DOCTRINE ET HISTOIRE DE

L'ÉGLISE

Par Jean leDuc

Septembre 2023

( Dédié à la mémoire de mon fils Gabriel )

 

Texte d'Ariel sur l'expansion de l'Appel à renaître du message de la grâce.

LES LOUPS RAVISSEURS DE L'ÉGLISE

L'Église comme Appel à renaitre:

Les fondateurs de religions:

Les ministères dans la Bible:

 

LA SOURCE DE LA CORRUPTION

Le judéo-christianisme:

Jacques le frère de Jésus:

Exil à Pella et dispersion:

Le judéo-christianisme palestinien:

Disparition du judéo-christianisme:

 

LES ORIGINES DE L'ORGANISATION ECCLÉSIALE

Les présumés Pères de l'Église institutionalisée:

L'épiscopat monarchique artificieux:

Légalistes et martyrs:

Le pseudo-christianisme devient une organisation:

Les théologiens astucieux et imposteurs:

 

LE CHRISTIANISME AUTHENTIQUE ET L'ÉGLISE VÉRITABLE

L'évangile pénètre  très tôt en Europe:

Origine de l'Église Italique:

La Noble Leçon des Vaudois:

Les principes distinctifs des Vaudois:

Les églises pauliciennes fondées au premier siècle:

Les missionnaires en Europe avant la Réforme:

Origine de l'Église Celtique:

Origine de l'Église Irlandaise:

L'île mystique d'Iona:

Le zèle missionnaire de Columba:

Columbanus remplace Columba après sa mort:

Columbanus en France:

Colomban dans les Alpes et l’Italie:

La Bible Irlandaise et le Calvinisme:

Yan Paisley expose le pape comme l'Antichrist:

 

L'ÉGLISE SPIRITUELLE DE JÉSUS-CHRIST

 


LES LOUPS RAVISSEURS DE L'ÉGLISE

La plus grande contrefaçon du christianisme authentique dans le monde moderne sous l'hégémonie d'un totalitarisme subtile politique et religieux, est nulle autre que l'Église dite chrétienne. Étant, depuis de nombreuses générations, les proies d'une programmation imperceptible, les gens de notre civilisation dénaturée et dépravée, associent toujours l'Église à une organisation religieuse quelconque, et plus généralement à l'Église catholique romaine. De meme, mais à un moindre degré, aux nombreuses églises protestantes, puis aux églises locales dites évangéliques. Chacune de ces églises a son ministre ou pasteur imposteur et manipulateur, son administration financière, son culte d'adoration idolâtre, ses doctrines particulières de duplicité, ses règles et disciplines de domination, ses cérémonies pompeuses, ses coutumes ou traditions mensongères, et son bâtiment ou faux temple. Bref, tout ce qui en fait une religion avec son système de croyances. Cela est la forme rudimentaire de ce qu'on dit être du christianisme, connue dans le monde entier. Toutefois, malgré son apparence de respectabilité, il s'agit plutôt d'un faux christianisme conçu pour tromper les masses.

 

Cette notion est ce qui est nommé de la religion, dont la définition est: Rapport de l'homme à l'ordre du divin ou d'une réalité supérieure, tendant à se concrétiser sous la forme de systèmes de dogmes ou de croyances, de pratiques, rituelles et morales, de cultes d'adoration, de dévotions, de devoirs, de musique et de cantiques, de confessions de foi, de dogmes et credos obligatoires, de mysticisme et fanatisme, et d'opinions et de suppositions. En d'autres mots, la religion est un système de penser, de s'exprimer, et d'agir par des moyens charnels pour plaire à Dieu ou pacifier et apaiser sa conscience troublée, c'est à dire de l'idolâtrie, une des pires abominations en existence.

 

Il existe une pléthore de documents et de livres, sur le sujet de l'Église qui est considérée comme étant le Corps de Christ, et qui est plutôt un corps sans tête. Les enseignements sur ce sujet, sont généralement acceptés, par les sectes Baptistes, les Pentecôtistes, les Adventistes, les Charismatiques, et les Messianiques, ainsi que plusieurs autres. Il en est aussi de même dans le christianisme dit traditionnel: Catholiques, Luthériens, Réformés, Presbytériens, Congrégationalistes, Puritains, Anglicains, Épiscopaliens, et Méthodistes. Tous ont la même approche à propos de quoi consiste l'Église qu'ils affirment être le Corps de Christ, et tous utilisent des passages de la Bible pour soutenir leurs points de vue, et tous disent avoir raison. Il est évident qu'il y a un sérieux problème ici, car on y trouve de nombreuses contradictions et plusieurs conflits, ainsi qu'un grand nombre d'exagérations et de fausses doctrines.

La position générale sur l'Église, et cela depuis le début du deuxième siècle, où les conflits débutèrent progressivement entre les différentes églises; mais surtout au temps de la Réforme dite Protestante, qui en établit le modèle officiel; est que l'Église est une organisation, mondaine et charnelle, considérée comme une institution divine terrestre. En gros, cela est ce qu'ils considèrent être l'Église, le Corps de Christ, l'Église du Dieu vivant. Elle est donc regardée comme étant visible et physique, contenant aussi un aspect qu'ils nomment «l'Église Mystique», qui serait l'Église invisible sans aucune forme tangible clairement définie. Ils sont ainsi libres d'interpréter cet aspect invisible à leurs façons, pour maintenir le monopole sur la foi et les consciences, et qui donne aussi une importance illusoire à ses administrateurs qui demandent le respect et l'obéissance pour leur position d'autorité. Ce sont contre ces autorités, ces dirigeants orgueilleux et imposteurs, que l'apôtre Paul nous appelle à combattre contre (Éphésiens 5: 11). Toute cette notion aberrante, nous fait frémir en notre peau, tellement elle est un chef-d'œuvre de duplicités raffinées qui provient du gouffre infernal.

Tout ce que nous venons de voir, est l'accomplissement historique, des paroles prophétiques de l'apôtre Paul: «Car je sais qu'après mon départ, il s'introduira parmi vous des loups ravissants, qui n'épargneront point le troupeau; Et qu'il s'élèvera parmi vous des hommes qui annonceront des doctrines pernicieuses, afin d'attirer les disciples après eux. Veillez donc, vous souvenant que durant trois ans je n'ai cessé, nuit et jour, d'avertir chacun de vous avec larmes.» (Actes 20: 29,30). L'apôtre Paul nous fait aussi remarquer, un élément extrêmement important, par rapport à ce sujet: «C'est pourquoi dès à présent nous ne connaissons personne selon la chair, même quoique nous ayons connu Christ selon la chair, toutefois nous ne le connaissons plus ainsi maintenant.» (2 Corinthiens 5: 16). Donc, puisque nous ne connaissons plus Christ selon la chair, mais strictement selon l'Esprit, et que cela est la vérité révélée, il est clairement évident que son Corps ou Église, n'est pas charnelle, mais purement spirituelle; il en advient même que nous sommes des temples de l'Esprit de Dieu, c'est à dire de la Sainte Présence de Christ qui habite en nous (Romains 8: 5,8,9; 1 Corinthiens 3:6); Éphésiens 2: 22. L'Église ou Corps de Christ n'est donc pas une organisation, mais une présence divine vivante et vivifiante, purement spirituelle. Cela est confirmé davantage par l'apôtre Pierre qui nous dit: «Vous aussi, comme des pierres vivantes, vous êtes édifiés, pour être une maison spirituelle, une sacrificature sainte, afin d'offrir des sacrifices spirituels agréables à Dieu, par Jésus-Christ... Mais vous, vous êtes la race élue, la sacrificature royale, la nation sainte, le peuple acquis, pour annoncer les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière.» (1 Pierre 2: 5,9). Les preuves présentées sont solidement bibliques et incontestables, étant confirmées par l'autorité du ministère des apôtres et des Saintes-Écritures. Ce qui nous indique que l'Église comme organisation, est une fausse église par les aspects même de sa constitution, c'est à dire qu'elle est une contrefaçon. Il est ainsi clair, que toutes les églises en ce monde, sont des fausses églises sans aucune exception; et tous les ministères que les hommes se donnent sous prétentions bibliques, sont entièrement faux, car ils sont tous des faussaires, des loups ravisseurs, des ministres de Satan (2 Corinthiens 11:13-15).

 

L'Église comme Appel à renaitre:

Un autre aspect de l'Église ou Corps de Christ, qu'il faut considérer, avant de procéder plus loin, est que le mot «église» n'est pas un terme français. Le mot a été translittéré ou adapté du Grec, sans être traduit. Il provient d'un mot composé de «ek-klesia», qui signifie littéralement «appelé hors de», et en aucune façon signifie-t'il être appelé à s'assembler, comme le prétendent les déformateurs de la vérité. Il se rapporte plutôt à la notion d'être appelé hors du monde à Christ, ou plus précisément, être «appelé à renaître» à une nouvelle vie. La vraie Église est donc, un Appel, une Convocation ou Sommation d'une autorité divine, qui se rapporte à l'ensemble des élus, depuis le début jusqu'à la fin des temps. Ce sont eux seuls qui forment, ce qu'on nomme véritablement, le Corps de Christ, dans lequel nous sommes tous transformés à son image, par sa Sainte Présence qui nous habite. Dans un sens très réel, l'Église est l'Appel irrésistible de la grâce de l'élection, dans laquelle la voie des élus a été déterminée d'avance, depuis avant la fondation du monde. Tous les imposteurs en sont exclus, par le décret de réprobation, et sont désignés pour la séquestration éternelle.

 

Les fondateurs de religions:

Or après la mort des apôtres, les fondateurs de religions, pour qui l'Église est une organisation bien structurée, n'ont pas tardé à y voir une opportunité pour exploiter la situation à leurs avantages. Ils s'installèrent donc au sein d'un faux christianisme, sous prétention d'être les dirigeants de la foi chrétienne, et c'est encore le cas de nos jours.

Si le problème a commencé au début du 2ie siècle avec Ignace d'Antioche et au 4ie siècle au Concile de Nicée sous l'empereur Constantin, il prit forme au temps de la Réforme Protestante, avec le calvinisme traditionnel et charnel, qui devint la base du capitalisme et du profit. L'organisation de différentes entreprises au niveau social, reflétait la mentalité religieuse du calvinisme, qui avait élaboré le concept de l'Église en une organisation bien structurée qui profite à ses administrateurs. Quoiqu'ils n'en étaient pas pleinement conscient à ce moment, le germe avait été planté dans le sol fertile de la nature humaine déchue et corrompue. Le grand réformateur, Jean Calvin, avait utilisé le principe de l'Église catholique romaine, pour le reformer dans un sens qui convenait au protestantisme réformé. Calvin était un homme strict et sévère, qui avant sa conversion aux principes de la Réforme, avait reçu une grande éducation, pour devenir un législateur de la loi. Son attitude a toujours été celle de faire respecter l'ordre et l'autorité dans la société. Après sa conversion, il adopta tous ces principes dans sa théologie, particulièrement celle sur l'Église, et inventa le rôle du pasteur pour remplacer celui de prêtres dans le catholicisme. Il est triste de constater que cela devint le modèle officiel de l'Église institutionalisée pour toutes les générations à venir. Il est devenu tellement ancré dans la conscience des gens, qu'aucun ne peut ni ne veux le contester. Au contraire, ils construisent davantage sur lui, en y apportant chacun leurs opinions, et interprètent ses principes comme étant la pure vérité. Le fait que l'Église n'est pas une organisation, leur est impossible à saisir, même s'ils lisent la Bible régulièrement.

Anciennement les gens ne pouvaient pas vérifier avec précision l'information qu'on leur transmettait. Ils n'avaient pas accès à la science de l'informatique pour vérifier les données, car elle n'existait pas encore. Mais ils avaient, du moins pour un certain temps, recours à des livres que la plupart ne se donnaient même pas la peine de lire. Pour longtemps aussi, la majorité des peuples était illettrés. Ils se fiaient donc sur des personnes intelligentes qui avaient fait des études académiques, pour obtenir l'information qu'ils désiraient connaître. Ils étaient donc des cibles faciles pour la manipulation et la séduction. Surtout si nous considérons qu'ils étaient des chrétiens de nom seulement, comme c'est encore malheureusement le cas de nos jours, car les gens dits chrétiens sont devenus trop paresseux pour vérifier les faits, surtout au niveau de l'histoire du christianisme, cela est trop pénible pour leur petite cervelle hébétée. Maudit soi l'homme qui met sa confiance en l'homme, nous dit la Bible (Jérémie 17:5).

Même avec toute l'éducation qu'une personne puisse avoir, il est entièrement impossible de connaître la vérité, sans avoir la Sainte Présence de Christ qui habite en nous, pour nous instruire et nous diriger dans ses voies. Une personne peut donc lire la Bible pendant des années de temps, sans réellement rien n'y comprendre. Tout ce qu'elle peut en obtenir est une connaissance superficielle, qui lui donne des fausses impressions, et cela est le cas pour tout le christianisme contrefait moderne.

 

Les fondateurs de religions sont aussi des constructeurs d'églises ou bâtiments prestigieux, qui donnent l'illusion de l'importance et de l'influence de son administration d'escrocs, qui exploitent habilement leurs membres pour en faire des pantins. Le tout est une philosophie du profit, dans laquelle un prédicateur créé un besoin pour vendre sa salade contaminée d'un virus spirituellement mortel, et s'enrichir sur le dos des ignorants qui demandent pas mieux que de s'en nourrir.

 

Les ministères dans la Bible:

Les ministères mentionnés dans la Bible étaient temporaires, ils étaient désignés pour l'époque du christianisme primitif, pour établir la fondation de la grâce en Jésus-Christ, et pour révéler la disposition de l'Appel à renaître. Il n'a jamais s'agit d'une organisation chrétienne, mais d'une expression vivante de la Sainte Présence de Christ qui agissait dans les cœurs. Les ministères mentionnés dans la Bible ont été utilisés à cette époque, car le Nouveau Testament n'existait pas encore. Il était en voie de formation. Il fallait que l'information des instructions de Christ, puisse être transmise temporairement par le moyen de disciples formés pour la tâche par l'Esprit de Christ. Une fois les écrits du Nouveau Testament terminé, ils n'étaient plus nécessaires, et disparurent, pour faire place à la révélation écrite qui devint l'autorité supreme de la foi. Il ne faut pas négliger aussi que la loi et la foi coexistèrent pour un certain temps, jusqu'à la destruction du temple et de Jérusalem en l'an 70 par les armées romaines. Ceci permit au christianisme authentique de se répandre dans toutes les nations de l'empire romain avant sa corruption par des hommes sans scrupules. Néanmoins, quoique très peu, certains demeurèrent fidèle à la vérité et en payèrent le prix par leur sang.

Tous les aspects du christianisme original étaient purement spirituels dont la base est le renoncement, et c'est encore ainsi de nos jours. Lorsqu'il n'y a pas d'organisation, il n'y a pas de murs pour contenir la révélation de la vérité, elle se propagea ainsi en toute liberté, comme le vent de l'Esprit l'emportait. Ce qui nous indique que le seul vrai et unique Pasteur et Apôtre de notre foi, est le Seigneur Jésus Lui-même (1 Pierre 2:25), tous les autres sont des brigands, des fourbes et des imposteurs. On ne peut le souligner assez fort, tous les pasteurs d'églises, sans exception, sont des ennemis de Christ, des imposteurs qui marchent dans les voies de Caïn et qui ont pour père le diable (Jean 8:44).

