haute montagne. (Marc 9: 2.) L'impératrice Hélène y bâtit néanmoins une église, en l'honneur de Pierre, Jacques et Jean ; et les chrétiens grecs et catholiques y célèbrent chaque année la fête de la transfiguration.

TACHPÉNÈS (1 Rois 11:19), femme de Pharaon, éleva Guénubath, fils de sa sœur et de l'Iduméen Hadad. (11:20.)

TADMOR (2 Chron. 8:4; ou Tamor, nom qui signifie palmier, 1 Rois 9:18, dans le texte), ville célèbre fondée ou agrandie par Salomon. Elle était située dans une oasis bien arrosée, au milieu des sables du désert de Syrie, entre Damas et l'Euphrate, environ 90 lieues au nord-est de Jérusalem. Elle fut prise par Alexandre le Grand, qui l'appela Palmyre. C'est surtout depuis cette époque qu'elle devint célèbre, et spécialement sous les Romains, qui s'en emparèrent 64 ans av. J.-C., et l'embellirent extraordinairement. De 260-267 elle fut la capitale d'un royaume comprenant la plupart des provinces romaines de l'Orient. Mais les Romains reconquirent ces provinces, et ruinèrent Palmyre en 273. Cette ville se releva en partie, et reprit au moyen âge son ancien nom de Tadmor. Elle fut longtemps, dans l'antiquité, le centre d'un grand commerce, qui l'enrichit. Aujourd'hui elle n'offre plus que de magnifiques ruines, et une trentaine de huttes habitées par des Arabes.

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TAHANAC (Jos. 12:21), ville de Manassé, au sud-est de Méguiddo, dans la partie méridionale de la vallée de Jizréhel. (Jos. 17:11 ; Jug. 5 : 19; 1 Chron. 7:29.)

TAISSON (Ex. 25:5), ou blaireau, animal carnassier, de la taille d'un chien basset. Il a les jambes, la queue et les oreilles très courtes, les ongles allongés, et le poil long et grossier. Il est d'un gris nuancé sur le dos, et noir sous le ventre. Il a sous la queue une poche de laquelle suinte une humeur grasse et fétide, qu'il se plaît à sucer. II aime la solitude, vit dans les bois, s'y creuse des terriers, et n'est «pas malfaisant. Il èe nourrit de toute espèce d'aliments, dort beaucoup, quoiqu'il ne soit jamais engourdi, et ne sort que la nuit. Sa peau, qui est dure, sert à faire de grossières fourrures, des couvertures de cheval, etc. — Le tabernacle était recouvert de peaux de taissons. (Ex. 26:14 ; Nomb. 4: 6, 8,10.) Cependant plusieurs interprètes pensent, avec Ostervald, que le mot hébreu (tacasch) rendu par taisson, désigne une couleur bleue ou violette, tandis qu'il s'agirait, d'après le Talmud, d'une espèce de fouine. Ce même terme est appliqué, dans Ezéch. 16:10, à la matière ou à la couleur des souliers de dames.

TALENT. Voyez Mesures.

TALMAI (2 Sam. 13:37), roi de Guésur, et beau-père de David. Celui-ci épousa sa fille Mahaca, dont il eut Absalom. (3:3.)

TAMAR (Gen. 38:6,13), cananéenne de Timnath. Elle fut successivement mariée, sans avoir d'enfants, à Her et à Onan, fils de Juda, qui moururent de bonne heure. Celui-ci l'ayant trompée par la vaine promesse de la donner à son troisième fils Séla, elle se déguisa en femme de mauvaise vie, pour surprendre son beau-père, dont elle eut deux jumeaux, Pharez et Zara. (38:6-30.) Tamar se trouve ainsi parmi les ancêtres de Jésus-Christ. (Math. 1:3.) Voyez Juda.

TAMAR (2 Sam. 13:1), fille de David et de Mahaca, excita par sa beauté une funeste passion dans le cœur de son frère Amnon. Celui-ci la déshonora, puis la chassa brutalement d'auprès de lui. (3:3 ; 13:1-22.) Voyez Amnon.

TAMAR (Ezéch. 47:19), ville située à l'ouest de la mer Morte, sans doute la même que Hatsatson-Tamar. (48:28.)

TAMBOUR. Voyez Musique.

TAPHNÈS (Jér. 2:16), ville de la basse Egypte, nommée Daphné par les Grecs. Elle était située environ cinq lieues au sud-ouest de Pélusiom. Elle avait des fortifications et une résidence royale. (43:9.) Jérémie y fut amené de force, par les Juifs laissés en Judée après la ruine de Jé-

TAR

rusalem. Il y annonça l'envahissement prochain de l'Egypte par Nébucadnétsar. (Jér. 43:7-10 ; 46:14 ; Ezéch. 30:18.)

TARÉ (Gen. Il: 24), fils de Nacor, et père de Haran, Nacor et Abraham. Il eut son premier fils à 70 ans, et Abraham à 130. (11:26, 32 ; 12:4.) Il s'était déjà adonné à l'idolâtrie quand il quitta Ur, sa ville natale, pour accompagner en Canaan Abraham, à qui Dieu avait ordonné de s'y rendre ; mais il mourut à Caran, à l'âge de 205 ans. (Jos. 24:2 ; Act. 7:2, 3; Gen. 11:31, 32.)

TARPÉLIENS (Esdr. 4:9), colons assyriens transportés en Samarie, mais du reste inconnus.

TARSE (Act. 9:11), grande ville de l'Asie-Mineure et capitale de la Cilicie. Elle était située dans une plaine fertile, sur le fleuve Cydnus, à deux lieues de la côte septentrionale de la Méditerranée, Elle fut célèbre par son commerce et ses richesses, mais plus encore par ses écoles savantes, qui rivalisaient avec celles d'Athènes et d'Alexandrie. Soumise aux Romains dès l'an 65 av. J.-C., elle obtint successivement de grands privilèges d'Antoine, de Jules-César et d'Auguste; mais on ne saurait décider si le droit de citoyens romains fut conféré à ses habitants. (22 : 28.) Paul naquit à Tarse, et y prêcha sans doute l'Evangile. (9:30 ; 11 : 25; 21:39 ; 22: 3.) Au IVme siècle, cette ville était le siège d'un évêché, et à l'époque des croisades, celui d'un archevêché. Elle n'occupe aujourd'hui, sous le nom derTarsous, que le quart de l'ancienne ville, et ne renferme en été que 8000 habitants; mais ce nombre s'élève jusqu'à 30000 en hiver.

TARSIS (2 Chron. 9:21), lieu sur les côtes de la Méditerranée, où Jonas voulut se rendre quand il refusa d'aller à Ninive. (Jon. 1:3; 4: 2.) On est généralement d'accord qu'il s'agit d'une colonie de Tyr, nommée Tartessus par les Grecs, et située au sud de l'Espagne, dans l'Andalousie. Ce pays avait pour capitale une ville appelée aussi Tarsis, près de l'embouchure du Guadalquivir. (Esa. 23:10.) Selon les uns, cette ville aurait existé sur l'emplacement de Cadix, et selon les autres, sur celui de Santa-Lucar. Tarsis entretenait un grand commerce avec Tyr, dont elle fut tributaire jusqu'en 585 av. J.-C. Elle lui fournissait entre autres de l'argent, du fer, de l'étain et du itfomb. (Esa. 23:1; Ezéch. 27:12,25 ; 38:13; Jér. 10:9.) On croit que les navires de Tarsis étaient de grands vaisseaux destinés dans l'origine à faire le voyage de Tarsis, et que ce nom devint commun à tous les navires de long cours. Cela expliquerait pourquoi les flottes équipées par Salomon et par Josaphat, à Hetsjon-Guéber, sur la mer Rouge, se composaient de navires de Tarsis. (Ps. 48: 8; Esa. 2:16; 23:1 ; 60: 9 ; 1 Rois 10:22 ; 22:49 ; 2 Chron. 8.-17.) Mais les opinions sont partagées sur la situation d'un lieu nommé aussi Tarsis. Salomon y envoyait une flotte qui revenait tous les trois ans, et apportait de l'or, de l'argent, de l'ivoire, des singes et des paons. (2 Chron. 9:21.) Josaphat équipa une flotte dans ce même port d'Hets-jon-Guéber et pour la même destination. (2 Chron. 20:36.) On a fait différentes suppositions, dont la plus vraisemblable consiste à admettre que le pom de Tarsis désignait d'abord, d'une façon générale, un lieu

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éloigné. D'après cette explication, la flotte que Salomon envoyait à Tarsis, aurait été la même que celle d'Ophir. (1 Rois 10:22 ; 22:49 ; 2 Chron. 9: 21; 2 Chron. 20:36.) On ne saurait décider lequel des deux pays de Tarsis est mentionné dans Ps. 72:10; Esa. 60:9 ; 66:19.

TARTAC (2 Rois 17: 31), divinité des Haviens transportés en Samarie. On a présumé que c'était un dieu des ténèbres représenté sous la forme d'un âne.

TARTAN (Esa. 20:1), général de Sargon, roi d'Assyrie, assiégea As-dod et s'en empara. Il n'est connu que par la mention de ce fait.

TATTENAI (Esd. 5: 3), gouverneur de Judée et des provinces voisines, sous Darius, tils d'Hystaspe. Il demanda à ce prince s'il était vrai que les Juifs avaient reçu, de Cyrus, l'ordre de rebâtir le temple de Jérusalem. (5:3-17.) Sur la réponse affirmative de Darius, il favorisa la reconstruction de la maison de Dieu. (6: 1-13.)

TAUPE (Lév. 11: 30), petit quadrupède bien connu, long de 15 centimètres (5 pouces), et dont la peau couverte d'un poil court et épais, res-semble à du velours. Elle a la queue et les pattes courtes, les yeux noirs et très petits, le museau effilé, et propre à percer la terre. Sans être aveugle, elle paraît faire peu d'usage de la vue, car elle vit habituellement 80us terre. Elle fait des chemins qui aboutissent tous à son nid. Malgré la terre qu'elle soulève, cette bête est plus utile jjue nuisible à l'agriculture, à cause des nombreux insectes qu'elle détruit. On croit que la taupe d'Asie est aveugle et se nourrit de racines.

Dans Lév. 11: 29, 30, le mot hébreu (choled) rendu par belette, doit plutôt l'être par taupe ; tandis que celui qui est traduit par taupe paraît désigner le caméléon (thinechameth). C'est un animal ovipare, long de 30 centimètres (1 pied), et assez semblable à un lézard. Il change fréquemment de couleur, et peut paraître gris, jaune ou vert, dans l'espace d'une demi-heure. Dans Esa. 2: 20, le sens du terme original rendu aussi par taupe, est incertain.

TAUREAU. Voyez Bœuf.

TÉBETS (Jug. 9: 50), ville de Samarie, située 4 lieues au nord-est de Sichem. Elle avait une tour d'où une femme lança une pierre sur la tête d'Abimélec. (Jug. 9: 50-54; 2 Sam. 11:21.)

TEIGNE (Lév. 13: 30), sorte de gale à la tête. Dans la loi de Moïse, la lèpre à la barbe ou à la tête est appelée teigne. (13: 29-37.)

TEIGNE (Job 13: 28), petite chenille sans poil. Elle est munie de deux dents avec lesquelles elle ronge les étoffes de laine et les pelleteries, afin de s'èn nourrir et de s'en faire un vêtement. Celui-ci est un fourreau ouvert aux deux bouts, et renflé au milieu. Cet insecte reste environ 3 semaines à l'état de chrysalide, puis se transforme en un petit papillon d'un blanc gris et argenté, qu'on voit voltiger le soir dans les appartements. Les œufs de ce papillon sont extrêmement petits, et éclosent au bout de trois semaines. A peine les teignes sont-elles nées, qu'elles travaillent à se vêtir. Certaines espèces font leurs fourreaux de brins d'herbes, de feuilles, et même de bois. Ces insectes peuvent causer de

tem

grands dommages. On rapporte qu'en 1413, les teignes gâtèrent 1500 pièces d'étoffe à un seul négociant. Elles sont souvent mentionnées dans l'Ecriture. (Job 13: 28; 27:18; Ps. 39: 12; Esa. 50: 9; Luc 12: 33.)

TÉEOAH (2 Sam. 14 : 2), ville de Juda, probablement située sur une élévation (Jér. 6:1), environ cinq lieues au sud de Jérusalem et près de la limite occidentale du désert de Juda. Elle fut fortifiée par Roboam. (2 Chron. 11:6.) Joab fit venir de cette ville une femme sage, ou habile, pour insinuer à David de rappeler Absalom. (2 Sam. 14:2.) Josaphat remporta une éclatante victoire au désert de Tékoah. (2 Chron. 20 : 20.) Amos était originaire de cette ville, qui fut habitée depuis la captivité. (Amos 1:1 ; Néh. 3: 5,27.) On croit en avoir retrouvé les ruines.

TÉLABIB (Ezéch. 3: 15), colonie de Juifs en Mésopotamie, sur le fleuve Kébar, où Ezéchiel prophétisait.

TÊLAIM (1 Sam. 15: 4), ville où Sattl dénombra son armée quand il marcha contre les Hamalécites; c'était peut-être la même que Télem, située au midi de Juda, près d'Edom. (Jos. 15:24.)

TÉLASAR (2 Rois 19: 12), ville ou province inconnue du royaume d'Assyrie. Elle était située selon les uns, près de la mer Caspienne, et selon les autres, au sud de Ninive. (Esa. 37: 12.)

TÉMA (Job 6: 19), district d'Arabie. On croit qu'il était situé à l'est de l'Idumée, et qu'il fut peuplé par le neuvième fils d'Ismaêl. (Esa. 21: 14; Jér. 25 : 23; Gen. 25:15.)

TÉMAN (Jér. 49: 7), ville d'Edom. Il est probable qu'elle était située dans la partie méridionale de ce pays, et qu'elle fut peuplée par un petit-fils d'Esaû. (Amos 1:12; Abd. 8; Hab. 3:3; Gen. 36: 11.)

TÉMOINS. (Lév. 5:1.) Les prescriptions de la loi relatives au témoignage judiciaire, se résument dans les cinq points suivants :

1° Toute accusation portée devant la justice devait être soutenue par deux ou par trois témoins. (Deut. 19: 15; Math. 18: 16; Jean 8:17; 1 Tim. 5: 19.)

2* Il était expressément défendu de faire mourir quelqu'un sur la déposition d'un seul témoin. (Nomb. 35: 30; Deut. 17: 6: Hébr. 10: 28.)

3* Lorsqu'un criminel devait être lapidé par le peuple, c'était aux témoins à lui jeter les premières pierres. (Deut. 17: 7 ; Act 7: 58.)

4° Si un témoin auquel le serment était déféré (c'est le sens de Lév. 5:1), refusait de dire ce qu'il avait vu et entendu, il encourait une peine non déterminée par la loi: « Il portera son iniquité. » (5: 1.)

5° Celui qui rendait un faux témoignage contre son prochain, subissait la peine du crime qu'il lui imputait. (Deut 19:16-21.)

Il résulte de plusieurs passages de l'Ancien Testament, que l'emploi de témoins dans les diverses transactions de la vie, était en usage parmi les Israélites. (Ruth 4: 9-11; Jér. 32: 10, 25; Esa. 8: 2.) Paul recommande à Timothée de ne recevoir d'accusation contre un ancien ou pasteur, que sur la déposition de deux ou de trois témoins. (1 Tim. 5:19.)

TEMPLE. (Hécal, Jér. 7: 4.) L'an 480 depuis la sortie d'Egypte, Salomon bâtit un temple pour être la demeure de l'Eternel. (2 Chron. 6: 2.>

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Il le fit selon le modèle et sur le lieu que Dieu avait indiqués à David. (1 Cbron. 28: 11, 12, 19; 2 Chron. 3: 1, 2.) Après avoir mis 71/, ans à le construire, il en fit la dédicace en automne avec une grande solennité. (Voyez Salomon.) L'Ecriture ne nous donne pas une description complète de cet édifice, destiné à remplacer le tabernacle. Il fut élevé dans la partie orientale de Jérusalem, sur le mont Morija, à l'ouest de la vallée de Cédron. Pour préparer l'emplacement, on dut faire, d'après Josèphe, un mur très élevé sur la pente de cette montagne, du côté de l'est, puis combler l'espace vide, afin d'avoir une place nivelée assez vaste. Le temple se composait de deux parties principales : le bâtiment et les parvis.

Le bâtiment, ou le temple proprement dit, avait les mêmes proportions que le tabernacle, mais des dimensions doubles, soit 20 coudées de largeur (9 mètres ou 30 pieds), 60 de longueur (27 mètres ou 90 pieds), et 30 de hauteur (13 '/» mètres ou 45 pieds). Ses longs côtés allaient de l'est à l'ouest, et son entrée était à l'orient. Celle-ci était abritée par un portique, qui occupait toute la largeur de la façade. Ce portique avait 10 coudées de profondeur (4 */» mètres ou 15 pieds), 120 coudées de hauteur (54 mètres ou 180 pieds), et formait ainsi une haute tour à l'entrée du temple. (2 Chron. 3: 4.) Divers auteurs voient une erreur de copiste dans le chiffre de 120 coudées, et pensent que la hauteur du portique ne dépassait pas celle de l'édifice principal. On croit que l'entrée de ce portique était ouverte et n'avait pas de porte. Il était en bois de cèdre et reposait sur un mur, sans doute peu élevé, et formé de trois rangées de pierres de taille. (1 Rois 6: 36.) D'après Josèphe, toutes les murailles du temple étaient en pierres de taille blanches, et l'on admet généralement que le toit était plat. Au nord, au midi et à l'occident, il y avait des constructions accessoires (appentis) à trois étages, adjacentes au temple, et divisées en chambres de cinq coudées de haut. (6: 10.) Les poutres des plafonds n'entraient pas dans les murs du temple, mais reposaient sur des murs contigus, qui avaient deux rétrécissements d'une coudée. De cette façon, la largeur du rez-de-chaussée étant de 5 coudées, celle du deuxième étage devait être de 6 coudées, celle du troisième, de 7 coudées. Selon Josèphe, chaque étage renfermait trente chambres. A cause de l'épaisseur du plafond, ces constructions accessoires pouvaient s'élever à 18 coudées. Elles laissaient voir la partie supérieure des murs du temple, où se trouvaient des fenêtres étroites en dehors, et larges en dedans. Ces fenêtres, dont on ignore le nombre et les dimensions, étaient plutôt destinées, pense-t-on, à donner passage à l'air et au parfum qu'à la lumière.

L'intérieur du temple était divisé en deux compartiments séparés par une paroi de cèdre. Au milieu de cette paroi se trouvait une porte à deux battants de bois d'olivier, dont la largeur était d'un cinquième de celle du bâtiment (non de cinq membrures), soit de 4 coudées. Le compartiment du fond, nommé lieu très saint, formait un cube de 20 coudées en tous sens ; tandis que celui de l'entrée, ou le lieu saint, avait 40 coudées de long et 20 de large. On pense que sa hauteur, qui n'est pas indiquée, était aussi de 20 coudées, comme celle du lieu très saint, et que des chambres supérieures occupaient l'espace de 10 coudées compris, sur tonte la longueur du bâtiment, entre le plafond et le toit. La porte du lieu saint, dont la largeur avait le quart de celle du temple, soit 5 coudées, était à deux battants et de sapin, ou plutôt de cyprès; mais ses poteaux étaient d'olivier. Tout l'intérieur de l'édifice était lambrissé, et le sol planchéié. On voyait sur toute la boiserie, y compris le plancher et les portes, de profondes sculptures de chérubins, de palmes et de fleurs* Cette boiserie était entièrement couverte d'or, en sorte que le lieu saint et le lieu très saint étincelaient de toutes parts. Un voile blanc, bleu, rouge-clair et rouge-foncé, était suspendu, vraisemblablement à des chaînes d'or, devant la porte du lieu très saint. Un autre voile semblable à celui-là se trouvait aussi à l'entrée du lieu saint. L'intérieur du portique était, comme celui du temple, entièrement couvert d'or. (1 Rois 6: 15-35; 2 Chron. 3: 1-8.) La quantité d'or employée pour le lieu très saint seulement, fut de 600 talents, soit 26100 kilogrammes ou 522 quintaux. (2 Chron. 3: 8.) On ne se servit presque, dans la construction du temple, que de bois de cèdre. On employa seulement le cyprès pour le plancher et la porte du lieu saint, et l'olivier pour les poteaux de cette dernière, ainsi que pour la porte du lieu très saint. (1 Rois 6:15 ; 6: 31-34.) On déposa l'arche, dans le lieu très saint, sous les ailes de deux grands chérubins d'olivier couverts d'or. (2 Chron. 5: 7.) On plaça dans le lieu saint un autel de cèdre aussi couvert d'or, dix chandeliers d'or, dix tables d'or pour les pains de proposition, et un grand nombre de vases de ce métal. Le tabernacle et ses ustensiles, y compris le chandelier à sept branches, qui n'est pas mentionné dans la description du temple, furent sans doute serrés dans les chambres supérieures de cet édifice. (1 Rois 6: 20; 7 : 48-50; 8: 4; 2 Chron. 4: 7, 8.)

On dressa deux colonnes d'airain creuses devant le portique, à droite et à gauche de l'entrée du temple. Elles avaient 18 coudées de haut (8 mètres ou 27 pieds), 12 de circonférence (5 '/» mètres ou 18 pieds), et l'épaisseur du métal était de 4 doigts. Leurs chapiteaux, probablement carrés, étaient hauts de 5 coudées (2 */4 mètres ou 7 1ji pieds). D'après 2 Chron. 3: 15, la hauteur de ces colonnes aurait été de 35 coudées. On a pensé qu'il fallait comprendre aussi, dans cette donnée, les piédestaux de pierre, et que ceux-ci avaient 12 coudées de haut. Chaque chapiteau était orné de fleurs de lis en relief, ainsi que de sept chaînes et de grenades. La colonne du midi fut appelée Jakin (il affermira?), et celle du nordBoaz (avec force?), noms dont la signification est douteuse. (1 Rois 7: 15-22; 2 Rois 25: 17; 2 Chron. 3 :15-17; Jér. 52: 21-23.) — On ignore pourquoi Josèphe donne, non-seulement au portique mais aussi au temple, une hauteur de 120 coudées.

Les parvis. Le temple proprement dit était entouré de deux cours ou parvis, dont les dimensions nous sont inconnues. La cour qui environnait immédiatement cet édifice s'appelait le parvis intérieur, ou des sacrificateurs, parce que les simples Israélites n'y étaient admis que pour y sacrifier. (Lév. 1: 2-4 ; 1 Rois 6: 36 ; 2 Chron. 4: 9.) Elle était séparée de la cour extérieure par un mur probablement très bas, composé de trois rangées de pierres de taille. Ce mur était surmonté d'une balustrade de cèdre, qui servait de barrière au peuple, sans l'empêcher de voir dans le parvis intérieur, où l'on offrait les sacrifices. C'est là qu'étaient l'an tel d'airain, de 20 coudées en carré, ou de côté, et haut de 10 coudées (2 Chron. 4:1) ; la mer d'airain, grande cuve placée sur douze bœufs, au sud-est du temple (l Rois 7 :26, 39 ; voyez Mer de fonte) ; 10 cuviers d'airain, contenant chacun 40 baths, soit 800 litres on 520 pots, et posés sur des soubassements ou socles d'airain : -ceux-ci, portés par quatre roues, étaient ornés de bœufs, de chérubins et de palmes (7: 27-31); et enfin un grand nombre d'autres vaisseaux d'airain pour les sacrifices. (7: 45-47).

Le parvis des sacrificateurs était environné d'nne seconde cour, plus basse que la première, et nommée le parvis extérieur ou le grand parvis. (2 Chron. 4: 9; Jér. 36:10; Ezéch. 40: 17.) Ce parvis, destiné au peuple, était sans doute entouré d'un mur élevé. On voyait, dans la partie orientale du grand parvis, l'estrade d'airain érigée pour Salomon. Elle fut probablement aussi occupée par ses successeurs. (2 Chron. 6:13 ; 2 Rois 11 : 14; 23: 3.) Les portes des deux parvis, dont le nombre n'est pas indiqué, étaient couvertes d'airain. (2 Chron. 4: 9.) Elles sont souvent appelées portes de la maison de l'Eternel, et paraissent avoir été très hautes. (2 Rois 11: 6,19; 15: 35; Jér. 20: 2; 26: 10; Ezéch. 8: 5; 9 : 2; 10 :19.) — Il est évident que Salomon construisit aussi, autour des deux parvis, selon l'ordre que Dieu Ini en avait transmis par David, des chambres destinées aux lévites (1 Chron. 28: 11,12); car, quoiqu'elles ne figurent pas dans la description du temple, on les trouve mentionnées ailleurs dans l'Ecriture. (1 Chron. 9 : 26, 33 ; 23:28; Jér. 20:2 ; 35:2,4 ; 36:10.) On admet généralement que ce prince bâtit, dans la partie orientale du parvis extérieur, où était la principale porte de la maison de Dieu (Ezéch. 10:19 ; 11:1), un portique, qu'on appela, même dans le second temple, le portique de Salomon. (Jean 10: 23.)

Après 423 ans d'existence, ce magnifique temple fut détruit par les Caldéens, en 588 av. J.-C. (Jér. 52: 13.) Il fut rebâti sous Zorobabel, et dédié Fan 516. (Esdr. 6: 16.) Ce second temple avait, selon l'ordre de Cyrus, 60 coudées de hauteur (27 mètres ou 90 pieds), et 60 de largeur (non de longueur, comme portent nos versions), y compris sans doute les constructions adjacentes. (6: 3.) Si sa longueur, qui n'est pas indiquée, était en proportion, ses dimensions devaient être le double de celles du temple de Salomon. D'après la tradition, la ville de Susan était représentée, en bas-relief, au-dessus de la porte orientale du parvis extérieur. Ce nouvel édifice, privé de l'arche, n'égalait sans doute pas le premier en splendeur ; mais on s'est probablement trompé quand on a attribué à cette cause les larmes que répandirent les vieillards le jour où les fondements en furent jetés, puisque son infériorité à cet égard n'était pas encore visible. (Esdr. 3: 3, 12, 13.) Profané par Antiochus, l'an 167 av. J.-C., il fut purifié, trois ans plus tard, par Judas Maccabée, qui institua, en mémoire de cet événement, la fête de la Dédicace. (Jean 10:22.)

