— Augustin: la semence, la femme (la chair, cf. Matthieu 19:5; Éphésiens 5:29), et l'homme;
— Tholuck: la semence, l'appétit sensuel en général (Éphésiens 2:3), et la passion de l'homme; il s'appuie
sur d'autres passages qui opposent également la chair à l'esprit, Jean 3:6, ou la semence de Dieu à la vie
du péché, 1 Jean 3:9.
D'autres introduisent dans leur explication des allusions ou un sens figuré, qui s'écartent des idées
relatives à la naissance naturelle de l'homme. Origène: les sacrifices (le sang), la circoncision (la chair), et
le zèle pour la loi (la volonté de l'homme);
— Leclerc; ils ne sont point nés d'Abraham, ni d'esclaves étrangères alliées au peuple de Dieu
(Deutéronome 21:11), ni même de prosélytes;
— Benzel: les ancêtres, les parents, le père. C'est trop recherché.
D'autres enfin voient, dans les deux premiers termes, deux périphrases de la génération humaine, et,
dans le troisième, la volonté de l'homme en général. Lampe: generatio secundum ordinem naturæ, libido
lasciva (1 Jean 2:16; 2 Corinthiens 7:1; Éphésiens 2:3), adoptio (Genèse 17:12-13.;)
— Henry: une famille spéciale (opposée à 1 Pierre 1:23), la naissance naturelle, indiquant la filiation
(Genèse 6:3), la volonté humaine, Romains 9:16. Il est prouvé par Jacques 1:20, que le mot άνηρ peut se
prendre, même au singulier, dans le sens de homme, sans l'idée du sexe. Et c'est à ce sens qu'il nous
parait le plus simple de s'attacher; il est indiqué dans la traduction paraphrastique de Beausobre: «Ils ne
tirent leur naissance ni du sang, ni du désir de la chair, ni de la volonté humaine.» Ce passage est ainsi
parallèle de 1 Pierre 1:23: «Vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une
semence incorruptible.» Ils sont nés, non de l'amour humain, mais de l'amour de Dieu, cf. encore
Éphésiens 2:3; 5:25; sq. 1 Jean 3:1; Jacques 1:18.
Gerlach l'entend à peu près de la même manière. L'apôtre, dit-il, veut, par toutes ces expressions
accumulées, exprimer vivement et fortement cette pensée, qu'aucune origine charnelle, aucun effort de la
nature corrompue de l'homme, livrée à elle-même, ne peut engendrer des enfants de Dieu. Il y a même
une progression dans les termes: d'abord, en général, ils ne sont pas nés du sang (grec: des sangs), c'est-à-
dire des familles, quelles qu'elles soient, contrairement à la fausse sécurité que les Juifs fondaient sur leur
origine (8:33); ils ne sont pas nés non plus «de la volonté de la chair», c'est-à-dire de la nature humaine
corrompue, infirme, mortelle, portant en elle toutes les suites du péché; enfin, d'une manière plus précise
encore, ils ne sont pas nés de la volonté de l'homme (littéral, du mari), mots qui marquent l'impossibilité
absolue où est tout nomme de produire des êtres qui, par naissance, méritent le titre d'enfants de Dieu.
— Les deux dernières expressions feraient peut-être aussi penser à un sens spirituel, et indiqueraient que
la volonté de la nature humaine, ni celle d'aucun homme, ni l'emploi de toutes ses facultés, ne suffira
jamais pour régénérer l'homme et le rendre enfant de Dieu. Dans ce sens aussi ce qui est né de la chair est
(et reste) chair, 3:6. (Bonnet et Baup).
— Galates 5:17. Quand saint Paul dit que l'esprit convoite contre la chair, il n'entend pas que l'âme
bataille contre la chair, ou la raison contre la sensualité; mais l'âme même, en tant qu'elle est gouvernée
par l'esprit de Dieu, combat contre-soi, en tant qu'elle est encore vide de l'esprit de Dieu, et adonnée à ses
cupidités. (Calvin).
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CHALACH,
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