Nous apprenons donc que l'Église visible est l'élu même, en tant qu'individuel qui a reçu l'Appel à renaitre; et que l'Église invisible est l'ensemble des élus dans une collectivité divine assimilée en Christ dans la suprématie exaltée. Les deux existent en même temps, en chacun de nos cœurs, où Christ est présent car tous sont en Christ éternellement. Mais si vous n'avez pas réellement l'Esprit de Christ, vous n'êtes pas des siens (Romains 8:9).

 

LA SOURCE DE LA CORRUPTION

Après la destruction du temple et de Jérusalem, des sectes judéo-chrétiennes surgirent, dont les Nazaréens et les Ébionites sont les principales. A leur suite vint les Valenciens, les Marcionites, les Montanites, les Jésusiens, les Pauliciens, les Manichéens, les Donatistes, et les Catholiques romains.

 

Les Nazariens, mentionné dans actes 24:5, étaient le groupe de chrétiens primitifs situé à Jérusalem, et dont Jacques, le frère de Jésus était le chef. Leur enseignement était une forme de syncrétisme religieux qui fusionnait les aspects de la loi et de la foi. Pour cela ils furent considéré comme une secte. Puisque la foi annule la loi, ils avaient manqué à leur mandat de maintenir la Voie pure et sans souillures. Antioche devint ainsi le point central de la foi chrétienne, et le dépôt des manuscrits originaux du Nouveau Testament. Le royaume de Dieu fut enlevé aux Juifs et transféré aux Gentils (les Grecs).

 

Maintenant signalons que le mot nazaréen, en Hébreu notzrim, porte un double sens: Premièrement il indique une localité et se rapporte à la communauté ou village de Nazareth. Or Jésus venait de Nazareth, il était le Nazarien et ses disciples furent nommé ainsi des Nazariens, ceux qui suivent Jésus de Nazareth. Deuxièmement le mot Nazarien signifie «celui qui garde la Voie pure», un vigilant, c'est à dire le Messie, le Vigilant par excellence. Les disciples avaient donc le mandat de garder la pureté de ses instructions. Mais les Judéens étaient un peuple au cou raide, ils étaient tellement ancré dans les principes de la loi, qu'ils s'obstinèrent à les maintenir en vigueur. La colère de l'Esprit des vivants tomba ainsi sur Jérusalem pour détruire le temple qui était le point central de l'autorité de la loi, il fut ravagé par le feu, le peuple fut massacré sans pitié et la ville fut mise en ruine, et Israël cessa d'exister comme nation.

 

Après le martyr et la mort de Jacques, le frère de Jésus, lors du siège de Jérusalem par les armées romaines, un miracle se produisit qui permit aux Nazaréens de sortir de la ville en passant au milieu des troupes, sans qu'aucun mal leur arrive. Ils seraient venus de Jérusalem à Pella avant la ruine du Temple de Jérusalem, et se seraient localisés dans l'actuelle Transjordanie et dans les environs de Damas. De nombreuses communautés pseudo-chrétiennes en surgirent, donnant naissance aux Ébionites. Chacun des deux groupes avait leurs synagogues, et avec l'arrivé du mouvement Helléniste dans leur région, une confusion linguistique se produisit dans le mélange des différentes cultures, et le mot synagogue fut erronément compris par plusieurs comme signifiant en Grec une ekklésia, terme qui fut translitéré par après pour devenir église. La même chose se produit de nos jours par des ignorants et des illétrés, qui s'imaginent que le bâtiment ou lieu de rencontre est une église. Nous arrivons ainsi au début du 2ie siècle avec Ignace d'Antioche.

 

Il importe de mentionner aussi qu'on vit paraitre à cette période, un évangile de Matthieu apocryphe en Hébreu, nommé l'Évangile des Nazariens. Il ne s'y trouve aucune naissance miraculeuse de Jésus qui serait qu'un simple homme. Il est mentionné qu'il devint le Messie à son baptême, étant ainsi attribué la divinité lorsque la mère l'Esprit le saisit par les cheveux et l'éleva sur le mont Tabor. Il est mentionné aussi que Jésus était marié avec Marie Madeleine, et que Thomas le jumeau est celui qui fut crucifié à sa place.

 

Les Nazariens avaient sombré dans l'apostasie avec les Ébionites qui refusaient de croire en la divinité de Christ, et qui altérèrent les Saintes-Écritures à cet effet dans une traduction en Grec qu'ils rédigèrent pour en falsifier le contenu. En effet, trois versions en Grec de la Bible furent composées par les Ébionites:

- La première fut la version grecque du Juif Ébionite, Aquilla (128). Celui-ci avait été excommunié pour avoir pratiqué la magie et l'astrologie. Il fut admis à l'école du Rabbi Akiba et fit deux versions grecques des Écritures qu'il modifia afin qu'elles soient plus acceptables pour les Ébionites.

- La deuxième fut la version grecque de Symmachus (160-211), un érudit Samaritain qui devint un Ébionite et un Gnostique. Il fit une traduction grecque des Écritures de l'Ancien et du Nouveau Testament qui fut grandement estimée par les supposés Pères apostoliques, et utilisée dans les communautés Ébionites. Il rejetait les épîtres de Paul, principalement celles qui mentionnent le Salut par la Grâce, et modifia les passages dans l'Ancien Testament qui concernent l'incarnation de Christ comme Dieu manifesté dans la chair.

- La troisième fut la version grecque de Théodote (140-190). Celui-ci avait renié Christ durant les persécutions, et prétendait n'avoir pas renié Dieu. Tout comme Clément d'Alexandrie, il fut un disciple de Tatien qui avait composé une "Harmonie des Évangiles" qui tordait le sens de la Parole de Dieu, nommé la Diatessaron. Il devint un Marcionite puis finalement un Ébionites. Dans sa traduction, il altéra le texte en ajoutant et retranchant des mots et des passages, afin de le rendre plus conforme aux principes des Ébionites.

 

 Ces trois furent utilisées par l'hérétique Origène d'Alexandrie vers l'an 225 dans son Hexaples, pour former la Septante mythique, qui devint la base du Codex Vaticanus et du Codex Sinaiticus. Ce dicton anglais s'avère donc vrai: Oh what a tangle web we weave when at first we try to deceive.

 

Le judéo-christianisme:

Le judéo-christianisme correspond, sur le plan historique, aux chrétiens d'origine juive qui observent les prescriptions de la Loi mosaïque. Majoritaire au sein du christianisme au premier siècle, dispersé par les événements qui frappent la Palestine, ce courant consiste par la suite en une variété de groupes à la théologie et aux croyances diverses. Le terme «judéo-chrétien» désigne ici les chrétiens d'origine juive qui sont apparus au ier siècle, autour de Jésus de Nazareth lui-même, qui croient en sa messianité tout en respectant la Torah.

Dans l'usage récent, le terme désigne le fonds commun des deux religions juive et chrétienne, autrement dit le «bloc » des croyants en un Dieu unique se réclamant de la Bible, par opposition aux athées, aux néopaganistes et même aux musulmans». Aux groupes marginaux qui le composent: entre autres les courants «nazôréens», «ébionites» ou encore les «elkasaïtes».

Il n'y a aucun doute que le christianisme est né dans un milieu exclusivement juif, c'est à dire judéens. La séparation de ce qu'on appelle communément «la Synagogue» et «l'Église» s'est faite vers le début du 2ie siècle au temps d'Ignace d'Antioche, c'est à dire dans la période 90-135. Le fait que les premiers chrétiens, étaient tous des judéens soumis à l'autorité de la loi mosaïque, et qu'ils s'assemblèrent dans le temple, les maisons, et les synagogues, est l'évidence que l'expression «église de Jérusalem» ne signifie aucunement une organisation chrétienne bien structurée avec un système de croyances et des règles d'administration. Une telle notion n'existait même pas à ce temps. Du temps que le temple existait, le respect de la loi était imposé avec rigueur, et une organisation nommée Église n'aurait pas été tolérée. Les premiers chrétiens qui furent persécutés, ne le furent pas à cause qu'ils faisaient parti d'une église organisée, mais à cause de l'Appel à renaitre par la foi en Jésus-Christ, validant ainsi la signification littérale du mot Église qui est «appelé hors de». L'Église véritable n'est donc pas une organisation, mais un appel qui porte l'autorité du Souverain Suprême.

C'est à Jérusalem que demeurait lors de la période apostolique la principale communauté judéo-chrétienne, et les premiers chrétiens d'origine judaique continuèrent de respecter la loi mosaïque.

 

Jacques le frère de Jésus:

Jacques le Juste, le «frère» de Jésus cité dans le Nouveau Testament et les Antiquités judaïques de Flavius Josèphe (Ant. jud., XX, 197-203), a été le plus important représentant du judéo-christianisme aux temps apostoliques, tout en admettant que les païens convertis n'étaient pas tenus de se soumettre aux mêmes impératifs que les juifs (mais seulement aux lois noachides):

«Je suis donc d'avis de ne pas accumuler les obstacles devant ceux des païens qui se tournent vers Dieu. Écrivons-leur simplement de s'abstenir des souillures de l'idolâtrie, de l'immoralité, de la viande étouffée et du sang. Depuis des générations en effet, Moïse dispose de prédicateurs dans chaque ville, puisqu'on le lit tous les sabbats dans les synagogues.» A remarqué que le mot synagogue est utilisé, et non celui d'église.

Les Pères apostoliques, et en particulier les hérésiologues, condamneront ultérieurement cette communauté. On lit par exemple dans la Lettre aux Magnésiens d'Ignace d'Antioche: «Il est absurde de parler de Jésus-Christ et de judaïser. Car ce n'est pas le christianisme qui a cru au judaïsme, mais le judaïsme au christianisme, en qui s'est réunie toute langue qui croit en Dieu.» (Lettre aux Magnésiens, X, 3).

La communauté chrétienne de Jérusalem est ébranlée par la perte de son chef. Jacques le Juste est en effet arrêté et exécuté sur ordre du grand prêtre Hanan ben Hanan (le beau-frère de Joseph Caïphe) qui assume alors la réalité du pouvoir après le décès du procurateur romain. Cet événement précède de peu la première guerre judéo-romaine qui provoque en 67 la fuite d'une partie des chrétiens Juifs et sans doute, en 70 le massacre de ceux qui seraient restés lors du sac de Jérusalem par les Romains.

 

Exil à Pella et dispersion:
Suivant une tradition rapportée par Eusèbe de Césarée, la communauté de Jérusalem des disciples de Jésus de Nazareth se serait installée à Pella vers 66 ou 68, au cours de la révolte judéenne qui aboutira à la chute du Temple en 70; ceci aurait eu lieu après le martyre de Jacques en 62, la communauté judéo-chrétienne ou “nazaréenne” de Jérusalem ayant reçu par révélation l’ordre de quitter Jérusalem. Après cette dispersion en Transjordanie (Hist. eccl. 1, 5), la communauté se serait progressivement diversifiée en plusieurs sestes pseudo-chrétiennes.

À Pella, la communauté judéo-chrétienne se trouva en rapport avec des dissidents du judaïsme officiel de Jérusalem, comme les esséniens, et les hellénistes, qui avaient fait de la Pérée leur terre d’élection. De ce contact entre le judéo-christianisme dit “orthodoxe” et les sectes hétérodoxes du judaïsme serait nés plusieurs groupes impossibles à dénombrer. Aux nazaréens qui observaient la loi mosaïque et proclamaient simultanément la messianité et la divinité de Jésus, faisaient pendant les ébionites, qui judaïsaient également mais ne voyaient en Jésus qu'un messie et prophète humain. Il a également été avancé que les ébionites procédèrent d’un noyau juif pré-chrétien et dissident, christianisé ultérieurement en Transjordanie au contact des judéo-chrétiens partis de Jérusalem avant la première guerre juive.

L'histoire ultérieure de la communauté judéo-chrétienne de Jérusalem est obscure. La dispersion fit que Jérusalem cessa d'être le centre du judéo-christianisme; comme le souligne Marie-Françoise Baslez: « Bien que des traditions locales subsistent qui affirment le maintien d'une communauté judéo-chrétienne jusqu'à la seconde révolte juive menée par Bar Kochba, Jérusalem, qui était en ruine, a cessé d'être un des centres de gravité du christianisme».

 

Le judéo-christianisme palestinien:
Les principales communautés judéo-chrétiennes sont présentes en Palestine aux 3ie et 4ie siècles. Ainsi, les judéo-chrétiens sont présents à Capharnaüm et à Nazareth en Galilée; ils sont également présents à Farj et à Er-Ramthaniyye en Gaulanitide. Le judéo-christianisme s'est donc maintenu dans diverses communautés, comme celles des nazaréens ou des ébionites, attachées à un particularisme mosaïque qui les rendait distinctes du courant chrétien majoritaire.

La source principale à leur sujet est le Panarion d'Épiphane de Salamine, qui rapporte qu'ils observent «la loi, la circoncision, le sabbat et le reste.» En témoignent aussi certains apocryphes (Évangile des Nazaréens, Évangile des Ébionites, Évangile des Hébreux) dont il ne reste que des fragments, ainsi que des traditions passées ultérieurement, dans les écrits de la Grande Église romaine dite aussi Grande Prostituée, sous l'effet d'un mouvement de rejudaïsation motivée par les dérives sectaires (gnostiques, marcionienne, etc.)

 

Disparition du judéo-christianisme:

D'une manière générale, ces courants aux croyances diverses cessent d'exister en Occident au cours du 4ie siècle et en Orient au cours du 5ie siècle.

Les judéo-chrétiens disparaissent de Palestine au 5ie siècle; leur raréfaction pourrait résulter de l'absorption des nazaréens par la Grande Prostituée, lorsque le durcissement des positions du faux christianisme nicéen, parallèlement à celui du judaïsme rabbinique, provoqua un double rejet des judéo-chrétiens au cours du 4ie siècle et en contraignit un grand nombre à abandonner soit la pratique de la loi mosaïque, soit la foi en la messianité et divinité de Jésus.

Selon Édouard-Marie Gallez, de nombreux passages du Coran montrent le lien entre des judéo-chrétiens et l'islam de Mahomet au 5ie siècle. Un groupe judéo-chrétien serait à l'origine de l'apparition de l'islam.

Différents écrits de la Grande Prostituée intègrent ou reprennent des écrits judéo-chrétiens, ou plutôt judaïsants, puisque leurs auteurs ne sont vraisemblablement plus eux-mêmes ni juifs ni judéo-chrétiens au sens de nazaréens ou ébionites.

 

LES ORIGINES DE L'ORGANISATION ECCLÉSIALE

L'ambition, l'orgueil, et la défiance ont toujours été les facteurs détermlnant qui poussent les hommes dans les profondeurs vertigineuses de la corruption. La soif du pouvoir et de la gloire personelle sont en opposition à Dieu, et portent à la domination pour se donner de l'importance et du prestige. Cela va de main avec l'instoration d'une religion en une institution organisée et un système de croyance plus ou moins structurée. Il ne faut jamais oublier que le coeur de l'homme est complètement déchu et entièrement dépravé dans tout ce qu'il fait. Même que les bonnes intentions dissimulent l'hypocrisie et la malveillance du coeur de l'homme. Un sage avait dit que le chemin de l'enfer est pavé de bonnes intentions. Les constructeurs d'églises seraient-ils épargnés de toutes ces choses; nous en doutons fortement, car la Bible et l'histoire témoignent amplement du contraire.