Ce temple n'existait plus du temps de Jésus. Hérode voulant gagner la faveur des Juifs, le démolit et en bâtit un autre sur de plus grandes proportions et dans toute la perfection de l'art grec. Commencé dix-huit à vingt ans avant notre ère, il fut achevé au bout de neuf à dix ans. Cependant les parvis ne furent entièrement terminés qu'en l'an 64 de notre ère. (Jean 2: 20.) Josèphe et les rabbins nous ont conservé la description de ce temple; mais ils diffèrent sur plusieurs points. On est généra-ment d'accord quant aux données suivantes :

Le temple d'Hérode fut bâti sur l'ancien emplacement, qui, agrandi, formait un carré d'environ 500 coudées de côté. Cet emplacement se composait de quatre terrasses s'élevant par gradins, depuis la plus extérieure jusqu'à celle du milieu, occupée par le temple. Cet édifice était visible de tous les points de la ville. Le mur d'enceinte avait plusieurs portes, dont la principale, située à l'orient, s'appelait la porte de Susan, ou la Belle (Act. 3: 2), qui exigeait le service de vingt hommes pour l'ouvrir et la fermer. Il y avait le long de ce mur, à l'intérieur, des portiques formés par trois rangées de colonnes. Ces portiques, larges de 30 coudées et hauts de 25, étaient pavés en mosaïque. Celui de l'orient se nommait le portique de Salomon. Jésus s'y promena; il y annonça l'Evangile, ainsi que les apôtres, et les premiers chrétiens s'y réunissaient. (Jean 10: 23-39; Act. 3:11-26; 5: 12.) C'était sous ces portiques que se tenaient les marchés du temple. (Jean 2:14-17.) Cette première enceinte, ouverte à tout le monde, même aux étrangers, a été appelée le parvis des gentils. Elle était limitée par une balustrade en pierres, haute de 3 coudées, avec treize ouvertures. Le long de cette balustrade on lisait, sur des colonnes, la défense adressée aux païens, ainsi qu'aux Juifs non purifiés, de pénétrer plus avant. Le parvis des gentils était séparé de l'enceinte sacrée proprement dite par une terrasse large de 10 coudées, sur laquelle on montait par quatorze marches. Un mur de 25 coudées de hauteur enfermait cette enceinte, qui avait 322 coudées de l'est à l'ouest, et 135 coudées du nord au midi, sans compter l'épaisseur des murs. Cet espace était divisé en trois compartiments : le premier était situé à l'orient, le second au milieu, et le troisième à l'occident. On montait quelques marches pour passer de l'un à l'autre. Le compartiment oriental, nommé parvis des femmes, était un carré de 135 coudées en long et en large ; on y entrait, du côté de l'est, par une grande porte dont le portail avait 50 coudées de haut sur 40 de large. C'est dans ce parvis que se trouvaient treize boîtes, en forme de trompette, pour recueillir les dons. Le compartiment du milieu, appelé parvis des Israélites, était séparé du parvis des femmes par un mur, au milieu duquel s'ouvrait la fameuse porte d'airain nommée porte de Nicanor. Toutes les autres portes des cours étaient de bois et recouvertes d'or ou d'argent. Ce second parvis, interdit auX femmes, avait 135 coudées du nord au sud, et 11 seulement de l'est à l'ouest. Il était séparé du compartiment occidental, ou parvis des sacrificateurs, qui entourait le temple, par un mur d'une coudée, de hauteur. Au milieu de ce mur il y avait trois marches, sur lesquelles se plaçaient les sacrificateurs pour bénir le peuple. On entrait par plusieurs portes, au nord et au sud, dans ce parvis, long de 175 coudées, de l'est à l'ouest, et large de 135 coudées. A l'intérieur, le mur était entouré de colonnades ; il y avait aussi, vers le midi et vers le septentrion, diverses chambres, dont l'une servait aux séances du sanhédrin. Le grand autel des holocaustes avait, selon Josèphe, 50 coudées en long et en large, et 15 coudées de haut. Au nord de cet autel, on voyait des anneaux fixés au sol pour attacher les victimes, des colonnes pour les suspendre, et des tables pour déposer leur chair. Un canal souterrain, en communication avec cet autel, conduisait le sang et les aspersions au torrent de Cédron. Un appareil amenait l'eau directement d'un puits dans la grande cuve d'airain, munie de douze robinets.

Du parvis des sacrificateurs, on montait douze marches pour arriver au temple proprement dit, dont la façade était couverte d'or. Tous les murs étaient en marbre blanc, et les soubassements se composaient d'énormes blocs, longs de 45 coudées, larges de 6 et épais de 5. Ce splendide édifice était aussi doré en dedans. Il ayait 100 coudées de long (45 mètres ou 150 pieds), 100 coudées de haut et 60 de large (27 mètres ou 90 pieds), y compris les bâtiments adjacents. Le vestibnle ou portique, dont la largeur était de 100 coudées, faisait saillie aux deux ailes. L'entrée du vestibule, qui n'avait pas de portes, était haute de 70 coudées et large de 25. Il y avait à chaque extrémité une chambre où l'on tenait les couteaux pour égorger les victimes. La porte qui conduisait du vestibule au lieu saint, était haute de 55 coudées, large de 16, et couverte d'or; elle avait un rideau d'une grande beauté. Au-dessus de cette porte, on voyait une vigne d'or en relief, avec ses grappes, d'une grandeur colossale. L'intérieur du temple avait 20 coudées de largeur, 60 de longueur et 60 de hauteur. Le lieu saint, long de 40 coudées, était séparé du lieu très saint par un magnifique voile, qui se déchira à la mort de Jésus. (Math. 27: 51.) L'autel des parfums, le chandelier à sept branches, et les autres objets sacrés étaient distribués comme dans le tabernacle. Le lieu très saint ne renfermait qu'une pierre de 3 pouces d'épaisseur, sur laquelle le souverain sacrificateur posait l'encensoir d'or, le jour des expiations. On est partagé sur la question de savoir si le toit était plat ou incliné. Des aiguilles dorées empêchaient les oiseaux de s'y établir. Les constructions adjacentes avaient 60 coudées de haut et formaient trois étages, — De riches dons étaient exposés dans le temple ou dans les parvis. (Luc 21: 5.) Ils étaient offerts par des Juifs ou par des étrangers, et consistaient surtout en vases pour le service et en ornements divers.

La police du temple était confiée à une garde nombreuse de sacrificateurs et de lévites. Le chef de cette garde, nommé capitaine du temple, occupait une haute position ; il était sans doute choisi parmi les sacrificateurs d'un rang élevé. (Luc 22 : 52; Act. 4: 1 ; 5: 24.)

Tel était le temple dont Jésus prédit « qu'il ne resterait pierre sur pierre qui ne fût démolie. » (Luc 21: 5, 6.) Cette prophétie s'accomplit l'an 70 de notre ère. Après la prise de Jérusalem par les Romains, ceux-ci brûlèrent ce magnifique édifice, contre l'ordre de Titus, leur chef, qui fit de vains efforts pour le sauver. Sur l'emplacement du temple s'élève maintenant la mosquée d'Omar, dont l'accès est interdit aux Juifs et aux chrétiens.

Le temple de Jérusalem était un type de Jésus-Christ: « Abattez ce temple, dit-il, et je le relèverai en trois jours. » (Jean 2: 20,21 ; Col. 2 : 9.) Il préfigurait aussi l'Eglise, cet édifice spirituel « qui s'élève pour être

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on temple saint au Seigneur.» (Eph. 2:21.) Enfin tout chrétien doit être « un temple du Dieu vivant. » (2 Cor. 6:16.)

TENTE. (Gen. 24: 67.) Ce mot correspond, dans nos versions, à deux termes hébreux, dont l'un (souca) désigne un pavillon de feuillage, tel que ceux où les Israélites demeuraient dans le désert et pendant les sept jours de la fête des tabernacles. (Lév. 23 : 34, 43.) L'autre de ces termes (ohel) indique une couverture tendue sur des pieux. (Gen. 9: 27; Jug. 7:13.) Il parait cependant que les Hébreux eurent aussi, dans le désert, des demeures de cette dernière espèce. (Lév. 14: 8; Nomb. 16: 26.) C'est sous de telles tentes que vécurent les patriarches (Gen. 9: 27 ; 18*: 2; 24 : 67; 31: 33), et plus tard les Kéniens (Jug. 4 : 11 ; 5 : 24), les Récabites (Jér. 35:2-10), ainsi que diverses tribus arabes. (Esa. 13:20; Jér. 49 : 29.) La stabilité des usages en Orient, et la mention, dans Esa. 54: 2, de tentures, de cordes et de pieux, nous autorisent à penser que les tentes des anciens Hébreux ressemblaient assez à celle des bédouins. Pour dresser une tente, ces derniers enfoncent dans la terre quelques grands pieux, dont le nombre varie ordinairement de trois à neuf ; celui du milieu a trois mètres de haut (10 pieds). Sur ces pieux, ils étendent une couverture d'étoffe, et la fixent au sol par des cordes qu'ils attachent à des piquets plantés dans le sol. Leurs tentes, parfois rondes, sont le plus souvent ovales et assez semblables à un navire renversé. Elles sont divisées par des rideaux en trois compartiments, dont le premier est destiné aux animaux Jeunes et délicats ; le second aux hommes, et le troisième aux femmes. Chez les riches, le premier compartiment sert de vestibule. La porte n'est qu'une pièce d'étoffe qu'on abaisse ou relève à volonté. Un enfoncement au milieu de la tente forme le foyer où l'on cuit les aliments. Les personnages de haut rang ont assez souvent quatre tentes, savoir: l'une pour le chef de la famille et les hommes qui en font partie; une autre pour les femmes ; la troisième pour les domestiques, et la quatrième pour les hôtes. (Gen. 24 : 67 ; 31: 33.) Ces mots de l'épouse du Cantique: « Je suis brune.... je suis comme les tentes de Kédar » (1: 5), ont fait penser que les tentes étaient anciennement de couleur sombre, et tissées avec du poil de chameau ou du poil de chèvre. L'absence d'auberges en Orient oblige les voyageurs de porter des tentes avec eux. Paul compare notre corps mortel & une tente. (2 Cor. 5:1.)

TÉRÈS. Voyez Bigthan.

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TERRE. (Gen. 1: 1.) La terre est un globe doué d'un double mouvement. Elle tourne sur elle-même d'occident en orient, en vingt-quatre heures, ce qui produit la succession du jour et de la nuit, ainsi que la révolution apparente de tous les astres autour de notre globe. La vitesse de ce mouvement est de six lieues par minute à l'équateur; mais cette vitesse, qui est celle d'un boulet de canon, diminue à mesure qu'on s'approche des pôles, où elle est nulle. La terre tourne aussi autour du soleil dans l'espace d'une année, ou de 365 V* jours. Elle parcourt un orbite légèrement ovale, nommé écliptique, dont le diamètre est d'environ 69000000 de lieues, ou deux fois la distance qui nous sépare de cet astre. La rapidité de ce mouvement, qui est de sept lieues par seconde,

s

est soixante-dix fois pins grande que celle d'un boulet de canon. L'axe de la terre, toujours parallèle à lui-même, est incliné d'environ vingt-trois degrés sur le plan de l'écliptique. C'est cette inclinaison, et le mouvement annuel de la terre autour du soleil, qui produisent le changement des saisons, ainsi que l'inégalité des jours d'un pays à l'autre, ou dans le même pays. Cette double cause explique pourquoi, dans les régions équa-toriales, les jours sont égaux aux nuits pendant toute l'année, tandis qu'aux pôles il n'y a qu'un seul jour et une seule nuit, qui durent chacun six mois. La terre n'est pas complètement ronde, mais un peu aplatie aux pôles, et renflée à l'équateur. Elle a 9000 lieues de circonférence, et son diamètre moyen est d'environ 2864 lieues. La différence entre, le diamètre de l'équateur et celui qui passe par les pôles, est de dix lieues. Proportionnellement à la grandeur de la terre, sa surface offre moins d'inégalité que l'écorce d'une orange. Cette surface est de25 800000 lieues carrées, dont la mer occupe les trois-quarts. La partie habitée, soit environ 3 000 000 de lieues carrées, ne forme pas même la moitié de la terre ferme. L'hémisphère méridional est plus froid que le nôtre, parce que les eaux en occupent une plus grande partie. La terre a une chaleur propre, et sa température s'élève à mesure qu'on descend à des profondeurs plus grandes. Les savants sont même généralement d'accord que l'intérieur du globe est en fusion, et que la croûte solide qui nous porte n'a guère plus de quatre lieues d'épaisseur. Néanmoins la chaleur du soleil nous est si nécessaire, que la surface de la terre gèlerait au milieu de l'été, si cet astre restait dix jours sous l'horizon.

Les découvertes des géologues paraissent établir que la terre a subi de grands bouleversements avant la création de l'homme. On a supposé qu'elle avait été la demeure de Satan antérieurement à sa révolte, et que celle-ci fut suivie d'une terrible catastrophe. Quelle que soit la valeur de cette hypothèse, il est probable que dans le récit de la création des six jours, la Genèse n'indique que d'une manière très générale les phases diverses par lesquelles notre terre a dû passer avant d'être préparée ou créée de nouveau pour devenir la demeure de l'homme. Voyez Création.

Dans l'Ecriture, l'expression toute la terre désigne parfois une vaste contrée, ou même un pays particulier. (Gen. 41: 57; Esdr. 1:2; Ps. 48: 3 ; Luc 2:1.) Les termes de piliers, bases, pilotis de la terre nous présentent celle-ci sous l'image d'un édifice solide. (Ps. 75: 3; Job 9: 6; 38: 6.) « Dieu a fondé la terre sur les mers, et l'a posée sur les fleuves. » (Ps. 24: 2.) Ces paroles signifient sans doute qu'après avoir tiré la terre de l'eau, Dieu l'a mise à l'abri des inondations. (Gen. 1:2; Ps. 136: 6; Job 38: 11.) Après avoir servi aux desseins de Dieu, la terre sera enfin brûlée au retour de Jésus-Christ. (2 Pier. 3:10.)

TERTIUS (Rom. 16: 22), connu seulement comme ayant été le secrétaire de Paul, pour écrire l'épître aux Romains.

; TERTULLE (Act. 24: 2), orateur ou avocat romain que le souverain sacrificateur Ananias amena avec lui, de Jérusalem à Césarée, pour plaider contre Paul devant Félix. Après avoir donné à cet injuste gouverneur les éloges les moins mérités, il représenta l'apôtre comme un homme dangereux, un séditieux et un profanateur du temple. (24:1-8.)

TESTAMENT. (Hébr. 9: 15.) Le terme de l'original (diathêkê) a deux

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sens principaux dans la langue grecque. Il désigne d'abord un contrat ou une alliance; puis l'acte par lequel on déclare ses dernières volontés, ou un testament. Nos versions le rendent habituellement par alliance, et dans les deux cas suivants par testament : 1° Dans Hébr. 9:15-20, où la promesse du salut par Christ est présentée sous l'image d'un testament confirmé par la mort du testateur, Jésus-Cbrist. 2° Dans 2 Cor. 3:14, où ce mot désigne les livres sacrés de l'ancienne alliance : « Ce même voile, qui est aboli par Christ, demeure dans la lecture de l'Ancien Testament. » A l'imitation de Paul, l'Eglise a nommé Ancien et Nouveau Testament les saints écrits de l'ancienne et de la nouvelle alliance. Voyez Ecriture et Alliance.

TÉTRARQUE. (Math. 14: 1.) Ce mot, tiré du grec, désignait dans l'origine un prince qui gouvernait la quatrième partie d'un pays. Mais les Romains l'appliquèrent plus tard, sans égard à sa signification primitive, à divers princes qui étaient leurs vassaux et auxquels ils ne voulaient pas donner le titre de roi. (Luc 3:1.) Hérode le tétrarque est aussi appelé rot dans l'Evangile. (Math. 14: 9.)

THAMMUZ. (Ezéch. 8: 14.) L'Ecriture ne mentionne ce nom que dans ce passage d'Ezéchiel : « Il y avait là (dans le temple) des femmes assises qui pleuraient Thammuz. » (8: 14.) Les commentateurs sont d'accord qu'il est ici question d'une divinité phénicienne nommée Adonis par les Grecs. D'après la fable, Adonis était un jeune homme d'une grande beauté et aimé de Vénus. Comme il chassait dans le Liban, il fut tué par un sanglier ; mais il ressuscita et passa dès lors six mois dans les enfers et six mois sur la terre. Les femmes célébraient sa mort par le deuil et les larmes, puis son retour à la vie par de grandes réjouissances, et se livraient à la débauche en son honneur. Ce culte impur avait aussi pénétré parmi les Hébreux. (8: 14.)

THÉÂTRE. (Act. 19: 29.) Chez les Grecs, c'était un vaste amphithéâtre enfermé d'un mur, mais découvert, où l'on donnait des spectacles et des jeux publics. On y disputait aussi le prix de la poésie, de la musique ou de la danse, et l'on y tenait différentes assemblées. Le théâtre d'Ephèse, dans lequel le peuple excité par Démétrius se précipita, est le seul qui soit mentionné dans l'Ecriture. (19 : 29-34.) Celui d'Athènes pouvait contenir plus de 30000 spectateurs.

THEKEL. (Pesé, Dan. 5: 27.) Voyez Daniel.

THÉOPHILE (ami de Dieu, Luc 1: 3), personnage d'un rang élevé, puisqu'il est nommé très excellent, mais du reste inconnu. Luc lui dédia son Evangile et les Actes des apôtres. (Act. 1: 1.) La circonstance que dans ce dernier écrit les villes d'Italie sont nommées sans désignation de pays, a fait supposer que Théophile les connaissait et qu'il demeurait à Rome. (28: 12-15.)

THÉRAPHIM. Voyez Marmouset.

THESSALONIQUE (Act. 17: 1), ville de Macédoine, située au fond du golfe de Thessaloniqne et jouissant d'un excellent port. Elle se nommait d'abord Therma ; mais elle fut agrandie par Cassandre, roi de Macédoine (316-298 avant Jésus-Christ), qui l'appela Thessaloniqne, du

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nom de sa femme. Conquise par les Romains, qui la déclarèrent ville libre, Tau 148 avant Jésus-Christ, elle devint la capitale de la province de Macédoine, qui était gouvernée par un préteur. Elle augmenta son commerce et ses richesses et acquit une grande importance. Elle renfermait un assez grand nombre de Juifs et une multitude de prosélytes grecs quand Paul y prêcha dans la synagogue, vers l'an 52 de notre ère, et y fonda une église, à laquelle il écrivit deux lettres. (17: 1-9.) Dès Tannée 395 elle fit partie de l'empire d'Orient. Au XIIe siècle elle devint la capitale du royaume de Thessalonique, fondé par les croisés. Elle tomba en 1429 sous le joug des Turcs, qu'elle subit encore aujourd'hui. Elle s'appelle maintenant Saloniki. Elle a un grand commerce et renferme 70000 habitants, dont 10 000 Grecs et 25000 Juifs.

Première épitre aux Thessaloniciens. En sortant de la prison de Philippes, Paul se rendit vers l'an 52, avec Silas et Timothée, à Thessalonique. Il y prêcha l'Evangile, dans la synagogue, pendant trois sabbats et gagna à la foi quelques Juifs, une multitude de gentils, entre autres un bon nombre de femmes de haut rang. (Act. 17: 1-5.) Mais les Juifs rebelles provoquèrent une émeute en excitant la lie du peuple contre les serviteurs de Dieu. Ceux-ci parvinrent à se soustraire aux recherches des persécuteurs, qui conduisirent Jason devant les magistrats. Ces ennemis de la foi l'accusèrent d'avoir reçu chez lui des étrangers qui prêchaient, au nom de Jésus, la révolte contre César. (17: 6-9.) Paul ayant dû quitter la ville avec ses compagnons, se rendit à Bérée, puis à Athènes. (Act. 17:10-16 ; 1 Thes. 3:1.) Malgré son départ précipité, les Thessaloniciens convertis formèrent bientôt une église organisée, pourvue de conducteurs, et subirent aussi de nouvelles persécutions. (1 Thes. 4: 12 ; 1: 6; 2: 14; 2 Thes. 1: 6.) Plein de sollicitude pour eux, Paul leur envoya d'Athènes Timothée, qui le rejoignit à Corinthe et le réjouit par de bonnes nouvelles. (1 Thes. 3:1-6 ; Act. 18: 5.) Ce fut dans ces circonstances que cet apôtre écrivit, sans doute de Corinthe, vers 52 ou 53, sa première lettre aux Thessaloniciens.

On peut diviser cette épître en deux parties. Dans la première (chap. 1-3), qui se rapporte surtout à ses relations personnelles avec les Thessaloniciens, Paul rend grâces à Dieu des succès de sa prédication au milieu d'eux ; puis il mentionne la félicité qui les attend et les châtiments destinés à leurs persécuteurs. (Chap. 1.) Il rappelle ensuite la sincérité et le désintéressement de sa conduite à leur égard, et loue leur fermeté dans les persécntions. (Chap. 2,) Il parle enfin de son inquiétude à leur sujet, de l'envoi de Timothée auprès d'eux et de la joie que lui a causée son retour. (Chap. 3.) Dans la seconde partie, qui renferme divers enseignements relatifs à la doctrine et à la vie chrétiennes, l'apôtre exhorte les fidèles à fuir la fornication, l'injustice et l'oisiveté. (4:1-12.) Il les console au sujet de la mort des croyants par la perspective du retour du Seigneur, de la résurrection de ceux qui sont morts dans la foi, et de la réunion de tous les rachetés avec Jésus-Christ. (4 : 13-18.) Mais il avertit ses lecteurs que l'époque de la venue de Christ est incertaine. Il tire de cette incertitude des leçons pratiques très variées, puis termine son épître en « conjurant qu'elle soit lue à tous les saints frères. » (Chap. 5.)

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Seconde épitre aux Tkessaloniciens. On croit qu'elle fat écrite de Corinthe peu de temps après la première. En effet, Paul avait encore Silas (on Silvain) et Timothée auprès de lui (Act. 18:5 ; 1 Thes. 1:1 ; 2 Thes. 1: 1), et la persécution continuait à Thessalonique. (2 Thes. 1: 4.) Ayant appris que les fidèles de cette ville étaient agités par de fausses vues touchant le retour de Jésus-Christ (2: 1-3), et que plusieurs d'entre eux persévéraient à vivre dans l'oisiveté (3: 11), l'apôtre leur adressa cette seconde lettre, qu'on peut diviser en trois parties. Dans la première (chap. 1), il béuit Dieu de leurs progrès, loue leur patience dans les épreuves et annonce la perdition éternelle réservée aux méchants pour le jour où le Seigneur apparaîtra. La seconde partie (chap. 2) est dirigée contre l'erreur qui consistait à attendre très prochainement le retour de Christ. Paul prédit qu'avant cet événemeut une grande apostasie aurait lieu dans l'Eglise, et qu'un personnage, qu'il nomme le fils déperdition, chercherait à se faire passer pour Dieu et accomplirait de grands prodiges par la puissance de Satan. Dans la troisième partie (chap. 3), l'apôtre combat l'oisiveté. Il exhorte les chrétiens à gaguer leur pain en travaillant, et à rompre toute relatiou avec ceux d'entre eux qui n'obéiraient. pas à ses exhortations. (3: 14.)

THEUDAS (Act. 5: 36), séditieux qui, d'après Gamaliel, rassembla autour de lui 400 hommes, mais fut bientôt défait. Origène dit que cet événement eut lieu sous Auguste, environ dix ans après la naissance de Jésus-Christ. Il ne faut pas confondre ce personnage avec « un enchanteur nommé Theudas, qui persuada, dit Josèphe, à une grande multitude de peuple de prendre tout leur bien et de le suivre jusqu'au Jourdain, disant qu'il était prophète et qu'il arrêterait d'une seule parole le cours de ce fleuve pour le leur faire passer à sec.» Le gouverneur Fadas dissipa cette multitude et tit trancher la tête à l'imposteur, vees l'an 47 de notre ère. iniques auteurs ont pensé que Gamaliel mentionne le même fait que Josèphe, qui a pu, par erreur, le placer quelques années trop tard.

THOMAS (jumeau, Math. 10: 3), l'un des douze apôtres. Il était sans doute jumeau, comme l'indique son nom hébreu, ainsi que son surnom grec Didyme. Les trois seules circonstances dans lesquelles l'Evangile nous le montre parlant ou agissant, paraissent indiquer en lui un cœur sensible, ug caractère vif, impétueux et décidé. En apprenant la mort de Lazare, il dit aux antres apôtres : « Allons-y aussi, afin que nous mourions avec lui. (Jean 11 : 16.) Il interrompit Jésus parlant, la veille de sa mort, du chemin du ciel : « Nous ne savons où tu vas. lui dit-il, et comment pourrions-nous en savoir le chemin?» (14: 5.) Il se montra moins disposé encore que ses condisciples à croire à la résurrection du Sauveur, puisqu'il refusa de se rendre à leur témoignage. Mais aussitôt qu'il eut vu et touché les cicatrices de son Maître, il confessa sa divinité en s'écriant avec adoration : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Néanmoins Jésus blâma son incrédulité, qui avait sa source, comme celle des autres disciples, dans la dureté du cœur naturel. (Jean 20: 27-29; Luc 24: 2û.) Thomas assista peu après à la pêche miraculeuse et à la réhabilitation

DICTION. BIBLIQUE. 38

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de Pierre. (Jean 21: 2,15.) La tradition porte qu'il annonça l'Evangile en Perse et dans les Indes. Il existe encore sur la côte de Malabar des églises dégénérées qui font remonter leur origine à cet apôtre : ce sont les chrétien* de Saint-Thomas. THUMMIM. Voyez Urim.

THYATIRE (Act. 16:14), ville de Lydie, dans l'Asie-Mineure, au nord-est de Smyrne, et au sud-est de Pergame. Elle fut fondée par une colonie macédonienne, qui acquit de l'importance par ses étoffes teintes en pourpre. (16: 4.) Il s'y forma de bonne heure une église que le Seigneur loue pour sa foi et ses bonnes œuvres, dont les dernières « surpassent les premières. » (Apoc. 2:18, 19.) Mais il lui reproche de souffrir que Jésabel enseigne et pousse les fidèles à la fornication et à l'idolâtrie. Il annonce aussi à cette femme une prochaine maladie et la mort de ses enfants. (2:20-23.) Le nom de Jésabel est probablement une personnification des erreurs et des vices qui s'introduisaient dans cette église. Cependant plusieurs interprètes pensent qu'il s'agit de la femme du premier pasteur de l'église. Us s'appuient sur une ancienne leçon, admise par Tischendorf et portant : Ta femme Jésabel, au lieu de: Cette femme Jésabel, Thyatire présente aujourd'hui, sous le nom dyAk-Hissar, un aspect très misérable et renferme environ mille familles, y compris 300-400 chrétiens grecs et arméniens.

TIARE (Ex. 28 : 37), coiffure du souverain sacrificateur. Elle était de fine toile blanche, mais sa forme n'est pas indiquée dans l'Ecriture. On croit qu'elle était arrondie et ressemblait à un turban, comme on pourrait l'inférer du nom hébreu (mitznépheth), tiré d'un verbe qui signifie rouler autour. (28 : 36-39 ; 39: 28.) Sur le devant de la tiare était attaché, par un cordon bleu ou violet, un diadème nommé aussi la lame du saint couronnement. (39 :30.) C'était une plaque de fin or, sur laquelle on avait gravé les mots: La sainteté (ou saint) à VEternel. Cette expression signifie probablement que le souverain sacrificateur était consacré à Dieu, afin d'intercéder pour les Israélites. (28: 38.) Quelques commentateurs rendent ces mots par ceux-ci : La sainteté appartient à VEternel. TIBBATH. Voyez Bétah.

TIBÈRE CÉSAR (Luc 3:1), second empereur romain, gendre et successeur d'Auguste. Il monta sur le trône à 56 ans, l'an 14 de notre ère, et régna 23 ans. Il avait des talents d'administration et le goût des lettres; mais il ne se rendit célèbre que par ses débauches et par ses cruautés. Il passa les onze dernières années de sa vie à Caprée, petite île située près de Naples, d'où il envoyait à Rome ses ordres sanguinaires. Au moment où il revenait d'une défaillance, il fut étouffé sous des matelas par le préfet du prétoire, l'an 37, à l'âge de 78 ans. C'est pendant le règne de ce prince que Jésus exerça son ministère et que l'Eglise fut fondée. Josèphe raconte que Tibère chassa tous les Juifs de Rome, par suite d'une fourberie de quatre d'entre eux. Si l'on en croit Tertullien, cet empereur aurait entendu parler des miracles de Jésus-Christ et l'aurait admis au nombre des dieux. TIBÉRIADE (Jean 6: 23), ville de Galilée, sur la rive occidentale du

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lac de Génézareth, dans une plaine étroite, au pied des montagnes. Bâtie par Hérode-Antipas, le meurtrier de Jean-Baptiste, elle remplaça Sé-pboris comme capitale de la Galilée pendant le règne de ce prince. Celui-ci la nomma Tibériade, en l'honneur de Tibère, et la peupla de Juifs pauvres et de gentils, qu'il y attira par divers avantages. Cette ville, ornée de somptueux édifices, entre antres de temples, d'amphithéâtres et d'un palais magnifique, était plus païenne que juive dans ses mœurs. L'Evangile, qui ne la nomme qu'une seule fois, ne nous dit pas si Jésus la visita. (6: 23.) Après la destruction de Jérusalem, les plus grands docteurs juifs s'établirent à Tibériade, qui devint ainsi une ville sainte. C'est là que fut composé, vers l'an 190, la première partie du Talmud. Une église chrétienne y fut fondée au IV* siècle. La ville actuelle, nommée Tabaria, est beaucoup plus petite et un peu plus au nord que l'ancienne, qui n'offre que des édifices en ruine. Elle renferme environ 2000 maho-métans et 1000 Juifs. Il y a au sud de la ville des eaux thermales et des bains célèbres, où l'on vient de tonte la Syrie.

