fleur est souvent double, et le nombre, comme l'ordre de ses feuilles, est assez variable dans ce cas.
Chaque feuille de cette fleur a, dans le fond, une glande qui sécrète une humeur aqueuse, laquelle se
forme ordinairement, vers le milieu du jour, en une perle très blanche, et distille peu à peu des gouttes
d'eau très pures et très claires; c'est à cause de cette particularité, comparée avec Cantique 5:13 (elles
distillent la myrrhe franche), que quelques auteurs, notamment Rosenmuller, ont cru devoir traduire
l'hébreu shushan par couronne impériale. Cette traduction convient dans tous les passages cités, mais le
lys va également bien; peut-être le même mot peut-il s'appliquer aux deux fleurs, à cause de leurs divers
rapports extérieurs; mais l'accord des anciens favorise davantage la traduction lys: on sait, d'ailleurs,
combien cette fleur était recherchée, ainsi que la rose (— Voir: Virgile Egl. 10:25), et l'excellent parfum que
les anciens savaient en préparer (Pline 15, 7). Le nom hébreu de cette plante signifie six, et vient peut-être
du nombre de ses feuilles, peut-être aussi de la Susiane, province persane, d'où les lys paraissent avoir été
importés en Palestine; ce peuvent aussi n'être là que des rapports accidentels d'assonance. Quelques
psaumes, 45:1, etc., portent pour épigraphe: «pour le chanter sur sosannim;» Jérôme et Aquila traduisent
ce mot par lys; il vaut mieux, peut-être, entendre par là un instrument à six cordes,
— Voir: cet article.
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LYSANIAS,
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gouverneur ou tétrarque de l'Abilène lorsque Jean-Baptiste commença sa mission, n'est nommé que Luc
3:1, et nulle part dans l'histoire profane; on pense qu'il était fils ou petit-fils d'un autre Lysanias qui fut
mis à mort par Marc Antoine (34 avant J.-C.), et donna une partie de son royaume à Cléopâtre. Paulus et
d'autres rationalistes ont voulu conclure du silence de l'histoire et de Flavius Josèphe en particulier, que
le nom de Lysanias dans le passage de saint Luc, était une erreur, une faute de copiste, et qu'il fallait lire:
«Philippe, tétrarque de l'Iturée, de la Trachonite et de l'Abilène de Lysanias, c'est-à-dire de l'ancienne
Abilène;» mais ce n'est qu'une supposition, et l'accord des manuscrits la repousse; il n'y avait aucune
raison pour que Flavius Josèphe parlât de ce Lysanias, et le témoignage de saint Luc peut et doit suffire,
quand on se rappelle son exactitude ordinaire et la facilité avec laquelle, originaire d'Antioche et voisin
d'Abilène, il aura pu connaître en détail l'histoire de cette petite tétrarchie.
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LYSIAS
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(Claude), Actes 23:26. Chiliarque romain, tribun commandant de la garnison qui se trouvait à Jérusalem
dans la forteresse Antonia, et à la tête de laquelle il était placé en l'absence du gouverneur Félix, lorsque
au cinquième voyage de Paul dans cette ville, il fut appelé à intervenir entre lui et le peuple. Il s'empara
de l'apôtre et le fit charger de chaînes, puis l'interrogea sur les motifs de son arrestation; il croyait tenir un
prisonnier célèbre, un Égyptien qui, quelques jours auparavant, avait excité une sédition et emmené au
désert 4,000 hommes. La défense de l'accusé n'ayant pas répondu à l'attente du tribun, celui-ci allait lui
faire donner la question quand il apprit que Paul était Romain; le lendemain il le fit comparaître devant le
sanhédrin; mais ces magistrats comme le peuple ne trouvèrent que des cris, des vociférations, des
menaces et des violences à opposer à la vérité. Lysias dut derechef faire protéger Paul militairement. Une
seconde comparution devait avoir lieu, mais ce n'était qu'un prétexte pour fournir à une quarantaine
d'assassins l'occasion d'enlever et de tuer Paul; Lysias fut averti de ce complot par le neveu de l'apôtre et
prit ses mesures en conséquence: 470 hommes, archers et cavaliers, furent commandés pour conduire
l'apôtre en sûreté à Césarée Stratonis au bord de la mer, et le remettre entre les mains de Félix à qui Lysias
écrivit une lettre favorable à l'accusé.
— Toute la conduite de Lysias est digne d'un brave soldat; ignorant de bien des choses, il ne comprend
rien aux questions théologiques juives, il prend Paul pour un révolutionnaire égyptien, il s'étonne
d'apprendre qu'il sait le grec, il ne s'informe pas même si son prisonnier est Romain, et veut procéder
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