Du début du second quart du 2ie siècle au milieu du 3ie siècle, ce qui n'était qu'une secte ou un ensemble de sectes relevant du judaïsme se mue en ce que l'on commence à appeler une Église dans le sens d'une institution organisée avec ses croyances, détenant une certaine influence dans la vie sociale, politique et culturelle du temps. Encore peu implanté vers 125 à l'ouest du bassin méditerranéen, à part quelques îlots comme Rome, le christianisme institutionnalisé continue sa pénétration dans le demi-siècle qui suit. L'Égypte est à nouveau touchée, surtout à Alexandrie, capitale de l'idolâtrie, qui est la grande métropole régionale. L'Afrique est abordée, à partir de Carthage. La progression est également importante dans quelques villes d'Italie, d'Espagne et de Narbonnaise.

 

Ignace d'Antioche fut le troisième évêque d'Antioche. Supposément disciple direct des apôtres Pierre et Jean, il est surtout connu pour avoir forgé le terme de "christianisme" à travers sa parole et ses lettres dites apostoliques, associant notamment le martyre pour la foi aux grains de blé moulus pour devenir le pain de l'Eucharistie idolâtre.

Ses lettres dites apostoliques développant une première pseudo-théologie eucharistique, le font ranger parmi les prétendus Pères apostoliques, et la deuxième génération des faux Pères de l'Église dénaturée.

 

L'hérétique Eusèbe de Césarée, rédacteur du texte corrompu de la Bible de Constantin, les Codex Vaticanus et Sinaiticus, écrivit deux siècles plus tard, un chapitre entier de son Histoire Ecclésiastique, consacré à la vie et aux sept lettres écrites par Ignace d'Antioche sur le chemin de Rome. Or Ignace d'Antioche recommandait de ne pas se détacher de «la tradition apostolique», premier indice de la falsification de la doctrine sur l'Église. Il justifia la dignité épiscopale par l'affection de la chair et de l'esprit, c'est à dire par un raisonnement sinueux charnel. De plus, il enseigna que le chrétien est libre pour le service de Dieu; ce qui indique la notion subversive du libre-choix.

Ses lettres eurent une grande influence dans le développement de la pseudo-théologie faussement chrétienne, pour élaborer le système organisé d'une Église mondaine qui plait à la chair, afin de séduire le monde par une approximation subtile de la vérité.

Ignace est le premier écrivain pseudo-chrétien dont les écrits nous sont parvenus et qui insiste fortement sur la loyauté au pseudo-évêque de la ville, assisté par les presbytres (anciens) et les diacres. Ignac est ainsi le fondateur de la religion dite chrétienne, contrefaçon du christianisme authentique. Il donna forme à une ecclésialogie de prétentions, de domination, d'intimidation, et de manipulation. Les écrits antérieurs mentionnent en effet soit les évêques soit les presbytres, et donnent l'impression qu'il y avait plusieurs évêques par communauté. Ignace insiste aussi sur la valeur de l'Eucharistie, et appelle cette idolâtrie infernale un «médicament pour la vie éternelle», mais qui est en réalité un poison mortel. Il montrait aussi que l'Église romaine avait primauté sur les autres églises, centralisant ainsi le pouvoir de l'abomination du mystère d'iniquité.

 

Vers 300, le centre de gravité du christianisme institutionalisé reste déporté vers les églises organisées d'orient, c'est-à-dire celles qui se sont établies en Égypte, en Syrie et surtout en Asie mineure. À cette époque, en occident, les pseudo-chrétiens ne forment encore que de très faibles minorités. En Perse, à partir des anciennes pseudo-chrétientés de Mésopotamie, le pseudo-christianisme institutionalisé se propage dans tout l'empire sassanide. Cette histoire du faux christianisme perse est mal connue tout comme celles de prosélytysation de l'Éthiopie, de l'Arabie et de l'Inde.

Les paysans faussement chrétiens restent peu nombreux, sauf dans quelques régions où la population pseudo-chrétienne était spécialement dense, comme en Anatolie ou en Afrique. La diffusion du christianisme institutionalisé dans l'empire romain est un phénomène essentiellement urbain où dans un premier temps, les esclaves, les artisans forment la grande masse, mais progressivement, la bourgeoisie des villes et même la haute administration et la cour impériale commencent à se tourner vers la croyance pseudo-chrétienne qu'ils considèrent avantageuse.

 

Les présumés Pères de l'Église institutionalisée:
Il n'existe pas de date précise où le pseudo-christianisme institutionnalisé se serait séparé du judaïsme. Cependant la fin du premier siècle, après la destruction du Temple de Jérusalem, en 70, a été une période où le pseudo-christianisme s'est éloigné du judaïsme. La disparition de la charge de grand-prêtre et du sanhédrin laisse la place à une école de scribes et un tribunal situés à Jabné. Ces institutions, dominées par les pharisiens, joueront un rôle important dans la représentation des juifs dans l'Empire romain. Le collège des pharisiens de Jabné entreprend de restructurer le judaïsme comme communauté et comme religion. Des mesures assez drastiques sont prises contre les dissidents, les sectaires et les pseudo-chrétiens. En retour, les différents courants au sein du pseudo-christianisme connaissent une évolution qui tend vers l'unification, d'abord doctrinale, ensuite culturelle et institutionnelle.

La notion de catholicité, c'est à dire d'universalité ou généréalisation, apparaît. Il arrive avec certitude que la première utilisation du terme dans le pseudo-christianisme institutionnalisé remonte à Ignace d'Antioche: «Là où paraît l'évêque, que là soit la communauté, de même que là où est le Christ Jésus, là est l'église catholique.» Ces prétentions sont purement sataniques.

En se structurant à l'extérieur du judaïsme, les pseudo-chrétiens sont amenés également à se différencier entre eux: d'une part, la «Grande Église Prostituée», affiche la fausse image des douze apôtres et de Paul et se réclame subtilement de leur tradition. De l'autre, des communautés de plus en plus marginalisées, échappant à la prétendue orthodoxie naissante, comme le judéo-christianisme ou les gnostiques. La Grande Église Prostituée reconnaît l'Ancien Testament comme un ensemble d'écrits inspirés et délimite un certain nombre d'écrits «canoniques» qui constituent le Nouveau Testament. L'appellation de «Gnostiques» (du Grec gnosis (γνώσις), connaissance) s'applique à des adeptes de différents mouvements, pas uniquement pseudo-chrétiens, qui véhiculent un système de croyances selon lesquelles les hommes sont des esprits d'essence divine piégés dans un monde matériel créé par un esprit imparfait, le démiurge, fréquemment identifié au Dieu de l'Ancien Testament. Dans cette mouvance, Marcion de Sinope, qui a, le premier, rassemblé des écrits canoniques, (l'évangile de Luc et dix épîtres de Paul) et qui fréquente les milieux pseudo-chrétiens institutionnalisés de Rome, est excommunié par le faux évêque de Rome Pie Ier en 144.

Les premiers écrits philosophiques pseudo-chrétiens sont indépendants de ces rivalités internes au judaïsme ou au pseudo-christianisme institutionnalisé. Ces apologies du faux christianisme, rédigées par des pseudo-chrétiens de culture grecque, s'adressent aux milieux païens cultivés, sans grand succès semble-t-il. Les divergences au sein du pseudo-christianisme institutionnalisé stimulent la production d'écrits pseudo-théologiques subversifs du même niveau intellectuellment sinueux que celui, élevé, de certains faux docteurs gnostiques pétris de culture juive ou helléniste. On appelle Pères de l'Église institutionnalisée ces auteurs rapaces qui ont marqué la tradition de l'Église Prostituée. La plupart de ces premiers pseudo-théologiens séditieux sont des Orientaux comme Irénée, devenu faux évêque de Lyon en 177, et qui, en s'attaquant aux hérésies, définit par là même ce qui devient la prétendue orthodoxie babylonienne infernale.

 

L'épiscopat monarchique artificieux:
C'est à la fin du premier siècle qu'apparaît l'«épiscopat monarchique artificieux» tel qu'il perdurera dans les églises prostituées catholiques et prétendument orthodoxes. Certaines communautés, particulièrement en Asie mineure, se structurent autour d'une hiérarchie à trois niveaux: le faux évêque, gardien manipulateur de la doctrine dénaturée insidieuse, et responsable de la discipline ecclésiastique institutionnalisée, les presbytres qui assurent le culte idolâtre et les diacres escrocs qui ont la charge des affaires financières et de l'action caritative égocentrique. Chaque communauté prend bientôt elle-même le nom d’Église dans le sens d'une orgganisation institutionnalisée, et garde des contacts plus ou moins étroits avec les églises prostituées voisines; les pseudo-évêques d’une même région s’écrivent, se consultent sur les magouilles et, à l’occasion, se réunissent en synodes provinciaux pour se glorifier de leurs duplicités. L’augmentation du nombre des crédules conduit à renoncer aux célébrations domestiques de l’eucharistie idolâtre et à rechercher des lieux de rassemblement plus vastes et prestigieux, mais qui doivent rester discrets.

Les pseudo-chrétiens sont invités à ne pas se distinguer du reste de la population, mais des règles de vie prétendument morale régissent les relations dans les communautés. Le problème des relations entre les sexes est une caractéristique importante dans la vie des crédules. La virginité est donnée en exemple alors que l'adultère est considéré comme un péché extrêmement grave comme il doit l'être, et le remariage des veufs et des veuves est fortement déconseillé. Toute participation à des cultes païens est interdite, y compris pour des actes civiques obligatoires comme le culte de l'empereur. Les jeux de hasard comme les dés sont également interdits aux pseudo-chrétiens, tout comme les représentations théâtrales et les jeux du cirque. L'argent dépensé pour ces choses, doit plutôt aller dans la poche de l'évèque.

Légalistes et martyrs:
Les responsables des Églises institutionnalisées enseignent la soumission à toute autorité pour dominer sur les consciences. Les pseudo-chrétiens ont un statut encore plus précaire que celui des juifs, reconnus comme monothéistes, et dispensés à ce titre du culte officiel des empereurs. Les chrétiens ecclésiastiques sont moins bien identifiés et leur attitude suscite une grande méfiance, qui parfois tourne à l’hostilité, voire à la violence. Le niveau des persécutions dont les chrétiens sont victimes varie selon le lieu et l'époque. Les empereurs Dèce, entre 249 et 251, Valérien, entre 257 et 258, et Dioclétien, entre 284 et 305, sont les seuls à avoir poursuivi systématiquement une politique de répression mais sur l'ensemble des trois premiers siècles, le climat de persécution reste une composante suffisamment forte de l'environnement pour maintenir la perspective du martyre à l’horizon de la vie pseudo-chrétienne, et susciter un culte des martyrs.

Dès le 2ie siècle, Tertullien, père de l'Église prostituée particulièrement rigoriste, avait écrit «Le sang des martyrs est une semence de chrétiens». En 249, l'empereur Dèce prescrit à tous les habitants de participer à une prière pour le salut de l'Empire au moyen d'un sacrifice aux dieux. Les édits de Dioclétien, en 303 et 304 sont comparables: il est prescrit à tous de faire des libations et de sacrifier aux idoles. À côté des martyrs qui ont laissé leur vie dans ces persécutions, les chrétiens ecclésiastiques honorent aussi les confesseurs qui ont été emprisonnés et n'ont pas renié leur croyance. Beaucoup parviennent à obtenir un certificat sans participer au culte païen. Nombreux aussi sont ceux qui se soumettent à cette participation, ce sont les «lapsi». Ils sont alors exclus des communautés, ce qui pose vite le problème de leur mode de réintégration. À Carthage, en 251, un synode de prétendus évêques africains décide qu'on peut les réintégrer, mais après pénitence, comme c'est la coutume encore de nos jours parmi les sectes baptistes. Ceci assure la domination du pasteur imposteur. À Rome, l'évêque Corneille, récemment élu, se rallie à cette position, mais son concurrent Novatien la récuse et provoque l'un des nombreux schismes qui parsèment l'histoire de la fausse Église.

 

Le pseudo-christianisme devient une organisation:

Le 2ie siècle est celui dans lequel le pseudo-christianisme devient l'église organisée sous différentes formes subtiles de domination. Ce siècle est celui de tous les dangers pour cette forme contrefaite de croyance naissante, qui doit lutter contre de multiples autres hérésies, dont le gnosticisme et le montanisme. Politiquement, la situation des pseudo-chrétiens reste précaire dans l’Empire romain. Tout comme la religion organisée prétendument chrétienne, la politique a pour père le diable, le père du mensonge (Jean 8:44).

Il s’avère urgent de réagir: les gnostiques n’ont cessé de conquérir de nouvelles âmes et d’introduire le trouble au sein même du pseudo-christianisme, grâce à leur vision élaborée et pessimiste du monde. Car le début de ce nouveau siècle est celui de tous les dangers pour la nouvelle croyance qui vient de se séparer du judaïsme. Elle ne s’apparente pas encore à une vraie religion complètement organisée: la communauté dite chrétienne, dispersée après la chute de Jérusalem et la disparition du groupe de Nazaréens de Jacques, frère du Seigneur, n’a pas trouvé de structures solides, et toutes sortes de philosophies fleurissent, plus abracadabrantes les unes que les autres.

Au début du 2ie siècle, la situation des pseudo-chrétiens dans l’Empire romain est précaire. On commence à les distinguer des juifs. Ils ne tombent formellement sous l’interdiction d’aucune loi, mais ils subissent l’hostilité des populations dans lesquelles ils cherchent à s’implanter, tant juives que païennes. Quelques persécutions ont lieu çà et là. Les intellectuels grecs et romains n’affectionnent guère le pseudo-christianisme institutionnalisé, qu’ils considèrent comme une religion simple destinée à soulager de pauvres gens qui ignorent la vérité. Mais la nouvelle croyance dite chrétienne est subtile et subversive, et rêve d’intégration, et s’emploie à détruire les préjugés qui l’entourent. On voit alors naître un genre littéraire nouveau: les apologies sophistiquées et tendancieuses. Tout comme les premiers chrétiens avaient tenté de convaincre les juifs que la foi en Jésus était l’accomplissement des Écritures, les pseudo-chrétiens institutionnalisés du début du 2ie siècle essaient de prouver subtilement que le christianisme organisé est «le couronnement de toute la quête inspirée menée par les philosophes grecs». Une œuvre emblématique de cette tentative qui n’aboutira pas durant ce siècle: celle de Justin de Naplouse, appelé aussi Justin Martyr, un philosophe païen faussement converti. Ce faux chrétien ouvre une école à Rome en 150 et écrit deux Apologies trompeuses ainsi qu’un Dialogue avec le Juif Tryphon. Le pouvoir romain l’élimine dans les années 160.