Mer de Tibériade. Voyez Génfzareth.

TIBNI (1 Rois 16: 21), fils de Guinath, lutta pendant trois ans contre Homri, pour obtenir le trône d'Israël, après la mort de Zimri ; mais il fut vaincu et mourut probablement par les mains de son rival. (16: 22.)

TIDHAL (Gen. 14: 1), roi des nations et allié de Kédor-Lahomer, dans la guerre contre les villes de la plaine. On ignore si le mot hébreu gcîm, traduit par nations, est le nom d'un pays, ou s'il désigne plusieurs peuplades soumises à ce prince.

TIGLATH-PILÉSER, PILÉTSER ou PILNÉSER (2 Rois 15:29), roi d'Assyrie, vers 750 av. J.-C., n'est connu que par quelques mots de l'Ecriture. A la demande d'Achaz, roi de Juda, qui lui donna de l'argent, il marcha contre la Syrie, prit Damas, dont il tua le roi Rétsin et transporta les habitants en Assyrie. Il envahit ensuite les états de Pékach, roi d'Israël, et enleva la population de la Galilée et du territoire sitaé & l'est du Jourdain. (2 Rois 15: 29 ; 16: 5-10 ; 1 Chron. 5: 6, 26.) Il asservit enfin Achaz, qui l'avait appelé à son secours. (2 Chron. 28 : 20,21.

TIMNA ou TIMNATHA (Jos. 15:10; 19:43), ville située dans la partie nord-ouest de Juda. Elle fut ensuite cédée à Dan, puis tomba entre les mains des Philistins. (Jug. 14:1.) Elle appartint plus tard au royaume de Juda, et fut reprise sous Achaz par les Philistins. (2 Chron. 28:18.)

TIMNA (Jos. 15: 57), ville inconnue dans la montagne de Juda, probablement la même que Timnath, d'où était Tamar, la belle-fille de Juda. (Gen. 38: 11-14.)

TIMNATH-SÉRAH ou TIMNATH-HÉRÈS (Jos. 19: 50 ; 24 : 30; Jug. 2: 9), lieu de la tribu d'Ephraïm assigné à Josué, qui y bâtit une ville et y fut enseveli.

TIMOTHÉE (Act. 16:1), fils d'un païen de Lystre et d'une pieuse Juive, nommée Eunice. Sans avoir été circoncis dans son enfance, il fut élevé, par sa mère et par sa grand'mère Lois, dans la piété et nourri de l'Ancien Testament. (Act 16: ï, 3 ; 2 Tim. 1:5; 3:15.) Il crut sans doute

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en Christ, ainsi que ces deux femmes, lorsque Paul, dans son premier voyage missionnaire, prêcha à Lystre et y organisa une église. <Act 14: 8, 21, 23.) Dans un second voyage, Papôtre ayant obtenu de bons renseignements sur Timothée, le choisit, malgré sa jeunesse, pour l'un de ses compagnons d'oeuvre; il lui imposa publiquement les mains, avec la participation des anciens ou pasteurs de l'église. Un don spécial fut conféré à ce nouvel éoangéliste, par cette cérémonie. Celle-ci eut lieu en vertu d'une prophétie, sur laquelle nous ne possédons aucun détail. Ce fut sans doute à cette occasion que Timothée ht « une belle profession devant beaucoup de témoins.» (2 Tim. 1:6; 4:5; l Tirn. 1: 18; 4:12, 14; 6:12.) Paul le circoncit ensuite, par condescendance pour les Juifs (Act. 16 : 3), et le garda auprès de lui dans la plupart de ses voyages. Timothée fut an modèle d'activité, de zèle et de désintéressement dans l'œuvre du Seigneur. (Philip. 2: 19-20.) Il se montra aussi plein de tendresse, de docilité et de dévouement à l'égard de Paul, qui, de son côté, le chérissait et l'appelait son fils. (1 Tim. 1: 2, 18; Philip. 2: 22.) Il était d'une santé délicate et avait de fréquentes maladies. Il ne buvait néanmoins que de l'eau, en sorte que l'apôtre dut l'engager à user d'un peu de vin. (1 Tim. 5:23.)

De Lystre, Timothée alla avec Paul à Philippes, à Thessalonique et à Bé-rée, où il resta quelques jours sans lui, puis le rejoignit à Athènes. De là il se rendit à Thessalonique, par ordre de l'apôtre, qu'il retrouva à Corinthe. (Act.16 : 14,12; 17 : 1, 14; 18 : 5; 1 Thes. 3: 2-6.) Il travailla plus tard à Ephèse, à côté de Paul, qui l'envoya visiter les Macédoniens et les Corinthiens. (Act. 19: 22; 1 Cor. 4:17.) Il était avec l'apôtre quand celui-ci se rendit de Grèce à Jérusalem; mais Timothée partit de Philippes avant lui, et l'attendit à Troas. (Act. 20:1-5.) Il est probable qu'il séjourna à Césarée pendant la captivité de Paul, et qu'il l'accompagna à Home, où nous le trouvons auprès de lui. (Philip. 1:1 ; Col. 1:1; Philéin. 1.) Il fut lui-même arrêté, puis relâché. (Hébr. 13: 23.) On peut admettre, avec toute l'antiquité chrétienne, que Paul subit deux captivités à Rome, et que ce fut entre la première et la seconde qu'il alla en Macédoine, depuis l'Asie-Mineure, et pria Timothée de demeurer à Ephèse, pour s'opposer à de fausses doctrines. (1 Tira. 1: 3.) Il lui écrivit, peu après, sa première lettre. (1:2.) Dans la seconde, l'apôtre de nouveau prisonnier à Rome appelait auprès de lui Timothée, «on fils bien-aimé, qui se hâta sans doute de s'y rendre. (2 Tim. 1 : 2; 4 : 9, 21.) D'après la tradition, Timothée retourna à Ephèse, et y subit le martyre sous Domitien, qui régna de 81-96.

Première épître à Timothée. On désigne ordinairement les deux épîtres à Timothée et celle à Tite sous le nom d'épîtres pastorales, parce qu'elles renferment des instructions spéciales concernant les pasteurs. Sous le nom pompeux de science, de faux docteurs répandaient, dans l'église d'Ephèse, des doctrines nouvelles et dangereuses. (1 Tim. 6: 20.) Paul leur reproche d'enseigner des fables et des généalogies, d'abuser de la loi, d'interdire le mariage et l'usage des viandes, et de se livrer à de vaines spéculations. (1: 4-8; 4:1-7 ; 6: 20.) Il paraît que ces docteurs furent les précurseurs des hérétiques connus sous le nom de gnostiques, qui paru-

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tir

rent au commencement du IIe siècle. Lorsque l'apôtre passa à Ephèse, probablement après sa première captivité, il y laissa Timothée, pour s'opposer à ces erreurs ; puis il se rendit en Macédoine, d'où il lui écrivit, vers 64 ou 65, cette première lettre (1:3), qui touche à un grand nombre de sujets. Paul y parle des fausses doctrines, du but de la loi, de l'infinie miséricorde de Dieu (chap 1) ; du devoir de prier pour les magistrats ; de la mise des femmes et de la soumission à leurs maris (chap. 2) ; des qualités des évêques et des diacres. (Chap. 3.) Il s'élève contre l'interdiction du mariage et de certains aliments. (4: 1-8.) II excite le zèle de Timothée. (4:11-16.) Il lui donne des directions touchant l'assistance des veuves et l'établissement des pasteurs. (Chap. 5.) Il recommande aux esclaves le respect envers leurs maîtres, blâme l'esprit de dispute, le désir des richesses, et exhorte les riches à la libéralité. Enfin, il encourage Timothée à combattre le bon combat et à garder le dépôt de la foi. (Chap. 6.)

Seconde éjtitre à Timothée. Prisonnier à Rome pour la seconde fois, Paul subit un premier interrogatoire devant le tribunal de Néron, et fut puissamment soutenu de Dieu, quoique tous ses compagnons d'œuvre l'eussent abandonné. (2 Tim. 4: 16 ) Il parait qu'il fut condamné à mort peu après, et qu'il n'attendait plus que l'exécution de sa sentence. (4: 6.)' Il n'avait que Luc auprès de lui lorsqu'il écrivit, vers l'an 66, cette seconde lettre à son fidèle Timothée, qui était encore à Ephèse (1: 18; 4: 19), pour le prier de venir le rejoindra sans retard. (4: 9, 21.) Dans cette épltre, la dernière de l'apôtre, les exhortations sont entremêlées de communications sur diverses personnes, et d'avertissements à l'adresse de faux docteurs, dout quelques-uns niaient la résurrection. (2: 18.) Comme moyen de combattre les fausses doctrines, et d'établir la vérité, Paul recommande à Timothée « l'Ecriture divinement inspirée, » désignant ainsi l'Ancien Testament. (3: 15-17.) Il le conjure enfin de s'acquitter fidèlement de son ministère, lui donne de touchants détails sur 6a position à Rome, et exprime sa ferme espérance d'entrer dans le royaume des cieux. (4: 1-18.)

TIPHSAH (1 Rois 4: 24), ville célèbre, nommée Tapsacus dans l'histoire profane. Elle était sur la rive occidentale de l'Euphrate, à l'ouest de Circésium, et formait la limite orientale du royaume de Salomon.— Plusieurs auteurs pensent que la ville du même nom, dont Manahem, roi d'Israël, « fendit toutes les femmes grosses, » se trouvait dans le voisinage de Samarie. (2 Rois 15: 16.)

TIRAS (Gen. 10: 2), tils de Japheth, peupla, pense-t-on, la Thrace, on la partie orientale de la Turquie d'Europe.

TIRHAKA (2 Rois 19: 9) roi d'Ethiopie, dont l'approche obligea San-cbérib, roi d'Assyrie, à lever le siège de Jérusalem et à retourner dans son pays. (Esa. 37:9.) On croit que ce fut un grand conquérant, qu'il soumit tout le nord de l'Afrique, jusqu'au détroit de Gibraltar et régna de 18 à 20 ans.

TIRTSA (Jos. 12: 24), ancienne ville cananéenne située au centre du pays. Elle fat la capitale du royaume d'Israël, de Jéroboam à Homri,

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TOH

pendant environ cinquante ans. L'épouse du Cantique est comparée à Tirtsa, pour sa beauté. (Cantiq. 6: 4.) On croit que cette ville était deux ou trois lieues à l'est de Samarie.

TITE (2 Cor. 2: 13), païen d'origine, fut probablement converti par Paul, qui l'appelle « son vrai fils dans la foi. » (Tite 1: 4; Gai. 2: 3), et dont il devint l'un des collaborateurs les plus distingués. Mais on ne possède, sur son activité, que quelques indications éparses dans les épîtres de cet apôtre. (2 Cor. 8:23; Tite 2:15.) Tite accompagna ce dernier au synode de Jérusalem, où Paul dut refuser de le faire circoncire. (Gai. 2 : 1-5.) Il visita les Corinthiens, vers l'an 56, à l'époque où l'apôtre leur écrivit sa première épitre. Il lui apporta, en Macédoine, la bonne nouvelle que cette lettre avait produit une salutaire humiliation. (2 Cor. 2; 12;7: 5-7; 7: 13.) Tite retourna à Corinthe avec d'autres frères pour continuer une collecte commencée en Macédoine. (8: 6, 16, 23; 12:18.) Il se rendit en Crète, avec Paul, sans doute entre les deux captivités de cet apôtre, qui l'y laissa pour achever l'organisation des églises et établir « des anciens dans chaque ville. » (Tite 1: 5-7.) Là il reçut, vers l'an 65, une lettre de Paul, qui l'appelait à le rejoindre à Nicopolis. (3: 12.) Nous le retrouvons à Rome, auprès de l'apôtre, prisonnier pour la seconde fois; mais il dut le quitter pour aller en Dalmatie. (2 Tim. 4: 10.) D'après la tradition, Tite retourna en Crète et y mourut, à l'âge de 94 ans.

EjMre à Tite. Elle renferme diverses instructions appropriées aux églises de Crète, qui, avant même d'être complètement organisées, étaient déjà travaillées par des novateurs sortis du judaïsme. Ces instructions se rapportent spécialement à l'établissement des pasteurs ; à la répression des fausses doctrines, et surtout des fables judaïques, ou des disputes touchant la loi (1 ; 3 : 9-11); à la conduite des vieillards et des jeunes hommes, des femmes âgées, des jeunes femmes et des serviteurs. (2:1-10.) Paul résume aussi, dans cette épître, la doctrine du salut gratuit par Jésus-Christ, et de la régénération par le Saint-Esprit. Il exhorte enfin les fidèles à la pratiqne des bonnes œuvres. (2:11-3:15.)

TOB (Jug. Il : 3), district situé à l'est du Jourdain, dans la partie méridionale de la Syrie, où Jephthé, chassé par ses frères, se retira.

TOBIJÀ (Néh. 2:10), Hammonite au service du roi de Perse, et l'un des gouverneurs des peuplades voisines de la Judée. Il s'allia avec Sam-ballat pour empêcher Néhémie de relever les murs de Jérusalem. (2:19; 4: 3, 7; 6: 1, 12.) Il épousa la fille de Sécanja, Juif influent, et s'unit à d'autres Israélites infidèles pour effrayer Néhémie par des lettres menaçantes. (6:17-19.) Pendant une absence de ce dernier, Tobija fut installé, par le souverain sacrificateur Eliasib, dans une chambre du parvis du temple; mais Néhémie étant revenu, l'enchassa honteusement. (13: 4-9.)

TOGARMA ou THOGARMA (Gen. 10: 3), petit-fils de Japheth, paraît avoir peuplé l'Arménie. Ses descendants se livraient à l'éducation des chevaux et des mulets. (Ezéch. 27:14; 38: 6.)

TOHI ou TOHU (2 Sam. 8: 9; 1 Chron. 18: 9), roi de Hamath, en Syrie, était toujours en guerre avec Hadadhézer, qui fut vaincu par Da-

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tra

▼id. Il envoya à ce dernier son fils Joram ou Hadoram, pour le féliciter de sa victoire, et lui porter des vases d'or, d'argent et d'airain. (2 Sam. 8: 9-11 ; 1 Chron. 18:9,10.)

TOIT. Voyez Maison.

TOLAH (Jug. 10: 1), fils de Puah, de la tribu d'Issacar, fut le septième juge, succéda à Abimélec, et jugea Israël 23 ans. Il demeurait à Samir, dans la montagne d'Ephraïm, où il fut enseveli. (10: 2.)

TOMBEAUX. Voyez Sépulture.

TOPAZE (Ex. 28: 17), pierre précieuse très dure, diaphane, resplendissante, d'un jaune d'or mêlé d'une faible teinte verte. On est généralement d'accord que la topaze des anciens est notre chrysolite. (Voyez ee mot.) Cette pierre occupait le second rang dans le pectoral. (28: 17.) La topaze d'Ethiopie était particulièrement estimée. (Job 28:19; Apoc. 21: 20.)

TOPHEL (Deut. 1:1), lieu vraisemblablement situé au sud-est de la mer Morte, et au nord-est de l'Idumée.

TOPHET (2 Rois 23:10), nom d'une place dans la vallée de Hinnom, au sud de Jérusalem, où les Israélites idolâtres avaient fait un haut lieu pour y brûler leurs enfants à l'honneur de Moloc. Topheth devint ainsi le nom de la vallée et celui du haut Heu. (2 Rois 23: 10; Esa. 30: 33 Jér. 7: 31-33.) Quelques commentateurs font dériver ce nom de toph, mot hébreu qui signifie tambour, parce que le bruit de cet instrument couvrait les cris des victimes. D'autres le tirent d'un verbe exprimant l'action de rejeter en crachant (touph), et le traduisent par digne <f horreur. Topheth fut profané par Josias. (2 Rois 23:10.) Voyez Hinnom.

TORTUE (Lév. Il : 29), animal amphibie, ovipare, à quatre pattes, et couvert d'écaillés. On distingue trois espèces principales de tortues, celles de terre, celles de mer et celles d'eau douce. Elles pondent toutes leurs œufs sur la terre, où la chaleur du soleil les fait éclore. Il paraît que le mot hébreu (tsab), rendu par tortue, désigne une espèce de lézard-(Voyez Lézard.)

TOURNOIEMENT. Voyez Sacrifices (de prospérités).

TOURTERELLE (Lév. 1:14), oiseau de passage du même genre que le pigeon, mais plus petit, et dont la couleur est un mélange de bleu, de rouge, de gris, de blanc et de noir. On trouve cependant des tourterelles toutes blanches. Ces oiseaux, dont le chant est une espèce de gémissement, aiment la solitude, vivent en famille, nichent au sommet des arbres, dans de sombres forêts, mais se réunissent en troupe pour voyager. La durée de leur vie est d'environ huit ans. Le mâle et la femelle ne se quittent jamais. La tourterelle était, avec le pigeon, le seul oiseau qu'on pût offrir en sacrifice. (Lév. 1: 14;5: 7; Ps. 74:19; Cantiq. 2: 12; Jér. 8:7.)

TRACHONITE. (Luc 3: 1.) Ce nom grec signifie contrée rocailleuse, et désigne un district montagneux et très accidenté, situé à l'orient du Jourdain, au nord-est de la Palestine et au sud de Damas. Du temps de Jésus, la Trachonite était peuplée de brigands, qui demeuraient dans des

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tri

cavernes. Elle fnt donnée à Hérode-le-Grand, et passa à son fils Philippe le téirarqne.

TRADITION. (Math. 15: 2.) Le mot grec (paradosis) rendu par tradition, est pris dans deux acceptions différentes.

La tradition des anciens par laquelle les Juifs anéantissaient souvent les commandements de Dieu, se composait de préceptes et d'explications non contenus dans la loi. Elle provenait, selon les rabbins, de Moïse, qui l'aurait reçue de Dieu et transmise de vive voix à Josué, et par lui aux anciens d'Israël. Ces traditions orales, qui prirent sans doute naissance depuis le retour de la captivité, avaient, aux yeux des pharisiens, une autorité égale à celle de l'Ecriture, dont elles tordaient fréquemment le sens. C'est ainsi qu'elles dispensaient un fils d'assister ses parents, s'il consacrait au Seigneur les secours qu'il aurait dû leur accorder. (Math. 15: 1-6; Marc 7: 1-13.) La tradition orale fut plus tard recueillie dans le Talmud.

2° Le mot tradition est aussi employé dans le sens général d enseignement, tant pour désigner l'erreur que pour exprimer la vérité. (1 Cor. 11: 2; Gai. 1: 14; Col. 2: 8; 2 Thes. 2: 15; 3: 6.) Mais dans ce dernier cas, le terme de l'original est rendu, dans nos versions, par ordonnance (1 Cor. 11: 2) ou par enseignement. « Retenez, dit St. Paul, les enseignements (traditions) que nous vons avons'donnés, soit de vive voix, soit par notre lettre. » (2 Thes. 2:15 ; 3: 6.)

A l'imitation des scribes et des pharisiens, auxquels Jésus reprochait « d'anéantir la parole de Dieu par leur tradition » (Marc 7: 13), l'église romaine appuie trop souvent ses doctrines sur des traditions contraires aux enseignements de l'Ecriture sainte.

TREMBLEMENT DE TERRE. (Amos 1:1.) Ce phénomène, qui cause de si grands bouleversements, est produit par des gaz ou des vapeurs qui se forment dans l'intérieur de la terre. Ne trouvant pas d'issue, ils ébranlent, soulèvent et brisent la croûte terrestre pour se frayer un passage, et donnent souvent naissance à des volcans. Les tremblements de terre sont fréquemment présentés, dans l'Ecriture, comme des manifestations de la présence du Tout-Puissant. (1 Rois 19:11 ; Ps. 18:8; Esa. 29 : 6; Nah. 1: 5.) Sous Hozias, roi de Juda, il y en eut un si terrible, que les habitants de Jérusalem s'enfuirent, comme nous l'apprend Zacharie. (Amos 1:1 ; Zach. 14: 5.) Josèphe dit qu'il eut lieu au moment où les sacrificateurs chassaient Qozias du temple; que le haut de cet édifice s'étant ouvert, un rayon de soleil frappa ce roi impie au visage, et qu'une montagne située à l'occident de la ville fut partagée en deux. Ce fut par une intervention miraculeuse de Dieu que la terre trembla à la mort et à la résurrection de Jésus (Math. 27 : 50-54 ; 28: 2), ainsi que le lieu où priaient les fidèles, après la délivrance des apôtres (Act. 4: 31) ; et qu'il se fit à Philippes « un si grand tremblement de terre, que les fondements de la prison croulaient. » (16:26.) De grandes commotions parmi les peuples sont parfois annoncées sous l'image d'un tremblement de terre. (Esa. 29:6 ; Zach. 14: 5; Math. 24: 7; Apoc. 6: 12:16: 18.)

TRIBU. (Nomb. 1: 4.) Les .descendants de chacun des fils de Jacob,

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% TRO «H

formèrent nne tribu. Chaque tribu avait son chef et se divisait en familles qui se subdivisaient à leur tour en diverses branches ou maisons. Cba-cune de ces divisions avait aussi son chef particulier. (Nomb. 1: 1-18 ; 1: 44 ; Jos. 7: 14; 1 Chron. 29: 6.) Jacob ayant adopté Ephraïm et Manassé, fils de Joseph, celui-ci donna naissance à deux tribus, en sorte que le peuple d'Israël se composait de treize tribus. (Gen. 48: 5; Jos. 14: 4.) Mais comme la tribu de Lévi, disséminée parmi les autres, n'eut pas d'héritage territorial, le pays de Canaan ne fut partagé qu'en douze parts. (Deut. 10: 9.) C'est pourquoi le peuple d'Israël est ordinairement considéré comme formé de douze tribus, qui sont devenues le symbole du peuple des rachetés. (Act. 26:7; Jacq. 1:1; Apoc. 7 : 4-8; 21: 12.)

TRIBUN (Act. 23: 17), officier supérieur dans l'armée romaine. (22: 24; 24: 7.) Il était placé immédiatement au-dessous du préfet, ou chef de la légion, et le remplaçait au besoin. Il y avait six tribuns par légion, en sorte que chaque tribun commandait un corps d'environ 1000 hommes, comme l'indique le mot grec « chiliarchos. » Ce mot est souvent traduit par capitaine, surtout lorsqu'il ne désigne pas des officiers romains. (Jean 18: 12; Act. 21: 31 ; Apoc. 6: 15 ; 19: 1&) Dans Marc 6: 21, où il est au pluriel, Ostervald l'a rendu par officiers des troupes.

TRIBUT. Voyez Impôt.

TRO AS (Act. 16:8), ville maritime et capitale de la Troade. Elle était située sur la côte occidentale de l'Asie-Mineure, au sud du détroit des Dardanelles. Paul la visita plusieurs fois et y fonda une église, y ramena Eutyche à la vie et y laissa son manteau. (Act. 16: 8-11 ; 20:5-12 ; 2 Cor. 2: 12 ; 2 Tim. 4:13.) Elle s'appelle aujourd'hui Eski Stamboul.

TROENE (Cant. 1: 14), arbrisseau d'environ 2 '/> mètres de haut (8 pieds) qu'on trouve dans les haies et dont les fleurs sont ramassées en grappes, comme celles du lilas. Ces fleurs, blanches et odorantes, donnent naissance à de petites baies noires, que les oiseaux mangent pendant l'hiver. Mais le troëne de nos climats ne se trouvant pas en Palestine, on croit que le mot hébreu (copher) désigne une fausse espèce de troëne que les Arabes nomment henné. Les fleurs de cet arbrisseau, assez semblable au premier, ont un parfum très fort, agréable en plein air, mais incommode dans les appartements, du moins pour les Européens. Les femmes de l'Orient attachent un grand prix à un bouquet de henné. On fait avec les feuilles desséchées de cette plante une poudre qui, délayée dans l'eau, donne une teinture jaune, dont les Orieutaux se colorent les mains et les pieds. Cette espèce de troëne croissait dans les vignes de Henguédi. (1:14; 4: 13.)

TROGYLLE (Act. 20:15), ville située sur la côte occidentale de l'Asie-Mineure, en face de Samos, au nord-ouest de Milet. Paul y passa une nuit.

TROIS-BOUTIQUES ou TROIS-HOTELLERIES (Act. 28:15), petite ville située euviron trois lieues au nord du Marché d'Appius et onze lieues au sud de Rome. Paul y passa en allant dans cette dernière ville.

TROMPETTE. Voyez Musique.

TROPHIME (Act. 20:4), païen d'Ephèse qni embrassa l'Evangile et accompagna Paul dans ses voyages, entre autres de Grèce à Jérusalem. Là les Juifs assaillirent l'apôtre sous prétexte qu'il avait conduit Tro-phime dans le temple. (20: 4 ; 21: 29. ) Ce fidèle tomba malade à Milet, peu avaut le second emprisonnement de Paul à Rome. (2 Tim. 4: 20.)

TSAANAN (Mich. 1: 11), ville inconnue, peut-être la même que Tsé-nan, dans la plaine de Juda. (Jos. 15:37.)

T8AD0K (2 Sam. 8:17), fils d'Ahitub et descendant d'Eléazar, fut sacrificateur et voyant, sous David et Salomon. (2 Sam. 15: 24-29; 1 Rois 2:35.) U partagea la souveraine sacrificature avec Abiathar, qui descendait d'Héli et d'Ithamar. Il présida avec lui au transport de l'arche à Jérusalem, mais il retourna à Gabaon, pour célébrer le culte dans le tabernacle.(1 Chron. 6:8; 24: 3; 15:11 ; 16: 39, 40.) Il paraît cependant qu'il s'établit plus tard auprès de David, puisqu'il l'accompagna avec l'arche hors de Jérusalem,quand Absalom se révolta. Sur l'ordre du roi, Tsadok ramena l'arche dans cette ville, où il servit la cause de ce prince, auquel il fut toujours dévoué. (2 Sam. 15: 24-29; 19: 11 ; 1 Chron. 12: 28.) Il lui demeura surtout fidèle quand Abiathar conspira avec Adonija. (1 Rois 1:8.) Il oignit Salomon, qui l'établit seul souverain sacrificateur, déposa son collègue, et accomplit ainsi la menace prononcée contre la maison d'Héli. (1 Chron. 29: 22; 1 Rois 2: 27, 35 ; l Sam. 2: 32-36.)

TSALMON (ombreux, Jug. 9:48), montagne boisée dans la tribu d'Ephraïm, au sud du mont Garizim. Ce fut sur cette montagne qu'Abi-mélec et sa troupe cueillirent des branches pour mettre le feu à la forteresse de Sichem. ( 9:49.) D'après Ps. 68:15, le Tsalmon, quoique peu élevé, se couvrait parfois de neige. Il est vrai que quelques auteurs pensent que le psalmiste désigne sous ce nom le plus haut sommet de l'Hau-ran, à l'est du Jourdain.

