Page 142 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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c'est-à-dire par Satan, comme le montre la réponse de Jésus, Matthieu 12:24; cf. 10:25; Marc 3:22; Luc
11:15,18; mais en passant dans la langue hébraïque, le nom du Dieu païen fut défiguré de diverses
manières, conformes au mépris que les Hébreux professaient pour tout ce qui venait du dehors, en
religion surtout. Les uns l'appelèrent Béelzebul (ou Zéboul), dieu du fumier, surnom dont le sens n'avait
pas besoin d'explication sans doute, mais dont la formation grammaticale n'était pas tout à fait conforme
au génie de la langue hébraïque, puisque fumier se dit Zébel, et non Zéboul; cependant chacun sait que
lorsqu'il s'agit d'un jeu de mots, l'on ne se montre pas trop exigeant quant à l'exactitude et à la précision
linguistique. D'autres, à ce qu'il paraît, appelèrent ce faux dieu Banal ou Béelzébuth, soit qu'on veuille y
voir un pluriel abrégé de Bahal-Zébub pour Bahalzébuboth, soit que les habitants d'Hékron aient eux-
mêmes voulu donner, au nom de leur divinité, cette terminologie qui la faisait ressembler un peu à celle
de Bahalzébaoth, l'Éternel des armées, des Hébreux, soit qu'ils aient cherché auprès des nations
étrangères à cacher ce qu'il y avait de puéril dans l'image et dans les attributions de leur dieu, en
déroutant par un simple changement de lettres, les recherches qu'on eut pu faire à ce sujet; soit enfin que
les Hébreux eux-mêmes se tissent scrupule de nommer par son nom une divinité païenne. À côté de ces
diverses explications sur le nom de Béelzébuth, il en resterait encore une, c'est que cette manière d'écrire
ne serait autre chose qu'une faute d'orthographe: on ne peut guère se prononcer d'une manière absolue,
et chacun peut choisir l'explication qui lui paraît le plus probable.
D’après Alexandre Hislop dans son œuvre «Les Deux Babylones», le nom «Béelzébub» signifie «seigneur de
l’agitation» symbolisé sous l’image des mouches. Il s’agit en effet d’un principe d’agitation contre Dieu, une
rebellion de la nature humaine qui s’oppose à la lumière de la vérité, souvent désigné comme «un esprit troublé»,
c'est-à-dire «un dérèglement de conscience» que les anciens nommaient «un démon». Les perturbations de l’âme
sont nombreuses et variées, elles affectent la vie physique et psychique d’un individu et se manifestent dans une
conduite anormale souvent obcessive qualifiée comme un état de possession par les gens superstitieux et crédules.
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BAHANA et Récab,
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fils de Rimmon, Benjamites, officiers dans l'armée de Saül. Désespérant, après la mort de leur maître, de
voir réussir son parti et celui de son fils leur nouveau roi Is-Boseth, ils se défirent de lui pendant son
sommeil, lui tranchèrent la tête, et s'en furent la porter au prétendant, dans l'espoir d'en obtenir une riche
récompense. Mais David, après leur avoir reproché vivement l'horreur de leur trahison, ordonna qu'on
les mît à mort, qu'on leur coupât les mains et les pieds, et qu'on les suspendît au-dessus de l'étang de
Hébron, 2 Samuel 4, ce qui fut immédiatement exécuté.
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BAHASA,
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1 Rois 15:27; 2 Chroniques 16:1; etc., fils d'Ahija, de la tribu d'Issacar, général en chef des armées de
Nadab, conspira contre son maître, le vainquit, le mit à mort, et monta sur le trône à sa place. Il fut ainsi le
troisième roi d'Israël, 953 avant J.-C. À peine établi sur le trône, il fit égorger toute la famille de Jéroboam,
selon l'usage des usurpateurs d'exterminer les dynasties qu'ils veulent remplacer par la leur; il choisit
Tirtsa pour sa résidence, et voulut fortifier Rama, ville frontière située entre ses États et ceux de Juda;
mais Asa, roi de Juda, traita avec Ben-Hadad, roi de Syrie, qui rompit son alliance avec Bahasa, et sortit
contre lui; il attira son ennemi vers le Nord et le vainquit. Bahasa fut de même en hostilités constantes
avec Asa, mais ne put rien entreprendre contre ce monarque aimé de Dieu. Il régna vingt-quatre ans; sa
longue administration montra sa prudence et son habileté, comme son usurpation même avait prouvé
son courage: mais ces vertus toutes terrestres, si même le monde consent à les décorer de ce nom, ne
purent le préserver des châtiments d'en haut. Après avoir servi de verge à l'Éternel pour punir la famille
de Jéroboam, il entendit le prophète Jéhu prononcer contre sa race les mêmes malédictions que le
prophète Ahija avait prononcées contre la maison de Jéroboam. Éla son fils lui succéda, mais deux ans
après sa dynastie n'existait plus; Zimri l'usurpateur avait assassiné le fils d'un usurpateur impie, et mis à
mort toute sa maison.
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