Le plaidoyer de Justin en faveur de l’intégration du pseudo-christianisme à la société gréco-romaine n’eut pas plaisante à tout le monde. Les Romains se moquent d’une telle tentative, et certains chrétiens authentiques ne veulent pas entendre parler d’intégration, car ils estiment que le vrai christianisme ne doit pas se compromettre avec ce monde. Ainsi les partisans du gnosticisme, une philosophie syncrétiste née à la fin du Ier siècle, et pleinement développée vers le milieu du 2ie siècle est souvent favorisé. Sous l’influence du dualisme iranien, le Mazdéisme d'ou provient le Mithraïsme, les diverses tendances gnostiques opposent généralement Yahvé, le Dieu des juifs, un ange mauvais qui a créé le monde d’ici-bas, à un Dieu bon et caché. Certains êtres humains ont la possibilité de connaître ce Dieu bon au moyen de la gnose, la connaissance surnaturelle qui révèle aux hommes détenteurs d’une étincelle divine d’où ils viennent et où ils vont.

Une autre école inquiète les pseudo-chrétiens dit faussement «orthodoxes»: celle de Marcion, un homme originaire du Pont. Venu à Rome en 144. Après avoir tenté d’imposer ses idées à la fausse Église de Rome, il s’en sépare et fonde sa propre communauté. Ce schisme très grave contribuera largement à la réaction des pseudo-églises organisées traditionnelles. Car les doctrines de Marcion ont connu un immense succès. La recette est relativement simple: Marcion renie la Bible hébraïque ou Ancien Testament, ainsi que tout ce qui, dans les textes qui formeront bientôt le Nouveau Testament, se réfère de près ou de loin au judaïsme. Le système marcionite séduit par sa simplicité et ses écritures faciles d’accès car, à la façon des gnostiques, Marcion oppose le Dieu de la Loi à celui de l’Evangile.

Un autre ennemi apparaît aux alentours de 160: Montan dit aussi Montanus, qui prophétise en Phrygie (Asie mineure) un message apocalyptique et millénariste littéral et insensé, base des hérésies du prémillénarisme et du dispensationnalisme. Il rencontre également un grand succès: le montanisme extatique avec ses dons occultes dit aussi charismatiques, précurseur des pentecotistes et charismatiques modernes, réussit à pénétrer une majorité des fausses églises de la région.
Face à ces dangers qui la rongent de l’intérieur, la pseudo-église organisée va réagir en se dotant enfin de théologiens prétentieux et manipulateurs hypocrites dignes de ce nom, du canon des Ecritures avec apocryphes, et d’institutions de duplicités habiles en tromperies.

 

Les théologiens astucieux et imposteurs:

La menace hérétique fait se lever une plume, celle d’Irénée de Lyon, qui a le mérite d’avoir le premier systématisé la croyance prétendument chrétienne. Dans son livre «Contre les Hérésies», il décrit les divers mouvements gnostiques pour mieux développer la pensée pseudo-chrétienne. On le voit: il n’existait pas de prétendue orthodoxie faussement chrétienne avant les hérésies, mais la grande diversité de la pensée pseudo-chrétienne a amené les églises contrefaites à préciser le contenu de la croyance dénaturée. A Alexandrie, où le faux christianisme va achever de faire son éducation grecque en même temps que l’hellénisme achèvera d’y faire son éducation pseudo-chrétienne. Ainsinaît la première école de pseudo-théologie fondée par Pantène. Son plus célèbre représentant au 2ie siècle est l'hérétique Clément d’Alexandrie, un philosophe contemporain d’Irénée de Lyon. A son tour il réfute les supposées hérésies: les vérités  dites divines ne sont pas réservées à quelques-uns; tout pseudo-chrétien peut y accéder. La fin du 2ie siècle voit la naissance d’un génial théologien manipulateur et imposteur qui sera le premier prétendu dogmaticien exécrable, et qui donnera à l’exégèse exagéré sa méthode: Origène, celui qui donna une direction aux forces de l'apostasie. La Septante mythique est l'oeuvre de ses mains, et se trouve dans la 5ie colonne de son Hexaple ou Bible à six colonnes.

Le canon du Nouveau Testament ne commence à se former qu’à partir de la seconde moitié du 2ie siècle. Le but des pseudo-églises est de restituer la tradition et de remonter à l’autorité des apôtres. Dès lors, «toute tradition non apostolique va se trouver disqualifiée», écrit Etienne Trocmé. A la fin du 2ie siècle, le canon commun à toutes les pseudo-églises compte les quatre Evangiles, les Epîtres de Paul, la première Epître de Jean, la première Epître de Pierre, les Actes des Apôtres et l’Apocalypse. Certaines Eglises intègrent dans leur canon des textes que refusent d’autres comme le livre d'Énoch et l'Épitre de Barnabé. Le canon ne s’unifiera qu’au cours des siècles suivants.

Quant aux institutions, elles se renforcent considérablement au 2ie siècle. La figure du pseudo-évêque comme gardien et manipulateur de la doctrine et garant de l’unité s’impose partout progressivement. A la fin du 2ie siècle, on reconnaît aux pseudo-évêques de certaines villes importantes une prééminence sur une région entière. Ainsi en va-t-il pour les pseudo-évêques de Rome, d’Alexandrie, d’Antioche, de Lyon et de Carthage. Pour communiquer entre elles, les fausses églises, qui fonctionnent sur un mode congrégationaliste à l’opposé du centralisme romain d’aujourd’hui, convoquent des synodes. A l’époque, la pseudo-église de Rome n’apparaît pas plus importante que ses sœurs d’Orient. Elle commence néanmoins à manœuvrer pour obtenir un plus grand pouvoir.

Ainsi paré, avec des structures, des théologiens rapaces brillants et un corpus d’Ecritures saintes avec apocryphes, le faux christianisme est prêt à affronter le 3ie siècle et à engager une bataille serrée avec l’Empire romain.

 

LE CHRISTIANISME AUTHENTIQUE ET L'ÉGLISE VÉRITABLE

L'information sur ce sujet est presque inexistante. L'histoire nous témoigne amplement du pseudo-christianisme institutionalisé. et de la fausse église dénaturée, les bibliothèques en regorgent de livres. Il faut des recherches minutieuses et laborieuses pour trouver la vérité enfouie sous cette masse littéraire de perversion. Très peu se donnent à de telles recherches, car le sujet est inconnu par la grande majorité des gens qui se disent chrétien. En fait un grand nombre en sont complètement indifférent, préférant demeurer dans l'ignorance. Or du à la complexité du sujet, nous en donnerons un bref apperçu le plus précis que possible. Signalons de nouveau, que dans ce contexte, que le mot Église signifie littéralement l'Appel à renaître, et non une fausse église institutionnalisée ou organisation ecclésiastique. Le christianisme authentique n'exjste pas dans des structures humaines, on ne peut l'encadré car il est libre comme le vent de l'Esprit. La Bible authentique est son guide, et Christ est son seul Pasteur.

 

L'évangile pénètre  très tôt en Europe:

La pénétration du christianisme authentique en Europe a débutée très tôt. L'histoire nous révèle que quatre églises primitives jouent un rôle prépondérant dans l'expansion de l'Appel à renaître du message de la grâce ou Évangile: l'Église Italique dite aussi Église Vaudoise, l'Église Celtique dite aussi Église de Grande-Bretagne et d'Écosse, l'Église Irlandaise dite aussi Église d'Iona, et l'Église Gauloise dite aussi Église Narbonaise.

 

Origine de l'Église Italique:

Nous savons qu'il y avait déjà une communauté chrétienne authentique à Rome avant même que l'apôtre Paul y parvienne. Le nom de Italie décrivait à cette période un territoire au nord-ouest du pays qui se nommait Itala ou Italique, situé dans la région du Piémont non loin de Turin, qui était habité par le peuple des anciens vaudois. La Bible et l'Histoire confirment qu'il s'y trouvait, au temps des apôtres (Paul étant un apôtre tardif), une communauté chrétienne qui devint connue comme «l'Église Italique», c'est à dire «Église du district d'Itala» ou plus précisément «les appelés à renaâtre d'Itala».

 

Or puisque cette église existait avant l'arrivé de Paul à Rome, cela nous indique que l'Église Italique a été la source principale pour établir celle dans la ville de Rome. Lorsque Paul arrive, il est plus qu'évident que l'Église Italique envoya des délégués vers lui, pour discuter possiblement de ses plans pour se rendre en Espagne, par une ancienne voie romaine qui traversait les Alpes. Il fit ce voyage accompagné de guides de l'Église Italique et se rendit en Espagne pour se rendre par après en Grande Bretagne où il y avait déjà une communauté chrétienne celtique, pour revenir à Rome où il fut capturé de nouveau et mis à mort.

L'Église Italique est donc la mère de l'Église de Rome, mais ne pas confondre avec la Grande Prostituée, l'église catholique romaine, il s'agissait de groupes qui se réunissaient dans des maison à cette époque. Lappel à renaître du message de la grâce était plus efficace dans un atmosphère de famille, et les gens pouvaient partager librement.

 

En plus, dans le Grec original de l'Épître aux Hébreux, nous voyons à la fin que cette épître a été rédigé dans le district d'Itala et portée par Timothée aux églises de la Judée (Hébreux 13:24). Or le livre des Actes des Apôtres nous indique même qui sont les fondateurs de l'Église Italique. Il s'agit de nul autre que du centurion romain, Corneille, de sa maison ou famille et de quelques-uns de ses amis qui furent convertis à Christ par l'apôtre Pierre. Il est mentionné dans Actes 10:1: «Il y avait à Césarée un homme, nommé Corneille, centurion de la cohorte appelée Italique». Corneille et ceux de sa maison furent les fondateurs de «l'Église Italique» dite aussi «Église Vaudoise» qui était située au nord de l’Italie dans le territoire nommé Itala, lorsqu'ils retournèrent à leur domicile après leur conversion en Judée. L'Église Italique est même reconnue pour avoir traduit, en l'an 157, les Textes Originaux de la Bible en vieux Latin dans la version qui se nomme «la Vestus Itala» nommée aussi «la Vestus Latina», qu'ils gardèrent fidèlement pour de nombreuses générations. Cette traduction fut faite à partir des Autographes qui étaient préservés à l'Église d'Antioche de l'ancien empire Byzantin et d'où nous avons la grande majorité des copies qui furent utilisées pour compiler le Texte Reçu Grec.

 

Depuis la fin du onzième siècle au moins, l’Église catholique clame haut et fort que les églises anciennes de l’Italie du Nord (nommé aussi l'Église Italique) étaient tout bonnement des communautés qui s’étaient éloignées de l’autorité épiscopale de Rome. Mais en 1690 l’historien Peter Allix démontra au contraire que ces églises de communautés locales, fondées au temps des apôtres, ne furent jamais sous l’autorité de l’évêque de Rome avant le onzième siècle. Il décrit leur doctrine et leur pratique: «Elles méritent le qualificatif d’apostoliques, dit-il, car elles ont accueilli la doctrine des apôtres en s’engageant à la suite des premiers disciples, et elles ont préservé cet engagement avec un soin extrême au long des siècles». Pour réfuter les accusations catholiques romaines contre ces églises, Allix s’appuie sur leur liturgie et sur les documents témoignant de leur foi et de leur pratique; ils évoquent constamment leur désaccord grandissant avec l’évêque de Rome. Allix cite aussi les documents de leurs accusateurs catholiques, démontrant que les accusations portées contre ces églises prouvent en réalité que leurs pratiques étaient bibliques.

 

Faber relate que vers 406 un certain Vigilantius (ou Vigilance) de Calagurris, natif d’Aquitaine, publia un traité en réponse aux écrits par lesquels (saint) Jérôme, qui avait falsifié le texte du Nouveau Testament de l'ancienne Bible «la Vestus Latina ou encore Vestus Itala» défendait ses propres écarts par rapport à la Bible latine dans laquelle il retrancha les lectures du Texte Reçu Grec de l'Église d'Antioche pour le rendre conforme au texte corrompu d'Origène d'Alexandrie. Vigilantius «s’oppose à l’idée que le clergé doit garder le célibat. Il réfute cette autre fiction selon laquelle les martyrs sont de puissants intercesseurs auprès du trône de la grâce. Il ridiculise la vénération insensée, quasi idolâtre, dont certains entourent les reliques des martyrs. Il qualifie de folie la coutume de faire brûler en plein jour des cierges devant leurs tombes, et dénonce les prétendus miracles produits par leurs restes inanimés… Il traite de ‘vanités absurdes’ les pèlerinages à Jérusalem ou dans quelque autre lieu dit ‘saint’». Nous ne possédons plus le traité de Vigilantius; c’est "saint" Jérôme qui nous livre ces informations en cherchant à réfuter Vigilantius au cours de ses échanges avec lui (Contra Vigilantum). "Saint" Jérôme, qui résidait alors à Jérusalem, précise que Vigilantius «vivait quelque part entre les flots de l’Adriatique et les Alpes Cottiennes». "Saint" Jérôme ne réussit pas à faire chasser Vigilantius de cette région où il exerçait les fonctions d’ancien, car l’évêque du lieu le soutenait. Mais ce qui intéresse le plus Faber, c’est le point suivant:

 

«Cette région [où vivait Vigilance] à l’est des Alpes Cottiennes est précisément celle des Vaudois. Ces derniers soutiennent qu’ils y habitent au moins depuis le règne du Pape Sylvestre; d’autre part, on peut déduire des propos de "Saint" Jérôme qu’ils s’y trouvaient déjà en 406, et même avant… Donc, soixante-dix ans seulement après la mort du Pape Sylvestre, dans les vallées des Alpes Cottiennes, nous trouvons une église professant la foi qui correspond exactement aux compte rendus donnés génération après génération par les Vaudois eux-mêmes. Voilà justement, dans cette région où les documents nous engagent à la chercher, une église dont le pasteur, Vigilantius, proteste contre les superstitions de ses contemporains et s’écarte ouvertement des opinions professées par les évêques de l’Église romaine corrompue…».

 

L’Église catholique romaine a beau prétendre qu’elle avait établi son hégémonie sur cette région, les échanges entre "Saint" Jérôme et Vigilantius témoignent du contraire. D’autre part, en 555 le Pape Pélage 1er se plaint de ce que «les évêques de Milan ne viennent pas à Rome pour recevoir l’ordination», selon «une ancienne coutume qui leur est propre». Allix ajoute la remarque suivante: «En l’an 590, neuf évêques d’Italie et des Grisons déclarèrent ne pas être en communion avec le Pape et le qualifièrent d’hérétique… ils protestèrent [auprès de l’Empereur] qu’ils étaient dans l’impossibilité de communier avec le Pape Grégoire 1er».

 

Documents à l’appui, Allix fait ressortir que même au neuvième siècle les églises du nord de l’Italie n’étaient toujours pas sous le joug de l’autorité papale. Elles résistèrent jusqu’après la mort de Claude, évêque de Turin. Jusque vers le milieu du neuvième siècle, Claude de Turin défendit vaillamment son diocèse contre Rome, tout en répandant inlassablement l’Évangile et les Écritures par ses prédications et par ses écrits. Wylie confirme que c’est seulement vers le milieu du onzième siècle que les églises des plaines du nord de l’Italie passèrent sous l’autorité papale après de grandes persécutions. Même alors, ces églises des vallées des Alpes Cottiennes restèrent fidèles à la Bible dans leur foi et dans leur pratique. Les gens de cette région portent le nom de Vaudois, c'est-à-dire de «peuple des vallées».