TSALMUNAH. Voyez Zébah.

TSAPHENATH-PAHANÉAH. (Gen. 41:45.) Ce nom, donné par Pharaon à Joseph, est tiré de l'égyptien et signifie salut du monde ou, selon quelques-uns, révélateur des secrets.

TSARTAN, TSARTHAN ou TSÉRÉDA (Jos. 3: 16; 1 Rois 4:12; 7:46 ; 2 Chron. 4: 17), ville située dans la plaine du Jourdain, à l'occident de ce fleuve, près de Beth-Séan. On ignore du reste la vraie situation de Tsartan.

TSÉBOIM (Gen. 14:2), l'une des villes de la plaine, fut détruite avec Sodome. (Deut. 29 : 23 ; Osée 11: 8.)

TSÉBOIM (1 Sam. 13: 18), ville de Benjamin, dans une vallée, près d'un désert, mais du reste inconnue. (Néh. 11: 34.)

TSÉLAH (Jos. 18: 28), ville de Benjamin, où était le sépulcre de Saûl et de sa famille. (2 Sam. 21: 14.)

TSÊLOPHCAD (Nomb. 26:33), fils de Hépher et descendant de Ma-nassé. Il mourut dans le désert et ne laissa pas de fils, mais cinq filles. Celles-ci réclamèrent et obtinrent l'héritage de leur père, mais durent se marier dans leur propre tribu. (Nomb. 27:1-7 ; 36: 6-10: Jos. 17: 4.)

tso 603

TSÊMARIENS (Gen. 10:18), peuplade cananéenne que l'on suppose avoir habité au pied du Liban.

TSÉRÉDA (2 Chron. 4:17), ville d'Ephraïm, d'où était Jéréboam, et que l'on identifie avec Tsartan. (1 Rois 11: 26; 7:47.)

TSÉRÉRA (Jug. 7: 22), ville située dans le voisinage d'Abelméholah, à l'ouest du Jourdain, près de laquelle passèrent les Madianites poursuivis par Gédéon. On pense que c'est la même ville que Tsartan.

TSÉRUIA ou TSÉRUJAH (2 Sam. 2: 13), sœur de David et mère d'Abisaï, de Joab et d'Hasaël (1 Chron. 2: 15-17), mais du reste inconnue.

TSIBA (2 Sam. 9: 2), serviteur deSalll et père de quinze fils. (9:9-12.) Après la mort de son maître, David l'établit intendant des biens de Mé-phiboseth, fils de Jonathan. Lorsque le roi fuyait devant Absalom, Tsiba vint à sa rencontre avec deux ânes chargés de 200 pains, de 200 paquets de divers fruits et d'un baril, ou mieux d'une outre de vin. (16:1, 2.) David lui donna alors toutes les terres de Méphiboseth, parce que ce-lui-ci, d'après le récit de Tsiba, était resté à Jérusalem dans l'espérance de devenir roi. (16: 3, 4.) Quand ce prince repassa le Jourdain, Tsiba l'assista avec ses quinze fils et ses vingt serviteurs. Le roi semble avoir été dans le doute où nous laisse l'Ecriture sur la véracité de Tsiba, puisqu'il partagea entre lui et Méphiboseth, les terres de ce dernier (19 : 17; 19:24-30.)

TSIDKJJA (1 Rois 22: 11), faux prophète de Samarie qui se fit des cornes de fer pour symboliser la puissance d'Achab. Il trompa ce prince en lui aunonçant une victoire sur les Syriens, à Ramoth de Galaad. Il eut aussi l'insolence de souffleter Michée, en présence d'Achab et de Josaphat. (22: 24-26.)

TSIKLAG (Jos. 19: 5), ville assignée à Siméon.(l Chron. 4: 30.) Elle tomba au pouvoir des Philistins et fut cédée par Akis, roi de Gath, à David, puis brûlée par les Hamalécites ( 1 Sam. 27: 6; 30:1, 14, 26; 2 Sam. 1: 1 ; 4: 10.) Après s'être relevée de ses ruines, elle fit partie du royaume de Juda, et fut même habitée pendant la captivité. (1 Sam. 27: 6; Néh. 11: 28.) On croit qu'elle était située environ cinq lieues à l'est de Gaza.

TSIN (Nomb. 13: 22), désert situé dans la partie septentrionale de celui de Paran, et formant la limite méridionale de Canaan. Il se trouvait dans le pays d'Edom, et renfermait la ville de Kadès. (13:4, 22, 27 ; 20:1; 20:1 ; 33: 36.) On ne saurait déterminer l'étendue de ce désert, qu'il ne faat pas confondre avec celui de Siu. (Ex. 16:1.)

TSIN (Nomb. 34: 4), lieu inconnu au sud de la mer Morte, sur la frontière méridionale de Canaan. (Jos. 15: 3.)

TSOBA (1 Sam. 14: 47), petit état de Syrie probablement situé au nord du royaume de Damas, et compris entre l'Euphrate à l'est et l'O-ronte à l'ouest. Les rois de Tsoba, qui semblent avoir eu des vassaux, se montrèrent hostiles aux Israélites. Ils furent battus par Safll, puis vaincus deux fois par David, qui leur fit, dans un seul combat, 27 000 pri-

tyg

sonniers.(1 Sam. 14: 47; 2 Sam.8:3-5;10: 6; 1 Chron. 18: 3; Ps.60: 2.) Il parait queTsoba foi plus tard incorporé au royaume de Syrie. (1 Rois 20:1.)

TSOHAN (Somb. 13: 23), grande ville de la Basse-Egypte, nommée Tanis par les Grecs. Elle était située sur la rive orientale du bras Tani-tique du Nil, à quelques lieues de la Méditerranée. Elle fut bâtie sept ans après Hébron et devint le siège d'une dynastie. Elle paraît avoir été la capitale de l'Egypte à l'époque de Moïse (Ps. 78: 12, 43), et même du temps d'Esaïe. (Esa. 19: 11, 13.) Elle fut menacée du feu par Ezéchiel. (Ezéch. 30: 14.) De grandes ruines attestent encore son ancienne splendeur.

TSOHAR (petite, Gen. 14: 2), l'une des cinq villes de la plaine, se nommait d'abord Bélah et devait être détruite avec les quatre autres. Mais elle fut épargnée à la requête de Lot, pour lui servir de refuge quand il s'enfuyait de Sodome. Elle était petite, comme l'indique le nom de Tsohar ( petit ) qui lui fut donné à cette occasion. ( 19 : 20-22. ) Elle appartint plus tard aux Moabites. (Esa. 15: 5; Jér. 48 : 34.) On ne saurait décider si elle était au sud ou à l'est de la mer Morte. (Deut. 34: 3.) Les partisans de cette dernière opinion la placent près de l'embouchure du Kérek, à l'extrémité du golfe formé par cette mer. Tsohar embrassa le christianisme de bonne heure, et devint le siège d'un évêché.

TSOPHAR (Job 2:11), l'un des trois amis de Job, était Nahamathite, ou de Nahamath, lieu inconnu d'Arabie. Il ne prit que deux fois la parole et se montra très sévère à l'égard de Job. Dans son premier discours il l'accuse de mensonge, lui dit que ses souffrances sont le juste châtiment de ses fautes, et l'exhorte à s'amender pour regagner la faveur de Dieu. (11: 1-20.) Il s'attache à prouver, dans son second discours, que la prospérité des méchants est de courte durée. (20: 1-29.)

TSORHA (Jos. 19: 41), ville de Dan, près de la frontière de Juda, où naquit Samson. (Jug. 13 : 2, 25.) Elle appartint plus tard au royaume de Juda, et fut fortifiée par Roboam. (2 Chron. 11: 10.)

TSUPH (1 Sam. 9: 5), district inconnu dans le voisinage de Rama» Voyez Rama.

TUBAL (Gen. 10:2), l'un des fils de Japheth dont les descendants faisaient le commerce des esclaves avec Tyr. Ils semblent s'être établis entre la mer Noire et la mer Caspienne. (Ezéch. 27: 13; 38: 2; Esa. 66:19.)

TUBAL-CAIN (Gen. 4: 22), fils de Lémec et de Tsilla, et descendant de Caïn, inventa la fabrication de divers instruments métalliques.

TUNIQUE. Voyez Vêlements.

TYCHIQUE (Act. 20: 4), originaire de l'Asie-Mineure, fut un des fidèles collaborateurs de St. Paul. Il l'accompagna de Grèce à Jérusalem (20: 4), et peut-être à Rome, où nous le trouvons auprès de l'apôtre. Celui-ci l'envoya de là à Ephèse et à Colosses, et lui remit sans doute les épîtres adressées aux chrétiens de ces deux villes (Eph. 6:21 ; Col* 4:7,8.) Après sa première captivité, Paul l'envoya probablement du

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TYR

nord de la Grèce en Crète, pour y remplacer Tite ( Tite 3: 12.) Tycbi-qne retourna à Rome auprès de l'apôtre captif, qui le chargea d'une nouvelle mission pour les Ephésiens. (2 Tim. 4:12.)

TYR (2Sam. 5:11), grande ville de Phénieie, sur la Méditerranée, huit lieues au sud de Sidon. En hébreu, elle s'appelle Tsor ( rocher ), mot conservé par Martin dans Jos. 19: 29 ; 2 Sam. 24:7. Sous le nom grec de Tyr, on désigne deux villes distinctes et séparées par un détroit, mais réunies plus tard par une jetée. La pins ancienne, nommée Palae-Tyr, ou vieille Tyr, s'étendait dans une plaine étroite, le long de la côte. Elle était de 2-3 lieues de longueur, sur 25 minutes de largeur, et n'avait pas de port. Son origine est incertaine, mais très ancienne, car elle était déjà une ville forte à l'époque de Josué. (Jos. 19: 29.) On admet généralement qu'elle fut fondée, ou du moins agrandie par les Sidoniens. Il y avait, dix minutes à l'ouest de l'ancienne Tyr, deux petites îles qui n'étaient que des rochers, mais elles offraient d'excellents ports à cette ville, et servaient d'entrepôt pour ses marchandises. On éleva peu à peu une ville nouvelle sur ces lies , qui furent jointes l'une à l'autre, puis nivelées et agrandies par Hiram, plus de mille ans av. J.-C. Cette nouvelle Tyr avait quatre ports, savoir : deux au nord-ouest, dont l'un en dedans des murs ; un troisième à l'est, et un quatrième au sud-ouest. Ce dernier était un port militaire , et communiquait, par un canal, avec celui de l'intérieur. L'eau douce était amenée du continent au moyen de trois aqueducs. Les murailles de la ville avaient 45 mètres (150 pieds) de haut du côté de l'est. La vieille et la nouvelle Tyr étaient ornées de temples consacrés à Bahal, à Astarté (Hastaroth), à Hercule et à Jupiter. Elles n'avaient qu'un seul gouvernement, qui siégea sur le continent jusqu'au VIIIBM siècle av. J.-C.

La situation de Tyr favorisa la navigation. Le commerce, l'industrie et les arts prirent bientôt un immense développement dans cette ville, et lui procurèrent de grandes richesses. Elle entretint des relations commerciales avec un grand nombre de peuples, et devint particulièrement célèbre par ses étoffes teintes en pourpre. Elle exerça d'abord son pouvoir sur qnelques villes voisines, puis sur les nombreuses colonies qu'elle avait fondées, surtout en Espagne. Son influence fut aussi très puissante au nord de l'Afrique, où Didon, sœur de Pygmalion, roi de Tyr, bâtit ou agrandit Carthage, vers 870 av. J.-C. De 1600 à 1100, la cité tyrienne fut sous la dépendance de Sidon ; mais de 1100 à 750, elle supplanta sa rivale, se rendit maîtresse de toute la Phônicie, et étendit au loin sa domination. Dès lors, elle commença â reculer devant la puissance des Assyriens. Les prophètes, qui parlent fréquemment de Tyr, mentionnent ses fortifications, son pouvoir, son commerce, son luxe, ses richesses, sa corruption et surtout son orgueil. D'après Ezéchiel, son roi se faisait passer pour un dieu. (Ezéch. 28:2-19.) Mais cette fière cité sera assiégée un jour, selon les oracles de Dieu, humiliée et enfin détruite. ( Osée 9: 13; Joël 3:4-7; Amos 1:9, 10; Esa. 23: 1-8; Jér. 25 : 22 ; 27: 3; 47: 4; Ezéch. 27; Zach. 9: 3.) Esaïe la représente sous l'image d'une courtisane ambulante, jouant d'un instrument peur attirer l'attention, et lui annonce un oubli de 70 ans, (Esa. 23 : 15-18.). Ezéchiel la menace des

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UPH

armées de Nébucadnétsar. (Ezéch. 26: 2-21 ; 29: 18-20.) La conversion de Tyr à l'Evangile est aussi annoncée; et ses richesses comparées an salaire d'une prostituée, seront un jour consacrées à l'Eternel. (Ps. 45 : 13 ; 87: 4; Esa. 23: 18.) Quoique l'histoire de cette ville ne soit qu'imparfaitement connue, les renseignements suivants démontrent, du moins en partie, l'accomplissement de ces prophéties.

Vers l'an 730, Tyr fut assiégée pendant cinq ans par Salmanasar. Son roi se transporta alors dans l'île, qui ne put être prise ; néanmoins les Tyriens se soumirent au joug des Assyriens. Cette île résista aussi pendant douze ans (585-573) à Nébucadnétsar, qui ne put s'en emparer (Ezéch. 29: 18); cependant le roi de Tyr se reconnut tributaire des Caldéens (Jér. 27:3), et plus tard des Perses. En 332, Alexandre le Grand conquit toute la Phénicie. Il fut reçu sans résistance dans la vieille Tyr, mais il ne put entrer dans la nouvelle ville qu'après un siège de sept mois, pendant lequel il la joignit au continent par une digue. Le sable apporté par les vagues ayant élargi cette digue, l'île a été transformée en presqu'île. Alexandre démolit en partie les fortifications de Tyr, qui avait encore 80000 habitants ; mais elle déclina dès lors rapidement. L'an 64 avant Jésus-Christ, elle tomba au pouvoir des Romains, qui lui accordèrent de grands privilèges. Ils contribuèrent ainsi à relever son industrie et son commerce, et à renouveler en partie son ancienne prospérité. Jésus se rendit dans son voisinage et y guérit une jeune démoniaque. (Math. 15: 21 ; Marc 7: 24.) Sous Hérode-Agrippa, les Tyriens tiraient des vivres de la Palestine. (Act. 12: 1, 20.) Il se forma de bonne heure à Tyr une église, au milieu de laquelle Paul passa sept jours. (21: 3-7.) En 196, cette ville devint le siège d'un évêché. L'évêque Paulin y bâtit, au quatrième siècle, une magnifique cathédrale, dont les ruines sont encore visibles. En 634, Tyr tomba au pouvoir des Arabes, auxquels les Croisés l'enlevèrent l'an 1124. Ces derniers durent l'abandonner en 1291 au sultan d'Egypte, qui la rasa entièrement. (Ezéch. 26: 4, 5.) La Phénicie passa en 1517 sous le joug des Turcs, et Tyr, rebâtie en partie dès 1766, fut de nouveau détruite en 1837 par un tremblement de terre. Il ne reste plus de cette cité célèbre que des ruines et un misérable village situé dans la presqu'île. Ce village se nomme Sour et renferme 3000 habitants, dont la plupart professent le christianisme.

TYRANNUS (Act. 19:9), probablement un rhéteur ou un philosophe d'Ephèse, qui céda à Paul, pour y prêcher l'Evangile, la salle où il donnait ses leçons. Mais on ignore s'il embrassa la foi.

UCAL. Voyez Ithiel.

ULAI (Dan. 8: 2,16), fleuve de Perse qui arrosait Susan et sur le bord duquel Daniel eut une vision. Il s'agit sans doute de l'Eléus des Grecs, qui se jetait dans le Tigre, au-dessus du golfe Persique. UPHARSIN. Voyez Daniel.

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usu

UPHAZ (Jér. 10: 9), pays inconnu qui fournissait du fin or, et que quelques auteurs identifient avec Ophir. (Dan. 10: 5.)

UR (Gen. 11: 28), ville caldéenne où naquit Abraham et dont la situation est inconnue. Quelques auteurs pensent qu'elle occupait remplacement d'Edesse, an nord-ouest de la Mésopotamie; d'autres la placent plus à l'est, entre Nisibe et le Tigre. (11:31 ; 15: 7.)

URIE (2 Sam. 11:3), le mari de Bath-Sébah. C'était un Héthien qui avait sans doute embrassé le culte du vrai Dieu. II fut l'un des plus vaillants héros de David et montra envers lui une grande fidélité. Mais comme ce roi ne put réussir à cacher son adultère avec Bath-Sébah, il chargea Urie d'une lettre pour Joab, à qui il ordonnait de le faire mourir à la guerre, par les mains des Hammonites. (11:3-24; 12:9; 23:39.)

URIE ( 2 Rois 16:10 ), souverain sacrificateur du temps d'Esale et d'Achaz, roi de Juda. Pour complaire à ce prince impie, il fit, d'après ses ordres, un autel semblable à celui de Damas et le mit à la place de l'autel des holocaustes. Il continua néanmoins à offrir, sur ce dernier, les sacrifices ordinaires (16 :10-16.) Esaïe prit Urie pour témoin dans un acte important de son ministère. (Esa. 8: 2.)

URIE (Jér. 26 : 20), fils de Sémahja, de Kirjath-Jéharim, prophétisa sous Jéhojakim, contre Juda et Jérusalem. Poursuivi par ce prince, il se réfugia en Egypte. Mais Jéhojakim le fit ramener de là, puis le mit à mort et l'ensevelit dans un sépulcre du peuple. (26 : 20-23.)

URIM et THUMMIM. (Ex. 28: 30.) Ces mots, pluriels en hébreu, signifient lumière et perfection, et sont rendus dans les Septante par manifestation (délôsis) et vérité (aléthéia). Ils désignent un objet ajouté au pectoral. Le souverain sacrificateur obtenait par cet objet un jugement, c'est-à-dire une révélation, quand il consultait l'Eternel en faveur du peuple d'Israël ou de ses chefs. (Ex. 28 : 30; Lév. 8: 8; Nomb. 27: 21 ; Deut. 33: 8.) Dieu refusa cependant de répondre à Saûl par ce moyen. (1 Sam. 28: 6.) Depuis ce moment, l'urim et le thummim ne sont plu s mentionnés dans l'Ecriture jusqu'à l'époque de Néhémie. (Esdr. 2 : 63; Néh. 7: 65.)

Les commentateurs ont fait de vains efforts pour découvrir la nature de l'urim et du thummim, et pour expliquer comment ils manifestaient la volonté de Dieu. On s'accorde généralement à rejeter, comme contraire au texte, l'opinion de Josèphe, qui pense que ces deux mots désignaient simplement les pierres du pectoral. (Ex. 28 : 30 ; Lév. 8: 8.) La plupart des rabbins croient que le nom de Jéhovah était écrit sur quelque objet placé dans le pectoral, et que les lettres de ce nom donnaient, en jetant un certain éclat, la révélation demandée. D'après une hypothèse moderne, l'urim et le thummim se composaient de plusieurs dés de diamant que le souverain sacrificateur jetait sur une table ; ces dés indiquaient, par leur position, les éléments de la réponse cherchée Mais il faut reconnaître que toutes les explications qu'on a proposées sont incertaines.

USURE. Voyez Intérêt.

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VEA

V

VACHE. Voyez Bœuf.

VACHE ROUSSE. Voyez Sacrifices.

VAISSEAU. Voyez Navigation.

VASTI ou VASÇTI (Ester 1: 9), principale femme d'Assuérus, roi de Perse, portait le titre de reine et était d'une grande beaaté. Pendant que ce prince donnait un festin de sept jours aux grands de sou royaume, elle fêta aussi ses compagnes, les autres femmes d'Assuérus. Celui-ci excité par le vin, ordonna à la reine de se présenter devant ses courtisans, afin de leur faire admirer sa beauté. Mais Vasti s'y étant refusée, le roi, d'après l'avis de ses conseillers, la répudia et choisit Ester à sa place. Quelques commentateurs considèrent le refus de cette reine comme une coupable désobéissance inspirée par l'orgueil. Mais la plupart l'absolvent et pensent que sa résistance à l'ordre de son époux fut dictée par la modestie et la bienséance. Ils font remarquer, d'après d'anciens historiens, que les mœurs de ce pays interdisaient aux honnêtes femmes de paraître publiquement devant des hommes. C'est aussi l'opinion de Josèphe, qui dit que « la coutume des Perses ne permet pas aux femmes de se laisser voir par des étrangers. »

VEAU DE FONTE. (Ex. 32: 4.) Comme Moïse tardait à redescendre du Sinaï, les Israélites demandèrent à Aaron de leur faire « des dieux qui marchassent devant eux. » Celui-ci ayant recueilli leurs boucles d'oreilles, les jeta dans le feu pour les fendre et en fit un veau d'or, sans doute sur le modèle du bœuf Apis, adoré en Egypte. Ils dansèrent devant ce veau, se persuadant qu'ils adoraient l'Eternel sous cette image. (32 : 1-6 ; 32 : 19.) Moïse averti par le Seigneur de leur infidélité, redescendit de la montagne, réduisit le veau d'or en poudre, puis jeta cette poudre dans de l'eau qu'il fit boire au peuple. (32 : 20-28.) Les commentateurs se sont donné beaucoup de peine pour expliquer comment ce veau a pu être réduit en poudre. Il n'est point nécessaire pour cela d'attribuer à Moïse, comme on l'a fait, la connaissance de la chimie. Il suffit de savoir que l'or chauffé devient fragile comme le verre et se menuise facilement sous le marteau. Or c'est précisément le procédé indiqué par le texte sacré. « Moïse prit le veau qu'ils avaient fait, le brûla au feu ou le chauffa, et le pila (moulut) jusqu'à ce qu'il fût en poudre. » (32: 20.)

VEAUX D'OR. (1 Rois 12: 28.) Jéroboam craignit que si les dix tribus allaient adorer l'Eternel à Jérusalem, elles ne rentrassent sous l'obéissance des rois de Juda. Pour prévenir cette défection, il fit deux veaux d'or et dit à son peuple : « Voici tes dieux, ô Israël, qui t'ont fait monter hors du pays d'Egypte. » (12 : 26-28.) Il les plaça l'un à Dan, l'autre à Béthel, c'est-à-dire au nord et au midi de son royaume, qu'il

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VÊP

entraîna ainsi dans l'idolâtrie par nn motif politique. (1 Rois 11: 28-31 ; 2 Chron. 11:15 ; 13: 8 ; Osée 8: 4-6.)

VEILLE. (Lnc 12: 38.) Les anciens Hébreux divisaient la nuit en trois veilles, de quatre heures chacune. La première veille durait de 6 à 10 heures du soir (Lam. 2:19) ; la seconde de 10 à 2 heures (Jug. 7:19) ; la troisième de 2 à 6 heures du matin (Ex. 14: 24 ; 1 Sam. 11: 11.) Dans Jug. 7: 19, au lieu de : « comme on venait de poser la seconde garde, » l'original porte : « au commencement de la veille du milieu. » Après la captivité, les Juifs empruntèrent aux Grecs et aux Romains la division de la nuit en quatre veilles, de trois heures chacune. (Math. 14:25.) Dans le Nouveau Testament, ces veilles sont appelées le soir, minuit, le chant du coq et le matin. (Marc 13: 35.) La nuit commençait avec le coucher du soleil, à 6 heures du soir, et finissait avec son lever, à 6 heures du matin ; la longueur des heures et des veilles variait ainsi avec celle du jour. La troisième veille, nommée encore aujourd'hui chant du coq, durait donc de minuit à 3 heures. Chez les Romains, on relevait la garde à chaque veille. (Act. 12: 4.)

VENT (Gen. 8: 1), phénomène produit, d'après les physiciens, par des changements de température dans divers lieux et dans différentes couches de l'atmosphère. Néanmoins la naissance du vent "a toujours quelque chose de mystérieux. En hébreu comme en grec, le mot qui désigne le vent signifie aussi esprit. (Gen. 1: 2 ; 8: 1 ; Jean 3 : 8.) Les Hébreux ne comptaient que les quatre vents principaux correspondant aux quatre points cardinaux. (Jér. 49 : 36 ; Dan. 7: 2 ; 8: 8 ; Math. 24: 31.) Ces vents, qui soufflent régulièrement en Palestine, sont:

1* Le vent d'ouest qui, venant de la Méditerranée, amène la pluie et règne de novembre en mars. (1 Rois 18: 44 ; Luc 12: 54.)

2* Le vent du sud ou du sud-est, qui vient de l'Arabie-Pétrée ; il est très chaud, souffle pendant le mois de mars et soulève souvent la poussière et le sable. (Ps. 78: 26 ; Cant. 4:16 ; Luc 12: 55.)

3* Le vent d'orient, qui vient des déserts d'Arabie et de Syrie. II est très sec, détruit la végétation et règne dans les premiers mois de l'été. (Jér. 13: 24; Job 27: 21; Esa. 27: 8; Ezéch. 17:10; 19: 12; Osée 13: 15.)

4* Le vent du nord, qui est sec, frais et même froid, et commence à souffler à l'équinoxe d'automne. (Cant. 4: 16.)

Il se produit souvent en Palestine de violents tourbillons, qui emportent la poussière jusque sur les hauteurs et obscurcissent l'air. (Esa. 17:13 ; Job 21:18.) La mer de Tibériade est exposée à de grandes tempêtes. (Jean 6: 18; Math. 8: 24.)

VÊPRES. (Ex. 12:6.) L'expression hébraïque (ben harebaïm) rendue par entre les deux vêpres, signifie entre les deux soirs, et désigne le temps compris entre le coucher du soleil et la nuit close, ou le crépuscule du soir. En effet l'agneau pascal, comme celui du sacrifice continuel, devait être immolé entre les deux vêpres, c'est-à-dire, d'après Deut. 16 : 6, sitôt que le soleil était couché. (Ex. 29: 39 ; Lév. 23: 5 ; Nomb. 28: 4.) Néanmoins quand les sacrificateurs et les lévites furent chargés d'im-

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VES

moler la Pâque à la place des chefs de famille, l'usage s'établit, probablement vers la tin du premier temple, de le faire de 3 à 5 heures. ( 2 Chron. 30: 17 ; 35: 3-6 ; Esd. 6: 20.)

VER, VERMISSEAU. (Ex. 16: 20.) Les naturalistes désignent sons le nom de vers de petits animaux cylindriques, rampants, mous, sans os ni vertèbres et qui conservent leur forme jusqu'à la mort. Mais dans le langage ordinaire, on appelle aussi vers les larves des insectes, dont la plupart se transforment en papillons ou en mouches de différentes espèces. C'est dans ce sens étendu que sont employés les deux mots hé-breux (16: 20, 24) et les deux mots grecs (Math. 6: 20 ; Marc 9: 44) traduits par ver ou vermisseau (Job 25: 6 ; Esa. 41:14) dans nos versions. Les vers naissent dans les animaux, dans toutes sortes de végétaux et dans une infinité de substances. Il s'en produit de différentes espèces dans les divers organes de l'homme, auquel ils causent souvent de graves maladies. Ces animaux se rencontrent parfois dans le cerveau, dans les oreilles, dans le nez, dans les dents, dans le cœur, dans les poumons, dans les intestins et même dans le sang. L'Ecriture mentionne les vers qui apparaissent dans les aliments gâtés (Ex. 16 : 20, 24), dans les plantes (Deut. 28 : 39 ; Jon. 4: 7), dans les tissus et les vêtements (Math. 6: 20 ; Jacq. 5: 2), dans le corps humain et dans les cadavres. (Job 7 : 5 ; 17: 14 ; 21: 26 ; 24 : 20.) Hérode, le persécuteur des apôtres, « mourut rongé des vers, » par l'effet d'un châtiment miraculeux. (Act. 12: 23.) « Le ver qui ne meurt point » désigne sans doute les remords dès réprouvés. (Esa. 66:24 ; Marc 9: 44.) Enfin l'homme, dans sa petitesse et sa misère, est représenté sous l'image d'un ver. (Job 25: 6 ; Ps. 22: 7.)

