Page 375 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost

Version HTML de base

— Voir: Vache rousse.
— Nos versions ont rendu par le mot propre, Ésaïe 36:12, ce que les Hébreux, par euphémisme,
appelaient l'eau des pieds.
________________________________________
ÉBÈNE.
________________________________________
L'ébène n'est nommé que Ézéchiel 27:15, où il est mis, avec l'ivoire, au nombre des principaux objets de
commerce de la ville de Tyr. C'était un des bois les plus recherchés, à cause de sa beauté, de sa rareté, et
de sa dureté qui le rend susceptible du plus beau poli. Solalndia nigrum fert ebenum, dit Virgile (Georg.
2, 117), et c'est de l'Inde, en effet, qu'on l'a fait venir pendant longtemps; il se trouve aussi à l'Île de France,
de même qu'en Éthiopie (Hérodote 3, 114. Pline 12, 8). L'ébénier a environ o mètres de hauteur, l'écorce
blanche, les feuilles grandes, longues et fortes, blanchâtres du côté inférieur, les fleurs petites, réunies en
bouquet et d'une agréable odeur, le fruit ressemblant à la nèfle; l'aubier est blanc; le bois proprement dit,
qui seul est noir et forme l'ébène, n'occupe que le tiers intérieur de l'arbre, de telle sorte que, sur un
diamètre de six pouces, un tronc n'offre que deux pouces d'ébène. Les anciens estimaient extrêmement ce
bois; ils en faisaient des incrustations dans l'ivoire, et quelquefois de petites déesses, des espèces de
vierges éthiopiennes.
— Le nom hébreu hob'nim est au pluriel (comme ceux de sittim, almuggim, etc.), non point parce qu'il y a
deux espèces d'ébène, l'ebenus cretica de Linnée, et le Diospyros ebenus, mais parce que ces bois précieux
se vendaient par pièces qui chacune portaient, comme marchandises, le nom même de l'arbre d'où elles
étaient tirées; on disait un, deux, trois Ébènes, de la même manière qu'on dit un Gobelin, un Sedan, un
Rubens, pour dire un ouvrage de ces manufactures, ou un chef-d'œuvre de ce grand maître.
________________________________________
ÉBETS,
________________________________________
Josué 19:20, ville de la tribu d'Issacar.
________________________________________
ÉCARLATE,
________________________________________
Genèse 38:28; Exode 25:4, et ailleurs; quelquefois confondu avec le pourpre, cf. Marc 15:17, Jean 19:2; avec
Matthieu 27:28. Le mot hébreu que l'on a traduit ainsi est tholahat ou sheni tholahat, qui signifie ver en
général, puis spécialement ver du coccus. On s'est demandé longtemps, et l'on se demande encore si, par
tholahat, il faut entendre l'écarlate ou le cramoisi. Gesenius et Winer penchent pour ce dernier; Harris, au
contraire, et Tyschen (d'après les Septante et la Vulgate), traduisent écarlate; les uns et les autres
produisent des arguments passables. Voici ce que dit Harris: «Le cramoisi proprement dit est d'un rouge
foncé, et se fabrique avec la cochenille, qui était complètement inconnue aux anciens; l'écarlate est d'un
rouge plus vif et plus clair, tirant sur le feu; son nom même explique son origine; elle est faite avec les
petits vers du coccus: cependant les anciens ne savaient pas la travailler aussi bien qu'on le fait
aujourd'hui, et cette couleur était moins éclatante que ce que nous appelons maintenant écarlate.»
— Le nom hébreu rappelle, sous le rapport étymologique, notre vermillon, quoique nous appliquions à
une substance minérale ce dernier mot qui, d'après son origine (vermiculus), appartiendrait plutôt au
règne animal. L'écarlate se tire, comme on sait, d'un insecte qui se trouve en abondance en Palestine et
dans l'île de Crète, sur une espèce de petit chêne, haut de 1 mètre environ, dont les feuilles sont épineuses
et chargées de grains de la grosseur d'un petit pois: ces grains sont pleins de vers rouges (coccus), gros
comme une lentille: on détache ces grains des feuilles, les petits vers en sortent par un trou du côté par
373