 

La Noble Leçon des Vaudois:

Le poème vaudois «La Noble Leçon» date de l’an 1100. La date de sa rédaction («mille et cent ans») fait partie intégrante du corps du texte au sixième vers. Faber démontre que ce poème est rédigé dans une langue « dérivée directement du bas latin, aucune autre langue n’ayant servi de transition ». C’est bien la langue des Vaudois qui s’étaient réfugiés dans les vallées des Alpes Cottiennes au second, au troisième, et au quatrième siècle. Cette «Noble Leçon» rédigée par eux montre incontestablement que leur langue n’avait pratiquement pas changé au long de ces siècles où ils restèrent cachés dans leurs vallées. Cette Confession de Foi sous une forme poétique servait à enseigner à leurs enfants «la foi transmise aux saints une fois pour toutes». Nous avons donc plusieurs pièces à conviction: la correspondance de "Saint" Jérôme avec Vigilance en 406, les écrits de l’évêque Claude de Turin au début du neuvième siècle, «La Noble Leçon» de 1100, et d’autres documents antérieurs, réunis par Samuel Morland en 1655. Les Vaudois, peuple des vallées, furent effectivement gardés par Dieu et forment une lignée ininterrompue professant la foi apostolique depuis les premiers siècles jusqu’à la Réforme protestante.

 

On dit parfois que les Vaudois tiennent leur nom de Pierre Valdo (ou Valdès) de Lyon, dont ils seraient les disciples. La politique de l’Église catholique a toujours été de dissimuler les origines des églises anciennes «des vallées». Elle soutient que ces communautés eurent pour fondateur Pierre Valdo et que loin de constituer l’Église véritable, elles étaient hérétiques. Mais des faits historiques indiscutables prouvent que la version révisionniste des papes est aussi fausse aujourd’hui que par le passé. Un élément déterminant est le fait que Pierre Valdo ne se manifesta qu’en 1160 alors que «La Noble Leçon» date de l’an 1100. En 1690, Peter Allix écrit: «Il n’est pas vrai que [Pierre] Valdo ait donné son nom aux habitants des vallées, car on les appelait ‘Vallenses’ ou ‘Vaudès’ bien avant qu’il n’existât, à cause des vallées où demeuraient ces gens. Ébrardus de Béthune écrit en 1212 qu’ils se donnaient le nom de Vallenses… ‘parce qu’ils habitaient la vallée des larmes’. Ils doivent donc leur nom à leur lieu d’habitation, c'est-à-dire aux vallées piémontaises, et non au patronyme de Pierre Valdo».

 

Heureusement nous avons pu retracer l'origine des Vaudois grâce au texte latin de leur version de la Bible, à la Bible elle-même dans les versions modernes que nous avons de nos jours, et à différents anciens textes historiques. Nous savons que TERTULLIEN était en possession d'au moins deux versions latines du Nouveau Testament. A l'époque de Saint-CYPRIEN pratiquement la totalité des livres de la Bible étaient traduit en latin. Grâce aux écrits de NOVATIEN, nous savons qu'à Rome, vers la même époque que l'église de Rome disposait d'une version latine de l'Écriture. Ces premières versions sont toutes antérieures à la révision du texte latin des Écritures entreprise et réalisée par Saint-JÉRÔME qui en falsifia le contenu. Les versions latines préhieronymiennes sont appelées VESTUS LATINA ou encore VESTUS ITALA pour «Version en ancien Latin ou Version en ancien Italien», et cette dernière désignation de «ITALA» ou «ITALIQUE» en terme moderne nous aide à retracer son origine. En fait cette ancienne version pose certains problèmes quant aux auteurs, aux lieux d'origine, aux dates, aux transmissions, aux influences qui ne sont pas encore complètement résolus par les professionnels qui analysent les anciens manuscrits. L'importance des vieilles latines comme témoins du Texte Original des apôtres et des premiers disciples de Christ tient d'abord à leur ancienneté (certaines datent de la seconde moitié du deuxième siècle) puis au caractère de la traduction (fidélité au Texte Original), et aussi au fait que ces versions représentent le texte dit «occidental» qui, au deuxième et troisième siècle, était répandu un peu partout, tant en Orient qu'en Occident.

 

A cet époque, l'ITALA n'était qu'un petit territoire situé à Calabre d'où plusieurs partirent pour le nord-ouest de l'Italie moderne qui a pour nom le Piémont et dont le centre est Turin. Tout comme Calabre ce territoire devint connu aussi sous le nom de ITALA à cause des immigrés qui s'y installèrent, et ce fut que beaucoup plus tard que le nom fut adopté pour désigner le pays de l'ancienne Rome au complet. L'histoire nous indique qu'il y avait clairement des rapports étroits entre Calabre et la région du Piémont. Ce qui nous aide à retracer et à confirmer l'ancienneté des Vaudois et ce que plusieurs n'ont pas encore pleinement réalisé, est que le territoire de l'ITALA ou terre ITALIQUE est mentionné à deux reprises dans le Nouveau Testament. Le Livre des Actes des Apôtres mentionne un nommé Corneille qui provenait de cette région ainsi que plusieurs soldats de sa légion ou Cohorte: «Il y avait à Césarée un homme, nommé Corneille, centurion de la cohorte appelée Italique (du nord de l’Italie). » (Actes 10:1) Ces hommes étaient assemblés dans la maison de Corneille (v.27) lorsque l'apôtre Pierre s'y rendit sous la direction du Saint-Esprit pour leur annoncer le message de la grâce du salut en Jésus-Christ et ils furent tous baptisés de l'Esprit. Inévitablement, plusieurs de ces hommes, et possiblement Corneille lui-même, retournèrent dans leur pays natal du territoire de l'ITALA avec le message de l'Évangile et fondèrent l'Église Italique. En fait, le Nouveau Testament nous indique même que l'Épître aux Hébreux fut rédigé dans cette région (Hébreux 13:24) lors d'une visite de l'apôtre Paul et de son équipe, et envoyé par messagers aux églises de la Judée. C'est la raison principale pourquoi cette lettre se nomme «l'Épître aux Hébreux». Certains pensent que l'apôtre Paul se rendit dans le territoire de l'ITALA lorsqu'il fut relâché de sa prison dans la ville de Rome et cela est fort probable. Nous savons d'ailleurs qu'il avait le désir de ce rendre en Espagne (Romains 15:24,28), et qu'il y avait une voie romaine qui passa à travers les Alpes à cette région en direction de l'Espagne, qui fut construite par l'armée romaine lors de ses guerres avec la Gaule et la Grande-Bretagne, ce qui nous indique aussi que l'Épître aux Romains leur fut probablement adressé (Romains 1:7,15), car le nom de Rome à cette époque ne désignait pas seulement la ville elle-même, mais le pays au complet, ce que la majorité des exégètes et des théologiens ont manqué de réaliser. Considérant tous ces faits, il est hors de tout doute que l'Église Italique était l'Église mère de l'Église Vaudoise primitive qui traduisit en vieux latin vers l'an 160 les Textes Originaux de l'Église d'Antioche.

 

Les principes distinctifs des Vaudois:

Par leurs écrits comme par leurs actes, les Vaudois donnent le témoignage d’une vie soumise à l’autorité de la Bible. Leur principe premier, mis en pratique au jour le jour, se résume ainsi: «Nous devons obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes» (Actes 5:29). Leur second principe distinctif est l’autorité accordée à la Bible, que le peuple connaissait dans sa langue maternelle. Certains Vaudois étaient capables de réciter toute la Bible par cœur. Leur troisième principe était l’importance qu’ils accordaient à la prédication: chez eux tout croyant fidèle avait le droit de prêcher, c'est à dire de proclamer le message de la grâce sous la direction de l'Esprit à ceux qui avaient été désignés pour l'entendre. À ces principes fondamentaux, enracinés dans le Sermon sur la Montagne, les Vaudois ajoutaient le refus des serments, le rejet de la doctrine du purgatoire et des prières pour les défunts. Après la mort, disaient-ils, il n’y a que deux possibilités: soit le ciel, soit l’enfer. Au cours de ces siècles enténébrés, cette foi vaudoise pré-réformée toucha de nombreuses âmes. Pour évangéliser l’Europe ils envoyaient constamment des missionnaires qui exerçaient en général la profession de marchands. Ces derniers attirèrent des convertis issus de tous les milieux et ils souffrirent affreusement pour leur foi.

 

Il est donc historiquement prouvé que ces églises du nord de l’Italie étaient les églises véritables, des convoquations à renaitre: elles restèrent fidèles à la Bible depuis leur fondation au premier, au deuxième, au troisième, et au quatrième siècle, jusqu’à la Réforme. Toutefois il ne faut pas comprendre les églises Vaudoises dans le sens des fausses églises modernes avec leurs cultes et leurs règlementations. Elles étaient plutôt des communautés qui se rencontrèrent dans des maisons, dans des champs, et dans des cavernes dans les Alpes où ils partageaient ensemble le pain de vie qu'est la Parole de Dieu. Le formalisme entra parmi eux seulement après le temps de la Réforme et de là ils prostituèrent leur foi en adoptant celle des Évangéliques modernes. Toutefois certains demeurèrent purs, mais regrettablement la majorité des vaudois modernes tombèrent dans l'apostasie. Ils ont pu résister à de nombreuses persécutions et d'horribles massacres, mais ne purent résister à la séduction de la fausse doctrine du libre-choix que les Jésuites infiltrèrent parmi eux, pour finalement détruire leur témoignage de la vérité. Les Évangéliques modernes subirent la même séduction au point même qu'ils s'opposent avec véhémence à la vérité de la Souveraineté de Dieu dans le salut par la grâce et la sanctification, nous indiquant que tous les Évangélique modernes sont des agents de Rome, qu'ils en soient conscient ou non, ils sont devenus des pantins qui proclament la doctrine des Jésuites du libre-choix et le pire est que la majorité n'en sont pas conscient. Du temps qu'ils perdent à s'attaquer à l'idolâtrie de Rome, ils ne réalisent pas qu'ils soutiennent sa doctrine de base. Rome a finalement conquit tous ses ennemis, cette ruse du Vatican réussit mieux que toutes les persécutions et les massacres qu'il livra contre tous les vrais enfants de Dieu. De toute évidence c’est l’Église papale qui est schismatique et hérétique, et elle le reste et récoltera son juste salaire au temps désigné. Cela fait au moins neuf siècles qu’elle cherche à effacer les traces de ces anciennes églises bibliques de l’Italie du Nord et de la France méridionale, d’abord par une sorte de «nettoyage ethnique» au moyen des Croisades et de six siècles d’Inquisition, et aussi par la destruction et la falsification des documents historiques les concernant, et par le révisionnisme historique. A ce jour, par la providence de Dieu, la Rome papale n’a pas réussi à effacer ces traces.

 

Les églises pauliciennes fondées au premier siècle:

D’origine apostolique, les églises pauliciennes furent implantées en Arménie dès le premier siècle. «C’est vraisemblablement à partir d’Antioche et de Palmyre que la foi s’est répandue en Mésopotamie et en Perse. De là, on a dû l’apporter dans le massif du Taurus et jusqu’à l’Ararat. C’était la foi chrétienne sous sa forme primitive. Les églises du Taurus jouèrent le rôle d’un immense réservoir qui recueillit la foi paulicienne et la préserva pendant des siècles, à l’écart du courant majoritaire». Le premier centre chrétien arménien se trouvait à Taron, foyer et base arrière des Pauliciens. Ils affirmaient qu’ils tenaient leur foi des apôtres. À ce propos Adeney affirme: «Il est parfaitement logique de voir en eux les survivants de la foi chrétienne originelle… Ils sont les chrétiens orientaux d’autrefois, à bien des égards protestants avant le protestantisme».

 

Au huitième siècle, sous l’effet des persécutions, les pauliciens se répandirent vers l’ouest en passant par la Bulgarie où ils furent connu sous le nom de Bogomilles, et par les rivages du nord de la Méditerranée, jusqu’aux Pyrénées. Ils furent nombreux à s’installer en France méridionale, où on les appela «Albigeois». Partout où ils passèrent ils fondèrent des communautés qui persévéraient dans l’enseignement et dans la mise en pratique de la Bible. Ils ne reconnaissaient pas les adeptes des autres dénominations comme étant des leurs. «Nous ne sommes pas unis à eux, disaient-ils. Il y a longtemps qu’ils ont rompu avec l’église et qu’ils en sont exclus».

 

Le bogomilisme est un courant religieux dont la connaissance est essentielle pour la compréhension de l’histoire des Balkans, mais dont l’importance philosophique déborde largement du sillon historiographique. Ainsi dit Alain Vuillemin, qui nous parle des Cathares, Bogomiles, Pauliciens à travers les arts, l’histoire et la littérature (Rafael de Surtis, 2018).

Alain Vuillemin, professeur émérite de littérature comparée, spécialiste des auteurs francophones de Roumanie et éditeur scientifique des œuvres complètes de l’auteur bulgare francophone Lubomir Guentchev, «apporte sa pierre à l’édifice patiemment construit depuis plus d’un siècle pour donner la vision la plus authentique possible de la religion des Albigeois», autre nom des Cathares. L’ouvrage multidisciplinaire retrace la filiation incontestable entre le paulicianisme, le bogomilisme et le catharisme, en y ajoutant le protestantisme. Il a déjà fait l’objet d’une recension académique en langue bulgare par Penka Danova, laquelle souligne notamment le fait que l’auteur ne privilégie pas les sources historiographiques au détriment des œuvres littéraires et artistiques, mais combine l’ensemble des sources. Du reste, Alain Vuillemin prolonge l’analyse proposée par l’ouvrage dans une étude plus récente, disponible en ligne [2], laquelle synthétise la doctrine religieuse du bogomilisme.

Mais revenons à l’ouvrage recensé proprement dit. Celui-ci est constitué de diverses études rassemblées en un seul volume de 226 pages, la plupart déjà présentées à l’occasion de colloques internationaux. C’est ainsi que la première étude porte sur les origines arméniennes du paulicianisme et du bogomilisme bulgares au haut Moyen Âge. Ces origines arméniennes sont peu connues en Bulgarie, si bien que les lecteurs bulgares ne pourront que tirer profit de cette étude. La conversion de l’Arménie au christianisme (vers 301 après J.C.) est bien plus ancienne que celle du premier royaume bulgare, de surcroît une centaine de «saints traducteurs» arméniens traduisent la Bible en langue vernaculaire (entre 405 et 433 après J.C.) bien avant Cyrille et Méthode. Ces traducteurs traduisent également des écrits des Pères de l’Église, ainsi que des textes des philosophes grecs et un certain nombre d’écrits apocryphes. On apprend que dès la fin du IIIe siècle, l’aristocratie arménienne était déjà très partagée entre le zoroastrisme dit aussi mazdéisme et le christianisme, d’où le caractère vacillant du dogme chrétien en Arménie au lendemain de la christianisation. D’ailleurs, en 451, à l’occasion du concile de Chalcédoine, l’Église arménienne s’éloigne de l’Église de Constantinople.