VERMISSEAU. (Ps. 78 : 46.) Ce mot correspond parfois aux deux termes hébreux rendus par ver. (Job 25: 6 ; Esa. 41: 14.) Mais il est le plus souvent la traduction d'un autre mot (chasil) qui parait désigner une espèce de sauterelle. (1 Rois 8: 37 ; Esa. 33: 4 ; Ps. 78 : 46 ; Joël 1 : 4.) Néanmoins dans Job 4:19, le mot vermisseau correspond à une expression qui signifie ourse (asch, 9:9) et que plusieurs traducteurs ont ici rendue par teigne.

VERRE. (Apoc. 21: 18.) L'invention du verre dont nous nous servons aujourd'hui, ne remonte pas an delà du XIIe siècle de notre ère. Quoique les anciens n'eussent ni vitres, ni glaces, ils employaient déjà des vases d'une substance assez semblable au verre, mais moins transparente. Le verre n'est positivement nommé ni dans l'Ancien Testament, ni dans les Evangiles. Dans les passages où il est question «d'un verre d'eau froide,» le mot grec rendu par verre signifie coupe (potérion, Math. 10: 42; Marc 9: 41). On pense néanmoins que les anciens Hébreux ont connu le verre, puisqu'ils étaient en relation avec les Phéniciens, qui le fabriquaient Dans sa vision, Jean « vit une mer de verre semblable à du cristal » (Apoc. 4: 6), et une autre « mer de verre mêlée de feu. (15: 2.) L'or de la muraille et de la rue de la cité céleste était semblable à du verre pur ou transparent. (21: 18, 21.) Le verre se compose essentiellement de sable siliceux, de soude ou de potasse et de chaux.

VESCE (Esa. 28: 27), plante à plusieurs tiges, de 30 à 60 centimètres

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VÊT

de haut (1 à 2 pieds), et dont les fleurs sont bleues ou purpurines. Elle produit des cosses remplies de petites semences rondes. Mais on pense généralement que le mot hébreu désigne une sorte de mette ou nigelle, originaire d'Orient. Cest une plante rameuse à feuilles profondément découpées, à fleurs bleuâtres et dont la graine a une odeur forte, assez semblable à celle do cumin. Les anciens employaient cette graine pour assaisonner le pain, comme le font encore les Egyptiens et les Arabes.

VÊTEMENTS. (Gen. 49 :11.) Il n'est pas facile de déterminer le costume des anciens Hébreux et d'en donner une description. Néanmoins on admet assez généralement les indications suivantes, fournies tant par l'Ecriture que par d'autres documents anciens ou par les usages actuels de l'Orient. Le climat chaud de cette région exige un habillement ample et peu gênant. On distingue dans celui des Israélites, et des Orientaux en généra], les vêtements de dessous et ceux de dessus.

Vêtements de dessons. L'Ecriture mentionne les quatre pièces suivantes :

a) Les caleçons. Ils n'étaient portés, chez les Hébreux, que par les sacrificateurs, qui les mettaient sur la peau. (Ex. 28 : 42 ; Lév. 16: 4.) Mais on sait qu'ils étaient usités chez les Perses, ainsi que chez les Babyloniens. (Dan. 3: 21.)

b) La tunique, nommée en hébreu ketoneth. (Gen. 3: 21.) C'était une robe à manches, en forme de chemise, ordinairement liée avec une ceinture, et dont la couleur variait. Dans la saison chaude, le bas peuple, comme les Bédouins aujourd'hui, ne portait pas d'autre vêtement pendant le travail. Les robes de peau d'Adam et d'Eve (3: 21), la robe bigarrée de Joseph (37: 3) et celle de Tamar étaient des tuniques. (2 Sara. 13: 18.) Le nom grec (chitôn) de la robe sans couture du Sauveur, désigne aussi une tunique (Jean 19: 23), et se rencontre environ dix fois dans le Nouveau Testament. ( Math. 5: 40 ; 10: 10 ; Marc 6: 9 ; 14: 63; Luc3: 11; 6:29; 9:3; Jean 19: 23; Act. 9: 39; Jude 23.) Mais il est rendu dans nos traductions, ainsi que le mot hébreu correspondant, par tunique, robe, chemise, habit ou vêtement. (Gen. 37: 3 ; Ex. 28 : 4, 39 ; 2 Sam. 15: 32; Marc 14: 63.)

c) Il est fait mention d'une autre espèce de tunique, plus fine que 1» première, et nommée en hébreu sadin, mot traduit par linge, chemise ou crêpe dans nos versions. (Jug. 14: 12; Prov. 31: 24; Esa. 3: 23.) Plusieurs commentateurs pensent que ce vêtement des riches était porté sur la tunique ou sur la peau ; mais il paraît plus probable qu'il tenait* lieu de tunique. Samson promit à ses convives trente sadines et trente robes de rechange s'ils expliquaient son énigme. (Jug. 14: 12.)

d) La robe proprement dite, qui était sans manches, mais plus longue que la tunique et munie d'une ouverture pour passer la tête. Son nom hébreu (mehil) est rendu par manteau (1 Sam. 15: 27 ; 18: 4 ; 24: 5 ; Job 1: 20 ; 2: 12), rochet ou roquet <Ex. 28: 4 ; 1 Sam. 2: 19), et même par éphod. (1 Chron. 15: 27.) Elle était portée sur la tunique et seulement par la classe aisée. Job et ses amis, Sattl et Jonathan en étaient revêtus. (Job 1: 20 ; 2: 12 ; 1 Sam. 15: 27 ; 18: 4.) C'est à ce vêtement de Satil que David coupa un morceau dans la caverne de Henguédi. (1 Sam. 24 :

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5.) Dans 2 Sam. 13:18,19, le mot hébreu ne désigne pas ce vêtement, mais la tunique. Il parait que dans le Nouveau Testament ces deux sortes de robe sont parfois appelées tuniques. (Math. 10:10; Luc 3: 11 ; Marc 14: 63.) On y trouve également mentionnée une robe traînante (stolé) portée à Rome par les dames, et en Grèce par les deux sexes. Les scribes, l'enfant prodigue, un ange au tombeau de Jésus et les rachetés dans l'Apocalypse étaient revêtus d'une telle robe. (Marc 12 : 38 ; 16:5 ; Luc 15: 22 ; Apoc. 6:11 ; 7: 9.) La longue robe dans laquelle Jésus-Christ apparut à St. Jean est désignée sous un autre nom (podê-rês), qui ne se rencontre qu'une seule fois dans le Nouveau Testament. (Apoc. 1: 13.)

2* Vêtement de dessus. Cette partie de l'habillement était, comme la tunique, commune aux pauvres et aux riches et ne se composait que d'une seule pièce. C'était une sorte de manteau désigné par trois mots hébreux différents, et dont la forme ou l'étoffe variait sans doute selon le nom qu'il portait. A ces trois mots se rattachent les remarques suivantes :

-v

a) Le premier nom du vêtement de dessus (béged) signifie couverture ; il est parfois rendu par robe (Gen. 39: 12), mais le plus souvent par vêtement. (Gen. 37 : 29 ; Deut. 24: 17.) C'est le nom du vêtement que Ruben déchira de chagrin aprèfr la vente de Joseph et que celui-ci laissa à la femme de Potiphar. (Gen. 37 :29 ; 39: 12.)

b) Le second nom (simla), qui signifie enveloppe, est ordinairement traduit par manteau ou par vêtement. (Gen. 9: 23 ; 44: 13.) C'est ainsi qu'est désigné le manteau dont Sem et Japhet couvrirent leur père (9 : 23) ; celui des frères de Joseph dans leur second voyage en Egypte (44 : 13), et celui que Josué déchira après l'échec des Israélites devant Haï. (Jos. 7:6.) — On pense que le béged et le simla se ressemblaient beaucoup et se composaient d'une grande pièce d'étoffe rectangulaire, mais plus longue que large, comme celle que les Arabes portent encore aujourd'hui et qu'ils appellent heik. Ce vêtement de dessus servait aux pauvres de couverture pour la nuit et ne pouvait leur être retenu en gage que pendant le jour. (Ex. 22: 26, 27 ; Deut. 24: 13,17.)

Le mot grec (imation) qui, dans le Nouveau Testament, correspond à ces deux noms hébreux, est quelquefois rendu par habit, robe ou manteau (Math. 24: 18 ; Marc 10: 50 ; Jean 13: 4), mais le plus souvent par vêtement. (Act. 7: 58 ; 22: 23.) Tel était le vêtement que l'aveugle jeta à terre pour aller vers Jésus (Marc 10: 50) ; que le Seigneur ôta pour laver les pieds de ses disciples (Jean 13: 14) ; que les témoins déposèrent aux pieds de Saul pour lapider Etienne (Act. 7: 58), et que les Juifs furieux contre Paul agitaient devant la forteresse. (22 : 23.)

e) Le vêtement de dessus est aussi désigné en hébreu par un troisième nom (éder ou adéreth), qui signifie ampleur, et que nos versions rendent habituellement par manteau. (Gen. 25 : 25; Jos. 7: 21 ; 1 Rois 19: 13 ; 2 Rois 2: 13 ; Zach. 13: 4.) On pense qu'il s'agit ici d'un large manteau d'un genre particulier, mais dont la forme nous est inconnue. Le beau manteau de Sinhar qui tenta Hacan (Jos. 7: 21), et les man-

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teaux de peaux ou de poil des prophètes, étaient de cette espèce. (1 Rois .19: 13; 2 Rois 2:13 : Zach. 13: 4.)

Le Nouveau Testament mentionne deux espèces de manteaux en usage, dans l'empire romain, au commencement de notre ère. L'un était la chla-mide (chlamys) ou le manteau d'écarlate porté par les empereurs, les généraux et les officiers romains, et dont on revêtit Jésus par dérision. (Math. 27:28.) L'antre, nommé phailonès, était un manteau de voyage, muni d'un capuehon. Paul avait laissé le sien à Troas. (2 Tim. 4: 13.)

Le costume des femmes ne différait pas essentiellement de celui des hommes. On le distinguait néanmoins facilement, soit à la coupe, soit à la finesse ou à la couleur des étoffes, soit enfin à divers ornements. (Esa. 3: 18-24.) Les manteaux de femme ou vêtements de dessus, avaient parfois, en hébreu, des noms particuliers. (Ruth3: 15; Esa. 3:22.) La loi interdisait à chaque sexe, sans doute dans l'intérêt des mœurs, de porter les vêtements l'un de l'autre. (Deut. 22 : 5.) Elle défendait aussi de se vêtir d'un tissu composé de matières différentes, comme de laine et de lin. (Lév. 19: 19; Deut. 22:11.) Les Israélites avaient l'habitude de parfumer leurs vêtements. (Ps. 45: 9; Cant. 4:11.) Le luxe des habits se développa prodigieusement au milieu d'eux, surtout parmi les femmes, pendant la période des rois. (Jér. 4: 30; Ezéch. 16: 8-13.) Les femmes chrétiennes sont exhortées à être simples dans leur mise, et à se parer de bonnes œuvres. (1 Tim. 2: 9, 10; 1 Pier. 3: 3-5.)

VEUVÉ. (Gen. 38:11.) La loi recommandait aux Israélites d'avoir de grands égards pour les veuves et de les inviter aux repas des dîmes et des sacrifices. (Ex. 22:22-24; Deut. 10: 18; 14: 29; 16: 11; 24: 19; 26: 12 ; Zach. 7: 10.) Une veuve ne pouvait pas être mariée au souverain sacrificateur (Lév. 21:14), ni même, d'après Ezéch. 44:22, à de simples sacrificateurs, à moins qu'elle n'eût été la femme de l'un d'eux. Celle qui n'avait pas d'enfants devait être prise en mariage par le frère de son mari. (Deut. 25: 5.) La fille d'un sacrificateur devenue veuve sans enfants, et rentrée chez son père, pouvait maffger des choses saintes comme avant son mariage. (Lév. 22:13.)

L'Eglise prit dès le commencement un soin particulier des veuves ; car ce fut à leur intention qu'on nomma les 7 premiers diacres à Jérusalem. (Act. 6:1 ; 9: 39.) On ne possède que des rensignements incomplets sur la position qui leur fut faite dans les communautés apostoliques. Il paraît cependant résulter de 1 Tim. 5: 3-16, que l'Eglise pourvoyait à leur entretien e( les employait comme diaconesses, mais qu'il s'introduisit bientôt divers abus, que Paul réprima par les instructions suivantes :

1* Pour être entretenues et employées par l'Eglise, il faut que les veuves soient âgées de 60 ans au moins ; qu'elles n'aient eu qu'un seul mari, et se soient fait connaître par des œuvres de charité. (I Tim. 5:9,10.)

2* Les veuves qui ont une famille doivent être entretenues par celle-ci, afin que l'Eglise n'en soit pas chargée. (1 Tim. 5: 4,16.)

3° L'apôtre recommande aux jeunes veuves de se marier, et de s'appliquer aux soins de leur ménage, afin qu'elles ne donnent aucune occasion à Vadversaire de médire. (1 Tim. 5: 14.) — D'après Saint-Jacques, l'un des

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VIG

caractères essentiels de la vraie piété, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions. (Jacq. 1:27.)

VIANDE. (Gen. 9: 3.) Avant la chute, l'homme ne se nourrissait que de végétaux. (1:29.) On pense assez généralement qu'il commença à manger de la viande avant le déluge; il paraît cependant qu'il n'en obtint l'autorisation positive qu'après cette catastrophe. (9: 3.) L'usage de la graisse, comme nourriture, fut interdit aux Israélites par la loi (Lév. 3 : 16,17; 7: 23-25), ainsi que la chair des animaux impurs, et celle des animaux purs morts d'eux-mêmes, ou étouffés. (Lév. 11:1-31 ; 17:15-16 ; Act. 15: 20.) La chair des animaux purs déchirés par les bêtes sauvages, devait être jetée aux chiens; et si quelqu'un en mangeait, il était souillé jusqu'au soir. (Ex. 22: 31 ; Lév. 17: 15.) Mais les bêtes mortes d'elles-mêmes pouvaient être données ou vendues aux étrangers, et mangées par eux. (Deut 14: 21.)

L'usage de la viande donna lieu à des contestations dans l'Eglise primitive. Certains docteurs judaïsants soutenaient que la loi de Moïse n'était pas abolie par l'Evangile, et voulaient interdire aux chrétiens d'entre les gentils, la viande des animaux que cette loi déclarait impurs. (Act. 10: 14,15; Rom. 14.) Ensuite quelques fidèles sortis du paganisme croyaient que les chrétiens ne pouvaient, sans se souiller, manger de la viande des animaux sacrifiés aux idoles. D'autres croyants, au contraire, ne se faisaient aucun scrupule de participer, soit chez des païens, soit même dans les temples idolâtres, à des repas où l'on servait la viande de ces victimes, dont une partie se vendait à la boucherie. Les enseignements de Saint-Paul sur ce sujet peuvent se résumer dans les quatre points suivants :

1° Aucune nourriture n'est souillée, et le fidèle peut user de toute espèce de viande, pourvu qu'il le fasse avec actions des grâces. (Rom. 14 : 14, 20; 1 Cor. 10 : 25-30; 1 Tim. 4: 3, 4.)

2° Les chrétiens qui, peu éclairés sur ce point, ont des scrupules touchant l'usage d'une viande, drivent s'en abstenir, et ne pas agir contre leur conscience. (Rom. 14: 14; 1 Cor. 8:7.)

3° Les fidèles éclairés qui ont la liberté de manger de toute espèce de viande, n'useront néanmoins de cette liberté que dans la mesure où ils pourront le faire sans scandaliser leurs frères. (Rom. 14:14-21 ; 1 Cor. 8:6-13; 10:27-29.)

4° Les chrétiens qui ne sont pas d'accord quant à l'usage des viandes, doivent se respecter mutuellement, et éviter de se condamner les uns les autres. (Rom. 14:1-13.)

VIGNE (Gen. 9: 20), plante dont la racine est longue, mais presque horizontale et peu profonde. Sa tige, qui s'élève parfois à la hauteur d'un arbre, est tortueuse et couverte d'une écorce crevassée. Ses branches ou sarments sont munis de vrilles, qui s'attachent aux arbres voisins. Les feuilles de la vigne sont larges et vertes, et ses fleurs, petites et jaunâtres, naissent aux aisselles des feuilles, et se transforment en raisins blancs, rouges ou noirs. A l'aide d'appui, cette plante s'élève à une grande hauteur, si on ne l'arrête en la taillant. Les principales opérations de la culture de la vigne sont le labour, qui se renouvelle plusieurs fois par an :

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la taille, qui consiste à retrancher les sarments stériles ou surabondants; et rébourgeonnement, ou l'enlèvement des bourgeons inutiles. Les ceps doivent être renouvelés au bout d'environ 50 ans.

La plus ancienne mention de la vigne se trouve dans l'histoire de Noé, qui en planta peu après le déluge. (Gen. 9: 20.) £lle croissait déjà en Egypte du temps de Joseph (Gen. 40: 9 ; Ps. 78: 47; 105: 33), et en Canaan à l'époque de Moïse. (Nomb. 13: 21-24.) Elle fut cultivée par les Israélites dans les diverses régions de leur pays, dont elle formait £jin des principaux produits. (Deut. 8: 8 ; 1 Rois 4: 25 ; Ps. 80:11 ; Mich. 4 : 4.) On la faisait grimper sur des arbres, et surtout sur le figuier. Chacun s'assiéra sous sa vigne et sous son figuier. (Mich. 4:4.) Les Hébreux pouvaient aussi s'asseoir sous des vignes dont les rameaux étaient comme de hauts cèdres. (Ps. 80:11.) Un voyageur moderne raconte avoir soupé, en Orient, sous un cep qui avait 45 centimètres (l J/j pied) de diamètre et 9 mètres de haut (30 pieds). Les branches de ce cep étaient soutenues de tous côtés et formaient un vaste ombrage. Chaque vigne était entourée d'une haie, d'un mur ou de quelqu'autre clôture, pour la protéger contre les passants et contre les aninaux. (Nomb. 22 : 24 ; Ps. 80: 12, 13 ; Prov. 24: 31 ; Cant. 2: 15.) U s'y trouvait aussi un pressoir, ainsi qu'une tour pour le gardien. (Esa. 5:2; Math. 21: 33 ; Cant. 1: 6.) La vendange commençait au milieu de septembre, et durait jusqu'aux semailles. (Lév. 26: 5 : Amos 9: 13.) C'était un temps de jubilation et de bonne chère. (Jug. 9: 27; Esa. 16: 10; Jér. 48 : 33.) On cultivait principalement la vigne qui donne des raisins rouges. (Esa. 63: 2; Apoc. 14: 20.) On croit que le cep exquis mentionné dans Gen. 49:11 ; Esa. 5:2; Jér. 2: 21, produisait des raisins blancs d'uue grande douceur, à pépins très petits, et d'où provenait le vin doux (Act. 2:13), qu'il ne faut pas confondre avec le moût.

La loi de Moïse défendait de semer des graines dans un vignoble. (Deut. 22: 9.) Elle dispensait d'aller à la guerre celui qui ayant planté une vigne, n'en avait pas encore recueilli des fruits. (20:6.) Elle recommandait aux vignerons de ne pas grappiller les vignes et de ne pas ramasser les grappes tombées à terre, afin de laisser quelque chose aux pauvres et aux étrangers. (Lév. 19: 10.) Enfin elle permettait à chacun de se rassasier de raisins dans la vigne de son prochain, mais non d'en emporter. (Deut. 23: 24.) On trouve déjà, en Palestine, des grappes mûres au commencement de juillet. Ce fut sans doute alors, au temps des premiers raisins, que les espions cueillirent, près d'Hébron, une grappe que deux d'entre eux portèrent au moyen d'un levier. (Nomb. 13: 20-24.) Il croît encore dans cette localité et ailleurs des grappes de 5-6 kilogrammes (10-12 livres). L'Ecriture désigne souvent le peuple d'Israël sous l'image d'une vigne. (Esa. 5:1-7; Math. 21: 33-41.) Jésus s'appelle le vrai cep. Il compare son Père à un vigneron, et ses disciples à des sarments, qu'on retranche ou qu'on émonde selon qu'ils sont stériles ou fertiles. (Jean 15:1-6.) La vendange et le pressurage des raisins symbolisent les jugements de Dieu sur les impies. (Esa. 63:1-3; Joël 3:13; Apoc. 14: 18; 19:15.)

VILLE. (Gen. 4: 17.) La première ville fut fondée par Caïn, qui l'appela Hénoc, du nom de son fils. (4:17.) A l'exception de Jérusalem, nous ne connaissons que très imparfaitement ce qu'étaient les anciennes

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villes de la Terre-Sainte. Les principales avaient nn mur d'enceinte. Ce mur étaient surmonté de tours, dans lesquelles se tenaient des sentinelles et des soldats. (Nomb. 32: 16,17,24 ; Jos.^ : 5 ; Jug. 16:3 ; 1 Sam-23: 7; 1 Rois 4: 13; 2 Rois 9: 17; Ps. 147: 13; 2Sam. 18: 24; 2 Chron. 26: 9,15; Jér. 6: 17; Ezéch. 33: 6.) Des gardes parcouraient les rues pendant la nuit. (Cant. 3: 3.) Il y avait devant la porte de chaque ville, à l'intérieur, une place où s'assemblait le peuple et où se tenait le marché. (Job 29: 7; Jug. 19: 15; 2 Chron. 32: 6; 2 Rois 7:1.) Les termes de l'original qui désignent souvent les rues (Esa. 5:25; Eccl. 12:5; Math. 6: 5), semblent indiquer qu'elles étaient plus larges que celles des villes modernes de l'Orient. Les rues de ces dernières sont si étroites que deux chameaux chargés ne peuvent passer l'un à côté de l'autre. Comme les fenêtres des appartements ne donnaient pas sur les rues, celles-ci avaient autrefois, comme aujourd'hui, un air très solitaire. La distinction entre les villes et les villages n'est guère indiquée, dans l'Ancien Testament, avant l'époque de la captivité. (Ps. 10: 8; Néh. 11: 25.) Mais le Nouveau Testament divise les lieux habités en viUes, bourgs et villages. (Math. 10: 11 ; Marc 1: 38 ; 6: 56.) Les toits plats des villes orientales donnent à ces dernières un aspect particulier et très agréable à l'œil.

VILLES DE REFUGE. Voyez Refuge.

VIN. (Gen. 9: 21.) Quoique le vin ne soit mentionné qu'après l'histoire du déluge, il est probable que les hommes en usèrent avant cette époque. Noé, Lot et Melchisédec, ainsi qu'Abraham, Isaac et Jacob, connaissaient cette boisson. (9:21; 14:18; 19: 32; 27: 25.) On rapporte que les anciens Egyptiens ne buvaient que du moût; qu'ils considéraient le vin fermenté comme un produit des malins esprits, et le remplaçaient par une espèce de bière, nommée vin <Torge par les historiens grecs. Telle aurait été la liqueur que Joseph offrit à ses frères. (43: 34.) Ils paraît que les Israélites usaient fréquemment du vin et le considéraient , avec le pain, comme le principal soutien de l'homme. (1 Sam. 16: 20; 25:18; Néh. 5: 15; Ps. 104: 15; Prov. 31:6; Eccl. 10: 19; Lam. 2: 12; Math. 26: 26-29.) Ils y mêlaient diverses "substances aromatiques pour en augmenter la force et le parfum. (Ps. 75: 9; Prov. 9: 2, 5 ; Cant. 8:2.) Avant de le boire, ils le filtraient à travers de la toile, afin d'en ôter la lie et les petits insectes qui pouvaient s'y trouver. (Esa. 25 : 6; Math. 23 : 24.) Ils avaient une espèce de vin très doux (Act. 2: 13), qu'il ne faut pas confondre avec le moût. L'usage des tonneaux leur était tout à fait inconnu. Ils mettaient le vin, surtout pour le transporter, non dans des barils, comme portent parfois nos versions, mais dans des outres. (1 Sam. 16: 20; 25: 18; Math. 9: 17.) On croit qu'ils employaient aussi pour le faire fermenter et pour le conserver, de grandes cruches et des jarres, comme on le fait aujourd'hui en Orient.

L'ivrognerie n'était pas rare parmi les Israélites, comme le prouvent diverses indications ( Gen. 9: 21 ; 19: 32-35; Deut. 21: 20 ; 1 Sam. 25 : 36; 1 Rois 16: 9; Prov. 4:17- 23: 20-32), et surtout les censures des prophètes sur ce point. (Esa. 5: 22 ; 19: 14 ; 28:1 ; Osée 7:5; Jér. 23:

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9 ; Math. 24:49.)Paul recommande à Timothée de prendre un peu de vin, comme fortifiant (l Tim. 5: 23); mais il condamne fortement tout excès, à l'exemple de Jésus-Christ ( Math. 24 : 49; Luc 21: 34), et déclare que les ivrognes n'hériteront point le royaume de Dieu. (1 Cor. 6: 10 ; Eph. 5 : 18; 1 Tim. 3: 3,8;Tite 1:7; 2:3.)

VINAIGRE. (Ps. 69: 22.) Ce liquide acide, provenant du vin ou de quelque autre liqueur spiritueuse, formait déjà, chez les anciens Hébreux* une boisson rafraîchissante pour les travailleurs. (Ruth 2: 14.) Mais on y mêlait sans doute un peu d'huile, comme les Orientaux le font aujourd'hui. Les Nazariens ne devaient pas faire usage de cette boisson. (Nomb. 6: 3.) Le service d'un paresseux est comparé à l'impression du vinaigre sur les dents (Prov. 10: 26) ; et l'effet du chant sur un cœur triste, à l'effervescence produite par cet acide sur le nitre, employé autrefois comme savon. (25 : 20.) Chez les Romains, le peuple et les soldats buvaient du vinaigre mêlé d'eau. Telle était sans doute la boisson qu'on offrit à Jésus pendant son supplice. (Math. 27: 34; Jean 19: 29.) Avant l'exécution des condamnés, on leur donnait une liqueur étourdissante composée de vinaigre ou de mauvais vin (Marc 15: 23), de fiel, de myrrhe, et peut-être de quelque autre substance amère ; mais le Sauveur refusa ce moyen d'émousser la souffrance. (Math. 27 : 34 ; Marc 15: 23.)

VIOLON. Voyez Musique.

VIPÈRE (Ps. 140: 4), espèce de serpent vivipare et très venimeux, long de 60 centimètres à lm 50 (2-5 pieds), dont la peau écailleuse est tachetée et la tête plate. (Act. 28: 3-6.) La vipère a la langue longue et fourchue, mais inoffensive, contrairement à une opinion populaire qui semble avoir existé du temps de Job. (Job 20:16.) Elle change ordinairement de peau deux fois par an. Sa mâchoire supérieure est armée, de chaque côté, d'une, de deux ou trois grosses dents percées et venimeuses. (Voyez Serpent.) En outre, ses deux mâchoires sont pourvues de quatre rangées de petites dents destinées à retenir sa proie, qui se compose de lézards, grenouilles, crapauds, souris, etc. La vipère avale ces animaux tout entiers, et les digère lentement. La femelle fait, deux fois par an, de 15-20 petits. Jésus appelle race de vipères les pharisiens et les aadducéens hypocrites. (Math. 3:7.)