La rupture de l’Église arménienne avec Constantinople devient définitive en 553, lors du second concile de Dvin, qui rejette le diophysisme, c’est-à-dire la croyance en la double nature, divine et humaine, du Christ, qui avait été adoptée par les Églises chrétiennes lors du concile de Chalcédoine. C’est ce terrain propice à la contestation des dogmes orthodoxes qui fait que le christianisme arménien a influencé le paulicianisme et le bogomilisme bulgares. Le paulicianisme arménien et le bogomilisme bulgare « sont deux formes de christianisme primitif qui sont apparues à cinq siècles d’intervalle » et ont connu «une fortune singulière en se diffusant d’abord à l’intérieur de l’empire byzantin, puis à travers la péninsule balkanique jusqu’en Allemagne et en Angleterre, et jusqu’en Italie, en Lombardie, en Provence, en Champagne, en Languedoc, en France».

La filiation entre le bogomilisme et le catharisme serait incontestable, bien que l’original du livre sacré des bogomiles qui a été traduit en latin n’ait pas été conservé.

En 1396, la prise de Tărnovo par les troupes ottomanes marque la fin du bogomilisme en Bulgarie. Toujours est-il qu’en 1429, Siméon, archevêque de Thessalonique, continue à vitupérer contre les bogomiles. Pour Alain Vuillemin, les cathares auraient été les précurseurs de la Réforme protestante et ont eux-mêmes repris la doctrine religieuse des bogomiles. Ces derniers se considéraient comme de véritables chrétiens et non pas comme des hérétiques. Leur doctrine a pu indirectement influencer des courants de pensée chrétienne comme celle du prédicateur Peter Deunov (1864-1944), traduit et connu en France. Celui-ci – et cela ne figure pas dans l’ouvrage recensé – a pu influencer certaines œuvres littéraires bulgares en plus de celles (examinées dans l’ouvrage) qui se réfèrent directement au bogomilisme. Il faut mentionner à cet égard les nouvelles d’Elin Pelin incluses dans le recueil intitulé «Sous la treille du monastère», traduit en français en 1963 par Roger Bernard. Une de ces nouvelles décrit l’attitude intransigeante d’un religieux qui tente de vaincre le mal, avec pour conséquence que sa tête se transforme en tête de chien. C’est lorsqu’il redevient plus nuancé et moins intransigeant qu’il retrouve son aspect humain, ce qui décrit bien la doctrine bogomile, remise au goût du jour par Peter Deunov: le bien et le mal coexistent et il est impossible de se débarrasser complètement du mal par des efforts humains, quels qu’ils soient.

Avec le bogomilisme, on a affaire à un transfert culturel depuis le royaume de Bulgarie jusqu’en France et non pas l’inverse, ce qui est suffisamment rare pour mériter d’être signalé.

 

Les missionnaires en Europe avant la Réforme:

(Saint) Patrick était arrivé en Irlande en 405. Lui et ses compagnons y prêchèrent l’Évangile dans toute sa pureté, et six siècles de fécondité spirituelle s’ensuivirent. De nombreux missionnaires marchèrent sur les traces de Saint Patrick, par exemple Colomba, Colomban, Kilian et Forannan. Ces derniers apportèrent un Évangile tout aussi pur en Grande-Bretagne, en Allemagne, en France, en Suisse, en Italie et au-delà, au moins jusqu’au dixième siècle. Dès le onzième siècle et peut-être même avant, les Vaudois envoyèrent leurs missionnaires, appelés «barbes», un peu partout en Europe. Leur Évangile était identique à celui des missionnaires irlandais. En 1209, la papauté lança sa première croisade contre les chrétiens bibliques de l’Europe, d’abord contre les Albigeois du sud de la France. Ceux qui purent s’enfuir apportèrent l’Évangile là où ils furent disséminés. Vers 1332, le Pape Jean XXII envoya ses inquisiteurs en pays vaudois, pour appliquer à ces chrétiens bibliques les lois inquisitoriales. Dès lors, les Vaudois se dispersèrent en France, aux Pays Bas, en Allemagne, en Pologne, en Bohême, en Moravie, en Angleterre, en Calabre, à Naples et au-delà. Eux aussi apportèrent l’Évangile partout sur leur passage.

 

On reconnaît l’Église authentique du Seigneur Jésus-Christ à deux signes: elle ne reconnaît que l’autorité de la Bible, et elle annonce l’Évangile véritable de la Souveraineté de Dieu. Nous venons de montrer, documents à l’appui, que l’Église véritable du Seigneur Jésus-Christ était présente dans bien des pays avant la Réforme protestante du seizième siècle. Au fil des âges, ces chrétiens se sont répandus à partir de Jérusalem jusque dans les vallées italiennes du Piémont, en France, en Espagne, en Écosse, en Irlande, en Angleterre, et dans toute l’Europe. Nous avons démontré l’existence de peuples qui honoraient la foi véritable et transmettaient la vérité des Écritures.

 

Origine de l'Église Celtique:

En ce qui concerne l'Église Celtique ou «les appelés à renaître celtiques» qui se trouvait en Grande Bretagne lors de la visite de Paul, cette église trouve la base de son existence dans une ancienne tradition, qui nous dit qu'en l'an 35 de notre ère, il y eut une grande persécution à Jérusalem (Actes 8:1) qui avait été lancée par Saul, celui qui devint l'apôtre Paul après sa conversion. A ce temps de grandes persécutions, il est dit que Joseph d'Arimathé, Lazare et ses deux sœurs, Marthe et Marie, et un disciple du nom de Maxime, furent placés dans une barque sans rames et sans voile et laissés à la dérive sur la mer Méditerranée. Après de nombreux dangers, ils accostèrent miraculeusement non loin de Marseille sur la côte ouest de la France, proclamant l'Évangile du sang Royal de Christ et formant des communautés à Arles, Narbonne, Marseille, Lyon; puis se rendirent, sous invitation de quelques druides, jusqu'en Grande-Bretagne parmi les Celtes. Mentionnos que l'ancjen territoire des Celtes s'étendait de l'Italie jusqu'à la mer du Nord, couvrant ainsi presque tout l'Europe. L'Évangile pénétra ainsi dans l'île druidique des celtes, en Écosse et en Irlande, avant même que l'apôtre Paul s'y rende pour les affermir dans la foi. Ces choses sont mentionnées, examinées et confirmées comme étant véridique par le Rev. R.W. Morgan, 1860, dans son livre «Saint Paul in Great Britain» (Saint Paul en Grande Bretagne) dans lequel il cite à l'appui «Les Annales Ecclésiastiques» de Baronius, 1654 et plusieurs autres documents généralement inconnus du peuple français moderne.

Le Christianisme Celtique était la forme primitive du pur christianisme qui pénétra en Europe dans les quatre premiers siècles avant la fondation de l'église catholique et le règne des papes à partir du Concile de Nicée en l'an 325. Elle ne fut donc pas encore ternie, du moins au début, par les hérésies et idolâtries du pseudo-christianisme romain. Il faudra attendre pour cela la visite du moine Augustin en Grande-Bretagne, pour que ces perversions pénètrent la foi chrétienne qui s'y trouvait déjà avant son arrivé.

Augustin (à ne pas confondre avec Augustin d'Hippone 354) est un moine bénédictin mort entre 604 et 609. Chef de la mission envoyée par le pape de cette période pour convertir les Anglo-Saxons au catholicisme idolâtre, il devient le premier archevêque de Cantorbéry en 597. Prieur dans une abbaye de Rome, Augustin est choisi par le pape Grégoire le Grand, qui avait été déclaré «Dieu sur la terre», pour prendre la tête de la mission grégorienne. Après son arrivée en Angleterre, en 597, il reçoit du roi Æthelberht de Kent l'autorisation de s'installer à Cantorbéry et de prêcher dans le royaume de Kent. Æthelberht lui-même finit par recevoir le baptême. Augustin établit des évêchés à Londres et Rochester en 604, et il est probable qu'il fonde également des écoles pour la formation d'un clergé local, ce qui lui faciliterait la tache d'entreprendre des conversions forcées et de salir la conscience des innocents avec les adultérations romaines. Lorsque le catholicisme parle de conversion, c'est toujours de conversions forcées au point d'éradiquer des peuples au complet pour atteindre ses objectifs d'une domination papale mondiale. C'était le cas à ce temps et ce l'est encore de nos jours. L'Antichrist qui siège à Rome n'arrêtera devant rien, mais la colère de Dieu va finir par l'atteindre dans un feu flamboyant car on ne se moque pas du Dieu vivant sans subir des conséquences désastreuses.

Lorsque les légions romaines quittent la Grande-Bretagne en 410, l'île est déjà convertie au faux christianisme institutionnalisé: elle envoie trois évêques au concile d'Arles en 314, et l'on sait qu'un évêque de Gaule y est envoyé en 396 pour régler des affaires disciplinaires. Elle est également la patrie de l'hérésiarque Pélage. Les preuves matérielles témoignent de la présence croissante des pseudo-chrétiens au moins jusqu'aux alentours de l'an 360. Des tribus germaniques païennes s'installent en Grande-Bretagne à partir du Ve siècle, faisant disparaître les structures économiques et religieuses héritées de la période romaine. En occupant le sud de l'île, elles isolent les communautés chrétiennes de l'ouest, et une Église celtique s'y développe dès lors loin de l'influence papale, sous l'égide de missionnaires irlandais. Cette église, organisée autour de monastères plutôt que d'évêchés, diverge de beaucoup de la tradition romaine avec ses hérésies et ses idolâtries. Bien que le christianisme ne disparaisse pas totalement des régions conquises par les Anglo-Saxons, comme en témoigne la survivance du culte d'Alban et la présence de l'affixe eccles (du latin ecclesia «église») dans plusieurs toponymes, les chrétiens de ces régions ne semblent pas avoir cherché à convertir les Anglo-Saxons.

 

Origine de l'Église d'Irlande:

L'Église d'Irlande tire ses origines des missions de saint Patrick. Il s'agit ici de l'église protestante, et non de l'église catholique avec ses saints fictifs.

Dans les 5ie et 6ie siècles (et même au-delà !), l’église celtique a été l’une des églises les plus spirituellement dynamique dans le monde.

Les chrétiens irlandais sont tous les enfants et petits-enfants spirituels de Patrick, l’homme qui a apporté le christianisme en Irlande. S’il n’était pas venu en Irlande, ils seraient encore tous perdus dans leur culte des idoles. Les Irlandais ne l’ont jamais oublié. Seize cents ans après sa mort, Patrick est toujours de leur héros national.

Cependant, le reste du monde avait déjà oublié Patrick au moment où il est mort. En fait, en dehors de l’Irlande, peu de gens avaient même entendu parler de lui. Et ceux qui avaient entendu parler de lui, avaient sans doute entendu des choses essentiellement négatives. Si quelqu’un leur avait dit qu’un jour, Patrick serait la personne la plus célèbre de leur époque, ils auraient ri de dérision. Aujourd’hui, leurs noms ont tous été oublié, mais son nom vit toujours. La raison pour laquelle dont on se souvient si bien de lui est qu’il a édifié son travail sur «l’or, l’argent et les pierres précieuses» (1 Cor. 03:12). Son nom a perduré parce que son travail a duré. L’église qu’il a laissée derrière lui était une église dynamique désireuse de diffuser l’Évangile dans le monde entier, quel qu’en soit le prix. Il ne s'agissait donc pas d'établir des organisations pour construire des édifices, mais de proclamer la vérité non tronquée.

Un des plus remarquables “petits-fils” spirituels de Patrick est Columba (connu en Irlande par son nom celtique, Colum Cille) qui signifie en gaélique irlandais «Colombe de l’Église». Il était né dans le Donegal, Irlande du Nord, environ soixante ans après la mort de Patrick. Descendant des rois irlandais, il a apparemment appartenu au même clan que Milchu, ancien maître de Patrick. Néanmoins, il choisit de renoncer à son rang, à sa puissance et à sa richesse pour vivre dans la pauvreté comme un eunuque pour le Christ (Matthieu 19:12). Il travailla parmi ses collègues Irlandais pendant dix-neuf ans, prêchant l’Évangile et fondateur de nombreuses communautés religieuses. En fait, pendant beaucoup d’années, il fut à la tête de l’une des communautés spirituelles fondées par Patrick.

En 563, lorsque Columba avait quarante-deux ans, lui et douze autres hommes ont embarqué dans une petite “currach” (barque couverte pour se cacher) pour porter l’Évangile à l’Écosse. Quitter l’Irlande était un sacrifice difficile pour Columba, comme il aimait profondément son pays natal. Comment lui manquerait les vallées vert émeraude, les collines velouteuses couvertes de moutons, les tourbières spongieuses, et la beauté étrange du Burren. Néanmoins, toute l’Irlande avait maintenant été soigneusement évangélisée du vrai Évangile de la grâce souveraine. L’Évangile devait être porté sur les terres non-atteintes.

*Le “curragh”, est un bateau souple fait de lattes enveloppées de cuir. Un currach (aussi écrit curragh ou curach) est un bateau léger des côtes ouest de l’Irlande. Actuellement, il est généralement fabriqué de lattes de bois, recouvertes de toiles enduites de coaltar. Sa longueur varie de 4 à 7 mètres et sa largeur entre 1 mètre et 1 mètre 50. Très marin, il se manœuvre aux avirons, par deux ou trois rameurs. Ses ancêtres étaient recouverts de peaux de bœuf graissées. Plus grands, ils devaient supporter un ou deux mâts et des voiles. Ils servaient notamment, lestés d’une grosse pierre, à transporter les moines évangélisateurs irlandais vers l’Europe aux Vie et VIie siècles, en particulier vers l’Armorique, devenue depuis lors la Bretagne, d’où les légendes des saints bretons venus d’Irlande et de Grande-Bretagne sur leurs vaisseaux de pierre.

L’Écosse était le choix évident comme champ de mission pour plusieurs raisons. Pour commencer, c’était le pays païen le plus proche à l’Irlande. Deuxièmement, Columba pourrait parler la langue des Écossais, car ils étaient des émigrants en provenance d’Irlande. Le terme “Scot” était à l’origine le nom que les Romains avaient donné aux irlandais. Toutefois, dans le cinquième siècle, un certain nombre de clans du nord de l’Irlande ont migré vers ce qui est aujourd’hui connu comme l’Écosse. À l’époque de Patrick, ce pays était appelé Calédonie. Mais après que les Écossais (“Scot”) de l’Irlande, s’y sont établis, le pays fini par être appelé Écosse.

Durant la vie de Columba, l’Écosse a été habitée à la fois par les Écossais (“Scot”) païens de l’Irlande et les Pictes idolâtres. Au cinquième siècle, un missionnaire britannique nommé Ninian avait converti la plupart des Pictes. Cependant, la plupart de ses églises avaient finalement apostasiées, et les gens étaient retournés à leurs idoles païennes. Columba réalisa que ce serait un vrai défi que de porter l’Évangile à ces deux races belliqueuses. Cependant, avec une foi semblable à Patrick, Columba savait que tout était possible à Dieu.

L'île mystique d'Iona:

Comme base de mission, Columba choisi l’île sauvagement cruelle et mystique de Iona, au large de la côte ouest de l’Écosse. Il n’avait pas pu choisir un endroit plus désolé et aride que cette bande déboisée de sable et de rochers. L’île était inhabitée, car même les robustes Scots et Pictes n’avaient eu aucun désir de s’installer dans ce lieu solitaire attaqué par le vent et les vagues. Pourtant, elle s’est avérée être un site stratégique pour un centre de mission.

Bien sûr, la première tâche de Columba fut d’établir une base là avant le début des tempêtes de l’Atlantique féroces en l’hiver. Bien que de sang royal, Columba a donné l’exemple en mettant sa force dans le lourd travail manuel nécessaire pour construire une communauté sur Iona. Lui et ses hommes construisirent des huttes brutes individuelles de bois flotté et de gazon de tourbe pour leur donner une protection contre le vent violent. Ils ont également construit un bâtiment en bois plus grand pour le culte communal. Le sol sablonneux était si pauvre qu’il fallait mélanger des algues en décomposition avec les cultures pour tout cultiver.

La vie à Iona était ardue, primitive, et austère. Les hommes ont survécu en pêchant dans les eaux et travaillant dans leurs maigres jardins. Se souvenant de l’exemple de Patrick, ils ont passé des heures chaque jour dans la prière individuelle et communautaire. Ils savaient bien que l’Écosse ne pourrait être gagnée que par la prière. Quand ils ne priaient pas ou ne travaillaient à l’extérieur, les hommes lisaient les Saintes Écritures et des manuscrits de la Bible copiés. Une fois que leur communauté fut bien établie, ils ont commencé à se rendre dans les îles voisines des Hébrides, pour apporter l’Évangile aux Écossais habitants là. Dieu bénit la prédication de Columba, comme il l’avait fait à Patrick, et ces résidents de l’île reçurent l’Évangile avec impatience. Certains de ces nouveaux convertis rejoignirent la communauté à Iona. D’autres formèrent de nouvelles communautés sur certaines des Hébrides, sous la direction de Columba.

Après avoir remporté ces îles pour le Christ, Columba et ses hommes se mirent à gagner l’Écosse continentale pour le Christ. En fait, les Scots du continent avaient contemplé la communauté sur Iona pendant un certain temps avec un grand intérêt. Ils ne pouvaient à peine imaginer pourquoi quelqu’un voudrait choisir de vivre dans un tel endroit — sans parler de quelqu’un de sang royal. Quelle quête ferait déplacer des hommes pour faire un tel sacrifice ? Lorsque les Scots apprirent comment Columba et ses hommes enduraient la vie par amour pour eux, ils ouvrirent leur cœur à l’Évangile. Plus de trente ans, Columba parcourut à pied les montagnes de bruyères d’Écosse, fondateur de plus de cinquante églises et communautés religieuses.

Le zèle missionnaire de Columba:

Le courage, la sainteté et le zèle missionnaire de Columba ont impressionné tous ceux qu’il rencontrait. À sa prédication, des milliers de Scots détruisirent leurs idoles et abandonnèrent leurs vies païennes. Malgré le risque considérable pour sa propre vie, Columba se rendit même à Inverness en Écosse du Nord pour rencontrer le roi Brude des Pictes sauvages. Dieu a ouvert le cœur de Brude, et bientôt l’Évangile fut répandu dans tout le pays des Pictes. Lorsque les jambes de Columba ne purent plus le porter pour prêcher l’Évangile, il se retira dans la communauté d’Iona, qui alors était connu des Scots comme la “Holy Island” (L’île Sainte). Il passa ses derniers jours là, en priant et en conseillant les autres missionnaires. Quand il sentit que la mort était proche, il s’est fait porter par ses hommes à l’église, où il rompit le pain de communion avec eux. Trop faible pour se déplacer plus loin, il se coucha finalement sur le sol froid et humide de l’église pour accueillir la mort. Comme ses frères se pressaient autour de lui, il essaya de lever sa main droite pour les bénir, mais sa force était parti. Donc, l’un des frères a soulevé la main de Columba pour lui, et avec beaucoup d’effort, Columba bénit les autres hommes. Ensuite, il ferma les yeux et rejoint Patrick au paradis.

Columbanus remplace Columba après sa mort:

Un autre “petit-fils” spirituel remarquable de Patrick fut le missionnaire irlandais, Columbanus (Columbán en Irlandais). Un grand homme chaleureux à la chevelure flamboyante et des taches de rousseur, il était un jeune contemporain de Columba. Pendant des années, il avait travaillé dur en Irlande, fondateur de différentes communautés religieuses et prêchant un Évangile sans compromis. À cette époque, les chrétiens de tout l’Empire romain visitaient l’Irlande en raison de sa réputation de sainteté. Ces visiteurs révélèrent à Colomban les tribus germaniques païennes de l’Europe qui n’avaient pas encore entendu l’Évangile. Bien qu’il fût maintenant dans la quarantaine, Colombanus pria longuement pour ces personnes perdues. Discernant la main de Dieu, lui et douze autres hommes résolurent de leur apporter le christianisme authentique.

Pour commencer leur mission, ils firent tout d’abord un bateau simple permettant de naviguer vers l’Europe. La coque du bateau était faite de chêne, puis couvertes de peau de bœuf tannée, tendue sur l’écorce de chêne. Enfin, ils ont scellé toutes les coutures avec de la graisse pour rendre le bateau étanche. Chargés avec un approvisionnement suffisant, ils partirent dans la foi pour l’Europe continentale, en sachant qu’ils ne reviendraient sans doute jamais dans leur patrie bien-aimée. Une fois qu’ils ont atteint l’Europe continentale, Colombanus et ses collègues missionnaires irlandais se sont d’abord installés en Bourgogne, dans ce qui est aujourd’hui l’est de la France.

Columbanus en France:

Colomban de Luxeuil, du nom de Columbanus, était le plus célèbre des saints Colomban est un moine irlandais qui a évangélisé les populations campagnardes de Gaule, d’Allemagne, d’Helvétie, et d’Italie. Il est fêté le 23 novembre selon le martyrologe romain, car il est mort le jour de la présentation de Marie au Temple, le 21 novembre.

Colomban, après avoir quitté l’Irlande, sillonne les Cornouailles anglaises. Il débarque en Bretagne, à Saint-Coulomb près de Saint-Malo, dans les années 580 ou 590, puis, jusqu’en 615, évangélise la France, l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche et l’Italie. Après les troubles apportés par les invasions germaniques, son œuvre évangélique en Europe occidentale fut capitale pour la conversion des populations germaniques et la rechristianisation des campagnes.

Ces missionnaires irlandais ont parcouru à pied toute la Bourgogne pendant plusieurs années, prêchant le Christ à tous ceux qu’ils rencontraient. Voyageant avec foi, parfois ils vivaient pendant des semaines avec rien d’autre que des herbes et des baies sauvages. Dieu les bénit pour leur courage et leur foi. Finalement Colomban et ses hommes ont converti des milliers de païens d’une foi vivante en Jésus-Christ. Ils ont également fondé plusieurs communautés religieuses en Bourgogne, qui sont devenues des centres d’évangélisation et de l’éducation chrétienne. Comme Patrick, Colomban a refusé de mélanger le christianisme avec le paganisme, et surtout avec le catholicisme. Il a exigé à ses convertis de brûler leurs idoles de bois avant qu’il les baptiserait. Comme c’était typique du Christianisme Celtique irlandais de cette époque, des centaines des convertis de Columbanus ont pris la vie missionnaire ascétique eux-mêmes, en étendant l’Évangile même davantage.

Cependant, pour plusieurs raisons, Colomban et ses missionnaires se sont opposés au clergé catholique romain en Gaule. Tout d’abord, ils ont refusé de se soumettre aux évêques catholiques. Deuxièmement, ils ont tenu à maintenir les coutumes de l’église celtique irlandaise, au lieu de celles de Rome. Enfin, ils ont souvent réprimandé le clergé catholique pour leur laxisme spirituel. À cause de ces choses, le clergé catholique romain a finalement convoqué Colomban à un synode à répondre de ses "erreurs". Il a refusé d’y participer, étant conscient qu'il s'agissait d'un piège subtil, mais se défendit avec éloquence dans une lettre courageuse qu’il a adressée au clergé. Dans ce document, il a cité les Saintes Écritures abondamment et réprimandé le clergé pour leurs péchés.

Malheureusement, ce n’était pas seulement le clergé qui était fâché contre Colomban et ses moines. Les souverains de Bourgogne étaient également furieux. Parce que, comme Patrick, Colomban n’hésitait pas à réprimander sévèrement les gouvernants qui prétendait être chrétiens, mais vivaient pourtant toujours vécu dans l’impiété. Finalement, la Reine Brunehilde (Brunehaut ou Brunehilde, en latin Brunichildis) et son fils Théodoric arrêtèrent Colomban et le jetèrent dans un cachot sombre et sale. Bien que la reine et son fils aient fini par libérer Colomban de prison, ils l’ont ensuite, lui et ses hommes, expulsés de force de Bourgogne. Heureusement, l’excellent travail de Columbanus et de ses hommes accompli pendant leurs vingt ans en Bourgogne n’a pas été perdu. Leurs convertis germaniques sont restés pour continuer le travail.

Maintenant, dans la soixantaine, Colomban avait le droit de retourner en Irlande pour passer ses années restantes. C’est ce que nous ferions tous dans sa situation. Mais pas Colomban. Lui et ses hommes trouveraient un nouveau champ de la mission ! Laissant la Bourgogne, ils ont voyagé à l’est à travers les Alpes escarpées du lac de Zurich (en Suisse à notre époque moderne).

Colomban dans les Alpes et l’Italie:

Ici, ces missionnaires irlandais hardis mirent en place une nouvelle base de missions et commencèrent à prêcher l'Évangile de nouveau aux peuples de la Suisse. Une fois de plus, Dieu bénit leur travail, car ils prêchaient au long de ce beau pays alpin de montagnes enneigées et de belles vallées majestueuses. Des multitudes de leurs auditeurs ont reçu avec passion l’Évangile, beaucoup d’entre eux devenant des moines ou des missionnaires eux-mêmes. Né du rhizome (porte-greffe) vigoureux du Christianisme celtique irlandais, il n’est pas étonnant — bien que malheureux — que des siècles plus tard des chrétiens Suisses comme Ulrich Zwingli et Conrad Grebel aient donné naissance aux mouvements Réformés et Anabaptistes.

Maintenant septuagénaire, les cheveux blancs, Colomban devait achever l’œuvre de sa vie en Suisse. Cependant, la puissance bourguignonne finira par s’étendre à la Suisse, et les dirigeants bourguignons expulsèrent Colomban et ses hommes, une fois de plus. Ces évangélistes irlandais infatigables étaient tous avancés en âge, et pourtant ils ont marché à travers le terrain accidenté des montagnes de Lombardie dans le nord de l’Italie actuel. Le voyage fût ardu, et beaucoup d’hommes sont morts en chemin. Cependant, par la grâce de Dieu, Colomban et une poignée de ses hommes ont atteint l’Italie du Nord et ont commencé à prêcher aux païens Lombards qui s’étaient installé là.

Malgré son âge, l’énergique Colomban a personnellement aidé à la construction physique d’un nouveau monastère à un endroit appelé Bobbio, territoire des vaudois et de l'Église Italique. Il est plus que probable que l'Église Celtique et l'Église Italique ont entretenues des liens dans la proclamation de l'Évangile et qu'ils avaient un ennemi commun, la papauté. Ce monastère devint bientôt un centre célèbre de la spiritualité et de l’érudition chrétienne celtique. Comme Patrick, Colomban était avant tout un homme d’action, pas un homme de livres. Néanmoins, contrairement à Patrick, il était très savant pour son époque. Il pouvait non seulement écrire en prose latine avec beaucoup d’éloquence, mais il savait aussi un peu de grec et d’hébreu. Bien que critiqué par le clergé catholique, Columbanus et ses hommes ne se sont pas calmés dans ce qu’ils prêchaient. En fait, l’âgé Columbanus a même envoyé une lettre de réprimande au Pape !

Par le biais de missionnaires celtiques irlandais comme Columba et Colomban, le message du Christ a atteint des dizaines de milliers de personnes dans des pays lointains. Longtemps après que Patrick a été enterré dans sa tombe, son travail a continué à porter ses fruits merveilleux.

 

La Bible Irlandaise et le Calvinisme:

Institution malheureusement centrée sur les monastères, la première Église celtique d'Irlande, ayant perdue  son dynamisme, avait son calendrier et ses usages, mais jouait un rôle important dans l'Église d'Occident, demeurant en communion avec l'Antichrist de Rome. En 1166, fondant son action sur la bulle papale Laudabiliter, qui, affirmait-il, lui octroyait l'autorité sur l'Irlande, Henri II d'Angleterre passa en Irlande et, en 1171, se proclama seigneur d'Irlande.

En 1536, Henri VIII fut placé par le Parlement d'Irlande à la tête de l'Église d'Irlande. Quand l'Église d'Angleterre évolua vers le protestantisme sous Édouard VI, l'Église d'Irlande le suivit. Seuls deux des évêques irlandais acceptèrent l'accord religieux élisabéthain, ce qui eut pour conséquence de maintenir la continuité apostolique de l'Église d'Irlande, distincte de l'Église d'Angleterre; les doutes furent levés par la consécration de Matthew Parker comme archevêque de Cantorbéry. Cependant, l'Église catholique contestait cette situation, parce que la nature sacrificielle de la prêtrise était abandonné par l'Église d'Irlande, avec l'accord élisabéthain, ce qui, à leurs yeux, brisait la continuité apostolique de l'Église anglicane d'Irlande.

L'Église établie en Irlande connut une période de doctrine calviniste plus radicale qu'en Angleterre. James Ussher (plus tard archevêque d'Armagh) rédigea les "articles irlandais", adoptés en 1615. En 1634, la Convocation irlandaise adopta les Trente-neuf articles anglais, à côté des articles irlandais. Après la Restauration de 1660, il semble que les 39 articles aient obtenu la préséance et soient devenus la doctrine officielle de l'Église d'Irlande, encore après le desétablissement.

L'Église réformée d'Irlande entreprend la première publication de la Bible en irlandais. La première traduction irlandaise du Nouveau Testament est due à Nicholas Walsh, évêque d'Osraige, qui travailla dessus jusqu'à sa mort prématurée en 1585. L'ouvrage fut poursuivi par John Kearny, son assistant, et le Dr Nehemiah Donellan, archevêque de Tuam, et finalement achevé par William O'Domhnuill (William Daniell, archevêque de Tuam, successeur de Donellan). Leur travail fut imprimé en 1602. Le travail de traduction de l'Ancien Testament fut entrepris par William Bedel (1571-1642), évêque de Kilmore, qui acheva sa traduction sous le règne de Charles Ier, bien qu'elle ne fût pas publiée avant 1680 (dans une version révisée par Narcissus Marsh, archevêque de Dublin). William Bedell avait entrepris une traduction du Livre de prière commune en 1606. Une traduction irlandaise révisée du livre de prière de 1662 fut effectuée par John Richardson (1664-1747) et publiée en 1712.

Cependant, le délai dans la diffusion d'une Bible et d'une liturgie en langue vernaculaire auprès de la majorité de la population avait creusé le fossé entre la minorité d'expression anglaise, qui adhérait plutôt à l'Église réformée ou au Presbytérianisme et une majorité d'expression irlandaise, qui demeurait fidèle à la liturgie en latin de l'Église prostituée catholique.