VISION. Voyez Prophète.

VISION vallée de la (Esa. 22: 1,5), désignation symbolique de Jérusalem. Cette fille est sans doute appelée vallée parce qu'elle était environnée de montagnes. Il est probable qu'Esaïe lui donne le nom de « vallée de vision » à cause des nombreuses révélations que les prophètes y ont reçues.

VŒU (Gen. 28: 20), engagement volontaire de consacrer à Dieu, soit sa propre personne, soit l'un de ses enfants ou de ses esclaves, soit une portion quelconque de ses biens. (Lév. 27: 1-27 ; Deut. 23 : 22.) L'usage des vœux, qui existait déjà du temps de Jacob, fut confirmé et réglé par la loi. (Gen. 28 : 20.) Les personnes et les choses vouées à l'Eternel devenaient la propriété du sanctuaire ; mais elles pouvaient être rachetées par une somme d'argent, qui revenait aux sacrificateurs. Tou-

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tefois ce rachat n'avait pas lieu pour les espèces d'animaux destinées aux sacrifices. (Lév. 27: 9, 10.) La rançon des personnes, qui variait selon l'âge et le sexe, était fixée comme suit :

15 sicles pour un homme de soixante ans et plus ; 10 sicles pour une femme » » 50 sicles pour un homme de 20 à 60 ans; 30 sicles pour une femme » » 20 sicles pour un garçon de 5 à 20 ans ; 10 sicles pour une fille » » 5 sicles pour un garçon d'un mois à 5 ans ; 3 sicles pour une fille » »

Cette estimation ne concernait pas les pauvres, qui étaient taxés selon leurs moyens, par le souverain sacrificateur. (Lév. 27:8.) Celui-ci fixait aussi le prix aes animaux impurs, des champs et des maisons, pour les vendre; mais ceux qui les avaient voués ne pouvaient les racheter qu'en payant */5 en sus de ce prix. (27: 11-19.) La terre était taxée d'après la quantité de graine qu'il fallait pour l'ensemencer, à raison de 50 sicles pour un chômer, soit deux hectolitres ou treize quarterons. (27:16.) Un champ provenant d'héritage et non racheté par celui qui l'avait voué, devenait, au jubilé, la propriété définitive du sanctuaire ; tandis que s'il avait été acheté, il retournait alors à son premier propriétaire. (27 : 20-24.) La loi ne détermine pas si le rachat pouvait se faire dans le vœu du nazaréat. (Nomb. 6: 2-24.) Les premiers-nés des animaux ne devaient pas être l'objet d'un vœu, parce qu'ils appartenaient à l'Eternel par droit de primogéniture. (Lév. 27:26 ; Ex. 13: 12,13.)

Le vœu d'une fille ou d'une femme n'était valable que s'il avait été approuvé par le père ou le mari. (Nomb. 30: 3-9.) Celui d'une veuve ou d'une répudiée était obligatoire, à moins qu'il n'eût été fait sous l'autorité du mari et annulé par lui. (30: 10-17.) La loi n'imposait à personne l'obligation de faire des vœux ; mais chacun devait s'empresser d'accomplir ceux qu'il avait prononcés. (Deut. 23: 21-23 ; Eccl. 5:4, 5.) Je rendrai maintenant mes vœux à l'Eternel devant tout son peuple. (Ps. 116:14.) Les sacrifices offerts à l'occasion des vœux, étaient compris dans les sacrifices de prospérités. (Lév. 7:16.) Il était défendu de vouer à l'Eternel le salaire de la prostitution, ou le prix d'un chien. (Deut. 23:18.) Ces derniers mots semblent faire allusion à des crimes contre nature. Quant au vœu de Paul, ou à celui dont il paya la dépense (Act. 18: 18; 21:21-26), voyez Nazarten.

VOILE. Voyez Tabernacle ou Temple.

VOILE. (Gen. 24: 65.) Aujourd'hui le voile est une partie essentielle de la toilette des femmes orientales ; car elles ne paraissent jamais en public ni même à la maison devant des étrangers sans être voilées. Les prostituées, les esclaves et les femmes de la dernière classe, font seules exception à cette règle. On ne possède que des renseignements incomplets sur l'usage du voile chez les femmes des Hébreux. Il paraît qu'elles se voilaient aussi; car Salomon fait dire à l'épouse du Cantique: Les gardes des murailles m'ôtèrent mon voile de dessus moi. (Cant. 5: 7.) Esaïe

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mentionne également les voiles des dames, et les désigne par deux mots différents, dont l'un (rahal) est rendu, dans nos versions, par papillotes (Esa. 3: 19), et l'autre (radid) par couvre-chef. (3: 23.) Toutefois l'eti-quette était moins rigoureuse sur ce point qu'aujourd'hui, du moins à l'époque des patriarches. Ainsi Sara n'était pas voilée en Egypte (Gen. 12 : 14), ni Rébecca dans son voyage en Canaan. (24: 65.) Il paraît qu'il en fut de même de Rachel, lorsque Jacob la vit pour la première fois (29 : 11), et que Tamar ne se couvrit d'un voile (tsahiph) que pour tromper Juda. (38:14.) Mais déjà alors comme à présent, une fiancée ne se présentait pas devant son fiancé sans être voilée. (24 : 65.) Plusieurs savants pensent que dans Cant. 4: 1,3 ; 6: 7; Esa. 47: 2, le mot hébreu (tsama) rendu par tresse, signifie voile. Paul faisait sans doute allusion à la coutume des femmes juives d'être voilées en public, quand il défendait aux chrétiennes de Corinthe de prier ou de prophétiser, dans les saintes assemblées, sans avoir la tête couverte. Il ne voulait pas que le titre d'enfants de Dieu qu'elles partageaient avec les hommes, leur fit oublier la soumission et la modestie convenables à leur sexe, et dont le voile était alors le symbole. (1 Cor. 11: 3-15.) Il est probable que les femmes orientales portaient autrefois, comme aujourd'hui, des voiles de diverses formes.

VOLEUR ou LARRON. (Jean 10:1.) Outre la défense générale de dérober (Ex. 20:15), la loi de Moïse renfermait sur le vol les dispositions suivantes:

1* Celui qui avait dérobé une pièce de bétail retrouvée vivante entre ses mains; devait en rendre.deux. (Ex. 22:4.) S'il l'avait tuée ou vendue, et que ce fût une brebis ou une chèvre, il en rendait quatre; mais il en donnait cinq si c'était du gros bétail. (22: 1.)

2° Celui qui lâchait son bétail dans le champ d'autrui, ou lui brûlait ses récoltes par imprudence, n'était tenu qu'à réparer le dommage. (22: 5, 6.)

3° Celui qui dérobait de l'argent ou divers objets confiés à la garde de son prochain, en faisait une double restitution. (22: 7.)

4° Celui qui s'appropriait un dépôt ou un objet trouvé, et niait de les avoir entre les mains, en restituait la valeur et l/» en sus. Il devait en outre sacrifier un bélier pour l'expiation de sa faute. (Lév. 6: 2-7.)

5° Quiconque dérobait un homme, surtout un Israélite, pour en faire son esclave, ou pour le vendre était puni de mort. (Ex. 21: 16; Deut. 24: 7.)

6° Dans le cas d'un vol avec effraction, celui qui tuait le voleur en défendant sa maison, n'était pas coupable de meurtre, à moins que le soleil ne fût levé. (Ex. 22:2, 3.)

VOLUME (Ps. 40:8), en hébreu rouleau. Voyez Livre.

VOYAGE. (Gen. 28 : 20.) Les Orientaux ne voyagent guères que pour leurs affaires; car la chaleur du climat les dispose à rechercher le repos. En outre l'absence d'auberges, le défaut de bonnes routes et le brigandage, rendent les voyages difficiles et dangereux. (Luc 10: 30; 2 Cor. 11: 26.) Les commerçants se réunissent aujourd'hui comme autrefois (Gen. 37 :

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25), en tronpes nombreuses ou caravanes, qui ont des guides ( Nomb. 10: 31), et sont protégées par une avant-garde et une arriére-garde armées. Les Israélites ne voyageaient pas ordinairement à pied, mais plutôt sur des chameaux, et surtout sur des ânes ou des mulets. (Gen. 24 : 10; 31: 34; 42: 26 ; 45 : 23 ; 2 Sam. 17: 23; 18: 9; 1 Rois 2: 40; 13: 13, 24; 2 Rois 4: 24.) Les grands allaient en voiture, principalement en Egypte (Gen. 41: 43; 50: 9; 2 Sam. 15: 1; 1 Rois 10: 25-29; 12: 18; 2 Chron. 1:14-17), et l'on préparait souvent le chemin devant les princes. (Esa. 40: 3; 45: 2; Luc 3:5.) Les voyageurs portaient avec eux des provisions. (Gen. 28: 18; Jug. 19: 19; Luc 10: 34.) L'hospitalité remplaçait en partie les auberges, et ceux qui l'exerçaient avaient l'habitude d'accompagner leurs hôtes hors de la maison, et de les protéger. (Act. 17:10, 14; 20:38 ; 21: 5; Rom. 15: 24; 1 Cor. 16: 6; 3 Jean 6.) D'après la loi, tous les Juifs devaient se rendre trois fois par an à Jérusalem, pour y célébrer les fêtes de Pâque, de Pentecôte et des Tabernacles. (Deut. 16 : 16.) Depuis la captivité, ils s'interdirent tout voyage le jour du sabbat. (Act.l: 12.) 11 paraît que Jésus et ses disciples voyageaient habituellement à pied. (Luc 19: 30; Jean 4: 6.)

VOYANT. Voyez Prophète.

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ZABULON (demeure, Gen. 30: 20), le sixième fils de Jacob et de Léa, n'est connu par aucune action qui lui soit propre. Il eut trois fils, qui naquirent en Canaan. (46: 14.) Jacob lui prédit que sa postérité logerait sur le rivage des mers, dans le voisinage de Sidon. (49: 13.) Cette prophétie s'accomplit par l'établissement de ses descendants entre la Méditerranée à l'ouest, et la mer de Galilée à l'est. (Jos. 19: 10-16; Math. 4:13-16.) On sait que le territoire de Sidon s'étendait autrefois jusqu'au mont Carmel, et que celui de Zabulon communiquait alors avec la mer par un canal. Au pied du Sinaï, cette tribu, l'une des plus nombreuses, avait 57 400 hommes au-dessus de 20 ans ; et 60500 à la fin du séjour dans le désert. (Nomb. 1: 30; 26: 27.) Elle ne put détruire tous les Cananéens établis sur le territoire qui lui avait été assigné, mais elle parvint à les rendre tributaires. (Jug. 1: 30.) Sous les Juges, dont l'un, Elon, était Zabulonite (12: 11), ses guerriers se montrèrent courageux, et répondirent à l'appel de Barac et de Gédéon. (4:10; 5 : 18; 6: 35.) Plus tard 50 000 d'entre eux vinrent à Hébron pour établir David comme roi de tout Israël. (1 Chron. 12: 33.) Sur l'invitation d'Ezéchias, quelques hommes de Zabulon se rendirent à Jérusalem pour célébrer la Pâque avec leurs frères. (2 Chron. 30:11.) Esaïe annonça que cette région, à moitié paganisée par des invasions étrangères (1 Rois 20:1 ; 2 Rois 6: 24; 17 : 3, 24), serait éclairée d'une grande lumière. (Esa. 8: 23; 9:1.) Le ministère de Jésus-Christ, qui s'exerça principalement dans cette contrée, fut un magnifique accomplissement de cette prophétie. (Math. 4: 13-16.)

Z À c

ZACHARIE (2 Rois 14: 29), fils et successeur de Jéroboam II, roi d'Israël, suivit le culte des veaux d'or et fut assassiné par Sallum, après un règne de 6 mois. (15: 8-11.)

ZACHARIE (2 Chron. 24: 20), fils du souverain sacrificateur Jéhojadah, est nommé dans Math. 23: 35, fils de Barachie. (Voyez Barachie.) Il fut suscité de Dieu pour s'opposer à l'impiété et à l'idolâtrie de Joas, roi de Juda, et de ses courtisans, qui, sur l'ordre de ce prince, le lapidèrent dans le parvis, entre le temple et l'autel. (Math. 23:35.) Le prophète s'écria en mourant: Que l'Eternel le voie et le redemande. (2 Chron. 24: 20-22.)

ZACHARIE (2 Chron. 26:5), prophète qui vécut sous le règne d'Hozias, roi de Juda, et dont nous ne savons rien,sinon qu'il exerça une heureuse influence sur ce prince, et qu'il était intelligent dans les visions de Dieu.

ZACHARIE (Esdr. 5:1), fils de Barachie et petit-fils du sacrificateur Hiddo, est l'avant-dernier des petits prophètes. (Zach. 1: 1.) Il était jeune encore (2: 4) quand il fut suscité de Dieu à Jérusalem. Il fut appelé deux mois après Aggée, sous le règne de Darius, fils d'Hystaspe, vers l'an 520 avant J.-C., pour encourager les Juifs à continuer la reconstruction du temple, interrompue depuis plusieurs années. (Esdr. 4: 24.) Trois mois après sa vocation, il eut, dans une même nuit, quoique réveillé (Zach. 4: 1), une série de visions. (1: 7-6:15.) Deux ans plus tard, Dieu se révéla de nouveau à lui. (7: 1.) ZacJjarie reçut encore trois autres révélations, dont les dates ne sont pas indiquées. (8: 1 ; 9:1 ; 12:1.) Ce fut probablement après avoir achevé sa mission de prophète, qu'il succéda, comme sacrificateur, non à son père Barachie, qui mourut peut-être de bonne heure, mais à Hiddo, son grand-père, dont il est parfois appelé le fils. (Esdr. 5: l ; 6:14; Néh. 12: 16.) On ne possède aucun autre renseignement sur la vie de ce prophète.

Le livre de Zaeharie se distingue par des visions, des images et des symboles étranges, qui rappellent ceux du livre d'Ezéchiel, et présentent de grandes difficultés aux commentateurs. Il se divise en trois parties.

I. La première partie, qui comprend les ch. 1-6, renferme une courte introduction (.1: 1-6), puis dix visions ou révélations, dont voici le résumé :

1# Quatre cavaliers apparaissent au prophète; le premier, monté sur un cheval roux, est appelé l'Ange de l'Eternel (1 : 11) ; il s'entretient avec Zaeharie, et lui annonce le rétablissement du temple et de Jérusalem. (1: 7-17.)

2° Quatre cornes symbolisent les nations qui ont détruit Israël, et Juda. (1: 19.)

3° Quatre forgerons abattent ces cornes. (1: 20, 21.)

4° Un jeune homme mesure Jérusalem avec un cordeau, pour en marquer les limites, et un ange lui prédit que cette ville sera remplie d'habitants, et aura l'Eternel pour muraille. (2 : 1-13.)

5* Le souverain sacrificateur Jéhosuah paraît avec des vêtements sales, qui sont une image du péché. Satan conteste contre lui, mais il est repris par l'Ange de l'Eternel. Cet ange donne au sacrificateur des vête-

m

ZAC

ments propres, qui sont l'image du pardon et de la purification. Le Messie figuré par Jéhosuah, est annoncé sous le nom de Germe. (3: 1-10.)

6° Un chandelier d'or à sept branches est placé entre deux oliviers» nommés les deux fils de Vhuile. (4: 1-14.)

7° Un rouleau volant, qui paraît figurer la loi, porte la malédiction contre les voleurs et les parjures. (5:1-4.)

8° Un épha dans lequel l'Ange de l'Eternel place une femme, symbole de la méchanceté, est couvert par lui avec une masse de plomb. Deux femmes ayant des ailes de cigogne, sortent de cet épha et l'emportent à travers les airs, au pays de Sinhar. (5: 5-11.) On a pensé que l'épha, qui était la mesure ordinaire pour les denrées, représentait l'attachement aux biens terrestres.

9* Quatre chariots attelés de chevaux roux, noirs, blancs et mouchetés, sortent d'entre deux montagnes d'airain, et symbolisent les quatre vents. (6: 1-8.)

10° Zacharie reçoit de l'Etemel l'ordre de faire une couronne d'or et une d'argent, puis de les placer sur la tête de Jéhosuah, et de lui annoncer que le temple sera bâti par un homme appelé Germe, qui doit être roi et sacrificateur. (6: 9-15.) Les deux couronnes figurent sans doute cette double charge du Messie.

II. La seconde partie (ch. 7 et 8) renferme la réponse de Zacharie aux Juifs qui vinrent lui demander s'ils devaient continuer à célébrer le jeûne du cinquième mois, institué en mémoire de la ruine de Jérusalem par les Galdéens. (2 Rois 25:8.) Le prophète leur déclare que ce qui plaît à l'Eternel, c'est la justice et la miséricorde envers le prochain. (Zach. 7: 1-14.) Il prédit aussi qu'Israël et Juda jouiront d'une grande prospérité ; que les jours de jeûne seront changés en fêtes de réjouissance, et que les nations se joindront aux Juifs pour adorer l'Eternel. (8: 1-23.)

III. La troisième partie comprenant les six derniers chapitres, se compose de deux discours prophétiques, qui annoncent le châtiment des ennemis d'Israël (9:1-8); l'entrée royale du Messie à Jérusalem, sur un ânon (9: 9) ; la trahison de Judas pour trente pièces d'argent, consacrées à l'achat du champ d'un potier (Il : 12, 13) ; différentes promesses et menaces (11:1-12: 9) ; l'effusion de l'Esprit de grâce et de supplication, pour amener les pécheurs à la repentance (12: 10-14); l'ouverture « d'une source pour le péché et la souillure » (13: l); la prise de Jérusalem par les nations, et la délivrance du Seigneur, qui fendra la montagne des Oliviers, pour ouvrir un passage à son peuple; enfin les jugements de Dieu sur ses ennemis, et la conversion des gentils. (14: 1-21.) — Quoique ce livre renferme de grandes obscurités, la venue de Jésus-Christ et l'établissement de son règne y sont clairement annoncés.

ZACHARIE (Luc 1: 5), sacrificateur du rang d'Abia, avait, comme sa femme Elisabeth, une profonde piété. Malgré son vif désir d'être père, et les prières que ce désir lui inspirait, il atteignit une vieillesse avancée sans avoir d'enfants. Mais un jour qu'il offrait le parfum dans le temple, l'ange Gabriel vint lui annoncer que Dieu l'avait exaucé et allait lui donner un fils, qui s'appellerait Jean (grâce de l'Eternel), et serait animé

622

ZÉB

de l'esprit d'Elie. (1:5-17.) Zacharie manquant de foi demanda nn signe, qne le Seignenr lni accorda. Il fut muet jusqu'au moment où l'enfant promis, âgé de huit jours, reçut son nom, d'après l'indication que Zacharie donna lui-même par écrit. Rempli du Saint-Esprit, il reconvra tout à coup la parole, et exprima sa reconnaissance, dans un cantique prophétique concernant ce petit enfant, qui devait être le prophète du Souveraini, et le précurseur du Messie. (1: 57-80.) — D'après une tradition incertaine, Zacharie aurait été tué entre le temple et l'autel; et plusieurs anciens pères lui ont appliqué les paroles de Jésus relatives à « Zacharie, fils de Barachie. » (Math. 23: 35.)

ZACHÉE (Luc 19: 2), Juif de Jérico, était riche et chef de péagers. Il désirait de voir Jésus, qui, entouré par la foule, traversait la ville; et comme il était de petite taille, il l'attendit au bord de la route, sur un sycomore. Il en descendit promptement, à l'invitation du Sauveur, qu'il emmena avec joie dans sa maison. Cela excita les murmures de la multitude, qui considérait tout péager, et Zachée en particulier, comme un homme méprisable. (Voyez Péager). Ce dernier dit au Seigneur: « Je donne la moitié de mes biens aux pauvres, et si j'ai fait tort à quelqu'un en quelque chose, j'en rends le quadruple. » (19: 8.) On considère ordinairement ces paroles comme exprimant une résolution de Zachée pour l'avenir. Mais on pourrait aussi les rapporter à sa conduite passée, et les entendre de la manière suivante: « Zachée troublé par le sentiment de ses péchés a cherché le repos, mais inutilement, en distribuant la moitié de ses revenus en aumônes, et en réparant, selon la loi (Ex. 22:1-15), ses torts à l'égard du prochain. Altéré de paix, il expose au Sauveur ce qu'il fait pour calmer sa conscience, et semble lui demander s'il est dans la bonne voie. » La réponse de Jésus aurait alors ce sens : « Je t'apporte le salut, ainsi qu'à ta famille, non à cause de tes œuvres, mais parce que tu as la foi d'Abraham; car je suis venu chercher et sauver ce qui était perdu. » (19: 1-10.)

ZAMZUMMINS. Voyez Réphaïms.

ZÉBAH et TSALMUNAH (Jug. 8: 5), rois de Madian, envahirent avec 135 000 hommes le pays d'Israël et massacrèrent sur le Tabor les frères de Gédéon. Celui-ci les mit en déroute avec 300 guerriers et les poursuivit jusqu'à Karkor, l'une de leurs villes, où ils se croyaient en sûreté, à la tête de 15 000 hommes, débris de leur armée. Mais ils furent surpris et défaits par Gédéon, qui les amena à Succoth, puis à Péniel, où les ayant entendus dire qu'ils avaient massacré ses frères, il les tua lui-même. (Jug. 8: 5-21 ; Ps. &3 : 12.)

ZÉBÉDÊE (Math. 4: 21>, le mari de Salomé et le père de Jacques et de Jean, était pêcheur comme ses fils et demeurait dans le voisinage du lac de Génézareth ; mais il est du reste inconnu. (Math. 27 : 56 ; Marc 15: 40.)

ZÉBUL (Jug. 9: 28), capitaine de la ville de Sichem sous le règne de l'usurpateur Abimélec, à l'égard duquel il montra une grande fidélité. Il l'informa secrètement de la révolte de Gahal et chassa ce dernier de la ville. (9: 30-41.) Voyez Gahal.

623

ZOD

ZÉEB. Voyez Horeb.

ZÉRAH (c'est à tort que la version de Martin porte Zéraph, 2 Cbron. 14: 9 ; 16: 8), roi d'Ethiopie, envahit Juda avec un million d'hommes et 300 chariots, sous le règne d'Asa, qui le défit et le chassa de son royaume. Voyez Asa.

ZÉRED (Nomb. 21:12), torrent situé au sud.de l'AYnon et près duquel campèrent les Israélites. (Deut. 2: 13.) Il s'agit probablement du Eérek ou du Eurahi, qui coulent l'un et l'autre du sud-est au nord-est et se jettent dans la mer Morte.

ZÉRÈS (Ester 5:10), femme d'Haman, conseilla à celui-ci de faire pendre Mardochée, mais comprit bientôt qu'il tomberait devant ce Juif et le dit à son mari. (5: 10-14 ; 6: 13.)

ZILPA (Gen. 29: 24), d'abord servante de Laban, puis de Léa, devint concubine de Jacob, à qui elle donna Gad et Aser, et fut plus tard nommée sa femme, ainsi que Bilha. (30: 9-13 ; 37: 2.)

ZIMRI (Nomb. 25 : 6,14), chef d'une maison de Siméon,eut l'audace de conduire dans sa tente une Madianite nommée Cozbi, sous les yeux de Moïse et de l'assemblée, qui pleuraient sur l'idolâtrie et l'impureté dont le peuple s'était rendu coupable à Bahal-Péhor. Cet homme endurci fut tué à l'instant par Phinées, avec sa complice. (25 : 6-15.)

ZIMRI (1 Rois 16:9), capitaine d'EIa, roi d'Israël, tua ce dernier à Tirtsa, sa capitale, lui succéda pendant sept jours, comme cinquième roi, et extermina toute la race de Bahasa, père d'EIa. Mais Homri, proclamé roi par l'armée, ayant pris Tirtsa, Zimri mit le feu au palais royal et périt dans les flammes. (16: 9-19.)

ZIMRI (Jér. 25: 25), pays inconnu, probablement situé dans le voisinage de la Perse.

ZIPH (1 Sam. 23: 14), ville de Juda, près d'un désert dans lequel Sattl, averti par les Ziphiens de la présence de David, le poursuivit deux fois. (23:14-24 ; 26: 1.) Ce fut probablement cette ville de Ziph que Roboam fortifia. (2 Chron. 11: 8.) On croit qu'elle était environ deux lieues au sud d'Hébron. II y en avait une autre plus au sud, près de la frontière d'Edom. (Jos. 15: 24.)

ZODIAQUE (Job 38: 32). zone céleste qui occupe tout le contour du ciel, sur une largeur d'environ dix-huit degrés, et que le soleil semble parcourir chaque année, par l'effet du mouvement annuel de la terre autour de cet astre. Le zodiaque se divise en douze parties nommées signes, dont chacun comprend trente degrés. Ces signes forment douze constellations qui ont été désignées, par les anciens Egyptiens, sous des noms symboliques, adoptés aujourd'hui par tous les peuples civilisés. D'après Arago, ces noms, presque tous d'animaux, ont été tirés de la comparaison des phénomènes célestes et de certains phénomènes observés en Egypte. Dans ce pays, l'année commençait le 20 juin, avec la crue du Nil, au moment où le soleil entrait dans le signe du Capricorne ou du bouc. Le Capricorne est ainsi le premier des animaux célestes, comme le bouc est sur la terre le chef du troupeau dont il fait partie.

m

zuz

On explique d'une manière analogue les noms de tous les autres signes. U faut observer que Ton nomme aujourd'hui Capricorne le signe que le soleil parcourt du 20 décembre au 20 janvier.

On traduit assez généralement avec Martin par zodiaque, le mot hébreu (mazaroth) rendu par signes du midi dans la version d'Ostervald. (Job 38: 32.) On trouve dans 2 Rois 23: 5, un terme presque semblable (mazaloth), qui parait avoir le même sens, mais que nos traductions rendent par astres.

ZOROBABEL ou SESBATSAR (Esdr. 2: 2 ; 1: 8,11), prince de Juda, était fils de Pédaja, petit-fils de Salathiel et arrière-petit-fils du roi Jéchonias (1 Chron. 3:17-19 ; Esdr. 1: 8) ; mais il est ordinairement appelé fils de Salathiel. (Esd. 3: 2, 8 ; 5: 2 ; Luc 3:27.) Né à Babylone, il fut nommé gouverneur de Judée par Cyrus, qui lui fit remettre 5400 vases sacrés, apportés de Jérusalem par Nébucadnétsar, et l'envoya dans cette ville avec la mission d'y reb&tir le temple. (Esdr. 1: 7-11 ; 5 : 14-16.) Assisté du souverain sacrificateur Jéhosuah, Zorobabel présida au retour et à l'établissement des Juifs dans leur patrie, puis à la reconstruction et à la dédicace de la maison de Dieu. (2: 2 ; 3: 2, 8 ; 5 : 2 ; 6: 7-22.) Cette œuvre ayant été interrompue, il fut encouragé à la poursuivre par les prophètes Aggée et Zacharie. (Agg. 1: 1,12 ; 2 : 2-4; Zach. 4: 6-10.) Le premier loi adressa entre autres cette promesse : « Je te prendrai, ô Zorobabel, fils de Salathiel, mon serviteur, dit l'Eternel, et je te mettrai comme un anneau de cachet ; car je t'ai élu. » (Agg. 2: 23.) « Les mains de Zorobabel, dit Zacharie, ont fondé cette maison, et ses mains l'achèveront. » (Zach. 4: 9.) On ne possède néanmoins que peu de renseignements sur le caractère et l'activité de ce serviteur de Dieu, et sa mort ne nous est pas racontée. D'après 1 Chron. 3: 19,20, il eut sept fils et une fille ; mais par une erreur de traduction, nos versions comptent ses cinq derniers fils au nombre de ses petits-fils.

625

ZUZINS (Gen. 14: 5), peuplade inconnue, fixée à l'est da Jourdain, et peut-être identique avec les Zamzummins.

DICTIO*. BIBLIQUE. tO

GooqL

Diaitized bv

TABLE DES ARTICLES

Parfois le titre d'un article est imprimé en italiques, pour indiquer que cet article se rattache à l'article précédent, comme par exemple Le livre <TAmog à AMOS. Pour les introductions aux livres des Chroniques, d'Abdias, de Jonas, de Nahum, d'ffaba-cuc, d'Aggée et de Ualaehie, voyez ces mots. Pour YEpitre aux ColosHens, voyez COLOSSES. — V. signifie voyez.

—----—

A

Pages,

P*f«s

Paget

Aaron......

1

Achas ......

24

Abaddon .....

Achazia......

. 15 ;

A îéleth -Hasçachar . .

25

Abana ......

2

Achazia......

. 15

25

Abarim......

2

Acsaph......

. 15

Akis........

25

Abba.......

3

Actes des A pâtres .

. 15

Albâtre.......

25

Abdias......

3

Acxib.......

Alexandre. .....

25

Abdias......

. 3

Adam.......

Alexandrie.....

25

Abeilles......

Adama......

Alexandrins.....

26

Abel.......

4

Adar.......

Algummim.....

26

Abel.......

Adma......

. 17

Alliance......

26

Abel.......

Adoni-Bézelt . . .

. 17

AUon-Bacuth ....

28

Abelmajim ....

Adonija.....

. 18

Almugghioi (v. Algum

Abel-Méhola. . . .

Adoniram. Adoram ou i

mim) .......

28

Abel-Mitsraïm . . .

. 4

Hadoram ....

. 18]

28

Abel-Sitlim ....

Adoni-Tsédek . . .

. 18

Alpha.......

28

Abia.......

Adoption.....

. 19

Alphée .......

28

Abiathar.....

Adorer......

. 19

Altascheth.....

28

Abigall......

drammélec . . .

Amana.......

28

Abigail......

Adrammélec . . .

. 19

Amandier......

28

Abihézer.....

Adramite.....

Amatsia ou Amasias .

28

Abihu......

Adriatique ....

Amatsia ou Amasias .

29

Abiia.......

Adultère.....

Ambassadeur ....

29

Abija.......

Agabus ......

29

Abija ou Abijam . .

. 6

Agag.......

. 20

Améthyste.....

80

Abilène......

6

Agar.......

Amnon.......

80

Abimélec ....

6

Agate.......

Amon.......

80

Abimélec.....

Aggée......

Amorrhéens.....

80

Abimélec.....

Agrippa......

. 21

81

Abinadab.....

. 7

Ahava......

Le livre <TAmos . .

31

Abiram......

Ahija.......

Amphipolis.....

81

Abiram......

Abija.......

. 22

Amraphel......

81

Abisag......

. 7

Ahikam......

. 22

Anamas.......

81

Abisaï......

Ahimahats . . . .

. 22

Ananias.......

81

Abner......

. 7

Ahimélec.....

. 22

Ananias.......

31

Abomination . . .

. 8

Ahinoham . . . .

. 23

Anathème......

82

Abram, Abraham .

8

hitophel..... Ahitub......

. 28

Anathème maranat

* 82

Absalom.....

. 11

Analhoth(v.Uanathoth)

82

Absinthe.....

. 12

Ahjo.......

28

Anciens.......

82

Achab ......

. 12

Ahola et Aholiba . .

. 28

Ancre.......

88

Achab ......

Aholiab......

. 28

André.......

88

Achaïe......

Aigle.......

. 28

88

L'âne sauvage ... Si

Anet........34

Ange........34

Cet anges des églises 35

Anne........35

Anne........35

Anne........35

Anneau (v. Boucle). . 35

Année.......35

L'année sabbatique. 36

L'année du Jubilé . 36

Antéchrist .... 36

Antioche......36

Antioche......37

Antipas.......37

Anlipatris......37

Aphek.......37

Aphek.......37

Aphek.......37

Apocalypse.....37

Apollonie......38

Apollos.......38

Apollion......39

Apôtre.......39

Aquilas.......39

Arabie.......39

La vallée des Arabes 40

Araignée......40

Aram........41

Ararat.......41

Arauna.......41

Arc (v. Armes).... 41

Arc-en-ciel.....41

Archange......41

Arche...... . 42

Arche de l'alliance. . 42

Archélaus......43

Archers.......43

Aréopage......43

Arétas.......44

Argent.......44

Argob.......44

Ariel........44

Arimathée......4t

Aristarque.....44

Armageddon .... 45

Armée.......45

Armes.......45

Armoni.......46

Arnon.......46

Arpad........46

Artaxerxès.....46

Aruma.......47

Arvadiens......47

Asa........47

Asaph.......47

Asdod.......47

Asdoth-de-Pisga... 48

Asenath......48

Aser........48

B

Babel ou Babylone

. 55

Bar-Jésus......

64

Bélier (v. Brebis) . .

69

Baca......

. 56

Barnabas ......

65

Bélier.......

69

Bague (v. Joyau).

. 56

Barrabas......

65

Beisatsar......

69

Bahal......

. 56

Barsabas......

65

Beltésatsar.....

70

Bahal......

Barsabas ......

66

70

Bahala, Bahalé .

. 57

Barthélemi.....

66

Ben-Hadad .....

70

Bahalath ....

. 57

66

Ben-Hadad .....

70

Bahal-Bérith . .

. 57

Baruc.......

66

Ben-Hadad .....

71

Bah al-G ad . . .

Barzillaï .......

67

Benjamin......

71

Bahal-Hamon . .

. 57

. 67

71

Bahal-Hatsor . .

. 57

Basilic.......

67

Bérénice......

71

Bahal-Méhon . .

. 57

Bath (v. Mesures) . .

67

Béril........

71

Bahal-Péhor. . .

Bath-Sébah ou Bath-

67

71

Bahal-Pératsim .

. 57

suah.......

67

Bérodac (v. Mérodac).

71

Bahal-Tamar . .

. 57

Baudrier......

67

Bérothaï......

71

Bahal-Tséphon .

. 57

Baume.......

68

73

Bahal-Zébub . .

. 57

Bdellion......

68

73

Bahana.....

. 57

Beaux-Ports.....

68

Béthabara......

73

Bahasa.....

Bédan .......

68

Béthanie ......

73

Bahurim ....

Béelzébul......

68

Beth-Arbel.....

73

Baiser.....

Béer........

68

Beth-Aven.....

73

Balaam.....

Béer.........

68

Beth-Bara.....

79

Balac......

Bééroth ......

68

79

Balath-Béer . . .

Béer-Sébah .....

68

Béthel.......

79

Baleine.....

Béhémoth......

69

Bétbesda......

74

Baptême ....

Bel.........

69

74

Barac.....

Bélah (v. Tsohar) . .

69

Bethjésimoth ....

74

Barachie ....

Bélah........

69

Beth-Kérem.....

74

Belette .......

69

Béthléhem.....

74

Barbe.....

Bélial.......

69

Beth-Péhor.....

75

Asiarques.......49

Asie........49

Askélon.......49

Askénas......49

Aspenaz......49

Aspersion......49

Aspic........49

Aspic........49

Assos........49

Assuérus......50

Assuérus......50

Assuérus......50

Assur........50

Assyrie.......50

Astrologues.....51

Athènes.......51

Atsal........52

Atlalie.......52

Auguste......52

Aulx........52

Aumône......52

Autel........52

Autel des holocaustes. 53

Autel des parfums . . 54

Autruche......54

Aven........54

Aven....... . 54

Avocat . ......54

Azote........55

Caboul.......81

Cache!.......8!

Cadavre......81

Cadran.......81

Caille........82

Caïn........83

Caioan.......82

Caïphe.......83

Caleol (v. Ethan). . . 83

Caldée.......83

Caldéens......83

Caleb........84

Calné........84

Calvaire......84

Cam........84

Camars.......85

Camp........85

Cana de Galilée ... 85

Canaan.......85

Canaan.......88

Cananéens.....87

Candace......88

Canne (v. Mesures). . 88

Canne.......88

Canne odoriférante. . 88

Cantique......88

Cantique des cantiques 88

Capernaâm.....89

Caphtor.......89

Caphtorim.....89

Cappadoce.....89

Captif.......89

Captivité......90

Caran.......91

Carkémis......91

Carmel.......91

Carmel.......92

Carpus.......92

Carquois......92

Casiphia......92

Casse........92

Castor et Pollux ... 92

Catholique.....92

Cavernes......92

Cèdre........92

Cédron.......93

Ceinture (v. Baudrier) 93

Bethphagé.....

75

Bithron......

Béthsaïda......

75

Bithjnie.....

Boucles (v. Joyaux)

. 79

Béthsaïda......

75

Bouclier (v. Armes)

. 79

Beth-Séan ou Béthsan

75

Blasphème ....

Bouteille.....

. 79

Beth-Sémès.....

75

Blé (v. Froment). .

. 77

Bracelets (v. Joyau)

. 79

Béthuel.......

76

Boanerges.....

. 77

Brebis......

Bétsaléel......

76

Boaz (v. Temple). .

. 77

Beurre.......

76

Bocage......

Béxek.......

76

Bœuf.......

Bul.......

Biche (v. Cerf). . . .

76

Bokim......

Bière........

76

Booz.......

Bildad.......

76

Botskath.....

Bilba........

76

Botsra......

Cenchrée......93

Cendre.......93

Cène........93

Céphas.......94

Cercueil (v. Bière) . . 94

Cerf........94

Cervoise......95

César........95

Césarée.......95

Césarée de Philippe . 95

Chabor.......95

Chair........95

Chalach.......96

Chalcédoine ou Calcédoine.......96

Chameau......96

Chamois......96

Chandelier.....96

Changeurs.....97

Chantres......97

Chariot.......97

Chariot (v. Ourse) . . 98

Châtaignier.....98

Chat-huant.....98

Chauve-souris .... 98 Chemise (v. Vêtements) 98

Chêne.......98

Chérubins......98

Cheval.......99

Cheveux......99

Chevreuil......100

Chien.......100

Chijun (v. Kijun) . . 100

Chios........100

Chlué........100

Chonja ou Conja . . .101 Chorazin . ... 101

Chouette......101

Chroniques . ... . .101

Chrysolithe.....101

Chrysoprase .... 101

Chuzas.......101

Chypre.......101

Cigogne.......102

Cilicie.......102

Cinnamome.....102

Circoncision.....192

Citerne.......103

Clairon (v. Musique) . 104

Clauda.......104

Claude.......104

Claude Lysias . . . .104

Claudia.......104

Clément......105

Cléopas.......105

Clochette......105

Clou........105

Cohorte.......105

Collier (v. Joyaux) . . 105

Colombe......105

Colonne.......106

Coloquinte.....106

Colosses......107

Concombre.....107

Concubine.....107

Conjurer......108

Conseil . ......108

Conversion.....108

Coq (v. Poule).... 109 Cor (v. Musique). . . 109

Corail.......109

Corban.......109

Corbeau......109

Cote (v. Mesures) . . 110

Coré........110

Cor-Hasan (v. Hasan). 110

Coriandre......110

Corinthe......111

Première ipitre aux Corinthiens. . . .111 Seconde épitre aux Corinthiens. ... 112

Cormoran......112

Corne.......112

Corneille......112

Corroyeur......113

Cos.........113

Coudée (v. Mesures) . 113

Coudrier......113

Couleuvre...... 113

Coupe.......113

Couronne......114

Courrier......114

Casbi........144

Cramoisi......114

Création......115

Crète........115

Crispe...... . 116

Cristal.......116

Crocodile......116

Croix........117

Cub........118

Cuisse...... . 118

Cuivre ........118

Cumin.......118

Cun (v. Bérothaï) . . 118

Cus .......118

Cus........118

Cusaï........118

Cusan.......119

Cusan-Rischathajim . 119 Cusi........119

Cuth........119

Cuve d'airain .... Ht

Cygne....... 419

Cymbales......119

Cyprès ....... lit

Cyrène.......120

Cyrénius......120

Cyrus ...... ISO

D

Dabrath.....

Dédan .......

131 ;

Dibon ou Dimona . .

137

Dagon ......

. 181

Dédicace......

131

Didrachmefv. Mesures) 137

Daim.......

. 121

Déhaviens. . . . . .

131

Didyme (v. Thomas) .

137

Dalmanutha....

. 122

Délila.......

131

Dieu ........

137

Dalmatie.....

. 122

Déluge . . . „ . . .

132

Dimanche......

140

Damas......

133

141

Dan.......

. 123

Démétrius......

133

Dina.......

142

Dan.......

Démon (v. Diable) . .

133

Diotrèphe......

142

Daniel......

Démoniaque.....

133

Divination (v. Magie).

142

Le livre de Daniel

. 126

Denier (v. Mesures) .

134

Divorce.......

142

Danse......

. 126

Denis........

134

Dizahab.......

142

Darah ......

126

Dénombrement (v. Cy

142

Darius......

rénius) ......

135

142

Darius......

. 127

Derbe........

135

Dorcas.......

142

Darius de Perse . .

. 127

Deuil........

135

Dothaïn......

143

Dalhan (v. Abiram)

. 127

Deutéronome . . . .

135

Drachme (v. Mesures)

143

Dattes ......

Devin (v. Magie). . .

135

Dragon.......

143

David......

. 127

Diable.......

135

Droiturier......

143

Débir.......

Diaconesse (v. Diacres)

136

Dromadaire ( v. Cha

Débir.......

. 131

Diacres .......

136

meau) ......

143

Débora ......

, 131

Diamant......

136

Drusille.......

143

Débora ......

. 131

Diane .......

137

14S

Décapote ou Décanolis 131

Dibla........

137

143

Dédan ......

. 131

Dibon.......

137

E

Ebène ......

Election . . .

... 157

Elymas (v. Bar-Jésus).

164

Eben-Hézer. . . .

Elhalé ....

... 157

Embaumer.....

164

Eliab.....

... 158

Ëmeraude......

164

Ecclésiaste . . . .

. 144

Eliakim....

... 158

164

Ecole.......

Eliakim (v. Jéhoiakim) 158

Emmanuel.....

164

Ecriture.....

Eiiasib . . . .

... 158

Emmaus......

165

Ecriture ...'..

Elie .....

. . 158

Emmor (v. Hémor) . .

165

Eden.......

Elihézer . . .

, . . 160

Encensoir......

165

Eden......

... 160

Enchantem. (v. Masie) 165

Edom.......

Elihézer . . .

. . 160

Enée........

165

Edréhi ......

Elihu. . . . .

. . 160

Enfant.......

166

Eglajim......

. 149

Elim.....

... 161

Enfants de Dieu . . .

166

Eglise......

Elimélec . . .

. . . 161

Enfer........

166

... 161

Enoc (v. Hénoc) . . .

166

Ehud.......

Elisa .....

... 161

Enon........

166

Ela........

Elisabeth . . .

... 161

Enseigne......

166

Elam (v. Hélam). ,

. . 156

Elisée . . . .

... 162

166

Elath ou Eloth. . .

. . 156

Elkana . . . .

. . . 163

Epaphras......

166

Eldad.......

Eliasar . . . .

... 16»

Epaphrodite.....

166

Eléazar ......

Elnathan . . .

. . 163

Epaule.......

166

Eléazar ......

Elon.....

. . . 16?

Epeautre......

166

Eléazar......

Elul.....

... 164

Epervier......

167

Kpha (v. Mesures) . . 167

Ephèse.......167

Epître aux Ephésiens 168

Ephod.......1*8

Ephraïm......168

Ephraïm......16»

Forêt <V Ephraïm. . 169 Montagne d'Ephraïm 169

Ephrat ou Ephrata . . 169

Epicuriens.....169

Epinette (v. Musique) 169

Eraste.......169

Erec........169

Esaïe........169

Le livre d'Esaïe ..170

Esarhaddon.....170

Esaii........170

Escarboucle . . . . . 171 Esclave.......171

Escol........172

Esdras.......172

Le livre d'Esdras. . 173

Espagne......173

Ester........173

Le livre (TEster . . 173

Etain........173

Etang.......173

Ethan (v. Dardah) . . 174

Elhan.......174

Elhanim......174

Eth-Bahal......x174

Ethiopie ...... 174

Etienne.......174

Etoiles.......175

Etranger......175

Etsel (v. Atsal). ... 176 Eunice.......176

Eunuque......176

Euphrate......176

Euroclydon.....176

Eutyche.......176

Evangéliste.....176

Evangile ...... 176

Evangiles..... 177

Eve........177

Evêque.......177

Evilmérodac.....178

Evodie.......178

Exode.......178*

Exorcistes......178

Expiation......178

Expiations.....179

Ezéch ias......180

Ezéchiel ...... 181

Le livre SE%éehitl. 181

F

Félix. .*......182

Femme.......182

Fenêtre.......183

Fer.........183

Festin (v. Repas). . . 183

Festus.......183

Fêtes........184

Fève........484

Fiel........185

Fiente de pigeon (v. Colombe) ......185

Fiente.......

185

Figuier.......

185

Fille de Sion ....

185

Fleuve.......

185

Flûte (v. Musique) . .

185

Foi.........

186

Fontaine......

187

Fornication (v. Prosti

tution) ......

187

Fort. Forteresse . . .

188

Fouet........

188

Fronde (v. Armes) . . 190 Fronteau (v. Phylactères).......190

Fruit........190

G

Epître aux Galates. 194 Galbanum......195

Galilée.......195

Gallim.......195

Gallion.......195

Gamaliel......195

Gammad......196

Garant du sang . . .196

Gareb.......196

Garizim (v. Guérizim) 196

Gasmu.......

196

Gâteau.......

196

Gath........

196

Gath-Hépher . . . .

197

Gaih-Rimmon. . . .

197

Gaza........

197

Géant........

197

Vallée des aéants (v. Réphaïms) . . . .

197

Gédéon .......

197

Géhenne ......

198

Généalogie.....

198

Genèse.......

198

Genêt........

198

Génézareth.....

198

La contrée de Géné-

%areth......

200

Gentils.......

200

Gerce (v. Teigne) . .

200

Gergéséniens (v. Gada

réniens)......

200

Géthsémané . . . .

200

Girafe.......

200

Gnide.......

201

Gob........

201

Gog et Magog .... 201

Gona........201

Golan.......201

Golgotha (v. Calvaire) 201

Goliath.......201

Guêpe (v. Frelon) .

. 205

Guérar .....

. 205

Guérizim.....

. 305

Guerre......

. 206

Guersom.....

. 207

Guerson.....

. 207

Guéruth-Kimmam .

. 207

Guésem (v. Gasmu).

. 207

Guézer.......307

Guesur.......207

Guésuri.......207

Gibbéthon......307

Guibha ou Guibath . . 307

Guidhom......308

Gui bon.......308

Guihon.......308

H

Habacuc ......

208

Har........

215

Bémor........

222

Babag.......

209

Hara........

216

Hémorroïdes . . . .

222

Habarim (v. Abarim) .

209

Harad.......

216

Hénah ou Hanath . .

232

Habdon .......

209

Baran.......

216

Hendor .......

222

Babed-Négo.....

Babor (v. Chabor) . .

209 209

flargol.......

Barkiens......

316 316

Benguédi ......222

Hen-Hakkoréfv. Léhi) 222

Hacan.......

209

Harod.......

316

Ben-Eglajim. . . . .

222

Hacco.......

210

Haroher ......

316

Hénoc ou Enoc . . .

222

Baceldama.....

210

Haroher......

216

Ben-Roffuel(v.Roffuel) 228

flacor .......

210

Haroher......

216

Hen-Sémès.....

223

Hacsa........

210

Haroseth......

216

Bépha .......

223

Hadad.......

210

Barpe (v. Musique). .

216

Hépher.......

228

Badadhézer.....

210

Hasaël ou Basaël . .

216

Béphron......

228

Hadad rimmon. . . .

211

Hasan.......

216

fléphron......

228

Hadrac.......

211

Hasmal.......

216

Bérétique......

223

Hadullam......

211

Bastaroth......

217

Bérets.......

223

Badullam......

211

Hastaroth de Garnaïm 217

Hérisson (v. Butor). .

228

Haearéniens ou Baga*

Hathalie......

217

Béritage......

223

riens......

211

Batsar-Hénan . . . .

217

Bermogéne.....

224

Haï.........

211

Hatsar-Suhal . . . .

217

Hermon.......

224

Haia, Haiath (v. Haï).

211

Hatsatson - Tamar ( v.

Hérode.......

224

Bajm........

211

Henguédi).....

217

Hérode.......

225

flakila.......

211

Batsor.......

317

Hérode ..:....

226

flakrabbim . . . . .

211

atsor.......

217

Hérodias......

226

Balah (v. Chalach) .

313

au viens......

217

flérodiens......

227

Halamoth......

313

Hava ou flivah. . . .

217

Béron.......

227

fl alléluia......

313

Havila.......

218

Beftbon.......

227

Bamalec......

313

Havila.......

218

Besek.......

227

Bamalécites.....

313

Havran.......

218

Béthiens......

327

Haman.......

313

Bazaël.......

218

flethlon.......

228

Hamasa. . . . . .

313

Hazaria.......

218

fletsjon-Guéber . . .

228

Hamasa.......

313

Bazaria.......

218

Héviens.......

228

Hamasaï ......

313

Bazazel (v. Exniations) 218

Bibou (y. Chat-huant). 228

flamasia......

313

flazéka .......

218

Biddekel......

228

Bamatb.......

313

Hébal (v. Guérizim) .

318

Biddo.......

228

Hamath.......

313

Bébed-Mélec . . . .

318

Biel........

228

Hamathiens.....

314

Béber .......

319

Hiérapolis......

228

Hamminadab . . . .

314

Bébreux......

219

Biggajon......

228

Hammonites.....

214

Enître aux Hébreux 219

228

Hamram......

214

Hébron.......

220

Bilkija.......

228

Hana........

214

Hébronites.....

220

Bin (v. Mesures). . .

229

Hanak .......

214

Bed........

220

Binnom.......

22»

Hanammélec(v. Adram-

Béden (v. Eden) . . .

220

Biram ......

229

mélec)......

215

Béglon.......

230

Hiram.......

22»

Hanani.......

215

Héglon......

320

Hirondelle.....

229

Banani.......

215

Hébron.......

220

Hivah.......

280

Bananja......

215

Bélam.......

221

Hobab .......

280

Banathoth......

215

Belbon.......

221

Bobar .......

230

Hanès .......

215

Héli........

231

Hobed-Edom . . . .

230

Hanneton......

216

Helkath-Batsurim . .

331

Hoded.......

230

Hamin.......

Haphra. ......

215

Héman (v. Ethan) . .

331

Holocauste (v. Sacri

215

Béman.......

221

fices) .......

230

Guilboah......108

Guilgal.......208

Guilo........208

Guirgasiens.....108

Guitare (v. Musique) . 208

Guittith.......208

Gur-Bahal......208

Hog........230

Homer.......230

Bomri.......231

Bophel.......231

Bophni.......231

Bophra.......231

Hophra.......231

Hor........231

Bor........231

Boreb.......231

Boreb.......232

1-Cabod.......235

Iconie.......235

Idolâtrie......235

Idumée (v. Edom) . . 237

Image.......237

Images (v. Idolâtrie) . 237

Impôt.......237

Indes........238

Insectes.......238

Inspirations (v. Ecri

Jaazanja......243

Jabbok.......244

Jabès de Galaad ... 244

Jahbets.......244

Jabin. ....... 244

Jabin........244

Jacob........244

Puits de Jacob . . . 247

Jacques.......247

Jacques.......247

Epître de Jacques . 248

Jadduah.....249

Jahats.......249

Jahaziel......249

Jahel........249

Jahzer.......249

Jaïr........249

Jaïr........249

Jaïrus.......250

Jakim ou Joakim ... 250 Jakin (v. Temple) . . 250

Janès........250

Janoab.......250

Japheth.......250

Japho (v. Joppe)... 250

Jareb........250

Jarmuth......250

Jasar (v. Droiturier) . 250

Jasobham......250

Jason........251

Jaspe........251

Jattir........251

Javan........251

I«an ...... «si

Boriens.......232

Borna.......232

floronajiat.....282

Horonite(v. Samballat) 232

Hosanna......232

Hosée.......233

Hospitalité.....283

Hôtellerie......233

Hothniel......284

Hozias ....... 234

Huile (v. Olivier). . . 284

ture) ......238

Interdit.......238

lntérét.......289

Iota........239

lsaac........239

Isaï........240

lsbi-Bénob.....241

Isboseth......241

Ismaël.......241

Ismaël.......242

Evangile selon St.

Jean.......251

Première épître de

St. Jean.....253

Seconde épître de St.

Jean.......253

Troisième épître de

St. Jean.....258

Jean (v. Marc). ... 253 Jean-Baptiste .... 253 Jébus (v. Jérusalem) . 255

Jébusiens......255

Jéchonias ( v. Jéhoja-

chin).......255

Jeddo (v. Hiddo) ... 255 Jédithun. Jéduthun . 255

Jéhoachaz......255

Jéhoachaz (v. Joachaz) 256 Jéhoachaz (v. Achazias) 256 JéhojachinouChonja. 256

Jéhoiadah......256

Jéhojakim......256

Jéhonadab(v.Jonadab) 257

Jéhosébah......257

Jéhosuah (v. Jésuah) . 257 Jéhovah-Sçalora ... 257

Jéhu .......257

Jéhu........257

Jékabtséel......258

Jémini.......258

Jephthé.......258

Jérahmééliens. ... 259

Jérémie.......259

U livre de Jérémie . 260

Hulda.......934

Hulotte.......234

Huppe.......234

Hur........234

Hurbec.......214

Huts........235

Huza....... . 233

Hyacinthe......283

Hyménée......235

Hysope.......215

Israël........242

Issacar ....... 242

Italie........242

Ithamar.......243

Itbiel........243

Ittaï........248

lturée.......243

Ivoire.......243

Ivraie.......243

Les lamentation» de

Jérémie.....260

Jérico.......260

Jéroboam I ..... 261

Jéroboam II.....261

Jérubbahal (v. Gédéon) 262

Jérusalem......262

Jésabel.......264

Jésabel.......265

Jessé (v. Isaï) .... 265

Jésuah.......265

Jésurun.......265

Jésus-Christ.....265

Jéthro (v. Hobab) . . 268

Jeûne........268

Jibléham......270

Jisbi-Bénob (v. Isbi) . 270

Jizréhel.......270

Jizréhel.......270

Jizréhel.......270

Jizréhel.......270

Joab........271

Joachaz.......271

Joas........271

Joas........271

Joas........272

Job.........272

Le Uvre de Job. . . 273 Joël (v. Abija) .... 274

Joël........274

Le livre de Joël . . 274

Johanau......274

Jokbed.......274

*nkméham.....275

Joknéham......275

Jokthéel (v. Sélah) . . 275

Jouadab.......275

Jonadab......275

Jonas........275

Jonathan......276

Jonathan (v. Ahima-

hatz)...... . 277

Jonathélem-Réhokim . 277

Joppe.......277

Joram.......277

Joram.......277

Josaphat......278

Vallée de Josaphat . 279

Joseph.......280

Joseph.......281

Joseph.......282

Josès (v. Barnabas). . 282

Josias.......282

Josué........283

Le livre de Josué. . 285

Jotham.......285

Jotham.......286

Jour........286

Jourdain......286

Joyaux.......288

Jubilé (v. Année). . . 289

Juda........289

[m tribu de Juda . . 289 Le royaume de Juda 290

Judas........290

Judas le Galiléen . . 291

Jude.......292

Epitre de Jude. . . 292

Judée........£92

Juge, Justice .... 292

Juges........293

Livre des Juges . .. 294

Juif........294

Jules........295

Jupiter.......295

Justification.....295

K

Kab........297

Kabtséel (v. Jékabtséel) 297

,Kadès ou Kadès-Barné 297

Kagab (v. Habag) . . 297

Kana........297

Karkor.......297

Kébar.......297

Kédar........297

Kédémoth......297

Kédès.......297

Kédor-Lahomer ... 298

Kéhath.......298

Kéhathites.....298

Kéhila.......298

Kétnos.......293

Kéniens.......298

Kéniens.......298

Képhira......298

Kéréthiens.....298

Kérijoth......299

Kérith.......299

Kétura.......299

Kijun........299

Kikajon.......299

Laban ......