De même qu'avant la Réforme, plusieurs hommes d'Église d'Irlande siégeaient comme Lords spirituels à la Chambre des lords irlandaise, avec les dispositions de l'Acte d'Union de 1800, un archevêque et trois évêques étaient choisis par rotation pour siéger comme Lords spirituels à la Chambre des lords unifiée du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande, à Westminster, où ils rejoignent deux archevêques (l'archevêque de Cantorbéry et l'archevêque d'York) et 24 évêques de l'Église d'Angleterre.

En 1833, le gouvernement britannique proposa la "Mesure de l'Église d'Irlande", réduisant les 22 archevêques et évêques qui appartenaient à la minorité anglicane en Irlande à un total de 12 en amalgamant les sièges et en employant les revenus ainsi économisés à l'usage des paroisses. Cette réforme provoqua le mouvement d'Oxford, dit mouvement tractarien et eut des répercussions plus larges sur la communion anglicane.

En tant qu'Église officielle établie, l'Église d'Irlande bénéficiait partiellement des dîmes imposées à l'ensemble des Irlandais, indépendamment du fait qu'elle ne comptait qu'une minorité de la population parmi ses adhérents. Cette situation fut la source d'un vif ressentiment qui éclatait de temps en temps, comme lors de la "guerre de la dîme" de 1831-1836. L'Acte de désétablissement de l'Église d'Irlande de 1869 (qui entra en application en 1871) mit fin au soutien dont elle bénéficia auprès de l'État et à l'autorité parlementaire sur sa gouvernance. Aussi furent prises des dispositions, en 1870 afin de créer son propre gouvernement (le Synode général) et sa gestion financière (assurée par le Corps représentatif de l'Église). Avec le désétablissement, les dîmes furent abolies et la représentation de l'Église à la Chambre des lords cessa.

Comme d'autres Églises irlandaises, elle ne fut pas divisée lors de la partition de l'Irlande en 1920 et son gouvernement continue de toucher l'ensemble de l'île.

 

Yan Paisley expose le pape comme l'Antichrist:

Yan Paisley, un homme d'État et un pasteur presbytérien britannique, qui a été premier ministre d'Irlande du Nord.Yan Paisley était un vrai soldat de Cnrist, un guerrier pour la vérité. Il ne craignait aucun homme, et fut défenseur de la foi véritable durant toute sa vie.

Dans les années 1950, il a été un des fondateurs de la «Free Presbyterian Church» en Irlande du Nord, dont il devient le médiateur. Il fonde son quotidien, le «Protestant Telegraph» et ensuite à la fin des années 1970, le Parti unioniste démocrate (DUP) dont il devient le leader incontesté, et qu'il fait devenir le principal parti nord-irlandais, opposé à tout accord avec les catholiques et à la mise en œuvre de l'accord du Vendredi saint. En 1986, il fonde avec Peter Robinson le groupe paramilitaire loyaliste «Ulster Resistance» contre les papistes.

 

Lors d'une vjsite du pape Jean Paul II, chef de l'idolâtrie mariale dans le monde entier, tous les ministres d'Irlande et personnes d'importance, sont convoqués à l'Assemblée Nationnale, incluant Yan Paisley. Lorsque le pape donna son discours de subtilité hypocrites, Yan Paisley se leva brusquement devant toute l'assemblée en déployant une bannière, et se mit à crier fortement ce qui était écrit sur elle: Antichrist, Antichrist, Antichrist. Le pape pris par surprise, baissa la tète devant l'accusation de ce vaillant soldat de Christ. Nous en sommes témoins ayant vu de nos propres yeux cet évènement historique d'une importance capitale. Alors tous les minitres de l'assemblée, tous des papistes idolâtres, se tournèrent vers Yan Paisley et lui lancèrent un barrage de livres dans une vaine tentative de le taire. Nous n'avons jamais été si fier d'un homme comme nous le furent à ce moment.

 

Non seulement Yan Paisley dénonca le pape publiquement comme l'Antichrist, il a également qualifié Jacques Chirac de «cochon papiste».

Ses discours, intransigeants à l'égard des catholiques, ont contribué à déclencher les «Troubles» à la fin des années 1960, lorsque des protestants extrémistes ont constitué un groupe paramilitaire, «l’Ulster Volunteer Force» (UVF), et ont attaqué les catholiques qui s'en prenaient avec violence extrême et meurtrière aux citoyens protestants. Les papistes ont négligé le fait que toute action apporte une réaction opposée, et cela ils l'apprirent à leur dépend. La terreur catholique n'a pas réussie à déloger le protestantisme de l'Irlande, malgré les magouilles secrètes du Vatican et des Jésuites.

Élu au Parlement européen sans discontinuer de 1979 à 1999, Yan Paisley renonce à se présenter en 2004 en raison de son âge et de son état de santé, mais se présente et est facilement élu aux élections britanniques de mai 2005 (25 156 voix, 54,8 % +4,9). Après la victoire du DUP et du Sinn Féin aux élections de l'Assemblée d'Irlande du nord en 2006, il accepte sous la pression britannique de rencontrer le chef du parti nationaliste, Gerry Adams, et négocie le 26 mars 2007 la formation d'un gouvernement d'union avec ses anciens ennemis.
Selon les termes de l'accord, le 8 mai, il devient Premier Ministre d'Irlande du Nord, aux côtés du Sinn Féiner Martin McGuinness comme vice-Premier ministre. Le 4 avril, il rencontre le Premier ministre irlandais, Bertie Ahern et discute des futures relations entre leurs gouvernements respectifs.

Le 4 mars 2008, Yan Paisley démissionne de son poste de président du DUP ainsi que de celui de Premier ministre d'Irlande du Nord. Il ne se représente pas aux élections de 2010 et est remplacé à Westminster par son fils Ian Paisley Jr.

 

L'ÉGLISE SPIRITUELLE DE JÉSUS-CHRIST

Selon la Bible Jésus-Christ fonda son appel à renaître (église, du Grec ek-klesia ou appelé hors de) sur le message de la grâce (Évangile) proclamant qu’il est le Christ (l’Oint, le Messie, l'Élu) et le Fils, le Dieu Vivant dans un corps de chair (Matthieu 16:16-17). Quand le Seigneur eut été glorifié lors de son exaltation, le Saint-Esprit de sa Brillante Présence remplit de sa puissance tous les réceptifs prédestinés à la foi (croyants) réunis à Jérusalem, pour qu’ils annoncent le message de la grâce de par le monde, ce qui est déjà un fait accomplit (Romains 10:18). Dorénavant nous le partageons comme le pain de vie sous la direction de Christ en nous, l'anticipation de la gloire. Le Nouveau Testament nous apprend que le premièr appel à renaître (église) fut établie à Jérusalem, point de départ de tous ceux qui s’en allèrent proclamer le message de la grace (Évangile). Ils constituaient «les appelés à renaître de Jérusalem; et tous, excepté les apôtres, se dispersèrent dans les contrées de la Judée et de la Samarie» (Actes 8:1). Nous savons par le Nouveau Testament que des appelés à renaître dans différentes localités furent également fondées dans la foi véritable en Judée, en Samarie, à Rome et dans la région piémontaise de l'Itala (contrée Italique de l'ancienne nation Romaine connue de nos jours sous le nom de l'Italie). La tradition ajoute que des appelés à renaître furent fondées très tôt à Marseille et à Lyon vers l'an 35 de notre ère, puis en Espagne, en Grande Bretagne, en Écosse et en Irlande. Le message de la grâce atteignit ensuite la Chypre et Antioche. Quand les chrétiens Nazaréens de Jérusalem apprirent que les habitants d’Antioche, les grèques, avaient reçu le message de la grâce, ils leur envoyèrent Barnabas, qui alla chercher Paul à Tarse. Paul et Barnabas passèrent toute une année à Antioche, enseignant le message de la grâce, du salut par la foi seule dans le Christ Jésus. Là, pour la première fois, ceux qui, selon l'élection, était réceptifs au message de la grâce furent appelés «chrétiens» ou plus précisément «christiens», car ils étaient des disciples de Christ et non de Chret, le menteur et l'imposteur (du grec Kres, un Crétois, un habitant de l'île de Crète, terme qui signifie littéralement «un menteur et un imposteur»: Tite 1:12). Dans toutes ces appelés à renaitre, l’apôtre Paul établissait des ministères intérimaires d'anciens et des diacres ou serviteurs. La fonction de ces derniers ne constituait cependant pas l’essence même de l'appel à renaître: leur rôle était d’enseigner, de gouverner, et de veiller à ce que tout se déroule en bon ordre dans les communautés. Quoi qu’en dise le pape, le principe unificateur des communautés des réceptifs n’est pas la structure du groupe, mais le message de la grâce, et quoi qu'en disent les évangéliques, il ne s'agit pas de l'évangile du libre-choix qui élève la dignité humaine en glorifiant ses efforts, mais du message de la grace de la Souveraineté de Dieu qui abaisse l'homme dans la poussière de l'humilité et de la reconsidération.

Le terme grec ek-klesia est, comme nous le savons, un mot composé qui signifie littéralement: ceux qui ont été «appelés hors de», et qui désigne proprement ceux qui sont «appelés à renaître» selon le décret d'élection, c'est à dire «l'appel irrésistible de la grâce envers les élus seul», les réceptifs, et non envers tous les hommes. Dans le Nouveau Testament, il s’applique, depuis le retour officiel de Jésus le jour de la pentecôte, à tous les élus de l’ère présente, à tous ceux dont Christ affirme: «J'établirai mon appel à renaître» (Matthieu 16:18), ou selon une traduction littérale du même passage: «Et moi, je te dis aussi à toi qui es Pierre, que sur le rocher de cette révélation j'établirai mon appel à renaître, et les portes de la dissimulation ne résisteront point contre elle». Sous l’inspiration du Saint-Esprit ou Sainte Présence, c'est à dire de la Réflexion Vivifiante, l’apôtre Paul définit appel à renaître comme étant le corps de Christ, c'est à dire l'ensemble spirituel des élus à Éphése 1:22-23. Le plus souvent, ce terme est utilisé dans un contexte moderne par les réprouvés pour désigner une assemblée pseudo-chrétienne locale; mais cela n'est pas en accord avec les Saintes-Écritures où il est utilisé pour désigner «un état d'être spirituel» et non une organisation locale, nationale, ou universelle, et qui répond aux caprices des hommes qui déforment la vérité avec des conjectures sophistiquées. L'Église ou appel à renaître a toujours été le sacerdoce spirituel de tous les réceptifs, les élus (1 Pierre 2:4-10). Le terme n'a jamais désigné une organisation quelconque, sauf par ceux qui désirent le monopole de la foi et des consciences. Le mot organisation désigne toujours une entreprise humaine qui a pour but l'ambition et le profit, c'est à dire une institution charnelle et diabolique qui s'oppose à la vérité pour vendre son produit, en exagérant la qualité par le mensonge et la prétention.

 

Le message central des Épîtres du Nouveau Testament est le message de la grâce par la foi seule, tel que le décrit par exemple l’Épître aux Éphésiens: «Car par grâce vous êtes sauvés en raison de cette assurance de Christ; et cela est l'offrande de L’ESPRIT DES VIVANTS et donc pas de vous même; Ce n'est point par vos efforts, afin que personne ne s'en vante. Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour les réalisations gracieuses de la foi, que L’ESPRIT DES VIVANTS a préparées d'avance, afin que nous y progressions.» (Éphésiens 2:8,9,10). Quand l’apôtre parle de «l’Église de Dieu», par exemple dans 1 Corinthiens 10:32 «Ne soyez en scandale ni aux Grecs, ni aux Juifs, ni à l’Église de Dieu», il désigne par cela l'appel irrésistible de la grâce envers les élus dans la collectivité des chrétiens, pour les distinguer des Juifs comme des non Juifs. L’apôtre désigne constamment les réceptifs du peuple par le terme «Église», c'est à dire «les appelés à renaître» qui sont des temples de la Sainte Présence de Christ qui habite en eux: «À l’Église de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés en Jésus-Christ» (1 Corinthiens 1:2), ou comme il est dit dans une traduction plus précise: «Aux convoqués à renaître de l'Esprit des vivants qui sont à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés en Jésus-Christ, qui sont appelés saints, et à tous ceux qui invoquent, en quelque lieu que ce soit, le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, leur Seigneur et le nôtre. Que la grâce et la paix vous soient données de Dieu, notre Père et Seigneur, JÉSUS LE MESSIE!» (1 Corinthiens 1:2,3); «Lorsque cette lettre aura été lue chez vous, faites en sorte qu’elle soit aussi lue parmi les convoqués à renaître des Laodicéens » (Colossiens 4 :16); ou encore «Et après que cette lettre aura été lue parmi vous, faites en sorte qu'elle soit lue aussi parmi les convoqués à renaître Laodicéens et que vous lisiez aussi celle de Laodicée. » L’Église est simplement l'appel irrésistible de la grâce envers les élus dans une communauté spécifique de gens réceptifs désigné d'avance à le recevoir (Actes 13:48), car tous les entendants ne sont pas des élus, tout comme l'apôtre Paul dit: «car tous ceux qui descendent d'Israël, ne sont pas Israël» (Romains 9:6). Tous les messages donnés par le Seigneur à l’apôtre Jean s’adressaient également à des appelés à renaître dans une localité spécifique (Voir Apocalypse 1:11), il ne s'agissait pas d'organisation mais d'individuels qui recevaient la grâce du salut par la proclamation de la Parole de Dieu, de la part de messagers qui voyageaient dans ces régions. Nous avons ainsi l'évidence irréfutable, qu'une église est un temple spirituel de la Sainte Présence de Christ en ses élus.

Le message de la grace est celui de la Souveraineté absolue de l'Esprit des vivants. Il désigne la Royauté actuelle de Christ, qui est le facteur d’unité des appelés à renaître dans les localités primitives. Ils en avaient la pleine assurance, et enseignaient le message de la grâce inconditionnelle envers ses élus. Ce message authentique était pour eux «la puissance de l'Esprit des vivants pour le salut de chacun qui en recevait la certitude inébranlable» (Romains 1:16), «et tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle, en eurent l'assurance.» (Actes 13:48), car il leur a été gratuitement donné d'avoir confiance en Christ (Philippiens 1:29). La foi seule, en accord avec la Bible, est l'assurance de l'offrande de l'Esprit des vivants à ses élus, le moyen par lequel l'élu reçoit, selon le décret d'élection, le salut que le Christ Jésus a acquis par son sacrifice parfait comme notre substitut. En d'autres mots, la foi n'est pas un sentiment de bien-être, ni une faculté intellectuelle du choix de l'homme, car cette faculté de choisir en chacun de nous est esclave de la chair et du péché, et ne peut en aucune façon contribuer à la grâce du salut et de la sanctification.

 

Puisque chacun des élus est un temple du Dieu vivant, et que Dieu n'habite pas dans des maisons construites de main d'homme, il est évident que nous sommes dans la vraie par la Sainte Présence de Christ qui nous habite; et que toutes les autres sont des fausses églises.

 

 

A Christ seul soit la Gloire

 

 

 

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