. 300

Lévi.......

. 306

Lo-Hammi.....

314

Lahmi......

Lévi (v. Matthieu) .

. 307

314

Laïs ou Lésem (v. Dan^ 301

Léviathan.....

. 307

Lo-Ruhama.....

314

Lakis.......

Lévites......

315

Lévitique.....

315

Laodicée.....

. 302

Lézard ......

. 308

Luc........

31 fi

Lapider......

. 302

Liban ......

ÈvanaileselonSt.Luc 316

Lapin......

. 303

Libertins.....

. 310

Lud........

317

Lasée (v. Crète) . .

. 303

Libna......

. 310

317

Laurier......

Libye.......

317

Lazare ......

. 303

Lice.......

Lunatique......

317

Lazare ......

. 303

Licorne ......

. 311

Lune........

317

Léa.......

. 303

Lieux hauts . . . .

Luth (v. Musique) . .

318

Lebbée (v. Jude). .

, . 304

Lièvre ......

Luz (v. Béthel). . . .

318

Légion......

, . 304

Ligure......

. 311

Luz........

318

Léhi.......

Limaçon.....

Lycaonie ......

318

lémec......

Lin.......

318

Lémec......

. . 304

Linus.......

Lydde .......

318

Lémuel......

Lion.......

319

Lentille......

Lyre (v. Musique) . .

319

Léopard .....

, . 304

Lit........

Lysanias ......

319

Lèpre......

305

Livre .......

Lysias (v. Claude-Ly-

Lésa.......

. , 306

Lod (v. Lydde). . .

. 314

sias).......

319

Lettre......

. 306

Lodébar .....

. 314

Lystre.......

319

Levain......

, . 306

Lpg (v. Mesures). .

. 314

Kimham (v. Géruth-

Kiinham).....299

Kinnereth (v. Généza-

reth).......299

Kir.........299

Kir, Kirhaséreth ... 299

Kirjalhajim.....299

Kirjath-Jéharim . . . 300

Kisleu.......300

Kison ou Kédummim . 300 Kittim.......300

Macédoine.....319

Macpéla......840

Mactès.......320

Madian.......320

Madmen......320

Madména......320

Madon...... . 320

Magdala......321

Mage..... . . 321

Magie.......322

Magog (v. Gog) . . . 325 Magor-Missabib(v. Pas-

hur).......325

Mahaca.......325

Mahalath......325

Mahalath-Léhanoth . 325

Mahaloth......325

Mahnnajiin.....335

MahanéDan.....326

Maher-Salal-Has-Bas. 326

Mahon.......326

Mahonites......326

Mahuzzim ou Maosim 326

Mains imposition des . 326

Maison.......328

Makir.......330

Makkéda......330

Malachie......330

Malcam (v. Moloc) . . 330

Malchus......330

Malte........330

Mammon......331

Mamré.......331

Mamré.......331

Manahem......331

Manassé......331

Manassé......332

Mandragore.....332

Manne.......332

Manoah.......333

Mara........834

Maranatha ( v. Anathème )......334

Marc (v. Mesures) . . 834

Marc....... . 334

Evangile selon St.

Marc......334

Marciié d'Appius . . . 335

Mardochée.....335

Marésa.......336

Mariage ..... 336

Marie........338

Marie........338

Marie.......339

Marie........340

Marie........340

Marie-Magdelaine . . 340

Marmouset.....341

Marthe.......341

Martinet......341

Maskil.......341

Massa.......341

Mattam.......341

Mattania (v. Sédécias) 341

Matthias......341

Matthieu......342

Evangile selon St.

Matthieu.....342

Médad (v. Eldad). . . 342

Médéba.......342

Médecin......342

Médie.......343

Méguiddo......343

Méhara.......343

Méhunites......344

Melchisédec.....344

Melon.......344

Meitsar.......344

Memphis......344

Mémucan......345

Ménahem......345

Mephahath.....345

Méphiboseth. .... 345

Méphiboseth .... 345

Mer........346

Mer de fonte .... 346

Mer occidentale . . . 346

Mer Rouge.....347

Mer Salée......347

Mérab.......348

Mérari.......348

Mercure......34s

Mériba (v. Massa) . . 348 Mérib-Bahal (v. Méphiboseth) .... 348

Mérodac......348

Mérodac-Baladan . . 348

Mérom.......349

Méroz.......349

Mésa........349

Mésac (v. Habed-Négoï 349

Mésah.......349

Mésech.......349

Mésopotamie .... 349

Messie.......350

Mesures......350

Méthégamma .... 355

Métliuséla......355

Métier.......355

Meule.......356

Meurtre..... .356

Mica........357

Micaël.......357

Mical........358

Michée.......358

Mir.hÂA ..... a.tft

M

Le livre de Michée . 358

Michel (v. Micaël) . . 35 )

Micmas.......359

Miclam.......35 t

Miel........359

Migdal-Héder .... 369

Migflol.......359

Migdol.......360

kMigron.......360

Milcom (v. Moloc) . . 360

Milet........360

Millet.......360

Millo........360

Mine........361

Minni.......361

Ministère, Ministre . . 361

Minnith.......36-j

Miracle.......362

Miroir.......36 *

Misaël (v. Mésac) . . 364

Mitre ou Calotte ... 864

Mitshar.......864

Mitspa.......364

Mitspa.......364

Mitspé.......364

Mitylène......364

Mnason......365

Moab........365

Mois........366

Moïse........367

Moisson.......872

Molada.......372

Moloc ou Molec . . . 372 Monnaie (v. Mesures). 373 Montagne d'assignation .......373

Morasite.......373

Moré........873

Moreh.......873

Moréseth......873

Morija.......373

Mort........374

Mouche.......374

Moucheron.....374

Moulin (v. Meule) . . 374

Moût (v. Vin) .... 875

Moutarde ou Sénevé . 375

Mouton (v. Brebis) . . 375

Muguet.......875

Mulet........376

Mûrier.......376

Musette (v. Musique) . 879

Musique. ...... 379

Muth-Laben.....379

Myra........370

Myrrhe.......370

Myrte........384

Mysie........38

V"

Diaitized by Google

N

Naaman.......380

Nabal........381

Naboth.......381

«acor.......381

Nadab.......381

Nadab.......382

Nahas.......382

Naborai.......382

Nahum.......382

Nain........382

Najoth.......382

Narcisse......382

Nard........383

Nathan.......383

Nathan.......383

Nathanaël......383

Navigation.....383

Nazaréat (v. Nazarien) 384

Nazareth......384

Nazarien ou Nazaréen. 385

. Nazarien......386

Néapolis. . . . . . .386 Nébajolh......386

Nébo .....

Nébo.....

... 386

Nébo.....

... 387

Nébucadnétsar.

... 387

Nébuzar-Adan .

... 388

Néco (v. Pharaon-Néco) 389

Néguinoth. . .

... 389

Néhémie . . .

... 389

Le livre de Néhémie 390

Néhiloth. . . .

... 390

Néhustan . . .

... 390

Neige.....

... 390

Nephthali. . .

. , . 391

• /Mil

La montagne dt thatt . . .

5 iYCp/l-... 391

Nephthoah . .

... 391

Nergal ....

... 391

Néthiniens . .

... 391

Nibchaz. . . .

Nicanor. . . .

... 392

Nicodème. . .

... 392

Nicolaïtes . . .

... 392

Nicolas (v. Nicolaïtes). 393

Nicopolis......

Nielle........393

Nimrah ou Beth-Nim-

0

Obed........400

Oblation (v. Sacrifices) 400

Obole........400

Oboth........400

Offrande (v. Sacrifices) 400

Oignon.......400

Oiseaux.......400

L'oiseau peint ... 400

Olivier.......400

La montagne des Oliviers ......401

Oméga.......401

On.........401

Paddan-Aram .... 409

Pain........409

Painsde proposition (v.

Table).......410

Palestine......410

Palti ou Paltiel. ... 411

Pamphylie.....411

Panetier......411

Pannag.......412

Paon........412

Paphos.......412

Papier (v. Ecriture). . 412

Pâque.......412

Paradis.......11 fi

Onan........401

Onction.......401

Onésime.......403

Onésiphore.....404

Ono........404

Onyx........404

Onvx........404

Ophir........404

Ophir........404

Or.........405

Oracle.......405

Orfraie.......405

Orge........406

Paralytique.....416

Para»........416

La montagne de Pa-

ran.......417

Parfum.......417

Parménas......417

Parpar (v. Abana) . . 417

Parthes.......417

Parvaïra......417

Parvarim......418

Pasdamniim.....418

Pashur ou Paschur. . 418

Passants vallée des. . 418

Passereau......418

Orgue (v. Musique). . 406

Orient.......406

Orion........406

Orme........406

Oman (v. Arauna) . . 406

Ortie........406

Osée........407

Le livre d'Osée. . . 407

Osnapar.......408

Ours........408

Ourse ou Chariot. . . 408 Outre........408

Pasteur.......418

Patara.......418

Palhros ou Patros . . 418

Patmos.......419

Patriarche......419

Patrobas.......419

Paul........419

Pavé (v. Gabbatha). . 424 Péage, Péager. ... 424

Péché........425

Pectoral......426

Péhor........426

Péhor (v. Bahal-Péhor) 426 Pékach..... . ifift

Pékachja ..... «16

Pélatja.......427

Péléthiens (v. Kéré-

thieas......427

Pélican.......427

Péniel........427

Péninna......427

Pentecôte......427

Pénuel (v. Péniel) . . 428 Pératsim (v. Bahal-Pé-

ratsim)......428

Perdrix.......428

Pergame......429

Perge.......429

Perles........429

Perte........429

Peste........430

Péthor.......431

Peuplier.......431

Pharaon......431

Pharaon......431

Pharaon-Néco .... 432

Pharaon-Hophrah . . 432

Pharisiens......432

Phébé ou Phœbé . . . 433

Phénice.......434

Phénicie......434

Phérésiens.....434

Philadelphie.....434

Philémon......434

EpUre à Philémon . 434

Philète (v. Hyménée) . 435

Philippe......435

Philippe.......435

Philippe ...... 485

Philippe......435

Philippes......436

Philippiens épiire aux 436

Philistins......436

Philologue......437

Philosophie.....437

Phinées.......438

Phinées (v. Hophni) . 438

Phrygie.......438

Phygelle (v. Hermogè-

ne)........438

Phylactères.....4S8

Pibéseth......439

Picol........439

Pieds. ........439

Pierre........440

Première épître de

St. Pierre. ... 444 Seconde épiire de St.

Pierre......445

Pigeon (v. Colombe) . 445

Pi-Hahiroth.....445

Pilate........445

Pisga........446

Pisidie ....... 446

Pite........447

Pithom.......447

Pléiades.......447

Plomb.......447

Plongeon......447

Pluie........447

Poids (v. Mesures) . . 447

Poireau.......447

Poix........448

Pommier......448

Pont........448

Porphyre......448

Poste........448

Pot (v. Potier).... 448

Potier.......448

Potiphar......449

Potiphérah.....449

Poule........449

Pourceau......449

Pourpre.......449

Poussinière (▼. Pléiades) .......450

Poux........450

Pouzsol.......450

Prédestiné (▼. Election) 450

Prémices......450

Premiers-nés .... 451 Préparation (v. Pâque) 452

Pressoir.......452

Prêt (v. Intérêt) ... 452

Prétoire.......452

Prévôt........452

Prière.......453

Primogéniture (v. Pre-

miers-nés).....454

Prisce, Priscille (v. À-

quilas)......454

Prison.......454

Proconsul......454

Procore.......454

Pronostiqueur (v. Magie) .......454

Prophète......454

Propitiation (v. Expiation) .......458

Proposition (v. Table). 458

Prosélytes......458

Prostitution.....459

Proverbes......461

Psaltérion (v. Musique) 462

Psaumes......462

Ptolémaïde (v. Hacco). 465

Publius.......465

Puha (v. Siphra)... 465 Puits (v. Citerne). . . 465

Pul.........465

Pul.........465

Purin»........465

Python.......465

Q

Quadrain ou Quadrin (v. Mesures)...... 466 | Quirinus (v. Cyrénius) 466

R

Rabba.......466

Rabbi.......466

Rabsaké.....466

Raca........467

Rachel.......467

Rahab.......467

Rahab.......468

Rahma.......468

Rahmésès......468

Rahmésès......468

Raisin (v. Vigne)... 468

Rama........468

Rama........468

Rama........464

Rama........460

Rama (t. Ramoth de

Galaad)......469

Rama du Midi.... 469 Ramathajim - Tsophim

(v. Rama).....469

Ramath Léhi (v. Léhi). 469 Ramath-Mitspé(v. Ramoth de Galaad) . . 469

Ramoth.......469

Ramoth de Galaad . . 469

Rançon.......469

Rébecca.......470

Récab (y. Bahana) . . 470

Récab (v. Récabites) . 470

Récabites......470

Rédempteur.....471

Rédemption.....471

Refuge.......471

Régénération .... 472

Réhob.......474

Réhob.......475

Réhoboth......475

Réhoboth du fleuve . 475 Réhuel (v. Hobab) . . 475 Remphan (v. Kijun) . 475

Renard.......475

Repas.......475

Repentante (v. Conversion) .... 476 Réphuïms .... 476 La vallée des Ré-phtums.... 477 Réphidim .... 477

Résen.....477

Résurrection ... 477

Retrait lignager . . 480

Rélsin.....48 X

Rétseph.....481

Rézon.....481

Rbége.....481

Sabbat.....494

Sabbat second-pre-

mier .... 497

Sac......497

Sacrificateur . . . 498

Sacrifices .... 500

Sadducéens ... 507 Sadrac (v. Habed-Né-

go)......508

Safran.....508

Saharajim .... 508

Saint-Esprit ... 508

Saisons.....510

Salamine ou Salamis . 511

Salca.....511

Salem (v. Jérusalem). 512

Salim......512

Salum.....512

Sallum (v. Jéhoachaz) 512 Salman (v. Salmané-

ser).....512

Salmanéser. ... 512

Saimone.....512

Salomé.....512

Salomon.....512

Salutation . . . . 518

Samarie.....518

Samarie.....519

Samaritains ... 520

Samballat .... 521

Sambuque(v.Musique) 521

Samgar.....521

Samos.....521

Samothrace.... 521

Samson.....522

Samuel.....523

Livres de Samuel . 526

Sanchérib .... 527

Sanctification ... 528

Sanctuaire .... 529

Sang......529

Sanglier (y. Pourceau) 530

Sangsue.....530

Sanhédrin (v. Conseil) 530

Saphan.....530

Saphir.....530

Sapbira (v. Ananias) 530

Rhode.....481

Rhodes.....481

Ribla, Riblath ou Ri-

biatha.....482

Rimmon.....482

Ri m mon.....482

Rimmon.....482

Rimmono ... * 482

Ritspa.....482

Roboam.....482

Rochet.....483

Roguel.....484

Roguélim .... 484

Sapin......530

Saquebute (v. Musique) .....530

Sara......530

Sardes.....531

Sardoine .... 531

Sardonyx .... 531 Saréètser (v. Adram-

mélec) .... 532

Sarepta.....532

Sargon . . . . . 532

Saron......532

Saron......532

Saron.....532

Satan (v. Diable) . . 532

Satrape.....533

Saul (v. Paul) ... 533

Saul......533

Saule......536

Sauterelle .... 536

Savon......538

Sceau (v. Cachet) . . 538

Scéminith .... 538

Sceptre.....538

Scéva......538

Schibboleth ... 538

Schisme .... 538

Sciggajon .... 588

Scilo......538

Scilo (v. Silo) ... 539

Scorpion . \ . . 539

Sçosçanim .... 539

Sçoscanim-Héduth . 541

Scribe.....539

Sçusçan-Héduth . . 540

Scythe.....541

Séaijasub .... 541

Séba......541

Séba ou Schéba . . 541

Sébah.....542

Sebna.....542

Sécanja.....542

Sédécias.....542

Sédécias (v. Achab) . 543

Séhalim.....543

Séhir......543

Séhir ft13

Roi......484

La vallée du roi . 484

Rois Hvre des . . . 484

Rome.....485

Epître aux Romains 487

Rouvre.....489

Royaume de Dieu . . 489

Ruben.....492

Rubis.....493

Rue......493

Ru fus.....493

Ruth......493

Livre de Ruth . . 494

Séhira.....543

Sel......543

La vallée du sel . 544

Séla......544

Sélah......544

Sélah......545

Sélah-Hammalécoth . 545

Séleucie.....545

Sélomith .... 545

Sem......545

Sémahja.....546

Sémahja.....546

Sémahja.....546

Semailles (v. Saisons) 546

Semaine.....546

Semence . . . 546 Sénir (v. Hermon) 546

Séphar.....546

Sépharad .... 546 Sépharvajim . . . 546

Séphora.....547

Sépulcre (v. Sépulture) 547 Sépulture .... 547

Séraja.....548

Séraphins .... 548

Sérebja.....548

Serge Paul.... 549

Serment.....549

Serpent.....550

Seth......552

Sibah......552

Sibma.....552

Sibrajim.....552

Sichar (v. Siehem) . 552 Sichem ... . . 551

Sichem.....556

Sicle......558

Siddim.....558

Sidon......553

Sigionoth .... 564

Sihon......554

Si hor......554

Si hor......564

Si hor.....: 555

Silas......555

Silo......555

Silné......S&S

Tabéal . . . . 574

TabernacleouPavilion 574

Tabernacles fêle des . 577

Tabhérah .... 578

Tabitha (v. Dorcas) . 578

Table. .... 578

Table de proposition. 578

Pains de proposition 57 8

Tablette (v. Ecriture). 579

Tabor......579

Tachpénès .... 579

Tadmor.....579

Tahanac.....580

Taisson.....580

Talent (v. Mesures) . 580

Talmaï.....580

Tamar.....580

Tamar.....580

Tamar.....580

Tambour (v. Musique) 580

Tapiinès> .... 580

Taré......581

Tarpéliens .... 581

Tarse......581

Tarsis.....581

Tartac.....582

Tartan.....582

Tattenaï.....582

Taupe.....582

Taurean (v. Bœuf) . 582

Tébets.....582

Teigne.....582

SiWain (v. Silas) . .

556

Sitnah.....

561

Souliers.....

566

Siméon.....

556

Sittim.....

561

Souris.....

567

Siméon.....

557

Sittim ou Abel-Sittiin

561

Stacte.....

567

Siméon.....

557

Sittim.....

561

Stade (v. Mesures) .

567

Simhi......

557

Si van (v. Mois) . .

561

Statère.....

567

Simon (v. Pierre). .

557

561

Stéphanas . . . .

567

Simon.....

557

562

Stoïciens . . . .

567

Simon.....

557

Sobac......

562

Succoth .....

568

Simon.....

558

562

Succoth .....

568

Simon.....

558

Soco......

562

Succoth .....

568

Simon.....

558

Sodome.....

562

Succoth-Bénoth . .

568

Simon.....

558

Soie......

562

Sukiens . . . .

568

Sin......

558

Soleil......

563

Sulamite.....

569

Sin.....•

558

Solham.....

564

Sunem.....

669

Sinaï ou Sina(v. Horeb

Songe .....

564

Sur ou Etham . . .

569

et Agar) ....

559

Sonnette(v. Clochette)

565

Sur......

569

Singe......

Sinnar.....

559

Sopater.....

565

Susan.....

569

559

Sophac (v. Sobac). .

565

Sycomore ....

569

Siniens .....

560

Sophonie ....

565

Syène......

570

Siniens.....

560

Livre de Sophonie .

565

Symphonie (v. Mu

Sion (v. Hermon). .

560

Sophonie ....

565

sique) .....

570

Sion ou Scion . . .

560

Sorcière (v. Magie) .

565

Synagogue ....

570

Sion......

560

Sorek......

565

Syntiche (v. Evodie) .

572

Siphra .....

560

Sort......

565

Syracuse.....

572

Sirion (v. Hermon) .

560

Sortilège (v. Sopater)

566

Syrie......

572

Sisak......

560

Sosipater (v. Sopater)

566

Syrophénicienne . .

574

Sisera.....

561

Sostnènes ....

566

Sistre (v. Musique) .

561

Sou......

566

Teigne......582

Tékoah.....583

Télabib.....583

Télaïm.....583

Télasar.....583

Téma......583

Téman.....583

Témoins.....583

Temple.....583

Tente.......589

Térès (v. Bigthan). . 589

Terre......689

Tertius.....590

Tertulle.....590

Testament .... 590

Tétrarque ... y 591

Tharnmuz .... 591

Théâtre.....591

Thekel (v. Daniel) . 591 Théophile .... 591 Théraphim (v. Marmouset) .... 591 Thessalonique. . . 591 Première épitre aux

Thessaloniciens . 592 Seconde épitre aux

Thessaloniciens . 593

Theudas.....593

Thomas.....593

Thummim (v. Urim). 594

Thyatire.....594

Tiare......S 9k

Tibbath (v. Bétah) . 594

Tibère César ... 594

Tibériade .... 594 Mer de Tibériade (v.

Génézareth) . . 594

Tibni......595

Tidhal.....595

Tiglath-Piléser. . . 595

Timna.....595

Timna.....595

Timnath-Sérah . . 595

Timothée .... 595 Première épitre à

Timothée ... 596 Seconde épitre à Timothée .... 597

Tiphsah.....597

Tiras......597

Tirhaca.....597

Tirtsa.....597

Tite......598

Epitre à Tite . . 598

Tob......588

Tobija.....598

Togarma.....598

Toni......598

Toit (v. Maison) . . 599

Tolah......599

Tombeaux (v. Sépulture) .....599

Topaze.....599

Tophel.....699

Tophet.....599

Tortue.....599

Tournoiement ( v. Sacrifices) .... 599 Tourterelle.... 599 Trachonite .... 599 Tradition .... 600 Tremblement de terre 600

Tribu......600

Tribun.....601

Tribut (v. Impôt) . . 601

Troas......601

Troëne.....601

Trogylle.....601

Trois-Boutiques . . 601 Trompette (voyez Mu

sique) Trophioie Tsaanan . Tsadok . Tsalmon. Tsalmunah (y. Zébah) Tsaphenath-Pahanôah Tsartan . Tséboïm. Tsélah . Tsélophcad Tséma riens Tséréda. Tséréra . Tséruïa . Tsiba. .

601 602 602 602 602 602 602 602 602 602 602 603 603 603 603 603

Tsidkija.....603

Tsiklag.....603

Tsin......603

Tsin......603

Tsobâ.....601

Tsohan.....604

Tsohar.....604

Tsophar.....604

Tsorha.....604

Tsuph.....604

Tubal......604

Tubal-Caïn .... 604

Tunique(v. Vêtements) 604

Tychique .... 604

Tyr......605

Tyrannus .... 606

U

Ucal (v. Ithiel) . . 606

UUu......606

Upharva (v. Daniel). 606

tphaz.....607

Ur.......607

Urie ..... . 607

Urie......607

Urie......607

607 607

Urim .... Usure (v. Intérêt).

Vache (v. Bœuf) . . 608 Vache rousse (voyez

Sacrifices) ... 608 Vaisseau (v. Navigation) .....608

Vasti . I . . . .608

Veau de fonte ... 608

Veaux d'or .... 608

Veille......609

Vent......609

Vêpres.....609

Ver......610

Vermisseau. . . . 610

Verre......610

Vesce......610

Vêtements .... 611

Veuve.....613

Viande.....614

Vigne......614

Ville ......615

Villes de refuge (v..

Refuge) .... 616

Vin......616

Vinaigre.....617

Violon (v. Musique) Vipère .... Vision (v. Prophète) Vision vallée de la

Vœu.....

Voile (v. Tabernacle)

Voile.....

Voleur .... Volume (v. Livre). Voyage .... Voyant (v. Prophète)

•17 617 617 617 617

617

618 619 619

619

620

Zabulon.....620

Zaeharie.....620

Zaeharie.....620

Zaeharie.....621

Zaeharie.....621

Livre de Zaeharie . 621

Zaeharie.....622

Zachée.....623

Zamzummins (v. Ré-

Zébah ..... 623

Zébédée.....623

Zébul......623

Zéeb (v. Horeb) . . 628

Zérah......623

Zéred......624

Zérès. . . . . 624

Zilpa......624

Zirari......624

Zimri......624

Zimri......624

Ziph......624

Zodiaque . . . . 625

Zorobabel .... 625

Zuzins.....Ml

I.ÀÏISÀNNK.

 
 

1  Voyez Histoire naturelle biblique, publiée par la Société de Calw.

2  Voici cependant ce qu'on lit dans le numéro de juin 1868, des Missions évangé-liques au XIX'siècle : ■ On missionnaire américain, M. Jessup, vient de découvrir dans des portions jusqu'ici inexplorées de ces montagnes (Liban), plusieurs forêts de cèdres d'une assez grande étendue. L'une d'elles, au sud du Liban, peut renfermer k elle seule plus de dix mille de ces précieux arbres. •

3  Le trait suivant, raconté par un théologien allemand digne de toute confiance, montre qu'on peut tomber, par la magie , dans les filets du démon. Vers 1785 , le pasteur Stângel, de Munsingen, fut appelé auprès d'un malade de son troupeau, plongé dans une affreuse angoisse au sujet de son sort éternel. Après plusieurs visites, il parvint à lui faire avouer la cause de son triste état. Cet homme raconta à son pasteur qu'il avait fait, quelques années auparavant, un contrat avec le diable, et l'avait signé de son propre sang ; qu'il avait maintes fois profané, dans ses invocations, le nom de la sainte Trinité, en l'unissant à celui du diable, et opéré par ce moyen diverses guérisons, tant sur les hommes que sur le bétail. Il resta insensible à toute consolation. « Je suis perdu, disait-il, je suis un enfant du diable, et aucune puissance ne peut m'arracher de sa main ; j'ai entretenu des relations trop intimes avec lui. » Il pria le pasteur de prendre dans line cassette les livres et les écrits dans lesquels il avait appris son art diabolique, et de les brûler, de peur que d'autres ne tombassent dans le même malheur que lui.

4  Plusieurs théologiens, se fondant sur des calculs astronomiques, ont supposé que l'étoile qui guida les mages n'était autre chose que l'éclat produit par la réunion des planètes Mars, Jupiter et Saturne, qui doivent avoir été presque en conjonction dans le signe des Poissons, à l'époque de la naissance du Sauveur. Mais il est difficile de concilier cette hypothèse avec le texte sacré : « Et voici l'étoile qu'ils avaient vue en Orient allait devant eux, jusqu'à ce qu'elle vint et s'arrêta sur le lieu où était le petit enfant. » (Math. 2:9.)

DICTION. BIBLIQUE. 21